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Verset 2 : La reine et le pion

ShiroiRyu
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Verset 2 : La reine et le pion

« Bonjour, messire Alan, comment allez-vous en cette belle journée ? »

« Ma foi, fort bien, mademoiselle Zena. Et vous-même ? »

« Je ne saurais être plus heureuse qu’en ce jour si merveilleux. »

« Et pourquoi donc ? Est-ce parce que votre miroir a reflété votre incroyable beauté ce matin ? Ou est-ce autre chose ? »

« Dieu du ciel, messire Alan, que vous me flattez ! »

« Bon… Les deux tourtereaux. Avez-vous terminé de vous lancer des fleurs ? »

Lunitia se présenta devant Alan et Zena, superbement habillés tout les deux pour leur premier jour de travail ensemble. Elle prit les deux adolescents, les téléportant à leur travail respectif tandis que les journées commençaient à s’écouler tranquillement et doucement. Autant dire que Zena était d’une superbe humeur depuis qu’elle travaillait, même si cela était grâce au fait qu’ils étaient en vacances pendant trois mois.

Quant à leur relation, elle s’améliorait bien qu’elle restait platonique et courtoise, ce qui la rendait toute aussi délicieuse. Aucun baiser, aucune caresse, juste des mains qui allaient chercher celle de l’autre ou alors des enlacements. C’était très simple et pourtant, cela leur suffisait amplement. Ils avaient bien attendu des années, cela pouvait encore attendre d’autres années avant d’aller plus loin. Ils n’étaient que des adolescents.

« Et bien… Mademoiselle Zena, je suis plutôt fier de vous. »

« Merci beaucoup, monsieur Orian. Je ne fais que mon maximum pour promouvoir vos entreprises et celles de nos relations. »

« Et le maximum est déjà très bon. »

Elle s’inclina respectueusement devant l’homme dans son fauteuil, celui-ci lui signalant qu’elle pouvait partir, chose qu’elle fit après quelques secondes tandis que Lunitia et Plitana arrivèrent dans la pièce. Ce fut Plitana qui prit la parole en première :

« Oricalk est un peu soucieux de ce qui se passe en ce moment. »

« Je ne peux pas vraiment vous aider… S’il s’avère qu’elle est vraiment présente… On risquerait d’avoir quelques soucis en tête. »

« Oricalk se fiche royalement des soucis. La seule chose qui l’intéresse, c’est qu’elle disparaisse le plus rapidement possible. »

« Je ne suis pas magicienne malheureusement ! Je ne fais pas de miracles, je suis désolée ! »

« Ca ne sert à rien de s’énerver… Rien du tout… Pourquoi s’énerver aussi inutilement ? Il va falloir simplement l’appâter. »

« Avez-vous une idée, Orian ? Ou plutôt mademoiselle O ? »

« Je n’en ai pas réellement pour l’instant. Je pense qu’il vaut mieux attendre. Rien ne presse réellement. Dites simplement à Oricalk que tout sera réglé de mon côté. »

Plitana ferma ses yeux, disparaissant complètement tandis que Lunitia gardait son petit sourire. Voilà de quoi les divertir. Cela faisait depuis combien de temps qu’ils ne s’étaient pas amusés ? Un peu trop longtemps… Plusieurs années même.

« Ah… Ah… Non… Non… Héhéhé ! Cette odeur de sang… de mort ! Elle ne provient pas de moi ! Ce n’est pas la mienne ! AHHHH ! »

« C’est quoi ces cris ? »

Il avait allumé subitement sa lumière mais celle-ci alla s’éteindre subitement alors qu’un œil rouge l’observait dans le vide, un œil à moitié clos. L’œil se referma complètement tandis qu’il demandait d’une voix calme :

« C’est toi ? Mana ? Hého ! Tu es là ? Je t’ai déjà signalé que je n’aime pas ça ! »

« Tais-toi un peu, j’essaye de dormir. Ca ne se voit pas ? »

« Tu dis ça mais c’est toi qui a crié, je te signale. T’es sûre que ça va bien ? »

« Oui, ça va très bien, j’ai juste crié car je pensais à quelque chose. »

« Tu avais donc un cauchemar. »

« Ce n’était pas un cauchemar alors ne te fous pas de moi ! »

« C’était donc un cauchemar. Quand on imagine quelque chose qui nous force à crier alors qu’on dort, ça s’appelle un cauchemar. »

« Est-ce que tu veux que je devienne ton pire cauchemar ? »

Non merci, il hocha la tête d’un air négatif alors qu’il s’adressait dans le vide. Elle avait fermé l’œil et elle s’était rendue complètement invisible. Quoi de mieux que ça pour ne pas se faire voir ? Il poussa un léger soupir, se recouchant dans son lit en se disant que ce spectre pouvait vraiment être gênant quelques fois.

« Mana… Est-ce que tu dors ? »

« Oui, ça ne s’entend pas ? Ca ne se voit pas ? »

« Si tu veux parler… Tu me le dis hein ? Tu sais, je peux être un bon psychologue quand on le désire ! Je suis très porté sur la discussion et je peux facilement t’aider ! »

« Arrêter de déblatérer tes paroles complètement inutiles et sans aucun sens. Le jour où j’aurais besoin d’un humain ne risque pas d’arriver. Tu veux juste savoir une chose ? J’étais une humaine mais j’ai décidé de mon plein gré de devenir une pokémon spectre au lieu d’une simple âme humaine. Je te laisse réfléchir et je te dis de bien dormir ! »

« Oh… Oh… La terrifiante Mana me dit bonne nuit ? Je me sens obligé de lui répondre de même et de lui espérer qu’elle dorme bien à son tour ! »

« Je te demande de te taire ou pendant ton sommeil, je vais te rendre une visite et ça sera la première fois depuis des années que tu mouilleras ton drap. »

« C’est bon, c’est bon, j’ai bien noté le message ! »

Héhéhé ! Visiblement, elle n’était pas aussi machiavélique qu’elle voulait le faire croire. Peut-être que demain… Il pourrait essayer ça ? Pourquoi pas ? Rien ne l’en empêchait ! OUI ! Demain, il allait faire ça ! C’était la meilleure idée à faire ! Surtout que Mana était particulière : Une pokémon spectre. C’était quelque chose de rare, très rare.

« Bon Zena… Aujourd’hui, c’est jour de repos… Mais je te demande de ne pas crier ou autre, hein ? J’ai une surprise pour toi… Enfin, ne le dit pas à personne. »

« Mais qu’est-ce que ça peut être ? Tu sembles bouillonné de joie ! »

« Disons que j’ai eu un peu de mal à l’inviter et à la faire venir… Alors bon… En plus, elle est un peu spéciale et du genre lugubre et terrifiante. En fait, elle n’arrête pas de parler d’odeur et elle peut vraiment faire peur quand elle le veut… »

« Je crois qu’elle a compris ! Pour la peine, mange-toi le sol. »

Zena sursauta alors qu’elle voyait un pied apparaître au niveau des jambes d’Alan, le fauchant complètement pour le faire atterrir sur le sol, tête la première. Il poussa un gémissement de douleur alors que devant l’adolescente aux tresses noires se tenait Mana.

« Je te fais peur ? C’est toujours la même réaction de toute façon. »

« Co… Comment tu fais ça ? Tu es qui ? Tu n’es pas une pokémon psychique… On voit très bien quand ils se téléportent mais toi… On dirait que tu viens d’une autre dimension… »

« La dimension des morts ! Bingo ! On a une gagnante ! Hey, Alan, elle est vraiment bien plus intelligente que toi ! C’est fou comme elle a ce que tu ne possèdes pas. Tu veux savoir quoi ? Un cerveau ! C’est ce qui te manque ! C’est moche la vie non ? »

« Je crois qu’elle est très grossière, c’est ta nouvelle pokémon, Alan ? Pourquoi est-ce qu’elle sait parler ? Ce n’est pas une pokémon psychique pourtant. »

« Disons simplement qu’elle est du genre à beaucoup parler. Mais c’est une pokémon spectre ! Une Skelenox pour être exact ! Tu imagines ?! »

« Et dire que ça fait plusieurs mois qu’il me connait et qu’il ne m’a jamais présenté à toi, c’est bizarre non ? Tu ne trouves pas ? »

« C’est faux, ne raconte pas n’importe quoi, ça ne fait que quelques semaines. »

« Ah oui, il m’a aussi vue dans ma nudité complète. Sans le moindre habit, ni rien, il m’a même habillé comme une poupée ! »

« Mais qu’est-ce que tu fous à dire ça ?! »

« Alan ? Est-ce que c’est vrai ce qu’elle dit ? »


Ha… Hahaha… Il ne savait pas réellement où se mettre maintenant. Mais pourquoi avait-elle ouvert la bouche à ce moment précis ? RAHHHHHH ! Il éclata de rire avant de dire que oui, signalant à Zena qu’il faisait de même avec tout ses pokémons avant qu’il ne se retrouve à nouveau allongé sur le sol, le pied de Mana posé sur son crâne. Zena sortait déjà ses pokéballs, prête à appeler ses pokémons alors que Mana faisait un petit geste du doigt pour lui dire d’éviter de faire une telle chose :

« Tu ne voudrais pas que ton amoureux soit blessé n’est-ce pas ? Je veux juste rectifier une chose : Je ne suis pas sa pokémon. Moi, on ne me capture pas. Je suis avec lui car il a une odeur plus qu’intéressante bien qu’elle ne provient pas de lui. »

« Une odeur ? Ce n’est pas toi qui sentirais mauvais, espèce de cadavre ambulant ? »

« Tiens, une forte tête ! Tu sais ce que je leur fait aux fortes têtes ? CA ! »

Elle se retrouva allongée sur le sol, à quelques centimètres d’Alan alors que Mana disparaissait complètement de leurs vues. Zena pesta de colère, lui demandant ce qui était passé par la tête d’Alan pour récupérer un tel pokémon. Il rectifia en se massant le front :

« Ce n’est pas ma pokémon comme elle te l’a dit. Je ne sais pas du tout à qui elle appartient mais je crois qu’elle est libre. Par contre, je ne sais pas ce qui lui a pris. D’habitude, elle est quand même un peu plus calme que ça même si elle reste assez lugubre. »

« Et c’est quoi son histoire d’odeur ? Elle est vraiment bizarre ! Tu devrais ne plus la côtoyer ! Elle va t’attirer des ennuis à cette allure ! »

« Ne t’inquiètes pas ! Je dirais que j’ai juste à la dompter ! »

« Je ne suis pas un animal… et je vous entend tous les deux ! »

Elle réapparut entre les deux tourtereaux, plaçant ses deux mains sur le dos des crânes d’Alan et de Zena avant de les faire se percuter. Les deux adolescents retombèrent au sol en gémissant de douleur tandis qu’elle éclatait de rire :

« Non mais sérieusement, vous croyez quoi ?! Que je vais me laisser faire ?! Je ne suis pas domptable ! Je ne suis pas une pokémon ! Je ne suis pas là pour vous mais vous êtes là pour moi ! Toi, la gamine avec les tresses noires ! Sache que tu as aussi une odeur particulièrement attirante ! Je ne sais pas d’où provient celle d’Alan mais je trouverais et ce jour là, je me ferais un véritable festin avec vos deux odeurs ! Oh que oui ! En plus, vous ne savez même pas dans quoi vous vous enfoncez ! Vous êtes tellement pathétiques et prévisibles tous les deux ! »

« En ce qui concerne la gamine… Je préfère ne rien dire. »

Zena s’était mise à siffloter, mettant en avant sa poitrine alors qu’Alan détournait le regard, visiblement peu concerné par ce qui se passait. Mana observa Zena pendant quelques secondes avant de pouffer de rire puis d’éclater de rire :

« Non… Sincèrement… T’espères être crédible ma pauvre fille ? »

« Co… Comment ça ? Qu’est-ce que tu veux dire par là ?! Exprime-toi mieux ! »

« Ce que je veux dire par là, c’est que ce n’est pas avec tes seins que tu vas m’impressionner ! Si tu ne comprends pas que tu n’es qu’une enfant dans la tête, je ne peux rien pour toi ! Tu ne saisis pas la différence entre toi et moi ? Moi, j’ai déjà vécu la mort… Oui, j’ai déjà expérimentée cette chose si horrible alors que toi, tu vis dans ton monde si candide, plein de roses et d’oiseaux qui sifflotent allégrement. »

« Toi… Toi… Je vais te tuer ! Je vais te faire ravaler ces paroles, petite garce ! »

« Me tuer ? Mais je suis déjà morte ! Tu n’as pas l’air de comprendre hein ? Ca ne veut pas rentrer dans ton cerveau ! Alan ! Je me suis trompée à son sujet ! Elle est aussi écervelée que toi ! Qui se ressemble s’assemble héhéhé ! »

« Bon, les filles, je crois que c’était une mauvaise idée de vous présenter toutes les deux. Mana, est-ce que tu veux bien retourner dans ma chambre ? »

« Avec grand plaisir héhéhé ! Avec grand plaisir, je vais garder ton lit au chaud ! »

« ALAN ! Qu’est-ce qu’elle veut dire par là ?! »

« Qu’elle squatte mon lit pendant que je dors chez toi. »

Mana arrêta de sourire, pestant légèrement contre l’adolescent pour lui avoir cassé son petit effet. Elle avait adoré voir le visage de Zena se décomposer lorsqu’elle avait parlé de garder son lit au chaud. Héhéhé ! Qu’elle adorait jouer avec ces personnes… Ces humains étaient sa source de distraction ! Zena s’était mise en colère contre Alan, lui demandant de plus profondes explications alors qu’elle disparaissait, apparaissant quelques instants plus tard sur le lit d’Alan. Oh que oui… C’était bien de provoquer ce genre de bordel indescriptible.

Il avait intérêt à très bien s’expliquer sur ce coup car elle ne supportait pas Mana, pas du tout même ! Comment cette pokémon osait-elle s’adresser à elle de cette manière ?! Et surtout, c’était quoi ce langage et ces gestes ?! Pour qui est-ce qu’elle se prenait ?! Il tenta de la calmer en l’enlaçant, l’adolescente aux tresses noires s’arrêtant de parler, surprise par le geste d’Alan avant de recommencer à crier.
NON ! Ca n’allait pas se passer comme ça ! Elle devait partir ! Et le plus vite possible ! C’était Mana ou elle ! Ce fut au tour de ce dernier d’être surpris et non pas d’une agréable manière. Une claque vola sur la joue de Zena, celle-ci s’immobilisant de stupéfaction. Alan… Son… Alan… venait de la baffer ? Lui ? L’adolescent aux longs cheveux blonds ? Il venait… de la baffer ? Lui ? Qui n’osait jamais lever la main ? Lui… qui n’osait jamais… s’énerver ? Qu’est-ce… Qu’est-ce qui s’était passé ? Elle n’arrivait pas à comprendre. Elle n’arrivait pas à saisir. Lorsque les larmes lui montèrent au joue, il alla coller sa tête contre son torse, lui demandant de l’excuser. Il ne voulait pas… Il ne voulait vraiment pas faire ça. Il voulait juste… qu’elle se calme… C’était tout.

– La Reine et le Pion s’étaient rencontrés. Le Pion voulait-il la place de la Reine ? La Reine était-elle jalouse de la position du Pion ? Deux êtres aux grades si différents, aux corps distincts mais pourtant en relation avec une seule personne : Le Roi.
Dans l’ombre, les Pièces Blanches se mettent en rang, l’intervention de leurs rivaux dans leur place annonçant le début de la partie entre elles et leurs adversaires.
Le premier coup allait être donné… n’était-ce pas là la règle du jeu ?

Un coup qui allait créer une hécatombe dans les lignes ennemies.

Erèbe, le jour où tout a commencé, verset second

Chapitre 8 : Un couple de diplomates

ShiroiRyu
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Chapitre 8 : Un couple de diplomates

« Et bien, Alan… Tu ne réponds plus… Est-ce que ça ne te plaît pas ? »

« Mais, tes parents, toi, ta famille, enfin, tes études, tout ça. »

« Je vais faire comme toi ! Je devrais pouvoir concilier études et travail en même temps ! »

« Et pour ta célébrité ? Et ton rôle de meilleure dresseuse adolescente de Chiss ? »

« Pffff ! C’est que du vent ! Bon, arrête de faire le bougon et dis moi plutôt ce que tu en penses. J’ai besoin de savoir si ça te plaît ou non comme nouvelle ! »

Hummmmmmm ! En y réfléchissant bien, en voyant le pour et le contre, il ne voyait que du pour dans tout ça ! Il alla prendre la main de Zena dans la sienne, lui annonçant qu’il était parfaitement d’accord avec cette idée avant de continuer à dire :

« Je vais devoir prévenir monsieur Faror et aussi Solerion pour ce poste ! Je vais devoir leur graisser la patte pour te faire rentrer… Peut-être qu’en y mettant un mot ou deux… »

« Ohhhhh ! Tu ferais ça pour moi ? »

« Bien entendu ! Bon par contre, pour cette aide, il faudra me récompenser. »

Tiens donc ? Il voulait être récompensé ? Elle le regarda avec une fausse surprise dans le regard avant d’émettre un petit sourire. Elle lui murmura qu’une sortie en tête à tête serait une bonne récompense alors qu’il hochait la tête. C’était justement de ça dont il parlait ! Par contre, ils allaient avoir du boulot. Mais à côté, il suffisait juste de faire dix mètres pour se revoir le soir si cela s’avérait vraiment nécessaire.

« Bon par contre… Les pokémons sont en train de se tabasser et ça va tourner au pugilat si on les laisse dans cet état. Je vais les arrêter ! Mylène, stop ! C’est bon, t’en as assez fait ! »

Il avait relâché sa main alors qu’il se mettait en travers des nombreux combats qui se déroulaient. Cela relevait de l’inconscience mais les six humanoïdes s’arrêtèrent aussitôt en le voyant, chacun allant s’asseoir sur le sol pour prendre une profonde respiration. Ce n’était pas vraiment des combats mais un entraînement très dur, un peu du genre spartiate.

« Ahhhh ! Bon, Zena, je pense que ça suffit pour aujourd’hui non ? »

« Disons que c’était pas si mal pour quelqu’un qui n’a pas vraiment utilisé ses pokémons depuis des mois. Je peux donc te féliciter, ils sont encore en pleine forme. »

« Je sais, je sais mais je vais aller les récompenser ! »

Il salua Zena, l’embrassant sur la joue avant de rappeler ses trois pokémons. Il se dirigea vers sa maison tandis qu’elle poussait un léger soupir : Il était beaucoup trop agité dans ces moments là. Il ne lui avait même pas laissé le temps de lui proposer d’aller à la piscine pour ça. Ahhhhh ! Vraiment des fois… Enfin bon… Alan était revenu chez lui, grimpant à l’étage, montant de deux marches en deux marches.

« Mana, tu es dans la salle de bains ? »

Aucune réponse alors qu’il avait murmuré cette phrase à côté de la porte de la salle de bains. Elle avait sûrement terminé. Il ouvrit la porte, laissant sortir tout d’abord Ouros, lui signalant qu’il pouvait prendre le bain en premier. Le jeune homme aux cheveux bleus hocha la tête, commençant à se déshabiller tandis qu’Alan retournait dans sa chambre. Il déposa les trois pokéballs sur le bureau, se tournant vers le lit où Mana était couchée à l’intérieur. Un rapide constat et il vit tout de suite qu’elle était nue sous la couette.

« Je n’ai pas d’autres tenues. Et je ne vais pas me mettre à porter des tenues d’humain donc j’attends qu’ils sèchent. »

« Je n’ai rien dit, je crois bien. Enfin, si ce sont des tenues de pokémon qui t’intéresse, je peux facilement aller en acheter. J’ai déjà fait ça pour les miens quand je les sors pour les promener. C’est pas comme si c’était rare toute cette histoire ! »

« Non merci, l’humain. Je n’ai pas besoin d’être maquillée et habillée comme une poupée. Peut-être que c’est comme ça que tu marches, mais pas moi. »

« Hypocéan… Hypo, Hypo. »

Le jeune homme aux cheveux bleus était sorti de l’eau, complètement nu et trempé jusqu’aux os. Il se tenait au milieu de la chambre, Alan jetant un bref regard vers lui avant de sourire, ouvrant sa buanderie pour sortir une serviette, la tendant à l’Hypocéan. Celui-ci la récupéra, commençant à se laver tandis qu’Alan sortait des vêtements plus corrects pour le jeune homme. Mana observa brièvement la buanderie, remarquant qu’il y avait aussi des vêtements féminins à l’intérieur. Bizarre… Enfin, bien moins bizarre quand Lolny fut sortie de sa pokéball, se déshabillant au beau milieu de la pièce avant de partir vers la salle de bain à son tour. Alan récupéra les vêtements de la jeune femme aux cheveux roulés en chignon bleu avant de se diriger à son tour vers la salle de bains pour mettre les vêtements dans le bac de linge sale. Mana restait imperturbable, son œil rouge ne pouvant cacher néanmoins la légère surprise de ce ballet bizarre se déroulant devant elle.

« C’est toujours comme ça chez toi ? Tu n’as aucune honte à… »

« Tentacruel ! TENTAAAA ! »

Dès l’instant où Lolny était revenue dans la chambre, complètement nue et trempée, la dernière pokéball s’ouvrit, laissant sortir l’adolescente aux cheveux bleus et aux yeux rouges mais déjà dans sa tenue d’Eve, les habits étant tombés au sol. Elle s’était mise à courir en poussant des petits cris tandis qu’il demandait à Mana de bien vouloir l’excuser.
Elle ne comprit que plus tard ce qu’il voulait dire par là. Lorsqu’il revint une bonne quinzaine de minutes après, ce fut avec ses vêtements trempés tandis que Mylène lui tenait le bras, collant son corps nu contre ce dernier en rigolant. Il était rouge de gêne mais c’était la seule chose que l’on pouvait remarquer chez lui. Visiblement, elle adorait prendre des bains et elle commença à se sécher tandis avant d’enfiler de nouveaux vêtements.

« Qu’est-ce que tu disais, Mana ? Que je n’ai aucune honte à… ? »

« Tu n’as aucune honte de laisser tes pokémons se trimballer comme ça ? »

« Pourquoi cela ? Ce ne sont que des pokémons. Si tu veux dire par là, le fait de les voir nus devrait me déranger… Oui et non. Tu sais : Voir une femme nue, c’est normal que ça me fasse rougir mais à côté, quand elle se comporte comme une pokémon, tu es plus attendri qu’attiré par cette femme alors bon… Tu vois, la nudité de mes pokémons, ça ne me fait ni chaud, ni froid ! »

« Et dans le cas où la pokémon se comporte comme une humaine ? »

« Comme toi ? Disons que sur le coup, je ne m’y attendais pas mais à part ça, tu es une pokémon à la base, donc ça ne change rien dans l’affaire. »

« Toute façon, à part l’odeur qui traîne autour de toi, tu ne m’intéresses pas héhéhé ! »

« Dis moi, tu ne veux pas mettre quelque chose sur le dos au lieu de rester dans mon lit ? »

« Pourquoi ? Cela te gêne ? Je réchauffe simplement ton lit. »

« Oui mais non, de toute façon, je n’ai pas dormi ici donc tu as pu le squatter. Viens par là. J’ai sûrement des tenues qui doivent te convenir. »

Il s’était dirigé vers la buanderie, l’ouvrant tandis qu’elle poussait un petit soupir. Sortant du lit dans sa nudité totale, elle s’approcha de lui, tendant ses deux bras en l’air alors qu’il lui demandait ce qu’elle faisait. Elle lui expliqua que c’était à lui de l’habiller puisque c’était lui qui voulait qu’elle soit dans une tenue correcte. Il passa une main sur son front, la trouvant bien immature sur ce coup, chose qui contrastait avec ce qu’il avait vu d’elle.
Après plusieurs minutes de combat où elle ne se laissait pas faire, elle était finalement correctement habillée. Un haut rouge qui s’ouvrait avec quelques boutons, une jupe violette flottante lui allant jusqu’aux genoux, elle avait même deux rubans rouges dans ses cheveux gris. Le problème dans tout ça, c’était le sourire sadique et l’impression maléfique qu’elle donnait avec son cache-œil.

« On va dire que tu me fais plus penser à une folle psychopathe qui tente d’attendrir sa pauvre petite cible avant de la tuer sur le coup ! »

« Qui te dit que ce n’est pas ce que je désires ? Cette odeur … Elle reste toujours très forte ! Je ne suis là que pour elle et qu’importe la méthode que j’utiliserais… J’obtiendrais cette odeur, je ne suis là que pour ça ! »

« Oui mais là, tu sens plus la lavande voir la vanille… Est-ce que tu n’aurais pas pris un bain assez récemment ? Avant les autres. »

Ca ne le concernait pas du tout sur ce point. Elle plaça sa main droite sur le cou du jeune homme, une aura noire apparaissant autour de celle-ci alors qu’il sentait sa respiration qui s’écourtait… Il n’arrivait plus à prendre d’oxygène ?! Quelques instants après, il toussait, ses pokémons étant retournés dans leurs sphères alors qu’il recherchait sa respiration. Mana avait entièrement disparue de sa vue. Il ne la revit pas de la journée.

Le lendemain était un autre jour et il se questionna sur Mana. Où est-ce qu’elle avait dormi ? Même si elle était un spectre, ce n’était pas pour ça qu’elle devait se négliger. Enfin bon… Avec la folie qui l’accaparait, il valait mieux ne pas s’intéresser plus longtemps à elle ! Il quitta sa maison, allant chercher Zena pour l’inviter à l’accompagner. Cela allait être le moment où il allait la présenter à Faror.

Une bonne demi-heure passa et Zena s’était mise à prendre le bras d’Alan alors que Lunitia et Solerion demandaient en quoi ils pouvaient aider les deux adolescents. Alan signala qu’il était là pour poser une question à Faror au sujet de Zena, si cela l’intéressait. Les deux pokémons psychiques hochèrent la tête, invitant Zena et Alan à les suivre pour les emmener dans le bureau de Faror. Celui-ci était comme à son habitude en pleine conversation téléphonique. Enfin, lorsqu’il arrêta de téléphoner, il se leva, saluant Alan et Zena.

« Qu’est-ce que je peux faire pour toi, mon jeune ami ? »

« Et bien… Vous savez… Solerion, lorsqu’il est venu chez moi, il y a plusieurs mois… avant que je ne travaille pour vous… Et bien, il a proposé à Zena de venir travailler aussi ! »

« Tiens donc, je n’étais pas au courant de ceci. Solerion ? Tu m’en caches des choses. »

« Pardonnez moi… Je pensais que cela était une bonne idée. »

« C’est une idée merveilleuse ! Mais c’est un peu tard maintenant… »

Il évitait de montrer sa peine, il était du genre à toujours sourire même dans l’adversité. Il sentait que Zena se collait un peu plus contre lui. C’était normal… Elle aurait du prévoir une telle chose ! Mais quelle idiote, mais quelle idiote ! C’était normal ! La place avait du être donné à quelqu’un d’autre ! Elle murmura à Alan qu’il valait mieux s’en aller. Mais celui-ci avait visiblement une autre idée en tête.

« Et monsieur Orian ?! Est-ce que je pourrais la proposer comme diplomate chez monsieur Orian ? Peut-être que ça l’intéresserait ! »

« Je ne sais pas trop… Mon frère n’est pas du genre à prendre des personnes au hasard… »

« Ce n’est pas du hasard ! C’est une candidature appuyée par moi-même ! Je suis sûr qu’il acceptera si je le lui demande ! »

« Ohla ! Et bien, Alan… Tu sembles si sûr de toi… et si confiant. Tu penses vraiment que mon frère accepterait ? Tu peux toujours essayer ! »

« Merci beaucoup ! Lunitia… Est-ce que tu veux… »

« C’est comme si c’était fait. »

La jeune femme aux cheveux blonds platine posa ses mains sur les épaules d’Alan et de Zena, les trois personnes disparaissant subitement tandis que Solerion lançait un sourire à Faror, une ombre apparaissant derrière ce dernier. Quelques secondes plus tard, celle-ci se dissipa, Faror arrêtant de sourire avant de recommencer à téléphoner.

« Hum… Tu me présentes donc cette adolescente ? »

« C’est exact, messire Orian ! C’est une bonne amie à moi ! En fait, c’est même un peu plus que ça mais je ne veux pas qu’elle soit avantagée à cause de ça ! Zena est une merveilleuse dresseuse capable de faire des prouesses inimaginables ! »

« Zena ? Hum… Zena ? Est-ce que j’ai cru entendre le nom de la championne ? Depuis quelques années ? Ou alors mes oreilles me jouent des tours ? »

« Non, non ! Vous ne rêvez pas ! C’est bien la seule et unique Zena ! »

Il semblait promouvoir un objet à un homme peu intéressé par l’article. Zena était rouge de honte, baissant la tête en tremblant. Sincèrement, il ne pouvait pas se calmer un peu ? Elle était heureuse qu’il veuille l’aider mais quand même… Quand à l’homme aux cheveux gris, celui-ci semblait être dans un état encore pire qu’auparavant. C’était à peine si il bougeait dans son fauteuil. Enfin, il murmura :

« Je pense que je peux bien lui faire passer une période d’essai. Elle travaillera sous la tutelle de Pelledoum et Plitana. »

Ah… Plitana… Rien qu’à entendre ce nom, il tremblait légèrement de peur. Ce n’était pas qu’il ne voulait pas la voir mais les souvenirs étaient toujours assez… vivaces. Enfin, depuis maintenant, elle avait quand même décidé de ne plus le nettoyer de cette manière si absurde et brutale. Heureusement, Zena n’était pas au courant. Il n’aurait pas aimé voir sa réaction.

« Je pense que le mieux pour Zena est de travailler avec Pelledoum. Comme j’ai de bonnes relations avec Plitana, cela sera plus simple que je m’occupe de ça. »

« Fais comme tu le désires, Alan… Enfin… Lunitia, je te laisse te charger de tout ce qui est administratif. Tu n’as pas besoin de moi… Tu as déjà mon accord. »

« Comme vous le désirez, messire Orian. Zena, Alan, si vous voulez bien me suivre. »

Alan s’inclina devant Orian, Zena faisant de même tandis que Lunitia les faisait quitter la salle. La double porte se referma derrière eux alors que la tête d’Orian pencha en avant, un long murmure se faisant entendre, comme une plainte. Quelques secondes plus tard, le rire si particulier de Mana résonna dans la pièce avant qu’elle ne sorte du bureau :

« Je ne sais pas à quoi vous jouez mais tout cela m’amuse ! »

« Qui es-tu ? Qu’est-ce que tu veux nous veux ? Je croyais que… »

« Et non ! On ne peut pas se débarrasser de moi comme ça ! C’est dommage non ? De toute façon, cet endroit sent la mort… comme les autres… Je crois que j’ai choisie la meilleure cible possible ! Héhéhé ! Je ne serais pas mieux tomber ! »

Bien qu’elle ne fût jamais apparue, juste le fait d’entendre la voix de Mana suffit à faire trembler Orian ainsi que l’ombre qui se trouvait derrière lui pendant quelques instants. Cette voix… provenait d’un spectre… Comment était-ce possible ?

Chapitre 7 : Un amour de pieuvre

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Chapitre 7 : Un amour de pieuvre

« Bonjour Papa ! Bonjour Maman ! »

« Ah ! Alan ! Tu as bien dormi chez Zena ? Vous vous êtes pardonnés ? »

Le père rigola faiblement tandis que la mère donnait un petit coup d’épaule à ce dernier pour qu’il se taise. Non mais sincèrement… Il n’avait pas honte de demander de telle chose ? Alan répondit d’une voix distante :

« On va dire que le canapé, ce n’était pas vraiment ce à quoi je m’attendais de mieux. Mais à part ça, oui on s’est pardonnés ! »
Il semblait bien plus heureux que d’habitude et ses deux parents sourirent alors qu’il se dirigeait vers sa chambre. A l’intérieur, Mana était couché sur le dos, observant le plafond, les bras croisés au niveau de la poitrine. Elle eut un grand sourire en le voyant mais c’était aussi le cas de l’adolescent bien que le sourire semblait crispé :

« Bonjour Mana. Je vois que tu n’as pas écouté hier. »

« Comme si je n’avais que ça à faire, de t’écouter. C’est toi qui devrais plutôt m’écouter, tu ne crois pas ? C’est bien beau de croire que tout est magnifique dans ton monde mais ce n’est pas le cas, pas du tout même héhéhé ! »

« Je te demanderais simplement de ne plus venir, d’accord ? De ne plus venir me déranger, de ne plus venir chez Zena, de ne plus venir me raconter n’importe quoi ! »

« N’importe quoi ? N’importe quoi ? Ne me dit pas que mes petites paroles d’hier t’ont fait peur quand même… Tu as eu peur ? »

Elle alla s’asseoir sur le lit avant de se mettre à quatre pattes, s’approchant de lui d’un air bizarre. Chacun de ses gestes donnait l’impression qu’elle tissait sa toile autour de lui, comme pour l’emprisonner avant de le dévorer. Cette adolescente aux cheveux gris avait quelque chose d’inquiétant et il s’était mis à reculer :

« On dirait que oui… Je te fais donc peur à ce point ? Héhéhé… Pourtant… Je ne mords pas… Je ne suis pas un carnassier… Je ne suis rien du tout même ! »

« Arrête donc de te dévaloriser. Je dirais bien que t’es vivante et que ça suffit mais tu sais très bien que ce n’est pas le cas ! Mais au moins, tu as une conscience et tu es humaine, c’est déjà plus que pas mal ! En plus, tu es capable de t’exprimer correctement ! »

« Oh ! De la sympathie pour moi ? Après tout ce que j’ai fait ? Les nombreuses peurs que je t’ai causées ? Tu es vraiment… »

« Je suis désolé mais tu n’es pas spéciale ! Et non ma pauvre ! C’est juste que j’éprouve de la sympathie pour tout le monde, pas spécialement pour toi ! De plus, je ne suis pas là pour toi, juste pour récupérer mes pokéballs ! Et au passage, si tu n’arrêtes pas de renifler pour espérer trouver ta soi-disante odeur de mort, je te conseille une chose. De nos jours, on a inventé des douches, tu ferais bien mieux d’y aller ! Je m’en vais ! »

HEIN ?! Ce n’était pas qu’il se voulait insultant, le ton de sa voix était toujours aussi enjoué et amusée, mais il venait de lui dire explicitement d’aller se laver ?! Non mais pour qui se prenait-il ?! Elle s’était mise debout, l’observant de toute sa stature avant de disparaître complètement… mais sans sa robe bleue ? Alan observa le morceau de tissu, se demandant où se trouvait Mana avant de récupérer la robe bleue, se disant que c’était le bon moment pour la nettoyer. Il quitta la chambre en sifflant, se dirigeant vers la salle de bains pour mettre le vêtement dans le bac de linge sale. Il s’arrêta de bouger, entendant l’eau qui coulait dans la baignoire alors que le rideau était tiré… Mais il ne voyait personne derrière celui-ci.

« Elle n’a rien trouvé de mieux que de faire couler l’eau pour m’embêter. Vraiment quel… »

« Je croyais que tu voulais que je me lave et là, tu viens m’espionner ? T’es en fait un sacré pervers ! Tu caches bien ton jeu mais tu ferais mieux d’assumer tes actes mon gars ! »

Que que… que… Quoi ? Comment c’était possible ? Il avait tiré le rideau, pensant arrête l’eau mais finalement, ce fut pour voir l’adolescente aux cheveux gris complètement nue, plongée dans l’eau. Elle avait encore son cache-œil noir néanmoins. Mais disons… Qu’en l’observant, ce n’était pas la première chose que l’on remarquait chez elle. C’était plutôt sa poitrine… Elle semblait un peu plus petite que celle de Zena mais l’adolescente avait été aussi assez joliment formée de ce côté-là. Bref, c’était une poitrine de taille normale.

« T’as fini de me regarder ou tu veux prendre une photo ? »

« Euh… Euh… Euh… Je crois que je vais te laisser ! Mais fais attention à ce que mes parents ne te voient pas ! Enfin… Sauf si tu veux te faire remarquer, c’est un peu ce que tu aimes faire, je crois de toute façon. »

« Dis tout de suite que je ne suis pas pudique ! »

« T’essayes pas de te cacher pour autant. »

« Alors, je vais me mettre à crier de toutes mes forces et faire que ton sang s’échappe de tes oreilles, tes tympans allant exploser sous la pression. Tu préfères ça ? »

« Non merci. Bon, je te laisse, ne fais pas de bêtises, c’est tout. »

Mais c’était quoi son problème avec lui ? Il avait bien rougit en la regardant, jusque là, aucun souci. Mais à part ça, il ne semblait pas s’inquiéter outre mesure. Pffff ! Elle n’allait pas se poser de questions à ce sujet. C’était bien la première fois qu’elle pouvait prendre un bain parce qu’on le lui autorisait, elle n’allait pas refuser cette chose. Elle s’était mise à chantonner toute seule dans la baignoire :

« J’aime, j’aime, j’aime, l’odeur de la mort.
Cette, cette, cette odeur qui sent si fort… »

Ah oui… C’était vraiment un bon moment ! Elle s’étira longuement, poussant un petit soupir de plaisir. Avoir une forme physique, de chair et de sang, ce n’était pas si mauvais des fois. Il y avait parfois quelques avantages non-négligeables ! Elle enfonça sa tête dans l’eau, créant quelques bulles. C’était l’un des rares moment où elle se disait qu’elle était… « vivante ».

« Bon ! Alan ! Tu as pris tes pokéballs et tes pokémons ? On va s’éloigner un peu et chercher un endroit pour nous battre ! »

« Je suis sûre qu’elle va me faire la tête.  Je ne l’ai pas utilisée depuis longtemps. »

« C’est ta première pokémon, normal qu’elle va te faire la gueule ! Tu pensais qu’elle allait être heureuse ? C’est comme si j’arrêtais d’utiliser mon premier pokémon. »

« Je me demande encore comment j’ai fais pour gagner… »

« Et moi alors ! T’es un fou des pokémons eau et j’avais largement de quoi te battre mais j’ai perdu… Et je suis sûre d’avoir donné mon maximum à ce moment là ! »

« Ahhhh ! Que veux-tu que je te dise ? Je suis peut-être plus fort que toi ! »

« On va bien voir ça ! Appelle donc tes pokémons ! »

Ok, ok ! Il sortit trois sphères bleues ciel de sa poche, les faisant grandir avant de les jeter au sol, trois formes humanoïdes apparaissant devant lui. L’une d’entre elles ne tarda pas à venir projeter ses cheveux noirs vers lui, le tirant vers elle à la façon de nombreux tentacules.

« TENTAAAAAAAAAAAAAAAAAAA ! »

De nombreux sanglots se firent entendre alors qu’il était étouffé dans les bras d’une jeune adolescente aux cheveux bleus dont les pointes étaient noires. Elle avait trois joyaux rouges et circulaires dans les cheveux. Elle portait une robe bleue lui allant jusqu’au haut de ses cuisses tandis qu’un short noir se trouvait au-dessous. Elle était en pleurs, ne lâchant pas l’adolescent tandis que deux autres personnes regardaient ce spectacle.


Deux yeux violets, une tenue moulante entre le bleu ciel et le jaune, des cheveux bleus roulés en chignon avec deux petites tresses qui partaient de ces derniers. Elle observait la Tentacruel et son dresseur sans rien dire, hochant simplement la tête avant de se tourner vers la dernière personne. Un homme avec une sorte de diadème bleu dans les cheveux.

De nombreuses parures ressemblant à des ailerons, deux yeux bleu ciel, on voyait que lui aussi était un pokémon issu de l’eau. Il portait une ceinture noire autour du corps, ses cheveux bleus étaient assez courts tandis qu’il portait un costume l’habillant d’une seule pièce d’un vert marin. Contrairement à la seconde femme, il prit la parole :

« Hypocéan… Hypo… Hypocéan. »

« Locklass ? Lock Lock Locklass Locklass. »

« Tentacruelllllllllllll ! Tenta Tenta ! »

« Mylène, mais oui, mais oui ! Je suis désolé ! Mais lâche-moi. Tu m’étrangles, tu m’étouffes… Peut plus… respirer… Argl. »

Il ouvrit la bouche, faisant semblant de ne plus avoir d’oxygène en jouant la carte de l’inconscience. La Tentacruel le lâcha finalement après quelques secondes, commençant à lui donner des petites baffes avec ses cheveux pour le réveiller. Il poussa rapidement des gémissements de douleur, lui signalant qu’il n’était pas inconscient alors qu’elle le libérait. Non mais vraiment… Elle était un peu trop mignonne et sentimentale.

« Bon… Mes pokémons sont prêts ! Mylène, Ouros, Lolny, vous allez vous battre ! Ca vous fera un peu d’entraînement, d’accord ? Aucun problème à tout ça ? »

« Tentacruel ! Tenta ! Tentacruel ! »

« Hypo… »

« Locklass? Locklass, lock, locklass lock lock. »

« Bon… Je crois qu’ils sont prêts, Zena. Tu veux bien appeler tes pokémons ? »

« Ne t’en fais donc pas pour ça. Tu les connais déjà mais voilà Galya, Saranos et Meteny. »

Elle alla brandir trois pokéballs à son tour, les jetant en l’air avant qu’elles ne s’ouvrent, laissant apparaître trois individus. Le premier à se présenter était une femme… à l’imposante poitrine… En fait, on ne voyait presque que ça. Le pokémon féminin préféré des hommes célibataires. Elle avait peut-être des cuisses imposantes mais son allure et sa robe jaune et grise lui donnait une beauté somnolente. Elle avait des cheveux gris qui allaient de paire avec ses vêtements, portant des gants tandis que ses bottes jaunes avaient quelques griffes. Sans rien dire, elle alla se coucher sur le sol, ouvrant en grand la bouche avant de prononcer un puissant et long murmura endormi :

« Ronnnnnnnnnnnnnnnnflexxxxxxxxxxxxxxx ! »

« Gale ! Galeking ! Gale gale gale ! »

« Pory ? Porygon ? Porygon… Z… »

Voilà que les deux autres créatures apparurent. L’une frappa le sol de sa longue queue de roche alors qu’il portait une armure entre la roche et le métal. Son casque était en métal et avait deux cornes, il en était de même pour le matériau utilisé pour ses épaulettes. Variant entre le gris métallisé et le gris rocheux, seul son visage était réellement visible, un visage aux yeux bleus. Il avait aussi deux gants munis de griffe et il était de même pour ses deux pieds. Il semblait plutôt heureux et combatif de se retrouver ici.

La dernière pokémon semblait être la plus normale des trois. Une jupe rose, un haut de même couleur avec un autre habit bleu dessous, elle avait deux brassards de tissu de même couleur ainsi que des bottes. Elle avait des cheveux roses, un serre-tête avec un pic se trouvant sur ces derniers tandis qu’elle portait des lunettes translucides jaunes. Malgré sa grande candeur dans ses gestes et ses yeux, on pouvait néanmoins se dire qu’elle était la plus expérimentée des six pokémons présents sur le terrain.

« Bon… Je vais éviter d’utiliser Meteny dès le départ. »

« Je croyais que tu voulais m’entraîner, Zena ? Vas-y tout de suite Mylène ! »

La Tentacruel alla obéir aux ordres de son dresseur, se jetant en avant tout en faisant apparaître des trombes d’eau autour d’elle. Elle ne vit pas la Ronflex qui lui tourna le dos tout simplement, lui donnant un coup de patte par inadvertance en la repoussant.

« Non, non et non ! Alan ! Attend un peu quand même ! »

« Mais mais mais… Je voulais combattre tout de suite ! Tu as dit qu’en tant que petit ami, je dois donner le maximum de moi-même ! »

« Mais rien ne presse… Pfff ! Tu ne comprends jamais correctement ! Meteny, repousse Mylène dans les bras d’Alan ! Galya, lève donc ta graisse et prépare toi à servir de punching-ball car ils vont s’entraîner sur toi. »

Avec lenteur, la femme à la poitrine plus que généreuse se leva, baillant une nouvelle fois avant de se mettre correctement debout. Les yeux à moitié clos, elle restait parfaitement immobile, attendant que ses… adversaires la frappent du mieux qu’ils le pouvaient.

« Saranos, tu iras combattre Ouros. Je pense qu’avec tes protections de métal, tu pourras facilement tenir contre lui et inversement. »

Et voilà qu’elle recommençait. Il l’observait donner des ordres à ses pokémons puis aux siens. Elle n’avait aucun mal à se faire respecter, elle était une battante ! Ca devait être dans ses gênes. Il rigola légèrement, s’approchant de Zena qui se retournait vers lui. Il alla l’enlacer en lui disant d’être bien plus calme envers ses pokémons.

« Je croyais qu’ils devaient y aller lentement… »

« Ils doivent quand même s’entraîner ! Et puis bon… Ne fais pas ça en public… »

« En public ? Mais il n’y a personne héhéhé ! Pas du tout ! A part nos pokémons ! Et je ne crois pas que Mylène soit jalouse, n’est-ce pas ? »

« Tentacruel ! Tenta ! Tentacruel tenta tenta tentacruel ! »

La femme aux cheveux bleus s’était déjà relevée, émettant un grand sourire avant de s’approcher de Galya, commençant à donner des coups de poing contre le ventre de celle-ci. La Ronflex ne semblait pas broncher, baissant la tête pour dormir debout. Chacun allait s’entraîner contre un autre, c’était ainsi que ça allait fonctionner pour la première journée d’entraînement. Ils ne devaient pas oublier autre chose… Qu’Alan n’aurait pas forcément le temps avec son statut chez Faror. Bon… Elle savait quoi faire…

« Alan… Demain, on va chez Faror. »

« Ah bon ? Mais je suis encore en vacances, tu n’as pas à t’inquiéter pour ça. Je peux encore profiter de cet entraînement ! Je ne vais pas échapper à la torture héhéhé ! »

« Idiot ! Je ne parlais pas de ça ! Simplement… Je crois me rappeler que Solerion m’avait proposé de travailler non ? Je vais accepter… sa proposition. »

Chapitre 6 : Mauvais traitements pour petit ami

ShiroiRyu
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Chapitre 6 : Mauvais traitements pour petit ami

« Bon… Et bien… On est devant ma porte… »

« Et on est pas loin de la mienne ! Héhéhé ! Alors on se dit à demain ? »

« Les examens sont terminés… Donc il n’y a plus de lycée ! »

« AH ! OUI ! Je suis complètement stupide ! »

« Mais non… Juste que tu ne réfléchis pas assez… »

Elle disait cela avec un petit sourire, le regardant longuement comme si elle attendait quelque chose de sa part. Quelque chose qui ne semblait pas arriver vu le sourire qui disparaissait peu à peu de ses lèvres. Elle murmura d’une voix douce :

« Alors… Je… Au revoir… C’est ça ? »

« Hum… En y réfléchissant bien… Je ne sais pas trop… »

Il observait les fenêtres de sa chambre alors qu’ils se trouvaient dans la rue. Il ne voulait pas vraiment rentrer chez lui. Avec cette impression malsaine d’avoir été épié par Mana, il n’avait pas très envie de la revoir. Il se positionna devant Zena, celle-ci l’observant d’un air entre l’hébétement et… et… Il n’arrivait pas réellement à définir l’autre sentiment.

« Est-ce que… je peux manger chez toi ? Mes parents sauront où je suis même si je ne les préviens pas… Enfin non… On s’est disputé et ils ne savent pas qu’on s’est pardonné alors…  Euh pfiou ! Ca y est, je fume du crâne ! »

« Arrête de réfléchir ! Tu vas te faire souffrir pour rien ! C’est bon, viens chez moi ! On mangera tous les deux ! De toute façon, maintenant, c’est les vacances ! »

« Euh… Petite question… La cuisine… C’est toi qui la fais ? Ou ce sont des repas déjà préparés à l’avance ? »

« C’est quoi ce ton inquiet ? Fais attention à ce que tu vas dire ! »

« Moi ? Je préfère rien dire pour ne pas avoir de problèmes, ma générale ! »

« J’aime mieux… quand tu m’appelles ma reine… »

Hu ? Il posa une main sur la joue droite de Zena, celle-ci tremblant légèrement en sentant le contact d’Alan avec elle. Il ne savait pas réellement ce qu’il était en train de faire mais cela semblait plaire à Zena qui ferma les yeux quelques instants avant de pousser un petit cri de surprise. Non ! Elle n’allait pas se laisser prendre au jeu !

Elle alla chercher sa main posée sur sa joue avant de le tirer vers sa maison, ouvrant la porte pour qu’ils puissent s’y engouffrer tous les deux. Elle allait lui préparer un plat dont il n’allait sûrement pas se relever et cela était une image, non la réalité ! S’il s’amusait à faire semblant de tomber par terre, elle le piétinerait sans ménagement !

Il se retrouvait assis sur un magnifique canapé blanc, observant l’écran de la télévision avant de se demander ce qu’il y avait de bien sur cette dernière. Il prit la télécommande, remarquant finalement qu’une culotte de dentelle bleue était posée dessus. Il toussa légèrement, observant le désordre tout autour de lui. C’était un véritable foutoir !

« Tu m’excuseras si c’est le bordel, je n’ai pas pensé à faire le ménage. »

« J’ai vu ça… Un peu trop même ! »

« Comment ça ? AH ! LÂCHE CA ! »

Elle était rentrée dans le salon, une poêle à la main avant de s’exclamer. Elle venait de voir Alan tenir la culotte bleue d’une main, la télécommande de l’autre. La poêle alla le frapper au niveau du visage, l’assommant complètement sur le coup alors qu’elle criait. Elle y avait été un peu forte sur ce coup ! Un peu trop même !

« Alan… Alan… Alan ? Il est temps de se réveiller. »

Hein ? Que quoi ?! Il ouvrit subitement ses yeux, passant une main sur son front. OUILLE ! Il avait encore un peu mal ! Qu’est-ce qui s’était passé ici ?! Il regarda autour de lui, observant Zena qui était rouge de gêne. Elle avait décidé de faire le ménage pendant son inconscience et d’enfiler une tenue pour la mettre en valeur.

« J’ai préparé à manger… Tu peux venir ? Tu veux que je t’aide ? »

Elle lui tendait la main pour qu’il puisse se lever du canapé. Il lui murmura qu’elle était très jolie dans cette robe rouge, ne signalant pas qu’elle avait un décolleté un peu trop plongeant à son goût. Elle voulait appâter tout le quartier comme ça ? Enfin… Il avait sacrément mal au crâne. Le coup de la poêle, il s’en souviendrait toute sa vie. Elle l’emmena dans sa cuisine alors qu’il remarquait l’état de ses deux mains et surtout de ses yeux. Elle semblait si fatiguée… et ses doigts étaient rouges comme malmenés.

« Combien de temps est-ce que je me suis endormi ? Enfin plutôt évanoui. Le choc d’une poêle laisse des séquelles durables ! »

« Je ne sais pas du tout ! Deux heures ? Ou trois ? J’ai prévenu tes parents… Si tu veux, tu peux… enfin… si tu le désires… Tu peux dormir ici. »

Gloups… Ca, qu’il le veuille ou non, qu’il ait un caractère enjoué et capable de s’amuser à chaque instant, c’était le genre de choses qu’il n’avait pas prévu. Il arrêta de manger, regardant son assiette d’un air niais, cherchant à ce qu’il devait dire. Ce n’était pas une proposition indécente hein ? Il redressa son visage vers Zena, celle-ci tentant de manger sans y arriver réellement. Elle aurait… pu éviter d’en parler maintenant.

« Enfin, je dors dans ma chambre et toi tu dors dans celle de mes parents ! »

« Je peux aussi retourner dans ma chambre en passant par la fenêtre. Tu en penses quoi ? »

« Tu n’es qu’un imbécile ! Tu veux te considérer comme mon petit ami ou non ?! Ca n’a rien de bizarre de dormir chez sa petite amie ! »

Oups ! Elle venait de le lui dire en pleine face ! Pendant ces derniers mois et depuis le jour où il avait gagné ce combat contre elle, elle n’avait jamais osée lui dire qu’elle était contente de toute cette histoire. Non pas parce qu’elle était enfin débarrassée de ces boulets qui n’arrêtaient pas de la faire royalement chier à la draguer, mais parce qu’en fait… Enfin… c’était compliqué tout ça… Ils terminèrent de manger après une bonne demi-heure, chacun ne sachant pas où se mettre après les dernières paroles de Zena. Il s’était levé, se dirigeant vers la porte de sortie alors qu’il disait :

« Bon, je crois qu’il vaut mieux que je rentre ! On se voit en haut dans la chambre ! »

« NON ! Je croyais que nous étions ensembles ! Tu dois rester ! Il y a un film à la télévision ! Et puis… Et puis… On vient à peine de finir de manger… Et il n’est même pas tard… »

« Zena… Sincèrement, je n’ai pas l’habitude ! Je suis plus du genre à m’amuser et à rire de tout ! Là, je me sens plutôt mal ! »

« Est-ce c’est à cause de ma présence ?! De moi ? Dis-moi tout ! Est-ce que tu t’amuses avec mes sentiments ?! Est-ce que tu ne prends pas au sérieux tes propres paroles ?! Est-ce que tu ne veux pas de moi comme petite amie ?! C’est toi qui me l’a proposé je te rappelle ! »

« Mais je suis sérieux ! Trop sérieux ! Ce n’est même pas normal ! Tu crois vraiment que ça ne me fait pas peur ?! On vient à peine de se reparler ! »

« La faute à qui ?! Tu traînes toujours avec tes nouveaux amis et tu oublies ceux qui étaient avec toi pendant toute ton enfance ! Ceux qui étaient tout le temps avec toi malgré la brimade des autres ! Est-ce que tu penses à eux ?! Ce ne sont pas eux qui te défendaient hein ?! »

« Si tu peux éviter… de me le rappeler… »

Il poussa un léger soupir, s’immobilisant devant le pas de la porte alors qu’elle s’approchait de lui, venant se coller contre son dos en lui demandant de l’excuser. Ce n’était pas de sa faute à lui… C’était simplement elle… Elle avait décidé de changer pour lui… Et maintenant qu’ils étaient assez grands…

« Je veux bien regarder la télévision… De toute façon, je n’ai rien d’autre à faire ! Allons voir les navets qu’il y a ! Je te promets que s’ils nous remettent cette émission pourrie où on voit des pokémons à moitié dénudés, je hurle ! »

Elle eut un petit rire, lui prenant la main pour l’emmener sur le canapé. Elle récupéra la télécommande, choisissant une chaîne au hasard avant de lui signaler qu’elle allait chercher à grignoter. Il s’était mis à zapper les chaînes avant de se mettre à trembler. Il faisait froid ici ou quoi ? Il se leva du canapé, cherchant dans les meubles une simple couverture avant de la trouver… en même temps qu’un œil rouge et un visage aux cheveux gris.

« Que c’est mignon n’est-ce pas ? Elle est vraiment du genre à être prise sur deux fronts : Celui des sentiments et celui du comportement. C’est si… différent. Héhéhé ! Qu’en penses-tu de tout ça, Alan ? Tu ne trouves pas ça attendrissant ? »

Avant même qu’il ne puisse ouvrir la bouche, Zena revenait, lui demandant ce qu’il faisait tandis que Mana disparaissait. Elle… Elle était toujours là… Toujours… Toujours à l’espionner et à le surveiller ! Cela faisait combien de temps ? Même pas une quinzaine de jours, n’est-ce pas ? Il ne savait pas où se mettre mais il se retourna, faisant un grand sourire à Zena alors qu’elle déposait les apéritifs et les boissons sur la petite table de salon.


Elle s’installa confortablement sur le canapé, invitant Alan à faire de même. Il se mit tout au bout du canapé alors qu’elle lui demandait de venir bien plus près sinon, comment prendre les apéritifs ? Presque résigné mais surtout gêné, il alla se rapprocher d’elle, se mettant à peu de distance avec elle alors que le film débutait. Il ne fallut guère plus de quinze minutes pour qu’elle installe correctement la couverture sur elle et lui, s’étant réfugiée contre lui en fermant à moitié ses yeux.

Le film était la moindre des choses visiblement, les deux adolescents restant complètement figés pendant la totalité du navet qu’ils regardaient. Il n’y avait rien d’intéressant mais ce n’était pas vraiment cela qui les occupaient. Zena avait complètement fermé ses yeux, s’étant assoupie contre l’épaule de l’adolescent aux cheveux blonds. Celui-ci remarquait qu’il était sérieusement temps de les couper avant de se demander ce qu’il devait faire. Zena dormait si paisiblement et puis… C’était aussi ce qu’il voulait non ? Au départ ?

« Oh la princesse a réussi à obtenir ce qu’elle voulait de son prince ? Pourquoi ne pas l’embrasser pour la réveiller ? Ou alors tu manques de courage ? »

La voix provenait du plafond, une tête faisant son apparition avant de descendre lentement, accompagnée par le reste du corps de Mana. Elle semblait tomber du plafond, Alan allant ouvrir la bouche pour lui dire de faire attention pour ne pas s’écraser sur la table mais c’était déjà trop tard. Du moins, en apparence puisqu’elle traversa complètement la table.

« Qu’est-ce que tu me veux, Mana ? »

« Tu ne trouve pas qu’il y a une bonne odeur ici ? »

« Les apéritifs servent généralement à nous appâter avec ce genre de choses. »

« Non, non… Il y a une drôle d’odeur… Une odeur à la saveur particulière ! »

Elle s’était mise debout sur la table, commençant à humer l’air comme un animal. Lentement, elle descendit de la table, faisant les cent pas tout autour du canapé, la tête dirigée en hauteur et vers le plafond alors qu’elle reprenait :

« Ce parfum délicat… Ce fumet si tendre… Cette exhalation divine… »

Elle disparue subitement, apparaissant à quelques centimètres d’Alan, son visage proche du chien. Son œil gauche rouge au regard dément l’observait alors qu’elle souriait de toutes ses dents. Elle s’écria avec exaltation :

« L’odeur de la MORT ! Tu ne la sens pas ?! »

« TU ES COMPLETEMENT DINGUE !! »

« Hummm… A qui est-ce que tu cris, Alan ? »

Elle ouvrit faiblement ses yeux tandis qu’il tournait son visage vers elle. Si elle voyait Mana, ça allait très mal se passer ! Sauf que l’être spectral n’était plus là, Zena lui fit un petit sourire en l’observant, venant coller sa tête contre son torse, le faisant se coucher sur le canapé. Elle referma ses yeux, lui murmurant d’une voix ensommeillée :

« Je t’aime, Alan. Je t’aime beaucoup. »

Il eut un léger tic émotif, ne sachant pas comment réagir. D’un côté, il était aux anges, Zena venait de lui confier son amour même si elle n’était pas consciente tandis que de l’autre côté… Avec cette Mana dans les parages, il avait l’impression que sa vie n’allait pas être toujours aussi rose. Son cœur se serra en même temps qu’il serrait Zena contre lui. Il ferma à son tour les yeux, cherchant le sommeil.

« Debout la marmotte ! Debout ! »

Hein ? La marmotte ? Ca voulait dire qu’il était déjà très tard ? Il ouvrit faiblement les yeux, voyant la chevelure tressée noire de Zena qui avait déposé ses lèvres sur sa joue droite. Elle avait fait le ménage ou quoi pendant qu’il dormait ? Il était quelle heure ? Sa réponse ne tarda pas puisqu’il vit l’horloge murale qui annonçait onze heures du matin. ONZE ?! Il se redressa, saluant Zena alors qu’elle lui demandait :

« Tu as bien dormi ? Je suis désolée… de m’être assoupie sur toi… Ce n’était pas l’endroit le plus confortable pour dormir. »

« Oh, tu sais, personnellement, ça ne me gêne pas du tout. »

« Tant mieux ! Bon, j’ai déjà déjeuné mais pendant que tu déjeunes, on va pouvoir parler de ce que l’on va faire aujourd’hui ! »

« Ah ? Tu as prévu quoi ? Car si tu me dis ça, c’est que tu dois avoir une idée en tête non ? »

« Exactement ! Et je suis sûre que tu ne va pas l’apprécier ! »

« Tu me fais peur… Très peur… »

« Puisque maintenant, tu es officiellement mon petit ami, il va falloir le mériter ! Et pour ça, dès cette après-midi, on va s’entraîner tout les deux avec nos pokémons ! Je suis sûr que tu t’es laissé aller ces derniers mois et qu’il en est de même pour tes pokémons. Est-ce que je me trompe ? Avoue-le ! Je suis sûre que c’est le cas ! »

« Bon… C’est vrai que je me suis… un peu oublié… de ce côté… »

« Alors tu termines ton petit déjeuner, on passe un peu de temps encore et cette après-midi, c’est entraînement ! Je te promets que je vais te faire suer à grosses gouttes ! »

Il émit un petit gémissement plaintif, faisant penser à celui d’un Caninos en manque d’affection. Elle lui tapota la tête délicatement, le laissant manger.

Chapitre 5 : Mon cœur pour la Reine

ShiroiRyu
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Chapitre 5 : Mon cœur pour la Reine

« Maman ! Papa ! Regardez ce que j’ai trouvé aujourd’hui ! C’est une Skelenox ! »

« Une Skelenox ? Qu’est-ce donc ? Où est-elle ? »

« Chérie, c’est une race de pokémon qui s’est éteinte. Les pokémons spectres qui ont totalement disparus lorsque les pokémons sont devenus humains. Mais je ne vois pas ta Skelenox. Où se trouve t-elle ? »

« Hein ? Mais derrière moi ! »

Il se retourna pour voir… Pour ne rien voir en fait ! Il n’y avait rien du tout derrière lui ! Juste le vide… Est-ce qu’il avait complètement rêvé ? Ah ! Peut-être ! Il haussa les épaules, disant à ses parents que c’était peut-être la fatigue qui venait un peu trop brutalement. Ils lui signalèrent qu’il valait mieux qu’il se repose et que si c’était nécessaire, qu’il n’aille pas travailler les prochains jours. Il pouvait bien faire ça non ? Il murmura que oui, de toute façon, cela allait bientôt être l’heure des examens ! C’était même… dans quelques jours ?!

Il devait vite se mettre au travail ! Il remonta dans sa chambre, la fermant à clé avant que la voix féminine et lugubre se fasse entendre :

« Tu sais… Je ne suis pas un phénomène de foire. »

« AHHHHHH ! »

Il poussa un cri strident, ses parents montant à l’étage pour arriver dans sa chambre. Ils lui demandèrent avec inquiétude ce qui se passait mais il préféra ne rien prononcer pendant quelques secondes. Sa mère posa une main sur son front, vérifiant sa température qui n’était pas pourtant anormale. Il murmura qu’il allait plutôt se reposer. Ses parents quittèrent la chambre tandis qu’il fermait la porte à clef. Quelques instants plus tard, une tête sortie du mur, un grand sourire dessiné sur ses lèvres :

« BOUH ! T’es si facile à effrayer comme humain ! »

« C’est… C’est bon… Je ne me ferais pas avoir comme la dernière fois ! »

« Pfff… Dommage, c’est vraiment dommage. L’existence d’un spectre se résume simplement à maudire et manipuler les vivants. »

« Très sympathique ça ! Mais par contre… Pourquoi es-tu là ? Si tu es une pokémon spectre… Enfin je n’en doute pas de ça ! J’ai bien vu ta façon de la jouer Passe-Murailles mais je croyais que tous les pokémons spectres étaient morts… Enfin non… Pas vraiment morts mais je me comprends… Vous étiez disparus ! »

« Ouais, ouais, ouais… Enfin, tous les pokémons spectres ont disparus… C’est ce que les livres racontent et toi tu y plonges tête la première. On t’a jamais dit de ne faire confiance qu’à toi-même ? Déjà à la base, tu sais ce qu’est réellement un pokémon spectre ? Tu t’es même pas demandé pourquoi je sais te parler correctement ! »

« Je veux savoir ! Je veux tout savoir Mana ! »

« Ok, brave garçon. T’es un gentil abruti. »

Elle lui tapota la tête avec délicatesse, comme on le ferait à un animal de compagnie qui avait mérité sa caresse pour une bonne action. Il était presque sur le point d’aboyer et elle haussait un sourcil, retirant sa main avec dégoût avant de reprendre :

« Bon… En clair, à la base, il existe des spectres humains… et des spectres pokémons MAIS… Être un humain ne nous forcera pas à devenir un spectre humain lorsque nous serons morts. Il en est de même pour les pokémons bien que cela soit plus difficile. Généralement, vous considériez les pokémons comme des êtres inférieurs et il est vrai que nos pensées sont moins complexes que les vôtres. C’est pour cela qu’un humain qui trépasse peut devenir facilement un pokémon spectre mais que l’inverse est bien plus compliqué. Tu as … »

Il s’était déjà mis à somnoler, la tête baissée, la bouche à moitié ouverte alors qu’un filet de bave s’écoulait de sa bouche. Elle posa une main sur le côté de son crâne, celui-ci allant percuter subitement le mur, faisant trembler complètement la pièce alors que le père d’Alan criait :

« ALAN ! Ca va ?! On a entendu un bruit sourd ! »

« AIE AIE AIE ! Je me suis cogné contre un mur ! Je suis désolé ! »

Il s’était cogné contre un mur ? C’était si peu crédible mais ses parents allaient le croire. Il n’était pas du genre à mentir. Il passa une main sur son front, gémissant de douleur alors que l’adolescente aux cheveux gris croisait les bras, visiblement peu satisfaite de ce qu’elle voyait.

« Tu me demandes de te raconter une histoire et tu oses rêvasser ?! »

« Pas de ma faute à moi si t’es soporifique ! Tu parlais, parlais, parlais, parlais, parlais, parlais, parlais, parlais, parlais, parlais, par… »

« Continue et tu retrouves le mur. »

« Par…lais ? Bon… D’accord, j’arrête, tu peux continuer. »

« J’en ai plus envie, t’es parfaitement le genre d’humains qui gonfle à la longue, je comprends pourquoi tu n’as pas d’amis vu ton caractère ! »

« Des amis ? AH ! Merci ! J’allais oublier pourquoi je suis là ! Je dois me préparer pour dans quelques jours ! Ce sont les examens ! Et je dois aussi me faire pardonner envers Zena ! »

« Qui est cette Zena ? Ta petite amie ? Je n’arrive pas à croire qu’un humain comme toi soit avec une fille. Je t’aurais plus vu avec un animal personnellement. »

« Oui et bien, j’ai une petite amie ! On est juste en froid, elle et moi ! Mais je vais me faire pardonner grâce aux échecs ! Et tu n’es pas invitée ! »

Pas invitée ? Elle ? AH ! Qu’il était drôle ! Très drôle ! Comme si tout cela l’intéressait… Il n’y avait qu’une chose à l’heure actuelle qui pouvait lui porter un peu d’intérêt chez l’adolescent et c’était cette odeur. Cette odeur qui avait une saveur si particulière… Elle passa lentement sa langue sur les lèvres, comme un carnassier alors qu’il l’observait avec effarement. Non mais c’était quoi ça ?! Il n’était pas du gibier ! Il ne fallait pas se laisser faire ! Il se redressa complètement, la toisant alors qu’elle l’observait sans cligner des yeux. Pendant plusieurs secondes, ils restèrent ainsi avant qu’il ne pousse un cri :

« JE PEUX PAS ! T’es vraiment trop affreuse à regarder ! »

« Est-ce que je dois me sentir vexée ? Tu veux peut-être que je t’ampute d’un bras pour ce que tu viens de dire ? Ou alors tu préfères te calmer directement ? »

« Je vais réviser, ne me gêne pas, c’est tout ! Mais pourquoi tu ne pars pas à la recherche de cette odeur au lieu de rester avec moi ? »

« Tu crois que je vais me fatiguer à chercher ? Je dois simplement t’accompagner et je trouverais facilement qui est à l’origine de cette odeur. »

« S’il te plaît… Je t’en prie… Ne fait rien toute cette semaine ! Je dois réfléchir ! On ira ensuite t’aider pour ton odeur mais cette semaine, je dois réfléchir et apprendre pour mes examens ! Alors, pour cette semaine, reste tranquille, je passe mes examens, ensuite, je peux aller t’aider ! Je dois aussi me faire pardonner ! »

« Tu veux m’aider ? Non… Mais tu ne comprends pas… Tu ne veux pas m’aider… Je T’OBLIGE à m’aider, est-ce bien clair ? Une odeur aussi appétissante, je n’ai jamais ressentie ça depuis des siècles ! »

« Mais ça fait à peine… Ah non… Je ne crois pas, ça doit bien faire quelques siècles que tout ça a commencer… Pfiou… Bon ! Je vais étudier ! »

« Fais donc, je vais prendre une forme plus physique pour squatter ton lit ! »

Elle disait cela et il remarqua tout de suite que quelque chose avait changé. Déjà… Son corps semblait moins vaporeux, plus réel… comme si il était fait de chair et de sang. Tiens ! C’était le moment d’essayer. Il s’approcha d’elle alors qu’elle s’était couchée sur le lit, sur le dos. Un livre dans sa main gauche, il alla lui pincer le bras avec sa main droite, Mana poussant un petit cri de douleur avant de dire :

« Non mais t’es fou ou quoi ?! »

« Ah ouais ! T’as totalement raison ! T’es bien réelle ! »

« Y a pas que moi qui suit réelle, y a aussi tes bouquins ! »

« Mes bouquins ? Comment… »

Il ne termina pas sa phrase, l’un de ses livres s’étant levé dans les airs pour venir sur la tranche au beau milieu du front alors qu’il s’écroulait au sol. Non mais sincèrement, c’était quoi ce type ?! Il n’avait aucune décence de se comporter ainsi ?! Il s’éloigna en gémissant de douleur, récupérant ses livres tandis qu’elle observait le plafond, fermant les yeux peu à peu. Est-ce qu’un spectre pouvait dormir ? La réponse était oui.

La semaine passa alors qu’il révisait comme il n’avait jamais révisé car… Il n’avait jamais révisé depuis des années. Il était du genre à passer ses tests grâce à l’instinct mais cette fois-ci, il ne pouvait pas se rater ! C’était beaucoup trop important à ses yeux pour qu’il se rate cette fois ! Oh que oui, il allait donner son maximum ! Il s’était retrouvé dans la salle d’études, là où il allait passer son examen. Il jetait un petit regard vers Zena, celle-ci l’observant quelques instants avant de détourner le regard. Non… Elle ne voulait vraiment plus lui parler ? C’était… vraiment affreux. Il se sentait mal à chaque fois qu’il la voyait. Comment dire… Il avait cette impression de perdre tout son bonheur et sa joie lorsqu’il la regardait. NON ! Il devait se concentrer ! Mana ne l’avait pas accompagné, il lui avait fait promettre de ne pas venir. Il voulait être seul pour ses examens. Elle avait accepté avec un petit sourire aux lèvres, un sourire qui n’avait rien de bienveillant.

« Posez vos crayons, le délai est terminé ! »

« NONNNNNNNNNNNNNN ! Je n’ai pas terminé ! »

« Encore une minute s’il vous plaît ! »

« MAMAN ! Je suis désolée ! Pardonne-moi ! »

« Je veux mourirrrrrrrrrrrrr ! »

Vraiment… Il y avait de ces cas dans sa classe mais il préférait ne rien dire. Il termina sa phrase, faisant un grand sourire ravi. Il était fier de ce qu’il avait fait ! Il avait donné son maximum et il était certain qu’il avait fait un presque sans-fautes ! Il posa son regard vers Zena. Il savait qu’elle avait réussi parfaitement. Du moins… C’est ce qu’il pensait… jusqu’à ce que le professeur s’approche d’elle, lui parlant à voix basse bien qu’il était possible d’entendre ce qu’il disait :

« Mademoiselle Zena, j’espère que cet examen sera bien meilleur que vos derniers contrôles. Je ne sais pas ce qui s’est passé depuis plusieurs mois mais vous aviez un niveau tout à fait remarquable, digne des plus grands génies de Chiss et maintenant… C’est presque si vous vous maintenez à un niveau moyen pour ne pas redoubler. »

« Je n’ai pas besoin de votre avis. »

« Hey ! Monsieur le prof ! C’est quoi ce délire ?! Zena avoir des mauvaises notes ? C’est comme si on me disait que j’étais le type le plus célèbre de Chiss, j’y croirais pas ! »

« La ferme, Alan, mes notes ne te concernent pas ! »

Elle s’était relevée avec colère, prenant son sac avant de quitter la salle d’un air furieux. Il prit son sac à son tour, partant à sa poursuite. Elle s’était mise à bousculer les personnes sur son passage, ne regardant même pas où elle allait. Il l’arrêta en la tenant par le bras, la forçant à se retourner. De l’autre main, il arrêta la claque alors qu’ils se donnaient en spectacle devant les autres élèves qui se réunissaient autour d’eux.

« Tu peux me lâcher ?! Je dois rentrer ! J’ai autre chose à faire que de rester avec toi ! Vas jouer avec Lunitia et ne me gonfle pas plus que ça ! »

« ZENA ! Calme-toi ! Explique-moi ce qui ne va pas ! J’ai cru entendre que tes notes dégringolaient ! Ca ne va pas ! »

« Tu n’es pas mon père alors je te demande de me lâcher sinon tu pourras plus faire de gosses bientôt ! Je te laisse deux secondes ! »

« Je suis ton ami ! Et ça, tu ne pourras pas le changer, que tu le veuilles ou non ! »

Elle arrêta subitement de s’énerver, baissant la tête tout en la détournant. Elle murmura :

« Mon ami ? Ne me mens pas… Depuis que tu es avec ton foutu boulot, tu n’as même plus de temps pour moi. Retourne travailler là-bas et ne remet plus les pieds ici ! »

« Tu es jalouse, je le savais bien ! »

« JE NE SUIS PAS JALOUSE ! C’EST CLAIR ?! »

Il jeta son sac au sol, venant la serrer dans ses bras avec tendresse alors qu’elle avait un hoquet de surprise. Plusieurs murmures traversèrent le couloir dans lequel ils se trouvaient alors qu’il reprenait d’une voix enjouée mais douce :

« Tu sais, moi aussi, ça m’arrive de penser beaucoup à toi hein ? J’ai joué aux échecs y a quelques jours avec un type et tu sais quoi ? Il m’a dit que je protégeais tout le temps ma Reine. C’est même pour ça que j’ai perdu ! A croire que je suis du genre à plus vouloir protéger ma Reine que mon Roi ! »

« Et… Et c’est quoi le rapport avec tout ça ?! Avec le fait que tu n’es jamais là ! »

« Oh… Je ne sais pas trop… Enfin, je ne sais même pas pourquoi je dis ça ! Je crois juste que j’ai envie de protéger ma Reine ! Je veux donc te dire que je reste toujours ton petit ami et que toi, tu es la Reine de mes pièces d’échiquier ! »

« Ca… Ca ne veut rien dire ce que tu racontes ! »

« Euh… Enfin… Voilà quoi ! Je me suis assez exprimé ! Maintenant que les examens sont terminés, on va pouvoir passer du temps ensemble et cette fois-ci, on ne se dispute plus ! »

« D’accord… Mais lâches moi… Tu me fous la honte devant tout le monde… »

Il acquiesça, se mettant à rougir avant de comprendre ce qu’il venait de faire. Plusieurs applaudissements se firent entendre autour d’eux alors qu’ils ne savaient pas où se mettre. Il reprit son sac, toussant légèrement. Vraiment… Qu’est-ce qui lui avait pris de réagir comme ça ? L’adolescente aux cheveux noirs tressés alla chercher sa main, croisant ses doigts avec les siens sans rien dire. Elle s’était mise à marcher sans le regardant, trop gênée par ce qu’elle venait de faire. Les paroles d’Alan confirmaient ce qu’ils étaient aux yeux des autres : Un couple. Enfin… Un jeune couple… Un couple qui s’était brisé pendant plusieurs mois pour se reformer devant eux. Un petit rire résonna aux oreilles d’Alan, celui-ci tournant son visage de tous les côtés. Est-ce qu’il avait rêvé ? Il était le seul à avoir entendu ces rires… Mana… Mana était venue au lycée ! Malgré ce qu’il avait dit ? Ou alors, ce n’était que son imagination ? Oui… Ca devait être sûrement ça. Ce n’était que son imagination.

Verset 1 : Le pion issu du monde des morts

ShiroiRyu
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Verset 1 : Le pion issu du monde des morts

« Zena… Sincèrement… Pourquoi tu ne veux pas le voir ? »

« Je t’ai déjà dit d’arrêter de me poser cette question, Lina ! Je n’ai pas envie ! »

« ZENA ! Moi, Falcan, je t’envoie un défi pour te combattre et devenir ton petit ami ! L’autre n’était pas à la haut… »

« Arrêtez d’être aussi lourds, ça me plairait bien plus ! »

Le pied droit de l’adolescente s’enfonça dans l’entrejambe du lycéen qui venait de lui proposer un combat, le faisant s’accroupir en avant. Pfff ! Depuis qu’Alan n’était plus là pour l’embêter tous les jours, les prétendants à devenir son petit ami affluaient de jour en jour. Vraiment, qu’est-ce qu’elle avait fait de mal pour mériter une telle chose ? Rien du tout normalement ! Plusieurs petits cris se firent entendre alors qu’elle observait ce qui se passait.

Cela faisait déjà plusieurs mois qu’il était parti comme diplomate pour les différentes entreprises car oui… Maintenant, il voyait de plus en plus de gens et il avait même réussi à se faire remarquer par la presse et la télévision. On le voyait souvent à côté des personnes comme Plitana, Lunitia, Orian, Faror, il avait même rencontré d’autres personnes comme Ergantia, Airoinos et Brinzan. Deux d’entre elles étaient des femmes d’une quarantaine d’années tandis que la troisième était un homme d’une trentaine d’années. Oui… Il commençait à être reconnu et il n’était plus l’adolescent complètement cinglé d’antan. Du moins, aux yeux des autres car il restait le même.

Et pourtant… Elle ne voulait jamais s’adresser à lui. Ca ne servait à rien… Elle avait la rancune tenace et elle le lui montrait clairement. Tout ce qu’il voulait, c’était la voir… Discuter avec elle… Mais depuis qu’il travaillait, il venait de moins en moins en cours, ses parents acceptant ses concessions. C’était comme suivre une formation et puis… L’adolescent aux longs cheveux blonds était reconnu maintenant.

Ils vivaient dans deux mondes différents… Deux mondes de célébrité mais différents. De plus… Non… Ca ne servait à rien de ressasser le passé. Elle passa à côté de lui, les ignorant superbement, lui et ses nouvelles amies. Elle ne voulait plus jamais le voir, c’était tout ! Affaire réglée et bouclée ! Il repartit après une semaine d’études, annonçant qu’il ne reviendrait pas avant un bon mois… C’est-à-dire juste pour le début des examens. Bientôt, ça serait son anniversaire et elle était sûre qu’il l’avait complètement oublié.

Aujourd’hui, il avait eu le droit à une journée de repos. Il l’aurait bien passé chez lui mais visiblement, le monde en avait décidé autrement. Dire que Zena était en cours… Il aurait tout donné pour y être aussi ! Ils étaient dans la même classe pourtant ! Pourquoi elle ne voulait plus lui parler ?! Il perdait presque sa bonne humeur lorsqu’il l’apercevait, ça le rendait malade de savoir qu’elle ne voulait plus s’adresser à lui !

Il percuta subitement un homme aux cheveux violets qui partaient dans tout les sens alors qu’il se promenait dans la rue. Il commença à bafouiller quelques excuses alors qu’il l’observait plus précisément : Des épaules recouvertes de fourrure noire, une sorte de châle violet et translucide sur ses cheveux et il portait une tenue faisant penser à un samouraï : Bas noir, ceinture de tissu de même couleur pour un haut violet. Les yeux violets de l’homme se posèrent sur lui et il eut une légère impression… Comme un sentiment de malaise. Il était tombé à la renverse, l’homme lui tendant la main avec un léger sourire :

« Et bien et bien… Lorsque l’on ne sait pas où il faut aller, il faut toujours regarder en avant. C’est un conseil, jeune adolescent. »

« Par… Pardon… Je ne faisais pas attention à ce que je faisais. »

« Quand on est préoccupé, il vaut mieux se trouver quelque chose à faire pour oublier tout ce qui nous tracasse ou alors nous permettre de mettre nos idées en ordre. »

« Et qu’avez-vous comme idée pour faire ce que vous dites ? »

« Une petite partie d’échecs ? Cela te tente ? »

« Je ne sais pas réellement bien jouer aux échecs… mais pourquoi pas ? »

Il avait dit cela avec un peu d’entrain dans la voix. C’était toujours mieux que de rester là à bougonner dans son coin en tentant de chercher une solution pour que Zena lui adresse la parole à nouveau. L’homme aux cheveux violets claqua des doigts, un jeu d’échecs apparaissant subitement devant lui alors qu’Alan semblait stupéfié par ce qu’il voyait. Cet homme… était aussi un pokémon ? Mais il n’en avait jamais vu de tel ! Qu’est-ce que cela voulait dire ? L’homme l’invita à le suivre, l’emmenant dans un bar dans lequel il salua les différentes personnes avant de s’installer à une table isolée des autres. Il déposa le jeu d’échecs dessus, montrant les pièces à la vue d’Alan. De magnifiques pièces qui faisaient bien une quinzaine de centimètres de hauteur et étaient en… verre ? Ou en cristal ? Il ne savait pas mais elles étaient néanmoins translucides.

« Quelle couleur veux-tu ? A toi de le décider. »

« Je pense que je vais prendre le noir. Je trouve que c’est une super couleur ! »

« Sais-tu pourquoi les blancs commencent les premiers ? »

« Non ! Pas du tout ! Je me le demandais ! »

« Cela peut paraître risible mais tout est simplement une question de Bien et de Mal. Les Blancs sont les gentils, les héros tandis que les Noirs sont les méchants, les démons. C’est pour cela que les Blancs commencent en premier… car tout est une question de symbolique. »

« Symbolique… Je vois ! Bon ! Je vais commencer alors puisque c’est moi qui a les Blancs ! Bon bon bon… Alors… Faisons ça ! »

Il avança son Cavalier de B1 en C3 tandis que l’homme aux cheveux violets émettait un léger sourire. Commencer avec le Cavalier Blanc… Pourquoi pas ? Rien ne l’en empêchait. La partie débuta sans un mot, personne ne prenant la parole, cela pouvant être étrange de la part de l’adolescent aux cheveux blonds.

Une bonne heure passa, Alan réfléchissant du mieux qu’il le pouvait alors que l’homme appliquait des techniques qu’il ne pensait jamais voir de sa vie. Contre-attaque, clouage, tout ! Tout était utilisé et il restait douze pièces sur les seize de départ. Il s’était fait battre… à plate couture par cet homme ? Celui-ci lui dit d’une voix douce :

« Il n’y a que dans les romans que les héros gagnent toujours. »

« Je vois ça… Je me suis fait exploser… J’ai presque honte de me montrer ! »

« Ce n’est pas de ta faute. Tu n’as pas à t’en vouloir. Contrairement à toi, j’ai des années d’expérience dans les échecs. Ce ne sont pas des choses que l’on apprend en une partie. »

« Quand même… Vos pièces sont sacrément jolies ! Ca me fait penser… Vous vous appelez comment ? Je ne connais même pas votre nom ! Vous m’avez proposée une partie mais je ne me suis pas présenté ! Je m’appelle Alan ! »

« Hum ? Mon nom ? Je m’appelle Erèbe. Je tiens à te demander une chose : Pourquoi avoir protégé ta Reine à tout prix pendant ce match ? »

« Je ne sais pas du tout… C’était instinctif… Je ne voulais pas qu’elle disparaisse… C’était une pièce très importante. »

« Je vois… Je vois… Je ne peux que te conseiller de te préparer car le sacrifice de la Reine peut modifier complètement ta conception du jeu. »

« Oui… C’est vrai. Merci encore pour cette partie ! »

Il s’était relevé, se préparant à partir tout en tendant sa main vers Erèbe. L’homme aux cheveux violets lui avait permis de mettre un peu d’ordre dans ses idées. Erèbe se leva à son tour, prenant sa main dans la sienne avant de lui dire :

« N’oublies jamais que même un simple pion peut devenir d’une importance capitale. »

« Je… le noterais ! Nous nous reverrons, je l’espère ! »

« Bien entendu mais entraîne toi alors. Car je suis pressé de te voir prendre ta revanche. »

Alan rigola légèrement, saluant l’homme avec son jeu d’échecs. Celui-ci disparu après quelques secondes, l’homme faisant de même… comme si il n’avait jamais existé. En fait, même personne n’avait remarqué qu’il était là depuis le départ alors quand il s’était volatilisé, tout était revenu à la normale.

AH ! Il savait parfaitement ce qu’il allait dire à Zena lorsqu’il la reverrait ! Mais il le fera lorsqu’il retournera au lycée ! Juste un peu avant les vacances ! Après les examens ? OUI ! C’était exactement ça ! Il allait le faire après les examens ! Il se sentait en pleine confiance maintenant ! Il devait juste retourner chez lui avant qu’il ne soit trop tard.

Tiens ? C’était quoi cet endroit ? Il ne le connaissait pas. Il ne s’était quand même pas perdu dans la ville ! C’était complètement stupide de sa part alors qu’il s’était mis à voyager un peu partout dans Chiss. Non… Vraiment, il se demandait où il était tombé. Une ruelle sombre et lugubre… Il se retourna pour voir que la sortie était maintenant bloquée par un camion… et que de l’autre, il n’y avait qu’un mur infranchissable.

« Héhéhé ! Tiens donc… Je crois avoir récupéré un petit lot ! »

Hein ? Que ? Quoi ? C’était quoi cette voix ?! Il tourna sur lui-même, arrêtant de sourire pour savoir d’où elle provenait. C’était la voix d’une adolescente, il en était sûr ! Mais ce n’était pas une voix normale… Non, elle avait quelque chose de lugubre et bizarre… comme venue d’ailleurs. Une petite flamme bleue apparue devant lui, dansant devant ses yeux pour lui offrir un ballet des plus sinistres tandis que la voix reprenait :

« Un adolescent… C’est encore mieux… Bien mieux que prévu ! »

« Qui… Qui êtes vous ?! Où est-ce que vous vous trouvez ?! Répondez-moi au lieu de vous cacher ! Je n’aime pas ça ! »

« Aimer, aimer… Tout ça est un bien grand mot ! BOUH ! »

« AHHHHHHHHHH ! »

Il poussa un cri de stupeur alors qu’une tête était apparue devant lui. Mon dieu ! Qu’il avait eu sacrément peur sur ce coup ! Ce n’était pas très malin de lui foutre la frousse de sa vie ! Le visage était assez juvénile, un peu entre l’enfance et l’adolescence. Son œil rouge gauche avait quelque chose d’hypnotique comme si des spirales étaient visibles à l’intérieur. Enfin, son œil droit était caché par un bandeau avec une tête de mort représentée dessus. Attendez non… Ce n’était pas une tête de mort mais…

« Une tête de Skelenox ?! »

« Oh ! Quelqu’un qui réfléchit plus vite que son ombre ! C’est tellement rare ! »

« Qui… Qui êtes vous j’ai dit ! Ce n’est pas drôle ! »

« Tu as pourtant la réponse à ta question ! Je suis une Skelenox ! Et devine pourquoi je suis là ? Je te laisse dix secondes ! »

« Attend un peu ! Les pokémons spectres… n’existent plus normalement ! »

« Ah oui ? Et cela ? Est-ce que ça ne prouve pas le contraire ? »

Une main délicate alla lui caresser la joue avant de se fermer en un poing pour le cogner violemment et l’envoyer contre le mur. Le reste du corps et du visage apparu finalement sous une robe bleue avec une capuche, l’adolescente ayant des cheveux gris assez courts, quelques mèches pendant devant son visage.

« Ca ne te semble pas réel au point que je sois bien… vivante ? »

Elle éclata de rire devant sa blague. Vivante alors qu’elle était un pokémon spectre. Vraiment, il y avait de quoi mourir de rire. Ah zut, c’était déjà fait ! Elle le regarda longuement, amusée par la situation tandis qu’il passait une main sur sa joue. Ce n’était pas possible ! Les pokémons spectre étaient sensés avoir disparus ! C’était marqué dans les livres d’histoire depuis des décennies ! Ils étaient tous portés disparus !

« Qui… Qui êtes vous ? »

« T’en as pas marre de répéter la même question ? Je suis Mana ! Voilà tout ! »

« Mana Voilàtou ? C’est vraiment un nom bizarre. »

« Tiens, tiens, tiens, j’ai affaire à un petit plaisantin. Tu n’as pas peur de la mort ? Car pourtant… Tu vas aller la rejoindre très bientôt ! »

Elle s’approcha de lui, commençant à prendre une allure terriblement inquiétante et sinistre alors qu’il se collait contre le mur. Mourir ? Maintenant ? C’était quoi ça ! A la base, les Skelenox n’étaient pas sensés exister depuis que les races spectrales s’étaient éteintes et maintenant, on lui disait qu’il allait mourir ?! Ce n’était pas normal !

« Hum ? Attend un peu… C’est quoi ça ? »

Elle s’était arrêtée, commençant à le renifler de haut en bas comme un animal. Cette odeur… Il y avait tromperie ! Ce n’était pas cet adolescent qui devait mourir ! Comment avait-elle pu se tromper ainsi ? Elle poussa un grognement de colère, le repoussant d’une violente claque pour le faire tomber sur le sol avant d’éclater de rire.

« Soit ! Je me suis trompée ! Je ne pensais pas que c’était ça… Mais on dirait bien que oui ! »

« Que… Que me voulez vous ?! Je n’ai rien fait de mal ! Je ne veux pas mourir ! »

« Ta gueule ! Tu ne vas pas mourir ! Tu as simplement une odeur qui porte à confusion ! »

« Je ne vais pas… mourir ? Alors c’est tant mieux ! »

Il reprenait déjà une certaine contenance, se relevant avant d’émettre un grand sourire. Si il n’allait pas mourir, pourquoi être triste ou inquiet ? Peut-être à cause de cette fameuse… Mana ? Celle-ci avait fait réapparaître une flamme dans sa main droite, la présentant au niveau du visage de l’adolescent avant de reprendre :

« Dorénavant, je t’accompagnerais nuit et jour ! »

« Hein ?! Mais pourquoi ? »

« Parce que tu dois être lié à cette odeur ! Si tu la possèdes, c’est que tu dois avoir un rapport avec elle ! Je trouverais qui en est à l’origine et à ce moment là… »

« A ce moment là… quoi ? »

« Tu le verras très bien ! Allons-y ! Emmène-moi chez toi ! »

Hein ?! C’était quoi ça ?! Elle le menaça de sa flamme bleue à nouveau, le faisant avancer tandis que le camion vola en arrière, provoquant un accident. Il… Il n’avait pas le choix au final ! Cette personne… Mana… Cette Skelenox… Pourquoi était-elle venue ici ? Devant lui ?

Les pokémons spectres… étaient sensés avoir disparus depuis longtemps…

– Ainsi arriva le jour où le pion venu des enfers se présenta devant l’humain. Essence ectoplasmique au corps vaporeux, le pion sera à l’origine du lancement de cette sinistre partie.

Tout ce qui débute doit se terminer un jour.

Cela n’était que le commencement d’un jeu auquel nul ne savait qu’il allait y prendre part.

Erèbe, L’instant de création, verset premier

Chapitre 4 : Une carapace de fer

ShiroiRyu
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Chapitre 4 : Une carapace de fer

« Debout Zena ! Debout ! Zena ! Je rentre ! »

« Fais ça et j’appelle les flics ! T’iras droit en prison ! »

« Non mais sérieusement, je vais rentrer ! »

« Si je descends, je t’assomme à coups de batte dans la figure ! »

« Te moques pas de moi, t’as pas de batte ! Je le sais très bien ! Je connais cet endroit mieux que ma poche ! »

« Fais pas le malin sinon je t’écrase ! Je ne veux pas te voir ! Retourne parler avec Lunitia et me gonfle pas ! Je dois aller en cours moi ! Je ne vais pas me balader en courant dans les prairies fleuries pour aller cueillir quelques fleurs ! Tsss ! Tu me dégoûtes ! »

« Mais Zena ! On sort encore ensembles samedi ? »

« JAMAIS ! Ni ce samedi ! Ni ce dimanche ! Ne m’adresse plus la parole ! C’est tout ! »

Vraiment… Il ne comprenait pas ce qu’il avait fait de mal. Où était le problème ? Est-ce qu’il avait dit une bêtise ? Parler trop fort ? Il poussa un profond soupir, quittant la porte de la maison de l’adolescente en retournant chez lui. Vraiment, il détestait tout ça. Lunitia arriva vingt minutes plus tard, lui demandant si tout allait bien. Il hocha simplement la tête par l’affirmatif bien qu’il savait pertinemment qu’elle pouvait lire dans ses pensées.
Aujourd’hui, ils allaient rendre visite à Orian… Cet homme ne sortait que très rarement et il n’y avait aucune photographie de lui, du moins récente… Cela faisait dix à quinze années qu’il avait cette entreprise et ce n’était pas lui qui se chargeait de la politique… En fait, il laissait ça plutôt aux deux entreprises qui étaient adjacentes à la sienne. Un homme effacé et reclus dans son bureau, qui ne sortait jamais ou peu.

« Sois poli avec lui, par contre Alan. Je ne plaisante pas là-dessus. »

« Hein ? Mais pourquoi ? Je ne vais rien faire de mal que je sache ! »

« Non mais disons simplement que… Enfin, tu découvriras par toi-même. »

« Les gratte-ciels se ressemblent tous. C’est quasiment la même chose sauf en plus grand. »

« Ah… Bon… Je vois que je ne peux pas t’empêcher d’ouvrir ta bouche. Enfin, qu’importe, Alan. Je vais toquer et attend que je t’invite à rentrer. »

Ok ok ! Il n’allait rien dire ! C’est bon ! Il avait compris ! Cette journée allait presque lui gâcher sa mauvaise humeur mais heureusement pour lui, il en avait vu des biens pires… Comme son grand-père sous la douche… BRRRRRRR ! Rien que le fait d’y penser le faisait trembler d’effroi. Deux minutes passèrent alors qu’elle était rentrée dans le bureau d’Orian puis lentement, la porte s’ouvrit et la première chose qu’il constata était l’absence de lumière ou presque dans la pièce. Lunitia était debout à côté d’un fauteuil retourné en direction des vitres. Les rideaux étaient presque entièrement tirés. En parlant de fauteuil, il s’était attendu à quelque chose en cuir et dont on ne voyait pas la tête qui dépassait… Mais pourquoi il avait une mauvaise impression ?

Cette impression se confirma quand il entendit le bruit d’une roue qui grince. Avec lenteur, le fauteuil se retourna pour laisser voir un homme aux cheveux grisâtres, une barbe et une moustache de même couleur. Sur lui se trouvait une couverture en laine alors que Lunitia émettait un petit sourire triste. Elle prit la parole d’une voix calme :

« Faror et Orian sont frères jumeaux. »

« C’est pas possible ! Ils sont complètement différents ! »

« Il est tout simplement atteint par la maladie. Voilà tout. »

« Qui est… ce jeune homme ? Tu as parlé de mon frère… »

« C’est l’envoyé de votre frère, monsieur Faror. Celui qui se chargera des relations de son entreprise avec la vôtre et celles des autres personnes. »

« Je m’appelle Alan ! Je suis heureux de vous connaître ! Vous êtes l’une des personnes les plus importantes dans cette ville donc dans ce monde ! »

« Ah… Je vois… Je vois…Un jeune garçon plein d’entrain… Cela me change… un peu. »

« Bon, Alan, pour cette journée, tu vas la passer avec monsieur Orian. Je te prierais de ne pas faire de bêtises, surtout pas, d’accord ? J’ai des choses très importantes à accomplir ! »

« Mais mais mais… Je ne veux pas rester ici tout seul ! »

« Tu n’as pas le choix malheureusement. Occupe-toi bien de lui. Je viendrais te rechercher en fin de journée, tu n’as pas à t’en faire. »

Mais mais mais… Ce n’était pas possible ! Lunitia l’abandonnait dans la pièce sombre, le laissant seul avec l’homme au fauteuil roulant. Il avait vraiment le même âge que Faror ? Il semblait… si vieux… comparé à lui. Il resta parfaitement immobile, ne sachant pas quoi dire alors que les secondes passaient. Il ne s’occupait que rarement des personnes âgées alors monsieur Orian… Dire qu’il ne l’avait pas imaginé dans cet état… C’est vrai… qu’il ne connaissait pas forcément tout ce qui se passait réellement dans l’intimité des personnes au pouvoir. Enfin, l’homme aux cheveux grisâtres alla dire :

« J’ai un rendez-vous avec l’agent de Plitana. Est-ce que tu voudras bien t’en occuper ? »

« Mais… Mais qu’est-ce que je dois dire ? Je ne sais pas du tout ! »

« Tu le verras parfaitement… Cela est fatiguant et éreintant… »

« D’accord… Mais je ne sais pas du tout comment faire moi… Je viens à peine d’arriver et on me demande déjà de telles choses ! Je ne suis pas un surhomme même si on le dirait en me regardant. Enfin… Je suis bien obligé de vous écouter héhéhé ! »

Le vieil homme hocha la tête pour lui dire que oui, tandis que l’adolescent cherchait à lui faire la conversation. Visiblement, il voulait en apprendre plus sur Orian. Celui-ci lui indiqua comment lui et son frère avaient capturés Solerion et Lunitia, leur expliquant à quel point ces deux pokémons correspondaient à eux deux. Alors que l’un était calme et réservé, l’autre était enjoué et plein d’entrain. Un peu comme le jour et la nuit… Un peu comme la lune et le soleil.

« Elle va bientôt arriver… »

« Qui donc ? Vous parlez de qui ? »

« Plitana… Ah. Elle va rentrer maintenant. »

La porte s’ouvrit avec une légère violence sans pour autant claquer. Autant dire qu’il avait sursauté sur le coup. Comment Orian avait-il pu savoir qu’elle arrivait ? Il se tourna brièvement vers l’homme sur son fauteuil avant de voir la nouvelle arrivante. Le visage froid, la peau grise, des cheveux violets et deux yeux rouges posés sur lui. Il s’était mis à trembler en continuant de l’observer. Elle portait une sorte de pull gris qui lui collait à la peau ou presque et ce fut seulement grâce à ses manches qu’il remarquait qu’elle portait un vêtement.

Ses deux mains sorties de ses manches étaient griffues, ses ongles rouges pointant dangereusement tandis qu’elle avait Par-dessus ce pull gris se trouvait une robe à bretelles bouffante brillant d’un vert métallique. Sur celle-ci était deux grosses pierres rouges rejointes par un morceau de tissu rayé de gris. Au bout de la robe enfin, se trouvait des rayures bleues métallisées… En y réfléchissant bien… Cela lui rappelait un pokémon. AH ! Et son chapeau ! Autant dire qu’il était original puisqu’il avait deux longues manches métalliques et il poussa un cri de surprise :

« Une Archeodong ! C’est tellement rare d’en voir une en vraie ! »

Abandonnée la petite peur qu’il avait eu au moment où elle était rentrée, il s’était déjà approché d’elle, tâtant son bras puis son visage pour voir si c’était bien réel. Oui, c’était une Archeodong ! Il n’arrivait pas à le croire ! Ces pokémons… étaient vraiment spéciaux ! Mais quand même, c’était une drôle de couleur de peau… Il est vrai que les pokémons dans leur grande majorité gardaient leurs attributs depuis qu’ils étaient humains.

« Est-ce que en as terminé avec moi ? Tu me dis si je te dérange. »

La voix résonnait comme une lame de métal plantée en plein cœur. Il recula, commençant à bafouiller quelques excuses en s’inclinant devant elle. Quel idiot il avait fait ! C’était simplement qu’il se demandait si tout était bien réel. Une Archeodong, voir monsieur Orian, c’était vraiment parfait ! Mais était-ce le début de son aventure ? Il se le demandait… Sans un mot, elle s’approcha de l’homme au fauteuil, mettant son visage à la hauteur de celui d’Orian. Quelques instants plus tard, elle se tourna vers Alan :

« Je vois je vois… Tu es donc Alan n’est-ce pas ? Cela sera toi qui m’occuperas toute l’après-midi ? Tant mieux… Cela changera un peu d’Orian qui n’ouvre guère la bouche. Bon… Tu me suis ? Nous allons donc parler des relations entre Orian et Oricalk. Je m’appelle Plitana et je suis la pokémon de Plitana. Cela peut paraître bizarre d’appeler son pokémon pareil que soi-même mais c’est ainsi et ça ne changera pas. Accroche-toi. »

Oh que non ! Il n’allait pas se laisser téléporter de cette manière ! Il s’était mis à reculer alors qu’elle émettait un grand sourire qui contrastait avec sa voix. Il poussa un cri strident avant d’être téléporté, se retrouvant tête la première plongée dans une poubelle tandis qu’elle apparaissait à côté de lui, l’observant s’extirper des ordures.

« Visiblement, je maîtrise très mal ma téléportation. Si tu veux bien me pardonner. »

« Tu veux une banane ? »

Il plongea sa main dans les ordures, ressortant une banane à moitié mangée et recouvertes d’épluchures de pomme de terre. Elle resta immobile pendant quelques secondes, comme pour réfléchir à ce que l’adolescent venait de dire. La main droite d’Alan se leva, venant planter la banane sur son front alors qu’il recommençait à crier de surprise.

« Non merci mais c’est bien gentil de proposer. »

« Tu préfères peut-être des las… Ah non, faut quand même pas abuser. Et dire que je pensais être tout beau, tout propre dans mon costume. »

« Visiblement, ce n’est plus le cas. Bon, fais attention, je vais te sortir de là. »

Elle pointa sa main vers lui, Alan restant parfaitement statufié et immobile alors qu’il se retrouvait en train de léviter au-dessus du sol. C’était quand même sacrément bizarre cette histoire ! Il n’avait pas de pokémons psychiques, c’était plus pour les… riches… Enfin, quand il voyait les M.Mime des centres de téléportation, il se disait que cela ne donnait pas envie mais là… Quand il apercevait Plitana, il était complètement émerveillé ! Il alla atterrir avec délicatesse devant elle alors qu’elle disait :

« Attention, cela risque de te faire très mal. »

Hein ? Comment ça ? Ses lèvres se scellèrent subitement alors qu’il avait des larmes aux yeux. Qu’est… Qu’est-ce qui se passait ?! Des lambeaux de peau se retiraient de ses bras, des lambeaux où la saleté s’était incrustée ?! Il tomba à genoux, cherchant à comprendre alors qu’il voulait hurler sans y arriver.

« Au lieu de perdre du temps à te nettoyer, je te propose simplement ma méthode. »

Tout… Tout avait été retiré alors qu’il se retrouvait complètement nu, la peau à vif voir même enlevée sur certaines parties de son corps. Elle utilisait ses pouvoirs psychiques d’une étrange manière. Enfin, les morceaux de peau et ses vêtements revenaient sur lui alors qu’il était couché au sol. Ses lèvres émettaient à nouveau mais ce fut des hoquets et des sanglots. Affreux… C’était vraiment affreux… Il… Il avait fait quoi pour mériter ça ? Il fut soulevé à nouveau, alors qu’il tournait son visage horrifié vers Plitana :

« Ne… Ne m’approchez pas du tout ! Ne me faites pas de mal ! »

« Ce n’était pas mon but, loin de là. Je voulais simplement que tu sois propre et correct pour notre discussion. Tu sais… Contrairement aux autres personnes qu’Orian me donnait pour m’occuper des relations, tu es la première qui a de l’humour. »

« S’il… S’il vous plaît… Je veux rentrer chez moi… »

« Mais pourquoi cela ? Est-ce que je n’ai pas été gentille ? »

« Sincèrement… Vous vous… Vous me faites plutôt peur. »

« C’est de ma faute. Je le reconnais. Généralement, je préfère les laisser discuter avec moi au restaurant en les laissant dans cette tenue. Je ne sais pas exactement comment se comporte les humains mais cela s’appelle se moquer de l’autre. Je ne veux pas me moquer de toi. »

« Mais vous m’avez arrachée la peau ! C’est affreux comme sensation ! Le… Le moindre souffle d’air me faisait pleurer ! Vous ne comprenez pas ?! »

« Je ne comprends pas… du tout. Est-ce que tu veux bien m’expliquer ? »
Il continua de la regarder. Elle semblait vraiment sincère. Quel âge avait-elle pour penser à de telles atrocités ? Il n’était qu’un adolescent mais il savait bien que ce genre de choses ne se faisait pas ! Il renifla un bon coup, passant une main sous son nez pour nettoyer la morve qui s’y trouvait avant de la tendre vers Plitana. Celle-ci l’observa avant de la serrer, c’était le premier pas qu’elle allait faire pour lui montrer qu’elle était prête à commencer dès maintenant. Il lui fit un léger sourire, toujours inquiet.
Ce n’était pas que la journée s’était mal passée mais disons qu’il s’était senti plutôt… apeuré pendant celle-ci. Depuis que Plitana avait fait cette chose… Il restait sur ses gardes bien qu’il ne pourrait rien faire. Elle pourrait le tuer quand elle le voulait si elle le désirait ! Mais… Devant l’entrain de la femme aux cheveux violets et à la peau grise, il avait arrêté de faire sa mauvaise tête. Ca ne lui correspondait pas de toute façon.
Ils avaient discuté pendant toute cette durée, la femme lui expliquant tout ce qu’il voulait savoir, sans même lui cacher une parcelle de secret. Il apprenait qu’au final qu’il existait huit personnes à la tête des huit entreprises (les cinq plus les trois succursales) et qu’elles se nommaient exactement comme leurs entreprises et qu’elles ne possédaient qu’un seul pokémon. Seuls les cas de Faror et Orian étaient spéciaux : Ils n’avaient pas de pokémons qui se baptisaient pareil qu’eux mais ce n’était pas un problème.

Enfin, elle le raccompagna jusqu’au gratte-ciel d’Orian, celui-ci demandant d’une voix lente comment ça s’était passé. Elle laissa l’adolescent s’exprimer, celui-ci lui signalant que tout s’était très bien déroulé et qu’il espérait la revoir. Encore une fois, elle parue surprise des dires d’Alan, ne faisant qu’un léger sourire tandis qu’elle disait à son tour qu’elle serait ravie de présenter les autres chefs d’entreprise à Alan. Lunitia arriva quelques minutes après eux, Plitana répétant mot pour mot ce qu’elle venait de dire alors que la femme aux cheveux blonds platine semblait ravie de voir qu’Alan s’était débrouillé comme un chef.

Enfin… Il fut ramené chez lui, Lunitia lui signalant que c’était bien la première fois qu’une personne arrivait à avoir la sympathie de Plitana et qu’il était destiné à de grandes choses à cette allure. Elle le laissa finalement, se téléportant alors que Zena arrivait devant lui, son sac à dos sur ce dernier. Il alla ouvrir la bouche mais elle détourna la tête sans même s’adresser à lui. Cette journée… Il ne savait pas comment la prendre… C’était une bonne ou alors… une mauvaise… journée au final ?

Chapitre 3 : Un rôle sur mesure

ShiroiRyu
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Chapitre 3 : Un rôle sur mesure

« Alan ! Mais laisse toi faire ! »

« MAMAN ! Je n’ai pas besoin de mettre cette cravate ! Et cette tenue ! »

« Tu dois être beau pour ta première journée ! »

« CA ME GRATTTTTTTTEEEEEEEE ! »

Il s’était mis à se gratter le dos de son cou avec frénésie, cherchant à retirer cette démangeaison qui était apparue avec la tenue qu’il portait. Sincèrement, quelle idée saugrenue de l’avoir mis sur son 31 alors que c’était simplement une première journée ? Même si c’était pour donner une bonne impression, il y avait quand même des limites non ? Heureusement que Zena était là pour une quinzaine de minutes, poussant un grand rire en le voyant dans cette tenue. C’est vrai qu’elle devait aller en cours contrairement à lui.

« Tu es vraiment sûre… que tu … ne veux pas ? »

« Je t’ai déjà donné ma réponse et c’est toujours la même. Je n’ai pas envie de me prendre la tête avec toutes ces histoires. Si encore, je n’étais qu’une pauvre fille sans histoire, j’aurais accepté mais ce n’est pas le cas alors, non, je suis désolée. »

« Pfff… Mais comment je vais faire pour trouver un moyen de sortir avec toi ? Tu es ma petite amie ! Il ne faut pas l’oublier ! Bon ! Le week-end, il est réservé à nous deux ! »

Ouais, ouais… Si il le disait, ça ne pouvait être que vrai ! Elle le salua d’un baiser sur la joue, lui souhaitant de bien travailler alors qu’il la regardait partir. Pourquoi est-ce qu’elle ne croyait pas sérieusement ce qu’il disait ? Est-ce qu’il n’était pas la preuve même du sérieux ? Dans cette tenue ? … … … Non… Pas vraiment.

Plusieurs coups résonnèrent contre la porte et il demanda à ses parents si il était enfin prêt ou non. Ils hochèrent la tête, sa mère ayant quelques larmes aux yeux. L’émotion… sûrement. Il se dirigea vers l’entrée, ouvrant la porte pour voir l’autre secrétaire. Il évita d’ouvrir la bouche mais autant dire que la personne était toute aussi belle que Solerion. Enfin… En plus féminin… puisqu’il avait affaire à une femme.

Elle avait un petit serre-tête sur ses cheveux blonds platine, le couvre-chef ressemblant à une fleur dorée à quatre pétales tandis que sa tenue ressemblait trait pour trait à celle de Solerion mais en des couleurs plus claires. Ses manches et le haut de sa robe étaient de couleur jaune tandis que les morceaux de tissus se trouvant par-dessus étaient blancs. Enfin, au niveau de sa longue ceinture de tissu, celle-ci variait entre le rose et le violet. Alors que Solerion avait un côté efféminé avec cette tenue, chez cette femme, cela accentuait sa beauté, lui donnant une allure mystique. Elle prit doucement la parole, d’une voix claire comme du cristal :

« Je m’appelle Lunitia. Est-ce toi qui te nomme Alan ? Je suis chargée de t’emmener jusqu’à l’une de nos entreprises. En chemin, nous parlerons de quelques petites choses qui ne peuvent être dites en public. Est-ce que tu es prêt ? »

« Oui… Oui oui oui et oui ! Je suis prêt ! Très prêt ! Plus que prêt ! »

Elle eut un petit rire, Alan saluant ses parents alors qu’il suivait la femme à la tenue si particulière. Il n’allait pas lui demander si elle avait froid, c’était simplement… que c’était bizarre de voir des personnes dans cette tenue. Néanmoins, il se demandait si elle était une pokémon ou non… Pour toute réponse, elle dit :

« Je suis une Seleroc. Tu sais… Je n’ai pas besoin de te poser la question pour lire dans tes pensées. Je sais aussi que tu me trouves plutôt jolie. »

« AH ! Ce n’est pas bien de lire dans les pensées ! C’est quelque chose de privé ! »

« Quand ce sont des pensées qui doivent être évoquées pour les prononcer à d’autres personnes, cela n’a plus vraiment grand-chose de privé non ? »

« Ca ne se fait pas quand même ! Enfin… Vous vouliez me dire quoi ? Et je me demandais : Vous n’avez pas un moyen de locomotion ? »

« La marche te dérange t’elle à ce point là ? Car c’est ainsi que cela va se passer, du moins… Les premiers jours… Ensuite, nous irons tout de suite par téléportation. »

« Mais… Est-ce que vous faites ça pour tout le monde ? Ca doit vous prendre beaucoup trop de temps de venir chercher… »

« Je préfère t’arrêter tout de suite. Tu es l’unique adolescent qui travaille comme stagiaire chez Faror et Compagnie. C’est pourquoi je me déplace personnellement pour toi. Les autres doivent y aller avec leurs propres moyens. De toute façon, la majorité de nos employés sont localisés dans l’Est de Chiss, c’est pourquoi il n’y a pas à s’en faire de ce côté-là. »

Ah… C’était donc pour ça. Mais quand même, ils allaient marcher pendant combien de temps ? Elle lui prit subitement la main, l’adolescent poussant un cri de surprise alors qu’elle lui disait de fermer les yeux. Quelques instants plus tard, les deux personnes disparurent en intégralité. Lorsqu’il rouvrit ses yeux, il se trouvait devant un immense gratte-ciel avec un F brillant comme du métal. C’était donc ici… que se trouvait le centre général de Faror ?

« Je te fais visiter ? Si tu le désires, bien entendu. »

« Oui ! Bien sûr ! Je veux tout savoir sur Faror ! Et sur ce que je vais faire ! Et aussi sur ce que je dois dire par rapport aux autres ! Enfin toutes ces choses ! »

« Calme… Calme-toi… Nul besoin de s’exciter. Rien ne presse du tout. »


Elle retira sa main alors qu’il s’était mis à courir pour pénétrer à l’intérieur du bâtiment prestigieux. Au départ, les deux gardes s’apprêtaient à l’arrêter mais lorsqu’ils virent Lunitia, ils hochèrent simplement la tête, laissant l’adolescent tranquille. Visiblement, celui-ci n’avait pas l’habitude de se promener dans de tels endroits.

Plusieurs têtes se tournèrent vers lui, Alan observant tout ce qui se passait autour de lui sans réellement comprendre. Des ordinateurs, des salles remplies de machines et de personnes utilisant divers pokémons pour de multiples fonctions. C’était vrai que Faror travaillait principalement l’industrie et touchait un peu à tout. Contrairement aux autres qui avaient un semblant de présence… politique si on pouvait l’appeler comme ça.

« Mais qui est ce fou furieux ?! »

« Calmez-le ! Il va tout dévaster à cette allure ! »

« Je m’occupe de cela. Plus bouger, Alan. »

Il se retrouva subitement immobilisé et debout alors qu’il semblait surpris par ce qui venait de se passer. Il tourna avec difficultés son visage vers Lunitia, celle-ci gardant son sourire aux lèvres alors qu’elle s’approchait de lui. Elle posa deux doigts sur son oreille, commençant à le tirer alors qu’il poussait un gémissement de douleur. Il fut emmené jusqu’à un magnifique bureau, retrouvant l’imposant homme aux cheveux noirs, celui-ci se trouvant en train de téléphoner. Il salua d’un geste de la main Lunitia et Alan, invitant les deux personnes à s’asseoir sur les fauteuils tandis qu’il terminait sa conversation au téléphone.


Enfin libéré de cette emprise psychique, Alan perdit toute sa folie, regardant Lunitia d’un air légèrement apeuré alors qu’elle gardait son sourire. Autant dire qu’il avait été refroidit sur ce coup… Mais bon… Pourquoi pas ? Il se trémoussait sur le fauteuil, cherchant à se contrôler pour ne pas exprimer toute la joie qu’il avait en lui en ce moment. Comment dire ? Il voyait le ciel ! Les bâtiments vus d’en haut ! Enfin… Cela aurait été possible s’il pouvait se lever de son fauteuil. Lunitia lui signala que si il le désirait, il pouvait y jeter un œil mais pas plus. Il la remercia d’un hochement de tête, Faror semblant amusé par la situation alors qu’il continuait de parler au téléphone. Vraiment… Ce n’était qu’un enfant.

« Bon ! Alan, si tu veux bien retourner sur ton fauteuil, je crois qu’il est temps que nous discutions tous les deux si cela ne te dérange pas. »

« Aucun problème, monsieur Faror ! Je vous écoute tout de suite ! Dites… Vous n’avez pas le vertige à cette hauteur ? C’est quand même super haut ! »

« A force, je m’y habitue. Il en sera de même pour toi d’ici quelques temps. Bon… Maintenant, finies les frivolités. Sais-tu pourquoi tu es ici ? »

« Pas le moins du monde ! Je sais juste que ma… demoiselle Lunitia m’a dit que vous vouliez me parler ou plutôt que je devais venir ici. »

« Oui… Enfin bon… Assez parler de ça. Je vais te parler de nos relations avec les autres entreprises. Je pense que Solerion t’a déjà mis au courant mais par ordre d’importance, sache que notre entreprise est la plus petite comparée à toutes les autres. De même, nous n’avons pas de succursales comme trois des autres et même si nous sommes dans le même cas d’Oricalk, il est clair que celle-ci n’a guère besoin d’aide. Elle est au-dessus des autres et ne nécessite pas. Et nous… Nous sommes tout en bas. Oui… C’est triste mais c’est la vérité. Enfin, de mon côté, je ne fais guère de politique ou de diplomatie mais comme je gère tout ce qui est le commerce dans la partie Est de Chiss ainsi que quelques morceaux dans les autres zones de Chiss, je suis bien implanté et nous n’avons pas vraiment besoin d’autres personnes pour survivre. Nous nous débrouillons très bien MAIS… Là où tu vas être utile… C’est que tu vas rendre visite aux différents chefs de ces entreprises. Tu seras mon diplomate. »

« Di… Diplomate ? Moi ? Vous êtes sûr ? C’est vraiment une grande responsabilité ! »

« Oh en fait… Diplomate, diplomate… C’est un bien grand mot ! Tu seras plutôt notre coursier. Vois-tu… Les succursales ne sont pas là pour faire simplement jolies… En fait, c’est plutôt un… passage d’une entreprise à une autre. Tu vois entre Ergantia et Brinzan, il y a Airoinos. Je te laisse deviner pour le reste. »

« Plitana et Pelledoum. Il y a aussi ces deux là pour Oricalk et Orion puis Orion et Ergantia. C’est ça ou alors je me trompe ? »

« Tu ne te trompes pas du tout ! Voilà donc en quoi consistera ton rôle. Bien que nous n’ayons pas réellement les moyens de créer une succursale, nous pouvons néanmoins envoyer un jeune adolescent plein de vie pour discuter avec les autres groupes. Qu’en penses-tu ? Tu es intéressé ? Tu pourras peut-être même rencontrer Oricalk ou son pokémon. »

« Oricalk ? Le vrai Oricalk ? A part dans les livres… Mais son pokémon… »

« Les personnes comme moi, Oricalk, Plitana, enfin tous ceux qui gèrent une entreprise ont des pokémons psychiques. Du moins, un au minimum et capable de s’exprimer correctement. Dans mon cas précisément, j’en ai deux : Solerion et Lunitia. Mais je suis le seul à en avoir deux, les autres n’en possèdent qu’un seul. »

« Donc… En fait… Je n’ai pas fini de voyager, c’est bien ça ? Mais où est-ce que je vais aller pour le premier jour ? Et puis… C’est sacrément loin comparé à ici… Et puis, en fait… Je ne sais même pas exactement où je suis. Mademoiselle Lunitia m’a téléporté comme ça ! »

« Lunitia continuera de te téléporter pour les premiers jours. En fait, dès demain, tu iras rendre visite à mon frère. Tu dois le connaître de nom, n’est-ce pas ? »

« Monsieur Orian ! Je le sais très bien ! Sauf que lui… n’a pas de pokémon… »

« En fait, j’ai un peu menti… Lunitia est son pokémon mais elle reste majoritairement avec moi et Solerion. Mon frère est quelqu’un d’assez solitaire. C’est à peine s’il accepte la présence des autres envoyés. Est-ce que tu es d’accord pour devenir mon envoyé ? »

« Bien… Bien sûr ! Je serais ravi de l’être ! En plus, je pourrais rencontrer les autres dirigeants ! Je ne vois pas pourquoi je refuserais ! »

« Alors tant mieux ! Bon… Pour aujourd’hui, Lunitia va continuer à te faire visiter les lieux ! Pour ma part, j’ai du boulot qui m’attend… Tu es sûr de ne pas vouloir échanger ? »

« Hahaha ! Non ! Pas du tout ! Je suis désolé de vous abandonner à ces tâches ingrates ! »

« Ce n’est pas très correct de se moquer de son futur employeur, Alan. »

Lunitia venait de s’adresser à l’adolescent aux cheveux blonds, celui-ci poussant un petit cri d’étonnement alors qu’il commençait à s’excuser auprès de Faror. Celui-ci lui indiqua que ce n’était pas bien grave et qu’il préférait qu’il continue à parler ainsi plutôt que d’essayer de se plier aux règles. Lunitia prit la main d’Alan, l’invitant à la suivre pour qu’ils puissent continuer à parcourir le gratte-ciel et les alentours.

Au lieu de travailler toute la journée, la jeune femme aux cheveux blond platine le faisait voyager, lui signalant diverses choses qu’il ne connaissait pas ou dont il ne se souvenait plus. En fait, il était impressionné par elle et cela se voyait clairement dans ses réactions. Il s’était immédiatement calmé dès l’instant où elle parlait, pensant avoir affaire à une véritable source d’informations et de renseignements. Enfin… La fin de la journée arriva et elle le ramena à sa maison, Zena venant de rentrer de ses cours. Elle jeta un bref regard à Lunitia puis Alan, lui demandant :

« Qui est cette femme, Alan ? A peine une journée, et déjà tu es en train de draguer. En plus, les femmes plus vieilles que toi. T’as pas honte ? »

« Mais je ne drague pas ! Elle ne me drague pas non plus d’ailleurs ! »

« Je tiens à signaler que je suis âgée de vingt-deux années. Même si Alan est un gentil adolescent très enjoué et appréciable, je ne pense pas être intéressée par lui contrairement à toi qui semble bien s’inquiéter pour lui. »

« Bien sûr, il est du genre à se mettre dans le pétrin dès qu’il le peut ! Vous êtes qui alors ?! »

« C’est Lunitia ! Tu ne la connais pas ?! Ah et bien oui, c’est normal tiens ! C’est en quelque sorte mon guide ! Lunitia, voilà Zena ! Pendant toute la durée, c’est elle qui va me guider dans l’entreprise Faror ! C’est vraiment une super nouvelle non ?! »

« Mouais… Si tu le dis… Bon, t’as l’air de te plaire là-bas, c’est tant mieux. Je vous quitte, vous allez bien ensembles tout les deux. »

« AH ! Elle est jalouse ! Je suis sûr qu’elle l’est ! »

Zena s’arrêta, s’étant retournée pour aller chez elle. Jalouse ? Jalouse de quoi ? De lui ? Et de cette femme ? Pfff ! Il s’imaginait trop de choses. Autant lui briser toute espérance dès maintenant. Elle fit un pas sur le côté, pivotant sur elle-même tout en émettant un sourire. Elle passa une main sur l’une de ses deux tresses noires avant de dire :

« Ne pense même pas m’inviter à sortir ce week-end, Alan. Puisque tu te crois si important à mes yeux, je vais te prouver le contraire dès maintenant. En fait, ne viens même pas m’adresser la parole, cela vaudra mieux pour nous deux… ou plutôt pour toi. »

« Je crois que je vais te quitter, Alan. Tu as l’air d’être très occupé avec cette demoiselle nommée Zena. Nous nous reverrons demain. »

La femme aux cheveux blonds platine se pencha en avant venant l’embrasser sur la joue devant le regard ahuri de Zena. Celle-ci s’était mise à trembler légèrement avant de se diriger vers sa maison, claquant avec violence la porte d’entrée alors que Lunitia se téléportait, laissant seul l’adolescent aux cheveux blonds.
Qu’est-ce qui venait de se passer ? Il n’avait rien compris. Zena venait de le plaquer ? La pokémon psy venait de l’embrasser sur la joue ? Ouais… Et après ça ? Bah ! C’était l’heure de manger ! De toute façon, Zena se mettait souvent en colère ! Il irait la voir après manger et ils discuteraient de tout et de rien… comme d’habitude quoi !

Chapitre 2 : Bienvenue chez Faror et Compagnie

ShiroiRyu
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Chapitre 2 : Bienvenue chez Faror et Compagnie

« Ne refuses pas Maman ! Papa ! S’il vous plaît ! »

« Nous ne savons pas trop… Seize ans… C’est un peu jeune… quand même. »

« Un secrétaire arrivera demain pour parler avec vous ! »

Ses deux parents poussèrent un profond soupir, le regardant dans les yeux avant de détourner le regard. Ca ne servait à rien… Ils ne pouvaient pas l’empêcher et ils le savaient parfaitement. Ils n’avaient donc pas le choix. Demain, ce fameux secrétaire se présentera à eux et ils allaient lui donner leur approbation. L’adolescent aux cheveux blonds n’arrivait pas à dormir, se tournant et se retournant dans son lit. Il se redressa dans ce dernier, se dirigeant vers la fenêtre avant de l’ouvrir :

« Hey ! Zena ! Hey ! Zena ! Tu m’entends ? Zena ! Tu m’entends ?! »

De l’autre côté se trouvait une fenêtre aux rideaux tirés, une ombre bougeant derrière ceux-ci. Puis… plus rien… pendant quelques secondes. Alan resta interdit, se disant que Zena n’avait pas du l’entendre. Cela pouvait être le cas non ? Il reprit d’une voix plus forte :

« Zena ! ZENA ! TU ES DEBOUT ?! EST-CE… »

« JE T’ENTENDS ESPECE D’IMBECILE ! IL EST DEUX HEURES DU MATIN ! »

« AH ! TANT MIEUX ! METS-TOI À LA FE… »

Il n’eut pas le temps de terminer sa phrase qu’elle avait ouvert sa fenêtre, lui envoyant son oreiller en plein dans le visage, le faisant tomber en arrière. Il se releva en gémissant un peu de douleur, tenant le coussin entre ses mains avant de faire un grand sourire :

« Je n’arrive pas à dormir… Je suis si excité pour demain ! »

« Et tu t’es dit que tu allais m’embêter à deux heures du matin ? »

« Nannnnnnnnn ! Je voulais simplement te parler… un peu… si tu le veux bien… »

« Pfff ! On ne peut pas remettre ça à demain ? »

Devant le regard presque larmoyant de l’adolescent, elle poussa un profond soupir, observant la distance entre leurs deux fenêtres ? Pourquoi s’inquiéter à ce sujet ? C’était simplement… qu’elle n’aimait guère se retrouver dans le vide en hauteur. Il lui tendit la main pour qu’elle puisse la prendre, la faisant marcher sur les deux solides planches en bois qui faisaient rejoindre leurs deux chambres. Elle tremblait légèrement, cherchant à prendre une profonde respiration avant de se diriger vers la fenêtre d’Alan. Elle poussa un petit cri, s’écroulant sur lui à l’atterrissage alors qu’il rigolait légèrement.

« Toujours aussi maladroite ! Même à deux heures du matin ! »

« La ferme, Alan ! Tu préfères que je reparte ?! »

« NON ! Non ! C’est bon… Je rigolais… Tu veux rester un peu comme ça ? Maintenant que nous sommes… officiellement un couple ! »

Il rigola légèrement en rougissant alors qu’elle lui donnait une claque. Qu’il n’en profite pas ! Elle détestait ça plus que tout ! Passant une main sur sa joue marquée par la claque, il l’invita de l’autre à s’asseoir sur le lit pour qu’ils puissent discuter tous les deux. Elle s’installa correctement sur le lit, attendant qu’il prenne la parole, chose qu’il fit après quelques secondes en la regardant.

« J’ai un peu… peur pour demain… au sujet du secrétaire. »

« Car tu risques d’intégrer Faror et Compagnie ? C’est un peu n’importe quoi ! Arrête de te faire peur inutilement ! C’est complètement stupide ! »

« C’est pas ça ! C’est que si… Je les rejoins… Toi… Je ne te verrais plus non ? Je serais toujours occupé, on n’aura plus l’occasion de se voir et puis… »

« Tu es vraiment idiot quand tu t’y mets… Déjà à la base, c’était un pari stupide. Je ne suis pas ta petite amie, juste ton amie d’enfance. »

« Ce n’est pas gentil… ce que tu dis. J’ai gagné le droit d’être ton petit ami ! Ce n’est pas maintenant que je dois abandonner ce rôle ! Pas après un jour ! Et puis… »

« Pfff ! T’es ennuyeux ! Tu me prends la tête avec ça alors qu’il est deux heures du matin ! »

Elle lui prit sa main droite, se levant du lit avant de l’embrasser sur les deux joues. Elle lui murmura de dormir et de ne plus penser à toutes ces choses tandis qu’il la regardait s’éloigner en baissant les yeux. Il lui souffla la bonne nuit tandis qu’elle passait de l’autre côté, retournant dans sa chambre. Elle le regarda pendant quelques secondes, lui adressant un léger sourire avant de fermer la fenêtre et de tirer les rideaux.

« Pfff… Vraiment… On n’a pas idée de réveiller les gens à deux heures du matin… »

Mais bon… Au moins, on ne pouvait pas dire qu’il ne prenait pas au sérieux son soi-disant rôle de petit ami. Elle se gratta le nez, légèrement confuse avant de retourner dans son lit. Demain, ça sera à elle de venir chez lui pour voir ce que ce fameux secrétaire allait dire aux parents d’Alan. Oui… C’était ça qu’elle allait faire !

« Zena ? Oh ! Tu es de plus en plus belle à chaque jour qui passe. Tu viens pour voir Alan ? Il est dans le salon, couché sur le canapé. Je crois vraiment… que ce secrétaire le met mal à l’aise. Il n’a pas l’habitude que ses tentatives aboutissent à quelque chose. »

« Et pourtant… Et pourtant… Il y arrive quand il le veut vraiment. »

Le père d’Alan la laissa rentrer à l’intérieur. Aujourd’hui, il était hors de question de sortir en ville. Elle avait donc opté pour une tenue plus décontractée qui consistait en un short moulant et orange ainsi qu’un haut de même couleur. Elle remarqua tout de suite le jeune homme allongé sur le canapé, l’inquiétude peint sur son visage. Dès qu’il la vit, il se redressa subitement, lui adressant son plus grand sourire en lui demandant si elle avait bien dormie, si elle allait bien et toutes ces choses inutiles et sans importance.

Pendant plusieurs minutes, ils regardèrent la télévision, préférant ne rien dire alors que le temps s’écoulait en attendant que le secrétaire arrive. Enfin, quelques coups furent donnés à la porte, Alan se relevant rapidement du canapé, demandant à Zena s’il était présentable. Elle lui signala que ce n’était pas les vêtements le problème mais lui-même. Il rigola légèrement, la remerciant de l’avoir déstressé alors qu’elle soupirait.

« Je vais ouvrir ! Ne vous approchez surtout pas de la porte ! »

« Nous ne comptions pas le faire… Vu ton état d’excitation… »

Finalement, il alla se tenir devant la porte, l’ouvrant pour laisser apparaître le secrétaire de Faror. Celui-ci avait un petit sourire aux lèvres, portant une étrange parure ressemblant à une robe de cérémonie brune. Il avait deux brassards de même couleur, aux bords dorés, une longue ceinture de tissu aux couleurs d’une flamme tandis qu’il portait une couronne aux nombreuses pointes dorées. Des cheveux châtains, deux yeux rouges posés sur Alan, il prit la parole avant lui :

« Mon nom est Solerion. Je suis bien chez la famille d’Alan Waskir ? »

« Vous… Vous êtes un pokémon ? »

« Exactement. Un Solaroc pour être plus précis. Je pense donc que je suis bien arrivé. Je suis l’un des deux secrétaires personnels de Faror. Tu es donc Alan. Où sont tes parents ? »

« Je… Je vais vous y guider ! Si vous voulez bien me suivre… »

« Nous sommes déjà là. Monsieur Solerion… »

Mon dieu… Pourquoi était-il aussi stressé et moite ?! Il retourna sur le canapé, regardant Zena qui semblait étonné de le voir ainsi. Pfff ! Ce n’était pas lui de le voir dans cet état ! Elle tendit ses deux bras, lui offrant la possibilité de s’y engouffrer avant qu’elle ne décide de changer d’avis. Qu’il ne se berce pas d’illusions néanmoins ! Solerion arriva dans la salle, suivi de près par les parents d’Alan qui eurent un sourire ému devant l’embrassade des deux jeunes gens. Elle le relâcha subitement tandis que Solerion disait :

« Tu es Zena ? Zena Palios ? »

« Oui… Pourquoi cette question ? Il y a un problème avec moi ? »

« Non non… Nullement… J’aimerais simplement savoir si tu es bien la jeune championne de notre ville capitale Chiss. »

« C’est bien ça… Et si c’est pour savoir si je suis triste de savoir si mes parents ne sont jamais là la majorité du temps, je m’en porte très bien. Ils ne sont restés qu’hier et ils sont déjà repartis pour plusieurs fois. J’ai l’habitude de tout ça. »

« Ce n’était pas là ma question… Mais je vois que je te dérange. Je vais donc parler tout de suite avec les parents d’Alan. Si tu le désires, tu peux nous rejoindre pour savoir ce dont je vais parler. Cela pourrait toujours t’intéresser. »

Hum ? Pourquoi pas ? Les cinq personnes se dirigèrent vers la cuisine, la mère d’Alan demandant à Solerion ce qu’il voulait boire. Il lui indiqua que du thé serait le mieux pour celui, cela lui permettant de se concentrer plus facilement sur ce qu’il allait dire. Néanmoins, Alan semblait avoir quelques questions à lui poser d’abord et il l’invita à le faire :

« Si… vous êtes un pokémon… Comme un Solaroc… Pourquoi êtes-vous capable de vous exprimer correctement ? Les M.mime des centres de téléportation ont du mal à parler. Ils répètent parfois leur propre race. »

« Sais-tu quelle est la différence entre la majorité des pokémons et nous ? Je veux parler des pokémons capables de parler normalement. Il n’y en a qu’une partie… »

« Ce sont les pokémons psychiques non ? Ceux qui utilisent souvent leur mental. »

« Je ne dirais pas cela comme ça mais plutôt que nous sommes… plus intelligents que les pokémons de base voir les humains, c’est pourquoi nous avons adopté votre langage. Bien entendu, même certains pokémons psychiques ont quelques difficultés à parler intelligiblement mais cela se fait avec de l’entraînement. A côté, quelques rares pokémons issus des dragons sont capables de parler correctement. »

« Ca veut dire que… C’est vraiment une super nouvelle ! Je savais un peu pour les pokémons psychiques mais pas pour les pokémons dragons ! Vous avez d’autres informations ? »

« Peut-être devrions-nous plutôt parler de ton rôle dans Faror et Compagnie ? »

Il émit un léger sourire, Alan baissant la tête, confus. C’est vrai… Tout ça pouvait bien attendre. Solerion n’était pas là pour discuter à ce sujet mais pour lui dire ce qu’il allait faire en rentrant chez Faror et Compagnie. Buvant le thé dans la tasse que lui tendait la mère d’Alan, il attendit quelques secondes avant de prendre la parole :

« Tout d’abord… J’aimerais juste avoir une petite confirmation : Savez-vous ce qu’est la mégalopole ou ville capitale Chiss ? »

« C’est la seule et unique ville de ce monde. »

« C’est exact. Chiss est simplement une fusion de tout ce qui a existé dans ce monde. Une unique ville avec une seule langue comme référence, des régions recouvertes de végétation, d’autres de rochers, tout cela semble couper la ville en plusieurs zones distinctes mais ce n’est pas réellement le cas tout en l’étant. Il existe cinq… zones que tout le monde connaît : L’Est, l’Ouest, le Nord, le Sud et la zone Centrale. Respectivement, ceux qui dirigent ces zones commercialement, politiquement ou d’une autre manière sont Faror, Brinzan, Ergantia, Orian et Oricalk. Jusqu’ici, je pense que vous avez tous suivi ? »

«  Oui, oui ! Continuez ! Ne vous inquiétez pas pour nous ! Alors, ensuite… Qu’est-ce qu’il y avec ces cinq groupes ? »

« Tu dois savoir qu’à part Oricalk et Faror, les trois autres groupes ont des succursales. Pour Brinzan, cela est Airoinos. Pour Ergantia, cela est Pelledoum et enfin pour Orian, cela se termine par Plitana. Est-ce que ces noms t’évoquent quelque chose ? »

« On les appelle succursales mais elles n’ont ça que de nom. Ce sont plutôt des groupes indépendants qui transitent entre les deux autres groupes. »

Et bien… C’était plutôt l’adolescente qui était intéressante. Elle semblait en connaître un domaine à ce sujet et elle tourna son visage vers Alan pour le laisser parler. C’était à lui de se mettre en valeur, non à elle ! Il tenta de se concentrer, plongeant dans ses souvenirs avant de dire d’une voix qui se voulait enjouée :

« Entre Brinzan et Ergantia pour Airoinos. Entre Ergantia et Orian pour Pelledoum et enfin, entre Orian et Oricalk pour Plitana. C’est exact ? »

« C’est tout à fait correct. Je vois que tu as de bonnes connaissances. Enfin bon… Le reste, tu le verras bien par toi-même. Mais maintenant… Ce sont tes parents que je dois convaincre. »

« Nous nous inquiétons surtout au sujet de son avenir… »

« Nous ne savons pas ce qu’il va faire, comment cela se passera… Bref, vous comprendrez que nous sommes assez… réticents à le voir partir. Il n’a que seize ans, d’ici quelques mois, il en aura dix-sept mais c’est encore assez jeune. »

« Nous pourrions parler d’apprentissage si vous préférez ce terme. »

Déjà, cela leur convenait plus d’entendre ce mot. Un apprentissage ? Ce n’était jamais une mauvaise idée de commencer assez tôt. Néanmoins, ils mettaient une restriction à ce qu’il rejoigne Faror et Compagnie. Qu’il coupe son apprentissage entre ses horaires de cours et son rôle dans l’entreprise. Encore que… Quel allait être son rôle chez Faror et Compagnie ? Solerion lui signala que cela se verrait dès les premiers jours. Rien ne pressait mais qu’il n’oublie surtout pas ses pokémons. Enfin, l’homme aux cheveux châtains se tourna vers Zena, celle-ci fronçant les sourcils tandis qu’il lui demandait :

« Et toi ? Est-ce que tu serais intéressée ? «

« Pour vous faire de la publicité ? Non merci, ça ne me tente pas du tout. J’ai déjà assez de problèmes à m’occuper en restant seule chez moi, avec ces fous furieux qui veulent sortir avec moi. La preuve, y en a un d’entre eux qui a réussi à me battre ? »

« Oh… Donc le titre de Zena l’indomptable n’est plus d’actualité ? »

« S’il te plaît, Zena ! Viens avec moi ! Comme ça, on pourra se voir encore en cours et pendant l’apprentissage ! S’il te plaît ! »

Non, non et non ! Elle ne voulait pas ! Elle refusa catégoriquement alors que les deux parents d’Alan donnaient leur accord pour l’adolescent. Le secrétaire remercia la famille et leur accueil, signalant à Alan que tout serait prêt d’ici demain et que l’autre secrétaire viendrait le chercher. Il salua les différentes personnes présentes tandis qu’Alan se tournait vers Zena avec une petite pointe de tristesse. C’était dommage… qu’elle refuse.

Chapitre 1 : Dans mon monde à moi

ShiroiRyu
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Première Partie : Mortelle surprise

Chapitre 1 : Dans mon monde à moi

« Zena ! Je viens te chercher dès demain ! On sortira ensembles comme promis ! »

« Mais… Mais c’était un pari stupide, Alan ! »

« Ce n’est PAS stupide ! On avait dit que si j’arrivais à te battre, tu sortais avec moi et j’ai enfin gagné aujourd’hui héhéhé ! »

« Ce n’est pas juste, Alan ! Tu connaissais mes pokémons ! Tu savais parfaitement lesquels j’allais prendre ! Ce n’est pas réglo ! »

« J’ai gagné à la loyale ! Je vais emmener mes pokémons se reposer au centre ! A demain ! »

« Mais mais mais… »

Il venait de disparaître aussi rapidement qu’il était venu… Elle n’arrivait pas à le croire. Il avait finalement… réussi à la battre aujourd’hui… mais cela tenait presque du harcèlement… Depuis combien de temps ce petit jeu avait été lancé ? Elle ? Elle, la meilleure dresseuse adolescente de la ville capitale Chiss… Elle… qui venait… de perdre…

« Madame ! Ca serait possible de s’en occuper maintenant ? Ils ont besoin de soins ! »

« Leveinard ! Levei ? Leveinard levei le ! »

Une jeune femme aux longs cheveux roses et tressés prit les trois pokéballs dans les mains du jeune homme en lui adressant un grand sourire. Elle portait un tablier de même couleur que ses cheveux et dans la poche ventrale se trouvait un œuf qui ne semblait pourtant rien contenir à l’intérieur. Il poussa un petit soupir avant de s’écrier de joie :

« ENFIN ! JE L’AI ENFIN BATTUE ! »

Il n’arrivait pas à le croire… Lui… Capable de la battre ?! Dire que depuis toutes ces années, il avait attendu ce moment et il était arrivé… Demain, il allait devoir se faire beau pour fêter leur première sortie en tant que couple ! Il passa une main dans sa mèche de cheveux dorés, se disant qu’il serait peut-être temps de s’occuper de ces derniers maintenant qu’il avait gagné contre Zena.

« Vos pokémons sont prêts ! Vous pouvez venir les chercher ! »

Seize ans et toutes ses dents ! Il émit un grand sourire à une femme aux cheveux roses. Elle était différente de celle d’auparavant, elle savait parler correctement et elle portait une tenue d’infirmière. Elle tenait dans ses mains les trois pokéballs qui lui appartenaient, Il salua l’infirmière, faisant voleter ses longs cheveux blonds avant de quitter le centre pokémon. Voilà que ses trois pokémons étaient finalement soignés, il pouvait donc se préparer pour demain ! C’était une journée qui allait s’annoncer inoubliable ! Maintenant, il devait retourner chez lui… et voir aussi Zena. Héhéhé… Jonglant avec ses trois pokéballs dans ses mains, il se dirigea vers un bâtiment à la forme rectangulaire et aux murs gris. Très sobre, le seul ornement qu’il avait, était l’enseigne en son milieu sur lequel il était marqué : Centre de Téléportation d’Idamint. Il pénétra à l’intérieur, s’approchant d’un homme aux cheveux bleus et à la parure entre le mime et le clown. Celui-ci se trouvait derrière un guichet, faisant quelques gestes ridicules tandis qu’Alan prenait la parole :

« Une place pour la partie Est, coordonnées 54,47, C. »

« Ca vous fera fera fera fera… »

« 347. Je connais le prix parfaitement. Au moins, je vous empêche de prendre la parole et de vous faire perdre votre temps, n’est-ce pas ? »

« Mime mime mime… Merci bien et bonne téléportation ! »

Il récupéra la petite carte que l’homme lui tendait avant de continuer son chemin. Il arriva dans un long couloir blanc, des personnes se trouvant devant lui alors qu’au bout de la file se logeait une sorte de capsule en verre d’environ trois mètres de hauteur. Sur les côtés se trouvaient deux hommes qui ressemblaient presque à celui de l’accueil, sauf que leurs cheveux étaient rouges sang. Ils tendaient leurs mains d’un air sérieux, attendant les cartes que leur présentaient les différentes personnes.

« Alors… Mouais… Bon… Mettez vous en position. On va s’occuper de ça. »

« On échange après le cinquième, aucun problème à ça ? »

L’un des deux hommes hocha la tête pour répondre à l’autre alors qu’il fermait les yeux. Quelques instants plus tard, la personne devant lui disparue, puis ainsi de suite… Ils utilisaient leurs pouvoirs psychiques pour emmener à destination les différentes personnes qui avaient leurs cartes. Un système de déplacement comme un autre. Alan tendit sa carte, attendant son tour alors qu’il gardait son sourire aux lèvres :

« 54,47, C dans la partie Est ? Ce n’est pas la porte à côté. »

« Que voulez-vous que je vous dise, M.mime numéro… 47 ? »

« Rudolf, je m’appelle comme ça. Pas de ma faute si les badges qu’on nous donne sont à peine indicatifs sur nos noms. »

« Je retiendrais ce nom la prochaine fois que je viendrais ici. »

La prochaine fois ? AH ! Ca serait un autre qui l’attendrait ! Alors pourquoi dire de telles choses si elles ne se réaliseront pas ? Alan ferma ses yeux rouges, se laissant emporter par les pouvoirs psychiques de l’homme nommé Rudolf avant de les rouvrir quelques secondes plus tard. Il posa une main sur son cœur, ressentant une légère nausée avant de se dire à lui-même d’une voix un peu amusée :

« Faut vraiment que je m’y habitue à tout ça moi… Bon… Est-ce que Zena est déjà rentrée chez elle ? Est-ce que je vais la déranger ? Ou alors, j’attends demain… AH ! Je vais prévenir maman et papa, ils vont être fous de joie en entendant cette nouvelle ! PAPA ! MAMAN ! J’ai un truc à vous dire ! PAPA ! MAMAN ! »

Pffff ! Le voilà qu’il rentrait dans sa maison comme un fou. Elle l’observait à travers sa fenêtre, tirant le rideau pour cacher la vue. Pourquoi fallait-il qu’il ait gagné maintenant ? Ses cheveux joints en deux tresses noires, elle se déshabilla pour se mettre en une tenue plus décontractée. Vraiment… Alan qui gagnait contre elle… Jamais elle n’y aurait cru… Ses yeux bleus se posèrent sur la photo tenant un cadre. Dessus se trouvaient deux enfants : Alan et elle. On pouvait voir à quel point l’enfant aux cheveux blonds semblait intimidé sur cette photo. Elle datait de presque dix ans…

« Être des amis d’enfance n’impliquent pas forcément de sortir ensembles. Il devrait le comprendre avec le temps. Dire que je lui avais proposé ce défi impossible… comme aux autres boulets du lycée. »

Mais visiblement, cela n’avait pas suffit à arrêter l’ardeur de l’adolescent. Avec ce défi, cela l’avait même accentué ! Dire qu’il s’était s’entraîné autant pour arriver à ça… Pfff… Bon… Cela voulait dire qu’à partir de demain, ils allaient être considérés comme un couple ? Au moins, certains allaient lui lâcher la grappe au lycée.

« Ca peut pas être aussi chiant que ça non ? »


C’est vrai quoi ! Après le dépit de sa défaite, elle réfléchissait à la situation : Alan n’était pas méchant, laid ou bête. Non, il était juste un peu trop exalté dans ses gestes mais à côté, elle n’avait rien à lui reprocher. En y réfléchissant bien, ce n’était pas une idée stupide. Elle ouvrait son placard, commençant à fouiller à l’intérieur. Elle devait quand même se faire belle pour demain s’ils devaient sortir en ville.

Le lendemain, plusieurs coups furent donnés à sa porte et elle cria à ses parents de ne pas ouvrir, que c’était pour elle. Lorsqu’ils la remarquèrent, ils eurent un grand sourire mais elle leur fit un signe de la main au niveau de la bouche pour leur dire de se taire. Elle ne voulait aucun commentaire à ce sujet ! Elle ouvrit la porte, voyant Alan qui ouvrit la bouche d’un air béat. Elle détourna le regard, subitement gênée :

« Qu… Quoi ? T’as vu un fantôme ou quoi ? On y va, Alan ! Ne me fait pas regretter mon geste !  Je n’ai vraiment pas envie de t’entendre ! »

« Tu… Tu es belle… »

« Je t’ai dit de te taire ! Tu m’écoutes jamais ou quoi ?! On s’en va ! »

Elle portait une jupe bleue lui allant jusqu’au niveau des genoux tandis qu’elle avait deux rubans de même couleur dans les cheveux. Prenant la main d’Alan dans la sienne, l’autre tenant son sac, elle s’était mise à courir à toute allure pour ne plus entendre les petits rires de ses parents et ceux d’Alan. Dire qu’ils étaient voisins depuis tout ce temps !

En parlant d’Alan, celui-ci portait une veste noire qui contrastait avec ses cheveux blonds, lui donnant l’air d’un dur s’il n’y avait pas ce sourire sur ces lèvres. Non… Vraiment… Au niveau de la crédibilité et du sérieux, il se rapprochait plus du zéro que du héros. Elle lui indiqua qu’ils allaient se diriger vers le centre de la ville Chiss mais qu’ils allaient éviter de trop se montrer en public. Ce n’était pas qu’elle était gênée que tout le monde le voie avec elle… mais si… Enfin un peu. Il hocha la tête pour dire qu’il était d’accord.

Quelques minutes plus tard, ils se retrouvaient à une table à côté d’un petit café, chacun avant un verre devant eux. Elle observait les alentours pour être sûre que personne ne la reconnaissait, Alan lui parlant de tout et de rien. Enfin… Il y avait une chose qui l’exaspérait plus que tout et elle allait le lui dire :

« Arrête donc un peu avec cette idée de vouloir rentrer chez eux ! Tu n’y arriveras jamais ! »

« Je sais bien que les concours sont très difficiles mais je vais faire de mon mieux ! Ca serait tant mieux non ? Et puis, comme ça, on aurait de quoi vivre ! »

« On… aurait de quoi vivre ? Qu’est-ce que tu t’imagines là ? »

« Et bien dans quelques années, lorsqu’on sera mariés, il faudra bien avoir des rentrées d’argent non ? Alors, je me suis dit… »

« Mais arrête de fantasmer ! On ne va pas s’épouser parce que tu as gagné ce défi stupide ! On va se battre à nouveau et si je gagne, on abandonne cette idée ! »

« Pas aujourd’hui, Zena… Pas aujourd’hui… Ca me fait tellement plaisir que tu sois là aujourd’hui alors on ne va pas se battre. »

« T’es complètement stupide quand tu t’y mets… Tu as une chance sur plusieurs millions de pouvoir rentrer chez Oricalk ! Enfin… Fais comme tu veux… Mais si tu as besoin d’aide, je t’y aiderais… Faut bien te surveiller de temps en temps aussi sinon, qu’est-ce que tu deviendrais sans moi ? »

Il rigola légèrement, les deux adolescents buvant en discutant de tout et de rien. Au moins, cette journée n’avait rien d’ennuyeux. Elle se prêtait même à rire à ses blagues stupides bien qu’elle les connaissait depuis des années.

« Pardon, pardon ! PARDON ! Veuillez vous pousser ! »

« Qu’est-… Qu’est-ce qui se passe ? »

« Le directeur de la partie Est est de sortie ! Veuillez vous pousser pour lui laisser place ! »

« Le directeur Est… Il parle de monsieur Faror ! C’est l’une des cinq personnes les plus importantes dans ce monde ! JE DOIS ABSOLUMENT LE VOIR ! »

Qu’est… Qu’est-ce qu’il comptait faire ?! Il la prit par la main, payant les consommations alors qu’elle se faisait emporter par l’adolescent aux cheveux blonds. Mon dieu ! Qu’il s’arrête de courir, c’était bon ! Elle en avait marre ! Il allait lui mettre la honte devant tout le monde, elle n’oserait plus jamais regarder personne en face après ça ! Ils se dirigèrent vers le lieu où un attroupement s’était réuni.

Des barrières avaient été mises en place, Alan poussant quelques personnes pour se retrouver au premier rang alors que de nombreux hommes en uniformes étaient positionnés pour empêcher quiconque de traverser la rue. Devant eux, avançait une magnifique voiture noire ressemblant à une limousine. L’une des fenêtres arrière était ouverte, montrant cette célébrité aux yeux de tous.

Le visage légèrement bouffi, une petite barbe noire uniquement au niveau du menton, l’homme devait avoir une quarantaine d’années, la joie se lisant sur ses lèvres alors que la voiture roulait à une vitesse lente. Il levait la main pour saluer les spectateurs tandis qu’il était possible de voir que deux autres personnes se trouvaient à l’intérieur de la voiture.

« ALAN ! Qu’est-ce que tu fais ?! Ne monte pas sur les barreaux ! »

« Je dois aller le voir ! Je dois lui parler tout de suite ! »

« DESCENDS IMMEDIATEMENT DE LA, ALAN ! »

Mais rien à faire, il ne l’écoutait pas. Il était même sourd à ses paroles. Il venait de grimper sur les barreaux, des murmures se faisant entendre alors que les hommes en uniforme s’approchaient de lui. Il prit appui, sautant sur eux pour se réceptionner avant de se retrouver à portée de la voiture.
Il posa subitement une main sur son crâne, un petit gémissement plaintif sortant de ses lèvres alors qu’il ne comprenait pas ce qui se passait. L’homme avait perdu son sourire mais Alan gardait le sien malgré la douleur. Avec entrain, il arriva à la hauteur de Faror, cherchant les mots qu’il allait lui dire… AH ! Il savait parfaitement ce qu’il voulait !

« Monsieur Faror ! Je veux travailler avec vous pour la partie Est de la mégalopole ! »

Un silence complet traversa la scène alors qu’il se retrouvait subitement allongé au sol, sa tête plaquée contre le marbre. Zena était passée de l’autre côté de la barrière, des hommes en uniforme s’approchant d’elle pour lui faire subir le même sort. Elle signala avec vélocité qu’elle était avec lui et qu’elle s’excusait de l’imbécilité du jeune adolescent. Plusieurs têtes se tournèrent vers elle, la reconnaissant tandis qu’un grand rire éclata au beau milieu de la place. C’était Faror qui ouvrit la porte de sa voiture, une petite voix féminine lui demandant de ne pas sortir mais visiblement, cela avait été déjà le cas.

« C’est quoi ton nom ? Relâchez-le pour qu’il puisse respirer, bon sang ! »

« A… Alan… Je suis… Alan ! »

« J’aime bien ton caractère, Alan ! Tu as déjà du tempérament et c’est ce que nous recherchons chez Faror et Compagnie. Il me faudra ton adresse, j’enverrais l’un de mes secrétaires pour parler à tes parents. »

« C’est… C’est vrai ? C’est super comme nouvelle ça ! »

« Hahaha ! Un adolescent aussi enthousiaste, ça fait plaisir ! Bon, je dois vous laisser, je ne suis pas sensé rester trop longtemps ici ! »

Zena alla retrouver Alan, celui-ci se tournant vers elle, le visage légèrement ensanglanté à cause du choc avec le sol alors que la limousine noire repartait au loin. Il n’arrivait pas à le croire… Dès demain… Il serait chez Faror ?! Enfin, si ses parents étaient d’accord !