Chapitre 284 : L’assaut des dragons

ShiroiRyu
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Chapitre 284 : L’assaut des dragons

« C’est encore loin, Zénark ? »

« Je ne sais pas du tout. Je ne connais pas cet endroit. Néanmoins, tu devrais faire attention. Nous ne savons pas sur quoi nous risquons de tomber. »

« Mais tu me protèges de toute façon. Enfin non, tu nous protèges. »

Ah … Quand elle disait ça, il était bien obligé de le faire, n’est-ce pas ? Les protéger … Ca ne serait pas une mince affaire, loin de là même. Mais il allait quand même s’y résoudre. C’était ça … ou alors rendre triste l’adolescente. Mais bon … Il l’avait emmenée dans la montagne, ce n’était pas pour qu’elle se fasse tuer. Il murmura d’une voix lente :

« Bien entendu … Mais je ne pourrai pas tous vous protéger en même temps. Et je vous demande de faire attention. Si l’un d’entre vous se sent mourir, veuillez quand même vous éloigner du reste du groupe. Cette gelée pouvant vous ramené à la vie … Je préfère éviter le même carnage que lors du combat contre Karos. »

« D’acc … D’accord. On a bien compris. » bredouilla l’un des hommes du Dominion Naturel.

C’était juste une question de sécurité. Il ne voulait pas avoir plus de problèmes que maintenant. Il ne fallait quand même pas exagérer. Si en plus, ils avaient du souci à l’intérieur même de leur groupe, comment pouvaient-ils continuer correctement ?

« Vous avez entendu Zénark hein ? Mais y a une solution très facile ! Personne ne va mourir aujourd’hui ! Voilà tout ! »

Elle parlait sur un ton enjoué, comme auparavant, alors que Zénark soupirait une nouvelle fois. Comment est-ce qu’elle faisait pour être autant en forme ? N’avait-elle pas un moyen de s’arrêter quelques fois ? Il se posait la question quand il la regardait.

« Qu’est-ce qu’il y a Zénark ? Pourquoi tu m’observes comme ça ? J’ai une tâche ? »

« Pas vraiment, princesse. Pas vraiment. Je me demandais d’ailleurs … Est-ce que tous les membres du Dominion Naturel sont aussi proches de vous ? »

« Bien sûr que oui ! J’ai été élevée par eux quand je n’étais encore qu’une enfant ! Ma mère est morte lorsque j’étais jeune … donc bon … Moi, je suis proche de tout le monde. »

« Je vois, je vois … »

« Mais pourquoi toutes ces questions maintenant ? D’habitude, tu es beaucoup plus calme et muet, Zénark. Ça ne va pas ? Tu as peur ? Tu peux me le dire hein … Je te rassurerai. »

« Si un soldat a peur et que sa princesse doit le rassurer, c’est qu’il est un mauvais soldat. Je n’ai peur de rien, Iyasminé. »

« Mais si un soldat a peur pour sa princesse, cette dernière peut rassurer son peuple. Elle ne fait pas figure de potiche ! » répliqua l’adolescente en rigolant, accélérant le pas.

Si elle le disait … Ah … Elle avait quand même un petit caractère bien à elle, il fallait le reconnaître. Ce n’était pas un caractère déplaisant, loin de là même. C’était ce qui faisait le charme de l’adolescente qu’elle était et …

« STOP ! ARRÊTEZ-VOUS MAINTENANT ! »

Il venait de crier subitement alors que tous s’immobilisèrent. Pour qu’il hurle de la sorte, c’est que quelque chose de grave ou d’important se produisait. L’adolescente voulut ouvrir la bouche mais s’arrêta, Zénark tournant la tête à gauche et à droite.

« Cette odeur … Il y a du sang dans les environs … Restez en retrait … Suivez-moi mais à quelques mètres de distance au cas où. Nous nous y rendons. »

Comme il le désirait … Mais maintenant, elle se préparait déjà à utiliser ses pouvoirs au cas où. Bien sûr ! Car elle voulait protéger Zénark comme lui la protégeait habituellement ! Non mais oh ! Ca n’allait pas que dans un sens non plus !

Mais c’est vrai que … Cette odeur piquait les yeux et ses narines. Du sang ? Pourquoi est-ce qu’il y avait du sang ? Est-ce que … quelqu’un était blessé ? Ou alors pire … Ils s’avancèrent tous ensembles, Zénark devant eux à quelques mètres.

« Un cadavre … de Carchacrok ? »

Il connaissait quand même quelques espèces de dragons, les plus grandes, les plus problématiques. Celles qui causeraient bon nombre de soucis. Et donc … Voir un cadavre de l’un de ces dragons, devant eux … C’était étonnant et effrayant.

« Quel monstre fut capable d’une telle chose ? »

« Iyasminé, recule un peu quand même. »

Quand il ne disait pas de princesse, elle savait que c’était sérieux, très sérieux. Elle le laissa faire, l’Absol commençant à s’approcher du cadavre, l’observant sous tous les coins.

« Pas de traces de gelée verte … Mais en même temps … Il semble avoir été tué … par un Tranchodon ? Et il lui manque quelques parties … Qu’est-ce que ça veut dire ? »

« Est-ce que les dragons s’affrontent entre eux, Zénark ? »

« Pas du tout, Iyasminé. Ca m’étonnerait … Ca ne serait pas logique. Déjà qu’ils ne sont pas si nombreux que ça … et ils sont intelligents de base. Se détruire de la sorte n’est pas logique. Non … Quelque chose se fait passer pour un dragon. Peut-être que la gelée verte en a décidé autrement et a contrôlé le dragon qui a tué ce Carchacrok. »

« Mais il n’y a aucune trace de gelée verte, Zénark ! »

Il le savait bien ! C’était ça le problème ! Le gros problème dans toute cette histoire ! Bon sang ! Qu’ils aillent au sommet de cette montagne et qu’ils en terminent définitivement avec cette histoire qui avait trop duré maintenant ! ASSEZ ! Il en avait assez !

« Kéran ? Nous y sommes presque normalement. »

« Ah bon ? Je ne vois pas encore le sommet … Et à quoi est-ce qu’il ressemble ? »

« Avec ce sommet … On peut avoir une vision du monde… Enfin, j’aimerai dire ça comme ça mais la vue est superbe et magnifique. Quand tout sera terminé, j’aimerai presque vivre à ce sommet avec toi … »

« Hahaha … Je note que tu as déjà pensé à l’endroit où nous habiterons, Elyséa. Bien bien bien … Je ne vais pas dire que ça ne me plait pas … Loin de là ! »

Oh que non. Ca lui plaisait beaucoup même qu’elle mette du cœur à l’ouvrage pour une telle chose. Enfin … Il allait devoir construire sa maison à ce sommet et toutes ces choses. Hmm … Une bien belle maison.

« Alors … Elyséa, d’ailleurs, ce projet d’avoir des enfants ? »

« Oui ? Qu’est-ce qu’il y a avec, Kéran ? Tu veux dire quoi ? »

« Tu y tiens toujours ? Avoir des enfants, toutes ces choses … Tu sais, tu parles d’une déclaration d’amour mais je te rappelle que tu m’en as fait une bien avant tout ça hein ? Et une très belle à mes yeux … »

« Euh … Tu n’es pas obligé de me la rappeler. J’ai un peu honte … Ca ressemblait à une déclaration d’une enfant un peu trop rêveuse. »

« Mais n’est-ce pas beau de rêver, Elyséa ? J’aimerai être dans un rêve éternel avec toi … Avec mon corps d’origine … et le garder à jamais. Comme ça, tu seras toute à moi … et à jamais … C’est ce que je veux tellement. »

« C’est vrai, Kéran ? Je ne sortirai pas de toi tant que cette histoire n’est pas terminée mais … Je t’aime hein ? Si tu veux … On pourra dormir à jamais lorsque ça sera fini. »

Dormir à jamais avec elle ? Pourquoi pas … Ne pas se réveiller … Ca peut être une solution pour finir sa vie avec elle. Il est sûr qu’elle était capable d’utiliser ses pouvoirs de la sorte. Il en était sûr et certain même. Bon, cette fichue montagne !

Il en était proche … Même s’il ne savait pas où se trouvait le sommet exactement, il savait qu’il y était proche. Très proche même. Ce n’était qu’une question d’heures … peut-être même de minutes maintenant. Hahaha.

Elyséa … Faire un rêve pour l’éternité. Mourir dans son lit … mais en pensant à elle. Pourquoi pas ? N’était-ce pas la plus belle chose qu’il pouvait s’imaginer à ses côtés ? Dans ses rêves, il pouvait imaginer tout ce qu’il désirait. Fonder une famille avec elle et … Non. Non et non … Il hocha la tête négativement.
Ca ne serait qu’un rêve, pas la réalité. Il voulait plus que ça. Il bloquait ses pensées pour qu’elle ne les lise pas. Il ne voulait pas d’une vie factice. Il voulait qu’Elyséa revienne à la vie. Il trouverait le moyen de la ramener en vie … et ils iront fonder leur famille … dans la réalité.

« Kéran ? Pourquoi est-ce que tu ne me laisses pas lire tes pensées ? »

« Oh ? Désolé, je les bloque sans faire exprès, Elyséa. Tiens, tu le peux maintenant. »

« Hmmm … D’accord mais fais attention, je préfère savoir ce à quoi tu penses. C’est plus … plaisant et intime de toute façon. »

Oui, oui, bien entendu. Il comprenait où elle voulait en venir. Même si en un sens, être intime ne voulait pas forcément dire qu’elle pouvait se mêler de sa vie privée. Il avait besoin d’un petit coin d’espace personnel et …

« J’espère quand même que je ne parais … pas trop oppressante, Kéran. »

« Oppressante ? Non non … Pas du tout. Et puis, si c’est vraiment important, je te le dis. Pas besoin de lire mes pensées. »

« Merci quand même pour ces belles paroles, Kéran. Ça me fait plaisir et ça me rassure. Je … Vraiment … Après tout ce temps, je veux que l’on soient heureux, toi et moi. »

Il n’y avait pas qu’elle à penser de la sorte. Lui aussi voulait être heureux avec elle. Mais parfois, tout ne se passait pas comme prévu et donc, il restait quand même très méfiant par rapport à la situation. Bien entendu, elle n’était pas déplaisante, loin de là … Mais il se méfiait … On ne savait jamais hein ? Jamais … On ne savait jamais sur quoi on pouvait tomber … Mais il allait l’apprendre bien assez tôt. Le sommet était proche !

« AH ! HODAN ! »

« Oui, je l’ai remarqué … Nous y sommes arrivés. »

Arrivés sur le chemin menant au sommet. Il le reconnait parfaitement. Le décor est sensiblement différent. Ici, tout a l’allure … d’un autre monde. Même s’ils étaient des dragons, l’architecture était faite de pylônes et de temples. Tout cela avait été fait d’un ancien temps … Très ancien … Même à l’époque où les dragons étaient encore vivants. Les pokémons vivaient paisiblement à l’intérieur. Bien entendu, maintenant, ce n’était plus que des ruines, mais le sentiment qui parcourait le corps de Katérina montrait par-là que tout cela … produisait un certain effet sur elle.

« Pourquoi est-ce que je tremble comme une pucelle, moi ? »

« Pour ceux qui n’ont pas l’habitude de se trouver en ce lieu, c’est normal, Katérina. Tu n’as pas à t’inquiéter … Ton corps est ainsi… »

« T’es sûr que c’est pas toi qui me fait trembler ? »

« Je t’avoue qu’après tout ce temps … Je tremble intérieurement. »

Ceci expliquait cela. L’homme aux cheveux blonds était ému de retourner là où il vivait auparavant. Enfin bon … C’était donc ici cet endroit ? Là où il vivait ? C’était pas mal … mais quand même, c’était si ancien et délabré.

Mais ça n’expliquait pas … pourquoi ils étaient au sommet alors que rien ne s’y trouvait. Il manquait quelque chose mais quoi ? Elle était sûre que quelque chose … clochait mais elle ne savait pas quoi exactement.

« L’ambiance me semble vraiment … louche. »

« Car nous ne sommes pas seuls, Katérina. Ils nous observent … Je ne pensais pas qu’ils seraient aussi nombreux .C’est étonnant … Très surprenant même. »

« Ce sont … des … »

« Dragons, oui. » murmura la voix en elle alors qu’elle faisait un tour sur elle-même pour regarder le spectacle. Des dragons … Il y en avait bien une dizaine autour d’elle. Certains étaient assez jeunes comme des Minidracos ou des Drabys … Mais d’autres semblaient leurs parents … La seule chose en commun ? La gelée verte qui s’écoulait de leurs yeux et leurs bouches. C’était tout juste horrible à regarder.

« Qu’est-ce que je fais d’eux, Hodan ? »

« Achève-les … Je préfère que ça soit toi … qui les libère. »

« Comme tu le désires. Confirme-moi ça encore une fois. » dit-elle en sortant ses lames, les présentant face aux dragons.

« Sauve-les … en les tuant. Qu’ils reposent en paix. Dire qu’ils sont surement possédés depuis qu’ils sont nés. Cette … gelée … »

« Calme-toi … Ca me fait bizarre de te dire ça mais c’est pour ton bien. »

Difficile de se calmer quand sa famille était possédée par cette gelée ! Non, pas sa famille, tout le monde. Ah … Cette gelée ! Il voulait s’en débarrasser ! Déjà quand il fut vivant, cela était horrible ! HORRIBLE !

« Depuis ma plus jeune enfance, j’ai vu mon père … Enfin … Le Dracolosse Blanc, qui luttait contre cette foutue gelée ! C’est grâce à lui que moi et Hyathéna, nous n’avons jamais été infectés par elle ! JAMAIS ! Même quand il est mort … Les autres dragons ont toujours tout fait pour nous protéger … Ils peuvent se contrôler … Mais maintenant, ils ne tiennent plus … Tues-les ! Tues-les jusqu’au dernier, Katérina ! »

« Comme tu le désires … Vais m’en occuper et on va les libérer de cette gelée. Il vaut mieux encore être mort plutôt que de vivre en étant contrôlé … Comme le font les spectres et les créatures ténébreuses depuis tout ce temps. A croire que vous utilisez leurs propres armes. »

« Ne me fait pas la morale sur ce point. Tu es la seule et unique personne que j’ai possédée. »

Ah ? Heureuse de l’apprendre qu’elle était spéciale. Encore que leur rencontre était quand même assez tordue. Elle s’en rappelait parfaitement. Mais pour l’heure, ce n’était pas le moment des souvenirs. Elle avait tous ces dragons à écraser ! Et elle n’allait pas se priver pour ça ! De la bouillie de dragon possédé … Miam.

Chapitre 283 : Effroi

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Chapitre 283 : Effroi

« Grrr … Qu’est-ce que ça m’ennuie tout ça ! T’es sûr qu’on a pris le bon chemin ? »

« Sûr et certain, Katérina. Tu n’as pas à t’inquiéter à ce sujet. »

« Je m’inquiète pas par rapport à ça ! Ca me fait juste chier, c’est différent ! Et c’est plus lourd ! Voilà tout ! Raaaaaah ! »

Elle poussa un nouveau grognement de colère, devenant un peu irritable maintenant. Mais elle cherchait encore à se calmer, Hodan la rassurant du mieux qu’il le pouvait. Il regarda à gauche et à droite en elle, disant :

« Katérina, nous ne sommes plus très loin. Il reste encore un bout de chemin mais nous y sommes bientôt. Sois rassurée. »

« C’est pas de ça que je suis rassurée ou non. Tu comprends vraiment rien, Hodan. On a aucune nouvelle des autres. »

Aucune nouvelle ? C’est vrai. Elle marquait un point. Même si elle ne le montrait pas réellement, la mort de Loa l’avait choquée. Et donc, elle cherchait à contrôler ses émotions, chose bien plus difficile maintenant que le reste. C’était pour ça qu’elle était plus anxieuse qu’énervée en réalité. Elle continuait de penser à la mort de Loa.

« Katérina … Elle est morte pour nous sauver. Il faut la remercier et continuer d’honorer sa mémoire en allant dans la montagne des dragons. »

« Ouais, ouais … Je le sais bien, je le sais bien. »

Elle marmonnait cela, peu convaincue mais elle ne pouvait qu’accepter la vérité. Loa … et ce fou d’Hansanio. Si on rajoutait Sarène, enfin, Zaryne … Ca faisait beaucoup … Beaucoup trop de morts à son goût ! BEAUCOUP TROP !

Cette Loa … Pourquoi est-ce qu’elle était partie cette conne ? C’est vrai quoi ! Partir sans même la prévenir, elle n’avait que ça à foutre ? C’est ça ? Rien que ça ? BORDEL ! La femme aux cheveux argentés serra le poing avec rage.

« Tu l’appréciais plus que tu ne le voulais l’admettre, Katérina. »

« Ta gueule, Hodan, n’en rajoutes pas ! C’est juste que cette conne fût beaucoup trop bien pour ce monde ! Autant qu’elle crève et aille rejoindre son Lugulabre ! »

« C’est tout le bonheur que l’on peut lui souhaiter, Katérina. C’est tout le bonheur que l’on peut lui souhaiter … oui … »

Tsss ! Du bonheur … Parmi les morts ? Elle ne voulait pas trop y croire. Mais comme Hodan était avec elle, elle ne pouvait pas réellement l’ouvrir de toute façon. Tsss … Kéran et Elyséa aussi. Fais chier … Elle en avait assez. Elle allait peut-être réellement penser à se reposer après tout ça. Peut-être qu’elle pourrait rester dans la montagne des dragons et vivre dans son petit coin, isolée de tous et de toutes.

« Tu aimerais donc ça, Katérina ? Pourtant, auparavant, tu n’étais pas réellement d’accord. »

« Ouais ouais ! Mais tout le monde peut changer d’avis aussi hein ? »

« Bien entendu, Katérina. Bien entendu … Tu devrais te reposer quelques minutes. »

Ouais, sûrement … Il marquait un point-là. Elle mit une main devant la bouche, commençant à bailler. Elle était un peu fatiguée avec tout ça. Cette montagne, malgré le froid, devenait de plus en plus douce. Le froid n’était plus aussi mordant qu’avant … Du moins, par pour elle. Ce qui était étrange. Pfff … Qu’est-ce qu’elle détestait ça.

« J’en ai marre. Cette gelée verte, tu crois que tu peux la tabasser ou pas ? Que je le sache. »

« Je pense avoir mes chances contre elle, Katérina. Mais je ne pense pas réussir à la combattre. Peut-être la repousser … mais la détruire, ça ne sera pas possible malheureusement. Pas avec mes moyens … Ou alors, peut-être qu’après tout cela … Non, je ne peux pas. Je ne sais pas créer ce froid nécessaire pour la détruire. »

« Pfff … Vraiment inutile. On va servir à quoi alors ? Si on ne peut même pas la défoncer. »

« Je ne sais pas, je ne peux pas te le dire, malheureusement. »

Elle haussa les épaules, réfléchissant à la situation. Si Kéran revenait … ce qui n’était pas sûr, elle pouvait toujours servir d’appât pour attirer la gelée verte. Au moins, comme ça, il ne serait pas en danger pendant qu’il irait la détruire. Ouaip … Ce n’était pas une mauvaise idée en soi. Pas du tout une mauvaise idée même.

« Tu veux vraiment te faire pardonner, n’est-ce pas ? »

« Raconte pas n’importe quoi … C’est juste logique quoi … Je suis comme ça et puis c’est tout. J’ai fait une grosse connerie mais je l’assume. J’aimerai juste qu’il m’en veut pas trop sauf que voilà, j’ai baisé avec toi alors qu’il a rien fait du tout … pfff … »

« Est-ce que tu l’aimes encore ou non ? »

« Non, je crois pas. J’ai juste été touchée par sa gentillesse à l’époque … et j’ai cru que c’était de l’amour de mon côté. Je n’étais pas habituée à ce qu’un homme me parle ainsi. »

« Je vois … Je vois … Un peu comme lui avec le mariage. »

« Il était trop simplet … et il n’avait pas compris. Là encore, j’ai fait du zèle. Pfff … Bordel, lui et moi, on a vraiment tout loupé depuis le début. »

« Quand tu le reverras, il sera bon de le lui dire, tu ne crois pas ? »

« Ouais … Ouais … Je le lui dirait … Je suis pas stupide à ce point. » marmonna Katérina, se relevant finalement. Cette tenue n’était pas si mal en fin de compte. Elle n’avait pas le souffle du vent qui venait lui caresser les fesses ! Et puis, pour la neige, elle la sentait moins que d’habitude. Bref … C’était pas si mal que ça en fin de compte.

« Aller, Katérina. Il faut que l’on avance toi et moi. »

« Ouais … Ouais … Je ne suis que moyennement motivée si tu veux tout savoir mais bon … » répondit la jeune femme, commençant déjà à marcher.

« Fais un petit effort, s’il te plaît. Ce n’est pas seulement pour nous que nous faisons cela mais pour le monde entier, tu comprends, n’est-ce pas ? »

« Ouais ouais … Je le sais parfaitement, parfaitement oui … »

Mais bon. Ce n’était pas aussi simple que ça ! Il oubliait de le préciser hein ? Il fallait faire de sacrés trucs pour y arriver ! Qu’il n’oublie pas ça ! Pfff ! Vraiment … C’était un bon gros bordel, elle le savait bien. Alors voilà quoi !

« On n’oublie pas le tout, merci bien. Grrr … »

« De quoi est-ce que tu parles ? Hmm ? Il y a une drôle d’odeur dans les environs. »

Une drôle d’odeur ? Ah ouais. Elle le remarquait aussi. Il avait bien raison. Comment ça se faisait ? Cette odeur venait d’où ? Elle commença à se diriger vers cet endroit, y arrivant avant d’avoir un hoquet de surprise. Qu’est-ce que …

« Du sang ? Du sang ? »

« Mais pas n’importe lequel. Du sang de dragon, Katérina ! »

Une fumée noire s’échappa du corps de la femme, laissant paraître le jeune homme aux cheveux blonds alors que celui-ci était déjà en train de courir dans les environs.

« HEY ! Hodan ! Ne sors pas de moi de cette façon ! »

« Je n’ai pas le temps, Katérina ! Je dois … Je dois vérifier quelque chose ! Et vite ! »

Oui mais quand même ! Bordel ! Il pouvait l’attendre un peu non ? Surtout qu’elle ne savait pas du tout ce qu’il faisait. Mais elle comprit bien trop tard … Des cadavres de dragons … Il y avait bien des dizaines de cadavres ?

« Mais comment … Tu crois que ce sont Elyséa et Kéran ? »

« Le Dominion Naturel n’aurait jamais pu faire une telle chose … Même avec Zénark, affronter autant de dragons n’est pas normal. »

« Oui, tu as raison. Mais alors, Kéran et Elyséa ? »

Il ne savait pas … Une telle barbarie était quand même horrible. Kéran ne ferait pas ça … Cette gelée verte ? Car oui, il apercevait quand même un peu de cette gelée. Il y avait des chances que ça soit ça. Il déclara avec lenteur :

« La gelée verte est responsable de ce massacre … Je ne lui pardonnerai jamais … »

« Par contre, les corps sont encore chauds … Enfin, chauds … Ils ne sont pas décomposés donc ils doivent être morts depuis peu … Peut-être quelques jours. »

« Je ne veux pas savoir leurs état, Katérina. J’en ai vraiment … »

« Hodan, hey … Je sais que c’est moche mais faut te calmer. C’est la vérité. Faut l’accepter. C’est laid ce qui leur est arrivé mais ils étaient contrôlés par la gelée verte. Tu crois que c’était mieux pour eux à la base ? »

« Non mais je n’accepte pas ça. Katérina, on accélère le mouvement. On doit s’y rendre le plus tôt possible au sommet de cette montagne ! »

« Seulement si tu arrêtes de t’exciter pour ça, d’accord ? »

D’accord, d’accord. C’est vrai qu’il s’emportait inutilement mais ces dragons … Ils étaient morts ! Il ne voulait pas que leurs races s’éteignent ! Et voilà le résultat ! Bon … Il devait prendre sur lui-même et laisser faire Katérina. Il retourna en elle, s’enfonçant telle une fumée noire dans son corps. Il trouverait le calme en elle.

Enfin … C’est ce qu’il aimerait faire mais il n’en était pas si sûr que ça. Vraiment … Comment une telle … chose avait-elle pu se produire ? Ce n’était pas un corps ou deux … mais des dizaines. Un tel carnage n’était pas normal. Quelqu’un en voulait terriblement aux dragons. Il y avait de fortes chances que ça soit exactement ça. Ah … Il devait se contrôler mais c’était plus dur que prévu, bien plus dur.

« Kéran ? Nous y sommes presque. Au sommet, qu’est-ce que tu feras pour abattre cette gelée ? Tu en as une idée ? »

« Je ne sais pas trop, Elyséa. A part utiliser les pouvoirs issus de Kyurem et de ma lignée, j’en ai aucune idée. Mais bon … Peut-être que ça ne sera pas suffisant ? »

« Je ne sais pas … Si même le froid de Kyurem n’a pas réussi à détruire cette gelée … mais seulement à la stopper, je ne vois pas ce que tu pourras faire. »

« Produire un froid encore plus puissant. »

« Hein ? Kéran ? Quand même … Tu y crois vraiment ? » demanda la femme aux cheveux blanc à l’intérieur de lui alors qu’il hochait la tête positivement.

« J’y crois vraiment car je n’ai pas d’autres solutions. »

« C’est vrai … mais penser à une telle chose … Ca me semble plus qu’impossible. » dit Elyséa alors qu’il poussait un soupir. Ce n’était pas dans les habitudes d’Elyséa d’être aussi pessimiste. « Je ne suis pas pessimiste, Kéran. Juste un peu réaliste. Avant de penser à la détruire, peut-être qu’il vaut mieux envisager de la sceller ? »

« Peut-être … Ça ne me semble pas être une mauvaise idée si tu veux tout savoir. »

« C’est la meilleure chose à faire. Si nous arrivons à sceller cette gelée dans un cocon de glace comme ta mère l’a fait, nous pourrions aussi être en paix. »

Elle avait totalement raison même. Il se rappelait maintenant la scène avec Karos. Comment faire alors ? Créer un cocon de glace ? Pourquoi pas ? Ca pouvait être une bonne solution. Mais … Il restait un gros problème.

« Elyséa … Ton idée est bonne mais pour ça, il faudrait réussir à réunir toute la gelée en un seul corps. Imagine donc que la gelée verte soit séparée ? Ca ne changera rien. »

« Bien entendu … J’y ai réfléchit et je cherche une solution à cela. Mais pour le moment, j’en ai aucune malheureusement. Désolée, Kéran. »

Pas de quoi s’excuser non plus. On ne pouvait pas toujours tout trouver non plus. Mais bon … La montagne … Il y avait maintenant une odeur particulière dans les airs. Il ne la remarquait que maintenant mais …

« Ca sent le sang frais, Elyséa. Tu l’as remarqué toi aussi ? »

« Oui … Mais je ne pense pas que l’on doit s’y rendre. »

« Il faut quand même que l’on aille observer ce qui s’est passé. Au cas où … Une simple mesure de sécurité, Elyséa. »

Comme il le voulait. Mais il se trompait. Ce n’était pas du sang frais. Il y avait bien une odeur de sang … mais pas de sang frais, loin de là même. C’était plutôt … persistant. Le jeune homme se dirigea vers l’origine de l’odeur, s’approchant de ce qui semblait être un cadavre de Tranchodon. Le nom ? Il le connaissait grâce à Elyséa.

« Tuer un Tranchodon de la sorte ? Et ce n’est pas la gelée qui est responsable de sa mort … Kéran … Fais attention, grandement attention, d’accord ? »

« Oui … Oui … Je vois ce que tu veux dire … Je crois que je n’ai pas le choix. Même avec cette armure, je ne vais pas jouer les fous. »

« Je l’espère bien mais … Un Tranchodon ? »

« C’est vraiment un dragon aussi puissant que ça ? Il n’a pas l’air d’avoir des ailes … »

« Les dragons ne sont pas forcément ailés … Mais il est parmi les plus puissants dragons qui existent … et il en est un véritable. Rien à voir avec un Dracaufeu si tu veux tout savoir. Est-ce que comprends, Kéran ? »

« Je comprends … mais ça ne me rassure pas pour autant. »

Un Tranchodon tué aussi violemment ? Et à qui il manquait des parties ? Ca ne lui plaisait pas … Pas du tout même. Il commençait à être de plus en plus anxieux à cause de la situation. Pfiou ! Il allait devoir respirer et prendre son calme et son souffle. Ce n’était pas bon de se faire du souci quand il n’y en avait pas besoin. Elyséa était avec lui de toute façon … Et cette armure allait le protéger bien plus qu’il ne le pensait.

Chapitre 282 : Un dernier cadeau

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Chapitre 282 : Un dernier cadeau

« Tu ressens cette chaleur, Elyséa ? »

Cette chaleur ? C’est vrai … Elle en ressentait une … mais cela provenait des personnes ? Enfin, des corps dans le sol ? Dans la neige ? Qu’est-ce que ça voulait dire ?

« Kéran … Qu’est-ce que tu veux faire exactement avec ça ? Enfin … En les laissant dehors. Je ne comprends pas exactement. »

« Tu ne comprends pas ? Je … Regarde-les … »

Les regarder ? Ils sont heureux, c’est tout ce qui compte n’est-ce pas ? Car c’est ce qu’elle remarque … Ils sont heureux, terriblement heureux même.

« Ils ont l’air apaisés … Même moi … Je crois que je suis morte le sourire aux lèvres. »

« Non, non … Surement pas … Je crois que tu as commencé à sourire après qu’il soit venu. Lorsque tu étais morte, c’était de la surprise. Et tu étais triste en même temps non ? »

Il marquait un point. Un point terrible mais réel … Il avait parfaitement raison. Ah … Elle était si heureuse que ça ? Aussi heureuse ? Grâce à lui ? Elle prit la main de Kéran, la serrant dans la sienne avant de murmurer :

« Et maintenant, Kéran ? Qu’est-ce que nous faisons exactement ? »

« Je ne sais pas … Tu as une idée ? J’en ai une … mais elle est bizarre. »

« Bizarre ? Qu’est-ce que tu veux dire par là, Kéran ? Tu m’effraies un peu. »

« Non non … Je veux juste faire quelque chose … qui me parait normal … Puisque je t’aime. Ca me semble logique. Tu veux bien me lâcher ? »

Oui, bien entendu. Elle le fit, regardant avec appréhension ce qu’il comptait faire. Elle le vit s’approcher des deux corps, se rapprochant de celui d’Elyséa. A la hauteur de son visage, il la regarda pendant quelques secondes, les yeux fermés, le corps gelé et froid … mais sauvegardé depuis des millénaires.

« Vraiment … Elyséa … Tu as été la plus belle chose qui me soit arrivée … depuis que je suis né. J’espère que nous nous reverrons. »

« Qu’est-ce que … Kéran ?! »

« Même si je ne suis pas de ce genre … Je dois le faire. »

Pas de ce genre ? Le faire ? Il la rendait encore plus inquiète là ! Mais … Le jeune homme vint embrasser les lèvres d’Elyséa … Non pas celle qui fut en lui pendant des années, mais celle qui était couchée dans la neige, depuis des millénaires. Le spectre d’Elyséa commença à rougir violemment, se cachant les yeux pour ne pas voir ce spectacle. Plus que gênée, elle ne comprenait pas pourquoi Kéran faisait ça ! Elle … Enfin … Elle était morte.

« Au moins … J’aurai pu goûter à tes véritables lèvres une fois, non ? »

« Ké … Kéran ! On n’embrasse pas les mortes ! »

« On embrasse la femme qu’on aime, non ? Alors … Et puis bon … Je suis humain et c’était ton corps humain. Je trouve ça tout ce qu’il y a de plus … logique … »

« Qu’est-ce que … KERAN ! FAIS ATTENTION ! »

Elle hurla mais c’était déjà trop tard. Le jeune homme n’eut pas le temps de se retourner que des tentacules noirs sortirent de l’armure contenant le corps de la jeune femme. Les tentacules commencèrent à l’enserrer, les deux cadavres s’illuminant légèrement tandis qu’Elyséa était déjà en train d’essayer de séparer Kéran des tentacules.

« Mais qu’est-ce que ça veut dire ?! KERAN ! PRENDS MA MAIN ! »

« ELYSEA, JE … ARRÊTE ! NE FAIT RIEN ! »

Il vint la repousser alors qu’il se retrouvait avalé par les tentacules noirs, les tentacules commençant à former comme un cocon autour de lui … mais aussi des deux cadavres ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Elyséa commença à frapper de toutes ses forces contre le cocon sans qu’aucune réaction ne se fasse sentir.

« NON ! RENDEZ-LE MOI ! RENDEZ-MOI KERAN ! RENDEZ-LE MOI ! VOUS NE POUVEZ PAS ME LE RETIRER MAINTENANT ! NON ! NON ! RENDEZ-LE MOI ! »

Elle allait utiliser ses pouvoirs contre ce cocon ! ELLE VOULAIT KERAN ! ELLE LE VOULAIT ! ALORS QU’ON LE LUI RENDE ! Elle commença à concentrer toutes ses forces ténébreuses sur l’œuf mais celui-ci commença à se fissurer, une belle lueur blanche en émanant. Elle recula, inquiète.

« Kéran ! Réponds … Réponds-moi … »

« Je suis là, tout va bien, Elyséa. Tout va bien … »

Mais alors pourquoi est-ce qu’il ne sortait pas de ce fichu cocon ? Et c’était quoi ça ? L’œuf se brisa, laissant paraître le jeune homme … mais dans quelque chose à laquelle elle ne s’attendait pas. Il murmura :

« Kurym en parlait dans son journal. Il l’avait dit … qu’il ferait une dernière chose pour elle et lui … Une armure qui la protégerait de tout. »

« Mais cette armure … Elle … »

Elle était d’une couleur blanche resplendissante. Magnifique même … Vraiment splendide. Impossible de penser le contraire. Elle était tout simplement splendide … Comment penser autre chose en la voyant ?

« Je sais bien mais le plus étrange … C’est qu’elle n’est pas lourde. »

Mais ce n’était pas ça ! L’armure était magnifique ! D’un blanc immaculé ! Mais il n’y avait pas que ça ! Pas du tout même ! En fait … L’armure était aussi belle que celle qu’elle portait habituellement mais le casque … ressemblait à la tête d’un dragon ? Un étrange dragon qu’elle n’avait jamais vu …

« Est-ce que ça serait la tête de Kyurem ? »

« Je crois. Je n’en suis pas sûr du tout à ce sujet. Mais bref … Je me sens bien … Ca semble comme être une seconde peau ! Mon corps me répond parfaitement ! Hahaha ! Et regarde … Je crois que mon corps désire que tu viennes en lui, Elyséa. »

De sa main gantée de métal blanc, il vint présenter ses lèvres, la seule partie présente et visible sous tout cet amas d’armure blanc. Elle eut un faible sourire, allant l’embrasser légèrement avant de se transformer en une fumée noire, s’insinuant en lui, preuve que son corps acceptait pleinement la jeune femme en lui.

« Oh … C’est chaud, Kéran, très chaud même. »

« Tu as vu ? Kurym … Enfin, j’étais un grand homme à l’époque. Avec les pouvoirs de Kyurem, il avait prévu cela … Je me demande si c’est parce que je suis l’un de ces descendants ? Peut-être … »

« Et maintenant, Kéran ? Que faisons-nous exactement ? » demanda la femme en lui.

« Ce que nous avions prévu, n’est-ce pas ? Nous rendre au sommet de cette montagne. »

« Et mettre un terme à cette gelée verte ? Ca me semble être une bonne idée. Je te guide, Kéran. Par contre, je te préviens, je ne sors plus de ton corps maintenant. Je me sens tellement bien ! Vraiment ! »

« Hahahaha … D’accord, d’accord, Elyséa. Comme tu veux ma grande. »

Alors … En direction de la montagne s’il avait bien compris, c’est ça ? Enfin du sommet ! Bien bien ! Rien que ça ! Il était prêt ! Complètement prêt même ! Alors ! Il devait se mettre à courir ? C’est ce qu’il allait faire !

« Hey, hey, hey … Kéran, je sais que tu es heureux mais ralentis un peu non ? »

« NON NON ! Je veux courir ! Regarde comme je me déplace facilement dans la neige ! Je n’ai même pas froid ! Je ne souffres pas ! »

« Kyurem est là pour te protéger, Kéran. »

« Et toi aussi … C’est le plus important. »

C’est vrai, c’était le plus important pour tous les deux. Il prit une profonde respiration, s’arrêtant pour regarder vers le ciel. La montagne n’était plus très loin maintenant. Enfin, ce n’était plus qu’une question d’heures … avant de mettre un terme à cette gelée verte. Il allait terminer cette histoire, guidé par son ancêtre, Elyséa et Kyurem. Il en était convaincu.

« Coucou, tu as bien dormi ? Dis dis ? »

« Disons que ça peut aller … Tu n’as pas eu trop froid ? »

« Bien sûr que non. Tu me tenais chaud avec ta fourrure. » répondit l’adolescente dans un grand sourire alors qu’elle venait caresser de sa main la fourrure de l’Absol.

Elle appréciait grandement cette fourrure. Elle l’adorait même. Elle frotta avec douceur la fourrure une nouvelle fois, enfouissant sa tête dedans pour bien montrer qu’elle appréciait ça. Qu’est-ce que c’était doux ! Plus que doux même ! OUIIIIII !

« Iyasminé … Il faut se préparer. Nous ne sommes plus très loin du sommet normalement. »

« J’espère que Kéran et Katérina vont bien quand même. »

« Nous le saurons lorsque nous arriverons au sommet de la montagne. Nous avons eu de la chance de ne pas rencontrer de dragons pour le moment. »

C’est vrai ! Il marquait un point ! Et pas qu’un peu ! Elle se redressa, libérant donc le pokémon de son étreinte tout en souriant grandement. Elle était plus que joyeuse et amusée par la situation. Elle reprit la parole tout en rigolant :

« Je ne sais pas … Je sens que je vais faire partie de l’histoire, pas toi, Zénark ? »

« Je ne me pose pas réellement ce genre de questions, je dois te l’avouer. »

« Tu devrais quand même ! Enfin, toi, tu étais déjà dans l’histoire, bien avant. J’espère quand même que Kéran et Katérina vont bien tous les deux. »

Cela faisait deux fois qu’elle se disait ça. Il fronça légèrement les sourcils, s’il en possédait en tant que pokémon. Elle était bien plus inquiète qu’elle évitait de le montrer mais bon … Difficile de le cacher, n’est-ce pas ? Très difficile même.

Et malheureusement, il n’était pas très doué pour réconforter les personnes. Il s’éloigna d’elle, la laissant seule avant de jeter un œil dehors. La tempête de neige était toujour présente mais assagie. C’était étrange …

« On dirait que la montagne se sent apaisée. Nous devrions en profiter. »

« Tu crois que la montagne veut nous aider, Zénark ? » demanda l’adolescente aux cheveux rouges, se présentant à côté de lui, toujours son sourire aux lèvres.

« Il y a des chances … Préviens les membres du Dominion Naturel, nous partons dès maintenant. Plus une minute à perdre. »

Il venait de déclarer cela, observant le ciel et les nuages. Hum … D’ici quelques heures, peut-être même avant … Tout cela allait se terminer. Ah … Il ne pensait pas qu’un jour, tout cela se réaliserait. Mais avec Kéran, Katérina et le Dominion Naturel, il y avait une chance réelle que le monde retrouve sa beauté d’antan. C’était pour ça qu’il se battait.

« Hey … C’est moi ou c’est carrément étrange, non ? »

« De quoi, Katérina ? »

La femme aux cheveux argentés regardait autour d’elle. Depuis le début, elle avait fait pas mal de marche, elle le reconnaissait parfaitement. Elle jeta un regard en bas. Wowow … C’était bien haut ! Trop haut peut-être même !

« J’aime pas cette hauteur … Ca me fout un peu les boules, là. »

« Katérina, ne regarde donc pas en bas alors. Néanmoins, tu n’as pas dit ce que tu trouvais étrange. Quel est le souci, Katérina ? »

Le souci ? Elle allait le lui dire par la pensée. Elle n’avait pas rencontré un seul dragon. Voilà le problème. Le gros problème même. Ce qui était étonnant puisque ça s’appelait la montagne des dragons non ? Alors pourquoi elle n’en voyait pas un seul ?

Enfin bref, de toute façon, elle n’aurait pas sa réponse. Normalement, elle avait encore beaucoup de boulot sur les épaules. Trouver un dragon ? Pourquoi faire hein ? Elle n’allait pas chercher à se tabasser avec un dragon, pas maintenant !

« Il vaut mieux ne pas se fatiguer avant d’être au sommet, Katérina, oui. »

« Ne lis pas mes pensées. Pour le moment, c’est que des trucs absurdes. »

Comme elle le désirait. Il n’allait pas l’arrêter, loin de là. La jeune femme était toujours perturbée par ce qui s’était passé avec Kéran. Elle devait l’avouer … Mais elle ne pouvait pas s’en empêcher. Et puis bon, c’était clair et définitif.

« Je suis amoureuse d’un type qu’est mort depuis des millénaires. Purée, je suis nécrophile, manquait plus que ça ! Je suis aussi tordue que mon père ! Bordel de merde ! Ca ne pouvait pas être pire ! Pas pire du tout ! »

« Katérina, je ne lis pas tes pensées mais tu parles à voix haute. »

Ah ouais ? Et alors ? Il n’avait pas qu’à l’écouter. Ah non. Elle devait se calmer. Ca ne servirait à rien de s’emporter. Elle avait passé ces dernières semaines à contrôler sa colère. Dire qu’elle était même prête à partager Hodan avec Hyathéna, c’était pour dire ! Bien entendu, c’était encore sujet à discussion.
Pfiou … Elle s’énervait pour rien. Rien du tout. BON ! La montagne n’était pas si loin ! Du moins, le sommet était à portée de main ! Elle avait le sentiment qu’elle allait arriver en premier au sommet. Pfiou !

Et après ? Elle allait écraser cette gelée comment ? Elle espérait quand même qu’Hodan avait une solution car bon, elle, de son côté, elle n’avait aucune idée de comment faire pour ça. Pas du tout même. Peut-être qu’Hodan pourrait brûler cette gelée ? Non, elle semblait plutôt faible à la glace. BREF ! De toute façon, fallait l’avoir en face, ensuite, elle lui réglerait son compte, voilà tout. Y avait pas cinquante solutions.

Chapitre 281 : Un ultime recueillement

ShiroiRyu
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Chapitre 281 : Un ultime recueillement

« Kéran ? Kéran ? »

Il entendait une douce voix qui cherchait à le réveiller et il bougeait un peu mais sans ouvrir les yeux. Il était bien … et il voulait le rester. Il ne voulait pas bouger de cet endroit. C’était aussi simple que ça. Cet endroit était parfait … Il se sentait bien, terriblement bien même.

« Allons Kéran Il faut quand même que l’on se lève, toi et moi. On a autre chose à faire non ? Aller … Kéran. Un petit effort. »

« Je ne veux pas Elyséa … Je ne veux pas … Je reste ici ! Je ne bougerai pas ! »

« Pfff … Quel enfant tu fais. Bon, d’accord. Je veux bien que l’on reste ainsi pendant un bon quart d’heure. T’avoir contre moi, je pense que je peux facilement m’en contenter. »

Elle n’était pas très difficile non plus hein ? Avoir la tête de Kéran logée contre ses seins alors qu’ils dormaient nus, l’un contre l’autre, c’était son petit plaisir personnel. Et puis … Si elle pouvait lui offrir la douceur de son corps pour apaiser ses souffrances, ça serait avec grand plaisir qu’elle le ferait. Oui … Le pauvre petit Kéran qu’elle adorait. Enfin, petit … Ce n’était plus totalement le cas maintenant.

« Tu as bien grandi, Kéran. Tu ne trouves pas ? Tu as bien grandi … »

« Je ne sais pas mais hier, je me suis senti plus que grand avec toi. En fait … Enfin … »

Il ouvrit finalement ses yeux, la regardant avec une petite gêne. Qu’est-ce qu’il y avait ? Elle sentit que le jeune homme s’excitait à nouveau. Oh ? Déjà de bon matin ? Non … Même pas. Ça devait juste être une réaction à son corps quand il la voyait.

« Oui ? Plus grand avec moi ? Qu’est-ce que tu veux dire par là ? »

« Juste qu’avec toi, je me sentais vraiment un homme, c’est tout. » rougit-il en disant ça, baissant la tête, honteux mais surtout pour ravoir cette vision paradisiaque de sa poitrine.

« Oh ? Moi aussi, je sens que tu es vraiment un homme actuellement, Kéran. »

« Pa… Pardon. Je … Enfin, c’est juste une réaction matinale. »

« Oh ? Ce n’est donc pas à cause de moi ? » dit-elle sur un ton faussement déçu alors qu’il hochait aussitôt la tête négativement, reprenant avec entrain :

« Bien sûr que si ! C’est bien toi qui me fait cet effet et personne d’autre, Elyséa ! »

« Alors… Hmm … Tu veux bien me le prouver ? » souffla plus que tendrement la jeune femme aux cheveux blancs, venant l’embrasser.

Ils pouvaient bien transformer ces quinze minutes à rester couchés en une occupation plus … « saine et sportive » non ? Le jeune homme accepta pleinement la proposition d’Elyséa, commençant à lui donner de cet amour bien trop tardif à leur goût.

« Aaaaaaaaaaah … Je ne peux rien dire d’autre à part que ça fait du bien. »

La jeune femme s’était mise debout, s’étirant longuement dans sa nudité alors que Kéran mettait une petite main sur sa bouche, bâillant à moitié. Avec force et agilité, elle vint le soulever pour le prendre dans ses bras, un sourire aux lèvres.

« Hop hop hop … On arrête la grasse matinée, Kéran. Bon … Si je me rappelle bien … Tu te lavais dans un grand seau d’eau de taille humaine … Je pense qu’à nous deux, nous pourrons nous y rendre, n’est-ce pas ? »

« Un bain avec toi … On va tellement vite … mais héhéhé … Ce n’est pas déplaisant. »

Il émit un petit rire, Elyséa l’accompagnant dans celui-ci avant qu’ils ne se dirigent vers une pièce de la forge. Bon … Bien entendu … Il fallait créer de l’eau et pour ça, il pouvait s’en occuper. Après, il fallait la faire chauffer … Pendant qu’elle chauffait, il observa le corps nu d’Elyséa, se donnant une claque à l’entrejambe.

« Mais qu’est-ce que tu fais donc, Kéran ? »

« Il s’excitait à nouveau.  C’est un vilain garçon. Il peut quand même se contrôler un peu. »

« Il est vrai que l’on ferait quand même mieux de se reposer un peu. Si on ne fait que ça, l’expression « d’amour et d’eau fraîche » risque vraiment de se concrétiser. Et puis bon … Nous aurons toute la vie pour ça n’est-ce pas ? »

Elle gardait son sourire et il fit de même de son côté même si dans le fond, il était un peu triste. Elyséa … Toute la vie ? Bien entendu, il était d’accord avec ça, complètement d’accord même. Mais bon … Il n’oubliait pas une chose.

Une chose malheureusement plus qu’importante : il allait vieillir et pas elle. Ah … Mais bon, dans ce cas précis, le but était de profiter du moment présent et il allait le faire. Il embrassa subitement Elyséa, sans chercher à la prévenir, descendant de ses bras avant de l’emmener avec lui dans ce seau géant qui servait de bain. Avec douceur, alors qu’il se calait contre un coin du seau, il plaça son bras autour de la taille d’Elyséa, la tirant contre lui.

« Hum ? Quel est cet excès de tendresse de la part de mon homme ? »

« Pas grand-chose … Ce n’est que le début. Et c’est pour me faire pardonner de ne penser qu’avec mon sexe depuis hier. »

« Oh penser … Penser … Rien que le fait que tu ne me sautes pas dessus dès que tu es excité montre que tu es loin de ce cas, Kéran. »

« Peut-être, Elyséa, peut-être … Aller … On se repose. »

Encore ? Elle rigola mais se laissa faire, se calfeutrant contre lui. Elle prit néanmoins sa main pour la poser sur son sein gauche. Tout était à lui chez elle dorénavant, il n’avait pas à avoir peur de placer sa main à cet endroit, loin de là même. Les deux amants restèrent ainsi pendant quelques instants avant de se laver mutuellement.

Enfin, après tout cela, ils étaient habillés tous les deux. Le jeune homme vint embrasser Elyséa sur les joues puis la bouche, murmurant :

« Elyséa, avant que l’on quitte la forge, j’aimerai me rendre quelque part si ça ne te dérange pas trop … Enfin, à toi de voir. »

« Bien entendu mais où, Kéran ? »

« Devant nos tombes. »

Elle haussa un sourcil, étonnée de ce que le jeune homme venait de dire. Elle n’avait pas mal entendu, n’est-ce pas ? Il proposait bien ça ? Vraiment ? Elle le regarda, intriguée, penchant la tête sur le côté avant de murmurer :

« Mais pourquoi donc, Kéran ? Qu’est-ce que … tu veux faire là-bas ? »

« Me recueillir devant l’ancêtre que j’étais … et puis aussi devant toi. J’aimerai pouvoir te toucher réellement, Elyséa … Enfin, tu es réelle, vraiment réelle … Mais j’aimerai te voir, tu le sais ? Juste une fois. »

« Je … Kéran, tu sais, après tous ces millénaires, je suis surement … Enfin …. Comment te dire ça … Et puis, ce corps est peut-être parfait en un sens alors que celui que tu verras risque de ne pas l’être, Kéran. Je ne suis pas sûre que ça soit une bonne idée, pas sûre du tout même. Ca ne me plait pas vraiment, Kéran, sincèrement. »

« Je te promets que tout se passera bien. Et puis, ça nous permettra de tirer un trait sur tout ça ? Comme ça, tu ne seras plus triste d’être morte sans m’avoir revu en ce temps. »

« Plus triste ? Qu’est-ce que tu as comme idée en tête, Kéran ? »

« Tu veux tout savoir ? Tu veux que je te le dise sincèrement, Elyséa ? »

Il se positionna en face d’elle, prenant ses mains en posant la sienne dessus. Elle hocha la tête, murmurant que oui avant qu’il ne lui dise :

« Elyséa … Tu es morte … Je suis vivant. Cela veut dire qu’un jour, je vais vieillir et mourir … Mais toi, tu resteras la même, comme une âme errante. Alors, ce que je veux … C’est pouvoir soulager ta peine le plus vite possible et te permettre alors de te réincarner. Je ne sais pas où, je ne sais pas quand … Mais ce que je veux, c’est qu’après ma mort, il soit possible que toi et moi, nous nous retrouvions dans une autre vie. C’est aussi simple que ça … Peut-être que tu trouveras stupide mais … »

Elle l’empêcha de continuer, venant l’embrasser follement en passant ses bras autour de son cou, le plaquant contre un mur pendant de longues minutes. Oui, elle n’arrêta pas le baiser, empêchant Kéran de respirer par la bouche. Il remarqua quelques larmes dans les yeux de la jeune femme, se demandant s’il avait dit une bêtise mais pour ça, il fallait qu’elle le laisse parler. Pour l’heure, ce n’était pas le cas, pas du tout même. Puis finalement, elle retira ses lèvres des siennes, le regardant avec une tendresse infinie avant de murmurer de sa plus douce voix bien qu’elle semblait parcourue de trémolos :

« C’est la plus belle déclaration d’amour que tu pouvais me faire, Kéran. »

« Je sais … Je sais … Mais tu me comprends alors ? »

« Oui … Parfaitement. Nous devrions y aller alors, Kéran. »

Elle voulait bien. Tant mieux alors … Il voulait qu’elle se sente apaisée et c’était ce qu’il allait faire. Le jeune homme accéléra le pas, ouvrant la porte de la forge pour qu’Elyséa passe la première. Ensuite, main dans la main, ils commencèrent à prendre un chemin différent de celui à partir duquel ils étaient venus.

« Est-ce que tu veux bien me guider, Elyséa ? »

« Bien entendu, Kéran. Bien entendu … Je sais où je me trouve … et toi aussi normalement. Ah … Un peu tremblante, je t’avoue. »

« Ce n’est pas le froid, n’est-ce pas ? »

« Pas vraiment, non … Juste l’émotion. »

L’émotion ? Il pouvait parfaitement comprendre cela. Il était aussi dans son cas … mais en même temps, il était un peu anxieux. Car bon, d’après ce que son ancêtre avait dit, il se sentait responsable de la mort d’Elyséa. Alors bon … Il espérait ne pas réagir trop mal lorsqu’il le verrait, c’était assez important en soi.

Voilà … Ils étaient en train de marcher dans le froid et la neige bien que celle-ci ne les touchait pas le moins du monde. Puis finalement, après un laps de temps assez court, ils finirent par arriver … à cet endroit.

« Qu’est-ce que tu veux faire d’abord, Kéran ? »

Elle tremblait encore une fois, appréhendant ce moment alors qu’il posait un genou au sol, fermant les yeux. Il voulut poser la paume de ses mains l’une contre l’autre mais se rappela qu’il n’en possédait plus une.

« Je ne peux même pas prier puisque je n’ai pas de main … Mais bon … On va dire que c’est le geste qui compte, n’est-ce pas ? »

« Attends un petit peu, Kéran. Tu vas voir ce que l’on peut faire tous les deux. »

Elle se plaça juste à côté de lui, se mettant à genoux à son tour avant de coller sa main contre la sienne. Voilà … Dans cette position, ils pouvaient prier tous les deux.

« Nous prions pour quelle raison exactement ? »

« Le salut de nos âmes, ma petite demoiselle ! Le salut de nos âmes ! »

Quand il parla ainsi, elle ne put s’empêcher d’éclater de rire. Il était vraiment sérieux, très sérieux … ou presque ! Hahahaha ! Elle était … si amusée.

Puis … Finalement, le rire laissa place à la mélancolie. Elle était devant sa tombe, sa propre tombe … C’était triste, vraiment triste en soi.

« Qu’est-ce que … Kéran ? »

« Attends, je ne peux pas faire ça maintenant ! Sans te voir ! »

« Mais mais mais … »

Il était en train de creuser dans la neige avec une main ? Même s’il supportait le froid … Même si son corps ne souffrait plus tellement, il allait mourir avec ses bêtises ! Alors, elle commença à l’aider, plus qu’anxieuse qu’autre chose.

« Je ne sais pas ce que tu comptes faire avec, Kéran mais … »

« Juste une chose. Te voir comme tu étais … »

« Et si j’étais un cadavre ? Enfin, un corps sans peau ? Juste un squelette démembré ? Je ne veux pas … Je ne veux surtout pas t’effrayer. »

Roh ! Il n’y avait pas de quoi s’en faire autant non plus ! Ce n’est pas comme ça qu’il aurait peur … Il savait à quoi s’attendre tout simplement. Puis finalement, il s’arrêta de creuser, murmurant avec douceur :

« Je crois que c’est bon … Elyséa … »

« Je … Je ne veux pas regarder, Kéran. »

« Il le faut, Elyséa. Regarde … Je crois que nous sommes heureux, tous les deux. »

Heureux ? Tous les deux ? Qu’est-ce qu’il … voulait dire par là ? Elle s’approcha de Kéran, remarquant … Deux corps … Deux corps enlacés l’un contre l’autre. Protégés par le froid, ils étaient comme au premier jour.

« Tu es encore plus belle … en étant de chair et de sang … Elyséa. »

« Kéran, c’est vraiment gênant … Qu’est-ce que tu fais ? »

Elle posait la question alors que Kéran remarquait qu’elle portait son armure. Le corps de Kurym enlaçait la femme aux cheveux blancs dans son armure noire.

« Je veux juste te voir … C’est étrange quand même. Je me sens plus que bizarre. Tu as vu, Elyséa ? Ton corps et le mien ? »

« Kéran, tu as pu te réincarner et … »

« Qui te dit que je me suis réellement réincarné pendant tout ce temps ? C’est peut-être la première fois ? Je ne sais pas … Mais ça me semble si étrange … Kurym est heureux avec Elyséa …. Et moi, Kéran, je suis heureux avec Elyséa. »

Chapitre 280 : Une tendre nuit

ShiroiRyu
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Chapitre 280 : Une tendre nuit

« Hmmm … C’est vraiment que du bonheur. »

« Oh ? Du bonheur ? Tiens donc, Kéran. C’est vrai ça ? » demanda la femme aux cheveux blancs alors que Kéran était sur ses genoux.
Elle avait un morceau de pomme dans les mains, le regardant avant de le déposer tendrement dans la bouche de Kéran, retirant ses doigts couverts de salive avant de les lécher, un par un, comme à son habitude. Puis elle pencha sa tête en avant, recouvrant le visage de Kéran de nombreux baisers, celui-ci mangeant son morceau de pomme, déglutissant avant de dire :

« Bien entendu que c’est vrai … Et puis, regarde le feu, comme il crépite. Je suis peut-être capable de produire du froid, une forte chaleur comme ça, c’est plaisant non ? »

« Très plaisant même s’il fait un peu chaud, il faut le reconnaître. »

Un peu chaud ? Oui … Avec la couverture sur lui, il était vrai qu’il avait chaud lui aussi. Plutôt chaud … Mais était-ce vraiment à cause de la cheminée ? Il regardait Elyséa, celle-ci faisant de même avant qu’il ne dise :

« Tu es belle, Elyséa. Très belle même. »

« Allons bon … Voilà l’heure des compliments, Kéran ? Mais toi aussi, tu es très mignon. Tu es parfaitement à mon goût. »

Elle rigola avant de l’embrasser une nouvelle fois, Kéran se laissant faire et dorloter par Elyséa. Il aimait rester contre elle. Il en avait besoin, vraiment besoin. Il commença à bouger légèrement, regardant Elyséa avant de la pousser un peu en arrière, quitte à la faire coucher sur le sol. Maintenant qu’elle était ainsi, il plaça sa joue contre le sein gauche d’Elyséa, poussant un petit ronronnement de bonheur.

« Kéran ? Cela va être difficile de te donner des morceaux de pomme dans cette position. »

« Je crois qu’on en a rien à faire non ? De manger maintenant ? »

« C’est vrai. Mais qu’est-ce que tu veux faire d’autre, Kéran ? »

« Me reposer contre toi … Ensuite, je verrai. »

Oh. Bien entendu. Elle appréciait ce genre de paroles de la part de Kéran. Elle hocha la tête positivement, bien que cela fût difficile dans cette position. Elle rigola un peu avant de caresser le crâne de Kéran, celui-ci bougeant un peu sur elle.

« Fais quand même un peu attention, Kéran. Avec ces frottements, c’est assez … perturbant, tu sais ? Déjà te sentir contre moi en vrai … »

« Oh … Perturbant de quelle sorte, Elyséa ? » demanda le jeune homme avec une petite pointe d’ironie avant d’accélérer en gesticulant sur son corps. Elyséa poussa un petit glapissement jusqu’à ce que Kéran remarque enfin une réaction sur son corps. Deux réactions même.

« Arrête, c’est bon … Kéran. On ne va pas quand même … »

« Elyséa ? Est-ce que tu es heureuse de me connaître ? Car j’ai l’impression que c’est le cas. »

Il posa un doigt sur une pointe qui tirait sur le haut de sa robe noire, au niveau de sa poitrine. Une belle pointe qui montrait le bonheur de la jeune femme visiblement.

« … … … Tu es vraiment qu’un vilain polisson, Kéran. »

Elle le repoussa, roulant avec lui pour finir par se retrouver sur le corps du jeune homme. Elle amorça un mouvement mais s’arrêta, inquiète :

« Kéran, est-ce que tu as mal actuellement ou non ? Dis-le moi hein ? »

« Pour le moment, je n’ai pas mal … mais pourquoi ? Oooooh. » bredouilla le jeune homme, s’arrêtant dans ses paroles alors qu’elle recouvrait son torse de baisers. Malgré le fait que son corps était horrible, la sensation de ses lèvres sur son torse lui procurait des sensations plaisantes, très plaisantes même.

« Pour cela, bien entendu. Tu as lancé la première attaque, c’est à moi de répliquer non ? »

Peut-être, peut-être … Mais ça ne voulait pas dire qu’il devait se laisser faire pendant qu’elle agissait ! Il commença à se mouvoir sous la couverture mais Elyséa le bloqua, posant une main sur son pantalon, rapprochant son visage du sien.

« Kéran … Je tiens néanmoins à te dire … Je n’ai connu qu’une seule expérience en plusieurs millénaires … Alors, tu m’excuses ? »

« Hein ? Mais à quel sujet ? »

« Au sujet … de ce que font un homme et une femme ensembles ? »

« Oh ? Discuter ? Manger ? Passer du temps ? » dit le jeune homme avec amusement, Elyséa lui donnant une petite pichenette sur le nez.

« Idiot… Tu sais parfaitement de quoi est-ce que je veux parler, n’est-ce pas ? »

« Je le sais, Elyséa. Je le sais … Mais tu sais, à part avec Katérina, je n’ai pas vraiment d’expérience et encore, je ne l’ai fait qu’une fois … ou deux. »

« Kéran ? Tu sais que ce n’est pas bien de parler d’une autre femme dans ces moments ? »

Il resta muet pendant quelques secondes, fixant son œil bleu dans les siens avant de sourire puis de rire avec elle. Ils rigolèrent tous les deux pendant un long instant, attendant que les deux personnes reprennent leurs souffles et contrôles avant qu’il ne chuchote :

« Ca me rappelait quelque chose, n’est-ce pas ? »

« Dans ces moments-là … Oui … Comme auparavant. Mais cette fois-ci, je ne compte pas me séparer de toi, Kéran. Pas du tout même. »

« Il en est de même … Mais Elyséa ? J’aimerai … d’abord te voir nue. J’aimerai vraiment te regarder … dans cette tenue. Est-ce que c’est possible ? »

« Seulement si je peux faire pareil de mon côté. »

Il détourna la tête, confus et gêné. Avec son corps, il n’était pas certain que ça soit une bonne idée. Loin de là même … Mais Elyséa vint l’embrasser doucement, ouvrant son pantalon et le descendant un peu avant de s’arrêter.

« Kéran, il paraitrait que pour s’aimer, il vaut mieux ne rien porter, non ? »

« Oui mais … Dans mon état, je … »

« Chhhhut. Je commence … Puis tu fais pareil, d’accord ? » chuchota t-elle, posant un doigt sur ses lèvres avant de s’éloigner pour se mettre devant les flammes de la cheminée.

Il hocha la tête positivement, déglutissant alors qu’il venait s’asseoir correctement sous les couvertures. Elyséa … Elle était devant lui. Il la voyait se pencher en avant, laissant paraître le décolleté de sa poitrine généreuse alors qu’elle retirait ce qui semblait être ses collants troués en de nombreux endroits. Elle était maintenant pieds et jambes nus. Elle … Elle avait quand même une peau si blanche … Tellement blanche …

Elle posa ensuite sa main droite sur son gant gauche, le retirant avant de faire de même avec celui de droite. Elle continuait de fixer le jeune homme sans interruption, l’observant de son petit regard rieur et amusé.

« Tu es prêt, Kéran ? »

Il hocha juste la tête alors qu’elle posait sa main gauche sur son épaule droite … puis sa main droite sur l’épaule gauche. Avec lenteur, elle fit glisser le vêtement mais quand il tomba au sol, ses deux mains cachaient sa poitrine et son entrejambe. Sauf qu’avec une seule main, il était difficile de cacher ce qui faisait d’elle une femme.

« Pas trop déçu, Kéran ? Pas de fanfaronnade ou autre … Je suis juste ainsi. »

« Euh … Tu es vraiment magnifique … Enfin superbe … Enfin belle … Enfin mignonne. »

Il ne savait plus vraiment où donner de la tête alors qu’il était aussi rouge qu’elle. Car oui, elle était gênée, grandement gênée même mais il la vit retirer sa main qui cachait sa poitrine, doigt par doigt avant de le faire complètement. Puis ce fut au tour de son autre main alors qu’elle posait ses deux mains sur ses hanches.

Elle était maintenant nue … nue et désirable alors qu’elle faisait un pas vers lui … Puis un second. Il ne devait pas … retirer ses vêtements lui aussi ? Enfin, faire pareil qu’elle ? Mais lorsqu’il voulut parler, elle l’arrêta d’un baiser, collant sa poitrine contre son torse alors que ses mains venaient descendre le long du pantalon de Kéran jusqu’à ce qu’il ne soit plus présent et une gêne pour elle. Voilà … Il était nu sous la couverture … et elle au-dessus.

« Je veux juste vérifier quelque chose. »

Sans lui laisser le temps de réagir, elle glissa une main sous la couverture, palpant le jeune homme alors que celui-ci gémissait de bonheur et de douleur. Car oui, cet endroit était encore plus sensible que les autres.

« Kéran … Est-ce que cela te dérange … si on fait ça naturellement ? Toi sur moi ? Au moins, si tu souffres, tu peux te retirer quand tu veux. »

« Ah non non ! Ca ne me dérange pas … Pas du tout … et puis bon … je peux me coucher sur toi et toi donc … Tu peux me tenir contre toi. »

« Je suis désolée … par contre … Kéran … d’être morte. »

« Ne dit pas ça de cette façon, ça me fait passer pour quelqu’un de bizarre. Tu es en chair et en os, tu vis, tu me parles et tu m’aimes. »

« Et toi ? Est-ce que tu m’aimes ? »

« Je vais te le prouver … Mais je te préviens, avec ce corps … Je ne suis pas sûr de faire des miracles … et puis, tu sais au sujet de mes petits problèmes, Elyséa. »

« Quels problèmes ? Viens Kéran … »

Elle se coucha près du feu, la tête sur l’oreiller alors qu’elle retirait la couverture pour qu’il puisse mieux l’observer. Avec lenteur, il vint à son tour se coucher sur elle, déposant mille baisers sur la partie supérieure de son corps.

« Allons, allons, Kéran. Aaaah ! Tu chatouilles ! »

« Mais ça semble te plaire … Alors, je vais continuer. »

« Arrête donc de faire le gros bébé hein ? »

Car elle remarquait qu’il s’attardait surtout sur sa poitrine. Il vint rougir avant de ramener son visage à la hauteur du sien, Elyséa plaçant ses bras autour de son cou.

« Doucement mon amour, doucement. On ne voudrait pas que tu te fasses mal hein ? »

« Je pense plutôt que je vais n’avoir que du plaisir avec toi … Je viens … Elyséa. »

« Rentre donc, je n’attendais que toi depuis tout ce temps. Mon être ne fut qu’à toi depuis le jour où je t’ai rencontré. »

Et elle ne parlait pas que de Kéran, mais de son âme … De l’être qu’il incarnait depuis tout ce temps. Son âme sœur … La sienne. Elle hoqueta sous le premier coup, poussant un long gémissement alors qu’il s’arrêtait. Mais elle vint mordre légèrement son épaule, lui murmurant de continuer. C’était juste qu’après plusieurs millénaires, on pouvait dire qu’elle n’était pas encore … très ouverte et préparée.
Pour s’excuser de l’avoir mordu, elle vint ensuite l’embrasser à l’endroit avant qu’il ne commence un mouvement plutôt lent. Mais même si la vitesse n’était pas au rendez-vous, le jeune homme semblait faire son office puisqu’Elyséa poussait de petits gémissements.
Bien qu’il éprouvait quelques difficultés, il donnait son maximum. Il espérait juste tenir la … … … Il se crispa, commençant à rougir de honte avant de chercher à se retirer. Il venait déjà ? Après quelques minutes ? C’était encore plus pathétique qu’avant.

« Qu’est-ce que tu comptes faire ? »

« Ca ne sert à rien, je ne suis pas … »

Il chercha à arrêter tout cela mais les deux jambes d’Elyséa vinrent se croiser autour des hanches de Kéran, le bloquant dans son mouvement. Elle eut un léger sourire, murmurant :

« Tiens donc … Et tu comptes partir après avoir … Comment dirait-elle dans ce cas ? Fait ton affaire ? Non … Je n’aime pas dire ça … Pas de cette façon, c’est vulgaire mais bref. Hors de question que tu t’en ailles. Tu es à moi, tu es en moi, Kéran. Et tu peux « échouer » autant de fois que tu le veux, je ne veux pas me priver de ce plaisir de te savoir là. »

« Elyséa … Ca ne te dérange vraiment pas de … »

« La seule chose qui me dérange, c’est mon propre corps, incapable de donner vie à ce que tu m’offres. Mais de ton côté ? Rien à reprocher, Kéran. Rien du tout même … Viens donc par là … Et aimons-nous encore. Nous avons toute la nuit pour nous. »

Toute une nuit ? Ohla ! Elle allait l’épuiser ! Il voulut lui dire ça mais elle eut un rire des plus francs avant de l’embrasser avec tendresse, le jeune homme retrouvant sa vigueur. Il n’avait pas mal … Pas du tout mal même.

C’était tout le contraire … Il se sentait bien avec Elyséa. Elle ne l’insultait pas, elle ne le forçait pas, ou du moins, pas autant que ça … Et puis … Elle était là … Elle était douce, elle était tendre, elle était belle.

La nuit s’écoula sous ses assauts répétés dans la jeune femme, celle-ci poussant des cris de plus en plus forts alors que lui-même mettait plus de temps … Peut-être à cause de son épuisement ou alors de son début d’endurance ? Il ne savait pas … Sauf qu’une ultime fois, il termina de jouir en elle, s’écroulant sur sa poitrine, haletant alors qu’il ne sentait plus ses jambes. Les jeux fermés, il respira bruyamment alors que les jambes d’Elyséa arrêtaient de s’accrocher à lui.
Etalé sur elle, il ne bougeait plus, Elyséa le félicitant et le remerciant, lui chuchotant qu’elle compte bien recommencer le plus tôt possible …après qu’ils aient terminé avec toute cette histoire. Pour cette nuit …

« Il vaut mieux se reposer … n’est-ce pas ? »

Aucune réponse de la part du jeune homme, celui-ci s’étant déjà endormi, logé contre son sein alors qu’elle souriait tendrement. Finalement, toute cette attente … valait le coup.

Chapitre 279 : Une seule personne à aimer

ShiroiRyu
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Chapitre 279 : Une seule personne à aimer

« Elyséa, lâche-moi … Je ne veux … »

« Tu recommences ? Ces baisers ne te suffissent pas ? Il faut plus de passion ? »

« Non, non ! C’est juste que … Elyséa, tu as vu ce que je suis ? »

« Un bel homme, un magnifique jeune homme. » murmura la femme aux cheveux blancs alors qu’il la regardait avec incompréhension. Elle souriait et était des plus sincères. Elle ne se moquait pas de lui, loin de là. Elle le regardait, ses yeux bleus sur lui.

« Non, je ne suis pas ce que tu crois que je suis. Mon corps est laid, complètement laid … Il est moche et défoncé de partout. Je ne possède plus qu’un bras, je n’ai plus une seule partie qui est intacte. Je … »

« Kéran ? Tu peux te taire ? S’il te plaît. »

Hein ? Pourquoi se taire ? Il ne faisait que … Ah ! Elle recommença à l’embrasser ! Elle n’arrêtait plus maintenant. Il voulut la repousser mais il sentait que ça ne servait à rien. Il accepta alors le baiser de la jeune femme, attendant qu’elle termine avant de dire :

« Et ? Ca ne change rien à l’état de mon corps et … »

« Kéran. Je t’aime. Est-ce que tu peux me dire si c’est réciproque ? Ou … Si je me fais des illusions à ce sujet ? Il faut que je sache … »

« Je … C’est … réciproque, Elyséa. Je t’aime aussi. »

Il avait détourné la tête pour ne plus la regarder. C’était quand même gênant de dire ça à voix haute, très gênant même. Mais … Il assumait ses sentiments.

« Alors, qu’est-ce qu’il y a avec ton physique ? Le plus important, ce sont tes sentiments. Tu sais parfaitement que je vois au-delà de ton apparence. Derrrière les apparences d’un homme brûlé de partout et manchot en partie se trouve l’être que j’aime. Et ça, tu ne pourras pas me le retirer, loin de là même. »

« Je suis … vraiment … bien pour toi ? Malgré mon corps ? »

« Tu es tout ce que je désire, Kéran. Et je te le prouverai maintes fois si c’est nécessaire. Je te montrerai que ce n’est pas qu’un rêve mais bien la réalité. Que c’est ce que tu es que je désire tant. Kéran … Tu veux passer une ou deux journées ici ? »

« Hein ? Euh … Mais il faut se rendre à la montagne des dragons. Enfin, à son sommet … »

« Si tu acceptes, nous utiliserons alors un raccourci … Puisque je connais parfaitement la montagne. Alors, tu acceptes ? »

« Je … Bien entendu … Enfin, j’accepte ça. Et puis, j’ai envie … de passer une ou deux journées de repos avec toi. Je … Je tiens à m’excuser. »

« Hum ? T’excuser ? Je sais de quoi mais je veux que tu me le dises. »

« Je m’excuse de m’être comporté comme le dernier des abrutis par rapport à toi. Je voulais juste ne pas souffrir et tu as tout fait pour que ça soit le cas. J’aurai dû te remercier de tout ça et accepter pleinement ton aide, Elyséa. Mais pas seulement, tu as été la personne la plus importante à mes yeux depuis toutes ces années même si je ne l’ai jamais remarqué. Même quand tu t’es finalement présentée à toi, j’ai fini par comprendre cela et … »

« Kéran ? Tu veux te faire pardonner ? Embrasse-moi … et viens me garder contre toi. »

Elle lui coupait la parole encore une fois, le regardant tendrement tandis qu’il s’exécutait, prenant sa main pour la tirer à lui. Sa main se posa sur son dos avant qu’il ne l’embrasse une nouvelle fois, appréciant le goût si merveilleux de ses lèvres.

C’est vrai … Il était accroché à ses lèvres et il n’avait pas envie de les détacher. Mais … Il devait le faire quand même. Il stoppa le baiser, regardant les joues rougies d’Elyséa alors qu’elle émettait un petit rire tendre.

« Et si nous allions chercher de quoi manger ? Malgré ce temps enneigé, je suis sûre qu’il y a des endroits où les fruits poussent. »

« Ca ne me dérange pas de ne rien manger … Mais si c’est pour me promener avec toi… Je ne vais pas me plaindre, loin de là même. »

« Main dans la main ? Mais tu ne souffres pas là ? »

« Je ne souffres pas du tout depuis que je suis dans la montagne. Enfin si … J’ai quelques blessures et si on me frappe, j’ai mal … Mais mon corps, non … »

« Oh mais tu n’as rien sur ton torse. Est-ce que ça parait étrange si tu vas traîner dehors dans cette tenue ? » dit la jeune femme en rigolant légèrement.


Il devait avouer qu’il ne s’était pas posé la question une seule fois. Enfin bon … Peut-être que oui ? Surement ? Difficile à savoir. Très difficile même. Mais bon … le plus important restait de traîner dehors avec elle.

« On s’en fiche. Je supporte bien le froid et toi aussi ? »

« Et puis … S’il le faut, on pourra se réchauffer mutuellement non ? »

« L’un avec un corps carbonisé de partout, l’autre avec un corps mort ? Cela va être difficile mais ça donne envie d’essayer quand même. »

« Hahaha …Surement, oui … Kéran. » termina de dire la jeune femme aux cheveux blancs avant de glisser sa main dans la sienne.

C’est vrai que côte à côte, maintenant, il remarquait qu’il avait grandi … Il faisait maintenant sa taille. Ca faisait tellement de temps ? Depuis son départ avec Sélia ? Peut-être …Mais bon … Être à la taille d’Elyséa était une bonne chose, très bonne chose.

Voilà qu’ils quittèrent la forge ensemble, tous les deux, main dans la main, sans chercher à se séparer. Malgré la tempête de neige, celle-ci ne semblait pas les toucher et Elyséa remarqua le changement chez Kéran. Il semblait capable … de moduler la neige ?

« Depuis quand est-ce que tu sais faire ça ? »

« Depuis que je suis dans cette montagne … J’ai l’impression que Kyurem m’aide. Ou alors que mes pouvoirs liés à mon sang … sont plus développés ici. »

« Tu peux faire d’autres choses spectaculaires ? »

Hmmm … Il avait une petite idée mais il n’était pas sûr que ça soit une bonne chose. Enfin, c’était quand même un peu gênant mais il allait le faire … pour elle. Il regarda la jeune femme dans sa robe noire avant d’hocher la tête. Il retira sa main de la sienne, commençant à se concentrer avec une unique main alors qu’il ramenait la neige pour former une unique boule de neige de la taille d’Elyséa.

Il regarda la boule de neige en plusieurs endroits, tapotant doucement avant que la boule de neige ne se gèle, devenant de la glace. Puis subitement, elle explosa en morceaux, Elyséa écarquillant les yeux avant d’ouvrir la bouche bien qu’aucun mot n’en sortait.

« J’espère que ça te plaira. Normalement, ça devrait être assez ressemblant. »

Assez ressemblant ? C’était juste sa copie conforme ! Conforme et glacée ! En quelques instants, il avait réussi à créer une copie parfaite d’elle … dans la glace ?

« C’est juste magnifique … Kéran. »

« Et tout ça en quelques minutes. Tu vois ? Enfin … A quel point je suis … »

Elle sauta sur lui dans son dos, venant coller sa poitrine contre lui avant de le prendre dans ses bras. Elle l’embrassa dans le cou, le félicitant d’une telle chose alors qu’il rougissait faiblement. Ce n’était quand même pas tant que ça, il ne fallait pas exagérer non plus.

« C’est juste splendide, Kéran. Vraiment … Tu as d’autres talents cachés ? »

« Avec la glace ? Surement …Il me faut juste un peu de temps pour les apprendre. »

« Un peu de temps ? Qu’est-ce que tu penses de tout celui que tu auras après qu’on ait réglé cette histoire avec la gelée verte ? »

« Tu me sens en pleine forme pour aller lui expliquer le sens de la vie ? » demanda le jeune homme. « Car auparavant, tu étais plutôt contre. »

« Je ne t’en empêcherai pas, Kéran. Car je sais que c’est ce que l’on doit faire. Mais tu ne seras pas seul, n’est-ce pas ? Je t’accompagnerai dans ce combat. »

C’est tout ce qu’il désirait. Il observa la statue de glace, regardant au niveau de sa poitrine avant de comparer avec celle d’Elyséa. Il avait été un peu … faible à cette hauteur.

« Hum ? Tu n’as pas honte de reluquer la poitrine d’une statue, Kéran ? »

« Je faisais juste une comparaison et je trouvais ça plutôt triste … »

« Triste ? Car tu lui en as mis moins qu’à moi ? Vraiment … Kéran … Tu devrais plutôt être content que ça ne soit pas l’inverse. »

Surement, oui … Hahaha. Il rigola, retournant auprès de la jeune femme aux cheveux blancs alors qu’elle déposait un rapide baiser sur ses lèvres. Maintenant qu’il semblait dompter ses pouvoirs, tout était beaucoup plus simple, bien plus simple même.

Enfin, façon de parler, bien entendu. Rien n’était forcément plus simple, malgré tout ce qui se passait. Loin de là même. Il y avait encore beaucoup à faire, énormément même ! Mais voilà, il était avec elle et pour elle, c’était le plus important.

Comme il l’avait annoncé et inversement, ils finirent par trouver quelques rares zones où les arbres pouvaient pousser et fleurir … mais aussi donner leurs fruits. Oh, des fruits basiques comme des pommes ou des oranges, mais hey ! C’était excellent pour la santé !

Très bon même ! Il créa un panier de glace, mettant les pommes et les oranges dedans grâce à Elyséa qui allait les récupérer. Finalement, ils retournèrent tous les deux dans la forge après quelques minutes de marche.

« Hmm … Normalement, il doit avoir une cuisine non ? Je n’ai pas encore tout fouillé. »

« Je pense que oui … mais tu veux vraiment cuisiner ? »

« Et pourquoi pas, Elyséa ? Je crois savoir que tu appréciais mes repas auparavant non ? Bon, ça ressemblera plus à pas grand-chose … mais pourquoi pas ? »

Ses repas auparavant ? Est-ce qu’il … voulait dire qu’il savait parfaitement qu’il était la réincarnation de Kurym ? Cette journée exceptionnelle … Elle allait s’écouler lentement, très lentement mais c’était tant mieux pour elle … et pour lui.

« Bon, par contre, comme ça fait des millénaires, c’est normal qu’il faille du temps avant que tout ne se remette en marche. Tiens. Pendant ce temps, si nous allions chercher du bois ? Pour allumer la cheminée ? Qu’est-ce que tu en penses ? »

« Très bonne idée … Passer une soirée près du feu … auprès de toi ? Je ne dis pas non. »

« Tant mieux … Ca m’aurait attristé que tu refuses cela. » murmura le jeune homme avec tendresse alors qu’elle souriait.

« Restes-ici, Kéran. Je vais aller chercher du bois. »

« Je veux que tu me promettes de revenir. »

Drôle de demande mais elle comprenait parfaitement ce qu’il voulait. Elle vient l’enlacer contre elle, logeant la tête du jeune homme contre sa poitrine tout en l’embrassant sur le crâne. Elle lui chuchota délicatement :

« Kéran, ce soir … va être le premier d’une longue liste qui sera exceptionnelle. »

« Ce soir ? Euh … Oui, bien entendu alors. »

Il avait une petite idée en tête mais il ne voulait pas la dire. Il fallait reconnaître qu’il avait un peu peur de ce qui risquait de se passer à cette allure. Avec son propre corps … Mais bon … Il avait confiance en Elyséa


Celle-ci partit pendant plusieurs minutes tandis que lui-même allait dans la chambre. A une main, il vint prendre ce qui allait être bon pour ce soir devant le feu. Un coussin, une couverture, c’était déjà pas si mal que ça non ?

Ensuite, il se rendit à la cuisine, se demandant s’il arriverait à faire son … Peut-être ? Même si ce n’était qu’une illusion … Il devait essayer. Il commença à se concentrer, gémissant un peu devant l’effort fourni alors qu’il faisait apparaître … une longue lame de glace à la place de son bras disparu. Créer une main était hors de sa portée de toute façon.

Et voilà ! En tenant la pomme de sa main et utilisant la lame de glace de l’autre, il arrivait à éplucher une pomme ! HAHAHA ! C’était complètement risible et pathétique, mais ça le faisait sourire. Il lui en fallait peu !

« Kéran ! Je suis de retour ! Oh ! Mais qu’est-ce que … Oh … Je vois … »

La voix d’Elyséa lui mettait du baume au cœur. Elle vint dans la cuisine, regardant le jeune homme qui s’affairait à couper les pommes et les oranges. Il se débrouillait plutôt bien avec sa lame à la place de son bras, très bien même.

« Kéran ? Tu as bientôt fini ? Enfin, ne fais pas un gros repas. De toute façon, avec ce que l’on va manger à peine. »

« C’est vrai que ce n’est pas le repas qui nous préoccupe tous les deux. Tu as ramené beaucoup de bois ? Et tu as déjà allumé le feu ? »

« C’est fait, c’est fait … La cheminée n’attends plus que toi pour que tu t’installes devant, Kéran, emmitouflé dans les couvertures avec moi. »

« Je crois que je vais accepter la proposition. Par contre, ça ne sera que des morceaux de pomme et d’orange. Ce n’est pas tant que ça mais au moins, nous aurons quelque chose dans l’estomac, Elyséa. »

« Oh … Ne t’en fait pas le moins du monde. Je pense pouvoir me remplir le corps d’autre chose … Que seul toi peux me donner. C’est un peu niais mais tu vois de quoi je veux parler, n’est-ce pas ? L’amour et l’eau fraîche. »

Hahaha … Pour l’eau, il pouvait en créer sous forme de glace et ensuite la laisser fondre. Pour l’amour, il en avait à donner … et une très grande quantité rien que pour elle.

Chapitre 278 : A ses côtés

ShiroiRyu
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Chapitre 278 : A ses côtés

« Plus je la vois, plus mon cœur s’emballe. Son visage … C’est la seule chose que je peux apercevoir de son corps. Elle est si grande, si imposante mais en même temps, je ne sais pas … J’ai l’impression de retrouver la même tristesse qu’avec moi. Une tristesse qui m’habite et m’anime … Elle doit se sentir seule, terriblement seule mais je suis là. Je suis là ! Mais elle vient me voir tous les jours. Je n’ai pas envie de terminer cette épée. Je n’ai pas envie qu’elle parte. Je n’ai pas envie de tout ça. Pourquoi est-ce que je suis tellement stupide ? Pourquoi ? »

Le jeune homme lisait à voix haute le journal qu’il tenait entre ses mains, ne rigolant ou ne souriant plus. Kurym était un jeune homme si timide et complexé … Il tourna une nouvelle page, recommençant à lire tandis qu’Elyséa entendait la voix de Kéran.

« Kéran ? Qu’est-ce que … »

Elle s’arrêta dans ses paroles. Elle ne devait pas se faire remarquer justement. C’est bien ça qu’elle tentait normalement ! Alors bon … Mais qu’est-ce qu’il racontait ? Elle écouta les propos de Kéran, celui-ci reprenant :

« Aujourd’hui est le pire jour de mon existence. Je n’arrive pas à croire que je lui ai dit ça. J’ai voulu me montrer sans sentiments, sans émotions, lui dire qu’elle n’avait plus besoin de revenir après avoir récupéré son épée. C’est ce que j’ai fait, bien entendu mais ce n’était pas suffisant, loin de là même. Pourquoi est-ce que je suis aussi stupide ? Je ne connais que cette forge, je sais parfaitement que rien ne m’attends ailleurs. Alors pourquoi j’espère ? Pourquoi ? Pour rien du tout … Rien de rien même. »

… … … C’était déprimant en un sens. Kurym n’était pas doué avec Elyséa, pas doué du tout. Si c’était tellement compliqué de le lui dire, il n’avait qu’à prendre son courage à deux mains et voilà tout ! C’était pas plus compliqué que ça non ? A croire que si d’après ce qu’il lisait. Pfiou ! Ca l’énervait mais en même temps, ça le rendait triste, terriblement triste. Il ne savait pas comment expliquer ce sentiment de tristesse justement. Pourquoi est-ce qu’il était triste ? A cause de ce texte ? Ou d’autre chose alors ?

« Elle est restée ? Je n’arrive toujours pas à y croire ! Je me demande si je suis en train de rêver mais non ! Elyséa est bien restée ! Enfin, non … Pas exactement ! Elle est revenue pour moi ! Elle est revenue pour parler avec moi ! Elle m’a expliqué à son sujet … mais ça ne fait rien, je ne pense déjà plus à elle, juste à Elyséa. »

« Humpf … Ca doit être le moment où elle a voulu revenir après avoir eu son épée. »

Elyséa était définitivement à craquer … ou à croquer. Il le savait parfaitement. Elyséa était une femme tout simplement magnifique et splendide. Il avait envie de la revoir mais s’y refusait, il en était tout simplement hors de question.

« Même si c’était pour me protéger … Elle n’avait pas à me cacher la vérité. La seule chose … C’est que je ne voulais pas l’agresser comme ça. Elle ne m’a rien fait de mauvais personnellement … C’est juste que … RAAAAAAAH ! J’en ai assez ! Marre de ce bouquin ! J’en ai vraiment assez ! Je ferai mieux de partir d’ici ! » cria le jeune homme, refermant le livre et prêt à l’envoyer dans le décor avant de s’arrêter.

« Qu’est-ce qu’il … »

Elle se dissipa rapidement sous une forme de fumée noire alors que la porte de la chambre s’ouvrait à la volée. Il comptait réellement partir ? Si c’était le cas, elle se présenterait à lui alors dans son dos. Et … elle l’enlacerait.

« Pfff … Ca ne sert à rien, je vais plutôt rester ici pour la journée. De toute façon, je … »

Il s’arrêta dans ses paroles, se retournant subitement. Bizarre, il avait ressenti une présence mais il devait surement se faire des illusions. Ce n’était pas possible autrement. HUMPF ! Ca ne changeait rien à ses futures ambitions de toute façon.

Ses ambitions qui consistaient tout simplement à ce qu’il se dirige au sommet de cette foutue montagne des dragons, mette un terme à cette gelée verte … et ensuite ? Rien du tout … Rien de rien. Il haussa son épaule gauche, soupirant avant de dire :

« Aller … Je ferais mieux de rentrer avant qu’il ne fasse trop froid. De toute façon, j’ai visiblement un peu de lecture pour ce soir. »

De la lecture un peu bizarre et spéciale mais … qui avait au moins le mérite de lui plaire. Ah … Ou presque. Il ne savait pas exactement ce qu’il devait penser maintenant. Il poussa un léger soupir de désarroi avant de murmurer :

« Ce Kurym était un idiot au niveau de ses sentiments. Mais au moins, avec lui, tout a très bien terminé. Et moi ? Je serai sa réincarnation ? Je vais finir par y croire. »

Il revint s’installer sur le lit. De toute façon, il n’avait pas très faim. Il recommença la lecture du journal de Kurym, disant à haute voix :

« Ca fait déjà quelques jours qu’Elyséa vient me voir. Je dois passer pour un pervers car j’observe chaque parcelle de son corps et de son armure. Mais elle ne me fait aucune remarque … J’ai envie de lui faire un cadeau.  Je gardais mes métaux les plus précieux pour ce genre de moments. J’espère que le cadeau que je lui ferai ira lui plaire. »

… … … Le cadeau ? Il parle de l’armure noire qui a été brisée si rapidement ? C’est bien ça ? C’était un cadeau empoisonné en un sens. Pas de quoi s’en vanter. Mais bon … C’était un cadeau fait avec du cœur.

« Moi-même, j’en ai jamais fait à Elyséa donc bon … Et puis, un cadeau pour une personne immatérielle ? Ca doit être bien ridicule … Elle ne peut pas se contenter de ça. »

Il se sentait triste et démotivé maintenant. Pfff … Plus que triste même. Il referma son livre, prenant une profonde respiration avant de regarder le plafond. De l’autre côté de la porte, Elyséa était adossée à un mur.

« Il croit vraiment que j’ai besoin d’un cadeau ? Ma seule envie, c’est lui. »

Elle voulait se présenter à lui mais ce n’était surement pas le bon moment pour ça. Elle devait attendre … Attendre encore un peu. Car d’après ce qu’elle entendait, ce journal racontait les jours de Kurym … Et Kéran se rapprochait de ce moment.

« J’ai aimé Elyséa cette nuit … Cela était magnifique. Magnifique et doux. Je n’y connaissais rien … mais elle aussi visiblement … Et puis, c’était si plaisant d’apprendre en même temps qu’elle. Elle a un corps splendide, comme son cœur. J’ai pu l’entendre battre … avant qu’elle ne disparaisse de ma vie. Elle n’est pas revenue … depuis quelques jours. »

C’était le moment où elle était morte mais il ne le savait pas encore. Kéran s’arrêta dans sa lecture. Peut-être qu’il valait mieux sauter quelque pages non ? Non … Il ne valait mieux pas. Il ne pouvait pas faire ça, c’était tout simplement absurde.

« Elle est revenue … Je ne parle pas d’Elyséa malheureusement. Elle m’a tout expliqué et elle a voulu rester. Je n’ai pas refusé. Elle voulait se faire pardonner mais ça ne changerait rien … de toute façon. Je suis responsable de la mort d’Elyséa. Elyséa est morte par ma faute. Cette armure était trop fragile. Pourtant, j’y ai insufflé tout ce que je possédais, toute mon âme, tout mon cœur. Je veux retrouver Elyséa … Je veux la retrouver … Je veux la retrouver tellement. Alors, je serai heureux avec elle … Je le serai. Nos corps seront réunis dans un autre monde. Que cette armure qui lui a retiré sa vie permette d’unir la mienne avec elle. »

… … … C’était triste. Il allait sauter plusieurs pages. Il valait mieux. En fait, même en jetant brièvement un regard sur les différentes pages, il remarquait que ça parlait que d’Elyséa. Rien que ça … Alors, il valait mieux aller à la dernière page.

« J’ai pris ma décision et je l’ai prévenue. Je lui ai donné tout ce que j’avais de plus rare. Je pense que les enfants seront heureux avec elle … mais surtout avec d’autres personnes avec eux pour s’amuser. Ce n’est pas une vie que je leur ai proposée, loin de là même. Je vais aller … retrouver Elyséa. Je vais tout faire pour que mon corps soit contre le sien. Je sais où elle se trouve … Je vais quitter cette forge et laisser ce livre ici. Adieu. »

Adieu ? Ça se terminait comme ça ? Sans aucune autre explication ? Rien que ça ? C’était enrageant mais en même temps, pourquoi est-ce qu’il pleurait ? Pourquoi est-ce qu’il avait des larmes aux yeux ? Pourquoi est-ce qu’il devait sécher ses larmes ?

De l’autre côté de la porte de la chambre, Elyséa prenait une profonde respiration, retenant ses larmes. C’était une chose de le vivre … Une chose de l’entendre … mais de le lire aussi. Tout avait une telle intonation plus que différente … quand cela était personnel.

« Je crois que je ferai mieux de me coucher. C’est mieux … Il m’a flingué mon moral … Enfin, pour quelqu’un qui est mort. »

Il déposa le livre sur la table de chevet, observant le lit plus que froid. Ca ne faisait rien … C’était un lit … Et même s’il n’y avait plus aucun feu dans la forge depuis millénaires, ce n’était pas un problème. Qu’un tel bâtiment ait résisté à l’épreuve du temps était déjà un miracle plus qu’énorme.

« Pff … Ce lit … C’est celui où il a aimé Elyséa … n’est-ce pas ? De son vivant ? Il devait en avoir de la chance … Elyséa est vraiment unique. »

Et il le confirmait encore plus après les mots écrits dans le journal intime de Kurym. C’était déprimant … vraiment très déprimant. Il ferma ses yeux, plongeant dans un sommeil réparateur, sans même se soucier du monde qui l’entourait.

« Je crois que c’est à moi d’intervenir, Kéran. Mais cette fois-ci … Plus de rêve. »

Plus du tout même. Elle pénétra dans la chambre, son armure disparaissant de son corps alors qu’elle posait ses yeux saphir sur le jeune homme dans le lit. Un unique bras, un corps dont le torse nu était recouvert de cicatrices, de blessures et de brûlures, un œil gauche recouvert par de la sève, un crâne presque dénudé bien que des cheveux blancs étaient présents mais en faible quantité.

« Qu’est-ce que tu es laid d’apparence, n’est-ce pas mon petit Kéran ? Mais au-delà de cette apparence hideuse se trouve un être unique. »

Elle caressa ses lèvres de ses doigts, le jeune homme marmonnant dans son sommeil. Elle avait envie de rester contre lui … et elle allait le faire sans aucune retenue. Elle vint rentrer dans le lit, venant se loger auprès de Kéran avant de prendre sa tête pour la coller contre sa poitrine. Voilà ! C’était elle … et pas une autre personne. Elle était peut-être morte depuis des millénaires mais elle était une femme … et lui était un homme.

Pendant la nuit, le jeune homme commençait légèrement à suffoquer, étant pris d’une forte chaleur qu’il avait perdue pendant la journée. C’est vrai, ces rêves étaient troubles, plus que troubles même … mais il ne souffrait pas. Il avait chaud, très chaud … Comme s’il lui manquait quelque chose mais en même temps, qu’il possédait depuis tellement de temps. Et puis, il marmonnait quelques mots dans son sommeil.

« Humpf … C’est quoi ça ? »

Il avait du mal à bouger … et puis … Il était coincé contre … DES SEINS ?! Non non ! Ce n’était quand même pas ce qu’il pensait ! Il s’extirpa aussitôt, remarquant le visage endormi d’Elyséa … et sa poitrine dans sa robe noire. Et ses cheveux blancs !

« Comment est-ce qu’elle m’a retrouvé ? Je … Normalement, je n’avais pas laissé de trace ! Je dois m’en aller maintenant ! Je … »

« Hum ? T’en aller où par hasard ? » demanda une voix ténébreuse, le figeant sur place. Il tourna juste sa tête vers le lit, voyant l’œil bleu saphir d’Elyséa qui le regardait.

« Loin de toi et … »

« Même pas en rêve … Ni dans la réalité. »

Une aura ténébreuse vint l’entourer et aussitôt, le jeune homme se retrouva immobilisé sur place. Elle tira la couverture, se mettant debout alors que Kéran remarquait que c’était l’ombre de la jeune femme qui le bloquait.

« Toi ? T’en aller ? Peut-être … Mais loin de moi ? Plus jamais. »

« ELYSEA ! JE NE VEUX … »

Qu’il se taise ! Elle lui coupa la parole en prenant son visage à deux mains, l’embrassant longuement et goulument, à tel point qu’elle ne se priva pas d’un filet de bave lorsqu’elle retira ses lèvres de celles de Kéran.

« Ca ne marche pas comme … »

Elle prit son filet de bave au bout du doigt et lui enfonça dans la bouche. Qu’il se taise ! Maintenant qu’il avait la bouche pleine, il était en train de téter le doigt. Elle le retira, le regardant avec les joues rougies.

« C’est bon, tu t’es calmé, Kéran ? »

« Non … Ca ne marche pas comme ça et tu le sais parfaitement ! ET JE … »

Elle l’empêcha de parler encore une fois. Collant ses lèvres contre les siennes, cette fois-ci, elle ne se privait pas pour nouer sa langue avec la sienne. Elle le repoussa sans réelle délicatesse contre le lit, le jeune homme cherchant à utiliser son bras pour s’extirper de là. Mais elle croisa ses doigts avec les siens, son autre main se plaçant autour de lui alors qu’elle continuait ce baiser des plus ardents.

Puis soudainement, le froid recommença à se former autour de Kéran, la jeune femme stoppant son baiser, gémissante de douleur mais gardant pourtant Kéran contre elle. Celui-ci s’écria avec colère et inquiétude :

« Lâche-moi, Elyséa ! Lâche-moi ! Tu risques de te faire mal ! »

« Ou alors, tu arrêtes avec ton froid des plus stupides et tu continues de m’embrasser. Je veux que ça soit toi qui le fasses, pas moi. »

« NON NON ET NON ! JE NE FERAI PAS CA ! JAMAIS ! TU COMPRENDS ?! JAMAIS ! JE NE LE FERAI PAS ! Alors arrête ! »

Mais elle ne vint pas le libérer. Loin de là … Elle continuait de le serrer mais avec plus de force. Déjà, un peu de gel apparaissait sur son visage qui devint plus blanc. Qu’elle arrête ! Qu’elle arrête maintenant ! C’était beaucoup trop … Qu’elle arrête !

« ALLER ELYSEA ! Je te pardonne ce que tu as fait mais lâche-moi ! »

« Embrasses-moi et arrêtes ton « système de protection » de froid. »

MAIS IL NE POUVAIT PAS ! Il ne savait pas pourquoi son corps réagissait comme ça ! Il ne savait pas du tout comment … AAAAAAAAH ! Elle le fatiguait ! Il prit son visage par le menton, le ramenant à son niveau pour l’embrasser à son tour. Voilà ! Elle voyait que ça ne fonctionnait pas ! Elle voyait parfaitement que …

« Tu vois, Kéran ? C’est aussi simple que ça … Pourquoi te compliquer la vie plus longtemps, non ? » dit la femme aux cheveux blancs avec un petit sourire.

C’est vrai ? Il ne ressentait plus du tout de froid. Enfin … Il n’y avait plus cette aura glacée. Et il … Il avait embrassé Elyséa ? Vraiment ? Il … Il avait fait ça ?

Chapitre 277 : Des blessures permanentes

ShiroiRyu
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Chapitre 277 : Des blessures permanentes

« HAHAHA ! Foutue gelée ! VIENS PAR LA ! »

Il criait en direction du Carmache, ne se privant pas un seul instant pour lui faire cette remarque tandis que la créature fonçait vers lui, claquant des dents. C’était la première fois qu’il affrontait un dragon, mais seul ! Celui-ci cracha un autre souffle violet et enflammé, Kéran roulant sur le côté, courant vers lui, son épée à la main.
Mais le pokémon sauta dans les airs avant de s’enfoncer et de creuser dans le sol, comme une taupe. Qu’est-ce que … Le jeune homme écarquilla les yeux, observant le sol avec inquiétude. Les pokémons dragons étaient capables vraiment de grandes choses. C’était étonnant … Mais il se méfiait. Il eut à peine le temps de réagir que le Carmache sortit du sol, griffe en avant, créant une ligne ensanglantée sur le corps déjà salement blessé de Kéran.

« Pourquoi je devrai m’inquiéter ? Ce genre de blessures se s… »

Soigne ? Non, ça ne se soigne pas naturellement, pas du tout même. Il avait oublié … qu’Elyséa n’était plus en lui, loin de là même. Donc bon, pour se soigner, qu’une solution ! Il passa un doigt sur sa blessure, celle-ci se gelant subitement alors qu’il éclatait de rire.

« TU CROIS VRAIMENT QUE CA VA SUFFIRE POUR ME BATTRE ?! VRAIMENT ?! JE VAIS TE MONTRER ! JE VAIS TE MONTRER CE DONT JE SUIS CAPABLE ! »

Maintenant qu’il était hors du sol, il devait le combattre et l’écraser comme un insecte ! OUI ! C’était comme ça et pas autrement ! Il allait l’écraser ! L’écraser ! HAHAHA ! Non ! Il devait garder son calme !

« Pourquoi est-ce que je suis aussi nerveux ? Car je suis livré à moi-même ? Quelle blague … Quelle blague … Quelle blague ! QUELLE BLAGUE ! »

Ce n’était pas une blague mais la réalité. Il était livré à lui-même. Tout simplement livré à lui-même … Il ne pouvait compter sur personne ! PERSONNE ! PERSONNE ! Voilà tout ! Il ne pouvait même pas faire confiance à Elyséa.

« Hahaha … Qu’est-ce que tu en penses toi hein ? C’est triste n’est-ce pas ? »

« CAAAAAAAAAR ! »

Il en avait rien à carrer ? Il fallait s’en douter de la part d’un pokémon dragon possédé par la gelée verte ! D’ailleurs, celle-ci continuait de dégouliner de la bouche.
Il devait se calmer mais il n’y arrivait pas ! Pas du tout ! Ce n’était pas possible de se calmer ! Il avait toujours cette image d’Elyséa en tête ! Cette belle image … Elyséa avec son décolleté. C’était la première fois qu’il voyait le haut de sa poitrine et … Ah … Dire que même dans son marcel, elle avait toujours caché ça. Alors maintenant qu’il avait pu voir cela, sans rien du tout. Du moins, dans cette robe noire, il remarquait à quel point, elle était … Non ! Qu’est-ce qu’il pensait ?!

« JE N’AI PLUS A PENSER A ELLE ! PLUS A ELLE ! TU COMPRENDS TOI ?! »

Mais il n’y arrivait pas ! IL N’Y ARRIVAIT PAS ! RAAAAAAAAAAH ! Sans crier gare, il jeta tout simplement son épée en plein dans le ventre du Carmache, celle-ci le traversant comme si de rien n’était, se logeant bien en lui.

« On fait moins le malin hein ?! Je ne pense plus à elle ! Elle n’est plus aussi importante ! PLUS DU TOUT ! Elle ne m’a rien dit ! Elle a préféré que je rester un niais ! TU COMPRENDS ?! TOI ?! Toi ! Tu ne comprends rien ! »

RIEN DU TOUT ! Il courut vers le Carmache, celui-ci étant salement blessé par l’attaque de Kéran mais encore bien capable de se battre. La preuve en fut lorsqu’il chargea vers lui, son crâne percutant le torse de Kéran, l’envoyant à plusieurs mètres au loin dans la neige, lui arrachant un cri de douleur.
Sa cage thoracique ! Sa cage thoracique ! AH ! AH ! Il avait l’impression qu’elle allait exploser ! Est-ce qu’il s’était brisé quelque chose ?! Avec l’épée dans le bide, le Carmache lui avait fait tout aussi mal ! Encore plus mal même ! AAAAAAAH !

« Ca ne suffit pas de me blesser au niveau du cœur hein ? Il faut que ça soit aussi physique hein ? TOI ! RENDS-MOI MON EPEE ! »

Il s’était relevé, son torse ensanglanté, laissant des traces rouges dans la neige alors que les blessures se gelaient automatiquement. Il courait vers le Carmache mais celui-ci pénétra dans le sol pour disparaître comme auparavant. AH NON ! Il ne le laisserait pas faire ! Il en était hors de question ! HORS DE QUESTION ! Il planta son unique main dans le trou crée par le Carmaché, éclatant de rire avant de dire d’une voix menaçant et teintée de folie :

« Si tu ne sors pas d’ici quelques secondes, je te promets que tu risques d’y passer ! »

Aucune réponse ? Il n’en attendait pas de toute façon ! HAHAHA ! Il éclata d’un rire à moitié dément avant de provoquer un puissant souffle de froid dans le tunnel crée par le Carmache. Il entendit un cri à l’intérieur avant que le pokémon ne sorte par un autre trou, fonçant vers le jeune homme, prêt à le tuer.

Mais celui-ci cria, pointant sa main en avant tout en avançant sur le côté pour esquiver le Carmache. Il logea plus profondément l’épée dans le Carmache, le faisant aller en arrière avec lui avant de l’extirper. TIENS ! ÇA LUI APPRENDRA !

« CA FAIT MAL HEIN ?! CA FAIT MAL ! BEN JE SOUFFRE ENCORE PLUS ! »

Beaucoup plus même ! Ce Carmache ne pouvait pas comprendre ! PAS DU TOUT ! Et ce n’était pas cette foutue gelée verte qui allait lui permettre de comprendre !

« COMMENT EST-CE QUE VOUS POURRIEZ COMPRENDRE HEIN ?! COMMENT ?! VOUS ÊTES JUSTE DES CREATURES ! »

Ses paroles ne voulaient rien dire mais maintenant que le Carmache était couché sur le sol, Kéran reprenait son épée, commençant à le mutiler. Oui ! Il le mutilait ! Jusqu’à ce qu’il ne reste plus grand-chose de visible sur ce monstre ! HAHAHA ! Qu’il n’en reste plus rien ! PLUS RIEN DU TOUT ! VOILA !

Il se releva, regardant la gelée verte qui sortait du corps du Carmache alors que lui-même était salement blessé, son corps penchant un peu sur la droite comme s’il s’était brisé quelque chose mais il en avait rien à faire ! RIEN DU TOUT !

« Hahahaha ! Elyséa n’est plus en moi ! J’agonise … Je souffre ! Et toi ? Qu’est-ce que tu crois ? Que je vais dévorer le corps de ce dragon ? Peut-être… Oui. »

Il pourrait le dévorer et finir comme Sélia, avec des pouvoirs surprenants ! Et cette capacité de régénération ! Mais non ! Il gela complètement le corps du Carmache avant de l’exploser en morceaux, observant la gelée qui s’éloignait.

« Et si je prenais cette gelée ? Elle me ferait repousser un bras non ? Et mes blessures ne seraient plus présentes, n’est-ce pas ? »

Mais non. Il gela le liquide vert avant de le briser à son tour. Qu’il comprenne qu’il ne pouvait rien faire contre lui ! Il n’allait JAMAIS s’abaisser à ça ! JAMAIS ! C’était bien clair ! C’était clair hein ?! HEIN ?!

Hahaha ! Oui … Ca l’était, ça l’était parfaitement. C’était parfaitement clair. Ah … Ah … Ah … Il regarda le corps déchiqueté du Carmache tout en éclatant de rire.

« Je ferai mieux de m’en aller ! HAHAHA ! »

Il devait se retirer … Il devait s’éloigner de là, continuer son chemin. Il avait une petite idée de l’endroit où il devait se rendre. Hahaha … Il devait s’y rendre !

« Qu’est-ce qu’il fait donc ? Je peux entendre son rire … Je peux l’entendre mais il n’est pas plaisant. Il souffre, il souffre grandement. Kéran … »

Elle doit accélérer le rythme. Elle commence à courir dans la neige, malgré le froid. Elle n’a plus l’habitude de cette température mais ça ne la dérange pas le moins du monde. Non … Kéran a besoin d’elle, elle le sent. Elle sent que le jeune homme ne doit pas être laissé seul.

« Mais … Qu’est-ce que … »

Elle ne pouvait que constater les dégâts sur le Carmache. Oui … Même s’il était brisé en morceaux, même s’il ne restait plus grand-chose de lui, elle remarquait le Carmache. L’état de ce dernier … C’était juste horrible ce que Kéran avait fait.

« Mais … On dirait bien qu’il n’en a pas pris un morceau. Et je ressens aussi cette gelée. »

Kéran n’était pas loin. Il était possible de le sauver ! Elle ne l’ignorait pas ! Elle voulait le sauver ! ELLE … allait le sauver ! Mais même plus que ça ! Maintenant qu’il n’y avait plus rien pour l’arrêter, elle ne se retiendrait plus.

« Kéran, je sais parfaitement où tu comptes te rendre. Et de toute façon, tel un idiot, tu n’as pas remarqué que tu laissais quelques traces de sang au sol ? »

Elle avait de la chance quand même de ne pas être si éloignée de lui car avec cette tempête de neige, tout cela aurait pu être caché et camouflé. Mais heureusement pour elle, ce n’était pas le cas et elle continuait de suivre la trace de Kéran.

Pourtant, celui-ci sembla accélérer le mouvement car les taches de sang étaient de moins en moins nombreuses. Puis plus rien … Plus rien du tout. Il avait fini par remarquer ça ? Pourtant, elle gardait son sourire aux lèvres, murmurant :

« Kéran, tu ne remarques pas où tu te diriges ? Pourtant, je connais ce chemin … et tu le connais toi aussi … n’est-ce pas ? »

Ils le connaissaient tous les deux car ce chemin ne menait qu’à un seul endroit. Un unique endroit … Un endroit spécial et sacré pour eux deux. Maintenant, malgré le grand froid, elle avait chaud au cœur. Guillerette et se sentant plus que capable de ramener Kéran à la raison, elle continua son chemin, sachant parfaitement comment elle devait se rendre à cet endroit. Kéran allait le découvrir … bien assez tôt.

« Qu’est-ce qui se passe ? J’ai pas l’impression d’avancer. »

Et ce n’était pas qu’une impression. Il n’avançait vraiment pas ou quoi ? C’était étrange … Pourtant, il avait l’impression aussi de suivre un chemin tracé dans la neige. En remarquant bien, c’était le cas. La neige ne tombait pas sur un chemin … qu’il suivait depuis le début ? Il continua d’avancer peu à peu, apercevant au loin une maison ?

« Non ? Ce n’est pas une maison … Pas du tout même. »

C’était … une forge ? Il se sentait un peu mal mais se dirigea vers la forge, pénétrant à l’intérieur. A cause du froid, tout semblait avoir été conservé. Très bien conservé même. C’était étrange … Bien entendu, il était possible de voir que des personnes y avaient habité auparavant mais maintenant …

« Ca me dit quelque chose cette forge mais quoi ? Je ne sais pas du tout … »

Il devait tenter de s’en rappeler mais il avait l’impression de la connaître. Après, les impressions, ça en faisait beaucoup en peu de temps. Il commença à vagabonder dans la forge, regardant à gauche et à droite avant de se diriger vers la chambre. Un unique lit pour une personne ? Et une table de chevet ?

« Peut-être qu’il y a quelque chose d’important dedans. »

Il commença à vouloir ouvrir la table de chevet, y arrivant après quelques instants mais il n’y avait rien du tout ? C’était étrange car il avait entendu un drôle de bruit en tirant. Il se méfiait maintenant. Même la table de chevet semblait vouloir se moquer de lui. Mais il ne se laissa pas faire !

Il commença à secouer le tiroir jusqu’à ce qu’un double fond se fasse voir. HAHAHA ! VOILA ! Il en était sûr ! Il s’en doutait maintenant ! Il avait raison ! Il regarda l’objet qui venait de tomber au sol. Un livre ? Ça ressemblait pas à un livre mais à un journal … Un journal intime maintenant ? Rien que ça ? Il n’avait pas de … Peut-être que si. De toute façon, qu’est-ce qu’il avait à perdre plutôt ? Mais il n’était même pas sûr d’y arriver.

« Tiens … Qu’est-ce que je disais. »

Il n’arrivait pas à lire ce qui était marqué dessus. C’était bien trop compliqué. Bien entendu ! Comment pouvait-il en douter hein ? Ah … Mais … En fait, peut-être que si ? Il y arrivait quand même un peu … En fait, il y arrivait bien.

« Comment est-ce possible ? Normalement, je n’y arrivais pas ! Il y a encore quelques secondes, c’était juste incompréhensible ! »

Et là ? Plus aucun problème ? Mais c’était surtout le journal intime … de Kurym ? Comment … Non … C’était bien son journal intime ? Enfin celui de son ancêtre ? Pourtant, il n’avait jamais su qu’il en avait un. Pendant qu’il était … Enfin, dans son coma.

« Alors ? Qu’est-ce qu’il raconte de bien ? »

C’était toujours « amusant » de savoir ce que son ancêtre écrivait. Oui … Hum … Il ouvrit le journal intime au beau milieu, commençant à lire ce qui était marqué :

« Aujourd’hui, je crois que j’ai finalement compris que j’aimais cette femme en armure noire qui vient me voir quotidiennement. Malheureusement, après ce qui s’est passé, je préfère éviter de me montrer trop ouvert sentimentalement. Peut-être qu’elle est comme elle ? Elle n’attend que de moi que je finisse son arme puis elle s’en tira ? Pourtant, elle semble être une femme remarquable et agréable … mais je ne veux plus souffrir en silence. Je ne veux pas être déçu encore une fois. Je crois que je vais garder cela pour moi, il vaut mieux. »

Cette femme en armure noire ? Il n’y avait qu’une personne qui possédait ça … Elyséa. C’était le journal de Kurym par rapport à Elyséa ?

« Il vaudrait mieux que je ne lise plus … C’est juste complètement absurde et stupide. »

Mais pourtant, il ne pouvait pas s’arrêter. Kurym … Ca allait lui permettre de mettre un peu de baume au cœur … de savoir que son ancêtre était heureux avec Elyséa.

« Tiens donc … Qu’est-ce que je disais. »

Maintenant, elle avait pu suivre les traces de pas dans la neige … Et elle venait d’arriver tout simplement à la forge où Kurym habitait auparavant. Les pas se dirigeaient jusqu’à l’intérieur de la forge. Kéran était là, elle le savait parfaitement. Pourquoi ? Non pas à cause de ses pas. Juste à cause de son cœur qui battait bien plus rapidement.
A cause de cette forte chaleur qui l’envahissait. Elle allait retrouver Kéran à l’intérieur et ensuite … Oh … Ensuite, cela risquait d’être dans le domaine du privé. Se déplaçant sous sa forme de fumée noire, elle traversa la porte de la forge, pénétrant à l’intérieur.

« Où te caches-tu donc, Kéran ? Tu sais qu’il ne faut pas faire attendre une femme. »

Elle chuchotait cela car elle ne voulait pas se montrer tout de suite. Elle voulait lui faire une surprise … une bien belle surprise. Mais pour ça, il fallait juste … que Kéran ne sache pas qu’elle était là pour le moment. Il fallait donc qu’elle soit discrète.

Chapitre 276 : Le réveil des créatures ancestrales

ShiroiRyu
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Dernier axe : Jusqu’à ce que ma mort nous réunisse

Chapitre 276 : Le réveil des créatures ancestrales

« Et donc, je vais faire route seule dorénavant. »

« Tu es sûre de toi, Elyséa ? Sans Kéran à posséder, tu n’es pas vraiment en état pour te battre correctement. Si tu te rends dans la montagne, tu sais ce qui t’attends. »

« Vous allez faire de même votre côté et pourtant, je ne m’inquiète pas pour autant. »

« C’est simplement pour te mettre en garde. Tu sembles encore sous le choc et … »

« Qu’est-ce que tu veux que je te dise, Hodan ? Kéran m’a tout simplement rejeté à cause de vous deux ! C’est bien de votre faute si je ne peux plus rentrer dans son corps ! Mais … Mais … Je ne vous en veux pas. Je n’arrive pas à vous en vouloir. »

« Je sais parfaitement que c’est de ma faute … Mais je pouvais pas lui cacher la vérité non plus. Enfin plus maintenant … Par contre, pour Kéran, est-ce que … »

« Je pense que maintenant, cela sonne comme une évidence, n’est-ce pas ? »

Katérina hocha la tête positivement … C’est vrai. Cela sonnait comme une évidence pour tout le monde. Elyséa fit un petit soupir, se frottant le bras gauche avant de se tourner vers la princesse Iyasminé. Elle murmura avec lenteur :

« Je dois te remercier pour son œil, n’est-ce pas ? Et aussi pour l’avoir calmé … »

« Pas autant calmé que j’aurai voulu … visiblement. Kéran est vraiment parti seul ? Vers la montagne des dragons ? » demanda l’adolescente, un peu soucieuse.

« C’est le cas mais il ne sera pas seul. Je compte bien aller le chercher … et le sauver. »

« Et ensuite ? » dit Katérina, regardant Elyséa avec un peu de suspicion.

« Ensuite ? Je pense que ça ne dérangera personne que moi et lui disparaissions de la vie active. J’ai du temps à récupérer avec lui … beaucoup de temps même. »

« C’est toi qui décide ma grande. Fais comme tu veux … Mais il vaudrait mieux que l’on vienne avec toi. Tu risques de ne pas pouvoir te battre correctement. »

« Non … Ce problème est le mien. Je ramènerai Kéran par mes propres moyens. Je vous interdis de vous mêler de cette histoire. J’espère m’être bien faite comprendre. »

« Ohla, ohla … D’accord, tu fais comme tu veux. »

C’était juste pour lui donner un coup de main, rien de plus. Hodan sembla réfléchir à l’intérieur de Katérina, un petit murmure se faisant entendre avant qu’il ne dise :

« Katérina, nous faisons de même de notre côté. Le Dominion Naturel est normalement largement capable de pouvoir tenir tête à la montagne des dragons. Du moins, avec l’aide de Zénark, bien entendu. »

« Bien entendu, mon aide … Il fallait s’en douter que je serai utile à ça hein ? »

Pourtant, cela ne semblait pas le déranger le moins du monde. Puisqu’il en était décidé ainsi, Elyséa commença à se déplacer pour s’éloigner du reste des personnes.

« Je vais m’en aller de mon côté. Je vous souhaite une bonne route. »

« Bonne route ? Nous allons tous au-devant d’une mort certaine, Elyséa. »

« Je le sais parfaitement … Hodan. Mais ça ne changera rien. Aller … Je m’en vais. »

Elle fit un petit geste de la main avant de partir vers l’endroit où Kéran s’était trouvé il y avait encore moins d’une demi-heure. Mais ce n’était pas suffisant, pas du tout suffisant. Il fallait plus ! BIEN PLUS ! Elle n’allait pas s’arrêter là ! Il en était hors de question !

« KERAN ! ATTENDS-MOI ! JE VIENS TE CHERCHER ! »

Elle avait levé la voix de telle façon que son cri allait se faire entendre à plusieurs kilomètres à la ronde. Quitte à avoir une extinction de voix ensuite ! Mais pour cela, il fallait qu’elle trouve d’abord Kéran ! Et qu’elle le retienne ! Qu’elle lui explique exactement ce qu’elle pensait de sa réaction particulièrement stupide !

Oui … Sa réaction … Elle ne lui pardonnerait pas ça. Elle lui avait donné sa chance. Il avait refusé de la saisir ? Qu’importe … Elle n’allait plus le laisser libre dorénavant. Courant à toute vitesse, son armure revint sur son corps alors qu’elle était maintenant au pied de l’imposante montagne des dragons.

« Cela faisait longtemps … hein ? Dire que je n’y ai plus mis les pieds depuis … tous ces siècles voire même plus. Hahaha … »

Elle éclata de rire alors qu’elle savait où elle devait se rendre. Cela lui paraissait tellement évident maintenant. Il n’y avait qu’un endroit où elle devait se rendre … Ensuite, elle était sûre de trouver Kéran là-bas.

« Il va comprendre et apprendre à quel point je peux être tenace. Quand je suis sur quelque chose, il faut me passer sur le corps ou me tuer pour que j’abandonne mon objectif. »

Oh oui … Son objectif était peut-être risible aux yeux des plus grands guerriers et héros de ce monde mais pour les yeux d’une femme, elle était sûre que c’était ce qu’il y avait de plus beau dans ce monde. Elle en était sûre et certaine.

« Kéran … Même si tu ne le remarques pas … Tu ne fais que suivre le même chemin que moi. Il suffit juste que je t’attende là-bas. »

Elle en était sûre et certaine. Kéran n’avait qu’un endroit où se rendre et nulle part ailleurs. Elle en était convaincue. Alors … Elle allait accélérer le pas.

« Elle n’est pas obligée de crier de la sorte. On l’entend nous aussi ! »

La femme aux cheveux argentés émit un léger grognement avant de trembler un peu de froid. Heureusement qu’Hodan lui avait dit de porter une telle tenue car la précédente, elle serait déjà morte ! PFIOU !

« Quand même … C’est quoi cette fichue montagne ? C’est vraiment un dragon qui a provoqué ce froid ? Je croyais que vous détestiez cela … »

« Kyurem était unique en son genre … C’est pourquoi il était capable de cela. »

« Ah ouais ? Parce qu’il provoquait du froid au lieu du chaud ? C’est étrange mais bon … En même temps, ça ne l’est pas tant que ça, faut l’avouer. »

« Je ne l’ai pas connu réellement car il s’occupait visiblement déjà de Kurym à l’époque mais tout ce que je sais à son sujet était élogieux. »

« Ouais ouais … Enfin bon, ça, c’est le passé. »

Et le passé, elle préférait ne pas s’en rappeler alors qu’il faisait de même de son côté, hein ? Car sinon, ça n’allait pas réellement le faire. Pas du tout même. Elle n’était pas du genre à se prendre la tête sur des trucs aussi inutiles que ça.

« Par contre, bordel ! IL FAIT FROID ! »

« Je fais de mon mieux pour te réchauffer avec mon propre corps mais … Ne t’en fait pas, il existe quelques zones où normalement il est possible de se cacher et de se reposer. »

« Ouais, ouais, j’espère que tu ne blagues pas car j’ai pas vraiment envie de rire, tu vois ? »

« Je ne plaisantes pas … et s’il le faut, j’irai te réchauffer d’une autre manière plus tard. »

OH ! Là, il venait clairement de l’intéresser bien qu’elle ne lui répondait pas. Elle regarda autour d’elle, espérant en même temps qu’Hodan n’était pas en train de lire ses pensées. Pourtant, l’homme lui murmura :

« Tu les caches difficilement, il faut aussi reconnaître cela, Katérina. »

« AH NON ! Tu ne commences surtout pas ! C’est compris ? »

« Comme je te l’ai dit, difficile d’ignorer ça. »

« … … … Toi, tu me provoques. Tu vas voir ce soir ! Tu vas voir ! »

Mais c’était maintenant une fausse colère. Elle ne semblait plus réellement capable de s’énerver inutilement. Elle continua de grimper le long du flanc de la montagne. D’après ce qu’avait Hodan, il fallait se rendre à son sommet ? Rien que ça ? Ca promettait … Ca promettait beaucoup plus même que prévu. Dommage … Vraiment dommage en soi qu’elle ne savait pas ce qui l’attendrait là-bas.

« Quand même … Je trouve ça mignon que dame Elyséa se comporte comme ça. »

« Mignon ? Ce n’est pas le terme que j’aurai utilisé si tu veux tout savoir, Iyasminé. »

« Oui mais bon … C’est quand même mignon ? Depuis tout ce temps, ils s’aimaient mais ils ne le remarquent que maintenant. C’est juste triste … que Kéran ne comprenne pas ça. »

« Je pense qu’il la compris parfaitement. Il est tout simplement trop meurtri. »

« Trop meurtri … J’espère que dame Elyséa arrivera à le garder pour elle. »

C’était tout ce qu’elle désirait pour le héros qui avait déjà tant souffert ! Elle voulait simplement du bonheur pour celui qui avait sauvé la vie de tellement de personnes mais aussi changer celles de tellement de pokémons ténébreux et spectraux. Oui ! Pour elle, Kéran méritait d’être connu dans le monde entier ! Mais elle savait que Kéran n’appréciait pas vraiment la célébrité alors, elle n’en ferait rien !

Ah … Elle se sentait un peu triste quand même que tout le monde soit séparé. Et puis, aussi, elle avait plutôt froid. Très froid même. Mais Zénark était proche d’elle et plongeait sa main dans sa fourrure, la trouvant plus que chaude.

« Nous allons trouver un refuge où nous abriter pour la journée. Nous ne partirons pas en haut de la montagne des dragons sans aucune préparation, je peux te le promettre. »

« Je te fais confiance à ce sujet ! Ne t’en fait pas du tout ! »

« Humpf … Surement. » termina de dire Zénark, trouvant cela un peu saugrenu lorsqu’elle rigolait tout en étant triste … au sujet de Kéran.

Mais cela, il ne pouvait rien faire pour arranger le tout. C’était bête … Mais maintenant, elle connaissait la vérité à son sujet. Il pouvait se montrer un peu plus protecteur, ce n’était pas pour autant qu’il allait la couver comme un œuf de pokémon.

« Que les membres du Dominion Naturel me suivent, je vais vous guider vers une grotte. Là-bas, nous serons à l’abri du froid. Ensuite, je partirai explorer les environs. »

« Ah non non ! Tu ne me laisses pas seule ! Tu as dit que tu étais mon gardien ! Tu tiens parole alors hein ? Tu ne me lâches pas ! Je t’accompagnerai ! »

« Comme tu le désires. Je ne retiendrai pas et je ne te défendrai pas. Néanmoins, nous risquerons d’être attaqués par des dragons. »

« Laissez-nous vous accompagner alors ! Nous ne pouvons pas laisser la princesse se battre seule pour nous ! Ni même vous laisser y aller seul ! »

L’Absol observa les membres du Dominion Naturel. Voilà, il avait affaire à une belle troupe d’imbéciles. Pour ne pas changer visiblement … Comment cela pouvait-il en être autrement de toute façon, n’est-ce pas ? Il prit une profonde respiration, signalant qu’il était d’accord. De toute façon, il était là pour les épauler … et ils avaient leurs pokémons aussi.

« Quelle idiote … »

Il marmonnait cela alors qu’il bravait le froid sans aucune difficulté. Oui … Il ne souffrait même pas en se déplaçant. C’était étrange mais son corps ne ressentait aucune douleur malgré le froid et la neige qui s’abattaient sur lui.
C’était pourtant un temps déplorable, un temps horrible … mais non … Il n’avait aucun problème. C’était étrange, très étrange. Ah ! C’était stupide ! Comment était-ce possible ? Est-ce que le froid lui faisait du bien ?

« C’est bizarre, non ? Tu ne trouves pas, Elyséa ? »

Aucune réponse de la part d’Elyséa. Est-ce qu’elle lui faisait la tête ? Il s’immobilisa pendant quelques secondes, réfléchissant à l’idiotie qu’il venait de prononcer. Il se murmura pour lui-même, cherchant de la conversation là où il y en avait plus :

« Elyséa n’est plus en moi … Même mon propre corps refuse sa présence. »

Hahaha … Hahaha … Alors pourquoi est-ce qu’il pleurait ? Il devrait être content que même son corps ne veuille pas d’autrui. Pas après ce qui s’était passé. Et pourquoi est-ce qu’il n’avait pas froid ?! POURQUOI ?! Avec rage il déchira son haut de sa seule main, étant maintenant torse nu, observant ses brûlures et ses cicatrices sur son torse.

« Regarde-moi ça … Je ressemble tout simplement à un monstre et rien d’autre. »

Rien d’autre … C’était ça … Il vint s’arracher un lambeau de peau, gémissant de douleur sur le coup. Ah ben tiens ! Il souffrait cette fois ! Il se retira un autre morceau et encore un autre ! Et un autre ! Jusqu’à ce qu’un râle se fasse entendre autour de lui.

« Qu’est-ce que … Si quelqu’un cherche les ennuis, il va très vite les trouver ! »

Il avait sorti l’épée, se demandant s’il serait encore capable de l’utiliser malgré le fait qu’Elyséa n’était plus là. Il n’y avait pas cinquante façons de le savoir de toute façon. Il allait devoir le tester par lui-même !

Il fit une roulade sur le côté, son torse nu venant se recouvrir de neige alors qu’il esquivait une flamme … violette ? Un dragon ? Déjà ? La créature se présenta en face de lui, la bouche ouverte, une gelée verte en sortant.

« Car … Carmache … Mache … »

« Visiblement, je suis déjà attendu, on dirait bien. Comme si ce n’était pas suffisant. Bon … Viens, je vais m’occuper de ton cas. »

Cette gelée verte était douée d’une intelligence remarquable. Et même si le dragon qu’il affrontait n’avait pas l’allure d’une créature puissante, il se méfiait. Avec Hansanio, il avait déjà eu une mauvaise surprise. Mais aussi, est-ce que son corps allait réussir à tenir le coup contre un dragon ? Sans Elyséa ? AH ! Il ne devait plus compter sur Elyséa ! Simplement sur lui-même et personne d’autre ! VOILA TOUT ! PERSONNE D’AUTRE !

Chapitre 15 : Tentative d’ignorance

ShiroiRyu
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Chapitre 15 : Tentative d’ignorance

« Hein que quoi ? Maman ? Qu’est-ce que ça veut dire ? »

« Mets donc les vêtements que je viens de te montrer et vite ! Je n’ai pas de temps à perdre. Nous devons nous préparer le plus tôt possible, compris ? »

« Mais de quoi ? Qu’est-ce qui se passe maman ? Tu peux me le dire ? Tout le monde a mis ses plus beaux vêtements ! Même papa ! »

« Qu’est-ce que tu insinues par là, Earnos ? Que d’habitude, je ne porte que des loques ? Hmm, il est vrai que je n’ai plus cette habitude. Est-ce que cela me va encore ? »

La femme-Coxyclaque s’approcha de son mari, lui mettant correctement ses vêtements, attrapant Earnos par le col avant de le traîner derrière elle. L’enfant-Aspicot glapit de surprise, bredouillant et bafouillant :

« Mais mamaaaaaaaaan ! Je sais même pas ce qui se passe ! Où est-ce que l’on va ? Qu’est-ce que l’on va faire ? Tu peux me le dire non ? »

« A l’anniversaire de la princesse Terria. Allez, prépares-toi, et plus vite que cela. »

L’anniversaire ? Il demanda des explications, signalant par là que la boutique de fleurs de sa mère allait ramener des bouquets pour le château du roi. Rien que ça ? Hey ! Depuis quand est-ce qu’ils faisaient ça ? C’est vrai qu’il ne savait pas quelle était la clientèle de sa mère mais quand même, ce n’était pas trop bizarre ?

« Depuis quand est-ce que l’on livre des fleurs à la princesse ? »

« Depuis des années mais bon, c’est bien la première fois que vous pouvez tous nous accompagner. Ne perdons donc pas de temps. Est-ce que vous êtes tous prêts ? »

Grumpf ! Avec sa famille, dire qu’il va devoir aller voir la princesse. Il préfère ne rien dire de plus, continuant tout simplement à suivre ses parents jusqu’à ce qu’ils se trouvent tous dans la salle du trône. Vraiment ? Interloqué, il jeta un bref regard autour de lui, n’osant pas observer la reine Seiry, ainsi que sa fille et le roi Tanator.

« Qu’est-ce que je fais ici, moi ? C’est pas ma place. »

Il ne veut pas se bercer d’illusions. Pourtant, le roi Tanator semble connaître ses parents. Il en est de même pour la reine Seiry. Et surtout ,ils ont l’air d’être des amis, rien que ça. Comment est-ce possible ? Comment est-ce tout simplement possible ?

« Grande sœur, pourquoi est-ce que … papa et maman parlent ainsi au roi ? »

« Car ce sont d’anciens amis. Je n’en sais pas trop mais ça fait des années voire des décennies qu’ils se connaissent depuis qu’ils sont enfants. »

Mais ? Ce n’est pas possible, tout simplement. Comment est-ce que son père et sa mère peuvent connaître le roi et la reine ? Non. En y réfléchissant bien, il n’est pas mieux.

« Je les connais depuis longtemps, elles aussi. »

« J’espère que vous resterez à notre table pour la soirée et l’anniversaire de ma fille. »

« Cela serait avec joie. Earnos ? Tu veux bien accompagner la princesse Terria à la table des enfants avec tes sœurs ? Enfin les deux petites. Toi ? Tu es assez grande pour venir avec nous. » déclara son père en emportant ses deux grandes sœurs.

La princesse Terria fut surpris mais s’exécuta, se rapprochant d’Earnos tout en faisant un petit sourire. Humpf ! Elle était vraiment en beauté aujourd’hui. Logique, vu que c’était son anniversaire. Elle n’allait pas être disgracieuse. Elle murmura faiblement :

« Bonjour, Earnos. J’espère que tu vas bien aujourd’hui. »

« Oui oui … Allons-y, si vous voulez bien me suivre. Olistar n’est pas là ? Et Holikan non plus d’ailleurs ? Ou ils sont en train de se battre tous les deux ? »

Il dit cela avec ironie, cherchant à changer le sujet de la conversation. Il n’a pas envie de parler avec elle et il faut qu’elle le remarque. Finalement, après quelques secondes, les voilà tous assis autour d’une table avec quelques autres enfants nobles. Ah bon ? Tiens donc : Olistar est à la gauche de la princesse tandis qu’Holikan est à sa droite. Lui-même a ses deux sœurs à ses côté, prêt à les aider et à les surveiller.

« Vous n’étiez pas obligés de vous mettre aussi loin, Earnos, avec tes sœurs. »

« Je préfère éviter cela. Je n’aimerai pas que les gens s’imaginent des choses. »

« Comme quoi, Earnos ? Visiblement, mes parents connaissent les tiens depuis très longtemps. Il n’y a donc rien à s’imaginer non ? »

« Je ne répondrais pas à cela. Restez aux côtés des nobles, moi et mes sœurs, nous mangerons tranquillement, rien de plus. Et en silence, promis. »

La jeune fille-Apireine fit une petite moue triste, regardant droit devant elle avant de manger en silence. Quelques nobles tentaient bien de parler avec elle mais elle faisait juste un petit sourire de circonstance pour les remercier, rien de plus.

« Grand frère, dis ? Tu es en colère avec la princesse ? »

Voilà que sa petite sœur s’y met aussi. Il arrêta de manger, la fixant avec douceur avant de chuchoter tendrement, une main posée sur ses cheveux :

« Je ne suis pas en colère mais c’est une princesse. Nous ne sommes que des insectes. »

« Mais elle a l’air vraiment gentille non ? Pourquoi tu lui en veux ? »

« Je ne lui en veux pas. Il vaut mieux que tu manges maintenant sinon, cela risque d’être froid, d’accord ? Et aide donc ta petite sœur aussi. » dit Earnos comme pour changer de conversation et surtout éviter de continuer sur cette voie. Il n’a pas envie de communiquer.

Pourtant, le regard de la princesse Terria est continuellement posé sur lui. Il le sait puisqu’il le sent. Il entend aussi Olitar et Holikan qui parlent avec elle mais il s’en fiche complètement. Pourquoi est-ce qu’il s’en mêlerait ? Pourquoi ?

« Roh, regardes ce que tu as fait. Attends, je vais te laver la bouche. »

Sourire aux lèvres, il se met à essuyer le visage de la petite dernière qui poussa un petit rire quand son frère s’occupait d’elle. Elle tendit les bras, Earnos venant la soulever pour la mettre sur ses genoux. Comme elle était encore assez petite, cela allait.

« Earnos, est-ce que tu veux que j’appelle une servante pour lui donner à manger ? »

« Non, pas besoin. J’aime bien m’occuper de ma sœur. Continuez de manger donc. »

De quoi est-ce qu’elle se mêlait ? Cela ne la concernait pas le moins du monde. Qu’elle aie autre chose à faire, ça sera bien mieux pour chacun et chacune. Tsss ! Non mais, sincèrement ? Maintenant, il voyait que la princesse Terria fixait l’enfant dans les bras d’Earnos, avec une pointe de jalousie et de tristesse.

« J’aimerai bien avoir un petit … frère ou une petite sœur. »

Finalement, elle avouait pleinement ce qui lui trottait en tête depuis le début. Earnos avait de la chance, une énorme chance d’avoir autant de sœurs avec lui. Ils étaient une grande famille. Mais voilà, généralement les reines du royaume des insectes n’avaient qu’un seul enfant.

« Est-ce que je peux sortir de table, grand frère ? »

« Fais donc mais attention à ne pas déranger les soldats, d’accord ? »

L’avant-dernière de la famille descendit de sa chaise, quittant la table avant de se diriger aussitôt vers la princesse Terria. Il haussa un sourcil, s’apprêtant à se lever mais s’arrêta en mouvement. Humpf ! Tant qu’elle ne dérangeait pas trop, ça pouvait aller. Mais qu’est-ce qui lui avait pris d’aller la voir ?

« Je me demande vraiment ce qui lui passe par la tête. Pfff … »

« On dirait bien que la princesse Terria s’est faite une nouvelle amie. »

Il écouta la voix d’Olistar, celui-ci s’étant positionné à côté de lui. Qu’est-ce que le garçon-Rapion voulait de lui ? Il n’en avait rien à faire ou presque. Ca ne le concernait pas de toute façon .Sa sœur pouvait avoir les fréquentations qu’elle voulait, du moins, tant qu’elles n’étaeint pas dangereuses. Sinon …

« Tu n’as pas remarqué que tu mettais une mauvaise ambiance à table, Earnos ? Tu devrais signaler à la princesse Terria le véritable problème plutôt que de garder cela pour toi. Je suis sûr que ça te soulagerait la conscience et surtout, permettrait à tous et à toutes de mieux s’en tirer. Qu’est-ce que tu en dis ? N’est-ce pas une chose à tenter ? »

« Je ne mange pas de ce pain-là. Qu’elle se débrouille seule, voilà tout. »

« Tu es désespérant. Vraiment. Tu n’as pas remarqué que ta sœur est partie la voir pour tenter de comprendre ce qui se passe entre vous deux ? »

« Ele n’aurait pas osé. Ma sœur n’est pas ainsi et … hum ? Vrai qu’elles me regardent souvent. Je vois pas trop ce qu’il y a à dire à mon sujet. »

Earnos était une vraie boule d’exaspération. L’enfant aux cheveux violets haussa les épaules, remarquant le regard inquisiteur d’Holikan posé sur lui. Oh ? Il n’avait même pas le droit de bouger tranquillement, c’est bien ça ? Il ne fallait pas exagérer. De toute façon, qu’importe ce que disait le garçon-Yanma, il s’en préoccupait guère.

« Earnos, elle va finir par le découvrir mais tu ne veux pas l’aider à cela ? »

« Je ne le ferais pas. Ne me fatigue pas, compris ? Et vas donc embêter Holikan puisque visiblement, vous êtes souvent collés l’un à l’autre. »

Pour toute réponse, le garçon-Rapion quitta la chaise à côté d’Earnos, le laissant seul avec sa petite sœur. Qu’ils se débrouillaient entre eux, ça serait suffisant ! Olistar ne se retourna pas, venant s’asseoir à côté de la princesse Terria. De toute façon, ce n’était que le début de l’anniversaire de la princesse Terria. La journée ne faisait que commencer. Ils avaient normalement prévu d’autres évènements d’après ce qu’il avait compris.