Quinzième son : Mutisme absolu

Chapitre 21 : Plongés dans la forêt

« Meloetta ? Est-ce que je peux te parler ? C’est assez important, je dois te l’avouer. »

« Bien entendu, attends, j’arrive. Qu’est-ce que tu veux me dire ? »

La pokémon s’approche de lui, toujours un peu soucieuse quand il décide de signaler qu’il s’agit de quelque chose d’important. Le jeune homme pousse un profond soupir, regardant par la fenêtre de l’étage où il habite avec Flutina. Après quelques secondes d’intense réflexion, il finit par dire d’une voix calme :

« Je crois qu’il va falloir partir avec Flutina. C’est la meilleure solution possible. Je ne peux pas la mettre en danger et je ne peux pas te mettre en danger non plus. »

« Partir ? Mais où ? Nous ne pouvons pas emmener Flutina ailleurs dans la ville. »

« Qui a dit que nous allions rester en ville, Meloetta ? Il n’y a pas cinquante solutions. Il va falloir que nous nous en allions … mais dans la forêt. »

« Hein ? Mais vivre dans la forêt ? Vraiment ? Hémaltone ? Tu es sûr de toi ? » demande Meloetta, surprise par ses propos tandis qu’il ne fait qu’hocher la tête positivement. D’un geste nonchalant de la main, il lui répond avec une petite pointe d’amusement :

« A y réfléchir, je te rappelle qu’au départ, je vivais là-bas non ? Et toi aussi ? Enfin, je crois, cela commence à dater peu à peu. Tu imagines ? Ca fait déjà quelques années que tu es avec moi, est-ce que tu le regrettes un peu ? De temps en temps ? »

« Je ne le regretterais jamais. Même si j’avoue que ces derniers temps, tu m’y as fait songer un peu. Je voulais t’abandonner pendant quelques jours pour que tu comprennes la leçon. »

« Ca aurait été très vilain de ta part, Meloetta. Mais bref, qu’est-ce que tu en penses ? »

« Que c’est une idée qui se vaut. Il faut l’essayer plutôt que de continuer à en parler. Mais est-ce que tu te sens prêt à dormir dans la forêt, en retirant tout le luxe d’un appartement et autres ? Vous dormirez à la belle étoile, dans une tente ou un sac de couchage. Tu dois bien avouer que tu as perdu tout cela depuis des années non ? »

Elle a parfaitement raison … mais il veut que Flutina puisse reposer en paix. Pour cela, il doit alors envisager le pire dans la ville. Et ce pire est vraiment horrible, c’est pourquoi il faut qu’ils quittent cet endroit le plus rapidement possible. Finalement, Meloetta approuve totalement ce qu’il a dit, déclarant :

« Je pourrais vous transporter. J’imagine que Solomon doit observer chaque rue … et qu’il n’est pas seul pour commettre ces crimes. »

« Il y a de fortes chances que ça soit le cas mais bon … comme je veux que Flutina vive heureuse, je suis prêt à prendre ces risques. Maintenant que tout est fait, nous pouvons y aller. Ah non ! Il faut que l’on prépare des vivres et des vêtements ! J’espère que tout sera bon. »

Voilà, pendant une heure, il se prépare, ramenant quelques sacs tandis que Meloetta explique la situation aux pokémon d’Hémaltone et Flutina. Oui, pour les messages, il vaut mieux que Meloetta envoie une décharge psychique dans le cerveau de Flutina. Cela lui permet de mieux comprendre la situation. Enfin, le jeune homme tient les sacs sur son dos, quelques instruments les accompagnant.

« Meloetta, tu ne peux nous téléporter quand tu le désires. »

« Ce n’est pas une question de désirer ou non hein ? Mais oui, préparez-vous à la téléportation, cela sera assez rapide et secoué. »

Une téléportation, puis une autre et encore une autre. Et ainsi de suite pendant cinq bonne minutes. Elle les téléporte toutes les trente secondes jusqu’à ce qu’ils finissent par se retrouver aux abords de la ville. Cela fait si longtemps … qu’il n’a plus été ici.

« Je dois avouer que ça me manquait un peu. Flutina ? Tu t’en rappelles non ? »

Elle fait un geste négatif de la tête. Elle parle à peine maintenant. Elle économise sa parole mais il sait que bientôt, elle en sera incapable. Tout se meure à petit feu et il ne peut rien faire. Non ! Il ne doit pas commencer à devenir dépressif ! Il faut qu’il garde le sourire pour Flutina ! Mais aussi Meloetta qu’il prend dans ses bras, la petite pokémon étant exténuée. Il se tourne vers son Melokrik et le reste de ses pokémon :

« Désolé du changement mais la situation l’exigeait, j’espère que vous comprendrez. »

« Melokrik, melo melokrik melo melokrik melo. »

Au moins, Xynolo comprend pourquoi il fait cela. Les autres pokémon aussi, d’après leurs murmures et discussions entre eux. Seule Flutina semble perdue tandis que le jeune homme s’approche d’elle, lui disant d’une voix douce pour la rassurer :

« Ne t’en fait pas, ça sera bientôt réglé. Il faut juste être patient. Je te promets que ça ne change pas grand-chose par rapport à d’habitude. Et puis, tu pourras voir la vie en pleine air ! Tu verras à quel point c’est fabuleux ! »

« C’est … c’est vrai ça ? Tu me le jures ? »

« Promis juré, si ça peut te rassurer, tu es bien loin de devoir t’inquiéter. Tu as encore beaucoup à faire, hahaha ! Enfin bon, ne t’en fait pas. »

La femme aux cheveux blancs rigole en lui disant qu’elle a compris. Et après ? Plus rien. Elle regarde autour d’elle, un peu perdue mais elle apprécie la vue. Le jeune homme se donne une petite claque sur le front, ces denières phrases ne voulaient rien dire mais ce n’est pas comme si Flutina l’a remarqué. Enfin bref … le plus important est qu’ils vont pouvoir passer une nuit à la belle étoile, cela ne peut leur faire que du bien.

« Et voilà, la tente est faite. Vous pouvez y rentrer. » termine de dire le jeune homme, sourire aux lèvres tandis qu’il regarde Flutina et Meloetta. Les autres pokémon peuvent venir aussi. Au moins, ils seront en sécurité ici, Solomon ne viendra jamais en cet endroit.

Chapitre 20 : Enfermés chez eux

« Qu’est-ce que ça veut dire ? Fermé ? »

« Tu n’es pas au courant ? Il paraîtrait qu’on a retrouvé son corps dans une ruelle. Horrible, tout simplement horrible. Je ne sais pas celui ou celle qui a fait ça mais c’est un vrai cinglé. »

Ah bon ? Son épicier a été tué et c’est l’unique réaction d’un autre client habituel ? Mais voir le rideau de fer posé devant lui, c’est embêtant. Dire qu’il comptait faire des courses pour Meloetta et Flutina, voilà le résultat. C’est étrange.

« Hémaltone, regardes un peu. Ce n’est pas le seul magasin. »

Meloetta lui fait une étrange remarque. Il tourne la tête sur le côté, fronçant les sourcils. Hein quoi ? Comment est-ce possible ? Un autre magasin est fermé ? Et cette fois-ci ? Des scellés de la police ? Ce n’est quand même pas …

« Un autre meurtre et oui ! T’étais où cette dernière semaine ? T’es pas au courant ? C’est au moins le cinquième dans les environs. Y a vraiment un fou ou une folle qui se balade en liberté et qui décide de tout zigouiller sur son passage. Si j’étais toi, je ferais quand même bien attention, on ne sait jamais sur quoi tomber. »

« Merci bien de la prévention, je vais rentrer après avoir trouvé un endroit où faire quelques courses, ça sera bien mieux. Meloetta ? Nous nous dépêchons. »

Il y a quelque chose dans l’air qui le rend anxieux. Il n’arrive pas à mettre la main dessus mais ce n’est pas vraiment ça qui l’ennuie, loin de là. Lorsqu’il termine ses courses, il a la malheureuse surprise de voir des policiers devant l’appartement.

« AH BON ! Pas cette fois ! Je refuses ! NON ! »

Il ne veut pas que ça se reproduise pour Flutina ! Il pénètre dans l’appartement à toute allure, bousculant les policiers avant de retrouver Flutina sagement assise sur le fauteuil. Elle le regarde incrédule, les policiers toussotant avant qu’Hémaltone ne demande :

« Qu’est-ce qui se passe ici ? Vous pouvez me l’expliquer ? Je vous aie vus et tout de suite, j’ai cru qu’il était arrivé quelque chose à Flutina. »

« Non mais il y a des chances que cela arrive si nous ne sommes pas là pour vous protéger. »

« Qu’est-ce que vous voulez dire par là exactement ? »

« Ahem … Êtes-vous au courant des nombreux meurtres ces dernières semaines dans vos quartiers ? Je pense que oui mais … »

« Je viens de l’apprendre à l’instant pour l’épicier mais à part cela, je n’étais pas vraiment au courant. Il faut dire que je ne sors que très peu de chez nous, avec Flutina. Bref, oui, mais où est-ce que vous voulez en venir ? Est-ce que l’agresseur veut s’en prendre à nous ? »

« C’est exactement cela. Vous êtes très perspicace. Tenez, vous comprendrez. »

Comprendre ? Il remarque le bout de papier que lui tend le policier, clignant des yeux et fronçant des sourcils après avoir lu. Il y a des noms, beaucoup de noms. Des noms barrés mais surtout le sien et celui de Flutina tout en bas. Encore que Flutina est juste avant lui.

« Qu’est-ce que ça veut dire ? Je ne comprends pas ? Ce sont les … »

« En voilà un autre au cas où pour vous faire comprendre la situation. »

Mais qu’est-ce qu’il y a à comprendre ? AH ! C’est la même liste mais un nom en plus est barré, juste au-dessous du dernier de la précédente liste. C’est donc bien ça. C’est ce qu’il avait compris dès le départ alors !

« Quelqu’un cherche à tous nous tuer ? Mais pourquoi ? Quelles sont les raisons ? Attendez un peu, ces noms, ce sont ceux des marchands du coin ? Et il y a aussi quelques noms de personnes dans l’immeuble. Mais ? Ce sont des noms que je connais ! »

« C’est bien cela le problème. Tous les noms qui ne sont pas encore barrés sont de futures victimes potentielles. Pour cela, la police a décidé de vous assigner quelques personnes pour vous surveiller. Vous ne pourrez pas partir de là tant que tout ne sera pas réglé. »

« Et pour les courses ? Comment faisons-nous ? Et si nous voulons nous promener ? »

« Tant que votre sécurité est en jeu, il ne faut pas prendre le risque, je suis désolé de vous l’annoncer. Si vous voulez bien saisir l’importance et la gravité de la situation. »

« Je le comprends parfaitement mais … enfin… on a une idée de qui cela peut-il être ? »

« Solomon. Vous devez le connaître puisque vous êtes l’un des responsables de sa faillite. Même si cela ne fut pas annoncé à la télévision pour ne pas alerter tout le monde, il semble avoir réussi à s’enfuir. Nous ne savons pas où il est mais par mesure de sécurité, nous préférons que vous évitiez de sortir. »

« S’il tente de venir, il aura affaire à moi et … il aura une mauvaise surprise. »

« Si vous le voyez dans les parages, n’hésitez surtout pas à nous prévenir, cela sera beaucoup plus simple pour la police et vous-même. »

« Bien bien bien … Bon alors, vous pouvez partir, je pense que j’ai compris. Flutina, désolé de t’embarquer dans tout ça. Je te promets que tu seras en sécurité. Ils vont nous protéger mais JE vais TE protéger surtout. C’est bien compris ? »

« Compris, Hémaltone. Merci pour tout cela alors. Je t’aime. » répond enfin la jeune femme aux cheveux blancs, ayant à peine parlé à cause de la présence des policiers.

Une dizaine de minutes plus tard, ils sont enfin partis, le laissant seul avec Flutina. Pourquoi faut-il qu’à chaque fois, cela se passe de la sorte ? Qu’est-ce qu’il a fait à Arceus pour mériter ça ? Avec ce fou de Solomon,en liberté, il n’y a aucun doute que Flutina sera sa cible privilégiée mais hors de question de rester là, les bras croisés. Il grommelle avant de se dire qu’il en finira avec Solomon dès qu’il l’aura entre ses mains.

Chapitre 19 : Evacuer ses sentiments

« Bon, je vais écrire et … »

« Hémaltone, plus besoin. » murmure la jeune femme aux cheveux blancs. Elle passe une main sur la sienne, la caressant avec douceur.

« Il faut que j’écrive. Il le faut quand même, Flutina. Si je ne fais rien, je risque de devenir fou à ne rien faire. Je ne veux pas retomber dans tout ça. »

« Meloetta et moi … sommes là pour toi. Tes pokémon, aussi. »

Il n’est pas plus rassuré que ça mais tente de lui sourire. Elle veut qu’il soit heureux et pour ça, elle n’hésite pas à tout faire pour qu’il soit apaisé. La journée se passe tranquillement alors qu’ils continuent de chanter et jouer de la musique.

« Et voilà, c’est parfait, merci, Hémaltone. Dodo maintenant ? »

Il ne lui répond pas. Il va juste dans la chambre alors qu’il se couche dans le lit. Flutina arrive à son tour, s’installant auprès de lui. Elle trouve vite le sommeil alors que lui-même reste bien éveillé, poussant un profond soupir. Une heure plus tard, le silence plane et il finit par se lever. Il n’est qu’à peine vingt-deux heures. Il regarde dans l’obscurité éclairée par la lune. Meloetta dort, les pokémon aussi. Avec lenteur, il tourne la clé de l’appartement, sortant de celui-ci pour éviter de faire trop de bruit. Lorsqu’il referme la porte, Meloetta a les yeux grands ouverts, retirant la couverture avant de se téléporter. Elle ne sait pas ce qu’il fait mais c’est justement ça qui l’inquiète un peu. Hémaltone ? Sortir seul ?

« Il fait plutôt froid pendant la nuit. »

Il se dit cela avec amusement alors qu’il lève la tête en direction des cieux. Ah oui, il y a quelques nuages mais on peut apercevoir des étoiles. Il fait plutôt beau … du moins, le ciel est dégagé. Dans les rues, il regarde à peine devant lui, ignorant les regards interloqués. C’est vrai qu’il n’est pas chaudement habillé mais il n’a pas froid. Il se dirige vers le parc où il avait embrassé Flutina il y a de cela plusieurs mois.
Assis sur un banc, il ne remarque pas la présence de la petite Meloetta dans son dos, cachée derrière une poubelle. Le regard baissé vers les cailloux au sol, il semble songeur, prenant une profonde respiration. Après une quinzaine de minutes, il se remet en marche, quittant le parc pour traverser une nouvelle fois plusieurs rues.

« Je n’ai plus qu’un endroit où me rendre. »

Qu’importe si les gens le considèrent comme un voleur. Sans se soucier de cela, il arrache quelques fleurs dans les jardins des maisonnettes qui parcourent la rue sur laquelle il marche. Il finit par former un bouquet des plus potables, se dirigeant vers un cimetière. Devant une tombe, il pose le bouquet de fleurs, chuchotant :

« Faldéla. Si tu savais … dans le fond, je n’ai pas encore eut le temps de passer du temps pour te voir. Tu sais ? Je suis avec Flutina maintenant. C’est le véritable nom de Kastry. J’ai compris pourquoi tu cherchais à ce que je sois avec elle dans le fond. »

Il émet un faible sourire, ne voulant pas repenser à la mort brutale de la jeune femme. Il n’a pas put la voir mais c’est tant mieux. Elle repose en paix alors qu’il s’agenouille devant la tombe. Ne pas pleurer … il ne le faut pas.

« Tu sais, Faldéla. J’envisage de te rejoindre mais aussi rejoindre Flutina. Il doit lui rester moins d’un trimestre à vivre en vue de son état. Elle parle à peine, je remarque des tremblements pendant qu’elle marche, elle ne sait plus écrire, elle ne sait plus lire. Tout se perd chez elle et c’est pour bientôt. Alors pourquoi vivre ? De plus, tu sais, j’ai faillit faire du mal à Meloetta, une chose que je ne me pardonnerai jamais. »

Il passe une main devant ses yeux. Il a besoin de parler. Il doit continuer à parler pour évacuer tout ça. Ce surplus d’émotion qui l’envahit sans même qu’il ne puisse le combattre. Il prend une profonde respiration, reniflant avant de dire :

« Mais si je meures, qui ira s’occuper de Meloetta ? Et des autres ? Je ne peux pas les abandonner mais est-ce que je suis condamné à vivre seul dans le fond ? Tu sais, j’ai utilisé ma musique pour faire souffrir d’autres personnes. Je ne pensais pas devoir faire cela un jour. La musique ne doit pas être utilisée pour le mal, c’est ce que Meloetta m’a répété. »

Elle est cachée derrière une tombe mais elle n’ose pas se rapprocher encore plus. Si seulement, elle avait un moyen de pouvoir apaiser la douleur d’Hémaltone mais elle n’en a aucun. Peut-être que si ? Elle … ne sait pas. Elle devrait y penser mais elle ne l’a jamais fait auparavant. Peut-être que oui ? C’est à essayer au lieu de perdre son temps. Si cela peut soulager la peine du jeune homme, elle doit faire de son mieux !

Une lumière se fait voir dans le dos d’Hémaltone mais celui-ci ne réagit pas. C’est lorsqu’il se retrouve soulevé et enlacé par deux mains qu’il commence à être surpris. Cherchant à se retourner, une force psychique l’en empêche avant qu’une voix ne lui souffle dans l’oreille :

« Tu n’as pas à t’inquiéter, Hémaltone. Je suis là pour toi. »

« Meloetta ? C’est donc toi que j’avais … ressenti n’est-ce pas ? Mais attends, tu … »

« Il ne faut pas que tu te retournes. Je suis déjà incapable de contrôler cette illusion. J’ai vu que tu étais parti en pleine nuit, je t’ai suivi car je m’inquiétais. »

« Tu n’as pas à t’en faire, Meloetta. Je vais bien, vraiment bien. Je crois juste que j’avais besoin d’évacuer tout ça. Ça me fait du bien. »

« Oui mais … bon … tu sais, je suis là … même quand elle partira, hein ? »

« Je m’en doute, Meloetta. Je m’en doute. Nous devrions retourner à l’appartement. Je ne me sens pas vraiment rassuré de savoir Flutina seule. »

Il se retourne, pouvant apercevoir pendant quelques secondes une femme à la robe noire, sans épaule. Elle a de longs cheveux verts, comme ses yeux ainsi qu’une sorte d’oreillette sur l’oreille droite, de couleur noire, l’oreillette représentant une note de musique. La jeune femme porte une émeraude circulaire sur le front. Il cligne des yeux une seule fois, Meloetta se trouvant en face de lui. Elle vient s’installer dans ses bras pendant qu’il part vers chez eux.

Chapitre 18 : En rage

Pour la première fois depuis bien longtemps, il a réussi à s’endormir paisiblement. La musique lui a fait un bien fou qu’il n’arrive pas à exprimer correctement. Il regarde droit devant lui, se demandant s’il rêve ou non alors qu’il y a Flutina à ses côtés ? Avec lenteur, il vient se pencher vers elle pour l’embrasser doucement. Il ne veut pas la réveiller mais les yeux de la jeune femme sont déjà ouverts.

« Peur que si … je dors, j’oublie encore. Alors, je ne dors … pas jusqu’à ce que tu te réveilles. Ca … sera plus simple alors … »

« Tu n’es pas forcée de faire tout ça pour moi, tu le sais ? »

« Je le sais mais hier, je ne voulais pas perdre ce chant. Je me suis sentie bien quand elle s’est mise à chanter elle aussi. Dis ? Tu resteras toujours gentil avec elle, n’est-ce pas ? »

Bien entendu, la question ne se pose pas. Hier, il a compris à quel point il était dans l’erreur. Hier, il a parfaitement vu à quel point il allait commettre des erreurs et une horreur. Mais ça, c’était hier et aujourd’hui, il était un homme nouveau. Il se relève du lit, la regardant avant de dire d’une voix un peu enjouée :

« Tu peux maintenant dormir. Je vais tout préparer pour que tu puisses te rappeler du chant. Même si cela est la dernière chose qui doit rester ancrée en toi. »

« Tu ne m’as pas répondu. Est-ce que tu resteras gentil avec elle ? Quand je ne serais plus là ? Tu veux bien me le dire ou non ? Ou tu ne veux pas du tout ? »

« Je le ferais. Je vais même aller la voir dès maintenant. »

Il émet un petit rire tendre avant de se pencher pour l’embrasser. Comme un automatisme, le corps de Flutina y répond. Oui, même si elle perd la mémoire, son corps s’en rappelle bien qu’il se désagrège peu à peu. Il finit par quitter la chambre alors qu’il fait encore nuit. Trois heures du matin ? Est-ce qu’il a vraiment peu réussi à dormir ?

Meloetta. Il voit la petite pokémon installée sur le canapé, couchée dessus, une petite couverture sur son corps alors qu’elle a la tête posée sur un oreiller. Les autres pokémon sont dans leurs pokéballs. Il finit par se rapprocher d’elle, glissant une main dans sa chevelure tout en murmurant lentement :

« Ne m’en veut pas trop pour ce que j’ai fait et ce que je suis. Je suis … juste humain. J’ai bien quelques … pouvoirs dont je ne sais l’origine mais je suis humain. En tant qu’humain, j’ai des comportements non-rationnels. Parfois, je réagis à l’inverse de ce que je devrais faire et être. Ne m’en veut pas de tout faire pour protéger ceux que j’aime. »

Aucune réponse de la part de la pokémon. Normal, elle dort. Il vient l’embrasser doucement sur la joue avant de regarder le canapé. Sans rien dire, il cherche à la soulever. Elle est tellement légère avec son petit corps fluet. Mais elle ne se réveille pas.

« Ca sera mieux comme ça, je pense. » se dit-il à lui-même alors qu’il finit par être couché sur le canapé, Meloetta sur lui, la couveture sur elle. Il regarde simplement le plafond.

« Hahaha ! Tout perdu ! J’ai tout perdu ! »

Il exulte dans sa prison, il exulte. Les nouvelles sont mauvaises, plus que mauvaises. Il a tout perdu à cause de cet enfoiré d’Hémaltone ! Il aurait dût se méfier de lui à l’époque ! Il aurait dût ! C’est à cause de lui que tout est fichu maintenant ! Tout son empire ! Une vingtaine d’années ! Une trentaine ? Il ne sait pas le chiffre exact mais il a tout perdu ! Un gardien de prison fait les cent pas dans le couloir devant lui.

« Je lui ferais payé … il en payera le prix ! Je vais lui faire payer tout ça ! Il va comprendre sa douleur ! Il va comprendre à qui il a affaire ! Il va comprendre qui se trouve en face de lui ! »

« Hey ? De quoi est-ce que tu parles, Solomon ? Je te préviens, pas de coup tordu ! »

« Oh, t’en fais pas, toi, tu peux faire le malin pendant que je suis en prison, je sortirais bien assez tôt, contrairement à ce que tu crois. »

« Ah oui ? Je serais aux premières loges pour ça. Vu le dossier qui est monté contre toi, je me ferais pas trop d’illusions à ce sujet. T’es fini mon gars. Y a plus aucun avenir pour toi, compris ? Alors, maintenant, tu la boucles. Il est trois heures du matin ! »

« Oh tu seras parmi les premiers dans la liste, ne t’en fait pas, héhéhé. Cette liste qui s’allonge de jour en jour. Une liste longue comme le bras ! »

Une liste telle qu’il ne pourra pas la finir avant plusieurs mois. Oh que oui, qu’importe ce que les gens pensent, il a déjà de l’argent mis de côté si quelque chose d’aussi grave devait arriver. Installé sur le lit de fortune, il est là, assis, fixant le mur de pierre en face de lui.

« Ils le payeront de leurs vies ces saletés. Hahaha ! Ils le payeront, oui ! »

Il ne peut s’empêcher de sourire à cette idée. Ces idiots, ils comprendront leurs erreurs. Hémaltone va tout perdre, il fera tout pour qu’il perde tout ce qui est proche de lui. Il fera tout pour qu’il se retrouve seul et désemparé. Et à ce moment précis …

« Je me chargerais de l’achever une bonne fois pour toutes ! Que cette dernière leçon lui soit ancrée dans la tête en même temps qu’une balle ! »
Ah .. .Des pokémon, il n’en possédait pas mais heureusement pour lui, il connaissait des personnes qui en possédaient. Oh, bien entendu, pas ces idiots qui ont décidé de tout avouer juste parce qu’ils ont été un peu secoués par Hémaltone. Non, il parle de quelque chose de plus personnel, quelques tueurs à gages, du genre à travailler en solitaire ou en duo.

« T’arrêtes avec ce sourire stupide ? A trois heures du matin, normalement on dort. Ou tu préfères que je t’assommes avec ma matraque ? »

« Oh fais donc, fais donc, ça sera juste la dernière chose dont tu te rappelleras. »

« Ah oui ? On joue les petits provocateurs ? T’en fait pas, je vais arranger ça. » vient dire le gardien de prison, sortant son arme avant de tourner la clé pour ouvrir la cellule. Ça va être sa fête mais pour combien de temps ? Il n’oublie jamais.

Chapitre 17 : Une chanson pour tenir le coup

« Le petit … Jean … aimait beaucoup … lire contre … contre … un arbre ! »

« Félicitations Flutina ! Bravo ! C’est parfait ! On continue ? »

« J’ai un peu mal … au crâne, Hémaltone. »

« Alors, on va tout simplement se reposer, ça sera mieux, j’imagine. »

Il dit cela doucement et tendrement. Voilà à quel point l’état de la jeune femme a empiré. Elle est obligé de lire des livres pour enfants pour apprendre à nouveau les bases. Horrible, c’est tout simplement horrible, il ne peut s’empêcher d’avoir envie de vomir. Cela fait maintenant trois semaines que Solomon fut arrêté, son jugement est pour bientôt.

Mais il y a autre chose : Meloetta. La pokémon ne lui adresse plus la parole depuis tout ce temps ou presque. C’est à peine si elle lui répond. Est-ce qu’il a vraiment changé ? Il ne sent rien de différent … juste cette envie destructrice de punir ceux qui sont responsables des maux de ce monde. Mais est-ce à lui de faire la justice ?

« Quand la justice elle-même est incapable de le faire, c’est à moi, oui. »

« Hein ? Euh … Hémaltone ? De quoi … tu parles ? Je peux … savoir ? »

« Rien de spécial, Flutina, rien de spécial, tu n’as pas à t’en faire. Il vaut mieux pour toi que tu continues à lire, tu as beaucoup à faire. »

« Est-ce que tu veux bien m’aider s’il te plaît ? Je ne suis pas sûre d’y arriver. »

Il pousse un petit soupire amusé avant de s’asseoir à ses côtés. Bon, puisqu’elle le demande aussi gentiment, il ne voit pas pourquoi il refuserait cela hein ? Un grand sourire aux lèvres, il hoche la tête positivement avant de se mettre en position correctement.

« Je n’arrive plus à écrire dans le journal, Hémaltone. Comment …vais-je faire ? »

« Alors, tu me diras ce que tu veux écrire, d’accord ? C’est une bonne solution. Et j’irais écrire à ta place, même si c’est intime et gênant. »

Elle a le rouge aux joues mais hoche la tête. C’est une bonne idée mais elle va éviter les choses trop intimes. Elle ne veut pas qu’il se moque d’elle. C’est pourquoi elle va tout faire pour y arriver mais … elle sait comme lui. Elle sait que tout cela est inutile.

« Hémaltone, peut-être faut-il arrêter non ? Arrêter de vouloir me faire apprendre, non ? Si ça ne sert à rien, il vaut mieux alors ne plus se battre. »

« Mais qu’est-ce que tu racontes ? On va continuer à se battre ! Encore et encore ! Tu n’as pas à t’inquiéter à ce sujet. Tu vas y arriver ! Tu combattras ce que tu fais ! »

« Ce n’est pas possible, tu le sais aussi bien que moi, n’est-ce pas ? » dit-elle, essayant de faire des phrases complètes du premier coup. Elle caresse sa joue alors qu’il s’écrit :

« J’ai dit que nous allions nous battre ! Voilà tout ! Nous allons y arriver ! »

« S’il te plaît, j’en ait assez d’écrire. Je veux faire autre chose. »

Mais quoi ? Qu’est-ce qu’il peut faire pour l’aider ? Il n’a aucune idée ! Il est pieds et mains liés, il ne peut rien faire ! Il n’a aucun choix, aucune possibilité ! Il peut juste la regarder mourir à petit feu ? Hors de question, il refuse cela, il le refuse ! Il ne l’acceptera pas ! Il ne veut pas ! ELLE N’A PAS A MOURIR POUR LUI !

« Hémaltone, tu me fais peur quand tu me regardes comme ça, vraiment très peur. S’il te plaît, est-ce que tu veux bien te calmer ? »

« Pourquoi est-ce que je me calmerais, Flutina ? Tu me demandes d’abandonner tout ce que je fais depuis des mois ! Comme ça ! Les précédentes Flutina n’étaient pas comme ça ! Elles … »

« Tu vois le problème, Hémaltone ? Tu … parles des anciennes … chaque Flutina … est une nouvelle Flutina … Flutina qui régresse à chaque fois. Bientôt, je ne pourrais … qu’à peine bouger. Je ne pourrais … plus parler ou apprendre. »

Assez ! Assez et assez ! Meloetta ! Elle a peut-être une solution hein ? Il ne l’a jamais utilisée mais elle est une pokémon légendaire ! Elle doit bien avoir une solution ! Un petit tour de passe-passe légendaire ! Capable de régler tous les problèmes ! Il le sait ! Il en est convaincu ! Il en est sûr et certain ! Il part vers elle, la pokémon étant assise sur le sommet d’un fauteuil tourné vers la fenêtre. Elle semblait avoir perdu toute vie.

« Meloetta ! Viens m’aider ! Je sais que tu en capable ! »

« Hémaltone ? Non. Je ne t’aiderais pas. Regardes-toi dans le miroir. »

Pourquoi est-ce qu’il devrait se regarder dans le miroir ? Il n’a pas de temps à perdre avec ces idioties ! Il n’a pas envie de se regarder dans le miroir ! Il a beaucoup mieux à faire ! Alors qu’il s’apprête à lever sa main vers la pokémon, il s’arrête, se massant le front. Assez … il est juste usé. Qu’est-ce qu’il comptait faire ? Il s’écroule sur le canapé, regardant le sol.

« Je suis usé … j’allais frapper Meloetta. Qu’est-ce qui cloche avec moi ? Je ne suis plus moi-même. J’en ait assez, vraiment assez. »

Il n’ose plus la regarder. Frapper Meloetta, quel monstre faut-il être pour faire une telle chose ? Il se sent mal, il a envie de vomir rien qu’en pensant à ça. Pourtant, une douce mélodie commence à résonner à ses oreilles. Avec lenteur, il voit Meloetta qui s’était mise à chanter. Mais elle n’était pas seule. Flutina aussi ?

« Pourquoi ? Pourquoi est-ce que vous faites ceci toutes les deux ? C’est juste … »

De la musique arrive à ses oreilles à son tour. Ses pokémon ? Il ne doit pas craquer, malgré la fatiguer. Il ne doit pas craquer. Flutina … Il ne lui reste plus que le chant. C’est l’unique chose qui lui reste malgré tout ce qu’elle perd. Il faut qu’il trouve le moyen d’évacuer tout ça, d’une manière ou d’une autre. Il ne sait pas comment il va faire mais il trouvera le moyen. Il ne doit pas gâcher tout ce qui se passe. Cet appartement est mauvais … mais il ne peut partir.

Chapitre 16 : Naufrage

« Comment ça ? Il se rétracte ? Qu’est-ce que ça veut dire ?! Je veux des explications ! MAINTENANT ! Je ne le laisserais pas faire ça ! Pas impunément, vous avez compris ?! »

« Je suis désolée mais nous ne pouvons rien faire, ils en ont déjà parlé à la presse. »

« DISPARAISSEZ ! ET VITE ! »

La secrétaire part en courant, visiblement effrayée par Solomon tandis que l’homme est en sueur. Ces enfoirés ! Dès qu’il y a un problème, ils osent le trahir et le frapper en plein dans le dos ! Ces enfoirés ! Ils le payeront cher ! Ils en payeront le prix ! Il leur en fera baver ! Quitte à ce qu’ils disparaissent ! Il allait les faire disparaître, oui !

« Tout ça car ces idiots sont incapables de capturer une simple Meloetta ! »

Tout ça car il a vu trop grand ? Non, il n’a jamais vu trop grand ! JAMAIS ! Il doit continuer ses projets, même si cela doit alors annoncer la fin du studio ! NON ! Ce studio, c’est toute sa vie ! Il n’a pas passé plus d’une vingtaine d’années pour abandonner maintenant !

« Je sais qui est derrière tout ça. JE LE SAIS ! Je lui ferais payé ! »

Mais comment ? Avec qui ? Qui va prendre le risque de lui obéir maintenant ? Tout le monde le discrédite ! Que ça soit ses employés, ses collègues, ses chanteuses, ses danseuses, tous et toutes ! Ils osent se retourner contre lui après tout ce qu’il a fait pour eux ! Même cette secrétaire, il le sait, elle partira dès qu’il aura le dos tourné.

« Service de la police ! Monsieur Solomon ? »

Il n’a pas eut le temps de refuser leur présence qu’ils sont déjà là. Ces fichus policiers ! Qu’est-ce qu’ils veulent encore ? Ils n’en ont pas assez ? Il faut qu’ils s’amusent avec sa carcasse, c’est ça ? Ils doivent se sentir forts et fiers, n’est-ce pas ? Hein ?

« Veuillez nous suivre. Un interrogatoire sera nécessaire. »

« Je ne parlerais pas sans la présence de mon avocat, je tiens à vous le dire. »

« Oh, ne vous en faites pas, il est déjà contacté à ce sujet. Maintenant, veuillez nous accompagner sans causer plus de problèmes. »

« Vous savez qui je suis ? Alors évitez de me parler comme si j’étais n’importe qui ! Compris ? Je ne suis pas votre ami ou autre ! »

« Nous n’avons jamais pensé cela. Maintenant, si vous voulez nous suivre sans continuer à vous ridiculiser aux yeux de tous et de toutes, cela sera bien mieux, merci. »

Se ridiculiser ? Qu’est-ce que cet homme est en train d’insinuer ? Ces hommes se croient tout permis ! Pour qui ils se prennent ? Ils verront lorsqu’il sera libre ! Ils comprendront bien rapidement leur erreur ! Ils comprendront à qui ils avaient affaire ! Mais pour l’heure, il va les suivre mais il sera libre, qu’importe ce que ces ex-associés diront. Mesure de précaution.

« Nous apprenons à l’instant que le producteur Solomon fut emmené en prison en attendant le jour de son jugement. De plus grandes nouvelles dans les heures qui viennent. »

« Hahaha … Parfait ! Parfait ! Parfait ! PARFAIT ! »

Le jeune homme s’exclame et s’exalte sur place tandis qu’il éteint la télévision. Il regarde Flutina avec un grand sourire avant de la prendre dans ses bras. PARFAIT ! Il s’écrit :

« Tu vas enfin être en paix ! Tu as compris ? Tu as entendu ? »

« Moi ? Paix ? Mais … comment ? »

« Ah … oui, c’est vrai. Disons plutôt que cet homme est un enfoiré qui mérite sa place. C’est lui qui est responsable de tous nos malheurs mais c’est maintenant terminé. »

Il ne peut s’empêcher d’exprimer sa profonde joie rien qu’en apprenant ça. HAHAHA ! Mais bon sang ! Qu’est-ce que c’est bon ! Qu’est-ce que c’est super ! Il ne peut … hein ? Meloetta ? Pourquoi est-ce qu’elle le regarde aussi tristement ? Il y a un souci ? Il cligne des yeux.

« Meloetta ? Ne me dit pas que tu es triste à cause de ce qui lui arrive hein ? »

« Non, je suis triste à cause de ce que tu deviens. Tu n’es plus Hémaltone. »

« Mais qu’est-ce que tu racontes ? Je suis le seul et unique Hémaltone. Il n’en existe pas deux comme moi ! Tu te fais du souci pour rien ! »

« Je me fais du souci car tu deviens violent et monstrueux ! Voilà ! Tu deviens comme eux ! Tu as utilisé … je ne sais pas ce que c’est. Depuis des semaines ! »

« Je suis un monstre, ne l’oublies pas. Je suis un monstre ! Une créature horrible ! »

« Ne racontes pas n’importe quoi ! Je n’ai pas dit que tu étais ça ! »

Elle semble tout autant en colère que lui mais une colère tournée vers sa personne. Sa personne qui ignore complètement les problèmes. Le jeune homme est juste là, en train de la regarder, comme si de rien n’était. Elle le regarde et lui-même la fixe.

« Je n’ai pas envie de parler. Je vais me coucher. Je ne vais pas gâcher ce bon moment avec des imbécillités de la sorte. Flutina, je te rappelles que tu dors dans le même lit. Normalement, tu as put lire à peu près ce qui était marqué dans le journal non ? »

« Oui monsieur Hémaltone. J’arrive tout de suite. » dit-elle dans un petit sourire qu’il tente de lui rendre. Il arrive à sourire mais il a quelque chose de … mauvais.

« Hum. Tu n’es pas obligée de te coucher tout de suite. Il vaut mieux que tu attendes. »

Pourquoi cela ? Car il ne se sent pas bien. Il regarde Flutina puis Meloetta. Il se sent mal, vraiment mal par rapport à quelque chose qu’il n’arrive pas à expliquer correctement. Est-ce le fait de s’être disputé avec la pokémon ? Il ne sait pas. Il veut juste … aller dormir.

Chapitre 15 : Malmené de partout

« Qu’est-ce que ça veut dire ? »

« Promis ! Je vous dirais tout ! PROMIS ! Ne me faites pas de mal ! Empêchez-le de me faire du mal ! Je vous le promets ! S’il vous plaît ! »

L’homme est recroquevillé sur lui-même, adossé dans un coin du mur, tournant le dos aux policiers. Son appartement est ravagé alors que les policiers le regardent avec étonnement. Posant une main sur son épaule, le policier recule aussitôt lorsque l’homme hurle de peur.

« NE ME TOUCHEZ PAS ! NE ME FAITES PAS DE MAL ! JE SERAIS SAGE ! JE VOUS LE PROMETS ! NE ME FAITES PAS DE MAL ! JE VOUS EN SUPPLIES ! »

« Mais qu’est-ce qui s’est passé bon sang ? C’est la première fois que je vois un homme dans cet état. Et ce coup de fil anonyme ? »

« Ca vient d’une cabine téléphonique. Impossible de savoir qui l’utilisait alors. Mais surtout, elle se trouvait à plusieurs kilomètres de l’endroit désigné. »

« Vous … vous pouvez me protéger hein ? Je vous dirais tout sur Solomon ! JE VOUS DIRAIS TOUT ! Je vous dirais tout ce qu’il faut ! Mais protégez-moi aussi ! Les autres vont vouloir me tuer si je vous révèle tous ! Je préfères encore mourir plutôt que de continuer ! Je vous en supplies ! Faites tout pour me protéger, je ne veux pas qu’il recommence ! J’ai compris ma leçon, je ne continuerais pas là-dessus ! JE NE VEUX PAS MOURIR ! »

« Embarquez-le. Peut-être qu’il faudra appeler l’asile psychiatrique ensuite, j’ai l’impression que l’on va avoir de gros soucis en perspective »

« Oh, on ne sera pas les seuls d’après ce que nous dit cet homme. Je crois bien qu’il a beaucoup à nous réléver, énormément même. Ce n’est pas forcément déplaisant quand on y réfléchit bien. Héhéhé ! Solomon, cet homme trempe dans tout mais nous n’avons jamais eut de preuves à son sujet. Peut-être que ce n’est que le commencement. »

« Ca ne fera que du bien de purger un peu cette ville de toute cette racaille. Même si ça va être un boulot monstre pour y arriver. Ah … je vous le jures, je ne sais pas ce qui nous attends mais j’ai l’impression que ça ne va pas être aisé dans le fond. »

« Héhéhé, arrêtes donc de te plaindre et embarquons ce type, on a encore du travail ! »

Les deux policiers soulèvent l’homme avec difficultés, celui-ci restant recroquevillé. Un scellé est mis sur la porte de l’appartement. Les autres feront une étude de l’appartement pour comprendre ce qui s’est passé. Ce n’est pas le premier homme trouvé de la sorte. Il doit bien y en avoir une dizaine maintenant. Tous font partis de la même organisation criminelle. Quelqu’un a décidé de purger cette ville mais qui ?

« Hémaltone ? Blessé ? Tu … »

« Ne parles donc pas trop, Flutina. Tu sais bien que tu as du mal. Gardes donc tes forces pour le reste de la soirée. Ne t’en fait pas, ce n’est qu’une égratignure, rien de sérieux. »

« Je peux te … soigner ? »

« Non pas besoin, j’ai dit que tu pouvais aller te reposer. Maintenant, fais-le avant que je ne m’emporte, compris ? J’ai encore à faire. Je regarde la télévision. »

« Hémaltone, ne parles pas comme ça à Flutina ! Tu sais bien qu’elle fait des efforts ! »

« Meloetta, je n’arrêterais jamais tant que je ne serais pas sûr qu’il croule en prison voire pire ! Maintenant qu’il a décidé de s’en prendre AUSSI à toi, il est hors de question que je reste les bras croisés en regardant tout cela se faire ! COMPRIS ?! »

« Je n’ai pas demandé à ce que tu me sauves ! COMPRIS ? ! » hurle la pokémon en réponse au jeune homme, celui-ci émettant un grognement de mécontentement. Qy’est-ce qu’elle peut comprendre de toute façon ? Comme si cela la concernait … c’est lui qui est visé par Solomon ! Même si c’est indirectement, il sait qu’il est visé !

« Ca ne changera rien. J’en ait assez, nous avons assez parlé. Au revoir. »

Il quitte l’appartement avec colère, délaissant la jeune femme, ses pokémon et Meloetta. Celle-ci tremble, dans le même état que lui, visiblement furieuse par la tournure des évènements, ce n’était pas ça qu’elle désirait ! PAS DU TOUT ! Alors pourquoi est-ce qu’il faut que ça se passe ainsi ? Qu’est-ce qu’elle a fait pour mériter ça ?

Le jeune homme est dehors, les mains dans les poches, regardant l’écran géant qui présente les informations du jour. AH ! Voilà ! Parfait ! C’est ça qu’il veut ! Il veut voir à quel point Solomon est descendu en flèche ! A quel point cette hécatombe est là ! HAHAHA ! HAHAHA ! Bon sang ! Qu’est-ce que ça lui fait plaisir !

« Les nouvelles sont formelles : De nombreuses personnes inculpées de meurtres, vols et autres trafics comme kidnappings de pokémon, seraient liés à Solomon. Lorsque celui-ci fut interrogé par la police et les journalistes, il a insisté sur la non-véracité de ces informations, déclarant que quelqu’un veut faire du mal à sa popularité grandissante. »

« Pauvre fou, grandissante ? Dans quel monde est-ce que tu vis ? Personne ne t’aime ! PERSONNE ! TU COMPRENDS, SOLOMON ?! »

En criant son nom, il émet un profond râle qui provient de son cœur. Ah … Ah … C’est pour bientôt. Solomon va couler, son empire aussi. Comme un capitaine, il ne pourra quitter le navire qui sombre. Il va réussir. Il remarque les regards autour de lui, s’exclamant :

« Qu’est-ce que vous regardez ?! Vous voulez ma photo ? Je n’ai rien à vous dire ! Compris ? Alors lâchez-moi avant que je ne m’énerve ! Je n’ai pas que ça à faire ! »

« Dites ? Ça ne serait pas Hémaltone ? Vous savez, le musicien qui accompagnait Kastry. »

Qu’est-ce que ça peut leur faire ? Ces êtres ne réfléchissent jamais ! Ils s’abreuvent de n’importe quelle musique ! De n’importe quelle chanson ! Monstre … Ce mot est resté ancré dans son crâne depuis le jour où il l’a entendu dans cet appartement. Cet homme n’avait pas tort, loin de là. Il était un monstre qui venait enfin d’être relâché après tout ce temps.

Chapitre 14 : Hors de contrôle

« Qu’est-ce que … J’en étais sûr ! »

Il s’écrit alors qu’il est sorti de l’appartement avec Flutina et les pokémon. Il a décidé de les prendre à leur propre piège ! Observant les lieux, il a bien remarqué trois personnes qui pénétrèrent dans l’immeuble, des personnes dont les intentions sont loin d’être bonnes ! AH ! Ils allaient le payer et salement ! Revenant dans l’appartement après leurs méfaits, cette fois-ci, il n’y a aucun doute !

« Ils recherchent bien quelque chose mais quoi ? Si c’est Flutina, ils doivent se douter qu’elle est avec moi ! Ce n’est donc pas elle qu’ils recherchent mais qui alors ? »

« De qui ? De quoi ? De quoi est-ce que tu parles, Hémaltone ? » dit Flutina, arrivant à s’exprimer à peu près correctement après quelques heures de travail. Mais il sait que dès demain, son élocution partira encore et toujours.

« Oh, de rien, Flutina, de rien. Meloetta ? Est-ce que tu as put faire ce que je voulais ? »

Meloetta apparaît à côté de lui, hochant la tête. Parfait alors ! Il embrasse doucement Flutina sur les lèvres, lui disant de patienter alors que ses pokémon vont l’aider à ranger tout ça. Parfait ! PARFAIT ! PARFAIT ! HAHAHAHA !

« Meloetta, je te suis. Flutina, tu restes ici et tu n’ouvres à personne, compris ? Meloetta, tu nous fais disparaître ? Que nul ne sache que nous sommes partis de l’appartement ! »

« Je le fais mais je n’apprécies pas cette idée, je dois te l’avouer. »

« Il ne faut pas croire que je vais les briser, loin de là. Je vais juste les forcer à parler. Flutina, tu as compris ? Tu ne bouges pas de là, tu ne sors pas de là. »

« D’accord, comme tu le veux, Hémaltone. Merci bien. »

Elle se répète car elle ne voit pas quoi dire par rapport aux paroles du jeune homme. Celui-ci disparaît subitement avec Meloetta, se retrouvant une bonne centaine de mètres plus loin. Mais ce n’est pas suffisant et les téléportations s’enchaînent jusqu’à être dans une salle à manger, un homme d’une trentaine d’années étant installé sur le canapé, en train de regarder la télévision. Une arme à feu posée sur la table basse devant lui, à côté de ses pieds, il n’avait pas encore remarqué la présence d’Hémaltone derrière lui.

Le jeune homme aux cheveux verts vint prendre le violoncelle en main, l’archet dans l’autre, commençant à en jouer avec vélocité, accélérant le rythme de telle façon que l’homme vint se retourner aussitôt, surpris. La télévision explose sans prévenir, l’homme commençant à hurler de douleur, du sang s’écoulant de ses oreilles. Avec difficulté, il arrive à récupérer l’arme à feu mais Meloetta utilise ses pouvoirs psychiques pour la projeter sur le côté tandis qu’Hémaltone arrête sa musique, fixant l’homme.

« Et si vous m’expliquiez ce que vous faisiez, toi et tes amis dans mon appartement ? Vous sembliez vouloir quelque chose. Ca fait deux fois de suite, n’est-ce pas ? Ou alors, est-ce un autre groupe de la même bande qui était responsable du premier ? »

« Je ne parlerais jamais, je ne suis pas … »

« LA FERME ! JE N’AI PAS DE TEMPS POUR PLAISANTER ! »

Cet enfoiré veut jouer à ça ? On va voir combien de temps il fait le cador ! Le jeune homme reprend son violoncelle, accélérant le rythme ! Puisqu’ils veulent s’en prendre à lui, il va vite comprendre à quel point il se trompe ! Les meubles commencent à se fissurer, comme les murs alors que l’appartement tremble de toutes parts.

« HEMALTONE ! ARRÊTE ! S’IL TE PLAÎT ! »

Le message télépathique de Meloetta ne semble pas vouloir le stopper. Des entailles apparaissent sur le corps de son adversaire, que ça soit au visage ou aux bras. Il n’y a pas encore de traces de sang mais s’il continue, il risque de …

« Je vais parler ! PROMIS ! Je vais parler ! Arrêtez ça ! Maintenant ! Je ne veux pas mourir pour ça moi ! Je ne veux pas du tout ! Je dirais tout ! Tout ce qu’il faut ! »

« C’est Solomon, le responsable de tout ça, n’est-ce pas hein ? C’est Solomon ? PARLES ! »

« SOLOMON ! Il a contacté notre organisation ! Il voulait que l’on récupère cette pokémon légendaire ! Celle qui est à côté de vous ! Il y a une grosse récompense à la clé ! Il a dit que cela lui permettrait de sauver son studio de musique ! Je ne veux pas mourir ! Je ne veux pas ! J’en ait assez ! Arrêtez cette musique, je vous en supplies ! »

Un dernier son se fait entendre de la part du violoncelle, strident et puissant, portant dans les aiguës avant que l’homme ne tombe au sol, de l’écume s’écoulant de sa bouche. Il est parcouru de soubresauts alors qu’Hémaltone fixe Meloetta. Il la regard étrangement, ses yeux bleus bouillonnant de rage :

« Maintenant que l’on sait de qui il s’agit, on peut partir. »

« Hémaltone, tu me fais vraiment peur, je n’aime pas ça. »

« Tu n’as pas à t’inquiéter. Je ne te ferais jamais de mal, que ça soit à toi, ou alors à Flutina ou aux autres pokémon. Je ne suis pas comme ça. »

« Mons… Monstre … tu … tu es un monstre ! » tente de dire l’homme couché au sol, Hémaltone se tournant vers lui, prêt à rejouer de son instrument, le regard vide d’émotion.

« Je pensais que cela avait été suffisant. Comme quoi, on est jamais trop sûrs. Ne t’en fait pas, je vais arranger ça une bonne fois pour toutes. »

« NON ! Hémaltone ! Je t’en empêcherais ! »

Elle le téléporte avant qu’il ne recommence à jouer de son instrument. Lorsqu’ils se retrouvent seuls, il s’apprête à hurler pour demander des explications mais les tremblements dans le corps de Meloetta l’en empêchent. La musique n’est pas faite pour servir le mal, n’est-ce pas ? Tsss … Foutaises. Il suffit de voir ce que Solomon en fait.

Chapitre 13 : Perte d’élocution

« Hémaltone, est-ce à cause de moi que cela se produit ? »

« Comment est-ce que ça pourrait être ta faute, Flutina ? »

Il se tourne vers elle, étonné par sa question alors que la police est en train d’inspecter les lieux. La jeune femme le regarde, tremblante, tandis que les pokémon du jeune homme sont réunis autour de lui. Un tel ravage ne doit pas être impuni ! Elle commence à bafouiller :

« Je suis responsable de tout ça. Je suis sûre que c’est à cause de moi. »

« Tu racontes n’importe quoi. Si tu remarques, ils n’ont pas fouillé dans tes affaires, ce qui implique qu’ils sont venus pour autre chose mais quoi ? En fait, ils n’ont rien cherché même. C’est juste de la destruction gratuite. Ils le payeront. »

« Hmm ? Hémaltone, c’est bien ça ? J’aimerai vous interroger si possible. »

« Vous le pouvez même si je ne vois pas trop comment vous aider. »

« Vous allez très vite voir. Vous êtes une ancienne célébrité, mêlée à quelques morts et affaires des plus sordides, vous devriez … »

« Est-ce que l’on peut parler de tout ça autre part ? »

Hémaltone émet un grognement aux paroles du policier. Flutina a put entendre une partie de la conversation et semble choquée par ce qu’elle apprend. Le jeune homme force le policier à le suivre pour pouvoir discuter avec lui tranquillement.

Une bonne heure plus tard, les voilà à nouveau dans l’appartement. Le policier lui a signalé qu’ils allaient mettre des hommes dans les alentours pour surveiller tout ça. Hémaltone lui avait à peine répondu, regardant Flutina. Celle-ci allait sûrement lui poser bon nombre de questions, n’est-ce pas ? Et bien non. Elle reste muette à ce sujet, ne cherchant pas à se renseigner par rapport à toute cette histoire.

« Nous devrions aller nous coucher, Hémaltone. »

« Je te rejoins bientôt, Flutina. Attends-moi donc. Je fais quelque chose. »

Elle le laisse seule tandis que le jeune homme plonge dans ses pensées. Une rapide conversation mentale avec Meloetta ne laisse planer aucun doute sur le ou les responsables de cet attentat sur leur appartement. Ils savent que c’est encore ce Solomon mais aucune preuve n’est trouvable ! AUCUNE ! Le jeune homme se retient de pousser un cri de rage avant de remercier Meloetta, s’excusant par rapport à elle.

« Je te dirais ton nom un autre jour, je suis désolé, Meloetta. »

« En vue des circonstances, je crois que c’est mieux. Mais j’espère qu’il arrêtera d’être retardé, je n’en peux plus d’attendre une réponse positive à ce sujet. J’espère vraiment qu’il ne sera pas décevant de ta part, Hémaltone. Je l’espère. Bonne nuit. »

Il embrasse la pokémon sur les joues avant de la serrer dans ses bras pendant quelques secondes. Elle se laisse docilement faire, comme si elle désirait ne jamais quitter ses bras. Le jeune homme les retire puis va rejoindre Flutina. Dans le lit, elle est déjà endormie. Il cherche à la garder contre lui mais c’est à peine si elle accepte cela.
Le lendemain matin, il est le premier debout et redoutes comme à chaque fois le lever de la jeune femme. Déglutissant, un peu inquiet, il prépare le petit-déjeuner jusqu’à ce qu’elle finisse par se présenter à lui, se frottant les yeux. Il fait un petit sourire rassurant, prêt à lui expliquer tout ce qu’il faut avant de dire :

« Bonjour, Flutina. Si tu cherches une explication, elle se trouve dans le journal intime qui est posé sur ta table de chevet. Ca sera plus facile pour comprendre. »

« Aheu … Euh … geuh ah … oui. Oui. »

Il hausse un sourcil, étonné, la regardant repartir vers la chambre. Qu’est-ce que c’était que ça ? Meloetta et le reste des pokémon finissent par se réveiller à leur tour. Lorsque Flutina revient, elle est soucieuse, se massant le front avant de répéter :

« Hé … Hémal … Hémal … Hémaltone, c’est c’est … c’est ça ? »

« Oui, bien entendu. Hémaltone est mon nom, il doit être marqué dans ton journal non ? Ne t’en fait pas, il y a un peu de dégâts mais aujourd’hui, ça sera session nettoyage. »

« Je je je … d’accord. J’ai lu le le le livre ! Par pardon ! Par ! »

Là, ça devient inquiétant. Qu’est-ce qui lui prend ? Il se rapproche d’elle, posant une main sur son crâne avant qu’elle ne se mette à sangloter. Elle cherche à s’exprimer mais n’y arrive presque plus ? Elle n’est quand même pas en train de …

« Perdre sa voix, Hémaltone. Le médecin te l’avait dit. Peu à peu. »

« Non ! Pas sa voix ! Pas la sienne ! Je refuses, Meloetta ! Je refuses ! »

« On ne peut rien y faire, Hémaltone, on ne peut rien y faire malheureusement. Je ne peux te dire que cela, je suis désolée. »

« Je ne veux pas … Flutina ! Attends ! On va passer la journée pour que tu recommences à parler correctement ! Promis ! Viens par-là ! »

Comment est-ce qu’il peut s’imaginer jouer de la musique sans elle ? Ils devaient chanter … et danser ensemble. Ils devaient faire tellement de choses liées à la musique tous les deux ! Ca ne devait pas se passer comme ça ! JAMAIS ! Ca n’aurait JAMAIS dût se produire ! JAMAIS ! JAMAIS ! JAMAIS ! JAMAIS !

Ah … Ah … Ah … Tout ça à cause de Solomon mais aussi de lui-même. Ce jour maudit où elle avait tenté de nuire à sa vie, il aurait dût être là. Il aurait dût tout faire pour l’arrêter ! TOUT ! Mais il n’avait rien fait ! C’était de sa faute, c’était de sa faute, c’était de sa faute ! Le regard perdu dans la vague, ses yeux fixaient juste le mur en face de lui. De sa faute !

Chapitre 12 : Ravage

« Flutina, aujourd’hui, je te proposes de faire un petit tour dehors. »

« Oh ? Vraiment ? Hémaltone, tu penses que c’est la meilleure chose à faire ? Je veux bien te suivre. Nous allons faire quoi plus exactement ? »

« Tout simplement quelques courses ! Mes stocks ne sont pas infinis mais j’ai envie que les gens comprennent à quel point nous sommes liés, toi et moi. Est-ce que cela te dérange ? »

Pas vraiment. Elle le sait d’après son journal. Celui-ci continue de s’épaisir et d’ailleurs, elle doit envisager l’achat d’un autre journal car elle n’a bientôt plus de place. Le jeune homme la regarde doucement, sourire aux lèvres avant de s’exclamer :

« Alors, c’est décidé ! Xynolo, Starni, Samboros ! Zou, tous dehors ! »

« Et moi alors ? Quand est-ce que tu me trouveras un joli nom, Hémaltone ? J’en peux plus d’attendre, tu sais ? On ne fait pas attendre une fille comme ça ! C’est méchant ! »

« J’en ait un … mais je ne te le dirais pas tout de suite ! Hahaha ! »

Un ? Vraiment ? Elle tente de lire dans ses pensées mais elle arrive à voir que c’est vrai sans pour autant trouver le prénom ! Elle sait que ça commence par un M aussi ! Ça ne serait pas quand même Meloetta ? Si c’est ça et qu’il se moque d’elle alors ça va barder !

« Ben si c’est comme ça, je fais ma boudeuse ! »

Alors qu’elle boude ! C’est ce qui la rend encore plus mignonne ! Le jeune homme rigole après les dires de Meloetta, poussant un petit soupir attendri. Il la prend dans ses bras avant de quitter l’immeuble avec elle. Malgré tous les soucis ambiants, ils doivent bien profiter un peu de leur vie à deux. Flutina l’accompagne, le prenant par le bras tandis qu’ils sont maintenant dehors, prenant un bon bol d’air frais.

« J’ai l’impression de n’être pas sortie depuis des semaines. »

« Dans le fond, ce n’est pas totalement faux, c’est bien pour ça que je tentes de t’y forcer. »

« Tu ne me forces à rien. Je suis bien contente de pouvoir sortir un peu, je dois l’avouer. Cela me fait vraiment plaisir, Hémaltone. Même si les personnes nous regardent étrangement. On dirait presque que nous sommes deux célébrités. »

« C’est un peu le cas mais c’est le genre de connaissances dont tu peux aisément tirer un trait dessus, Flutina. Je peux te le promettre, ça ne sert à rien. »

« Moi ? Une célébrité ? Vraiment ? Déjà que je trouves cela étrange d’être maintenant une adulte, je ne sais pas quoi dire. Est-ce que j’étais une bonne célébrité ? »

« L’une des meilleures dans ton domaine. Et cette voix ! Cette voix ! Tu étais superbe. »

« Vraiment ? Ma voix ? Qu’est-ce que je faisais avec ? J’étais chanteuse, c’est ça ?! »

Elle s’exclama avec joie, ravie d’apprendre cela tandis qu’il émet un petit sourire amusé. Il suffit de peu pour qu’elle soit heureuse, n’est-ce pas ? Caressant ses cheveux d’une main, il sifflote doucement alors qu’il voit ses pokémon qui se tournent vers lui, ravis.

« Et oui ! Désolé d’avoir mis autant de temps mais vous comprenez que j’étais un peu obligé, n’est-ce pas ? Parfois, on ne peut pas faire ce que l’on veut. »

« Comment cela Hémaltone ? Tu parles à tes pokémon ? »

« Je tentes de les rassurer que ça va mieux maintenant. Flutina, tu veux aller quelque part ? Dans un magasin ? Faire les boutiques? Ou juste se promener ? »

Elle ne savait pas sur le moment. Elle hausse les épaules comme pour lui montrer que pour le moment, elle ne s’y intéresse pas et qu’il est le seul à décider ! Le jeune homme choisit alors de l’emmener tout d’abord dans un petit coin pour manger tous ensemble. Les pokémon à leurs pieds, sauf Meloetta qui se trouve sur les genoux d’Hémaltone, le repas se passe paisiblement. Après cela ? Le jeune homme choisit un magasin de vêtements, la garde robe de Flutina ayant besoin d’être un peu changée.

Le reste de la journée se passe plus aisément. Quelques emplettes pour les courses de la semaine, quelques achats vestimentaires pour elle, pour lui et pour les pokémon car oui, Hémaltone s’est trouvé une envie les déguiser et voilà, le tour est joué ! Il est maintenant l’heure de rentrer et ils doivent se rapprocher de l’heure du repas pour la soirée. Invitant la jeune femme à monter les escaliers, il remarque que Meloetta s’arrête subitement.

« Meloetta ? Un souci ? » pense t-il alors que la pokémon lui répond par le même mode opératoire, inquiète et soucieuse :

« Oui, on dirait bien que l’appartement … du moins, il y a eut quelque chose là-bas. »

« J’y vais en premier. Ne t’en fait pas, tu peux juste prévenir Flutina d’attendre un peu avec les pokémon ? Ne t’inquiète pas, je ne me laisserais pas faire s’il y a un problème. »

Il passe en avant, Meloetta stoppant Flutina de suivre Hémaltone alors que celui-ci se dirige vers l’appartement. La porte est ouverte … et l’intérieur est saccagé et ravagé. Celui ou ceux qui sont responsables de ça ne semblaient même pas rechercher quelque chose, loin de là.

« Mais … pourquoi ? Hémaltone ? Qu’est-ce qui s’est passé ici ? »

« On a eut de la visite pendant que nous n’étions pas là. »

« Mais pourquoi ? Quelle est la raison ? Est-ce que nous … avons des gens qui nous haïssent à ce point, Hémaltone ? Rien n’est marqué dans mon journal, pourtant ! »

« Il y a beaucoup de choses que ton journal ne montrer pas, Flutina. Et généralement, moins tu en sais, mieux tu te porteras, je peux te le promettre. »

Mais pour le moment, il allait devoir prévenir la police. Hors de question de laisser passer cela. Il était hors de question de se laisser faire dorénavant.