Archives de catégorie : Tome 2 : Ne plus penser à soi

Chapitre 30 : Une soirée en tête à tête

ShiroiRyu
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Chapitre 30 : Une soirée en tête à tête

« Oh … Tiens donc ! Mais je connais cet endroit … Enfin, ça n’a pas changé en plusieurs années. C’est l’endroit où tu habites non ? Enfin … La partie du royaume où tu habites. »

« C’est exact, princesse Terria. Néanmoins, je ne crois pas que vous emmenez chez mes parents soit la meilleure chose à faire. Je pense même que ça finirait très très mal s’ils savaient ce que je viens de faire. » répondit le jeune garçon aux cheveux blonds.

« T’en fais pas … Si on se fait repéré, je serai là pour te protéger verbalement. Ils n’oseront pas s’en prendre à la princesse des insectes ! »

Elle remarqua le petit tic qui anima les lèvres d’Earnos lorsqu’elle avait prononcé le mot « protéger ». Oups … Elle venait encore de commettre une bêtise. Mais quelle idiote ! Pardon, pardon, pardon ! Elle allait devoir s’excuser encore une fois. Mais avec lui, c’était difficile de comprendre comment réagir correctement. Elle ne savait pas s’il allait mal le prendre ou non … si elle tentait de s’excuser. Pfff … Elle voulut néanmoins essayer mais ce fut lui le plus rapide à prendre la parole :

« Je sais où nous allons nous rendre … si vous le voulez bien. »

« Oh ? Surprends-moi ! C’est tout ce que je te demandais hein ? » répondit-elle aussitôt en lui souriant. Voilà … Si elle était gentille, alors, elle était sûre qu’il le serait aussi.

« Nous allons nous rendre chez Douély. Là-bas … Il n’y aura personne. »

Chez Douély ? C’était cette Munja ? Elle ne savait pas pourquoi mais … ça l’énervait un peu. Enfin bon, c’était à lui de la guider comme elle le lui avait annoncé. Sans aucune réticence, elle décida de le suivre, le jeune garçon aux yeux rubis comme les siens vint l’emmener jusqu’au quartier des Munjas. A cette heure tardive, même eux dormaient visiblement.

« C’est calme … Vraiment très calme. Tu crois qu’on a le droit d’être là ? Enfin … De s’inviter chez Douély alors qu’il n’y a personne ? »

« J’ai besoin d’aller la voir … Enfin … Je crois en avoir besoin. »

Il croyait en avoir le besoin ? C’était quoi ce genre de phrases ? Elle était maintenant plus que perplexe alors qu’ils arrivaient devant la maison de Douély. Avec lenteur, il toqua deux fois, espérant une réponse qui ne vint pas. Il poussa un petit soupir, pénétrant dans la demeure de la Munja. Bizarrement, rien n’était recouvert par la poussière mais elle évita d’en faire la remarque. Elle attendit qu’Earnos soit dans la cuisine pour jeter un regard autour d’elle. Bizarre … Cet endroit était encore plus bizarre que dans ses souvenirs.

« Euh … Princesse Terria ? Auriez-vous faim ? Il y a de quoi se nourrir si vous le voulez. Enfin … Je ne sais que très peu cuisiner … Enfin, pas assez bien. » dit Earnos dans la cuisine. Elle eut un petit rire amusé avant de lui répondre :

« Earnos ! Tu sais quelle heure il est ? Tu crois vraiment que j’ai faim à cette heure ? Et toi ? Si tu as faim, tu peux manger, ça ne me dérange pas du tout hein ? Tu n’as pas à te forcer de ne pas manger parce que je suis là, Earnos ! »

« Je n’ai pas faim du tout à la base. Bon … Par contre, le sentiment de liberté que vous vouliez avoir, je ne suis pas sûr que ça soit celui-là que vous désiriez … »

« J’ai enfin pu quitter ma chambre … C’est pourquoi je trouve que c’est déjà beaucoup trop ce que tu as fait … Et c’est pour ça que je te remercie ! »

« Il n’y a pas de quoi, princesse Terria. » murmura Earnos avant de sortir de la cuisine. Elle était assise sur le canapé de Douély, bien trop grand pour une seule personne. Lui ? Il restait debout, croisant les bras alors qu’il se tenait près d’un mur.


Un silence s’installa pendant plusieurs minutes, personne ne prenant la parole. Elle le regardait et le fixait sans tourner le visage tandis qu’il avait les yeux fermés et le visage tourné vers le sol. A quoi est-ce qu’il pensait ? Et surtout, il n’avait pas mal à force de rester debout sans rien faire ? Généralement, quand c’était elle, elle souffrait un peu car les minutes s’écoulaient sans bouger et c’était tout simplement horrible.

« Euh … Earnos, si tu veux, tu peux venir t’asseoir hein ? »

« Je ne crois pas que ça soit une bonne chose. Vous êtes déjà assise sur le canapé. »

« Earnos. C’est un ordre. » dit-elle soudainement, un peu étonnée de sa propre réaction alors qu’Earnos ouvrait ses yeux rubis. Elle venait de lui donner un ordre ? C’était … la première fois depuis longtemps ? Et encore, c’était à se demander si c’était … pas la première fois depuis longtemps. D’habitude, elle lui demandait quelque chose … mais un ordre ?

« Suis-je réellement obligé d’y obéir, princesse Terria ? »

« Puisque c’est un ordre, tu n’as même pas à poser la question, Earnos. »

Elle tremblait un peu à l’idée d’avoir ordonné une chose aussi futile. Mais il était quand même très énervant à parler de la sorte ! C’est pourquoi elle avait décidé de réagir de la sorte. Le garçon aux cheveux blonds vint s’asseoir à l’autre côté du canapé.

« Pardonnez-moi, princesse Terria. Vous pensiez sûrement à aller ailleurs … ou du moins, à bouger beaucoup plus. Douély n’était pas le genre de femmes à avoir beaucoup d’activités. »

« Pourquoi tu n’arrêtes pas de parler d’elle ? Elle n’est plus là ! C’est dommage car elle avait des pouvoirs vraiment très intéressants mais on ne peut rien y faire. »

« Douély me manque beaucoup quand même. Je me demande si elle va bien. Mais elle a sûrement pris peur de votre père, le roi. Elle n’aimait pas utiliser ses pouvoirs, elle l’avait dit … C’est pourquoi elle a sûrement préféré s’enfuir. »

« Dis … Earnos ? Tu parles souvent d’autres filles quand il y en a une à côté de toi ? » demanda-t-elle alors qu’il hochait la tête négativement.

« C’est simplement que je n’ai aucun sujet de conversation avec vous, princesse Terria. Je ne vois pas de quoi je pourrais parler sans vous offenser ou paraître idiot. Je ne suis qu’un Coconfort, vous une Apireine, n’est-ce pas ? »

« Et alors ? On peut parler de n’importe quoi aussi ! Je ne suis qu’une fille normale lorsque je quitte le château ! Tu n’as pas à te poser ce genre de question. »

« Si seulement c’était aussi simple … Mais … Par ma faute, vous êtes en danger. Je n’aurai pas dû accepter cela. Je suis responsable de votre sécurité. »

Pourquoi ça tournait toujours autour de sa sécurité et de sa protection ? Earnos n’avait que ce mot en tête dès qu’il s’agissait d’elle ! Elle cria soudainement :

« Tu es juste un imbécile, Earnos ! Je sais me débrouiller ! »

Elle s’était levée du canapé mais revint s’asseoir aussitôt. Elle posa une main sur son front, commençant à bailler. Qu’ils le désiraient ou non, ils étaient en fait tout aussi fatigués l’un que l’autre. Il se leva à son tour, restant debout sans pour autant répondre à l’insulte de la princesse. Il tendit sa main vers elle.

« Je vais vous emmener dans la chambre de Douély. Là-bas, vous pourrez dormir, princesse Terria. Ca sera la meilleure chose à faire. »

« On ferait mieux de rentrer au château … puisque c’est juste ma sécurité qui t’intéresse. » dit-elle avec un peu d’ironie entrecoupé par quelques bâillements. Pourtant, il vint la soulever avec facilité, la prenant dans ses bras alors qu’elle se laissait faire. Il pénétra dans la chambre de Douély, déposant la jeune fille aux cheveux blonds.

« Tu pourrais quand même répondre quand on te parle, Earnos. » reprit la princesse Terria après quelques minutes dans le lit. Elle voyait Earnos qui était adossé contre le mur, juste à côté du lit, les yeux clos. « Comment tu fais pour dormir debout ? T’es vraiment bizarre. »

Mais de toute façon, elle n’attendait pas de réponses de la part du Coconfort. Elle ouvrit le lit correctement. Elle tira ensuite un peu sur le vêtement d’Earnos, celui-ci tombant sur le côté avant d’atterrir sur le lit. Elle commença à le placer correctement dans le lit avant de remonter la couverture sur lui. Elle se plaça de l’autre côté du lit.

« Ca fait le chevalier protecteur mais en fait, c’est même pas capable de tenir aussi longtemps que moi avant de tomber de sommeil. » murmura-t-elle.

Pourtant, elle ne faisait pas du tout la fière elle aussi. Elle était fatiguée … Quelle idée d’avoir voulu s’enfuir en pleine nuit. Ils avaient été aussi fatigués l’un que l’autre. Mais bon … Ce n’était pas une mauvaise idée. Sans manipuler Earnos, elle savait que le Coconfort était toujours prêt à tout faire pour qu’elle soit heureuse. C’était bien ça qu’elle devait lui reconnaître. Il se préoccupait trop d’elle.

« Beaucoup plus qu’Holikan qui est toujours en train de se crêper le chignon avec Olistar. D’ailleurs … Oh … Non … Demain, ça peut attendre. »

Elle allait réfléchir à tout ça demain. Elle était trop exténuée pour penser correctement. Elle se tourna vers Earnos. Pourquoi est-ce qu’il n’avait pas ce visage si serein avec elle ? Elle était quand même … triste à cause de lui. Il était toujours si stoïque et neutre à son égard. Il faisait souffrir la princesse de son royaume ! Elle vint se déplacer près de lui avant de dormir.

Chapitre 29 : Enfermée

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Chapitre 29 : Enfermée

« Encore un mort ! Mais ça ne s’arrêtera jamais ? »

« Et dire qu’il était proche du roi … Ce n’est pas possible … Le royaume est devenu impossible à vivre depuis ces attentats … Ca ne peut plus durer. Quand est-ce que le roi décidera de purger complètement le royaume ? »

Comme à son habitude, il écoutait discrètement les conversations des autres alors que cela faisait maintenant deux semaines qu’il était retourné travailler comme les autres. Ce n’était guère joyeux, loin de là même mais bon … Il ne pouvait pas s’empêcher d’écouter les paroles des autres. Un peu comme Olistar et Férast. Par contre, Hérakié n’était pas revenue contrairement à ses dires. Son père avait sûrement refusé qu’elle rejoigne l’armée après ce qui s’était passé. Il n’avait pas envie de perdre la seule famille qui lui restait.

« Bon … C’était plus comestible que d’habitude ! Je dois m’en aller. J’ai une affaire plus qu’importante. » murmura Olistar, se levant de table alors qu’il quittait la cantine. Rapidement, Earnos remarqua qu’Holikan sortit à son tour, des cris fusant au-dehors.

« MAIS QU’EST-CE QUE … DISPARAISSEZ ! »

« Des assassins ? Ils en ont du courage de se présenter ici ! »

Et en moins d’une minute, tout le monde était déjà dehors, prêt à commenter ce qui venait de passer. Il fallait dire qu’un tel évènement était rare … très rare … Olistar était blessé à l’épaule gauche, une longue plaie dessinée dessus. Holikan avait du sang au visage tandis qu’au sol, on pouvait remarquer des traces de sang. Les traces de sang allaient même sur les toits ! Qu’est-ce qui s’était passé exactement ?

« Tsss … Ils ont osé s’en prendre au représentant des Rapions et des Drascores. » murmura Holikan avant de soulever Olistar. La première chose que l’adolescent remarqua fut le poids anormalement léger du Rapion.

« Je peux savoir ce que tu fais ici ? Je pense que je mérite bien des explications non ? »

« Hum ? C’est pourtant bien simple. Je t’espionnais habituellement. Tu devrais t’en douter. Tu es un Rapion … Tu es l’un des ennemis héréditaires du royaume. Je ne peux pas baisser ma garder un seul instant avec toi. Mais pour l’instant, je vais t’emmener à l’infirmerie. Avec ton bras, tu n’iras pas bien loin. » répondit Holikan calmement.

« Tu sais qu’avoir un bras invalide ne m’empêche pas de marcher correctement ? De même, il faut vraiment que tu arrêtes avec cette obsession de m’observer hein ? »

« Débrouille-toi tout seul donc. » annonça sèchement Holikan avant de le relâcher.
Le Rapion poussa un cri de douleur, atterrissant sur les fesses alors que le Yanma s’éloignait sans plus s’intéresser au sort d’Olistar. Celui-ci eut un petit sourire, teinté de tristesse alors qu’Earnos arrivait à sa hauteur. Il lui demande si ça allait, n’ayant aucun problème pour venir l’accompagner à l’infirmerie. Il fallait faire soigner tout ça. Ces assassins … Ils n’hésitaient plus maintenant ! Ils n’avaient aucune réticence !

« Dis … Tu as entendu au sujet de la princesse Terria ? Avec ce qui vient de se passer, c’est clairement pas joyeux pour elle. »

« Ouais … A qui le dis-tu … Je n’arriverai pas à vivre en restant enfermé toute la journée. Son père a même décidé de refuser qu’elle s’éloigne pour aller faire son rôle d’ambassadrice chez les Rapions et les Drascores. C’est clairement pas pour nous aider. »

Encore une journée à écouter ces hommes qui parlaient maintenant de la princesse Terria. Depuis l’agression sur Olistar, tout le monde était sur le qui-vive et lui-même … devait avouer qu’il ne dormait plus que d’un œil avec Olistar. C’était une simple mesure de précaution … Il ne voulait pas qu’on le blesse, voilà tout.

« Hum ? J’ai quelque chose sur la joue, Earnos ? Tu m’observes bizarrement depuis deux minutes. » annonça Olistar alors qu’il était vrai qu’il le fixait depuis autant de temps.

« Oh … Rien de bien important … Enfin … Je crois … Je ne suis pas sûr. Ton bras ne te fait pas trop mal après tout ce temps ? Ca fait quand même une semaine. »

« Le bandage n’est pas là pour faire joli, Earnos. Bon … Au moins, lorsque l’on s’entraînera, tu auras plus de chances de réussir à me battre. » répondit Olistar en rigolant.

Mais bizarrement, il ne se sentait pas d’humeur à sourire. Olistar avait été blessé … Sans Holikan, il y aurait eu des chances qu’il … qu’il soit mort … Qu’il soit mort ! Il n’y avait rien de drôle dans tout ça ! Maintenant, il n’avait plus faim.
Lorsqu’il partit s’entraîner, il accepta avec réticence qu’Olistar se batte avec lui. Il aurait préféré Férast qui, décidément était toujours imperturbable. Mais voilà … L’entraînement ne dura qu’une dizaine de minutes, Olistar étant obligé de s’arrêter alors que la douleur le paralysait. Earnos prit une profonde respiration, disant avec agacement :

« Tu vois ? Pourquoi est-ce que tu as continué si tu savais que tu ne pouvais pas ? »

« Et toi donc, Earnos ? Pourquoi est-ce que tu as continué d’être le chevalier de Terria alors que tu avais décidé d’abandonner ? C’est pour les mêmes raisons que toi … Je ne peux pas penser à laisser de côté tout ce que j’ai fait. J’ai décidé de t’entraîner … et même si tu es devenu un sacré roc, je ne compte pas m’arrêter là. »

« Tu es bête, Olistar. Tu n’as pas besoin de t’exploser le bras pour venir m’aider. Y a différents moyens … pour ça. Férast, tu nous accompagnes ? » demanda Earnos alors que le Pomdepik hochait la tête positivement. Il répondit :

« Je n’ai aucun problème à vous accompagner tous les deux. »

« Hum … Tant mieux alors. Olistar ? Olistar ? Hey ! » s’écria Earnos alors qu’il voyait déjà le Rapion qui s’était éloigné. Ils allaient venir l’aider ! Pourtant, le regard d’Olistar semblait distant, comme s’il réfléchissait à quelque chose. A quoi est-ce que l’adolescent pouvait penser ? Sûrement à quelque chose d’important ou bien différent de lui. Il n’était qu’un simple Aspicot … ou plutôt Coconfort maintenant. Et c’était pourquoi il ne sentait pas capable de comprendre Olistar. Loin de là même …

Et la journée s’était terminée tranquillement. Mais contrairement à d’habitude, Olistar avait décidé de laisser la fenêtre ouverte. Il n’avait pas peur de se faire agresser ? C’était tout simplement … stupide de sa part. Et à cause de ça, lui-même n’arrivait pas à dormir. Il ne pouvait pas dormir avec la fenêtre grande ouverte !

« … … … Dis … … … Est-ce que tu dors, Olistar ? »

Il avait posé finalement cette question après trois quart d’heure. La nuit était tombée depuis longtemps et il n’arrivait toujours pas à dormir. Comment faire ? Mais comment faire ? Ce n’était pas possible d’être aussi complexé à cause de tout ça. Ah … Bon … Il devait juste se calmer et tout irait plus que bien plus tard.

« Earnos ? Earnos ? » murmura faiblement une voix féminine.
Il se redressa dans le lit, regardant autour de lui. Il n’avait pas rêvé hein ? Il avait bien cru entendre … la voix de la princesse Terria ? Comment était-ce possible ? Par quelle … magie pouvait-il l’entendre ? D’ailleurs, ça devait être une illusion car il apercevait la princesse … dans l’ouverture de la fenêtre. Elle était debout, souriante mais un peu inquiète aussi. Il s’approcha de la fenêtre, touchant doucement le bras de la jeune fille.

« Ce n’est pas un rêve … mais princesse … Qu’est-ce que vous faites … là ? »

« Earnos ? Tu es mon chevalier non ? Je ne peux demander ça qu’à toi. S’il te plaît … Accompagne-moi pendant que je sors du château pour une journée. »

« Mais princesse, l’interdiction de votre père et … » commença à dire le jeune garçon aux cheveux blonds, regardant les yeux rubis de la princesse. Et zut … Il voyait à quel point elle était triste de rester enfermée pendant des journées entières. Il reprit : « D’accord … Je veux bien vous accompagner, princesse Terria. Et il vaut mieux que ça soit avec moi que toute seule. Mais pour Olistar ? Il n’y a que peu de chances que j’arrive à le tromper. »

« Oh ! Ne t’en fait donc pas …Olistar dort profondément. Ses blessures le fatiguent bien plus rapidement que tu ne le crois. Tu viens ? » demanda-t-elle en tendant sa main vers Earnos.
Il la récupéra avant de passer par la fenêtre à son tour. Lorsqu’ils furent à la même hauteur, il la regarda pendant quelques secondes. Finalement, il lui dit :

« Princesse, où allons-nous alors ? »

« Et bien … Tout d’abord, on va quitter le château. Et ensuite … Ben, tu peux m’impressionner non ? Comme tu le fais souvent ! » dit la princesse Terria en rigolant.

« Vous impressionner … Je ne suis pas sûr d’y arriver. »

Elle fait une petite moue, écoutant encore le ton monotone d’Earnos. Pourquoi à chaque fois, il lui parlait avec distance ? Avec les autres, il pouvait rire ou alors s’énerver. Avec elle, c’était toujours comme ça. Elle ne comprenait vraiment pas … mais elle savait qu’elle pouvait lui faire confiance. Pendant qu’ils partaient, Olistar avait ses deux yeux grands ouverts, le dos tourné à la fenêtre. Il se leva quelques secondes après pour la refermer.

Chapitre 28 : Abandonner son rôle

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Chapitre 28 : Abandonner son rôle

« Ah … Mon fils … Te voir dans cette armure, ça me rappelle à quel point ce fut difficile pour moi lorsque j’étais un simple Coconfort. Mais regarde-moi, maintenant, je suis un Dardargnan et bientôt, tu seras aussi un Dardargnan. »

« Oui, papa. » murmura le garçon aux cheveux blonds alors qu’il avait eu le droit à une autorisation d’une semaine pour se reposer. Bien entendu, seuls les enfants avaient une telle permission alors que les adultes devaient juste se reposer à la caserne. Mais bon … Bien qu’il était heureux d’avoir pu rentrer chez lui, il lui restait une chose plus qu’importante à faire. Mais avant, il s’était tenu au courant de tout ce qui s’était passé.

Comme la situation militaire, les problèmes, toutes ces choses qui importaient bien plus qu’on ne le croyait. Mais en même temps, il y avait autre chose … de plus personnel. Et il n’était pas sûr qu’il puisse le faire s’il mettait trop de temps à faire cela. Du courage, c’était tout simplement du courage. Il murmura à ses parents :

« Papa … Maman … Je vais retourner au château tout de suite. »

« Mais tu as une semaine de repos. Tu l’as très bien méritée ! De même, tu n’as fait que … Bon, je ne discuterai pas à ce sujet, tu es libre de tes choix, Earnos. » annonça sa mère calmement en voyant le regard de son père sur la question. Oui … Il était assez grand et responsable pour cela. Son père reprit :

« Fais donc ce que tu as à faire. Tu nous as montré que même à onze ans, tu savais te débrouiller. Tu n’as plus besoin d’être chaperonné par tes parents … tant que tu ne commets pas de méfaits bien entendu hein ? »

« Papa … Tu sais très bien que je ne suis pas du tout comme ça hein ? » répondit le jeune garçon aux cheveux blonds alors qu’il se levait de table. Il embrassa ses trois sœurs sur les joues, sa mère lui signalant rapidement :

« Au passage, n’oublies pas de passer chez ta grande sœur hein ? Le parrain doit quand même voir son neveu de temps à autres. Tu ne crois pas ? »

« AH ! D’accord ! C’était donc un garçon ? Je n’étais même pas au courant ! » s’écria t-il avant de sourire à sa mère. Il quitta la boutique de fleurs, le sourire disparaissant aussitôt. Il n’avait pas à penser à ça … pour l’instant. « Direction le château. J’espère que je pourrais voir la voir car sinon … Non. »


Il ne devait pas penser à la mauvaise chose … Il était possible de la voir. Il n’avait pas à s’inquiéter à ce sujet. Il avait quelque chose d’important à lui dire. Avec rapidité malgré le fait qu’il portait son imposante armure dorée, il se dirigea vers le château du roi. Là-bas, on le laissa pénétrer à l’intérieur. Il passa à côté de la zone où les personnes s’entraînaient, plusieurs d’entre elles le saluant d’un geste de la main.

« Bon entraînement ! » cria-t-il après les salutations, passant à côté de la zone pour se diriger dans les couloirs. Malgré sa petite taille, certaines personnes étaient impressionnées par l’imposante armure qu’il avait sur le corps. Pourtant, il évitait de s’en vanter. Ah … Plus le temps d’y réfléchir … Il se trouvait finalement devant l’endroit où il devait se rendre.

Ah … Bon … Quatre gardes se trouvaient devant la double porte. Des gardes parmi les plus entraînés … Des Yanmegas et des Cizayox … Que l’élite … Rien que pour elle. Il s’approcha d’eux, l’un des soldats prenant aussitôt la parole :

« Que viens-tu faire ici ? Ce sont les quartiers de la princesse. Par ordre du roi, personne n’est apte à venir la déranger, qu’importe la raison, qu’elle soit importante ou non. »

« Même si je suis l’un de ces chevaliers personnels ? » demanda-t-il calmement.

« Même si tu es l’un de ces chevaliers … Désolé, petit … Mais ce sont les ordres. »

« Qui est-ce ? » questionna une voix de l’autre côté de la double porte alors que celle-ci s’ouvrait. La jeune fille avait elle aussi commencé à grandir. Ses longs cheveux couleur miel étaient maintenus attachés en deux belles nattes alors qu’elle avait toujours le magnifique rubis incrusté dans son front, signe qu’elle était une véritable Apireine. Quant à sa robe, elle époussetait maintenant ses formes naissantes. Ses yeux rubis se posèrent sur le garçon en armure dorée tandis qu’elle reprenait la parole : « Pardon … Mais qui est-ce ? »

« Nous ne le connaissons pas, mademoiselle Terria. Vous ne devriez pas sortir de votre chambre. Ce sont les ordres du roi. »

« Princesse Terria. C’est moi … Earnos. J’ai quelque chose d’important à vous dire. »

« Earnos ? C’est toi ? Dans cette armure ? Mais qu’est-ce … Ah ! Laissez-le rentrer tout de suite ! » s’écria la jeune fille aux cheveux blonds avec un peu de zèle dans la voix.

Elle prit le bras recouvert d’or du jeune garçon, le tirant vers elle pour l’emmener à l’intérieur de la chambre. Que les soldats le voulaient ou non, ils n’avaient pas le choix ! Elle allait discuter avec lui ! Ca faisait quand même pas mal de temps qu’ils ne s’étaient pas vus. Mais d’abord, la question la plus importante qui lui brûlait les lèvres :

« Pourquoi est-ce que tu portes une armure aussi lourde, Earnos ? »

« Hum ? Hein ? Ah … Euh … C’est parce que je suis maintenant quelqu’un qui sert de rempart pour les autres. J’ai juste besoin de me positionner devant les autres pour les protéger. Mais … En même temps, je ne sais toujours pas me battre. »

« Elle est plutôt jolie comme armure … Tu es donc devenu un Coconfort, c’est ça ? Toutes mes félicitations, Earnos ! C’est une très bonne nouvelle non ? »

« Euh … Je ne sais pas vraiment, princesse Terria. » murmura le jeune garçon. Elle s’approcha de lui, lui retirant son casque à la visière noire avant de faire un petit sourire.

« Ca sera déjà bien mieux comme ça non ? Mais pourquoi est-ce que tu étais là ? Tu devais me dire quelque chose d’important alors ? »

« … … … Oui, princesse Terria. C’est concernant mon rôle de chevalier. J’ai pu remarquer pendant les mois où j’ai été au beau milieu des batailles … que je ne pourrai jamais vous protéger correctement. C’est pourquoi je tenais à vous annoncer que je quitte la chevalerie. Je suis vraiment désolé … Mais je ne pourrai pas tenir ma promesse dans ces conditions. »

« Hein quoi ? Mais mais mais … Attends un peu, Earnos ? Tu pars pendant des mois, tu ne m’as même pas envoyé ne serait-ce qu’une simple lettre en tant que chevalier, et là, tu reviens pour me dire que tu ne veux plus être à mon service ? Mais pourquoi ? Est-ce que j’ai fait quelque chose de mal, Earnos ? Tu peux me le dire hein. »

« Non non … Princesse Terria, vous n’avez rien fait de mal. Loin de là même … C’est plutôt le contraire. C’est bien parce que je ne sais rien faire correctement que je préfère  … »

« Mais attends un peu ! De quoi est-ce que tu me parles ? Tu racontes n’importe quoi ! Tu es très très bien comme chevalier ! Personne n’a rien à te reprocher ! » dit-elle alors que le jeune garçon détournait le regard pour ne l’avoir en face de lui. « Et c’est très impoli de ne pas regarder la personne à qui on s’adresse, Earnos. »

« Pardonnez-moi, princesse Terria. Mais ma décision est prise. Tant que je ne serai pas capable de me battre convenablement, il vaut mieux que je ne vous protège plus. Du moins, pas de la sorte. Je continuerai … sans être votre chevalier. Je ne suis pas assez bien pour cela, princesse Terria. »

« … … … Donc je ne te verrais plus du tout, Earnos ? Et la promesse que tu as faite à ma mère ? Tu l’oublies comme ça ? Tu n’en as plus rien à faire ? » chuchota la jeune fille aux cheveux blonds miels. Il hocha la tête négativement avant de répondre :

« Pas du tout … Mais je ne suis pas assez bien pour vous, princesse Terria. Pensez-vous vraiment que je suis capable de vous défendre si vous vous faites agressée ? »

« Je le pense. Tu parles de me défendre, pas d’attaquer les autres ! Et c’est pour ça que tu es parfait dans ce rôle, Earnos ! »

… … … A l’entendre, elle croyait vraiment en ses capacités. Peut-être qu’il avait réagi un peu trop rapidement ? Mais non ! Comment était-ce possible ? Il avait décidé … cela pendant plusieurs mois et là, ses convictions fondaient comme neige au soleil ! Non, non et non ! Il ne devait pas … Il ne devait pas …

« Pardonnez-moi, princesse Terria. Je suis tout simplement un idiot. Je ne devrai pas penser à ce dont je ne suis pas capable … pour vous servir. Mais je devrais plutôt penser à ce que je suis … » commença-t-il à dire avant de se faire arrêter par Terria. Celle-ci avait fait un simple geste de la main, lui chuchotant doucement :

« Ce n’est pas grave du tout. Au moins, tu es venu me parler. C’est le plus important. »

« Permettez-moi de me retirer alors, princesse Terria. »

Hein ? Pourquoi ça ? Elle parut surprise de la rapidité du jeune garçon aux cheveux blonds à réagir ainsi. Maintenant qu’il avait fini de lui parler, il s’en allait comme ça ? Et avec toujours cet air froid … Elle avait vraiment l’impression qu’il ne pensait jamais à rien d’autre qu’au travail. Ou alors, peut-être qu’il ne l’appréciait pas, voilà tout. Les années défilaient … mais ils restaient les mêmes. C’est ça … qu’il voulait lui dire en partant.

Chapitre 27 : Dans une carapace dorée

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Chapitre 27 : Dans une carapace dorée

« Dis … Tu as entendu au sujet du royaume ? Les citoyens n’osent même plus sortir de chez eux, de peur de se faire agresser dans la rue. »

« Ouais … Ca me plait moyen pour ma famille si tu veux tout savoir … Mais bon … En même temps, on est plus trop loin du royaume. Purée … Ca fait combien de temps déjà ? »

« J’ai arrêté de compter les mois de mon côté. »

Les soldats discutaient une nouvelle fois entre eux tandis qu’il ne faisait que les écouter. Le lourd bruit métallique qui venait suivre ses pas se faisait entendre à fois qu’il marchait. Oui … Il n’arrivait toujours pas à croire que … Il venait de faire ça … Enfin, qu’il avait passé … son anniversaire, loin de sa famille. Il avait maintenant douze ans … douze ans …
Et les seules personnes à lui avoir … Non, ce n’était pas ça. Les soldats comme ses amis lui avaient souhaité un joyeux anniversaire. Ils faisaient cela quotidiennement, ça mettait un peu de baume au cœur des soldats. Même si ce n’était pas du tout suffisant pour tout le monde. Ils avaient besoin de revoir ceux qu’ils aimaient.

« Aller … Ne t’en fait pas … D’après les dernières lettres, même si la situation est assez dangereuse, ils vont bien non ? » murmura Olistar en passant à côté de lui.

« Si seulement il n’y avait que ça … Mais je ne suis pas sûr qu’ils me mentent … pour que je sois rassuré. » répondit Earnos faiblement, plus en proie au doute qu’il ne le faisait croire.

« Ne dit pas ça ! Si tu commences à penser de la sorte, ça n’ira pas bien du tout. Compris ? Bref … Tu n’as pas à t’en faire à ce sujet. Et puis bon … Il est temps de montrer la magnifique armure dorée que tu portes à tes parents, n’est-ce pas ? D’habitude, les Coconfort ne portent qu’une armure ressemblant à de l’or, fait dans un métal bien moins précieux. Mais avec tout ce que l’on a récupéré et les quelques forgerons que l’on a avec nous, c’est vraiment remarquable ce qu’ils ont pu faire. En plus, tu es sûrement le seul à pouvoir la porter. »

« Est-ce que tu tentes de me remonter le moral, Olistar ? » demanda-t-il.

« Un petit peu … Il faut l’avouer. Mais je ne retire pas ce que j’ai dit. Tu es vraiment très bien dans cette armure dorée, mon petit Coconfort ? »

« Arrête ça … Je n’ai pas vraiment l’impression d’être un Coconfort. »

« Toi ? Tu n’as pas cette impression ? Demande donc à Férast ce qu’il en pense ! S’il décide de parler un jour … Ou alors tout simplement à tes deux amies. »

« Pfff … Tu sais bien ce qu’il en est réellement. Bon … Je vais arrêter de me plaindre. » termina de dire Earnos alors qu’ils continuaient de marcher.

Oui … Depuis le temps, il n’avait de cesse que de voir le mauvais côté des choses. Il fallait dire que … depuis le début, il ne servait à rien pour attaquer les mercenaires. Alors, ils avaient décidé de se servir de lui comme bouclier. Dis comme ça, ça pouvait paraître monstrueux de faire qu’un enfant protège des adultes mais … Il avait maintenant une lourde armure faite d’or sur le corps. Réellement constituée d’or, il n’y avait que le casque qui avait une partie noire translucide, laissant voir ses yeux bien qu’il était impossible de deviner la couleur de ces derniers. Et bien qu’elle était plus que lourde, il n’y avait que très peu de personnes capable de l’utiliser correctement.
Ces années à forer sans cesse le sol, à travailler ses muscles alors qu’il n’était encore qu’un enfant … Tout cela avait fini par payer … Mais à quel prix ? Comment pouvait-il protéger la princesse s’il ne pouvait pas la défendre ? Olistar lui répliquerait une nouvelle fois qu’avant de s’en prendre à ceux qui tenteraient d’attenter à la vie de la princesse, il fallait d’abord la mettre en sécurité. Et qu’avec lui dans les parages, il n’y avait que peu de chances qu’une personne puisse ne toucher qu’un cheveu blond de Terria.

Il ne savait pas s’il devait s’en vanter ou être heureux … mais il savait juste que ça ne lui faisait aucun effet personnellement. Mais avant tout cela, ils devaient retourner au royaume le plus rapidement possible. Comme ils étaient plus que bien accompagnés, ils n’avaient aucun problème à traverser les lignes ennemies … mais ces dernières étaient aussi toujours plus nombreuses. Ce n’était qu’une question de jours avant qu’ils ne puissent retourner à l’intérieur même du royaume et qu’enfin, il puisse voir ce qui se passait réellement.

« D’après les Ninjask, on sera là-bas dans moins d’une semaine. »

Olistar s’était adressé à lui, comme capable de lire dans ses pensées inquiètes. Il hocha la tête en réponse au Rapion tandis que Férast murmurait :

« S’il n’y a pas d’autres problèmes … ou alors un mur impénétrable qui nous empêche de rentrer. De toute façon, cela continuera jusqu’à ce que l’une des deux armées soit détruite … si elle n’obtient pas de renforts. »

« Merci pour ces paroles très encourageantes. » répondit avec ironie Olistar. Le garçon en armure dorée se tourna vers Herakié et Lisian. Les deux filles étaient toujours ennemies mais maintenant, cela ne s’entendait et ne se voyait plus … C’était juste une certaine rancœur gardée au fond de chacune.
Il voulait rentrer … et le plus vite possible. Malgré les heures qui s’écoulaient, il ne pouvait pas passer une journée sans penser à sa famille dont il était plus qu’inquiet. Et comment est-ce qu’allait son neveu ou sa nièce ? Car il n’avait … toujours pas pu la ou le voir. Il ne savait même pas si c’était un garçon ou une fille en fait !

Rentrer … Rentrer … Il n’avait que cette idée en tête alors qu’il était imperturbable lorsqu’il se déplaçait dans son armure dorée. Tel un rempart impénétrable, il avançait à travers les lignes ennemies, celles-ci étant incapables de passer outre son armure dorée. Oui … Même s’il ne voulait pas le reconnaître, il était devenu quelqu’un sur qui on pouvait compter pour défendre. Mais ça … Il fallait d’abord assumer ce que l’on était.
Et lorsqu’il voyait les personnes autour de lui combattre avec ardeur, il se sentait plus inutile qu’autre chose. Un mur ne servait à rien … à ses yeux. Pourtant, il n’était pas le seul à ne servir que de défense pour les autres … Mais voilà, en tant que l’un des rares enfants à servir de remparts, il n’avait pas un complexe de supériorité. Loin de là même. Il devait juste continuer à faire son travail … mais lorsqu’il rentrerait … Il avait quelque chose à dire à la princesse Terria. C’était plus qu’important.

Ah … Ah … Ah … C’était … terminé … C’était finalement terminé. Il posa un genou au sol, alors qu’un peu de sang s’écoulait au travers des petites failles de son armure dorée. Ils venaient … d’arriver à passer outre les barrières des Scorvols et des Scorplanes.

« Bravo Earnos ! Tu vois, sans toi, on n’aurait jamais réussi ! » cria Olistar en lui donnant une petite tape dans le dos. Le garçon aux cheveux blonds retira son casque, transpirant fortement au visage et sûrement à l’intérieur de l’armure.

« Si tu le dis … Mais maintenant qu’on a réussi à passer, est-ce que tu crois que … »

« Vas-y. Si ça pose un problème, t’inquiète pas que je discuterai avec eux. Tu es pressé … et je ne crois pas que tu sois le seul. Regarde autour de toi. » annonça Olistar.

C’était la débandade … s’ils avaient été en plein combat. Mais après la victoire, de nombreux soldats et soldates étaient parties en courant, empruntant les nombreux tunnels du royaume des insectes pour se rendre chez leurs familles, voir si elles allaient bien.

« Qu’est-ce que tu attends alors ? Ne perd pas de temps au lieu. »

« Euh … D’accord. J’y vais alors si ça ne dérange personne. »

Et malgré sa lourde armure dorée, il s’était mis à courir. Qu’importe la fatigue qui envahissait son corps, les douleurs aux bras et aux jambes, il voulait retourner auprès des siens. Être sûr que tout allait bien … pour eux. Malgré l’épuisement, il arrivait à la boutique de fleurs. Il ouvrit la porte, pénétrant à l’intérieur avant de dire :

« Maman … Papa … Jiane ? Olly ? Je suis de retour. »

Aucune réponse ? Peut-être qu’ils étaient partis se mettre à l’abri en laissant la boutique toute seule ? Non … Si cela avait été le cas, elle aurait été ravagée. Il déglutit, continuant d’avancer dans la boutique pour se rapprocher du comptoir. Il reprit :

« Papa ? Maman ! Répondez-moi ! Jiane ? Olly ? Cassina ? »

Il n’était quand même pas arrivé quelque chose de grave hein hein ? Il commença à trembler, passant dans l’arrière-boutique avant de voir les cheveux rouges de sa mère … Elle lui tournait le dos, préparant à manger pour Cassina et elle. Ah … Ah … L’adolescente et sa mère se retournèrent pour voir le jeune garçon aux cheveux blonds. Celui-ci renifla un grand coup, commençant à pleurer avant de bafouiller :

« Pourquoi vous m’avez pas répondu, j’étais terrifié, moi ! »

« Earnos ? C’est … C’est toi ? » murmura sa mère, arrêtant aussitôt de cuisiner alors que Cassina se levait de sa chaise.

Elles vinrent aussitôt l’enlacer et l’embrasser sur le visage, aussi heureuses que lui de le revoir. Elles lui expliquèrent qu’elles n’avaient pas entendu quelqu’un rentrer dans la boutique avant de s’excuser de l’avoir ignoré. Mais maintenant qu’il était là, elles étaient plus que soulagées de le savoir en vie et en bonne santé … comme lui pour sa famille.

Chapitre 26 : La foule qui se soulève

ShiroiRyu
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Chapitre 26 : La foule qui se soulève

« Les nouvelles ne sont pas bonnes, pas du tout même. »

C’était ce que les Ninjask annonçaient … Du moins, les rares qui arrivaient à faire la communication entre eux et l’intérieur même du royaume … et des villages à l’intérieur. Enfin … On appelait cela un village mais au final, quand il y pensait plus sérieusement, c’était juste une gigantesque … ruche à plusieurs étages … avec des zones d’habitation où vivaient différentes races … En fait, le royaume lui-même était juste une gigantesque ville décomposée en plusieurs parties elles-mêmes séparées par plusieurs chemins. Il s’en rappelait puisqu’à la base, c’était quand même son métier.

« Comment est-ce que j’ai pu oublier ce que j’étais auparavant ? »

« Hum ? De quoi est-ce que tu parles encore ? » murmura Olistar en s’approchant de lui, le garçon aux cheveux blonds haussant les épaules.

« Rien de bien grave, y a pas vraiment à s’en faire à ce sujet. »

« Hum … Maintenant, je suis encore plus intrigué. Alors, je te conseille de me dire tout de suite ce qui ne va pas avant que je devienne méchant, Earnos. »

« Bon … C’est juste au sujet de ce que je faisais avant d’être … là … Au moins, cette vie était bien tranquille et calme. En même temps … Je … Je ne sais pas comment dire cela … J’étais doué … Là-bas. Ici, je suis plus pitoyable qu’autre chose, voilà tout. »

« Arrête de te dévaloriser ! Tu n’es pas plus nul qu’un autre ! Quand est-ce que tu comprendras ça hein ? » marmonna le Rapion avec un peu d’énervement.

Quand est-ce qu’il allait comprendre ça ? Peut-être jamais … Oui … C’était sûrement ça … Jamais … Car il n’en avait pas l’attitude. Voilà tout … C’était ainsi … Et on ne pouvait pas le changer. Il ne répondit pas à Olistar, ne faisant que pousser un soupir. Néanmoins, ce soupir ne plu guère au Rapion qui reprit :

« Tu demandes à Férast de changer de comportement mais toi-même, tu ne fais aucun effort. Ne demande pas à des personnes ce que toi-même, tu ne fais guère. »

« Oui … Bien entendu, Olistar. Je ne crois pas que j’ai envie de parler avec toi à ce sujet. Je suis vraiment désolé … mais ça sera sans moi pour cette fois. »

« Oh … Ca risque d’être sans toi définitivement si tu continues comme ça. Je te déconseille de dormir ce soir, Earnos. Tu risquerais de ne plus te réveiller. » murmura doucement Olistar.

« Hein ? Comment ça ? Qu’est-ce que tu veux dire … par-là ? » osa demander Earnos, un peu intrigué mais surtout apeuré par le ton utilisé.

« Oh … Rien de bien grave, n’est-ce pas ? Tu ne fais aucun effort, tu es alors obsolète, qu’est-ce que tu en penses ? Il vaut mieux se débarrasser de toi. » termina de dire le Rapion avec un grand sourire aux lèvres qui était bien plus terrifiant qu’autre chose. Le jeune garçon aux cheveux blonds déglutit avant de baisser la tête. Il valait mieux … ne rien dire.

« Nous n’avançons que très peu car nous nous faisons attaqués bien trop souvent par les Scorvols et les Scorplanes. » murmura Férast, coupant le silence.

« Il marque un point à ce sujet. Nous n’avons pas eu de répit depuis plus d’un mois et demi. Avec tout ce temps qui se passe, plus on en perd, moins ça nous arrange. »

Lui ? Il ne répondait pas. Il n’en avait pas la motivation. Il observa Herakié qui lui fit un petit sourire discret, tout en rougissant. Après tous ces derniers mois … Elle n’avait pas eu vraiment la possibilité de lui parler … et il se sentait un peu mal pour elle. Il en était de même pour Lisian, qui était forcée de rester auprès des autres Chenitis et Cheniselles. Vraiment, cette vie était bien plus compliquée qu’il ne le croyait.

« Si tu veux leur parler … Je pense que tu as l’autorisation. Il faut juste que tu évites de trop en faire … Et je pense que ça leur fera plaisir. »

« Tu ne m’en veux plus, Olistar ? » murmura le jeune garçon aux cheveux blonds alors que le Rapion s’était adressé à lui.

« Je t’en veux toujours … Je ne change pas d’avis en cinq minutes. »

« D’accord … Désolé, Olistar. » murmura le jeune garçon avant d’aller vers Herakié. Celle-ci vint rougir en le remarquant, cherchant à dire quelque chose. Ce n’était pas qu’elle était forcément gênée ou timide mais … qu’elle n’avait plus l’habitude de parler avec lui. Lorsqu’il arriva vers elle, elle chuchota :

« Coucou, Earnos … Ca faisait longtemps hein ? »

« Oui … Ca faisait longtemps … très longtemps. Comment est-ce que tu vas ? Ce n’est pas trop dur non ? Enfin … Pardon pour ce qui s’est passé. »

Elle hocha la tête négativement bien qu’elle gardait son sourire aux lèvres. Il se sentait un peu mal pour elle … Vraiment très mal même. Elle reprit la parle avec amusement :

« Et puis … En même temps, il y a beaucoup de personnes très fortes ici. C’est amusant de s’entraîner avec elles. D’ailleurs, mon père a accepté que je rejoigne réellement l’armée. »

« Rejoindre l’armée ? Tu vas donc réellement rejoindre l’armée ? »

« Bien sûr ! Je suis sûre que je peux devenir une grande soldate comme toi ! »

« Je ne suis pas si grand que ça … » marmonna-t-il en détournant le regard.

« Pour moi, tu restes toujours … Enfin … Quelqu’un de grand. Toujours volontaire … et motivé. » termina-t-elle de dire.

Il déglutit, ne disant plus rien alors qu’il restait à côté d’elle pendant une dizaine de minutes. Après, il irait voir aussi du côté de Lisian. Elles étaient toutes les deux de gentilles filles, de très gentilles filles même. Mais lui … Il ne voulait pas qu’elles croient quelque chose à son sujet. Il n’avait rien d’exceptionnel contrairement à ce qu’elles pensaient.

« Peuple des insectes ! Veuillez nous écouter ! »

Ailleurs, dans de nombreuses villes, plusieurs citoyens se réunissaient autour de différents hommes et femmes. Ces derniers portaient de longues blouses blanches, des lunettes vertes devant leurs yeux. Ils avaient de nombreux papiers à la main.

« Nous, Ningales, avons le devoir de vous informer de ce qui se passe réellement dans le royaume ! Cessez donc de croire aux chimères que le roi et ses suivants vous disent ! Non ! Le royaume ne va pas bien ! Non, le royaume n’est pas en sécurité ! Tout autour de nous, de nombreux Scorvols et Scorplanes attendent le bon moment pour nous attaquer ! Pensez-vous réellement qu’ils sont les seuls ? NON ! Le royaume est aussi attaqué de l’intérieur ! Conspiration, trahison, rébellion, toutes ces choses vous paraissent invraisemblables et pourtant, c’est la réalité ! La dure réalité ! »

Des murmures, de nombreux murmures se firent entendre autour des Ningales. Quelques passants s’éloignèrent, d’autres arrivèrent. Certains les prenaient pour des fous, d’autres les écoutaient attentivement. Il était si rare que les Ningales se présentent en public. L’un d’entre eux désigna les documents qu’il avait en main, reprenant la parole :

« Avec cette noblesse complètement pervertie par la puissance et la richesse qu’elle a acquiert au fil des décennies, notre royaume court à sa perte ! Savez-vous ce qu’est la croûte céleste de ce notre royaume ? C’est celle qui nous protège de toutes agressions extérieures. Mais avec tous ces fléaux qui se déroulent au sein-même du royaume, nous n’avons même pas à nous inquiéter de l’extérieur … mais surtout de l’intérieur. »

« Et que devons-nous faire alors ? »

« Agir par vous-mêmes ! Arrêtez d’obéir aux ordres ! Arrêtez d’écouter et de faire ce que les autres vous demandent ! Vous n’êtes pas plus bête qu’un autre ! »

« Désobéir au roi alors que notre royaume est attaqué ? C’est simplement de la folie ! Vous êtes complètement fous ! Retournez-donc sous terre ! »

Voilà que la foule s’éloignait une nouvelle fois, sans pour autant que d’autres personnes n’arrivent. Néanmoins, les Ningales ne quittèrent pas la place alors que d’autres personnes se présentaient peu à peu. Que des hommes … Uniquement des hommes … de différents âges.

Mais surtout, ils ne portaient que des haillons comme vêtements, semblant bien plus misérables qu’autre chose. Des enfants, des adolescents et de jeunes hommes … Le plus vieux d’entre eux avait sûrement une trentaine d’années, pas plus. Ils semblaient hébétés et étonnés, comme s’ils ne comprenaient pas ce qui se passait.

« Papilords … Vous voilà donc … Vous … Vous savez ce qu’est la vérité … Vous … Vous n’avez rien à perdre … car vous ne possédez rien. Veuillez nous écouter … et une nouvelle vie s’offrira à vous … Nous sommes les Ombres … Les Ombres Ningales. »

« Vous suivre ? Vous … nous donnerez à manger ? » murmura un enfant qui ne devait pas avoir plus de dix ans, sali par la terre et la crasse sur son corps. L’un des hommes en blanc hocha la tête positivement, un sourire peint sur son visage.

Chapitre 25 : Aux abords

ShiroiRyu
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Chapitre 25 : Aux abords

« Olistar ? Qui sont ces personnes masquées ? » demanda Earnos en désignant plusieurs personnes, certaines ayant des cheveux blonds. Sur leurs visages, ils portaient un étrange masque jaune bien qu’au niveau des yeux, on aurait pu croire à une paire de lunettes rouges avec une couleur noir dans l’espace entre les deux yeux.

« Des Ninjasks … Des assassins au service du royaume. Du moins, c’est l’une de leurs fonctions. Mais ils ont aussi d’autres atouts tout aussi utiles. Je pense qu’ils sont là pour qu’on les utilise tous. Tu as un message à faire envoyer, Earnos ? » demanda calmement Olistar avant de s’approcher d’une Ninjask. Malgré qu’elle ait un masque, il était facile de deviner un sourire sur ses lèvres puisque celles-ci bougeaient sous le masque.

« Oui ? Que puis-je pour vous deux ? Malheureusement, notre service actuel ne nous permet pas de transmettre jusqu’aux Rapions et Drascores bien que nous l’ayons déjà fait. »

« Oh … De mon côté, il n’y a aucun souci. Je n’ai rien du tout à faire … Vous n’avez pas à vous en faire … Mais peut-être qu’Earnos veut écrire un petit quelque chose ? »

« Hein ? Euh … Je sais à peine écrire … J’ai continué depuis que je n’ai plus vu … Douély mais sinon… Peut-être que oui ? Je vais le faire dans la journée ! »

« Earnos est à moi ! Rentre-toi ça dans le crâne ! C’est pourtant bien clair ? »

« Non mais pauvre fille ! Earnos est avec moi ! Rentre-toi ça dans le crâne ! »

Aie … Visiblement, elles n’allaient pas arrêter. Il poussa un profond soupir … Plus que ça même. Il n’avait clairement pas envie que ça continue. Pourtant, Olistar eut un petit rire, le forçant à la regarder. Le Rapion murmura avec calme :

« Et bien … On dirait que tu as une certaine popularité envers le filles fortes non ? »

« Filles fortes ? Tellement plus fortes que moi … Je ne suis pas un petit insecte qu’on dorlote.  Enfin … J’essaye d’éviter d’en être un … »

« Oh … Ca risque d’être dur par contre tout ça hein ? » répliqua Olistar, gardant son sourire, plus qu’amusé par la situation alors qu’il prenait une profonde respiration. Les deux filles étaient encore en train de se battre jusqu’à ce qu’une voix féminine plus que forte se fasse entendre, stoppant net le combat entre les deux filles :

« ASSEZ ! LISIAN ! Je pensais que tu étais bien plus éduquée que ça ! C’est quoi ce comportement ? Si ta mère apprenait ce qui se passe ici, tu veux vraiment lui faire honte ? »

« J’essaie juste d’expliquer à cette pauvre fille qu’elle n’a pas à essayer de prendre mon homme ! C’est tout ! Ce n’est pas si difficile ! »

« QUE DALLE ! Tu n’auras pas Earnos ! Va kidnapper un autre garçon ! Lui, il reste avec moi, c’est pourtant simple à comprendre ! »

« Elles me fatiguent toutes les deux. » marmonna Earnos. Il n’était pas un morceau de viande.

La solution fut des plus déplaisantes … pour les deux jeunes filles. Rapidement, elles furent séparées et avec une interdiction de s’approcher d’Earnos. Malgré tout ce qu’elles disaient, quitte à utiliser la force, Herakié et Lisian durent se plier aux règles en vigueur.

Et voilà … Une histoire qui fut réglée … et qui dura … Car oui, il ne s’était pas attendu à tout ce temps qui allait s’écouler sans même le remarquer. D’abord, ce fut quelques jours … Puis ce fut deux semaines … On arriva à un mois sans même qu’il ne voit la différence. Ils se faisaient attaquer par les Scorvols et les Scorplanes mais rien de bien dangereux maintenant qu’ils étaient accompagnés par des Cheniselles.


Et puis finalement … Contrairement à tout ce qu’il croyait, ça faisait déjà bientôt trois mois qu’ils marchaient quotidiennement autour du royaume, mais surtout en explorant les différentes montagnes dans les alentours. Pourtant, il y avait un gros souci. Le constat et le bilan de cette opération étaient plus que mitigés. Aucune trace du gros des troupes des Scorvols et des Scorplanes … Comme si … Ils n’étaient pas présents.

« C’est intriguant … Il faut le reconnaître … Mais aussi, plutôt inquiétant. »

« Olistar … Toi aussi, tu te poses des questions à ce sujet ? Je me disais … bien … »

« Oui … Ce n’est pas normal, loin de là même. Il faudrait voir si on peut essayer d’avoir plus d’informations. Le problème, c’est que nous ne sommes que des enfants … Je ne suis pas sûr qu’ils veulent nous en donner. Quand tu écris tes lettres à tes parents, ils te disent quoi ? »

« Euh … Là … Ils ne disent rien de spécial. Juste qu’il y a toujours des petits soucis avec Raor et Cassina mais que ce n’est pas si important que ça. Enfin … Sinon, tout va bien, les filles deviendront de bonnes mineuses. »

« Hum … Tant mieux alors … Et pour ta sœur aînée ? Qu’est-ce que ça donne ? »

« J’aimerai juste bien la revoir … Ca m’embête un peu. Je n’ai même pas pu voir mon neveu … Tu entends ? Je suis parrain quand même ! » dit Earnos en souriant de toutes ses dents.

« Tu as un très beau sourire, Earnos. » murmura Olistar avec tendresse, le garçon aux cheveux blonds s’arrêtant aussitôt. Une vive rougeur vint l’envahir tandis qu’il bredouillait :

« Euh ! Ca se dit pas à un autre garçon, ça ! »

« Oh ? Zut alors… Dire que j’étais pourtant sincère dans mes paroles, c’est quand même dommage. Pourquoi est-ce que tu ne souris pas plus souvent ? Je suis sûr que tu ferais tomber encore plus de filles dans tes bras. »

« Je ne suis pas habitué à sourire, c’est tout. » murmura Earnos, haussant les épaules tout en évitant de montrer une quelconque émotion sur son visage.

« Hum ? Je me demande ce que ça ferait comme effet sur la princesse ? »

« Mon but n’est pas de sourire à la princesse … juste de la protéger. Et pour l’heure … » chuchota Earnos, se frottant le bras droit avec insistance.

« … … Hum. Ca fait quand même trois mois bientôt, Earnos. » répondit Olistar tandis que Férast était toujours aussi transparent et muet, ne faisant que marcher à côté d’eux.

« Ca ne change rien du tout. En trois mois, on a eu plusieurs combats … Et à chaque fois … »

« A chaque fois ? Tu t’es défendu comme un beau diable ! Tu n’es peut-être pas doué pour attaquer mais tu n’es pas pourtant aussi faible que ça ! »

« Et tu penses que c’est juste en me prenant des coups qu’on défend quelqu’un ? »

« Pour toi qui est le chevalier personnel de la princesse Terria, je dirai qu’avec toi, tu n’hésiterais pas un instant à faire rempart de ton corps pour qu’elle soit indemne. Quand tu comprendras que tu as autant ta place qu’un autre, je pense que tu sauras réellement que tu es quelqu’un de très fort … peut-être pas de la façon dont tu le penses. »

« Je n’oublierai pas l’idée que j’ai eu … lorsque nous reviendrons. » marmonna Earnos.

« Hum ? De quelle idée tu parles ? Je n’aime pas le ton que tu emploies quand tu dis ça. »

Il ne fit qu’hausser les épaules sans répondre à Olistar. Ce qu’il pensait … Cela devait alors attendre lorsqu’il reviendrait au palais royal … Oui … Ca concernait la princesse et lui. Mais bon … Les autres n’avaient pas besoin de savoir. Et il sentait aussi qu’Olistar serait furieux contre lui s’il apprenait ce à quoi il pensait. Mais bon … Pour l’heure, ils n’étaient pas encore prêt de rentrer, n’est-ce pas ?

« QUOI ? QU’EST-CE QUE VOUS DITES ?! »

Il sortit de ses pensées, aussi surpris qu’Olistar et Férast par le cri. C’était l’un des chefs de l’armée … Du moins, l’un de ceux qui dirigeaient les troupes. Il se trouvait en face de trois Ninjask, dont un qui était salement touché au bras droit d’après le sang qu’il voyait.

« Qu’est-ce qui se passe ? » demanda l’un des capitaines de l’armée.

« On doit absolument rentrer et plus vite que ça ! Les Scorvols et les Scorplanes entourent le royaume et attaquent de partout. Ils ont profité de l’affaiblissement de l’armée pour s’installer ! Et maintenant, c’est à peine sir les Ninjask peuvent faire leur travail. Mais ce n’est pas le plus important. Le royaume est en danger ! »

Le royaume était en danger ? Mais avec tout le chemin parcouru et surtout les nombreux combats qu’ils allaient avoir sur le retour … Ils allaient mettre autant de mois pour revenir vers le royaume ! AH ! Il commença à trembler, serrant les poings avant de dire à Olistar :

« Il n’y a pas un moyen d’accélérer tout ça ? »

« Pas le moins du monde … Il va falloir que l’on se dépêche mais … Il y a peu de chances qu’on arrive avant au minimum deux mois … Du moins qu’on soit retourné là-bas avant deux mois. Comptes environ trois s’ils nous bloquent le chemin. »

ZUT, ZUT ET ZUT ! Ils s’étaient faits piégés !

Chapitre 24 : Rivalité exubérante

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Chapitre 24 : Rivalité exubérante

« N’hésitez pas à les confronter de face ! Ils ne sont pas aussi dangereux qu’ils en ont l’air ! » s’écria l’un des commandants de la troupe, portant une belle armure bleue de Scarhino sur son corps. Ah … C’était donc quelqu’un de la race d’Herakié ? Rien qu’à voir son allure, il n’y avait aucun doute sur la question : il avait l’air plus que puissant. La preuve en fut lorsqu’il attrapa un Scorplane en plein dans les airs, le faisant tournoyer autour de lui avant de le projeter sur plusieurs Scorvols. Puissant … Très puissant même … Gloups …

« Earnos … Ne t’éloigne pas trop de moi au cas où. » annonça Olistar calmement, lui tournant le dos en collant celui-ci contre celui de l’enfant aux cheveux blonds.

« D’accord … Olistar mais tu n’as pas à t’en faire. Je sais aussi me battre hein ? »

« Oui … Mais bon … Tu vas devoir protéger Herakié donc tu ne pourras pas te battre avec tous tes moyens, voilà tout. Férast, puisque tu aimes te rendre inutile, essayes de protéger Earnos pendant qu’il protège Herakié ? »

C’était une question ironique mais Férast ne tarda pas à répondre sur un ton neutre :

« Je n’ai pas besoin de vos conseils pour cela. Je sais parfaitement ce que je dois faire. »

Si c’était le cas alors tant mieux. Olistar observait les Scorvols et les Scorplanes. La plupart était déjà bien trop occupé avec le reste des soldats. Pfiou … Ca risquait de très mal se finir cette histoire. Pourtant, en moins de cinq minutes, trois Scorvols se tournèrent vers eux. L’un d’entre eux prit la parole, un sourire sadique aux lèvres :

« Des gamins … Ce sont les meilleurs à égorger ! »

« Laisse-moi la fille, c’est mon genre préféré ! » répondit un second tandis que le troisième éclata tout simplement d’un rire sadique et complètement fou.
Férast se préparait déjà à réceptionner l’attaque d’un des Scorvols, Earnos de même tandis qu’Olistar opérait plutôt pour attaquer avant même que son Scorvol n’arrive vers lui.

« NON MAIS ON NE TOUCHE PAS MON EARNOS ! »

Le cri provenait d’Herakié, celle-ci ayant repoussé l’Aspicot pour le faire tomber sur le côté. Un seul coup de poing en plein dans le ventre du Scorvol complètement déboussolé par le coup impromptu de la Scarhino et voilà qu’il se retrouvait à terre, en train de cracher du sang. Les deux autres Scorvols s’arrêtèrent en plein dans leurs mouvements, Olistar plantant les doigts de ses mains dans le cou de son adversaire pour le tuer tandis que Férast ne fit que le pousser violemment en arrière.

« Alors ? Tu veux blesser mon Earnos ? » murmura Herakié, soulevant un homme qui faisait bien deux tête de plus qu’elle par le col. Elle n’attendit pas la réponse du Scorvol pour lui en décocher une dans les dents avant de reprendre : « Dis que tu t’excuses sinon je te fais mal. »

« Le sang de Scarabrute dans une Scarhino … est vraiment effrayant. » chuchota Olistar, ne pouvant que constater la puissance d’Herakié devant lui.

« Je ne te le fais pas dire. C’est pour ça … que … J’ai toujours peur d’elle. »

« Peur ? Hum … Tu devrais plutôt être heureux d’avoir une telle gardienne. » ironisa Olistar avant de s’écrier quelques secondes plus tard : « Attention ! Il y en a d’autres qui arrivent ! »

D’autres ? Mais comment était-ce possible ? Il eut à peine le temps de se protéger en plaçant ses bras et mouvant son corps telle une carapace qu’il fut écrasé au sol. Un Scorvol était arrivé tellement vite … Il tenta de se protéger une nouvelle fois mais Herakié balança son adversaire sur celui qui tentait de le tuer, Earnos murmurant :

« Merci beaucoup Herakié … Je t’en dois une … »

« Ils sont beaucoup trop nombreux ! Ce n’est pas normal ! On va vite se faire dépasser ! » répondit Olistar, arrivant à tenir tête à deux Scorvols en même temps. Férast, de son côté, ne faisait que se prendre des coups sans pour autant souffrir. Son adversaire criait même :

« Mais c’est un bloc de métal ce gamin ou quoi ? »

« Vous ne toucherez pas … à Earnos. » chuchota l’enfant que cela avait déjà été fait sans même qu’il le remarque. L’Aspicot regarda à gauche et à droite. La situation n’était pas des plus joyeuses. Les Scorvols étaient nombreux, très nombreux … En fait, ils étaient bien plus nombreux qu’eux. Et dirigés par les Scorplanes, ça n’aidait en rien à la situation.

Pourquoi ? Pourquoi est-ce que ça se passait comme ça ? A cette allure, ils allaient tous mourir ? Et lui … Il ne pouvait rien faire. Férast était un mur … Olistar savait parfaitement se battre … Et Herakié écrasait n’importe quel adversaire auquel il ne causait même pas de problèmes malgré ses nombreux mois d’entraînement !


Il était si faible … Tellement faible … Il le savait pourtant ! Il le savait mais il ne voulait jamais y croire ! Résultat, il ne servait à rien ! Rien du tout ! Il s’était mis à trembler, pensant à la situation devant lui. Comment ? Comment devait-il protéger la princesse avec une puissance aussi faible ? Un corps aussi ridicule ?

« Insectes répugnants ! Scorvols et Scorplanes ! Il est l’heure de disparaître ! »

Des voix qui provenaient du ciel ? Les combats s’arrêtèrent pour quelques secondes avant que des pierres ne soient projetées un peu partout sur les Scorvols. Des femmes … De magnifiques femmes variant entre des filles de dix ans … à des femmes mûres d’une quarantaine d’années mais à la beauté éclatante et rayonnante.

« Les Cheniselles sont de la partie. Le combat est terminé. » annonça Olistar avec calme.

« Des Cheniselles ? Ce sont elles qui d’habitude…. »

« C’est exact … Mais tu comprendras pourquoi elles sont considérées comme des combattantes hors-pair. » continua de dire Olistar.
Tout ce qu’il voyait … C’est qu’il ne voyait rien … Rien sur les montagnes, rien dans les airs … Puis soudainement, plusieurs pans des montagnes commencèrent à se mouvoir. Elles étaient encore plus nombreuses que prévu ? WAOUH ! Et elles étaient sacrément armées ! Certaines avec de belles armures roses moulant leurs formes avantageuses mais aussi des lames … D’autres étaient recouvertes d’une lourde carapace de pierre … Et d’autres n’avaient que des feuilles sur la peau … Mais les trois sortes de Cheniselle étaient sublimes.

Et surtout monstrueusement fortes ! En mois d’une dizaine de minutes, les Scorvols et les Scorplanes furent repoussés par les forces maintenant bien plus nombreuses de l’armée des insectes C’était … vraiment … stupéfiant. Il ne remarqua pas une forme juvénile qui courut vers lui avant de sauter dans ses bras pour le serrer contre elle.

« Earnos ! Tu vas bien ! J’avais si peur pour toi ! »

« Li … Lisian ? Tu es venue toi aussi pour combattre ? Je … » commença à balbutier Earnos.

« Earnos ! C’est qui cette fille qui croit que tu es à elle ? Dis-lui que je suis ton amoureuse ! »

« Ton amoureuse ? Mais elle raconte cette folle de Scarhino ? »

Aie ! Des problèmes venaient de disparaître pour que d’autres apparaissent ! Pourtant, il resta muet. Il n’était … pas motivé à les séparer. Mais Olistar lui faisait un geste discret pour demander de les calmer mais quoi faire ? S’il n’arrivait pas à s’occuper d’un Scorvol … alors comment séparer une Scarhino et une Cheniti hein ? Non … Il était tout simplement …

« NE TOUCHE PAS A MON EARNOS ! » hurla soudainement Herakié, tentant de frapper Lisian qui fit un geste sur le côté pour l’éviter.

« Non mais ton Earnos, il est pour moi ! Qu’est-ce que tu racontes ! »

Aie ! Mais il n’allait pas pouvoir les séparer ! Pourtant, avant que ça ne dégénère, une fine poudre vint s’abattre sur les deux filles, celles-ci s’écroulant au sol, endormies.

« Vraiment … Qu’est-ce que nous allons faire d’elle ? Si … motivée à se trouver déjà un homme à cet âge … Au moins, elle est une parfaite Cheniti. »

C’était l’une des femmes qui avait pris la parole, soulevant Lisian pour la récupérer. Lui ? Il s’occupait de prendre Herakié de son côté. Pour un premier combat, il avait été risible … plus que risible même. C’était quand même bien honteux. Mais bon … Il ne fit que baisser la tête tandis qu’il écoutait le reste des conversations.
Elles allaient les accompagner … Et les Ninjask aussi … C’était un ordre du roi … Plusieurs soldats semblèrent heureux mais furent rapidement remis à leurs places La plupart des Cheniselles déjà présentes avaient un homme, comble du désespoir pour la majorité masculine parmi les soldats, soupir de soulagement pour quelques rares soldates qui s’étaient entichées d’un membre de la troupe.
« Je crois que … Je vais ramener Hérakié dans sa tente. »

« Earnos ? » demanda Olistar, remarquant l’air triste peint sur le visage du jeune garçon aux cheveux blonds. Il n’était pas apte au combat et il ne le serait jamais. Il essayait de s’ancrer cela le crâne avant de se continuer à se faire des illusions.

Chapitre 23 : Le premier assaut

ShiroiRyu
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Chapitre 23 : Le premier assaut

« Earnos … Fais « ahhh » » demanda Hérakié.

« Je sais manger tout seul, Herakié. Je ne suis pas bête non plus. » annonce le jeune garçon aux cheveux blonds, un peu gêné par ce que faisait Herakié pour lui.

Olistar et Férast sont à côté d’eux, Olistar regardant avec amusement ce qui se passe tandis que Férast reste stoïque et neutre comme à son habitude. Il ne semble même pas s’intéresser à tout ce qui se passe autour de lui. Plusieurs jours se sont écoulés depuis la petite scène d’Herakié et maintenant, elle est déjà bien investie dans l’armée des insectes. D’ailleurs, on pourrait presque croire qu’elle est dans cette dernière depuis longtemps. Il faut dire que les trois soldats n’ont jamais infirmé avoir perdu contre elle … Bon heureusement, la vérité était qu’elle s’était occupée des soldats les uns après les autres, pas en même temps. Il ne manquerait plus que ça … Les trois soldats en même temps ! Ca serait tout simplement un monstre de puissance ! Bien plus effrayant que tout le reste !

« Oui mais non ! Il faut que tu fasses ce que je te dis ! Aller ! Fais-le ! »

« Non, non et non. Ce que j’ai dit, je ne changerai pas mon point de vue ! Maintenant, laisse-moi manger tran… »

Il ne put terminer sa phrase alors qu’elle le forçait à avaler la cuillère qu’elle lui tendait. Gloups … Argl ! Il allait s’étrangler avec cette cuillère ! Pourtant, il avala le contenu sans broncher, étant bien obligé de toute façon puisque sinon, elle risquait de lui faire les gros yeux. Il toussa après qu’elle ait retiré la cuillère, Herakié reprenant :

« Et ben alors ? Tu ne trouvais pas ça bon ? Ca l’est hein ? Hein ? »

« C’est passable … Meilleur que ce que les soldats mangent d’habitude … Enfin, c’est toujours le même repas pourtant, non ? Comment ça se fait que … »

« Oh ? Ben tu sais bien qu’avec mon père, on ne mange pas toujours très bien … Alors je cuisine un peu, je mélange tout et puis voilà … »

« C’est vrai. Bon … Mais toi, tu cuisines ? Toi ? » demanda-t-il sur un ton surpris, Herakié rougissant un peu avant de se triturer les doigts :

« Il le faut bien … Papa ne veut pas d’une nouvelle femme. Alors … Comme elle n’est plus là depuis des années … Et bien, je me débrouille toute seule. »

« Ah ! J’oubliais des fois. Pardon, Herakié. Je ne voulais pas. » répondit-il en cherchant à s’excuser pour ce qu’il venait de dire.

« Hein ? Ah ! Mais ce n’est pas de ta faute ! Tu sais que ma mère … est morte quand je suis née alors mon père a eu un peu de mal à s’occuper de moi. »

C’est vrai qu’elle ne faisait jamais rien pour se plaindre de sa situation. Ne pas avoir de mère … et un père Scarabrute … pour une jeune fille Scarhino, c’était plutôt singulier. Mais bon, Herakié, bien qu’elle était collante, était quand même une jeune fille très gentille.

Quant à la situation … Malheureusement, ils étaient bien loin d’arriver chez les Scorplanes et les Scorvols, oh que oui. Bien que chaque soir, ils montaient des tentes où les quatre enfants dormaient ensembles dans l’une d’entre elles.

Mais à part ça ? Aucune nouvelle car oui, ils étaient encore bien trop loin d’une des zones où normalement les ennemis se trouvaient. Ils n’avaient pas encore complètement quitté le royaume des insectes, cela se voyant aux nombreux arbres autour d’eux. D’après ce qu’il avait compris, les Scorvols et Scorplanes préféraient vivre dans les montagnes et se servir de ces dernières pour foncer en direction de leurs proies et les dépouiller mais … Sincèrement … Qui comptait venir dans un tel endroit ?

Déjà pas lui … Ca, il en était sûr et certain. C’était peut-être pour ça que les Scorvols et les Scorplanes attaquaient ? Car ils n’avaient rien à manger de leur côté ? Enfin, rien à dépouiller ? Oh … Il ne comptait pas les plaindre non plus. Ils n’avaient qu’à arrêter de commettre ce genre de crimes et … Bon, de toute façon, ça ne servait à rien d’y penser et la raison était simple : ils avaient tué la reine Seiry et rien que pour cela, tout un peuple ne comptait en laisser aucun en vie, loin de là. Le roi lui-même ne se priverait pas de les éradiquer jusqu’au dernier … Oui …

Bon … Une nouvelle journée commençait et Herakié ne relâchait pas le bras d’Earnos. Elle essayait même de le complimenter en lui murmurant à quel point il était devenu plus costaud. Elle pourrait même le frapper qu’elle était sûre qu’il n’aurait pas vraiment mal. Lui … Il voulait plutôt éviter qu’elle ne teste cela. Si Herakié avait tout simplement mis à mal plusieurs soldats, qu’importe l’entraînement qu’il avait, il était sûr que ça ferait très mal avec Herakié.

« Earnos ? Tu ne parles pas beaucoup … Tu vas bien ? »

« Hum ? Herakié ? Bien entendu ! Pourquoi ça n’irait pas ? Je parle peu pendant qu’on marche … Tu n’as pas remarqué que c’est pareil depuis plusieurs jours ? Tous les soldats font comme ça … Ca n’a rien d’étonnant hein ? »

« Oui mais quand même … C’est un peu étonnant, je trouve. »

« Si tu veux, on peut discuter de tout et de rien. Ca ne me dérange pas. Il faut juste que l’on fasse quand même un peu attention à tout cela. Car on ne doit pas retarder les autres. »

« C’est d’accord ! Alors … Euh … Ca se passait comment dans l’armée ? Hein ? Hein ? Tu veux bien me le dire ? Car tu n’en parles jamais. Tu es le chevalier de la princesse ? J’espère que tu fais pas de bêtises juste pour l’impressionner ! »

« Je ne fais rien de tout ça, Herakié. Tu le sais aussi bien que moi. » murmura le garçon aux cheveux blonds en haussant les épaules.

« Dis … Elle est comment la princesse quand tu la vois souvent ? Elle est comme toutes les autres filles ou non ? Car elle est quand même plutôt jolie. »

« Je ne la vois pas tous les jours, Herakié. Elle est très rarement présente. Si tu te renseignes un peu, tu peux apprendre alors qu’elle est souvent en train de parler pour tenter d’unir les Drascores, les Rapions et le royaume des insectes. D’ailleurs, Olistar est un Rapion. »

Il désigna du regard l’adolescent aux cheveux violets, celui-ci faisant un petit sourire pour répondre physiquement aux propos d’Earnos. Par contre, du côté de Férast, c’était juste le calme plat … Rien … Rien … Rien du tout même. Il ne disait rien du tout.

« Et sinon … Tu l’aimes bien la princesse ? Car d’après les rumeurs, il est dit que la princesse est fiancée à l’un de ses chevaliers. C’est quand même … »

« T’as de drôles de questions, des fois … Non, ce n’est pas-moi si tu veux tout savoir. Elle est fiancée à Holikan, un Yanma. Tu crois vraiment qu’une Apireine et un Aspicot, c’est possible ? Il faut éviter de dire des bêtises. Ah ! Sinon, pour te répondre, je l’aime bien. Mais toi, tu ne l’aimes pas donc ? »

« Hein ? Mais si ! La princesse n’a pas eu de chances avec la reine Seiry. C’est pour ça que je te posais la question … Elle est peut-être des fois assez triste. »

« Oui, peut-être … On va changer de conversation. » termina t-il de dire comme pour bien signaler qu’il n’avait clairement pas envie de continuer à parler de cela.

La Scarhino ne posa pas plus de questions à ce sujet. Elle comprenait parfaitement qu’Earnos ne voulait pas parler de cela. C’était son droit. De même, de toute façon, ils devaient accélérer le rythme car ils prenaient un peu de retard par rapport au reste des troupes. Ah … Enfin un peu de calme, il ne le regrettait pas.

Les tentes furent installées une nouvelle fois pour la nui, les quatre enfants rentrant dans l’une d’entre elles pour aller dormir. Néanmoins, bizarrement, cette nuit-là, il n’arrivait pas à s’endormir. Il ne savait pas pourquoi … mais … Il n’y arrivait pas, c’est tout. Il se releva dans son sac de couchage. La voix d’Olistar résonna dans la tente :

« Toi non plus, tu ne peux pas trouver le sommeil ? »

« Je ne sais pas … J’ai une mauvaise impression, c’est tout. »

Il quitta son sac de couchage puis sa tente, rapidement rejoint par Olistar. Les deux enfants observèrent le ciel étoilé bien que d’autres soldats étaient debout, plus pour la surveillance qu’autre chose. Finalement, un cri déchira la nuit :

« ILS SONT LA ! ILS NOUS ATTAQUENT ! »

« Faire toujours confiance à son impression. » murmura l’adolescent avec calme.

« Il faut que j’aille réveiller Férast et Herakié ! Surtout la mettre à l’abri ! »

Il retourna dans la tente, secouant aussitôt la Scarhino et le Pomdepik. Il rejoint rapidement les soldats à l’extérieur, des rires se faisant entendre à l’horizon mais surtout au-dessus d’eux. Le ciel étoilé était maintenant parcouru par plusieurs ombres ailées.

Est-ce qu’ils allaient combattre ? Car ils n’étaient que des enfants … comme les autres. Et ils étaient entourés par de nombreux soldats. Néanmoins, s’ils étaient dans l’armée des insectes, c’est qu’ils étaient normalement capables de se défendre ! Son … premier vrai combat !

Chapitre 22 : Une surprise bien forte

ShiroiRyu
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Chapitre 22 : Une surprise bien forte

« Mais maman … C’est un petit voyage ! » s’écria le jeune garçon aux cheveux blonds.

« Un petit voyage ? C’est ce que tu dis ! Tu ne sais pas combien de temps tu risques de partir ! Tu vas devoir apprendre à nettoyer tes habits, à te débrouiller seul, à vivre en communauté. »

« Mais maman ! Je sais déjà faire tout ça ! Maman ! C’est gênant ! »

« Mais mon fils va partir au loin ! Loin du royaume ! Ce n’est pas pareil que rester dans le château du roi ! Chéri, dis-lui de faire attention ! » s’écria la femme aux cheveux rouges alors que l’homme soupirait avec un sourire aux lèvres.

« Earnos .. .Tu ne veux pas inquiéter ta mère, n’est-ce pas ? Alors évite de te faire blesser. »

« Blesser ? C’est décidé ! Tu ne pars pas, Earnos ! » annonça sa mère avant de venir enlacer le jeune garçon. Une longue plainte sortit de sa bouche :

« Mais maman ! Papa ! T’es bête ou quoi ? Maintenant, elle veut plus me lâcher ! »

« Ah … Vraiment … Laisse-le donc tranquille. » murmura le Dardargnan, se rapprochant de la femme pour qu’elle puisse libérer son fils. Ce fut avec une extrême réticence. Mais dès l’instant où la mère ne fut plus en train d’entourer Earnos, c’était alors les deux plus jeunes sœurs qui firent cela à leur tour.

« Je crois que je ne vais pas pouvoir partir … » marmonna Earnos bien qu’il était quand même plus que touché par ces réactions. Au moins, il ne pouvait pas nier qu’il était aimé dans sa famille. Son père poussa un petit rire avant de dire à ses deux filles :

« Votre grand frère reviendra. Laissez-le donc un peu vivre aussi, non ? Il savait à quoi cela consistait d’être dans l’armée du royaume des insectes lorsqu’il a décidé d’accepter. »

Mais rien à faire, les deux filles ne voulurent guère le lâcher. Enfin, pourtant, au bout de cinq à dix minutes de discussion intense où il annonçait que oui, il ferait très attention, oui, il ne combattrait pas les vilaines Scorplanes, elles le libérèrent. Malheureusement, ses deux grandes sœurs n’étaient guère là mais il ne pouvait pas leur en vouloir, elles avaient elles aussi leurs vies. Surtout avec cette naissance pour l’aînée de la famille.

« Bon … Et bien … Je dois m’en aller. » annonça le jeune Aspicot, un lourd sac sur son dos bien que le poids ne semblait guère le déranger.

« Fais vraiment attention … s’il te plaît, Earnos. » murmura sa mère, son père la retenant.

« Tu nous rends déjà très fiers de toi … Mais je suis sûr que tu le pourras encore plus. » annonça celui-ci en lui souriant.

« Grand frère … » dirent les deux jeunes filles, baissant la tête en retenant leurs larmes. Mais hey ! Il comptait revenir ! Il avait l’impression que c’était un voyage sans retour ! Bon ! Il valait mieux pour lui qu’il parte dès maintenant car sinon, il ne savait pas s’il aurait le courage d’abandonner sa famille … pendant plusieurs mois.

Mais dès l’instant où il commença à marcher à côté des autres soldats, il oublia tous ses soucis. Accompagné de Férast et Olistar, il parlait avec eux deux sur le trajet. Pendant combien de temps allaient-il voyager ? Sur quelle distance ? Il ne se posait la question que maintenant et c’était un peu tard non ?

« Arrête donc de réfléchir ! » annonça Olistar, lui donnant une petite tape dans le dos avec un grand sourire. Il toussa sur le coup, bafouillant :

« Je n’ai pas ce genre de choses en tête … Enfin bon … Ce n’est pas dramatique. »

« Justement, ça ne l’est pas. Tu reverras toute ta famille … Et en même temps, tu sais bien que l’on pourra leur écrire non ? Ils auront toujours de tes nouvelles. »

« Ah ? Ah bon ? Ah … Mais c’est une très bonne nouvelle ça ! Je n’étais pas au courant, justement ! » s’écria le jeune garçon avec joie.

« Ah et bien tu vois … Je préfère quand t’es comme ça. » dit Olistar alors que Férast restait muet depuis le début, ne faisant qu’hocher la tête aux paroles des deux autres enfants.

« Héhéhé. Tu sais toujours ce qu’il faut dire pour me remonter le moral, Olistar. Merci. »

Le Rapion haussa simplement les épaules en souriant. C’était normal … Avec ce qu’on lui avait demandé de faire, c’était tout ce qu’il y avait de plus … logique. Oui … On pouvait appeler ça de la logique. Mais en même temps, c’est bien parce que ça lui plaisait.

Sinon … Il n’aurait jamais fait ça hein ? Mais quand même, le jour … où ça s’était déroulé, il avait eu du mal à y croire. Une telle demande ? Il n’avait pu s’empêcher de sourire à cette demande … car non pas qu’elle semblait irréelle… C’était juste si … Oh … Il n’y avait pas réellement de mots pour décrire cela, loin de là même.

« A quoi est-ce que tu penses, Olistar ? »

« Hum ? En quoi est-ce que cela te concerne, Earnos ? Les Rapions ont leurs petits secrets. » annonça l’adolescent en lui faisant un clin d’œil.

« Bah … Je pensais que tu pouvais quand même le dire, c’est si important que ça ? »

« Hum … Pas vraiment, mais disons que si tu le savais, tu risquerais d’être plus que surpris ! Peut-être qu’un jour, je te l’annoncerai … Mais tu as encore le temps ! » répondit Olistar en émettant un petit rire. Earnos se tourna vers Férast, lui disant :

« Et toi ? Tu n’as rien à dire ? Tu es quand même capable de réfléchir non ? »

« Oui, bien entendu … Mais je ne vois pas ce que j’ai à dire … Je n’ai pas à penser de la sorte si ce n’est pas nécessaire pour toi, Earnos. »

« J’espère que ce voyage va changer un peu tout ça. » marmonna Earnos, plus énervé qu’autre chose par les propos de Férast. Comme souvent, ce genre de « larve », il n’aimait pas. Pourquoi est-ce qu’il ne réagissait pas plus que ça hein ? Il était quand même vivant !

« EARNOSSSSSSSSSSSSSSS ! »

Il eut à peine le temps de se retourner pour voir d’où provenait ce cri avant de se faire violemment percuté par une forme féminine à peine moins âgée que lui. Des cheveux bleus foncés, une tenue de même couleur … Et une puissance dévastatrice. Il venait de se retrouver tout simplement allongé sur le sol, sans même avoir pu bouger. Pourtant, cette forme, il la reconnaissait entre mille puisqu’il s’agissait de …

« Herakié ? Qu’est-ce que tu fa… Qu’est-ce que tu fais ici ? »

« Méchant ! Méchant ! Méchant ! Tu ne m’as même pas prévenu que tu étais parti ! Heureusement que j’ai demandé à tes parents où est-ce que tu allais ! »

« Je répète ma question … Qu’est-ce que tu fais ici ? » dit-il nonchalamment.

« J’ai rejoint l’armée des insectes pour cette mission ! »

Il ouvrit la bouche de stupéfaction alors que les gardes s’étaient arrêtés autour d’eux. Certains avaient l’air gêné, comme si quelque chose les taraudait. Il chercha à reprendre ses esprits, demandant à nouveau avec calme :

« Euh … Est-ce que tu peux répéter s’il te plaît ? J’ai dû mal entendre … Tu n’es pas dans l’armée des insectes que je sache. Comment est-ce que tu as pu venir ici ? »

« Oh c’est très simple ! Tu vois ces hommes ? » dit-elle en désignant trois soldats qui n’avaient rien de bien spécial. Lorsqu’elle les pointa du doigt, ils se rétractèrent, reculant un peu. « Et bien, je leur ai demandé de rejoindre l’armée. Ils n’ont pas voulu et ils m’ont dit qu’il fallait savoir se battre pour ça ! Alors, je leur ai dit que si j’arrivais à les battre, je venais quand même avec eux ! Devine qui c’est qui a gagné ! »

« Je crois que j’ai ma réponse devant moi … ou sur moi. Mais Hérakié ! C’est dangereux ! »

« Dangereux ! Je m’en fiche ! On va passer beaucoup de temps ensemble ! » s’écria t-elle avec joie tout en rigolant.

Mais mais mais ! Comment est-ce que ces trois soldats avaient pu laisser une jeune fille les battre ? Non ! C’était Herakié ! Ce n’était pas n’importe quelle fille mais quand même ! Pourquoi est-ce qu’ils avaient accepté une telle chose ? Un homme s’approcha d’eux, un Cizayox à la belle armure rubis, prit la parole :

« Bon … J’ai pu tout entendre … Et en vue de la distance maintenant, il n’y a pas de retour en arrière. Elle semble avoir bien préparé son coup. Earnos, tu es chargé de sa sécurité, j’espère que tu comprends qu’en raison de ta relation avec elle, tu es le mieux placé. »

« Mais mais … Mais … Je … »

« Tu as entendu, Earnos ? C’est vraiment super hein ! »

Oui, c’était super … Youpi. Il était fou de joie. Mais en même temps, il n’était pas mécontent.

Chapitre 21 : Sortir du royaume

ShiroiRyu
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Troisième partie : Une monarchie brisée

Chapitre 21 : Sortir du royaume

Malgré ce qui s’était passé, le problème avec les Chenitis, les Cheniselles et les nombreux enlèvements qui leur été liés, le royaume semblait aller beaucoup mieux depuis quelques semaines. Il fallait dire qu’avec les nombreuses arrestations, le peuple semblait souffler un peu et pour cause : avec tout ce qui s’était passé, c’était la moindre des choses !

Mais bon … Ca ne voulait pas dire que tout était arrangé ou que le calme était définitivement installé. Loin de là. Ah … Avec tout ce qui s’était passé, il n’avait pas une minute à perdre. Et puis bon, en même temps, il ne s’était pas occupé du cas Lisian. Ce n’est pas qu’il ignorait la jeune fille, loin de là même … C’était juste que … Elle n’avait pas l’air méchante malgré la race dont elle était issue. Après, il n’avait jamais jugé une personne suivant sa race, sinon, il aurait dit des choses plutôt mauvaises sur Olistar. Et là ? C’était tout le contraire. Olistar était un ami, un grand ami même. Il n’avait pas honte de le reconnaître même si … Il devait avouer que la différence d’âge le perturbait un peu. En même temps, il avait aussi le cas Férast. Sans le considérer comme un ami, il essayait de le rendre un peu plus social mais surtout indépendant. C’était loin d’être gagné. Et puis … Il y avait aussi Holikan. Oh, lui, c’était une bonne connaissance, pas forcément un ami. Mais il l’appréciait. Et la princesse Terria ? Et bien, par rapport à la princesse Terria.

« Je suis son chevalier, tout simplement. »

« Oh ? Encore en train de penser à la princesse Terria ? »
Hum ? Il était assis sur son lit, Olistar étant de même à côté de lui sur son propre lit. Aujourd’hui, c’était jour de repos car le roi avait signalé qu’il avait une annonce importante à faire et qu’il voulait que tous les soldats soient prêts à partir. A partir où ? Lui, le jeune Aspicot qu’il était, n’en savait rien du tout. Et Olistar était resté muet comme une tombe à ce sujet. D’ailleurs, il devait lui répondre et vite !

« Je pense toujours à la princesse Terria. Je suis son chevalier, Olistar. »

« Oh bien entendu ! Bon … Il semblerait que ça soit dans une trentaine de minutes. Allez, tu t’habilles ? Du moins, soit un peu plus présentable quand même. »

« J’ai l’impression d’être à la maison quand tu me parles comme ça, Olistar. » répondit le jeune garçon en soupirant. « Et pourtant, chez moi, il n’y a que des filles puisque je n’ai que des sœurs. Bon … Je vais essayer d’être mieux ! »

« Hahahaha ! Et si je dois continuer comme ça, je te préviens … Si tu n’es pas propre au visage, je m’occupe de ton cas et je passe le gant sur ton visage jusqu’à ce qu’il brille ! »

« HEY ! OLISTAR ! » s’écria le jeune garçon un peu gêné alors qu’il enfonçait dans la salle de bains. Bon sang ! Ca lui faisait penser à un grand frère trop protecteur !


Quelques minutes tard, il revint plus tard, le visage propre comme un sou neuf. Olistar passa un doigt sur la joue droite d’Earnos, rigolant car celui-ci se laissait faire. Malgré ses complaintes, il essayait quand même de paraître bien. Ah … Le jeune Aspicot avait bien changé depuis quelques années, n’est-ce pas ? Rien à voir avec leur première rencontre.

Maintenant, ils partaient tous les deux de la chambre, se dirigeant vers l’endroit où les soldats devaient se réunir mais où surtout le roi allait faire une annonce de la plus haute importance. Rapidement, il fut rejoint par Férast et Lisian, le quatuor attendant que le roi se présente. Il fallut une quinzaine de minutes pour qu’enfin, le monarque se présente devant tous et toutes. Après un salut militaire de la part de son armée, il prit la parole :

« Mes loyaux soldats, bien qu’aujourd’hui, notre royaume soit enfin en paix en son intérieur après cette année de troubles, cela ne veut guère dire que tout notre royaume est purifié de la gangrène qui a emmené à la mort de celle qui fut ma femme et votre reine. »

Où est-ce qu’il voulait en venir ? Car il ne contactait pas l’armée pour de telles choses. Il avait encore à dire, bien plus même. Il avait parlé d’une purification d’après ce qu’il avait compris. Mais de quelle purification parlait-il ? Car avec cet homme … Il fallait maintenant se méfier un peu de chacun de ses propos. Il tourna son visage vers Olistar, celui-ci hochant sa tête positivement pour lui dire qu’il allait bientôt entendre la raison qui avait poussé le roi à réunir son armée devant lui.

« La gangrène porte un nom … Le nom de la race qui a emmené la reine Seiry à la mort. Je veux parler des Scorplanes et des Scorvols ! Vivant dans les montagnes reculées de notre royaume, ce sont eux les responsables de ce cataclysme qui s’est abattu sur notre royaume et c’est pourquoi dès aujourd’hui, l’armée des insectes sera envoyée pour aller les anéantir ! Du moins, une partie de l’armée … Celle qui est devant mes yeux ! Les différentes troupes qui la composent vous permettront de subvenir à tous vos besoins, que cela soit logistique, militaire ou autre. Vous partirez dès ce soir et vous reviendrez vainqueurs. Longue vie au royaume des insectes ! » s’écria le roi avant d’être repris par ses fidèles sujets.

C’était donc ça ? Une nouvelle guerre ? Mais à l’extérieur du royaume ? Enfin, pas réellement … Le royaume des insectes était gigantesque mais beaucoup d’endroits ne rentraient pas dans la juridiction du palais royal. C’est pourquoi, on parlait d’extérieur au royaume des insectes. Ainsi … Lorsque cela concernait les Scorvols et les Scorplanes, il était nul doute qu’ils n’obéissaient pas aux mêmes règles qu’eux.

« Donc … C’était ça la grosse surprise du roi ? » murmura un soldat. « Une guerre ? Enfin bon, ça ne peut pas nous faire du mal. Le royaume n’est pas souvent sur le pied de guerre justement. A part faire nos rôles de gardes, il n’y a eu de gros affrontements depuis des années … Enfin, y a bien une décennie ou deux. »

« La guerre contre les Rapions et les Drascores ? Match nul. Ils étaient sur leur terrain et les troupes du roi n’ont jamais pu atteindre les Rapions et leur tribu principale. » répondit un second soldat, comme pour compléter le premier.

« Ah … Bon … Earnos, c’est pas tout ça mais je crois que je vais rentrer tout de suite dans notre chambre. » dit calmement Olistar comme soudainement las après qu’il ait appris cette nouvelle … bien que normalement, c’était déjà le cas depuis longtemps non ? Earnos le regarda partir, Lisian en profitant aussitôt le prendre par le bras.

« Earnos ? On va s’entraîner tous les deux ? C’est plutôt une bonne idée non ? »

« J’aurai plutôt voulu me reposer … Enfin, aller voir comment va Olistar, je le trouvais bizarre sur le coup. Ca serait la meille … »

« Non, non et non ! Tu dois venir t’entraîner ! Férast ! Toi, tu vas voir comment Olistar va ! »

« Je n’écoute que les paroles d’Earnos. » répondit sèchement le Pomdepik, la Cheniti fronçant le regard, comme si elle n’appréciait pas qu’il conteste ses paroles.

« S’il te plaît, Férast … Je serai plus rassuré pour Olistar. »


Même si il n’appréciait pas de donner des … ordres au Pomdepik, il était bien obligé de faire cela pour que celui-ci décide de bouger. Vraiment … Il devait trouver un moyen pour que Férast arrête d’être un assisté.
Enfin … Ca … Il fallait trouver la solution et c’était loin d’être facile même. Bon … Par contre, avec Lisian qui n’arrêtait pas de le coller, ce n’était pas forcément très rassurant. Est-ce qu’elle allait l’enlever ? En la regardant, toujours souriante et avec son sourire rieur, il avait vraiment du mal à y croire. Non … Elle n’était pas méchante.

« Alors … Euh … On va se battre tous les deux mais doucement d’accord ? »

« Dis … Pourquoi est-ce que vous enlevez des garçons ? »

Il avait posé aussitôt la question qui l’embarrassait depuis le début. Maintenant qu’ils étaient seuls, bien qu’entourés par d’autres personnes qui venaient s’entraîner elles aussi, il voulait mettre les choses au clair. Alors autant qu’ils en discutent tous les deux. Elle parut surprise avant de faire un grand sourire à Earnos :

« Et bien ! On ne les enlève pas ! On rend les garçons très heureux avec nous. Tu ne sais pas que vivre avec une Cheniselle, c’est être heureux pour le reste de sa vie ? »

« Euh … Je ne suis pas sûr qu’être séparé de sa famille, de ses enfants, de la femme qu’on aime, c’est être heureux si tu veux tout savoir. »

… … … Hum … … … Quand même pas. Les hommes qu’elle voyait avec les autres filles Chenitis et Cheniselles semblaient plus qu’heureux. Mais elle était aussi au courant que c’était grâce à diverses choses … pas uniquement l’amour que chaque Cheniselle portait à un homme en particulier. Elle reprit :

« Mais alors, tu veux dire que les Cheniselles n’ont pas le droit d’aimer une personne ? C’est méchant de ta part, Earnos, ça ! »

« Je … Je n’ai pas dit ça. J’ai juste dit … qu’il fallait leur laisser le choix, c’est tout. »

« Et si ce choix était mauvais, hein ? Hein ?  Bon, on discute plus de ça ! »

Ca ne servait à rien d’en parler avec elle. Elle avait ses idées sur le sujet, lui avait les siennes, ils ne pouvaient pas être d’accord. De toute façon, il avait déjà bien d’autres problèmes en tête. Du genre, annoncer la terrible nouvelle à sa famille au sujet de son départ.