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ShiroiRyu

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• Épilogue : Toujours plus - 7 juillet 2021
• Chapitre 59 : Tous ensemble - 30 juin 2021
• Chapitre 58 : Maréchal - 16 juin 2021

Chapitre 15 : Récurent

Une forêt en flammes, des cadavres de pokémons et d’humains jonchant les lieux. Comme si tout s’était rembobiné…Comme si tout se déroulait à nouveau devant ces lieux mais cette fois-ci, tout continuait : Il n’y avait pas l’arrêt temporel après la mort du Tortank devant les yeux de Ryusuke. Qu’espérait-il au final? Qu’un ange descende du ciel pour venir l’aider? Un ange aux cheveux rouges? Le Rhinastoc s’était approché du garçon qui avait repris conscience, ses yeux verts apeurés dirigés vers le monstre de plus de deux mètres. Les écailles jaunes brillaient sur son corps dans la nuit, nuit éclairée par les flammes.
« Non…Non…Pas lui! Vas t’en! Ne t’approches pas! »
Le monstre au nez ressemblant à une foreuse s’avançait peu à peu vers lui, un souffle orange prêt à sortir de sa paume droite. Sa tête se compressait subitement tandis qu’il poussa un long hurlement strident avant que son crâne n’explose, aspergeant le jeune garçon de sang rouge et de morceaux dégoulinants sur son visage et ses habits. Immobile…Il ne tremblait même pas, il restait paralysé par la surprise. Qu’est ce qui venait de se passer? Il n’avait pas compris la situation mais il était sauvé…Du moins, c’est ce qu’il croyait. Un hélicoptère se faisait entendre au-dessus de sa tête avant qu’une voix en sorte amplifiée par un mégaphone :
« Que toute la Team Univers se réunisse! Elle est hors de contrôle! Evacuez les lieux! »
Rapidement, des hommes avec des U bleus sur leurs tenues évacuaient les lieux, laissant le jeune garçon tout seul tandis qu’au loin, les sirènes se faisaient entendre. Avant même que le corps du Rhinastoc ne tombe en avant, un flash blanc percuta le crâne de l’enfant, celui-ci s’évanouissant sans qu’il ne comprenne ce qui lui arrivait.
*PLOUF* « AHHHHHH! Je sais pas nager! Je sais pas nager! »
L’enfant se débattait dans l’eau d’un lac isolé pour tenter de rester à la surface. Âgé de 5 ans, ses lunettes étaient parcourues par les gouttelettes d’eau avant qu’il ne soit retiré du lac. Il ne se noyait plus mais il volait…Il ne savait pas ce qui se passer mais ce n’était guère réconfortant. Il continuait à se débattre dans les airs avant d’être violemment envoyé contre un arbre :
« La ferme humain. Tu ne parleras seulement quand je t’en donnerais l’autorisation. Sauf si tu préfères mourir tout de suite, je peux arranger ça. »
La voix n’avait aucune intonation particulière : Ni froide, ni chaleureuse, elle paraissait être produite par une machine. Mais où se trouvait-elle? Le jeune garçon s’était évanoui à nouveau sous le choc produit. Son corps fût relevé comme par une force surnaturelle et invisible avant d’être envoyé à nouveau dans l’eau. L’enfant ouvrit les yeux, réveillé à nouveau mais ne pouvant pas respirer. Il tentait des mouvements désespérés mais rien n’y faisait, il n’arrivait pas à sortir de l’eau. La voix murmurait :
« 5…4…3…2…1…0. »
Le corps de l’enfant était à nouveau sorti de l’eau pour être déposé sur le bord du lac. Il toussa plusieurs fois en crachant de l’eau.
« La leçon a t-elle portée ses fruits? Ou tu préfères que je te tues? »
« OUIIIIINNNNNNN! »
Bien qu’elle était à plusieurs mètres, cachée derrière un arbre, la personne n’appréciait guère les pleurs et les gémissements du garçon. Il ne l’écoutait pas et lentement, elle sortait de l’ombre. Une longue cape brune cachait la totalité de son corps, un bruit de métal se faisant entendre à chacun de ses pas. Le bras droit de l’enfant craqua avec violence avant de pendre pitoyablement vers le sol. Plus que des pleurs, c’était maintenant des longs cris de douleur qui se faisaient entendre avant que le garçon ne se roule sur le sol :
« J’AI MAL! J’AI MAL! MON BRAS ME FAIT MAL! »
« Tu ne t’arrêtes donc jamais humain?! »

Le bras fût remis en place, l’enfant s’arrêtant de crier mais gardant les larmes aux yeux à travers ses lunettes. Il bougeait son bras droit pour regarder : De la magie, c’était de la magie! Il était maintenant immobile, ses petits yeux verts dirigés vers l’ombre encapuchonnée :
« Je…Vous… »
« Abstiens toi de parler. Dorénavant, tu es mon esclave et tu obéiras à tous mes ordres. N’essayes même pas de les contredire ou je te briserais un membre pendant une journée. Tu… »
« C’est quoi un esclave? »
« Je t’ai dit de ne pas parler. »
L’ombre leva une main griffue gantée de blanc mais le plus étonnant était les trois tubes plantés dans la peau de cette main. Les tubes semblaient aller sous la robe brune comme si ils étaient liés à l’épaule de la personne. L’enfant fût repoussé en arrière, poussant un petit cri de douleur :
« AIE! »
« Tu ne sais pas ce que c’est un esclave? Ton espèce m’a considérée comme tel pendant plus de cinq ans, tu vas donc devoir payer pour cela pendant cinq longues années. »
« Mais je peux pas! Maman et Papa m’attendent à la maison! Puis t’as l’air méchant! J’aime pas ta voix puis t’es moche c’est tout! Je veux rentrer à la maison! »
« Ai-je dit que tu avais le choix? Inclines toi devant moi pour t’avoir sauvé la vie pitoyable humain. »
Il ne contrôlait plus son corps et il se retrouvait maintenant à genoux. Pourquoi n’y arrivait-il pas? La personne devait faire quelque chose, c’était obligé! Il commençait maintenant à pleurer :
« Laisses moi partir! Je veux pas être ton esclave! T’es vilain! »
L’ombre s’était rapprochée de lui, le gardant paralysé par la force de la pensée. Un gant blanc tomba sur le sol avant qu’une main rouge griffue l’empoigne par le cou. Une griffe traça une entaille sur la joue droite du garçon, du sang s’écoulant peu à peu. Il était à la hauteur de l’ombre à la robe et cape brunes et il sentait son souffle froid sur son visage. Ce qui se trouvait là n’était pas humain. Une petite lueur argentée était visible dans l’ombre de son visage comme un cristal se localisant sur son front.
« Ton nom. »
« Snif…Snif…Ryusuke. Je m’appelle Ryusuke. Vous êtes vilain. »
« Oui je suis méchant, très méchant et je pourrais l’être encore plus si tu n’obéis pas à mes ordres. »
« Je les écouterais, promis juré craché mais lâchez moi. J’ai peur! »
« Tu fais bien d’avoir peur. »
L’ombre lâcha le jeune garçon qui tomba sur le sol. Les lunettes avaient quittées le visage de l’enfant. Il voulait les récupérer mais un talon blanc vint les écraser sans délicatesse.
« Mais mais mais…Je peux pas voir sans! »
« Ce n’est qu’un problème de rétine. Comme tu es mon esclave personnel, je ne tolérerais aucune imperfection. Ne bouges pas, je vais te soigner. »
Il restait à genoux, immobile tandis que l’ombre s’était penchée vers lui. Le cristal argenté au milieu de l’ombre cachant son visage brillait maintenant. Il était déposé sur une longue touffe de cheveux rouges et le cristal se retira peu à peu pour laisser apparaître des yeux émeraudes. Les yeux verts s’étaient mis à scintiller, Ryusuke restant subjugué par ce qu’il voyait.
Il avait un problème au niveau des yeux? Ce n’était rien du tout. Il suffisait juste de suivre les canaux sanguins jusqu’aux globes oculaires et à partir de là, elle pouvait s’occuper de ça. Quelques secondes passaient et enfin, elle arrivait là où résidaient les yeux. La voix avait maintenant un ton intéressé :
« Mais ce n’est que la cornée! Tu me déranges juste pour ça? Vraiment, les humains sont si inutiles des fois. Ne bouges surtout pas sinon tu pourrais perdre la vue. »
« Euh…Euh…Vous êtes sûr que c’est pas risqué? »
« Je t’ai dis de ne pas bouger mais ne parles pas non plus sinon je te broies les globes oculaires. »

Il acquiesçait en silence, complètement figé. Il suffisait donc de modifier la cornée pour le soigner. Enfantin et si simple bien que demandant quand même un travail de précision. Cinq minutes plus tard, tout s’était déroulé parfaitement et la voix avait maintenant un ton légèrement féminin bien qu’indifférent :
« Voilà chose faite. Tu es capable de voir à nouveau sans tes pathétiques lunettes. »
« Vous êtes une dame? »
« Qu’est ce qui te fait dire cela?
« Ben votre voix! »
Il avait ouvert les yeux avant de s’exclamer de joie. Il courait autour de l’ombre en même temps :
« Je vois! J’arrive à voir! Je je…C’est vrai! Dites! Vous êtes magicienne?! »
« Je ne suis ni une femme, ni une magicienne, ni rien…Je suis juste un échec. »
« Hein? »
Le petit garçon de 5 ans s’était arrêté subitement en écoutant les paroles de la personne cachée sous la cape. Il s’approchait maintenant d’elle avant de tirer légèrement sur la robe brune.
« Faut pas dire ça! Comme Maman le répète, chaque échec est une nouvelle source sur laquelle il faut s’appuyer pour réussir ou alors je confonds… »
« Qu’essayes-tu de m’expliquer huma…Ryusuke? »
« Et bien que même si vous êtes un échec, un jour, vous serez une réussite! »
« Hein?! »
L’ombre à la capuche brune semblait décontenancée par les paroles du gamin et s’était agenouillée pour l’écouter. Qu’est ce que cet enfant voulait-il lui faire comprendre? Quand à Ryusuke, il semblait lui-même mais s’était calmé après l’exclamation de l’ombre :
« Ben euh…Ma maman me dit toujours que l’échec n’en est pas vraiment un. On apprend de ses erreurs tout ça. Alors moi, je suis sûr qu’un jour, vous serez une vraie réussite. Puis, pourquoi vous dites que vous êtes un échec? »
« Tu n’as pas à le savoir. Vas me chercher du bois pour faire le feu. Cet endroit est inconnu de tous les humains et les rares pokémons qui tenteront de venir seront repoussés. »
« Faut pas faire du mal aux pokémons! Même si…même si… »
Il commençait à sangloter avant que l’ombre ne pousse un long soupir : Elle n’allait pas le tuer après ses dernières paroles mais si il pouvait arrêter cela.
« Si il y en a de très méchants…Comme le vilain qui a tué beaucoup de gens. »
« J’en ai tué aussi et je ne le regrette pas. Vous faites de même avec nous, il est normal de vouloir se venger. »
« Vous êtes une pokémon? Pourquoi vous vous cachez? Puis vous savez…Je comprends pas tout ce que vous dites. J’ai juste 5 ans. »
« J’ai moi-même cinq années, cinq longues années de torture mentale et physique. L’âge n’a rien à voir avec la compréhension. J’ai compris le genre humain en le côtoyant pendant ces années. Vous êtes tous répugnants et abjects, vous ne pensez qu’à nous utiliser comme des objets et des armes pour vos fichues guerres ou duels. Et oui, je suis une pokémon mais tu n’as pas besoin de savoir qui je suis. Vas chercher le bois avant que je ne me mettes en colère. »
« D’ac…D’accord! Ne soyez pas violente s’il vous plaît! »
Le jeune garçon courait parmi les arbres, ne s’éloignant que de quelques mètres de l’ombre à la robe et cape brunes. Il comprenait vite cet humain : Il savait que si il s’éloignait trop, elle irait lui faire exploser sa petite cervelle à distance. Ce n’était pas un problème pour elle. Comme il semblait mettre du temps à rechercher les morceaux de bois, elle s’était assise contre un arbre. Elle soupirait à nouveau mais cette fois-ci d’un ton empreint d’amertume :
« Je ne suis pas un échec? Il a raison…Je ne suis même pas cela…Je ne suis qu’une expérience de laboratoire mais une expérience avec des sentiments…Ils ont joués avec…Ma propre conscience a été bafouée. Ils ne m’ont guère laissé le choix. Bientôt, ils seront à ma recherche mais avec un enfant avec moi, ils n’oseront pas s’en prendre à lui. A qui vais-je faire croire ça? »

Elle passa une main sur son cristal comme pour réfléchir : Elle mettait la vie du garçon en danger et au fond d’elle, elle ne savait pas si c’était ce qu’elle devait faire. Pourquoi se posait-elle ce genre de questions? Elle tuait les humains et les pokémons de sang froid. Il n’y avait pas à se questionner! Mais quand même…Bon nombre de morts avaient été causées par ses mains mais jamais un enfant…Ils n’étaient pas encore pervertis par le genre humain. Oui…Elle allait façonner ce garçon, le modeler et le faire devenir comme elle le voulait, qu’importe les années que cela prendrait. Ryusuke était arrivé avec des morceaux de bois empilés les uns sur les autres. On ne voyait que ses cheveux bruns qui dépassaient de ce qu’il portait. L’ombre aux cheveux bruns se releva avant de dire :
« Merci bien. Tu es un bon esclave mais ne te forces pas trop, tu ne dois pas devenir inutile. »
« Dites, vous me redonnerez à ma maman et à mon papa quand? Ils vont s’inquiétés. »
« Nouvelle règle : Tu ne parleras plus jamais de tes parents en ma présence. Tu ne les reverras plus jamais et si tu continues à penser à eux, je serais forcée de les tuer. »
« NON! Ne faites pas ça! Vous n’avez pas le droit! »
Il jetait maintenant les morceaux de bois vers l’ombre à la robe brune d’un air rageur. Elle pouvait faire tout ce qu’elle voulait de lui mais elle n’allait pas toucher à ses parents! Ils n’étaient pas dans cette affaire! Elle se laissait faire mais au bout du dixième morceau de bois lancé, sa main droite griffue était ouverte, la paume pointée vers l’enfant. Une flamme entoura le poing tout en consumant le manche de la robe brune, laissant apparaître les trois tubes plantés dans la peau de cette main. La flamme s’était mise à grandir, les morceaux de bois disparaissant avant même de l’atteindre.
« Tu oses déjà lever la main envers ta maîtresse? Petit insolent, tu ne tiens donc pas à la vie? »
« NE TOUCHEZ PAS A MES PARENTS! »
« Et que feras-tu? Tu n’es qu’un humain, un humain sans pouvoirs, une pathétique créature qui n’est pas capable de se débrouiller tout seul. »

Il se lançait maintenant vers la personne à la robe brune en brandissant ses petits poings. Un excès de courage ou de folie? Elle positionna sa main gauche griffue sur le crâne du garçon avant d’émettre un petit choc mental sur son front pour le faire s’évanouir.
« Ignare, tu es comme un animal sauvage. Je vais devoir te dompter avant de te façonner. »
Maintenant qu’il était évanoui, elle pouvait enfin retirer sa robe brune. Nul besoin de se camoufler pour préparer le feu. La robe brune était tombée sur le sol en même temps que la cape. Sur les bras, le cou, les épaules et le dos du crâne se trouvaient bon nombre de tubes plantés sur la créature. Le cristal argenté était toujours localisé sur le milieu de ses cheveux rouges cachant son visage et elle portait une longue robe blanche ouverte sur le côté. En regardant de plus près son ancienne tenue au sol, celle-ci ressemblait à celle utilisée par les moines : Une bure pour se camoufler. Le cristal argenté s’était mis à briller à nouveau, se retirant comme un sceau. Les cheveux rouges se rejoignaient maintenant le long du crâne de la créature, deux yeux verts vides d’émotion regardant à l’horizon. Les oreilles blanches étaient découpées en trois parties allongées mais de différentes tailles. C’était bel et bien une Pokémon mais de quel genre? Tous ces tubes disposés en elle véhiculaient un liquide orangé. Il était possible de voir qu’au niveau du cou se trouvait un collier de verre brisé, quelques fils électriques en sortant. Une créature mi-pokémon, mi-robot?
La nuit était tombée et ce fût à la lumière d’un feu que le jeune garçon se réveilla. Il se massait le crâne comme si il avait eût un mal de tête ingérable. Il n’avait que cinq ans mais c’était une expérience douloureuse dont il aimerait bien éviter d’en refaire les frais. Il regardait autour de lui avant de remarquer la créature dans sa bure brune, assise contre un arbre.
« Manges tant que tu le peux et rendors toi, je m’occuperais de ton éducation dès demain. »
« Et vous? Vous ne mangez pas? »
« Je n’ai pas faim et je ne manges pas ce genre de choses. »
« Ma maman m’a toujours dit que même si on n’a pas faim, on doit se forcer à manger sinon notre corps devient affaibli. »
« LA FERME ET MANGE! »
Elle s’était relevée, entourée d’une aura psychique phénoménale. Sa bure se soulevait légèrement pour montrer ses deux talons blancs. L’humain commençait sérieusement à l’énerver. Sa mère, son père, ses parents, il n’avait que ces foutus mots à la bouche?! Elle-même n’avait pas de famille alors de quel droit se permettait-il de lui donner des conseils?! Elle n’était que le produit d’une expérience ratée, un ensemble de gênes issus de plusieurs créatures. Un père? Une mère? C’était quoi?! Elle respirait très rapidement : Se calmer, elle devait se calmer. L’enfant humain n’était pas en faute, il voulait qu’elle aille bien, voilà tout. Elle reprenait peu à peu son souffle normal avant de s’asseoir à nouveau : Cet humain ne lui voulait rien de mal.
Le jeune garçon se recroquevilla de peur, espérant qu’elle allait se calmer. Les secondes passaient peu à peu puis vint les minutes. Au bout de cinq minutes, il se releva enfin, mangeant en silence les baies que la créature avait récupéré pour lui. Il jetait quelques coups d’oeil en sa direction mais elle restait immobile et stoïque. Puis enfin, il se dirigea vers elle pour dire d’une voix gênée :
« Heu…Merci pour le repas. Je vais me coucher. Bonne nuit madame. »
« Arrêtes toi là. »

L’intonation était dure et froide. Il n’y avait pas possibilité de contredire les paroles de la créature et l’enfant s’était immobilisé. Il tremblait déjà : Qu’avait-il fait de mal? Il n’avait rien fait! Il n’avait pas parlé pendant le repas, il avait seulement souhaité la bonne nuit, c’était une simple marque de politesse.
« Tu ne parles plus de tes parents? Tu as arrêté de croire que tu pourras les revoir un jour? »
« Je ne veux plus en parler madame. »
« Parles, je te l’ordonnes sinon… »
« Vous ne me laisserez plus les voir, vous l’avez vous-même dit mais si je ne fais rien de mal, vous ne leur ferez pas de bobos alors je ne dis rien. De toute façon, je ne peux pas faire grand chose non? »
« Tu abandonnes tout espoir après seulement une journée?Tu es très pessimiste. Tu commences à me plaire gamin. Ton cauchemar ne fait que commencer, dès demain, je vais commencer à te créer pour que tu deviennes une véritable machine à tuer comme ce que je suis devenue par la faute des tiens. Maintenant, vas te coucher. »
« Je…euh…Madame, j’aimerais savoir votre nom s’il vous plaît? »

Il posa subitement ses mains sur sa bouche : Il avait osé lui demander son nom! Les tremblements reprenaient de plus belle : Il se préparait à subir sa correction. Il la méritait, il ne pouvait pas le nier. Un sourire invisible se dessinait sur les lèvres de la créature aux cheveux rouges : Son nom? Méritait-il de le connaître? De toute façon, les morts ne pouvaient pas parler. Lentement, elle disait ces trois mots avec une pointe d’amusement :
« Expérience Alpha : Sirenia. »
« AH! »
Ryusuke se releva subitement dans son lit, le haut de son corps redressé. Il était en sueurs mais ce n’était pas un cauchemar qui était la raison de cette transpiration. Que s’était-il passé? Sirenia? Ce n’était pas possible. La petite Kirlia à la frange rouge dormait paisiblement contre son torse, son dos tourné vers lui. Ce n’était qu’un stupide rêve : Le fait de s’être montré aussi méchant envers elle l’avait perturbé bien plus qu’il ne le pensait. Il se releva tandis que Sirenia ouvrait légèrement les yeux :
« Hmmmm…Où tu vas? »
« Je vais boire un verre d’eau, j’ai très chaud. »
« D’accord, reviens vite s’il te plaît. Je gardes ta place. »

Elle poussa un petit rire tendre avant de remettre la couverture sur son petit corps de 80 centimètres. Elle fermait les yeux tandis qu’il ne pouvait s’empêcher d’être ému : Oui, c’était qu’une simple imagination de son subconscient. Il descendait les escaliers en marchant à pas de loup : Il ne voulait pas réveiller ses parents. A la cuisine, il prit un verre avant de le remplir d’eau froide. Il s’était assis sur une chaise, une main posée sur la partie droite de son visage et sur la mèche de cheveux bruns : Qu’il le voulait ou non, cela l’avait perturbé bien plus qu’il ne le pensait. Il se concentrait sur ses souvenirs de son enfance : Le Rhinastoc, les cadavres, la forêt en flammes puis son arrivée à l’hôpital mais rien d’autre. Buvant d’une seule traite son verre d’eau, il le déposa dans l’évier. Il éteignait la lumière avant de se diriger à nouveau vers sa chambre. Il ne devait plus y penser. Sirenia gardait ses yeux verts entrouverts puis tendit ses deux pattes vers Ryusuke en se retournant quand il était revenu dans le lit. Elle collait son petit corps de 80 centimètres contre lui avec tendresse. L’adolescent l’enlaçait délicatement avant de s’endormir à nouveau : Ce n’était qu’un rêve.

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Chapitre 14 : Direction

« Tu veux quitter le lycée? Aucun problème! »
« Draco! »
Les deux pokémons ne semblaient pas concernées plus que ça par rapport à la nouvelle de Ryusuke. Celui-ci était étonné : Se désintéressaient-elles complètement de ces choix ou alors c’était autre chose?
« Nous sommes tes pokémons. Il est normal de te suivre là où tu veux aller, nous n’avons pas à donner notre avis sur la question. »
« Mais je veux les savoir vos avis! Vous avez votre importance! »
« Tu le veux vraiment? Fais comme tu veux. Je te suivrais là où tu iras. Si tu sens que tu n’es pas à ton élément dans ce lycée, alors quittes le! Mais ne regrettes jamais tes choix dans le futur car cela sera une preuve que tu n’es encore qu’un enfant incapable de prendre les bonnes décisions. »
Eleanor et Ryusuke la regardaient, étonnés par les paroles de Sirenia. Celle-ci semblait si sérieuse tant son regard émeraude était dirigé vers Ryusuke. Elle prenait maintenant les deux mains de l’adolescent dans les siens. Elle essayait de les serrer mais ses pattes étaient si petites par rapport aux mains du jeune homme.
« Réfléchis bien à tes choix. Moi-même, j’ai dût en faire dans le passé. Je ne les ai jamais regrettés car cela m’a permis de te rencontrer et d’être la plus heureuse des pokémons. Si je devais recommencer la scène de notre rencontre pour ne jamais te perdre, je le ferais avec grand plaisir. »
« Dis moi ce que tu veux au lieu de dire ce genre de choses. »
Il souriait vers Sirenia qui était gênée avant de le regarder avec ses yeux écarquillés. Même si ce n’était pas visible, un poing de 30 centimètres était apparu entre lui et Sirenia : Un poing crée par la puissance psychique de la Kirlia à la frange rouge. L’incarnation psychique frappa au ventre Ryusuke qui fût envoyé contre le mur de sa chambre. Elle était en colère et s’écria :
« COUILLON! »
Eleanor poussa un long cri qui semblait bien être un rire qu’elle n’arrivait pas à contrôler. Sirenia était partie de la chambre en claquant la porte et la Draco rentrait maintenant dans sa pokéball. Le plus étonné était Ryusuke : Qu’est ce qu’il avait fait de mal? Cette nuit-là, elle n’avait pas voulue dormir avec lui et cela ne lui plaisait pas vraiment. A la lueur de la lune, elle était restée assise sur le rebord de la fenêtre, regardant le ciel étoilé avec tristesse : Il était peut-être le meilleur des humains mais ce n’était qu’un imbécile au final. Elle ne savait pas pourquoi elle avait parlée de son passé alors qu’elle ne s’en souvenait pas mais peut-être qu’elle avait un rapport avec lui? Cela serait si énorme…Un parfait crétin, voilà ce qu’il était.
« Tu me fais encore la tête? »
« Ne m’adresses pas la parole bouffon. »
« Je sens que la journée va être très longue. »
« Ce n’est pas de ma faute si t’es un niais doté d’un cerveau marchant au ralenti. »
« Mais elle va se calmer la petite Sirenia ou alors elle va rentrer à la maison toute seule. »
« Non mais je rêves…Tu me considères encore comme ta petite soeur ou j’ai dût mal entendre? »
« Vas chier! Rentres à la maison et attends moi là-bas! Je ne veux pas de toi dans mon lycée pour aujourd’hui! »
« JE VIENS SI JE VEUX! Je n’ai pas d’ordre à recevoir venant de toi! »
« Parle à ma main! En rentrant, prépares toi à avoir un nouveau chez toi! J’irais te mettre dans une pokéball puisque tu te comportes comme ça, j’ai pas besoin d’une pokémon irresponsable! »
« Moi je sais ce dont tu as besoin! »
Le poing droit de Sirenia s’était enflammé soudainement tandis que l’autre était parcourue par de l’électricité. Ses propres yeux étaient maintenant complètement blancs : Elle allait tout combiner pour lui apprendre à lui parler comme ça. C’était normalement ce qui était prévu mais le pied de l’adolescent vint la percuter de pleine face. Sirenia rencontra un mur, tombant au sol tandis que l’adolescent soupira en rageant :
« Si je dois éduquer ma soeur pour qu’elle comprenne les bonnes manières, je le ferais. Mais cela ne me plaît pas de devoir utiliser la force pour cela. Rentres à la maison Sirenia et que je ne te vois plus dans mes pattes de la journée. »
Il semblait très en colère bien que sa voix ne trahissait pas ses émotions. Sans un regard vers la Kirlia aux cheveux rouges, il continuait son chemin. Il n’aimait guère les fortes têtes : Cela était drôle un moment, cela l’amusait mais il y avait des limites. Lui faire la gueule et prendre la mouche, d’accord mais qu’elle ne continuait pas sur cette voie pendant des heures.
« L’hu…L’HUMAIN! »
Il s’était arrêté quelques secondes : Cette voix…Elle lui revenait en mémoire. Il ne devait pas se retourner de peur de voir la réalité en face : Si elle était revenue, il n’était pas sûr de vouloir la voir à nouveau. Mais le problème était bel et bien la voix : Où l’avait-il déjà entendu? Il avait normalement tapé assez fort pour qu’elle s’évanouisse mais si ce n’était pas le cas. Il se retenait de découvrir la vérité et continua son chemin. Sirenia avait perdue toute chaleur dans son regard, seul le haut de son corps étant soutenu par ses pattes. Se relever et lui apprendre qui elle était. Elle avait un léger filet de sang aux lèvres : Ryusuke…Comme les autres, il n’avait pas hésiter à la frapper, cela sans remords!
« En…Enfoiré! J’aurais dût. Je ne referais plus la même erreur dorénavant! »
Elle s’écroula sur le sol, évanouie. Quelques minutes plus tard, elle n’était déjà plus là, sa propre inconscience l’ayant téléportée sur le lit de Ryusuke.
« J’aimerais m’entretenir avec le principal du lycée s’il vous plaît. »
« Et vous êtes? Ryusuke? Hum…Je suis désolé mais le principal est occupé, il n’a pas de temps à perdre avec vous. Dites moi quel est le problème et je verrais ce que nous pouvons faire. »
« Je veux donner ma démission et donc quitter le lycée. »
« Quitter le lycée?! »

Le vice-principal regardait à travers ses lunettes le jeune garçon. Il n’avait pas l’air de plaisanter et un petit sourire s’était dessiné sur ses lèvres. Ryusuke était tremblant. Avait-il peur? Ou alors était-ce autre chose? Malgré ses paroles, il ne semblait pas certain de ses choix. Y avait-il un problème? Les rares lycéens qui attendaient leurs tours s’étaient retournés vers Ryusuke, un air surpris se lisant sur leurs visages. Le vice-principal se leva en faisant un geste de la main vers l’adolescent pour qu’il le suive. Il toqua à la porte, un « Entrez » s’entendant. Quand ils pénétrèrent dans la salle du principal, celui-ci était de dos, assis sur son fauteuil. Il regardait par la fenêtre :
« Que se passe t-il monsieur Barinor? J’avais demandé à ne pas être dérangé. »
« Un élève veut quitter le lycée malgré son absence de majorité, monsieur Enéka. »
« Et alors? Vous savez bien ce qu’il faut faire dans ce genre de cas non? »
« Le problème est là : C’est le jeune Ryusuke qui veut quitter le lycée. »
« Ryusuke? »
Le fauteuil se retourna peu à peu avant qu’un homme à la forte ossature mais au visage sympathique se fasse voir. Une petite moustache grise au-dessus des lèvres, un crâne luisant avec autour une auréole de cheveux gris : Le principal Enéka était apprécié par ses élèves bien que craint. Rares étaient ceux qui voulaient quitter le lycée : Une ou deux fois au maximum par année. Seuls les professeurs étaient là durant ces moments. Ryusuke restait immobile à côté du vice-principal, les bras croisés et son sac devant lui.
« Et bien et bien. Si je me doutais que c’était le fameux Ryusuke qui voulait quitter le lycée, jamais je ne l’aurais crût. Pourrais-je savoir les raisons qui te poussent à quitter le lycée? »
« Elles sont personnelles et j’aimerais ne pas avoir à les dire. »
« Sais-tu comment fait-on pour quitter ce lycée? »
« Ce ne sont que des rumeurs mais elles sont fondées : D’après ce que j’en sais, nous devons livrer un combat contre vous et le gagner pour pouvoir quitter le lycée. Je n’ai qu’un seul pokémon et je me demandais si il y avait un autre moyen que le combat pour… »
« Malheureusement non. Je suis désolé mais la règle est la règle. Comme tu n’as qu’un seul pokémon, je vais faire de même. Je vois qu’elle est dans sa pokéball, cela m’étonne un peu. »
Un sourire parcourait les lèvres du principal qui se leva de son fauteuil avant d’ouvrir son tiroir : Une trentaine de pokéballs se trouvaient là. Aucune indication qui permettait de les différencier mais le principal Enéka savait laquelle choisir. Il en récupéra une avant d’appuyer sur un bouton rouge. Dans chacune des salles de classe, la voix du principal se faisait entendre :
« Bonjour, c’est votre principal qui vous parle. Je demande à tous les élèves et professeurs de bien vouloir se rendre dans la salle de gymnase dans les cinq minutes qui suivent. Merci de votre compréhension. »
Les professeurs ne posaient pas de question : Ils avaient compris ce qui se passait mais bon nombre de murmures parcouraient les classes : Le principal qui prenait la parole et demandait une réunion au gymnase? Un élève était assez fou pour tenter de quitter le lycée? Cinq minutes plus tard, la totalité du lycée était réunie dans le gymnase avant que le principal n’apparaisse, une pokéball à la main. Qui était donc la personne qui l’accompagnait? Les murmures s’amplifiaient jusqu’à ce qu’enfin Ryusuke apparaisse. Il avait la tête des mauvais jours mais la plus grosse surprise n’était pas là : Sirenia ne l’accompagnait pas. Il avait une pokéball à la ceinture : Il avait enfin mis la pokémon dedans? Le principal leva les mains avant de taper dedans pour que les murmures s’arrêtent :
« Bon bon bon. Normalement, les élèves ne devraient pas être présents mais comme cela est un évènement spécial, j’ai voulut que tout le monde puisse voir le combat qui va se dérouler devant vos yeux. Vous devez comprendre que vous êtes au lycée et qu’en tant qu’élèves, vous avez encore bon nombre de choses à apprendre. »
Un homme dans une tenue de chimiste s’approcha de l’adolescent et du principal, lunettes sur le nez, des mèches noires se trouvant un peu partout sur son crâne.
« Je serais l’arbitre de ce match. Voilà les règles : 1 seul pokémon par combattant. A l’inconscience d’un des deux pokémons, le vainqueur sera désigné. Que le match pokémon commence! »
« Bon et bien…Je vais devoir vous battre principal… »
« Allons allons Ryusuke, fais donc apparaître ton pokémon au lieu de parler. »
« Soit, puisque vous le prenez comme ça. Eleanor! Apparaît! »
Eleanor? Qui était cette Eleanor? Le nom de la pokémon de Ryusuke s’appelait Sirenia d’après ses propres dires. Serena, ses soeurs et Osak étaient tous aussi surpris. Si ce n’était pas la Kirlia de Ryusuke, qui était-ce alors? La pokéball s’ouvrait peu à peu avant de laisser apparaître un long corps bleuté au bout duquel une petite tête aux yeux violets. Un petit cri céleste s’était fait entendre en même temps que l’exclamation des lycéens : Une Draco! Même les professeurs étaient surpris par cette apparition : En plus d’être le seul propriétaire d’une Kirlia, Ryusuke était le seul à avoir une Draco. Visiblement, cela avait fait sa petite surprise. Le principal toussa légèrement tout en souriant : Un sourire désolé. L’adolescent le regardait avec une petite appréhension : Il n’avait pas été étonné de voir Eleanor.
« Alors à mon tour? Viens donc Gavrini! »
Sa propre pokéball ouverte, une petite créature de 80 centimètres apparaisse : Un froid soudain se levait peu à peu, certains lycéens grelottant. Toute bleue clair avec quelques taches plus foncées de même couleur sur le dos, le bout de la queue et des pattes, elle avait deux longues mèches se finissant par des pics sous forme de losange. Même ses oreilles avaient cette particularité mais le plus étonnant était l’extrême douceur et beauté de la créature que cela soit dans ses yeux ou dans le reste du corps. Quel étrange contraste avec le froid qui venait de se lever. Les professeurs restaient muets ainsi que Ryusuke : Ils avaient tous compris ce qui venait de se passer. Un seul pokémon et pourtant…Le proviseur Enéka venait de choisir l’élément le plus fort par rapport au Draco, comme si il était déjà au courant.
L’adolescent serrait les dents : Cela se serait passé différemment si il avait eût Sirenia à côté de lui! Le plus inquiétant ne faisait qu’arriver : Après ce geste, Eleanor s’était déjà mise en position d’attaque, la bouche grande ouverte. Elle attendait les ordres de Ryusuke, ordre qui n’arrivait pas. Hébété et absent, voilà le regard qu’avait le jeune garçon : Qu’est ce qu’il faisait là? Il n’était pas capable de combattre d’autres dresseurs alors le principal…Et puis, Sirenia…Qu’est ce qu’il avait fait? Il comprenait enfin la portée de ses gestes : Il avait levé la main vers elle, non, c’était pire. Il l’avait frappé délibérément d’un coup de pied. Ce n’était pas sa condition de grand frère ou de dresseur qui était à remettre en cause, c’était celle d’être humain. Comment avait-il osé? Et si elle était partie? Eleanor s’était tournée vers Ryusuke avant de soupirer : Il n’avait rien de l’humain qu’elle avait connue sous la cascade. Il semblait si désemparé et déconnecté de la réalité. Elle avait tout de suite compris où se trouvait le problème. Elle devait donc faire vite : Sans qu’il ne donne d’ordres, la créature serpentée avait gardée la bouche ouverte avant qu’un puissant souffle de feu n’en sorte : Si cette ennemie était de glace, alors elle allait la consumer. Le principal prit la parole sur un ton net et clair :
« Gavrini, voile miroir. »

Avant que le lance-flammes ne vienne frapper la créature du principal, un épais miroir de glace fin était apparu devant elle. Les flammes fûrent avalées par le miroir avant d’être renvoyées vers la Draco qui n’avait rien pût faire pour les éviter. Quelques faibles brûlures étaient apparues sur son corps : Ce n’était pas ces quelques flammes qui allaient la gêner. Mais voir une tempête de glace se levait…C’était autre chose. Sans qu’elle ne puisse réagir, une pluie de grêle s’était abattue sur elle. La glace, son point faible…Elle tentait de rester consciente mais rien n’y faisait : Son adversaire était bien au-dessus d’elle. Pour une première représentation, c’était bien pathétique. Elle tomba sur le sol, inconsciente. Le professeur à la tenue de chimie leva le bras en direction du principal :
« Draco étant inconsciente, le vainqueur est donc Givrali! »
2 minutes, 1 minute ou 30 secondes? Le combat avait été résolu en un éclair et le principal avait déjà rappeler son pokémon. Ryusuke quand à lui restait figé avant de tendre son bras machinalement : Eleanor avait perdue…Et il n’avait rien fait pour empêcher ça. Il sanglotait avant de tomber à genoux : Lui qui s’était promis de ne pas leur faire prendre de risques inutiles…Il était honteux…honteux de ne pas avoir su la défendre. Il était rien.
« Je t’attends dans mon bureau Ryusuke. Donnes ta Draco à l’infirmière, elle s’occupera des soins. »
« D’ac…D’accord. »
Les lycéens n’osaient pas applaudir : Quelle déconfiture…Ryusuke n’avait rien pût faire contre le principal. Certaines mauvaises langues commencaient déjà à dire qu’il était nul, qu’il ne savait pas combattre, chose véridique au final. Il n’avait même pas réussi à donner un seul ordre à son pokémon, il n’y connaissait rien. Et c’était lui l’idole du lycée il y a quelques mois? Ryusuke se releva, la tête baissée tandis que l’infirmière arrivait pour récupérer la pokéball contenant Eleanor évanouie. Sans un mot, il marchait lentement vers la sortie à la suite du principal. Dans le bureau de ce dernier, il invita le jeune garçon à s’installer sur le fauteuil avant de ranger son pokémon. Ils étaient seuls et il avait demandé à ne pas être dérangé sous aucun prétexte :
« Alors bon…Qu’est ce que tu retires de ce combat Ryusuke? »
« Je suis faible et je ne mérites pas mes pokémons. »
« Ce n’était pas vraiment ce que je voulais entendre mais bon, il fallait être aveugle pour savoir que tu étais tracassé. J’ai remarqué aussi que tu n’avais pas ramené ta Kirlia. Contrairement aux autres, je savais que ce n’était pas elle dans la pokéball, jamais elle ne se serait laissée faire comme ça. »
« Je…Je l’ai frappé…Et puis, je l’ai menacé de la mettre dans une pokéball…Elle n’arrêtait pas de me faire la tête depuis hier. Je…Je… »
Il s’effondrait maintenant en larmes devant le principal qui le laissait dans cet état. Il se leva de son fauteuil avant de regarder par la fenêtre :
« Elle a été si seule pendant toutes ces années…Je crois qu’elle attendait bien plus de toi. La pauvre n’a pas été gâtée dans sa jeunesse. Elle mérite bien mieux que ce que tu lui as fait subir. Je te conseille d’aller te faire pardonner le plus rapidement possible. D’après mes souvenirs, elle aimait beaucoup les fleurs. Mais arrêtons de parler de ça et maintenant donnes moi les raisons qui t’ont pousser à vouloir quitter le lycée. »
Ryusuke renifla légèrement, il n’avait écouter qu’à moitié les paroles du principal mais le plus important était gravé dans sa mémoire : Aller chez la fleuriste et acheter des fleurs pour elle. Il gardait la tête baissée en frottant ses yeux :
« Je ne veux pas devenir un foutu dresseur de pokémons, c’est tout. Ce que je veux faire…Ne vous moquez pas s’il vous plaît. Voilà… »
Il ouvrit son sac avant d’en extraire une pochette de dessins. Il tendait la pochette au principal qui paraissait étonné depuis la première fois depuis leur rencontre. Il ouvrait la pochette avant d’avoir un sourire aux lèvres, regardant les dessins les uns après les autres.
« C’est vraiment ce que tu veux faire? »
« Je…Euh…Oui…Mais ne regardez que les premiers dessins s’il vous plaît. Je sais que c’est stupide comme ambition mais… »
« Ce n’est jamais stupide si tu as la conviction et l’envie de travailler dessus. Il faut avouer que tu dessines très bien et qu’ils sont travaillés. Tu feras un parfait…Ah mais tiens… »
Ryusuke releva la tête, la peur se lisant dans son regard. Le directeur venait de faire tomber l’un des derniers dessins. Tout en le ramassant, il y jetait un oeil, encore plus étonné qu’auparavant.
« Mais c’est… »
« AH! Non! Je vous avait dit de ne pas regarder! »
Ryusuke retira le dessin de la main du directeur, du moins il avait essayé mais le dessin retomba sur le bureau. Dessus, il y avait une image de Sirenia colorée mais dans une robe verte à la place du tutu blanc. La robe verte était parcourue de nombreux rubans rouges et blancs. Au bout de la robe étaient dessinés quelques froufrous de couleur blanc et au final, la robe faisait penser à celle que portaient les femmes nobles de l’ancien temps.
« Hum…C’est vrai qu’il est bon de se servir d’exemple et cela devrait bien lui aller. Qu’est ce que Sirenia est pour toi? »
« Elle est…ma petite soeur adorée. »
« Tu es vraiment certain de ça? Enfin, je ne suis pas là pour parler de ça. Montres lui tes dessins et je te rappelles que tu dois rester au lycée puisque tu as perdu le duel. Tu ne pourras pas tenter à nouveau de quitter le lycée avant le prochain trimestre mais je penses que tu n’auras pas besoin d’arriver jusque là. »
« Mais je ne veux pas combattre! »
« Et pourtant, c’est ce que tu vas faire car tu ne veux pas que tes pokémons combattent mais le problème, ce n’est pas eux mais TOI! En voulant rester inactif ou en voulant les défendre, tu ne fais que leur causer plus de troubles. Ta Draco était facilement capable de battre ma Grivali si elle avait eût des ordres à écouter mais non, tu es resté immobile à ne rien faire. Et ce n’est pas en fonçant tête baissée que tu les aideras. Chacun a son rôle et les pokémons qui ne sont plus à l’état sauvage ont besoin de se coordonner avec leur dresseur pour être le plus efficace possible. »
« Sirenia n’a jamais besoin de moi. Elle s’est toujours débrouillée toute seule, alors je ne vois pas à quoi je servirais. »
« C’est là où tu te trompes grandement : Sirenia est celle qui a le plus besoin de toi et ce n’est pas seulement à cause de sa condition de Kirlia qui l’a fait être très proche de toi… »
« Alors, qu’est ce donc? »
« Je ne peux rien te dire. Tu peux te retirer, les cours sont terminés pour toi et n’oublies pas ta Draco à l’infirmerie. Au passage, montres donc tes dessins à ta Kirlia. »
« Euh…Bonne journée. »

Il n’avait rien compris à la conversation : Le proviseur avait pris la majorité des dialogues et ne l’avait guère laissé ouvrir la bouche. Tout ce qu’il disait semblait si vrai…Il se releva en rangeant ses dessins, se dirigeant vers la sortie de la salle. Le proviseur regardait Ryusuke partir de son bureau avant de soupirer, passant une main dans ses cheveux. Il ouvrit un tiroir de son bureau avant d’en extraire plusieurs feuilles avec écrit en rouge dessus :
« Scientifique en Chef Enéka. »

Après avoir été chercher Eleanor, il se dirigeait maintenant vers la fleuriste, optant pour un bouquet de lilas violets. Elle lui avait expliquée quel était la signification des différentes fleurs et il avait écouté avant de se décider. Il espérait juste qu’elles allaient lui faire plaisir. Quand il revint chez lui, il était monté dans sa chambre avant que ses parents ne remarquent le bouquet de lilas violets, toquant légèrement avant de rentrer dans sa chambre. Aucune réponse… Etait-elle partie? Il rentra délicatement dans la chambre, voyant que Sirenia était couchée sur le lit en train de dormir. Du sang avait séché sur ce dernier et sur les lèvres de la Kirlia aux cheveux rouges mais le plus douloureux n’était pas ça, c’était les larmes qui étaient restées coincées dans les yeux de Sirenia. Il déposa son sac avant de l’embrasser longuement sur la joue gauche pour la réveiller : Il était si désolé. Il passa un doigt sur sa langue avant de nettoyer le sang séché du visage de Sirenia puis l’autre main sécha les larmes de la créature.
« Sirenia, Sirenia. Réveilles toi, j’ai quelque chose pour toi. »

Il secoua légèrement l’épaule de la petite créature. Elle s’éveilla peu à peu avant d’ouvrir ses yeux verts vers le visage de Ryusuke. Elle allait se mettre en colère mais tout de suite, les sentiments et les émotions de l’adolescent la submergèrent sans qu’elle ne puisse s’en prendre à lui. De la tristesse, du pardon, il semblait si désolé et elle savait qu’il était sincère. Lentement, il tendait le bouquet de lilas violets à la créature qui le regardait maintenant avec tendresse.
« Sais-tu au moins ce que les lilas violets représentent, Ryusuke? »
« Oui oui, je le sais bien. »
« Alors, c’est…vrai? Tu le penses vraiment? »
« Ce n’est pas exactement comme tu le penses mais… »
« Mais? »
Sirenia avait déposée le bouquet de fleurs sur le lit, s’étant mise debout pour être à la hauteur du jeune garçon qui était assis sur celui-ci. Elle s’était rapprochée de lui et tenait maintenant son visage entre ses mains pour être sûr de ne pas rêver :
« Oui, c’est vraiment ce que je ressens pour toi. Il y en a différentes sortes. »
« Tu veux bien me le dire en face s’il te plaît? »
« Non non, cela serait trop…bizarre je dirais. »
« Alors, je veux juste que tu m’enlaces pour me le montrer. »
Il ne lui montrerait pas les images, ce n’était pas encore le moment et il n’en voyait pas le besoin. Il prît la petite créature entre ses bras pour l’enlacer tendrement. Elle déposait sa tête avec délicatesse sur l’épaule droite de Ryusuke, celui-ci lui caressant sa frange rouge avec douceur. Sirenia murmura doucement :
« Pour moi, tu es mon primevère. »

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Chapitre 13 : Danse

« Tu veux que je te découpes une pomme? »
« Ca serait sympathique oui Sirenia. »
« Qu’est ce que tu ferais sans moi n’est-ce pas? »
« Je ne sais pas, je ne sais pas. »
« Encore deux ou trois jours sans lycée, je suis sûr que tu n’as jamais été aussi souvent absent de toute ma vie. »
« Tu parles beaucoup trop depuis que tu as évoluée. Une vraie pipelette, tu ne t’arrête jamais? »
« Et voilà que Monsieur se plaint car j’ai de la conversation. Enfiles toi ça et fermes là un peu. »
La Kirlia à la frange rouge enfonça dans la bouche de l’adolescent un morceau de pomme avant de descendre dans son lit en poussant un petit rire. Ryusuke tenta de grommeler quelque chose mais avec la bouche remplie, il avait du mal à s’exprimer. Dans sa chemise de nuit et avec la couverture remontée sur ses jambes, Sirenia lui servait de nourrice, veillant sur lui en attendant que les quelques blessures au dos et sur le reste du corps disparaissent. Malgré les paroles de la créature à la frange rouge, elle s’occupait de lui du mieux qu’elle le pouvait et elle y arrivait plutôt bien. « L’Autre » n’était pas revenue et Ryusuke se sentait bien mieux sans elle : Il ne savait pas pourquoi mais dès son apparition et malgré ses gestes, une telle froideur émanait d’elle…Il n’avait pas osé s’avouer qu’il avait presque perdu la conscience.
« Ca ne va pas petit Ryusuke? Me dit pas que le petit garçon a de la fièvre? »
Elle souriait avant de poser sa parte blanche sur le front de Ryusuke qui se laissa faire. Une sonnette brisa ce petit moment avant que la voix de la mère de l’adolescent se fasse entendre :
« Ryusuke! Une fille demande à te voir! »
« C’est qui? »
« Attends, je demandes… Serena! »
« Serena?! Mais mais mais…Attendez un peu, je suis même pas présentable! »
« Je la laisses monter. »
Ryusuke semblait presque paniqué, se camouflant complètement à l’intérieur de la couverture pour ne laisser que ses yeux verts de visible. Le sourire de Sirenia avait complètement disparue. Elle prit les morceaux de pomme et le petit plateau pour déposer le tout sur le bureau tandis que des petits pas se faisaient entendre. Quelques coups contre la porte et Serena posa la question :
« Je peux rentrer Ryusuke? Je t’apportes les affaires pour les cours que tu as loupé. »
« Aucun problème, tu peux rentrer mais je te préviens, je suis malade donc ne t’approches pas trop. »

Sirenia restait stoïque tandis que la porte s’ouvrait peu à peu. Quand elle était complètement ouverte, elle avait disparue de la vision de Serena et Ryusuke. La jeune femme aux longs cheveux blancs, habillée d’une robe rouge et d’un haut de couleur bleu. Elle avait un petit papillon rose dans les cheveux sous forme de barrette et Ryusuke s’enfonça encore plus dans son lit. Elle s’était drôlement bien habillée. Serena déposa un dossier sur le bureau avant de s’asseoir sur le lit de Ryusuke qui s’immobilisait. Qu’est ce qu’elle voulait faire? Elle déposa sa main sur le front de Ryusuke avant de soupirer :
« Tu n’es pas fiévreux…Tant mieux. J’avais peur que ça soit beaucoup plus grave que ça. Tu veux bien me raconter ce qui s’est passé? Pourquoi Sirenia s’en est prise à toi? J’espère que tu t’en es débarrassé! Une pokémon qui agresse son dresseur. »
Sur une branche à la hauteur de la chambre de Ryusuke, Sirenia regardait la scène et écoutait les paroles de Serena. Pour qui se prenait-elle?! Ses yeux s’étaient déjà fermés, ses deux mains se réunissant pour former une sphère entièrement noire : Atomiser cette garçe et tout serait réglé.
« Mais pourquoi je ferais ça Serena?! Elle m’a sauvé la vie et elle a même évoluée. Tu devrais la voir, elle est encore plus jolie sous cette forme. Ca me fait penser que je devrais recommencer à lui donner à manger, je n’ai pas réussi à faire de cuisine depuis mon retour. »
La sphère disparaissait peu à peu des mains de Sirenia, un sourire dessiné sur ses lèvres. Ryusuke était vraiment le meilleur des humains. Mais qu’est ce que Serena avait voulue dire par qu’elle s’en était pris à Ryusuke? Elle ne se souvenait pas de ça.
« Et ce que tu dis est peut-être vrai, ce n’est pas pour cela que je l’abandonnerais. Elle vaut bien mieux que ça et même si les quelques brûlures que j’ai sont de sa faute, les autres viennent du Dracaufeu de Naro. Je crois que ce n’était pas Sirenia qui m’avait causé ces blessures mais quelqu’un d’autre. »
« Arrête de délirer Ryusuke s’il te plaît…Elle t’a attaquée et c’est tout. Nous l’avons tous vus! Un poing de glace et un poing de feu. Et aussi une attaque Psyko! Elle allait te tuer quasiment! »
« Mais elle ne l’a pas fait, cela prouve que ce n’était pas elle. Je crois qu’elle a une double personnalité voilà tout. »
« Une schizophrène. Vraiment, tu n’as pas de chances…Tu devrais peut-être choisir une autre Kirlia non? Si tu en trouves une autre, je te conseille d’y réfléchir sérieusement. »
« Peut-être…Peut-être… Si je n’étais pas capable de lui pardonner les quelques coups qu’elle m’a donnés, je serais un piètre grand frère. C’est mon rôle. »
« Ton rôle de grand frère? Mais c’est une pokémon je te rappelles. »
« S’il te plaît Serena, arrêtons en là pour Sirenia. Je camperais sur ma position. Tu veux pas plutôt qu’on discutes d’autre chose? »
Sirenia avait les yeux baissés : Il ne retirait pas les propos à son sujet : Elle l’avait bel et bien attaqué mais pourquoi? Jamais elle n’aurait fait ça! Du moins pas avec une violence telle qu’il serait blessé. Elle ne comprenait pas : Il parlait d’une autre « elle ». Elle était pourtant lucide et claire…Elle sauta de la branche avant de se téléporter sur le toit de la maison de Ryusuke pour réfléchir. L’adolescent et la jeune fille aux cheveux blancs parlaient maintenant de tout et de rien et les heures s’écoulaient peu à peu. Cela faisait maintenant bien deux heures qu’elle était là mais Sirenia n’était pas revenu, Ryusuke ayant une lueur inquiète dans le regard : Ce n’était pas normal qu’elle mette autant de temps. Il devait se débarrasser de Serena alors que sa présence lui faisait tellement de plaisir :
« Il est un peu tard Serena. Tu ferais mieux de rentrer avant qu’il ne fasse nuit. Le soleil va bientôt tomber. »
« Tu as raison. Tu reviens quand Ryusuke en cours? Si tu viens au début de la semaine prochaine, on aura encore un entraînement entre pokémons. J’espères que tu y participeras cette fois. »
« Je verrais bien. Je t’ai déjà dit que ce n’était pas mon genre d’utiliser mes pokémons pour combattre. »
« D’accord d’accord mais fais attention à toi si tu laisses ta Kirlia combattre. »
Elle retira rapidement la couverture du visage de Ryusuke pour l’embrasser sur le coin des lèvres alors qu’il était surpris. Elle se releva du lit avant de tapoter sur sa robe pour retirer les plis. Elle avait le visage aussi rouge que celui de Ryusuke et elle lui faisait un petit salut de la main pour lui dire « Au revoir ». Sirenia s’était relevée du toit de la maison. Serena s’en allait donc. Le regard vide mais la main droite tendue, une sphère jaune parcourue d’électricité visait Serena pendant qu’elle partait. Lentement la sphère s’était mise à disparaître avant que la créature à la frange rouge soupire :
« Il n’aimerait pas… Je ne peux pas lui faire ça. Si il est heureux, je le suis. Je dois juste la prévenir. »

Ses deux yeux verts étaient devenus complètement blancs avant qu’elle n’émette un petit sourire, se disant pour elle-même :
« Je te prédis une chute sur le chemin dans les 10 secondes qui sont suivre. 10, 9, 8… »
Elle continuait de parler à voix haute avant que le zéro fatidique se fasse entendre. A ce moment-là et malgré la distance que Serena avait parcourue, Sirenia pouvait voir que la jeune fille aux cheveux blancs était tombée sur le sol comme si le Destin avait prévu cet incident. La Kirlia à la rose blanche disparue du toit pour revenir dans la chambre au même moment où Ryusuke retirait sa chemise de nuit transpirante de sueur. C’était normal après avoir passé plusieurs heures sous une couverture aussi chaude que ça sans bouger.
« Que? »
« HIIIIIII! »

Elle poussa un petit cri tout en fermant les yeux, les mains blanches posées dessus. Ryusuke éclata de rire, caressant le crâne de sa pokémon :
« C’est quoi donc cette timidité aigüe? Ce n’est pas la première fois pourtant. »
« Mais avant, j’étais une Tarsal! Là, c’est différent! »
« Ah bon? Ma petite soeur reste ma petite soeur, tu sais. Je n’ai pas honte d’être torse nu devant elle. Par contre, je vais avoir des problèmes : Je ne peux pas me doucher sinon l’eau va me torturer et mes parents ne sont pas là, je n’entends plus rien… »
« C’est pour…ce que je penses? »
« OUI OUI! »

Il s’était dirigé vers la salle de bain pour mettre la chemise de nuit dans le bac à linge sale. Il en revenait avec une serviette, tentant d’essuyer la sueur qu’il avait sur le corps. Le ventre, il n’avait aucun problème mais le dos, c’était une autre affaire. Sirenia avait réouvert les yeux verts avant de dire d’une voix un peu gênée :
« Si tu veux…Je peux t’aider à t’essuyer le dos… »
« C’est vrai? Super! Ca m’évitera de faire des acrobaties! Merci Sirenia! »
Il se retourna vers la Kirlia, tendant la serviette tandis qu’elle restait statufiée : Ryusuke avait un corps sacrément musclé, elle l’avait complètement oubliée. C’est vrai qu’il pouvait rivaliser avec une bonne partie des Pokémons avec ce genre de muscles. Lui connaissait-elle un seul défaut? Elle réfléchissait mais à part sa tête de mule, il n’en avait aucun.
« Et alors? Sirenia? Tu dors debout? »
« Hein? Ah oui! Retournes toi s’il te plaît, ça me gênes de te voir comme ça. »
« Pfff…Toujours le mot pour rire. »
Il se retourna en rigolant à nouveau, Sirenia prenant la serviette en tremblant légèrement. Elle commença à frotter délicatement le dos de Ryusuke pour lui éponger la sueur : En plus des blessures, il avait un peu de fièvre malgré les paroles de Serena. Elle y connaissait rien cette fille toute façon : Elle et elle SEULE était capable de comprendre l’adolescent puisqu’elle devinait ses sentiments et ses émotions. Quel dos courbé…Là aussi, il semblait pouvoir porter de lourdes charges, mais qu’est ce qu’il avait fait pendant toutes ces années?
« Tu as un dos…superbe. Vraiment… »
« Et voilà que tu commences à me flatter. Dis moi ce que tu veux au lieu Sirenia. »
« Ah! Non, non! Je ne veux rien, je te le jure! Juste que je te regardais et que je comprenais pourquoi Serena était intéressée par toi. »
« Arrêtes, tu vas me faire rougir. De plus, je n’ai plus fait d’exercices énormes depuis déjà pas mal de temps. Je devrais m’y remettre…Peut-être aussi au violon…Je l’ai plus utilisé depuis des années. »
« Du violon?! »
Sirenia laissa tomber la serviette d’étonnement avant de sauter au cou de Ryusuke comme une jeune fille excitée.
« Dis dis dis dis dis! S’il te plaît, joues en! S’il te plaaaaaît! Mais avant, donnes moi l’un de tes défauts car je n’arrives pas à t’en trouver. »
Il retira les bras blancs de la créature autour de son cou pour la déposer sur ses genoux et l’avoir en face de lui. Sans qu’il ne puisse dire quelque chose, elle avait déjà recommencé le même mouvement, frottant ses cheveux rouges contre la joue de Ryusuke. Il cherchait une réponse tout en lui caressant le dos :
« Un défaut? Hummmm…Je n’aime pas les légumes? Bien que j’ai un corps assez musclé, je ne suis pas très sportif… Je lis beaucoup de livres à l’eau de rose si tu vois ce que je veux dire. Ah oui, je…Ah non, ça c’est un peu personnel. »
« Dis le! Sinon je t’étrangles jusqu’à ce que tu avoues! »
« Héhéhé. Je t’ai dis non mais en échange, je veux bien tenter de rejouer du violon mais j’en ai plus fait depuis des années. Enfin si…Mais du genre une fois tout les 2 ou 3 mois pour les fêtes de Noël. »
« Tu sais ce que je t’avais dit quand on est revenus sur Eleanor? Que j’allais t’offrir quelque chose. Ce n’est pas quelque chose qui est physique par contre. Mais maintenant que je sais ce que tu peux faire, je pense que le moment est venu. Tu veux bien jouer du violon s’il te plaît? »
Ryusuke soupira : Il n’allait pas y échapper. Il espérait seulement ne pas avoir perdu la main depuis le temps. Il se releva avant de prendre un T-shirt pour se le mettre sur le corps. Il ouvrait maintenant le placard avant d’en retirer un étui recouvert de poussière. Il souffla dessus en même temps qu’il ouvrait la fenêtre. Lentement, l’étui laissait découvrir un violon tout ce qu’il y avait de plus banal sauf peut-être en son bois. Malgré la poussière qui le recouvrait, la bois continuait de briller grâce au vernis appliqué. Il l’utilisait peu mais il y prenait grand soin. Préférant ne pas avoir d’autres « admirateurs », il avait fermé la porte à clé.
« Ne te moques pas trop s’il te plaît. »
« J’oserais jamais Ryusuke! Vas y au lieu! »
Elle cachait difficilement sa joie en voyant le violon et son propriétaire. Elle s’était assise sur le lit, les bras posés sur ses petites jambes rouges qui était la couleur naturelle de sa peau. Ryusuke de son côté ne semblait pas très confiant et tremblait au niveau des mains. Il devait se calmer et prendre sa respiration : C’était seulement pour sa petite soeur non pas pour un auditoire. Il n’avait pas honte de jouer du violon devant ses parents alors pourquoi devrait-il avoir peur d’en jouer devant elle? Peur de la décevoir? Il y avait de fortes chances. L’archet dans la main droite, le violon dans celle de gauche, il commençait lentement à en jouer. Il avait fermer les yeux en même temps que Sirenia, les deux personnes se laissant bercer par la musique que jouait Ryusuke. Oh, il n’était pas un virtuose mais ce qu’il faisait n’était pas un travail fait à la va-vite. Il s’appliquait lentement et délicatement comme si il jouait une ode à la douceur. Sirenia s’était relevée, l’adolescent ayant ouvert les yeux pour voir ce qu’elle allait faire. Elle murmura avec tendresse :
« Ton cadeau. »
Elle s’était positionnée à 2 ou 3 mètres de lui. Sa chambre étant assez spacieuse et bien rangée, elle avait une zone libre pour exercer son cadeau. Lentement, elle leva son pied droit pour le poser sur son genou gauche, tournant sur elle-même. Son tutu blanc virevoltait peu à peu pour montrer la totalité des jambes rouges de la créature. Elle sautillait, levait ses jambes en l’air tout en effectuant des pas gracieux à la manière d’une ballerine. Elle était féerique et Ryusuke continuait de jouer du violon. Il inventait la mélodie sur le moment, celle-ci se collant parfaitement aux gestes de la créature aux yeux verts. Après 15 minutes, ils arrêtèrent enfin de danser et de jouer. Lentement, Ryusuke déposa son violon dans l’étui avant de poser un genou à terre. Délicatement, il prît la main droite de Sirenia avant de la baiser, un petit sourire aux lèvres :
« Vous avez été une remarquable compagne dans cette interprétation, mademoiselle. »

Sirenia de son côté était gênée d’après la couleur de son visage. Puisque Ryusuke voulait cela et que pour sa part, c’était aussi ce qu’elle voulait, autant le faire. Elle recula avant de croiser ses jambes, tenant son tutu blanc avec ses deux mains avant de s’incliner d’un air gracieux et noble :

« Il en est de même pour vous. Votre musique était tout simplement divine, gentilhomme Ryusuke. »
Quelques secondes où le temps s’était arrêté : Ryusuke avec un genou au sol, Sirenia inclinée. Leurs regards émeraudes se rejoignirent avant d’éclater de rire tout les deux : Qu’ils devaient être ridicules dans cette position. Elle se jeta à son cou pour l’enlacer avec tendresse en continuant de rire. Malgré son caractère d’adolescente à cause de sa nouvelle forme, elle l’appréciait toujours autant et au fond, elle restait la même.
« Voulez vous dormir avec moi gente damoiselle cette nuit? »
« Cela est une proposition qui ne peut se refuser mais au passage…Tu n’as jamais besoin de me demander! Je dors toujours avec toi! »
« Bon point. »
Il donna une petite pichenette sur le nez de la Kirlia à la frange rouge en rigolant. Sirenia poussa un petit cri d’embêtement avant de lui faire la même chose. Eleanor était sortie de sa pokéball quand il avait commencé à jouer du violon et avait criée de bonheur pour féliciter le duo. Elle était restée ensuite immobile en regardant la scène qui se déroulait devant elle. Elle n’était nullement jalouse de la liaison entre Ryusuke et Sirenia mais elle aurait bien aimée jouer avec eux. Une main se posa sur son dos bleuté :
« Je n’avais point remarqué que nous avions une spectatrice mademoiselle Sirenia. »
« Que pensiez vous que nous devrions lui faire? Cela peut-être considéré comme de l’espionnage. »
« Pour ma part, je pensais à…cela! »
Vivement, les deux mains de Ryusuke parcouraient le corps de serpent d’Eleanor pour chatouiller la Draco qui gémissait de rire en fermant ses deux yeux violets. Sirenia avait rejointe l’adolescent et torturait elle aussi la Draco. C’était peut-être ça d’avoir un dresseur? Dire qu’elle pensait que sûbir un entraînement douloureux et régulier pour devenir plus forte. Ryusuke ne se préoccupait pas de ses pouvoirs et c’était pour cela qu’elle l’appréciait depuis sa capture. Rapidement, elle se retira des bras de ses bourreaux avant de les ligoter ensemble tout les deux, Ryusuke et Sirenia collés l’un contre l’autre. L’adolescent caressa le crâne d’Eleanor en souriant, la Kirlia aux yeux verts faisant de même de son côté.
« Je ne veux pas vous voir blessées toutes les deux…C’est pourquoi j’ai pris une décision. »
Ryusuke s’était arrêté de sourire. Son regard était dirigé vers Eleanor et Sirenia, le plus sérieux du monde.
« Je n’ai pas envie de vous utiliser comme des armes ou vous voir combattre. C’est pourquoi…Dès la semaine prochaine, quand je me rendrais au lycée…Je quitterais ce dernier. »

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Chapitre 12 : Alliance

La main de Ryusuke passa sur les cheveux rouges de Sirenia.
« Je te fais confiance ma petite Sirenia. Rends moi fier de toi. Montres lui que tu es forte. »
« Woui Ryousouké! »
Naro ricana longuement tandis que son Dracaufeu se demandait s’il devait rire ou pleurer de son côté? C’était… »ça » son adversaire? Lorsqu’il avait craché son lance-flammes et qu’elle avait résistée à ce dernier, il croyait avoir affaire à quelque chose de plus… »consistant ».
« Pfiou. Reprenons notre calme. Ainsi, ta petite Tarsal est redevenue comme auparavant. Je m’étais inquiété pour rien. Il faut avouer qu’elle avait de quoi faire peur : tuer des autres Pokémon de sang-froid alors qu’elle est sous le contrôle de son dresseur… Es-tu sûr de pouvoir la diriger? Surtout que ces blessures proviennent d’elle. »
« La ferme! Je n’ai pas de commentaires à recevoir de ta part! Et n’évoques plus ce genre de choses devant Sirenia! Ce n’était pas sa faute! »
« Vilaine? Sirenia? »
« Non Sirenia! »
Elle s’était retournée vers Ryusuke, ses petits yeux verts dirigés vers lui : une pointe de tristesse se lisait dans son regard. D’après cet homme, elle avait fait du mal à d’autres Pokémon et surtout… surtout à Ryusuke. Il s’était agenouillé, un petit sourire gêné et triste aux lèvres :
« Si je dis que tu n’as rien fait, c’est que tu n’as rien fait. D’accord Sirenia? Ne crois pas ces mensonges. Il raconte n’importe quoi. Jamais tu ne me ferais ça, n’est-ce pas? »
« Oui! Car ze… »
« Héhéhé! Une ouverture! Dracaufeu : Flammèche! »
Le dragon orange ouvrit la gueule en la dirigeant vers le ciel. La flamme qui brûlait au bout de sa queue s’était mise à légèrement grandir avant qu’il ne rabaisse sa gueule, une boule de feu en sortant pour se diriger vers l’adolescent et la créature aux cheveux rouges. Ryusuke enlaça Sirenia, tournant le dos à la boule de feu. La sphère de flammes frappa le dos de Ryusuke qui s’était mis à serrer les dents. Il relâcha son étreinte avec Sirenia avant de se dépêcher de retirer son gilet bleu qui avait pris feu.
Derrière la cascade, les deux yeux violets regardaient la scène du combat. Ils s’étaient abaissés de moitié comme pour montrer qu’ils n’appréciaient guère ce qui se passait dans son domaine. D’après ce qu’ils voyaient, ce Dracaufeu s’en prenait à cette petite créature qui aimait particulièrement son dresseur. En parlant de dresseur, celui avec les cheveux rouges, ils n’aimaient pas l’aura maléfique qui en émanait. Une petite leçon s’imposait : Ils étaient sur SON domaine. Sous les yeux violets, un cristal bleu sphérique s’était mis à briller.
« Mais…Mais il pleut?! »
« Draaaaaa! »
« Oui on va se dépêcher Dracaufeu et après on s’en va! Utilises donc tes griffes feu! »

Une marque de brûlure était apparue dans le dos de Ryusuke : la boule de feu avait quand même traversé ses vêtements et il gémissait. Sirenia passait une main sur le visage de l’adolescent qui s’était assis dans un coin. Il ne pouvait plus tenir debout : il était bien trop fatigué pour ça.
« Fais attention Sirenia… Et reviens moi. »
« D’accord Ryusuke! Pas inquiéter toi! »
Elle s’était téléportée pour apparaître devant le Dracaufeu ennemi. Une griffe entourée d’un énergie noire : ce n’était pas des flammes! Le coup traversa la petite sphère blanche de protection qu’elle s’était faite : une attaque liée à l’énergie des ténèbres et des spectres. Le Dracaufeu l’avait trompée : ce n’était pas une griffe feu qu’il avait utilisé mais une griffe ombre! La petite Tarsal aux cheveux rouges tomba en arrière sous le coup, se relevant déjà très difficilement : la puissance de ce Dracaufeu était visiblement bien au-dessus des autres. Si en plus, il savait utiliser les attaques liées aux spectres et aux ténèbres, elle n’allait pas faire long feu. Mais elle restait là : c’était son rôle de protéger Ryusuke… Non, c’était autre chose : c’était la raison de son existence!
Sa mèche rouge cachant son oeil droit se releva subitement en même temps que le reste de ses cheveux : Une sphère composée d’électricité se trouvant entre ses mains. Sans prévenir, la petite sphère explosa, créant une onde de choc électrique qui frappa le dragon orange. Le Dracaufeu avait posé un genou au sol : son adversaire lui réservait aussi quelques surprises. Utiliser l’électricité pour le battre, c’était une bonne idée. Mais ce n’était pas suffisant si elle espérait le terrasser! Le dragon orange se releva en poussant un long hurlement, un puissant souffle de feu transperçant le ciel nuageux. Ce n’était pas une pathétique pluie qui allait l’empêcher de le battre.
Le Dracaufeu n’avait donc pas compris son premier avertissement? Il voulait continuer le combat? Le cristal sphérique bleu s’était mis à briller à nouveau derrière la cascade. La foudre se faisait entendre maintenant au-dessus des pokémons et de leurs dresseurs. C’était le dernier avertissement avant la mise à mort.
« Ce n’est pas une tempête normale… C’est l’oeuvre d’un Pokémon. »
Naro murmurait ça pour lui-même, se protégeant les yeux pour ne pas être aveuglé par la pluie. Il devait vite en finir avec cette Tarsal. Si elle était ce qu’il pensait, sa promotion était faite!
« Dracaufeu! Utilises ta Danse des flammes! »

Le dragon orange déploya ses ailes avant de tourner autour de Sirenia, la flamme de sa queue se mettant à se déployer comme auparavant. Il était en train de construire un anneau de feu qui entourait la petite créature aux cheveux rouges. Vingt secondes plus tard, il s’était positionné à nouveau devant elle tandis que l’anneau de flammes se rapprochait d’elle, la brûlant légèrement. Elle avait sa petite robe blanche qui commençait à prendre feu mais la pluie l’éteignait sans que cela ne la gêne. Son bras droit se recouvrait d’électricité : Elle était fatiguée… Très fatiguée… Elle voulait se reposer dans les bras de Ryusuke qui s’était relevé, prêt à réagir quand il le fallait. Elle se téléporta vers le Dracaufeu, son poing électrique le frappant au visage avec toute la petite force de son bras droit. Il n’aimait pas l’électricité et l’eau mais elle ne pouvait rien faire pour le second élément. Un violent coup de queue renvoya Sirenia au loin, la petite créature volant dans les airs, réceptionnée par Ryusuke. C’en était trop : elle était bien trop faible comme Pokémon mais il s’en fichait pas mal. Ce n’était pas cette puissance qu’il voulait d’elle, c’était autre chose. Mais elle voulait continuer le combat. Elle sortit des bras de Ryusuke qui lui murmura :
« Sirenia…S’il te plaît. »
« Pas avoir peur. Moi revenir. »
Elle lui souriait, son corps couvert de blessures. Il lui rendit le sourire bien qu’il soit forcé. Son regard était assuré : encore une attaque et qu’importe ce qu’elle voulait dire ou faire…
« J’en ai marre de ce combat. Qu’elle soit gravement blessée et presque morte ne me gêne pas. Dracaufeu, utilises ta Déflagration! »
La flamme au bout de la queue du dragon orange s’amplifia : deux fois, trois, quatre, cinq fois! La flamme actuelle de la queue du Dracaufeu mesurait bien cinq fois celle qu’il avait habituellement. Sa bouche s’était fermée mais d’après son ventre, on pouvait apercevoir toute la puissance qui allait s’en extraire. Sirenia avait créé son abri, prête à se protéger bien qu’elle sache qu’elle n’allait pas s’en tirer. La gueule s’ouvrit peu à peu, une lueur orange en sortant, prenant la forme d’un kanji japonais enflammé, celui-ci grandissant peu à peu pour prendre une taille avoisinant celle du Dracaufeu : La plus puissante des attaques de flammes venait d’être lancée, se rapprochant peu à peu de Sirenia.
Les deux yeux violets étaient grands ouverts : Plus de temps pour les avertissements. Ce Dracaufeu et ce dresseur ne voulaient pas comprendre? Non, c’était même pire! Ils osaient utiliser cette technique dans SON antre! Un puissant cri presque divin sortit de la cascade, une ombre en sortant sous une forme serpentée et bleue. L’eau du lac se souleva peu à peu, recouvrant l’ombre qui s’était dirigée vers Naro et son Dracaufeu. Ils furent envoyés contre les arbres par la force de l’eau qui s’abattait sur eux. De son côté, Ryusuke s’était lancé vers Sirenia dès l’instant où il avait vu la déflagration venir vers elle. Le Dracaufeu était bien trop fort pour elle! Il roula sur le sol en emportant Sirenia, son pied droit étant pris dans la déflagration. Il resta couché sur la petite Tarsal, gémissant de douleur. Cette fois-ci, impossible de bouger à nouveau : son pied droit ne répondait plus. Il respirait rapidement, ne devant pas encore perdre conscience. Sirenia s’était retirée de ses bras en regardant Ryusuke, le touchant de ses petites mains :
« Ry…ou? »
« Ha…Ha…Ne t’inquiètes pas, ce n’est qu’une petite douleur… Enfuis toi. Je ne sais pas ce qui s’est passé mais ils ont été emportés par une vague. Tu viendras me chercher plus tard. »
« NAN! Veut pas! »
« Ne fais pas l’enfant et vas t’en. Préviens quelqu’un. Je vais juste… me reposer. »
Il avait fermé les yeux : juste quelques minutes et il les ouvrirait à nouveau. L’ombre était sortie de la vague qu’elle avait créée, se montrant aux yeux de Sirenia. Un long corps de 4 mètres ressemblant à celui d’un serpent. Sur le ventre, la couleur était blanche tandis que son dos était de la couleur bleue du ciel. Une petite corne sur le front, deux petites oreilles ailées et des yeux violets qui interdisaient à quiconque de venir le déranger, il avait un cristal sphérique de couleur bleue au cou ainsi que deux au bout de la queue. Tout son corps était gracieux et merveilleux : un Draco. Souverain de cette cascade, il ne s’était pas gêné pour renverser le Dracaufeu et son dresseur. Mais là n’était pas le problème : Sirenia tremblait de la totalité de son corps en posant une main sur les yeux de Ryusuke. Il respirait faiblement, très faiblement. La brûlure sur son dos, celle de son visage, puis celle de son pied. Et les marques sur son dos : quelque chose ou quelqu’un lui avait fait ça. Quelqu’un… Elle n’avait pas été capable de le protéger : elle avait échoué…
« RYOUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUU! »
Le Draco se retourna vers elle tandis que Naro et son Dracaufeu se relevaient de la vague qu’ils avaient reçus. Le cri avait déchiré le ciel, Sirenia s’étant mise à briller d’une forte lumière blanche. Sa robe se levait peu à peu, dévoilant deux longues jambes rouges tandis que sa tenue devenait une sorte de tutu blanc. Toujours avec la mèche cachant son oeil droit, le reste de sa chevelure rouge formait maintenant une frange. Ses deux cornes vertes étaient maintenant posées sur chaque côté de son crâne, formant comme deux barrettes un peu trop grandes. Elle avait retrouvé son regard sérieux et froid : Etait-elle revenue? Le ton rageur dans sa voix ainsi que ses paroles montraient que c’était bien SA Sirenia et non celle qui avait mis un terme à l’existence des deux autres Pokémon de Naro. Ni femme, ni enfant, sa voix ressemblait à celle d’une jeune fille :
« Naro. Tu vas payer pour ce que tu as fait à mon Ryusuke. Je vais te le rendre au centuple! »
Naro s’était mis à rire, tapotant légèrement les ailes de son Dracaufeu qui s’était redressé lui aussi. Il semblait épuisé mais le caractère noble et fier du dragon orange lui interdisait de le montrer.
« Un Draco et une Kirlia. Ou plutôt Expérience Alpha? »
« Expérience Alpha? De quoi parles-tu?! Arrêtes de raconter des conneries! »
Visiblement, il n’y avait pas que la voix qui était devenue presque adolescente : le langage l’avait rejoint. Elle n’avait plus de problèmes d’élocution. Le Draco s’était dirigé vers Sirenia sous sa nouvelle forme. Il n’avait pas rêvé : elle venait bien de parler dans un langage humain. Malgré la colère qui animait son coeur, elle semblait très douce et délicate. Elle tenait son dresseur en haute estime dans son coeur. Le Draco regarda Ryusuke qui était couché sur le sol, approchant sa petite tête pour voir son état. Visiblement, cela n’était pas très grave mais voir un médecin dans les plus brefs délais était conseillé. Il se tourna vers Sirenia, hochant sa tête en poussant un petit cri vers la Kirlia à la frange et à la mèche rouge : il allait le protéger.
« Merci bien. J’ai une petite vengeance à accomplir. Imbécile de Dracaufeu. Ressens donc la colère de mon coeur. »
Ses deux mains blanches s’étaient jointes l’une à l’autre, Sirenia les frottant très rapidement pour créer un courant électrique. L’électricité s’était condensée sous la forme d’une sphère jaune parcourue par la foudre. La sphère mesurait dans les 10 centimètres de diamètre mais au vu de la colère qui habitait Sirenia à ce moment là, elle continuait de grossir. Le Dracaufeu ne restait pas là sans rien faire, préparant un puissant souffle de feu ressemblant à un lance-flammes. La sphère blanche protégeant la Kirlia était revenue, bien plus résistante qu’auparavant. Ce n’était plus avec des attaques de ce genre qu’il allait pouvoir travers sa protection. Elle se sentait dans une forme resplendissante : elle était encore blessée mais par rapport à son ancienne forme, ses pouvoirs psychiques et élémentaires s’étaient accrus. Qu’est-ce que cela allait donner dans le futur? La foudre accumulée entre les mains de Sirenia se dirigea avec célérité sur le dragon orange, l’électrocutant sur la totalité de son corps. Mais il restait debout, le regard vitreux : il ne pouvait pas perdre contre une misérable Kirlia :
« Dracaufeu! ULTRALASER! ELIMINES LA! JE M’EN FOUS! MAIS QU’ELLE CREVE! »
Naro perdait toute contenance : Son Dracaufeu ne pouvait pas perdre! Elle était trop faible pour ça! Il avait enfoui sa main dans la poche droite de son pantalon. Le dragon orange avait bien écouté la demande de son dresseur, rouvrant la gueule. Une sphère était apparue dans celle-ci : toute la puissance magique qu’il avait accumulée allait sortir sous la forme d’un puissant rayon qui allait éliminer ces trois insectes. La bouche se referma lentement tandis que le dragon orange tombait sur le sol, inanimé. L’eau et la foudre ensembles, il était puissant mais lui-même avait ses propres limites. Naro cria : Son dernier Pokémon venait de s’évanouir?! Le tonnerre continuait de gronder dans le ciel nuageux, la pluie s’abattant sur la scène du combat.
« Stupides créatures! Vous ne valez rien du tout! Je vais vous éliminer et je vais commencer par le gamin! »
Rapidement, la main était sortie de la poche droite, tenant un pistolet qui était pointé vers la tête de Ryusuke. Trois balles s’étaient faites entendre, Naro ayant fait feu. Elle s’était trop éloignée de Ryusuke et elle tourna son regard apeuré vers l’adolescent : Réagir et vite! Elle devait le protéger, protéger son grand frère. Il était trop tard, les balles allaient trop vite. Le Draco râla faiblement, s’affaissant sur le sol, trois trous béants dans le long du corps. Il avait dit à la petite Pokémon qu’il protégerait son maître. Il tremblait légèrement : il avait froid. La petite perle bleue à son cou s’était mise à briller : de la neige tombant en ce lieu. S’il devait mourir, il voulait être recouvert par la pureté de l’or blanc.
Sirenia s’était retournée vers Naro : Ryusuke était en sécurité mais là, Naro venait de dépasser la zone de non-retour. La main droite tendue vers lui, l’arme quitta sa main avant de se briser en mille morceaux même si elle était faite en métal. Naro tomba sur les fesses, apeuré par la situation. Elle s’était rapprochée de lui, relevant la mèche rouge cachant son oeil droit vert :
« L’Expérience Alpha n’est-ce pas? »
« Qu’importe ce que tu me feras! La Team Univers continuera de te pourchasser! »
« Je ne vois pas de quoi tu parles mais on va s’arrêter là pour aujourd’hui. »
Sa paume gauche était dirigée vers le front de Naro, ses yeux verts avaient perdu toute chaleur comme auparavant. L’Expérience Alpha? C’était quoi ce nom qu’il osait lui donner? Un humain de ce genre ne méritait pas de vivre. Ses pouvoirs psychiques commencèrent leur office : l’homme ne pouvait plus parler et ses yeux étaient maintenant entièrement blancs. Il était déjà évanoui mais elle continua son emprise avant de s’arrêter, l’homme tombant en arrière. Elle n’avait plus envie de le tuer. Une main posée sur son front, elle soupira : Qu’est ce qui lui avait pris d’aller jusqu’à ce stade? Le Draco! Elle l’avait presque oublié! Elle courut de ses petits pieds rouges vers le Draco, s’agenouillant devant lui :
« Tiens bon mon grand! Je ne vais pas te laisser comme ça! Je vais chercher de l’aide! »
« Dra…Dra… »
La neige avait déjà recouvert une bonne partie du petit serpent à la peau bleue ciel ainsi que Ryusuke. Ryusuke! Lui aussi, elle devait voir! Elle s’approcha de lui, le secouant légèrement. Elle était très inquiète et cela s’entendait dans sa voix :
« Ryusuke! Ryusuke! Réponds moi au lieu de rester là! Tu ne vas pas me laisser comme ça hein?! Réveilles toi! »

Elle commença à le baffer de gauche à droite, Ryusuke ouvrant faiblement les yeux. Il les referma une fois, puis une seconde fois avant de les ouvrir complètement. Il se releva tout de suite avant de gémir de douleur, s’écrasant dans la neige… Une neige tachée de rouge. Du sang! Quelqu’un saignait!
« Sauves le Ryusuke! Sauves le s’il te plaît! Il a risqué sa vie pour te défendre! »
« Mais qui vous êtes… Sirenia?! »
« NE POSES PAS DE QUESTIONS ET AGIT! »
Une violente baffe détourna le regard de Ryusuke de la créature de 80 centimètres à tutu blanc. Ça faisait mal et il avait les deux joues rougies. Il regardait maintenant le Draco, s’approchant de lui en posant une main sur ses blessures. La créature longue de 4 mètres gémissait faiblement :
« Je…Je suis désolé… Je ne peux pas te soigner… Je ne suis pas médecin et je n’ai pas de quoi… Attends un peu! J’ai une idée mais j’ai besoin de ton accord. »
« Dra? »
« Voilà j’ai… »

Il ne finissait pas sa phrase mais il plaça sa main droite sur l’une des boules ornant sa ceinture. Elle se mit à grandir et avait une teinte rose : une Soin Ball.
« Laisses toi faire s’il te plaît. »
Il posa avec délicatesse la Pokéball régénératrice sur le Pokémon, celui-ci se faisant absorber à l’intérieur. La Soin Ball trembla plusieurs fois de suite, le bouton rouge d’activation clignotant plusieurs fois avant de devenir blanc, signe que le Pokémon était capturé. Il aurait du en être fier : capturer un Draco, ce n’était pas à la portée de tout le monde mais non… Il était plutôt heureux. Les nuages et la neige avaient disparu pour laisser place à un soleil radieux. Ryusuke se tourna vers Sirenia, un sourire aux lèvres avant de laisser sortir le Draco de la Soin Ball : aucune blessure n’était visible. La Pokéball portait bien son nom puisque le Pokémon était maintenant dans un état resplendissant. Le Draco en était lui-même étonné. Ryusuke s’inclina respectueusement devant lui :
« Merci beaucoup cher Draco. Je vous dois la vie et donc je vous suis éternellement reconnaissant. Vous nous avez aidés à mettre un terme aux agissements de Naro mais malheureusement, je pense que cela ne fait que commencer. Pour votre sécurité, je préfère vous donner la liberté plutôt que de vous utiliser. Ce n’était même pas une capture à la régulière puisque j’ai profité de votre état de faiblesse avancé mais c’était le seul moyen de vous sauver la vie. »
Le Draco regarda l’adolescent avec ses deux yeux violets surpris : en plusieurs décennies d’existence, c’était bien la première fois qu’un humain était aussi respectueux et soucieux de sa façon de capturer un Pokémon. Il se trouvait des excuses pour expliquer son geste. Sirenia rit en voyant Ryusuke qui s’était presque agenouillé devant le Draco : oui, c’était bien l’adolescent qu’elle appréciait tant. Elle sauta sur son dos pour s’accrocher à son cou tout en faisant attention à ne pas appuyer son corps contre son dos.
« Que?! »
« Ryusuke! Je suis si contente de te retrouver! »
« Mais c’est toi Sirenia?! Tu as… »
« Et oui mon grand! J’ai évolué! Je suis comment maintenant?! Si tu es gentil, je t’offrirais quelque chose lorsqu’on sera à la maison. Tu veux bien me transporter dis? »
« Tu en profites dis moi? J’ai le pied droit à moitié brûlé ainsi que le visage et le dos mais tu me demandes ça? Tu es incorrigible. »
« Hihihi! Si tu ne veux pas, je te ramène moi. Mais puisque c’était ma première fois en tant que Kirlia… »
« J’ai compris, j’ai compris. J’admets ma défaite. »
« Trop chou. Tiens, voilà un bisou pour te donner de l’énergie. »

Sirenia, du haut de ses quatre-vingts centimètres, avança légèrement son visage du dos de Ryusuke avant de déposer un petit baiser sur sa joue droite. Le Draco était resté là, immobile en regardant la scène devant ses yeux : l’humain et le Pokémon étaient vraiment très proches. De plus, elle était capable de parler la langue humaine… Qui était-ce? Sa chevelure rouge l’intriguait aussi. Le Draco poussa un petit cri, Sirenia s’arrêtant de rire avant de chuchoter à Ryusuke :
« Elle se nomme Eleanor et elle me dit qu’elle aimerait t’accompagner dans ton aventure. »
« Il y a un problème : je ne parcoures pas le monde moi. Ele…anor, c’est ça? »
Il regardait la Draco de 4 mètres à la peau bleutée, voulant voir si c’était bien son nom. La créature acquiesça de la tête pour lui signaler que c’était le cas.
« Tu veux vraiment me rejoindre? Ce n’est pas que cela me gênes mais pour quelqu’un qui se considère comme anti-Pokémon… Si je ramènes un Draco au lycée… On va croire que je me fous du monde. »
Eleanor regarda son nouveau maître droit dans les yeux avant de pousser un petit cri qui ressemblait à un rire : oui, ce n’était pas quelqu’un de banal. Il ne pensait même pas à la puissance qui lui était offerte grâce à elle. Elle s’était allongée sur le sol, Ryusuke récupérant la Soin ball qui était maintenant l’habitat d’Eleanor. Voulait-elle rentrer? A en croire ce qu’elle faisait, ce n’était pas le cas. Elle cria légèrement, Sirenia lui murmurant à nouveau :
« Elle te demande de t’agripper à son cou. Elle va te ramener chez nous. Elle est capable de voler mais te conseille de bien t’accrocher. Je t’aiderais si il faut à te maintenir. »
« Euh..Euh… Tu me le promets Sirenia? »
Ryusuke avait une petite voix apeurée par l’idée de voler dans les airs. La dernière fois, il n’était pas vraiment propriétaire de son corps… La dernière fois datait d’il y a moins d’une journée. Sirenia rigola faiblement, amusée par la réaction de Ryusuke avant de se coller un petit peu plus contre sa nuque.
« Mais oui. Aller, sois un grand garçon et serres donc cette gentille Eleanor qui veut te ramener chez toi. »
Il poussa un long soupir : avec son problème au pied droit, il n’avait pas vraiment le choix de toute façon. Lentement, il passa ses mains au niveau du cou d’Eleanor, se retenant grâce au cristal bleu sphérique posé dessus. Dans le ciel, une Draco volait avec sur son dos un humain et un autre Pokémon.

Fin de la seconde partie

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Chapitre 11 : Falaise

« Pfff…Sirenia, combien de fois t’ai je dit cette chose? »
Ryusuke souleva la petite créature aux cheveux rouges. Il la retourna pour l’avoir en face à face avant de sourire. Il la déposa à nouveau derrière lui :
« C’est au grand frère de protéger sa petite soeur! Et non l’inverse. Allez, viens mon gros! »
Il s’était lancer vers le sumo, poing droit en avant. D’après ce qu’il pouvait voir, la créature allait avoir du mal à se déplacer et ce n’était pas une mauvaise chose. L’Hariyama leva les deux paumes en l’air puis son pied droit avant de l’abaisser sur le sol avec violence. La terre trembla sous la puissance du choc, les pokémons ainsi qu’une bonne partie des humains tombant.
« Il va falloir faire mieux que ça! J’ai déjà analysé tes attaques! Tu ne pensais pas prendre l’avantage en me faisant tomber sur le sol quand même? »
Ryusuke avait sauté vers le Pokémon de plus de deux mètres. La chaussure du pied droit frappa le sumo en pleine face bien que la créature n’avait pas reculée, ce qui n’était pas le cas de Ryusuke. D’après son analyse, les problèmes allaient venir encore une fois avec le manque d’endurance. Il devait frapper vite et fort. Le combat ne devait pas lui prendre trop de temps! L’Hariyama ne semblait même pas avoir senti le coup bien qu’une très fine blessure était apparue sur son visage. La créature tapa dans ses deux paumes, celles-ci s’étant recouverte d’une aura rouge. Naro quand à lui s’était mis à l’écart : Il n’avait même pas besoin de gérer ce combat : Un humain contre SON pokémon? Ryusuke n’avait pas compris la leçon, c’était son problème. Surtout qu’Hariyama venait de se concentrer pour viser les points vitaux de Ryusuke. Un seul coup et tout serait terminé. Les trois jumelles s’étaient reculées, apeurées par la scène. Elles ne savaient pas se battre et leurs pokémons ne pouvaient pas les défendre. Elles devaient faire confiance à Ryusuke et à Osak.
En parlant d’Osak, son Kraknoix dénommé Krakos était devant lui, faisant claquer ses deux mandibules l’une contre l’autre. L’ours brun regardait avec un air sévère son adversaire, celui-ci reculant légèrement sous la peur avant de s’avancer à nouveau : Il ne devait pas se décourager!
« KrakKrak! »
La tortue aux deux mandibules courue à toute vitesse vers l’ours brun, plaçant ses deux mandibules sur la jambe droite pour le mordre violemment. L’ours poussa un long râle de douleur en plaçant ses deux pattes sur la blessure. Une petite lueur de crainte était apparue dans le regard de l’ours : Comment une créature mesurant moins d’un mètre pouvait-elle faire aussi mal? Ce n’était pas normal! Il devait reculer pour prendre de l’élan et attaquer ce Kraknoix!
« Grrr?! »
L’ours cria de surprise : Il n’arrivait pas à s’enfuir! Le sol autour de lui et de Krakos ressemblait à des sables mouvants, empêchant quiconque de s’échapper de cette zone. Si il voulait partir, il n’y avait qu’un problème à résoudre : Eliminer le pokémon adverse. Osak souriait tandis que Naro regardait son Ursaring, il n’avait pas prévu que la petite créature soit aussi forte :
« Et bien professeur Naro, avez vous oubliés vos propres cours? La taille d’un pokémon n’est JAMAIS la représentation de sa puissance! Votre Ursaring va en faire les frais! »
« Ne sois pas trop prétentieux Osak. C’est vrai que tu étais un des élèves les plus doués mais face à moi, un des membres de la Team Univers, tu n’es rien du tout. Ursaring, tranches le en morceau! »
« URSA! »
L’ours grogna de colère en faisant briller sa griffe droite : Celle-ci émettait une lueur particulière comme si elle pouvait découper tout ce qui se trouvait devant elle même de l’acier. Néanmoins, Osak continuait de sourire : Comme tacticien, il n’avait rien à prouver. Krakos claqua ses mandibules l’une contre l’autre avant de creuser dans le sol, la griffe de l’Ursaring s’enfonçant dans l’emplacement où se trouvait auparavant le Kraknoix.
« Dommage, dommage. Kraknoix, Tunnel! »
La petite tortue à mandibules sortait du sol derrière Ursaring. Elle sautait en frappant violemment le dos de l’Ursaring qui s’écroula en avant. L’ours était dans un sale état mais il se relevait : Ce n’était pas terminé. Naro pestiféra : Encore une créature inutile! Il n’allait pas l’utiliser contre eux quand même! Il devait voir ce qui se passait avec son Hariyama et Ryusuke.
« Pfff…Pfff…Mais dis moi mon gros, t’as 200 kilos de graisse ou quoi? J’ai l’impression de taper dans du mou depuis des heures! »
Il utilisait l’ironie pour palier à son manque d’efficacité : Qu’importe les coups qu’il utilisait, la créature ne semblait rien ressentir. Du moins, c’était en apparence puisque l’Hariyama respirait bruyamment, signe qu’il était lui aussi épuisé par le combat.
« RYOUSOUKE! »
Sirenia venait de crier en sa direction : Sans qu’il ne comprenne ce qui se passait, Ryusuke fût soudainement lever au-dessus du sol : 1 mètre, 2 mètres, 3 mètres…Le sol s’éloignait de plus en plus sous le regard médusé des autres personnes et pokémons. Puis la chute se déroula en quelques secondes : Le sol se rapprochait maintenant trop rapidement, beaucoup trop. Il avait fermé les yeux pour ne pas voir le spectacle de son visage s’écrasant sur le sol mais il s’était arrêté à 5 centimètres. Il transpirait sous la peur : Oui, c’était vraiment inquiétant…Et il ne pouvait rien faire, son corps ne lui répondait plus. Son dos percuta de plein fouet un arbre, l’écorce de ce dernier éclatant sous le choc. Naro était le premier surpris par la scène :
« Mais qu’est ce que… »
Sirenia lévitait au-dessus de sol, ses yeux verts regardant d’un air mauvais Ryusuke puis l’Hariyama : Elle était en colère contre l’humain, très en colère. A toujours vouloir se donner le rôle du protecteur alors qu’il n’était qu’un simple être sans pouvoirs, c’était risible. Elle s’avancait lentement vers l’Hariyama, celui-ci se mettant en position de défense : Cette créature ne lui inspirait pas confiance. Elle s’arrêta à une dizaine de centimètres du sumo, la tête de ce dernier mesurant autant que la Tarsal. Les yeux verts de Sirenia continuaient d’observer ceux de couleur brun du pokémon. Elle ne clignait pas, restant parfaitement immobile. L’Hariyama leva ses deux paumes pour écraser Sirenia : Puisqu’il n’avait pas réussi avec l’humain, il allait éliminer au moins cette ridicule créature. Mais ce regard…Il était si froid et inquiétant…
De quel droit Ryusuke se considérait-il comme son protecteur? Comment osait-il se prendre pour quelque chose qu’il n’était pas? Cela l’avait amusée pendant plusieurs mois, c’était si drôle de le voir la protéger mais dans ce genre de situations, qu’il LA laisse faire! C’était son rôle! Se croyait-il supérieur à elle? Il était peut-être comme les autres au final. Son regard n’avait plus rien d’une enfant, la petite rose blanche reprenant une teinte noirâtre.
Il devait l’écraser, claquer ses deux mains l’une contre l’autre. C’était une question de survie, la petite créature n’était pas commune, ce n’était pas possible autrement. Ses deux paumes s’éloignaient l’une de l’autre : Un coup sec et tout serait terminé. D’un geste vif, ses deux mains claquèrent l’une contre l’autre sur Sirenia. Elle avait tendue ses deux bras blancs horizontalement, sa tête baissée vers le sol : Comment un pokémon de bas étage osait-il espérer la battre avec une puissance de ce genre. La sphère qui la recouvrait pour la protéger avait elle aussi une couleur noire. Lentement, sa tête se releva du sol, un sourire dessiné sur ses lèvres. Sa voix n’avait rien d’un pokémon normal : Bien qu’elle était féminine, elle semblait légèrement sarcastique et ne correspondait à aucun timbre reconnu, sonnant comme un écho :
« Vous ne perdez jamais espoir n’est-ce pas? Quand on commet une erreur, il est bon de vouloir la réparer ou l’effacer. Dans votre cas, je vais tout simplement vous réduire à néant, toi et ton dresseur. Cela ne sert à rien de vouloir me récupérer, je ne suis pas disposée à me laisser faire. Maintenant, disparaît de ma vue. Exploses donc à petit feu. »
Les deux mains du sumo se retournèrent subitement, se cassant sur le coup. L’aura psychique qui entourait Sirenia n’avait rien de chaleureuse, son regard toujours dirigé vers l’Hariyama. La jambe droite se brisa sous la puissance psychique avant que la jambe gauche ne la rejoigne. Il était maintenant à terre, les quatre membres cassés. Elle s’était assise sur le pokémon apeuré, celui-ci tournant son regard vers Naro : Qu’il le fasse rentrer! Qu’il utilise sa pokéball pour le sauver! La patte droite de Sirenia se posa sur le coeur du sumo, appuyant légèrement dessus. Le pokémon cracha une gerbe de sang avant de ne plus bouger : Il était mort en un coup. Les pouvoirs psychiques de Sirenia venaient d’exploser son coeur à l’intérieur de lui. Mais ce n’était pas terminé et elle n’allait pas s’arrêter là : Deux boules noires étaient apparues dans chacune des mains.
« KRAKOS! RECULES VITE! »
Osak avait crié à son pokémon de s’éloigner de l’ours brun, chose qu’il fît avec dextérité. L’Ursaring n’avait que le temps de tourner son visage vers la sphère ténébreuse que celle-ci disparue subitement. Sirenia se trouvait à quelques mètres de lui. Un seul clignement des yeux et elle se retrouvait devant lui, leurs deux visages proches l’un de l’autre. Elle posa sa patte blanche sur le front de l’ours, celui-ci s’endormant. Elle gardait sa voix impersonnelle et froide :
« L’heure du repas. Les derniers étaient dégueulasses. Dévorer des cauchemars ne me plaisait guère. Une hypnose ne permet pas de créer un rêve d’haute qualité, je vais donc devoir prendre sur autre chose. »
Son autre patte blanche rejoignait celle posée sur le front de l’ours brun avec un cercle sur le ventre. Puisqu’elle ne pouvait pas dévorer ses rêves, autant s’en prendre à la pièce maîtresse des rêves : L’Esprit. Trente secondes plus tard et un cri de plaisir sortait des lèvres de Sirenia, celle-ci donnant un léger coup sur le front de l’Ursaring. Le pokémon tomba en arrière, les yeux complètement blancs.
« Dé-li-cieux. Voilà ce qui peut me rassasier. Où en étais-je donc? Ah oui. Il est vrai. La Team Univers. Où te trouves-tu petit humain? »
« Ne me dit pas que…Dracaufeu! Ramènes toi vite! »
Un puissant jet de flammes percuta Sirenia. Elle fût propulsée en direction de Ryusuke malgré la sphère noire qui la recouvrait. L’adolescent s’était relevé pour la réceptionner. La Tarsal aux cheveux rouges leva son regard émeraude vers l’humain, une flamme entourant son poing droit. Comme si elle avait besoin de lui, c’était un humain à la base, elle l’avait oublié la première fois. Il était de cette espèce. Son poing droit percuta le menton de Ryusuke, le visage tout entier de l’adolescent prenant feu sûbitement.
« Lâches moi l’humain! »
« RYUSUKE! »
Les trois jumelles et Osak criaient vers la direction de l’adolescent qui hurlait. Moins de cinq secondes plus tard, le poing gauche de Sirenia le frappa à nouveau, un puissant souffle glacé éteignant les flammes. Il était brûlé mais que très légèrement, ce n’était rien de bien grave. Mais il avait gardé son emprise sur Sirenia, la pokémon continuant de le regarder.
« N’as-tu pas compris ce que je t’ai dit Ryusuke? Dois-je te briser les deux mains? »
« Ce n’était qu’un jeu? Est-ce que tu m’as mentie pendant tout ce temps?! Depuis quand tu sais parler?! »
« Tu n’as pas besoin de le savoir. J’avais presque tout oubliée : Remercies donc Naro de m’avoir redonner mes souvenirs… »
« Naro, Naro, mais j’en ai strictement rien à faire de lui! C’est toi qu’il recherche non? Et bien tu sais quoi? Je ne vais pas te lâcher petite soeur! Je vais continuer à te protéger! »
Son étreinte se faisait plus forte tandis qu’elle restait immobile, son regard surpris toujours dirigé vers Ryusuke : Elle venait de lui brûler le visage puis de le geler, elle lui avait quasiment casser le dos et lui…Il osait encore penser qu’elle nécessitait sa protection? Elle s’était concentrée à nouveau, les yeux fermés. Il allait comprendre…
« Serena et les autres! Prévenez ma famille que j’ai quelques petits problèmes. Hey Naro, imbécile de bas étage! Suis moi si t’es capable! »
« Petit présomptueux, tu vas t’enfuir n’est-ce pas?! »
L’homme aux cheveux rouges était monté sur le dragon orange avec une flamme au bout de la queue. Sirenia sentait les veines de Ryusuke grâce à ses pouvoirs psychiques : Les compresser puis les exploser…Elle se sentait happée et avait rouvert les yeux : Le décor changeait, les arbres passant à côté d’elle les uns après les autres. Ryusuke la tenait par la hanche et elle croisait les bras, l’air boudeur : Il était stupide! Plusieurs minutes de course, une ombre les suivant dans le ciel. Il s’arrêta subitement de courir, regardant devant lui : Une falaise avec une rivière qui s’écoulait dans son creux gênait le passage. Ils étaient maintenant bloqués et le vent se souleva. Des battements d’ailes se faisaient entendre avant que Naro apparaisse sur son Dracaufeu, celui-ci atterrissant devant Ryusuke, empêchant le duo de s’enfuir.
« Terminé de jouer. Lâches la Tarsal avant que je te tues. »
« Il n’a pas besoin de t’écouter abruti notoire. Avant de te croire capable de me captur… »
« Héhéhé… »
Ryusuke éclatait de rire d’un air victorieux, sa main posée sur son front. Il perdait toute contenance : C’était à son tour de commettre une folie mais elle allait s’en sortir.
« La lâcher? Mais qui a dit que j’allais l’abandonner? C’est ma petite soeur. »
« Mais tu vas arrêter avec cette idée stupide?! Je ne suis pas ta petite soeur, tu n’es rien pour moi! »
« Pfff…Sirenia…Tu sais que tu es drôlement méchante depuis ce matin. Tu ne serais pas jalouse quand même? »
« QUOI??!! »
Elle tremblait de tout les cotés : Cet humain se croyait aussi important à ses yeux ou quoi? Sa vision passait du Dracaufeu et du visage de Naru étonné au ciel avant de montrer une forêt inversée puis des rochers. Que se passait-il?! Le courant de l’eau se faisait plus proche…Ils étaient en train de tomber! Ryusuke s’était jeté dans le vide, les yeux fermés.
« Imbécile! Mais qu’est ce que tu fous?! Tu veux nous tuer tous les deux ou quoi?! »
Sirenia criait de toutes ses forces mais l’adolescent ne lui répondait pas. Elle se concentra très rapidement, téléportant Ryusuke et elle-même pour les faire atterrir en douceur dans l’eau. L’adolescent souriait bien qu’il n’ouvrait pas les yeux. Le contact de l’eau sur son corps et son visage était une victoire. Il enlaca tendrement Sirenia, la déposant sur son ventre tout en se laissant traîner dans l’eau. Elle gardait son air froid et neutre mais Ryusuke poussa un rire sonore :
« Qu’est ce qui te fait rire?! On a faillit mourir à cause de toi! »
« HAHAHA! Mourir? Où ça? J’étais sûr de m’en sortir moi. »
« Comment ça?! Tu te fous de moi ou je rêves?! »
« Moi? Je n’oserais jamais Sirenia! Juste que j’avais confiance en toi et que j’avais raison sur ce point. »
« Que… »
Au lieu de surveiller le cours du fleuve, elle s’était retournée vers lui, le regardant d’un air sérieux. Ryusuke avait ouvert les yeux avec son sourire aux lèvres. La Tarsal aux cheveux rouges utilisait ses dons psychiques bien qu’elle ne voyait plus derrière elle. Le corps de Ryusuke évitait les rochers sans qu’il ne le contrôle : Elle le guidait. Ils ne savaient pas où ils se rendaient et l’adolescent leva une main vers la pokémon pour lui caresser ses cheveux rouges. Celle-ci, surprise par le geste, recula instinctivement :
« Qu’est ce qui te prend l’humain?! »
« Tu pourrais arrêter un peu de te comporter comme ça s’il te plaît? »
« Hummm? Et pourquoi le ferais-je? Je suis un… »
Il l’arrêta en mettant un doigt sur sa bouche pour l’empêcher de parler. Elle était stupéfaite : Cet humain croyait encore qu’elle était encore celle qu’il avait connu? Il caressait la rose noire délicatement tout en serrant la créature contre lui. Il devait nager pour arriver sur le bord puisque la falaise n’était plus qu’un lointain souvenir après plusieurs minutes à se laisser traîner dans l’eau. Elle se laissait faire, ses yeux verts baissés : Quelque chose clochait avec cet humain, ce n’était pas possible autrement. Il ne comprenait pas ses paroles?
« Pfiou! Sauvés! Regardes donc Sirenia, on a eût de la chance? »
« Hum? Que dis tu humain? »
« Regarde au lieu! Le temps que tu réagisses et voilà dans quoi on seraient tombés. »
Il était maintenant assis sur le rebord composé d’herbes. La Tarsal aux cheveux rouges tourna son regard vers la suite de la rivière. L’étonnement se lisait sur son visage : Une quinzaine de secondes plus tard et ils tombaient dans une cascade. Elle s’était tellement concentrée sur l’humain qu’elle n’avait pas remarquée ce qui aurait pût se passer.
« Au passage je… »
« Quoi donc Sirenia? »
« Arrête ça! Je…Et puis zut…Je m’en vais! »
Elle sauta du ventre de Ryusuke avant de se diriger vers l’un des chemins qui pouvaient mener en bas de la cascade. A partir de là, elle allait recommencer ce pourquoi elle était venue. Elle n’allait pas le dire à Ryusuke! L’humain avait la vie sauve pour cette fois : C’était un remerciement de sa part pour avoir risqué sa vie et surtout pour l’avoir prévenu de cette cascade. Il y avait de fortes chances qu’elle ne s’en sorte pas vivante sans lui. Un peu plus et elle était morte. Morte? L’image d’une multitude de guêpes revenait dans son esprit : Une image où ce foutu garçon s’était positionné devant elle pour la sauver. Puis celle dans l’écurie : C’était la première fois qu’un humain avait peur d’elle sans qu’elle ne fasse quelque chose pour avoir cet effet. Cela l’avait amusée et à partir de là, elle s’était calmée. Elle avait apprécier le fait de ne pas à avoir à se défendre tout le temps, de voir quelqu’un s’occuper d’elle et prendre soin de son corps. Mais cela n’avait été qu’éphémère, elle ne pouvait pas espérer une liaison avec cette race. Alors pourquoi souffrait-elle autant?
La petite rose noire en-dessous de son cou reprenait peu à peu sa couleur blanche, une pétale, puis deux, puis trois…Chaque pétale retrouvait sa blancheur d’antan, elle s’était immobilisée à une dizaine de mètres de Ryusuke. L’adolescent se releva, se passant un peu d’eau sur le visage : Les traces de brûlure étaient encore là mais elles allaient disparaître dans quelques jours tout au plus, il n’allait pas en tenir compte. Il était vraiment stupide dès que cela concernait Sirenia. Depuis quand avait-il tant changé? Il se dirigeait vers sa petite soeur.
« Où vas-tu donc? Je pense qu’il est temps de rentrer à la maison. Mais je ne te permets pas de te comporter comme ça là-bas. »
« L’hum…L’humain. Pour qui te… »
Rentrer à la maison? Elle sentait déjà l’odeur des tranches vertes briochées que lui faisait Ryusuke. Mais elle devait se concentrer, ne pas se laisser faire. La rose avait reprise sa teinte entièrement blanche avant qu’elle ne pousse un long cri strident. L’adolescent réagissait tout de suite, s’approchant de Sirenia pour la soulever. La peur se sentait dans sa voix :
« Sirenia?! Sirenia! Qu’est ce qui se passe?! Ca ne va pas?! »
« Ry…ousouké. »
La petite créature aux cheveux rouges tourna son regard émeraude en direction de l’adolescent : Des petites larmes s’écoulaient de ses yeux avant qu’elle ne se colle à lui.
« Moi vilaine? »
Le plus surpris des deux était Ryusuke qui la serra délicatement contre lui : Il ne comprenait pas tout mais d’après ce qu’il pouvait entendre et voir, elle était revenue à la normale. Il marchait pour descendre la côte et arriver en bas de la cascade tout en murmurant à Sirenia :
« Mais non mais non Sirenia. Tu n’as pas été vilaine. Je te le jures. »
Elle continuait légèrement de sangloter, restant dans les bras du garçon à la mèche brune. Elle ne savait pas ce qui s’était passé, elle ne se souvenait plus de rien mais il n’y avait plus personne autour d’eux et Ryusuke était légèrement brûlé et au fond d’elle, elle se disait que c’était de sa faute. Enfin, ils étaient arrivés en bas de la cascade, celle-ci s’écoulant dans un lac. L’eau ne débordant pas sur les côtés, il en déduisait qu’il y avait une grotte souterraine pour que l’eau puisse continuer son chemin. Il se jeta sur le côté instinctivement, un puissant souffle de flammes arrivant à l’emplacement où il se trouvait.
« Dire que je pensais que tu n’avais pas survécu. J’ai bien fait de vérifier. Ne t’inquiètes donc pas pour tes amis, je me suis occupé de leurs cas. »
Naro sauta de son Dracaufeu, celui-ci atterrissant juste à côté de lui. Il avait un sourire aux lèvres qui ne laissait présager que le pire pour Serena et les autres. Ryusuke serrait les dents : Il était encore épuisé de son combat contre l’Hariyama. Sirenia s’était positionnée devant lui, prête à le défendre. Cette fois-ci, il n’allait pas l’en empêcher : Il ne pouvait rien faire et il ne voulait pas LA revoir… Derrière la cascade, deux yeux violets s’étaient ouverts, regardant la scène à travers l’eau.

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Chapitre 10 : Naro

« Pourquoi as-tu fait ça?! Pourquoi?! »
Tout était noir dans ce cauchemar, complètement noir. Plus Sirenia s’avançait, plus elle s’enfonçait dans un lieu d’où elle n’était pas sûre de revenir. La même phrase se répétait inlassablement, la voix de Ryusuke s’entendant dans le cauchemar. D’une belle voix féminine et adulte, elle criait :
« Ryusuke?! Où es-tu?! Réponds moi! »
« Ah! J’entends ta voix! Vas t’en! Pars de ma tête! Tu ne peux pas… Non! Tu ne peux pas! »
Un flash lumineux se produisit, une petite lumière apparaissant devant la petite Tarsal aux cheveux rouges. Ryusuke était à genoux en train de sangloter. Elle marcha lentement dans sa direction du haut de ses 40 centimètres : il était bouleversé. Un second flash lumineux aveugla la petite créature : une seconde lumière était apparue devant Ryusuke.
« Mais c’est… »
Devant Ryusuke, sur un autel de pierre planté dans le mur, se trouvait Sirenia. Son corps était recouvert d’entailles de toutes sortes mais c’était à partir de la rose blanche que résidait le problème. De nombreuses racines avec des épines en étaient sorties, continuant de lacérer le corps de la pauvre créature qui avait les yeux fermés.
« Encore vous! Vous êtes encore là! Je vous ai dit de ne pas la toucher! Laissez la tranquille! »
L’adolescent s’était relevé avant de se jeter sur les racines de la rose blanche. Il les retirait allant même jusqu’à utiliser ses dents pour que la Sirenia posée sur l’autel ne souffre plus. Après plus de 5 minutes de combat entre Ryusuke et les racines épineuses devant Sirenia qui était restée immobile, le jeune garçon retomba à genoux. Il crachait du sang et ses habits étaient déchirés de partout : il était dans un bien piètre état.
« Il est temps de m’en mêler. »
La véritable Sirenia, celle qui était rentrée dans ce cauchemar, se rapprocha de Ryusuke avant d’être bloquée subitement par un mur invisible. Devant elle, les blessures de Ryusuke se refermaient, le sang qu’il avait perdu revenant en lui, la rose blanche déployant à nouveau ses racines pour lacérer le corps de la Pokémon.
« Encore vous! Vous êtes encore là! Je vous ai dit de ne pas la toucher! Laissez la tranquille! »

Une boucle sans fin : Ryusuke s’était enfermé dans cette scène et bien que la situation ne s’y prête pas, elle ne pouvait pas s’empêcher d’être émue. Il était très attaché à elle, il n’y avait aucun doute. Mais comment faire pour briser ce cauchemar? Même si ce n’était qu’une illusion, elle devait reprendre sa forme évoluée. Comme la dernière fois, son corps se mit à grandir pour mesurer 1 mètre 70, ses jambes se dévoilant peu à peu avant de se cacher sous une robe blanche. Il était possible de remarquer que sa poitrine s’était légèrement développée sans qu’elle n’en comprenne réellement la raison mais l’autre différence résidait dans sa corne dans le creux de sa poitrine : Celle-ci était maintenant entièrement camouflée par la rose blanche.
« La puissance de Ryusuke est peut-être grande en-dehors de ce monde mais ici, c’est mon domaine. Stupide mur, je me vois contrainte de te détruire pour me laisser pénétrer dans cette scène ridicule qui n’aura jamais lieu. »

La rose blanche dans le creux de sa poitrine s’était mise à briller d’une lueur noire, les pétales se teintant de la même couleur. Une énergie maléfique anima son bras droit avant qu’elle ne frappe avec violence le mur invisible. Quelques secondes s’écoulèrent avant que le mur se fissure puis explose en morceaux. Elle n’allait pas perdre de temps! Elle courut vers Ryusuke qui recommençait à arracher les racines autour de la fausse Sirenia. Une aura blanche entourait maintenant la Gardevoir : le corps de Ryusuke fût projeté au sol avec délicatesse tandis que l’autel de pierre où se trouvait la fausse Tarsal se brouilla avant de disparaître. Sirenia se retourna vers Ryusuke avant de se mettre à genoux devant lui. Elle avait relevé le visage de Ryusuke, les blessures ayant disparu à nouveau. Elle lui sourit tendrement avant de lui coller une baffe sur la joue droite : une baffe qui semblait bien réelle. Son sourire n’avait pas disparu pour autant :
« Pourrais-tu arrêter de rêver de choses affreuses Ryusuke? Je ne vais pas mourir ou disparaître. Stoppes donc ces idées morbides qui te traversent l’esprit : je suis belle et bien vivante devant toi. »
« Tu…Tu… Mais tu n’es… »
Il la regardait de haut en bas : ce n’était pas Sirenia qui se tenait devant lui. Elle était si différente de la petite créature qu’il gardait dans ses bras. Il était vrai qu’il se trouvait dans un rêve mais quand même, il y avait certaines limites. Devant l’air incrédule de Ryusuke, la créature aux cheveux rouges s’était entièrement relevée . L’instant d’après, l’adolescent s’était levé sans qu’il ne comprenne pourquoi il avait fait ça : encore le pouvoir de Sirenia.
« Je suis Sirenia, la petite Tarsal dont tu t’occupes tant. Je suis désolée si elle te cause autant de problèmes dans le monde réel mais ce n’est encore qu’une enfant contrairement à moi. La rose blanche est la preuve que je suis celle qui a failli t’envoyer le miroir dans la tête avant de s’arrêter pour te demander pardon. »
« Tu as voulu… »
« Oui oui. Tu aurait fini la soirée avec une vilaine bosse si je ne m’étais pas arrêtée avant. »
Elle éclata de rire devant le regard abasourdi de Ryusuke : son rêve semblait drôlement réel. Elle posa délicatement une main rouge sur son front. Une petite lueur en fut émise mais elle retira rapidement sa main du front de Ryusuke. Ses deux mains se joignirent dans son dos pour l’enlacer, leurs deux visages étant très proches. Le plus gêné des deux était l’adolescent qui détournait le regard :
« Ce n’est qu’un rêve n’est-ce pas? Alors quand je me réveillerais, je ne te verrais plus. »
« Oh que si Ryusuke mais nullement sous cette forme. Il va te falloir être très patient pour me voir comme ça à ton réveil. Au passage, sais-tu que tu es peut-être le plus stupide des hommes? »
« Hein? »
« Vouloir apprendre l’alphabet, l’écriture et la langue humaine à une Pokémon, il n’y a que toi pour essayer ça. Mais c’est ce qui fait ton charme : tu es différent des autres, tu ne veux pas me rendre plus forte ou m’utiliser à des fins personnelles. Tu es bien le seul à me voir comme une humaine. Au passage, pour une petite soeur, je suis un peu grande non? »
Elle poussa un nouveau rire amusé. Son étreinte se fit plus forte sans pourtant être douloureuse : elle était dans le rêve de Ryusuke et sous cette forme, elle pouvait parler librement, autant en profiter. Ryusuke semblait consterné par les paroles de Sirenia : elle savait donc ses sentiments à son égard? Mais comment?!
« Je…Mais… Euh, je dois avouer que les filles de nos jours grandissent vite mais peut-être pas autant… Mais quand même, je n’ai jamais voulu te considérer comme une Pokémon! Pour moi, tu es encore une enfant et tu resteras toujours une petite soeur dont je m’occuperais avec amour et soin. »
« Je n’en attendais pas moins de ta part. Tu m’as quand même sauvé la vie contre les Dardargnan, ça m’a permis de te voir sous un jour que les autres ne connaissaient pas auparavant, c’est pourquoi tu es spécial à mes yeux. Si seulement, j’avais été cap… Non, je n’ai pas à me le reprocher. Ce qui est fait est fait. Ryusuke, je suis désolée de te l’annoncer mais tu ne te souviendras de rien du tout. »
« Comm… »
Il n’arrivait plus à parler, Sirenia accomplissant son dernier geste envers Ryusuke avant de créer à nouveau un flash blanc : tout avait été effacé comme la dernière fois.

« Ohé! Dormeur! Lèves toi au lieu! Tout le monde est déjà prêt! »
« Grrr, quelques minutes! »
« DEBOUTTTTTTTTTTTTTTTT! »
Osak secoua la tente de tous les côtés tandis que les 3 jumelles rigolèrent ensemble. Ryusuke se releva subitement tandis que Sirenia glissait de son torse jusqu’à son ventre, surprise par le réveil brutal de l’adolescent.
« Debout? Déjà? »
« Si je l’attrape Sirenia, je te promets qu’il perd rien pour attendre celui-là. »
Ils bâillèrent en harmonie la main devant la bouche avant de se lever complètement. Ryusuke serrait Sirenia contre son coeur comme à l’accoutumée lorsqu’il se présenta aux quatre personnes autour du feu. Le soleil devait s’être à peine levé et un léger vent était présent. Visiblement de mauvaise humeur, Ryusuke parla :
« Bonjour. C’est moi où on est plus proches de l’aube que de la matinée? »
« Roh. Fais pas le grognon et bonjour à toi aussi. »
Serena, celle des trois jumelles aux cheveux gris s’était levée vers Ryusuke, une tasse de café à la main. Elle l’embrassa sur la joue, ses soeurs pouffant de leurs côtés. Ryusuke était immobilisé, la main droite tendue pour recevoir la tasse de café. Serena avait réussi son effet et elle n’en était pas peu fière. Il se « réveilla » de sa torpeur quelques secondes après, retournant dans sa tente pour aller chercher de quoi nourrir Sirenia qui ne bougeait plus des bras de Ryusuke. Il sentait encore le souffle chaud des lèvres de Serena sur sa joue : c’était différent des lèvres d’une Pokémon, il devait bien le reconnaître. Un peu de rouge passa sur ses joues tandis qu’il déposait Sirenia sur le sol de la tente. Buvant sa tasse de café d’une traite, il cherchait dans son sac les tranches de brioche qu’il avait découpéees et emballées avant de partir.
« Combien tu en veux Sirenia? »
« Heu, heu, heu… »
« Ah…C’est vrai. J’avais oublié, je ne t’ai pas appris à prononcer les chiffres, on a encore du travail n’est-ce pas? »
« Woui! »
Il rit en même temps que la petite Tarsal, lui tendant deux tranches briochées. Il sortit à nouveau de la tente avant de s’asseoir à côté des autres. Il gardait une main posée sur les cheveux de Sirenia, appréciant le travail qu’il avait accompli hier. Son regard se posa sur la rose blanche, une petite lueur dans les yeux. Il avait dû rêver hier : Elle n’avait pas osée se la planter en dessous du cou. Mais c’est vrai qu’elle semblait bien accrochée. Comment Sirenia avait-elle réussie ça sans le collier? Peut-être qu’avec ses pouvoirs psychiques…
« Hého! Ryusuke! Réveilles toi, je te parles! »
« Hein, que quoi? Serena? Il y a un problème? »
« Bien sûr que non, nous trouvions que tu avais bien réussi la coiffure de Sirenia, n’est-ce pas Sirenia? »
« Oui! »
La petite Tarsal leva les deux mains en l’air comme à son habitude pour dire qu’elle était d’accord, ses cheveux rouges ne cachant plus que son oeil droit maintenant comme Ryusuke. Les journées s’écoulaient les unes après les autres, Serena parlant la majeure partie du temps avec Ryusuke de tout et de rien. En plus d’être une éleveuse très douée, l’amour que lui portait son Miaouss le montrant clairement, elle semblait avoir de la culture et une intelligence développée. Osak et les deux autres jumelles les laissant en tête à tête la majorité du temps. La nuit était déjà tombée depuis longtemps le 17ème jour et seuls Ryusuke et Serena étaient encore debout, assis au coin du feu. Sirenia se trouvait couchée sur les genoux de Ryusuke, dormant paisiblement tandis que le Miaouss se laissait caresser par Serena : Minouss était le petit nom affectif qu’elle lui avait donné.
« Mais c’est vrai ce que tu me dis Serena? Je vais devoir revoir mon jugement sur les propriétaires de Pokémon. Je ne pensais pas que tant de gens en avaient juste pour le plaisir et non pour l’élevage, les tâches ménagères ou les combats. »
« Si je te dis que Minouss est un gros flemmard n’aimant que les caresses et qu’il ne sait pas combattre, tu me crois? Le pire est que tu peux l’acheter avec quelques boîtes au thon et te faire jeter après. Mais bon, c’est mon Miaouss et il est irremplaçable. J’avoues juste que je n’ai pas une relation aussi poussée que la tienne avec Sirenia, vous êtes très liés non? »
« Je la considère un peu comme ma petite soeur. Tu sais, je suis fils unique et avec les… »
« Les quoi Ryusuke? »
« Disons que j’ai eu quelques problèmes dans le passé et que depuis plusieurs années, je n’étais pas très coopératif. Mes parents avaient peur qu’un autre enfant me cause encore plus de soucis bien qu’ils n’ont jamais voulu me l’avouer. »
« Pendant quelques années? Hum… Je dirais plus d’une dizaine. Tu t’amusais avec nous à la maternelle mais depuis cet incident, tu avais complètement changé et donc tu nous as oubliés. »
« Hein, que… Maintenant que tu me le dis, ta tête me dit quelque chose. Une petite gamine à la robe blanche et toujours enfouie dans les livres derrière ses lunettes. Je me demandais tout le temps si tu comprenais ce qui était marqué dessus. Même si vous étiez jumelles, tes deux soeurs n’arrêtaient pas de se moquer de toi. »
« Et bien dis donc, j’ai l’air de t’avoir laissé un souvenir très … élogieux de ma personne. »
Les deux adolescents rigolèrent ensemble tandis qu’il demandait d’une voix neutre mais un peu gêné :
« Mais pourquoi n’êtes vous jamais venus me voir avant? »
« Et bien… Comment dire… Nous avions peur, tes parents nous ont empêchés de te voir pendant ta convalescence et puis quand tu es revenu à l’école, tu étais complètement différent : Plus personne ne pouvait t’approcher et puis tu sais… J’ai toujours été assez timide de mon côté. »
« Heureusement que tu parles du passé hein? Car je n’ai pas trouvé de traces de timidité en toi depuis que je t’ai revue, ni des lunettes au passage. »
« Je les ai retirées puisque ce n’était pas un problème de vue mais de ton côté… »
« Ah! Ce ne sont pas des vraies lunettes non plus. »
« Dois-je voir là une référence à mon image? »
Ils rirent à nouveau tous les deux avant de se lever : il était bien assez tard et les autres dormaient depuis déjà plusieurs heures. Ryusuke tenait Sirenia à la façon d’un bébé, essayant de ne pas faire de gestes trop brusques pour ne pas la réveiller avant de s’approcher de Serena. Ils se regardèrent pendant quelques secondes, les yeux verts du garçon plongés dans ceux de couleur bleus de la fille. Il l’embrassa sur la joue, le rouge passant sur celles des deux personnes. Il s’était déjà dirigé vers sa tente pour ne pas montrer son visage à Serena en murmurant :
« Et bien… Bonne Nuit Serena. Ça m’a fait plaisir de discuter avec toi. »
« Plai…Plaisir partagé. Fais de beaux rêves Ryusuke. »
« Miaouuuuuussss. »
Le chat blanc miaula légèrement tandis que l’adolescente rentrait dans sa tente pour rejoindre ses soeurs, rappelant son Pokémon dans sa Pokéball. Dans sa propre tente, Ryusuke s’était endormi quelques minutes après s’être couché, Sirenia collée contre son torse. Elle avait ouvert complètement ses deux yeux verts, sa main posée sur le front de Ryusuke : elle était capable de voir de quoi il rêvait : un souvenir du passé… Un souvenir où ils étaient tous réunis : Lui, Osak, Serena, Elena et Irina. Ils ne devaient pas avoir plus de 4 ou 5 ans. Puis les 5 personnes se mirent à grandir pour prendre leur leur forme adolescente. Irina était la première à disparaître puis Osak et enfin Elena. Il ne restait plus que Ryusuke et Serena dans son rêve, leurs mains se joignant l’une dans l’autre. Puis plus rien, elle avait retiré sa main droite du front de Ryusuke : c’était son rêve et il devait rester privé. Elle s’approcha de son oreille, lui chuchotant de sa voix d’enfant :
« Nuit Ryou. »
Elle déposa un léger baiser sur le cou de Ryusuke. Elle s’était à nouveau mise contre lui mais elle n’arrivait pas à dormir, ses yeux restant grands ouverts.
Le lendemain matin, Ryusuke fut le premier à se lever en souriant : Sirenia dormait dans ses bras, elle avait réussi à trouver le sommeil après une heure d’insomnie. Il déposa la couverture sur elle avant de sortir de la tente. Il n’avait pas remarqué les petits tremblements de Sirenia après qu’elle aie quitté ses petits bras. Comme il était le premier debout, autant en profiter! Il faisait brûler quelques bûches quand Serena sortit de la tente des triplées avec la coiffure du matin.
« Hmmm…Quelqu’un déjà debout? J’ai entendu le crépitement du feu… »
« Hahaha! Non mais t’as vu ta tête au réveil? »
« Ryu…suke?! Hiiiiiii! »
Elle retourna vivement dans la tente en voyant le sourire moqueur qui lui était destiné. Quelques minutes plus tard, elle était ressortie, coiffée comme à l’accoutumée mais avec le visage rougi. Ryusuke lui tendit une tasse de café avant de l’embrasser sur la joue, les rôles s’étant inversés.
« Bonjour Serena. Bien dormie? »
« Bon…jour Ryusuke. On va dire que j’ai un peu trop… Si tu pouvais oublier ce petit moment, je t’en serais éternellement reconnaissante. »
« Hummmmm… »
« Tu sembles pensif, c’est de ma faute? »
« Un peu oui. Je me demandais pourquoi on a jamais d’appareils photos quand on en a le plus besoin. »
« Tu n’aurais pas osé prendre une photo n’est-ce pas? »
« Bof…Faut voir mon humeur quoi. J’ose beaucoup de choses tu sais. »
« Tiens, je crois qu’on assiste à une scène de ménage Elena. »
« On ferait mieux de les laisser seuls Irina. »
« Arrêtez vos idioties et ramenez vous à la place! »
Serena semblait légèrement en colère en entendant les paroles de ses deux soeurs qui venaient de se réveiller. Osak de son côté rejoignit la petite bande après une quinzaine de minutes. Tout se déroula dans les meilleures conditions, Ryusuke s’ouvrant maintenant aux autres en raison de leur passé commun. Osak prit la parole en tant que chef du groupe quand celui-ci se fut remit en marche pour sortir de la forêt :
« Bon et bien pour aujourd’hui, d’après le plan, on se barre de la forêt puis direction plein nord pour la montagne de la création. »
« Aucun problème pour ma part. »
« Pareil. »
Tout le monde était d’accord sur la prochaine étape de leur voyage d’un mois avant qu’une voix ne se fasse entendre :
« Ou alors, vous restez ici bien sagement et vous pouvez brûler en enfer. Qu’en pensez vous? »
La voix était reconnaissable pour le groupe, une voix qu’ils n’auraient jamais voulue entendre : un battement d’aile puis un second. Une ombre cachait la vue du groupe qui marchait sur le sentier dans la forêt. Un homme aux cheveux rouges tomba devant les adolescents, un genou au sol avant de se relever. Tout habillé de blanc avec une ceinture noire tenant trois Pokéball, un U de couleur bleue était gravé sur le coeur. Les élèves étaient étonnés et seul Ryusuke prit la parole :
« Professeur Naro n’est-ce pas? Ou plutôt : subordonné de la Team Univers nommé Naro. Quel… plaisir de vous voir là. »
« Allons allons Ryusuke, cher… élève, je te trouve bien trop prétentieux pour quelqu’un qui a fini évanoui avec un bras cassé. Comme le plan de la Team Univers a échoué à cause de ton obstination et de ta sale petite créature, j’ai été rétrogradé mais bon, si je ramène ta Tarsal ainsi que ta tête, je reprendrais ma place. »
« Ainsi…Si j’ai bien compris… »
Ryusuke s’était légèrement avancé par rapport au groupe, tendant son bras droit pour demander à ce qu’ils ne le gênent pas.
« Tu peux donc laisser partir les autres puisqu’ils ne sont pas concernés. »
« Malheureusement…Vois-tu, je vous ai observés ces derniers jours et j’ai décidé que je n’étais pas disposé à les laisser partir. Comme nous sommes dans un coin un peu abandonné par les gens, tu comprends que je n’aurais aucune difficulté à les faire disparaître. Mais assez parlé, voyons donc ce que tu sais faire avec deux Pokémon contre toi. Hariyama et Ursaring, venez donc rendre visite à notre ami. »
« Humpf…Sirenia, recules donc, je vais m’occuper d’eux. Mesdemoiselles, faites donc de même. »

Il déposa la petite créature aux yeux verts sur le sol derrière lui tandis qu’Osak s’était mis à hauteur de Ryusuke, faisant apparaître son Kraknoix. Naro avait jeté deux de ses Pokéball en avant, deux créatures en sortant.
« Tu as bien fait Ryusuke. Leurs Pokémon ne sont pas faits pour le combat et malheureusement, je n’en ai qu’un… Par contre… Tu es vraiment sûr de pouvoir faire quelque chose contre ça? »
Une sorte d’ours patibulaire brun d’un mètre 80 se tenait devant Ryusuke et Osak, un cercle dessiné sur le ventre. Il se tenait sur deux pattes comme un humain en poussant un grognement. L’autre créature était encore plus grande, bien plus grande… 2 mètres? Non, bien 2 mètres 20 voir 30… Lorsqu’elle était apparue, le sol avait tremblé, signe qu’elle faisait son poids. Le Pokémon ressemblait à un gigantesque sumo à la peau blanche avec des paumes qui devaientt bien faire la moitié du corps. Il portait un pantalon bleu ainsi qu’une tenue faite de pétales jaunes sur le dessus, lui donnant un air oriental. Sirenia s’était positionnée devant Ryusuke : Non, il n’allait pas la protéger! Pas cette fois-ci!
« Protéger Ryousouké! Moi dit! »
David contre Goliath : du haut de ses quarante centimètres, elle faisait front au Hariyama, qui faisait plus de cinq fois sa taille.

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Chapitre 9 : Folie cauchemardesque

« Ryousouké! »

La petite créature aux cheveux rouges courait dans les couloirs du lycée à la suite de l’adolescent, celui-ci la soulevant sans difficultés. Il sourit quand leurs deux visages furent à la même hauteur. Les élèves saluaient le duo qui prenait le chemin du toit pour aller déjeuner. Cela faisait maintenant plus d’un mois qu’il était retourné au lycée et depuis le départ de Naro, le directeur avait autorisé la sortie des Pokémon dans l’établissement tant qu’ils ne dépassaient pas une certaine taille et qu’ils ne gênaient pas le bon déroulement des cours. Depuis sa rentrée, les élèves étaient bien plus amicaux envers Ryusuke : il était vrai qu’avec la présence de Sirenia, il était moins « intouchable » qu’auparavant et que le fait de le voir sourire montrait qu’il était humain comme les autres.
« Alors ma grande? Qu’est ce que tu veux manger aujourd’hui? Les pains que je t’ai préparés ce matin ou alors mon repas? »
« Pains! »
Elle arrivait enfin à dire l’alphabet grâce à son entraînement quotidien ainsi que les ingrédients que Ryusuke utilisait dans ses pains. Elle commençait à répéter les mêmes mots que l’adolescent sans pour autant faire des phrases et seuls les mots à une ou deux syllabes étaient énoncés par la petite créature. A nouveau sur le toit de l’école pour manger ensemble, Ryusuke souleva Sirenia pour la déposer sur ses jambes. Elle gardait sa petite rose blanche cristallisée et s’en occupait avec un soin tout particulier : c’était le cadeau de Ryusuke! Et même si elle ne pouvait pas faner, ce n’était pas une raison pour ne pas s’en occuper. Sortant le repas de la journée, il donna celui de Sirenia à la Pokémon avant de prendre le sien. Quelques onigiris pour ne pas changer, le tout accompagné d’une bouteille d’eau. La porte du toit s’ouvrit subitement : un garçon aux cheveux gris sous formes de piques se tenait là, accompagné d’une sorte de petite tortue brune dont la tête se coupait en deux pour former des mandibules : un Kraknoix.
« Yo Ryusuke! Je te dérange pas trop? »
« Si je te dis que si, est-ce que tu t’en iras? »
« Tu connais déjà la réponse! Bon, on voulait savoir : D’ici la fin de la semaine, ça va être les vacances. Moi et quelques amis, on voulait savoir si tu voulais pas te balader et faire du camping en-dehors de ce trou perdu? »
« OUI! »
Sirenia avait répondu la première en levant les deux mains contenant un morceau de pain. Visiblement, elle n’attendait même pas l’avis de Ryusuke qui soupira légèrement.
« Et bien… Tu as ta réponse, vous viendrez me chercher. Je pense que vous connaissez mon adresse. »
« T’inquiètes pas! Tu verras, on va bien s’amuser. Je te laisses manger avec ta copine. »
« Stop! Avant que tu partes, je tiens à te préciser : aucun entraînement ou combat ou quoi que ce soit de mon côté. Je n’utiliserais JAMAIS Sirenia comme une arme ou un objet. »
« Bien compris chef! Ramènes toi Krakos, on s’en va. »
« KrakKrak! »
« Hey au passage, j’allais oublier : Je me nommes Osak! »
Le garçon aux cheveux blancs rigola avant de redescendre du toit par la porte, la tortue brune aux mandibules le suivant. Sirenia recommença à manger de son côté tandis que Ryusuke regardait le ciel : du camping? Un voyage? C’est vrai qu’ils avaient 1 mois de vacances et que cela lui ferait du bien de sortir mais quand même… Ils avaient l’un de ces culots depuis que Sirenia était arrivée!
« Triste? »
« Hein? Mais non, mais non Sirenia. Je suis pas triste, juste que je trouves ça louche qu’on m’invite à faire un voyage alors qu’on ne me l’avait jamais proposé avant. »
« Gentil! »
Elle avait fini de manger son morceau et elle désignait maintenant Ryusuke. Elle se colla contre lui pour bien lui faire comprendre que c’était de lui qu’elle parlait. La main gauche posée sur le dos de la créature, il hocha la tête en fermant les yeux : oui, en fin de compte, ce n’était pas une si mauvaise idée.
« TU PARS PENDANT UN MOIS AVEC DES AMIS ?!! »
Les deux parents s’exclamèrent en même temps. La mère se leva avant de prendre la température de son fils : non, il n’était pas fiévreux. Ce n’était pas normal, il y avait quelque chose de louche ou alors… Il allait vraiment partir? Devait-elle être consternée de savoir son fils si loin d’elle ou alors heureuse de voir qu’il s’était enfin fait des amis ?
« Je vais préparer le sac et tout ce qu’il te faut! »
« Je crois que je vais t’aider chérie. Attends moi. »
Ryusuke haussa les épaules en voyant sa mère courir vers sa chambre tandis que son père la suivait d’un pas lent. Il allait quitter la demeure familiale pendant un mois, c’est vrai que ce n’était pas rien. Sirenia restait calfeutrée contre lui avec tendresse : un mois rien qu’avec lui, elle pouvait définir en un mot le voyage : parfait! Peut-être que durant cette période, elle arriverait à évoluer.
Le jour J arriva et Ryusuke se trouvait devant la porte d’entrée, prêt à partir. Il tenait Sirenia contre lui comme à son habitude et son sac à dos semblait plutôt rempli. Il alla saluer ses parents mais sa mère l’arrêta subitement, tenant une ceinture avec plusieurs Pokéball de différentes sortes. D’après ce qu’il pouvait voir à vue de nez, il y en avait une vingtaine : des Luxe Ball, des Soin Ball, des Super Ball et même deux ou trois Hyper Ball! Cela aurait fait plaisir à n’importe quel apprenti dresseur mais le visage de Ryusuke émit un petit rictus :
« Je croyais avoir dit que … »
« Je sais, je sais Ryusuke mais je veux que tu la portes et c’est un ordre! On n’est jamais trop prudent et il se peut que tu en aies besoin dans un moment important. Je ne te demande pas d’en capturer mais seulement de les utiliser quand il le faut. Tu pourras bien les relâcher après. »
« Humpf! D’accord, d’accord! Je vais la prendre cette stupide ceinture! »
« Et ne prend pas trop de risques s’il te plaît… Reviens vite… C’est quand même la pre… »
« Rah, je suis plus un enfant, maman! Ne t’inquiètes pas, je vais m’en sortir! Et je ramènerais aussi Sirenia saine et sauve. »
Sa mère l’enlaça tendrement tandis que son père baisa ses joues : le temps des « adieux » était arrivé et même si il ne voulait pas se l’avouer, il y avait une petite pointe de tristesse en lui : il n’allait plus les revoir pendant un mois. Sirenia avait senti que quelque chose n’allait pas et de ses petits yeux verts dirigés vers lui, elle lui dit :
« Partir? »
L’interrogation sonnait comme une négation. Il ne voulait pas partir? Elle le comprenait, c’était quand même la première fois qu’il s’en allait aussi loin de chez lui et même si il avait prétendu préparer une fugue à l’hôpital, jamais il ne l’aurait fait.
« Non non, ne t’inquiètes pas Sirenia. On va y aller tout les deux, tout les deux ensembles, toi et moi. Je dois aussi grandir. »
Il eut un petit sourire triste. Sirenia disparut de ses bras, se téléportant juste sur l’épaule de Ryusuke, passant une petite main sur les larmes qui s’écoulaient de ses yeux avant de lui faire un petit baiser chaud et doux sur la joue. Les rôles étaient inversés : elle le réconfortait dans un moment où il avait besoin d’elle.
« Ryousouke! Moi protéger toi! »
Sa première phrase venait de lui arriver droit au cœur, une phrase qui résonnait dans tout son âme : cette petite créature était là pour lui. Il l’embrassa dans ses cheveux rouges avant de la reprendre dans ses bras : voilà ce dont il avait le plus besoin en ce moment!
« Merci ma Sirenia de bien vouloir protéger le pleutre que je suis. »
Elle poussa un petit rire, le rouge arrivant sur ses joues : c’était la première fois qu’il utilisait le possessif envers elle. Maintenant qu’ils avaient fait le premier pas, ils devaient continuer. Quelques minutes plus tard, Osak arriva accompagné de trois adolescentes qu’il présenta comme ses voisines. Après un premier constat, Ryusuke remarqua que les trois soeurs semblaient être des jumelles. A part la couleur des cheveux, tout en elles coïncidaient : mêmes yeux, mêmes physique et la voix ne différait que de peu. Quand elles aperçurent Sirenia, elles poussèrent des petits cris avant de s’en approcher, Ryusuke et la Tarsal restant complètement stoïques :
« Qu’elle est chou! »
« Ainsi, voilà la terreur qui a réussie à faire fondre le bloc de glace Ryusuke? Trop mignonne! »
« Dis Ryusuke, tu devrais l’inscrire à un concours un de ces jours. Tu as l’air d’en prendre vraiment très soin! Ses cheveux, son visage, tout est belle chez elle. Je suis sûre qu’elle sera magnifique plus tard. »
« Hein? Euh… Mais… Attendez un peu! Je ne vous connais même pas! »
« C’est vrai! »

Les trois jumelles s’exclamèrent en même temps tout en se mettant en ligne. De gauche à droite, leurs chevelures étaient assez longues mais chacune avait sa propre coloration : Bleue, rose et enfin grise. Elles parlèrent l’une après l’autre tout en se désignant dans le même ordre que la file :
« Je suis Irina! »
« Moi, c’est Helena! »
« Et moi c’est Serena! »
« Euh… Enchanté? »
Au vu de leur façon de se présenter, Ryusuke était confus : le camping allait se dérouler dans de drôles de circonstances. Osak rigola avant d’inciter le groupe de quatre personnes à bouger : il était temps de partir.
Après une marche de plusieurs heures où chacun discutaient de tout et de rien sauf Ryusuke qui restait en retrait, Osak, qui s’était considéré comme le meneur du groupe en accord avec tous, décida qu’il était temps de s’arrêter pour la journée. Ils se trouvaient au beau milieu d’une forêt qui ne portait aucun nom. Ryusuke monta sa propre tente et ce ne fut qu’avec l’aide de Sirenia et ses pouvoirs psychiques qu’il arriva enfin à lui donner une allure convenable : lui et l’aventure, cela faisait deux. Les trois soeurs dormaient sous la même tente tandis qu’Osak avait monté la sienne en premier : visiblement, il connaissait bien le camping. Il fit sortir Krakos qui claqua des mandibules de bonheur bien qu’une seconde Pokéball se trouve à la ceinture du garçon aux cheveux blancs. Quant aux trois soeurs, leurs propres Pokémon sortirent un par un : un petit renard brun avec six queues et une mèche sur le crâne, un petit chien orange avec des rayures noires sur le dos et enfin un chat entièrement blanc avec le bout de la queue et les pieds de couleur brune. Un petit lingot d’or rayé et aplati se trouvait sur son front.
« Goupix! Wawaf! Miiiiaouuusss! »
Les trois Pokémon se dirigèrent vers leurs dresseuses respectives. Quelques secondes plus tard, elles avaient sorti leurs ustensiles de coiffure pour s’occuper de leurs Pokémon. De son côté, Ryusuke était déjà rentré dans la tente : La camaraderie, ce n’était VRAIMENT pas son genre et la coiffure son hobby. Sirenia regardait avec une envie non dissimulée les trois Pokémon se faire coiffer. Serena, l’adolescente aux cheveux gris l’avait remarqué. Elle rigola faiblement avant de tendre un peigne et un miroir à Sirenia. La petite créature aux yeux verts hocha la tête pour la remercier : elle n’aimait guère parler avec les autres. Elle se dirigea dans la tente avant de crier à Ryusuke qui s’était couché :
« RYOUSOUKE! »
« Hein? Quoi?! »
Il se releva subitement en entendant le cri, tournant la tête à gauche et à droite avant de la ramener devant lui. Sirenia se tenait en face de lui avec le miroir dans la main droite et le peigne dans la main gauche. Tremblant légèrement en pointant son doigt vers Sirenia, il dit :
« Me dit pas que… »
« Oui! Ryousouke! »
« Et m… Peut-être un autre… »
Elle avait relevé son regard vers Ryusuke, ses deux yeux verts le regardant d’un air méchant. Oui, elle faisait sa capricieuse à ce moment même. Oui, elle voulait être encore plus bichonnée en voyant que les autres Pokémon étaient brossés et nettoyés. Mais Ryusuke n’avait pas apprécié ce regard, loin de là :
« J’ai dit un autre soir mais je crois que j’ai changé d’avis : je ne te le ferais pas. Tu n’as pas à me donner d’ordres Sirenia d’accord? Tu peux demander gentiment et poliment, cela aurait bien plus de chances d’aboutir. »
Elle resta interdite : Ryusuke venait de lui refuser quelque chose, à elle? Il était comme les autres! Ce fut sa première réaction et tandis qu’il se recouchait, elle avait déjà fait léviter les deux objets, prête à les lui envoyer dans la tête, puis elle s’arrêta subitement, les deux objets tombant dans la tente. Non, ce qu’elle faisait n‘était pas bien. Elle ne voulait pas que Ryusuke soit en colère contre elle : elle voulait simplement… qu’il la bichonne, qu’il s’occupe tendrement d’elle comme il le faisait d’habitude. Elle voulait juste être la plus jolie à ses yeux et grâce à lui. Elle s’approcha de visage de Ryusuke en marchant lentement :
« Ryousouke. Padon. »
« Non. Tu n’as pas à être comme ça. Je ne veux pas que tu deviennes une égoïste qui croit que je répondrais à toutes ces petites colères. Donc, pour te punir, je ne te pardonnerai pas. »
Il s’était retourné, montrant son dos à Sirenia qui fît tout le tour du corps de Ryusuke pour revoir son visage. Ce qu’elle fît à ce moment là ne fut connu que des deux personnes.
« Padon Ryousouke. Moi vilaine. »
« Hummm. »
Après ce qu’elle venait de faire et que c’était quelque chose à laquelle il ne se serait jamais attendu, il pouvait bien la pardonner. Après tout, elle semblait si sincère… Le visage rougi, il se releva en prenant le peigne dans sa main droite. Il avait laissé un espace entre ses jambes pour qu’elle puisse être le plus proche de lui. Avec des gestes très lents et peu experts, il commença à coiffer Sirenia. Il prenait visiblement son temps, le feu s’éteignant dehors en même temps que des « Bonne Nuit » était lancés devant la tente de Ryusuke. Il y répondait bien qu’il soit très concentré sur la coiffure de Sirenia qui poussait des petits soupirs de plaisir : Ryusuke était d’une très grande tendresse dans ses gestes, tentant de s’appliquer du mieux qu’il le pouvait. Ni trop brusque, ni trop rapide, c’était Sirenia quand même. Les minutes s’écoulèrent puis les heures… Bien qu’il ne sache pas l’heure exacte, Ryusuke s’appliquait, Sirenia bâillant en mettant une main sur sa bouche.
« Terminé ma petite Sirenia. Regardes donc ce que j’ai enfin réussi à te faire. »
Il tendit le miroir à Sirenia, celle-ci pouvant se voir enfin : la rose avait été retirée tandis que tout ces cheveux rouges étaient maintenant relevés, laissant apparaître ses deux yeux verts. Du moins, une partie de l’oeil droit était encore caché par une mèche de cheveux rouges, Ryusuke ayant décidé de se faire la même chose de son côté.
« Comme ça, on voit tes petits yeux verts tout mignons. Et puis, tu me ressembleras un peu plus non? Regardes donc cette jolie mèche, on a la même maintenant. Tu es contente? »
« OUI! RYOUSOUKE! »
« Hahaha! Stop avant de me sauter au cou. »
C’est vrai qu’elle s’était préparée, les bras tendus, à sauter vers Ryusuke pour le remercier de sa façon habituelle. Il garda la rose blanche dans sa main avant de se demander où il allait la mettre. Il chercha dans son sac avant d’en retirer un petit collier : il ne partait jamais sans lui bien qu’il ne le portât plus depuis déjà plusieurs années, ayant retiré le médaillon qui allait avec. Il prit la rose blanche entre ses doigts, la regardant de tous les côtés avant d’étudier le collier. 6eme ou 7eme trou pour qu’elle soit au milieu? Il ouvrit le collier mais la rose ne pouvait pas rentrer dedans. Il était visiblement déçu bien que Sirenia ne comprenne pas pourquoi :
« J’avais envie de te faire plaisir… Je voulais te mettre la rose juste en dessous du cou comme un petit médaillon. J’aurais bien aimé qu’elle reste immobile mais je n’arrive même pas à la faire rentrer dans le collier. Je suis désolé… »
« DONNER! »
Pfff. Il faisait tellement de choses pour elle que ça en devenait touchant. Elle n’avait pas attendu qu’il lui donne la rose pour la lui prendre des mains. Du sang coula sur le sol de la tente avant que Ryusuke ne pousse un cri d’horreur : Sirenia s’était plantée la pointe de la rose juste en dessous du cou jusqu’à ce que la rose blanche ne bouge plus. Elle n’avait pas hésité à utiliser ses pouvoirs psychiques pour l’aider à s’y sceller.
« MAIS RETIRES LA! RETIRES LA! TU VAS AVOIR DES COMPLICATIONS! »
« NAN! »
Quelques grognements se firent entendre dans les autres tentes. Ryusuke tenta de s’approcher de Sirenia mais celle-ci l’en empêchait, bloquant ses deux mains et ses pieds pour qu’il ne puisse pas bouger. Elle continuait de saigner, le liquide rouge s’écoulant de ses petites lèvres avant de s’arrêter : son corps se soignait peu à peu grâce à ses pouvoirs. Ryusuke était en larmes et à genoux devant Sirenia qui ne comprenait pas son comportement : pourquoi était-il comme ça? Il devait plutôt être heureux de savoir que la rose blanche était bien positionnée et scellée, déjà un peu de peau blanche ayant recouverte le bout pour que la rose ne puisse plus bouger de son emplacement.
« Ryousouke triste? »
« BIEN SÛR! Mais tu crois quoi?! Tu as failli te tuer avec tes bêtises! Ne recommences plus jamais ça! »
« Mais… »
« Pas de mais! Je ne veux pas que tu meures! Je ne veux pas te perdre! »
Il s’était mis à sangloter, son corps pris de tremblements. Il semblait bouleversé et bien qu’elle ne comprenne pas, c’était son devoir de le rendre heureux. Lentement, elle se concentra pour utiliser l’un de ces pouvoirs qu’elle n’avait plus utilisée depuis déjà plusieurs mois : Ryusuke arrêta de trembler, murmurant avant de s’écrouler :
« Non…Je veux… cauch… »
Il s’était endormi d’un coup sec : Sirenia avait fait son office. Il semblait si terrorisé, il était vrai qu’elle ne connaissait pas son passé. Peu à peu, les cauchemars dont il était parcouru s’étaient estompés avec le temps, Sirenia passant chaque soir pour le calmer mais plus elle avançait, plus le cauchemar devenait de moins en moins précis, c’était là le problème. Il ne le craignait plus et ainsi, il disparaissait. Mais maintenant, le corps de Ryusuke recommençait à trembler et à suer. Comme auparavant.

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Chapitre 8 : Récompense

« Aaaaaaaa. »
« Aaaaaaaa. »
« Bééééééé »
« Bééééééé »
Ryusuke continuait de dicter les lettres de l’alphabet devant Sirenia qui l’imitait jusqu’à la moindre mimique de ses lèvres : elle prenait visiblement très à coeur les leçons de Ryusuke. L’adolescent lui aussi mettait de l’ardeur à la tâche, la volonté de la petite Tarsal étant contagieuse. Certains élèves étaient venus le voir et avaient remarqué le changement de son comportement, lui demandant quand il allait revenir. La majeure partie du temps, il préférait ne pas répondre ou alors évasivement : ses parents n’osaient plus parler de son projet « stupide » comme ils l’appelaient. Plus qu’une journée et il allait pouvoir enfin s’en aller. Plus qu’une journée pour apprendre à Sirenia à dire l’alphabet.
« Double V. »
« Dousal. »
« Aie…Tu t’es encore trompée Sirenia. C’est vrai que le W et le Y vont te poser quelques problèmes puisqu’il y a plusieurs syllabes dans une seule lettre. »
« Tarsal… »
Elle baissait la tête, un peu honteuse de ne pas réussir cet exercice simple alors qu’ils y étaient depuis presque deux semaines. Peut-être qu’elle n’était tout simplement pas capable de réussir cet exercice tout simple. Une main caressa ses cheveux rouges :
« Allons allons, ne sois pas triste Sirenia. Il nous reste encore une journée, tu en es capable, j’en suis sûr hein? »

Il colla son front contre celui de la Pokémon qui tentait de lire dans ses sentiments : il avait confiance en elle, vraiment confiance. C’était bien différent de ses premiers sentiments à son égard : purs et clairs, ils illuminaient son coeur et celui de Sirenia qui pouvait les ressentir. Elle s’empêcha de rougir devant tant de dévotion de sa part avant de murmurer :
« Aaaaaa Béééééé Céééééé Dééééééé Euuuuuuh Fffffff. »
« C’est bien! Très bien! Continues Sirenia! »
Il était heureux : elle faisait de tels progrès en deux semaines alors si il pouvait rester avec elle pendant de longues années, qu’est que cela allait donner? Elle serait capable de parler normalement! D’avoir un dialogue avec elle et une discussion tout ce qu’il y a de plus sérieuse. Avoir quelqu’un avec qui discuter pendant les longues nuits d’hiver. Rien que de penser à cette idée… Il hocha la tête de gauche à droite :
« Tarsal? »
« Non non. Ne t’inquiètes pas, tu as juste, c’est que… Je m’imaginais quelque chose. »
Elle avait remarqué les petites cernes de ses yeux et bien qu’elle tente de rester le plus longtemps éveillée pour qu’il s’endorme avant elle chaque nuit, elle était toujours la première à fermer les yeux. Quand elle se réveillait, il l’était lui aussi comme si les deux personnes étaient en symbiose. Des petits livres de cuisine traînaient un peu partout et quand l’infirmière arrivait, elle laissait ses oreilles traîner un peu de tous les côtés : il demandait des renseignements sur certaines baies et sur quelques bâtiments de la ville pour espérer en trouver.
Pendant la dernière nuit à l’hôpital, il n’avait pas fermé l’oeil, le nez plongé dans les derniers livres de cuisine : Des baies Micle et Custap mais le problème était leurs effets se contraient sauf si il mettait plusieurs baies Micle pour une Custap… Et il fallait faire attention pour chauffer et tourner la pâte formée… Normalement, ils devaient être plusieurs. Le bras droit amaigri après 3 semaines sous le plâtre, il maintenait la petite créature aux yeux verts contre lui avec son bras gauche en sortant de l’hôpital.
« Baies Micle ou Baies Custap… Je pourrais utiliser les Liechi aussi… Je veux que ça soit parfait. »
« De quoi parles-tu Ryusuke? »
Sa mère s’était retournée dans la voiture. Ryusuke parlait tout seul tandis que Sirenia le regardait avec de l’incompréhension dans son regard camouflé par ses cheveux. Depuis ce matin, il parlait sans cesse de baies et les cernes avaient grandi. Il émit un faible sourire :
« Non rien Maman… Je réfléchissais tout simplement. En rentrant, vous pourriez me laisser la cuisine pendant quelques heures? J’irai faire quelques courses avec mon argent de poche. »
« Mais pour acheter quoi? »
« Oh! Pas grand chose, juste quelques objets sans prétention. Je devrais normalement avoir assez pour ce que je veux. »
« Si tu le dis Ryusuke. Nous te déposons donc au marché? »
« Non non! On rentre à la maison et ensuite, je m’en vais. »
Le père acquiesça en un grognement léger : Ryusuke avait une idée en tête et cela ne servait à rien de tenter de savoir ce qu’il allait faire. Le garçon maintenait quelque chose dans sa main droite, main rentrée dans la poche de son pantalon brun. Enfin arrivé chez eux, Ryusuke se dirigea vers l’étage, s’enfermant dans la chambre avec Sirenia. Il déposa la Pokémon sur le lit tout en mettant sa bourse dans son pantalon :
« Restes sage et tranquille. Quand je rentrerai, nous verrons si tu arriveras à réciter ton alphabet. Entraînes toi en attendant d’accord? »
« Tarsal? »
« Mais oui, je te promets de revenir, je ne vais pas m’enfuir quand même! »

Elle le regarda pendant de longues secondes. Ses yeux verts étaient dirigés vers les cernes de Ryusuke qui visiblement ne remarquait rien de son côté. Il caressa la tête de Sirenia avant de sortir une feuille de sa poche, la dépliant devant la Tarsal.
« C’est juste un petit récapitulatif avec les lettres, tentes donc de les prononcer pendant que je reviens. »
Sans attendre de réponse de la part de la créature, il sortit de la chambre, la fermant à clé pour éviter que ses parents ne dérangent Sirenia pendant son travail. Quelques minutes plus tard, il était déjà parti, tenant un morceau de papier dans la main :
« Levure, baies Micle, Custap et Liechi… Et il faut que je fasse attention à la composition… Et aussi que je régules la vitesse… RAHHHHH! Mais pourquoi je fais tout ça?! »
Il le savait bien au fond de lui mais il ne pouvait pas s’empêcher de se tenir la tête entre ses deux mains comme pour retirer les pensées qui restaient logées en lui. Il voulait lui faire plaisir! Il voulait juste la rendre un peu plus heureuse en remerciement de tout ce qu’elle avait fait pour lui! C’était pas si dur à se dire et pourtant… Comment la petite créature pouvait-elle le supporter aussi longtemps et rester joyeuse la majeure partie du temps avec lui? Il n’était pas du genre à montrer ses sentiments trop souvent et pourtant, à chaque fois qu’il la voyait, il n’arrêtait pas de sourire ou d’être d’une extrême gentillesse avec elle. Sirenia, c’était un peu comme une petite soeur : il pouvait la pouponner, lui parler pendant des heures, faire la moue avec elle. Elle l’écoutait sans cesse et sans se poser de questions. Une petite soeur de 40 centimètres et aux pouvoirs télépathiques! Qui pouvait se vanter d’en avoir une comme ça?
Il était enfin arrivé au marché, fouinant à gauche et à droite à la recherche d’un marchand de baies. Il discutait avec la plupart d’entre eux, leur demandant des conseils : Certaines baies amélioraient l’intelligence du Pokémon, d’autres la grâce, la beauté, le sang-froid ou sa robustesse… L’intelligence, la beauté et la grâce. Peut-être que c’était ça qui irait parfaitement pour Sirenia! Il n’était pas du genre crédule et se méfiait des marchands mais devant la connaissance de certains, il ne pouvait que s’incliner, n’arrêtant pas de poser des questions pour faire plaisir à une Pokémon. Après plus d’une heure où il avait déambulé à travers les étalages, il tenait deux sacs, l’un dans chaque main. Il avait maintenant tout les ingrédients et il pouvait rentrer avec le sentiment du devoir accompli. Il marchait, se dirigeant vers la sortie de la ville lorsqu’il s’arrêta subitement devant une boutique, la regardant pendant de longues minutes.
« Que recherchez vous jeune homme? »
Une voix douce venait de lui adresser la parole : il répondit en bégayant avant de pénétrer dans la boutique à la suite de la personne qui lui parlait. Trente minutes plus tard, il en ressortait en mettant un objet dans le sac, le visage complètement rouge. Qu’est ce qui lui avait pris? Il préférait ne plus y penser.
« Je suis rentré! »
« Et bien dis donc Ryusuke… Tu en as mis du temps. Tu étais parti où? »
« Je l’ai pourtant signalé je crois, je me trouvais au marché! »
« Mais quand même… Tu es parti pendant presque deux heures! »
« Ah bon? Bah… Ça ne fait rien. Je retourne dans ma chambre, je vais bientôt avoir besoin de la cuisine! »
« D’accord, d’accord, mais préviens moi avant quand même que je fasse un peu de rangement. »
« Ça ne servira à rien Maman! Laisses comme c’est. »
Il remonta dans sa chambre, déposant les deux sacs sur le bureau. Sirenia continuait de lire les lettres et de tenter de les prononcer. Elle posait sa main sur la lettre avant de la lire à voix haute. Il sourit avant de l’enlacer pour lui montrer qu’il était revenu :
« Et bien? On ignore complètement ma présence maintenant? »
« Tarsal? »
« Tu veux commencer maintenant l’alphabet? D’accord, je t’écoutes, dis moi tout. »
« Aaaaaa Bééééé Cééééé Dééééé. »
Elle se tenait bien droite sur le lit, ses deux mains posées l’une sur l’autre sur son petit ventre blanc. Ryusuke était à genoux au pied du lit, l’écoutant avec un intérêt accru à chaque lettre récitée parfaitement. Elle arrivait déjà à aller jusqu’au S sans problèmes.
« Téééééé Uuuuuu Vééééé … »
« Véééé … »
« Xssss Zed! »
Elle détourna le regard subitement comme si elle venait de commettre une bêtise et qu’elle le savait. Il restait souriant, sa tête posée sur le lit à quelques centimètres de la petite créature.
« Il manque deux lettres : Le W et le Y. Tu peux y arriver. »
« Dou… Dou… Dou… Tar. I… I… grrr… rrrr Sal. »
Elle se retourna complètement, ne voulant pas montrer les petites larmes qui s’écoulaient de ses yeux verts : non, elle n’y arrivait pas. Même en deux heures, elle n’avait pas réussi à prononcer les deux lettres manquantes. Lentement, Ryusuke s’était relevé avant de sortir de la chambre avec les deux sacs, fermant la porte à clé. Il avait fait de même avec celle de la cuisine, ordonnant à ce que l’on ne le dérange pas.
« Dou… Dou… »
Ryusuke l’avait laissé là, fermant la porte à clé. Elle comprenait sa colère car bien qu’elle n’aie pas lu ses sentiments, elle l’avait déçu et elle le savait. Elle devait continuer à travailler pour lui faire plaisir et mériter tout ce qu’il faisait pour elle. Elle poussa un petit cri de tristesse entremêlé de désarroi : Sa feuille! Celle que Ryusuke lui avait donnée! Elle était trempée par ses larmes! Comment allait-elle faire?! Elle sauta du lit avant de se diriger sur le bureau. Qu’est ce qu’il avait utilisé pour écrire? Elle prit un ciseau dans ses mains avant de s’approcher de la feuille. Comment ça marchait?!
*Clac, Clac*
« Hiiiii! Tarsal! TARSAL! Tar Tar! »
Elle était désemparée : la feuille avait quelques déchirures causées par les ciseaux! Ce n’était pas ça et la feuille était dans un état pire que le précédent. Elle perdait son sang-froid et ce n’était pas bon. Elle devait réparer son erreur! Tenant le petit cylindre de métal contenant tous les crayons et autres ustensiles de dessin, elle monta sur le lit avant de les faire tomber à cause des tremblements qui animaient ses bras. La feuille était inutilisable, recouverte de copeaux et de taches de crayons. Et soudain, ce fut le drame. Elle éclata en pleurs sur le lit, ses larmes ruisselant sur son visage et sa petite robe blanche.
« Encore un échec! Purée! M’énervent ces trucs! »

Un morceau de pain à moitié carbonisé tomba dans la poubelle, rejoignant une dizaine d’autres déchets créés par les mains de Ryusuke. Il prit une longue inspiration, ses yeux fermés.
« Aller! On se motive et on recommence! Je dois être capable de le réussir pour Sirenia! »

Il avait la motivation mais ses trois semaines passées à l’hôpital lui retombaient dessus au mauvais moment. Il devait se remettre dans le bain, ou plutôt dans le four dans le cas présent.
« On va y arriver… Calmes toi Ryusuke… Calme toi… Aller on fait un nouvel essai! »
Dans quel état était la cuisine? Il valait mieux ne pas le savoir si on était une ménagère de 40 ans soucieuse de la propreté… Ce qui était un peu le cas de la mère de Ryusuke qui écoutait derrière la porte avant de retourner dans le salon.
« Je ne sais pas ce que fait notre fils mais je sens que je vais passer un sale quart d’heure à tout nettoyer. »
« Au moins, cela change de ses habitudes : toujours renfermé sur lui-même et à faire en cachette ses recettes bien que la poubelle ne mente pas. Je crois que la venue de cette Pok… de son amie comme il l’appelle était la meilleure chose qui pouvait lui arriver. Il n’ira plus se cacher après son méfait accompli. »
« Ce que tu peux bien parler des fois. »
« Cela m’arrive quelquefois, ce qui n’est pas pour me déplaire. »
« J’AI REUSSI! »
Le cri avait traversé toute la maison avant que Ryusuke ne pousse un autre long cri de joie, sortant une sorte de petite brioche beurrée de couleur verte du four. 5 minutes plus tard, une partie du nettoyage avait été fait tandis que la brioche perdait de sa chaleur. Le reste pouvait bien attendre! Tous les ingrédients cumulés dans cette brioche allaient plaire à Sirenia, il en était sûr! Sortant en courant avec sa brioche à la main, il se dirigea vers sa chambre. Il entendit les sanglots et donna un violent coup de pied dans la porte : qui osait faire pleurer Sirenia?! Il déposa la brioche verte sur le bureau après qu’il aie pénétré dans la chambre.
« Sirenia? Sirenia? Réponds moi! Qu’est ce qui ne va pas?! »
Le lit était trempé : Elle n’avait pas arrêté de pleurer, la feuille ne ressemblant plus à rien tandis que les gommes et crayons parcouraient son lit en le salissant. Elle ne pleurait quand même pas pour ça? Il approcha sa main gauche de la petite créature, celle-ci la repoussant :
« TARSAL! »
« Mais qu’est ce qu’il y a? C’est parce que tu as fait un peu de désordre? Mais ne pleures pas pour ça. Regardes donc. »
Il souleva la créature sans qu’elle ne puisse s’enfuir, tirant le drap d’un coup sec. Tout ce qui se trouvait dessus tomba sur le sol, Ryusuke ramassant les objets avant de les remettre sur son bureau. Elle continuait de pleurer et n’avait pas remarqué la brioche verte. Il prit la feuille trempée avant de la jeter à la poubelle.
« Tiens… Mais c’est du crayon sur mes doigts? Cette feuille, ce n’est pas celle que je t’ai donnée pour l’alphabet? »
« A! B! C! D! E! F! G! H! I! J!  »
Elle récitait l’alphabet subitement, les petits tremolos dans sa voix montrant sa crainte et son incapacité à parler correctement. Elle avait peur qu’il l’abandonne car elle n’était pas assez douée pour lui. Elle n’arrivait pas un exercice aussi simple alors pourquoi la garderait-il? Elle arrivait au R lorsqu’un doigt se posa sur ses lèvres : il l’arrêtait dans sa diction tout en s’asseyant sur le lit. Il passa une main sur le dos de la Tarsal, comme pour la réchauffer et la calmer.« Stop. Tu en as assez fait. Je crois que tu t’es un peu trop prise dans l’exercice Sirenia. Tu n’as pas besoin de te mettre dans cet état. »
« TARSAL! Tarsal, tar sal sal TARSAL! »
Elle continuait de crier sur Ryusuke qui soupira. Des fois, il la comprenait si facilement malgré le fait qu’elle ne parle pas.
« Non, je ne ferais jamais ça. Comme si j’allais te jeter dehors ou te mettre à la rue car tu n’es pas capable de citer l’alphabet en 3 semaines? Ce que tu as fait en 3 semaines, je suis sûr que les autres filles n’en seraient pas capables en plusieurs mois! Tu es la plus intelligente des demoiselles que j’ai rencontrée et nous continuerons à t’entraîner à l’alphabet jusqu’à ce que tu arrives à prononcer le W et le Y. »
« TAR TARSAL! »
« Mais si tu l’es… Dis moi, pourquoi j’irais perdre mon temps si je croyais pas en tes capacités? Tu es très intelligente et ça, tu ne pourras pas me le retirer de la tête. Sèches donc tes larmes et regardes ce que je t’ai préparé. Tu as quand même réussi ton exercice. »
« Tarsal? »
Elle frotta ses petits yeux verts, Ryusuke s’étant relevé pour se diriger vers le bureau. Quelques secondes plus tard, il déposa l’assiette et la brioche verte sur le lit. Il coupa un petit morceau avec les mains, le déposant dans les mains de Sirenia qui le regardait timidement : il voulait quand même la récompenser alors qu’elle avait échoué. Pourquoi faisait-il autant de choses pour elle? Lentement, elle ramena le morceau à sa bouche avant d’y croquer ses dents. C’est vrai que c’était plutôt bon voire même délicieux. Il en prit lui-même un morceau, se demandant quel goût cela pouvait avoir. La première surprise passée de goûter à un aliment pour Pokémon, ce n’était pas forcément désagréable. Peut-être qu’il devait retirer un peu de beurre pour éviter de rendre le tout trop gras et faire quelques mélanges… Maintenant qu’il connaissait les bases des pains pour Pokémon, il allait imaginer bon nombre d’autres choses pour Sirenia. Cette dernière continuait de pleurer légèrement, signe qu’elle était heureuse de voir tout ce que Ryusuke faisait pour elle bien qu’elle ne le mérite pas.
« Attends quelques secondes et fermes les yeux! J’ai une autre surprise pour toi! »
« Tarsal? »
Elle le regarda s’éloigner avant de fermer les yeux tout en finissant son morceau de brioche. Une minute plus tard, il déposa un miroir à main sur le lit. Il sortit un petit paquet cadeau de l’un des deux paquets, l’ouvrant avec délicatesse. Elle pouvait sentir qu’il déposait quelque chose dans ses cheveux et bien qu’il aie du mal, il exécutait ses gestes avec une extrême douceur. Après deux minutes de dur labeur, il poussa un soupir : enfin terminé. Il tenait maintenant le petit miroir en face d’elle :
« Tu peux ouvrir les yeux Sirenia. »
« Tarsal? »
Elle releva légèrement ses cheveux pour apercevoir le miroir en face d’elle : une lueur blanche dans la chevelure rougeâtre. Sur le sommet droit de son crâne logeait une petite rose blanche qui brillait faiblement comme si elle était cristallisée. La rose allait parfaitement dans ses cheveux rouges comme si elle avait été créée spécialement pour elle. Elle releva la tête, ne sachant pas comment réagir devant le cadeau de Ryusuke, disant avec émotion et timidité :
« Ryusuke… »
« Oui oui c’est pour toi, je ne me suis pas trompé. Tu es encore plus jolie comme ça. J’espère que tu es heureuse de ton cadeau… J’avoue que je ne m’y connais pas trop en ce qui concerne les filles. Je sais pas trop si c’est démodé d’offrir ce genre d’ornements même à une amie… »
Il se grattait le dos du crâne : Lui aussi était gêné. C’était bien la première fois qu’il offrait un cadeau, même si c’était à une Pokémon. Il considérait Sirenia comme sa petite soeur, c’était un peu normal de faire ce genre de choses, non? C’était le seul prétexte qu’il avait trouvé.
Sirenia tenait le miroir de ses petites pattes blanches, le tournant à gauche et à droite : la rose était magnifique, c’était un cadeau sublime. Une Pokémon plus gâtée qu’elle, ce n’était pas possible à ce moment. Elle passa une patte sur la rose comme pour la caresser du doigt, c’était une vraie rose en plus… Il avait fait tout ça pour elle. Elle tendit les bras, utilisant ses pouvoirs psychiques pour ramener la tête de Ryusuke vers elle, déposant des petits baisers sur sa joue : c’était parfait. Elle ne devait plus se retenir et dès qu’elle le pourrait, elle irait le récompenser de tout ce qu’il faisait pour elle. Cette apparence la gênait légèrement : ce n’était pas comme ça qu’elle pouvait le protéger. Dès demain, elle se remettrait au travail!

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Deuxième partie : Heureuse
Chapitre 7 : Apprentissage

« Regardes comme ils sont mignons, une vraie poupée de porcelaine. »
« Attends-moi ici chérie, je crois que mon appareil photo se trouve dans la voiture, je peux pas rater une occasion comme ça. »
« Et dire que notre fils se prétendait « insensible » aux Pokémon, c’est difficile à croire quand on voit ce spectacle. »
Quelques minutes s’écoulèrent, la femme aux cheveux bouclés gardant son regard posé sur le lit du patient. Un petit cri s’était fait entendre dans les couloirs.
« Je l’ai! »
« Chuuuuut! Nous sommes dans un hôpital! »
L’homme s’inclina pour s’excuser avant de pénétrer dans la chambre 76.
« J’ai l’appareil photo! Ça sera une photo mémorable! Je me demande quelle tête il va faire quand il la verra. »
« Ça sera une preuve irréfutable! »
« Hmmmm? »
« Zut, il se réveille! Prends vite la photo avant qu’elle soit ratée! »

Plusieurs flashs crépitèrent tandis que Ryusuke se frottait les yeux. Sirenia et lui-même bâillèrent à l’unisson. Il ouvrit faiblement les yeux puis complètement, voyant ses deux parents devant lui. La petite Tarsal releva légèrement ses mèches de cheveux rouges pour apercevoir deux humains, se collant contre la hanche de Ryusuke. Elle tremblait légèrement et Ryusuke garda la main posée sur le dos de la créature. Son père avait mis quelque chose dans sa poche.
« Heu…Bonjour Maman et Papa… Que faites vous là? »
« Ryusuke! Tu es enfin réveillé! On a attendu pendant plus d’une semaine que tu reprennes conscience! »
La mère de l’adolescent enlaça son fils tendrement. Elle l’embrassait sur les deux joues : elle avait eût si peur en apprenant la nouvelle du gymnase écroulé. Ses craintes s’étaient accentuées en voyant son fils dans un coma « léger », alors le voir éveillé… Les deux mains de la femme aux cheveux bruns bouclés se détachèrent lentement du corps de Ryusuke, comme possédées par une force mystérieuse. Sirenia se concentrait pour l’éloigner en regardant la femme d’un air neutre : elle ne devait pas oublier qu’elle était là. Quelques secondes de plus et elle était morte étouffée. Le père était resté en retrait avant de prendre la parole :
« A qui avons nous affaire sinon Ryusuke? Je ne crois pas connaître ce Pokémon. »
« Ce Pokémon comme tu l’appelles se nomme Sirenia. »
« Et elle… est à toi? »
« Ce n’est pas mon Pokémon, je ne la possède pas et elle ne m’obéit pas. C’est tout simplement mon amie donc on peut considérer que nous sommes liés oui. »
« TARSAL! »
Encore des mots d’une gentillesse rare! Elle était si gâtée de l’avoir connu. Elle sauta du lit pour partir de la chambre en courant. Elle faillit tomber par terre à cause de sa longue robe blanche. Les trois personnes la regardaient sans comprendre réellement ce qui se passait. Ryusuke fut le premier à casser le silence :

« Euh et bien… Que s’est-il passé? »
« Comment ça Ryusuke? »
« Je veux savoir ce qui s’est passé depuis mon accident! »
« Naro est toujours introuvable depuis la destruction du gymnase. »
« Qui est ce Naro? »
« C’est vrai que tu n’étais pas conscient, je suis désolée! Naro est le véritable prénom de ton professeur. Il fait partie de la Team Univers, tu dois déjà en avoir entendu parler de nom je crois. »
« Team Univers : Organisation terroriste portée sur le vol de Pokémon et bien d’autres choses. Ils sont surtout connus pour leurs manipulations douteuses sur les Pokémon. Le chef de cette organisation ainsi que ses subalternes restent inconnus à ce jour. »
Il avait dit ça machinalement comme s’il répétait un article de journal ou une quelconque source d’informations.
« Mais ce n’est pas là le problème. Qu’est ce qui s’est passé après que je me sois évanoui? »
« Tu veux parler du gymnase? Et bien, d’après les lycéens, ils ont sorti leurs propres Pokémon dès que tu es tombé inconscient puis le directeur est arrivé. Le professeur a bien tenté d’expliquer ses gestes puis il s’est soudainement énervé et a utilisé son Dracaufeu pour s’enfuir. Tu sais ces dragons oranges avec… »
« Une flamme au bout de leur queue. Je vois, je vois. Donc il possédait quand même un Pokémon plutôt fort. »
« En parlant de Pokémon, est-ce que toi et… Sirenia, vous allez partir à l’aventure? »
« Hein? Pourquoi je ferais ça? »
« C’est dans les habitudes d’un nouveau dresseur Pokémon de collectionner les badges, capturer les Pokémon, devenir l’un des futurs champions de la région de Xonto. »
« Ohla, ohla, je t’arrêtes tout de suite Maman, c’est pas mon genre et le fait que Sirenia soit arrivée dans ma vie ne me donne pas plus envie que ça d’aller risquer la mienne et la sienne dans des situations pas possibles. Rien que le fait de la protéger est déjà ce qui va me préoccuper le plus alors tout ça, non sincèrement, j’ai déjà d’autres projets en tête et cela bien avant que Sirenia soit là. »
« Tu penses encore à cette idée farfelue?! Tu sais bien que peu de gens y arrivent et les hommes encore moins! »
« Mais je m’en fous! C’est ce que je veux faire et j’y arriverais! Je ne passe pas les trois quarts de mon temps à faire ça pour m’arrêter en cours de route! Vous voulez que je me barre de la maison, c’est ça? Et bien, je le ferais! Dès que je peux sortir de l’hôpital, je m’en vais puisque c’est ce que vous voulez et pas besoin d’essayer de me faire changer d’avis, ma décision est prise et irrévocable. »
« Mais… »
« Non c’est bon, vous pouvez partir, je veux rester seul avec Sirenia. Vous pouvez aussi préparer mon sac ou je ne sais quoi pour mon voyage. »
« D’accord…Nous allons te laisser. »
« Tarsal? »
Sirenia était revenue avec un plateau repas sur ses deux petites pattes. Il était possible de voir qu’il était légèrement surélevé comme si elle était utilisait ses pouvoirs psychiques pour ne pas le faire tomber. Il est vrai que pour une créature aussi petite et légère, le poids était conséquent. L’air triste et solitaire de Ryusuke lors de son dialogue avec ses parents se changea en un sourire tandis qu’il se mettait assis sur le lit, soulevant la petite créature et le plateau de sa main gauche, qui n‘était pas cassée. Il déposa le plateau sur ses genoux ainsi que la Tarsal aux cheveux rouges juste à côté de lui. Ses deux parents se retirèrent quelques secondes plus tard, dépités par les paroles du garçon.
« Tar…sal? »
« Ne t’inquiètes pas, ils s’en remettront. Ce n’est pas comme s’ils n’en avaient pas l’habitude. Je suis un « sale jeune » on va dire, je ne respecte pas l’autorité de mes parents et je suis en conflit permanent avec eux. Je fais ce qui me plaît et quand ça me plaît. Je suis un peu tête brûlée! »
« Tarsal! Ryou sal! »
« Ce n’est pas de ma faute! Ce n’est pas à moi de changer! Me dit pas que toi aussi tu te mets de leur côté?! »
Il s’était arrêté de manger. Il avait son regard plongé dans celui de Sirenia qui osait lui tenir tête : non ce n’était pas comme ça qu’il devait vivre! Il allait se faire du mal à foncer tête baissée et elle n’allait jamais accepter ça! Ses cheveux rouges s’étaient levés légèrement avant que Ryusuke ne soit soudainement pris d’un léger mal de crâne.
« TARSAL! »
« C’est bon, c’est bon! Je t’écoute, je t’écoute! Mais arrêtes, ça me fait mal! »
Ses cheveux rouges cachèrent à nouveau les yeux verts de Sirenia qui s’étaient mis à briller. Elle regarda encore Ryusuke qui ne semblait plus avoir très faim : de la nourriture pour Pokémon était déposée à côté du repas de l’adolescent. Il ne semblait pas avoir apprécié l’attaque de Sirenia sur son mental et cela pouvait se comprendre : En tant qu’amie, on ne « blessait » pas intentionnellement son compagnon. A croire que c’était à elle de le dresser et non l’inverse. Il continuait de bouder, le regard dirigé vers la fenêtre, sa main gauche soutenant sa tête. Ah? Il voulait faire sa mauvaise tête à cause de ses actions? Et bien puisque c’était comme ça. De ses petites pattes, elle poussa le plateau repas du lit. Quelques secondes plus tard, les ustensiles de cuisine tombèrent sur le sol ainsi que le reste du déjeuner, Ryusuke se retournant vers Sirenia en criant :
« Mais qu’est ce que tu fous?! Ça ne va pas?! »
« Tarsal! »

Elle lui tournait le dos, les bras croisés et la tête haute : puisqu’il voulait faire sa mauvaise tête, elle allait faire de même. La main gauche de Ryusuke allait se poser sur sa hanche mais elle sauta légèrement pour l’éviter en refusant toujours de lui faire face. Et cela continua pendant plusieurs minutes, l’adolescent tentant de capturer la petite créature de sa main valide, celle-ci ayant sautée du lit, le forçant à se lever.
« Mais restes tranquille! Je vais t’apprendre les bonnes manières si je t’attrape! »
Elle se téléportait dès qu’il était sur le point de poser la main sur elle. Elle touchait le dos de son cou pour lui signaler sa présence avant de se remettre à courir dans la chambre qui devînt un véritable capharnaüm après le passage des deux personnes. Elle poussait des petits rugissements de joie, son humeur boudeuse entièrement disparue. Lui-même n’osait pas admettre que la punition qu’il voulait lui administrer s’était transformée en jeu après quelques secondes.
« Non mais, regardez moi ce chantier! Monsieur RYUSUKE! »
L’adolescent et la Pokémon s’arrêtèrent subitement, l’infirmière étant arrivée au mauvais moment. Elle était visiblement très en colère en vue des tremblements qui parcouraient sa main droite. Elle désigna le plateau repas puis le reste de la chambre.
« MAIS QU’AVEZ VOUS FAIT?! Vous êtes encore un enfant ou quoi?! »
Il baissa la tête, visiblement très gêné. Il ne pouvait même pas répliquer : Il était fautif et il le savait. La chambre se rangea peu à peu devant tout le monde, Sirenia se concentrant pour utiliser sa télékinésie afin de rendre la chambre plus présentable. C’était aussi de sa faute. Ryusuke l’aidant du mieux qu’il le pouvait avec son bras valide, l’infirmière se retira après plusieurs minutes durant lesquelles elle lui apprit le respect des choses et du rangement : ils se trouvaient dans un hôpital, pas un dépotoir! Dès qu’elle fut partie, Ryusuke se tourna vers Sirenia qui était assise sur le traversin. Il prit lentement la parole :
« Désolé…Je veux dire : je m’excuse de t’avoir crié dessus mais bon… C’était quand même bien la petite poursuite non? »
« Tarsal! »
Ils rirent doucement tout les deux, Sirenia posant sa main dans celle de Ryusuke pour lui dire qu’ils restaient amis malgré la petite dispute. Il retira rapidement sa main gauche avant de l’enserrer par surprise, emmenant son visage non loin du sien. Ses lèvres dessinaient une mimique qui aurait été grotesque à un autre moment :
« A B C D E F G H I J. »
« A…A…Sal? »
« Non non. J’ai dis A puis B…Beeeeh. »
« Tarsal? »
« Je sens que ça ne va pas être simple. Bon, bon, bon, si tu arrives à réciter l’alphabet correctement d’ici ma sortie de l’hôpital, que voudrais-tu comme récompense? »
Elle le regarda longuement avant de tendre ses bras et de se coller à lui. Il était visiblement plutôt gêné par la situation : les autres Pokémon n’étaient pas aussi affectueux normalement. Qu’est ce qui prenait à Sirenia de faire autant de choses de ce genre?
« Tu veux un câlin? Mais quand même… Je t’en fait déjà assez souvent non? Tu ne veux pas autre chose? Attends un peu… J’ai une idée! Je vais te faire un super repas dont tu me diras des nouvelles. En cours, on a appris à créer des Poképains et autres aliments pour les Pokémon. Je ferais tout pour que tu deviennes encore plus belle et jolie, qu’en penses-tu? »
« TARSAL! Tarsal, tar tar tarsal? Sal? »
« Ohla. Je n’ai pas vraiment compris ce que tu as dit mais à voir ta réaction, on dirait que tu es d’accord. Tu auras des cheveux très soyeux et ta peau sera encore plus douce. Alors on recommence? »
Elle arrêta « d’enlacer » Ryusuke avant de rester debout sur le lit, prête à commencer la leçon. Elle semblait être encore plus motivée qu’auparavant : l’idée de cette récompense l’enchantait bien plus qu’il ne l’espérait. Il passa sa main gauche sur la joue de la créature pour la caresser avant de dire :
« A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z. Voilà tout ce que tu vas devoir apprendre! On va commencer par les 5 premiers. »
« Tarsal! »

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Chapitre 6 : Décision

« Je vais combattre à la place de Sirenia. »
« C’est interdit, tu le sais bien Ryusuke! Déposes ton pokémon sur le terrain et recules! C’est un ordre de ton professeur. »

« Mon professeur? Où ça? Je ne crois pas l’avoir vu. Normalement, il devrait arrêter le combat et refuser le fait que Machopeur retire sa ceinture plutôt que de lui demander de le faire. Vous êtes un bien mauvais pédagogue. »
« Et bien. Puisque tu le désires tant, combats donc ce Machopeur, je ne serais pas tenu responsable des blessures causées. »

Tout avait été gâché avec cet adolescent et qu’importe si il devait perdre sa place, cela ne le gênait pas. Les cheveux rouges sur le côté, le professeur regardait le jeune garçon qui gardait sa Tarsal dans le creux de son bras gauche, comme un enfant que l’on devait protéger. Ryusuke se tenait devant le Machopeur, prêt à combattre. Il avait le poing droit serré, d’autres élèves quittant le gymnase : Il n’en restait plus qu’une dizaine qui avait formé un groupe, leurs mains posées sur leurs pokéballs.
« Ryusuke contre Machopeur, que le dernier combat commence! »
Le professeur souriait : Ce qu’il voulait tant allait se réaliser! Le Machopeur, fort de ses muscles surpuissants et libérés s’élança vers Ryusuke qui reculait peu à peu. Des techniques de Karaté, voilà ce qu’utilisait le pokémon face à l’adolescent qui gardait Sirenia contre lui. Il devait les esquiver un par un, la force du pokémon avait bien subie un accroissement phénoménal mais sa vitesse restait la même. Il avait toujours de quoi se défendre! Le poing droit du Machopeur percuta le sol, créant un trou à l’emplacement où Ryusuke se trouvait il y a quelques secondes. Le jeune garçon logea son poing contre la face du Machopeur. La créature au corps d’athlète recula légèrement, un peu de sang coulant de ses lèvres : Une petite blessure bénigne. Quand au poing de Ryusuke, celui-ci soufflait dessus : Le contact avec la peau du pokémon avait été bien plus rude qu’il ne le pensait. Les rares élèves encore présents regardaient le combat avec émerveillement : Il était rare de voir un humain se battre contre un Pokémon et surtout réussir à lui tenir tête :
« Vas y Ryusuke, fais lui la peau! Montres lui que les gros biceps, ça fait pas tout! »
« Mais vous allez vous taire?! A croire que je suis le mauvais garçon dans l’histoire! »
Taran était particulièrement énervé : Tout les élèves s’étaient ligués contre lui et le professeur, ce n’était pas bon signe. Quelle idée aussi de s’exciter autant contre Ryusuke? Le professeur était d’habitude bien plus calme que ça! Si ça continuait, il allait tout faire capoté! Ryusuke continuait d’esquiver les coups, serrant Sirenia contre son torse, il ne pouvait même pas espérer renvoyer la force de son adversaire puisqu’il n’avait qu’une main de disponible.
« Tar…sal? »
« Tu t’es réveillée? Bien dormie? »
Il souriait à la petite créature aux cheveux rouges, faisant une roulade sur le côté pour éviter l’attaque du Machopeur. Sirenia regardait Ryusuke qui transpirait : Ce n’était pas tout ça, mais se concentrer, esquiver, contre-attaquer, c’était bien joli, mais cela l’épuisait. La Tarsal tenta de bouger mais elle était paralysée contre le torse de Ryusuke. Se télé…
« NE FAIS PAS CA! C’est mon combat! »
« La Tarsal est réveillée! Elle peut com… »
« Non, tant que Ryusuke n’ai pas inconscient, le combat doit continuer. »
« Mais qu’est ce que vous faites professeur? Vous voulez vous faire virer?! »
Le professeur ne répondait pas, ses deux mains rentrées dans ses poches, serrant un objet à l’intérieur. La Tarsal cachait ses yeux avec ses deux pattes, elle ne voulait pas voir souffrir Ryusuke. Celui-ci remarqua le petit manège de Sirenia et il ne pouvait s’empêcher de rire :
« Allons Sirenia, n’ai pas peur de me voir combattre. Tu ne dois jamais te voiler la face et regarder en face ce que le destin te réser… »
Il s’arrêta soudainement de rire avant de mettre son bras droit devant son visage. Un craquement sonore se produisit, du sang coulant sur le sol du gymnase tandis qu’il serrait les dents pour ne pas crier de douleur, chose qu’il n’arriva pas. Il était tombé à genoux mais se redressa aussitôt, le bras droit pendant le long de son corps, ensanglanté. Sirenia avait sautée des bras de Ryusuke, celui-ci gémissant de douleur : Il ne devait pas perdre conscience mais avec cette blessure, c’était chose difficile!
« TARSAL! »
Sirenia s’était positionnée devant Ryusuke comme pour lui servir de bouclier, prête à tout pour que le Machopeur n’attaque pas l’adolescent alors qu’elle était dans un état tout aussi déplorable que lui. Le combat devenait boucherie et cela ne faisait qu’empirer vu l’état des deux personnes devant le Machopeur. Taran restait immobile, il évitait de donner des ordres à son pokémon de peur d’être complice de ce qui se passait. Ryusuke regardait autour de lui, remarquant que les autres élèves sortaient leurs pokémons : Le combat avait trop duré!
« PAS UN GESTE! Ne faites rien du tout! C’est mon combat! Et je compte bien le terminer! »
« Arrête avec ta fierté mal-placée Ryusuke! Les humains ne peuvent pas battre les pokémons, tu le sais très bien! »
« LA FERME! Sirenia, pousses toi de là! »
Il s’était mis devant Sirenia, donnant un léger coup de pied en arrière pour qu’elle recule. Le Machopeur s’était mis à courir vers Ryusuke, prêt à en terminer avec lui. L’adolescent faisait de même bien que son bras pendait avec le sang qui coulait le long de ce dernier. Puisqu’il était blessé, autant s’en servir! Il s’arrêta de courir avant de balancer son bras droit mort, aspergeant de sang le visage du Machopeur qui râla. Il tentait de nettoyer le sang qui l’aveuglait mais Ryusuke fauchait ses jambes d’un coup de pied circulaire, le pokémon tombant en arrière, sonné par l’attaque.
Il devait prendre l’ascendant sur lui tant qu’il le pouvait! Il sauta sur le ventre du Machopeur pour frapper au visage avant de s’arrêter : Sa vue se brouillait et il avait perdu un peu trop de sang. La douleur de son bras droit avait atteint sa limite et tous ses nerfs se déconnectaient peu à peu. Il chancelait, se retenant de s’écrouler sur le sol. Il fût soulevé par le Machopeur au-dessus du sol. Le poing lui compressait peu à peu le crâne, Ryusuke donnait bien quelques coups de pied avant de ne plus bouger, ses bras et ses pieds pendant au-dessus du sol. C’en était trop! Qu’il le voulait ou non, les adolescents ne pouvaient plus rester là sans rien faire!
De nombreux pokémons apparaissaient les uns après les autres mais le Machopeur fût soudainement pris d’un mal de crâne fulgurant. Les cheveux rouges de Sirenia volaient au-dessus d’elle, elle avait les yeux verts dirigés vers le pokémon qui venait de faire du mal à Ryusuke. Le corps de ce dernier était tombé sur le sol, inanimé et baignant dans son sang. Le Machopeur tomba en arrière, évanoui sous la pression psychique orchestrée par Sirenia qui n’allait pas s’arrêter là. Ils avaient osés aller jusque là, voilà pourquoi elle détestait les humains : Ils n’hésitaient pas à s’entretuer et à se faire du mal les uns par rapport aux autres bien qu’ils étaient de la même espèce. Ryusuke n’avait fait que la protéger! Taran hurla en tenant sa tête entre ses deux mains : Il était le prochain, il était le propriétaire du pokémon qui avait causé autant de souffrances à Ryusuke. Impardonnable! Et cet homme qui avait lancé le combat et qui l’avait laissé faire…Où était-il?! Elle n’avait pas le temps de se retourner que le gymnase trembla sur toute sa surface, des morceaux du plafond tombant peu à peu, une ombre disparaissant dans les cieux.
Une semaine s’était écoulée, le gymnase avait été détruit par le professeur qui n’était rien d’autre qu’un homme au service de la Team Univers, organisation qui allait jusqu’à chercher ses nouveaux membres dans les lycées. Taran avait vite passé aux aveux…Quand à Ryusuke, il restait inconscient, les séquelles de la prise du Machopeur ayant été plus graves que prévu. Son bras droit était brisé et un plâtre avait été déjà fait tout autour de ce dernier. Ses parents et quelques élèves passaient le voir dans la journée pour prendre des nouvelles de son état mais rien n’y faisait : Il restait inconscient bien qu’il était hors de portée.
Sirenia avait disparue dès l’instant où les élèves avaient sortis leurs Pokémons et que les infirmiers étaient venus prendre Ryusuke. Elle était restée là devant la fenêtre chaque soir quand tout le monde était parti. Elle n’osait pas s’approcher de l’adolescent, elle se sentait responsable de l’état déplorable dans lequel il était. La première soirée, elle avait tenté de d’immiscer dans ses rêves comme la dernière fois mais tout était blanc, entièrement blanc…Ce n’était pas un rêve, ni un cauchemar, simplement une inconscience complètement vide. Elle ne pouvait pas aider le garçon.
« Ry…ou. »
Elle sanglotait légèrement, ses deux pattes blanches collées sur la vitre de la fenêtre ainsi que son visage. Elle continuait de prononcer le même mot, comme si le fait de l’appeler allait le réveiller. Lentement, elle se téléporta à l’intérieur de la chambre, espérant que personne n’allait rentrer au même moment. Couchée sur le ventre de Ryusuke, ses lèvres s’étaient rapprochées de l’oreille de l’adolescent :
« Tar…ou. »
Zut! Elle devait s’appliquée et faire bien mieux que ça! Même si ça n’avait été que quelques minutes sur le toit, il avait fait le geste avec sa bouche. Elle ouvrit sa bouche, ses lèvres tentant d’imiter les formes nécessaires à la prononciation :
« Ry…Ou…Sou…Ké. »
Elle avait réussie et le visage de l’adolescent tourna légèrement, comme si il ne s’attendait pas à être appelé. Elle continuait à prononcer son prénom dans l’oreille avec sa petite voix infantile. Il avait réagit à nouveau, Sirenia l’appelant bon nombre de fois de plus en plus vite jusqu’à qu’il ouvre enfin les yeux :
« Où suis-je…? Il fait noir. Me dites pas que je suis mort… »
« TARSALLLLL! »
Sirenia se jeta au cou de Ryusuke, débranchant les fils reliés aux machines par inadvertance. L’adolescent poussa un petit râle de surprise. La créature collait sa petite joue contre celle de Ryusuke, heureuse, elle était si heureuse de savoir qu’il était réveillé!
« J’ai cru entendre mon prénom plusieurs fois. Tu m’as appelé Sirenia? »
« Tarsal! »
« J’ai dût rêver, comme si tu pouvais parler n’est-ce pas? Mais dès que je sortirais, on va faire un entraînement intensif pour te faire prononcer ton prénom et le mien, d’accord? »
La petite créature aux cheveux rouges et aux yeux verts poussa un petit cri d’acquiescement : Tout ce qu’il voulait tant qu’il restait avec elle et qu’il ne commettait plus de bêtises! Elle était là pour le protéger.
« IL Y A UN PROBLEME! Le patient de la chambre 76 ne répond plus! »
« LEVEINARD! »
Une infirmière aux cheveux roses bouclés suivie d’une sorte d’oeuf rose sur pattes avec un petit chapeau d’infirmière pénètrent dans la pièce en claquant la porte avant de s’arrêter en regardant le spectacle. L’infirmière avait un air sévère bien que rassuré :
« Vous êtes donc réveillé monsieur Ryusuke? Pourquoi avez vous débranché vos fils?! Vous voulez nous faire mourir de peur?! Et qui est ce Tarsal? Est-ce le vôtre? »
« Et bien je… »
« Tar…sal? »
Elle arrêtait de serrer Ryusuke contre lui, ses petits yeux émeraudes projetés dans le regard de même couleur que le sien. Est-ce qu’il ne la considérait toujours pas comme son Pokémon? Elle serait si triste après tout ces évènements et elle tentait de deviner à l’avance ses sentiments. Tout était clair et limpide : Il avait déjà fait son choix mais impossible de savoir lequel.
« Alors. Ce Tarsal est-il à vous ou non? Il semble assez blessé. Si c’est le cas, nous devons le soigner et vous devez le mettre dans sa pokéball. »
« Je n’ai pas de Pokéball et je ne pense pas en avoir besoin. Ce n’est pas mon pokémon. »
Sirenia baissa son regard : Il s’était décidé mais ce n’était pas ce à quoi elle s’attendait. Elle s’apprêtait à se téléporter pour ne plus jamais apparaître devant lui mais la main gauche du garçon caressait ses cheveux rouges avant de la coller contre lui.
« C’est juste mon amie. Pourriez vous m’apporter une potion pour la soigner? Et demander à ce que l’on ne nous dérange pas s’il vous plaît? J’aimerais être seul avec Sirenia si possible. »
« Vous préférez soigner votre pok…amie tout seul? C’est un peu spécial comme demande mais bon. Levini, tu veux bien aller chercher une potion de guérison pour le monsieur de la 76? »
« LEVEINARD! »
La créature d’1 mètre ressemblant à un oeuf rose sur pattes avec des oreilles ailées se dirigea vers la sortie. Quelques minutes plus tard, elle revint avec une potion de couleur verte mais utilisable sous la forme d’un spray. Elle le tendit à Ryusuke qui tenait l’objet de la main gauche, remarquant enfin qu’il s’était cassé le bras droit. Toute chose en son temps.
« Merci beaucoup, je vous appellerais à nouveau si j’ai un problème. »
« Soit, mais reposez vous si vous vous sentez mal, vous êtes là depuis une semaine mais avec votre bras cassé et les fractures sur le reste du corps, vous en avez encore pour une ou deux semaines. »
Il ne répondit pas mais son regard était dirigé vers l’infirmière pour signaler qu’il avait bien compris le message. Elle et le Leveinard sortirent avant de laisser Sirenia et Ryusuke en tête à tête. Un Petit *Psscht* se fit entendre en même temps que la créature aux yeux verts était aspergée par un petit liquide de même couleur, ses blessures se refermant. C’est vrai qu’elle ne s’était pas soignée depuis tout ce temps, trop préoccupée par Ryusuke. Elle se laissait faire, se tournant quand il le fallait pour se faire arroser de tous les côtés. Quelques minutes plus tard, la potion était vide mais Sirenia était maintenant complètement rétablie. Positionnée debout sur le ventre de Ryusuke, elle attendait une confirmation de ce dernier, relevant une partie de ses cheveux rouges :
« Tarsal? »
« Je le pense vraiment. Tu es mon amie et tu n’es pas un pokémon d’accord? C’est stupide comme idée mais je préfère te prévenir : Ne t’attends pas à combattre ou à parcourir le monde avec moi. Tu es la seule et unique personne qui restera avec moi à mes côtés, il n’y en n’aura pas d’autres car il ne faut pas croire que je vais me lancer à la recherche des badges aux quatre coins du monde. Ce n’est pas pour moi…Non, ce que je veux devenir…Ah, c’est peut-être un peu trop tôt pour en parler non? Ah oui…Bien entendu, je vais t’apprendre à parler correctement. On commencera par des mots simples et des prénoms mais je suis sûr que tu seras capable d’y arriver. Tu es quand même Sirenia non? »
« Si..Re…Tarsal! »
« Tu vois? Tu fais déjà des progrès! Je suis sûr que c’était ton véritable prénom hein? Par contre, si je ne rêve pas, il est quand même plus de minuit. Tu veux dormir avec moi? »
La petite créature leva les bras en l’air en poussant des petits cris de joie. Ryusuke ouvrit le lit de sa main gauche avant de laisser la pokémon de 40 centimètres rentrer à l’intérieur. Il releva les cheveux rouges de Sirenia pour voir ses petits yeux verts. Il fermait maintenant les siens, son front collé contre celui de Sirenia : Un nouveau Duo venait d’être crée.

Fin de la première partie