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Chapitre 1 : Folie

Treizième son : Pas à pas

Chapitre 1 : Folie

« Flutina ? Tu me suis ? Ne te perds pas hein ? »

« D’a … d’accord, comme vous le désirez. »

Elle le vouvoie alors qu’il pousse un triste soupir. Il a du mal à contrôler ses émotions alors qu’il la voit, en train de trembler de tout son être. Encore une fois, il tend sa main vers elle, cherchant à l’apaiser et à la rassurer.

« Viens donc vers moi, Flutina. Ca sera bien mieux pour toi, n’aies pas peur. »

Il lui fait un doux sourire tandis qu’elle tente de se gratter la joue. Elle a du mal, beaucoup de mal mais elle lui fait confiance. Les médecins ont été formels à ce sujet. Les gens les regardent mais lui, il en a strictement rien à faire de tout ça.

« Hémaltone ? Est-ce que vous êtes vraiment … »

« Je le suis vraiment. Tu n’as pas à t’inquiéter à ce sujet. Viens donc dès maintenant. »

Elle finit par récupérer sa main. Cela fait déjà quelques semaines depuis qu’elle avait essayé de mettre fin à sa vie. Et les dégâts avaient été malheureusement irréversibles, le jeune homme ne pouvant rien faire pour lutter contre ça.

« Flash d’information. Encore une sinistre découverte. Cela fait le huitième homme en un mois que les policiers retrouvent complètement fou. D’après les dires de ces hommes parcourus par la folie, il semblerait qu’une mélodie soit responsable de tout ça. Nous citons : « NON ! Arrêtez ça ! ARRÊTEZ LA MUSIQUE ! ». Tout personne ayant un complément d’information à ce sujet sera le bienvenue. »

« Hémaltone, tu es au courant de ça ? »

Il se tourne vers Flutina, hochant la tête négativement. Nullement, il ne sait pas de quoi elle parle. Il fait un geste négatif de la tête tout en la regardant doucement. Pourquoi est-ce qu’il saurait quelque chose ? Meloetta a le regard qui s’assombrit à ses côtés.

« Nous devrions nous dépêcher avant qu’il ne fasse trop froid, non ? »

« C’est vrai, Hémaltone. Vous avez totalement raison. Allons plus vite. »

Elle émet un petit rire avant de courir devant lui pour le tirer avec elle. Elle semble si heureuse et tendre, il ne peut pas s’empêcher de sourire. C’est aussi simple que ça. Qu’importe ce qui se passe autour d’eux.

« Hémaltone ? C’est vrai que je dors ici ? Dans le même appartement que vous ? »

« C’est le cas, Flutina. Je peux te le confirmer. Ne t’en fait pas, je ne te ferais rien du tout et je dormirais sur le canapé pour la peine. Mais installes-toi. »

Elle s’exécute presque aussitôt, restant sagement assise sur le canapé, comme à son habitude. Oh, elle obéit comme si de rien n’était mais le jeune homme la regarde faire. Il revient auprès d’elle, une tasse de thé dans ses mains.

« Voilà pour toi, Flutina. Attention, c’est assez chaud, d’accord ? »

Elle hoche la tête doucement, un peu intimidée par Hémaltone. Pourtant, le jeune homme est tout ce qu’il faut : rassurant, gentil, tendre. Mais elle ne sait pas pourquoi, elle a l’impression qu’il lui cache quelque chose mais quoi ?

« Messire Hémaltone, vous ne me diriez pas quelque chose ? Du moins, quelque chose que je ne connais pas ? Vous êtes plein de mystères, non ? »

« Oh ? Je ne comptais pas te l’avouer mais … toi et moi, nous sommes ensembles. »

Elle semble particulièrement surprise par cela mais bredouille et bafouille qu’elle voit de quoi il parle. Mais est-ce vrai ? Il mumure que oui et que cela n’a jamais été autrement. Elle se frotte le bras avant de chuchoter :

« Vous … tu … vous devriez alors dormir avec moi, je penses. Je crois bien. »

« Sauf si cela te dérange, Flutina. Mais saches que même si tu ne veux pas, je comprendrais. Des fois, on ne peut pas faire autrement. »

Non non. Elle veut qu’il dorme avec elle. Elle lui fait confiance. Elle arrive à lui faire confiance même si elle a beaucoup de mal à cela. Elle lui fait confiance, doucement, tendrement, comme il le faut. Il finit par s’asseoir à côté d’elle.

« Est-ce que vous m’en voulez un peu, Hémaltone ? »

« Par rapport à quoi ? Ce que tu as fait il y a de cela bientôt un mois ? Oui et non. Mais ça, c’est le passé. Tu ferais mieux de te reposer. »

Il l’invite à se coucher sur ses genoux. Elle s’exécute doucement, sans aucune réticence, sa tête posée sur les genoux. Il ne faut que quelques minutes pour qu’elle trouve le sommeil, le jeune homme zappant les chaînes télévisées jusqu’à trouver cette des informations.

« Une nouvelle victime de la folle mélodie. L’homme, âgé d’une quarantaine d’années, était connu pour ses actes de proxénétisme. Bien que l’homme fut jugé coupable de nombreux crimes, la police continue de chercher la personne responsable de cet état. »

« Hémaltone, sincèrement … il vaut mieux que … »

« Je change de chaîne, oui. C’est tout simplement inutile de continuer à regarder ça. » murmura le jeune homme aux cheveux verts avant d’éteindre la télévision.
Ce n’est pas de ça dont elle voudrait parler. Elle le voit qui se lève doucement, comme si de rien n’était. Il récupère Flutina, venant l’emmener dans la chambre pour l’y déposer. Il embrasse doucement la jeune demoiselle sur le front avant d’aller se coucher lui aussi.

Chapitre 30 : Prêts à tout pour les rejoindre

Chapitre 30 : Prêts à tout pour les rejoindre

« Et maintenant, qu’est-ce que tu vas faire, Earnos ? »

« Je crois qu’il va falloir que je prévienne Herakié à ce sujet. Si tu n’arrêtes pas de me suivre, tu dois savoir de qui il s’agit, non ? »

« Cette jeune fille-Scarhino, n’est-ce pas ? Si je ne me trompe pas à son sujet. »

« C’est bien cela. C’est quand même effrayant ce dont tu es capable, il faudrait que je me méfies de toi. Mais toi, qu’est-ce que tu vas faire aussi ? » demanda Earnos en regardant Olistar, ne sachant guère quoi dire exactement.

« Je ne sais pas réellement, malheureusement. Sûrement envoyer une lettre aux membres de ma tribu pour leur tenir au courant de l’actualité. Je n’avais prévu tout ceci, je dois t’avouer. C’est une bonne surprise, mais ça en reste une. »

« Olistar ! J’ai à te parler ! » s’exclama une voix masculine, celle d’Holikan alors qu’Olistar poussait déjà un soupir, se tournant vers l’enfant-Yanma. « Sache que je continue de ne pas te faire confiance, est-ce bien clair à ce sujet ? Mais … merci pour l’indication ; »

« De rien. Le plus important, c’est que tu aies pris en compte ce que ‘ai dit, sans même chercher à savoir si je mentais ou non. Une secone d’hésitation et elle aurait put mourir. »

« Comment j’aurais put ignorer ta menace ? Surtout en me disant que tu allais t’en prendre à elle ! Je n’allais pas rester là, les bras croisés non plus ! »

« Oui, exactement, c’est bien là où je voulais en venir. Mes félicitations pour avoir pris la décision qui semble la plus sage. Tu ne le regrettes pas, n’est-ce pas ? »

« Je ne regretterais rien … mais ne penses pas que tout est fini. Je ne te fais toujours pas confiance et je considère toujours que tu es un ennemi. »

« Comme tu le veux, Holikan, comme tu le veux. Si tu veux bien nous laisser tranquilles, tu auras Earnos autant de temps que tu voudras plus tard. »

« Tsss, je vous jures. Enfin, bravo Earnos pour le travail accompli. »

L’enfant-Aspicot remercia Holikan d’un hochement de tête avant de retourner discuter avec Olistar. Bien entendu, les deux n’avaient pas fini de parler, loin de là. Et ils étaient encore bien loin de tout cela. Néanmoins, maintenant qu’ils étaient seuls, Earnos murmura :

« Tu pourras tout me dire sur cette nuit ? Comme je ne me rappelle qu’à moitié de tout ce qui s’est passé, j’ai l’impression d’avoir oublié des pans de l’histoire que je n’aurais pas dût ignorer. Et je t’avoue que ça ne me plaît pas du tout. »

« Tu as juste combattu comme il le fallait. Comme lorsque j’étais ton adversaire. Et c’était remarquable. Je suis sûr que tu deviendras un garçon-Coconfort bien assez tôt. Et à partir de là, je ne me ferais aucune illusion sur ton rôle en tant que chevalier de la princesse et de la reine. Tu n’as pas à t’inquiéter, Earnos. Vas donc prévenir Herakié ! »

Il allait le faire, il allait le faire ! Pas besoin de le pousser non plus hein ? Il quitta le château, se dirigeant vers l’école où normalement les élèves allaient sortir, les uns après les autres. Lorsqu’il vit la jeune fille aux cheveux bleux foncés qui courait droit vers lui, il s’apprêtait déjà à la réceptionner mais elle s’arrêta au dernier moment :

« Mais mais mais mais EARNOS ! C’est quoi toutes ces blessures ? HEY ! »

« De simples blessures, rien de bien énorme non plus, ne t’en fait pas pour ça. »

« Oh que si, je vais m’en faire, et plus qu’il n’en faut ! Qui qui t’a fait ça ? Racontes-mou tout depuis le début ! Vas y avoir un vrai massacre ! »

Toujours aussi impétueuse et forte, n’est-ce pas ? Il ne fallait pas la changer. Il eut un petit sourire avant de se mettre à marcher à ses côtés, commençant à lui raconter tout ce qui s’était passé dans cette nuit des plus éprouvantes.

« Autant de choses mais c’est super dangereux ! Tu aurais put être blessé, Earnos ! »

« Euh, sur ce point, c’est déjà trop tard pour tout te dire. Mais bon, maintenant tu sais tout, je vais aussi devenir un chevalier de la princesse. »

« AH ! Mais non ! Ca veut dire que je te verrais moins qu’auparavant ! Déjà que je te vois pas beaucoup maintenant et puis zut mais non ! Je vais demander à rejoindre l’armée moi aussi ! Je suis la plus fort aux épreuves des cours d’éducation physique ! NA ! »

« Je le sais bien mais ça ne change pas que ça reste très dangereux et que je n’ai pas forcément envie que tu risques ta vie comme moi. »

« Et tu crois que j’ai forcément envie que toi, tu risques ta vie pour nous ? Ou pour la princesse et la reine ? Non, non et non ! Si tu voulais pas que je le saches, fallait pas me le dire ! Maintenant, je sais parfaitement tout ça ! NA ! »

Il poussa un petit soupir amusé avant de chercher à la prendre dans ses bras. Malgré les apparences, il appréciait énormément la jeune fille aux cheveux bleus. Celle-ci était dotée d’une force de caractère aussi forte que sa force physique et ça, difficile de pouvoir le nier.

« AIE AIE AIE ! Tu me fais mal, Herakié ! Tu me fais assez mal ! »

« Ouuuuuups … Hihihi ! C’est de ta faute, tu as voulu que je te câline donc je le refais aussi hein ? C’est normal, tu ne crois pas ? »

« Oui oui, on va dire que c’est normal ou presque … sauf quand tu me fais mal. Je te rappelle que je suis blessé, mademoiselle Herakié. »

« C’est pas faux encore une fois, hahaha ! Mais ne t’en fait pas, ce n’est pas bien grave ! Je te protègerais ! Je vais de ce pas prévenir mon père ! Comme ça, je tente de voir si je peux faire les deux en même temps ! Devenir soldate mais aussi continuer à l’école ! »

« S’il le faut, je tenterais de donner un mot dans l’armée pour toi, d’accord ? »

« D’accord ! Je te fais confiance, Earnos ! Mais tu viens chez moi ? Pour parler aussi avec mon père ? Il sera super content de te parler ! »

Pourquoi pas ? Il n’avait pas grand-chose à faire pour le moment et puis bon, avoir une petite vie normale pour quelques heures ne lui poserait pas vraiment de problèmes. Il se laissa emporter par la jeune fille aux cheveux bleus, se disant qu’après tout ça, il irait voir Douély pour lui raconter aussi tout ce qui s’était passé.


De son côté, Olistar venait de confier une lettre à un Ninjask, celui-ci disparaissant de son champ de vision avec une vitesse qui lui était bien unique en soi. Mais bon, le problème allait être la réponse à cette lettre. Elle risquait de ne pas être très plaisante.
Et cela se confirma deux semaines plus tard, lorsque le calme était revenu dans le royaume des insectes. Il avait bien reçu cette lettre de Novon. Celui-ci était toujours hors de lui mais surtout, les dernières nouvelles que venait de donner Olistar étaient pire que tout.

« Comment ça, tu comptes rester là-bas ? Hors de question ! Cela fait déjà quelques années et tu n’as toujours pas remis le pied chez nous ! Est-ce que tu nous abandonnes, c’est ça ? Mais ne t’en fait pas, je vais venir personnellement ! Il faut que l’on ait une discussion, toi et moi, que tu comprennes à quel point tu es dans l’erreur ! »

Et voilà, une lettre comme il n’appréciait pas. Une lettre pleine de promesses mais surtout d’amertume de la part de Novon. Il ne fallait pas en douter ne serait-ce qu’un instant malheureusement. Ah … Vraiment, pourquoi avait-il fallut que cela se passe ainsi ?

Il retrouva Earnos, celui-ci avait aussi une mauvaise mine ou presque. Ils se regardèrent pendant quelques secondes, sans rien dire. Ils se placèrent côte à côte, faisant une bonne centaine de mètres avant qu’Earnos ne soupire en disant :

« Sincèrement, je ne sais pas si devenir un chevalier va être une bonne chose ou non. »

« Peut-être que oui ? Peut-être que non ? Je ne peux pas être à ta place sur ce point ou presque. Mais à côté, tu dois te douter que ça ne sera pas aisé, non ? »

« Pas vraiment ça le problème. C’est plus en rapport avec ce qui va se passer, si tu veux tout savoir. Je viens d’avoir une amie qui va vouloir rejoindre l’armée et donc, je lui ait dit que je la supporterais dans cette démarche mais voilà … »

« C’est quoi comme amie ? Petite amie ? Tu n’es pas un peu jeune pour ça ? »

« Disons qu’elle, elle a déjà des idées bien en tête pour tout ça. Elle envisage réellement que je devienne son petit ami dans le futur mais bon, je sais pas si elle est sérieuse ou non quand on parle de ça. Mais ce n’est pas le sujet. C’est une Scarhino et je t’avoue que je l’ai déjà vu se battre. Ça m’étonnerait pas qu’elle soit capable de mettre à mal tout le monde dans le royaume des insectes. Elle est vraiment très forte. »

« Les Scarhino ont toujours été très forts dans ce domaine, oui… mais si elle veut te rejoindre, laisses-la donc, non ? Surtout que tu seras là pour veiller sur elle aussi, s’il y a vraiment un problème. Même si ça sera difficile pour elle si elle vient aussi des quartiers. »

« Normalement, elle est à l’école donc elle a un niveau de vie assez acceptable pour ça. »

« Ce n’est pas assez mais cela aide beaucoup. Enfin, qui sait ce que l’avenir nous réserve maintenant, Earnos, n’est-ce pas ? Peut-être que toi et moi avons quelque chose de radieux que nous attends ? Qui sait ? »

« J’aimerais … surtout être sûr que tout se passe bien. Si ces hommes ont tenté de s’en prendre à la reine Seiry et à la princesse Terria une fois, cela veut dire qu’ils recommenceront. »

« Oui mais quand cela arrivera, tu seras bien plus fort et tu seras apte à les repousser, non ? »

« C’est ce pour quoi je vais travailler dorénavant. »

Même s’il n’était pas sûr de ce que l’avenir lui réservait de ce côté, il allait s’entraîner au maximum pour arriver à tout cela … et devenir alors un chevalier capable de protéger la royauté du monde des insectes, qu’importe les personnes qui se dresseront face à lui.

Chapitre 29 : Devenir chevalier

Chapitre 29 : Devenir chevalier

« Comment vas mon fils ? Est-ce que je peux le voir ? »

« Il se repose. L’enfant-Rapion qui l’accompagne est avec lui. »

L’enfant-Rapion ? La mère d’Earnos se dirigea presque aussitôt vers l’infirmerie tandis que le père était invité à venir parler avec le roi et la reine de tout ce qui s’était passé. Le reste de la famille ? Gentiment emmené pour aller déjeuner et leur faire penser à autre chose.
Dans la chambre, Earnos était couché dans un lit, quelques bandages étant faits par une femme-Apitrini qui le regardait doucement, les recouvrant légèrement de miel. Finalement, Olistar était toujours assis à côté, ne se souciant pas de ses blessures.

« Il est si jeune et si brave … les Apitrini m’ont expliqué ce qui s’était passé. »

« C’est vrai … mais … votre visage me dit quelque chose. Est-ce que vous ne seriez pas l’Apitrini qui s’est déjà occupée de lui pendant le tournoi ? »

« C’est exact ! C’est surprenant que vous remarquiez la différence. Généralement, pour beaucoup, nous sommes tous et toutes les mêmes. Alors, à force, on s’y habitue. Vous savez, je ne suis qu’une simple Apitrini et rien d’autre. »

« Ne dites pas cela. Les Apitrini sont très importants pour le royaume. Il ne faut pas que vous vous dévalorisiez. Mais, je veux bien que vous vous occupiez de mes blessures ensuite. »

« Ca sera fait ! Mais pour le moment, je veux vérifier et être sûre qu’il soit en parfaite condition. Oh. De la visite ? Vous êtes … la mère d’Earnos ? »

La femme-Coxyclaque n’avait guère réellement attendu après avoir toqué pour rentrer dans la pièce, se rapprochant de son fils couché dans le lit. Elle hocha la tête à la question de la femme-Apitrini, la remerciant avant de demander des nouvelles.

« Il va bien, rien de grave, juste quelques blessures, rien de plus. Vous savez, votre enfant est un vrai héros ! Sans lui, la reine Seiry ne serait plus vivante ! »

« Je le sais … mais il est encore si jeune. Il n’a pas à accomplir … cela. »

« Vous devriez néanmoins être fière de tout ce qu’il a accomplit. C’est un garçon remarquable, vous savez ? Vraiment remarquable ! »

« Je le sais … encore une fois. Mais ça ne change pas mes paroles. Je … Oh, vous êtes Olistar, n’est-ce pas ? L’enfant ambassadeur des Rapions ? La reine Seiry m’a prévenu à ce sujet par rapport à tout ce que vous avez fait pour Earnos. Merci pour tout, que cela soit pour l’école, pour accompagner Earnos ou veiller sur lui. »

« Ohla, ne dites pas forcément cela, vous savez, je n’ai rien fait de si spécial non plus. Je vais vous laisser avec votre fils. Je pense que vous voulez passer plus de temps avec lui. Mademoiselle Apitrini, si vous voulez bien m’accompagner ? Les bandages peuvent se faire ailleurs qu’à côté d’Earnos, n’est-ce pas ? » signala l’enfant-Rapion.

« Ce n’est pas faux même … si euh … j’aurais préféré rester à côté au cas où. »

Mais elle le concevait qu’il valait mieux laisser une mère auprès de son fils. La femme-Apitrini accompagna Olistar, s’occupant alors de lui. Quelques heures plus tard, ils étaient tous dans la salle du trône, Earnos bien conscient malgré ses bandages, étant de même pour Olistar. La princesse Terria trépignait auprès de sa mère, comme prête à aller auprès des deux autres enfants pour prendre de leurs nouvelles.

« Earnos et … Olistar, je vou remercies pour votre acte de bravoure cette nuit. Sans vous, la vie de ma femme aurait quitté son corps. Néanmoins, grâce à vos actions, elle est là, à mes côtés et mes paroles ne sauront jamais vous récompenser comme il se doit pour ce que vous avez réussi à accomplir. »

« Ce n’était rien, roi Tanator. » bredouilla l’enfant aux cheveux blonds. Il avait à peine chuchoté à Olistar quand il s’était réveillé, lui demandant ce qui s’était passé. Il ne se rappelait guère de tout et l’enfant-Rapion avait préféré ne rien dire.

« Oh que si, c’est tout le contraire, Earnos. Tu as fait bien plus que bon nombre de soldats dans le royaume des insectes. Et bien que cela ne se voit pas, je suis tes études depuis déjà quelques semaines. Ma femme comme ma fille me tiennent au courant et il s’avère que tu es un élève des plus studieux. Je pourrais t’offrir toute l’éducation nécessaire à celle des nobles de ce royaume mais je ne pense pas que cela soit assez. Tu as fait tellement plus. Mais ma femme m’a alors proposé autre chose. Earnos, si tes parents sont d’accord, tu peux devenir alors l’un des chevaliers de ce royaume, le plus haut statut militaire chez nous. »

« Hein que quoi ? Euh euh euh … »

Il paraissait des plus choqués, regardant les membres royaux puis sa propre famille et enfin Olistar. D’ailleurs, Olistar n’avait pas la même proposition ? Pourquoi ? Pourtant, lui aussi s’était démené pour protéger la reine non ? Sans lui, il n’aurait jamais su et …

« Le roi et la reine m’ont prévenu à l’avance, Earnos. » vint dire son père, Walane.

« Mais mais mais … Et le travail en tant que foreur ? Et les sous pour la maison ? »

« Si c’est l’argent dont tu t’inquiètes, sache que les chevaliers ont aussi une paye comme tous les autres soldats. Tu n’auras donc pas à t’inquiéter à ce sujet. Je sais que tu mets ta famille au-dessus de tout le reste, Earnos. Et c’est pour cela que je te propose ce rôle de chevalier. Tu deviendras l’un des chevaliers chargés de la protection de ma fille, la princesse Terria. Peut-être que dans quelques années, tu seras aussi chargé de la sécurité du royaume et de celle de ma femme. Mais … si tu veux y réfléchir, je comprendrais. Veux-tu en parler avec tes parents auparvant ? La réponse ne presse pas forcément. »

« Je veux bien attendre un petit peu … et en parler avec mon père, oui. »

Il ne savait plus vraiment où donner de la tête avec tout cela. Complètement perdu et déboussolé, l’enfant aux cheveux blonds resta de marbre alors qu’il écoutait tout ce qui se passait autour de lui. Pfiou, ce n’était pas tout ça mais … Il ne savait pas quoi dire ! IL ne savait pas quoi faire non plus ! Pas du tout ! Il était perdu !

« Mon fils, qu’est-ce que tu veux devenir ? »

« Papa, j’ai pas envie de quitter la maison et que vous pensez que je vais vous abandonner. J’ai pas du tout envie que vous pensiez ça. »

« Nous ne le pensons pas et ça ne sera jamais le cas. Et puis, tu auras tes permisions pour revenir nous voir, tu sais ? Tu n’as pas à t’inquiéter à ce sujet. »

« Mais qui va s’occuper des petites sœurs ? Et du reste ? Je ne peux pas vous laisser seuls non plus. Je ne sais pas trop … mais en même temps … »

« Tu as envie de les protéger, non ? Et tu as une promesse à accomplir. Qu’est-ce que tu en dis ? Peut-être dans quelques années, tu n’auras aucune difficulté à cela. Peut-être est-ce trop tôt pour toi ? Nous ne te retenons pas, saches-le. »

« Je veux devenir chevalier. Je veux protéger la reine Seiry et la princesse Terria. Je veux être auprès d’elles et du royaume des insectes mais … je ne veux pas qu’Olistar ne soit pas récompensé. Il a grandement aidé à cela ! Sans lui, je n’aurais pas … »

« Ce n’est pas à nous de décider, Earnos. Il faudrait voir avec le roi et la reine. Peut-être qu’il a déjà été récompensé sans que tu ne le saches ? »

« Peut-être que oui … C’est ça, peut-être. » marmonna l’enfant avant de dire qu’il acceptait l’offre du roi … mais qu’il voulait savoir ce qu’Olistar allait avoir comme récompense.

Il se présenta devant les monarques, posant un genou au sol en gémissant. Malgré les blessures, il devait quand même faire bonne impression. Le visage baissé, l’enfant aux cheveux blonds, Aspicot de son état prit la parole :

« J’accepte votre proposition, Roi Tanator. J’accepte de servir et protéger la reine Seiry, ainsi que la princesse Terria et bien sûr vous. »

« Je suis ravi de cette réponse. Ainsi, tu œuvreras aux côtés d’Holikan, que tu dois déjà connaître depuis quelques temps. Où est-il donc d’ailleurs ? »

« Il avait besoin de se reposer, papa. Disons que sans lui, cette nuit, je … »

« Je suis là, roi Tanato. Pardonnez-moi mon retard, l’infirmière-Apitrini ne voulait pas que je partes sans être sûre que je sois capable de tenir debout. De quoi se mêlait-elle ? »

Tous se tournèrent vers l’enfant aux cheveux verts. Celui-ci était dans un état encore plus déplorable qu’Earnos, couvert de bandages sur la majorité de son corps. Il avait même un cache-oeil au niveau de l’oeil gauche.

« Qu’est-ce qui s’est passé, Olistar ? Pourquoi il est dans cet état ? »

« Je ne sais pas du tout, ça m’étonne. Mais après … est-ce que … » commença à dire l’enfant-Rapion alors que le garçon aux cheveux verts passait à côté d’eux, sans même jeter un regard à Olistar. Tiens, ils se disputaient plus tous les deux ?

« Holikan ! Le chevalier personnel de ma fille bien-aimée ! J’ai appris aussi au sujet de ce qui s’est passé cette nuit ! Sans toi, elle aurait été morte ! Tu as toutes mes félicitations et ma considération ! Je savais depuis tout ce temps que tu étais celui qui aurait parfaitement sa place aux côtés de ma fille Terria. »

« Vos paroles sont trop d’honneur pour moi, roi Tanator. »

« Cet honneur n’est pas assez pour le jeune garçon qui a réussi à protéger ma fille au péril de sa vie. Holikan, je te présentes Earnos, que tu dois connaître. Dès aujourd’hui, il deviendra un chevalier comme toi. Je te charge de lui apprendre les bases de la chevalerie. Aie ! » s’exclama le roi, recevant un coup de coude de la part de sa femme. « Oui … J’y venais. Olistar, même si tu n’es pas de notre royaume, il fût décidé que tu puisses devenir un soldat dans ce dernier. Bien entendu, tu restes l’ambassadeur des Rapions et des Drascores mais devant tes faits et gestes, il est bon que beaucoup apprennent de toi malgré ton jeune âge. »

« J’accepte votre offre, roi Tanator, reine Seiry. »

L’enfant-Rapion s’inclina à son tour, respectueux tandis qu’Holikan émettait un grognement. Aujourd’hui fût le jour où deux jeunes enfants venaient de rejoindre l’armée et la chevalerie du royaume des insectes. Deux enfants dont les actes n’étaient pas encore connus de tous et de toutes mais qui n’allaient pas tarder à être sur le devant de la scène.

Chapitre 28 : Un étrange Aspicot

Chapitre 28 : Un étrange Aspicot

« Qu’est-ce que … BORDEL ! IL EST MORT ! »

« Earnos ? Madame la reine, qu’est-ce qui vient de se passer ? »

« Je ne sais pas … Earnos ? Earnos ? » demanda la femme aux cheveux blonds alors que le rubis sur son front était maintenant bien apparant.

« Vais tous … vais tous … vais tous … TUER ! »

Le garçon aux cheveux blonds se jeta maintenant sur les deux insectes qui tentaient de s’en prendre à la reine, l’ayant déjà légèrement blessée aux bras. Ils arrivèrent au dernier moment à esquiver les attaques d’Earnos, celui-ci créant un trou dans le mur à cause de son dard.

« C’est quoi cette blague ?! On m’avait pas parlé d’un Aspicot comme ça ! »

« La reine cachait bien son jeu ! HEY ! Vous autres, arrêtez de vous amuser avec le Rapion ! Il faut absolument que l’on élimine la reine ! Focalisez-vous sur elle ! »

« Y TOUCHERAIT PAS ! COMPRIS ?! »

L’enfant avait hurlé en réponse aux ordres de celui qui semblait être le chef de bande. Qu’importe qu’il soit encore caché derrière sa cape, Earnos ne s’y intéressait pas. En fait, pouvait-il encore réellement réfléchir à tout cela ? Difficile à dire en vue de son état.

« Euh … on ne peut pas trop s’approcher de la reine. Le gamin est devant. »

« Et alors ? Vous avez peur de lui ou quoi ? Ca reste qu’un enfant ! Eliminez-le ! Utilisez tout ce que vous pouvez ! J’arrive pas à croire que vous soyez effrayés par un gamin !

L’enfant aux cheveux blonds regarda son bras droit devenu un dard tandis que celui de gauche était encore normal … pour quelques instants. Celui-ci se modifia complètement, prenant la forme d’un second dard. Il murmura, haletant et bavant :

« Venez. Vous attends, moi. Vous allez voir. Pas toucher à la reine.

« Reine Seiry, ne faudrait-il pas arrêter Earnos ? Je n’ai jamais vu une telle chose. On dirait qu’il possède déjà les pouvoirs d’un Dardargnan. »

« Impossible, je suis désolée mais c’est impossible. J’ai l’impression de voir les Apitrinis quand je suis en danger. On dirait exactement le même symptôme et … Les Apitrinis ! »

« Ils vont bientôt arriver ? Je croyais que ce n’était que des rumeurs à ce sujet. »
Pourtant, la vérité était bien là. L’enfant aux cheveux blonds menait une âpre bataille, Olistar s’étant dirigé vers les murs pour les détruire à coup de dard, pour que les renforts puissent arriver. Les quatre homme-insectes tentèrent principalement de se focaliser sur la reine, arrivant parfois à l’égratigner et à l’érafler mais sans la blesser fortement. L’enfant aux cheveux blonds était comme une défense impénétrable pour le moment.

« Ca sert à rien ! On y arrive pas ! ON Y ARRIVE PAS ! »

« Mais qu’est-ce qui m’a ramené une bande d’imbéciles pareil ?! Je vous jure ! Il faut tout faire soi-même ! Toi, sale gamin, on aura ta peau ! »

« Sauf que visiblement, c’est déjà trop tard pour vous. »

Olistar avait fait une remarque tout ce qu’il y avait de plus neutre alors que des bourdonnements résonnaient tout autour du magasin de fleurs. Rapidement, des hommes et des femmes vêtus de jaunes et noirs firent leurs apparitions par les trous causés par Olistar, se présentant dans la pièce. Leurs yeux complètement rouges, ils avaient une petite marque de même couleur sur le front, la reine Seiry murmurant :

« Les Apitrinis sont arrivés. A partir de là, tout est terminé. »

« Pas terminé ! C’est pas terminé ! Ils doivent payer pour ce qu’ils ont fait ! Doivent tous mourir pour leurs actes ! S’en prendre au royaume ! »

L’enfant aux cheveux blonds avait déjà frotté ses dards les uns contre les autres, prêt à se jeter dans la bataille pour continuer l’affrontement. Mais rapidement, la femme Apireine plaça ses bras autour du corps de l’enfant, le faisant se retourner avant de l’emmener dans ses bras. Les dards égratignèrent les hanches de la reine tandis qu’il continuait les mouvements, comme un automatisme, la reine chuchotant :

« C’est fini, Earnos. Calmes-toi. C’est bon, c’est terminé, Earnos. Tu en as assez fait. »

« ON DOIT ACCOMPLIR NOTRE MISSION ! »

« Interdiction de vous rapprocher de la Reine Apireine. »

Les Apitrinis parlèrent en choeur alors que déjà, ils empêchaient chaque homme de se mouvoir, bloquant leurs bras et leurs jambes, prêts à les éliminer. La reine Seiry se redressa, soulevant l’enfant aux cheveux blonds qui s’était subitement endormi dans ses bras.

« Vos actes prennent fin dès aujourd’hui. Malgré toute la bonté qui m’anime, il n’en sera jamais de même pour mon mari ou bon nombre de membres imminents de la noblesse et de l’armée. Je ne peux plus rien pour vous. »

« Et vous pensez vraiment que votre peuple n’est pas gangrené de l’intérieur, reine Seiry ? Vous croyez vraiment que vous pourrez continuer à vouloir œuvrer pour que chaque race d’insectes puisse vivre dans le royaume ? »

« Je sais parfaitement que certains n’acceptent pas qu’on les prive d’une partie de leurs privilèges, surtout pour des races extérieures mais cela est pour le bien de tous et non pas de quelques personnes. Apitrinis, emmenez-les. Moi-même, je vais vous accompagner. Olistar, tu es aussi la bienvenue. Si tu veux bien nous suivre. Il faut que l’on te soigne. Tu es blessé comme Earnos. Earnos… » murmura faiblement la reine Seiry, passant une main dans les cheveux blonds de l’enfant avant de le presser avec un peu plus de force contre elle. Olistar cligna des yeux en regardant ce tableau surréaliste.

« Je veux bien, reine Seiry. Mais vous êtes sûre de ne pas savoir ce qui se passe avec Earnos ? Je trouve cela vraiment très étrange et … »

« JE DOIS VOUS TUER REINE SEIRY ! » hurla l’un des hommes-insectes, ouvrant la bouche alors qu’un dard se présentait à l’intérieur, prêt à être projeté. Aussitôt, la bouche fût refermée par deux mains alors que deux autres serraient la tête, la faisant pivoter sur 180 degrés, tuant net l’homme. Les Apitrinis soulèvent le corps comme si de rien n’était tandis que les trois autres hommes-insectes étaient emmenés, la femme-Apireine se tournant vers l’enfant-Rapion avant d’hocher la tête négativement.

« Je ne sais rien à son sujet et c’est cela qui m’inquiète grandement, Olistar. Comme tu viens de le remarquer, les Apitrinis sont capables de ressentir le danger qui m’entoure et aussitôt de venir me défendre. Mais parfois, ils mettent du temps. J’ai eut cette impression que pour Earnos, ce n’était pas vraiment différent. »

« Mais … et pour la fleuriste ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi ? »

« Je pense que pour cela, il faudra que je t’explique le tout bien plus tard. Mais nous devrions rentrer dès à présent. Je suis inquiète pour ma fille à ce sujet. »

« Ne vous en faites pas, j’ai pris mes précautions sur ce point. Et s’il a accomplit ce que je lui ait demandé, elle devrait être alors en sécurité. Je ne laisserais pas la princesse Terria être en danger comme vous l’avez été maintenant, reine Seiry. » déclara Olistar, faible sourire aux lèvres devant l’incompréhension de la femme-Apireine, celle-ci se demandant ce qu’il avait préparé pour pouvoir parler de la sorte.

« Tant que ce n’est pas dangereux. Cela me fait penser. Allez prévenir la famille d’Earnos et demandez-leur de venir au château le plus vite possible. Ils séjourneront pour quelques jours si nécessaire là-bas, hop hop, dépêchez-vous. »

« Comme vous le désirez, reine Seiry. »

L’un des Apitrinis quitta le groupe tandis que d’autres arrivaient déjà pour accompagner la reine. Au final, ils étaient plus d’une cinquantaine en position autour d’elle et des trois hommes-insectes qui avaient essayé d’attenter à sa vie.

« Olistar, toi aussi, tu auras besoin de te reposer mais depuis quand savais-tu cela ? »

« Simplement par un jugement. Je surveillais Earnos et Terria mais ensuite vous … Vos paroles concernant Earnos restent gravées dans ma mémoire. Je n’arrive pas à savoir ce qui s’est passé entre vous et Earnos et … je me demande si … »

« Des fois, il vaut mieux ne pas trop en savoir, tu ne crois pas ? Regarde ce qui est arrivé aujourd’hui. Néanmoins, si cela peut te rassurer, saches que ce qui s’est passé entre Earnos et moi est l’une des plus belles choses qui se soient produites dans ma vie. »

« Avec de telles paroles, vous comprenez que j’ai beaucoup de mal à ne pas vouloir trop en savoir. Euh … Je ne sais plus ce que je dis. Enfin bref, qu’importe, tant mieux en un sens mais … s’il vous plaît, faites attention à lui. Il est très important, n’est-ce pas ? »

« A mes yeux ? Oui. Aux tiens ? Sûrement. Ceux de ma fille ? Enormément. De sa famille ? La question ne se pose pas. Oui, Earnos est unique, comme chaque personne du royaume. »

« Mais unique … aussi pour nous. Encore que pour moi, il reste un Aspicot comme les autres, vous savez, il en existe tant dans ce … quoi ? Pourquoi souriez-vous ? »

« Oh pour rien, pour rien, je n’ai aucune raison de sourire de la sorte, Olistar. »

Peut-être mais ça paraissait vraiment très bizarre. L’enfant aux cheveux blonds semblait maintenant comme apaisé de se sentir contre la reine, Olistar préférant ne pas répondre aux paroles de la femme-Apireine. Bien entendu qu’il n’avait pas réellement dit la vérité mais était-ce nécessaire de le lui faire remarquer ? Pas réellement.

« Olistar ? Est-ce que tu veux prendre Earnos dans tes bras ? »

« Pourquoi ferais-je cela ? Il semble bien dans vos bras, non ? »

« Car si des personnes me voient avec Earnos, elles vont se poser des questions. Et il se pourrait qu’il soit une de leurs cibles dans le futur, je ne voudrais pas cela. Et je ne pense pas que cela te déplaira d’avoir ton compagnon de route. C’est bien grâce à vous deux que je suis en vie. Pour te l’avouer, je m’étais préparée à mourir ce soir. »

Se préparer à mourir ? La reine Seiry ? Mais si cela était arrivé, dans quel état le royaume se serait-il trouvé ? Il ne voulait même pas penser à cela, il en était hors de question. Il récupéra l’enfant-Aspicot, le gardant contre lui en levant un peu les yeux au ciel. Il était assez léger, cela s’expliquant par le fait qu’il était plus jeune que le garçon-Rapion.

Chapitre 27 : Une reine à sauver

Chapitre 27 : Une reine à sauver

« MAINTENANT ! J’Y VAIS ! »

« Earnos ! Non ! Il ne faut pas que tu te fasses repéré ! Attends un peu ! EARNOS ! »

Trop tard, le « mal » était fait. Le garçon-Aspicot s’était tout simplement jeté sur l’un des cinq hommes. Tous furent surpris de le voir mais encore plus la fleuriste.

« Earnos ? Mais que fais-tu ici ? C’est de la folie ! Tu ne devrais pas ! Earnos ! »

« NON ! Il en est hors de question ! Je ne me laisserai pas faire ! Je combattrais jusqu’au bout ! Madame Florensia ! Allez-vous mettre à l’abri ! Je vous protège ! »

« Mais non, c’est beaucoup trop dangereux, Earnos. Olistar ? Tu es ici aussi ? Qu’est-ce que tu fais donc ? S’il te plaît, arrêtes-le et emporte-le avec toi. »

« Je pensais que vous iriez caché votre rôle plus longtemps … mais comme quoi, vous estimez que la situation est trop importante et grave. Je ne vois pas de raison de m’enfuir alors. EARNOS ! Laisses-moi en aussi ! Je viens combattre ! »

Il ne savait pas si c’était à cause d’Earnos qu’il se comportait comme un imbécile. Néanmoins, cela semblait fonctionner parfaitement. Son dard se logea dans le dos d’un des hommes. Ils devaient avoir une quarantaine d’années chacun mais surtout, avec leurs capes, impossible de savoir de quelle sorte d’insectes ils étaient. A partir de là, plus difficile pour lui de les combattre. C’était bien dommage, il faisait son maximum.

« Des gamins ? Mais qu’est-ce qu’ils font là ? »

« Ne touchez pas à madame FLORENSIA ! Je vous l’interdis ! Je vais vous tuer ! »

« Un Aspicot, c’est quoi exactement ? Qu’est-ce qu’il fait là ? Dégages, avorton ! »

Un coup de pied et voilà que l’enfant était projeté contre un mur, lui coupant à moitié le souffle. Il hoqueta de douleur, ne semblant pas s’y être attendu alors que deux autres hommes, dont celui qui avait eut le dos percé par le dard d’Olistar se retournaient vers lui.

« Là par contre, c’est plus divertissant. L’ambassadeur des Rapions, on peut faire d’une pierre, deux coups. Il suffit juste de bien le tabasser, de laisser quelques traces comme quoi, ce sont eux les responsables et le tour est alors joué. »

« Ça me plaît bien … il faut juste qu’il soit en vie ? Il n’a pas nécessairement besoin de tous ses membres pour cela, non ? On est bien d’accord, toi et moi ? »

« J’aime bien quand on arrive à se comprendre, c’est alors beaucoup plus amusant. »

« Alors, on y va. Viens donc par là, vilain petit Rapion. Il est l’heure de te donner une petite leçon dont tu te rappelleras toute ta vie. Viens par ici, mon mignon. »

« Si vous pensez vraiment que je vais me laisser faire par des hommes comme vous. »

Surtout des pleutres qui allaient à cinq contre une simple femme ! Oh, il ne savait pas réellement ce que valait la force d’une femme-Apireine et surtout, elle continuait de jouer le jeu en cachant son identité mais pour tous, sauf Earnos, il s’agissait de la reine Seiry.

« Arrêtez-ça ! Earnos ! Olistar ! S’il vous plaît ! Partez ! Je vais me débrouiller seule ! Laissez-leur la vie sauve ! Ils n’ont pas à être dans tout ça ! »

« Oh que si, ils ont décidé de se mêler de choses qui ne les regardaient pas. A partir de là, il est alors tout à fait normal de les punir. »

Les hommes exultaient tandis qu’Earnos s’était redressé, de petits dards sortant de ses paumes pour tenter de se planter dans l’homme qui avait réussi à le repousser. Celui-ci fit un mouvement de sa cape, esquivant les dards avant de donner un violent coup de poing au jeune garçon qui resta allongé au sol. De nombreux coups de pieds suivirent alors que l’homme exultait, comme amusé :

« Alos, comme ça, ça veut jouer au héros malgré son jeune âge ? Tu pensais quoi ? Qu’en tant qu’adultes, on se laisserait faire ? Dans ce monde, il faut être sans pitié envers les innocents ! Qu’ils soient de simples enfants ou non ! COMPRIS ?! »

Un autre coup de pied et voilà que l’enfant roule au sol, crachant du sang. Olistar poussa un cri, tournant son visage vers lui, esquivant au dernier moment ce qui ressemblait à une faux d’Insecateur. Pas de temps pour se déconcentrer ! Et zut !

« Earnos ! EARNOS ! Relèves-toi ! Tu ne peux pas tomber maintenant ! »

« Tu ferais mieux de te concentrer sur toi car ton propre sort n’est pas des plus enviables ! Lui aura au moins une mort rapide contrairement à toi ! »

« Pour cela, il faudra déjà réussir à m’atteindre, vous ne m’avez pas encore touché, je tiens à vous le signaler ! Il vous faudra en faire bien plus ! »

« J’AI DIT ASSEZ ! » hurla la femme aux cheveux blonds, toutes les têtes se tournant vers elle. Ses yeux rubis fixèrent les cinq hommes avant qu’elle ne reprenne : « Je vous accompagne, vous pourrez faire ce que vous voulez de moi mais laissez-les vivants … sinon, je pense que vous ne vous en sortirez pas vivants. »

« Oh ? Des menaces ? Dans ces moments précis ? Vous pensez vraiment que c’est le bon instant pour proférer de telles choses ? Vous n’avez pas l’air de comprendre la situation dans laquelle vous êtes, n’est-ce pas ? Que nous mourrions ne nous pose aucun problème. Que vous soyez morte par contre, provoquera un cataclysme dans tout le royaume des insectes. »

« P… pourquoi ? » bafouilla l’enfant aux cheveux blonds de telle façon que cela était à peine audible. Pourquoi est-ce qu’ils s’en prenaient à elle ?


C’était juste madame Florensia. La plus gentille des fleuristes du royaume des insectes. Il n’avait jamais su de quelle race d’insectes elle était et il s’en fichait complètement. Mais là, des hommes voulaient la tuer ? Comme ça ? Sans même expliquer pourquoi exactement ? Il en était hors de question. Vraiment hors de question. Il allait la sauver !

« Je ne … faillirais pas ! JAMAIS ! HORS DE QUESTION ! »

« Bordel mais ce gamin est increvable ou quoi ? Je pensais que vous iriez le tuer plus rapidement ! Achevez-le au lieu de vous amuser avec ! »

« Me donne pas d’ordres, j’ai rien à recevoir de ta … quoi ?! »

Earnos s’était redressé, un dard quittant sa paume, venant taillader la joue d’un des hommes, l’ensanglantant légèrement. Les yeux rouges du garçon-Aspicot étaient encore plein de vie, signe qu’il ne comptait pas abandonner la bataille de si tôt.

« Ah … ah … ah … vous ne pourrez pas … m’enterrer comme ça ! JAMAIS ! »

« Cette fois-ci, tu l’auras voulu, sale gamin ! Je vais te briser entre mes mandibules ! »

La cape tomba au sol, laissant voir deux imposantes mandibules avec quelques pointes. Un homme-Scarhino. Déjà de base, il était imposant mais ses mandibules l’étaient toutes autant. Elles claquèrent l’une contre l’autre avant d’accrocher le garçon entre elles.

« Et cette fois-ci, je vais me faire un malin plaisir à te briser les os … et avant que ça soit ton cou qui ne fasse un petit mouvement de côté. »

« EARNOS ! NE TE LAISSES PAS FAIRE ! EARNOS ! Tu ne peux pas tomber maintenant ! Je ne voulais pas en arriver là mais … Earnos … »

« Olistar, ne lui dit rien, s’il te plaît ! Il n’est pas trop tard ! Je vais régler cela à … »

« En vous laissant mourir pour lui ? Il n’acceptera JAMAIS que vous mourriez pour lui ! Je ne sais pas ce qui s’est passé pour vous mais non ! EARNOS ! TU NE VEUX PAS PROTEGER MADAME FLORENSIA ?! ET LA REINE SEIRY ?! »

« Pour… Pourquoi tu parles de la reine, Olistar ? Maintenant ? »

« Car Florensia EST la reine Seiry ! Regarde son visage ! Tu ne le vois pas ? Regarde son front ! Tu verras son rubis apparaître ! »

« Quoi ? Ce gamin Aspicot a foncé pour sauver une femme qu’il ne savait même pas être la reine Seiry ? HAHAHA ! Attendez, j’ai une bonne idée. »

L’homme Scarhino était plus qu’enjoué par la scène et souleva Earnos, le rapprochant de la fleuriste qui était légèrement blessée. Celle-ci observa l’enfant avec effroi, remarquant déjà les nombreuses blessures sur son corps.

« Earnos … Earnos … Je, vraiment … Earnos, je ne … »

« Madame Florensia, est-ce que c’est vrai ? Vous … vous êtes la reine Seiry ? »

« Je suis désolée, je devais le cacher. Toutes les Apireines sont ainsi. Il y a toujours … je suis vraiment désolé, Earnos. Je ne veux pas … attends un peu … »

« Madame Florensia est la reine Seiry. » se répéta l’enfant à voix haute.
Les lèvres de l’Apireine étaient maintenant de couleur dorée alors qu’elle plaçait un doigt dessus. Le doigt vint se coller sur l’éraflure ensanglantée, la faisant disparaître comme si de rien n’était. Mais les yeux d’Earnos restaient fixés sur elle.

« Madame … Seiry. Reine Seiry … Reine Florensia. »

« Tu es perturbé, c’est normal. Tu n’es qu’un enfant, Earnos. Laissez-le en vie. Il ne mérite pas d’être mêlé à tout cela. Ce n’est qu’un garçon-Aspicot ! »

« Il paraîtrait que cet enfant est très important à vos yeux, reine Seiry. Mais ne vous en faites pas, vous irez le rejoindre bien assez tôt. Et … Où est-ce qu’il est ? »

L’enfant-Aspicot avait réussi à se libérer de la prince entre les mandibules de l’homme-Scarhino. Celui-ci tourna la tête à droite et à gauche, cherchant où se trouvait l’enfant qui avait totalement disparu de leur champ de vision.

« Earnos ? » murmura Olistar, tout aussi surpris que les autres de la disparition complète de l’enfant. Un regard à gauche, un regard à droite mais rien du tout. Soudainement, un dard de la taille d’un bras se logea dans le corps de l’homme-Scarhino, Earnos se trouvant devant lui, les yeux complètement rouges. Son bras était devenu dans sa globalité le dard qui avait mis fin à la vie de l’un des cinq hommes.

Chapitre 26 : Des rebelles dans la cité

Chapitre 26 : Des rebelles dans la cité

« Earnos ? Est-ce que je peux te parler, s’il te plaît ? »

« Bien entendu, qu’est-ce qu’il y a encore ? J’ai l’impression que tu veux toujours me parler. Tu as quelque chose à te reprocher ou autre ? Tu as l’air d’avoir une meilleure forme que les autres fois, quelque chose de bien dans ta vie ? »

« Disons plutôt dans celle des autres si je peux me permettre l’expression. Je me disais, est-ce que tu serais là cette nuit ? Debout, je veux dire. »

Il remarquait l’air surpris de l’enfant aux cheveux blonds. Il était vrai que demander une telle chose était vraiment très saugrenu, surtout de la part d’Olistar. Avec suspicion, il murmura d’une voix lente en le fixant :

« Et pour quelle raison est-ce que tu veux savoir ça ? Généralement, la nuit, je préfère dormir plutôt que de rester debout si tu vois ce que je veux dire. »

« Je vois parfaitement ce que tu veux dire mais ce n’est pas de ça dont je veux parler exactement, loin de là. Mais bref, on peut se retrouver aux alentours de la nuit ? Euh … d’environ minuit plutôt. »

« Minuit ? Mais tu es fou ou quoi ? Ou alors, il vaut mieux que ça ait une très bonne raison. Qu’est-ce qui te prend de me demander une telle chose ? Je peux savoir ? Regardes-moi plutôt et dis moi la vérité, ça sera bien mieux. Alors, qu’est-ce qu’il y a ? »

« Juste … si tu veux venir ou non. Je m’en vais. »

Et voilà, il n’avait pas réussi à lui expliquer la raison première pour laquelle il voulait qu’il vienne avec lui. Néanmoins, délaissant complètement Earnos, il attendit à minuit pour voir s’il allait arriver. Minuit dix, il n’était toujours pas là.

« Bien entendu, pourquoi est-ce qu’il serait venu ? Je dois être bien plus suspicieux que je ne le pensais. Il faut dire que l’on ne me fera jamais confiance. »

Mais il ne s’en voulait pas. Il méritait une telle chose. Qi pouvait-il considérer comme un ami ici ? Personne, malheureusement. Il n’y avait personne et il ne pouvait pas se le reprocher. Quelle idiotie. Vraiment, un simple idiot. Mais bon … Depuis son arrivée au royaume, il y a de cela des années, il avait changé. Et les lettres de Novon étaient bien plus vindicatives qu’auparavant. Il haïssait toujours autant le royaume.

« Hey, Olistar, je suis là ! Désolé du retard mais … je pouvais pas partir comme ça aussi facilement. J’ai dût me montrer super discret. »

« Earnos ! » s’écria l’enfant avant d’abaisser rapidement sa voix.

Ne pas montrer sa joie inutilement. C’était bête mais … il était content de voir qu’Earnos était venu sans savoir pourtant ce qui allait se passer. Il invita l’enfant à grimper sur un toit avec lui, lui montrant comment faire mais Earnos croisa les bras, signalant qu’il n’était qu’un simple garçon-Aspicot et rien d’autre. Olistar lui murmura :

« Essaie donc d’utiliser tes dards, tu verras que c’est beaucoup plus aisé ensuite. »

« Mes dards ? Bon, d’accord mais racontes-moi plutôt ce qui se passe. »

« Tout simplement … que depuis quelques semaines déjà, je surveille les alentours du château et de chez toi pour une simple et bonne raison : il y a des personnes qui se promènent à des heures tardives avec des intentions des plus mauvaises. »

« Co … Comment ça ? Des personnes ? Pour faire quoi ? Tu sais que … j’ai que huit ans moi ! Enfin, je crois, enfin, je sais plus, moi. »

« Des personnes comme celles qui ont chercher à blesser la reine Seiry voire pire. »

La reine Seiry ? AH ! Aussitôt, les dards sortirent des paumes des mains d’Earnos avant qu’il ne grimpe sur le toit pour atterrir à côté d’Olustar. Celui-ci évita de sourire, disant doucement en regardant droit devant lui :

« Bref, je me charges de surveiller les alentours mais je ne sais pas … j’ai une mauvaise impression depuis quelques jours. Je n’arrive jamais à trouver et à suivre ces personnes. J’ai l’impression que ce soir, quelque chose dramatique va se produire. »

« Dramatique ? Tu n’exagères pas un peu ? Mais tu as donc besoin de moi ? Et qui te dit que je vais croire ce que tu vas dire hein ? »

« Car c’est ce que j’espère venant de toi, rien de plus. »

« Tsss, vraiment, me faire confiance pour ça, je vous jure. Bref, on peut y aller mais je te préviens, je ne suis pas aussi doué que toi pour tout ça. »

Qu’importe, rien que le fait qu’il l’accompagne était déjà très important à ses yeux. Il le remercia d’un hochement de tête positif, faisant un petit sourire avant de se remettre en route. Sauter de toit en toit, ce n’était pas trop difficile, n’est-ce pas ?
Earnos, contrairement à ses dires, n’avait aucun mal à l’accompagner. Pendant plus d’une heure, ils parcouraient la ville dans ses moindres recoins. D’ailleurs, c’était toujours surprenant de donner le terme de royaume alors qu’il s’agissait juste d’une immense ville avec ses nombreux quartiers et autres.

« Rien de rien, tu es sûr de ton coup, Olistar ? C’est étonnant non ? »

« Non, non, ça n’a rien d’étonnant. Ils ne cherchent pas forcément à se montrer ou autres. Ne t’en fait pas, je sais qu’ils vont un moment se louper et … »

« ALERTE ! ALERTE ! Des rebelles s’en prennent aux soldats du royaume ! »

Rebelles ? Soldats du royaume ? Les deux garçons se regardèrent pendant quelques secondes mais ce fut Olistar qui prit les devants, s’écriant avec vivacité :

« C’est sûrement trop tard ! Vite ! Earnos ! Il faut que tu m’accompagnes ! »

L’accompagner ? C’est vraiment étrange, surtout quand peu à peu, ils finissent par se rendre à un endroit qu’il ne connaît que trop bien. La boutique de fleurs de madame Florensia. Aussitôt, le garçon aux cheveux blonds s’arrêta avant de dire :

« Qu’est-ce … Pourquoi tu m’emmènes ici ? Ne me dit pas que tu me suivais ! »

« Non, ce n’est pas toi que je suivais, Earnos. Ni la princesse Terria, surtout que vous avez fait la paix ,toi et elle, n’est-ce pas ? »

« Limite tout le royaume est au courant depuis le temps mais bon, je ne suis pas là pour me poser des questions à ce sujet. Pourquoi ? Pourquoi ici ? »

« Car madame Florensia est en danger. Ces personnes voudront sûrement la tuer. »

« La tuer ? HEIN ? Mais pourquoi ? C’est juste une vendeuse de fleurs ! Rien de plus ! » s’écria l’enfant avant qu’Olistar ne lui mette la main sur la bouche.

« Est-ce que tu veux la sauver, oui ou non ? Tu n’as pas le temps d’y réfléchir, Earnos. »

« Je veux la sauver ! C’est madame Florensia, la plus gentille des femmes qui existent dans ce monde. Même madame Douély n’est pas comme ça. »

Oh ? Madame Douély ? Cette Munja ? Il était vrai qu’il n’avait plus vraiment chercher à en savoir plus à son sujet, ah … vraiment … Bon, ce n’était pas le plus important, loin de là. Ils restèrent tous les deux bien cachés, Olistar reprenant :

« Ne dit rien du tout, d’accord ? Ne parle pas, ne fait rien. »

« Pourquoi cela ? Qu’est-ce que ça veut dire exactement ? Je peux savoir ? »

« Tu vas vite comprendre. Mais prépares-toi aussi à agir en conséquence. » reprit rapidement l’enfant aux cheveux violets, son dard déjà sorti. Tout n’était qu’une question de patience, patience qui fût récompensée par l’arrivée de cinq êtres encapuchonnés qui défoncèrent les vitres de la boutique de fleurs avant de pénétrer à l’intérieur.
Rapidement, les lumières furent allumées à l’intérieur, que cela soit au rez-de-chaussée ou alors à l’étage supérieur. Et voilà, un geste de la main d’Olistar et ils étaient tous les deux partis pour rentrer dans le bâtiment.

« Alors, Earnos, s’il te plaît, il va falloir que l’on fasse très attention. Ils sont bien plus nombreux que nous et donc bien plus dangereux. Je te rappelle : ils vont tenter de nous tuer. En fait, ils n’hésiteront pas s’ils nous voient. Il faut que l’on soit discret. »

« D’accord, d’accord, j’ai compris, Olistar. Tu sais, je ne suis pas fou non plus ! C’est comme une partie de cache-cache que l’on doit absolument gagner. »

Ils allaient dire ça comme ça, il valait mieux pour ne pas trop embêter Earnos avec toute cette histoire. Ah, vraiment, des fois, la simplicité de l’enfant-Aspicot arrivait à le surprendre mais dans une telle situation, elle n’était pas mauvaise, loin de là.

Pas à pas, ils pénétraient dans la boutique de fleurs. Des cris se faisaient entendre autour d’eux, que des voix masculines qui parlaient entre elles. Mais toutes cherchaient une seule et même personne : La fleuriste. Earnos paraissait désabusé et inquiet, regardant longuement Olistar comme pour tenter de trouver une solution.

« Discrétion, ne parle pas. C’est tout ce que je peux te dire, Earnos. »

Il avait bien compris le message la première fois. Il n’avait pas besoin de le répéter une seconde fois. Ah … Ah … Pfiou, ils se rapprochaient, non ? Surtout que les voix aussi. Zut ! Se cacher derrière les fleurs entreposées !

« Aucune trace ? Mais où est-ce qu’elle est passée, bon sang ?! »

« Je ne sais pas, moi, il ne faut pas me le dire hein ? Comme si j’étais devin ou un truc du genre ! Pas de ma faute si elle a complètement disparu de notre champ de vision ! »

« Les autres sont déjà à l’étage et il est impossible de s’échapper. On a bloqué toutes les issues, comme ça, c’est facilement réglé. Ce n’est qu’une question de minutes. »

« Et il ne faut pas hésiter à l’éliminer. Si on se loupe, ils nous feront la peau. »

« HEY ! LES GARS ! On a finit par la bloquer dans un coin ! » hurla une troisième voix, Earnos sortant juste la tête de sa cachette pour voir deux êtres encapuchonnés partir vers la droite. Il était temps de les suivre ! Et vite !

Accompagné par Olistar, ils se rapprochaient à pas de loup de l’endroit où les hommes avaient réussi à piéger madame Florensia. Celle-ci était adossée à un mur, n’ayant néanmoins guère peur, tenant deux faux dans ses mains.

« Ne vous approchez pas de moi ! »

« On fait quoi d’abord ? On en profite ? C’est quand même une occasion unique non ? »

En profiter ? De quoi est-ce qu’ils parlaient ? Earnos regarda Olistar, attendant le moment où ils allaient intervenir tous les deux. Car ils allaient intervenir, n’est-ce pas, hein hein ? Pourquoi est-ce qu’Olistar ne réagissait pas ?

Chapitre 25 : Faire la paix

Chapitre 25 : Faire la paix

« Qu’est-ce qui se passe ici ? Elle est un peu folle ! »

Il ne pouvait pas l’arrête mais la fille allait sûrement reconnaître la mère bien assez tôt. Qu’est-ce qui lui prenait d’agir de la sorte ? Elle ne comprenait pas tous les risques et … AH ! Earnos l’avait remarquée, bien entendu mais …

« Ca va être sanglant, il ne va pas se laisser faire et … »

C’était tout le contraire ? Grâce à la présence de la fleuriste, Earnos avait sa colère qui s’atténuait de minute en minute, au point de disparaître presque complètement. Il voyait cela en écarquillant les yeux. Réellement ? Il suffisait de cela et c’était bon ?

« Je sais ce que je vais faire, ça sera bien mieux. »

Même s’il n’était pas une fouine, il ne pouvait pas rester là sans rien faire. Avec la vélocité qui était propre à lui, il se déplaça dans la rue, finissant par arriver de l’autre côté avant de finalement s’adosser à une ruelle dont l’une des murs de la boutique était lié. Deux coups de dard et voilà, il avait le droit à un petit trou qui lui permettait d’écouter brièvement tout ce qui se faisait entendre à l’intérieur de la boutique.

« Je te jure vraiment, tu as intérêt à partir le plus vite possible. »

« Je ne partirais pas, tu n’as pas entendu ce qu’a dit madame Florensia ? »

« Que tu dois m’aider mais ça, je m’en fiche et tu le sais bien hein ? »

« Je le sais parfaitement mais qu’importe ce que tu diras, moi je resterais ! Car je veux que l’on fasse tout pour que l’on soit en paix, toi et moi ! »

« Mais moi, je ne veux pas car tu ne travailles pas pour cela ! Je m’en fiche, je m’en fiche, je m’en fiche et je … pourquoi tu me regardes comme ça ? »

« Car je te trouve terriblement triste, Earnos. C’est quoi ce qui cloche entre toi et moi ? Est-ce que je peux le savoir ou non ? S’il te plaît ! »

Rien du tout. Il ne les voie pas mais d’après les bruits de pas, Earnos s’était éloigné de Terria et ne voulait plus s’intéresser à son cas. Ah … Earnos était un peu désespérant. Il avait envie de les voir. Peut-être qu’il pouvait ? Pas avec ce trou ridicule mais bon …

Il revint près de l’entrée de la ruelle. D’ailleurs, il n’y avait souvent personne dans les environs ou c’était lui ? Bref, un rapide coup d’oeil et voilà qu’il voyait les deux enfants qui embellissaient les plantes sous le regard de Florensia. C’était donc le nom du personnage que la reine Seiry avait décidé de jouer ?

« On ne pourrait pas voir la correspondance, c’est … si surprenant. »

Mais bon, il devait vite se remettre à se cacher mais quand même … pourquoi ? Pourquoi est-ce qu’il appréciait de voir les deux enfants qui se chamaillaient doucement entre eux ?

« Bon ben puisque c’est comme ça, je te dérangerai pas plus longtemps ! NA ! »

« Ben bon débarras ! Et fais-toi mal, c’est tout ce que je désire ! »

« C’est horrible ce que tu dis, Earnos ! Je ne te veux pas de mal, moi ! Snif ! » s’écria la fille Apireine en sanglotant un peu par rapport à tout ça.

« Princesse Terria, voudriez vous bien vous occuper des fleurs qui sont en hauteur ? Voilà un escabeau pour cela, faites y très attention, d’accord ? »

« Comme vous voulez, madame Florensia ! Je le fais ! » dit la jeune fille, retrouvant presque aussitôt son sourire avant de prendre l’escabeau pour grimper dessus.

« Oh ? Qu’est-ce que … » se murmura rapidement Olistar en voyant le regard plus qu’inquiet du garçon-Aspicot en direction de Terria. Celle-ci n’eut aucun mal à s’occuper des fleurs, malgré le regard d’Earnos mais celui-ci était déjà prêt à réagir.

« Voilà madame Florensia, j’ai fini, je desc…. HIIIIIIIIIIII ! »

Empiété dans sa propre robe jaune, la jeune fille poussa un cri, s’apprêtant à tomber de l’escabeau juste au moment où Earnos avait plongé sous elle, la réceptionnant avant de percuter une armoire. Un pot de fleur lui tomba sur le crâne, se brisant en morceaux tandis qu’il était à moitié sonnée. Presque aussitôt, Florensia était déjà à leur hauteur, Terria secouant légèrement Earnos tout en pleurant à grosses larmes.

« EARNOS ! EARNOS ! Snif, mouiiiiiiiiin ! Earnos ! Réponds-moi ! S’il te plaît ! »

« Je … Je vais bien … princesse … et vous ? Pas de blessures ? Vous allez bien ? »

Elle parut choquée, il arrivait à le voir sur son visage. Comme si quelque chose venait de s’ouvrir dans sa tête. Puis subitement, sans crier gare, elle se jeta dans ses bras, venant l’étreindre longuement, le gardant contre elle.

« Te mets plus … en danger pour moi, Earnos. S’il te plaît. »

« Je ne me mettrais jamais en danger pour vous, princesse Terria. Je suis juste arrivé au bon moment, ce n’était pas voulu de ma part et … »

« Si, tu t’es mis exactement en danger comme y a très longtemps. J’ai faillit me faire très mal … mais tu m’as réceptionné alors qu’on était vraiment que des enfants, toi et moi. Je l’oublierais plus jamais, Earnos. Plus jamais, je te le promets. »

« Et zut, au final, tu as réussi à t’en rappeler, ça veut dire, n’est-ce pas ? »

« Oui mais … attends un peu. C’est pas aussi fort que celui de ma mère mais bon … »

Elle redressa son visage, rouge aux joues alors que de loin, il pouvait voir les lèvres de la princesse Terria qui prenaient une couleur dorée. Avec lenteur, elle les déposa sur le crâne d’Earnos, là où le pot s’était brisé. Le garçon poussa un cri de surprise.

« Mais qu’est-ce que tu fais ? Je peux savoir ? »

« Du miel d’Apireine ? Tu sais déjà en produire, princesse Terria ? »

« Du miel ? Produire ? De quoi vous parlez ? C’est juste un bisou magique. » répondit la jeune enfant aux cheveux blonds, surprise par les dires de la fleuriste. Earnos passa une main sur son front, remarquant l’absence de sang avant de voir le liquide doré entre ses doigts.

« Oh, tu ne sais pas encore ce que tu viens de produire, n’est-ce pas ? Il s’agit d’un miel très rare, que seules les Apireines peuvent produire. Enfin, oui et non, les Apitrinis aussi en sont capables mais pas de la même qualité. »

« Mais euh … AH ! C’est vrai, Earnos ! Je t’ai mis du miel sur le front ! Dé … Désolée. »

« Pas grave, princesse Terria, vous n’avez pas à vous en faire, il n’y a pas mort de garçon-Aspicot avec ça. Mais c’est étrange, je n’ai plus du tout mal. » murmura l’enfant avant de se remettre debout, faisant quelques mouvements. Aucune douleur ou autre ! C’était étrange mais ce n’était pas une mauvaise chose à ses yeux ! Hahaha !

« Si vous allez mieux, attendez que je ramasse un peu la terre qui est tombée et nous pourrons reprendre. Bien que je pense que vous avez besoin de parler tous les deux non ? » déclara la fleuriste dans un petit sourire amusé en leur direction. Le garçon-Aspicot haussa les épaules sans comprendre tandis que la princesse Terria baissait la tête en rougissant.

« Je crois que tout est bon, enfin, je crois … euh … Earnos, on fait alors la paix, ça veut dire ? On se boude plus du tout ? »

« Non, on ne se boude plus, si c’est ça qui t’inquiète. On n’a pas le temps pour ça, on doit aider madame Florensia et oui, on fait la paix. »

« Vrai de vrai ? Tu me pardonnes tout ? Tout tout tout ? »

Une nouvelle fois, elle se jeta dans ses bras mais maintenant, il avait put la réceptionner. Hey hey hey ! C’était pas très royal ce genre de réactions non ? Il leva les yeux en l’air, comme amusé par tout cela, poussant un petit soupir attendri. Bien entendu, bien entendu.

« Attention, princesse, vous me serrez un peu trop fort. »

« On ne serre jamais trop fort quelqu’un. Et je suis super contente ! Et puis, après tout ce temps où tu voulais même pas me parler, je veux rester comme ça pendant des heures s’il le faut ! Et tu as pas le droit de me contredire, je suis la princesse du royaume ! »

« J’ai l’impression que vous avez besoin d’une pause, tous les deux. »

Florensia eut un petit soupir attendri tandis qu’Earnos regardait le plafond, passant une main dans les cheveux blonds de la princesse Terria. Vraiment, des fois, c’était à se poser des questions à ce sujet mais bon … tant mieux en un sens.

« Princesse Terria, il faudra quand même me lâcher, je tiens à vous prévenir. »

« Si je veux et seulement si je veux, sinon, rien à faire, na ! Mais bon, d’accord. »

Elle s’extirpa de ses bras tandis qu’il la remerciait. Hors du magasin de fleurs, Olistar n’avait pas laissé passer cela. C’était une bonne nouvelle, une très bonne nouvelle, impossible de le nier. Savoir que les deux enfants se pardonnaient, mais surtout qu’Earnos avait ENFIN décidé de passer l’éponge sur tout cela, c’était tant mieux.

Et surtout, il avait compris au final qu’Earnos avait toujours tout fait pour veiller sur elle, malgré ses dires et ses actes. Malgré les apparences, il n’avait pas hésité un seul instant à venir la protéger et la mettre en sécurité. Il n’avait plus rien à faire tant que les enfants étaient là. Pour le cas de la reine Seiry, il verrait plus tard. De toute façon, ses journées allaient passer à étudier la fleuriste.
« Ah … C’était une très bonne journée en fin de compte. » se dit-il en poussant un léger soupir amusé. Une très bonne journée qu’il ne pouvait ignorer. Il s’éloigna, les mains dans les poches, un petit sourire aux lèvres qu’il n’arrivait pas à efffacer
Une bonne journée, c’était une très bonne journée, le genre qu’il ne pouvait ignorer. Mais maintenant, si ce qu’il pensait de la fleuriste se confirmait, il allait devoir … faire attention. Il n’avait pourtant pas vu si elle avait des blessures. Encore que pour cela, elle avait put se soigner entre temps, non ? Donc pour le moment, il allait patienter.

Chapitre 24 : L’un de ses grands secrets

Chapitre 24 : L’un de ses grands secrets

« Maintenant … Tu vas comprendre la définition du mot douleur. »

Avec vélocité, il s’était rapproché du Yanma, n’hésitant pas un seul instant alors à chercher à planter son dard dans l’épaule du garçon-Yanma. Celui-ci para le coup avec sa griffe, faisant de même ensuite avec son pied.

« Rien que ça ? C’est tout ce que tu as à me montrer ? »

« Je vais te le faire payer … JE VAIS TE LE … »

« ASSEZ ! JE NE SUIS PAS D’HUMEUR POUR CES PLAISANTERIES ! »

Il avait peut-être prévu le coup de dard mais point celui du poing de la part du Rapion. Le poing s’enfonça dans le visage d’Holikan, le renvoyant au sol avant que le dard ne se loge dans son dos sans trop le traverser. Le garçon-Rapion posa un pied sur lui, ses bras croisés avant de dire d’une voix qui se voulait neutre :

« Maintenant, tu vas réfléchir exactement à ce qui s’est passé. Comment est-ce qu’un simple garçon-Rapion comme moi serait capable de mettre la reine Seiry en danger ? Avec quelle force ? Qui essayerait d’écouter les paroles d’un ambassadeur aussi jeune que moi ? Je n’ai même pas dix ans ou presque ! A cause de tes bêtises, tu t’en prends aux mauvaises personnes et pire, tu mets celle de la princesse Terria en danger. »

« Princesse … Terria ? Elle … Elle est aussi en danger ? Qu’est-ce que ça … veut dire ? »

« Dors et ne viens plus me déranger. Et ne t’avise plus de vouloir me tuer sans avoir une raison légitime pour cela, je serais VRAIMENT moins sympathique. J’en ait assez de ces enfantillages de ta part, est-ce bien compris ? »

« Je te le ferais payer … je te le ferais payer. »

« Dors, maintenant, tu n’auras plus le choix. » dit Olistar en enfonçant plus profondément son dard en Holikan, celui-ci étant parcouru de soubresauts avant de ne plus bouger. Bien entendu, il ne l’avais pas tué, il n’était pas ainsi.

Il quitta cet endroit, poussant un soupir. Il avait maintenant le besoin urgent de prévenir Earnos. Pourquoi cela ? Car l’enfant était anormalement lié à la reine Seiry. Il n’en savait toujours pas la raison exacte mais il ne pouvait pas se permettre d’ignorer ce point. Avec vivacité, alors qu’ils étaient en pleine après-midi, l’enfant aux cheveux violets quitta le château. De plus, Earnos n’était pas à l’école aujourd’hui.

« Surement en train de faire son travail de foreur. »

C’était logique. Il travaillait pour nourrir sa famille bien que lui-même trouvait cela étrange. Comment est-ce qu’un simple foreur pouvait être ami avec le roi ? Mais bon, il y avait tellement de choses à prendre en compte qu’il était alors impossible de chercher à les ignorer. En se dirigeant vers l’endroit où normalement l’équipe qui embauchait Earnos se trouvait, il eut la malheureuse surprise de ne pas le voir Il ne travaillait pas ?

« Où est-ce qu’il est passé ? Je ne comprends pas. »

Peut-être qu’il était chez lui ? Pourquoi pas ? L’enfant-Rapion commence à se déplacer encore une fois, finissant par arriver devant d’étranges boutiques. Hum, bien entendu mais … hein ? Cette fleuriste ? Qu’est-ce qu ça veut dire ?


Aussitôt ,il se met à se cacher pour mieux étudier cette fleuriste. Elle n’habitait pas si loin que ça de chez Earnos mais c’était la première fois qu’il la voyait. Elle avait vraiment quelque chose d’étrange, quelque chose qu’il n’arrivait pas totalement à définir. Sans explication, sans raison malheureusement mais … il y avait une chose bizarre.

« Je n’arrive pas à saisir tout ça … mais pourquoi ? »

Cette fleuriste ! Elle cachait quelque chose ! Il continua de l’observer pendant plusieurs heures, jusqu’à ce qu’il soit assez tard pour qu’elle ferme boutique. Néanmoins, elle ne quitta pas le bâtiment par devant mais par une porte à l’arrière. Zut ! Il allait la perdre de vue à cette allure ! Il ne pouvait pas se le permettre !

Il sauta de toit en toit mais malheureusement, rien de tout ça. Elle n’était plus dans son champ de vision. Elle n’était plus du tout dans le coin. Comment est-ce qu’elle avait fait pour réussir une telle chose ? Même lui aurait eut beaucoup de mal.

Il préféra retourner au château. Cette fleuriste, elle habitait près d’Earnos, ce qui voulait dire qu’indirectement, elle était liée à lui mais par quoi ? Pour les prochains jours, il renouvela l’expérience, ignorant presque les questions d’Earnos sur le fait qu’il ne soit pas concentré en classe. N’avait-il pas remarqué qu’il avait beaucoup mieux à faire ?

Les mouvements de la fleuriste, ses actions, il avait l’impression de les avoir déjà vus quelque part mais où ? Ce fut lorsqu’elle poussa un soupir en passant une main sur son front qu’il comprit. Pendant un bref instant, le front s’était mis à briller, non pas par la sueur.

« Reine Seiry ? Mais qu’est-ce qu’elle fait là ? »

Maintenant, il en était sûr et convaincu. C’était la reine Seiry ! Mais pourquoi est-ce qu’elle se cachait ici ? Pourquoi est-ce qu’elle travaillait seule ? Il n’y avait aucun Apitrini mais surtout, une fleuriste ? Qu’est-ce que … Ce n’était pas normal.

Retournant dans le château, il se cacha dans sa chambre avec plusieurs livres en main. Histoire du royaume, histoire du royaume. Malheureusement, la majorité des livres n’en parlait qu’à peine ou brièvement. Comment pouvait-il connaître l’histoire du royaume et surtout les raisons qui poussaient une Apireine à faire un travail de simple citoyen.

« Il ne me reste plus qu’une seule solution alors … mais impossible, je ne peux pas aller demander cela à la reine Seiry. Si tel était le cas, cela risquerait de devenir quelque chose de très dangereux. Enfin, surement, peut-être … »

Il était perturbé. Depuis cette annonce, il était perturbé. Depuis qu’elle lui avait dit cela, il n’avait plus toute sa tête. Et surtout, comme Holikan était devenu sage pour quelques jours, il n’allait pas vraiment s’en plaindre, hein ?

« Olistar ? Olistar ? Est-ce que je peux te parler, dis, dis ? »

La voix de la princesse ? Il se redressa dans son lit, ouvrant la porte avant qu’une petite ombre aux cheveux blonds s’enfonce dans la chambre en refermant la porte presque aussitôt. Qu’est-ce que la princesse venait faire ici ?

« Pfiou, j’ai réussi enfin à te trouver un peu ! Tant mieux alors, hihihi ! Je n’étais pas sûre mais bon, c’est tant mieux, vraiment tant mieux, oui ! »

« Qu’est-ce que je peux faire pour vous, princesse Terria ? Je me demande si ce n’est pas la première fois que vous venez me voir personnellement dans ma chambre. Vous savez que vous n’êtes pas autorisée à cela, n’est-ce pas ? »

« Pas grave, hihihi ! Pas grave du tout, même ! Je voulais juste te dire quelque chose mais je ne sais plus exactement quoi. AH SI ! Euh … Ca concerne Earnos ! »

« Oh ? Vous avez finalement fait la paix, vous et lui ? C’est une bonne chose, non ? »

« Naaaaaaaaan ! J’ai trouvé bien mieux pour savoir quoi faire ! Je vais me cacher et le suivre discrètement quand il partira des cours ! »

« Je ne sais pas si c’est une bonne idée. Vous avez, Earnos est très intelligent, il saura parfaitement si vous le suivez ou non, vous voyez de quoi je veux parler ? »

« Je vois, je vois mais comme ça, je le bloque dans un coin où je suis sûre qu’il ne pourra pas s’échapper et zou, il pourra toujours me parler ! Hahaha ! »

« C’est assez … dangereux mais ça vous correspond bien. Faites attention à vous. »

« Et interdiction de me suivre pour tenter de me protéger, d’accord ? »

Il leva les yeux en l’air. Oui, bien entendu. Si cela permet de faire plaisir à la princesse Terria, il allait éviter ça aussi, bien sûr. Vraiment, cet enfant était parfois très problématique. Néanmoins, ce n’était pas à lui de s’en plaindre . Et comme la reine elle-même avait ses propres secrets, il n’avait pas son mot à dire.

« Quand même, je me demande toujours pourquoi maman a fait ça. »

« Encore avec cette idée, princesse Terria ? Cela fait déjà plusieurs semaines non ? Vous devriez plutôt passer à autre chose, je dirais. »

« Je ne peux pas ! Olistar, imagine comme si ta maman aimait un autre enfant que toi. Tu le prendrais comment hein ? Tu resterais là sans rien faire, sans rien du tout ? »

« Etant orphelin, la question ne se pose pas, princesse Terria. Je suis libre de toute interaction de la sorte avec des personnes adultes, voilà tout. »

« Hein ? Que … Euh … Je suis désolée, je savais pas du tout, Olistar. J’ai … l’impression de faire que des bêtises. Enfin de les dire. Je suis bête. »

Encore une fois, un petit mouvement de la main pour dire qu’elle n’avait pas à s’en faire et qu’il ne lui en voulait guère à ce sujet. Mais voilà, maintenant qu’elle avait évoqué ce sujet, la princesse ne savait plus du tout où se mettre.

« Euh … Je crois que je vais y aller, Olistar ! Bonne soirée ! »

« Bonne soirée à vous aussi et ne vous inquiétez pas, j’ai déjà oublié. »

Ah ! Elle se retourna pour voir s’il était sérieux ou non. Le visage de l’enfant aux cheveux violets resta impassible tandis qu’elle avait le sourire aux lèvres. Visiblement oui ! Alors, elle n’avait pas à s’en faire le moins du monde ! Elle en était maintenant totalement convaincue ! Hahaha ! Tant mieux, oui ! C’était tant mieux !

Le lendemain après-midi, il était à nouveau en position. Il en était convaincu. Cette fleuriste était la reine Seiry. S’il se présentait comme ça, juste pour faire croire qu’il allait acheter des fleurs, peut-être que cela passerait ? Non, même si elle n’allait pas le dire directement,il était convaincu qu’elle verrait qu’il tente de confirmer ses paroles. Mais voilà, il fallait qu’il se jette à l’eau. Il s’apprêtait à pénétrer dans la boutique tout en sortant de sa cachette mais il s’arrêta aussitôt, voyant Earnos qui pénétrait à l’intérieur. Hein ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Il faisait même la bise à cette femme. Il semblait la connaître depuis longtemps. Mais l’autre surprise ne tarda pas à se présenter sous la forme de Terria qui pénétra à son tour dans la boutique. Elle avait vraiment mis son plan en action ?!

Chapitre 30 : Irréversible

Chapitre 30 : Irréversible

« S’il vous plaît ! Docteur ! Dites-moi comment … »

« Vous êtes arrivés à temps mais le mal est fait. Il semblerait que son cerveau n’ait pas été irrigué en sang pendant plusieurs minutes à cause d’un arrêt cardiaque. Mais ces traces au niveau du cou, qu’est-ce que … »

« Elle a essayé de se pendre mais nous sommes arrivés à temps pour la détacher et … ma pokémon a utilisé ses pouvoirs électriques pour faire rebattre son cœur. »

« Elle a fait une excellente chose bien que très risquée. Un choc trop fort aurait achevé cette jeune femme. Néanmoins, nous ne pouvons qu’espérer qu’elle se réveille … nous verrons alors quel sera son état psychologique exactement. »

« Et physique ? Mais elle va vivre hein ? Elle va vivre, n’est-ce pas ? »

« Elle vivra mais les séquelles sont telles qu’elle ne sera plus jamais la même. »

« Co… comment ça ? Qu’est-ce que vous voulez dire par là ? »

Il lui demande de le suivre. Comme beaucoup, c’est la première fois pour le jeune homme qu’une telle chose arrive. Il se devait alors, en qualité de médecin, de lui expliquer ce qui allait exactement se passer maintenant pour elle.
Deux heures plus tard, le jeune homme était assis sur une chaise collée à un mur, les mains sur le visage. Le médecin avait été parfait, malgré qu’Hémaltone lui avait répété souvent la même question. Le médecin était resté d’un calme olympien.

« Hémaltone ? Est-ce que tu veux que je viennes dans tes bras ? »

« Ca ne changera … rien … mais je veux bien, oui. Je veux bien. »

Il ouvre légèrement ses bras pour qu’elle puisse s’insinuer à l’intérieur. Il doit juste patienter. Flutina va se réveiller, tout simplement. Il le sait. Elle est une battante ! Elle est faite pour tenir le coup ! Elle arrivera à se relever et à se battre !

« Elle a réussi à tout supporter … pendant des années. »

« Même si elle ne sera plus comme avant, Hémaltone, tu … l’aimeras, non ? »

« Je l’aimerais encore, et encore et encore … et encore et encore … et encore … et encore … »

« Hémaltone ? Hémaltone ? Hémaltone ? Hémaltone ? Tu m’entends ? »

Mais aucune réponse de la part de ce dernier et pour cause : il s’était endormi en pressant Meloetta contre lui. Après ces dernières semaines, il avait finit par tout relâcher, d’un coup. Il s’était juste endormi profondément pour tout oublier. Tout oublier, oui. Il devait tout mettre de côté et attendre que Flutina se réveille. A partir de ce moment précis, il n’y allait plus avoir de vie en ville, ni même à la campagne. Il aurait une autre idée pour tout ça.

« Votre femme s’est réveillée mais … »

« Le médecin m’a déjà prévenu à ce sujet. Ne vous en faites pas, ne vous inquiétez pas. »

Pourtant, c’est lui qui l’est alors qu’il finit par se lever. La chaise émet un bruit répugnant, signe qu’il est resté bien trop longtemps assis dessus. Il prend une profonde respiration, se dirigeant vers la porte de la chambre.

« Flutina ? C’est moi. C’est Hémaltone. »

Il dit doucement cela tout en pénétrant dans la pièce. Elle est tranquille, il n’y a que le bruit des machines qui résonnent autour de lui. Flutina est couchée dans le lit. Cette vilaine marque de strangulation au cou est là mais disparaitra surement avec les semaines et les mois à venir. Mais il est là … et elle aussi. Elle est couchée, simplement parée d’une chemise de patient. Elle est là, avec ses tubes et autres. Ses yeux rubis se tournent faiblement vers lui en même temps que son visage. Elle va bien. Il en a les larmes aux yeux.

« Flutina ? C’est Hémaltone. Tu … vas bien. Te réveiller en une journée, c’est … »

« Qui … vous êtes ? » murmure faiblement la jeune femme.

Il déglutit, ayant de nouvelles larmes mais nullement de joie. Il se rapproche d’elle, venant prendre sa main dans la sienne mais il n’y a aucun contact, presque aucune chaleur. Elle n’arrive pas à serrer sa main. Qu’est-ce que … ça veut dire ?

« C’est moi, Hémaltone. »

Il se répète une troisième fois mais elle continue de le regarder d’un air vitreux, dénué de vie et de tout sentiments. Qu’est-ce que ça veut dire ? Qu’est-ce que ça veut dire ? Des pas se font entendre derrière lui, le médecin lui disant :

« Vous êtes rentré … plus tôt que prévu. Je voulais vous prévenir mais c’est visiblement trop tard. Nous avons de la chance qu’elle se soit réveillée rapidement mais … il n’y a que pour cela que l’on peut considérer avoir de la chance. Je suis désolé pour vous mais ses symptômes sont trop nombreux : Amnésie, perte en grande partie d’élocution, contrôle des mouvements très amoindri, la liste est vraiment … »

« Je … je veux … je veux … juste … qu’elle soit encore en vie. »

« Elle ne pourra plus jamais avoir une vie normale. Elle sera capable de marcher mais tout ce qui est soin, nourriture et autres, tout cela lui sera impossible. »

« Ca ne fait rien, je serais là, je serais toujours là pour elle. Je le serais. »

« Pour combien de temps ? Nombreux sont ceux qui disent cela mais … » dit le médecin avant de s’arrêter. Il comprenait où voulait en venir le jeune homme. Qu’il les laisse seuls, n’est-ce pas ? Le jeune homme vint poser sa tête sur le lit. Assez … il voulait leur faire payer … à tous … ces hommes, ces femmes, ces journalistes, ces paparazzis, Solomon. Tous, il voulait tous les tuer ! Tous ! Ses pensées s’arrêtèrent en sentant la main de Flutina dans ses cheveux.

Chapitre 29 : A bout, au bout

Chapitre 29 : A bout, au bout

« Flutina ? Tu es sûre de ne pas vouloir venir ? »

« Sûre et certaine, Hémaltone. Ne t’en fait pas, je ferais comme d’habitude. Je resterais à la maison bien sagement et je n’ouvrirais pas la porte, promis. »

« D’accord, d’accord, je te fais confiance à ce sujet. »

« Alors, tu peux t’en aller. Sois rassuré avec Meloetta. N’hésites pas à prendre tous tes pokémon. Une bonne balade vous fera le plus grand bien, j’en suis sûre et certaine ! »

« Oui mais toi ? Enfin, tu peux venir aussi. Une balade te ferait aussi le plus grand bien non ? Tu n’as pas à être inquiet, tout se passera bien. »

Pourquoi est-ce qu’il n’apprécie pas cela ? Quelque chose est bizarre dans toute cette histoire mais il n’arrive pas à mettre la main dessus. Enfin bon, il se fait des idées. Il vient embrasser Flutina, lui murmurant de patienter en regardant la télévision.

« Je vais plutôt aller dans la chambre et écrire un peu. Que dirais-tu d’écrire une chanson ? »

« Que tu le fasses ? Si cela t’occupe l’esprit et surtout, si cela te permet de penser à autre chose, tant mieux alors. Et surtout, on pourra imaginer une musique pour l’accompagner ? »

« J’en serais ravie, Hémaltone. Tu peux t’en aller le cœur serein. » lui dit-elle, venant l’embrasser longuement, très longuement, comme pour dévorer ses lèvres.

« D’accord, d’accord. Merci, ma belle demoiselle. »

Voilà, il est sûr qu’elle va bien, n’est-ce pas ? Il s’éloigne, le cœur en paix, sourire aux lèvres. Tant mieux, tant mieux. Il peut alors se reposer un peu, voilà tout. Il place une main sur son cœur, réfléchissant alors à tout ce qui vient de se passer. En bas de l’immeuble, il regarde l’étage où normalement Flutina se trouve.

« Oh ? Regardes, elle vient nous saluer. »

Il fait un geste de la main, la jeune femme lui répondant par le même. Il était heureux avec elle, il ne pouvait pas le nier. Alors pourquoi ce pincement au cœur quand elle quittait le balcon pour retourner dans l’appartement.

« Hémaltone ? Ça ne va pas ? Tu es bien livide, j’ai l’impression. »

« Je ne peux pas l’expliquer. J’ai l’impression que c’est la dernière fois que je la vois, Meloetta. Je ne sais pas pourquoi … Meloetta. Ca me fait si mal. »

« Est-ce que tu veux qu’on ailles faire les courses maintenant ? Ou on remonte ? »

Ce qu’il voulait ? Ce qu’il voulait ? Il y réfléchissait sérieusement. Ce qu’il voulait … oui … ce qu’il désirait réellement. La dernière fois qu’il avait laissé la femme de sa vie seule, alors qu’il se sentait mal, ça c’était très mal fini. Il ne voulait pas que ça se reproduise maintenant !

« Nous remontons maintenant, Meloetta. »

Elle est bien d’accord avec lui. Ils rentrent dans l’immeuble, remarquant que l’ascenseur est déjà parti en hauteur et ne semble pas vouloir redescendre. Bien entendu ! Il se sent mal ! Et ce n’est pas à cause du fait qu’il court dans les escaliers pour monter à toute vitesse. Quelque chose clochait dans le regard de la jeune femme ! Il ne savait pas quoi mais il ne pouvait pas l’ignorer ! Il en était hors de question tout simplement !

« Je ne peux pas, je ne peux pas la laisser seule. Pas un instant ! »

Il arrive à son appartement, cherchant les clés avant de les faire tomber au sol. Pourquoi il se sent aussi nerveux ? Pourquoi ? Il les récupère, Meloetta les lui prenant avant de faire tourner la clé dans la serrure. Personne dans le salon.

« Flutina ? C’est moi ! Flutina ! Je suis là ! »

Aucune réponse ! Ne pas avoir peur, ne pas avoir peur. Elle est sûrement partie se coucher hein ? En quelques minutes, elle a sûrement dût s’endormir, il doit penser ça. Ce n’est rien de grave. Il va juste se diriger vers sa chambre, l’ouvrir et voir la jeune femme avec son sourire. C’est comme ça et pas autrement, il ne verra rien d’autre, oui.

« FLUTINA ! NON ! »

Il avait poussé un hurlement alors qu’il voyait le corps de la jeune femme, pendant lamentablement au-dessus du sol. Aussitôt, il avait couru vers elle pour la détacher mais dans sa détresse, il n’y arrivait pas. Ce fut encore Meloetta qui vint l’aider, utilisant ses pouvoirs psychiques bien que tout cela était embrouillé dans sa tête.

« Calmes-toi, Hémaltone. Calmes-toi ! Ca ne sert à rien de t’emporter ! »

« Que je me calmes, Meloetta ?! Elle est morte ! MORTE ! »

Comme elle était décrochée, il l’avait déposée sur son lit et il s’était aussitôt mis sur le lit. Non, non … NON ! ELLE NE VIVAIT PLUS ! Son cœur ne battait plus ! Il se tourna vers Meloetta, effaré, celle-ci criant :

« Hémaltone, il faut que l’on l’emmène à l’hôpital et vite ! Mais avant … »

La femme aux cheveux blancs fut parcouru de spasmes alors que Meloetta avait posé une main sur son cœur, provoquant une décharge électrique. Le jeune homme balbutie quelques mots, remarquant que la femme recommençait à respirer.

« On ne sait pas combien de temps … cela fait que son cœur s’est arrêté. Il faut que l’on s’y rende. Je vais nous téléporter mais tu peux la prendre? »

Il hoquette, ne sachant guère quoi dire. Elle ? Des séquelles ? Pourquoi ? Pourquoi est-ce qu’elle a fait ceci ? Pourquoi … est-ce que … hein ? Enfin, il … Flutina … FLUTINA ! Il éclate en pleurs alors qu’il se laisse téléporté par Meloetta. Vite ! L’hôpital ! S’il faut sauver Flutina et donner tout son argent pour ça, il le fera ! Mais il faut la sauver !