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Chapitre 20 : Simulacre

ShiroiRyu
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Chapitre 20 : Simulacre

« Vous voulez nous aider ? Mais… »

« Ne me faites pas revenir en arrière. Dites moi simplement ce que je dois faire pour aller soigner cette grand-mère, c’est tout ! »

« Mais vous n’êtes pas en état de trop en faire. Les ingrédients nécessaires ne sont pas trouvables dans Célestia, il faut donc aller les chercher autre part. »

« Vous me fatiguez… Ecrivez moi donc cette liste sur un bout de papier, je vais aller les chercher. »

« Que devons-nous faire Anna ? »

Le vieil homme parlait à sa femme couchée sur le sol. Celle-ci lui murmurait de faire confiance à Thierry et de lui dire ce qu’il fallait faire pour le remède. Le vieil homme restait néanmoins réticent et une personne pénétra dans la modeste demeure, une voix juvénile et féminine se faisant entendre :

« Grand-père… Grand-mère… Je suis revenue. »

« Oh… Elisa… Tu es déjà rentrée ? Tu en as assez de t’amuser ? »

« Je ne peux pas en sachant que Mamie est malade … C’est qui ce monsieur ? »

« Hey, un peu de respect, gamine. »

Une jeune fille de moins de dix ans était apparue derrière lui. Elle avait des petites couettes blondes qui lui allaient jusqu’au milieu du dos et semblait surprise par les paroles de Thierry ainsi que sa présence.

« C’est qui ce monsieur alors ? Vous avez un nom ? »

Elle parlait poliment et gentiment et cela irritait Thierry plus que tout. Il avait presque l’impression de voir une Cynthia miniature devant lui. Il poussa un profond soupir en grognant, prenant la parole :

« Thierry, voilà comment je m’appelle. »

« Thierry… Hey ! C’est le nom du garçon dont parle grande sœur dans ses lettres ! »

« Nyé ? Hein ? Qu’est-ce qu’elle raconte la petite ? »

Elisa était déjà partie pour aller on ne sait où, revenant après quelques minutes avec des lettres à la main. Elle les présenta au vieil homme alors que Thierry croisait les bras en grognant à nouveau. Non mais c’était quoi cette famille ? On parlait de lui ? Comment pouvaient-ils connaître son nom, et c’était quoi cette grande sœur ? Oh merde… non… Quand même pas, ce n’était pas possible. Il soupira en pointant du doigt les trois personnes :

« Bon… Je crois que j’ai deviné. Vous êtes de la famille de Cynthia, c’est ça ? »

« AH ! Il connaît donc ma grande sœur ! »

« Vous connaissez ma petite-fille ? »

« Oué, je la connais… Pff… Je vous jure, quelle famille. »

Ils étaient pareils dans cette famille : Trop gentils, trop aimables et il n’appréciait pas ça. Il allait devoir faire encore plus attention à son comportement si il ne voulait pas le voir changer. Il se dirigea vers son sac, s’agenouillant devant ce dernier avant de l’ouvrir. Il sortit d’abord une feuille de papier puis plusieurs produits qui lui étaient inconnus. Le vieil homme s’était approché de lui, le questionnant :

« Qu’est-ce que vous faites ? »

« Ca ne se voit pas ? Je vais m’occuper de votre femme ! »

« Mais comment ? »

« Cynthia m’a filé la recette. Bon, qu’est-ce que je dois faire ? »

« Vous avez… les ingrédients ? Mais qui êtes vous ? Cynthia… doit vous faire confiance réellement pour vous donner sa recette personnelle. »

« Elle avait pas le choix. C’est pas une question de confiance ou autre. Maintenant, laissez moi tranquille. Où est votre cuisine ? »

Elisa s’approcha de lui, lui prenant la main pour le guider vers celle-ci. Vraiment, y avait un problème avec cette famille ou quoi ? Il regarda le morceau de papier, respectant à la lettre près ce qui était marqué dessus. Elisa restait près de lui, lui tendant les ingrédients nécessaires. Une bonne vingtaine de minutes plus tard, chacun tenait un bol rempli d’un liquide de couleur différent. Elisa s’approcha de sa grand-mère, faisant boire le liquide à la vieille femme alors que Thierry montrait l’autre bol au vieil homme.

« Mettez lui ça comme cataplasme. Il faudra la surveiller mais cela prendra quelques jours avant qu’elle ne se sente mieux. »

« Merci beaucoup jeune homme. Vous avez été vraiment comme ce que ma petite-fille a écrit dans sa lettre : On peut croire en vous lorsqu’il s’agit de moments importants. »

« Mais qu’est-ce qu’elle a encore raconté sur moi celle là ? Bon, j’ai pas que ça à faire, je vais repartir vers Frimapic. »

« Ah non ! Vu que vous vous êtes occupé de ma femme et que vous êtes encore sérieusement blessé, je ne peux pas vous laisser partir après tout ce que vous avez fait pour nous. Vous restez avec nous jusqu’à ce que vos blessures soient rétablies. »

« Et si je refuse ? »

« Vous ne reverrez pas vos pokémons qui sont au centre pour des soins. »

MERDE ! Il avait l’impression de voir des clones de Cynthia en face de lui ! Ils appliquaient exactement la même méthode qu’elle ! Ce n’était pas possible ! Il eut un long gémissement plaintif en pensant à la situation alors qu’Elisa lui reprenait la main :

« Vous allez venir avec moi ! C’est rare que ma grande sœur ramène du monde. Je vais vous faire visiter la maison puis la ville. »

« J’y suis obligé ? »

« Et oui hihi ! On n’a jamais de visiteur alors un ami de Cynthia, c’est encore plus rare ! Vous êtes le premier qui vient de sa part ici ! »

Youpi… Cynthia était elle aussi une asociale, quoi de neuf à l’horizon ? Elle avait jeté son dévolu sur le pauvre pêcheur qu’il était et depuis, elle lui collait aux basques. Il n’eut pas le temps de plonger plus longtemps dans ses réflexions, Elisa lui faisant visiter la maison comme promis. La salle de bains, les toilettes, la chambre des grands-parents, celle de la jeune fille pour finir enfin sur la chambre de Cynthia. Il s’était attendu à ce qu’elle soit décorée comme une chambre de jeune femme mais il remarqua que ce n’était pas le cas. Beaucoup de livres, énormément de livres même se trouvaient un peu partout.

« Je crois que Cynthia est folle… Trop de livres va lui bousiller le cerveau. »

« Ma sœur adore tout ce qui touche à l’archéologie et aux mythes des anciens pokémons ! C’est une véritable encyclopédie ! »

« T’en est fière non ? De ta grande sœur ? »

« Bien entendu ! En plus, elle est SUPER forte ! »

« Oué… Je l’ai remarqué. »

Il passa une main sur son menton comme si il se rappelait d’un mauvais souvenir, Elisa ne comprenant pas ce geste. Il marcha à travers les livres, jetant quelques brefs coups d’œil sur les titres. « Mythe de Dialga », « Mythe de Palkia », « Les trois elfes » et bon nombre d’autres livres qui ne l’intéressaient pas. Son regard se posa finalement sur la table de nuit de la jeune femme. Dessus se trouvait une photo dans un cadre. Il prit le cadre en l’observant de plus près. Bizarre… Du moins pas tant que ça.

Un homme aux cheveux bruns avec une pioche sur l’épaule et un casque de mineur sur le crâne se trouvait sur la droite. Il devait avoir la trentaine bien avancée et avait des yeux dorés. Sur la gauche se trouvait une femme aux cheveux courts et blonds, elle aussi portant un casque de mineur mais une sorte de tablette de pierre à la main avec une écriture faite en Zarbis dessinée dessus. Elle avait des yeux argentés et au milieu de la photo se trouvait une enfant aux cheveux blonds… Elle portait deux couettes de cheveux blonds et une petite jupe blanche. Elle tenait un petit Griknot dans ses mains et souriait alors que ses parents l’entouraient chaleureusement. Thierry poussa un léger soupir, se tournant vers Elisa pour l’observer avant de regarder à nouveau le cadre puis de dire :

« Ce sont vos parents ? Ils sont mineurs ? C’est toi sur la photo ? »

« Non ! C’est ma grande sœur avec Papa et Maman. »

« Elle était plutôt jeune… Elle devait avoir quel âge ? »

« Huit ans, c’est ce que Mamie me disait. »

« Moué… Elle paraissait presque mignonne à cette époque. C’est fou ce que les poids des années peuvent faire sur l’innocence et la pureté d’une femme. Et où sont vos parents ? »

« Ils sont morts lorsque j’avais seulement deux ans. C’est grand-père et grand-mère qui m’ont élevé depuis tout ce temps. »

Là, pour une gaffe, il avait sérieusement gaffé et il se sentait sacrément mal à l’aise. Il aurait put retenir sa langue sur ce coup. Il tenta de tousser pour se donner une contenance mais n’y arrivait pas. Cette fois-ci, il ne sentait vraiment pas dans son assiette et il regarda Elisa qui l’observait de ses petits yeux argentés. Elle avait les yeux de sa mère…

« Je suis… sincèrement désolé. »

« Ca ne fait rien ! Je suis sûr qu’ils sont heureux là-bas ! »

Il hocha la tête en baissant son regard rubis. Tant que cette petite fille pensait ça, ils l’étaient alors, il en était sûr. Mais les excuses qu’il avait dit à ce moment étaient-elles vraiment destinées à Elisa ? Purée… Il n’aimait vraiment pas ça. Si Cynthia revenait à Frimapic, il allait avoir quelque chose à lui dire.

« Ca ne va pas ? Monsieur Thierry ? »

« Hein ? Euh… Si… Si… Ca va bien. Sortons de la chambre de ta grande sœur, ça ne se fait pas de fouiner quand elle n’est pas là. »

Elisa poussa un petit rire tandis qu’il déposait le cadre avec la photo. Il rejoignit la jeune fille aux couettes blondes devant la sortie de la maison, Elisa l’attendant pour lui faire visiter la ville. Il hocha la tête d’un air négatif en murmurant :

« Est-ce que je peux me balader seul ? »

« Mais… Vous ne connaissez pas le village ! Vous allez vous perdre ! »

« Je retrouverais mon chemin. Signale simplement à tes grands-parents que je serais de retour dans quelques heures. J’ai juste besoin de réfléchir. »

Elle remarqua que le ton du jeune homme avait changé et elle lui annonça qu’elle était d’accord et qu’elle allait le laisser seul. Elle rentra à l’intérieur de la modeste maisonnette de la famille de Cynthia alors qu’il s’éloignait déjà de celle-ci. Les mains dans les poches, ses cheveux bruns en bataille, le front bandé, la douleur qu’il n’avait n’était pas située dans son crâne mais simplement dans son cœur.

C’était bien beau de vouloir jouer les caïds, de faire le grand dur alors qu’elle était toujours en train de sourire et de rire. Comment aurait-il put se douter d’une telle chose en rapport avec Cynthia ? Est-ce qu’elle avait prémédité son coup ? Cette fois-ci, il savait que ce n’était pas le cas. Elle était vraiment soucieuse envers ses grands-parents, il était normal qu’elle veuille les soigner. Il n’avait pas d’explications sur le fait qu’elle ne pouvait pas les revoir d’aussitôt mais cela ne l’intéressait pas. A force de juger les gens sur les apparences… A force de se créer sa propre apparence… Il avait complètement loupé la mentalité de Cynthia et il devait l’avouer : Il s’en voulait. Lui qui s’en fichait de ne rien savoir d’elle, lui dire à chaque fois qu’il en avait rien à faire de sa vie…Un tel égoïsme de sa part le mettait en rage mais contre lui-même. Il donna un violent coup de poing dans un arbre, quelques têtes se tournant vers lui alors qu’il se remettait en route.

« Marre de ça. Faudra vraiment qu’on discute, toi et moi quand on se reverra. »

Voilà, il l’avait dit clairement. Ils devaient parler tous les deux, il devait tout lui dire et lui expliquer. Pourquoi il était comme ça, pourquoi il avait toute cette haine envers les gens de Sinnoh. Finalement, il s’arrêta devant le centre pokémon du village de Célestia. Voir et retrouver ces pokémons ? Leur dire qu’il allait bien ? Non… Il n’en avait pas envie, il voulait simplement être seul. Il s’éloigna de la ville, marchant sur le chemin avant de trouver un arbre solitaire, un arbre éloigné de tous les autres, un arbre comme lui. Il s’adossa contre ce dernier, observant les montagnes autour de lui, ses rivières qui s’écoulaient, il était en hauteur mais le ciel était vraiment beau… très beau… Il aurait aimé le lui montrer ce ciel… mais elle n’était pas là… Elle n’était pas avec lui.

« Vivement que j’en termine avec cette histoire. Je me sens beaucoup plus fatigué maintenant. Je n’aurais jamais dut venir ici, je le regrette. »

Mensonge ou vérité ? Il n’arrivait pas à être clair dans son cœur mais savoir ce qu’il venait d’apprendre aujourd’hui lui rappelait qu’il n’était pas seul dans cet univers… seulement que Cynthia et lui avaient pris des chemins différents. Il se releva, se dirigeant vers Célestia pour retourner voir la famille de la jeune femme aux cheveux blonds. Finalement, les journées se déroulèrent rapidement et l’état de la vieille femme était de moins en moins alarmant jusqu’à ce qu’elle se sente définitivement mieux. De son côté, ses bandages étaient retirés et seule une petite croûte était visible sur son front et le dos de son crâne. Il était temps pour lui de partir et les trois personnes étaient devant l’entrée de leur maisonnette, entrée qu’il venait de quitter.

« Je vous remercie pour tout ce que vous avez fait, jeune homme. Sans vous… Je ne sais pas ce que j’aurais fait. »

« Ce n’est pas moi qu’il faut remercier mais Cynthia. »

« Vous pourrez la saluer de ma part lorsque vous la verrez ? Avec son travail, elle n’a guère le temps de nous voir… »

« Je lui passerais vos mots. Je dois me retirer, je vais me diriger vers Frimapic. »

« AH ! Attendez un peu, s’il vous plaît. »

Visiblement, la grand-mère de Cynthia se remettait rapidement puisqu’elle se dirigea à petits pas rapides à l’intérieur de la maison. Deux minutes plus tard, elle revenait avec une longue écharpe de couleur blanche. Elle demanda au jeune homme de se pencher vers elle pour la lui mettre autour du cou. Cette écharpe ressemblait étrangement à celle de Cynthia mais il ne disait rien de plus qu’un simple :

« Merci beaucoup. Je ne sais pas si nous nous reverrons par contre. J’ai des choses à accomplir et je ne sais pas ce qui se passera après tout ça. »

« Comme tous les jeunes, comme tous les jeunes. J’espère simplement que vous y arriverez, Thierry. Au revoir et bonne chance. »

Il salua les trois personnes avant de s’éloigner, se dirigeant vers le centre pokémon de Célestia pour récupérer ses quelques pokémons sans pour autant les faire sortir de cette dernière. Il devait maintenant retourner dans le Mont couronné, monter ce dernier et se dirigeait vers une altitude plus importante pour être sûr qu’il allait bien vers Frimapic. Les deux personnes âgées le regardèrent partir avant que la grand-mère de Cynthia ne dise :

« Un brave garçon… Il ressemble à l’enfant de cette photo que notre petite-fille nous montre souvent en parlant de son héros. »

« Cette photo qu’elle garde toujours avec elle … Allons, rentrons Anna et Elisa, il commence à faire froid. »

« Tu as raison, Hector. »
La famille de Cynthia rentra dans sa maisonnette, refermant la porte derrière elle.

Chapitre 19 : En direction de Célestia

ShiroiRyu
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Chapitre 19 : En direction de Célestia

« Thierry… »

« Quoi encore ?! Tu as autre chose à me demander ?! »

« Merci… C’est tout ce que j’avais à te dire. »

Ils se retrouvaient à la sortie de la ville alors que chacun faisait apparaître son pokémon. Elle, c’était Tellus alors que lui optait pour Soprallegro. Elle s’était endormie sur lui, si contente de savoir qu’il y avait quelqu’un pour aller à Célestia à sa place. Il avait rangé les nombreux ingrédients et la recette dans son sac en soupirant :

« Je fais rien de spécial. Simplement que tu me dégoûtes, je me répète mais tu n’as aucun scrupule à laisser ta famille se faire soigner par un inconnu. »

« Tu n’es plus un inconnu pour moi et… Si je dois aller à cet endroit, c’est que cette chose est toute aussi vitale que m’occuper de ma famille… »

« Alors pourquoi on n’inverse pas ?! Je m’occupe de cette chose et toi, tu vas voir ta famille ! Ce n’est pas si compliqué… »

Elle eut un petit sourire triste en écoutant les paroles de Thierry. Si tout était aussi simple, c’est ce qu’elle aurait fait depuis le début mais malheureusement, ce n’était pas le cas… Loin de là même.

« J’ai un rôle à jouer… pour éviter que les futures générations ne soient perverties. Je ne peux pas partir et les laisser seules. C’est mon devoir… »

« Je comprends rien à ce que tu dis. »

« Ce n’est pas si important que ça que tu comprennes. Néanmoins, pour ce que tu vas faire, voilà une petite récompense. »

Elle alla l’embrasser sur la joue, les yeux rouges de Thierry s’ouvrant subitement avant qu’il ne recule. Il pesta légèrement avant d’ordonner à son Nosferalto de l’emporter au loin. Non, mais pour qui elle se prenait ?! Ca ne se faisait pas ce genre de choses ! Elle l’observa s’éloigner en le saluant de la main droite, un petit sourire aux lèvres :

« J’espère que j’aurais le temps de te revoir à Frimapic avant ton combat. Tellus, prépare toi. Nous nous en allons. Direction la ligue. »

La Carchacrok poussa un cri tonitruant, se mettant accroupie pour laisser monter la jeune femme aux longs cheveux blonds et aux rubans noirs. Retourner le plus rapidement à la ligue et aller voir ce qui allait se passer là-bas. La lettre semblait être d’une importance vitale et elle se demandait ce qui s’était passé pour que le conseil des quatre se mette dans cet état. Est-ce qu’ils étaient revenus ? Elle avait tout fait pour se méfier, pour éviter de perdre son poste. Elle était devenue de plus en plus forte pour être sûr qu’ils ne reviennent pas, qu’ils n’essayent même pas de reprendre le contrôle de Sinnoh.

« Non mais c’est quoi son problème à cette femme ?! »

« Nosferalto ? »

« Si je l’apprécie ? Te fous pas de ma gueule ! J’ai pas que ça à foutre ! Puisque tu aimes tant l’ouvrir et que tu sembles avoir des ressources, tu me porteras jusqu’au Mont Couronné ! »

« Nosfeeeeeeeeee ! »

« Rien à foutre ! T’avais pas qu’à l’ouvrir ! »

Le Nosferalto poussa une longue plainte alors qu’il portait Thierry sur son dos. Vraiment, il n’avait fait que poser une simple petite question. Généralement, Thierry ne les écoutait même pas mais aujourd’hui, il lui avait répondu. Qu’est-ce qu’il devait en conclure ? Que le jeune homme devenait de plus en plus social, même par rapport à ses pokémons ? Ce n’était pas impossible, du moins, il était souvent amical avec ses pokémons… mais restait toujours très distant sur lui-même.


Soprallegro s’écroula au sol, respirant très rapidement tandis que Thierry observait la grotte qui se tenait devant lui. Une grande entrée de plusieurs mètres de hauteur mais qui était à l’intérieur du Mont Couronné. Ce Mont était un véritable gruyère de pierre et nombreuses étaient les grottes qui se rejoignaient entre elles. Malheureusement, il n’y avait qu’une seule issue qui menait à Célestia.

« C’est bon, tu t’es assez reposé ? On y va tout de suite ! »

« Nosfe ?! NOSFE ! »

« Je ne veux rien entendre de ta part. J’ai besoin de toi pour me guider dans ces grottes, je tiens à te le signaler. Sans toi, je suis perdu ! »

Mais il était fatigué ! Le Nosferalto poussa un nouveau cri avant de prendre les devants en rentrant dans la grotte, Thierry derrière lui. La chauve-souris bleue guidait le jeune homme en utilisant ses ultrasons, le pire dans tout cela était le fait que Thierry ne voyait presque rien devant lui. Deux heures s’écoulèrent et ils allèrent se reposer contre un mur de roche, il n’y avait qu’un seul chemin pour l’instant et ce n’était guère bon pour le futur.

« Tiens, prend donc un peu d’eau. Tu dois quand même avoir assez soif. »

« Nosferalto ! Nosfe ! »

« Je blaguais, t’as pas d’humour ? Pfff… Ramène toi au lieu. »

Il releva la manche de sa tenue blanche, tendant son bras à Soprallegro. Il ne montrait jamais comment il nourrissait le Nosferalto à Cynthia sinon, il était sûr qu’elle allait se mettre dans tous ses états. La chauve-souris bleue s’approcha de Thierry, plantant ses crocs dans ses bras. Le jeune homme poussa un petit cri de douleur en se laissant faire.

« Vas y mollo. J’ai pas une quantité infinie de sang. »

« Nosfeeeee, slurp. Nosferalto ! »

Au bout de deux minutes, la créature retira ses crocs pointus alors que Thierry observait le sang qui s’écoulait des petites plaies circulaires. Pfff… Pourquoi faisait-il ça ? Car il en avait simplement l’habitude. Ce n’était pas parce qu’un Nosferalto était dressé qu’il ne pouvait plus boire de sang voilà tout. Maintenant, son bras gauche allait mettre quelques heures avant d’être parfaitement rétabli.

« Tu as eut ta dose hebdomadaire, je pense que c’est largement suffisant. Rares sont les dresseurs qui feraient ça pour leurs Nosferaltos. On se remet en route maintenant. »

Voilà qu’il reprenait sa voix ronchonne mais Soprallegro savait qu’il n’était pas comme ça. C’était rare que Thierry s’en prenne réellement à ses pokémons, il s’occupait d’eux avec grand soin mais ça, il ne le montrait pas. Le Nosferalto poussa un petit cri de joie avant de se remettre en route, ressourcé par cette boisson si exceptionnelle. Deux nouvelles heures s’écoulèrent et la sortie ne semblait pas se montrer. Thierry marchait d’un pas lent tandis que Soprallegro l’observait tout en se guidant grâce à ses ondes.

« Dis moi… Soprallegro ? »

« Nosfe ? »

« Est-ce que te plais avec moi ? Est-ce que je suis un bon dresseur ? »

Hum ? Ca faisait bien huit ans qu’il était avec Thierry mais c’était la première fois qu’il lui posait une telle question. Le jeune homme ne se sentait pas bien ? C’était quand même bizarre de l’entendre poser une telle question. C’est vraiment bizarre. Visiblement, le jeune homme semblait avoir choqué Soprallegro avec sa question et il grogna légèrement :

« Non, c’est bon. T’as pas besoin de me répondre. Toute façon, je m’en fous. Guide moi vers Célestia, c’est tout. »

Qu’est-ce qui lui prenait maintenant ? Ce n’était pas normal de se demander une telle chose. Si il n’était pas un bon dresseur, Soprallegro serait parti depuis longtemps… et les autres aussi. Mais si il était un bon dresseur… Soprallegro et Lachanceuse auraient évolué depuis très longtemps. Il observa le Nosferalto qui continuait son chemin dans la grotte : Dire qu’il n’avait été qu’un petit Nosferapti lorsqu’il l’avait capturé… Du moins, petit… Il était plus grand que les autres de sa race mais voilà tout.

« Et merde… A cause d’elle, j’ai que des conneries dans le crâne ! »

Cette foutue femme avec cette gentillesse détestable avait réussi à le perturber avant son départ. Il tenait fermement son sac sur ses épaules, se disant que dès qu’il serait arrivé à Célestia, il irait préparer le remède, le filer à cette vieille et voilà, il partait ensuite !

« Nosfe ! Nosferalto. »

« Un problème ? C’est une voie sans issue ou autre ? »

« Nosferalto. Nos nos nos ralto. »

« Tu sens un peu de vent donc on s’en rapproche mais… Il y a quelqu’un ou quelque chose qui obstrue la sortie. »

Le Nosferalto hocha la tête pour dire que c’était bien ça avant de prendre un peu d’avance pour être sûr qu’il n’y avait aucun danger. Pfff… Dans quel guêpier s’était-il foutu à cause de Cynthia ? Hier… Il avait eut un petit moment de faiblesse en la voyant pleurer. C’était la première fois qu’il la voyait si triste et il se serait presque laissé aller mais heureusement, il s’était repris en partie. Maintenant, il avait accepté cette chose de la part de Cynthia et il se demandait qu’est-ce qui pouvait être plus important que la famille…

« La famille… Pfff… Elle en a une, c’est vrai contrairement à d’autres… »

Il ferma les yeux pour ne plus y réfléchir, il ne devait pas changer à cause d’elle, pas avant d’avoir exterminé ces cinq types, ces cinq enfoirés qui avaient détruit sa vie. A cause d’eux… Il… Il… Le cri de Soprallegro se fit entendre avant que n’apparaisse la chauve-souris bleue, salement blessée par une créature. Il avait de nombreuses marques de coups sur le corps et il se demandait ce qui pouvait causer autant de blessures à Soprallegro.

« Hey mon grand ! Qu’est-ce qui se passe ?! »

« Nos… »

« Machopeur ! »

Et bien finalement, il venait d’obtenir sa réponse. L’imposante créature humanoïde d’un mètre cinquante se tenait devant la sortie, faisant barrage de son corps comme pour signaler qu’elle n’allait laisser personne rentrer ou sortir de celle-ci. Il pouvait bien utiliser d’autres pokémons pour combattre mais vu le regard que lui portait le Machopeur, il se doutait qu’il avait une idée en tête.

« Soprallegro, tu es capable de te battre encore ? Ou alors de voler ? »

« Nosfe… »

« D’accord, seulement capable de voler. J’espère que c’est bien Célestia qui se tient derrière lui. On va faire une petite tactique qui va montrer à ce bouffon tout en muscles que l’on ne plaisante pas. Prend mon sac. »

Qu’est-ce qu’il avait comme idée en tête ? Il ne savait pas mais il laissait son dresseur lui mettre le sac sur son dos. Thierry craqua ses deux mains, disant à Soprallegro de le suivre alors qu’il courait vers le Machopeur. Celui-ci s’était mis en garde, prêt à le frapper dès l’instant où il serait à sa hauteur. Lorsque ce fut le cas, Thierry évita de justesse le coup qui allait s’abattre sur lui, passant à côté du Machopeur, Soprallegro passant au-dessus de lui.

« Il fallait simplement aller dans les deux sens. Les Machopeurs sont si lents à frapper et à réagir correctement. Soprallegro, on se tire d’ici ! »

Le Nosferalto poussa un cri pour dire qu’il avait bien compris, se disant que son maître réfléchissait vite et bien. Il prit de l’avance sur Thierry, sortant de la grotte pour voir les gigantesques montagnes et cascades autour de lui… Ils étaient bels et bien arrivés dans la zone où se trouvait le village de Célestia.

« Bouffon ! Quand on a deux de QI, on tente pas de me barrer le chemin ! »

Aie… Il aurait mieux fait de se taire sur ce coup là. Le Machopeur n’avait pas l’air d’avoir apprécier les paroles de Thierry, soulevant une pierre qui devait bien faire la moitié de sa taille avant de l’envoyer avec facilité sur la tête du jeune homme. Soprallegro poussa un cri en remarquant l’imposante pierre qui alla frapper le dos du crâne du jeune homme.

« Oh… Merde ! »

C’était moche… très moche… La pierre qui venait de le frapper dans le dos du crâne l’avait forcé à s’éclater la figure sur le sol et déjà il sentait un liquide qui s’écoulait sur son visage… mais aussi sur le dos de son crâne. Il n’arrivait pas à rester conscient, c’était bien plus difficile qu’il n’y paraissait. Ca ne pouvait… pas se terminer maintenant ? Soprallegro s’était rapproché de lui, poussant des cris stridents en tournant autour de lui alors que le Machopeur s’approchait du jeune homme qui baignait dans son sang. Il fermait les yeux, se disant que finalement… c’était la fin. La dernière chose qu’il voyait était cette lumière… cette lumière qui émanait du corps de Soprallegro.

Finalement… Il n’avait pas réussi à terminer ce qu’il avait commencé…Comment allait-elle le prendre ? Ne plus le revoir… Ne plus la serrer dans ses bras… Ils étaient leurs enfants et pourtant…Lui, son existence se terminait déjà. Pourquoi revoyait-il Cynthia dans ses derniers moments ? Il ne s’était pas attaché à elle même si… Elle était la seule personne de Sinnoh qu’il appréciait un tout petit peu, il devait le reconnaître. Quelques toussotements se firent entendre, l’extirpant de sa rêverie… Il n’était pas mort ? Il ouvrit faiblement les yeux pour apercevoir un visage ridé par les années : Un vieil homme qui se tenait devant lui avec un petit sourire. Il se redressa subitement, posant une main sur son crâne en criant légèrement de douleur :

« ARGGGG ! »

« Calmez vous, jeune homme. Vous n’avez plus à vous inquiéter. Vous êtes en sécurité ici. »

« Non mais… Je ne peux pas rester ici ! Je dois me rendre à Célestia le plus rapidement possible ! »

Qu’est-ce lui qui prenait de se comporter comme ça ? N’avait-il pas de remerciements à donner à cette personne ? Il comprenait facilement qu’il avait été secouru par ce vieillard mais il ne voulait pas le remercier, il s’en fichait pas mal, il n’avait rien à lui dire ! C’était ce qu’il tentait de penser intérieurement en lui mais il n’y arrivait pas… Il nageait en pleine confusion et le vieil homme lui répondit d’une petite voix :

« Vous êtes à Célestia… Vous feriez mieux de vous reposer. Je suis désolé mais notre maison n’est pas tellement grande et ma femme est malade… Je n’ai put faire que de mon mieux pour arrêter votre hémorragie. »

Quelques toussotements firent tourner le regard de Thierry sur une vieille femme qui était allongée sur le sol, couchée sous une couverture. Elle avait les yeux fermés et tentait de dormir mais continuait inlassablement de tousser. Thierry se leva en s’écriant :

« Mais je ne veux pas tomber malade moi non plus ! »

« Cette maladie n’est pas contagieuse… seulement très dangereuse pour la personne qui la porte. Je suis… désolé de ne pas pouvoir m’occuper de vous plus longtemps mais je dois veiller sur ma femme et sur notre petite-fille. »

Le vieillard poussa un profond soupir attristé avant de se rapprocher de sa femme, lui mettant un gant de toilette sur le front. Le jeune homme observait la scène en posant une main sur son front pour sentir les bandelettes autour de ce dernier. Les gens de Sinnoh… n’étaient pas tous mauvais, seulement ces foutus journalistes et ces cinq types ! Cette foutue populace qui n’avait pas hésité… Mais ces deux personnes n’étaient pas coupables, intérieurement, c’est ce qu’il pensait. Il grogna légèrement en s’approchant du vieillard :

« Est-ce que je peux vous aider ? Il y a un moyen de la soigner ? »

Pfff… Voilà qu’il s’occupait maintenant des vieux ! Et il ne savait pas comment allait Soprallegro mais cela pouvait bien attendre. Ce n’était pas de la faute de ces deux vieilles personnes, voilà ce qu’il devait se dire. Ils n’avaient rien à voir… Mais qu’est-ce qui lui prenait de vouloir les aider ?! Intérieurement, il maudissait Cynthia. Il était certain que c’était de sa faute si il devenait aussi mou !

Chapitre 18 : Prière

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Chapitre 18 : Prière

« Une fois mais pas deux, t’es prévenue. »

« Je n’ai rien dit du tout, je ne vois même pas de quoi tu veux parler. »

Il était sorti de l’hôpital après une dernière inspection pour voir si il était en bonne santé. Il était de nouveau près à conquérir les deux derniers badges et ils s’étaient dirigés vers un bateau. Il semblait bien plus calme qu’auparavant et ils n’eurent aucun mal à trouver un marin capable de les emmener dans une des villes les plus proches de Frimapic. Il était bien possible d’y aller par bateau en faisant un long détour mais il avait signalé qu’il préférait la marche à pied plutôt que de se laisser se reposer sur un bateau.

« J’ai une question… Thierry. Est-ce que je peux te la poser ? »

« Je suis pas obligé d’y répondre alors tu peux toujours essayer. »

« Qu’est-ce que tu vas faire après avoir combattu le maître de Sinnoh ? »

Hu ? Ils se laissaient emporter par les vagues sur le bateau. Il tournait son visage étonné vers elle pour voir si c’était une vraie question ou alors une blague. Encore une fois, elle ne rigolait pas. Il poussa un léger soupir ennuyé avant de demander :

« Mais en quoi ça te concerne ? Dis moi sincèrement, tu penses me coller encore combien de temps après tout ça ? »

« Non mais… Je ne disais pas ça comme ça ! Juste que… Je voulais savoir. »

« Je ne sais pas trop… J’aurais accompli ce que je voulais. »

« Est-ce que tu resterais le maître de Sinnoh ? »

« Non ! »

Il avait dit ça avec véhémence comme si c’était si évident qu’il refuserait une telle chose. Il ne voulait pas devenir le maître de Sinnoh. Elle fut surprise par le cri du jeune homme, s’approchant de lui pour attendre sa réponse.

« Et tu peux m’expliquer pourquoi ? »

« Je n’en vois pas l’intérêt. T’es le plus fort et alors ? Ca te sert à quoi ? Tu vas affronter des petits jeunes et un jour, l’un d’entre eux prendra ta place de plus fort. Ca sert à quoi d’être maître de Sinnoh ou de je ne sais quelle région. Donne moi une bonne raison. »

« La célébrité ? Le fait d’être admiré par des milliers voir millions de jeunes personnes qui rêvent d’arriver devant toi ? »

« Très peu pour moi, je vais pas me prendre la tête avec ça. »

« C’est vrai qu’elle est déjà plutôt grosse quand tu combats les champions d’arène. »

« Fais pas la maligne ! »

Elle rigola légèrement alors que la discussion se terminait. Finalement, plusieurs heures s’écoulèrent et il observait ses différentes pokéballs. Il avait sorti ses pokémons brièvement après qu’il soit réveillé pour ne plus les inquiéter mais après… Il ne restait plus que deux champions dont l’une était assez jeune… Cela avait été assez difficile d’avoir des informations sur elle mais le problème n’était pas la championne de Frimapic… mais celui qui se trouvait à Rivamar. Qu’il le voulait ou non, contre lui, il n’allait pas pouvoir faire des paris stupides comme avec les autres. Ils arrivèrent dans un petit port d’une ville dont le nom était sans importance vue son manque de renommée.

« On part tout de suite ou tu as faim ? »

Il s’était tourné vers elle, attendant sa réponse pour voir ce qu’elle allait dire. Depuis quand se préoccupait-il d’elle et de savoir si elle voulait faire quelque chose avant de partir ? Cynthia l’observa de ses yeux argentés, disant avec un petit sourire :

« Et bien… Allons s’acheter de quoi manger mais sur la route, d’accord ? »

« Comme tu veux, De toute façon, je m’en fous. »

Il n’était pas honnête avec lui-même puisqu’il lui avait demandé il y a moins de quelques secondes si elle voulait s’arrêter pour se ressourcer. Finalement, ils prirent chacun un sandwich avant de sortir de la ville. Ils ne parlaient pas durant la marche et pendant qu’ils mangeaient, Thierry semblant en pleine réflexion au sujet de ses pokémons.

« A quoi tu penses ? Tu veux bien me le dire ? »

« De toute façon… Tu aurais continué à me poser cette question si je n’y réponds pas. Je pense au dernier champion, celui de Rivamar. Sa puissance est si proche de la ligue, je sais qu’il sera le plus dur de mes ennemis… Je me demande simplement si j’y arriverais. »

« Hum ? Ca ne va pas, Thierry ? »

Le voir douter sur ses capacités était intriguant. Ils avaient fini de manger mais force était de constater que le jeune homme aux cheveux bruns semblait en proie au doute. C’est vrai que contre Charles, il avait failli perdre mais ce dernier était reconnu pour avoir des pokémons seulement axés sur la défense. Le Kicklee de Thierry n’était pas assez fort pour passer outre cette défense de métal… du moins pas en un seul coup.

« Ca ne me conviens pas ce que tu dis. »

« Qu’est-ce que j’ai dit ? »

« Depuis quand tu te poses des questions ? Je croyais que tu voulais écraser tous les champions et cette ligue pokémon. Aie confiance en tes capacités, voilà tout. »

« Il serait temps que j’entraîne mes pokémons à nouveau… Ils n’ont pas encore évolué et c’est là le problème. Lachanceuse, Soprallegro et Têtdenoeu peuvent encore évoluer mais pour ça… Deux d’entre eux doivent être très heureux avec moi. »

« Et tu penses que ce n’est pas le cas ? »

« Je… »

Il se tourna vers Cynthia, le regard légèrement incrédule et incapable de répondre avant de se remettre en route. Ils ne devaient pas perdre de temps, il y avait plusieurs chemins pour se rendre à Frimapic mais la majorité nécessitait de passer par le mont Couronné ou ses alentours. Il n’allait pas lui répondre voilà tout. Il n’avait pas à lui parler de toute façon, ce n’était pas si difficile à comprendre pourtant.

« Tiens… Deux Roucools ? »

Elle avait dit cela en levant les yeux, les deux oiseaux bruns se dirigeant vers elle pour y déposer deux lettres. Thierry observa les deux enveloppes avant de détourner le regard : Ce n’était pas ses affaires. Elle avait une vie à côté, il ne devait pas l’oublier. Un petit rictus se dessina sur les lèvres de Cynthia à la lecture de la première lettre : Encore une annonce déplaisante. La seconde lettre transforma son rictus en un regard surpris et elle baissa la tête, subitement triste avant de refermer ses deux lettres.

« Allons y Thierry. Plus vite nous serons à Frimapic, plus vite tu avanceras. »

« Je suis tout à fait d’accord mais… »

Il ne termina pas sa phrase alors qu’elle avançait à toute allure, sa marche augmentant subitement et forçant le jeune homme à tenter de la suivre. Il n’allait pas lui poser de questions pour savoir ce qui venait de se passer, ce n’était pas son problème mais quand même… Qu’est-ce qui lui prenait d’aller aussi vite ?! Ils marchèrent pendant une trentaine de minutes avant qu’elle ne dise sur un ton légèrement autoritaire :

« Sors Soprallegro, on ira plus vite en volant. »

« D’accord mais qu’est-ce qu’il y a ? »

Cette fois-ci, il ne pouvait pas s’empêcher de lui demander si elle avait un problème. Même si il était du genre à se rebeller ou à lui crier dessus, il ne s’attendait pas à ce qu’elle lui parle de cette façon. Elle fit apparaître sa Carchacrok nommée Tellus avant de grimper dessus. Il fit apparaître son Nosferalto, celui-ci observant Tellus dans les yeux. Elle lui répondit d’un petit hochement de la tête alors qu’ils se mettaient à décoller dans les airs.

« Tu vas me dire ce qui se passe ?! »

« RIEN ! Il y a RIEN du tout ! On va à Frimapic, c’est ce que tu veux non ?! »

« Non mais comment tu me parles ?! »

Voilà qu’ils se disputaient à nouveau mais cette fois-ci, cela provenait de Cynthia qui s’était mise en colère contre lui sans qu’il n’en comprenne la raison. La colère de la jeune femme aux cheveux blonds était-elle portée sur lui ou sur quelqu’un d’autre ? Il ne savait pas mais il n’allait pas se laisser faire ! Là, ils étaient en plein vol mais quand ils allaient atterrir au sol… Ce fut le cas après trois heures de vol et dès l’instant où ils posèrent un pied au sol, il lui prit le bras en lui criant :

« On va régler ton problème tout de suite ! Tu m’as agressé avant, tu vas t’expliquer maintenant ! »

« Lâche moi ! Je n’ai rien à te dire ! Tu as tes secrets, j’ai les miens ! Vas à l’auberge, je t’y rejoins dans une heure, j’ai quelques achats à faire. »

« Non mais… Attends un peu petite garce ! »

C’était bien beau de crier ça mais il était resté immobile alors qu’elle était déjà partie dans la ville de Froivernal, l’une des dernières villes avant que la neige et le froid s’abattent sur le terrain. Pfff… Ca lui prenait la tête, sérieusement la tête ! Elle faisait quoi au final ? Il se dirigea vers l’auberge, les mains dans les poches en rappelant Soprallegro alors que Cynthia se dirigeait vers la pharmacie.
Une heure plus tard, elle était revenue, le visage et les yeux rouges mais il n’alla pas lui poser de questions. Elle avait des emmerdes ? Alors qu’elle se débrouille avec ! C’était bien son genre à elle ça : Elle s’occupe de tout et tout de le monde mais dès qu’il s’agit d’elle, niet, que dalle, nada, fallait pas compter sur elle pour venir te dire ce qui la préoccupait.

« Nous devrions… aller nous coucher. »

« Il n’est que le début de soirée ! Si tu veux aller dormir, vas y mais moi j’ai autre chose à faire, non mais je te jure. »

Il se dirigea dans sa chambre alors qu’elle faisait de même. Il n’avait même pas remarqué la pointe de tristesse dans la voix de Cynthia. Elle n’était rien pour lui, c’était normal dans le fond. Il alla se coucher dans le lit, allumant la petite télévision qui se trouvait devant lui avant de se mettre plus à l’aise. Un simple T-shirt blanc et son pantalon, voilà qui suffisait amplement pour laisser passer la soirée tranquillement. Deux heures s’écoulèrent et il fermait les yeux, allant s’emporter dans ses rêves avant qu’une petite voix ne se fasse entendre en même temps que quelques coups sur la porte.

« Thierry, tu dors ? Thierry ? »

« Oui je dors. Merci de bien vouloir ne pas me déranger. »

« Je… D’accord. Désolée… et bonne nuit. »

Ca ne servait à rien : Pourquoi aurait-il fait ça pour elle de toute façon ? Ils ne se connaissaient ni d’Adam, ni d’Eve alors bon… Elle se dirigeait vers sa chambre, posant sa main sur la clenche. Celle de Thierry s’ouvrit subitement alors qu’il ne se mette à dire d’une voix forte :

« Ramène toi ici et viens me dire ce qui se passe au lieu ! »

Elle retira sa main de la clenche, un petit sourire dessiné sur ses lèvres. Elle espérait simplement qu’il accepte sa demande. Elle avait une lettre à la main et portait son habituelle robe de chambre noire qui montrait un peu plus que sa tenue pour sortir. Il jeta un bref regard au décolleté de la jeune femme avant de reposer ses yeux rubis sur son visage. Il lui indiqua de venir dans sa chambre avant de s’asseoir sur le lit :

« Bon, t’as l’air d’avoir envie de me parler alors viens-en aux faits. »

« Je vais devoir partir, Thierry. Je ne reviendrais pas avant plusieurs semaines, voir un mois. »

« Et tu te mets dans cet état à cause de ça ? Que veux-tu… »

Il ne finissait pas sa phrase, il n’en voyait pas le besoin sur le moment. Elle avait toujours les yeux rouges et il se demandait ce qui s’était passé avec elle. Lentement, elle lui tendit une lettre qu’il ouvrit… pour y voir une recette ?

« J’ai acheté tout ce qu’il faut quand nous sommes venus mais… Je ne peux pas y aller. Il te faudra seulement … la faire si tu acceptes. »

« Oh oh oh oh. De quoi tu me parles ? Faire quoi ? Cette recette ? C’est quoi ? »

« Un remède… qui soignerait ma grand-mère… qui habite à Célestia. »

Célestia, petit village paumé et entouré de montagnes, il n’y avait que peu de moyens d’y accéder mais bon… Il savait comment s’y rendre. Mais c’était quoi le rapport avec lui ? Il n’avait rien à voir dans cette histoire.

« J’ai reçu deux lettres… L’une m’annonçait que je devais partir et me rendre obligatoirement à cet endroit. L’autre… était la main de mon grand-père pour m’annoncer que ma grand-mère se sentait très mal… comme la dernière fois. »

« Alors tu attends quoi pour te rendre à Célestia ? »

« Je ne peux pas ! Je ne peux pas du tout ! Je ne peux pas refuser cette première lettre ! Thierry, je t’en prie, vas y pour moi. Vas à Célestia et soigne ma grand-mère, ils sont tout ce qu’il me reste, je ne veux pas les perdre ! »

Voilà qu’elle explosait en sanglots et il ne savait pas quoi faire dans ces moments. C’était quoi cette foutue première lettre qui empêchait une jeune femme d’aller soigner sa famille ? Elle continuait de pleurer, des larmes s’écoulant de ses joues alors qu’il amorçait un geste pour la prendre dans ses bras. Il se ravisa au dernier moment avant de murmurer :

« Je vais y aller… Mais seulement parce que tu me répugnes. Tu préfères partir plutôt que de t’occuper de ta famille. On ne peut en avoir qu’une. »

« Merci Thierry ! »

Elle lui sauta dans les bras en continuant de pleurer, ses larmes s’arrêtant de s’écouler alors qu’il était tombé sur le lit, elle sur lui. Dans quelle galère s’était-il foutu à cause d’elle ? Maintenant, il allait perdre du temps juste pour soigner une grand-mère de quelqu’un dont il en avait rien à faire. Cynthia s’était finalement arrêtée de pleurer sur lui, elle pouvait maintenant partir la conscience tranquille. Heureusement qu’il était là.

Chapitre 17 : Père et fils

ShiroiRyu
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Chapitre 17 : Père et fils

« Comment est son état de santé ? »

« Assez préoccupant, je dirais que c’est plus psychique que physique. »

« Vous êtes de sa famille ? »

« Non mais… »

« Laissez la avec lui, j’ai aussi à discuter avec elle. »

Charles avait pris la parole alors que Thierry était couché dans un lit d’hôpital. Même si le champion d’arène n’avait pas de droit sur le médecin, celui-ci poussa un léger soupir avant de s’en aller. Il acceptait que les deux personnes restent avec le patient. Cynthia était assise sur une chaise, sa main tenant celle de Thierry alors que Charles murmurait :

« Je ne pensais pas que cela pouvait lui faire un choc… »

« Mais qu’est-ce que vous lui avez dit ?! »

« Je lui ai simplement signalé qu’il me rappelait quelqu’un, voilà tout. Je suis sûr que c’est son fils. Tu dois aussi le connaître… Malheureusement, ça remonte à si longtemps que j’en ai oublié son nom. Ca s’est passé il y a onze ans je crois. »

« Je n’en avais que neuf, je ne sais pas si j’arriverais à me rappeler. »

« Cela ne fait rien. Je dois retourner sur cette île. J’ai perdu mon combat. Tu pourras lui donner ce badge quand il se réveillera ? »

L’homme aux cheveux rouges et à l’âge avancé tendit à Cynthia un badge circulaire et gris. Une étoile à trois branches le traversait et les espaces délimités entre les branches étaient remplis à moitié d’un métal jaune doré : Le Badge Mine. Charles se retira sans d’autres mots, laissant seule la jeune femme aux longs cheveux blonds.

« Tu souffres… n’est-ce pas ? Tu souffres intérieurement. »

Il ne lui répondait pas, il avait été anesthésié et s’était endormi grâce à ça. Maintenant, il était calme et tranquille mais comment allait-il être à son réveil ? Est-ce qu’elle devait parler de son père avec lui ? Elle ne voulait pas qu’il fasse une rechute à cause d’elle, loin de là ! Il était temps de faire des recherches et plus vite que ça ! Elle sortit de la chambre, allant à l’accueil pour signaler qu’elle allait revenir rapidement avant de partir de l’hôpital. Elle se dirigea vers un bureau des postes où plusieurs Roucools attendaient sagement une lettre.

« La Ligue va pouvoir m’aider. Ils ne peuvent pas me refuser ça. »

Rapidement, elle prit une lettre, écrivant sur cette dernière avant de la déposer dans les pattes d’un Roucool. Elle se dirigea avec lui vers l’accueil, payant le prix de la lettre et du voyage. Elle retourna finalement à l’hôpital, prévenant l’accueil qu’elle resterait avec Thierry jusqu’à son réveil malgré le fait qu’elle ne soit pas de la famille. Au final, elle était avec lui depuis presque un mois et elle était sûrement l’unique relation qu’il avait à Sinnoh. Trois jours s’écoulèrent et il ne s’était toujours pas réveillé. Elle avait demandé si ce n’était pas trop grave et les médecins restaient réservés : Il n’était pas en danger de mort mais plongé dans un coma artificiel causé par lui-même.

« Thierry, réveille toi s’il te plaît. Tu as gagné ton badge, tu l’as gagné. Tu n’as pas à t’inquiéter pour ça. Il t’en reste plus que deux et tu te rapprocheras de moi. »

« Les… badges… jolis… Sont jolis. »

Il parlait dans son sommeil ? Elle s’approcha de lui, collant presque son visage contre le sien pour écouter ce qu’il avait à dire. Il semblait parler à quelqu’un mais qui ?

« Y en a… d’autre ? Sinnoh ? Tu vas partir ? »

Il parlait bien à quelqu’un… quelqu’un qui semblait être proche de lui et qui avait récupéré des badges. Ceux de Sinnoh ? Ou alors d’une autre région ? Peut-être Hoenn ? Elle allait avoir besoin de beaucoup plus d’informations. Elle murmura à l’oreille de Thierry :

« D’où est-ce que tu viens ? »

Thierry trembla dans son sommeil : Une voix… Une voix venait de s’adresser à lui et il avait eut peur sur le coup. C’était normal, il ne s’était pas attendu à ça ! Il sembla réfléchir à la question, son visage se tournant à gauche et à droite avant de murmurer :

« Ben Papa… Je viens d’Hoenn et toi aussi ! Tu ne sais plus ? »

« Dis moi… Est-ce que tu es déjà venu à Sinnoh auparavant ? »

Hu ? Le jeune homme sursauta légèrement dans son lit. Il venait de passer d’un rêve à un autre, elle en était sûre. Dommage qu’elle n’avait pas de pokémons capables de lire dans les rêves…Mais si ! Elle en avait un ! Qu’elle était bête !

« Proserpine, viens donc par là. »

Elle fit grossir l’une de ses pokéballs. Une sorte de pierre grise se présenta devant Cynthia, ne faisant aucun mouvement avant qu’une sorte de sphère violette et fantomatique parsemée de sphères vertes apparue au-dessus de la pierre.

« Spiritomb ? »

« Je vais te donner une mission mais je préfère te prévenir : Je ne veux AUCUNE bêtise de ta part et je ne plaisante pas là-dessus. »

« Spiritomb ! Spirit ! »

« Bref… Je veux que tu ailles dans ses souvenirs et que tu me ramènes le plus d’informations à son sujet. »

La Spiritomb hocha la tête avant de disparaître subitement. Cynthia restait assise, immobile et figée comme une statue. Elle espérait que les rêves de Thierry n’étaient pas protégés, du moins pas trop…Quelques picotements se firent entendre et elle tourna sa tête vers la fenêtre de la chambre. Un petit Roucool tenait une lettre et elle s’approcha de la fenêtre pour l’ouvrir. Un petit cri derrière elle lui fit tourné la tête. Sa Spiritomb venait d’être repoussé violemment des rêves de Thierry ? Elle remercia rapidement le petit oiseau qui s’éloigna après sa mission accomplie avant de retourner près de Proserpine.

« Qu’est-ce qui s’est passé ? Il s’est défendu ? Raconte moi tout. C’est important ! »

« Spiritomb, spirit. »

La créature nuageuse prit la parole pendant cinq minutes avant de lui expliquer tout ce qu’elle avait réussi à apprendre. Le jeune homme avait un père qui était parti pour Sinnoh il y a environ douze ans. Le jeune homme devait avoir huit ou neuf ans à l’époque. Son père était très connu dans Hoenn puisqu’il avait remporté tous ses badges avec facilité là-bas. Il avait même affronté et vaincu le conseil des quatre et le maître d’Hoenn. Après sa réussite, il avait décidé de ne pas devenir le futur maître car il ne se voyait pas comme ça. Thierry aurait voulu partir avec lui mais son père avait refusé, lui signalant que les voyages de ce genre n’étaient pas faits pour un enfant comme lui. Lorsqu’elle avait cherché à aller dans des souvenirs plus récents, elle avait été renvoyée violemment en-dehors de ses rêves et elle n’avait rien put fait pour empêcher ça.

« C’est bien… Tu as fait du bon travail. Mais est-ce qu’il a déjà été à Sinnoh ? »

La Spiritomb hocha la tête d’un air positif avant de disparaître dans la pokéball de Cynthia. Elle avait fait son boulot, voilà tout. La jeune femme aux longs cheveux blonds poussa un léger soupir, rapprochant son visage de celui de Thierry pour l’étudier de plus près. Maintenant qu’il était tranquille et qu’elle savait qu’il était déjà venu à Sinnoh, il y avait une maigre chance qu’elle l’ait déjà vu… Mais elle n’avait jamais quitté Célestia durant son enfance. De plus, le visage de Thierry ne lui disait rien, rien du tout. Elle ouvrit la lettre, s’attendant à ce que la Ligue lui envoie une réponse positive mais elle fut consternée par le contenu de cette lettre. Ils se fichaient pas mal de ce qu’elle recherchait ! Non, en fait, ce n’était pas ça. Ils n’avaient même pas cherchés, ils avaient simplement demandé à ce qu’elle vienne le plus tôt possible à la ligue, un futur dresseur allait peut-être tenter de battre le conseil des quatre et il fallait qu’elle soit là au cas où.

« Qu’ils aillent se faire foutre. »

De sa part, cela pouvait paraître indélicat et irréel mais c’était bien elle qui venait de proférer ces insultes. Elle déchira la lettre avant de la mettre dans la corbeille, serrant la main de Thierry dans les siennes. Elle ne pouvait pas partir en le laissant seul ! C’était impossible ! IMPOSSIBLE ! Surtout pas après ce qu’elle avait vu de sa part ! Elle baissa délicatement la main de Thierry avant de lui dire :

« Repose toi. J’espère que ce petit problème n’arrêtera pas ta progression en direction de la ligue pokémon de Sinnoh. Tu mérites amplement de gagner les deux derniers badges même si tu as un caractère très difficile à supporter. »

Elle rigola faiblement, retirant ses mains avant de prendre la télécommande et de zapper sur les différentes chaînes de la petite télévision qui se trouvait en hauteur. Non, il n’y avait rien de bien. Les médias parlaient encore de l’affaire les concernant, la chaîne de la ville de Joliberges racontait le combat qui s’était déroulé dans l’arène du champion. Ce n’était pas ça qui l’intéressait. Il n’y avait vraiment rien à la télévision ou quoi ?

« Encore une fois, notre champion Fixed Smile vient de rapporter une magnifique victoire avec sa majestueuse Lockpin. Vous pouvez l’applaudir bien fort ! »

Elle arrêta de zapper en entendant ce nom. Sur l’écran de la télévision, l’homme au masque noir et blanc serrait dans ses bras la créature aux longues oreilles. Elle portait de nombreux rubans et un nouveau venait la décorer. Fixed Smile était encore là ?! C’est vrai qu’avec Thierry, elle ne s’était plus trop intéressée à lui mais maintenant qu’elle le revoyait…

« C’était là la fin de notre émission sur les grands champions des concours Pokémons de ces derniers décennies. Sachez que le fameux Fixed Smile a remporté les différents concours avec ses pokémons sans perdre une seule fois lors de ses inscriptions. Il a ensuite disparu pendant une dizaine d’années sans laisser de traces et nul ne sait où il se trouvait jusqu’à ces derniers mois. Fixed Smile est de retour avec sa Lockpin et ils sont toujours aussi stupéfiants. Il y a moins d’un mois, il a remporté le tournoi Master dans la catégorie Beauté face à Kiméra, la championne de l’arène d’Unionpolis. La vidéo que nous vous avons montré date d’il y a environ douze ans. Maintenant passons… »

Elle coupa la télévision, poussant un profond soupir. Quelque chose se passait dans Sinnoh mais elle ne savait pas quoi. Fixed Smile était déjà présent il y a douze années mais elle n’était pas férue des concours pokémons donc elle ne s’en rappelait pas. Une quatrième journée se déroula et elle parlait à Thierry, lui faisant la discussion alors que Charles était venu prendre de ses nouvelles. Il n’était pas en danger mais elle attendait qu’il se réveille voilà tout. Enfin, au beau milieu de l’après-midi du cinquième jour, il ouvrait faiblement les yeux en murmurant :

« Où est-ce que je suis ? »

« Encore à l’hôpital. Tu es un habitué des lits. »

« Qu’est-ce qui s’est passé ? »

Il n’était même pas en colère mais simplement surpris par le fait qu’il se retrouvait dans un lit. La dernière fois, il avait été malade pendant deux semaines. Il tourna son visage vers Cynthia, celle-ci ayant un grand sourire dessiné sur les lèvres. Elle était si contente de le savoir en bonne santé, elle n’avait plus à s’en faire pour l’instant.

« Tu es simplement tombé inconscient pendant ton match contre Charles. »

« CHARLES ! Où est-ce qu’il est ?! »

Il se redressa dans son lit, s’apprêtant à sortir de ce dernier, déjà en train de piquer à nouveau sa crise de nerfs mais elle vint soudainement le prendre dans ses bras. Sur le moment, il ne réalisa pas ce qui venait de se passer et ses bras pendaient lamentablement en direction du sol alors qu’il avait ses yeux rubis grands ouverts.

« Calme toi… Thierry. Calme toi, s’il te plaît. Tout est terminé. Tu n’as pas à t’en faire. Ne te fais pas de soucis pour ça. Je suis là… Calme toi, d’accord ? Charles est parti depuis longtemps. Tu as gagné ton combat. Tu l’as gagné. »

« Tu pourrais me lâcher ? »

Elle remarqua le geste qu’elle venait de faire et retira subitement ses bras autour de lui, légèrement rouge de gêne. Quand à lui, il ne semblait pas affecté par l’enlacement et il la regardait :

« C’est vrai ce que tu me dis ? J’ai gagné mon combat ? Où est mon badge ? »

« Ah ? Il est là. »

Visiblement, il s’en fichait pas mal d’elle et elle ne savait pas si elle devait se sentir blessée de ne rien lui faire ressentir ou non. Elle sortit le petit médaillon métallique de sa poche avec un petit sourire avant de le tendre à Thierry. Celui-ci tenta de le récupérer mais elle ferma son poing avant de lui dire d’une voix légèrement durcie :

« S’il te plaît, on doit dire. De plus, je veux que tu me promettes de m’appeler ou de me dire dès qu’il y a un problème. Je suis là pour toi donc… »

« S’il te plaît. Quand à mes problèmes, ils sont personnels. »

« Mais tes prestations sont visuelles devant tout le monde. »

« Tsss… J’ai eut un moment de défaillance, voilà tout. T’as pas à être au courant de quelque chose me concernant. Tu n’es pas de la police et tu n’es pas une amie, seulement une femme de Sinnoh donc une ennemie. »

« Thierry… »

Elle alla s’asseoir à côté de lui sur le bord du lit avant de lui prendre la main. Il la retira rapidement mais elle lui reprit la main. Il poussa un grognement caractéristique, signe qu’il n’appréciait pas du tout les gestes de la jeune femme envers lui.

« Lâche moi un peu. Je t’ai dit de t’éloigner de moi. Je ne sais pas ce que tu espères de moi mais tu vas te casser les dents à coups sûrs. Je ne suis pas de ce genre ! »

Elle revint le coller contre elle, le forçant à poser sa tête sur son épaule. Il grogna à nouveau mais elle la retenait contre lui. Elle n’allait pas le laisser s’enfuir cette fois ! Il pouvait dire tout ce qu’il voulait, elle avait vu une partie du vrai Thierry derrière cette carapace de haine et de colère.

« Reste un peu tranquille. Tu peux dire tout ce que tu veux, c’est à moi de décider si je veux aider ou non quelqu’un que j’apprécie. Je n’ai pas envie de savoir que tu te noies dans ta douleur en ne la laissant paraître aux yeux de tous. Je ne sais pas ce que tu as vécu mais je pense que ce n’est guère rose. »

« Et merde… Tu fais chier… »

Les quelques mots sortaient de ses lèvres comme une longue plainte alors qu’il baissait ses yeux rubis. Il admettait sa défaite… pour le moment. Elle le gardait contre elle, lui caressant le dos avec délicatesse. Un animal blessé qu’il fallait soigner, voilà ce qu’il était.

Chapitre 16 : Des larmes

ShiroiRyu
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Chapitre 16 : Des larmes

« Jakan Chyng, occupe toi de lui ! Crame cette sale bête ! »

« KICKLEE ! »

Le pied droit du Kicklee se leva dans les airs, s’enflammant subitement avant de venir frapper avec violence le petit Archeomire de Charles. Celui-ci fut surpris par l’action du jeune homme : Il avait déjà penser à ça ? Imaginer une technique pour battre ses pokémons de métal ? L’Archeomire tomba au sol, inanimé alors que le Kicklee revenait se positionner devant Thierry. Ce dernier souriait tandis que l’arbitre annonça :

« Archeomire est inconscient. Charles, veuillez choisir un nouveau pokémon ! »

« Je vois… Je vois très bien même. »

« Votre défaite ? Je vous avais pourtant prévenu. Je ne suis pas là pour rire. Si vous ne vous donnez pas à fond, je ne pourrais rien pour vous. »

« Ma défaite n’est pas encore présente. Il me reste deux pokémons mais je vais tout de suite commencer avec le plus puissant d’entre eux. Bastiodon ! »
Oh ? Il passait aux choses sérieuses dès son second pokémon ? Néanmoins, Thierry gardait son sourire alors que Cynthia faisait de même. Elle avait pleinement confiance dans le jeune homme, cela se voyait. Le monstre préhistorique et quadrupède fit son apparition, son corps jaune et sa tête avec ses dents blanches sortant de la bouche lui donnant bien l’air d’un pokémon de l’ancien temps.

« Jakan Chyng, concentre toi et augmente ta puissance. »

« KICKLEE ! »

Le pokémon aux pieds extensibles ferma les yeux, une petite aura faisant son apparition autour de lui. Charles donna quelques ordres à son Bastiodon, ce dernier fonçant à toute allure pour venir frapper le Kicklee de plein fouet. Jakan tomba au sol avant de se relever comme si de rien n’était, refermant les yeux tout en se concentrant à nouveau.

« Il a une idée en tête ! Essaye d’être encore plus violent ! »

« Bastiodon ! »

Et il recommença son attaque à nouveau, le Kicklee tombant au sol. Il se relevait inlassablement comme si de rien, son aura grandissant autour de lui. Cynthia avait perdu son sourire : Qu’est-ce que Thierry avait comme idée ? Des marques apparaissaient sur le corps du pokémon brun et le jeune homme poussa un léger soupir :

« Jakan Chyng… Termine en avec lui maintenant.  Vole dans les airs et que ton pied écrase le crâne de ton adversaire. »

« Kicklee ! »

Le Kicklee fit un saut alors que le Bastiodon fonçait vers lui mais Charles ne semblait pas surpris de cette manœuvre. Son pokémon se tourna vers lui pour recevoir des ordres et l’homme à la barbe rouge foncée fit un petit geste de la cape. Il n’y avait pas besoin de parler dans ces moments là. Subitement, le Bastiodon fit une sphère de protection pour se protéger du coup de pied du Kicklee.

« Un abri ?! Mais si Jakan tombe au sol… »

« Jakan Chyung, détruis ce sol. »

Cynthia n’avait pas le temps de terminer sa phrase que le Kicklee allongea son pied pour l’enfoncer dans le sol. Il ne fallut qu’une dizaine de secondes pour que le pied ressorte… sous le Bastiodon, venant frapper son ventre avec violence, un endroit où le pokémon préhistorique n’était pas protégé. Celui-ci tenta de rester sur ses quatre pattes, s’avançant vers Charles d’un pas lent avant de s’écrouler au sol, évanoui.

« Bastiodon est évanoui ! Jakan Chyung remporte le second combat ! Charles, faites sortir votre dernier pokémon ! »

« Hum… Oui… Je vois… Accumuler de la puissance pour porter un coup fatal… C’est une bonne idée… Risquée mais c’est vrai. »

« Veuillez faire apparaître votre dernier pokémon. »

« Soit… Steelix ! Je n’ai pas à m’inquiéter à ton sujet. Ce combat est maintenant terminé. »

Le gigantesque serpent de métal fit enfin une entrée remarquable, l’arène se mettant à trembler lorsqu’il tomba sur le sol. Qu’on le voulait ou non, un serpent de plus de neuf mètres de longueur et d’un diamètre avoisinant les un mètre cinquante, ce n’était pas rien ! Néanmoins, Thierry ne semblait pas plus inquiet que ça et Cynthia poussa un cri :

« Vas y Thierry ! Plus qu’un ! Tu peux y arriver ! »

« Mais elle a quoi cette folle ?! Je ne suis pas sourd ! »

« Elle t’encourage tout simplement. C’est même la seule à le faire. »

« Mais je lui ai rien demandé que je sache ! »

« Tu devrais la remercier plutôt. »

« Jakan ! En position de Yoga ! Tu n’as pas à t’inquiéter de ces attaques minables ! On va lui régler son compte ! »

Le Kicklee vint s’asseoir devant le regard médusé des spectateurs. Encore une technique pour améliorer sa puissance ? Non… Ce n’était pas la même chose. Il n’y avait aucune aura qui émanait du corps de Jakan. Celui-ci semblait maintenant si calme et serein, Thierry évitant d’écouter la voix de Cynthia alors que Charles poussa un léger soupir amusé :

« Tu prends vraiment tous les champions de haut. »

« Je ne fais que leur montrer leur faible puissance. En terme d’attaque, vous êtes de loin le plus faible par rapport à votre niveau réel. Si seulement vous aviez pris des pokémons un peu plus offensifs mais ce n’est pas le cas. »

« Mes pokémons me satisfont bien plus que nécessaire. Néanmoins, Steelix ne va pas rester là à ne rien faire. STEELIX ! Rend donc ton armure encore plus résistante. »

Pour la première fois, Thierry poussa un léger grognement en apercevant la peau métallique du Steelix qui se durcissait encore un peu plus. L’homme avait tout de suite compris ce qu’il comptait faire. Ca ne servait à rien de faire durer plus longtemps la position de Yoga alors… ou alors… Héhéhé… Il ne savait pas tout !

« Jakan ! Continue donc. Nous n’avons pas à avoir peur d’une carapace de ce genre. »

Le Kicklee ne répondit pas, restant plongé dans sa profonde méditation. En position du lotus, les doigts réunis, il restait parfaitement immobile alors que le Steelix se mettait couché sur le sol, se dirigeant vers Jakan avant de le frapper de sa puissante tête. Le Kicklee se releva, chancelant légèrement alors qu’il posait son regard sur Thierry.

« Ca suffit Jakan. Assez duré. Eclate le en mille morceaux ce serpent de métal. »

C’était au tour du Kicklee de se diriger vers le Steelix, lui donnant un violent coup au niveau de la tête avec l’un de ses pieds. Le problème était que le monstre humanoïde brun ne semblait pas s’arrêter, frappant chaque pierre métallique qui composait le Steelix de toutes ses forces, le monstre poussant un cri avant de s’écrouler au sol. L’arbitre se préparait à lever son drapeau pour annoncer la victoire de Thierry mais Charles fit un petit geste de la main pour lui dire de stopper son mouvement : Le combat n’était pas terminé.

« Tu es fort… Très fort… Sais-tu pourquoi je t’ai proposé cela ? Car on m’a annoncé que tu étais vaniteux et prétentieux. Quand on a une telle puissance, on peut se le permettre. Normalement, ce genre de combats ne devrait pas se dérouler, je ne devrais même pas fixer une limite de trois mois entre ce combat et le prochain si tu perds. »

« Mais alors pourquoi l’avoir fait ?! Tu n’as pas peur de ta perte de popularité en faisant une telle chose, héhéhé ? »

« La popularité ? Cela ne m’intéresse pas. Je ne cherche pas à être célèbre mais à juger et évaluer les dresseurs qui m’affrontent. »

« C’est bien beau mais je me contrefous de ce que tu penses de tout ça ! Jakan, termine en avec lui ! »

« Steelix, creuse un tunnel. Tu ne t’enfuiras pas dans la discussion. Lorsque je t’ai vu pour la première fois, je me suis tout de suite dit que tu aurais été capable de relever mon défi. »

« Hein ? »

Thierry s’arrêta subitement de sourire alors que le serpent de métal s’enfonçait dans le sol. Il avait une mauvaise impression, une très mauvaise impression à ce moment là. La panique l’envahissait peu à peu alors qu’il regardait Charles… puis Cynthia. Son regard n’avait pas échappé à la jeune femme aux longs cheveux blonds. Elle se leva, descendant les tribunes pour déjà s’enfoncer à l’intérieur de l’arène. Elle n’avait rien entendu mais ce regard ne convenait pas à Thierry : Quelque chose clochait.

« Qu’est… Qu’est-ce que tu veux dire par là ? »

« Tu devrais donner un ordre à ton Kicklee. »

« Je m’en contrefous ! Jakan Chyng, reste là et surveille le sol ! »

« Kicklee ! »

« Maintenant dis moi où tu veux en venir ?! »

« Pourquoi t’emportes-tu ? »

Il ne s’était pas trompé : Thierry était donc bien celui qu’il pensait. Il avait son regard et ses cheveux… Charles avait maintenant le visage ferme : Si Thierry était cette personne… alors il avait toutes les raisons de lui en vouloir… du moins pas spécialement. Le jeune homme avait du mal à se contrôler, son corps tremblant de toutes parts alors que de la sueur s’écoulait de son front :

« Il y a environ douze ou onze ans de cela, j’ai affronté un homme. Il m’a proposé un combat un peu spécial : Un combat en un contre trois. Je lui ai demandé si il ne se moquait pas de moi mais il m’a signalé que ce n’était pas le cas. Si il voulait faire ce genre de prouesses, c’était pour son fils. »

« Ta gueule ! N’en dit pas plus ! »

« Son fils était resté à Hoenn et il se battait pour lui. Il lui envoyait bon nombre de magazines qui parlaient de ses combats. Ainsi, il ne voulait pas se vanter ou montrer qu’il était le plus fort… Ce n’était pas là la raison de cette demande. »

« Je vais te buter si tu te la fermes pas ! »

« Tu sais bien comment ça s’est déroulé… n’est-ce pas ? »

Bien sûr qu’il le savait ! Il avait utilisé son Mackogneur et avait envoyé voler les trois pokémons de Charles comme si de rien n’était ! Ce n’était pas pour rien qu’il avait d’abord gagné les huit badges à Hoenn ! Mais si Charles ne s’arrêtait pas…Où était ce Steelix ?! Il n’était toujours pas sorti de son tunnel ?! Le Kicklee regardait autour de lui, donnant quelques coups de pied dans le sol sans pour autant atteindre le serpent de métal.

« La plus remarquable de mes défaites : Trois pokémons éliminés par un seul. Un magnifique pokémon puisqu’il a réussi à s’occuper des miens sans que je puisse me défendre. Briser la carapace de fer de l’un des pokémons les plus résistants dans le monde…Il faut être très puissant. J’ai une petite idée sur la raison qui te pousse à être comme ça. »

« JAKAN ! Ne te préoccupe plus du Steelix ! Attaque le lui ! »

« Kicklee ? »

Attaquer un humain sans défense ? Qu’est-ce qui prenait à son maître de se comporter comme ça ? Le Kicklee se tourna vers Thierry et celui-ci était en train de serrer les dents… En fait, non… Il se saignait même les lèvres alors que tout son corps tremblait. Cynthia était bloquée par deux gardes qui l’empêchaient de rentrer dans le lieu de combat. Elle montra sa carte d’identité ainsi que son visage en criant :

« Laissez moi passer ! Thierry… »

Elle tomba sur le sol alors qu’elle tentait de forcer le passage aux deux gardes. Ces derniers l’aidèrent à la relever en s’excusant mais elle n’attendit pas leurs paroles avant de se remettre à courir. Thierry, il n’était pas comme ça d’habitude. Il y avait un problème ! Le Kicklee se dirigea à toute allure vers Charles qui croisait les bras comme si il ne semblait pas inquiet par le pokémon. Subitement, le serpent de métal sortit du sol, se prenant le coup de pied du Jakan en poussant un râle : Il avait sacrément mal ! Très mal ! Sa queue vint frapper le Kicklee qui tomba au sol, sans se relever.

« Tu as perdu ce combat. »

« Ce… Ce n’est pas possible… Je ne perdrais jamais… JAMAIS… contre l’un d’entre vous ! »

« Arbitre… »

« Je ne peux pas, Charles. Le Kicklee n’est pas inconscient. »

Charles observa le Kicklee qui se relevait avec difficulté. Il avait une volonté à toute épreuve… Une volonté comme ce Mackogneur. Peut-être… qu’il allait finalement perdre le combat contre Thierry. Jakan attendait les ordres de son dresseur mais celui était à genoux, le visage baissé, plongé dans une léthargie où il murmurait :

« Pas… perdre. Je … ne peux… pas perdre. Pa…Pa… Je ne peux pas perdre… Je ne peux pas… Papa. »

Et pourtant… Il venait de perdre. Son père… Comment pouvait-il espérer battre le maître de Sinnoh si il n’était pas capable… de faire pareil que son père ? Le seul être dans toute sa vie… Celui qui lui avait tout appris. Une larme s’écoula sur la joue, puis une autre. Il s’était pourtant promis de ne plus pleurer, pas avant d’en avoir terminé avec cette histoire mais… Elle venait d’être achevée avant même qu’il ne puisse le battre. Cynthia venait enfin d’arriver dans la zone de combat et Charles ne fut pas étonné de la voir.

« Thierry ! »

« Qu’est-ce que je fais, Charles ? Si le dresseur n’est pas en état de combattre, je… »

« Steelix, couche toi au sol. Tu as perdu. »

Le serpent d’acier s’exécuta, le Kicklee se mettant en position de défense comme un geste automatique. Mais rien… Le monstre d’acier ne bougeait plus, les yeux clos. Qu’est-ce qui s’était passé ? Ils avaient…

« Steelix ne peut plus combattre ! Tous les pokémons de Charles sont inconscients ! Le vainqueur est Thierry ! »

Murmures dans la foule, personne ne comprenait ce qui se passait : Le jeune homme aux cheveux bruns était à genoux… et il avait gagné le combat ? Cynthia s’était approchée de lui en le serrant dans ses bras, alors qu’il continuait de sangloter, plongé dans son monde :

« Papa. Papa, je suis désolé ! »
Le champion de Joliberges se dirigea vers Cynthia et Thierry, l’arbitre faisant de même. Ils tentèrent de relever le jeune homme mais rien n’y faisait. Il restait à genoux, la tête baissée, continuant de pleurer en appelant son père et en lui demandant de lui pardonner. Les trois personnes autour de Thierry le forcèrent à se lever, l’emportant avec eux vers un hôpital. Le jeune homme était en pleine crise.

Chapitre 15 : Vanité

ShiroiRyu
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Chapitre 15 : Vanité

« SALOPE ! Je ne te pardonnerais jamais ce que tu as fait ! Je ne sais pas comment tu as réussi ça mais tu verras bien ! Tu ne pourras plus dormir tranquille ! Tu ne pourras plus sortir de la ligue sans regarder derrière toi ! Nous serons TOUJOURS là ! TOUJOURS ! Tu entends ?! Toujours ! »

Elle ouvrit ses yeux gris subitement, une goutte de sueur s’écoulant de son front alors qu’elle respirait un peu plus rapidement que d’habitude. Pourquoi se mettait-elle à penser à ce moment là ? Parce qu’ils avaient parlé de ça avec le marin hier ? Tiens ? Il était où ? Ils étaient finalement dans la ville de Joliberges mais le soleil se levait à peine à l’horizon. Thierry dormait toujours, visiblement, il n’avait pas les mêmes problèmes qu’elle.

« Chacun a ses petits soucis. »

Une petite idée germa dans son esprit en voyant le jeune homme : Seulement cinq minutes… Seulement… Mais non, elle ne pouvait pas. Thierry n’était pas un exutoire pour ses propres problèmes. Elle soupira, sortant de la cabine pour sentir l’air marin. L’homme qui les avait conduit ici devait sûrement se trouver dans une taverne pour boire un petit coup ou alors se reposer. Il avait visiblement confiance en eux et c’était chose normale quand on savait qui elle était. Finalement…

« Déjà le matin ? Et merde… Je ne sais pas pourquoi mais j’ai réussi à bien dormir. »

« C’est bizarre d’entendre cela de ta part dès le matin, Thierry. Bonjour. »

« Qu’est-ce que tu fous là ?! »

Il était sorti de la cabine, la bouche pâteuse en poussant une longue plainte gémissante. Il observa Cynthia de ses yeux rouges, attendant une réponse de sa part.

« Alors ? Tu peux me dire ce que tu fais là ? »

« Je te rappelle que tu m’as permis de rester avec toi, hier. »

« Quoi ?! J’aurais jamais… »

Il s’arrêta en se tenant le menton. Hier… Pendant qu’ils étaient sur le bateau, peut-être qu’il s’était laissé aller. Il observa Cynthia dans les yeux en se demandant si il devait la garder avec lui ou non. Il allait affronter Charles, le champion d’arène lié aux pokémons de métal. Il ne risquait rien de toute façon.

« Bon, de toute façon, je ne vois pas pourquoi je refuserais de te garder avec moi pour Joliberges. Alors, voilà… »

« On va prendre de quoi se ressourcer ? »

« Hein ? Bon, si tu veux, mais évite de te faire des idées ! »

Elle rigola très légèrement, attendant qu’il descende du bateau avec elle. Il était un peu plus sociable depuis hier : Peut-être était-ce dû au fait qu’il avait montré une autre facette de son visage. Ils se dirigèrent vers un petit café, s’installant à la même table : Chose qui devait être signalée puisqu’il n’avait jamais accepté auparavant. Les deux personnes avaient pris un simple café accompagné de quelques viennoiseries. Cynthia ne parlait pas et lui faisait de même bien que quelques têtes se tournaient vers eux. Comme ils semblaient tranquilles, les seules questions que l’on pouvait se poser étaient de savoir si c’était vraiment un kidnappeur et sa victime ou non. De plus, vus qu’ils étaient plus grands que la moyenne, chacun mesurant plus d’un mètre quatre-vingts dix, il valait mieux ne pas les déranger.

« Nous irons au centre pokémon. J’ai besoin de l’un de mes pokémons pour ce combat. »

« Tu as une idée sur la façon de le battre ? »

« Ses pokémons ont un GROS défaut. »

« Ah bon ? Lequel ? Tu veux bien me le dire ? »

Elle déposa sa tasse de café sur la table, mettant sa tête sur ses deux mains en le regardant avec un petit sourire. Elle appréciait de voir le jeune homme aussi confiant dans ses dires. Lors du combat contre Kiméra, il avait bien réussi à la battre avec facilité alors pourquoi pas contre Charles. C’est vrai que ses pokémons avaient un problème majeur.

« Ses pokémons sont vraiment très lents et basés sur la défense. Ils sont nuls en attaque et il me faudra seulement un pokémon soit très rapide et capable d’esquiver leurs coups ou alors… un pokémon très puissant capable de les éliminer en quelques coups. »

« Tu comptes en utiliser un seul encore cette fois ? »

« Héhéhé. S’il te plaît, est-ce que tu me crois aussi faible que ça ? »

Il fit un petit sourire en regardant Cynthia. La jeune femme aux cheveux blonds prit sa tasse pour la porter à ses lèvres. Elle but le reste de son café avant d’avoir un ton sérieux :

« Thierry… Fais attention : La vanité ne mène à rien de bon. »

« Ce n’est pas de la vanité mais un constat ! J’ai un pokémon parfait pour ce combat et ils ne pourront jamais le battre. Tu verras donc l’un de mes plus puissants pokémons. »

« Combien en possède-tu ? »

« Hein ? De ? Pokémons ? Je crois que j’en ai une bonne vingtaine ou trentaine… tous capturés pour ces occasions. »

« Est-ce que tu parles avec eux pour la majeure partie ? Ou alors tu ne les utilises que pour le combat ? J’aimerais savoir. »

« Mais c’est quoi ces questions ?! Tu as un problème avec ma façon de combattre ?! Le pokémon que je vais utiliser est quelqu’un avec qui je me battais souvent ! »

« Non… Je n’ai aucun problème avec ça. Je suis désolée. »

Elle se releva alors qu’il était déjà prêt à s’énerver à nouveau. C’était quoi son problème avec cette femme ?! Elle ne pouvait jamais s’empêcher de le sermonner ou quoi ?! Elle murmura en direction de Thierry :

« Smplement… Evite de trop en faire. D’accord ? Je ne voudrais pas que tu changes. Tu es quelqu’un de bien et je n’ai pas envie que tu sois quelqu’un d’autre à cause du fait que tu te surestimes ou pense que tu es le plus fort. »

Il voulait lui crier d’aller de se faire voir mais n’y arrivait pas. C’était quoi ces paroles ? Y avait un truc qui clochait avec elle ou quoi ? Il ne se prenait pas pour Dieu ! Il savait simplement ses capacités ! Il posa quelques pièces pour payer les consommations et les viennoiseries, sortant à la suite de Cynthia. Celle-ci s’était déjà éloignée en direction de l’arène de Joliberges. Il lui cria :

« Je peux savoir où tu comptes te rendre ?! »

« Je t’attendrais à l’arène de Joliberges. Surprends moi, d’accord ? »

« Tsss… Tu vas voir ! Pour être surprise, tu le seras ! »

Il se dirigea en courant vers le centre pokémon. Il alla s’installer sur un PC de libre, regardant la liste de ses pokémons en émettant un petit sourire. Ce n’était pas le même que d’habitude, ce genre de sourires montrait qu’il tenait particulièrement à ce qu’il voyait.

« Ne t’inquiète pas… Bientôt, ils seront heureux. Il ne me reste plus que trois badges et ensuite, ils tomberont. »

Son sourire disparu quelques secondes après alors qu’une pokéball apparaissait. Elle était brune et blanche. Voilà le pokémon qu’il allait utiliser contre Charles ! Après une quinzaine de minutes, il se retrouva devant un magnifique bâtiment à la couleur grise, la couleur de l’acier. A l’intérieur, de nombreuses personnes s’affairaient avec différents ascenseurs pour monter à un second étage alors qu’il regardait autour de lui : Où était Cynthia ?

« Hey… Mais attends un peu. Qu’est-ce que j’en ai à faire d’elle ? »

« Tu es Thierry ? »

« Hum ? Ah… »

Il s’était tourné vers la provenance de la voix avant de voir l’homme qui se tenait devant lui. Il était tout aussi grand que Thierry, avait une coiffure hirsute un peu rouge foncé et portait une barbe que l’on pouvait savoir travaillée puisqu’elle était bien rasée. Le pantalon de l’homme était déchiré sur son bras et de couleur brune alors qu’il portait un simple T-shirt gris sur le corps. Son corps malgré son âge avancé était assez musclé et Thierry le reconnu facilement :

« Charles. Je suis là pour vous… »

« Je le sais bien. Je suis au courant. Tu as déjà affronté mon fils Pierrick et l’a ridiculisé. »

« Et vous allez le venger ? »

« Nullement. Je suis néanmoins un des champions du trio de tête. Je tiens à te prévenir que je n’irais pas de main-morte envers celui qui a terrassé les cinq premiers champions aussi facilement. »

« C’est ce que j’attendais mais je vais vous dire une chose : Un seul pokémon me suffira. »

« Hum ? Si tu le prends comme cela, nous allons faire un combat de cette sorte : Un seul de tes pokémons contre les miens. Tu perds, tu échoues. Tu penses pouvoir tenir la distance ? Si tu perds, tu ne pourras pas m’affronter avant un trimestre au minimum. »

Les yeux noirs de Charles étaient posés sur lui, attendant une réponse de la part de Thierry. Celui-ci l’observait de ses yeux rouges : Pour qui le prenait-il ? Pour un fou ? Ou pour quelqu’un qui croyait vraiment en ses capacités ? C’était un pari très risqué surtout qu’il n’avait rien à y gagner.

« Pourquoi est-ce que je ferais ça ? »

« Tu ne voudrais pas me montrer que tu es bien plus puissant qu’un simple champion ? Si tu comptes t’en prendre au maître de la ligue Pokémon, il te faudra faire ce genre d’exploits si tu ne veux qu’espérer pouvoir arriver à lui. »

« Tsss ! »

Il utilisait des bons mots cet homme. Thierry sorti sa pokéball brune et blanche de l’une de ses poches alors que sa cape blanche volait au-dessus du sol. Il s’écria :

« Quand vous le voulez ! J’accepte votre défi ! »

« Soit… Puisque tu le prends comme ça… Reviens dans une heure, je serais prêt. »

« Nous ne pouvons pas commencer maintenant ?! »

« Ne sois pas si pressé. »

« Pfff… Je reviendrais dans une heure alors ! Préparez vous à perdre ! »

« Je vais réfléchir à cette éventualité. »

Qu’est-ce qu’il allait faire pendant une heure ? Il ne savait pas ! Et merde… Ce n’était pas prévu qu’il s’ennuie autant pendant une heure ! Il sortit de l’arène, les mains dans les poches, sa pokéball rangée. Son pokémon allait devoir attendre avant de se montrer aux yeux de tous.

« Alors ? Vous en pensez quoi ? »

« Très motivé… Mais très sûr de lui. »

« Je vous l’avais bien dit hihi. »

Cynthia poussa un petit rire amusé alors qu’elle s’approchait du champion de Joliberges. Elle avait regardé les réactions de Thierry : Il était des fois si prévisible qu’il en était charmant. Charles sortit trois pokéballs de ses poches avant de dire :

« Est-ce vrai… qu’il est capable de lire dans nos attaques ? »

« Je ne sais pas mais je ne pense pas. J’ai appris un peu à le connaître et sa grande puissance réside dans son entraînement. Il semble s’être préparé depuis des années à vous affronter, les uns après les autres. »

« Dans le cas de certains de nos champions, ils n’étaient pas encore présents… comme mon fils. Et pourtant, il a réussi à l’éliminer aussi facilement ? »

« Je sais simplement que contre Lovis, il a dut utiliser deux pokémons mais j’étais là lors de son combat contre Kiméra et je peux vous le confirmer, messire Charles. Vous devriez vous méfier de lui. »

« Je ne le craindrais pas. Il faut être fou pour accepter un combat en trois contre un face à des pokémons dont la défense est impénétrable. »

« Fou ou alors sûr de soi. »

« Il est vrai… maîtresse de Sinnoh. Cela est assez bizarre de s’adresser de la sorte à la jeune fille qui m’a combattu il y a de cela plus de six ans. La seule femme de tout Sinnoh à avoir atteint ce stade. Vous surveillez votre possible concurrent dans le futur ? »

« Au départ… Simplement au départ… Maintenant… »

Elle ne savait plus pourquoi elle restait avec Thierry. Peut-être pour en savoir plus à son sujet ? Finalement, une heure se déroula et le jeune homme aux cheveux bruns était revenu dans l’arène. Alors qu’il pénétrait à l’intérieur, Charles l’attendait au milieu, les bras croisés en disant :

« Soit… Je suis maintenant prêt. Suis moi. Nous allons combattre en hauteur. »

Thierry ne disait rien, un sourire dessiné sur ses lèvres. Le sixième badge était maintenant à sa portée. Ils montèrent tous les deux sur un élévateur alors que déjà la foule s’était mise à crier le nom de Charles. Pff… De toute façon, il s’en fichait : Il n’était pas là pour avoir une bande de groupies autour de lui ! Un homme portant la même tenue de mineur que Charles se présenta devant les deux avant de crier :

« Aujourd’hui, un combat très spécial va se dérouler ! Notre champion, Charles affrontera le jeune Thierry. Mais là n’est pas la surprise de ce combat ! Notre challenger affrontera notre champion avec un UNIQUE pokémon ! Si son pokémon est inconscient, notre challenger perd le combat ! Je vous demande donc d’applaudir nos deux concurrents chaleureusement ! »

Encore une fois, seul le nom de Charles résonnait dans l’entièreté de l’arène. Thierry fit grandir sa pokéball brune et blanche en gardant son sourire. Ces petites choses n’allaient pas l’affecter. Un cri plus puissant que les autres traversa l’arène :

« VAS Y THIERRY ! Tu vas y arriver ! »

Hu ? Quelqu’un était pour lui ? Charles et Thierry se tournèrent vers là d’où provenait la voix, chacun étant surpris de voir que c’était Cynthia qui était à l’origine de celle-ci. Elle se cacha légèrement la tête dans sa veste noire alors que plusieurs têtes s’étaient tournées vers elle. L’homme à la barbe rouge foncée se demandait pourquoi elle encourageait son adversaire. Thierry de son côté… ne savait pas quoi dire.

« Que le combat commence ! »

« Archeomire, viens par ici. »

Le pokémon de métal fit son apparition : Une sorte de losange bleu océan lévitant au-dessus du sol. Son corps brillait d’un éclat d’acier alors que Thierry se retourna pour être en face de son adversaire. Ne pas se laisser perturber par les exclamations de Cynthia. Elle avait un problème ou quoi ?!

« Jakan Chyng ! Vas y, montre lui comment on se bat ! »

La sphère brune et blanche s’ouvrit… à la stupeur des personnes dans l’arène. Devant Thierry se trouvait une sorte d’humanoïde brun. Il avait des brassards rayés ainsi que des genouillères de même genre… sauf qu’ils ne semblaient pas être fait de tissu. La créature donna un coup de pied dans le ciel, son pied venant s’allonger comme si il était élastique.

« Un pokémon combat ? Contre un pokémon psy ? »
Pour être surpris… Il l’était… Ce jeune homme n’avait vraiment pas peur comme… celui de la dernière fois. Cynthia avait un petit sourire aux lèvres : Inchangeable, il était vraiment inchangeable. La dernière fois déjà, il avait réussi à la surprendre en utilisant un pokémon psychique contre des pokémons spectres mais là… Elle ne pouvait s’empêcher d’être étonnée par lui.

Chapitre 14 : Pardon

ShiroiRyu
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Chapitre 14 : Pardon

« Vous partez à quelle heure en direction de Joliberges ? Ca va prendre combien de temps ? »

Le marin l’observa de bas en haut, vaguement inquiet. Déjà que Thierry était en colère et le montrait au niveau du visage, le fait qu’il soit passé à la télévision comme étant un criminel n’arrangeait en rien les choses. Le marin recula légèrement avant de dire d’une voix inquiète et tremblante :

« Désolé… mais… Je ne peux pas. »

« Mais j’ai de l’argent ! Je peux payer le voyage ! »

« Je ne fais rien avec les criminels, au revoir. »

Il explosait littéralement de rage, poussant un hurlement strident alors que le marin s’éloignait en courant. Plusieurs têtes se tournèrent vers lui, la plupart remarquant qui il était. Il en avait marre ! MARRE ! MARRE DE TOUT CA ! Voilà à quoi il devait s’attendre en restant avec une CONNASSE de Sinnoh !

« Thierry ! Thierry ! Arrête toi ! Attend un peu ! S’il te plaît, attend ! »

Cynthia courait en sa direction mais il ne l’écoutait pas : Il en avait rien à faire d’elle. RIEN DU TOUT ! Si c’était pour avoir des emmerdes, il valait mieux qu’elle ne reste pas avec lui. La jeune femme s’arrêta à sa hauteur, lui murmurant :

« S’il te plaît… Ecoute au moins ce que j’ai à te dire ! »

« J’en ai rien à faire ! C’est pas dur à comprendre pourtant ! Tes emmerdes avec les journalistes, tu te les gardes ! »

« Non mais… Si on ne me voit pas avec toi, tu ne pourras pas prendre de bateau ! »

« Et pourquoi ça ?! Car tu vas leur demander de m’interdire d’en prendre un ?! »

« Non mais… Ce n’est pas ça. Je t’en prie… Calme toi. »
Elle lui prenait les deux mains, cherchant par là à ce que le jeune homme aux cheveux bruns arrête de s’énerver mais rien n’y faisait. Il retira rapidement ses mains alors que la foule s’agglutinait autour d’eux. Pour un spectacle, ça allait en être un.

« Les gens vont encore croire que tu es mon ravisseur. Si tu ne restes pas avec moi, tu ne pourras même plus participer aux combats d’arènes contre les champions pokémons ! »

« … Tu plaisantes, j’espère ? »

Elle allait lui répondre que non, elle ne blaguait pas à ce sujet mais elle fut violemment secouée comme un prunier alors qu’il lui criait de toutes ses forces :

« TU VEUX DIRE QUE J’AI PERDU DIX ANS A CAUSE DE TOI ?! »

« Tu tu tu me fais ma ma mal ! »

Déjà, deux pokéballs s’ouvraient derrière Thierry, Têtdenoeu et Mimolet apparaissant. Les deux pokémons joignirent leurs forces pour créer un mur invisible entre Thierry et Cynthia. Quelques secondes plus tard, le Saquedeneu faisait apparaître une poudre jaune autour de lui, Thierry fermant les yeux à moitié en murmurant :

« Marre…Marre de toi… Marre de vous tous… Je vous hais… Je vous hais tous… »

Elle rattrapa Thierry qui s’écroulait en direction du sol, endormi par la poudre de son propre pokémon. Il faisait son poids le bougre mais heureusement qu’elle était assez forte pour réussir à le porter. Néanmoins, Mimolet vint lui donner un petit coup de main alors que Têtdenoeu retournait dans sa pokéball. Quelques personnes marmonnaient entre elles, se demandant ce qui se passait ici. Cynthia cria :

« Il n’y a rien à voir ! »

Elle ne se sentait pas d’humeur à dialoguer calmement avec les autres. Mimolet l’aidant à garder Thierry sur elle, la jeune femme aux rubans noirs dans les cheveux se dirigea vers l’un des marins. Celui-ci semblait surpris de voir Cynthia s’avançait avec lui alors qu’elle prenait la parole, d’une voix calme mais légèrement irritée :

« Combien cela coûte pour un voyage vers Joliberges ? »

« Je ne peux pas prendre de criminels, je suis désolé, mademoiselle. »

« CE N’EST PAS UN CRIMINEL ! Arrêtez de juger à cause des apparences ! Est-ce que la victime d’un criminel irait aider ce dernier ?! Vous êtes vraiment inutile quand vous vous y mettez, tous abrutis par la télévision ! Vous voyez ça ?! »

Elle sortie une carte de l’une de ses manches. Une carte d’identité mais surtout la preuve officielle de qui elle était. Le marin observa la carte en marmonnant : Cette femme ou cet homme, ils étaient pareils, ils criaient inutilement.

« Mais attendez un peu… Vous êtes Cynthia ? Celle qui s’est faite enlevée par Thierry ? J’ai vu son visage à la télévision mais personne n’avait montré le vôtre ! »

« Je ne me suis pas faite enlevée ! C’est si dur à comprendre ou quoi ?! »

« Bon bon bon… On se calme, on se calme. Vous voulez aller à Joliberges, c’est ça ? Je vais vous y emmener, vous me payerez là-bas. Montez à bord. »

« Je vous remercie chaleureusement. »

Elle poussa un léger soupir alors que le marin l’invitait à le rejoindre. Il devait avoir une trentaine d’années, l’âge parfait pour se laisser manipulé par les médias. Aidée par le M.mime du jeune homme, elle emmena ce dernier à l’intérieur de la cabine, le couchant sur le lit du marin alors qu’elle restait à ses chevets pour veiller sur lui. Déjà, le marin s’éloignait de la rive de Vaguocéan.

« Vous pouvez me raconter ce qui se passe ? Si vous n’êtes pas kidnappée, alors pourquoi la télévision a dit ça ? »

« Car ils avaient besoin des nouvelles percutantes et intéressantes ! Ce jeune homme est avec moi et il n’a pas osé lever une seule fois la main sur moi ! »

Ce n’était pas totalement vrai, leurs premières rencontres avaient été assez … violentes mais bon… Maintenant, c’était du passé… comme leurs relations. Elle espérait simplement qu’au réveil du jeune homme, celui-ci allait la laisser s’expliquer. Elle avait tant de choses à lui dire en espérant qu’il ne soit pas trop tard. Visiblement, le regard qu’elle portait sur Thierry ne passait pas inaperçu puisque le marin lui répondit en lui tournant le dos :

« Vous l’appréciez non ? »

« Hein ? De ? Thierry ? »

Elle avait été prise de cours. Elle ne s’était pas attendue à ce qu’on lui pose cette question et elle ne savait pas trop quoi répondre au marin. Ca faisait combien de temps qu’elle se baladait avec le jeune homme ? Presque un mois ? Non quand même pas…Qu’est-ce qu’elle pensait de lui ? Et bien…Elle dit au marin :

« Je crois que je l’apprécie beaucoup. Il reste encore un mystère pour moi mais je ferais tout pour découvrir pourquoi il est comme ça. »

« Haha… Vous savez ce qui est bizarre ? »

« Quoi donc ? »

« Je pensais que les maîtres de Sinnoh étaient tous des types prétentieux, pétants et qui ne pensaient jamais aux autres. Vous êtes vraiment la maîtresse de Sinnoh ? C’est quand même bizarre de vous voir sortir de votre ligue. »

« Il ne faut pas croire que les maîtres de Sinnoh sont tous pareils… que les derniers. »

« Ah ceux là… Vraiment… Je m’en souviendrais tout le temps. Le pire était qu’ils avaient la télévision avec eux ! »

« Ils avaient les moyens de l’acheter, voilà tout. »

La discussion s’arrêta là alors qu’elle restait auprès de Thierry. Cette époque… Cette époque à laquelle elle avait mise un terme il y a de cela des années. Cette époque révolue grâce à ses pokémons et grâce à elle, est-ce… qu’il y avait un rapport avec Thierry ? En y réfléchissant, c’était peut-être là la clé de l’histoire et du comportement du jeune homme. Après Joliberges, elle allait devoir faire quelques recherches.

Quelques heures s’écoulèrent et la nuit était déjà tombée, la moitié du voyage avait été fait et Cynthia s’était assoupie sur une chaise qu’elle avait posée contre un mur. Le marin quand à lui, continuait de faire naviguer le bateau en direction de Joliberges. Thierry ouvrit les yeux, comprenant tout de suite ce qui s’était passé : Encore une fois, Têtdenoeu avait utilisé sa poudre pour l’endormir ! Il allait voir ce qu’il allait voir ! Il tenta de se lever mais le bateau tanguait et il s’écroula sur Cynthia qui se réveilla en poussant un petit cri de surprise. Il avait sa tête enfouie dans sa poitrine et elle n’eut même pas le temps de lui dire de se retirer qu’il l’avait déjà fait :

« Où est-ce qu’on est ?! Qu’est-ce que tu fous là ?! »

« Thierry, tu es réveillé. S’il te plaît, maintenant que tu es calme, ne t’énerve pas. Laisse moi te parler. »

« J’ai rien à savoir de toi ! Tu me caches des choses ! Dès que nous sommes à Joliberges, tu te barres ! Je ne veux plus te voir ! »

« Tu devrais écouter la demoiselle. De toute façon, tu seras forcé de l’écouter, nous ne serons pas à Joliberges avant quatre heures du matin, je dirais. »

« Bon… J’ai pas le choix de toute façon ! »

Il croisa ses bras, allant s’asseoir sur l’unique lit qui se trouvait là alors qu’il attendait que Cynthia prenne la parole. Maintenant, il allait l’écouter et elle poussa un petit soupir d’apaisement : Il valait vraiment mieux ne rien lui dire au sujet de son rôle de Maîtresse de Sinnoh. Elle toussa légèrement, prenant la parole :

« Alors dorénavant, je te promet de tout faire pour que tu n’ai plus aucun problème avec les journalistes. Si tu veux toujours de moi… comme compagnonne. »

« Pourquoi je changerais d’avis en quelques minutes ? Non, c’est non. Je ne veux plus de toi. Tu me causes tellement de problèmes, donne moi une VERITABLE bonne raison de te garder avec moi. »

« Je n’ai pas à m’expliquer normalement ! Alors sois content que je veuille bien parler avec toi et tenter de m’expliquer ! »

« Non mais pour qui tu te prends, toi ? Je te rappelle que les embrouilles avec les journalistes, c’est de TA faute ! »
Il se releva une nouvelle fois mais le bateau tanguait et il se retrouva… encore dans la poitrine de Cynthia ?! Il ferait mieux de rester couché plutôt que de faire de telles choses !

« C’est bien ? Tu profites ? Tu veux un peu d’aide ? »

Elle ne semblait pas amusée par la situation et lui non plus. Il extirpa sa tête en grognant, posant une main sur son nez qui s’était mis à saigner légèrement. Il se dirigea vers la sortie de la cabine, murmurant :

« La discussion est terminée. »

« On la reprendra plus tard, ça vaudrait mieux. »

La discussion s’était arrêtée alors qu’elle n’avait que commencée. Dire qu’elle ne s’était pas encore faite pardonnée pour tout ce qu’elle avait fait contre lui…

« T’aime la mer ? »

« Hein ? »

Le marin venait de lui adresser la parole alors que cela faisait une bonne quinzaine de minutes qu’il regardait l’océan bleu. Il faisait déjà nuit et les seules lumières provenaient du bateau qui les conduisaient vers Joliberges. Thierry poussa un léger soupir avant de murmurer :

« Oui… Ca va… J’aime pas mal la mer. Pas mal du tout, on dira. »

« Si tu le dis… Je t’aurais bien dit d’essayer de piloter à ma place mais je ne crois pas que tu y arriverais, je me trompe. »

« Vous avez totalement raison. »

Quinze minutes s’écoulèrent et Cynthia alla à côté de Thierry, ne disant rien du tout alors que ce dernier gardait son visage baissé vers l’océan. Ils ne disaient rien, chacun étant plongé dans ses pensées les plus intimes. Il arrivait maintenant à se tenir bien droit, s’aidant de la barre lorsqu’il devait se déplacer.

« Thierry ? Est-ce que je peux rester avec toi à Joliberges ? »

« D’accord. Je te pardonne pour ce qui s’est passé à Vaguocéan. »

Hein ? Ca avait été aussi simple que ça ? Il avait accepté aussi facilement ? Il s’éloigna du bord du bateau pour retourner sur le lit, se couchant dessus. Il annonça qu’il allait se reposer jusqu’à Joliberges et que son caractère l’empêchait d’être galant et de laisser le lit à Cynthia. Elle eut presque un sourire si cela n’avait pas été dit sur un ton triste. Finalement elle aurait peut-être du lui dire la vérité, il aurait alors moins souffert.

« Il est un peu bizarre, je trouve. On ne dirait pas la même personne. »

« Peut-être que… la mer lui rappelle des mauvais souvenirs… ou alors des souvenirs liés à quelqu’un. Je ne sais rien de lui. »

« Vous feriez bien mieux de vous reposer. Vous n’êtes pas habituée à rester debout aussi tard et surtout sur un bateau, n’est-ce pas ? Votre ami s’est endormi sans prendre la couverture. Soulevez le couvercle de la grosse boîte à côté du lit. Elle se trouve dedans. »

« Merci beaucoup, je vais faire comme vous me le dites. »

« De rien, je vous réveillerais quand nous serons arrivés. »

Elle hocha la tête pour le remercier à nouveau avant de se diriger dans la cabine. Thierry s’était déjà endormi au bout très rapidement. Il avait la respiration rapide, la mine abattue. Elle ne savait pas ce qui se passait avec lui mais elle aurait bien voulu l’aider. Elle récupéra la couverture, rapprochant sa chaise du lit de Thierry. Elle déposa la couverture sur ses propres jambes et sur le torse du jeune homme, c’était le mieux qu’elle pouvait faire après tout. D’ici demain, ils allaient arriver à Joliberges et il allait récupérer le sixième badge.

Chapitre 13 : Ermite

ShiroiRyu
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Chapitre 13 : Ermite

« Ha… Ha… Ha… Ils ne sont plus là ? »

Il déposa enfin Cynthia sur le sol alors qu’il était exténué. Mimolet était au bord de l’évanouissement, le pauvre M.mime ayant utilisé la majorité de ses ressources pour continuer la distorsion alors qu’ils étaient bien à plusieurs kilomètres de Féli-Cité mais de l’autre côté maintenant. Cynthia se retourna pour observer les alentours, lui disant :

« Je pense que oui. Ils n’ont pas réussi à nous suivre. »

« Mais qu’est-ce qu’ils te voulaient ?! Qu’est-ce que tu es au final ?! »

Finalement, elle se remit en position pour le regarder alors qu’il reprenait son souffle. Elle ne savait pas si le jeune homme était au courant de sa position dans la région de Sinnoh mais quelque chose lui signalait que ce n’était pas le cas. Elle eut un petit sourire aux lèvres tandis qu’il sortait une bouteille d’eau pou s’abreuver, tendant le reste au M.mime qui finit la bouteille. Elle lui demanda :

« J’ai une simple question : Est-ce que tu regardes souvent la télévision ? »

« Non, plus depuis des années, ces médias… Je déteste leurs façons de raconter tout et n’importe quoi ! Comment voudrais-tu les croire ?! »

« Et les magazines ? »

« Non plus. Les seuls qui m’intéressent sont les magazines portant sur les pokémons. Pourquoi ? Qu’est-ce qu’il y a avec eux ? »

« Et bien… Comment te dire… Voilà… Tu connais mon nom mais tu ne sais rien de moi et inversement. Je m’appelle Cynthia et je … »

« Roucoups ! »

Le cri venait du ciel, montrant l’oiseau de plus d’un mètre et au pelage brun au-dessus d’eux. Il portait une caméra entre ses serres et battait des ailes tout en positionnant la caméra vers eux. Thierry posa une main sur son front avant de gueuler :

« MAIS MERDE ! Ils sont collants ces types ! Soprallegro, shoote ce poulet ! »

Il fit apparaître son Nosferalto, celui-ci se déplaçant à toute vitesse en direction du Roucoups, plantant ses crocs dans le dos de la bête qui ne pouvait rien faire pour s’échapper. Sa mission avait été de les suivre mais il ne pouvait pas se battre avec cette caméra ! L’oiseau tomba au sol, inconscient alors que Thierry faisait revenir Soprallegro, Cynthia murmurant :

« Ce n’était pas une bonne idée. Ils vont vraiment se faire de fausses idées. »

« MAIS JE M’EN CONTREFOUS ! Tu voulais que je te débarrasse d’eux, c’est ça ? Alors c’est fait ! »

« Oui mais… HIIII ! »

Elle poussa un petit cri avant de se faire soulevée à la façon d’un sac de patates. Il siffla légèrement pour réveiller Mimolet qui s’était légèrement reposé après tout ça. Le M.mime soupira, se disant que tout n’était pas terminé. Il fit réapparaître son dôme de distorsion avant qu’ils ne se remettent à courir à toute vitesse :

« Go go go ! Pas de temps à perdre! On recommence à courir! »

Et les voilà déjà repartis ! Ils s’éloignaient alors que trois journalistes s’approchaient du Roucoups évanoui sur le sol. Leurs premiers réflexes ? Savoir si la caméra était en bon état ou non. Ils poussèrent un soupir d’apaisement en voyant que c’était le cas avant de dire :

« Il n’y a plus aucun doute ! Préviens les autres journalistes et les télévisions ! La maîtresse de Sinnoh s’est faite enlevée par cet homme ! »

« Mais peut-être qu’elle s’est enfuie avec lui ? Peut-être ont-ils une aventure am… »

« Tu penses vraiment que les maîtres des régions ont le temps de penser à ça ?! Surtout la maîtresse de Sinnoh ! De plus, tu penses vraiment qu’ils iraient abattre un pauvre petit Roucoups sans défenses si cela avait été qu’une simple escapade ?! Tu crois vraiment que Cynthia aurait laissé faire ça ? »

« Mais le Roucoups n’est pas mort, seulement inconscient. »

« ON S’EN FOUT ! On a un scoop ! Toutes les télévisions de Sinnoh… Non ! Celles du monde vont être tournée vers nous ! »

Finalement, certains journalistes ne s’interrogeaient même pas sur les véritables raisons d’une telle chose. Une bonne heure plus tard où il déposa à nouveau Cynthia sur le sol, il poussa un profond râle avant de dire :

« Dernière fois que je fais ça ! T’as abusé sur ce coup ! »
Elle lui donna une très légère claque, une claque qui montrait qu’elle n’était pas en colère mais il allait déjà l’être avant qu’elle ne le dise :

« La prochaine fois, évite de me porter de cette façon, d’accord ? »

« Non mais « mademoiselle » Cynthia se permet de se plaindre au sujet de la façon dont je la porte alors qu’on est ENFIN seuls et pas poursuivis par ces personnes ! »

« Mais je rigolais… Je ri-go-lais ! Tu n’as donc aucun humour ou quoi ?! »

« Pas comme le tien ! Et non, j’en ai pas, c’est bon, ça t’a suffit ? On se met tout de suite en route vers Vaguocéan. Là-bas, il y a un port qui nous emmènera vers Joliberges. »

« Tiens, tu as finalement accepté ma présence à tes côtés ? »

Hein ? Que quoi ? Mais non ! Qu’est-ce qu’elle racontait ?! Ce n’était pas du tout ça ! Il avait simplement décidé de ne plus parler de cette foutue promesse et de ne plus rien à dire à ce sujet. Après son huitième badge, elle allait simplement le laisser et il allait retourner à son train-train quotidien.

« Te fais pas de fausses idées toi ! Après Joliberges, il restera Frimapic et Rivamar, ensuite, tu disparaissais ! »

« Vraiment, tu n’as aucune galanterie. »

« Si ça ne te plaît pas, tu peux disparaître. T’as quel âge ? Vingt ans ? T’as l’air d’avoir mon âge donc tu es assez grande pour te débrouiller toute seule ! »

« Oui mais toi… Qui veillera sur toi si je ne le fais pas ? Tu as besoin d’être materné, je l’ai remarqué. »

« Qu… Qu… QUOI ?!! »

Et voilà, elle avait encore réussi à l’énerver. C’était pourtant si facile et si amusant. Elle ne faisait que signaler une simple vérité. Sans elle, il aurait peut-être passé tout un mois entre la vie et la mort. Il la souleva par le col, tremblant légèrement de colère alors qu’il lui criait dessus de toutes ses forces :

« Arrête donc de te croire aussi importante pour moi ! Tu n’es RIEN ! RIEN DU TOUT ! »

« Même pas un petit peu ? Pourtant, cela va faire une semaine ou deux que l’on se connaît. Tu ne devrais pas dire de telles choses. »

« Cynthia, ne me force pas à te cogner une nouvelle fois, là, je suis vraiment pas d’humeur alors arrête directement tes conneries ! »

« Tu progresses. »

Il la relâcha, la jeune femme ne tombant pas au sol cette fois-ci. Elle gardait son sourire aux lèvres alors qu’elle savait que le jeune homme était de plus en plus humain au fil des jours. Il s’ouvrait peu à peu et un jour, elle allait savoir plus de choses sur lui, ce qui allait améliorer ses relations à son sujet.

« Je hais les personnes de Sinnoh. Que ça soit les journalistes, les champions d’arènes ou alors le maître de Sinnoh, je les déteste tous. Je n’arrive pas à comprendre pourquoi tu restes avec moi. Au passage, qu’est-ce que tu voulais me dire avant que l’on se remette à courir ? »

« Ah… Euh… Non, rien. Ce n’est pas très important. Pourquoi tu détestes les gens de Sinnoh ? Est-ce qu’ils t’ont fait quelque chose de mal ? »

« Non… Ce n’est pas ça mais… »

Il s’arrêta subitement avant de tourner son visage vers Cynthia. Cette femme venait de Sinnoh ! Il ne devait pas l’oublier ! Il se releva sans rien dire avant de s’éloigner. Ils allaient s’approcher de Vaguocéan, pas le temps de discuter. Cynthia s’approcha de lui, marchant à ses côtés alors qu’il avait fait disparaître son pokémon. Elle lui murmura avec délicatesse :

« Tu devrais te confier, Thierry. Ca serait beaucoup mieux pour tout le monde. »

« Ca ne te concerne pas. Fin de la discussion. »

Il ne s’était pas énervé ou autre mais parler de son aversion entre les gens de Sinnoh résultait en un enfouissement du jeune homme dans ses pensées. Elle ne pouvait rien faire pour l’aider et intérieurement, ça la gênait beaucoup plus qu’elle ne le montrait. Deux jours passèrent et ils ne s’étaient pas disputés une seule fois, un nouveau record comme l’avait signalé Cynthia au jeune homme. Celui-ci ne lui avait pas répondu, signe qu’il acceptait sa présence mais seulement si elle consentait à se taire. Enfin, la ville et le port de Vaguocéan se faisaient voir à l’horizon et il poussa un léger soupir :

« Nous y voilà enfin. On fait quelques achats pour les prochains jours et on trouve un bateau. Tu n’y vois aucun inconvénient ? »

« Aucun. Aucun… Par contre, est-ce que je peux te laisser trouver un bateau ? J’aimerais faire quelques petites choses de mon côté si ça ne te dérange pas. »

Rapidement, les soupçons du jeune homme refirent surface alors qu’il la regardait dans les yeux. Est-ce qu’elle allait prévenir le maître de Sinnoh de ce qu’il allait faire ? Est-ce qu’il pouvait lui faire confiance ? Il ne l’avait jamais accordé à personne et il n’allait pas commencer aujourd’hui !

« D’accord. Mais que je te revois au port dans la soirée. JE TE PREVIENS : Tu n’est pas dans la soirée, je me barre sans toi et je te laisse en plan ! »

Elle gardait son sourire alors qu’il croisait les bras. Il ne plaisantait pas ! Si elle n’était pas là, il disparaissait ni vu, ni connu ! Il en avait rien à faire d’elle ! Finalement, elle prit les devants alors qu’il murmurait qu’il rentrerait dans cette ville, seulement une vingtaine de minutes après elle, il avait des petites choses à faire. Dès qu’elle fut éloignée, il fit apparaître Soprallegro, lui murmurant :

« Toi, tu vas la surveiller mais ne te fais SURTOUT pas repéré ! »

« Nosfe… Nosferalto ? »

« Quoi, si j’ai aucun remord à faire ça ? Ce n’est pas une amie, je n’ai AUCUN ami ! Surtout pas dans cette région ! Vas y maintenant et exécution ! »

Le Nosferalto hocha sa tête pour dire qu’il avait bien compris bien qu’il faisait ça avec regret. Thierry attendait pendant une quinzaine de minutes avant de se diriger à son tour vers Vaguocéan. Cynthia, de son côté s’était rapidement dirigée vers une papeterie avant de s’écrier :

« Mais qu’est-ce qu’ils ont foutus ?! C’est quoi ce tissu de mensonges ?! »

« Mademoiselle Cynthia ? Mais vous n’êtes pas kidnappée ? Vous avez réussi à échapper à votre ravisseur ? »

La gérante semblait surprise de la voir toute seule mais c’était Cynthia qui restait bouche bée devant l’un des magazines qu’elle tenait. Sur la couverture était écrit : « La maîtresse de Sinnoh kidnappée ! Son ravisseur serait le tombeur de champions ! » Le pire était qu’ils avaient choisi la pire des photos : Celle où la jeune femme aux longs cheveux blonds criait alors qu’elle se faisait porter par Thierry comme un vulgaire objet. Sans attendre, elle déposa de l’argent plus que nécessaire avant de sortir de la papeterie avec son magazine en s’écriant :

« Il n’y a AUCUN ravisseur ! Ces journalistes annoncent encore de ces bêtises ! Ils ne s’arrêteront donc jamais ?! Je dois retrouver tout de suite Thierry ! »

Avant même que les problèmes ne se posent, elle se dirigeait vers le commissariat de police, les agents à l’intérieur semblant surpris de voir la jeune femme en parfaite santé et toute seule. L’un des policiers prit la parole :

« Mais les journalistes disaient que vous aviez été enlevée par ce… tombeur de champions ! »

« Arrêtez de croire tout ce qui est marqué dans les journaux et dit à la télévision ! Prévenez toutes vos patrouilles de ne pas vous en prendre à ce jeune homme ! »

« Mademoiselle, vous n’avez aucune autorité sur la justice de cette ville. »

« Non mais si je dois expliquer à la télévision que vous avez enfermé un innocent, vous aurez une sacrée réputation. Dois-je vous rappeler qui je suis ? »

Les policiers se regardèrent entre eux avant que l’un se dirige vers une voiture, invitant Cynthia à monter à l’intérieur. Ils devaient trouver le jeune homme avant qu’il ne soit trop tard. De son côté, Thierry était maintenant encerclé par cinq policiers, leurs armes pointés vers lui :

« Les mains en l’air mon gaillard ! »

« Non mais c’est quoi votre problème ?! Vous voulez ma photo ! »

« Où tu as mis la fille ?! Sale kidnappeur, tu n’as aucune honte à séquestrer une jeune femme ?! »

« Non mais de quoi vous parlez ?! Je ne séquestre personne et je veux rien avoir avec vous ! »

« Faites gaffe quand même ! Il doit être très puissant pour réussir à la faire tomber ! »

« Ou alors, il l’a attaqué par derrière ! »

Les policiers tremblaient légèrement et ce n’était pas l’état dans lequel Thierry était qui allait arranger les choses. Il tournait sur lui-même comme une bête pourchassée, sa cape blanche se levant au-dessus du sol. Qu’est-ce qu’ils lui voulaient ? De quoi parlaient-ils ? Kidnapper une jeune femme ? Ils ne parlaient quand même pas de Cynthia ! Il sortait déjà deux pokéballs, ne se préoccupant pas des problèmes qu’il allait avoir après tout ça avant qu’une voix ne se fasse entendre :

« Stoppez tout ! Elle nous a tout expliqué ! Il va falloir prévenir les autres villes ! »

« Cynthia ?! Tu peux me dire dans quel merdier tu m’as foutu ?! »

La jeune femme apparaissait derrière le policier, celui-ci dispersant les autres alors qu’elle s’approchait de lui, la mine confuse. Elle poussa un petit soupir désespéré avant de lui dire :

« Je suis… sincèrement désolée, Thierry. Les journalistes de Féli-Cité se sont imaginés des choses, voilà tout. »

« Ils en ont jamais assez de leurs conneries ?! Déjà la dernière fois ! C’est à cause d’eux… Et merde ! Je vais au port, ne me suis pas ! »

Tout ce qu’elle avait construit avec lui venait de se détruire par la faute des journalistes. Elle était visiblement abattue alors qu’il s’éloignait en direction du port de Vaguocéan. Elle allait devoir tout recommencer… si il le voulait, chose qui n’était pas aussi sûre qu’auparavant.

Chapitre 12 : Course poursuite

ShiroiRyu
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Chapitre 12 : Course poursuite

Combien de temps était-il resté couché dans ce lit ? Il ne savait pas mais il n’avait pas presque pas bougé de ce dernier. En ce qui concernait ses besoins, Cynthia venait l’aider en l’emmenant dans la salle de bains mais il ne la reconnaissait pas. Se lever, se recoucher, manger, boire, son état avait arrêté de se détériorer après plus d’une semaine de traitements mais la fièvre n’avait pas encore disparu. Il ne se rappelait de rien, rien du tout. Il était dans l’inconscience la plus totale en ce qui concernait sa réflexion.
Finalement, il ouvrit les yeux, tournant son visage vers la droite pour voir que les volets étaient presque fermés complètement. Néanmoins, il faisait nuit depuis combien de temps ? Le soleil était tombé depuis déjà plusieurs heures, il en était sûr. Où est-ce qu’il était ? Il aurait bien voulu connecter ses neurones entre eux mais c’était impossible pour lui à ce moment. Il passa une main sur son front, se levant avec une légère difficulté alors qu’il s’approchait de la fenêtre. Il remarqua qu’il portait une chemise de nuit blanche et un bas de même couleur : Plus ridicule que ça, il devait mourir !

« Non… Elisa, ne bouge pas du lit. Tu dois rester couchée… sinon tu ne seras jamais soignée. Elisa, écoute ta grande sœur. »

Hu ? Il se retourna, remarquant Cynthia qui était assise sur la chaise. Elle avait la posture droite, un livre posé sur ses genoux mais avait les yeux fermés. Elle parlait en dormant. Qui était cette Elisa ? Ce n’était pas si dur de trouver en y réfléchissant un peu mais il en avait pas envie. Enfin bon, il se força et se disait donc que cette Elisa était la petite sœur de Cynthia. Une petite peste comme elle ? Y avait de fortes chances. Il s’approcha de la jeune femme aux longs cheveux blonds, se penchant en avant pour avoir son visage à sa hauteur avant de lui dire :

« Je peux savoir ce que tu fous là ? On t’a jamais dit de pénétrer la chambre d’un inconnu ? Fais pas semblant de dormir, ça ne marche pas avec moi ! »

Visiblement, il ne semblait même pas être au courant qu’il avait été malade. Au fur et à mesure des minutes, il se sentait en pleine forme et continua d’observer Cynthia pour voir si elle allait se réveiller ou non. Elle avait une chambre pour elle normalement ! Qu’est-ce qu’elle faisait ici ?! Finalement, il rapprocha son visage de celui de la jeune femme aux cheveux blonds tout en grognant :

« Ca t’écorcherais de me répondre, n’est-ce pas ? Je vais te sec… »

Il s’arrêta au milieu de sa phrase. Il savait bien qu’elle dormait mais n’avait pas remarqué les légers cernes aux yeux de la jeune femme. Il se redressa, arrêtant de vouloir la titiller comme à son habitude. Il n’arrivait pas à savoir pourquoi mais il se sentait responsable de l’état de Cynthia : Qu’est-ce qui s’était passé pour qu’elle ai un visage aussi affreux ? Peut-être qu’il avait été percuté par un cam… Mais merde ! Qu’il arrête ses conneries un moment ! Il se fichait pas mal de l’état de ce pot de colle ! Il se dirigea vers la salle de bains avec ses habits, retirant sa chemise de nuit blanche. Celle-ci était trempée et il ne le remarqua que maintenant :

« Fais chier. On peut m’expliquer ?! »

Il alla prendre une douche, se lavant de toute cette sueur qui coulait sur son corps. Vraiment, il allait avoir besoin de nombreuses explications car il nageait en pleine confusion. Il sortit de la salle de bains, propre comme un sou neuf et avec ses habits sur son corps. Il se dirigea vers son lit, remarquant que les draps étaient mouillés à cause de la sueur : Il avait dormi dans ça pendant combien de temps ?! Vive la qualité de l’hôtel ! Il allait devoir se plaindre à ces derniers. Il retira les draps, allant les mettre à la salle de bain avant de se dire qu’il n’y avait qu’une partie du lit qui était trempée.

« Ils vont m’entendre ces types. J’ai deux mots à leur dire. Où sont mes pokémons ? »

Il n’arrivait pas à trouver ses quatre pokéballs mais décida de ne pas trop s’y intéresser. Dès le moment où elle allait se réveiller, il allait avoir plusieurs questions à lui poser. Finalement, il décida de ne plus s’intéresser à elle et de quitter la chambre. Trouver l’accueil et lui dire ce qu’il pensait de leurs lits ! Il descendit au rez-de-chaussée, jetant un œil à l’horloge qui se trouvait sur le mur. Trois heures du matin ?! Qu’est-ce qui lui prenait de se lever aussi tôt ? Il faisait donc complètement nuit ! Mais bon… Normalement, il devrait y avoir quelqu…

« Ah ! Vous êtes enfin réveillé ? Vous allez mieux ? »

Il n’avait même pas le temps de se mettre à réfléchir que déjà une femme plutôt âgée s’adressait à lui. Elle semblait être celle qui accueillait les clients pendant la nuit, bref une femme nocturne. Il s’approcha d’elle, s’apprêtant déjà à crier :

« Je tenais à vous dire que vos lits sont vraiment miteux ! Ils étaient complètement trempés et depuis quand on laisse une inconnue rentrer dans ma chambre ? »

« Mais calmez vous jeune homme ! Nos lits sont très biens ! C’est simplement vous et uniquement vous qui aviez mouillé ce dernier. Vous êtes dans cet endroit depuis déjà plus de deux semaines. »

« Arrêtez de vous foutre de ma gueule ! Deux semaines ici, et puis quoi encore ?! Je dois me rendre à Joliberges le plus tôt possible ! J’ai pas qu’à à faire de rester à Charbourg et dans cet hôtel ! Je ne fais pas un voyage de plaisance ! »

La vieille femme à l’accueil poussa un profond soupir : Cynthia l’avait prévenu. Si Thierry se levait et tenter de communiquer avec elle, cela allait être très difficile. Il n’était pas très social et du genre amical. Néanmoins, elle n’était pas du genre à se laisser faire et elle haussa la voix aussi haut que celle de Thierry :

« Alors petit imbécile, si tu n’as pas compris ce qui s’est passé, je vais te le dire : Tu as passé deux semaines allongé dans l’un de nos lits alors que tu aurais put te retrouver à l’hôpital et être bourré de sédatifs. Pendant deux semaines, j’ai du changer tes draps et autres car tu les trempais comme ce n’était pas possible ! Si tu n’as pas remarqué, t’as bien du perdre quelques kilos mais tu n’arrives même pas à réfléchir deux instants à la situation. »

« Non mais pour qui elle se prend la vieille ?! Comme si j’avais besoin de me retrouver à l’hôpital ou de rester deux semaines ici ! Arrêtez de vous foutre de ma gueule ! »

« Et ça ?! Est-ce que mon écran se fout de toi ?! »

La vieille femme semblait avoir de la ressource et de la voix puisque Thierry s’arrêta de crier. Elle tourna son écran vers le jeune homme pour qu’il puisse regarder la date : 24 juillet ? Ils étaient déjà le 24 juillet ? Mais bon dieu ! Ce n’était pas possible ! Il avait vraiment passé deux semaines dans cet endroit ?!

« Et au cas où tu ne l’aurais pas remarqué, cette inconnue comme tu l’appelles, elle a veillé sur toi pendant deux semaines ! Elle n’a même pas cherché à dormir dans l’une de nos chambres. Nous avons bien voulu lui prêter celle qui est à côté de la tienne mais elle a annoncé que si elle faisait ça, elle ne pouvait pas te surveiller et voir si tu allais mieux ! »

« ET JE SUIS SENSE AVOIR DU REMORD ?! »

Il claqua ses deux mains sur le bois du comptoir de l’accueil en approchant son visage de celui de la vieille femme. Elle osait lui tenir tête ? Pauvre folle ! Elle ne savait pas ce qu’elle perdait à tenter une telle chose contre lui ! Quand à elle, elle s’était calmée et murmurait :

« Non mais tu pourrais avoir au moins la décence de la remercier quand elle se réveillera. Ca ne t’écorcherait pas la bouche. Il paraît que tu as un métabolisme très faible et que n’importe quelle petite maladie pourrait être très dangereuse pour toi. »

« Qu’est-ce qui vous fait dire ça ?! »

« C’est elle qui l’a annoncé. Une simple fièvre et un rhume banal ne devraient pas causer autant de soucis pendant deux semaines. Tu devrais plutôt faire attention à ta santé et à être moins agressif envers ceux qui te protègent. »

« Qu’est-ce que vous en savez de ceux qui me protègent ?! Arrêtez vos conneries ! »

Il remonta à l’étage, ne cherchant même plus à discuter avec la femme à l’accueil. Trois heures du matin et il était très réveillé ! Purée, qu’est-ce qu’ils en savaient tous à son sujet ?! C’étaient des gens de Sinnoh ! SINNOH ! Tous des salopards ! Il pénétra dans sa chambre avec violence mais Cynthia ne s’était pas réveillée : Visiblement, elle était plongée dans un sommeil réparateur de plusieurs heures. Un sommeil qui allait lui permettre de tenir plusieurs jours de plus.

« Je le fais une fois ! UNE ! Tu m’entends ?! UNE ! »

Il souleva la jeune femme aux longs cheveux blonds avant de la coucher sur le lit dans la partie qui n’était pas trempée avant d’ouvrir le placard. Il en sortit des nouveaux draps qu’il déposa sur Cynthia avant de sortir de la chambre à nouveau. Maintenant, il avait besoin de prendre un peu d’air : Il avait presque eut la sensation de vomir à nouveau mais comme il n’avait rien ingurgité de bien consistant depuis deux semaines, son ventre ne pouvait pas chercher à rejeter le peu qui lui restait.

Huuuummm ? Elle ouvrit ses yeux argentés pour voir le plafond de la chambre au-dessus d’elle. Où se trouvait-elle ? Dans le lit ? Mais… Et Thierry ? Elle s’était endormie par inadvertance ! Et si le jeune homme avait besoin d’être soigné ?!

« T’es enfin réveillée ? Vas dans la salle de bains, repaye toi une coiffure potable et on se tire d’ici dès que tu es prête. »

« Thierry ? Mais… Tu vas mieux ? »

Il ne répondit pas alors qu’il était assis sur une chaise, les bras croisés, ses yeux rouges froncés. Oui, il semblait aller bien mieux. Elle se releva dans le lit, un petit sourire aux lèvres avant de sortir de ce dernier. Thierry gardait ses yeux fixés sur elle, il avait toujours l’air en colère mais bon… Elle s’approcha de lui, lui tapotant légèrement la tête avant de dire :

« Ca ne fait rien si tu ne veux pas me répondre. Je suis contente de voir que tu vas bien. »

« Où sont mes pokémons ? Je n’ai pas réussi à les trouver. »

« Ils sont en sécurité mais je ne te dirais pas où. Une simple mesure pour éviter que tu ne t’enfuies en me laissant seule ici. »

Elle rigola alors qu’il grognait à nouveau. Il sortit de la chambre alors qu’elle se dirigeait vers la salle de bain pour se faire un brin de toilette. Elle était sûre que le fait de s’être occupée de lui pendant deux semaines allait avoir des répercussions sur le comportement du jeune homme. Elle en était sûre et certaine, elle en mettrait même sa main au feu !


Une demie-heure plus tard, elle se trouvait à ses côté au centre pokémon : Il récupéra ses quatre pokémons, tapotant sur le clavier pour voir si les autres étaient toujours présents bien qu’il était impossible de savoir ce qu’il avait comme pokémons. Elle lui avait posé cette question mais il n’avait pas répondu. Cela ne la concernait pas. Enfin, après une nouvelle heure perdue où ils allèrent faire quelques achats comme une NOUVELLE tente pour ELLE, ils étaient finalement partis de Charbourg.

« On évite de perdre du temps, d’accord ?! Déjà avec ces deux semaines… »

Il ne termina pas sa phrase, s’arrêtant subitement au milieu de celle-ci alors qu’ils marchaient à une allure plus rapide. Il semblait soucieux et irrité par quelque chose mais elle ne voyait pas ce que ça pouvait être.

« Bon je te le dirais qu’une fois alors écoute bien ! »

« De quoi, Thierry ? Tu as donc quelque chose à me dire ? Je me disais bien… »

« LA FERME ! »

Purée ! Pourquoi avait-il autant de mal à dire ce mot ?! Limite si il était en train de se battre contre lui-même à l’intérieur de son corps. Depuis dix ans, il n’avait jamais eut besoin de quelqu’un, depuis dix ans, il évitait à tout prix de tomber malade mais depuis qu’il avait rencontré Cynthia, tout allait de pire en pire. Etait-ce de la faute de la jeune femme ou alors à cause du fait qu’il était asocial ?

« Alors ? Que veux-tu me dire, Thierry ? »

« Merci ! Voilà, t’es contente ?! Je te dis merci ! C’est ce que tu voulais entendre non ?! »

« Bien entendu, mais me remercier de quoi ? »

Il s’arrêta au milieu de la route, se tournant vers Cynthia qui avait fermé ses yeux avec un grand sourire aux lèvres. Elle se foutait de sa gueule encore une fois ! Il aurait presque eut envie de l’étrangler ou alors de la cogner mais aujourd’hui, il ne se sentait pas la force de la toucher ou de lui faire du mal. Il était peut-être antipathique et n’aimait pas la présence des autres auprès de lui mais il savait reconnaître ses tords.

« De rien ! Voilà ! De rien du tout et aussi… des soins ! »

« En échange, j’aimerais que l’on ne s’attarde pas à Féli-Cité. Est-ce que tu pourrais faire ça pour moi ? Me le promettre sérieusement ? Si j’ai besoin de toi, tu devras tout faire pour m’éviter des ennuis à Féli-Cité.»

Hu ? Il l’observa à nouveau mais elle semblait vraiment sérieuse cette fois-ci et il hocha la tête d’un air positif. Tant qu’il pouvait repayer sa dette et ne plus rien avoir avec elle, il était d’accord de toute façon. Le problème était qu’à chaque fois où il pensait être enfin séparé d’elle, elle arrivait toujours à trouver le moyen de rester avec lui. Il commençait sérieusement à se poser des questions au sujet de celle-ci.

Enfin la ville de Féli-Cité n’était pas si éloignée que ça de Charbourg et ils prenaient même quelques raccourcis. Trois jours s’écoulèrent sans problèmes et Thierry avait du passer la majorité de sa première soirée à expliquer à ses pokémons ce qu’il avait eut comme problèmes. Lachanceuse semblait être la plus inquiète mais il comprenait : C’était au rôle de la Leveinard de s’occuper de soigner les autres et elle n’avait rien put faire pour ça. Enfin, ils arrivèrent à Féli-Cité et Cynthia se retourna vers Thierry qui avait sorti son M.mime alors qui attendait quelques consignes :

« Je peux savoir pourquoi tu as besoin de passer inaperçue dans cette ville ?! Me dit pas que tu es recherchée quand même ?! Je sais rien de ce que tu fais ! Qui me dit que t’es pas une hors-la-loi ?! »

« Réfléchis un peu, si c’était le cas, je serais en prison depuis longtemps puisque je suis resté deux semaines de suite à Charbourg. Non…Simplement, disons que je n’apprécie pas vraiment cette ville, du moins, pas quand elle est dans cet état. Est-ce que ton M.mime peut nous rendre invisibles ou utiliser ses pouvoirs pour nous faciliter la tâche ? »

« Mimolet n’est pas un bouffon même si il en porte le costume ! Il est capable de faire des choses sensationnelles ! Mimolet, tu vas utiliser la distorsion sur nous et autour de toi. Ils ne vont rien comprendre à ce qui va se passer. Quand à toi, Cynthia, tu te prépares à courir à toute vitesse. »
Qu’est-ce qu’il allait bien faire ? Lentement, un dôme translucide et violet se mettait à entourer Mimolet qui faisait quelques gestes bizarres. Thierry tapa légèrement sur le sol avec son pied puis de plus en plus rapidement. Elle poussa un petit cri de surprise en voyant que le jeune homme semblait se déplacer avec une nouvelle vélocité.

« Les choses les plus lentes acquièrent une vitesse accrue et inversement. Je pense que Mimolet peut aller à notre vitesse mais… »

« Si nous quittons le dôle de distorsion spatiale crée par Mimolet, le changement de vitesse risque de nous causer pas mal de problèmes. Malheureusement, ma tenue n’est pas faite pour la course, du moins pas à cette vitesse. »

« Hey… Les gars ! Elle est bien arrivée ! C’est Cynthia ! »

Les ennuis arrivaient à l’horizon. Ils n’étaient même pas dans Féli-cité que déjà une dizaine de personnes se mettaient à courir vers eux… avec des caméras ?! Il se tourna vers Cynthia, celle-ci haussant les épaules tandis qu’il criait :

« Mais qu’est-ce que tu es bon sang ?! Une star en fuite ?! »

« Thierry… Il va être temps de tenir ta promesse. Je n’aime pas ces gens : Ils sont beaucoup trop collants. »

« Mais qu’est-ce que je suis sensé faire ?! »

Il n’avait aucune idée en tête mais le groupe avançait vers eux et sortaient déjà leurs pokémons… qui portaient des micros et d’autres caméras ?! Ils y en avaient même qui les flashaient avec leurs appareils photos. Il souleva subitement Cynthia en la prenant dans ses bras avant de lui crier :

« TOI ! JE TE LE PROMETS : TU ME LE PAYERAS AU CENTUPLE ! Mimolet ! On se barre et en quatrième vitesse ! »

Rapidement, le trio s’était mis à courir en passant à travers les caméramans. Lorsqu’ils arrivaient à leurs contacts, ces derniers s’écroulaient au sol car ils n’étaient pas habitués à cette vitesse. La distorsion de Mimolet était sacrément efficace. Déjà, les premières personnes se relevaient en se retournant : Thierry, Cynthia et Mimolet n’étant déjà que des points à l’horizon avant de murmurer :

« Mais pourquoi la maîtresse de Sinnoh s’enfuie ? Et cet homme… Les gars ! Vous avez réussi à prendre des photos ?! Je veux absolument savoir qui est ce type ! »

« Je crois qu’il s’appelle Thierry. »

« Thierry comment ? Ca ne suffit pas ! Et comment tu sais ça ?! »

« Il commence à être connu avec ses combats. »

« Toi, tu vas venir me voir et me raconter tout ce que tu sais. Les autres, mettez vous à leurs poursuites, vous devez les retrouver ! Ca va être un sacré flash information ! Toi, là-bas, tu as pris cette photo où il a soulevé la maîtresse de Sinnoh ? Peut-être que c’est un kidnapping ! »

Chapitre 11 : Remède de grand-mère

ShiroiRyu
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Chapitre 11 : Remède de grand-mère

« ATCHA ! »

Il éternua, aspergeant la jeune femme aux cheveux blonds d’une coulée de morve verdâtre et gélatineuse. Cynthia n’eut même pas une mine de dégoût, prenant un mouchoir noir pour s’essuyer avant de le tendre en direction de Thierry. Celui-ci le récupéra alors qu’ils marchaient côte à côte : Il avait finalement accepté la présence de la jeune femme pour une nouvelle journée tout en lui promettant de la virer dès qu’ils allaient arriver à Joliberges. Il se moucha un bon coup alors qu’elle disait :

« Il fallait s’y attendre. Plonger deux fois de suite dans l’eau froide d’un lac alors qu’il ne fait déjà pas très chaud. »

« Je te rappelle que la première fois, c’est de TA FAUTE ! »

« Ce n’est pas moi qui ai décidé de prendre un bain matinal parce que je fus… « surprise » de voir une autre personne derrière moi. »

« MERDE ! Commen CHOUM ! »

Il avait eut le temps d’enfouir à nouveau sa tête dans le mouchoir alors que déjà, il éternuait une seconde fois. Non mais vraiment, comment avait-il put choper un rhume aussi facilement ?! Soprallegro sur son bras, il prenait les devants alors que Cynthia le suivait à l’intérieur de l’un des nombreux chemins du Mont Couronné.

« Nous devons passer ce minuscule passage pour nous rendre de l’autre côté du Mont Couronné. Ensuite, nous serons bientôt arrivés près d’un port pour nous mener à Joliberges. »

« Nous devons d’abord nous rendre à Charbourg puis Féli-cité avant de trouver une ville dans les environs qui pourra nous mener à Joliberges. »

« JE LE SAIS BIEN ! Ne me prend pas pour un imbécile ! »

« Tu t’énerves facilement, tu devrais sérieusement apprendre à te calmer. Fais comme moi, vois la vie du bon côté. »

« J’en ATCHOUM rien à fou… »

Il n’arrivait pas à terminer sa phrase, si ce n’en était pas malheureux. Rien que le fait de la voir arrivait à l’énerver. Heureusement que maintenant qu’il était réveillé, il pouvait reculer et se préparer mentalement à la supporter. Il ne savait vraiment pas quel était son problème avec elle. Qu’est-ce qui lui prenait de le suivre comme ça ? Pendant plus d’une heure, ils marchaient dans la grotte, Soprallegro servant de radar pour les guider sans encombres à l’intérieur. Enfin, ils purent sortir de cette dernière mais il ne semblait pas guéri pour autant et ça, elle l’avait bien remarqué. Elle poussa un léger soupir avant de dire :

« Tu veux de l’aide ? Tu ne voudrais pas que je te soigne ? Je connais un bon… »

« NON ! Z’en ai rien à foutre de tes trucs chelous ! »

« Mais laisse moi finir, bon dieu ! Je pourrais te préparer un remède contre le rhume ! Arrête de faire un peu le grincheux et laisse toi faire ! »

« NON ! Et puis de toute fazon, tu ferais za pourquoi ? »

Voilà qu’il avait maintenant la voix qui déraillait et rappelait presque celle d’un Psykokwak alors qu’elle avait son sourire aux lèvres. Soprallegro avait disparu dans sa pokéball pour laisser les deux personnes entre elles. Cynthia fit semblant de réfléchir pendant quelques secondes avant de dire :

« Je ne sais pas ? Car j’en ai envie ? Car c’est dans ma nature d’aider autrui comme c’est dans ta nature d’être grincheux et acariâtre ? »

Il grogna légèrement en réponse à Cynthia avant de l’observer de ses yeux rubis : Elle disait peut-être ça sous un ton amusé mais elle était sérieuse. Elle voulait s’occuper de lui ? Comme si il avait besoin d’aide ! Il s’était toujours débrouillé depuis plus de dix ans alors pourquoi aurait-il maintenant besoin de compagnie ?

« Z’en veux pas, z’est tout ! Direction Charbourg ! »

Pfff… Il ne se laissait vraiment pas faire ! Enfin bon, cela ne faisait que deux ou trois jours qu’elle le connaissait. C’était normal qu’il n’aille pas se laisser apprivoiser. Un vrai petit animal sauvage. Elle tapota légèrement le dos de Thierry, celui-ci se tournant vers elle, le regard furieux par ce geste qu’il trouvait un peu trop familier à son goût. Pour qui elle se prenait ?!

« On n’a pas élever les Wattouats enzemble ze tiens à te dire… alors zte’plaît évite za comme zestes ! »

« De citron ? »

Il la regardait, affligé par l’humour de la jeune femme. Il était impossible pour elle de se taire quand le moment était venu ou quoi ?! Il préféra ne pas répondre à l’humour dévastateur de Cynthia, gardant le mouchoir noir de la jeune femme contre son nez au cas où. Au bout de quatre heures de marche, ils arrivaient finalement dans Charbourg qui était bien moins imposante comme ville qu’Unionpolis. Dire qu’ils étaient obligés de passer la nuit dans ce lieu. Sans même attendre l’avis de Cynthia, il alla se diriger vers une pharmacie avant de demander à l’intérieur :

« Z’auriez un truc contre ça ? »

« Pouvez vous me donner ce que je vais vous demander ? »

Cynthia était rapidement venue aux côtés de Thierry, le pharmacien la regardant avant d’hocher la tête pour l’écouter sans se préoccuper plus longtemps du jeune homme. Mais c’était quoi ce délire ?! Il était là le premier ! C’était donc à lui d’être servi en premier ! Il allait prendre la parole mais un violent éternuement l’arrêta avant même qu’il ne puisse ouvrir la bouche. Finalement, le pharmacien tendit un petit sachet à Cynthia qui paya le tout avant de prendre de sa main libre celle du jeune homme.

« Bon accompagne moi. »

Il tenta de retirer sa main mais il voyait qu’elle la serrait avec force. Elle avait une sacrée poigne et il se faisait presque traîner dans la rue comme un gamin qui ne voulait pas prendre ses médicaments. Finalement, ils pénétrèrent à l’intérieur d’un hôtel où elle demanda deux chambres alors qu’il était limite en train de bouder, les bras croisés alors qu’elle le traînait par le col.

« Heu… Est-ce que je peux vous demander ce que vous faites à ce jeune homme, mademoiselle ? »

« Elle me pourrie mon exiztance ! Voilà tout ze qu’elle fait ! »

« Je m’occupe de ce jeune homme, voilà tout. Un vrai Ursaring quand il s’y met. »

L’homme à l’accueil poussa un petit rire amusé avant de lui tendre deux clés pour des chambres l’unes à côté de l’autre. Visiblement, l’homme se faisait des idées mais elle n’y prêtait pas attention. Thierry tenta de se libérer de la poigne de Cynthia mais se résigna finalement et enfin au grand soulagement de cette dernière : Il espérait simplement avoir envie de dégueuler sur elle, ça la calmerait sûrement !

« Tiens ? Tu as terminé de faire la moue ? »

« La ferme ! Me parle pas ! Z’en ai rien à foutre de toi ! »

« Je sais, je sais. Tiens, prend donc cette clé et reste dans ta chambre. Tu promets de ne pas t’en aller ? Je vais te faire mon remède. »

« Oué, oué, compte dessus et bois de l’eau fraîche, ze pars dès que tu as le dos tourné ! »

« Thierry… »

Il avait ouvert sa porte et rentrait dans sa chambre. Il s’apprêtait à la refermer mais déjà, le pied droit de Cynthia bloquait la porte. Elle avait à nouveau son regard sérieux posé sur Thierry, ses yeux argentés exprimant néanmoins une certaine chaleur.

« Tu veux pas retirer ton pied, zte’plait ? »

« Non, Thierry. On ne plaisante pas avec la santé. Tu me promets de rester ici pendant que je vais préparer mon remède ? Tu ne bouges pas, d’accord ? »

Il poussa un profond soupir pour signaler qu’il était d’accord alors qu’elle retirait son pied. Il referma la porte avant de se diriger vers la salle de bain, observant le mouchoir noir recouvert de la substance visqueuse. Il décida de le nettoyer : Ce n’était pas parce que c’était celui d’une humaine qu’il n’allait pas s’en occuper ! De toute façon, dès qu’il serait soigné, il allait le lui rendre. Il n’allait pas garder ce truc avec lui ! Comme si il avait besoin d’amis dans ce monde ! Surtout venant de la part de la région de Sinnoh. Ca faisait plus de dix ans qu’il voyageait seul alors il en avait rien à faire des autres ! Il se coucha sur le lit, ne cherchant même pas à allumer la télévision : Lui et les informations, il avait abandonné ça depuis des années… depuis le jour où il avait appris cette nouvelle.

« Thierry ? Thierry ? Tu dors ? »

Elle toqua une seconde fois de sa main libre alors qu’elle attendait que le jeune homme lui parle. Aucune réponse. Il n’était pas sérieusement parti quand même ?! Il n’aurait pas osé faire ça une nouvelle fois ?! Elle allait ouvrir la porte alors qu’elle s’énervait déjà intérieurement, prête à aller le rechercher et à lui administrer une sévère correction. Elle ouvrit la porte, poussant un soupir d’apaisement en voyant que Thierry s’était endormi sur le lit, au-dessus des couvertures :

« Allons bon… Voilà qu’il dort maintenant. Ca change de le voir aussi calme. Je n’arrive toujours pas à m’y faire. »

Elle déposa le bol rempli d’un liquide jaune et fumant sur la table de nuit avant de pousser légèrement Thierry sur le côté pour ouvrir le lit. Elle souleva la couverture avec difficultés pour faire passer le jeune homme aux cheveux bruns sous cette dernière avant de poser une main sur son front :

« Il fallait s’en douter. Vu l’excitation dans laquelle tu te mets pendant que tu as un rhume, tu as maintenant de la fièvre. Heureusement que Cynthia pense à tout n’est-ce pas ? »

Elle rigola très faiblement alors qu’elle se dirigeait dans la salle de bains de la chambre d’hôtel, remarquant le petit mouchoir noir trempé et lavé. Au moins, il avait une petite once de délicatesse et de propreté, c’était vraiment bizarre. Elle ne savait pas sur quel pied danser avec lui. Mais bon, elle devait le reconnaître : Voir ce jeune homme qui s’énervait aussi facilement lui rappelait un peu son adolescence et son enfance. Elle prit un gant de toilette, ressortant de la salle de bain avant de retourner dans sa chambre. Elle revint avec le sac de la pharmacie et un nouveau bol.

Qu’est-ce qui se passait ? Où est-ce qu’il était ? Il avait simplement fermé les yeux pendant quelques secondes et il se retrouvait allongé dans un lit, sous des couvertures alors qu’il crevait de chaud. Il tentait d’ouvrir ses yeux mais n’y arrivait pas, son crâne lui faisait atrocement mal. Il avait quand même pas choper une maladie ?! La dernière fois, Lachanceuse avait passé presque une semaine à le soigner car à cause de ses réticences à prendre ses médicaments et autres, il était tombé dans un état pire que celui de départ. Il entendait une petite voix à côté de lui mais n’arrivait pas à discerner d’où elle provenait. Il haletait légèrement en tentant de parler :

« Qu’est-ce… Je suis…. L’est où ? »

« Ah non ! Tais toi et reste sage. Tu ne dois pas parler ou bouger. Dorénavant, tu m’écouteras quand tu commettras ce genre d’âneries ? »

Une voix féminine ? Et elle le réprimandait ? Il devait être en train de rêver, ce n’était pas possible. C’était impossible pour lui d’entendre une voix féminine. C’est sûr, il nageait en plein rêve et c’était pour ça qu’il entendait cette voix. Puisqu’il était dans son rêve, il pouvait y rester pendant quelques heures en plus. Rien ne lui interdisant de rêver de toute façon. Il répondit faiblement à la voix :

« Oui Maman… Serais sage… Promis. Suis gentil. »

Elle arrêta de préparer sa seconde recette en l’écoutant parler. Maman ? Il venait bien de l’appeler Maman ? Il se croyait retourné en enfance ou quoi ? A le voir aussi chétif et faible, l’entendre parler de sa mère, il fallait le voir pour y croire. Elle releva sa mèche de cheveux blonds qui cachait son œil gauche avant de poser son front contre celui de Thierry pour vérifier sa température. Oui, il était vraiment brûlant et devait nager en plein délire. C’était tout ce qu’il y avait de plus normal.

« Et bien. Tu n’aurais pas put faire plus de cent mètres avec cette fièvre ! Maintenant, tu vas boire ce que je vais te donner et tout ira bien. »

Il ne répondait pas, retournant dans sa torpeur alors qu’elle finissait maintenant son second remède miracle. Une dizaine de minutes plus tard, elle prit le bol dans lequel se trouvait un liquide vert et à l’aspect presque solide. Elle releva la tête de Thierry, portant le bol à ses lèvres pour lui avaler le liquide. Quelques gorgées après, elle retirait le bol alors qu’il se mettait à tousser sans pour autant ouvrir les yeux :

« C’est brûlant, n’est-ce pas ? C’est normal… C’est normal. Mais il va falloir tout finir maintenant sinon tu ne pourras pas être soigné. »

Elle porta le bol sur les lèvres de Thierry à nouveau, ne pouvant s’empêcher de le sourire en le voyant terminer la mixture qu’elle avait préparée. Elle déposa le bol vide sur la table de nuit avant de tremper le gant de toilette dans l’autre bol mais rempli du liquide jaune et fumant. Elle ressortie le gant avant de l’essorer puis de le déposer sur le front de Thierry :

« Hum… Vu ce que tu as pris, je crois qu’il va falloir que je reste ici pour veiller sur toi. Si les champions d’arène te voyaient dans cet état, ils se demanderaient si c’est bien cette personne qui a réussi à les éliminer sans perdre un seul de ces combats. »

Elle retourna dans sa chambre, prenant ses affaires avant de les déposer dans la chambre de Thierry. Elle descendit à l’accueil pour prévenir que l’autre chambre était disponible tout en rendant la clé. L’homme lui demanda quelques explications et elle signala simplement que Thierry était malade et qu’elle allait rester à son chevet pour le surveiller.

« Il en a de la chance. »

« Bien plus que vous ne le pensez. »

Elle émit un petit sourire à l’homme de l’accueil avant de remonter à l’étage et de se remettre à surveiller Thierry. Elle prit une chaise, s’installant à côté de lit du jeune homme avant de sortir un livre de son sac. La représentation du pokémon légendaire du temps était gravée sur la couverture et elle ouvrit le livre en le déposant sur ses genoux. Une main posée près de Thierry au cas où il aurait besoin d’aide, l’autre lui servait à tourner les pages alors qu’elle murmurait pour elle-même :

« Je me sentirais presque de retour à Célestia. »

Elle soupira longuement avec une légère pointe de tristesse : Avec son nouveau rôle depuis des années, elle n’avait guère vraiment le temps d’aller les voir et cela la gênait profondément. Si au moins, elle pouvait avoir des nouvelles d’eux mais ce n’était pas le cas.