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Chapitre 70 : Se connaître au-delà du temps

ShiroiRyu
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Chapitre 70 : Se connaître au-delà du temps

« Où… Où suis-je ? »

Elle ouvrait un œil… puis un autre… Sur le coup… Elle ne remarqua pas qu’elle voyait avec ses deux yeux. Elle se redressa sur ses quatre pattes, observant les alentours. C’était un décor apocalyptique qui se tenait devant elle. Le ciel était recouvert de nuages qui tournoyaient, des éclairs s’abattant sur la scène tandis que des plaques de pierres étaient à différentes hauteurs comme si la terre se fissurait en plusieurs endroits. Mais où était-elle tombée ? Elle posa son regard sur les environs… puis sur elle-même.

« Mais je… Je… Je suis une Feunard ! »

Comment était-ce possible ? Comment était-elle redevenue une Feunard ? Et son œil droit était en parfait état ! Elle voyait ! Mais il y avait un problème… Elle ne contrôlait pas son corps… comme si ce n’était pas le sien.

« JUPERUS ! Regardes ce que tu as fait ?! »

« Ce que j’ai fais ? Ne me rend pas coupable de TES actes. »

« Comment ça de mes actes ?! Il a disparu ! »

« Ton caractère d’enfant pourri gâté l’a mené à sa perte ! Qu’allons nous faire maintenant ? »

« Pourrie gâtée ?! Moi ?! Ce n’est pas moi qui a un monde pour m’amuser ! »

« Et tu n’arrêtes pas de te plaindre ! »

Ces voix… A qui appartenaient ces voix ? D’après ce qu’elle avait entendu… L’une d’entre elles appartenait à Juperus alors l’autre… D’après ses souvenirs, elle devait correspondre à Giradès. Les deux voix reprenaient alors qu’elle tentait de voir d’où elles provenaient.

« Il… Il est mort ?! Si il est mort… »

« Il ne peut pas mourir comme cela. Il nous a crée. Si nous, nous sommes immortelles alors il doit en être de même pour lui. »

« Si il est mort… Je te tuerais, je te ferais revivre, je te tuerais à nouveau et ça sera une boucle sans fin pour toi, Juperus ! »

« Arrête tes idioties, Giradès. Tout cela s’est fait car TU as décidé de venir te plaindre comme à ton habitude envers lui. Tu n’es qu’une gamine ! »

Et bien… Les paroles de Juperus n’avaient rien à voir avec celle qu’elle connaissait actuellement. C’était à même de se demander si c’était réellement la même Juperus. Mais elle parlait d’une personne disparue… Une personne qui les avait crées ? De tête, elle ne voyait qu’un nom à mettre là-dessus : Le Dieu Originel ou Cradakos… ou un nom comme ça. Elle ferma ses deux yeux, une forte lumière émanant d’elle alors qu’elle se demandait où tout cela allait la mener. Elle n’en avait aucune idée.

« Qu’est-ce… Est-ce que ça va, noble créature ? »

Qui venait de lui parler ? Cette voix… Elle la reconnaissait un peu. Elle était un peu différente… mais c’était celle de Xano ! Elle rouvrit ses yeux… voyant un fantôme habillé de noir…Ses habits semblaient enflammés tandis que ses cheveux étaient blancs et ses yeux… étaient bleus. Il avait aussi un col rouge et il s’était approché d’elle. Elle tenta d’ouvrir la bouche pour lui parler… mais ce ne fut pas ses paroles :

« Je vais très bien et vous ? Mais qui êtes vous ? »

« Je ne sais pas… Je ne sais plus… J’ai mal au crâne. »

« Vous ne devriez pas vous faire du mal inutilement. »

« Et vous ? Quel est votre nom ? »

Son nom ? Et bien, c’était très simple ! Comment DornRek ne pouvait-il pas connaître son nom ? Vraiment, des fois, il abusait. Son nom était :

« Fanankard… Je crois que c’est mon nom. »

« Il est beau… D’avoir un nom. Cela donne une identité à une personne. Je n’ai plus d’identité, je ne sais… plus pourquoi je suis ici. »

« Il ne faut pas dire une telle chose. Nous allons vous trouver un nom. »

Mais son nom, elle le connaissait ! Il s’appelait DornRek sous cette forme ! Et son véritable nom était Xano Likan ! Et elle… C’était quoi ça ? Fanankard ?! Elle ne s’était jamais appelée Fanankard, c’était quoi ce délire ?! Il ne fallait pas rêver ! Elle ne contrôlait plus ses paroles et elle marchait à quatre pattes à côté du fantôme, sa voix reprenant :

« Que pensez vous d’Orinyan ? »

« Cela est… trop bizarre. Il sonne faux. Je suis désolé… de vous embêter avec ceci. »

« Cela ne fait rien, continuons à chercher. »

Mais bordel ! Qu’on lui laisse parler, c’était quoi ce délire ?! Elle était capable de parler ! Elle connaissait son nom à ce fantôme alors pourquoi ?! Ils marchèrent pendant une heure dans le décor apocalyptique et elle remarqua que Juperus et Giradès ne parlaient plus. Pendant tout le trajet, elle donnait des noms différents pour finalement terminer sur :

« Et DornRek ? Que pensez vous de DornRek ? »

« Je vous ai… Non… Je trouve qu’il est correct. Très correct. C’est… Merci. »

Elle lui indiqua d’une patte au pelage doré que ce n’était pas un problème, qu’elle était heureuse de lui rendre service. C’était tout naturel pour elle de faire une telle chose. Ils continuèrent ainsi à marcher pendant des journées, des années… des siècles.

Enfin… Tout ce temps était passé et ils observaient la reconstruction de ce monde ensemble. Les terrains désertiques, les rivières asséchées, tout reprenait peu à peu vie devant leurs yeux. Ils restaient toujours l’un près de l’autre et la question sur l’identité réelle de DornRek était finalement dérisoire maintenant jusqu’au jour où… Une créature était apparue… Une créature gigantesque mesurant plusieurs mètres de hauteur…

« Cette odeur… Je la connais… »

C’était les seules paroles qu’elle avait prononcées en regardant DornRek et Farankard. Elle avait une paire d’ailes noires décharnées, trois paires de pattes, une longue queue mais aucune pattes avant pour prendre des choses. Elle observa Farankard de ses yeux rouges longuement avant de poser ses yeux sur DornRek.

C’est… C’était quoi ça ?! Elle n’avait jamais vu une créature aussi grande de toute sa vie ! Mais ce regard… Elle le connaissait ! C’était celui de Giradès ! Elle se tenait devant elle… et DornRek ?! Mais elle ne tremblait pas… Même si elle n’avait pas envisagé une telle chose de toute son existence.

« Tu viens avec moi… Dorénavant, je vais te garder pour moi. »

« Vous ne toucherez pas à DornRek. Vous pensez pouvoir enlever mon compagnon devant mes yeux et cela… sans explications ? »

« Compagnon ? Ton compagnon ? Je ne sais pas ce que tu es exactement mais… »

Les trois paires de pattes se levèrent dans les airs, venant s’abattre sur la Feunard au pelage doré. Etrangement, elle n’avait aucune terreur dans ses gestes alors qu’elle esquivait les pattes de la créature. C’était quand même…bizarre. Si Giradès était Malar, elle devrait le craindre normalement… avoir peur mais ce n’était pas le cas.

« Veuillez la laissez tranquille, créature dont je ne connais pas le nom. »

« Mais c’est moi, Giradès. Tu… as tout oublié ? Comment… est-ce possible ? »

« Giradès ? Cela… ne me dit rien. »

« Qu’importe, ton existence sera collée à la mienne à partir de maintenant. C’est même mieux que prévu si tu n’as plus ta mémoire. »

Une pluie de flammes alla s’abattre sur l’étrange créature aux ailes noires, celle-ci poussant un léger cri de douleur avant de se tourner vers Farankard. Elle en avait du courage… du courage inutile. Elle ne savait pas ce qu’elle voulait mais elle allait mettre un terme à tout ça. Tout son corps s’était mis à disparaître complètement comme dans un brouillard avant de réapparaître derrière Farankard. Une patte alla l’écraser avec violence, la Feunard au pelage doré se mettant à hurler de douleur. Ca… Ca faisait mal ! Et pourtant… Elle n’arrivait pas à contrôler son corps ?! Elle vit le fantôme aux cheveux de feu blanc intimer à Giradès d’arrêter tout ça, de ne plus l’attaquer. En échange, il allait l’accompagner. La créature aux ailes noires retira son pied, montrant du regard qu’elle n’allait pas oublier Farankard de si tôt. Le fantôme poussa un léger soupir, la saluant avant de disparaître.

« Tu as son odeur… Est-ce tu vas bien ? »

C’était maintenant une créature de plus de trois mètres de hauteur et marchant sur quatre pattes qui se tenait devant elle. Instinctivement, elle s’était mise en position de défense, grognant légèrement. Elle se rappelait cette première créature qui lui avait enlevé son compagnon, elle ne pouvait pas l’oublier. Qu’est-ce qu’elle lui voulait elle ?!

« Je me nommes… Juperus. Je suis à la recherche… »

« Cela m’importe peu. Je ne veux rien avoir à faire avec vous ou cette créature nommée Giradès. Je ne vis que pour retrouver un jour DornRek. »

« DornRek ? Qui est-ce ? Quel est ton nom ? »

Elle lui parlait étrangement et en y réfléchissant, c’était la première fois qu’elle voyait Juperus sous cette forme. Ainsi, la Déesse Supérieur était encore plus impressionnante sous cette forme de cheval à la crinière argenté, aux yeux verts et aux pupilles roses. Bien qu’elle ne voulait pas donner son nom, encore une fois, sa bouche s’ouvrit pour le prononcer.

« Bienvenue dans mon monde Farankard. Je suis désolée que ce monde soit aussi désagrégé mais… Giradès s’est battue contre moi et il en résulte ce que tu vois. Bien que cela mettra du temps, ce monde reprend vie peu à peu. Les créatures vont revenir mais certaines d’entre elles sont déjà présentes. Pourtant… Je ne me souviens pas t’avoir déjà vu. Est-ce que tu es un Atout ? L’une des créatures crées par Charkrowos ? »

« Nullement. Je ne sais même pas qui est ce Charkrowos. »

« Charkrowos… est celui qui a crée ce monde pour moi. Mais pas uniquement cela, il a crée ce monde, ses animaux, ses végétations, tout ce qui est ici est sa création… Pour l’instant, d’autres créatures viendront et seront issues de mon imagination. Il a aussi crée un domaine pour moi et ma sœur… Giradès. »

« Giradès ? Tu es donc la sœur de cette créature ? J’aimerais qu’elle ramène DornRek. »

« Je ne pense pas cela possible car ma sœur a décidé de sceller son domaine pour que personne ne puisse y accéder si elle ne le désire pas. Même si je le voulais, je ne le pourrais pas. J’en suis fort attristée. J’ai néanmoins une demande à faire : Est-ce que tu es sûre de ne pas connaître Charkrowos ? Pourtant… »

« J’en suis sûre et certaine. Ce nom m’était inconnu avant que tu ne le prononces. »

La créature au demi-anneau doré autour d’elle poussa un léger soupir désabusé. Pourquoi alors était-elle capable de sentir son odeur sur Farankard ? C’était bizarre toute cette situation. Elle ne rêvait pas quand même. Et au passage… C’était la première fois qu’elle voyait une telle créature. Comment devait-elle l’appeler ? Elle voyait ses neuf queues dorées comme si elles pouvaient s’enflammer… Et pourquoi pas l’appeler ainsi ? Lentement, Juperus prit la parole en la regardant :

« J’ai l’habitude de donner un nom aux créatures. Dorénavant, tu seras une Feunard. »

Ses yeux s’ouvraient faiblement… Où était-elle ? Elle avait mal… Si mal… Elle souffrait intérieurement sans réellement comprendre ce qui se passait. Elle poussa un petit glapissement… Mais c’était son cri lorsqu’elle était une Goupix ?! Et cette scène…C’était celle où Malar lui avait donné de nombreux coups de pied dans le ventre après lui avoir fait croire qu’il allait s’occuper d’elle. Pourquoi maintenant ?! Et pourquoi avait-elle si mal ?

« Je vais me débarrasser de toi. Auparavant, je n’y arrivais pas mais maintenant… »

Deux mains entouraient son cou de Goupix alors qu’elle voyait le jeune garçon aux cheveux noirs. Ses deux yeux rouges étaient différents… comme sa voix. Dans ses souvenirs, elle ne s’était jamais rappelée cette scène… mais la voix était féminine ?!

« Comment penses-tu pouvoir avoir ce que je n’ai jamais réussi à avoir Farankard ?! »

« Gou… Goupix. »

Elle respirait avec difficulté alors que les deux mains enserraient son cou avec de plus en plus de force. Elle… Elle allait mourir ?! Mais si c’était une scène de son passé, ce n’était pas possible qu’elle meure. Quelque chose s’était passée à ce moment ?! Et ce fut le cas. Alors qu’elle perdait peu à peu inconscience, une violente déflagration de flammes blanches entoura son corps de Goupix au pelage argenté. Malar poussa un cri, la voix de Giradès sortant de sa bouche sur un ton des plus énervés :

« Encore ?! Encore une fois ! Mais cette fois-ci, je vais te malmener et t’en empêcher. Tu ne pourras jamais le revoir. Il doit rester avec moi, je vais lui apprendre tout ce qu’il doit apprendre à mes côtés. Ca ne sert à rien de se voiler la face. Dorénavant, tu détesteras les humains… Je n’ai pas à m’inquiéter. Tu feras partie de mon plan. »

« Eloigne toi d’elle… »

« Char… Non ?! »

Le sourire avait disparu pour laisser place à l’incompréhension. Elle regarda autour d’elle, essayant de savoir d’où provenait cette voix. Elle était sûre de ne pas avoir rêvée. Ce corps humain qu’elle utilisait pour préparer son plan… mais si il était aussi proche. Non… Cette Goupix… Elle savait pertinemment que c’était Farankard et qu’elle possédait… En y réfléchissant, est-ce que… Mais non, ce n’était pas possible ! Elle savait qui l’était… Alors elle devait donc posséder…

« Petite Goupix argentée… Je ne t’oublierais pas contrairement à toi. »

« Gou… Goupix ? Gou… Gou… »

« Tsss… De toute façon, d’ici quelques années, il sera de retour. »

Le corps de Malar disparaissait dans le sol alors que celui de la Goupix argenté était avachi dans l’herbe. Qu’est-ce qui se passait ici ?! Encore une fois, elle n’avait rien pu faire… mais maintenant… Elle savait qu’elle connaissait Giradès et Juperus bien avant qu’elle ne l’aurait cru… Farankard… Un flash blanc vint illuminer ces souvenirs.

« Hum… Il ne fallait pas en douter, Palars. »

« C’était plus un test qu’autre chose, Diarès. »

« Je le sais très bien puisque j’en suis à son origine, Palars. »

« Qu’est… Qu’est-ce que vous avez fait ?! »

Qu’est-ce qu’ils voulaient dire ?! Le jeune homme aux cheveux blancs serrait les dents, préparant de nombreuses flammes et sphères autour de lui pour les abattre sur les deux hommes en face de lui. Un test ?! Quel test stupide ! Il allait s’occuper d’eux ! Ils… Ils avaient touchés à Tyrania ?! Un petit… glapissement se fit entendre derrière lui et il se retourna pour s’approcher de la femme aux longs cheveux dorés :

« Hey… Tyrania… Tyrania… »

« Xa…no ? J’ai fais… un rêve étrange. »

« Tu as réussi à en sortir… Tu es très forte… Tu as su que tout ceci était faux… que toutes ces choses ne pouvaient pas exister réellement. »

« Non, DornRek. C’est différent dans son sac. J’ai un peu changé la donne avec elle. Disons plutôt… qu’inconsciemment, son corps s’est mis à réagir différemment. Il ne fallait pas en douter de la part de celle qui héberge l’âme de Charkrowos. »

Différemment ? Inconsciemment ? Qu’est-ce qu’ils voulaient dire ?! Elle n’avait pas imaginé un monde avec lui et uniquement lui ? Et l’âme de Charkrowos ? Il tenta de trouver une explication, serrant Tyrania contre lui. Elle lui raconta tout brièvement… Son nom… Le fait qu’elle le connaissait bien avant ce moment… Tout…

« Farankard, c’est… C’est ton nom ? Mais je ne m’en rappelle pas. »

« Ca ne fait rien… Rien du tout mais… les autres ? »

Il entendait des gémissements de la part des trois autres femmes qui étaient ses Reines. Chacune ouvrait ses yeux, se redressant l’une après l’autre. Elles avaient réussi à combattre ce faux rêve ? Ou alors… C’était aussi différent pour elles ? Et Juperus dans tout ça ? Elle restait toujours couchée sur le sol, sans bouger, les mains sur le ventre.

« Juperus… doit lutter contre sa propre histoire. Elle sait très bien dans quoi elle est tombée… et c’est cela qui l’empêche de se réveiller actuellement. Mais maintenant que Farankard est de retour, nous allons pouvoir passer à une nouvelle phase. »

Une nouvelle phase ? Où voulaient-ils en venir ? Xano avait relevé Tyrania ou plutôt… Farankard. Il ne se rappelait vraiment pas de tout ça. C’était sa Tyrania… non ? Il observa les trois autres femmes, leur demandant si tout allait bien. Les trois femmes détournèrent le regard, Luna se mettant à rougir. Elles répondirent que tout était bon… mais qu’elles ne savaient pas ce qui s’était passé. Maintenant, à part Juperus, ils étaient tous prêts à combattre Diarès et Palars… si ils le pouvaient.

Chapitre 69 : Le prince charmant

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Chapitre 69 : Le prince charmant

« Princesse Luna ! Vous ne devez pas vous éloigner ! »

« Mais on ne fait que visiter ! »

« Princesse Luna ! Veuillez nous écouter ! »

Mais la petite Apitrini blanche n’écoutait pas les deux autres qui tentaient de la rattraper. Elle poussait des petits rires amusés alors qu’elle se baladait à travers les arbres. Contrairement à ce que sa mère lui disait, elle voulait voir des humains de plus près et elle arrivait à distancer les deux gardes qui la suivaient.

« Princesse ! Atten… »

Un caillou vient atteindre l’Apitrini qui venait de s’exprimer, la faisant tomber au sol alors que l’autre créature ailée s’approchait de Luna pour la protéger. D’où venait ce caillou ?

« SUPER ! J’en ai eu un ! »

Un enfant de huit ans se présentait devant les deux Apitrinis tandis que la troisième se relevait. C’était le genre d’enfant à problèmes. Une main passant souvent le nez alors qu’il reniflait avec la morve au bout des doigts, des pierres dans l’autre main, mal habillé, bref un enfant qui créait plus d’ennuis qu’autre chose. Un enfant… qui se fit violemment percuté par un autre. Celui-ci avait des cheveux blancs assez courts et lui criait dessus :

« Mais tu vas arrêter tes bêtises Malar ?! On ne jette pas de pierres sur les pokémons ! »

« Lâche moi Xano ! Je t’ai dit de me lâcher ! »

« Enfuyez vous pendant que je le retiens ! »

Il s’adressait à elle ? Luna se tourna vers les deux Apitrinis qui s’éloignaient déjà. Maintenant… Elle avait une vision des humains différente. Une vision altérée mais… Elle devait partir elle aussi. Malar donna un coup de pied à Xano, se relevant avant de dire :

« Héhéhé ! Un Apitrini qui ne s’est pas enfui ! »

Il récupéra l’une des pierres alors que Xano se relevait. Il s’était éloigné de lui pour éviter d’être dérangé. L’Apitrini blanche reculait un peu, observant avec peur la pierre dans la main de Malar. Elle était vraiment grosse… Elle… Elle… Elle arrivait droit sur elle ! Malar venait de jeter la pierre mais au dernier moment alors qu’elle fermait les yeux… Xano se positionna devant l’Apitrini, criant de douleur alors que du sang s’écoulait de son front, une vilaine entaille venait d’apparaître. Tout de suite, elle s’était mise à réagir, battant de ses petites ailes pour créer une violente tempête et repousser Malar, le jeune garçon hurlant en percutant un arbre. Il était sonné mais elle était plus inquiète pour Xano… Le jeune garçon aux cheveux blancs. Il… Il l’avait sauvé… Elle s’approcha de lui, voyant qu’il lui faisait un petit sourire en lui demandant si elle n’avait pas été blessée. De ses trois petites bouches, elle fit apparaître un miel assez fin, le déposant sur la plaie sanguinolente avant de s’éloigner en entendant le cri des autres Apitrinis. Elle se souviendrait… toujours de lui !

« Quand même… C’est vraiment moche ça… »

« Hey ! Je l’ai depuis quatre ans, je ne me plains pas ! C’est bizarre mais je fais avec ! »

Un garçon âgé d’une douzaine d’années poussa un petit rire avant de saluer le marchand. Il avait un petit sac en main, ayant fait les courses. Sur son front… se trouvait une petite cicatrice dorée en forme d’étoile… Le médecin n’y avait pas cru mais le miel s’était fondu sur la peau pour lui donner cette couleur et depuis, elle faisait partie intégrante de lui. Pour rentrer chez lui, il devait marcher pendant une quinzaine de minutes sur un sentier en terre où peu de personnes passaient mais aujourd’hui, il avait la grande surprise d’entendre un cri :

« Apiiiiiiiiii ! Apiiiiiiiiiiiiiii ! »

Une Apitrini blanche qui se faisait poursuivre par un Medhyena ? Lorsqu’elle posa ses trois paires de yeux sur lui, elle volait en sa direction alors qu’instinctivement, il recula le pied droit, le levant en arrière. Dès que l’Apitrini blanche passa derrière lui et que le Medhyena arriva à sa portée, le pied droit vint décocher un violent coup dans le corps de la hyène, celle-ci arrêtant de ricaner et d’aboyer. La créature alla hérisser ses poils avant de s’éloigner.

« Bon… Encore une fois, je te sauve la vie ? Qu’est-ce que tu fais là ? »

Hiiiiiiii ! Il la reconnaissait ?! Ca faisait quatre ans qu’ils ne s’étaient pas vus mais elle n’avait jamais oublié ce visage ! Comment pouvait-elle oublier celui qui l’avait empêché d’être blessée ?! C’était la première fois qu’elle rencontrait des humains et celui-ci lui avait laissé une forte impression, bien plus forte… Même si sa mère n’était pas très contente de savoir ce qu’elle avait fait, elle avait demandé de l’aide à ses serviteurs pour construire une petite statue représentant le jeune garçon… et celui-ci avait grandi ! Il se tenait même en face d’elle ! Elle s’approcha de lui, faisant apparaître un médaillon de couleur doré alors qu’il reprenait d’une voix sérieuse :

« C’est quoi ? C’est plutôt joli. Tu me l’offres ? »

« Apitrini ! Apitri ! Api ? »

Elle voulait venir avec lui ! Elle s’était enfuie maintenant qu’elle était assez grande ! Elle ne voulait pas retourner à la ruche principale, elle voulait rester avec lui ! Le jeune garçon paraissait bien embêté comme si il ne s’était pas attendu à ça mais lorsqu’il vit les trois paires de yeux posés sur lui en l’implorant, il poussa un petit soupir.

« Bon, alors, comment dois-je t’appeler ? Tu me diras ton nom plus tard ? »

Bien entendu ! Rien ne pressait ! Elle alla se coller dans ses bras, se faisant transportée par Xano. Celui-ci lui fit remarqué avec délicatesse qu’elle n’était pas légère mais au moins, qu’elle était heureuse ! Elle avait retrouvé le jeune garçon qui lui avait sauvé la vie… DEUX fois ! DEUX ! Ce n’était pas rien ! Elle se sentait poussée des sentiments de timidité… Dire qu’elle avait rêvée d’une telle chose ! Et elle se réalisait ! Elle était avec lui ! Avec Xano ! C’était tout ce qu’elle voulait ! Elle était si contente ! Elle quitta ses bras, tournoyant autour de lui alors qu’il se mettait à rire. Elle commença à rougir subitement, revenant dans ses mains en évitant de trop en faire. Ce n’était pas comme ça que se comportait une princesse.

« Luna… Faudra vraiment m’expliquer pourquoi on n’arrête pas de courir. »

« Ils veulent me faire rentrer à la maison mais je ne veux pas ! Je ne veux pas ! »

Xano poussa un soupir, gardant l’Apitrini blanche dans ses bras. Il avait maintenant quatorze ans et elle aussi. Sa vie n’était qu’une perpétuelle course pour ne pas se faire rattraper par les nombreux insectes qui poursuivaient le jeune garçon et l’Apitrini blanche. Il fit briller le symbole de platine représentant une Apitrini, celle-ci disparaissant pour laisser place aux minuscules ailes dans le dos du jeune garçon.

« Xano… Si tu comptes t’envoler… »

« Et… J’ai oublié ! »

« Hihihi ! Tu es un peu bête des fois ! Au moins… Je suis avec toi. »

« Apitrini ! Apitrini ! »

Aie ! A force de contempler les ridicules petites ailes d’Apitrini dans son dos, il se faisait maintenant rejoindre par une centaine de ces créatures qui l’entouraient. La symbiose s’arrêta aussi rapidement qu’elle était venue, Xano récupérant Luna contre lui en la serrant dans ses deux bras. La petite créature s’était mise à rougir subitement, tentant de communiquer avec les autres Apitrinis pour s’expliquer mais ce fut Xano qui prit la parole.

« Laissez la tranquille ! Elle ne veut pas revenir ! Vous ne pouvez pas la forcer ! Si vous voulez la récupérer, il faudra me passer sur le corps et vous savez quoi ? J’ai la vie dure ! »

Cet humain… montrait une forte volonté pour garder la princesse ? C’était quand même inhabituel de voir une telle chose. Est-ce qu’il connaissait le nom de la princesse ? Le fait qu’elle soit une princesse justement ? Il n’y avait aucun doute ! Pourtant… Ils ne pouvaient pas revenir sans elle ! Les Apitrinis se mirent à battre des ailes à toute vitesse, Xano serrant Luna contre lui alors qu’elle s’écriait :

« Je veux rester avec Xano ! Je veux rester ! Je veux ! »

« Tu restes avec moi ! Y a pas à s’en faire ! »

« Je t’aime Xano ! Ne me lâche pas ! Je t’en prie ! »

Elle l’aimait ? C’était quand même assez osé de dire une telle chose alors qu’il sentait la force du vent qui s’abattait sur lui. NON ! Il n’allait pas la relâcher maintenant ! C’était impossible ! Il ne pouvait pas l’abandonner ! A force, il appréciait la petite créature dans ses bras ! Une petite créature inutile mais si… attachante ! Il l’adorait même ! Néanmoins, le destin en avait décidé autrement. La tempête empêcha Xano de garder plus longtemps Luna contre lui, la petite Apitrini blanche poussant un cri déchirant son cœur alors qu’il s’était mis à sangloter. Il fut repoussé contre un arbre, gémissant de douleur en s’évanouissant. Avec une centaine d’Apitrinis, la puissance développée était quand même importante. Mission accomplie. Ils pouvaient maintenant repartir avec la princesse Luna. Celle-ci tentait de leur échapper mais le vent la poussait en avant. Elle ne voulait pas être séparée de Xano.

« On déclare un intrus dans la branche sud au rez-de-chaussée. L’unité Dardar A est priée de s’occuper rapidement de ce problème. D’après nos informations, c’est un humain aux cheveux blancs… Et il n’a pas de pokémons avec lui. »

Un humain aux cheveux blancs ?! C’était Xano ?! C’était lui ?! JAMAIS elle n’avait pensé un instant qu’il l’avait oublié ! Ca faisait une année qu’il l’attendait et il avait gardé son médaillon platine. Elle savait qu’ils pouvaient communiquer tous les deux mais ils avaient tellement de mal que ça ne marchait que trop rarement. Dire qu’il lui avait fallu une année pour trouver une trace de la ruche principale ! Hiiiiiiiii ! Rien que le fait d’y penser.

« Princesse, vous restez ici, c’est peut-être un ennemi qui veut vous tuer. »

« D’accord ! »

Elle attendait que les deux gardes s’éloignent avant de sortir en catimini. Elle allait retrouvé Xano et se faire prendre dans ses bras ! Elle l’aimait tant ! Elle se demandait à quoi il ressemblait maintenant. Elle trouva la réponse au bout de quelques minutes, voyant que Xano était entouré de nombreux insectes, que ça soit des Dardargnans, des Yanmas et d’autres créatures. Elle poussa un cri strident alors qu’il tournait son visage vers elle, un grand sourire se dessinant sur ses lèvres :

« Luna ! C’est toi ! Je suis venu te chercher ! »

Elle ne lui répondit pas, tout son corps s’illuminant pour grandir et prendre une taille d’un mètre vingt. Des morceaux des murs de miel furent projetés sur les différents insectes alors qu’elle se présentait à Xano devant sa nouvelle forme : Celle d’une Apireine resplendissante aux rayures noires et blanches. Elle fonça vers lui, le faisant pouffer sur le coup. C’est vrai qu’avec sa nouvelle forme, elle était plus imposante…

« Qu’est-ce qui se passe ici ?! »

AIE ! C’était sa mère ! C’était sa mère ! Le mur dont elle avait retirés quelques morceaux… explosa soudainement pour laisser apparaître la reine Teli dans toute sa splendeur et sa stature. Elle observa l’humain et l’Apireine qui était dans ses bras. Bien qu’elle mesurait plusieurs mètres de hauteur, Xano ne semblait pas apeuré par elle ? Et cette Apireine blanche et noire… Etait-ce sa fille ? Elle demanda des explications : Pourquoi un humain se trouvait là ? Qu’est-ce que cela voulait dire ? Pourquoi Luna évoluait-elle simplement maintenant ?

Elle répéta mot pour mot ce que la Reine Teli venait de dire à Xano, celui-ci toussotant légèrement avant de prendre la parole. Il expliqua que Luna était sa pokémon, qu’il la connaissait depuis plusieurs années et qu’il était venu la récupérer après l’enlèvement causé par les nombreux Apitrinis. Néanmoins, la Reine Teli ne semblait pas réellement d’accord et elle demanda une explication : Pourquoi devrait-elle laisser le jeune garçon récupérer sa fille ? Le sang de son sang ? La chair de sa chair ? La réponse fut brève mais lourde de sens : Il aimait Luna. Qu’importe qu’elle soit une pokémon ou non. Et du côté de Luna… Celle-ci poussa un cri de timidité avant de venir placer ses deux mandibules sur la joue de Xano, y déversant son miel alors que le médaillon de platine éclatait en morceaux. Une poitrine généreuse, une tenue blanche moulante et une rayée de noir et de blanc. Les mandibules étaient remplacées par des lèvres posées sur la joue de Xano.

« Hiiiiiiiiiiiiiiii ! »

« Vas t’en vilain Keunotor, tu fais peur à Luna ! »

La créature ne demanda pas son reste, les regardant longuement avant de s’éloigner. La jeune femme aux franges blanches avait posé sa tête contre le torse de Xano. Celui-ci fit un petit soupir, alors qu’elle murmurait en passant son doigt sur le torse du jeune homme :

« Tu m’as encore sauvée… Le bisou de la princesse au prince ? »

Elle releva son visage, venant l’embrasser sur la joue avant de rougir subitement. Quand à lui, il lui dit d’un ton légèrement amusé :

« Quand même… Je comprends pourquoi la reine Teli n’ose pas te laisser sortir. Tu aimes visiter et voyager… mais ce que tu es peureuse ! »

« Ce n’est pas vrai, ce n’est pas vrai ! »

Elle piquait une fausse colère, encore plus rouge qu’auparavant alors qu’elle tapait de ses petits poings contre le torse de Xano, ne le regardant plus. Il savait pertinemment que c’était l’un des nombreux moyens qu’il avait trouvé pour lui faire piquer un fard. Maintenant que les années avaient passées, ils étaient les seuls humains dans une gigantesque ruche. Dès qu’elle était devenue humaine, la Reine Teli avait annoncé qu’elle donnait sa main à Xano. Celui-ci avait accepté tout aussitôt et c’était à partir de là que son existence en tant que prince avait débutée. Enfin… Prince des Insectes. C’était un grade dont il était fier !

« Nous sommes seuls… Xano. »

« Oui et… ? »

« Et bien… Peut-être que… Maintenant que nous sommes… grands… et que nous sommes mariés… Nous pourrions peut-être… faire la nuit de noces. »

« Mais il fait encore jour. »

Il s’amusait encore à la titiller ! Déjà qu’elle avait beaucoup trop de mal à le dire ! Et lui… Il s’amusait avec ce genre de détails insignifiants ! Elle releva son visage, venant l’embrasser. Les deux corps tombèrent en avant, elle sur lui alors qu’ils se retrouvaient derrière un buisson. Lorsqu’elle aimait quelqu’un depuis dix années, c’était la suite logique non ? Quelques Apitrinis observèrent la situation pendant une minute avant de s’éloigner.

« Nous éviterons de répéter à la Reine ce que le couple royal vient de faire. »

« Je suis d’accord. »

Et les autres prononcèrent les mêmes paroles, retournant à la ruche principale pour laisser les deux personnes entre elles. Visiblement, elles avaient des choses à se dire… et c’était plutôt en privé. Au moins… Ils communiaient avec la nature de cette façon et pour une première fois, c’était assez romantique en un sens de s’ébattre ainsi.

« Api ! Apitrini ! Apitrini ! »

« Veuillez accueillir le Roi Xano et la Reine Luna. »

Oh ! Une transcription pokémon et une humaine. La Reine Teli avait abandonné son trône lorsque Luna et Xano eurent une trentaine d’années chacun et surtout… quatre enfants. Le premier avait huit ans, le second en avait sept, le troisième en avait cinq et enfin le quatrième en avait trois. Tous avaient la particularité d’avoir des cheveux blancs comme leurs parents. Maintenant qu’ils étaient Roi et Reine, le couple avait décidé de réunir de nombreuses personnes pour célébrer cet évènement et surtout faire que les nombreux insectes puissent vivre en harmonie avec les humains. Certains humains étaient réticents, d’autres expliquaient que les insectes étaient loin d’être forts alors pourquoi les utiliser au combat ?

« Si vous voulez… Je vais vous faire une démonstration de ce que le Roi des Insectes peut faire ? Si cela ne dérange pas l’ancienne Reine Teli. »

« Apireine, Api. »

La gigantesque Apireine rouge et noire s’inclina pour dire que dorénavant, c’était lui le roi. Elle appréciait même cette idée. Luna s’était relevée, un peu soucieuse de voir Xano qui allait se battre. Il avait quand même trente ans et les quelques humains dans la Ruche pensaient que c’était une simple fanfaronnade de la part d’un illuminé. L’un d’entre eux fit apparaître un magnifique Dracolosse, prenant la parole :

« Et bien… Cher Roi des Insectes. Montrez nous donc la puissance des insectes. »

« Aucun problème pour ça. Ca va être très simple. »

Il transforma ses deux mains en griffes noires, alors que les humains semblaient surpris. Il n’y avait aucune symbiose qui avait été faite ! Sans même laisser le temps de commencer le combat, l’homme aux longs cheveux blancs s’élança vers le Dracolosse, le frappant une fois au niveau du ventre, puis une fois dans le menton. Enfin, pour en terminer avec lui, il donna un violent coup de coude dans le ventre de l’imposant dragon, le faisant voler en arrière. La créature tenta de se relever… mais ce fut inutile. Plusieurs bourdonnements se firent entendre, toute la Ruche étant en liesse alors que les humains étaient stupéfaits :

« Voilà donc la puissance des Insectes. Il ne faut pas juger un livre à sa couverture. »

« Xano ! Mon héros ! »

Elle avait peut-être trente ans maintenant… Ce n’était pas pour ça que des choses changeaient. Qu’importe si elle était en public, la Reine Luna courue en direction de son Roi, lui sautant au cou avant de l’embrasser amoureusement. Il s’était peut-être donné en spectacle mais le message était bien passé : Les insectes n’étaient pas à prendre à la légère. Dorénavant, les Insectes allaient être respectés comme les autres pokémons. Le couple royal se serra tendrement devant les humains et les pokémons, retournant vers les trônes qui leur appartenaient. Main dans la main, ils allaient maintenant régner sur le monde des Insectes et faire que celui-ci se développe. Ainsi, les Insectes allaient devenir les égaux des autres Pokémons voir des humains ! Mais tout ça… Cela allait se faire ensemble.

Chapitre 68 : Vivre dans les nuages

ShiroiRyu
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Chapitre 68 : Vivre dans les nuages

« Déesse Juperus… Je suis… »

« Je le sais très bien, Shala. Je le sais très bien. Encore une fois, tu as commis des crimes mais je te pardonne. C’est là ta fonction. »

« Non… Vous ne comprenez pas déesse Juperus. Je suis las de tout ça, je suis fatiguée… Je suis même épuisée. Je n’arrive plus à tenir. Ce sang sur mes pattes… »

« Est celui que tu as fait couler. »

« Oui… J’en ai assez. Je voudrais… disparaître. »

« Tu ne peux pas. Je suis désolée de ne pouvoir accéder à ta requête. »

« Déesse Juperus, j’ai une demande. J’aimerais tellement que vous puissiez l’accepter. »

« Et quelle est cette requête ? »

« J’aimerais… ne plus être une Atout… J’aimerais… mourir… en tant qu’Atout. »

« Tu sais que si tu fais cela, tu pourras renaître une fois mais après… »

« Qu’importe ! Je me fiche de ne plus pouvoir choisir mon destin ! »

« Tes pouvoirs disparaîtront… Tu ne te souviendras plus de ton statut d’Atout, de moi et de tout ce qui t’entoure. Est-ce vraiment cela que tu veux ? »

« Oui ! C’est ce que je veux déesse Juperus ! Je ne pourrais jamais me faire pardonner pour tous les crimes que j’ai commis mais je peux au moins disparaître ! »

« Tu ne disparaîtras pas… réellement. »

« Mais je ne serais plus… »

« Qu’une simple pokémon ? Ou alors une simple humaine ? Je te laisse décider. Néanmoins, saches que tu n’auras pas de famille. »

« Je me suis souvent considérée comme une pokémon… aux yeux des humains. J’aimerais donc redevenir une simple Tylton. »

« Est-ce que tu veux qu’un jour… un humain te découvre ? Je peux accélérer le processus. »

« Non, c’est bon… Merci encore déesse Juperus d’avoir acceptée cette requête. »

« Cela ne fait rien. Je ne pouvais que l’accepter. Tu as mérité de te reposer… et de vivre heureuse. Je vais commencer le processus pour te retirer ton âme d’Atout. Dorénavant, tu ne seras plus qu’une simple âme basique. L’Arme du Dieu Originel disparaîtra en attendant de trouver un nouveau corps. Adieu, Shala. »

« Tylton ? Tylton ! »

Elle s’envola pour arriver au sommet d’un arbre, se perchant sur une branche. Elle alla becqueter une pomme, regardant les nombreuses personnes qui passaient sur le chemin. Des humains… Elle avait un peu peur d’eux. Elle se trouvait au beau milieu d’une ville mais c’était là qu’elle trouvait les meilleures pommes. Elle n’avait pas de dresseur et venait d’avoir douze ans. Seule et isolée… C’est ainsi qu’elle vivait.

« Hey Maman ! Maman ! Regarde ! On dirait un nuage sur l’arbre ! »

« Mais non, Xano. C’est un pokémon. Un Tylton exactement. »

« C’est plutôt joli… Mais pourquoi il ressemble à un nuage ? »

« Ce sont ses plumes qui sont ainsi. »

Elle regarda l’enfant aux cheveux blancs comme ses ailes de coton. Qu’est-ce qu’il avait dit ? Joli ? Il la trouvait jolie ? Pourtant, il avait eu du mal à la voir correctement, elle en était sûre. Elle s’envola, se mettant à suivre l’enfant aux cheveux blancs ainsi qu’une femme aux cheveux bleus. Ca devait être sa mère…Elle allait remercier le jeune garçon à la façon des Tyltons. Ce n’était qu’un enfant donc elle n’avait pas à s’inquiéter. Lorsqu’il s’éloigna de la ville avec sa mère, elle vint atterrir subitement sur sa tête :

« Heyyyyy ! Mais mais mais… »

« Tu ne le savais pas, Xano ? C’est ainsi que les Tyltons saluent les humains. »

« C’est bizarre. On dirait un chapeau au final. Coucou… toi ? »

Le jeune garçon leva son doigt vers elle. Elle ne savait pas ce qu’elle devait faire et elle approcha son bec avant d’ouvrir un peu ce dernier. Elle becqueta légèrement le doigt du jeune humain en espérant ne pas lui faire trop de mal. C’était bizarre qu’un humain ne veuille pas la capturer. D’habitude, elle se faisait souvent pourchasser par les humains mais lui ne semblait pas s’intéresser à ça.

« Tu te nommes comment toi ? Dis, Maman. Je peux le garder ? »

« Tu auras bientôt tes douze ans. Il est vrai que c’est mieux d’avoir son propre pokémon au lieu d’aller voir les instituts mais il faut faire un test pour savoir si elle peut t’accepter. Et oui… Un pokémon, ce n’est pas un objet. Tu dois savoir si elle veut aussi rester avec toi ou non. Elle semble assez craintive quand même. »

« Tylton, Tylton. Tylllll ! »

Elle répondit finalement à la question du jeune humain puisque la femme avait terminé de parler. Rester avec lui ? Elle ne savait pas trop… Elle n’avait jamais approché un humain de la sorte et surtout, elle n’était jamais restée aussi longtemps sur la tête d’un humain. Peut-être qu’elle pouvait bien faire un bout de route avec lui ? Tant qu’il n’essayait pas de la capturer, ça pouvait lui convenir.

« Aller, Oriane ! Répond moi ! »

« Où… Où est-ce que je suis ? J’ai… J’ai chaud… Mais je cours ? Sans courir ? »

« Tu es dans moi ! J’ai fais une symbiose ! Je t’avais bien dit qu’affronter un Raichu était une mauvaise idée même pour un entraînement. »

« J’ai gagné ? »

« Pas du tout ! C’est même pire, tu t’es faite rétamée ! »

Elle poussa un petit rire attristé comme si le fait de savoir qu’elle avait perdu lui rappelait à quel point elle avait été forte auparavant. Auparavant ? Mais auparavant… Elle ne s’était jamais réellement battue. Qu’est-ce que cela voulait dire ? Elle ne savait pas du tout. Au final, elle avait décidé de faire un peu plus qu’un petit bout de route avec le jeune garçon nommé Xano. Il avait maintenant quinze ans et elle était sa seule pokémon. De plus, grande différence comparée aux autres pokémons, elle ne se trouvait jamais dans une pokéball. Elle lui avait demandé lors de la première symbiose de tout faire pour l’empêcher d’être dans une pokéball et maintenant… Elle en payait le prix.

Elle se retrouvait dans son corps pour lui permettre d’éviter d’être encore plus blessée… A force de vouloir devenir trop forte, elle s’était faite éclatée en beauté et maintenant… L’adolescent souffrait avec elle. Qu’elle était stupide de penser ça. Elle se retrouva dans un centre pokémon, allongée dans un lit d’hôpital alors qu’il veillait sur elle, jour et nuit. Cela pris bien deux semaines pour qu’elle soit soignée correctement. Il serra le médaillon argenté dans sa main droite, fermant les yeux :

« Oriane… Dorénavant, nous combattrons toujours en symbiose. »

« Ce n’est pas une bonne idée. Tu vas t’épuiser… »

« Lorsqu’on est un duo comme nous deux, on fait tout ensembles ! »

« Mais… Je suis capable… »

« Non, tu ne pourras jamais y arriver toute seule ! Arrête de ne compter que sur toi-même ! »

« Mais non ! Ce n’est pas ça ! Je veux simplement être plus forte ! »

« Alors nous deviendront forts tous les deux ! Ce n’est pas dur ! »

Il arrêta de serrer le médaillon argenté dans sa main, la Tylton commençant à lui parler en criant son nom. Il serra les deux bras au niveau du torse, faisant semblant de ne plus l’écouter. Il se moquait d’elle ?! Il était un humain, pas un pokémon ! La symbiose épuisait mentalement les humains ! Néanmoins… Elle était contente de savoir que Xano pensait à elle… Et à vouloir devenir fort avec elle. Ca lui plaisait bien… de se dire qu’il ne la considérait pas comme une arme. Elle tiqua légèrement, un mal de crâne apparaissant sans qu’elle ne comprenne réellement ce qui se passait. Une arme ? Il ne la voyait pas comme ça mais pourquoi… Elle pensait à ça ? Ca faisait mal.

« DRAAAAAAAAAAAAAAAAA ! »

Un dragon orange bipède d’un mètre soixante-dix s’écroula au sol, la flamme au bout de sa queue se réduisant jusqu’à devenir une petite flammèche. L’adolescent aux cheveux blancs fit disparaître ses ailes de coton dans son dos et ses deux serres à la place de ses pieds. Une petite forme apparue alors qu’il haletait : La Tylton au plumage violet. Elle s’était mise à tournoyer très rapidement autour de Xano, inquiète alors que lui souriait. Il serrait dans sa main droite un médaillon doré représentant une Tylton.

« Xano ! Ca va ? Dis ? Dis moi ? Tu vas bien ? »

« Oui… Oui… Tu as remarqué ?! C’est la première fois que l’on bat un Dracaufeu ! »

« Oui mais… Tu vas bien ? »

Elle s’approcha de lui, vraiment soucieuse de son état physique. Elle avait peur qu’il en ait trop fait. Malheureusement, ce fut le cas… Il avait son sourire mais il venait de se pencher en avant, s’écroulant au sol, atteint d’une forte fièvre. Il en avait trop fait ! L’imbécile ! Elle tournoya autour de lui, affolée en poussant des cris.

« Tylton ! Tylton ! Tylton ! »

Elle pris le col de l’adolescent dans son bec, tentant de le traîner mais elle n’en avait pas la force. L’idiot ! Il avait décidé de prendre toutes les blessures cette fois-ci ! Elle devait l’emmener près d’un coin d’eau ! Faire quelque chose ! Depuis des années, ils ne côtoyaient plus réellement la ville. Ils y retournaient qu’en cas de grande nécessité. Mais là… Ils étaient trop loin ! Beaucoup trop loin ! Elle hurla de toutes ses forces, son corps se mettant à briller avant de grandir. Sans même qu’elle ne se mette à comprendre ce qui se passait, elle souleva le corps de l’adolescent avec ses deux magnifiques ailes de coton, s’envolant avec lui. Elle se sentait… si forte qu’elle pensait pouvoir détruire des montagnes ! Mais avant…

« Ahhhhh…. Ahhhh… Fais… chaud… J’ai un peu chaud. »

Il venait d’ouvrir faiblement les yeux, alors qu’elle s’était mise à chanter. Il pouvait entendre sa magnifique voix en même temps que le bruit d’une cascade. Finalement… Elle avait réussi à le soigner… Elle savait ce qu’il fallait pour le soigner…Mais surtout…

« Hey… Mais tu as… Tu as… »

« Altaria. Alta… »

Elle lui répondit d’un petit becquetage sur la joue pour lui dire que c’était bien le cas mais que maintenant, il devait se reposer. Elle allait veiller sur lui et attendre qu’il se sente bien mieux. Aujourd’hui, c’était séance de repos ! De ses ailes de coton, elle alla asperger le front de l’adolescent, celui-ci se laissant faire avec un sourire. Elle le soulevait ainsi, retirant son haut pour lui passer maintenant de l’eau sur le dos et sur le torse. Xano était devenu fort et elle l’était maintenant tout autant. Surtout… Il faisait tout pour qu’elle ne soit pas blessée et elle avait l’impression… d’être unique pour lui. De ne pas être un objet qu’il pourrait jeter quand il en avait envie. Elle déposa ses deux ailes sur le corps de Xano, l’aidant à se reposer.

« Oriane… C’est vraiment merveilleux non ? »

« N’est-ce pas ? Quand même… Combien de temps avons-nous perdus sous les nuages ? »

Oui, il ne tenait plus si souvent son médaillon de platine représentant l’Altaria mais il fallait se l’avouer : Le décor au-dessus des nuages était quelque chose de féerique. Surtout pendant la nuit ! Maintenant qu’elle était devenue une Altaria, ils passaient la plupart de leurs temps dans les cieux. Elle fit un looping, Xano tombant en direction du sol tout en rigolant. Quelques secondes plus tard, il était de nouveau sur elle, éclatant de rire en la serrant par le coup. Oui… Ils étaient heureux tous les deux.

« Tu penses que le temps peut s’arrêter, Oriane ? »

« Je ne sais pas. Pourquoi tu me demandes ça ? »

« Car j’aimerais vivre pour l’éternité avec toi. On pourrait regarder les étoiles de cette façon, leur donner des noms, les observer… »

« Xano… Si c’était possible, je serais ravie de passer le reste de ma vie avec toi. »

« Mais c’est possible ! On fait quoi depuis cinq ans ? »

« On vit ensembles… C’est vrai. Mais tu ne regrettes rien ? Tu pourrais avoir d’autres pokémons que moi. Je ne suis pas multi-fonctions. »

« Non mais tu fais très bien le chapeau. »

Elle tournoya sur elle-même, l’adolescent s’accrochant à elle en poussant un petit rire amusé par la situation. Maintenant, elle ne pouvait plus faire le chapeau… mais elle pouvait faire la couverture… l’oreiller… En fait, ça lui arrivait souvent même. Elle s’installait contre un arbre, l’adolescent couchant sa tête sur son torse tandis qu’elle mettait ses ailes par-dessus son corps tout en chantonnant. Ses chants mélodieux… qu’il adorait entendre.

Finalement, la session dans les airs était terminée et ils atterrirent au sommet d’une plaine isolée au-dessus des nuages. En fait, c’était le haut d’une montagne en forme d’une plaine mais inaccessible si on ne savait pas voler car quelques mètres de pierre empêchait quiconque de grimper au sommet. Il semblait épuisé et il se coucha au sol. Elle le souleva de ses ailes de coton tandis qu’il murmurait :

« On restera toujours ensembles hein ? Je suis un peu fatigué. »

« Ca ne fait rien… Endors toi et oui, nous serons ensembles. »

Il émit un petit sourire alors qu’il s’endormait. Dans cet endroit, ils étaient isolés et seuls au monde. Elle avait pris… l’habitude d’être seule, c’est vrai. Mais pourquoi pensait-elle toujours qu’il n’y avait personne pour elle ? Elle savait que ce n’était pas vrai… mais quelque chose tentait de refaire surface dans sa mémoire. Mais heureusement… Elle se disait que c’était sans importance. Simplement le fait d’être avec Xano lui suffisait amplement. Elle avait l’impression d’être unique.

« Xano… Tu devrais peut-être te trouver une humaine non ? »

« Et pourquoi ? Tu as tout d’une femme pour moi. Tu as du dialogue, tu as une belle voix, tu es très belle et tu es agréable à vivre. »

« Tu veux me faire rougir ? Ce n’est pas correct. Je suis une pokémon. »

Il ne lui répondit pas alors que pour une fois, ils se baladaient sans voler. C’était vrai… qu’il devait se trouver une humaine, elle en était sûre. Elle aimerait tellement être une humaine pour lui. Comme ça… La question ne se posait plus ! Elle avait remarqué que le médaillon de platine s’était brisé. Ils aspiraient à une vie tranquille, vivant d’amour et d’eau fraîche en observant les étoiles. Rien d’autre… C’est ainsi que ça se passait non ? Il aurait pu devenir un très grand dresseur mais il ne voulait pas.

« Tu es soucieuse, Oriane ? »

« Non, non… Rien du tout. »

Peut-être que demain, ça passerait mieux. Cette nuit, une étrange femme aux cheveux argentés lui avait adressée la parole. Elle lui avait demandé si elle voulait devenir une humaine ou non… et surtout si elle était satisfaite de sa vie. Elle pensait que ça n’avait été qu’un rêve car elle ne connaissait pas cette femme.

« Non… Ca n’ira pas. Xano ? J’ai quelque chose à te dire. »

« Oui ? Ne me parle pas comme ça, tu m’inquiètes. »

Elle enveloppa soudainement le corps de l’adolescent de ses grandes ailes de coton blanc, le regardant de ses yeux améthyste. Elle tenta de lui murmurer avec difficulté ce qu’elle ressentait pour lui. Depuis qu’elle avait vu cette femme cette nuit… Elle savait qu’elle ne devait pas perdre de temps. Elle devait tout dire à Xano avant qu’il ne soit trop tard. Son médaillon de platine éclata subitement en morceaux alors qu’elle murmurait trois mots qui firent rougir le jeune homme.

« Qu’est-ce… qui se passe ? Oriane ? »

Elle ne lui répondit pas, tout son corps se modifiant en grandissant. A la place des ailes, ce furent deux mains gracieuses qui enlaçaient l’adolescent, une longue chevelure violette se faisant voir ainsi… qu’un visage humain ? En fait… Pas seulement le visage… mais tout le corps ? Elle était devenue une humaine devant ses yeux. Il avait les yeux exorbités par la surprise mais elle ne le laissa pas parler. Elle lui dit seulement d’une voix douce :

« Xano… Je… Humaine… Moi et toi. »

Oui, c’était comme ce que cette femme avait dit. Elle lui avait déclaré qu’il fallait qu’elle assume ses sentiments et qu’elle les prononce à l’homme qu’elle aimait et alors à ce moment… Elle deviendrait une humaine. C’était donc la vérité ! Elle sauta sur l’adolescent aux cheveux blancs, venant l’embrasser délicatement et avec amour. Elle était avec lui pour le reste de son existence ! Avec lui à tout jamais !

Chapitre 67 : Se lier à un humain

ShiroiRyu
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Chapitre 67 : Se lier à un humain

« Ô grande Juperus, déesse de ce monde, nous le clan Yogenmi, nous t’honorons et nous implorons ta clémence. Nous sommes à votre service depuis tellement de siècles et nous resterons à votre service. Que pouvons nous faire pour vous ? Cela fait tellement d’années que nous attendions votre présence. »

Une statue gigantesque représentant une créature quadrupède s’anima pour prendre vie. Lentement, elle craqua ses os avant de s’illuminer, prenant la forme d’une femme aux magnifiques cheveux argentés. Devant elle, se trouvaient une bonne centaine de Xatus aux plumages de différentes couleurs.

« Calme… et paix. Je suis là pour vous apporter une bonne nouvelle et j’aimerais que le clan Yogenmi soit le premier à l’apprendre. »

« Quel grand honneur que vous nous faites. »

« Je sais très bien que cela peut paraître incongrue de ma part de vous dire cela mais dorénavant… Les pokémons pourront prendre une forme humaine. »

« Sans vouloir vous offenser, pourriez vous nous expliquer la raison d’une telle chose ? A quoi cela servira ? »

« J’ai découvert que l’amour d’un pokémon envers son dresseur peut être bien plus fort qu’on ne le pense. J’ai découvert aussi l’inverse. C’est pourquoi je veux laisser une chance à ces couples qui ne peuvent s’aimer. »

« Alors pourquoi ne pas transformer les humains en pokémons ? Qu’est-ce qui empêche cela ? Nous ne comprenons pas. »

« La beauté d’un être humain est bien plus grande qu’il n’y paraît. Je pense que la difficulté de votre compréhension vient dans le fait que vous avez rompu tout contact avec les êtres humains. C’est pourquoi je viens vous annoncer un évènement qui se produira dans le futur. Veuillez fermer les yeux. »

Les nombreux Xatus s’exécutèrent aux propos de Juperus, celle-ci leur envoyant la vision du futur. L’une d’entre elles… allait devoir quitter le clan Yogenmi ? Pourquoi ? Car si cette Natu n’arrivait pas à laisser libre court à ses sentiments, alors le clan Yogenmi serait emmené à disparaître. Pourquoi une telle chose ?! Qu’est-ce que le clan avait fait de mal ? Rien… Rien du tout… Mais l’avenir était à ceux qui savaient accepter les autres et comme le clan Yogenmi restait fermé et empêchait quiconque de le voir, il avait peu de chances de réellement se développer.

« C’est ainsi que cela se passera. »

« Mais déesse Juperus, comment reconnaîtrons nous l’élue ? »

« Celle-ci sera imperméable à tout sentiments. Lorsqu’elle atteindra presque l’âge de douze ans, elle devra quitter le clan pour partir à la recherche de cet humain. Qu’elle se trompe et cela ruinera l’avenir du clan. Si elle réussi… Alors votre clan sera sauvé. »

Qu’est-ce qu’elle faisait là ? D’après ses parents et son clan, elle devait le quitter. Mais comment servir la déesse alors ? Qu’importe. Elle ne comprenait pas l’utilité d’une telle chose. On lui avait dit de trouver un humain pour sauver le clan mais comment ça ? Comment trouver un humain et sauver le clan ? En quoi ces créatures bipédiques pouvaient aider le clan ? Futilité que ceci.

« Na ? Natu ? Natu… Na… »

Et voilà. Perdue dans ses pensées, elle n’avait pas remarqué qu’elle venait de sauter dans un précipice haut de plusieurs dizaines de mètres de hauteur. Vue la taille de ses ailes, elle ne pouvait pas compter sur elles pour tenter de s’envoler. La chute allait être douloureuse…

« Maman ! Maman ! »

« Oui, Xano ? Qu’est-ce qu’il y a ? »

« On y va alors ? On y est presque ? Dis dis dis ! »

« Allons Xano… Je t’ai pourtant annoncé que cela mettait du temps avant que nous soyons arrivés en ville. Tu dois être plus patient. »

Un jeune garçon aux cheveux blancs fit une petite moue boudeuse alors qu’il tenait la main d’une femme aux cheveux bleus dans les siennes. Elis et Xano, voilà leurs noms. Le jeune garçon continuait de parler à sa mère avant de regarder dans le ciel. Ils se trouvaient sur un chemin dont le côté gauche était surplombé par un grand monticule de pierre. Des fois, il fallait faire attention à ce qu’il n’y ait aucun rocher qui tombe mais tout était prévu pour éviter une telle chose… sauf peut-être que… Cette forme sphérique devant eux et qui commençait à tomber du ciel.

« Maman ! C’est quoi ça ? Un rocher bleu… »

« Ce n’est pas un rocher mais un Natu. Ces oiseaux ne savent pas voler normalement. »

« Mais alors… AHHHHHH ! »

Le jeune garçon s’était mis à courir à toute vitesse, s’essoufflant rapidement avant de glisser sur le sol, s’éraflant les deux jambes. Néanmoins, la petite créature était sauvée ! Celle-ci posa son regard saphir sur le jeune garçon avant de disparaître en se téléportant. Elle réapparue quelques mètres plus loin alors que le jeune garçon était rejoint par la femme.

Qu’est-ce que des humains faisaient là ? Et ce petit être humain lui avait empêché d’avoir mal… si elle était capable de ressentir la douleur or ce n’était pas le cas. C’était la première fois qu’elle voyait un humain d’aussi près. C’était bizarre… Ils n’étaient pas si affreux que ça malgré la légende autour d’eux. Etait-ce lui l’humain qu’elle devait découvrir ? Mais en quoi un enfant qui venait de s’ouvrir les jambes allait être utile au clan Yogenmi ? Néanmoins, le jeune garçon lui avait éviter de sérieuses blessures, s’en créant à sa place. Elle devait donc faire quelque chose pour le soigner. C’était la moindre des choses. Elle sautilla en sa direction, fermant ses yeux bleus avant de les rouvrir, ces derniers devenant complètement roses. Les blessures de Xano se refermèrent avec facilité.

« STOP NELYA ! Arrête ça ! C’est bon ! Tu en as assez fait ! Le combat est terminé, monsieur l’arbitre ! Elle n’est pas en état de se battre ! »

« Elle reste consciente donc… »

« J’ai dit que j’arrêtais le combat ! Je m’en fiche du tournoi individuel ! »

Le combat était terminé ? Pourquoi cela ? Elle pouvait encore se battre. Elle fut soulevée par le jeune garçon qui avait maintenant quatorze ans. Il n’avait jamais eu besoin d’un autre pokémon puisqu’elle était là. Le problème ? Elle ne ressentait pas les blessures et cela l’empêchait de cerner quand elle dépassait ses limites. Puisqu’ils pouvaient parler pendant la symbiose ou grâce à la télépathie, elle lui avait indiqué son nom d’une voix monotone. Mais cela faisait maintenant deux ans qu’elle était avec lui et rien n’avait changé… outre le fait qu’il l’utilisait pour les tournois et différents combats. Elle n’avait rien contre… mais cela n’était pas dans sa mission. Quelques petits jets lui forcèrent à fermer ses yeux, ses propres blessures se refermant. Ils se retrouvaient dans le vestiaire, Xano s’occupant d’elle pour qu’elle soit en meilleur état. Le médaillon qu’il avait été encore en bronze et même si la symbiose était plus que difficile, elle était possible. Il poussa un soupir :

« Nelya ! Je t’ai dit cent fois que je n’aime pas te voir trop en faire. »

« En quoi cela est gênant ? Qu’importe la soi-disante souffrance que je dois ressentir, si j’ai une mission, je l’accomplirais. »

« Tu ne souffres pas mais moi si ! »

« Comment cela ? Ce n’était pas un combat de symbiose pourtant. »

« Idiote ! Tu ne comprends pas ce que ça veut dire ? J’ai mal pour toi ! Ne fais plus ça ! »

Il la serra dans ses bras avec insistance. Elle était si petite… et si légère… qu’on aurait pu croire à une peluche mais elle était bien vivante. Elle sentait le corps chaud du jeune garçon contre elle. Avoir mal pour elle ? Comment ça ? Elle ne voyait pas où était le problème. Néanmoins… En lisant les sentiments de Xano, elle remarqua qu’il était vraiment triste et inquiet pour elle. Avait-elle exagéré cette fois ? Peut-être que c’était le cas. Au final… Comment l’expliquer… Elle n’aimait pas les sentiments néfastes qui émanaient du corps de Xano. Elle voulait les faire disparaître. Son corps s’illumina peu à peu… pour grandir et prendre une taille égale à celle de Xano. Le jeune garçon s’écroula au sol sous le poids plus important de la créature… qui mesurait maintenant sa taille ?! Elle avait de magnifiques ailes rouges et elle avait simplement… évoluée ? Elle se pencha en avant, ses yeux bleus observant ceux vairons du jeune garçon…avant qu’elle ne vienne le becqueter.

« Je vais faire… de mon mieux dorénavant. »

« Tu… Tu as évolué Nelya ! »

« Cela me permettra simplement d’éviter que tu ne souffres encore plus par ma faute. »

Il ne souffrait pas réellement, il lui disait simplement de faire plus attention.

« Dis… Nelya… Ta mission… Tu sais comment tu dois l’accomplir ? »

« Pourquoi une telle question ? T’intéresse t-elle ? »

« Et bien… Je suis quand même ton dresseur et donc, j’aimerais… bien me rendre utile. »

Elle n’avait pas oublié sa mission. Elle l’avait simplement mise de côté alors que le jeune garçon était devenu un adolescent au sourire ravageur. Il ne draguait pas spécialement mais gagner ses combats avec elle lui permettait une jolie côte de popularité. Néanmoins, elle ne lui connaissait pas de petite amie et cela ne la concernait pas. Les amours d’un humain n’étaient pas sa priorité, loin de là. Néanmoins… Elle se posait des questions : Il prétextait toujours qu’il ne pouvait pas avoir de relations amoureuses car il avait un objectif à accomplir. Est-ce que cet objectif était celui auquel elle pensait ?

« Xano. Tu veux donc m’aider à mener à bien ma mission ? »

« Bien sûr ! Mais je ne sais pas où commencer. »

« Cela ne fait rien. Si tu as la motivation et le courage, alors les résultats viendront. »

« Merci de me faire confiance, Nelya. »

« Je ne te fais pas confiance. Nous sommes partenaires, si c’est ainsi que s’appellent ceux qui restent ensembles malgré les problèmes. »

Elle le voyait assez interloqué par ses dires, l’adolescent lui expliquant que le terme qui convenait était plutôt amis. Elle était amie avec un humain ? Drôle de notion que voilà. Elle ne pensait jamais l’être mais… si elle avait réussi à évoluer, cela voulait-il dire qu’elle avait… quelques notions de sentiments ? Peut-être…

« Xano ? C’est quoi un sentiment ? »

« Encore cette question ? C’est lorsque tu es content, triste, heureux, en colère, quand tu as mal et que tu le montres. »

« Mais cela veut dire quoi être contente ? »

« C’est lorsque tu as une forte chaleur qui envahie ton corps, que tu as un peu de mal à respirer en posant une main sur ton cœur qui bat rapidement, lorsque tu ne peux t’empêcher d’être inquiète quand cette personne n’est pas là. Tu as tout ça réuni lorsque tu penses à une autre personne. Ah ! Attend un peu, je me trompe, ça c’est plutôt si tu es amou… »

« Je ressens tout cela à ton égard, Xano. Mais je n’ai pas de mains, seulement des ailles et des serres. Je ne peux que poser mon aile sur mon cœur. »

Il ne lui répondit pas, baissant la tête en rougissant comme un imbécile. Elle sentit que le cœur de l’adolescent battait à l’unisson avec le sien. Il la considérait lui aussi comme une amie alors ? Elle ne pouvait pas l’expliquer correctement… mais c’était donc ça être heureuse ? Savoir que l’autre personne pense pareil que vous ?

« C’est un drôle de médaillon. Il est de couleur blanche. »

« Est-ce là le pouvoir des humains dont parlait la déesse ? »

Elle avait l’impression d’avoir donner Xano en pâture aux autres membres du clan Yogenmi. Finalement, après presque six ans, elle était revenue sur la terre de ces ancêtres et elle avait réussi avec du mal à convaincre les autres Xatus et leurs enfants Natus à s’approcher de Xano. Celui-ci s’était assis sur le sol, poussant des petits rires en voyant les Natus qui sautillaient pour arriver sur ses genoux. Il répondait oralement aux questions muettes et télépathiques des oiseaux. D’autres discutaient avec Nelya, celle-ci faisant léviter le médaillon de platine représentant sa race.

« C’est donc l’humain qui a permis une telle chose ? Nelya ? Nous nous posions cette question depuis que tu es revenue. »

« Quelle est donc ? »

« Tu as mis beaucoup de ferveur à ce que nous acceptions cet humain parmi nous et c’est ce que nous avons fait. Néanmoins, cela ne correspond pas à ce que nous connaissions de toi. Est-ce que cet humain t’a changé ? »

« Je ne saurais réellement l’expliquer par des mots malheureusement. »

Oui… Elle n’arrivait même pas à comprendre réellement ce qui se passait avec elle et Xano. Lorsqu’elle voyait le jeune homme qui s’amusait avec les Natus, elle sentait son cœur bondir au rythme des petits oiseaux sur les genoux de Xano. Il ferait un excellent père… Oui… Elle en était certaine. Mais qu’est-ce qu’elle… disait ? Comme guidée par une force qu’elle ne se connaissait pas, elle marcha lentement en direction de Xano, arrivant à sa hauteur. Les petits Natus se poussèrent, laissant place à la pokémon du jeune homme.

« Tu sembles avoir de la fièvre, Nelya. Tu es toute rouge. »

Il avait dit ça avec inquiétude, posant une main sur son front alors qu’elle sentait son cœur battre à toute allure. Il était vraiment… un bel humain. Dire qu’elle ne pensait pas ressentir ces choses. Elle le considérait comme son ami… Elle savait que ces sentiments pour lui étaient ceux d’une amie donc une amie devait faire ça ? Elle vit qu’il posait son front contre le sien pour prendre plus précisément sa température. Son médaillon de platine explosa subitement en même temps qu’elle posait son bec sur les lèvres de Xano, celui-ci ouvrant en grand ses yeux de surprise. Le corps de la Xatu bleue se mit à briller, grandissant alors qu’encore une fois, Xano tombait en arrière, couché sur le sol. Le bec se transforma en lèvres, les ailes en manches dont sortaient des fines mains tandis qu’elle s’était mise à grandir et à voir son corps se modifier pour devenir celui d’une jeune femme. Gardant ses lèvres contre lui, elle sentit que quelque chose avait changé mais quoi ?

« La prophétie ! La prophétie s’est réalisée ! L’Elue est devenue une humaine ! »

Une humaine ? Elle ? Elle ouvrit lentement ses yeux bleus… pour voir Xano qui était rouge de gêne. Elle se redressa, regardant son corps. C’était donc vrai… Elle était devenue une humaine ? Maintenant, elle était donc capable de l’aimer plus qu’une amie ?

« Grande prêtresse Nelya, les Natus sont déjà partis. »

« Très bien, c’est une bonne nouvelle. La déesse Juperus va se présenter très bientôt. »

Trois années s’étaient écoulées et maintenant… Elle était mariée à Xano. Après ce qui s’était passé, les Xatus avaient nommés Xano et Nelya grand prêtre et grande prêtresse du culte de Juperus. De plus, maintenant, une partie des Natus qui atteignait l’âge de presque douze ans était envoyée de part le monde pour trouver leurs humains. D’autres restaient présents et grandissaient en tant que Xatus pour que le clan Yogenmi soit composé de Xatus et d’humains. Juperus se présenta à eux, Nelya posant un genou au sol en s’inclinant :

« Déesse Juperus, le clan Yogenmi est à votre service. Faites que votre bénédiction s’abatte sur nous et nous permette de survivre. »

« Votre clan n’est plus voué à la destruction. Tu étais l’une des nombreuses Natus imperméables aux sentiments de ton clan. Tu étais même celle qui aurait causé la destruction de ton clan si tu n’avais pas rencontré Xano. »

Elle ? Elle aurait été responsable de la destruction de son clan ? En y réfléchissant, la déesse Juperus n’avait pas tord. Elle sentait que si elle n’avait pas connu Xano, elle aurait tout raté dans son existence. Xano… était quelqu’un qu’elle aimait véritablement. Une petite voix d’enfant se fit entendre derrière elle :

« Coucou Maman ! »

Oups… Elle s’était mise à rougir avant de se retourner, voyant un enfant de deux ans qui marchait vers elle avec difficulté. Il avait les yeux vairons rouge et bleu mais ses cheveux étaient bleus. Derrière lui, habillé dans une robe bleue… se tenait l’unique homme de ses pensées. Elle ouvrit ses bras, réceptionnant le bambin avant de se retourner vers Juperus. La déesse dessina un fin sourire sur ses lèvres tandis que Xano mettait un genou au sol à côté de Nelya, s’inclinant devant Juperus.

« Déesse Juperus, veuillez me pardonner. Alero voulait voir sa mère. »

« Cela ne fait rien, Xano. Le simple fait de le visionner de mes propres yeux montre que le clan Yogenmi est en bonne voie entre vos mains. »

« Ce compliment nous honore. Nous vous remercions pour ces paroles, déesse Juperus. »

« Je vais devoir m’en aller mais dorénavant, ma présence se fera plus souvent. Je vais vous voir grandir et évoluer. Le clan Yogenmi deviendra très grand. »

« Vos mots sont sages, nous ferons tout pour ne pas vous décevoir. »

La déesse s’inclina devant les deux grands prêtres, prenant sa forme animale et quadrupède avant de retourner sur son autel. Elle s’immobilisa, se transformant en statue alors que Nelya observait Xano. Oui… Elle ne s’était pas trompée au sujet de Xano, elle le savait. Elle rapprocha son visage du sien, gardant ses joues rouge tandis qu’Alero fermait les yeux devant le spectacle de ses deux parents qui s’embrassaient.

Chapitre 66 : L’élève et les maîtres

ShiroiRyu
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Chapitre 66 : L’élève et les maîtres

« Avant de continuer Xano, j’ai quelque chose pour toi. »

Le jeune homme aux longs cheveux blancs se tourna vers Juperus, se demandant ce que la déesse pouvait avoir pour lui. Celle-ci fit apparaître deux sphères qu’il reconnu aussitôt. Comment c’était possible que…

« Ce sont les âmes de Riza et Drimali ! »

« Sachant que la première ne pourra point t’aider car c’est celle d’une humaine, je me suis dit qu’elle était peut-être inutile. Néanmoins… Tu veux la prendre n’est-ce pas ? »

« Si il était possible de retrouver celle de Ryusuke avec… Au moins, ils seraient ensembles au fond de moi. Je te remercie Juperus. »

Il tendit ses deux mains pour prendre la sphère jaune et la sphère bleue, femme aux longs cheveux argentés les lui tendant en émettant un petit sourire. Il avala sans ménagements les deux sphères, sentant une légère chaleur l’envahir. En lui… se trouvaient tellement d’âmes… tellement de personnes auxquelles il tenait.

« Vous pouvez vous dépêcher ?! On y est presque. A cette allure, ça sera terminé avant ce soir et on pourra tous rentrer pour se reposer ENFIN ! »

« Je vois qu’il y a des choses qui ne changent pas. »

« Elle reste la même malgré la situation. »

Et ça lui plaisait comme ça. Au moins, elle avait moins peur qu’auparavant… lors du combat contre Riza. C’était bien mieux alors. Et puis… Il se rappelait de ce qu’elle avait dit à ce moment là : Si il voulait vivre avec elle… Mais avec les âmes en lui, tout ce qu’il avait fait et tout ce qu’il devait faire après, est-ce… que c’était la bonne solution ? Malgré le fait qu’il avait accepté auparavant ? Est-ce qu’elle allait comprendre tout ça ?

« Tu ne dois pas être troublé, DornRek. »

« Je ne le suis pas. »

« BON ! Xano, puisque tu as du mal à suivre le rang et que tu te tapes la discute, tu me suis et tu restes à côté de moi ! »

« Je dois m’éloigner… »

« Aucun problème. De toute façon, je ne serais pas très loin. »

Elle vit Tyrania qui fonçait vers le jeune homme pour lui prendre la main droite avant de le tirer en avant. Il alla rejoindre de force ses quatre Reines alors que Juperus émettait un petit sourire. Oui… Le jeune homme avait bien changé… depuis qu’elle avait décidé de lui donner une forme humaine définitive. C’était bien mieux ainsi même si… des choses pouvaient toujours changer… à cause des personnes qu’ils allaient combattre.

« De quoi tu parlais avec elle encore ? Pas d’un coup foireux dans le dos pour nous laisser en plan et aller combattre Giradès tout seul avec elle hein ?! »

Un court instant, il avait pensé à cette idée mais maintenant qu’elle la lui criait en plein visage, il préférait ne plus y réfléchir. Rien à redire, elle était sacrément douée. Il alla lui prendre la main droite en émettant un petit rire pour lui dire que ce n’était pas le cas, la jeune femme aux cheveux dorés se mettant à rougir subitement. Luna détourna le regard tandis que Shala et Nelya firent semblant de ne rien voir de leurs côtés. Ils marchèrent pendant une dizaine de minutes, observant l’intérieur du château alors que Luna reprenait d’une voix légèrement enjouée :

« Quand même, au niveau du décor, il pouvait faire bien mieux. »

« Le style gothique entièrement en noir avec des statuettes représentant des pokémons soi-disant effrayants, c’est un peu démodé. »

« Cela est son style. Nous n’avons pas à le juger là-dessus. »

« Mais c’est quand même super moche ! Il devrait avoir honte. »

Il se retint de rire aux paroles de Tyrania, celle-ci l’observant de son unique œil violet pour voir ce qui se passait avec lui. Juperus marchait un peu plus rapidement que les autres pour arriver finalement à leurs hauteurs, prenant la parole :

« DornRek ? J’aimerais savoir… »

« Oui, qu’est-ce qu’il y a ? »

« Est-ce que tu sais qui sont les deux derniers gardiens de Giradès ? »

« Tu… Tu as une idée sur leurs noms ? »

« En quelque sorte… Je dirais que oui. »

Elle n’avait pas prononcé le nom des deux derniers Cavaliers mais il se sentit légèrement mal à ce moment comme si Juperus lui cachait quelque chose. Mais quoi donc ? Il n’avait aucune idée à ce sujet. Il attendit que Juperus lui donne les noms, n’osant pas la forcer :

« Peut-être que tu t’en rappelles… Peut-être que non. Cela m’étonnerait mais bon, comme tu te rappelles légèrement de ce que tu étais en tant que DornRek, on peut espérer. Diarès et Palars sont les deux derniers gardiens de Giradès. »

« Je ne m’en rappelle pas sur le moment… mais ça viendra après non ? »

« De toute façon, qu’il les connaisse ou non, ça change quoi ? On éliminera qui se met en travers de notre chemin ! Ce n’est pas plus compliqué que ça ! »

« Bien que je ne sois pas aussi… enjouée que Tyrania, je suis néanmoins d’accord avec elle. »

Hum… C’était un peu spécial de voir Nelya d’accord avec Tyrania mais bon, ce n’était pas impossible. Luna et Shala murmurèrent qu’elles étaient tout autant du côté de Tyrania. Même si c’était des personnes appréciées par Xano, ils ne devaient pas hésiter un instant. Elles étaient leurs ennemies et c’était là le problème.

« Tu sais où on va au moins, Xano ? »

« On tente de trouver là où il devrait se trouver. Avec son ego, ça devrait être dans la salle du trône. De toute façon, je ne vois pas d’autres endroits. »

« Héhéhé. Ce n’est plus qu’une question d’heures et ensuite… On se repose ! »

« Mais tu ne penses qu’à te reposer, Tyrania ?! »

« Et pas qu’un peu bon dieu ! Ca fait six ans que toute cette histoire m’emmerde ! L’est temps de la terminer et de pouvoir enfin vivre TRANQUILLEMENT ! Comme un homme et une femme respectables. Du genre… Dans un chalet au bord de la mer. J’aime bien la mer. »

Il s’immobilisa, se demandant si elle blaguait ou non. La mer ?! Pour une Feunard ?! Il alla vite la rejoindre, lui tapant un peu le sommet du crâne pour voir si quelque chose ne clochait pas à l’intérieur. Pour toute réponse, elle lui colla son poing droit à la figure.

« Non mais qu’est-ce qui te prend, Xano ?! »

« Je voulais simplement voir si tout allait bien. La plage… T’es une ancienne pokémon de feu, je te rappelle. Tu ne devrais pas supporter l’eau. »

« Ce n’est pas le cas, Xano. Lorsqu’un pokémon devient un humain, il n’a plus vraiment ce genre de petites faiblesses. Bien entendu, si elle se prenait une puissante attaque de la part de quelqu’un qui maîtrise l’eau, ça serait différent. »

« Non mais laisse Juperus, cet imbécile… Il comprend rien. Hého ! C’est toi qui a un souci, Xano ! T’as pas l’air de rappeler que je dois aussi me laver ?! Tu crois que je prend des bains de lave ou quoi ?! »

Pfff… En y réfléchissant un peu, elle avait totalement raison. C’est vrai qu’elle devait se laver aussi alors bon… La mer, ce n’était pas un problème.

« Et puis, je te rappelle aussi que j’ai pris une douche avec toi ! »

« Ca… Tu pouvais t’abstenir de le balancer à tout le monde. C’est bon, j’ai compris, j’ai fais une erreur, j’ai pas toute ma tête. »

« Et pas toute ta cervelle ! »

Luna détourna le regard, rouge de gêne en entendant ce qu’elle venait d’apprendre. Shala poussa un profond soupir tandis que Nelya et Juperus firent semblant de ne rien avoir entendu. Non, vraiment… Elle aurait pu éviter de le dire devant tout le monde. Xano passa une main dans ses longs cheveux blancs, se remettant à marcher devant Tyrania pour qu’elle évite de continuer à trop en dire. Ca, c’était avant…

Pfff… Il aurait mieux fait de se taire sur ce coup. Il observa de ses yeux vairons les environs. Il tentait de se rappeler de Diarès et Palars mais il n’y arrivait pas. Ces deux personnes étaient importantes, c’est ça ? D’après ce que Juperus disait… Mais il ne voyait pas en quoi. De toute façon, il allait bientôt le savoir. Ils se retrouvaient devant une gigantesque double porte faite de pierre noire et il posa ses deux mains dessus :

« Bon… Derrière cette porte se trouve celui contre lequel je me bats… depuis toutes ces années… en tant qu’humain. »

« Et en tant que DornRek. »

« C’est vrai, Juperus. Bon… Terminons en maintenant ! »

« Si nous te l’autorisons DornRek. »

« Cela faisait longtemps… »

Hein ? D’où provenaient ces deux voix masculines ? Il chercha tout autour de lui mais il ne trouva aucune réponse. Les quatre Reines faisaient de même tandis que Juperus restait immobile pour se concentrer.

« Voyons voir si tu te rappelles de moi. »

« ATTENTION ! REUNISSEZ VOUS AUTOUR DE MOI ! »

Il avait tout de suite senti qu’il y avait un gros problème. Cette distorsion de l’espace… C’était qui qui était capable d’une telle chose ?! Ca lui rappelait… ses propres pouvoirs ?! Ceux qu’il avait utilisés contre Ryusuke et Clemona il y a plus de deux cent ans ? Les cinq femmes allèrent près de lui alors qu’une sphère apparaissait autour d’eux :

« Hum… Tu te rappelles donc qu’il vaut mieux éviter de se dissiper. Soit… »

« Nous allons t’emmener chez nous… et t’empêcher d’approcher de Malar. »

« Je m’occupe de cela. Tu m’accompagnes Diarès ? »

« Bien entendu Palars. Nous allons voir si il est devenu quelqu’un d’intéressant. »

La sphère se rétracta subitement, absorbant les six personnes pour les faire disparaître complètement. Il n’y avait maintenant plus rien devant la double porte… comme si Xano et les autres n’avaient jamais existés. Lorsque ce dernier ouvrit les yeux, il remarqua qu’il se trouvait dans un décor qu’il connaissait bien.

« Mais c’est ta dimension Xano ! »

« Pas exactement… Disons simplement que c’est ce que je lui ai appris. Sa propre dimension a changé… n’est-ce pas ? »

« Comment est-ce que tu es au courant de ça ? »

« Disons simplement qu’en tant créateur des dimensions et de l’Espace, j’ai l’habitude d’aller les visiter lorsqu’elles sont particulièrement intéressantes. »

Une ombre apparaissait… accompagnée d’une autre. Deux yeux entièrement noirs avec des pupilles rouges comme des rubis. Des cheveux blancs hérissés en certains points tandis que l’homme avait une veste blanche avec quelques traits violets. Il avait une paire d’ailes blanches dans son dos et il portait des gants violets qui laissaient apparaître les doigts. Ses yeux se refermèrent pour se rouvrir quelques secondes plus tard… Les yeux étaient devenus blancs au lieu de noirs ? Pour donner un trait plus humain ?

« DornRek, apprendre à modifier sa dimension est quelque chose d’assez remarquable, il faut l’avouer. Les Rois peuvent reposer en paix dans celle-ci. »

« Mais si je meures… »

« Elles disparaîtront avec ta dimension. Tu ne dois pas mourir alors. »

« Mais cela sera bien plus difficile que prévu, n’est ce pas Palars ? »

L’autre voix masculine se fit entendre, se présentant aux côtés du premier homme. Si l’autre était Palars, alors lui devait être Diarès. Une tenue assez chic et bleue foncé sur le corps, il avait tout d’un homme d’affaire bien que ses yeux étaient noirs avec des pupilles rouges et que sa coiffure… était assez spéciale. Bleue foncée, elle avait deux contours blancs qui se terminaient en franges allant jusqu’au menton de Diarès. Il avait une sorte de cristal bleu au niveau du torse tandis que Palars semblait l’avoir sur les épaules. Diarès referma ses yeux pour les rouvrir, faisant le même schéma que Palars pour avoir des yeux blancs. Xano restait hébété par ce qu’il voyait. D’abord, il n’y avait pas vraiment cru en voyant Palars mais si il y avait Diarès, cela voulait donc dire que…

« Néanmoins, tu oublies de nous saluer. C’est ainsi que tu respectes tes maîtres, DornRek ? »

« Diarès… et Palars… Mais… Non… C’est normal. Vous étiez déjà au service de Giradès quand j’étais avec elle. »

« C’est correct. Tu n’étais qu’un simple subordonné à son service. »

« Mais nous t’avons formé à nos deux arts. »

« Celui de l’Espace. »

« Celui du Temps. »

Les deux hommes s’approchaient lentement en direction du groupe mais Tyrania se positionna devant Xano, transformant ses deux mains en griffes, ses neuf queues de Feunard apparaissant dans son dos.

« Un pas de plus et je vous égorge vifs tous les deux ! »

« Elle semble assez impétueuse. »

« Il nous en faut pas plus. Diarès, tu peux les emporter ? »

Les emporter ? Qu’est-ce qu’il voulait dire par là ? Le regard vairon de Xano se posa sur Diarès alors que celui-ci hocha la tête pour dire que c’était ce qu’il comptait faire. Lentement, il tendit la main vers le groupe avant de prononcer :

« Voyons voir si… »

« DIARES ! Arrête ça tout de suite ! »

« Si tout était modifié… pour elles. »

Une vive lumière fut projetée sur le groupe, Xano fermant les yeux tandis que les cinq femmes poussèrent un cri à l’unisson. Lorsqu’il rouvrit ses yeux… Elles étaient toutes allongées sur le sol, les bras en croix au niveau de la poitrine. Même… Juperus ?! Juperus avait été atteinte par ça ?! Il n’y croyait pas.

« Juperus est devenue bien plus faible qu’auparavant. »

« Normal… Elle a donné une partie de son pouvoir aux humains. »

« Qu’avez-vous fait ?! Est-ce que… »

« C’est exact, j’ai décidé de leur donner un rêve dont elles ne se réveilleront peut-être pas. »

« VOUS AVEZ OSES ?! »

« En quoi cela est-il un problème ? Nous savons très bien que tu n’aimes pas cette technique mais si cela permet à certaines personnes de remonter le temps, de corriger leurs fautes et de vivre différemment pour être heureuses, je suis sûr que cela n’est pas une mauvaise chose. »

« Mais ce qui est fait est fait ! On ne doit JAMAIS remonter en arrière ! »

« Cela n’est qu’un rêve, ce n’est pas comme si il était réel. Je te rappelle que tu as décidé de l’utiliser il y a deux cent ans de cela… pour savoir si ce pokémon et cet humain étaient ceux qui allaient rejoindre Juperus. »

« Tu es même mort pour cela. »

Tsss ! Ils ne pouvaient pas comprendre ! Tyrania… Tyrania et les autres ! Et aussi Juperus ! Qu’est-ce qu’il allait faire maintenant ?! Si elles ne se réveillaient pas, tout ce qu’ils avaient fait sera alors gâché ! Il s’agenouilla devant les femmes, passant une main dans les cheveux de Tyrania. Il… Il ne voulait pas les voir disparaître maintenant.

« DornRek, tu sais très bien qu’en tant qu’élève, tu ne pourras rien contre nous. Nous ne t’attaquerons pas jusqu’à ce que tu comprennes que tes amies ne reviendront pas. »

Si ! Elles allaient revenir ! Il en était sûr ! Il en était sûr et certain ! Mais… dans combien de temps ? Et surtout… Est-ce qu’elles allaient toute se réveiller ?

Chapitre 65 : Pour le pardon des hommes

ShiroiRyu
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Chapitre 65 : Pour le pardon des hommes

« OU ÊTES VOUS ?! »

Hosol venait d’atterrir, frappant du poing sur la terre pour créer de nombreuses fissures. Elle était en colère et elle le montrait. Galpha et Teli sortirent ensembles, la Reine des Apireines gardant une main sur sa blessure.

« Je m’occupe d’elle. Elle ne pourra rien contre moi. »

« TOI… Tu es là ?! »

« Tu pensais que j’étais passée où, Hosol ? Je vais te faire rejoindre Lucate. »

Elle ne lui répondit pas, hurlant une nouvelle fois en faisant apparaître des éclairs dans ses mains. Ca ne servait à rien d’utiliser les flammes contre Galpha, elle allait la terrasser de cette façon pour qu’elle comprenne toute la souffrance qu’elle allait endurée ! Quelques Apitrinis se présentaient autour de Galpha et Teli mais la femme aux deux faux dit :

« Tu es trop blessée et inutile contre elle. Reste en retrait. »

« Pour qui te prends-tu ? Je suis capable de me battre malgré mes blessures. »

« Ce n’est pas là le problème. Sauf si ton heure est arrivée, tu n’as pas à courir au suicide. »

« GALPHAAAAAAAAAAAA ! »

La robe d’Hosol se déchira, laissant apparaître deux longues et fines jambes qui allaient lui permettre de bien mieux se déplacer. Elle courue en direction de Galpha, faisant apparaître deux ailes rouges, blanches et vertes dans son dos alors que la jeune femme aux cheveux bruns gardait son sourire aux lèvres. Rien de plus facile que d’esquiver les coups d’une personne qui ne pouvait pas contrôler ses émotions. Elle évita le premier éclair, des Apitrinis protégeant Teli des coups perdus.

« Et bien… Cela est inutile de s’emporter. »

« LUCATE ! Mon Lucate ! »

« Comme je l’ai dis, vous n’aviez pas à vous tromper de voie. »

Elle donna un coup de genou dans le menton de Hosol, la faisant pencher en arrière tandis qu’elle tentait de lui faucher une aile avec l’une de ses armes. Elle évita de justesse un nouvel éclair, n’ayant pas réussi à faire ce qu’elle désirait avant de se mettre à creuser dans le sol à toute vitesse. Elle sortie dans le dos d’Hosol, ses deux faux croisées :

« Suite et fin de ce petit jeu stupide. »

« Lucate était TOUT ! »

« Mais vous avez trahi Charkrowos, c’est-ce qui arrive aux traîtres. »

Une forte lumière aveugle Galpha, celle-ci se protégeant les yeux avant de comprendre ce qui lui arrivait. Ce n’était pas… ZUT ! Elle tenta de donner un coup dans le vide mais fut rapidement parcourue d’électricité. Hosol… venait de l’enfermer dans une cage faites d’éclairs qui tournoyaient autour d’elle.

« TOI… Tu restes ici ! »

« Comme si j’allais m’immobiliser. »

Elle s’était mise à gratter le sol pour commencer à sortir par ce dernier mais à son grand désarroi, elle vit que ce la roche était brûlante… et liquide ? Hosol… avait réchauffée la pierre pour l’empêcher de s’enfuir que ça soit à la surface et SOUS la surface ? Malin… pour quelqu’un qui était en colère.

« Je vais m’occuper de cette déesse… Je vais le tuer devant tes yeux ! »

« Et cela sera sensé me faire quoi ? »

« Tu iras m’implorer de te laisser la vie sauve. »

« Sans façon. Je ne suis pas intéressée. »

Mais elle ne pouvait pas bouger et c’était un gros problème. Elle était immobilisée et elle devait attendre que cette cage disparaisse, cela pouvant prendre du temps… BEAUCOUP de temps surtout quand on savait que c’était Hosol en face. Teli avait remarqué que c’était à son tour et des Apitrinis tournoyaient autour d’elle, la femme aux cheveux auburn prenant la parole d’une voix bien plus calme :

« Je vais t’abattre avant elle. Je vais te montrer à quel point tu n’es qu’un insecte comparé à moi et à Lucate ! »

« Tu parles de l’homme qui est mort ? »

Elle émit un petit rictus de colère en voyant que cette femme aux cheveux rouges osait parler ainsi de Lucate ? Elle remarqua que les Apitrinis déposaient du miel sur les blessures de Teli… pour les refermer ?! Elle était en train de se soigner devant elle ?!

« JE T’EN EMPÊCHERAIS ! »

« Visiblement, tu viens de remarquer ce qui se passait. Dommage… Toutes mes blessures n’ont pas encore disparues mais qu’importe… »

Les Apitrinis se jetèrent sur Hosol, celle-ci transformant ses deux pieds en serres géants pour les écraser tout en crachant des flammes. Teli fit quelques sauts en arrière, n’ayant plus aucun mal à se déplacer bien qu’il lui restait quelques blessures mineures. Plus les minutes s’écoulaient et plus ses choix se réduisaient. Elle devait en terminer avec une personne bien plus puissante qu’elle. Mais bon… Elle ne devait pas faire pâle figure face à Galpha ! Cette femme était apparue comme ça et avait réussi à abattre un Cavalier aussi facilement ! Cela voulait dire qu’il y avait des gens bien plus forts qu’elle et ça… Elle ne pouvait pas l’accepter sans combattre ! C’était impossible !

« Ces humains… doivent mourir ! Comme les pokémons ! »

« Je tenais le même discours. La faute aux humains… Toujours de leurs fautes. »

« Ils se croient au-dessus des autres, au sommet de l’évolution mais c’est faux, ils sont si faibles et chétifs qu’ils ont besoin des pokémons pour se battre ! »

« Mais certains pokémons ne sont pas à leurs goûts car ils sont trop faibles ou trop laids. »

Qu’est-ce qu’elle disait ? Est-ce que la déesse supérieure était d’accord avec elle ? Elle ne semblait pas mentir… et pourtant… Elle avait le même discours qu’elle. Alors pourquoi était-elle du côté des humains ?!

« Tu ne mens pas. »

« Pourquoi est-ce que je mentirais ? C’est simplement le discours que j’avais il y a quelques années. Ce discours a changé entre temps. »

« Et qu’est-ce qui l’a fait changer ? »

« Ma propre fille. »

Sa fille Luna… qui était devenue une humaine grâce à l’amour qu’elle portait à Xano. Sans ça, elle serait devenue quelqu’un de mauvais… Elle se serait engouffrée dans une spirale sans fin de haine envers les humains. Si elle devait remercier quelqu’un, c’était Xano… et Elis. Oui… C’était pour eux deux qu’elle se battait maintenant.

« Tes paroles ne m’intéressent guère. Je vais m’occuper de toi ! Prend toi ça ! »

Hosol fit apparaître une boule de feu dans sa main droite, l’envoyant dans les airs. Quelques secondes après, elle grandissait pour prendre une taille des plus imposantes alors que Teli ne semblait pas plus inquiète. Galpha ne pouvait faire qu’observa la situation mais elle restait néanmoins surprise de voir Teli… qui n’esquiva pas la sphère de flammes qui s’abattit sur elle. Sans même crier, elle réapparaissait, recouverte de brûlures, sa tenue ayant disparu sur certains points. Hosol murmura :

« Tu as décidé… de te laisser mourir ? C’est la meilleure des solutions. »

« Qui a dit ça ? Je ne pense pas m’être exprimée de la sorte. »

Alors à quoi s’amusait-elle ?! Teli se pencha en avant, des paires d’ailes d’insectoïdes apparaissant dans son dos avant qu’elle ne s’envole en direction d’Hosol. Elle voulait l’attaquer en combat aérien ? C’était stupide ! Elle allait lui montrer la différence entre un ridicule insecte et un oiseau majestueux ! Elle s’envola à son tour, crachant un souffle de feu en direction de Teli tout en faisant tomber la foudre sur la Reine des Apireines. Celle-ci évita le souffle de feu et la foudre, s’approchant de plus en plus d’Hosol avec un sourire sur les lèvres. Un sourire qui en disait long sur ce qu’elle voulait faire.

« Mais qu’est-ce qu’elle manigance ? »

Cette femme… avait une idée en tête mais elle n’arrivait pas à voir en quoi. C’était rare… mais en plusieurs millions d’années, elle pouvait être surprise par certaines personnes ou certains pokémons. Ici, c’était la Reine Teli. Elle savait très bien ce qui s’était passé dans son histoire… Son abandon de la part de son dresseur. Elle ne l’avait jamais accepté et à partir de là, elle était devenue une Reine cruelle qui blessait les humains sans les tuer. Mais avec ce qui s’était passé avec sa fille, tout avait empiré.

« Si tu hais les humains, tu pourrais rejoindre Giradès MAIS… C’est trop tard maintenant ! TU ES RESPONSABLE DE LA MORT DE LUCATE ! »

« Pas spécialement…Pas spécialement. Ce n’est pas de ma faute non plus. »

Elle était arrivée à sa hauteur, la femme aux cheveux auburn poussant un cri de surprise alors que Teli posa un doigt sur le front d’Hosol. Celle-ci recula alors que son front… apparaissait un rubis ?! Comme celui que Teli avait sur le front ? Celui qui rappelait son origine d’Apireine ? Qu’est-ce que ça voulait dire ?

« Qu’est… Qu’est-ce que tu as fait ? »

« Tu comprendras bien assez tôt. Retournons en à… »

« JE NE TE PERMETS PAS DE ME TOUCHER ! »

Le poing d’Hosol la frappa de toutes ses forces au visage, la faisant s’écraser au sol en soulevant des pans de terre autour d’elle. Galpha s’était mise à genoux, ses yeux bruns observant le combat en cherchant une raison à tout ça. Cette pierre sur le front d’Hosol et celle de Teli. Toutes les Apireines en avaient une.

« Essaye donc de trouver la liaison, Galpha. Tu es là depuis des millions d’années, tu as vu les créatures évoluer peu à peu. »

« Ca ne sert à rien… de te torturer. »

Teli s’était relevée, chancelante bien qu’elle arrivait à se tenir à peu près correctement sur ses deux jambes. Elle s’était rapprochée de Galpha, se tenant la hanche gauche. Elle était déjà dans un sale état alors qu’Hosol atterrissait, furieuse. Des vagues de flammes tournoyaient autour d’elle, signe qu’elle n’en avait pas terminé avec Teli.

« Où est-ce que tu comptes aller ?! Elle ne pourra pas sortir de cette cage sauf si tu arrives à me tuer ! CHOSE QUI N’ARRIVERA PAS ! »

« Nous verrons bien… Nous verrons bien… »

« Je vais faire d’une pierre deux coups ! Je vais vous exterminer toutes les deux ! »

Ah non. Ce n’était pas prévu ça ! Galpha se redressa dans sa cage d’éclairs, positionnant ses deux faux devant elle pour se protéger mais à sa grande surprise, Teli se tenait devant elle, les deux bras tendus comme pour éviter que les flammes ne la touchent. C’était quoi ce petit jeu stupide auquel elle s’amusait ?

« Je n’ai pas besoin de toi. Ce n’est pas une simple… »

« Tu ne pourras pas sortir de cette prison n’est-ce pas ? A cause de cela, elle pourra te tuer à petit feu tandis que tu ne pourras rien faire à côté… Je me trompe ? »

« Je trouverais bien une solution. »

« Il y en a déjà une. Et c’est celle que je vais accomplir. Je te demanderais simplement de dire à ma fille que je suis fière d’elle. »

Le rubis sur le front de Teli s’était mis à briller subitement, se fissurant peu à peu. Qu’est-ce… Qu’est-ce qu’elle était en train de faire ? Elle devait trouver la logique d’une telle chose. Les Apireines n’étaient pas les insectes les plus forts mais au niveau des familles et des cités, elles étaient loin devant les autres. Mais ce n’était pas ça qu’elle devait trouver. Hosol s’était enflammée complètement, tout son corps ressemblant à un phénix flamboyant aux couleurs de l’arc-en-ciel…Elle allait en terminer maintenant avec cette déesse et Galpha !

« DISPARAISSEZ TOUTES LES DEUX ! »

Elle s’envola à quelques centimètres au-dessus du sol, rasant par les flammes tout le décor derrière elle alors qu’elle avançait inexorablement vers Teli et Galpha. Celle-ci s’était créer une bulle d’eau autour d’elle, réfléchissant à la situation. Les Apireines… Qu’est-ce que les Apireines étaient capables de faire ? Les Apireines… En tant que Reines… Elles protégeaient leurs peuples… Elles se sacrifiaient pour eux… Au fil des années, le rubis sur leur front leur permettait de canaliser… Elle ne comptait pas faire ça ?!

« Adieu Galpha. Fais ce que je te demande… s’il te plaît. »

« Tu es stupide… de penser à ça. Ta mort est inutile. »

« Mais c’est ainsi que ça se passe. Je suis la Reine Suprême des Insectes, je suis la Déesse Supérieure des Insectes mais mon rôle ne s’arrête pas qu’à eux. Je protègerais aussi les humains jusqu’au bout ! »

Tsss… Les Apireines étaient des créatures merveilleuses… vraiment merveilleuses. Capables de diriger des empires et d’unifier les insectes… Capables de se sacrifier pour eux et pour les humains qu’elles apprécient… Le corps d’Hosol traversa intégralement Teli, la brûlant vive alors que la sphère d’eau autour de Galpha disparaissait. Hosol poussa un rire dément en se retournant. Rire qu’elle arrêta aussitôt en voyant que Teli était encore debout. »

« Ca… Ca ne t’a pas suffit ?! Tu en veux une seconde dose ?! »

« Elle est déjà morte… et tu vas la rejoindre. »

« Qu’est-ce que tu racontes ?! »

« Regarde donc ça. »

Galpha désigna le rubis qui était logé sur le front d’Hosol. Celui-ci s’était fissuré… et éclata subitement en morceaux. Sans même être capable de pousser un cri, Hosol s’écroula, sa vie venant de partir alors que Galpha observait la cage disparaître peu à peu. Aux pieds de Teli se trouvaient les restes du rubis qui brillait habituellement sur son front.

« Une Reine reste debout jusqu’à la fin. Tu étais une grande Reine. »

Une forte lumière aveugla toute la dimension de Teli, celle-ci se refermant pour laisser place au précédent décor. Galpha jeta un œil autour d’elle : Les humains s’étaient éloignés… Tant mieux… Son regard se posa sur la Reine Teli, immobile comme une statue.

« C’est terminé. Je vais accomplir ce que tu m’as demandé. Adieu. »

Elle s’éloigna d’une vingtaine de pas, se questionnant sur les Taisos. Elle se demandait si ils étaient vraiment en sécurité. Enfin… Giradès n’allait pas s’en prendre à eux et les deux Cavaliers étaient morts. Des titres inutiles… Elle frappa dans le sol, des rochers en sortant pour former une vague qui l’emmenait vers le ciel.

« Charkrowos… La mission que vous m’avez confiée sera bientôt terminée. »

Elle s’adressait dans le vide, sautant des rochers avant de cracher de l’eau sous ses pieds, ses deux faux se rétractant dans sa peau pour laisser apparaître ses mains. Un rayon glacé sorti de ses deux mains gelant l’eau pour créer un nouveau chemin qui le conduisit aux portes du château volant de Giradès… ou plutôt de Malar.

« Malar… La Faucheuse est arrivée. Je suis là pour toi. »

Dommage que nul ne connaissait son existence à part le Dieu Originel. Même Giradès ou Juperus n’étaient pas au courant d’une telle chose. Même… Les deux Cavaliers restants ne savaient rien à ce sujet. Elle arriva devant les gigantesques portes fermées du château de Giradès, les ouvrant avec facilité en reprenant :

« Que les deux derniers Cavaliers se présentent devant Xano, ça sera inutile. C’est plus pour ses Reines que c’est inquiétant. »

Elle pénétra à l’intérieur du château, les deux portes se refermant derrière elle. Assis sur un trône fait d’onyx, l’homme aux cheveux blonds et aux yeux rouges semblait légèrement irrité. Deux personnes se trouvaient un genou au sol devant lui alors qu’il prenait la parole :

« Se faire avoir de la sorte. Lucate et Hosol sont définitivement inutiles. Arrêtez les maintenant. Utilisez tout ce que vous pouvez, Diarès, Palars. »

« Ce sera fait selon vos désirs. »

Les deux personnes se relevèrent, s’inclinant devant Malar avant de se retourner. Lentement, ils se dirigeaient vers la sortie de la salle du trône. Celle-ci était illuminée par des flammes dorées. Diarès et Palars se regardèrent pendant quelques instants. Ils allaient finalement le retrouver après tout ce temps ? A voir si il était devenu capable de les combattre maintenant ou si il allait simplement… disparaître dans l’oubli.

Chapitre 64 : Pour eux

ShiroiRyu
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Chapitre 64 : Pour eux

« Que tu sois un Cavalier ou un simple humain, ça ne change rien pour moi. Comme tu es mon ennemi, tu dois disparaître voilà tout. »

« Cela ne sera pas aussi facile que tu le penses. »

« Tu es soi-disant celui qui domine les Océans n’est-ce pas ? »

« C’est le cas. Pourquoi cette question ? »

« Simplement car ce titre ne te convient pas. »

Il fronça les sourcils, rouvrant ses yeux pour observer la jeune femme qui se tenait devant lui. Elle voulait le provoquer ? C’était inutile… Il allait lire dans son esprit et savoir ce qu’elle allait faire comme attaque.

« Tu n’es pas très malin de penser que c’est aussi facile que ça. »

Hum… Il lisait dans son esprit qu’elle allait foncer vers lui mais… Il para subitement la faux avec son bras droit, celui-ci laissant s’écouler un long flot de sang argenté alors qu’il semblait surpris par ce qui venait de se passer.

« Tu peux lire dans mes pensées… Mais si je suis trop rapide pour que tu puisses réagir, c’est complètement inutile. »

« Tu n’es pas une ennemie ordinaire. Pourquoi t’être cachée pendant tout ce temps ? »

« Cachée ? Ce n’est pas exactement ça. »

Alors c’était quoi ? Elle s’était déplacée avec agilité, creusant un trou dans le sol pour réapparaître quelques instants après à plusieurs mètres de Lucate. Elle était bien trop forte pour être qu’une simple Atout… Bal lui-même n’avait rien réussi à faire ! Enfin bon… Si elle voulait jouer à l’être le plus fort, il allait gagner. La foudre s’abattit autour de lui alors qu’il poussait un cri strident, reprenant la parole :

« Arrêtons là de blaguer. »

« Je ne plaisante pas. Je ne me suis jamais cachée. Simplement… Personne n’est venu me chercher pendant tous ces millions d’années. »

« Pourtant… Ton existence est un mystère. Giradès n’a jamais parlé de toi. »

« Car elle n’était pas au courant… Et je t’empêcherais de la prévenir, voilà tout. »

Et ça allait être facile à accomplir. Lentement, ses deux faux disparaissaient en se rétractant dans sa peau alors qu’elle émettait un grand sourire. Tournoyant une première fois sur elle-même, elle dansait devant Lucate, celui-ci restant sur ses gardes en se disant que si elle émettait un geste suspect, il la foudroyait. Une goutte de pluie… puis une autre… et ainsi de suite. La pluie venait maintenant parsemer la zone de combat.

« De la pluie ? Tu veux donc servir de cible… »

« Viens donc… Essaye de me toucher alors. »

« Si c’est ce que tu sou… »

Il n’avait pas le temps de faire tomber la foudre qu’elle se retrouvait déjà à sa hauteur, lui donnant un violent coup de tête en émettant un sourire. Lucate fut repoussé, son front laissant s’écouler un sang argenté alors qu’il gémissait.

« Et bien ? Et ta foudre ? »

« Qu’est-ce… Prend toi donc ça ! »

Il venait de s’exclamer pour la première fois comme si il n’arrivait plus à contrôler ses émotions. Un éclair vient atterrir à l’endroit où se trouvait Galpha mais celle-ci n’était déjà plus là. Il arrêta le recul qu’il avait subi à cause de l’attaque de cette femme… mais elle se trouvait déjà à côté de lui ?!

« Fin de la partie. »

Son poing vint frapper le menton de Lucate, lui montrant à quel point il était dérisoire contrairement à elle. Il était temps d’expliquer à ces personnes qui se croyaient au-dessus des autres la réalité des choses. Les titres banaux comme celui de Cavalier, de Joker, de Roi, tout cela n’était que du pipeau ! La véritable puissance, ce n’était pas ça… C’était bien plus.

Cette femme… Elle le frappait avec une telle rapidité et seulement avec ses poings ! C’était quoi cette histoire ?! Comment un être dont il ne connaissait pas l’existence osait le frapper ainsi ?! Il tentait de parer les coups, de s’envoler mais elle était bien trop rapide pour lui. Il se faisait marteler le corps par de nombreux coups alors qu’elle reprenait :

« Tu vois… Tout est question de stratégie, d’histoire, de relations… Si tu restes fixé sur ton objectif et que tu ne dérives pas de ce dernier, alors tu deviendras puissant. »

« Où veux… tu en venir ? ARG ! »

« Toi et Hosol… Vous étiez des êtres venant protéger les humains et les pokémons dans le monde de Juperus. Vous avez décidé de la trahir après cette grande guerre. »

« Tu étais donc au courant ? Les humains et les pokémons ne méritent pas de vivre sur ces planètes. Seuls les Dieux doivent régner et leurs suppôts. »

« C’est une idée complètement faussée. Les pokémons évoluent, les humains aussi. C’est cela qui les rend agréables à vivre et c’est cela que le Dieu Originel veut protéger. Giradès va à l’encontre des desseins de Charkrowos. »

« Qui es-tu pour prétendre connaître ce que désire le Dieu Originel ? »

« Je suis le Faucheur… Tu n’as pas besoin d’en savoir plus sur mon rôle. »

Elle lui prit la tête dans sa main droite, venant la faire rencontrer le sol tout en le raclant avec un grand sourire. Vraiment… Trahir Juperus était une mauvaise idée… En fait, elle n’était pas pour Juperus, simplement pour le monde que le Dieu Originel avait crée. A partir de là, elle se débrouillait pour respecter ses consignes.

« Lucate a besoin d’aide ! »

« Qui est cette femme ? »

Teli semblait étonnée par ce qu’elle voyait. Cette femme ressemblait à l’adolescente qui lui avait dit auparavant qu’elle voulait rentrer dans sa dimension avec elle. D’abord, elle avait été surprise d’une telle demande mais devant son regard, elle avait accepté et maintenant… Elle mettait à mal Lucate sans lui laisser le temps de souffler ? Et cette pluie… C’était donc son œuvre à cette femme ?

« Je m’occuperais de toi plus tard. Reste bien sagement ici ! »

Elle n’était pas inquiète pour Lucate, il en avait rencontré des pires, il avait une résistance à toute épreuve mais c’était si rare de le voir autant malmené pendant un combat. Même pendant la grande guerre où il s’était battu contre elle, elle savait qu’il ne s’était pas donné réellement mais là… C’était différent ! Un gigantesque rocher vint la frapper dans le dos, la faisant s’écrouler au sol. Dire qu’elle s’était envolée pour sauver Lucate… et c’était elle qui se retrouvait au sol ?!

« Tu ne devrais pas me tourner le dos. »

« Toi… Je t’ai permis de vivre quelques minutes de plus. »

« Si je dois mourir, autant que ça soit maintenant non ? »

« Si c’est ce que tu désires tant… »

Qu’elle soit la plus forte des insectes dans le monde de Juperus, elle s’en fichait pas mal ! Elle allait lui montrer qu’il ne fallait pas s’amuser à ça avec elle ! Elle fit apparaître ses fameuses flammes sacrées, celles qui ne pouvaient pas s’éteindre même sous cette forte pluie. Néanmoins… Elle savait pertinemment qu’elles allaient être moins puissantes. Elle s’était redressée, ne se préoccupant pas des quelques blessures dans son dos.

« Tu m’attaques souvent dans le dos. »

« Moi ? Je ne fais que m’en prendre à mon ennemie. Ce n’est pas de ma faute si elle ne fait pas attention à son combat car elle est trop stupide. »

« De la provocation ? Tu veux vraiment décéder le plus rapidement. »

« Que mon vœu soit exaucé alors ? »

Elle s’inclina d’un air faussement respectueux devant Hosol. Elle évitait de montrer qu’elle serrait les dents à cause de ses propres blessures. Si tout cela continuait, peut-être qu’elle n’aurait alors pas le choix et qu’elle serait obligée d’en arriver là. Elle n’allait pas aimer toute cette histoire et surtout… ce que Luna pensera de tout ça.

« Ta compagne semble avoir quelques soucis. Mais pourquoi ne parles-tu pas ? Ah oui, il ne faut pas répondre la bouche pleine ! »

Elle retira finalement sa main du visage de Lucate, celui-ci toussant en crachant de la terre. Elle le ridiculisait d’une telle façon qu’il avait du mal à se contrôler maintenant. C’était la première fois qu’une créature se permettait un tel comportement à son égard ! Il était respecté à cause de sa force, il n’était même pas craint, il ne faisait rien de mauvais. Il ne tuait pas si cela n’était pas nécessaire, il ne punissait pas les innocents. NON !

« Tu devrais te relever. »

« Toi… T m’as mis en colère. »

« Et tu vas donc me déclencher des ouragans… Mais ma tempête est déjà prête. »

Il s’était finalement levé, peinant pour y arriver. C’était… bizarre d’avoir autant de mal à se lever. Comme si… Il n’avait pas l’habitude de souffrir. Il s’envolait dans les cieux couverts par les nuages et la pluie, Galpha le regardant de ses yeux bruns.

« Plus haut tu t’envoleras, plus dure sera la chute. »

« Mais là, c’est bien différent. A cette distance, tu ne peux m’atteindre. »

« Je ne te dirais pas de parier. Je n’aime pas les défis truqués. »

Elle claqua des doigts, la pluie se condensant en un immense pieu fait d’eau. D’un geste ample, il vint le détruire, se servant de l’arme créer par Galpha pour créer sa propre attaque… qui consistait en une magnifique tête de dragon constituée d’eau.

« Magnifique… Mais si ridicule. Une telle création montre à quel point tu es faible. Ceux qui s’imaginent une technique de la sorte pêche par l’efficacité de cette dernière. »

« Nous allons bien voir si c’est le cas ! »

Il envoya la tête de dragon en direction de Galpha, celle-ci restant parfaitement immobile en tendant sa main gauche. Dès qu’elle fut à sa portée, elle sauta sur celle-ci, disparaissant de la vue de Lucate. Où… Où était-elle ?! Un petit claquement de doigts derrière lui et il se retourna subitement… pour ne rien voir ?!

« Toutes ces choses… ne sont que de la poudre aux yeux ! »

Un éclat de pierre vint l’aveugler au niveau de l’œil droit alors que deux lames aiguisées se présentaient devant lui au niveau de la gorge. Les lames de… la Faucheuse. Les yeux bruns de Galpha se trouvaient au niveau des siens et il remarqua que tout était terminé pour lui… Les lames allèrent dessiner une croix sanglante argentée alors qu’il sentait ses forces qui l’abandonnaient… NON ! Il ne pouvait pas mourir ! Ses deux mains vinrent serrer Galpha contre lui alors qu’il gémissait :

« Saleté… Saleté… »

« Maintenant les insultes ? Après avoir rejoint Giradès, tu en es réduit à ça. »

« Tu me rejoindras… dans l’au-delà ! »

Hum ? Il allait donc tenter une attaque désespérée pour se débarrasser d’elle ? Dommage que c’était ridicule en soi. Mais bon… Si il voulait la tuer… Qu’il le fasse. Elle resta parfaitement immobile alors qu’il tournoyait avec elle, se dirigeant dangereusement vers le sol. Il n’avait aucun moyen pour s’arrêter, il était trop blessé pour pouvoir faire quelque chose. Le sol se rapprocha de plus en plus à une vitesse effroyable mais elle restait calme et tranquille. Avec neutralité, elle lui dit :

« J’aurais aimé éviter d’utiliser réellement mes deux faux. »

« Que… vas-tu faire ? »

« Dis simplement adieu à tes deux bras. »

Ni une, ni deux… D’un simple mouvement, elle trancha vif les poignets de Lucate, celui-ci se mettant à hurler… Sauf qu’il n’y arrivait pas. Avec les blessures qu’elle lui avait causées au niveau du cou, il n’avait aucune possibilité d’utiliser correctement ses cordes vocales.

« Mes… Mes… Mes mains. »

« Ta fameuse compagne va te rejoindre. Après cette guerre, vous êtes toujours restés ensemble. Je le sais très bien. Il est dommage que vous vous soyez trompés de voie. »

Ils ne pouvaient rien faire pour empêcher la collision avec le sol mais elle avait une meilleure idée en tête. En parlant de tête, elle pencha le corps de Lucate de telle façon qu’il s’écrasera sur celle-ci en première. Elle lui lacéra finalement le corps pour l’empêcher de bouger avant de reprendre d’une voix calme :

« Pour ma part… Je ne compte pas en terminer maintenant. »

« Qu’est… Qu’est-ce que tu es ? Tu n’étais rien… »

« Contrairement à toi, je suis au-dessus de toi. Charkrowos m’a confiée une mission et je l’accomplirais. Ce n’est pas avec toi que j’aurais quelques soucis. »

Le corps de Lucate percuta le sol, émettant un craquement sonore au niveau du crâne, le tuant sur le coup alors qu’elle de son côté… Elle creusait simplement un tunnel tout en ralentissant la cadence pour finalement n’avoir aucun problème à sortir du trou qu’elle avait formé. Elle n’avait reçu aucune blessure de la part d’un Cavalier. Comme elle l’avait dit, toute cette puissance, ce titre, tout cela n’était que de la poudre aux yeux. Elle jeta un regard au cadavre sans vie de Lucate, poussant un profond soupir. Si il avait décidé de vivre tranquillement avec Hosol après cette guerre, ils seraient restés ensembles et n’auraient eu aucun problème mais bon… Ils en avaient décidé autrement. De toute façon, sa mission passait avant tout et son ennemi n’était pas un Cavalier… mais Malar.

« LUCATE ! ELLE A TUE LUCATE ! »

« Tu t’emportes… Donc le terme de compagnon équivalait à autre chose ? »

Elle ne se moquait pas d’elle mais le regard qu’Hosol lui lança était sans équivoque. Elle allait la calciner et le cramer pour venger la mort de Lucate ! Une aura de flammes entoura le corps de la femme aux cheveux auburn alors qu’elle s’écriait :

« JE… JE… Même le feu sacré ne pourra purifier la souillure accomplie ! »

« Ca ne fait rien. Je ne crois pas vraiment en ces histoires de sacres et de purification. »

« La mort de Lucate sera vengée ! »

« Pour ma part… J’ai d’autres morts sur la conscience alors un de plus, un de moins. »

« NE COMPARE PAS LUCATE AUX MOINS QUE RIEN QUE VOUS ÊTES ! »

Ohla ! Elle était vraiment furieuse. Ca promettait dis donc… Et la Déesse Supérieure des Insectes savait pertinemment ce que ça voulait dire. Malgré la pluie, les flammes qui brûlaient autour d’Hosol la faisait s’évaporer. Puis soudainement, Hosol poussa un cri strident, le ciel se déchirant pour faire disparaître les nuages.

« On… On va voir si mes flammes ne te feront rien ! JE VAIS VOUS EXTERMINER ! TOI ! LES HUMAINS ! LES POKEMONS ! VOUS TOUS ! Je vais venger Lucate ! »

Bon… La discussion était close mais le problème était le fait que maintenant… Il faisait un soleil radieux… Un soleil qui frappait fort. Les yeux dorés de Teli se fermèrent, la femme se cachant la vue avec une main pour ne pas être aveuglée. Elle ne remarqua pas le torrent de feu qui s’abattait sur elle, telle une déflagration.

« Ca s’annonce très mal là. »

« Prend donc ta respiration. »

Hein ? Cette voix ? Deux mains sortirent du sol, tirant la femme aux cheveux rouges vers ce dernier alors que le torrent de feu s’abattait au-dessus d’elle. C’était Galpha ! Enfin…La nouvelle Galpha ! Les cris d’Hosol se firent entendre, encore plus violents qu’auparavant alors que des flammes étaient projetées au-dessus d’elles.

« On va attendre qu’elle soit simplement épuisée et ensuite, on termine cette affaire. »

« Je suis la Reine Teli, je sais quand même ce que je dois faire. »

« Sur un terrain, vous n’êtes que de la chair à canon si vous pensez à ça. »

Cette femme… était désagréable en un sens. Elle se fichait royalement du fait qu’elle était une déesse supérieur ou alors une reine. Néanmoins… Ses propos étaient véridiques. Elle ne devait pas se soucier de ça mais plutôt penser à éliminer Hosol.

Chapitre 63 : Les éléments

ShiroiRyu
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Chapitre 63 : Les éléments

« Bienvenus dans ma dimension. »

« Nous enfermer dans celle-ci pour nous empêcher de les tuer. »

« C’est ingénieux mais il y a un problème. »

« Si nous te tuons, nous retournerons à l’endroit où nous nous trouvions. »

« Et nous pourrons en terminer avec eux. »

Un léger jet d’eau vint éclabousser Lucate, celui-ci se recouvrant le visage pour éviter le jet avant de voir Galpha qui émit un grand sourire. Cette gamine… Ce n’était pas une Atout… C’était quoi donc ? Cette adolescente…

« Vous m’oubliez aussi ! Je suis de la partie ! Deux contre deux ! »

« Tu es bien trop faible pour nous tenir tête. »

« Beaucoup trop. Adieu. »

Hosol ferma ses yeux, bougeant lentement ses deux mains avant de créer une violente déflagration envers Galpha. Celle-ci garda son sourire avant de se mettre à creuser rapidement dans le sol. C’était donc ainsi… qu’elle s’était camouflée pendant tout ce temps ? Elle réapparue derrière Hosol, transformant ses deux mains en griffes jaunes.

« Tu es bien prétentieuse pour croire toucher ma compagne. »

« Moi ? Pas du tout ! »

Galpha fit un petit saut en arrière, évitant le poing de Lucate tandis que Teli se mit à toussoter pour signaler sa présence. C’est vrai… Il ne fallait pas l’oublier. Elle aussi était là et elle était plutôt imposante… Elle se mit à grandir, prenant une taille d’environ trois mètres tout en disant d’une voix calme :

« Nous allons simplement vous arrêter. »

« Qu’importe le fait que tu haïs le feu ? »

« Qu’importe le fait que tu n’es qu’une insecte ? »

Hum… Ils venaient de dire quelque chose qui ne lui plaisait pas du tout. La considérer comme un simple insecte… Au final… Les humains n’étaient pas les seuls responsables d’une telle chose. C’était aussi la faute à ces créatures. C’était à son tour de sourire alors qu’elle ripait ses griffes l’une contre l’autre. Soudainement, des centaines d’Apitrinis apparaissaient autour d’elle, fonçant vers Hosol qui avait prononcé les paroles à ne pas dire. La femme aux cheveux auburn fit un petit geste de la main, un souffle de feu venant balayer une bonne partie des Apitrinis mais déjà d’autres apparaissaient. Lucate se tourna vers elle, prêt à l’aider mais Galpha se positionna devant lui, croissant ses deux griffes.

« Tu n’es pas une adolescente ordinaire. »

« Normal, je suis l’Excuse ! Mon but est toujours inconnu n’est-ce pas ? »

« L’Excuse ? Hum… Peut-être qu’il vaut mieux que je te tue tout de suite avant que tu ne causes de soucis à Giradès. »

« Ce n’est pas elle ma cible malheureusement ! »

« Hum ? Tu es bien suspecte. »

Elle fit un petit sourire avant de donner un coup de pied dans le sol, faisant soulever un rocher qu’elle envoya en direction de Lucate. Celui-ci le détruisit d’un geste de la main mais derrière le rocher se trouvait Galpha qui avait suivi le même chemin que la pierre. Elle était une stratège mais en y réfléchissant… Il ne connaissait rien de l’Excuse. Giradès ne lui en avait jamais parlé. Il para les deux griffes, une petite plaie s’ouvrant pour laisser s’écouler un sang argenté alors qu’il reprenait :

« Est-ce là tout ton potentiel ? »

« Nullement ! Moi aussi, j’ai mes petits secrets ! Par contre, tu ferais bien de tout donner si tu ne veux pas mourir dès maintenant ! »

« Me tuer ? Moi ? Est-ce là une plaisanterie ? »

« Est-ce que j’ai l’air de rigoler ? »

C’était le cas. Avec son sourire, on pouvait croire qu’elle ne prenait pas au sérieux le combat qui se déroulait entre eux. Si c’était ce qu’elle voulait… Il allait lui donner tout de suite ce qu’elle désirait. Il la repoussa d’une main, se mettant à voler dans les airs. Lentement puis de plus en plus rapidement, il s’était mis à tournoyer autour de lui-même :

« Puisque tu le désires tant, voilà l’une de mes plus puissantes attaques. »

Le courant qu’il crée se réunissait en une unique sphère. D’abord d’une taille ridicule, elle se mettait à grandir avant de prendre une taille démesurée. Pourtant, Galpha ne semblait pas surprise… Elle semblait même heureuse. La sphère quitta les mains de Lucate, fonçant en direction de l’adolescente aux cheveux bruns. Encore une fois, il n’allait rien pouvoir faire pour l’empêcher d’éviter. Elle se mit à creuser à toute allure dans le sol.

« C’est inutile… Il te faudrait creuser trop rapidement pour éviter que ma sphère ne t’atteigne même quand tu crées un tunnel. »

Inutile ? Et pourquoi ça ? Il ne connaissait rien de ses capacités ! Héhéhé ! A la grande surprise de Lucate bien qu’il ne le montrait pas, Galpha avait disparu complètement dans le sol tandis qu’il se remettait à créer une nouvelle sphère.

« Si tu comptes te cacher dans le sol… Je vais devoir te faire sortir. Tu ne pourras t’échapper ainsi. Je peux voir tout autour de moi. Tu es finie. »

Aucune réponse… Elle ne daignait pas se montrer. Tant pis. Elle allait mourir sans même qu’il ait besoin de créer une tombe. Du côté d’Hosol et de Teli, la nouvelle Déesse Supérieure des Insectes n’avait aucun mal à prendre le dessus sur la jeune femme, celle-ci étant obligée de se protéger à cause des nombreux Apitrinis autour d’elle qui venaient la piquer. Pourtant, elle ne semblait pas souffrir.

« Ces insectes sont sans effets contre moi. »

« Je vais simplement te donner une leçon pour croire que les insectes sont faibles. »

« Dans l’ordre de la nature, leur taille est ridicule, leur puissance est obsolète… »

« Et ma détermination pour te réduire en cendres, tu verras bien si elle est obsolète. »

« Me réduire en cendres ? Arrêtons la les blagues. »

Elle parlait de réduire en cendres l’être qui consumait les âmes impures dans le feu sacré. C’était ironique… Tellement ironique. Une déflagration se produisit tout autour d’elle, exterminant jusqu’au dernier Apitrini alors que Teli gémissait un peu de douleur. Si la dimension était malmenée, alors elle l’était aussi.

« Tu sembles souffrir… C’est là la contrariété d’une dimension à soi. »

« Merci bien, je sais ce qui se passe avec elle. Je n’ai pas besoin de ton avis. »

« Allons bon… Maintenant… Tu comprends la différence ? Je suis le feu céleste… Tu ne peux rien contre moi… même si tu es une déesse… Ta condition d’insecte ne pourra rien me faire. Tu es bien trop faible. »

« Ahhhh… Ma condition d’insecte ? C’est ça ? »

Le rubis sur son front se mit à briller alors qu’elle se concentrait. Si elle le prenait comme ça… Elle allait lui montrer à quel point elle était un ridicule insecte ! Si elle était le feu sacré, elle allait l’éteindre ! ET L’ECRABOUILLER ! Tout un pan du sol quitta ce dernier, se formant pour ressembler à une sphère parfaite alors qu’Hosol décollait dans les airs.

« Je l’éviterais beaucoup trop facilement. »

« Mais ce n’est pas un problème ça ! »

Elle projeta la sphère en direction d’Hosol, son visage ne trahissant aucune émotion malgré ce qu’elle venait de dire. Elle avait une idée en tête mais quoi ? Avec agilité, la femme aux cheveux auburn esquiva la pierre. Finalement, Teli ouvrit sa main droite, la montrant à Hosol avant de la refermer en un poing. La sphère de pierre éclata subitement en morceaux, ces derniers allant se planter dans le dos de la femme aux cheveux auburn qui s’écroula au sol, du sang argenté s’écoulant de son corps. Saleté… Ce n’était pas une simple pierre… mais une bombe à retardement ! Elle avait… tout prévu ! Même son esquive ! Depuis le début, elle avait préparé tout ça en lui faisant croire qu’elle était énervée ! Cette déesse… n’était peut-être pas si ridicule que ça au final. Elle allait devoir donner son maximum.

« Je sais très bien que tu n’es pas morte, petite scarabée. »

Oui… C’était facile à deviner puisqu’il n’y avait toujours aucune trace du corps de Galpha là où il envoyait ses nombreuses sphères. Si elle ne voulait vraiment pas se présenter à lui, il devait la forcer à sortir. Lentement, il fit apparaître un filet d’eau entre ses deux mains avant de le projeter en direction des trous qu’il avait formés. Sur le chemin, le filet d’eau s’était mis à grandir pour ressembler finalement à un raz-de-marée tandis qu’il reprenait.

« Tu seras noyée… tout simplement. »

« Ou alors je suis capable de vivre dans l’eau ? »

Elle venait finalement de sortir en observant avec amusement le raz-de-marée qui s’abattait sur elle. Contrairement aux idées reçues qu’il se faisait sur elle, elle était bien plus qu’un simple scarabée ! Elle se jeta dans le raz-de-marée, se mettant à nager avec facilité alors que Lucate se préparait déjà à la recevoir.

« Je sais très bien que les Kabuto sont des créatures sous-marines à la base. »

« C’était donc un piège pour me faire sortir quand même ? »

« Par excès de confiance, c’est le cas oui. »

« Ou alors ton piège se retournera contre toi ? »

« Pas cette fois-ci. »

Il s’était mis à reculer pour éviter qu’elle ne le touche, fermant ses yeux avant de faire apparaître une sphère entre ses deux mains… Une sphère dont l’électricité se concentrait à l’intérieur. Galpha arrêta de sourire, se disant que ce n’était peut-être pas le moment de plaisanter. Si ça la touchait…

« Tu as été bête de penser pouvoir abattre un Cavalier de la sorte. »

« Et toi de croire que je ne suis qu’une simple Atout. »

« Les bouches trop ouvertes doivent être refermées. Adieu. »

Il envoya la sphère en direction de Galpha mais celle-ci l’évita avec aisance. Le problème était le fait qu’elle se trouvait en plein dans la vague crée par Lucate. Lorsque la sphère pénétra la vague, toute l’électricité contenue à l’intérieur se déversa dans l’eau, venant électrocuter Galpha qui poussa un cri, arrêtant de nager dans les airs en direction de Lucate. Elle tomba au sol, ne bougeant plus. Elle… n’était pas très résistante.

« Tu ne pouvais rien contre moi. »

Et c’était le cas. Elle était inerte comme si elle était morte sur le coup. Maintenant… Il devait aller aider Hosol qui semblait s’être faite surprendre par cette soi-disante déesse. Ahhhh ! Mais avant, il devait vérifier que cette adolescente était morte. Il vint atterrir sur le sol, s’approchant d’elle pour l’observer.

« J’ai déjà éteinte les flammes sacrées ? »

« Tu cachais bien ton jeu… Il est vrai que les Apireines sont l’une des rares créatures insectes à pouvoir utiliser la terre avec elles. »

« J’ai simplement quelques pouvoirs bien spécifiques. Cela t’apprendra à ne pas me juger trop au sérieux. Maintenant, tu éviteras de me prendre de haut. »

« Ou surtout de croire que tu n’es qu’une insecte ridicule comme les autres. »

Elle s’était redressée, les morceaux de pierre quittant son dos alors qu’elle faisait un geste de la main pour créer un souffle de feu en direction de Teli. Celle-ci fit apparaître une centaine d’Apitrinis pour absorber les flammes. Ce n’était pas réellement ses enfants ou des créatures vivantes, simplement des illusions avec une forme physique.

« Si c’est la pierre qui est ma faiblesse, la tienne est les flammes. »

« C’est triste n’est-ce pas ? »

« Nous verrons bien… »

Puisqu’elle voulait un combat basé sur les faiblesses, elle allait lui montrer que ce n’était pas si facile que ça d’abattre un Cavalier ! Elle se concentra, se mettant à briller alors qu’un vent se soulevait, signe qu’elle préparait une violente tempête. Puis subitement, plus rien… Elle avait entièrement disparu. Elle allait…

« Si tu as regardé le précédent combat contre les différents Atouts. »

« Je sais à quoi m’attendre. »

Subitement, elle faisait apparaître une nouvelle fois des Apitrinis mais ça ne suffisait pas. La terre se souleva au passage d’Hosol, celle-ci fonçant à une vitesse inimaginable en direction de Teli pour apparaître derrière elle. Le vent qu’elle avait crée était aussi tranchant que la lame d’une épée et les Apitrinis disparurent rapidement pour laisser place au corps da la mère de Luna. Une vilaine plaie apparue au niveau de sa poitrine, du sang doré s’en écoulant alors qu’Hosol faisait un léger sourire.

« Les oiseaux dévorent les insectes. C’est ainsi que ça se passe dans le monde. »

« Tu… Tu penses vraiment que… »

Elle cracha du sang doré, s’écroulant à genoux en voyant que le coup avait été bien plus efficace que prévu. Saleté… Elle avait raison. Nul insecte ne pouvait combattre et tuer un oiseau… C’était impossible. Ca se déroulait toujours de la façon la plus logique mais pas avec elle ! Elle se redressa, gémissant en se tournant vers Hosol, celle-ci faisant une petite mine surprise mais amusée. Oui… C’était une déesse supérieure, il ne fallait pas l’oublier. Mais elle allait en terminer avec elle, les titres n’avaient aucune importance ici.

« Finalement… Elle n’a pas besoin de moi. »

Il avait étudié la scène entre Teli et Hosol, satisfait de voir que sa compagne s’était relevée pour en terminer avec cette déesse supérieure crée par Juperus. Tout se préparait peu à peu. Il se pencha en avant pour voir l’état de Galpha en soupirant :

« Si jeune et pourtant déjà morte. »

« La vie est injuste n’est-ce pas ? »

« Que… Tu n’es donc pas morte ? Je vais régler ça tout de suite. »

Sa main droite se recouvrit rapidement de métal avant qu’il ne l’abatte sur le corps de Galpha, celle-ci roulant sur le côté avec un sourire qui en disait long. Ne plus émettre un seul mouvement, que ça soit physique ou au niveau des battements du cœur, ce n’était pas très difficile pour elle. Oh final… Elle était l’Excuse. Ses deux pieds joints vinrent frapper Lucate au niveau du ventre pour le faire reculer. Elle se releva, craquant les os de son cou :

« Bon… Ca suffit n’est-ce pas ? »

« De quoi veux-tu parler ? »

« De jouer la comédie. Je n’ai aucune excuse pour le comportement que j’ai montré. »

Etait-ce de l’ironie de la part de la jeune adolescente ? En regardant de plus près, elle venait de fermer ses yeux améthyste… pour qu’ils deviennent bruns ? Une lumière émanait peu à peu d’elle alors qu’elle reprenait :

« Je suis une Être crée en même temps que la planète de Juperus. Tu penses que j’ai quel âge ? Dis simplement un chiffre. »

« Plusieurs millions d’années… C’est cela ? »

« Exactement. Je vais devoir te montrer que tu n’es rien par rapport à moi. »

La lumière fut encore plus violente qu’auparavant, aveuglant Lucate alors qu’un déchirement se faisait entendre en même temps qu’un bruit de deux lames qui s’entrechoquent. Le corps de Galpha était en train de grandir tandis que la robe qu’Aliréna lui avait donnée était tombée au sol… Ses formes féminines étaient plus arrondies et généreuses bien que recouverte d’un tissu gris dessiné de telle façon qu’elle moulait son corps avec ses muscles. Ses cheveux bruns s’étaient encore allongés bien que sa coiffure était plus hérissée en certains points. Enfin, ses deux mains se transformaient en deux lames recourbées tandis qu’elle disait d’une voix bien différente, plus féminine et adulte :

« Je suis celle qui surveille le monde de Juperus depuis sa création. Envoyée par le Dieu Originel, mon rôle est bien autre que celui d’une simple gardienne. Tu n’es au final qu’un être né après moi. Je vais te montrer à quel point je suis dangereuse dorénavant. Tu peux m’appeler à partir de cet instant : La Faucheuse. »

Un nom bien plus qu’inquiétant pour une jeune femme qui l’était tout autant. Sortie, la petite adolescente qui semblait très intimidée à la base. Chacun jouait un rôle… et elle accomplissait le sien. Mais ce n’était pas en restant ici que sa mission allait être terminée.

Chapitre 62 : Mission terminée

ShiroiRyu
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Chapitre 62 : Mission terminée

« En voilà un de moins. C’était plus facile que prévu. »

« Il ne pouvait rien contre nous, Hosol. »

« C’est exact, Lucate. Nous sommes bien plus puissants que de simples Atouts. »

« Et si vous vous montriez au lieu de parler entre vous ? »

Rek avait encore ouvert sa bouche alors qu’il était allongé sur le sol, sa tête posée sur les genoux d’Iny. La jeune femme aux cheveux bruns lui mit une main devant la bouche pour qu’il se taise tandis que la voix féminine reprit :

« C’est-ce que nous allons faire. »

« Nous allons terminer le travail commencé. »

« Le Feu Salvateur purifiera vos âmes. »

« Mon Eau Abyssale vous emmènera au trépas. »

Lentement, deux sphères gigantesques faites de vent firent leurs apparitions devant les yeux du groupe de Taiso. Chacun paraissait surpris par ce qu’il voyait : Deux magnifiques oiseaux se tenaient dans les airs. Deux oiseaux qui mesuraient presque quatre et six mètres de hauteur. Les deux oiseaux atterrirent sur le sol alors que Ronyl murmurait :

« Lugia… et Ho-oh. »

« Lucate et Hosol. Ce sont nos véritables noms. »

« Mais vous êtes des créatures… mystiques ! Vous ne devriez pas détruire ce monde ! »

« Tu sembles bien nous connaître d’après les livres. C’est rare un humain qui porte ses connaissances sur l’histoire de ce monde. »

« J’ai simplement quelques renseignements. Vous êtes donc nos ennemis ? Ceux de Juperus ? Si c’est le cas, nous serons obligés de vous combattre. »

« Tu n’es qu’un humain avec les pouvoirs d’une déesse. »

«  Et tu es accompagnée d’une pokémon devenue humaine. »

« Rien de plus. »

« Rien de moins. »

« Nous sommes des créatures millénaires. Notre mission est sacrée. »

« Nous sommes au service de Giradès. Notre mission sera accomplie. »

Lentement, les ailes des deux oiseaux entourèrent leurs corps, les camouflant à la vue du groupe des Taisos. Une forte lumière émana de Lucate et Hosol, les deux créatures ailées se transformant peu à peu pour prendre une taille humaine… et la forme qui allait avec. Du côté de Lucate, celui-ci avait des cheveux bleus situés en frange tandis que ses deux ailes étaient devenues les manches d’un long chapeau qu’il portait sur la tête. Il portait une tenue allant de pair avec son ancien corps de pokémon et il avait une prestance indéniable. Du côté de Hosol… Une femme aux longs cheveux auburn se tenait là, habillée comme si elle allait une fête… Toute en couleurs, la ressemblance avec l’oiseau mystique traçant des arcs-en-ciel était flagrante. Et ce sentiment qu’ils oppressaient leurs adversaires était si… énorme.

« Je suis Lucate. »

« Je suis Hosol. »

« Nous sommes les Cavaliers de Giradès. »

« Sa dernière garde d’élite. »

L’un parlait après l’autre comme si ils vivaient en harmonie tous les deux. La femme aux yeux bruns cligna une fois des yeux, un mur de flammes se formant subitement devant Ronyl et ses compagnons, à quelques centimètres de ce dernier. Il… Il n’avait rien vu venir ! En y réfléchissant bien… Ils étaient deux anciens oiseaux… Du moins… Ils avaient…

« Cela est inutile. Je sais tout sur tes projets. »

« Tu désires demander à cette femme d’utiliser l’électricité. »

« Tu penses pouvoir nous électrocuter pour nous battre. »

« Lucate est capable de lire dans les esprits. »

« Tu ne peux rien contre nous. »

« Vous allez périr sans tarder. »

AIE ! Ils arrivaient directement vers eux ! Ils ne pouvaient même pas penser ou parler sans qu’ils sachent exactement ce qu’ils devaient faire. Le problème… était que l’humaine était une machine à penser. Il était impossible pour lui de ne pas penser et Lucate disparaissait dans un ouragan, arrivant à la hauteur de Ronyl en murmurant :

« Tu es celui qui dirige ce groupe… Adieu… »

« RONYL ! POUSSE TOI ! »

« Dommage… »

Lucate fit un saut dans les airs, esquivant avec facilité la griffe noire que Paria tentait de planter en lui. La jeune femme était totalement habillée de noire, ses yeux rouges posés sur Ronyl. Il devait reculer mais… Un coup de pied vint frapper Paria au niveau du cou, l’envoyant au sol alors qu’elle hoquetait sans bouger. Ronyl poussa subitement un cri de colère, une aura blanche l’entourant :

« NE TOUCHE PAS A PARIA ! »

« Tes pensées sont confuses… Tu es capable d’exprimer des sentiments mais tu n’oses les montrer. Tu as tord de te voiler la vérité. »

Qu’est-ce qu’il en savait de la vérité ?! Il allait utiliser son virus Ivoil pour lui montrer toute la puissance qu’il avait ! Lentement, les yeux de Lucate s’ouvraient pour laisser apparaître deux yeux saphir alors qu’il murmura :

« Tu as trois forces en toi… Tu es un humain aux capacités insoupçonnées. Le pouvoir de Juperus… Celui de cette pokémon… Et enfin celui qui est en toi… Ce sang maudit… »

« Tu vas voir si mon sang maudit va te mettre une raclée ! »

Il s’emportait alors qu’il avait gardé une bonne partie de son calme auparavant. C’était impossible pour lui de rester neutre après ce qu’il voyait ! Paria… Paria était au sol alors que ça faisait plusieurs années qu’elle était devenue une humaine ! Il ne pouvait pas… la laisser mourir alors qu’ils vivaient ensembles maintenant ! Il avait appris à vivre tranquillement ! PAS MAINTENANT ! Il frappa Lucate de toutes ses forces au niveau du visage, un léger sang couleur argenté s’écoulant de ses lèvres.

« C’est tout ce que tu as ? Je sais pertinemment ce que tu vas faire. »

« Alors si tu le sais bien, prend toi une décharge de cette ampleur ! »

Des nuages recouvrirent rapidement le ciel au-dessus d’eux, la foudre s’abattant sur l’homme à la blouse de scientifique et celui qui était le Cavalier de Giradès. Ronyl serrait les dents, émettant un sourire en évitant de souffrir à cause de l’éclair.

« Tu as une forte volonté… Mais combien de temps tiendras-tu ? »

« Assez pour te voir disparaître ! »

« Et pour voir disparaître tes amis ? »

« Co… Comment ça ? »

Il maintenait Lucate contre lui pour éviter qu’il ne s’échappe et il jeta un regard derrière lui. Hosol… Cette femme venait s’en prendre au reste du groupe ! Iny et Rek étaient hors de combats et Oria ne savait pas vraiment se battre. Quand à Loxen… et Frizy… MERDE ! Ils étaient en danger ! La femme au kimono blanc et l’homme à la coiffure blonde afro étaient dos à dos, se parlant entre eux :

« Elle utilise le feu… Tu sais ce que ça veut dire Loxen… »

« Que je vais devoir faire attention à ma coiffure ? Fais chier, c’est balèze à la faire chaque matin. En plus, elle semble bien aimer les paillettes. Elle devrait comprendre mon souci. »

« Loxen… Tu es un imbécile. »

« Merci, ça me touche vraiment venant de toi. »

Il éclata de rire, la poussant subitement en lui donnant un coup dans le dos. Il créa rapidement un mur de glace, arrêtant la majorité des flammes qui venaient s’abattre sur lui. A sa grande stupéfaction, les flammes continuaient sans disparaître et il s’était mis à gémir de douleur alors que la voix féminine d’Hosol se faisait entendre :

« Ces flammes sont éternelles… comme ma vie. Tu ne pourras pas les éteindre si je ne le désire pas. Tu es bien trop faible. »

« Il me suffit simplement de les geler héhéhé ! J’ai bien une idée mais ça va être suicidaire ! Désolé Frizy, faudra m’attendre de l’autre côté ! »

« Qu’est… Qu’est-ce que tu comptes faire, Loxen ? »

La jeune femme aux cheveux blancs sembla apeurée par les paroles de l’homme. C’était… la première fois qu’il semblait aussi sérieux… depuis le jour où il s’était battu contre Xano. Il plongea à travers les flammes, évitant de crier bien qu’il sentait son corps se consumer. Il avait une idée en tête et il allait lui montrer qu’il ne plaisantait pas ! Hosol restait parfaitement immobile, envoyant des jets enflammés en sa direction.

« Désolé mais ça ne m’arrêtera pas ! »

« As-tu une simple idée de ce que tu fais ? Ces flammes resteront sur ton corps. »

« Et alors ? Ce n’est pas comme si j’allais fondre ! »

« Ta rhétorique est absurde. »

« Mais mes idées sont géniales ! »

Il éclata de rire avant de serrer Hosol dans ses bras, lui faisant un grand sourire. Subitement un puissant froid se produisit autour de lui, la femme à la tenue de toutes les couleurs semblant surprise par une telle chose. Elle murmura :

« Idiot. »

« Je le suis toujours. Désolé Frizy ! »

Subitement, tout se gela autour de Hosol et de Loxen… y compris ces derniers. Un bloc de glace s’était crée sur leurs deux corps, les deux personnes tombant au sol bien qu’il était possible de voir que les flammes continuaient de brûler à l’intérieur sans pour autant fondre la glace. Il avait décidé de créer un cercueil pour son adversaire et lui.

« C’est là l’imbécillité des humains. Toujours à se sacrifier pour autrui. »

« C’est comme ça que l’on fonctionne ! »

« Et c’est comme ça que vous mourrez… stupidement. »

« Comment ça ? »

La glace… Le cercueil de glace se mettait à fondre ! Une violente décharge de flammes se produisit faisant éclater le cercueil en morceaux alors qu’Hosol tenait Loxen en le soulevant d’une main. La jeune femme ne semblait même pas irritée ou malmenée. Sans aucun problème, elle envoya le corps en grande majorité calciné vers Frizy, celle-ci s’approchant de Loxen en se mettant à sangloter.

« Si je lui envois une dernière boule de feu, il disparaîtra à jamais. C’est ce que je compte faire. Il est entre la vie et la mort. »

« Un peu comme cet humain. Il perd peu à peu conscience. Non… Je me suis trompé. »

Ronyl était déjà inconscient mais gardait son emprise sur Lucate. Celui-ci ne semblait pas souffrir des éclairs qui continuaient de s’abattre continuellement sur lui. Il était temps d’arrêter de leur faire croire qu’ils avaient une chance. D’un geste ample de la main gauche, il repoussa Ronyl, le faisant tomber à plusieurs mètres de Paria. Frizy malmenée dans ses sentiments et trop inquiète envers Loxen pour se préoccuper du combat, il ne restait plus qu’Oria et ses deux anciens pokémons. Hosol vint atterrir à côté de Lucate, un sourire aux lèvres en le regardant. L’affaire avait été réglée très facilement. Lentement, les deux Cavaliers avançaient vers eux :

« Tout est terminé. »

« Il ne reste plus que toi. »

« Et tes deux amis. »

« Vous ne pouvez plus rien faire. »

Oria s’était redressée, se positionnant devant Iny et Rek. Elle devait au moins les protéger… Faire quelque chose ! Elle fit apparaître une aile ressemblant à celle de Rek puis une autre ressemblant à celle d’Iny. Elle transforma ses deux pieds en serre avant de crier :

« Vous ne vous approcherez pas d’eux ! Je vous en empêcherais ! »

« Tu ne peux rien contre nous. »

« Tu le sais très bien. »

« Tu es la plus faible d’entre toutes. »

« Malgré le fait que tu ai réussi l’exploit de rendre ces deux pokémons en tant qu’humains. »

« Tu as une belle volonté… et un cœur très bon. »

« Mais tout a une fin. Nous allons en terminer avec vous trois en une seule attaque. »

« Vous n’en ferez rien. »

Deux mains se posèrent sur les épaules de Hosol et Lucate. Bien que celui-ci avait refermé les yeux, il sembla surpris par cette arrivée tandis qu’Hosol sursauta. Elle se retourna sur elle-même pour faire face à… Teli ?! La femme aux cheveux rouges avait un grand sourire, ses deux mains devenant deux griffes rouges.

« Désolée mais vous allez m’accompagner. »

« Un As… Je me disais bien que ta disparition était suspecte. »

« Je n’ai jamais disparu… J’ai simplement laissé aux humains faire leur part du travail. Maintenant, c’est à mon tour, Lucate. »

« Tu es une ancienne Apireine. Tu sais très bien ce qu’il risque d’arriver. »

« Mais elle ne sera pas seule, hihi ! »

Un trou se forma dans le dos de Lucate et Hosol, une chevelure brune apparaissant pour laisser apparaître Galpha. Celle-ci sauta au cou de Lucate avant de dire :

« On peut y aller, Reine Teli ! »

« Une jeune fille aussi motivée… C’est si fantastique. »

« Que comptez vous faire ? »

« Vous ne pouvez rien contre nous. »

« Oh…Vous verrez très bien. »

L’Apireine devenue déesse se tourna vers Oria, un grand sourire dessiné sur ses lèvres. Lucate et Hosol restaient immobiles comme si cela leur importait peu de voir les deux personnes proches d’eux. Elle annonça à Oria :

« Utilise les pouvoirs de Juperus pour soigner tes camarades. Commence par celle qui est capable d’utiliser différents éléments. Ceux tirant leurs forces du mental peuvent soigner les autres si ils se concentrent. A vous deux, vous devriez pouvoir tous vous soigner et partir. »

« Et… Et vous ?! »

« Ce combat n’est plus le vôtre. Eloignez vous de ce lieu dès que vous le pouvez. Quand à vous… Mes chers Cavaliers… Nous allons chez moi. »

Les quatre personnes disparurent subitement des yeux d’Oria, la seule vraiment capable de faire quelque chose en ce moment. Où est-ce qu’ils… étaient passés ?! Il n’y avait plus aucune trace de la Reine Teli, de Galpha et des deux Cavaliers ! Elle courut en direction de Paria, se faisant entourer d’une aura blanche pour commencer à la soigner. Ils n’étaient plus nécessaires maintenant…C’était à Teli et Galpha de combattre !

Chapitre 61 : Refuser cette raison

ShiroiRyu
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Chapitre 61 : Refuser cette raison

« On fait quoi maintenant ? »

« On donne notre maximum même si les statistiques viennent de tourner en sa faveur. »

« Je suis… BAL… Le SEIZIEME ATOUT ! J’ai la… PUISSANCE de DOUZE ATOUTS en moi ! Je vais… JE VAIS VOUS MONTRER MA PUISSANCE ! »

Il était devenu complètement dingue ?! Ronyl se positionna devant le reste des personnes présentes, se mettant à réfléchir très rapidement. Bal ne plaisantait pas, la puissance qu’il dégageait était bien supérieure à celle que Loxen et Frizy venaient d’affronter.

« Bon… Moi et Paria, nous sommes capables de rivaliser avec lui en ce qui concerne la défense. Nous pourrons donc vous protéger tout réduisant les blessures grâce à nos changements d’éléments. Heureusement que Paria est là. »

« Pour moi et Frizy, on est capables de passer dans l’autre monde pour espérer l’avoir par surprise héhéhé. Quand à la glace, à part le fait qu’elle soit frigide, je peux en créer moi aussi. AIE ! Ca fait mal ça, Frizy ! »

La jeune femme au kimono blanc venait de donner un petit coup de coude dans la hanche de Loxen, lui extirpant un petit cri de douleur alors qu’elle souriait. Rek et Iny s’étaient positionnés à côté d’Oria mais le jeune homme à la mèche rouge semblait inquiet pour celle qui était sa compagnonne. Il prit la parole d’une voix calme :

« Quand à moi… Je suis capable d’utiliser ma vitesse pour créer une entaille suffisante dans sa défense et donc vous pourriez profiter de ce court instant pour donner un coup critique. »

« Pour ma part, je… »

« Reste en retrait et tu surveilles Oria. Contrairement à Loxen et Ronyl qui semblent savoir très bien se battre, surtout ce dernier, Oria n’est pas faite pour le combat. »

« Mais moi, je peux… »

« Pas avec les blessures que tu as, c’est bon. Je suis tellement peu recommandable que vous ne me faites pas confiance ? Je sais quand même faire autre chose que d’appuyer sur les boutons de ma console de jeux ! »

Il paraissait faussement contrarié, croisant les bras alors qu’Iny poussa un léger soupir. C’est vrai qu’elle n’avait pas vraiment… confiance en Rek. Enfin non, ce n’était pas ça ! Simplement que voilà… Elle pouvait quand même se battre… ou non. Miviari lui avait dit que ce combat n’était pas le leur et elle se sentait contrariée par ça. Enfin, après au bout d’une quinzaine de secondes, elle murmura :

« C’est bon, tu as gagné. Par contre… Tu reviens en vie ou j’efface ta sauvegarde. »

« Tu n’oserais pas de toute façon ! Bon, prend Oria avec toi ! »

Il était deux fois plus motivé à rester en vie maintenant ! Premièrement, il devait protéger Iny et Oria. Secondement, il ne voulait pas voir ses heures disparaître en fumée ! Il se positionna à côté des quatre autres personnes, Oria tentant de lui adresser quelques mots sans y arriver. Finalement, ils étaient tous prêts maintenant.

« Je suis prêt, on peut y aller quand vous le voulez. »

« Je rappelle nos positions : Moi et Paria, nous attaquons et nous pouvons nous prendre des coups sans trop avoir mal. Loxen et Frizy, vous passerez dans l’autre monde si ça s’avère nécessaire. Rek, toi, en quelque sorte, tu peux servir d’appât pour tout en esquivant ses bandelettes. Je crois que tout le monde a compris ? »

« Et si il est bien plus puissant que tu ne le penses ? »

« Alors on aura peu de chance de s’en sortir néanmoins… Je suis prêt à utiliser à nouveau mon virus en moi si c’est nécessaire. »

« NON ! Je te l’interdis, Ronyl ! »

Néanmoins, il n’écoutait pas et il claqua des doigts pour dire à Rek de s’envoler et attaquer Bal. Celui-ci était resté parfaitement immobile pendant toute la discussion entre les Taisos comme si il n’était plus capable de bouger. Il avait fermé les yeux comme si il réfléchissait à quelque chose. Rek tournoya autour de lui, cherchant son point faible mais… le jeune garçon avait des ouvertures partout ! Mais par où devait-il commencer ? Par son dos ? Par en face ? Sur les côtés ? Trop d’ouvertures causaient un souci de réflexion, c’était peut-être un piège.

« Je suis le Dévoreur… »

Il avait dit ça d’une voix nonchalante, rouvrant ses yeux rouges. Maintenant, il n’était plus excité ou furieux. Il paraissait complètement hors de phase par rapport au monde qui l’entourait. Lentement, ses longs cheveux bruns s’étalaient dans son dos comme formant une paire d’ailes ressemblant à celle d’un papillon. Un papillon pris dans sa propre toile.

« Je vais vous exterminer… tous jusqu’au dernier. »

Il tendit d’un geste flegmatique sa main droite, une centaine de bandelettes fonçant vers Rek et le reste du groupe. Lorsqu’elles touchèrent les membres des Taisos, des flammes violettes apparaissaient, d’autres étant des flammes normales. En fait chaque bandelette semblait contenir un pouvoir différent. De violentes bourrasques de vent frappèrent Rek, le faisant chavirer dans les airs tandis que Ronyl et Paria tenaient tête à ces projections d’eau. Dans le cas de Loxen et Frizy, les deux personnes avaient disparu.

« Vous êtes si fragiles… et pathétiques. Vous êtes ennuyeux… »

« Il est complètement déconnecté de la réalité. On peut en profiter pour le blesser. Rek, déplace toi au maximum de ta vitesse ! Paria… On va devoir utiliser les pouvoirs de Juperus. C’est notre unique chance de nous en tirer. »

Ces humains… ne pouvaient pas se taire ? Il était fatigué… vraiment fatigué. C’était la première fois qu’il ressentait une telle lassitude. Maintenant qu’il avait plus de la moitié des âmes d’Atout en lui, il était devenu bien plus puissant que n’importe qui. Il devait même pouvoir rivaliser avec Shala. Mais alors pourquoi ? Et pourquoi ces humains tentaient-ils de le combattre ? Son regard se posa sur le corps des trois femmes… Terranuelle et les deux filles semblaient heureuses bien qu’elles étaient mortes.

« AH ! C’est bon ! Il n’a rien compris à ce qui va lui arriver ! »

Tiens ? Un humain se présentait devant lui. Comment c’était encore ? Lax… Non Loxen. C’était un humain qui avait été abandonné par ses parents d’après ses souvenirs… Il avait été récupéré par Frizy et depuis le temps, il éprouvait un amour sans bornes pour celle qui était devenue humaine pour lui. Dommage… Sa main gauche se ferma pour former un poing alors qu’elle se mit entre Loxen et lui. L’homme à la chevelure blonde afro avait crée une griffe faite entièrement de glace à la place de sa main droite. Des bandelettes entourèrent subitement le poing de Bal avant de prendre une couleur orangée :

« Tu ne peux plus rien contre moi. Les humains ne pourront rien. »

Les bandelettes explosèrent, repoussant avec violence Loxen qui tomba au sol, crachant une quantité non-négligeable de sang. Malgré… sa protection tirée des pouvoirs de Juperus, il s’était faite mettre au tapis aussi rapidement ?! Comment c’était possible ?! Il gardait les yeux ouverts mais il n’arrivait même plus à se relever.

« LOXEN ! NON ! »

« Frizy ! Concentre toi au lieu ! »

La jeune femme au kimono blanc était apparue dans le dos de Bal, remarquant la toile qu’il avait crée pour éviter de s’enfoncer dans sa propre faille. Elle devait peut-être couper tout ça pour le faire tomber à l’intérieur ?! Elle ne remarqua pas les nombreuses bandelettes qui venaient bloquer ses jambes et ses bras, la tirant de toutes parts pour la faire crier :

« LÂCHE MOI ! Loxen, j’ai mallllll ! »

« Les humains… et les pokémons sont tous trop bruyants. »

Il voulait fermer ses yeux… et dormir. Pourquoi ? Pourquoi avait-il envie d’une telle chose ? C’est vrai… Il était pourtant de plus en plus près de devenir un être aux pouvoirs démentiels alors pourquoi dormir maintenant ? Il ne savait pas. Il n’avait pas la réponse. Frizy était entre ses bandelettes… La faire brûler vive était une bonne solution. Pourquoi pas ? Ou alors…Autre chose ? Oui… Il allait faire ça.

« Paria, viens m’aider ! On doit la libérer ! »

Ronyl et Paria étaient entourés d’une lueur blanche alors qu’ils faisaient apparaître des flammes au bout de leurs mains. La jeune femme avait une longue chevelure couleur crème et flamboyante, rappelant par là la forme de Pyroli qu’elle avait adoptée. Ils se jetèrent en direction de Bal pour venir épauler Frizy, celle-ci continuant de crier alors que Loxen tentait de se relever. Du côté de Rek, celui-ci stationnait dans les airs, observant la situation. Qu’est-ce qu’il devait faire ? Il ne pouvait pas les aider sans risquer de les blesser. Il devait attendre que tout soit réglé… en partie. Ensuite, il agirait.

« Je vais en terminer avec vous. Il est temps de vous faire disparaître à jamais. »

« Qu’est-ce… qu’il prépare ? »

La faille se referma subitement, la toile disparaissant bien qu’il gardait ses longs cheveux bruns qui lui donnait l’air d’être un papillon. Il s’était mis à léviter lentement au-dessus du sol, la tête penchée vers le sol, tout son corps se mouvant comme un simple pantin. Bien que le château volant de Giradès restait dans les environs, il ne semblait plus s’en soucier, relevant peu à peu son visage pour montrer ses yeux rouges.

« Je vais créer l’Apocalypse. Que ma puissance vous dévore en intégralité. Vos âmes si chétives ne m’intéressent pas. Seuls les Atouts me nourrissent. »

Pourquoi parlait-il comme ça ? Il se demandait même si c’était bien sa voix qui sortait de ses lèvres et pourtant… Il leva lentement les deux mains en l’air, créant une immense sphère enflammée au-dessus de lui. Elle devait bien faire dix mètres de diamètre et une masse rocheuse se formait sur cette sphère, faisant penser à un météore.

« Adieu… Simples mortels. »

« Pas sans m’avoir passé sur le corps ! »

C’était le bon moment pour lui d’arriver ! Iny cria de toutes ses forces alors que Rek venait de foncer en direction de Bal pour l’arrêter. C’était une attaque suicidaire mais il n’avait pas le choix. C’était ça ou alors le laisser abattre cet immense météore sur le crâne de ses amis. De nombreuses bandelettes sortirent du dos de Bal, transperçant les bras et les jambes de Rek pour l’immobiliser en plein dans les airs. D’une voix neutre et robotique, Bal lui demanda :

« Pourquoi tenter une telle chose ? C’est inutile… Vraiment inutile. J’ai la puissance de douze Atouts en moi. Cette puissance n’est pas encore parfaite. »

« Car… je veux protéger mes amis. »

« Avant de protéger ses amis… Il faut savoir se protéger soi-même… Avant de pouvoir se protéger… Il faut devenir plus puissant. »

« C’est ton cas ? Tu veux devenir plus puissant pour ça ? »

C’était une question piège ? Le jeune garçon aux cheveux bruns le regardait d’un air neutre, ses yeux rubis restant posés sur Rek. Pendant une bonne trentaine de secondes, il chercha la réponse à cette question. Il voulait devenir plus puissant pourquoi ? Pourquoi recherchait-il cette puissance qui le rendait de moins en moins… humain ?

« Je recherche la puissance… pour devenir plus fort. Je recherche la puissance… pour ne plus être abandonné… »

« Ces trois femmes que tu as tué, d’après ce que j’ai compris… Elles faisaient partie de ta famille. Elles semblaient vraiment t’aimer. »

L’aimer ? Qui pouvait l’aimer ? Foutues personnes qui croyaient comprendre ce qu’il pensait. Il allait leur montrer… Il allait leur montrer à quel point il était devenu monstrueux. Ses yeux rubis se refermèrent avant de se rouvrir, l’éclat étant revenu à l’intérieur :

« Héhéhéhé… Je vois… Je vois… J’ai eu une petite défaillance à cause de ma surpuissance qui m’habite. Ce n’est pas dramatique ! Je vois que vous êtes déjà salement amoché et que j’ai préparé de quoi vous désintégrer. Tant mieux ! Commençons alors ! Je vais vous expliquer pourquoi je veux cette puissance ! »

« Tu nous l’as déjà dit. Tu ne veux plus être abandonné. »

Il émit un léger rictus, son sourire se décomposant. Comment ça, ne plus être abandonné ? Est-ce qu’ils étaient au courant ?! Pourtant, il était sûr de ne rien avoir dit ! Est-ce que pendant sa légère absence, il en avait trop dit ?! Il se remit à rigoler :

« Être abandonné ? Non… Je ne veux pas de ça ! Je veux devenir l’être le plus puissant pour moi-même ! Gigana, Juperus, Giradès… Je deviendrais plus fort qu’eux et j’irais même les exterminer ! Ensuite, je trouverais le Dieu Originel et je le ferais se plier à ma volonté ! »

Oui, c’était ça la vérité ! Devenir plus puissant que le Dieu Originel et mettre à mal tout ces êtres répugnants qui habitaient dans ces mondes ! Là, il allait commencer par les Taisos pour leur apprendre à avoir entendu ça ! Il leva les deux mains en l’air, s’apprêtant à envoyer le météore qu’il avait crée lorsqu’une voix féminine se fit entendre :

« Dommage pour toi Bal. Ton projet est terminé. »

« Tu as fait une erreur en annonçant vouloir terrasser Giradès. »

« On doit te tuer maintenant. »

« Adieu. »

Quoi ?! La voix féminine avait été accompagnée d’une voix masculine avant qu’un violent ouragan de flamme ne vienne entourer Bal, lui arrachant un cri horrible. Il retomba au sol, haletant en voyant le sang argenté qui coulait de ses plaies. Il était déjà sévèrement brûlé mais il n’allait pas en terminer là ! Il savait qui était là !

« Lucate ! Hosol ! Vous m’espionniez ?! »

« Nous ne faisions que voir si un traître allait se montrer. »

Le météore reçu une puissante décharge d’eau, s’éteignant en provoquant un nuage de fumée alors que les Taisos se réunissaient ensemble. Un nouvel ennemi ?! Où ça ?! Ils ne voyaient rien avec cette fumée mais un nouveau cri de Bal se fit entendre, une bourrasque venant repousser les Taisos pour les faire tomber en arrière. Lorsque la fumée disparue, Bal avait un trou qui s’était formée au niveau du cœur, de longs filets de sang argent s’en écoulant.

« Sales chiens de Giradès ! Vous ne vous montrez même pas ! »

« Pourquoi une telle chose ? Tu n’en vaux pas la peine. Tu n’es qu’une simple grenouille qui voulait devenir aussi grosse qu’un bœuf. »

« Je deviendrais plus fort que les Cavaliers, plus forts que Juperus et Giradès, plus fort que le Dieu Originel ! Je deviendrais… »

« Stupide chimère. »

Cette différence de puissance… était effroyable. Comment le jeune garçon pouvait-il autant peiner ?! Ronyl cria de toutes ses forces pour dire aux Taisos de se mettre à l’abri avant qu’un puissant rayon ne vienne désagréger tout ce qui se trouvait devant lui… dont Bal. Lorsqu’il apparaissait, tout son corps émettait une fumée blanche, calciné en grande partie tandis que ses cheveux s’étaient réduits de moitié en taille. Le jeune garçon haletait, se mettant à marcher tout en souriant. En fait, il était plutôt en train de tituber.

« Je vous ai dit… que j’étais le Dévoreur ! Je ne peux pas mourir ! »

« Tu le seras… Hosol… »

« Oui Lucate. Je vais lui administrer le feu sacré pour en terminer. »

Cinq flammes apparaissaient dans le ciel… Cinq flammes d’une extrême pureté comme si le fait de se faire consumer par elles pouvaient libérer l’âme. Elles allèrent frapper Bal de plein fouet, le jeune garçon se mettant à cracher du sang. Il avait toujours la main posée sur son trou béant au niveau du cœur. Ce n’était plus qu’une question de minutes.

Héhé… Il ne pouvait pas mourir maintenant… Pas du tout… Il n’avait pas encore récupéré les autres âmes… Il n’était pas encore devenu assez puissant… C’était impossible de mourir maintenant… Pas après le sacrifice qu’il avait fait… Il marchait en direction des Taisos pour s’arrêter quelques instants, haletant rapidement. Ce n’était pas eux… Où étaient-elles ? Où était donc son sacrifice ? Ses yeux rubis se voilaient par le sang alors qu’il apercevait trois corps allongés sur le sol. Terranuelle… Helena… et Elena…

« Héhéhé… Héhéhé… Je serais devenu… bien plus puissant encore… Bien plus fort… Que le Dieu Originel… J’aurais alors… la possibilité… »

Il hoqueta, ne terminant pas sa phrase avant qu’un flot de sang ne sorte de sa bouche, le faisant tomber à genoux. Il se releva avec difficultés devant le regard étonné des Taisos. Il était encore vivant ? Après tout ce qu’il venait de cracher ? C’était inimaginable. Le jeune garçon avait une volonté des plus fortes. Une volonté qui dépassait l’entendement. Il continua son chemin, se dirigeant vers les trois femmes pour finalement arriver à leur hauteur.

Devenir le Dieu Originel… C’était son rêve… Au départ… C’était pour écraser ces ridicules insectes qui se moquaient de lui… Et puis après… Après… Il… Il voulait devenir le Dieu Originel… pour elles. Pour leur montrer qu’il était capable… d’être un fils et un frère ayant fait des progrès. Et là… Il avait emporté… les trois femmes dans sa tombe. Si seulement… Il était devenu le Dieu Originel, il aurait pu… les ramener… à la vie. Mais c’était différent… Trop différent… Il s’était brûlé les ailes en allant trop vite… et dorénavant… Il allait les rejoindre… Oui… Même si ce n’était pas en tant qu’être vivant… Il allait terminer tout ça. Son corps se pencha en avant, tombant aux côtés des trois femmes qui avaient parcourue sa vie. Il avait peut-être connu… ce qu’il recherchait… au final. Ses yeux rubis se fermèrent. Le dernier Atout était mort.