Archives de catégorie : Tome 5 : L’ardeur d’exister

Chapitre 11 : Violeur aimant

ShiroiRyu
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Quatorzième son : Tintamarre

Chapitre 11 : Violeur aimant

« HIIIIIIII ! Mais qu’est-ce que ça veut dire ?! »

Le cri strident le tire de ses douces rêveries avant qu’il ne se réveille en sursaut, regardant où il est. Un simple constat de voir Flutina nue, lui dans la même tenue et il comprend ce que cela veut dire. Ses souvenirs de la nuit passée reviennent aussitôt en sa mémoire mais Flutina est comme apeurée, bredouillant en tirant la couverture sur elle :

« S’il … s’il vous plaît, ne me faites pas de mal, ne me violez pas ! Je vous en pries ! »

« Te violer ? Flutina ? Mais … je … Enfin, je veux dire … »

« Je vous en supplies ! Une fois, c’était assez ! Même si vous semblez différents des autres hommes, je ne veux plus ! Vous avez eut ce que vous vouliez non ? Vous avez même dormi avec moi, normalement, je ne le fais jamais, les autres partent, je ne veux pas que ça continue ! S’il vous plaît ! Veuillez partir ! »

« D’accord, je le ferais mais avant … il faut que tu prennes cela. »

La mort dans l’âme, le jeune homme tend le journal intime de la jeune femme à cette dernière. Il lui fait un petit sourire triste avant de se rhabiller, quittant la chambre. Lorsqu’elle regarde autour d’elle, elle remarque qu’elle ne connaît guère cet endroit.

« Où est-ce que je suis ? Monsieur ? Oh … Vous êtes déjà parti. »

Pourquoi est-ce qu’elle est triste ? Elle prend le journal qu’il lui avait tendu, commençant à le lire tandis que de son côté, le jeune homme était assis sur une chaise de la cuisine. Meloetta le regarde, étonnée par les cris, demandant des explications :

« Elle s’est réveillée en sursaut, Meloetta. Elle pensait que tout irait bien mais voilà, la vérité n’a pas tardé à se montrer, malheureusement. »

« Elle a encore perdu la mémoire, c’est bien ça, Hémaltone ? »

« C’est bien ça, Meloetta. Elle perd encore la mémoire. Je ne sais pas pourquoi j’y ai cru jusqu’au au dernier moment. Tu sais .. je … hier … c’était merveilleux entre elle et moi. C’était vraiment la première fois que je ressentais une telle chose. »

Elle sait de quoi il parle, elle sait parfaitement. Elle le regarde tendrement, venant se presser contre son torse comme pour le rassurer bien qu’elle se doute que cela soit sans effet ou presque. Elle lui chuchote doucement :

« Ne t’en fait pas, tout va finir par s’arranger. »

« Et comment ça, Meloetta ? Nous n’avons aucune solution, tu le sais bien ! »

« Ne cries pas ! Je veux te réconforter, je n’ai pas le droit de dire ça ? » s’exclame la pokémon.

Il bafouille quelques excuses, n’osant plus la regarder. Si, bien entendu. Il lui caresse le crâne, entendant quelques toussoteents. Flutina est sur le pas de la porte, rhabillée correctement, visiblement plus que gênée.

« Hémaltone ? C’est votre nom, n’est-ce pas ? Le journal … »

« Ce n’est pas bien grave, ne t’en fait pas, Flutina. Le plus important est que tu ailles bien. Tu vas bien, n’est-ce pas ? C’est ce qui compte le plu. »

« Je vais bien mais merci de vous occuper de moi de cette façon. Ce journal raconte tout ce que vous faites pour moi, même hier, j’ai appris … enfin par rapport à hier, c’est moi qui ait initié le mouvement et je … »

« Je l’ai continué. Tu n’es pas responsable de cela et bon, ce n’est pas grave. »

« Est-ce que … j’étais bien avec vous ? Je veux dire, est-ce que j’étais … bien ? »

Bien ? Comment ça ? Il ne comprend pas où elle veut en venir mais lorsqu’elle rougit et détourner le regard, il finit par saisir ce qu’elle disait. Aussitôt, il répondit :

« Euh ! Parfait ! C’était vraiment parfait ! Parfait ! Je veux dire, la première fois, c’était excellent. Enfin, c’était ma première fois et euh … pas la dernière, enfin, je m’avance quand je dis ça, je suis désolé, ce n’est pas voulu et je ne sais pas quoi dire et enfin .. »

Elle pousse un petit éclat de rire avant de se rapprocher de lui. Doucement, elle l’embrasse sur la joue avant de reprendre la parole :

« De ce que j’ai compris dans ce journal, je perds la mémoire chaque nuit et vous vous occupez de moi, n’est-ce pas ? C’est comme si j’étais votre petite princesse attitrée. Je tiens à m’excuser de ma conduite, j’espère que vous comprendrez que … »

« Je suis au courant de votre passé et je ne le juges pas. Le plus important pour moi est de continuer à veiller sur vous et de ne rien faire d’autre pour … »

« Est-ce que vous pouvez me tutoyer ? Cela paraît si étrange de vous entendre me vouvoyer, je crois que je n’arrive pas à le supporter bien que je n’en devine pas la raison. Je suis désolée de vous embêter avec tout cela, ce n’est pas voulu. »

« Il n’y a aucun problème. Je vais recommencer à te tutoyer. Nous allons donc reprendre les habitudes de la journée si cela ne te dérange pas. Si tu as des questions par rapport au livre, dis-les moi, je tâcherai d’y répondre du mieux que je le peux, je te le promets. »

« … … … OUI ! Merci pour tout, Hémaltone ! » s’exclame t-elle en souriant.
Pendant un court instant, il avait pensé à un violeur. Lui. Lui comme violeur. Avoir profité de la faiblesse mentale de la jeune femme pour la faire sienne. Mais cet instant n’avait que peu duré. Maintenant, il pouvait souffler avec elle, respirer avec elle et enfin, il savait que tout était possible. Mais pour combien de temps ? Cela fait déjà plus d’un mois, presque deux, qu’il avait appris au sujet de sa dégénération cérébrale.

Chapitre 10 : Deux néophytes

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Chapitre 10 : Deux néophytes

« Euh … Flutina, je ne sais pas comment réagir dans ces moments-là. »

« Ce n’est pas bien grave. Je t’avoue que … je crois que ma mémoire me joue des tours. Je sais que j’ai subit d’horribles choses mais je n’arrive pas à m’en rappeler précisément. Je crois que ma tête veut que je sois … débutante comme toi. »

« C’est vrai ça ? Ta tête veut ça ? Je … ne sais pas vraiment quoi dire. C’est super sympathique à elle de réagir de la sorte, elle aurait … »

« Chut, Hémaltone. Chut. Tu ne veux pas te mettre à l’aise aussi ? »

Mais il a honte ! Tellement honte ! Devant le regard gêné et confus du jeune homme, elle s’apprête à se relever mais elle sent que les yeux d’Hémaltone sont rivés sur son corps Bon, le mieux sera visiblement de garder la lumière allumée.

« Je vais t’y aider alors, Hémaltone ! ZOUP ! Plus là ! »

Avec facilité, elle retira les vêtements d’Hémaltone, celui-ci se laissant faire, légèrement apeuré mais surtout bien excité par la situation. Le petit cri de joie de Flutina le fit arrêter de cacher ses yeux avec ses mains, cherchant à la voir :

« Il y a un problème ? Je suis anormal en bas ? Je … euh… »

« Non non ! C’est tout le contraire, Hémaltone ! Je veux dire euh … ben … enfin … Disons que je suis vraiment heureuse de remarquer que je ne te laisses pas indifférent ! Et est-ce que je peux te dire quelque chose d’autre ? »

Il ne sait pas trop de quoi elle veut parler mais il bredouille quelques mots, comme pour l’inciter à y aller. Elle se colle sur lui, frottant son corps contre le sien avant de rapprocher son visage de ses oreilles, lui chuchotant doucement :

« J’aimerais beaucoup jouer de ta flûte, Hémaltone. Tu m’y autorises ? »

« Hein euh ? J’ai pas tout compris mais oui ? »

Elle pousse un petit rire tendre puis descend doucement son visage en recouvrant son corps de nombreux baisers un peu partout. Lorsqu’elle arrive au point crucial, le jeune homme s’exclame, ne s’attendant pas à ça. Il lui suffit de quelques secondes pour que Flutina arrive à l’emmener là où il ne s’était jamais rendu auparavant.

« Oh ? Hum … Je ne peux plus siffler, Hématone, mais ce n’est pas grave, je pense que l’on va vite retrouver le moyen d’arranger cela ? »

Elle se presse contre son cœur, l’invitant à passer ses mains dans son dos nu. Il s’exécute, encore un peu plongé dans l’extase alors qu’elle fait des mouvements de haut en bas avec son corps. Il ne faut que peu de temps pour qu’il retrouve une forme plus qu’appréciable. Mais cette fois-ci, elle ne bouge pas son visage du sien, le regardant avec ardeur. Comme ça, c’est bien mieux, n’est-ce pas ? Elle se place correctement sur lui, reprenant :

« Hémaltone, nous nous aimons, toi et moi ? N’est-ce pas ? Tendrement, de la plus belle façon possible, et je suis sûre que tu ne me haïras jamais et ne m’abandonneras jamais. »

« C’est le cas … Je suis un peu inquiet, je ne l’ai jamais fait et je suis ridicule mais … »

« Je veux juste que l’on s’aime pour cette nuit. Bon, j’ai déjà écrit ce qui allait se passer dans mon journal comme ça, demain, je ne serais pas surprise … tu n’as rien à craindre. »

Elle a fait ça ? Elle savait qu’il allait accepter ça ? Quelle femme … Mais quelle femme ! Bien qu’il se sente gêné par tout ça, il la retourne subitement, se retrouvant au-dessus d’elle. Surprise, elle écarquille les yeux avant de passer ses mains autour de son cou.

« Est-ce que tu veux bien me guider, Flutina ? S’il te plaît? »

« Avec grand plaisir, Hémaltone. Descends encore un peu … encore et … OH ! Remontes un peu … ici ! Parfait … tu arrives à ressentir ce que j’éprouve pour toi ? »

« C’est vraiment … ici ? C’est trempé, est-ce que … »

Elle ne peut s’empêcher de piquer un fard. Hémaltone parle avec une telle candeur qu’elle le trouve si mignon et attendrissant. Ses jambes viennent enserrer les hanches d’Hémaltone alors qu’elle le regarde avec ferveur, lui disant :

« C’est bien ici. N’hésite pas un seul instant à prendre le rythme que tu désires. »

Il hoche très rapidement la tête, confus et anxieux avant de s’exécuter. La jeune femme pousse un glapissement de bonheur, sa langue sortant de sa bouche. Même si son esprit veut tout oublier des malheurs qu’elle a subis dans le passé, son corps reçoit enfin ce qu’il désirait depuis tout ce temps. Ce journal, cette envie dévorante qui est ancrée en elle ! Qu’il continue maintenant et sans jamais s’arrêter !

« AAAAAAAAH ! Flutina, je crois que je vais … »

« Restes par ici, Hémaltone ! Ne sors pas ! Hors de question ! »

Elle le retient, elle le force à ce qu’il soit en elle pour ce moment crucial. Elle le sent … elle sait qu’il a réussi à atteindre là où elle est à même de le ressentir le plus puissamment. Le jeune homme s’écroule contre son sein droit généreux, haletant :

« Ah … Ah … Ah … Flutina, je … peux plus, désolé. »

« Tu as déjà fait beaucoup. J’espère que demain, je n’oublierais jamais cela, je ne veux pas l’oublier, Hémaltone. Je ne le veux pas. »

Il fera tout pour qu’elle s’en rappelle mais pour le moment, il veut juste dormir contre elle. Bien logé sur son sein, il se décide à fermer les yeux alors qu’elle cherche à récupérer la couverture pour la déposer sur leurs corps. Finalement, ils ont réussi une chose que visiblement, tous les deux désiraient depuis si longtemps. Elle finit par s’endormir à son tour, serrant bien le jeune homme dans ses bras, le laissant couché sur elle.

Chapitre 9 : Mise à nue

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Chapitre 9 : Mise à nue

« Messire … Hémaltone ? Qu’est-ce que vous faites là ? »

Il est assis sur une chaise, se tenant la tête entre les mains comme pour réfléchir à quelque chose. Mais malgré sa perte de mémoire, la jeune femme n’est pas dupe. Elle a du mal à lire, beaucoup de mal mais elle se concentre et apprend rapidement grâce à l’aide de Meloetta.

« Messire Hémaltone ? Vous ne me répondez pas, est-ce que vous voulez me rendre inquiète ? Ce n’est pas très sympathique de votre part si c’est cela. »

« Je … oh … pardon, je suis vraiment désolé. Je ne voulais pas … »

Elle place ses bras autour de lui, se trouvant dans son dos. Son visage se colle contre le dos de son crâne tandis qu’elle soupire tendrement. Elle respire son odeur et l’apprécie à sa juste valeur. Elle l’aime tant , elle l’aime tant. Le journal ne fait que répéter cette phrase à chaque nouvelle page. Elle aussi, aujourd’hui, en rajoutera une qui débute de la sorte.

« Meloetta m’a aidé à apprendre plus rapidement et facilement. »

« Oh ? C’est une bonne chose alors … Flutina. Donc tu vas bien, n’est-ce pas ? Pas de soucis ou autres ? Tu n’as pas besoin de te reposer ou je ne sais quoi ? »

« Non, non. Merci de votre … ta préoccupation. Est-ce que je peux vous tutoyer ? Si ça ne vous dérange pas ? J’ai envie d’essayer par moi-même. »

« Bien entendu ! Bien entendu ! Tu peux le faire ! Je suis d’accord ! Je suis d’accord à ce sujet. Tu peux le faire ! Tu es libre par rapport à ça ! »

« Je veux prendre plus d’assurance par rapport aux anciennes Flutina dans ce journal intime. Je remarque qu’elles veulent tellement de choses mais n’ont jamais osé. »

« Et tu penses les accomplir contrairement à elle ? »

« J’en suis convaincue et sûre. Je ne crains pas ce qui m’attends. Je te conseilles de faire très attention, Hémaltone. Tu risquerais d’être très surpris. »

« J’avoue que je suis un peu inquiet, est-ce que je dois l’être ? »

« Il faut juste que je restes dans la chambre pour écrire mais bon, ce soir ? »

« Melo ?! » s’exclame la pokémon en se tournant vers Flutina. Celle-ci a un petit sourire, posant un doigt sur ses lèvres comme pour lui murmurer de ne rien lui déclarer pour le moment. Qu’il soit véritablement surpris, ça sera bien mieux.

« Hum ? Hein ? Qu’est-ce que vous me cachez toutes les deux ? »

Meloetta n’ose pas répondre alors que Flutina part dans la chambre. Il aimerait bien questionner la pokémon mais celle-ci est plongée dans son mutisme, confuse et gênée. Le jeune homme ne sait pas quoi vraiment dire, poussant un léger soupir.

Le reste de la journée fut étrangement calme. Le jeune homme était resté assis, plongé dans ses pensées. Malgré les tentatives de Meloetta de lui faire retrouver le sourire, il n’avait rien laissé transparaître sur son visage.

Comment ne pas penser à Flutina ? Elle qui se meure à petit feu, de jour en jour. Comment ne pas y penser ? Il finit par se lever avec lenteur. Le repas fut bien tranquille. Personne n’a parlé, il en fut de même pour la télévision. Il avait remarqué les regards Flutina envers lui mais aussi ceux de Meloetta.

« Je vais aller me coucher en premier, Flutina, Meloetta. Bonne nuit. »

« Oh, je viens te rejoindre dans dix minutes, Hémaltone. Juste un petit passage à la salle de bain et ça sera parfait. »

Il fait un petit sourire à Flutina. Tant qu’elle ne perd pas la mémoire avant qu’elle ne dorme, ça lui convient. Qu’elle sache qu’elle ne dort pas avec un inconnu lorsqu’elle plonge dans le sommeil, c’est tout ce qui lui convient.

Couché dans le lit, il garde les yeux ouverts bien qu’il soit plongé dans le noir. Il veut attendre Flutina et la serrer dans ses bras. Juste l’embrasser et la rassurer comme les autres fois. Même si tout cela ne sert à rien, il doit continuer, tous les jours, sans arrêt.

« Hémaltone ? Est-ce que je peux allumer la lumière ? »

« Bien entendu. Même si c’est étrange, d’habitude, tu n’as pas peur … »

Il s’arrête de parler en la voyant. Où … AH ! Elle avait déjà … cette nuisette rouge transparente. Enfin, c’était à l’époque où elle n’avait pas perdu la mémoire. Mais surtout, à l’époque, elle portait quelque chose dessous. Sauf que là, ce soir, il pouvait …

« Dans le journal, elles désiraient tant te remercier … mais elles n’en ont jamais eut le courage. C’est donc moi, ce soir, qui va faire ce que chaque Flutina désire depuis ces derniers mois. Comme tu as pût le remarquer, cette nuisette ne cache pas grand chose alors, tu ne vois aucun problème à ce que je la retires complètement, non ? »

« Flutina, tu … je … »
En voyant le regard gêné du jeune homme, elle sait que ce qu’elle a préparé l’a surpris. Cela la fait si sourire alors qu’elle descend les bretelles de sa nuisette, celle-ci tombant au sol. Elle vient se placer à quatre pattes sur le lit, le jeune homme ayant le regard évasif, passant parfois sur les formes de la jeune femme.

« Ils sont faits pour être regardés, Hémaltone. Mais pas uniquement. Tu peux aussi les toucher, leur faire tout ce que tu désires, tout ce que je désires. Hémaltone. »

Elle répète son nom avant de se plaquer contre lui, collant sa poitrine contre le torse du jeune homme. Elle se met à l’embrasser vivement, donnant des coups de pied dans la couverture pour la faire tomber au sol. Si elle est dans cette tenue, il est alors normal qu’Hémaltone fasse de même de son côté, n’est-ce pas ? C’est logique, non ?

Chapitre 8 : Sans les finir

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Chapitre 8 : Sans les finir

« Hémal … tone ? »

Elle murmure cela avec lenteur. Elle semble chercher ses mots tandis que le jeune homme déglutit. Il a compris où elle veut en venir, ce qu’elle tente de dire. Les semaines qui s’écoulent le rendent anxieux mais n’arrange en rien l’état de la jeune femme.

« C’est bien moi, Flutina. Est-ce que tu es prête à apprendre les mots ? »

« Oui .. je suis prête ! Je suis … prête, oui ! »

Elle se répète cela comme pour se donner plus de consistance. Le jeune homme déglutit, ayant du mal à rester insensible à cela. Quelques semaines ont suffit à la jeune femme pour commencer à avoir du mal à parler. Bientôt, il sera trop tard et … non ! Il ne veut pas y penser, il ne veut pas y penser ! Ce n’est pas bon … pas du tout.

« Alors, viens par là. Nous allons écrire pendant que tu travailles sur le bureau. »

« D’accord, je vous écoutes. Je veux bien vous suivre. Je vous aime. »

« Tu veux savoir quelque chose qui est drôle ? C’est réciproque. Je t’aime aussi. »

Elle rigole, amusée par les propos d’Hémaltone avant d’aller dans la chambre avec lui. Là-bas, elle regarde à gauche et à droite, émerveillée par la chambre. Elle s’installe sur le lit puis finit par se coucher, tendant les bras en disant :

« On peut faire un câlin tout d’abord, s’il vous plaît ? »

« On peut faire un câlin et même plus … mais seulement le câlin d’abord et ensuite, le reste quand tu auras fini tes travaux, d’accord ? »

« D’accord, comme vous le désirez, Hémaltone ! Je suis si heureuse ! »

Elle a un petit éclat de rire tendre avant qu’il n’atterrisse sur elle. Elle se montre beaucoup plus entreprenante tout en restant mignonne à ses yeux. Il dépose plusieurs baisers sur son visage et ses lèvres, caressant ses hanches. Ils restent ainsi pendant une bonne dizaine de minutes avant qu’il ne se redresse, s’exclamant :

« Hop ! Au boulot mademoiselle Flutina, nous avons du pain sur la planche ! »

« Je ne suis pas une planche à pain, je l’espères, messire Hémaltone. »

« Oh que non. Je peux affirmer le contraire. »


Elle soulève sa poitrine en croisant ses bras dessous, comme une invitation à un peu plus de débauche de la part du jeune homme. Celui-ci rougit mais tapote le crâne de la jeune demoiselle. Pas de temps pour ça ! Le travail avant le reste !

« Peut-être pour plus tard, non ? Quand ça sera à moi de te travailler, Flutina. »

« Ca sera ma récompense alors ? Est-ce que l’on peut faire un petit jeu comme ça ? »

« Hum, il n’y a pas un petit problème ? Si c’est ta récompense, pourquoi est-ce que c’est moi qui en profite, ce n’est pas logique ? »

« Oh … Je suis sûre que nous pourrons en profiter tous les deux ! C’est le genre de récompenses qui nécessitent d’être deux ! »

Elle est très convaincue par son idée et il l’approuve totalement. Même si l’idée le fait rougir violemment, surtout après un dernier regard sur sa poitrine qui est plus que généreuse et invitante. Le jeune homme toussote puis place ses mains sur le bureau, Flutina venant s’asseoir sur le fauteuil tout en disant :

« Je suis prête ! Que dois-je apprendre ? Je … suis vraiment prête ! »

Encore une confirmation. Elle a ses pensées qui s’embrouillent. Est-ce qu’elle régresse à ce point ? Le médecin lui en avait parlé mais bon … Bon sang ! Maintenant qu’elle parle de tout ça, il ne peut s’empêcher de regarder son décolleté. Quel idiot !

« Concentration, Hémaltone, concentration. »

La voix qui lui parle est un peu colérique alors qu’il remarque Meloetta qui a croisé les bras, visiblement peu contente. Il déglutit, pris en faute, rougissant légèrement tout en détournant la tête. Il doit siffloter et penser à autre chose ! Il ne doit pas se faire remarquer, c’est un peu horrible de sa part, ça non ? Vraiment horrible.

« Pardon, Meloetta, je ne penses pas à mal, je te le promets. »

« Bien entendu, je sais à quoi tu penses, Hémaltone. Et ce n’est vraiment pas très plaisant. Je suis là, je tiens à te le rappeler alors arrêtes cela. »

« S’il te plaît, ne lis pas dans mes pensées alors, ça ne me plaît pas non plus. »

« Je ne le ferais plus mais … attendez que je dormes, s’il te plaît. »

Le message est très bien passé. Le jeune homme va se concentrer, ça sera mieux, bien mieux. Pour ce qui est de la récompense de Flutina, il allait devoir trouver autre chose. Trois heures plus tard, la jeune femme s’étire, mettant bien en vue son décolleté mais le jeune homme l’ignore, un peu exténué. Elle se tourne vers lui, inquiète.

« Ca ne va pas ? Est-ce que vous voulez vous reposer ? Vous savez, j’ai peur de quelque chose … j’ai toujours peur de dormir. C’est marqué dans mon journal intime. Mes … anciennes Flutina me disent qu’elles ont peur de ne jamais se réveiller. Elles ont peur que je ne puisses plus jamais me rappeler de vous, qu’importe la méthode utilisée. Vous savez, si je vous aies proposé ces caresses et câlins, c’est pour pouvoir ancrer votre odeur dans ma peau et qu’instinctivement, mon corps se rappelle de vous, comme un automatisme. Si mon cerveau ne peut plus vous répondre, au moins que mon corps continue de battre pour vous. » termine t-elle de dire, rougissante. Avec de tels mots, elle doit paraître absurde de parler ainsi … mais le jeune homme lui serre les mains, les baisant tendrement. Non, c’était magnifique.

Chapitre 7 : Sans pouvoir quitter la ville

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Chapitre 7 : Sans pouvoir quitter la ville

« Quelque chose de mauvais et malsain est en train de se passer, si je ne me trompes pas. »

« Comment cela, Hémaltone ? C’est bien ton nom, n’est-ce pas ? »

« Ca l’est, ça l’est. Tu ne te trompes pas si c’est cela qui t’inquiète. Tu n’as pas à t’en faire. »

« Oui mais bon … tu sais ce n’est pas aussi simple que ça. Qu’est-ce que tu voulais dire par là alors ? Est-ce que tu veux bien me l’expliquer ? »

« Je jette un œil dehors et j’ai l’impression qu’il y a beaucoup de choses malsaines qui se produisent dans cette ville … mais pas seulement ça. Je penses qu’il va falloir que l’on prenne quelques jours de repos. Du moins, qu’on quitte cet endroit quelques temps. »

« Si c’est aussi dangereux que cela, ne serait-il pas mieux que tu restes à mes côtés ? Ou que nous restons au même endroit ? Nous devrions alors être plus en sécurité ? »

« Est-ce que tu … préfères rester ici ? Pour garder tes repères, c’est bien cela ? »

Elle hoche la tête positivement, n’osant pas lui répondre. Il a tout de suite compris le message qui émane de ses paroles. Si elle dit cela, ce n’est pas juste parce qu’elle ne veut pas partir mais … parce que d »après ce journal intime, elle a peur de ne pas se rappeler où ils se trouvent. Elle a peur de perdre beaucoup trop en quittant cet appartement. Elle bredouille et bafouille d’une voix tremblante :

« Si tu ne veux pas, je comprendrai, je … »

« Je vais me charger de ta sécurité et pour cela, je ferais tout ce qui est nécessaire. Est-ce que tu as compris ? Je te protégerais, qu’importe l’endroit où tu es. Et je sais que Meloetta comme les autres feront de même, n’est-ce pas ? »

« Meloetta, melo, meloetta, melo meloetta melo melo. »

Bien entendu ! Pour elle, il n’y a aucun doute à ce sujet ! Elle est là pour lui et pour Flutina ! Les autres pokémon ? La question ne se pose pas ! Mais bon, elle aussi a remarqué, comme Hémaltone, que quelque chose trame. Quelque chose de déplaisant, vraiment déplaisant.

« Maintenant que tout est décidé … que dirais-tu de passer une petite journée dehors, Flutina ? Cela te ferait du bien, non ? »

« Hein ? Que … euh … après tout ce qui vient d’être dit ? Que c’est dangereux et … »

« Ça ne change rien. Nous sommes là pour te protéger, si tu t’inquiètes pour ça. »

Elle ne sait pas quoi dire … alors aucun mot ne sort. Elle fait confiance à cet homme. Elle ne le connaît que d’aujourd’hui mais le journal intime dont elle reconnaît sa propre écriture ainsi que les paroles réconfortes d’Hémaltone lui suffisent. Elle tend doucement sa main, le jeune homme la prenant en l’embrassant. Sans prévenir, il l’attire à lui avant de déposer ses lèvres contre les siennes. Elle se laisse dévorer, appréciant ce contact.

Il réfléchit. Normalement, il n’aurait pas dût faire cela, loin de là. Normalement, c’est autre chose. Il doit en fait ramener des médicaments pour la jeune femme mais la laisser seule ? Hors de question ! Partir sans Meloetta ? Pareil !

« Allons-y belle demoiselle ! Je serais votre guide ! »

Elle pousse un petit rire, appréciant tout ce que fait Hémaltone pour elle. Comment peut-elle refuser une telle chose quand il parle ainsi ? Elle le remercie en chuchotant :

« Je vous suis, mon prince. Emmenez-là où vous le désirez. »

« A défaut d’avoir l’allure d’un prince, je peux au moins te certificier que je suis le plus charmant des mendiants. Ca ne te dérange pas ? »

« Pas le moins du monde. Si tous les mendiants pouvaient être comme toi, le monde se porterait tellement mieux. Nous partons alors ? »

Un claquement de doigts et voilà qu’ils se trouvent en bas de l’immeuble mais derrière celui-ci. Sans un regard sur la droite alors qu’il aperçoit deux personnes qui semblent guetter les allers et venues de l’immeuble, il murmure quelques mots à Meloetta. Celle-ci disparaît une nouvelle fois, se retrouvant aux côtés des deux hommes. Elle ne veut pas faire souffrir mais pour ce genre de personnes, il vaut mieux .. un petit choc mental.
Les deux corps tombent au sol mais avant de toucher ce dernier, ils se retrouvent téléportés dans deux poubelles. Meloetta retourne auprès d’Hémaltone, allant dans ses bras, un peu de sueur coulant de son front. Il lui caresse le crâne en disant :

« Tu as bien mérité de te reposer, Meloetta. D’ailleurs, je remarque que je ne t’ai jamais donné de nom. Est-ce que tu en veux vraiment un ? Si c’est le cas, comme j’ai du temps maintenant, je peux y réfléchir plus longuement. Promis, je le ferais. »

« Si tu me le promets, je veux bien … mais un joli nom alors hein ? Car je suis ta pokémon et plus encore … beaucoup plus, hein ? »

Hum ? C’est lui ou elle se montre un peu possessive. Il pose ses yeux sur elle, la pokémon n’osant pas le regarder. Il remarque néanmoins ses joues rougies par la gêne et ne peut s’empêcher de sourire. Il vient l’embrasser sur les joues alors qu’elle pousse un petit cri de surprise, Flutina les regardant tous les deux.

« Est-ce que je vous dérange ? Si vous voulez, je vous laisses hein ? »

« Nullement, nullement. Mais disons que la voir très gênée, c’est quelque chose de merveilleux, n’est-ce pas, petite Meloetta ? »

Chapitre 6 : Dans l’ombre

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Chapitre 6 : Dans l’ombre

« Il me faut cette petite créature, absolument. Je dois absolument la capturer. »

C’était l’unique chose qui s’insinuait dans sa tête. Il est là, dans son bureau, émettant un râle puissant, comme s’il venait d’exulter à l’écoute de ce qu’il avait décidé de faire. Mais pour ça, il fallait de la puissance, bien plus de puissance encore.

« Messire Solomon, voudriez-vous que j’appelle quelqu’un ? »

« Non, je vais me charger de ça. Vous pouvez disposer dès maintenant. Allez. Du balai, cela ne vous regarde pas. » dit-il en faisant un geste évasif de la main.
Capturer Meloetta et la dresser. Voilà une excellente idée. Il savait que certains pokémon pouvaient finir brisés … mais très obéissants. Meloetta n’est pas n’importe quel pokémon aussi, il ne faut pas l’oublier. Elle est unique, elle est spéciale, vraiment très spéciale.

« Allô ? Enfin vous décrochez. Je n’ai pas que cela à faire. »

« Il vaut mieux changer de ton, Solomon. Cela fait bien longtemps que tu évites de nous appeler. Pire, tu dois être sûrement sur écoute, tu le sais ? Et s’ils remontent jusqu’à nous ? »

« Ne racontez pas n’importe quoi, je sais prendre mes précautions. Je ne suis pas un débutant, contrairement à ces idiots. Néanmoins, tu peux être sûr que nul ne remontera jusqu’à toi. »

« Bon, ne perdons pas de temps, qu’est-ce que tu veux exactement ? »

« La capture d’une pokémon légendaire … et son dressage. Est-ce possible ? Et quitte à y mettre le prix, bien entendu. Je ne lésignerai pas sur les moyens. »

« Tu as encore de l’argent surtout ? Tu crois que nous ne sommes pas au courant ? »

Solomon émet un grognement. Foutus journalistes ! A force de trop parler, voilà ce qu’il avait comme problèmes maintenant ! Si même eux commencent à ne plus lui faire confiance, il ne va pas s’en sortir ! Il émet un grognement, reprenant la parole :

« Bon … de toute façon, la priorité est la capture. Je sais où elle se trouve. Du moins, avec qui elle se trouve, après, je pense que … »

« Cet homme appelé Hémaltone. Celui qui reste aux côtés de Flutina, cette jeune femme devenue déficiente après sa tentative loupée de suicide. »

« Oui, je vois que vos renseignements sont toujours d’aussi bonnes qualités. »

« Est-ce que l’on doit envisager de les éliminer ? Mais si tel est le cas, il se pourrait que les policiers cherchent à avoir des renseignements sur toi, non ? »

« Tsss … ne te préoccupes donc pas trop de cela. Je te dis que j’ai les moyens. »

« Alors tu peux considérer que cela sera fait. Nous irons la récupérer. »

Parfait. Il finit par raccrocher avant d’émettre un sourire. C’est parfait. Il aura alors ce qu’il désire. Si Meloetta reste auprès de lui, son succès sera assuré. Il retrouvera alors la gloire et la fortune. Les chanteuses de son studio deviendront des célébrités.

« Hahaha ! Ah … parfait … vraiment parfait ! »

Il suffit juste d’avoir des relations, voilà tout. Comme partout dans le monde. Et c’est ainsi que la vie suivait son cours. Ah … il se penche en bas de son bureau, venant l’ouvrir avant de sortir une bouteille ainsi qu’un verre. Maintenant que tout est fait, il n’a plus qu’à patienter et attendre des résultats. Cela ne devrait pas tarder normalement.

« Voilà une belle journée qui se termine. »

Sourire aux lèvres, il sait que la mission sera accomplie. Comme si cet Hémaltone pouvait espérer s’en sortir face à ce qu’il venait de lui envoyer. Sachant que Flutina n’est plus qu’un légume qui va bientôt mourir, Meloetta sera alors « libre » pendant peu de temps. Mais il n’aime pas patienter pour rien … alors il a pris une méthode bien plus rapide.

« Qui êtes-vous ? Est-ce que je peux le savoir ? »

« Hémaltone. Je dois vous donner ce livre. Je pense que cela vous plaira. »

Difficile à dire si ça sera vraiment le cas, néanmoins, il le fait. Ce livre, le journal intime de la jeune femme. Elle a les draps remontés sur son corps, n’osant pas se montrer en nuisette devant cet homme qu’elle ne reconnaît pas comme chaque matin.

« Un journal intime ? Ecrit par moi ? Mais … je n’ai jamais fait ça ? Et pourtant, c’est mon écriture. Qu’est-ce que cela veut dire ? »

« Vous êtes amnésque. Vous avez décidé d’écrire dans ce journal, chaque jour, pour vous rappeler ce qui s’est passé. C’est une solution comme une autre. »

« J’ai … vraiment pensé à ça ? Moi ? D’habitude, je ne suis pas aussi intelligente. »

« Pourtant, je peux confirmer que vous êtes une femme merveilleuse et que vous faites tout pour lutter contre cette amnésie. »

Elle rougit brutalement, ouvrant le livre sur la première page. Elle pose son regard sur les mots écrits puis sur le jeune homme. Meloetta se rapproche discrètement de Flutina, un petit sourire aux lèvres en remarquant ce qu’elle lisait.

« Il semblerait que ce que j’ai écrit soit véridique, Hémaltone. Il n’y a que moi pour écrire tout cela et me faire ressentir ces choses. Est-ce que vous … tu peux venir t’asseoir à côté ? »

Elle tapote doucement le lit, le jeune homme s’exécutant. Il tente de lire ce qui est marqué sur la première page mais elle prend son visage à deux mains, le regardant les yeux avant de dire d’une voix un peu amusée : « Au moins, je sais que j’ai de très bons goûts. » Elle finit par l’embrasser longuement, le livre tombant ouvert au sol sur la page ouverte, les mots suivants étant écrits dessus : « Première leçon à ne jamais oublier : J’aime Hémaltone à la folie. »

Chapitre 5 : La dernière année

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Chapitre 5 : La dernière année

« Alors ? Qu’est-ce que les docteurs ont dit ? »

« Dois-je te mentir ? Ou te dire la vérité ? Qu’est-ce que tu préfères, Flutina ? »

« Que vous me disiez la vérité. Je ne veux pas de mensonges entre vous et moi. S’il vous plaît, ne me mentez pas, c’est une pratique horrible. »

« Alors je ne vous … te mentirais pas : cela est très grave. Il te … reste qu’une … année à vivre. A peu près. Il n’y a aucun moyen de te soigner à l’heure actuelle. Peut-être que d’ici quelques mois ? Quelques semaines ? Ils trouveront une solution mais … il ne faut pas s’y accroche. Ne te fais pas d’illusions dessus. »

« Ce ne sont pas vraiment des paroles réconfortantes, vous savez ? »

« Pardon, tu m’avais dit de te dire la vérité et je l’ai alors fait. Peut-être que j’aurais dût édulcorer mes paroles. Nous ferions mieux de rentrer. »

« Comme vous le désirez, Hémaltone. Est-ce que je peux … vous prendre la main ? »

Elle n’a pas besoin de poser la question. Il récupère la main de la jeune demoiselle, lui faisant un petit sourire tendre alors qu’il comprend son inquiétude. Bien entendu, comment cela pourrait-il être autrement ? Elle venait d’apprendre qu’elle allait mourir dans une année au maximum, peut-être beaucoup moins.

« Hémaltone ? Je vais aller écrire dans mon journal. Dites, n’oubliez pas de me rappeler de le lire chaque matin, d’accord ? Je ne veux pas oublier cela. »

« Je le ferais, je peux te le promettre. Attends juste un peu … j’ai quelque chose à faire pour toi. Il ne faut pas que tu bouges trop par contre. »

Elle se demande ce que c’est mais il la serre dans ses bras, la pressant contre son cœur. C’esy à son tour de comprendre à quel point le jeune homme est terrorisé de la perdre, c’est à son tour de comprendre à quel point il a peur de tout ça.

« Ne vous inquiétez pas, dans mon journal, je ne parlerais que de vous. De tout ce que vous avez fait pour moi, je ne pourrais pas vous oublier alors. »

Il émet un petit sourire, comme pour se rassurer alors qu’elle le libère. Mais au final, ce n’est pas suffisant. Le mal est fait. Il est inquiet, terriblement inquiet mais il ne peut pas lutter contre ça. Il regarde droit devant lui, prenant une profonde respiration avant de venir l’embrasser avec ardeur, venant mordiller ses lèvres, les faisant saigner. Elle se retire, un peu choquée et surprise avant de s’exclamer :

« Mais mais mais … voyons donc, Hémaltone ! »

« Désolé, je n’ai pas put m’en empêcher cette fois. Je voulais que tu comprennes. »

« Je crois que le message fut très bien passé. Je vais aussi le noter. »

Elle s’éloigne et quitte cet endroit, le laissant seul avec ses souvenirs. Il est là, tout simplement avachi sur le côté, sans même chercher à combattre et à comprendre. Il regarde juste devant lui, il est … exténué. Il ne peut rien faire du tout.

« Hémaltone ? Est-ce que je peux venir sur tes genoux ? »

« Meloetta ? Tu ne te présentais pas depuis ce matin. Où est-ce que tu étais ? »

« Je suis restée invisible pendant toute la durée de la discussion avec le médecin. Je pensais qu’il valait mieux que je ne me présentes pas. Ai-je mal fait ? »

« Non, non, c’est tout le contraire, je crois bien. »

« Tu sembles fatigué par tout ça. Il vaudrait mieux pour toi que tu te reposes. Viens, je vais te bercer et te border. Je vais te chanter quelque chose. »

Il ne peut s’empêcher de sourire. Elle ? Lui faire ça ? Hahaha. Mais pourtant, il s’installe sur le canapé, s’asseyant bien dessus avant de fermer les yeux. Meloettra se place sur ses genoux, chantonnant doucement et tendrement, de sa belle voix mélodieuse.

« Meloetta, je vais venger Flutina. Je vais aller m’en prendre directement à Solomon bientôt. »

Elle ne lui répond pas. Elle n’a pas à lui parler. Elle continue de chantonner, observant son visage qui garde ses yeux clos. Pourtant, il reprend la parole :

« Je lui ferais payer toutes ces atrocités que ça soit sur toi, sur Flutina ou sur Faldéla. Je ne lui pardonnerais jamais ce qu’il a accomplit. Il doit en payer le prix, qu’importe si cela doit se faire dans le sang. Qu’importe si la musique doit être salie. »

Elle continue de chanter, elle ne s’arrêtera pas parce qu’il dit des choses horribles. Elle ne s’arrêtera pas car elle ne doit pas le faire. Finalement, les paroles d’Hémaltone finissent par se taire et enfin, il trouve le repos. Il est là, endormi, apaisé.

« Et voilà que le prince charmant s’est endormi. »

Sauf qu’ici, il n’y a pas de conte de fée. Elle se rapproche de lui, regardant brièvement derrière elle. La porte de la chambre est fermée. Avec douceur, ses petites lèvres de pokémon se posent sur le front du jeune homme.

« Si je pouvais te bénir, je le ferais, Hémaltone. Mais ce n’est pas possible dans cette ville. Je ne peux que te montrer ce que j’éprouve pour toi. »

« Hmm … Meloetta ? Melo ? Où est-ce que tu es ? Meloetta ? »

Elle l’entend qui murmure et l’implore dans ses rêves. Le front de la petite créature touche celui du jeune homme, laissant émaner une petite aura rose. Elle ne peut que lui offrir cette sérénité … et un peu plus. Le second baiser qu’elle lui offre est ailleurs, là où il ne devrait pas être, bien qu’il reste focalisé sur son visage. Après tout ce temps, il est trop tard pour revenir en arrière. Elle allait l’accompagner, même s’il plongeait dans les abysses et la tourmente.

Chapitre 4 : Mourir peu à peu

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Chapitre 4 : Mourir peu à peu

« Que fais-tu, Flutina ? Est-ce que je peux le savoir ? »

« Je crois que c’est une bonne idée. Vous savez, Hémaltone, si je vous aies demandé du papier, ce n’est pas en toute innocence. Vous me répétez que je perds un peu la mémoire chaque jour et je vous crois. Mais aujourd’hui, je pense que j’ai trouvé une bonne solution. »

« Laquelle ? Est-ce que je peux le savoir ? »

« Je vais écrire un journal que je tiendrais chaque jour. Et chaque matin, vous pourrez me le donner pour que je puisses le lire paisiblement, s’il vous plaît ? »

« Pas de s’il vous plaît entre nous. Tu n’as pas à t’en faire à ce sujet, je le ferais. »

« Oui mais bon … je préfère rester ainsi et vous parler de la sorte, par mesure de précaution. Je ne veux pas que vous pensiez que je suis trop rapide. »

« Tu ne l’es pas, tu n’as pas à t’en faire par rapport à ça. »

Il se rapproche d’elle et colle ses lèvres sur les siennes. Surprise, elle se laisse néanmoins faire, bougeant ses lèvres au rythme de celles d’Hémaltone. Lorsqu’il arrête le baiser, les joues rougies, la jeune femme bredouille en tenant un stylo :

« Je crois que je vais noter que je suis votre petite amie, Hémaltone. »

« Ca me semble être une merveilleuse idée … »

« Vous le voulez bien ? Je veux dire … ça ne vous dérange pas ? »

« Nullement ! Mais prépares-toi ensuite, nous irons voir les médecins. Je crois qu’il faut que je parle avec eux. Il faut te faire quelques examens, d’accord ? » dit-il alors qu’elle hoche la tête, se frottant le bras, un peu gênée et confuse.

« Je veux bien mais … enfin, ils me font un peur. Je ne sais pas pourquoi mais je me sens rassurée à vos côtés mais quand je regarde les autres, j’ai tellement peur. »

« Tu n’as pas à l’être. Allons-y. Tu me prendras la main et tu verras, tout vas bien se passer. »

Il parle d’une voix douce et rassurante alors qu’elle récupère aussitôt sa main pour la mettre dans la sienne. Elle ne doit pas trembler, ce n’est pas bon, ce n’est pas bon. Mais finalement, elle sort avec lui de l’appartement, Meloetta et les pokémon d’Hémaltone derrière eux.

« Les gens nous regardent, Hémaltone. Qu’est-ce que je dois faire ? Leur sourire ? »

« Tu le peux mais ce n’est pas nécessaire, loin de là. Il vaut mieux que tu ne fasses rien pour le moment. Ils vont se poser des questions et nous n’avon pas besoin de ça. Le plus important est que tu ailles te faire soigner, c’est ce qui compte le plus à l’heure actuelle. »

« Comme vous le désirez, Hémaltone. Je vous fais entièrement confiance. »

Trois heures plus tard, il est assis sur une chaise, se tenant face au médecin en chef qui est de l’autre côté du bureau. Les coudes sur les genoux, il le fixe longuement, comme attendant les résultats de l’analyse du cerveau de la jeune femme. Le médecin observe plusieurs feuilles de papier devant lui, ainsi que des radiographies, commençant à prendre la parole :

« J’irais droit au but. Je ne peux vous dire qu’il y a de bonnes et de mauvaises nouvelles. C’est bien loin de tout ça. Elle se meure à petit feu. »

« Hein … que … comment ça ? Qu’est-ce que vous racontez ? »

Il se lève aussitôt, alarmé par les nouvelles du médecin. Celui-ci reste de marbre devant la réaction d’Hémaltone, reprenant la parole en toussotant légèrement pour être bien compris :

« Malheureusement, son cerveau dégénère peu à peu. Les cellules qui le composent, ses neurones, tout est en train de mourir sans se régénérer. Avez-vous vu des changements ces derniers jours chez elle ? »

« Je … pas vraiment … à part son amnésie journalière. Lorsqu’elle se réveille, elle a oublié ce qui s’est passé ces dernière semaines. »

« Hum … je vois, je vois. C’est bien un signe avant-coureur de tout cela, si je peux me permettre de vous l’annoncer. De même, je … »

« Il n’y a aucun moyen de stopper tout ça ? Vous êtes médecin non ? Vous pouvez sauver des vies, n’est-ce pas ? Alors pourquoi est-ce que vous ne faites rien ?! »

« Car je suis médecin et non Arceus. Je n’ai pas de pouvoir divin pour cela. Bien que la science progresse à une vitesse folle ces dernières années, elle reste limitée sur de nombreux domaines. Peut-être que d’ici quelques années, nous trouverons un remède contre cela. »

« Mais d’ici là, elle sera morte ! Comment est-ce que je suis sensé faire ? »

« Vous avez deux choix : soit vous pouvez la laisser à l’hôpital où nous nous chargerons des soins, de s’occuper d’elle et de tout faire pour qu’elle finisse ses jours doucement. Soit vous pouvez la récupérer avec vous mais sachez une chose : bientôt, ses cellule atteindront le reste de son cerveau. Il se peut que ses capacités motrices faiblissent, l’empêchant de marcher correctement. Pareil pour son élocution et sa compréhension. Il en est de même pour ses capacités à écrire. Tout cela va régresser puis totalement disparaître. »

« Je … Je vais lui demander ce qu’elle désire. Et ensuite, je penses que je ferais tout pour qu’elle soit à l’abri du besoin. Mer… merci pour tout. »

« Cela est très difficile à accepter mais si vous voulez, il y a quelques réunions pour des personnes comme vous, dont un proche est souffrant. »

Il hoche la tête négativement. Il ne veut pas de ça. Il salue respectueusement le médecin, visiblement abattu mais cela ne semble pas suffisant, le médecin terminant de dire :

« J’ai oublié de vous préciser. D’après les données, il semblerait qu’au bout d’un an, elle ne sera plus apte à vivre. Je suis désolé pour vous. »

Chapitre 3 : Amnésie journalière

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Chapitre 3 : Amnésie journalière

« Hémaltone, tu es sûr que c’est une bonne chose ? »

« Je n’ai jamais prétendu que c’était une bonne chose, loin de là. C’est tout le contraire … et je le reconnais mais qu’importe, ils doivent en payer le prix, voilà tout. »

Elle déglutit légèrement, visiblement contrariée alors que le jeune homme tient son violon en main, en jouant devant un homme qui devait avoir une trentaine d’années. Celui-ci pousse un hurlement qui est vite étouffé par la musique avant de tomber au sol, de la bave s’écoulant de sa bouche. Il est pris de soubresaut tandis que le jeune homme s’arrête.

« Et voilà … c’est fait. Nous pouvons nous en aller maintenant, Meloetta. »

« Je ne sais pas … Hémaltone. Je voudrais que tu arrêtes. Je comprends parfaitement pourquoi tu fais cela mais … ce n’est pas la bonne méthode. La vengeance et la musique ne font pas bon ménage. La musique doit être utilisé pour ravir l’audition des autres. Comme la danse doit l’être pour les yeux d’autrui. »

« Tout cela, c’est juste une chimère, une utopie. La musique a été perverti comme le reste par des hommes de pouvoir comme Solomon. Je ne vois pas pourquoi ma musique devrait plaire à des êtres qui ne font qu’en profiter. »

« Hémaltone, je … » commence à bredouiller Meloetta avant d’entendre des sirènes de police. Aussitôt, elle se téléporte, ramenant Hémaltone avec elle.

« Merci bien, Meloetta, normalement, tout devrait être plus calme. Nous avons réussi à faire le ménage … il ne doit plus rester grand chose. »

« Je ne suis pas si convaincue de cela. Néanmoins, si tu le prends de la sorte, je ne vais pas te retenir, Hémaltone. Je voudrais juste que tu fasses très attention. »

« Je le ferais, je le ferais, arrêtes donc de t’inquiéter pour rien. »

« Je ne m’inquiète pas pour rien ! Regardes la mine affreuse que tu as ! »

« Quelle mine affreuse ? Tu t’imagines des choses et ça en est vraiment déplaisant. »

Il dit cela avec un petit rictus aux lèvres aux lèvres tandis qu’elle pousse un profond soupir désabusé ou presque. Le jeune homme … est si différent maintenant. Elle se rapproche de lui, collant son petit corps contre son torse avant de dire :

« Elle doit être déjà en train de dormir, Hémaltone. Tu ferais bien de la rejoindre non ? Elle patiente sur toi. Malgré tout ce qui se passe, son corps ne t’oublie pa. »

« Je m’en fiches du corps … si le reste est perdu, j’ai tout perdu. »

« Non, ne dis pas cela car tu sais parfaitement que c’est faux. Ce n’est pas ainsi que … »

« Ca ne changera rien, qu’importe ce que tu dis, qu’importe ce que tu fais. Bonne nuit. »

Il part se coucher avec Flutina, venant la prendre dans ses bras. Le lendemain matin, lorsqu’il se réveille en premier, il va préparer le déjeuner Il embrasse la petite pokémon couchée sur le canapé, espérant se faire pardonner de ses paroles de la nuit passée.

« Hmmm … où est-ce que je suis ? Bonjour ? Qui êtes vous ? »

Flutina sort de la chambre, le regardant en se frottant les yeux. Elle n’a pas peur, malgré qu’à chaque jour, cela retourne … comme si de rien n’était. Il lui fait un petit sourire avant de prendre la parole, d’une voix douce et lente :

« Je m’appelle Hémaltone, enchanté, Flutina. »

« Mais … qu’est-ce que vous faites ici ? Où suis-je ? Cela sent plutôt bon ? Mais, comment est-ce que vous connaissez ce que je préfères ? »

« Ne vous inquiétez donc pas, Flutina. Venez vous asseoir et déjeuner, je vais tout vous expliquer, vous verrez, ce n’est pas compliqué. »
Et voilà, tout cela recommence comme d’habitude. Il ne sait pas comment exprimer tout ça … mais il sait juste qu’il doit le faire. Chaque jour, lorsqu’elle se réveille, elle perd totalement la mémoire ou presque. Elle ne sait plus qui il est, ce qu’elle a fait le jour précédent et toutes ces choses. Heureusement, elle apprend vite … et elle le comprend.

« C’est donc comme ça ? Si j’ai bien saisi ? Mais vraiment ? »

« Je vous le promets. Nous sommes ensembles, vous et moi. »

« C’est étrange. Vous savez des choses de ma jeunesse alors que je ne me rappelles pas des derniers mois. Maais surtout, mon corps ne vous dérange pas malgré tout ce qu’il a subit. Comment faites vous cela ? Pourquoi ? Qu’est-ce qui vous empêche de me jeter ? »

« Tout simplement car malgré ta perte de souvenirs, je t’aime, c’est aussi simple que ça. »

« Vous m’aimez ? Vraiment ? Mais … je dois avoir de la chance d’être aimé par quelqu’un qui perd son temps à me rappeler chaque jour ce que je suis. »

« Je ne sais pas si c’est de la chance mais faire cela quotidiennement ne me dérange pas. Je suis heureux d’être à tes côtés, je trouve que c’est le plus important à mes yeux. »

« Est-ce que nous nous embrassons ? Allons plus loin ? Les gens le savent ? Vous n’avez pas peur des remarques d’autrui à mon sujet ? Vous êtes certains ? «

« Tu ne travailles plus pour Solomon. Nous ne faisons que dormir ensemble et nous embrasser, rien d’autre. Et que les gens le savent ne me dérange absolument pas. »

Elle a l’air émue et il lui fait un petit sourire. Ce visage ému, comme si c’était la première fois qu’elle entendait un tel discours mais lui ne s’en formalise plus intérieur. Oui … à force, il connaît ses réaction mais il ne les juge pas. Il ne peut que les apprécier doucement. Il l’aime et cela malgré ce qu’elle subît chaque matin. Il sera là pour elle.

Chapitre 2 : Perte de contacts

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Chapitre 2 : Perte de contacts

« Qu’est-ce que cela veut dire ? Comment ça il a perdu la tête ?! »

« Nous n’avons pas plus d’informations à ce sujet ! Solomon, vous devriez vous méfier ! Vous êtes sûrement le prochain sur la liste ! »

Il raccroche le téléphone avec rage. Ah oui ? Quelqu’un lui veut du mal ? Qu’il vienne ! Comme si cela l’inquiétait réellement ! Quel fou ou folle tenterait une telle action envers lui ? Mais le mal était fait maintenant. Il voyait les courbes.

« Si cela continue, je ne me donnes pas plus de deux ou trois années grand maximum avant que la boîte ne coule. Mais cela n’arrivera pas, je le refuserais ! »

Ah ! Il se comporte comme un gamin mais la situation est trop grave pour qu’il puisse l’ignorer. Il ne peut pas rester là, les bras croisés. Tsss, vraiment ? Il n’y a que cela comme solution en fin de compte ? Non, il y a autre chose.

« Avec le départ de ces deux-là, tout a commencé à diminuer … mais normalement, je ne devrais pas être aussi perdant que ça. »

Quelque chose mais il n’a pas encore d’idée. Personne ne sait qui fait ce coup car oui, quelqu’un ou quelque chose, un pokémon sûrement, est responsable de la folie de ces collaborateurs. Et que dire de ceux qui étaient responsable de cette débâcle pour Flutina ! AH ! Cette Flutina ! Il y a un mois, elle avait essayé de se donner la mort.

« Il aurait mieux fallut qu’elle y reste. »

Et aucune nouvelle de la part d’Hémaltone. Tant mieux, il en était débarrassé. Ces deux foutus garnements pouvaient bien disparaître. Cela ne le concernait guère. Il avait tout un empire de la musique à sauver et …

« Ah … vraiment ? C’est comme ça ? Aucune solution ? »

Même après une heure de réflexion intense, il n’avait aucune voie pour le guider dans tout ça. C’était navrant et désespérant quand on y réfléchissait bien. Mais s’il avait du temps à perdre pour se plaindre, il pouvait bien en avoir pour trouver des solutions.

« Cette foutue … pokémon ! C’est à partir de là que tout a commencé à dégénérer ! »

« Messire Solomon ? Messire Solomon ! Vos actionnaires voudraient vous parler. »

« Dites-leur d’aller au diable, que je n’ai pa de temps à les écouter pleurer et gémir dans vos jupes ! Je veux être seul ! Est-ce bien clair ? » s’écrie l’homme à l’imposant volume.

« Mais je ne peux pas faire cela ! Ce sont vos actionnaires ! »

Il la regarde avec fureur. Est-ce qu’elle tente vraiment de contredire ses ordres ? Car il s’agirait de la dernière chose qu’elle ferait dans la boîte si cela devait se produire. Elle déglutit, bredouillant quelques mots avant de quitter le bureau.

Ailleurs, le jeune homme aux cheveux verts avait un sourire aux lèvres. Il était en train de regarder les informations et celles-ci étaient particulièrement intéressantes. Installé sur le canapé, Flutina dans ses bras, il écoutait la journaliste :

« La boîte de production Solomon Intercoasts connaît des jours difficiles. Les accusations et soupçons de son producteur central ainsi que les pertes de bénéfices sont telles que de nombreuses rumeurs déclareraient que Solomon fermerait boutique dans l’année. »

« Hémaltone ? Comment est-ce possible ? Ce nom me dit quelque chose. »

« Tu t’imagines des choses, Flutina, tu t’imagines des choses. Tu n’a rien à craindre. »

« Oui mais bon, enfin, d’accord, je te crois. »

Elle sent que tout cela est quelque chose d’épineux pour le jeune homme. Même si elle ne s’en rappelle pas, elle se doute qu’Hémaltone doit connaître cet homme … et apprécie sa souffrance mais pour quelle raison ? Qu’est-ce que cet homme a fait exactement ?

« Tu ferais mieux d’aller te coucher, Flutina. Il se fait tard. »

« Je ne suis pas vraiment fatiguée, je peux encore rester un peu debout. Je ne veux pas dormir seule de toute façon. Je préfère que vous m’accompagniez. »

Elle tente de lui faire un tendre sourire, espérant alors faire partir de cette carapace de haine. Heureusement pour elle, le jeune homme lui répond par le même sourire et vient la presser dans ses bras. Quand elle ne peut plus voir son visage, il est là, fixant la télévision, les yeux à moitié clos. Le regard n’est pas possible à ignoré pour Meloetta mais celle-ci ne dit rien du tout. Les minutes s’écoulent et Flutina finit par dormir.

« Hémaltone, il faudrait arrêter maintenant. »

« Elle dort paisiblement, nous pouvons nous en aller. »

Il soulève Flutina, venant l’emmener dans son lit avant de regarder Meloetta. Celle-ci pousse un profond soupir, ses yeux devenant roses. Le jeune homme disparaît en même temps que la pokémon, se retrouvant dans la rue. Il observe les alentours, une main posée sur le front, émettant un long bâillement. De son autre main, il tient son violon et son archet.

« Hémaltone, nous devrions stopper cela. Je ne veux pas que cela continue. »

« Tu peux te retirer si tu le désires, Meloetta. Je ne te retiens pas, tu le sais bien. »

« C’est bien parce que tu ne me forces pas que je t’accompagne mais aussi parce que je veux que tu aies conscience de ce que tu es en train de faire, Hémaltone. »

Ce qu’il est en train de faire ? Il le sait parfaitement. C’est d’ailleurs pour ça qu’il n’a aucune réticence à ce qu’il accomplit. Pourquoi devrait-il s’en faire ? Aujourd’hui, une nouvelle victime allait succomber à cela. Cette chose … qu’il possédait depuis qu’il était né … et qu’il haïssait. Il l’utilisait maintenant contre d’autres cibles de sa haine.