Chapitre 5 : Inquiétude

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 5 : Inquiétude

« Tarsal! »
« C’est bon n’est-ce pas? Enfin, j’espère plutôt que ça l’est, je me fais ma propre nourriture chaque matin. Ca te plaît? »
La petite créature tenait entre ses deux pattes une boule de riz tout en la mangeant devant Ryusuke qui était assis dos contre le mur du toit de l’école. Elle mangeait de bon appétit, seule elle et lui se trouvant à cet endroit : Les autres humains avaient bien tenté de venir les rejoindre mais il avait bloqué la porte tout en se mettant en colère pour leur faire comprendre de ne pas les suivre. Les premières minutes où il se trouvait seul avec la Tarsal, il tentait de garder son calme pour ne pas exploser de rage puis finalement, à force de voir ce regard dirigé sur lui, il s’était laissé pousser par la fatigue. La petite Tarsal poussa un petit cri de surprise en sentant une orbe brunâtre dans son onigiri :
« Quoi? Il y a un problème? Tu n’aimes pas? C’est du chocolat. D’habitude, on ne met pas vraiment ça à l’intérieur mais j’aime bien changer et cuisiner. »
Il rigola faiblement, voyant qu’elle s’était remise à manger tout en léchant la boule brune durcie avec entrain, ses lèvres se recouvrant peu à peu d’une petite couche de chocolat, Ryusuke souriant avant de lever les yeux vers le ciel, le sourire disparaissant peu à peu : Dans quoi elle s’était foutue et surtout dans quel pétrin elle l’avait mis? Il allait devoir… »l’utiliser » dans un de ces combats qu’il trouvait exécrables au possible.
« Tarsal! »
« Tu as terminé? Mais c’est très bien ça! Attends un peu, tu as un peu de chocolat sur les lèvres. »
Il lécha lentement son index avant de soulever la petite créature aux cheveux rouges, la déposant sur ses genoux tout en nettoyant ses lèvres avec son doigt, la Tarsal rigolant faiblement en se laissant faire : Ca la chatouillait. Dès qu’il avait terminé de retirer le chocolat des lèvres de la créature à la robe blanche, elle restait complètement immobile, relevant sa tête pour le regarder de ses deux yeux verts :
« Tarsal! Tarsal Tarsal! »
« Hein? Mais hum…Si je comprends, tu me remercies? »
Il avait du mal à tenter de traduire ses paroles mais ce n’était pas l’une des raisons qui le poussait à ne pas aimer les Pokémons : Ne pas apprécier quelqu’un car on ne le comprend pas, c’était une idée qu’il détestait par-dessus tout. La Tarsal se jeta à son cou, déposant un petit baiser sur sa joue de Ryusuke qui la regardait, étonné par son geste : Il avait mal compris ses mots peut-être?
« Pour…Pourquoi tu as fait cela? Je n’ai fait que te nourrir. »
« TARSAL! »
Elle criait en sa direction comme un reproche : Non, il l’avait nourrie mais il l’avait aussi logée, protégée, défendue, il avait fait tant de choses pour elle. Il était normal de lui faire ça. Il déposa la Tarsal sur le sol tout en restant assis avant de dire :
« Peut-être qu’il te faudrait un nom, qu’en dis-tu? Un nom, c’est plus personnel qu’un genre d’espèce. C’est comme si tu m’appelais humain. Je dois me présenter non? Je suis Ryusuke et toi tu es… »
« Sirenia! »
« HEIN?!! »
Il recula subitement, se cognant contre le mur derrière lui, poussant un cri de douleur. C’était un rêve ou alors la créature s’était exprimée clairement. Ryusuke frotta ses cheveux, remarquant qu’il venait de perdre ses lunettes. Un craquement sonore s’était fait entendre : Ses lunettes étaient maintenant en morceaux.
« Sirenia…C’est ton nom? »
« Tarsal! »
« Oui, j’ai sûrement rêvé, ce n’est pas comme si tu pouvais t’exprimer clairement non? Je ne suis même pas sûr qu’il existe un pokémon capable de parler notre langue. »
Sa main toucha le sol à la recherche de ses lunettes avant de les porter à ses yeux : Ce n’était pas qu’il était myope ou astigmate, juste qu’il aimait les porter sur son nez. Quelqu’un en portant habituellement remarquait facilement qu’il n’avait aucun problème de vue. Il poussa un long soupir avant de mettre les lunettes aux branches tordues dans sa poche, soulevant Sirenia pour la regarder en façe :
« Qu’allons nous faire Sirenia? Je n’ai pas envie de te considérer comme un objet et je déteste l’idée de combattre. De plus, tu es un Pokémon et je compte bien ne plus te voir après la fin des cours, tu ne peux pas être avec moi. »

Il s’efforçait de se donner une contenance et un visage sérieux avant de la serrer subitement contre lui avec tendresse : Il était trop bête, beaucoup trop bête : Il était tombé dans le piège qu’il redoutait tant. Il caressait Sirenia qui se laissa faire en collant sa tête aux cheveux rouges contre son torse, ses petites pattes posées sur les épaules de Ryusuke. Il devait se ressaisir et vite! Il déposa Sirenia avant de lui dire avec une violence plus portée vers lui que vers elle :
« Ne t’avises surtout pas de me suivre! Tu ne combattras pas et tu n’es pas mon pokémon. Pour être sûr que tu ne t’avises pas de faire une bêtise… »
Il avait repris son sac, le levant avant de fermer la porte du toit derrière lui, Sirenia tapant de ses deux petites pattes pour qu’il lui ouvre. Ses sentiments allaient dans deux sens opposés et il devait choisir une direction : Il s’était décidé.
Quelques minutes plus tard, dans une salle de gymnase, tout les élèves de la classe s’étaient réunis autour de quelques duels, certains Pokémons terrassant d’autres bien que tous attendaient avec impatience l’arrivée de Ryusuke et de son pokémon. Il était bien entré dans le gymnase, sa mèche de cheveux bruns cachant son oeil gauche bien qu’il ne portait pas de lunettes. Quelques têtes s’étaient tournées comme pour savoir qui était cette personne mais le professeur se tenait là, devant lui avant de dire :
« Où est ton pokémon Ryusuke? Le prochain combat est pour toi. Tu te battras contre… »
« Je n’ai pas de pokémons, je croyais pourtant l’avoir dit. Sirenia n’a jamais été considérée comme mon pokémon. »
« Il lui a donné un nom! Il doit y tenir vraiment pour faire ça! »
Les murmures reprenaient de plus belle surtout qu’il s’était encore enfoncé : Rien n’allait plus avec lui : Sa crédibilité en prenait un violent coup et tout cela était de sa propre faute. Il n’avait pas nommer Sirenia, c’était elle-même qui s’était présentée! Mais ils n’allaient sûrement pas le croire. Le professeur le regardait d’un air sévère, les bras croisés :
« Qu’importe ce que tu dis, tu avais un pokémon ce matin en quittant la classe. Tu dois participer au prochain combat sinon tu seras renvoyé du lycée. »
« Et alors? Qu’est ce que j’en ai à faire? Les autres élèves ont comme ambition pathétique de devenir le meilleur dresseur, éleveur ou je ne sais quoi tout en étant liés à vie avec les pokémons. Ce n’est pas mon but et j’en ai vraiment rien à faire. Je ne ferais pas ce combat malgré la mise en garde établie et si il faut quitter le lycée, ça ne me gênera pas. J’ai un métier en tête et je n’ai pas besoin de pokémons pour le réaliser. Si vous ne savez pas vivre sans eux, c’est VOTRE problème. Si vous les considérez comme des objets et comme des animaux de compagnie, je suis content pour vous mais je vous interdis de m’obliger à suivre vos chemins regorgant de pokémons. »
« Petit effronté, je… »
« TARSAL! »
Sirenia se trouvait derrière Ryusuke qui préférait ne pas se retourner pour être sûr de rêver : Elle n’était pas là, le cri n’était que dans sa tête. Comme auraît-elle pu s’échapper sauf en se téléportant…Elle s’était téléportée! Son ton sonnait comme un reproche tandis que le professeur souriait : Il ne perdait rien pour attendre :
« Que le dernier match de cette session commence : Ryusuke contre Taran : 3 Pokémons chacun. »
« Mais? Je n’ai pas 3 Pokémons! »
« Il fallait y penser avant. Taran, Ryusuke, en position. »
« Tarsal? »
Sirenia ne comprenait pas ce qui se passait mais Ryusuke semblait déboussolé : Il avait tout fait pour éviter ça et maintenant, plus de retour possible. Lentement, il se dirigea en face du garçon mal-coiffé aux cheveux bleus, Sirenia se positionna devant Ryusuke, ne comprenant pas ce qu’elle devait faire : Elle était légèrement en colère contre lui : Il s’était enfui comme un lâche et avait tout fait pour l’empêcher de venir. Taran sorti l’une de ces pokéballs avant de la faire s’agrandir, laissant sortir le pokémon à l’intérieur : Une sorte de rocher avec deux bras et un visage central :

« RACAILLOU! »
« Sirenia…Je suis désolé mais tu vas devoir combattre…Fais de ton mieux, je ne sais pas ce que tu es capable de faire. Tu vas devoir te débrouiller toute seule. »
La petite créature aux cheveux rouges poussa un petit cri comme si elle ne s’attendait pas à combattre avant de se sentir apaisée envers Ryusuke : Il ne voulait pas qu’elle se blesse, c’était donc pour ça…C’était à son tour de montrer ce dont elle était capable : Elle releva légèrement son visage pour voir le Racaillou volant dans les airs avant de lever la main envers sa direction : Des feuilles constituées de magie et tranchantes comme des lames percutèrent de plein fouet le pokémon adverse, le faisant atterrir sur le sol, déjà inanimé. Quelques applaudissements s’étaient fait entendre dans la salle en même temps que des propos :
« Une attaque Feuillemagik, elle est bien plus forte que l’on pourrait le croire. »
« Oui, faut dire que le Racaillou était aussi très faible. Utiliser de l’eau ou un élément plante contre lui et il est fichu. »
« Dire qu’en plus l’attaque de Tarsal était entièrement constituée de magie, c’est encore plus efficace. »
« Il est vrai que les Racaillou sont très résistants mais dès qu’il s’agit du mental ou d’une attaque un peu spéciale, ils ne valent plus rien. »
« LA FERME! J’en ai pas terminé avec Ryusuke! Je vais lui apprendre à se moquer de moi! Reviens Racaillou! On va voir si tu apprécies mon cadeau. »
Taran semblait en colère mais un sourire mauvais s’était dessiné sur son visage. Faisant disparaître le Racaillou K.O. grâce à un rayon lumineux rouge pointé vers lui et provenant de la pokéball, il en sorti une autre avant de l’envoyer dans les airs, la créature apparaissant ressemblant trait pour trait à la sphère rouge et blanche mais deux à trois plus grosse et avec des yeux. De son côté, Ryusuke restait immobile, ne préférant pas parler : Il ne pouvait pas aider Sirenia et il le savait :
« VOLTORBE! Roules sur cette satanée Tarsal! Qu’elle comprenne que l’on ne me provoque pas! »
La sphère rouge et blanche animée restait immobile avant de rouler sur place puis de foncer vers Sirenia, celle-ci créant un bouclier tout autour d’elle comme lors de la soirée en-dehors de l’écurie, le Voltorbe touchant le bouclier sans le traverser avant de reculer tout en recommençant, sa vitesse augmentant au fur et à mesure. Elle devait continuer comme ça, jusqu’à ce qu’il arrête mais elle ne pouvait pas l’attaquer sinon, elle allait se prendre le coup en pleine face! La roulade du Voltorbe devenait de plus en plus forte jusqu’à enfin s’arrêter mais Sirenia était épuisée psychologiquement : Constituer un abri capable de tenir aussi longtemps, c’était au-dessus de ses moyens! Taran gardait son sourire : Elle était tombée dans le piège : Maintenant qu’elle était dans cet état, autant en finir :
« Voltorbe…Détruis toi! »

Le Voltorbe se retourna vers l’adolescent aux cheveux bleus comme pour être sûr d’avoir bien compris le message. Puisque c’était ce qu’il voulait, autant le faire. Le pokémon s’était mis à briller de plus en plus en plus, son corps soudainement pris de convulsions, la pression énergétique en lui s’accentuant jusqu’à franchir le pas de non-retour. La plupart des filles poussèrent un cri apeuré, ce genre de techniques étant des plus dangereuses surtout pour le pokémon adverse. Mais c’était le cri de Ryusuke qui surclassa tout les autres : Elle allait avoir de trop grosses séquelles avec cette destruction! Ce n’était qu’une petite et chétive créature, pas un pokémon! Il s’était mis à courir pour la protéger mais c’était trop tard : Une puissante déflagration explosive s’était produite, un nuage de fumée recouvrant l’entièreté de l’intérieur du gymnase, des toussotements s’étant fait entendre. La fumée disparaissait peu à peu, Ryusuke se mouvant dans le brouillard tout en criant le nom de Sirenia :
« Sirenia! SIRENIA! Où es-tu?! Réponds moi! »
« Tar…sal. »
Elle venait de parler faiblement, le brouillard s’étant dissipé pour laisser place à un Voltorbe évanoui tandis que Sirenia était recouverte de blessures mais toujours consciente : Elle venait de gagner le second combat grâce à Ryusuke : Elle avait entendue sa voix tout en tentant de se protéger du mieux qu’elle le pouvait, devant rester debout pour lui. Elle s’était tourner lentement vers lui, les yeux presque clos : Elle était fatiguée, elle voulait dormir et se reposer et Ryusuke l’avait déjà soulevé pour la bercer dans ses bras mais le professeur en avait décidé autrement :
« Reposes là tout de suite Ryusuke! Le combat n’est pas terminé! »
« Mais professeur, elle n’est pas en état de se battre! »
Le brouhaha était revenu, la quasi-totalité des élèves acquiescant avec Ryusuke qui serrait Sirenia contre lui, la petite créature aux cheveux rouges fermant les yeux : Il allait la protéger.
« Le combat doit continuer! Taran, appelles ton dernier Pokémon! »
« Bien compris chef! Euh professeur! »
Le Voltorbe revint dans sa pokéball tandis que Taran en avait fait apparaître une troisième. Lentement, la dernière créature était apparue : Trois crêtes jaune sur le crâne, le corps puissamment fait, des veines se faisant voir sur ses muscles, la peau entièrement violette : Un Machopeur se trouvait devant Ryusuke, une ceinture autour de sa hanche, preuve de sa force. Le professeur exaltait dans son coin : Enfin cet adolescent prétentieux et capable d’abattre des pokémons rien qu’avec sa technique et sa force se tenait à genoux pour protéger quelque chose de précieux à ses yeux : Pour la première fois, il était pitoyable et la leçon n’allait pas se terminer d’aussitôt : L’implorer d’arrêter le combat, voilà ce qu’il allait faire. Son sourire avait maintenant une allure démoniaque :
« Taran, dis à ton Machopeur de retirer sa ceinture pour ce combat. »
« Vous êtes sûr professeur?! Mais vous voulez que je le tue ou quoi?! »
« Tais toi et obéis moi! Le combat n’est pas terminé et vous devez donner le maximum de vous-même! »
« Si vous le dites… »
Le Machopeur s’était tourné vers Taran, attendant son accord. Le garçon aux cheveux bleus inclina sa tête deux fois avant que la créature ressemblant à un catcheur avec son slip de combat retire sa ceinture, ses muscles doublant soudainement de taille. Plusieurs élèves étaient partis, d’autres restants pour regarder la fin du combat, certains d’entre eux ayant posés la main sur leurs propres Pokéballs : Le dernier combat allait débuter et Sirenia dormait dans les bras de Ryusuke.

Chapitre 4 : Pot de colle

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 4 : Pot de colle

Une forêt en flammes, des corps calcinés d’humains et de pokémons, la foudre s’abattant sur les quelques rares survivants, la tempête de glace balayant les cadavres jonchant le sol. Au milieu de ce spectacle de désolation, une ombre se tenait là, fière et droite, levant deux bras dont les coudes ressemblaient à des lames dans le ciel, poussant un cri strident, cri couvert par d’autres plus humains :
« Appelez les secours et l’armée! Ce pokémon a perdu la raison! Il a le pokévi…AHHHHH! »
L’ombre avait pointé l’une de ses pattes avant en direction des cris. Entre ses trois doigts, une lumière orange était apparue avant qu’un puissant souffle de feu sorte de la paume, brûlant vif l’endroit d’où provienne les paroles. Couché sur le sol à quelques mètres de là, un jeune garçon regardait terrifié la scène qui se déroulait devant lui. L’ombre se retournait lentement vers lui, montrant son visage à l’enfant : Un long nez comme une foreuse, une corne sur le front, de longues plaques jaunes sur le crâne et sur le corps grisâtre comme pour faire une protection, de l’écume sortait de la bouche du pokémon, sa corne se mettant à briller d’une lueur jaune, le ciel nuageux se couvrant encore plus en grondant, des éclairs apparaissant à travers les nuages avant que la foudre s’apprête à tomber :

« POUSSES TOI GAMIN! »
Un coup de pied frappa l’enfant au ventre, le faisant rouler au loin sur le sol tandis qu’un long râle d’agonie se prononça, un corps fumant tombant à l’endroit où se trouvait auparavant le jeune garçon. Des roquettes explosèrent sur le corps de la créature qui ne semblait pas ressentir la douleur, plantant ses deux pattes avant dans le sol pour en retirer un rocher mesurant bien 3 fois sa taille avant de le faire rouler pour écraser quelques personnes avant que le sol se mette à trembler : Une tortue mesurant dans les 1 mètres 60 se tenait devant le jeune garçon pour le protéger, deux canons sortant de sa carapace. Couchée sur le sol, ses griffes s’ancrèrent dans la terre, signe qu’elle s’apprêter à utiliser ses deux canons pour asperger la créature. Une corne traversa la carapace de la tortue comme si elle était composée de terre, la créature la soulevant juste avec la foreuse qui lui servait de nez avant de l’envoyer dans les airs, la tortue tentant de se mouvoir dans le ciel sans y arriver, la corne nasale du pokémon fou se logeant en intégralité en elle, la tuant sur le coup, un sang bleu se projetant sur le visage du garçon qui gardait les yeux ouverts, des yeux entièrement blancs, il n’était plus conscient.
« Non…Non…Pas lui…VAS T’EN! VAS T’EN! Laisses moi tranquille! NE T’APPROCHES PAS! »
Un objet de métal percuta le sol, des crayons s’éparpillant à gauche et à droite, les mains de Ryusuke bougeant dans le vide et sur le bureau, sa tête posée sur ce dernier. Il avait le sommeil agité et cela n’avait pas à échapper à la petite créature qui se réveilla subitement : C’était pire qu’elle le pensait : Ce n’était pas une simple peur banale et commune, c’était plutôt le stade final d’une phobie. Sans attendre plus longtemps, elle sauta du lit pour atterrir sur le plancher avant de sauter sur les genoux de l’humain puis sur le bureau. Elle posa une main sur son front avant de crier légèrement de surprise : Il était en sueur, de grosses gouttes s’écoulant de ses cheveux et de son visage par tout les pores de sa peau. Elle remonta légèrement ses propres cheveux en bol, laissant apparaître ses deux yeux verts inquiets avant de les fermer pour se concentrer : Elle n’aimait pas utiliser cette chose mais quand cela s’avérait nécessaire, elle le devait.
C’était quoi cette lumière qui traversait le ciel, réduisant à néant les nuages maléfiques avant de les avaler dans son halo : Une robe gigantesque et blanche était apparue dans son rêve, plutôt son cauchemar. Lentement, tout s’était arrêté, immobilisé comme si le temps n’avait plus court. La robe blanche s’abaissa peu à peu, laissant apparaître deux mains de même couleur puis un visage avec les deux yeux verts regardait tout autour de lui : Quelle vision apocalyptique. Le garçon rêvait-il de cela chaque soir? Il était normal qu’il soit dans cet état en subissant ce cauchemar, sa vie elle-même devait l’être. Des cheveux rouges se posèrent sur le visage géant, cachant les yeux avant que deux cornes vertes apparaissent,  l’une sur le devant des cheveux, l’autre sur le dos du crâne. La scène était figée mais seul le garçon pouvait encore bouger, arrêtant de se cacher les yeux avant les mains. Qu’est ce qui se passait? Tout était si…irréel. Ce n’était pas normal, ça ne devait pas se dérouler comme cela! La Tarsal géante reprenait peu à peu une taille normale, une sphère de lumière l’entourant, celle-ci grandissant peu à peu. Elle s’approchait de l’enfant qui la regardait, abasourdi. Lentement, la créature s’était mise à grandir, sa robe devenant une sorte de tutu de couleur blanche, son corps doublant de taille tandis que ses deux cornes vertes se positionnaient tel des barettes dans ses cheveux qui s’allongèrent tout en dessinant une frange pour laisser apparaître ses deux yeux vert. Quelques secondes plus tard, la créature s’était mise encore à grandir doublant à nouveau de taille pour faire dans les 1 mètre 60 à 70, les deux cornes se positionnant maintenant au creux de la poitrine et dans le dos de la créature, ses cheveux rouges s’allongeant légèrement pour former une mèche cachant la partie droite de son visage. Quand à sa robe, elle couvrait à nouveau ses jambes rouges, ressemblant à celle d’une danseuse de valse et de bal tandis que ses deux mains de même couleur que ses cheveux serraient le jeune garçon contre elle. Quelques secondes plus tard, pendant que le garçon séchait ses larmes, une voix douce et féminine lui parlait dans sa tête :
« Ne t’inquiètes plus dorénavant, tu pourras dormir tranquille. »
Un flash blanc et tout était terminé. La Tarsal regardait les effets de son pouvoir sur l’adolescent : Il semblait maintenant calme et apaisé, un léger sourire aux lèvres. Il ne tremblait plus et ses mains restaient sur le bureau. Il respirait lentement, signe qu’il venait enfin de trouver le repos après tant d’années. S’immiscer dans les rêves pour les transformer en cauchemars, c’était une technique pour éliminer ses adversaires mais l’inverse était si rare voir unique. Elle venait de transformer l’enfer des songes en paradis mais elle était épuisée, la puissance demandée pour réaliser ce genre de choses était énorme, surtout pour une petite créature de son genre mais ce n’était pas terminé. Elle se concentra à nouveau, un petit halo entourant Ryusuke pour le lever de sa position, le déposant dans le lit par la force de son esprit. Lentement, elle alla le rejoindre dans le lit, se collant contre lui.
Le lendemain matin, les premières paroles de Ryusuke donnaient son impression de cette nuit, n’ouvrant pas les yeux :
« Purée…C’est bien la première fois que j’ai aussi bien dormi. Si seulement ça pouvait se passer plus souvent. Hmmm? »
Il sentait un souffle chaud dans son cou et lentement, ses yeux s’ouvrirent légèrement, tournant son visage vers la provenance du souffle, regardant la petite créature aux cheveux rouges, relevant ces derniers pour apercevoir ses yeux fermés. C’est vrai que ce n’était pas si monstrueux que ça au final, la Tarsal n’avait rien du tout en commun avec le monstre de ses rêves. Il se demandait même si ce n’était pas elle la cause de son si bon sommeil. Il abaissa à nouveau les cheveux de la créature avant de se lever, ce n’était pas tout ça mais il devait se rendre au lycée quand même! Salle de bain, nettoyage, retrait des pansements sur la plante des pieds pour vérifier l’état de ces blessures avant de commencer à s’habiller. Quand il retourna dans sa chambre, la Tarsal était debout, bâillant légèrement en mettant une main devant sa petite bouche en poussant un petit « Tarsal! », Ryusuke y répondant par une petite caresse sur le crâne et sur ses cornes :
« Bonjour à toi aussi. Je vais devoir y aller, tu feras comme prévu n’est-ce pas? Tu devrais pouvoir te téléporter sans que mes parents te voient. »
La petite créature acquiesça d’un hochement de tête avant de disparaître bien que son regard semblait dire le contraire. Ryusuke ne l’avait pas remarqué et il soupira légèrement : De tristesse ou de soulagement? Elle allait lui manquer quand même, il ne devait pas se leurrer mais c’était pour son bien et pour le sien : Il serait un piètre dresseur, toujours plus apeuré par son pokémon que par le reste et elle semblait si faible, il allait la protéger plutôt que l’inverse. Il s’était très bien débrouillé pendant toutes ces années, il n’allait pas commencer maintenant à s’occuper de ça, il n’en voyait pas le besoin!
Quelques heures plus tard, la fin des cours du matin allait sonner :
« Et n’oubliez pas que cette après-midi aura lieu la séance d’entraînement de combat entre vos pokémons. »
Ryusuke poussa un petit soupir d’amusement : Encore une séance qu’il allait louper et cela n’allait pas le gêner. Le son de la cloche pour annoncer la fin des cours fut interrompu par des cris de fille, tout le monde excepté Ryusuke se dirigeant vers le couloir pour connaître l’origine des cris. L’adolescent rangeait ses affaires pour se préparer à aller dans son coin privé pour déjeuner.
« Mais qu’est ce que… »
« Pourquoi y a t-il un pokémon ici? »
« Je crois que c’est un Tarsal mais j’en ai jamais vue de cette couleur. »
« Il appartient à qui? Celui qui l’a laissé sortir va se faire tuer par les professeurs. »
« Tiens, il se dirige vers cette classe. »
La petite Tarsal aux cheveux rouges et aux cornes vertes avançait tout en tremblant à travers la foule d’humains. Elle avait peur de ces personnes, certaines sortaient des petits bloc-notes électroniques de couleur rouge : Des Pokédex. Puis enfin, elle remarqua la raison de sa venue dans cet endroit réunissant trop de personnes à son goût : Ryusuke allait se lever pour se retirer de la salle de cours mais un petit cri plaintif et mignon s’était fait entendre dans la salle et dans les couloirs : Le pokémon courait vers l’adolescent en tendant les bras, le garçon tournant le regard vers la provenance du cri avant d’être statufié de surprise, ouvrant machinalement les bras en laissant tomber son sac qu’il venait de soulever, réceptionnant la Tarsal de 40 centimètres qui s’engouffra dans le creux. Elle se cachait la vue, restant collée contre Ryusuke qui continuait de la regarder avec étonnement avant qu’un long murmure se fasse entendre accompagné d’un brouhaha incompréhensible :
« NON MAIS VOUS AVEZ VUS?! J’ai pas rêvé! »
« Pincez moi, je dois halluciner! Ryusuke a ramené son pokémon les gars! Balancez ça aux autres classes! L’intouchable a été touché par un pokémon! »
« Je vais l’annoncer à tout le monde, dès demain, tu seras dans le journal Ryusuke! Dire que tu nous avais caché que tu avais un Pokémon, en plus un Tarsal! »
« Mais je…! Ce n’est pas mon Pokémon! Je n’ai même pas de Pokéball! »
« Si ce n’est pas ton Pokémon, tu vois aucun souci à ce que je le capture?! »

Ryusuke s’était levé, maintenant la petite créature contre lui tout en parlant d’une voix visiblement gênée. Qu’est ce qui lui avait pris de venir ici?! Maintenant, tout le monde était au courant qu’il avait été avec un Pokémon, non…C’était bien pire que ça! Tout le monde pensait que c’était SON pokémon! Et vu la façon dont elle se collait contre lui, il n’y avait aucune erreur possible. Un garçon à la coiffure hirsute de couleur bleue avait fait apparaître une sphère rouge et blanche dans sa main, la faisant agrandir avant de la lancer vers la Tarsal qui n’avait rien vu. Instinctivement, l’adolescent donna un coup de pied dans la pokéball, la frappant dans son centre pour la renvoyer violemment à son propriétaire, celui-ci se la prenant en plein front avant de tomber en arrière. De la voix gênée, il était passer à la colère, une colère bien singulière que les autres élèves n’avaient jamais encore entendus auparavant :
« Je peux savoir ce que tu fous avant que je t’arrache la figure? »
« Tu as dit que ce n’était pas ton Pokémon alors je le capture, c’est pas dur! »
« Et tu crois que je vais te laisser faire ça? Poses un seul doigt sur elle et je te brises les bras. »
« Mais je… »
« Allons allons! Ryusuke et Taran, veuillez vous calmer. Ryusuke puisque tu as un Pokémon, tu seras prié de venir à la séance d’entraînement. »
« Et si je refuses? »
Il avait répondu d’un air insolent : Il n’allait pas participer à ces gaminerais pour savoir qui était le plus fort, ce n’était pas son genre et il n’avait pas que ça à faire. Mais le professeur lui souriait d’un air inquiétant comme si l’adolescent n’avait pas à discuter ses paroles :
« Si tu ne viens pas, tu seras renvoyé du lycée pour plusieurs raisons, tu veux que je te les cites? La première est que tu n’as pas annoncer que tu possédais un Pokémon et il n’est donc pas dans le registre du lycée. La seconde est que tu as laissé sortir ce Pokémon de sa pokéball et cela sans autorisation. Je continue ou ça te suffit? »
« MAIS CE N’EST PAS MON TARSAL! »
« Ah bon? Pourtant, je suis désolé de te dire que les preuves visuelles sont plus qu’éloquentes. Les cours du matin sont terminés, veuillez vous disperser. Nous reprendrons à 14 heures. »
« Mais mais mais… »
La Tarsal continuait de se coller contre le torse de Ryusuke, poussant des petits rugissements de plaisir : Il était encore là pour la protéger. Après les pokémons, c’était au tour des humains. Il était craint et respecté des deux à ses yeux et elle releva la tête, laissant apparaître ses deux yeux émeraudes devant le jeune garçon qui se gratta le menton en soupirant : Encore un problème à l’horizon. Encore un problème à l’horizon et la petite créature n’arrangeait en rien la situation.

Chapitre 3 : Persécution

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 3 : Persécution

Ryusuke écarquilla les yeux devant l’apparition de la petite bête de 40 centimètres avant de se redresser subitement sur le lit. La Tarsal le regardait profondément comme si elle tentait de lire dans son esprit ses sentiments actuels à l’instant de son apparition : de la colère mais portée envers lui-même, de la surprise de la voir sur le rebord de la fenêtre et de l’envie? Le jeune garçon voulait tant que ça la voir? L’adolescent resta immobile avant de crier :

« Tu m’as pourri mon existence! »
Quelle réplique! Il en était peu fier et il y avait de quoi. Il n’aimait pas se mentir à lui-même, alors mentir aux autres même si ce n’était qu’une créature, ce n’était guère mieux. La Tarsal continuait de l’observer, ses petits yeux verts pointés dans sa direction : malgré ses paroles elle restait là, impassible. L’adolescent fit de même, attendant un simple geste du Pokémon à la robe blanche et aux cornes vertes mais il s’esquintait les yeux ; à force, tout se déroula subitement : un clignement des yeux et la créature n’était plus là. Un second clignement de surprise et elle se trouvait sur son ventre, posant sa patte droite d’une blancheur immaculée sur le front de l’humain qui tomba en arrière, s’évanouissant sans comprendre ce qui venait de se passer.

« Ryusuke? Ryusuke? Ne me dis pas que tu as encore séché les cours? Attends un peu pour voir… Mais tu es brûlant! »
Une main féminine s’était posée sur son front, l’adolescent ouvrant subitement les yeux avant de relever le haut de son corps. L’infirmière aux cheveux blonds bouclés poussa un petit cri de surprise en reculant.

« Qu’est ce qui s’est passé? Où suis-je? »
« Tu es à l’infirmerie Ryusuke. Quand je suis arrivée, tu étais couché sur le lit en train de dormir, je pensais que c’était encore une de tes ruses pour ne pas participer aux combats de Pokémon après les cours mais je vois que ce n’est pas le cas. Tu vas bien? Tu m’as l’air pâle. »
« Où est-elle?! »
« Elle? Qui donc? »
« La Tarsal! Elle se trouvait là! Sur le rebord de la fenêtre! J’ai pas rêvé! »
« Allons allons, je crois que c’est plus grave que je ne le pensais. T’entendre parler de Pokémon montre bien que tu n’es pas dans ton état normal. Je vais contacter tes parents et ils vont venir te chercher. »
« MAIS JE N’AI PAS RÊVE! »
Il cria de toutes ses forces à l’infirmière, celle-ci s’éloignant quelques secondes avant de revenir avec une seringue, la plantant dans le bras de Ryusuke qui tomba à nouveau en léthargie. Elle poussa un léger soupir tout en prenant une fiche, écrivant les symptômes de la maladie de Ryusuke. Une minute plus tard, elle se dirigea vers le téléphone, composant un numéro :

« Madame Zudoresuan? C’est l’infirmière du lycée. Pourriez vous venir chercher votre fils Ryusuke, celui-ci est fièvreux. Je vous donnerai mon diagnostic quand vous serez au lycée. »
Quelques heures plus tard, dans la maison Zudoresuan, l’adolescent ouvrait les yeux, regardant le plafond. Il devait éviter de prendre cette mauvaise habitude. Il tourna son visage à gauche et à droite, regardant où il se trouvait. Il était de retour dans sa chambre, couché dans son lit et en pyjama. Quelques voix se faisaient entendre au rez-de-chaussée, celles de ses parents et d’une personne qu’il ne connaissait pas. Descendant lentement, il posa une main sur son front : non, il n’avait plus de fièvre.

« Ah! Ryusuke. La police attendait ton réveil. Pourquoi tu ne nous as rien dit au sujet de ton agression? »
« J’avais pas envie et cela ne concernait que moi et puis d’abord, ce n’était pas une agression. »
« D’après le rapport que j’ai dans mes mains, on vous a retrouvé allongé sur le sol non loin de la forêt de Cilexion, un Tarsal à la couleur étrange se trouvant devant vous. Un antidote déjà consommé se trouvait aussi à votre portée tandis que le Tarsal s’est enfui. Cela peut-être très grave comme agression et d’après vos parents, vous êtes sujet à de nombreuses hallucinations qui sont sûrement dues à la présence du Tarsal dans votre esprit. »
« DES IMBECILES! Voilà ce que vous êtes! J’ai dit que je ne m’étais pas fait agresser, je le sais bien mieux que vous non?! Vous me prenez tous la tête, je me barre! »
« Ryusuke! Reviens ici tout de suite! Tu es encore malade! »
Le père s’était levé à la suite de l’adolescent mais celui-ci était déjà sorti dans la nuit tombée, courant à se couper le souffle à travers les plaines avoisinantes sa maison. Il avait froid, le vent d’hiver lui caressant la totalité du corps de son souffle glacial tandis que ses pas malgré l’herbe lui arrachaient des petits cris de douleur. Enfin, il s’arrêta de courir, remarquant une écurie abandonnée qui devait sûrement être un ancien endroit pour les Ponyta, ces fiers chevaux dont les flammes parcourant leurs dos ne brûlaient pas leurs propriétaires. Il s’installa au fond de l’écurie, se mettant assis, dos contre le bois du mur, sa tête posée contre ses genoux remontés devant lui. Quelques secondes de silence avant qu’il n’éclate en pleurs :

« Pourquoi?! Qu’est ce que j’ai fait de mal à ce Pokémon?! Je l’ai sauvé et pourtant, il n’arrête pas de me suivre et de me faire du mal! Je lui ai rien fait! Qu’il me laisse tranquille, je veux être en paix! AHHHH! »
Le jeune homme qui n’avait plus rien de l’être confiant au lycée poussa un cri de terreur en voyant la Tarsal apparaître devant ses yeux, d’abord sous la forme d’une illusion avant de prendre une consistance plus réelle. Ryusuke se releva, se mettant dans un coin tandis que la petite créature aux yeux verts le regardait d’un air étonné.
Que se passait-il avec cet humain? D’abord il lui sauvait la vie, ensuite il lui criait dessus avec de la colère dans le ton mais non dans le coeur et maintenant… Il semblait apeuré, non, horrifié, il avait visiblement très peur d’elle alors qu’elle ne faisait rien pour cela. Il bloquait son coeur, une carapace s’étant formée autour, empêchant à la petite créature de le lire pour comprendre ses sentiments. Elle s’avançait lentement vers lui, tendant les deux mains en sa direction : elle était venue le remercier pour son sauvetage contre les Dardargnan, s’étant enfuie lorsqu’elle avait remarqué la présence d’autres êtres humains. Elle n’aimait pas le contact avec ces derniers mais celui-ci semblait spécial : jamais elle n’avait rencontrée quelqu’un d’aussi complexe sentimentalement et elle voulait apprendre à le connaître, mais la laisserait-il s’approcher de lui? Ça n’allait pas être chose facile vu l’état dans lequel se trouvait l’adolescent qui avait perdu de sa magnificence au fil des heures qui s’étaient écoulées depuis sa rencontre.

« Ne t’approches pas de moi! Je ne veux pas! ELOIGNES TOI! »
Le garçon passa au-dessus du box du fond pour échapper au Tarsal. Pourquoi cette créature continuait-elle de le suivre?! Il l’avait sauvée, c’était tout! Elle pouvait s’en aller, il n’avait pas besoin de remerciements! Il n’avait rien pu faire avec les Dardargnan et ce qu’elle avait vue n’était qu’un moment de faiblesse, maintenant c’était bon, il ne voulait plus la voir!

« J’ai pas besoin de vous répugnantes créatures! Ne t’approches pas de moi sinon je serais obligé de te frapper! »
Quelles belles paroles alors qu’il reculait pas à pas, se dirigeant vers la sortie. Combattre un Pokémon, ce n’était pas dur si on l’agressait, il répondait présent pour se défendre, c’était pas si différent d’un humain au final mais se lier à ces derniers, ça, c’était hors de question! Sa stupidité l’avait obligé à défendre ce Tarsal, il était né comme ça et on ne pouvait pas changer son caractère. Il n’allait pas attaquer une créature qui ne lui voulait aucun mal, ce n’était pas son genre mais il devait l’impressionner, lui faire peur. Il ne pleurait plus mais serrait les dents, tentant de contrôler ses nerfs, un peu de sang s’écoulant de ses pieds : A force de les frotter contre le sol de l’écurie, la plante s’était ouverte légèrement.
La Tarsal était sortie du box du fond après que l’humain soit passé par-dessus le bois séparant les deux box. Elle continuait d’avancer non plus en marchant lentement mais en sautillant pour se rapprocher plus rapidement de Ryusuke. Il était mignon avec ces quelques larmes dans les yeux, comment un humain pouvait-il avoir autant de crainte à son égard? Normalement, c’était l’inverse qui devait se produire : ELLE devait s’enfuir si l’humain avait des sentiments néfastes à son égard mais il n’y avait rien de tel. Elle releva la tête pour regarder le visage de Ryusuke tout en sautillant une nouvelle fois avant de s’écrouler sur le sol, tête la première. Elle n’avait pas regardée où elle avait mis les pieds.
Tentative d’intimidation loupée, c’était au tour du Pokémon. Ryusuke la regardait bondir dans sa direction, se rapprochant peu à peu tandis qu’il s’immobilisait : Bondir pour arriver au niveau de son visage et l’étrangler… Voilà ce qu’elle voulait faire! Il se mit en position de défense, le poing tremblant en avant, prêt à contre-attaquer si elle décidait de s’en prendre à lui. Il y avait confusion entre les pensées des deux personnes et lorsqu’il vit la Tarsal s’écrouler devant lui, la première phrase qui lui traversa l’esprit était : Mordre la poussière. Reculant à nouveau, il garda sa position avant de se retourner, se mettant à courir pour s’échapper de l’écurie abandonnée, la créature aux cheveux rouges et aux cornes vertes disparaissant pour réapparaître devant lui, Ryusuke s’arrêtant en reculant, ses pieds tentant une manoeuvre audacieuse pour qu’il puisse se retourner tout en prenant de l’élan mais la nervosité avait envahi tout son corps et comme l’avait « prédit » la Tarsal, Ryusuke mordit bien la poussière, ses jambes se croisant pour lui faire rencontrer le sol.

Il se retourna lentement en gémissant de douleur, la créature grimpant sur son ventre comme à l’infirmerie. Mais ce moment là avait-il été la réalité ou alors n’était-ce qu’une simple vision de son esprit détraqué depuis hier? Il n’osait plus bouger, tremblant de la totalité de son corps. C’était comme la dernière fois mais il n’allait pas avoir autant de chances, il n’y avait plus personne pour l’aider. Jamais il ne pourrait concrétiser son rêve qui devenait une chimère, sa main droite se tendant dans le ciel étoilé, ses yeux se fermant : il allait mourir ici. Sa main se déposa lentement sur l’herbe, le vent continuant de souffler sans pour autant toucher le garçon qui murmura en ouvrant à nouveau les yeux :
« D’habitude, la mort, c’est quand même un peu plus froid que ça. Il y a un problème… »
Il aperçut une sorte de sphère de 2 mètres de hauteur qui l’entourait ainsi que la Tarsal qui avait joint les deux mains pour se concentrer. La respiration de Ryusuke se fit plus calme tandis qu’il reprenait peu à peu conscience de la réalité : non il n’était pas mort, non il n’était pas en danger mais en pyjama et dehors, pieds nus. En voyant les arbres dont les branches se balançaient vers la gauche sous la force du vent, il se doutait qu’il devait faire un froid de canard mais au contraire il se sentait bien, il avait un peu chaud et il s’arrêta de trembler peu à peu, regardant la Tarsal qui arrêta de se concentrer, l’abri créé par ses soins étant assez résistant pour tenir quelque temps :

« Merci. Je… Je dois m’excuser pour ce que j’ai fais non? Je suis désolé mais tu vois, j’ai… Comment dire, tu ne le répèteras pas hein? »
Ryusuke regardait la Tarsal droit dans les yeux, légèrement gêné par les évènements : plus ridicule que lui, ce n’était pas possible en ce moment. La créature se coucha sur l’adolescent, posant sa patte droite pour relever une partie de ses cheveux, créant une mèche sur l’oeil gauche comme avec l’humain, celui-ci souriant faiblement en voyant la similitude avec sa propre coiffure, l’oeil vert du Pokémon, l’observant, attendant qu’il se prononce :

« Pour faire simple, on va juste dire que j’ai peur de vous voilà tout. »
Il détourna le regard mais la Tarsal toucha légèrement le visage de l’adolescent avant de faire de même en se désignant : Elle ne comprenait pas pourquoi l’humain avait peur d’elle alors qu’elle avait été sauvée par lui? Ryusuke se releva légèrement, tenant la petite créature par la hanche. Sa main tremblait encore au contact de la peau blanche et chaude mais ce n’était pas si monstrueux que ça.

« Pourquoi je n’ai pas tremblé en te protégeant contre les Dardargnan? Ce n’était pas la même scène. Que tu sois un Pokémon ou un humain, je n’allais pas rester les bras croisés en te voyant te faire tuer par ces monstrueuses guêpes! Je suis pas insensible hein? Des fois, on doit quand même passer outre sa peur si on veut pouvoir défendre les autres. Donc je n’avais pas à trembler, et puis tu n’as pas l’air si monstrueuse que ça de près. »
Il sourit à nouveau, passant sa main droite sur la tête du Pokémon pour caresser ses cheveux rouges, la Tarsal se laissant faire en fermant les yeux de plaisir. Ryusuke était peut-être très difficile à comprendre mais cela ne semblait pas la gêner plus que ça, elle arrivait de nouveau à lire dans ses sentiments, il semblait apaisé maintenant.

« Par contre, je suis désolé mais je ne veux plus que tu arrêtes de me suivre. Heu attends un peu… »
Qu’est ce qu’il venait de dire? Qu’elle n’arrête pas de le suivre? Mais c’était dnas l’autre sens qu’il devait l’annoncer! Si son coeur se mettait à parler à la place de sa raison, ça n’allait pas se dérouler comme prévu. Il devait corriger le tir.

« Je me suis trompé. Ne me suis plus s’il te plaît, je ne suis pas un dresseur et je ne veux pas de Pokémon avec moi, ce n’est pas dur, je ne sais pas m’occuper d’un Pokémon et j’en ai surtout pas envie. Donc tu comprendras que je ne veuille pas de toi non? »
La Tarsal releva la tête, montrant deux yeux verts qui pourraient attendrir le plus froid des hommes. Elle voulait rester avec lui maintenant qu’elle l’avait découvert mais cela ne semblait pas affecter l’adolescent qui se releva complètement, gémissant un peu de douleur en tentant de faire quelques pas, c’est vrai qu’il saignait aux pieds, il l’avait complètement oublié. Déposant la petite créature aux cheveux rouges et aux cornes vertes sur le sol, il lui fît un petit salut d’adieu avant de marcher en direction de sa maison bien qu’elle soit éloignée. Il tremblait maintenant de froid, le vent recommençant son travail sur son corps avant de se sentir subitement téléporté, fermant les yeux avant de les ouvrir à nouveau. Il se trouvait dans sa chambre et il se tapa légèrement le front : C’était évident! Elle pouvait se téléporter ainsi que les autres mais son pouvoir devait sûrement la fatiguer, surtout que la distance avait été énorme. Instinctivement, il se retourna avant de réceptionner le Pokémon qui allait s’écrouler, la couchant dans son lit en mettant la couverture sur une partie du corps, la laissant se reposer. Il lui devait bien ça et demain, il la ferait partir. Ce n’était pas son genre de reporter au lendemain ce qu’il pouvait faire le jour même mais il n’allait pas la jeter à la porte après ce qu’elle avait fait.
« Ryusuke?! Tu es revenu?! Mais co… »
« NE VENEZ SURTOUT PAS DANS MA CHAMBRE! »
Il avait crié en entendant la voix de sa mère, fermant subitement la porte à clé, la Tarsal se réveillant légèrement, Ryusuke posant un doigt sur ses lèvres pour lui demander de se taire, ils ne devaient pas savoir qu’il y avait un Pokémon dans sa chambre. Attendant que sa mère soit partie, il ouvrit légèrement la porte avant de la refermer à clé derrière lui, se dirigeant vers la salle de bain car il devait soigner ses blessures au pied. Un éternuement soudain sortit de sa bouche : voilà qu’il avait attrapé froid. Vraiment, quelle journée de dingue depuis que cette créature était arrivée dans sa vie. Il devait s’en débarrasser le plus tôt possible et cela sera fait dès le lendemain. Ses parents ne s’étant pas couchés en attendant son retour, il descendit les escaliers, se présentant devant eux :

« Mais où tu étais passé?! Le policier n’a pas réussi à terminer son travail à cause de toi! Tu dépasses les bornes Ryusuke! »
« Je crois que je suis fatigué. Je suis seulement sorti de la chambre pour vous dire bonne nuit. Si vous n’êtes pas contents, c’est la même chose. »
« TU RESTES ICI! »
Le père s’était levé à nouveau, tapant du poing sur la table de la cuisine. Ryusuke resta impassible avant de s’installer, prêt à écouter toutes les remontrances qui allaient s’ensuivre.

« Depuis cette agression par le Tarsal, tu as l’air complètement différent. Est-ce que tu refais des cauchemars? »
Voilà qu’il venait d’éveiller l’intérêt de l’adolescent, un intérêt dont il se serai volontiers passé:

« J’ai arrêté de faire des cauchemars depuis déjà 2 ou 3 ans, je vais pas recommencer à cause de ça et JE NE ME SUIS PAS FAIT AGRESSER! »
« Tu dis que tu ne fais plus de cauchemars mais tu sais très bien que ce n’est pas vrai. Encore hier, tu étais en sueur, ton lit le prouve bien assez. »
Sa mère déposa trois tasses dont l’une de chocolat chaud. Il était déjà plus de 22 heures 30 mais aucune des trois personnes ne semblait fatiguée. Ryusuke baissa la tête, tenant sa tasse entre ses deux mains :

« Je ne peux pas vraiment oublier. Ça restera ancré en moi pour l’éternité, qu’on le veuille ou non. »
« On le sait bien mais on t’a proposé d’aller voir un psychologue pour régler ce problème. Nous ne pouvons même plus utiliser de Pokémon devant toi de peur de te faire rechuter. »
« Je n’ai pas ces problèmes au lycée mais je ne veux pas les voir au quotidien, c’est tout. Je pense que la discussion est terminée. Je ne passerais pas ma vie avec des Pokémon. »
« Tu ne pourras pas y échapper, tu le sais aussi bien que nous. Tout le monde possède des Pokémon et un jour ou l’autre, tu en auras un que tu aimeras en particulier et dont tu t’occuperas avec tendresse et dévotion. »
La tasse percuta le mur de la cuisine, Ryusuke ayant donné un violent coup de la main dans l’objet de porcelaine. Les morceaux tombèrent sur le sol, le chocolat chaud se collant sur le mur. Il se leva, se dirigeant vers le couloir :

« J’ai dit : « La discussion est close. ». Je ne m’attacherai jamais à ces créatures. »
« Pourquoi faut-il que cela se termine toujours comme ça? »
« Vos paroles n’ont pas à être prononcées et peut-être nous pourrons vivre en paix comme une vraie famille. »
Le père voulut ouvrir la bouche pour répondre à nouveau à son fils mais préféra s’abstenir, le laissant remonter dans sa chambre avant de s’y enfermer. La mère de Ryusuke fit apparaître un monstre de couleur jaune avec des rayures noires ressemblant à des éclairs sur le ventre ainsi que des traits de même couleur sur le reste du corps.

« ELEK! ELEK! »
« Tu veux bien m’aider Caliro? Ensuite, nous irons produire le courant pour la journée de demain. »
L’Elektek tapa ses deux poings l’un contre l’autre avant de produire un peu d’électricité entre les deux, utilisant sa queue jaune pour ramasser les débris de la tasse avant d’accompagner la femme qui était sa dresseuse. Dans sa chambre, Ryusuke regardait la petite créature qui était couchée dans son lit, respirant faiblement, signe qu’elle dormait paisiblement : cela devait être la première fois qu’elle dormait dans une maison. Il était vrai que les Pokémon vivaient dans la nature avec toutes les intempéries qui allaient avec. Ça ne devait pas être simple. Il alluma la petite lampe sur son bureau, la collant presque contre le bois de ce dernier pour ne pas réveiller la Tarsal avant de sortir un crayon : il ne devait pas oublier son objectif. Il jeta un petit regard à la créature avant de se mettre à dessiner. Demain, elle partirait de son existence et tout redeviendrait comme avant.

Chapitre 2 : Détestable pensée

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 2 : Détestable pensée

« Ils ont ramenés leurs compères ou quoi?! »
Il ne savait pas combien de temps il avait perdu à défendre la faible créature mais il faiblissait au fil des minutes qui s’écoulaient inlassablement, son endurance mise à rude épreuve. Certains des Dardargnan étaient partis, d’autres restaient évanouis et enfin les trois derniers combattaient mais non pas en risquant de se prendre des coups inutiles : elles calculaient quelque chose et cela, Ryusuke l’avait remarqué.
La petite créature aux cornes vertes ovales et à la coiffure au bol rouge se collait à la jambe de Ryusuke comme pour se cacher derrière lui : l’humain semblait si fatigué mais il restait pour elle, du moins, c’est ce qu’elle croyait. La fureur qui animait le coeur de Ryusuke avait disparu pour laisser place à une profonde tristesse et crainte, comme s’il avait peur de quelque chose. Un vrombissement d’ailes se fit entendre à nouveau et Ryusuke se retourna vivement, emportant le Tarsal contre lui tout en roulant sur le sol, évitant les dards envoyés par l’insecte géant qui était venu accompagné par des renforts. Gardant la petite créature contre son torse, il se releva rapidement avant de courir pour s’éloigner de la clairière. Pestant contre le Tarsal, Ryusuke baissa la tête pour éviter les branches :

« C’est bien la dernière fois que je risque de me faire planter de toutes parts par des Dardargnan juste pour sauver la vie d’un Pokémon! Mais je ne pouvais pas l’abandonner… »
Ses insultes étaient maintenant dirigées vers lui-même comme pour tenter de se donner une explication valable à son geste inconsidéré. Oui, il avait sauvé la petite créature, oui il était poursuivi par des Dardargnans à cause de ça, mais pourquoi?! Il le savait mais il ne voulait pas l’assumer! Quelques dards se plantèrent à l’endroit où se trouvait ses pieds quelques secondes auparavant, les guêpes géantes continuant leur chasse. Un dard vint se planter dans la jambe de Ryusuke, lui faisant sortir un cri de douleur bien qu’il continua à courir malgré le poison qui s’immisçait en lui.
L’humain transpirait : Que se passait-il? La petite créature ne comprenait pas mais baissa la tête, restant dans les bras de l’adolescent tout en cherchant à savoir quels étaient les sentiments de Ryusuke, mais ils restaient maintenant imperméables : le sentiment de douleur mêlé à la fièvre qui l’envahissait empêchait toute tentative. Elle baissa les yeux, se calfeutrant contre l’humain tout en se concentrant, leurs deux corps disparaissant subitement à la vue des Dardargnans. Elle avait utilisé tout son pouvoir mental pour les téléporter au loin.
Ils arrivèrent à une centaine de mètres, la petite créature relevant légèrement sa coiffure rouge pour regarder ce qu’elle venait de faire : Elle avait réussi quelque chose qu’elle n’avait jamais réalisée auparavant! Se déplacer aussi loin et dans un endroit à l’abri des guêpes. Un corps tomba en avant à côté d’elle. Le Tarsal aux cheveux rouges et aux cornes vertes sursauta en voyant Ryusuke qui s’était écroulé sur le sol, remarquant enfin le dard dans la jambe de celui-ci. Il avait réussi à courir avec ça?!
Recommençant à se concentrer, elle posa ses deux pattes blanches sur le dard de grande taille avant de tirer de toutes ses forces pour l’extraire de la jambe de Ryusuke qui poussa un petit râle de douleur en ouvrant faiblement les yeux : Où était-il? Bougeant légèrement la tête, il remarquait le Tarsal, ou plutôt LA puisqu’elle avait une allure féminine dans ses gestes. Qu’est ce qu’elle faisait là?! Elle posa sa patte sur la plaie empoisonnée du garçon, lui arrachant un nouveau cri de souffrance, la créature aux cheveux rouges se tournant vers son visage en tapotant légèrement le front de celui-ci comme pour lui dire qu’il n’y avait pas de soucis. Puis subitement, elle se téléporta, l’abandonnant à son triste sort. Plusieurs minutes passèrent, des minutes considérées comme des heures, l’agonie de Ryusuke se prolongeant jusqu’à entendre au loin :

« AU VOLEUR! Ce Tarsal a volé un antidote! Mais poursuivez le! »
Quelques secondes après ce cri, la petite créature aux cheveux rouges et aux cornes vertes était revenue, une sorte de potion entre les deux mains. Elle l’ouvrit par la pensée grâce à ses pouvoirs psychiques avant d’en déposer légèrement sur la blessure de Ryusuke, celui-ci serrant les dents en la laissant faire. Puis, quand cela fut fait, elle approcha la potion des lèvres de Ryusuke, celui-ci la regardant faiblement en tentant de lever une main vers elle, passant une main dans les cheveux rouges de la créature qui se laissa faire avant d’emmener l’antidote aux lèvres de l’adolescent, le forçant à boire, le liquide verdâtre s’écoulant dans sa bouche sans en laisser tomber une goutte. Les cris s’étaient rapprochés du lieu où s’était écroulé Ryusuke qui reprenait peu à peu conscience, apercevant bien mieux la créature qui se tenait devant lui : Une sorte de robe blanche lui couvrait la totalité du corps, ses cheveux rouges étaient bien ordonnés et coiffés mais d’une façon demi-sphérique, chose peu féminine si il en est tandis que deux cornes vertes se trouvaient en avant et en arrière de ce crâne. Bien qu’il était difficile de les voir, deux yeux couleur émeraude le regardaient longuement, comme pour l’étudier. Il abaissa légèrement sa main, la tendant vers la petite créature de 40 centimètres.
Voilà, elle avait fait ce qu’elle devait faire : L’humain qui l’avait protégée des Dardargnan avait été sauvé par ses soins. Dire qu’elle ne voulait pas paraître aux yeux des dresseurs de peur d’être capturée, elle s’était jetée dans la gueule du loup, volant un Antidote dans une boutique pour aller le ramener à l’humain avant qu’il ne soit trop tard. Heureusement qu’elle était capable de se téléporter, que ce serait-il passé sinon? Elle était épuisée avec toutes ces téléportations mais elle n’allait pas abandonner son sauveur. Celui-ci la regardait longuement comme pour l’étudier : il n’avait jamais vu de Pokémon ou quoi? Ses petites cornes vertes tremblèrent légèrement en ressentant de la douceur de la part de l’humain quand celui-ci caressa ses cheveux verts puis il tendit la main comme si il cherchait quelque chose. Instinctivement, la petite créature tendit ses deux mains pour les mettre dans celle de Ryusuke, le garçon la refermant faiblement en souriant.

« Ce Tarsal est là! Il s’en est pris à un humain! Pourchassez le! »
« Enfuis toi au lieu de rester ici bêtement, tu vas te faire prendre non? Je vais m’occuper de ça. »
La Tarsal acquiesça légèrement en retirant ses mains puis se téléporta au loin, disparaissant de la vue de tous et de toutes. Deux mains se posèrent sur l’adolescent, le secouant légèrement pour voir s’il se sentait bien : les mains de celui qui dirigeait la boutique.

« Hey, ça va gamin? Le Tarsal t’a pas trop fait de mal? Première fois que j’en vois un autre part que dans les livres. »
« Laissez-le se réveiller un peu. Je vais devoir prendre sa déposition : l’agression par un Pokémon n’est pas si rare que ça. »
« Tiens, mais c’est quoi ça? Mais c’est mon Antidote?! Et il est vide! Ce Tarsal était à toi gamin?! »
Visiblement, la gentillesse qui animait le gérant n’était que pure comédie devant le policier puisque sa poigne s’était faite plus dure, Ryusuke la ressentant mais posant sa main sur le bras du gérant pour qu’il le lâche, serrant légèrement pour lui faire comprendre de ne pas le chercher. Le policier regarda de haut en bas l’adolescent qui se relevait faiblement et en titubant :

« Il ne semble pas avoir de Pokéball pourtant. Ce Tarsal devait être sauvage mais pourquoi s’en est-il pris à vous? Vous n’êtes pas un Dresseur pourtant, vous n’avez donc aucun Pokémon? »
Le policier semblait intrigué par l’adolescent, qui se frotta la jambe en gémissant légèrement avant de sortir un billet de 100 Pokédollars, le mettant dans la main du gérant en marmonnant :

« Voilà pour l’Antidote perdu, c’est bien son prix non? Je n’ai rien à dire, votre plainte n’a plus de raison d’être, je retournes chez moi monsieur l’Agent. »
« Mais et votre agre… »
« Je croyais m’être clairement exprimé : je n’ai rien à signaler. Bonne soirée à vous deux. »
Laissant en plan le policier et le gérant qui restèrent bouches bées, Ryusuke retourna chez lui, prenant la parole avant que sa mère ne puisse le réprimander :

« J’ai eu quelques problèmes et je n’ai pas très faim. J’ai pas envie d’en parler et je ne mangerais pas ce soir. Je vais m’enfermer dans ma chambre, je dois travailler. Désolé pour les baies. »
Mêlant les gestes aux paroles, il ne laissa pas le temps à sa mère de répondre que déjà la porte de sa chambre se claqua avant de se verrouiller, l’adolescent jetant un oeil à ses dessins avant de se coucher sur le lit, regardant le plafond. Il semblait pensif avant de donner un violent coup de poing contre le mur : il avait été aidé par un Pokémon! Même si ce n’était qu’un juste retour de son sauvetage, jamais plus il ne voulait se faire sauver par un Pokémon après ça! Lentement, il ferma les yeux, s’endormant avec les lunettes posées sur son visage.
Le lendemain, d’une humeur de chien, Ryusuke n’avait que sa mèche cachant son oeil gauche de bien coiffée, ses habits comme sa coiffure montrant clairement l’énervement et l’anxiété qui l’animait. En classe, comme à son habitude, il dessinait en écoutant d’un air distrait les paroles du professeur tout en le regardant pour faire semblant d’être intéressé.

« Ryusuke? Quelle est la technique la plus forte d’élément électrique? Ryusuke? »
« Tonnerre. »
« Je suis désolé mais ce n’est pas la bonne réponse. La bonne réponse est Fatal-Foudre. »
Des murmures désapprobateurs parcoururent la classe comme si ce qui se passait était un évènement rarissime. Ryusuke dessinait en regardant le plafond, n’ayant pas encore compris qu’il venait de se tromper. Quand il baissa son regard,il remarqua enfin ce qu’il dessinait. D’un geste rageur, il plia en boule la feuille avant de l’envoyer dans la tête d’un des élèves devant lui.

« Aie! Qui m’a envoyé cette boule?! »
« C’est Ryusuke! Je l’ai vu jeter la boule. »
« Pfff, j’ai mal au crâne, je vais à l’infirmerie, j’ai pas besoin qu’on m’y emmènes, je sais y aller. »
« Ryusuke! Ryusuke! »
Le professeur criait à l’adolescent aux lunettes qui s’était levé en ayant laissé son cartable sur le sol, celui-ci tombant quand l’élève ferma la porte de la classe. Le garçon qui s’était pris le bout de papier l’ouvrit légèrement avant de s’exclamer devant toute la classe :

« C’est un Tarsal! Ryusuke s’intéresse aux Pokémon?! »
« C’est impossible! Lui qui prône l’absence de tout ce qui est en rapport avec eux, je ne le vois pas penser à un Pokémon! »
« Y a mon père qui travaille dans la police, il m’a dit qu’un de ses collègues avait raconté qu’un jeune adolescent s’était fait attaqué par un Tarsal hier. Vous croyez que ça serait Ryusuke? »
« Ryusuke perdre contre un Tarsal? Non mais, sois un peu sérieux quoi, ces créatures, elles préfèrent s’enfuir 99% du temps quand on en aperçois une. Il n’y a même pas de nids dans les environs et aucun élève dans le lycée n’en possède d’après mes souvenirs. »
« Oui mais pourquoi aurait-il dessiné un Tarsal? Ce n’est pas logique. »
« Qu’est ce que tu veux que ça me fasse? C’est son problème, pas le mien! »
« Allons allons un peu de silence, on va reprendre les cours! »
Le professeur claqua ses deux mains l’une contre l’autre pour rétablir l’ordre dans la classe. De son côté, Ryusuke, les mains dans les poches, se dirigeait vers l’infirmerie, ouvrant la porte en disant : »Je suis malade, je m’installe sur un lit et je me repose. » Paroles inutiles car l’infirmière n’était pas là. Se couchant sur le lit, les deux mains derrière la tête, il se demandait ce qui se passait avec lui : Cette petite créature restait ancrée dans sa mémoire et ce n’était pas normal! D’après ses connaissances, elle était du type psy, donc elle avait peut-être utilisé un stratagème pour lui pervertir l’esprit, c’était l’unique raison de sa présence dans sa mémoire, voilà tout! Regardant sa main dirigée vers le plafond, il se souvint de cette légère chaleur lorsque ses deux mains s’étaient posées dans la sienne. Il referma le poing avant de se l’enfoncer subitement dans le ventre, pouffant sous sa propre puissance. Voilà de quoi lui remettre les idées en place!

« Pourquoi je pense à cette créature moi? Ce n’est qu’un Pokémon qui m’a sauvé comme je l’ai sauvé, rien d’autre, rien de plus. »
Une petite ombre lui cachait le soleil. Ryusuke tourna la tête pour apercevoir le Pokémon aux cheveux rouges et aux cornes vertes qui le regardait.

Chapitre 1 : Plus fort que les Pokémons

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Première Partie : Un duo
Chapitre 1 : Plus fort que les Pokémons

« Mais arrêtez le! C’est un monstre! Il va tuer mon Machoc si ça continue! »
« Quand on cherche la baston avec moi, on l’obtient! T’as fait le malin en m’attaquant par derrière avec ta sale bête alors t’attends pas à autre chose de ma part! »
Le Pokémon bleu de petite taille avec des crêtes brunes sur le crâne vola en arrière, le corps couvert de blessures et de saignements avant de disparaître dans une lumière rougeâtre, son dresseur le rappelant avant de s’enfuir en courant. Les élèves regardaient l’adolescent qui se tenait là, les cheveux bruns bien coiffés avec une petite mèche qui cachait l’oeil gauche de couleur vert. Portant une veste rouge avec un haut bleu en-dessous, il ne semblait pas commode et bon nombre de muscles parcouraient son corps, signe qu’il l’entretenait plus que la moyenne des personnes de son âge.
« Encore un des troisièmes classes qui croyait pouvoir faire la loi dans le lycée avec son Pokémon. Avec Ryusuke, on peut au moins se dire qu’on ne serait pas perdants dans l’affaire. »
« C’est vrai que même si c’est un asocial de première catégorie, il ne cherche pas des problèmes à tout bout de champs contrairement aux racailles du coin. Mais pourquoi n’utilises t-il pas de Pokémon pour se défendre? Un jour ou l’autre, il va finir très mal. »
« J’en vois pas le besoin. Depuis des siècles, on vit avec les Pokémon en les utilisant même pour les tâches les plus ridicules. Vous êtes dépendants de ces créatures! Je ne fais qu’utiliser ce que je possède réellement! On ne juge pas un homme sur ses Pokémon mais sur ses capacités! »
« Ah Ryusuke! Pardon, pardon, pardon! »
Ryusuke s’était approché des deux garçons qui discutaient à son sujet, sortant de ses poches une paire de lunettes avant de les remettre sur le nez : Bien qu’il ne fut pas un exemple à suivre en ce qui concernait ses manières ou son comportement, il fallait reconnaître qu’il était puissant. Malgré les Pokémon de ses adversaires, il restait invaincu dans le lycée, sa force résidant aussi bien dans ses muscles que dans son cerveau pour analyser les faiblesses des autres. Il soupira en faisant un petit geste de la main, remettant son sac à dos derrière son épaule :
« Pfff, ça ne fait rien. Je n’ai pas de temps à perdre pour des imbécillités de ce genre. Feriez mieux de rentrer chez vous, paraîtrait qu’il y a quelques voleurs qui traînent dans le coin, méfiez vous pour vos si « charmants » Pokémon. »
« Merci de nous prévenir, tu es toujours si « protecteur » envers nous. »
« Humpf? Je vous ai pourtant déjà dit d’arrêter de dire de telles choses. »
Il n’était nullement gêné par ces paroles – elles étaient véridiques – mais il n’appréciait pas qu’on commente ses gestes et ses paroles. La main ne tenant pas le sac dans la poche gauche, il se dirigea vers la sortie de son lycée, marchant à pas lents, le soleil brillant encore dans le ciel malgré l’heure tardive. Après une quinzaine de minutes de marche, il se trouvait devant une petite maison tout ce qu’il y avait de plus normal. La maison était entourée de verdure, signe qu’elle se trouvait quand même assez loin par rapport aux autres habitations.
« C’est moi! Je suis rentré! »
« Oh Ryusuke! Le lycée a appelé, tu as encore causé des problèmes avec un élève! »
« Maman, on en a déjà discuté, je n’y suis pour rien moi si on décide de m’agresser. Je ne fais que me défendre! »
« Oui, mais ce n’est pas là l’unique problème. Tu sèches aussi les cours pratiques en rapport avec les Pokémon, je ne sais plus quoi faire pour le leur expliquer. »
« Ils n’arrivent pas à comprendre que j’en ai rien à foutre de leurs putains de cours à la con? Je ne vais pas perdre mon temps avec ces imbécillités! Si t’as rien d’autre à dire, je vais dans ma chambre! »
« Ryusuke! Reviens… »
« Laisses tomber chérie, tu sais aussi bien que moi que ça ne sert à rien d’essayer de le raisonner là-dessus. »
La femme aux cheveux bouclés poussa un long soupir avant de retourner à la cuisine, servant le café à un homme à la chevelure dégarnie sur le haut du crâne et portant des lunettes. Cela ne servait à rien de parler avec leur fils Ryusuke à ce sujet. Une vingtaine de minutes plus tard, la mère arrêta de préparer le repas, s’essuyant les mains avant de sortir de la cuisine tout en montant les escaliers vers le premier étage :
« Ryusuke! J’ai un service à te demander. Vas me chercher quelques baies dans la forêt de Cilexion, tu seras un ange. »
L’adolescent déposa le crayon qu’il avait en main tout en se levant: son dessin attendrait plus tard. Il jeta un oeil par la fenêtre, il ne faisait pas encore trop froid, quelle chance. Il n’avait pas besoin de mettre sa veste rouge. Sortant sans un mot de chez lui, il se dirigea vers la forêt de Cilexion, les deux mains dans les poches, un panier pendant sur le bras gauche.
« Bzzzz, Bzzzz, Bzzzz. »
« Hein? Qu’est ce que des Dardargnan foutent ici? »
Ryusuke se coucha subitement, laissant passer une nuée de Dardargnans au-dessus de lui, les guêpes monstrueusement grosses ne semblant pas se préoccuper de lui. Des petits rayons de lumières rouges s’éloignèrentt peu à peu tandis qu’il se relevait, se frottant les genoux pour retirer l’herbe de sa tenue avant de se mettre à courir à la suite des Dardargnans : ils poursuivaient quelqu’un ou quelque chose. Peut-être qu’en se dépêchant, il pouvait les rattraper.
La petite créature continuait ses téléportations, celles-ci se distançant de moins en moins. Si cela continuait, elle n’allait plus pouvoir s’enfuir. Enfin elle arriva dans une clairière, le soleil se préparant à se coucher, cependant l’obscurité ne provenait pas de l’astre de lumière mais d’une dizaine de ces guêpes aux pattes avant transformées en dards. Le dard dorsal pointé en avant, elles s’apprêtaient à éliminer l’intrus qui avait osé pénétrer dans leur territoire. Un coup de pied envoya l’une des guêpes contre un arbre, en emportant deux autres avec elles, complètement sonnées. Ryusuke se tenait devant la petite créature qui avait une corne ovale sur le front et une sur le dos du crâne, un semblant de coiffure au bol rouge cachant ses deux yeux. Elle avait une main posée sur la bouche et tremblait en se demandant qui était l’homme qui se tenait devant elle : d’après ce qu’elle pouvait sentir, de l’hostilité émanait de lui mais celle-ci n’était pas à son encontre, elle visait les Dardargnan tandis qu’une profonde colère était ancré en lui mais ayant pour cible lui-même. Qu’est ce que cet humain allait faire? Il n’allait quand même pas combattre les Pokémon. Non, il allait sûrement en utiliser un pour se défendre, c’était obligé.
« Dans quel bordel je me suis foutu?! Bon la petite bestiole derrière moi, tu ne bouges pas et il t’arriveras rien de mal. D’après ce que j’ai constaté, tu m’as l’air de ne pas pouvoir faire grand chose toute façon. »
Ryusuke parlait d’une voix calme mais visiblement sur un ton énervé, il n’appréciait guère de venir aider un Pokémon mais bon, un groupe d’une dizaine de Dardargnan contre un… Il ne savait pas quoi, c’était un combat inégal! Les Dardargnan restants émirent quelques bourdonnements de colère en voyant leurs congénères au sol avant de se mettre en position. Une première partit à l’attaque, les deux dards de ses pattes avant dirigées vers Ryusuke, lorsque celui-ci tendit ses deux mains, prêt à les sacrifier pour stopper son adversaire. Du moins, c’était la première partie de son plan. Dès que la guêpe géante fut à portée, ses deux bras se mouvirent sur le côté, empoignant les bases des dards sans qu’il se fasse toucher ayant bougé son corps vers l’avant. Un coup de tête dans celle de l’insecte et celui-ci fût à terre.
Le garçon se coucha sur le sol, deux Dardargnan se percutant de plein fouet en espérant prendre l’adolescent en tenaille. Non, ils étaient impuissants face à Ryusuke, mais ils continuaient leurs attaques incessantes, le garçon bougeant à gauche et à droite pour esquiver les dards : une seule dose et tout était terminé, il n’avait pas pensé à prendre d’antidotes avec lui, c’était normal quoi?! Il n’avait pas de Pokémon et il ne les côtoyait pas normalement, tout ce qu’il y avait de plus logique! Un vrombissement d’ailes le ramena à la réalité. Ryusuke fit un pas de côté, sa tenue bleue se déchirant très légèrement quand le dard passa non loin de sa hanche, Ryusuke administrant un coup de son pied gauche dans la tête du Dardargnan. Plus que cinq, ça allait être un jeu d’enfant. Le petit Tarsal à la robe blanche restait derrière Ryusuke, préférant ne pas bouger, il allait gêner l’humain si il tentait quoique ce soit. Depuis quand les dresseurs combattaient sans Pokémon? Il releva légèrement la tête, deux yeux verts apparaissant sous la coupe au bol rouge : L’humain n’avait pas de Pokéball avec lui, ce n’était donc pas un dresseur qui était parti à la recherche d’un nouveau Pokémon, alors qu’est ce qu’il faisait là? Il voulait juste la défendre, mais il n’avait aucune raison pour cela! La créature continua de regarder l’humain, restant elle-même sur ses gardes au cas où les Dardargnan tenteraient de s’en prendre à elle bien que depuis le début du combat, ils se jetaient les uns après les autres sur l’humain.

Chapitre 50 : Adepte de la destruction

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 50 : Adepte de la destruction

« Qu’ils viennent, je les attends. Je vais leur montrer. »

Deux autres golems étaient apparus devant lui. Ils étaient de taille humaine contrairement à l’autre … mais surtout, l’un était entièrement couvert par les flammes, son corps semblant être fait de roche volcanique tandis que le second avait la particularité d’être composé intégralement de glace. Heureusement pour lui, il avait eut la bonne idée de bien les éloigner par mesure de sécurité. L’imposant golem était entre eux deux, comme pour délimiter une barrière invisible pour éviter qu’ils ne se blessent l’un par rapport à l’autre.

« Qu’ils arrivent, qu’ils arrivent ! Plus vite ça sera fait, mieux c’est ! »

Il tentait de s’exclamer mais il en avait assez de patienter comme ça. Il poussa un petit soupir, plaçant une main sur son front avant d’observer la créature. Bien entendu, elle était capable de produire des flammes mais il n’avait pas vu à quoi elle ressemblait exactement et c’était peut-être ça qui allait être nécessaire pour lui sauver la vie.

« Où sont les autres ? Ah, ils arrivent. »

Il se répétait machinalement cela tout en regardant droit devant lui. Voilà ce qu’il allait devoir affronter : cinq créatures, non ? Une longue queue munie d’une boule recouverte de pics, des ailes décharnées, l’oiseau qu’il voyait avait une sale tête. Son problème résidait dans le fait qu’il remarquait bien qu’il pouvait produire de l’électricité.

Le second animal, celui qui avait produit des flammes dès son entrée en premier. Le même genre d’oiseau mais plus humanoïde, au sol, se tenant sur ses deux pattes arrière. Sa queue était bien plus petite, presque inexistante et son plumage avait des couleurs chaude, variant entre le rouge, l’orange et le jeune. De son bec sortait les flammes.

Comme visiblement, ce n’était que des oiseaux, il ne fût pas surpris de remarquer à quoi ressemblait le troisième d’entre eux. A quatre pattes, son plumage bleu ciel mais durci par le gel tombait à chaque fois qu’il se secouait, donnant l’impression d’être un porc-épic ailé et ainsi des plus dangereux. C’était particulièrement étrange.

Mais bon, il n’était pas là pour se poser des questions. Il comprenait à quoi il avait affaire : à une bande de piafs qui avait chacun la maîtrise élémentaire d’un des cinq éléments. Le quatrième d’entre eux avait une queue qui se fendait en cinq, chacune pouvant se mouvoir à la façon d’un serpent mais surtout semblant aussi aiguisée qu’une lame. Sa peau était brune mais ses plumes dépassaient d’une carapace faite de pierre, celle-ci étant découpée en plusieurs carrés. Et finalement, il ne restait plus qu’un seul oiseau.

L’oiseau qui normalement, devait représenter l’élément le plus commun pour ceux maniant la magie parmi eux : le vent. Comme un paon, celui-ci trônait dans les cieux, observant le reste de ses congénères. Son plumage de toutes les couleurs donnait l’impression qu’il maniait tous les éléments mais Tery n’était pas dupe : il était fort, très fort, sûrement bien plus que les autres mais il était incapable de manier différent élément. Et aussi, qu’est-ce qu’il était grand, au moins autant que … la vouivre d’il y a quelques années, lorsqu’il était encore à la recherche des médaillons mais avec Manelena et Clari. Ah … Manelena, il ne pouvait pas se mentir : elle lui manquait. Il était inquiet après cette petite dispute.

« Je ferais mieux de me concentrer sur ce combat. »

Créer des golems élémentaires était plus compliqué que des golems normaux mais bon, il valait mieux pour lui qu’il se concentre sur ce qu’il avait à faire, oui. Par quel oiseau devait-il commencer ? Le grand chef, il s’en occuperait à la fin mais les autres ?

Difficile mais bon, il n’allait pas avoir le temps de réfléchir trop longtemps. Il désigna un oiseau pour chaque golem pour qu’ils soient prêts à réagir. Lui, de son côté, s’occuperait du dernier. Le golem de terre allait alors s’en prendre à l’oiseau de foudre, celui de glace pour l’oiseau de même élément et pareil pour le golem de feu.

Pourquoi ? Car il n’avait pas trop le choix malheureusement. Il poussa un petit soupir avant de planter une nouvelle fois ses mains dans le sol, les ressortant pour avoir des griffes au bout des doigts. Il ne lui restait qu’une cible : l’oiseau de roche. Il comptait juste sur le plus imposant de ses golems pour prendre rapidement l’ascendant et venir alors s’occuper de l’oiseau enflammé pour ensuite prendre l’ascendant et …

« Tel un roi, il semblerait que l’un de nos oiseaux ait décidé de ne pas participer à cette bataille pour le moment. Est-ce un bon choix ? Nul n’est dans sa tête ! Mais est-ce qu’un oiseau est capable de réfléchir autant face à la mort ? »

Hum ? Elle voulait se mettre tout Claudiska sur le dos ou quoi ? Car bon … avec de telles paroles, ce n’était pas forcément la meilleure chose à faire d’après ce qu’il avait compris. Il eut un petit soupir, regardant les oiseaux avant de se mettre en position.

Il fonça vers son adversaire, l’oiseau à la lourde carapace faite de pierre, celui-ci se tournant vers lui, comprenant d’où allait provenir l’affrontement. Ses griffes percutèrent le plumage fait de roche avant qu’il ne le repousse au loin pour l’éloigner des autres. Il devait avoir confiance en ses golems, ce n’était que ça.

« Ce sont mes créations et en tant que telles, je sais ce qu’elles valent. Je n’ai pas à m’inquiéter à ce sujet. Elles sont assez fortes pour tenir tête à des piafs ! »

Voilà comment il devait envisager les choses. Il vient parer les cinq queues de l’oiseau, faisant un saut en arrière quand elles décidèrent de se mouvoir à la façon d’un serpent. Il n’aimait pas quand les créatures agissaient de la sorte, c’était alors impossible de deviner à l’avance ce qu’elles comptaient faire. Et il n’était pas rassuré pour ses golems ! RAH ! Il y avait quelques secondes, il pensait encore à les laisser se débrouiller seuls. Maintenant, il repensait à eux, pour ne pas changer. Mais quel idiot !

« Est-ce que Tery va y arriver, Clari ? »

« Tu te fais beaucoup trop d’inquiétudes pour lui, Elen. Je te rappelle qu’il s’agit de Tery. Mon seul souci réside dans cet oiseau qui a décidé de ne pas se mêler de la bataille. »

« Ah ! Tu vois qu’il y a aussi de quoi s’inquiéter ! Toi aussi, tu l’es ! »

« Oh mais juste un peu hein ? Il s’agit de Tery, ce n’est pas n’importe qui ! Que tu le veuilles ou non, Elen, nous savons très bien ce dont est capable Tery. »

Clari se voulait rassurante mais le ton dans sa voix ne l’était pas. D’ailleurs, elle jetait des regards furtifs dans les gradins pour voir comment était établi la protection du Colisée. Comme ils étaient proches, il était facile de remarquer ce dôme translucide qui séparait les gradins du centre du Colisée. Une puissante magie de protection, bien entendu.

« Pas comme ça qu’on pourra passer outre. Personne de l’extérieur ne pourra l’aider. »

« Clari, je pense qu’il vaut mieux que tu te retiennes. »

« Oh ? Royan qui me fait la morale ? J’adore toujours entendre ça ! » s’exclama la demoiselle aux couettes blondes, se tournant vers le garçon aux cheveux bleus.

« Non, ce n’est pas une morale mais un conseil. Tu t’en doutes … que je n’aime pas cela. Je ne comprendrais jamais ce qui se passe dans sa tête. C’est juste … aberrant … »

Royan émit un petit soupir avant de placer une main sur son front. Pas que ça l’ennuyait mais voilà, c’était un peu tout comme. Il émit un petit rictus avant de s’étirer légèrement, fixant le combat qui continuait devant leurs yeux.

« Je pense qu’il s’agit du dernier combat. Cinq créatures à la fois, ils veulent pousser Tery au bout pour qu’il montre réellement ses pouvoirs. »

« Ils sont encore bien loin de les voir. Il n’a même pas ses cornes qui sont sorties. A partir de là, ils ont encore beaucoup d’efforts à faire. » compléta Elen après les propos de Royan.

Le combat continuait d’être des plus ardus et ardents. Tery faisait de gros efforts pour riposter et frapper face à cet oiseau de roche. Celui-ci piaillait comme les autres. Il ne pouvait qu’à peine regarder ses golems, espérant juste que ça ne serait pas la fin pour eux. Il suffisait juste que l’un d’entre eux se fasse battre pour que le combat tourne en sa défaveur.
Si cela devait arriver, autant dire qu’il pouvait se considérer comme perdant et d’une façon bien sale malheureusement. Il fallait tout faire pour éviter que ça n’arrive ! Et pour ça, il allait voir s’il pouvait aider … AH !

Il fit une roulade sur le côté, évitant les cinq queues de l’oiseau de roche avant d’émettre un grognement. Non, ça ne servait à rien, il n’avait aucune chance d’y arriver. Il poussa un nouveau soupir. S’il ne se concentrait pas, c’était fichu, il était bon pour mourir.

Et ça, il ne pouvait pas se le permettre ! Il voulait survivre ! Si ce n’était pas une preuve qu’il était un démon voire juste un humain, qu’est-ce que c’était ? Il passa une main sur son front, épongeant la sueur. Plus le combat durait, plus il allait avoir du mal, il le savait parfaitement mais cette notion ne le dérangeait pas tellement.

« Mon but est de réussir à les impressionner et à leur faire comprendre que je ne suis pas … »

Qu’est-ce qu’il était en train de se dire ? Il n’arrivait même pas à croire à ses paroles. Il n’était pas stupide, il était lucide. Ces gens allaient avoir encore plus peur de lui qu’auparavant. Il se ridiculisait, tout simplement mais voilà … il le savait, c’était donc déjà un symptôme pour se guérir non ? Ou quelque chose du genre ? Ou presque ?

Se guérir de quoi ? Hey … ça n’allait vraiment pas bien. Il commençait à divaguer. Est-ce qu’il était plus fatigué que prévu ? Il para une nouvelle fois les rochers qui vinrent le percuter, le repoussant en arrière sur plusieurs mètres. Ouch ! Ca faisait mal ! Il avait maintenant de bien belles blessures dont il se serait passé volontiers.

« Il vaut mieux pour moi … que je ne perdes pas cette concentration, oui. »

N’importe quoi ! Il n’était pas concentré à l’heure actuelle et il prétendait le contraire. Qu’est-ce qui clochait ? Est-ce que c’était le surplus de combats ? Pourtant, ce n’était rien par rapport aux créatures légendaires. Il y avait autre chose non ?
La fatigue ? Non, même pas. Il n’avait aucune explication raisonnable à l’état de fatigue dans lequel il se trouvait à l’heure actuelle. C’était tout simplement … étrange, très étrange. Il prit une profonde respiration juste au moment où il entendu un piaillement sur sa droite. Son golem enflammé venait de clouer le bec à ce poulet recouvert par les flammes.

« BRAVO ! JE SAVAIS QUE TU POUVAIS LE … »

Merde ! Il avait tourné la tête et il était trop tard maintenant pour se protéger de l’attaque de son propre adversaire Il allait devoir accuser le coup mais ça risquait de faire de …

Rien du tout ? Il était indemne. Il cligna des yeux au moment où il vit une imposante main de pierre qui venait de stopper l’oiseau de roche et ses cinq queues. Son premier golem ! Celui de terre ! Plus gros que les autres. Il venait de le défendre ? C’était vrai ?

« Fais attention à toi. Ne détourne jamais le regard de ce combat. »

Il venait de s’adresser au golem mais il avait l’impression que ce dernier aurait pût lui dire la même chose. La main vint enserrer l’oiseau par les cinq queues avant de le soulever et de l’éclater au sol de nombreuse fois, jusqu’à ce que les os ne puissent plus être brisés.

« PIAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA ! »

Il mit rapidement ses mains sur ses oreilles, levant les yeux vers le ciel. Ce monarque au plumage multicolore venait de pousser un cri. Est-ce qu’il était comme enragé de voir deux de ses compagnons mourir de la sorte ? De façon aussi cruelle ?

« OH ! Nous passons aux choses sérieuses ! Il semblerait que Tery ait réussi à battre deux de ses cinq adversaires. Mais que pourra t-il faire face au monarque du ciel ? »

Monarque du ciel ? Il n’était pas sûr que ça soit le véritable nom de cette créature mais cette voix voulait sûrement impressionner son public. D’ailleurs, l’oiseau aussi ne tarda pas à montrer ce dont il était capable. De ses ailes, il vint balayer la zone, projetant Tery en arrière, celui-ci percutant le mur tandis qu’il voyait son golem de feu … perdre ses flammes … et disparaître comme si de rien n’était. Mais ce n’était pas fini. Un second cri de cet oiseau et il avait déjà traversé le golem de glace, le brisant en morceaux.

« Ca n’a rien à voir avec les autres, ça ! » s’écria le jeune homme aux cheveux bruns, se redressant avec difficulté. En un instant, la chance venait de tourner.

Et malheureusement, ce n’était pas dans son sens. Il déglutit, prenant une profonde respiration, soucieux et inquiet. Calme, il devait juste se calmer, c’était le mieux à faire. Juste se calmer, oui .Il devait se calmer. Ca ne servait à rien de s’emporter.

« Deux de mes golems sont morts, je peux toujours en refaire un autre, oui. »

Mais malheureusement, face à trois oiseaux dont un surpuissant … c’était considéré comme de la folie. Mais bon, pour cela, il ne fallait pas se leurrer : il fallait déjà être un peu fou pour ce qu’il avait pensé. Il demanda à son golem de venir le récupérer, chose qu’il fit avant de le déposer sur l’imposante épaule de l’être fait de pierre.

« Venez donc m’affronter, je vous attends. »

Il avait croisé les bras, comme pour rester fier et droit, attendant qu’ils arrivent. Cela ne tarda pas tandis qu’il prenait une profonde respiration, ses griffes aux mains. La chute allait faire mal, très mal … mais il devait attaquer ses adversaires par surprise s’il voulait gagner.

Et c’est ce qu’il fit. Lorsque que l’oiseau utilisant l’élément de l’eau fût à sa portée, il se jeta sur lui sans aucune hésitation, plantant ses griffes de roche dans son être jusqu’aux poings. Les griffes disparurent à l’intérieur, de l’électricité se faisant ressentir alors que les yeux de Tery devenaient rouges.

« Je suis pas doué pour l’électricité mais qu’importe ! Une bonne décharge au plus profond de ton être devrait réussir à te faire griller non ?! »

Aucune réponse de la volaille, celle-ci tombant avec Tery au sol. Le jeune homme se servit du cadavre pour éviter que l’atterrissage ne soit trop violent, regardant les deux derniers oiseaux. Qu’ils viennent ! Il les attendait de pied ferme ! Il était encore prêt à se battre et ce n’était pas eux qui allaient dicter leur loi !

« Plus que deux ! Notre vaillant démon semble enfin montrer ce dont il est réellement capable mais cela sera t-il suffisant face à ses derniers adversaires ? »

Encore et toujours cette voix. Il valait mieux pour elle qu’il ne le voie pas vu à quel point il se faisait rendre la vie impossible par ces combats. L’imposant volatile et son dernier compagnon aux pouvoirs électriques s’étaient tourné vers lui, prêts à venger la mort de leur camarade mais le poing du golem vinrent les empêcher de s’approcher, frappant dans les airs avant de toucher le sol, créant un nuage de poussière.

« MAINTENANT ! » s’écria le jeune homme aux cheveux bruns pour lui-même.


Ses griffes étaient réapparues mais surtout, il savait où viser dans la poussière. Il pointa ses deux mains vers les cieux, les griffes quittant ses poings, s’envolant sous la forme de nombreux pieux de pierre. Un piaillement aiguë résonna avant qu’un corps ne tombe au sol dans un bruit lourd. Lorsque la poussière se dissipa, le quatrième oiseau était tombé. Il n’en restait plus qu’un : le dernier mais surtout le plus puissant.

« Bien entendu, il fallait s’en douter. Je dois me garder le meilleur pour la fin. » marmonna Tery, la pierre se formant une nouvelle fois sur ses mains. Il avait chaud, très chaud.

Il sentait que ses cornes commençaient à pousser à travers sa chevelure. Ce n’était pas ce que le public voulait de toute façon ? C’était bien ça non ? Ils en avaient rien à faire s’il devait mourir ou pas. Il devait juste éliminer cet oiseau et ensuite …

« Grande nouvelle ! Je viens d »apprendre que le dernier adversaire de notre démon favori est prêt à rentrer en arène. Faites donc place au Cyclopocus ! »

Hein ? Comment ça ? Il n’avait même pas terminé de battre le dernier oiseau qu’on venait lui ramener son dernier adversaire ? Et en vue des tremblements qui se produisaient à chaque pas, il était sûr d’une chose : l’être n’avait rien à voir avec les précédents.

L’oiseau s’était arrêté de combattre. Il voyait une certaine terreur dans son regard, regard tourné vers l’entrée des monstres dans le Colisée. Qu’est-ce que ça pouvait être ? Les grilles se relevèrent jusqu’à ce qu’à chaque pas, un tremblement se produise.

« Cyclopocus. Mais c’est pas possible ça ! Ca n’existe pas ! »

C’est juste dans les légendes que l’on évoque un tel nom ! Pourquoi est-ce que … non … Ca existe réellement … Deux paires de bras mais surtout six jambes qui finissent par des pieds épais mais raccourcis. La moitié basse du corps ressemble à celle d’un saurien d’un temps issu de la préhistoire avec une épaisse et longue queue au bout tandis que la partie supérieure est humanoïde bien que de la fourrure épaisse recouvre le torse. Les quatre bras sont imposants et musclés tandis que le visage n’a qu’un seul œil, qui doit bien faire la quasi-totalité du front. Sur le sommet du crâne, une corne y trône, de couleur dorée.

« Oh ? Il semblerait que notre Cyclopocus ait déjà choisi sa cible. »

Et ce n’était pas lui ? Le jeune homme haussa un sourcil en voyant la queue qui balaya l’air, venant frapper l’oiseau pour l’écraser contre un mur. Il recommença maintes fois, faisant trembler le Colisée. Tery regarda ce spectacle avec effroi, il était immense … Il devait faire au moins une dizaine de mètres de hauteur.

« Et dire que ce n’est pas une créature légendaire ? Qu’est-ce qui a put donner naissance à ça ? C’est pas normal, c’est pas logique. »

Il devait éviter de détourner les yeux mais ce spectacle était si effrayant. L’oiseau, celui qui avait balayé ses golems élémentaires n’était maintenant plus qu’un amas de chair et de plumes. Cette puissance et cette violence était d’un tout autre niveau. Un niveau inquiétant et effrayant. Le jeune homme déglutit tandis que la voix reprenait :

« Le dernier adversaire : Tery Vanian contre le Cyclopocus ! Le monde entier reconnaîtra sa puissance s’il s’en sort victorieux ! Ne vous inquiétez pas, le dôme de protection du Colisée est tel que ce monstre ne pourra guère s’enfuir … peut-être ? »

« Elle plaisante ou quoi ? Il faut stopper ça maintenant ! »

Elen venait de crier, ne voulant pas que ça dure plus longtemps. Tery ne pouvait pas lutter contre un tel monstre ! Ils n’avaient aucune idée à ce sujet ou quoi ? C’était de la pure folie ! Hors de question que ça se passe ainsi ! Pas pendant qu’elle était là !

Comment est-ce qu’il pouvait lutter contre ça ? Avec son côté démoniaque, il avait l’habitude de pouvoir maîtriser les autres mais là … non, rien du tout. Il n’en avait pas du tout l’impression. Il déglutit, visiblement décontenancé par la tournure des événements. Il ne restait plus que son imposant golem.

« Tu as une bonne odeur. »

Il releva son visage, cherchant à voir d’où provenait cette voix avant de comprendre … qu s’il s’agissait du Cyclopocus. C’était lui qui venait de parler ? Il était capable de ça ? C’était une blague n’est-ce pas ? Une créature aussi grande et …

« Je pense que je vais te retirer membre par membre pour mieux te dévorer. »

Intelligence primaire ou presque. Il aimerait penser ça mais la queue vint une nouvelle fois faire le tour de la créature, Tery étant obligé de sauter pour mieux l’éviter. Sa … Saleté ! Il n’allait pas tenir le coup à cette allure si ça continuait !


Par contre son golem … venait d’arrêter la queue avec difficulté, la repoussant du côté du Cyclopocus tandis que celui-ci se tournait vers l’être de pierre. Avec férocité, il s’élança vers lui, arrivant à le soulever avec aisance en vue de la différence minime de taille entre eux. Le golem fût projeté en arrière, bien loin de Tery qui faisait quelques pas en arrière.

« Comme ça, nous ne serons plus dérangé. »

C’était donc ça ? Juste être seul face à lui ? C’était donc ça … seul face à cet être tandis que des milliers de gens le regardaient, prêt à se faire dévoré par le Cyclopocus. Mais bon, il n’irait pas se laisser faire ! Pas sans se battre !

« Viens par là, mon grand ! Je vais te montrer de quel bois je me chauffes ! »

C’était de la vantardise mal placée car il ne pouvait compter sur personne cette fois ! Les deux paires de mains vinrent se fermer en autant de poings, ceux-ci s’affaissant, prêts à l’écraser de la plus horrible des façons possible.

La queue revint faire un petit tour d’arène tandis que Tery s’était déconcentré un bref moment en voyant son golem se relever malgré les fissures sur son corps de pierre. Le jeune homme se retrouva envoyé contre un mur, des cornes poussées sur son crâne en même temps qu’il crachait du sang. Avec lenteur, il se releva, cherchant à sentir s’il s’était déjà brisé quelque chose. Il n’eut pas le temps d’y réfléchir, le Cyclopocus étant à sa hauteur.

« Attendrir la viande, c’est succulent. »

« IL FAUDRA ME PASSER SUR LE CORPS SI TU VEUX TUER MON TERY ! »

Un bruit de verre brisé. A l’écoute de ce cri, il se retint de gémir de douleur et de soupirer. Elen avait fait quoi encore ? Le corps du Cyclopocus tomba sur le côté devant la déferlante de puissance qui s’était abattue sur lui au niveau des hanches, un corps recouvert par une épaisse armure noire venant tomber devant Tery, un genou au sol en haletant vivement. Ce n’était pas Elen mais Manelena ? Et … elle venait de traverser la protection de l’arène ?

Epilogue : Voeu

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Epilogue : Voeu

« Père, Mère… J’aime Helena… Et même si je sais que vous n’êtes pas d’accords pour qu’elle soit ma petite amie… Je me fiche de vos paroles. Oui… Elle n’est pas riche, oui elle n’est pas morte contrairement à ce qu’on croyait. »

« Hum… Soit… Mais cela… »

« Je n’ai pas terminé ! Je veux qu’Helena reste ici avec moi ! Et même si vous ne voulez pas d’elle, alors je partirais avec elle, sans rien, sans bagage, ni affaire ! On n’a pas besoin de ça ! Je veux juste être avec elle, je n’ai pas besoin du reste personnellement ! »

« De la nourriture, un toit pour vivre, pour élever des enfants… Un travail… De l’argent… Il te faudra bien plus que vivre d’amour et d’eau fraîche pour pouvoir la rendre heureuse. »

Tsss ! Il savait que ses parents avaient parfaitement raison et il avait attendu leur retour avec une certaine impatience. Il ne le cachait pas, il avait apprécié leurs dernières paroles mais là… C’était lui-même qui s’enfonçait dans ses propos. Il reprit :

« Ca ne fait rien… Je me débrouillerais pour l’élever et la nourrir ! Je n’ai pas à m’en faire pour ça ! Il ne faut pas croire que je suis un fainéant ! »

« Nous n’avons jamais dit cela. C’est toi qui pense ainsi… Un peu comme ce que tu penses de nos paroles et que tu t’imagines des choses… »

« Co… Comment ça ? Qu’est-ce que vous voulez dire ? »

« Nous n’avons jamais refusé que tu sois avec Helena. C’est toi-même qui t’es mis cette idée en tête. En fait, nous trouvions cela dommage qu’elle ne soit pas humaine. C’était la meilleure chose qui pouvait vous arriver. Après s’être occupée de toi pendant toutes ces années, il est normal qu’elle te connaisse bien mieux que n’importe quelle autre femme n’est-ce pas ? »

« Est-ce… Est-ce que ça veut dire que vous êtes d’accords pour… qu’Helena et moi… »

« Nous ne voyions aucune raison de vous refuser ceci. Néanmoins, il serait temps que tu prennes tes médicaments… Tu as l’air en parfaite santé mais… »

« Mais je le suis ! C’est vrai… Je suis bête… J’aurais du vous prévenir de ça d’abord. Jirachi a exaucé un souhait ! Je ne suis plus malade ! »

« Comme ça ?! En un simplement claquement de doigts ? »

« Pas exactement… Madame et monsieur… Je vais vous expliquer si vous le voulez bien. Enfin… Si vous voulez bien que je vous adresse la parole… »

Bien sûr… Pourquoi ne pouvait-elle pas ? Est-ce qu’elle était encore figée dans son rôle de servante bien qu’elle était devenue une jeune femme ? Le père fit un petit sourire, invitant son fils et sa nouvelle petite amie à le suivre ainsi que sa femme, allant discuter dans une salle plus appropriée. Peut-être la salle de repos ? Xavier regardait ses deux parents avec incompréhension. Depuis tout ce temps… Il s’était bloqué sur cette idée.

« Hum… Ainsi… D’après ce que j’ai compris… Tu t’es montré plus intelligent qu’une créature qui dort pendant un millénaire ? Il est vrai… que nous ne connaissons que très peu ce dont tu étais capable. Seule Helena avait une petite idée… et encore… D’après ce que nous avons remarqué, elle semblait aussi surprise que nous la première fois. »

« J’ai des capacités insoupçonnées héhéhé ! »

« Ce n’est pas pour ça que tu dois te vanter. Enfin… Nous pourrons souffler un peu… Nous étions réellement inquiets… à cause de ta maladie… Xavier… Mais maintenant que tu ne l’as plus… Peut-être que tu voudrais travailler avec nous ? »

« Ah… J’avais d’autres projets… qui concernaient Jirachi… J’aimerais bien obtenir plus d’informations à son sujet, créer quelques groupes de recherche, faire des expéditions… Enfin… J’aimerais faire tout ça car je lui suis redevable… »
Les deux parents se regardèrent alors qu’Helena venait serrer sa main dans la sienne. Ils partiraient ensemble de toute façon, il n’y avait pas d’autre choix. Enfin, après quelques instants, ce fut la mère qui prit la parole :

« Pour cela… Il te faudra quelques années d’études… Partir en tant que pokéléontologue sans aucune connaissance n’est guère une bonne chose. Je pense que moi et ton père, nous pourrons te trouver une école. »

« C’est… C’est vrai ?! Merci beaucoup ! Je… Je vais faire de mon mieux ! »

« Nous te faisons confiance… mais n’oublie pas Helena entre temps. »

« Hors de question de l’oublier ! Merci encore ! Helena, tu as entendu ?! »

Oui, elle n’était pas sourde. Elle lui fit un grand sourire alors qu’il venait l’embrasser devant ses parents. Elle s’était mise à rougir violemment, le repoussant en lui disant d’avoir un peu plus de tenue en présence d’autres personnes. Il devait bien se comporter !

« Aie, aie, aie ! Ne me tape pas ! C’est bon ! J’ai compris la leçon ! Je ne ferais plus rien en public ! Pardon ! Pardon Helena ! Stop ! Ca fait mal là ! S’il te plaît… »

« J’ai arrêté depuis déjà quelques secondes… Tu exagères vraiment tout, Xavier. »

« Si peu… Si peu… Mais quand même… Je devrais me dépêcher de recommencer à lire ! Helena, tu veux bien m’aider ? On va se documenter dans notre bibliothèque, il doit bien y avoir quelques livres qui parlent de Jirachi dans les pokémons légendaires ! »

« Hiiiii ! Calme-toi un peu ! Rien ne presse, Xavier ! Désolée ! Nous… Nous partons ! »

Ce n’était rien. Les deux parents les regardèrent s’éloigner et quitter la salle sans rien dire, faisant un simple geste de la main. Ainsi… Xavier voulait devenir quelque chose qui ressemblait à un explorateur ou à un pokéléontologue ? C’était une bonne chose. Bon… Il était temps d’appeler quelques personnes. Le métier d’archéologue requérait quelques petites choses assez importantes en un sens. Son fils… Devenir pokéléontologue…

« Félicitations Xavier ! Félicitations ! Tu es reçu ! Tu m’entends ?! »

C’était vrai… Elle disait vrai… Combien d’années… Cinq… Cinq ans… Cinq ans étaient passés… Et ils avaient un anneau au bout de leurs doigts… Une bague de fiançailles… Ils n’avaient pas grandement changé en cinq ans. Tout au plus au niveau de la longueur de cheveux d’Helena… Mais celle-ci avait quitté sa robe violette pour une tenue plus appropriée… Et Xavier vint de dire :

« Mais toi aussi, Helena ! Nous sommes reçus tout les deux ! Encore trois ans… et puis… Ca sera enfin terminé… Trois longues années… à attendre… »

« Ne dit pas n’importe quoi aussi. On peut déjà partir visiter quelques sites pour les étudier. »

« Qu’est-ce l’on attend alors ? On a deux mois de vacances environ ! »

« Ne te dépêche pas trop ! Il faut d’abord prévenir tes parents ! »

Oui ! C’était normal ! Il prit sa main, regardant avec tendresses les deux anneaux avant de remarquer que le chauffeur les attendait comme auparavant… Bon… Ils se trouvaient dans une école privée et ils ne côtoyaient que peu les autres élèves, mais ils étaient motivés, très motivés pour leurs études. Ils retournèrent dans la demeure qui n’avait pas changée, remerciant le chauffeur avant de rentrer à l’intérieur.

« Père ! Mère ! Nous sommes rentrés ! »

« Te voilà donc ! Alors… Ces résultats ? »

« Helena a été reçue… C’est donc une très bonne chose non ? »

« Oui bien sûr… Mais toi… Est-ce que tu… Je l’espère… Vous avez tellement travaillé… »

« Xavier ! Arrête de torturer tes parents et dis leur tes résultats ! »

Ouille ! Elle venait de lui donner un petit coup de pied tout en rigolant, Xavier poussant un gémissement avant de donner le résultat à ses parents. Oui… Il avait été reçu lui aussi. Ses parents le félicitèrent alors qu’il reprenait la parole d’une voix calme :

« Mais… Pendant ces deux mois de vacances… Moi et Helena… Nous pensions partir en expédition… Nous allons demander à trouver quelqu’un qui veuille bien de nous et nous ne serons plus là pendant ces deux mois. J’espère que ça ne vous gêne pas trop… »

« Tu es libre de faire ta vie… Tant que tu t’occupes bien d’Helena et que vous soyez heureux tous les deux, cela nous suffit. Nous commençons à nous faire vieux… donc nous ne pouvons pas vous suivre. Je me demandais… mon fils… Quand est-ce que toi et Helena, comptez-vous vous marier ? Cela fait déjà tellement d’années… Il serait temps… »

« Je ne sais pas du tout, je ne suis pas pressé ! Bon ! Je vais préparer déjà quelques affaires. Helena, est-ce que tu veux bien t’occuper de téléphoner aux différents archéologues pour voir si il y a une place de libre ou non ? Merci beaucoup, mon amour ! »

Il était parti comme une flèche, Helena poussant un profond soupir attristé. Le mariage… Pas encore… Même après cinq ans… De quoi avait-il peur ? Et puis… Il se liait plus facilement d’amitié avec les autres… Enfin… Comme il était intelligent… Il discutait… souvent avec des filles… et elle avait honte… D’éprouver de la jalousie.
Moins d’une semaine, ils étaient partis dans le désert, ayant pris contact avec un archéologue qui était venu à l’école lors de leur première année d’études. Une semaine… Deux… Trois… Et rien de rien… A peine une petite avancée dans leur recherche mais ils avaient encore moins avancé dans leur relation… Elle avait l’impression que tout stagnait… entre eux.

« Encore une dure journée terminée ! Bon… Je vous dis bonne nuit et à demain ! »

« Oui ! Bonne nuit, Xavier ! Bonne nuit à toi aussi, Helena ! »

« Bonne nuit… monsieur… »

Elle pénétra dans la tente à la suite de Xavier… C’était une tente assez éloignée des autres. Comme ils étaient en couple, ils avaient besoin d’intimité et cela avait été respecté. Dès qu’elle vit les sacs de couchage, elle se coucha à l’intérieur sans même regarder Xavier, celui-ci étant surpris par sa réaction. Il s’approcha d’elle, venant passer une main dans ses cheveux avant de lui mordiller l’oreille :

« Et bien ma douce… Qu’est-ce qu’il y a ? Tu as l’air… mécontente… »

« Non… Non… Ce n’est rien… Je suis juste un peu fatiguée… Xavier… Je vais dormir… »

« Ah que non ! Je ne compte pas te laisser dormir ! Tu n’es pas fatiguée alors dis moi ce qui ne va pas ! Tu n’étais même pas motivée pour travailler alors dis moi ce qui ne va pas… sinon, je serais forcé de te chatouiller… et je sais que tu n’aimes pas ça. »

« Est-ce que tu m’aimes encore, Xavier ? Je te le demande… sincèrement… »

« Bien sûr que oui ! Qu’est-ce qui te fait croire que je ne t’aime pas, Helena ? Je n’ai pas été assez amoureux à ton goût ? Je ne savais pas… que tu aimais autant ça. »

« Je ne rigole pas, Xavier ! Sois un peu sérieux s’il te plaît ! »

Elle s’était redressée dans son sac de couchage, les yeux froncés vers lui car il ne la prenait pas au sérieux. Sa question était sérieuse… TRES sérieuse ! Qu’il ne se moque pas d’elle ! Elle n’aimait pas ça du tout ! Il poussa un léger soupir, prenant ses deux mains avant de commencer à les frictionner avec tendresse.

« Je ne sais pas ce qui t’a mis cette idée en tête… Mais ce n’est pas le cas ! Je t’aime toujours autant ! Comme au premier jour et ça ne changera jamais ! »

« Alors… Pourquoi tu ne m’aimes plus… Car tu mens… non ? Tu discutes avec d’autres filles… et puis… Ton travail… Tu viens de moins en moins vers moi… »

« C’est de ma faute… Je le reconnais… Pour le travail… Pour les filles, c’est toi qui est tout simplement jalouse, je suis désolé de te le dire. »

« Je le sais… Je le sais très bien que je suis jalouse… mais… »

« Tu n’as pas à t’en faire… D’accord ? On ne fera rien du tout si tu préfères… Mais juste se serrer dans les bras. Comme tu préfères… »

« Je veux juste un baiser… sincère…. Tout ce que je veux… Et me faire enlacer… Je veux que tu m’aimes… comme au premier jour… Xavier… »

« Souhait exaucé ! Je vais faire de mon mieux ! »

Il s’était mis assis à côté d’elle, venant ouvrir ses bras pour qu’elle s’enfonce à l’intérieur. Elle sanglota, se calfeutrant contre lui alors qu’il déposait un léger baiser sur ses lèvres puis un baiser bien plus profond et amoureux. Elle se laissa faire avant de se mettre à caresser ses cheveux bruns. Oui… Elle voulait ça… C’était seulement ça…

« Nous sommes fiancés… Fiancés… Nous devons… nous aimer… Simplement nous aimer… Xavier… C’est tout ce qui m’importe… tant que tu ne t’éloignes pas de moi… »

« Je ne le ferais jamais, Helena, tu n’as pas à t’inquiéter. »

« Alors… Si ce que tu dis est vrai… Viens… donc… Je t’attends… Je t’attends mon amour. »

Elle retira son haut avant de tendre ses bras pour l’inviter à venir à son tour se coller contre sa poitrine. Rapidement, les baisers s’échangèrent en même temps que les caresses, la fusion charnelle de cette nuit là rappelant celle de leur première fois… celle où ils s’étaient aimés comme des déments… Ils n’avaient jamais oublié grâce à qui… ils étaient encore vivants…

Deux heures plus tard, ils étaient couchés l’un contre l’autre, dans un seul sac de couchage, leurs vêtements déposés au-dessus de l’autre alors qu’elle souriait avec affection. Xavier semblait réfléchir à quelque chose avant de dire :

« Helena… Est-ce que tu crois que le mariage est important ? »

« Pour… Pourquoi cette question ? Je trouve que c’est la chose la plus importante dans l’union d’un couple ! Bien que ça ne soit que sur le papier… »

« Je ne sais pas trop… Je n’ai jamais osé l’avouer à mes parents… Mais après… elle… J’ai peur… d’aller trop vite… et donc… Je ne veux pas faire d’erreur cette fois… »

« Tu n’en feras pas ! Je suis avec toi et je le resterais jusqu’à la fin de nos existences ! Je t’aime et c’est pour toujours ! Je crois… Je crois qu’au final, c’est toi qui a besoin d’avoir une preuve que je t’aime ! »

Elle se jeta sur lui, venant l’embrasser avec ardeur avant de recommencer une nouvelle série de caresses. Quelle idiote… Mais quelle idiote d’avoir pensé ça de lui ! Elle n’avait jamais pensé un instant à cette Sandra ! Il était normal qu’il ait peur ! Encore une fois, ils allaient s’unir… et cela pendant des heures si c’était nécessaire !

« Ohhhhh ! Comme vous avez la peau bronzée ! A croire que ce voyage était vraiment une bonne chose, vous avez une bonne mine… Helena… Vous êtes resplendissante… »

« Merci beaucoup… Oui… Ce petit stage nous a été très important… bien plus… que prévu. Nous repartirons d’ici quelques mois. »

« Père… Mère… Helena… Est-ce que je pourrais vous voir d’ici ce soir ? Je suis un peu fatigué… mais je vais aller me balader en ville… »

« Je vais te rejoindre… Je prends des habits plus… »

« Non, non, Helena ! J’aimerais me promener seul… Ou peut-être avec mon père… »

« Moi ? Tiens donc… Cela serait bien la première fois… Est-ce si important ? »

Il hocha la tête pour dire que oui, le vieil homme faisant de même alors que les deux femmes ne comprenaient pas vraiment ce qui se passait. Qu’est-ce qu’il voulait faire ? Pourquoi avait-il besoin de son père maintenant ? C’était une chose… anormale… Pourtant… Les deux hommes quittèrent la demeure ensemble, le chauffeur les emmenant en direction de la ville alors qu’Helena regardait la voiture partir.

« Helena… Est-ce que ça s’est mal passé… avec Xavier ? »

« Non… Pourtant… Non… Nous… Nous sommes retrouvés… Et je pensais… que tout était résolu… Est-ce que je me suis trompée quelque part ? »

Elle ne savait pas… Elle ne savait pas du tout comment réagir maintenant. Après cinq ans en tant qu’humaine… Est-ce qu’elle n’avait pas appris à mieux le connaître ? Peut-être que non… au final… Peut-être… Elle soupira avec tristesse, la mère de Xavier lui demandant si elle voulait du thé et discuter avec un peu avec elle.

« Est-ce que tu crois… que ça serait… le mieux… pour elle ? Je ne sais pas du tout… Je pensais plutôt à du bleu… pour la couleur. »

« Tu es un homme… Tu devrais être capable de prendre ce genre de décisions tout seul, Xavier. Je suis sûr qu’elles doivent se faire un sang d’encre à cause de notre départ. »

« Désolé… Père… C’est simplement… que c’est la première fois que je viens ici. AH ! Est-ce que tu crois que celle-ci conviendrait ou non ? J’aimerais le faire ce soir… »

« Hum… C’est à toi de voir. Si c’est une annonce, je pense que je pourrais appeler les servants pour cela. Vous êtes très appréciés parmi eux. »

« Oui… Je le pense aussi… Alors celle-ci Père ? »

Le vieil homme hocha la tête pour donner son approbation alors qu’il poussait un soupir de soulagement. Ouf… C’était enfin terminé… Maintenant, il se sentait un peu mieux. Les deux hommes retournèrent dans le domicile, les servants signalant que les deux femmes étaient en train de prendre le thé et de discuter dans la salle de repos.

« Mère… Helena… Nous sommes de retour comme vous pouvez le remarquer. Pardonnez-moi d’avoir mis autant de temps avec Père… Nous avions à parler entre hommes pour ces choses là… J’espère que vous me comprendrez et que vous ne m’en voudrez pas trop. »

« Tu es revenu… Est-ce ça va mieux ? Xavier ? S’il te plaît… Répond moi… Est-ce que ça va mieux ? Je veux savoir si ça va mieux ! »

« Tu n’as pas besoin de te répéter. Ca va un peu mieux ça ira encore mieux ce soir. J’ai quelque chose à dire devant tout le monde. Tu seras priée de mettre ta robe violette pour ça. »

« Ma robe… violette ? Pourquoi ? Enfin… C’est comme tu le désires, Xavier… Mais je ne vois pas ce qui requiert le fait que je porte ma robe violette. »

« Tu verras très bien qu’elle a son importance lorsque ce soir sera arrivé. Je vais prévenir les servants de préparer à manger… J’ai vraiment faim. »

Il quitta la pièce avec un léger sourire alors que sa mère ne posait pas de question à son mari. Celui-ci restait complètement muet bien qu’il souriait à Helena. Oh que oui… Elle allait avoir besoin de sa robe violette. La jeune femme aux cheveux verts se retira pour aller mettre sa robe violette comme Xavier lui avait demandé.
Plusieurs heures plus tard, alors que le dîner était terminé, il signala qu’il avait une dernière chose à faire. Quelques minutes après, il demanda à ce que tout le monde se réunisse dans la grande salle, chose que les servants firent en même temps que les maîtres de maison. Helena avait revêtu sa robe violette comme convenu… alors que Xavier portait un costume en queue-de-pie ? Pourquoi une telle tenue ? Sans même laisser le temps à la jeune femme de réagir, il posa un genou au sol, disant d’une voix douce :

« Mademoiselle Helena, vous qui avez parcourue ma vie pendant toutes ces années, vous qui lui avez donné une raison d’exister et vous qui m’avez permis de passer outre mes craintes les plus tenaces… Est-ce que vous… Ah… Où est-ce qu’elle se trouve ? »

Il fouillait dans ses poches, cherchant quelque chose à l’intérieur avant de se lever. Toute sa petite scène tombait à l’eau ! Il reprit d’une voix désolée :

« Pardonnez-moi… Je crois que je dois retourner dans ma chambre. »

Il y eut quelques petits rires alors qu’il partait. Helena était statufiée et immobile, son visage se mettant à rougir de plus en plus comme si elle comprenait ce que Xavier avait voulu faire. Il revint après deux minutes, un écrin rouge dans la main droite. Il se remit à genoux, l’ouvrant pour laisser apparaître une belle bague dorée avec au bout de celle-ci, une pierre bleue brillant comme… Ca l’était… C’était un saphir.

« Donc je disais… Ahem… Voilà… Je reprends : Helena, est-ce que tu veux… WOUAH ! »

L’écrin tomba au sol en même temps que Xavier, de nombreux sanglots se faisant entendre alors qu’Helena venait d’atterrir sur lui en passant ses deux bras autour de son cou. Oui, oui et oui ! Il n’avait même pas à terminer sa question, il connaissait déjà la réponse ! Oui ! Elle le voulait ! Le plus tôt possible même ! Snif… Elle l’embrassa tendrement.

« Hiiiiii ! Je ne suis pas prête ! Mon mariage est dans moins d’une heure et je viens à peine d’enfiler ma robe de mariage ! »

« Calme toi donc… Helena… Rien ne presse. Tu as encore tout ton temps. »

« Mais… Je ne sais pas… J’ai un peu le tract aussi… et puis… mon ventre… »

« Tu devrais être plutôt heureuse non ? Enfin… Heureusement que vous n’aviez pas d’examens tous les deux… et que vous étiez plutôt en stage. Mais quand même… Je ne m’attendais pas à une telle chose aussi vite… »

« Cela… s’est passé pendant nos deux mois en stage chez l’archéologue… Lorsque j’ai dit que nous nous étions réunis… à nouveau. »

« Hum… Je vois… Vous aviez bien préparé votre coup dans le dos. Enfin, relève-toi Helena… Que je vois à quel point tu es belle dans cette robe… »

« Comme vous le désirez… Est-ce qu’elle est bien attachée ? Est-ce que mon ventre ne se voit pas trop ? Je ne voudrais pas le ridiculiser… »

« Arrête donc tes bêtises, Helena. Tu es très belle et tu devrais être fière d’avoir un tel ventre. Cela est la preuve de votre amour… Par contre, j’espère que tu comprendras pourquoi tu ne pouvais pas porter du blanc. »

« Cela ne me dérange pas plus que ça. Je ne voulais pas en porter… Je préfère cette couleur… J’espère que Xavier… »

« Oui mais arrête de t’en faire pour ça ! Bon… Il est l’heure… A force de parler… »

« Le temps passe trop vite ! J’ai peur… »

La vieille femme passa une main sur son front en maugréant. Qu’Helena arrête de s’inquiéter pour un rien. Elle prit la main de la jeune femme aux cheveux verts, lui disant qu’il valait mieux se diriger vers l’église dès maintenant. Le temps qu’elles arrivent, il serait l’heure…

« Xavier… Je sais qu’il y a peu de personnes dans l’église mais… »

« Ca ne me gêne pas du tout. Je préfère quelque chose de discret… personnellement. »

« Tu fais comme tu le désires. Il va falloir quitter l’église… pour qu’on puisse y rentrer quand le prêtre nous appellera. Tu n’as pas trop le trac, mon fils ? »

« Un petit peu je dois l’avouer… On ne se marie qu’une fois ! Dans le meilleur des cas… »

De toute façon, il ne voyait pas avec qui d’autre il aurait envie de se marier. Sandra n’était plus qu’un mauvais souvenir. Helena allait arriver d’une minute à l’autre… et… il allait la voir… Et il allait… L’épouser… Son père et lui quittèrent l’église alors que les autres personnes restaient à l’intérieur. La cérémonie allait débuter d’ici dix minutes au grand maximum… Bientôt… Ils seraient unis par les liens sacrés du mariage.

« Que le futur marié pénètre dans l’église. »

La musique annonça l’arrivée de Xavier, son père marchant à côté de lui. Jouée à l’orgue, elle était douce et cérémonieuse… C’était officiel… D’un pas lent, il se rapprocha du prêtre, portant une magnifique tenue en queue-de-pie noire. Elle ressemblait à celle qu’il avait utilisée pour sa demande mais en un tissu de bien meilleure qualité.

« Puisque le marié est présent… Que cela soit au tour de la mariée de se montrer. »

Il déglutit légèrement, se retournant vers l’entrée de l’église alors que les deux portes s’ouvraient à nouveau. Il voyait sa mère… et Helena… Elle portait un voile de tissu violet… violet comme sa robe de dentelle… Sa robe sans bretelles et au décolleté qui en montrait sans trop en dévoiler… Elle tenait un bouquet de roses violettes dans ses mains… En fait… Elle était recouverte de violet… On pouvait voir que le tissu sur son ventre était légèrement tendu… comme si la femme avait pris un peu de poids entre temps.

« Puisque les deux personnes sont maintenant devant moi… Je vais commencer la cérémonie tout de suite. S’il vous plaît… »

Le prêtre s’adressait à l’organiste, celui-ci s’arrêtant de jouer alors que Xavier écoutait brièvement les paroles du prêtre. Il regardait du coin de l’œil Helena, celle-ci était dans le même état émotionnel que lui. On pouvait voir qu’ils tremblaient tout les deux… Aucune maladie… Aucune femme… Rien… Rien n’allait les empêcher de s’unir.

« Messire Xavier, est-ce que vous voulez prendre mademoiselle Helena, ici présente, comme épouse ? Est-ce que vous promettez de la chérir, de l’aimer, dans la richesse comme dans la pauvreté, dans la vie comme dans la mort ? Est-ce que… »

« Oui… Oui ! Je le veux ! »

Quelques murmures amusés… Il n’avait même pas eu le temps de terminer sa phrase. Il toussa légèrement… Cela devait être l’excitation du jeune homme… Il ne pouvait pas lui en vouloir. Il reprit la parole, répétant la même chose pou la jeune femme aux cheveux verts. Celle-ci balbutia en laissant tomber son bouquet de fleurs :

« Oui… Oui… Oui… Je… Je… Je le veux vraiment ! »

« Soit. A compter d’aujourd’hui et à partir de cet instant, vous êtes maintenant déclarés comme mari et femme. Vous pouvez embrasser la mariée. »

Ils s’étaient mis mutuellement la bague au doigt auparavant, se regardant tendrement l’un par rapport à l’autre. Il releva son voile violet, fermant ses yeux alors qu’elle rapprochait son visage du sien. Lentement, leurs lèvres s’effleurèrent avant de s’unir en un profond baiser. La musique reprit, majestueuse et magistrale alors que des applaudissements nourris se firent entendre. Elle arrêta le baiser, reprenant le bouquet de fleurs alors qu’il tendait sa main.

« Je crois qu’il est temps… de quitter l’église… pour la traditionnelle cérémonie d’après-mariage. Tu ne devrais… pas jeter bientôt le bouquet ? »

« Lorsque je sortirais… et en arrière. C’est la tradition. »

Elle rigola légèrement, les deux personnes marchant main dans la main alors qu’ils s’avançaient peu à peu vers la sortie de l’église. Ils continuaient de se faire applaudir alors que les personnes s’étaient mises à les suivre, les femmes en avant. Après avoir descendues les marches de l’église, elle s’immobilisa, prenant une profonde inspiration avant de jeter le bouquet de fleurs en arrière. Xavier posa une main sur le ventre d’Helena :

« Héhéhé… Je n’arrive toujours pas à y croire… Peut-être qu’il faudra annuler les prochains stages… Pour les cours… Je pense que je vais devoir travailler pour deux et prendre des notes… Mademoiselle Helena va avoir des soucis à venir en cours. »

« Est-ce de ma faute Xavier ? Hihi… C’est tout simplement… le fruit de notre union. »

« Oh… Oui… Le fruit… Et je suis pressé de lui donner un petit frère ou une petite sœur ! »

« Attend donc un peu déjà que le premier naisse hein ? »

« Promis juré ma petite dame… Quels étaient tes vœux de mariage ? »

« Ce n’était pas très difficile… Fonder une famille avec l’homme que j’aime… Être heureuse avec lui… Faire que mes enfants aient une bonne éducation… »

« Une vraie maman poule héhéhé ! Je dois être un peu pareil que toi… J’ai pensé aux mêmes vœux… Je ne veux pas que… nos métiers nous empêchent d’élever nos enfants correctement. Quitte à ce que cela nous ralentisse… »

« Il en est de même pour moi. »

Elle rigola légèrement, le jeune homme faisant de même alors que la foule continuait de les acclamer. Le chauffeur venait leur ouvrir la porte d’une magnifique voiture blanche avec le fameux Jeune Mariés sur la plaque arrière. A l’intérieur, il murmura au chauffeur :

« Direction la maison ! Je pense que c’est bien mieux ! Vous pourrez seulement prévenir mes parents que nous préférons… nous reposer tous les deux ? »

« Je le fais tout de suite avec mon portable, ne vous faites aucun souci. »

Oh que non… Il ne se faisait pas de soucis. Elle déposa sa tête contre l’épaule du jeune homme. Oui… Les gens continuaient de les féliciter… mais ils ne doutaient pas qu’ils ne comptaient pas venir au banquet après le mariage. Oh que non… Ils allaient profiter de leur union de la meilleure façon qu’il soit… Ensuite… Ils partiraient en avion vers le séjour où ils allaient passer leur lune de miel.
Il caressa son ventre… Dans celui-ci… Il y avait la vie… Celle de son enfant… De leur enfant… Ils s’étaient aimés cette nuit dans le désert… Cette nuit où ils s’étaient redécouverts. Et voilà qu’ils allaient être parents… Héhéhé… Une nouvelle génération… pour commencer la longue lignée de pokéléontologues de renommée mondiale. Une lignée qui allait remercier Jirachi de son existence… Une lignée qui n’aurait jamais pu naître sans la petite créature au crâne en forme d’étoile. Une lignée… qui allait l’honorer de la meilleure façon qu’il soit : En retraçant son histoire… Comme une preuve de son existence et de celle de ce couple merveilleux.

Chapitre 9 : Contre-nature

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 9 : Contre-nature

« Pourquoi ? Pourquoi je ne suis pas encore… morte ? »

« Je n’arrive pas à dormir, voilà tout. Ce n’est pas si compliqué que cela. Je suis Jirachi et je ne peux dormir si une âme pure a besoin de mon aide. »

« Une âme pure ? Qu’est-ce que… vous voulez dire ? »

C’était aussi simple que ça. La petite créature blanche désigna Helena et Xavier de ses pattes avant de pousser un léger soupir. Elle alla s’asseoir au sol, reprenant la parole :

« Je veux parler de vous deux. Je ne peux pas annuler un vœu déjà exaucé… Mais je ne peux pas dormir… Ainsi… Cela risque de créer quelques problèmes. »

« Pourquoi ? Car je vais rester en vie alors que je suis sensée mourir, c’est cela ? Mais… Il n’y a pas d’autre solution ? Je suis sûre que si ! »

« Humpf… Je ne sais pas s’il y en a une… Mais peut-être qu’en exauçant d’autres souhaits… Je pourrais m’endormir à nouveau… Mais j’en ai déjà exaucé un dans ton cas… Je pourrais bien en exaucer d’autres mais cela serait embêtant. Je suis Jirachi et j’aimerais éviter d’en exaucer plus que nécessaire. »

Qu’est-ce qu’elle devait comprendre ? Qu’elle pouvait encore vivre ? Mais si c’était le cas… alors… Xavier ! Elle devait le soigner le plus rapidement possible ! Elle se redressa, prenant la parole d’une voix inquiète et alerte :

« Xavier ! Répond moi ! XAVIER ! Réveille-toi ! »

Elle gardait le jeune homme près d’elle, utilisant ses pouvoirs psychiques pour le soulever alors que Jirachi restait parfaitement immobile. Un petit gémissement et les yeux de Xavier s’ouvraient faiblement. Il eut un très faible sourire, demandant :

« Est-ce que je suis au paradis ? Les anges… sont jolies… là-bas… »

« Xavier… Ce n’est pas l’heure de plaisanter ! On doit rentrer ! »

« Mais… tu n’es pas encore morte ? Je veux me reposer… et dormir… contre toi… pour toujours… C’est tout ce que je veux… Je veux rester près de toi… Helena… »

« Tu le resteras ! Mais pour ça, il faut que l’on rentre ! Jirachi n’arrive pas à dormir ! S’il ne dort pas, alors je ne peux pas disparaître ! Tu comprends ce que ça veut dire ?! »

« Jirachi ? Qui est ce Jirachi ? Est-ce que c’est… cette chose ? Cette petite créature ? »

Il l’observa avec faiblesse pendant quelques secondes avant d’essayer de bouger vers elle. Il se dirigea avec difficultés vers Jirachi, la créature restant immobile comme pour tenter de lire sa réaction. Avec amusement, il tapota délicatement la tête de Jirachi, lui faisant un grand sourire. Il se serait écroulé au sol si Helena ne l’avait pas retenu. Il prit la parole d’une voix douce, cherchant avec difficultés ses mots :

« C’est donc lui… qui est responsable de tout ça… Je suis heureux… de voir Jirachi… Je le pensais… plus imposant… quand même… Même si les livres… confortent cette idée. Merci… beaucoup pour tout ce que vous avez fait… pour Helena. »

Il referma ses yeux, plongeant à nouveau dans sa demi-léthargie. Il était à peine conscient… et sans ses médicaments… Ils n’allaient pas vivre plus longtemps de quelques minutes… tout au plus… Maximum, une heure. Elle commença à pleurer, ne se préoccupant plus de Jirachi alors que celui-ci murmurait :

« Cet humain… ne s’est pas préoccupé de ma personne. Je suis Jirachi et j’exauce les vœux des personnes au cœur pur. Si je ne peux les exaucer, je ne peux dormir. Helena, ton existence n’était pas dans l’ordre des choses. Avoir des pouvoirs d’une Gardevoir en étant humaine est une chose inconcevable actuellement dans ce monde. »

« Ca ne fait rien… Tout ce que je voudrais… C’est avoir un second souhait… et lui faire soigner sa maladie… Au départ… Lorsque vous êtes venu… Je voulais juste le rendre heureux… Et j’ai prononcé ce vœu sans réfléchir… car Xavier avait besoin d’une présence féminine… et humaine… Ma présence en tant que pokémon… n’aurait pas été suffisante. »

« C’est cela lorsqu’on veut se faire exaucer un souhait mais qu’on ne réfléchit pas à ce dernier. Je suis Jirachi et j’exauce les souhaits… qu’importent s’ils sont irréfléchis. »

« Je le sais très bien et je ne vous en veux pas. Peut-être que tout aurait été différent… s’il… avait été soigné de sa maladie. J’aurais du rester… en tant que simple Gardevoir… Mais je n’aurais pas pu l’aimer… Cela aurait été … malsain… et mal vu… Et il aurait encore plus souffert qu’auparavant… Les relations… contre-nature… sont mal vues… Un peu comme mon existence au final… Hihihi… »

Elle était tombée à genoux, reprenant Xavier sur ces derniers alors qu’elle essayait d’arrêter de pleurer sans réellement y arriver. Xavier… Xavier allait mourir alors qu’elle allait vivre… jusqu’à ce que Jirachi dorme… Pourquoi maintenant ? Pourquoi alors qu’il y avait encore une petite chance de survie ? Une petite chance… pour qu’ils soient heureux… tous les deux.

« Je l’aime… Je l’aime plus que tout… Jirachi… Et cela qu’importe si je suis une pokémon… ou une humaine… Est-ce que je peux… annuler mon vœu ? Et en refaire un ? »

« Cela serait trop facile… non ? Est-ce que tu penses sincèrement que je suis capable d’une telle chose ? Je suis Jirachi… et normalement rien en m’est impossible… sauf l’impossible lui-même… sauf si des choses supérieures à mon pouvoir se mettent en travers de mon chemin. Voilà tout… »

« Et… Et moi ? Est-ce que… je peux… demander un vœu ? Est-ce que je peux ? Petite créature ? Petite bête ? C’est Jirachi… C’est ça ? Est-ce que je peux ? »

Il rouvrait ses yeux avec faiblesse, gardant son sourire en observant Jirachi. Celui-ci alla atterrir au sol pour que Xavier n’aie pas besoin de lever sa tête. Hum… Il réfléchissait à la situation comme pour savoir si cet humain était apte ou non à demander un souhait. Oui… Il pouvait exaucer tous les souhaits… ou presque… Mais il n’exauçait que ceux dont il estimait que la personne le méritait. Cet humain… hum… D’accord.

« Tu peux avoir un souhait. Je t’estime capable de et assez méritant pour en posséder un. Demande-moi ce que tu désires… et je l’exaucerais… A toi de faire attention à ce que tu désires… Il n’y aura pas de retour en arrière. Peut-être est-ce… toi qui m’empêche de dormir au final ? Après toi… Je pourrais peut-être dormir. »

« Alors mon souhait… Héhéhé… J’y réfléchis… J’y réfléchis… vraiment… Et j’ai ma petite idée sur la question… Mon souhait est… »

« Demande-lui de te soigner, Xavier ! Il peut facilement te soigner définitivement ! Tu pourras vivre ! Tu pourras être heureux et… et… »

« Te voir disparaître… C’est ça que tu veux que je demande ? »

Elle s’en fichait de disparaître… si ça lui permettait de vivre… lui… Sinon… Elle s’en fichait… Snif… Elle voulait juste qu’il aille mieux… quitte à ce qu’ils soient séparés ensuite… Au moins… Il ne souffrirait plus… et c’était tout ce qui lui importait.

« Voilà mon souhait… Je souhaite qu’Helena disparaisse complètement de ce monde. »

« … … … Est-ce que tu comprends l’importance des paroles que tu viens de prononcer ? »

« Oui… Mais je n’ai pas terminé… mon vœu… Héhéhé… Je veux… qu’Helena… la pokémon… disparaisse de ce monde… Vous l’avez dit… Elle est une pokémon… dans un corps d’humaine… Mais si on retire la partie pokémon… et qu’on la laisse vivre comme une humaine… sans ses pouvoirs de pokémons… Elle ne sera plus… contre-nature… non ? »

« Hum… Finement réfléchi… Cela ne se voit pas aux premiers abords… mais tu sembles bien plus… subtil… que les autres demandeurs de vœux. Je pourrais donc réaliser ce vœu comme tu le désires. Je vais effacer Helena la pokémon de ce monde pour laisser place à Helena l’humaine. Bien entendu… Elle gardera ses souvenirs de pokémons… mais elle ne pourra plus utiliser ses pouvoirs psychiques et autres… Bien que pour ces premiers, elle aura une prédisposition à les utiliser si elle s’entraîne correctement. Des humains normaux en sont capables… Elle sera une humaine normale. Êtes-vous prêts ? »

« Je le suis… Faites donc… Je crois que c’est… la meilleure chose… que je pouvais faire. »

« Je ne suis pas là pour juger la pertinence des vœux bien que le tien est peut-être le premier de la sorte. Généralement… Même les personnes pures préfèrent demander de l’argent car c’est souvent dans la pauvreté et dans la tristesse que l’on trouve les personnes les plus pures. Comme quoi… Il existe des exceptions dans tous les cas. »

« Et… Et pour la maladie de Xavier ? Il ne va pas… vivre sans… sans ses soins… »

« Cela ne me concerne pas malheureusement. Je vais exaucer ce souhait. »

Jirachi ferma ses yeux, une forte lumière dorée commençant à l’envahir, enveloppant Xavier et Helena… puis seulement cette dernière. Elle… Elle avait chaud tout à coup… Elle poussa un petit cri de surprise, serrant plus fortement Xavier contre elle jusqu’à ce que la lumière disparaisse au fond de son cœur. Elle s’observa quelques instants, tendant sa main droite pour essayer de la faire s’enflammer, sans résultat.

« Voilà… Dorénavant, ton existence n’est plus considérée comme celle d’une pokémon mais d’une humaine… Je pense que je vais enfin pouvoir dormir. »

« Attendez… Attendez un peu ! Et pour Xavier ?! Qu’est-ce que… Qu’est-ce que je dois faire ?! Je ne pourrais même plus… lire dans son cœur… »

« Est-ce que tu as réellement besoin de tes pouvoirs pour cela ? Je te le demande… »

« Non… Je ne pense pas… Je ne crois pas… Mais Xavier est condamné… »

« Vous avez eu chacun votre vœu… En avoir plus serait une mauvaise idée. »

« Ji… Jirachi ? J’ai une question… Héhéhé… Enfin… Non… Plutôt une remarque… Tu n’as pas exaucé le souhait d’Helena. »

Hum ? Qu’est-ce qu’il voulait dire par là ? Il était sûr et certain d’avoir exaucé le souhait d’Helena. Il y avait une embrouille… dans le regard du jeune homme comme si… Il avait prévu quelque chose bien au-delà de ce qu’il pensait à la base. Xavier demanda à Helena de s’approcher de lui, commençant à lui murmurer dans l’oreille avant que celle-ci ne s’exclame de surprise. Ce n’était pas raisonnable !

« Vraiment… Xavier… Tu es… Tu es… Ce n’est pas possible ! »

« Qu’est-ce que ce jeune homme a-t-il dit pour que vous soyez aussi surprise ? »

« Il m’a dit… que j’avais encore le droit à mon vœu mais… »

« Mais… Ce n’est pas correct. Pourquoi auriez-vous droit à ce vœu ? »

« Je ne sais pas… Pourquoi Xavier ? Pourquoi tu as dit une telle chose… alors que c’est inexact ? Tu pourrais me le dire ? Et aussi à Jirachi ? »

Il prit une profonde respiration. Il se sentait mal… très mal… Et sa migraine s’amplifiait comme s’il se prenait des coups de marteau. Il devait pourtant réfléchir… et se concentrer. Qu’est-ce que c’était encore son idée ? Ah oui… Il s’en rappelait… Il tenta de se calmer, disant d’une voix assez faible :

« Helena… L’humaine, n’a pas eu le droit à son souhait. Vous l’avez dit… Helena la pokémon a entièrement… disparu… de ce monde… »

« C’est exact mais n’essaierais-tu pas de me berner ? Je n’apprécie… »

« Ce n’est pas ce que je veux, surtout pas ! Je veux simplement… signaler… qu’Helena l’humaine… n’est pas Helena la pokémon… Elles sont deux personnes différentes… très différentes… Mais vous avez dit que les vœux des personnes au cœur pur… pouvaient être exaucés… Helena avait un cœur pur… auparavant… Elle doit toujours l’avoir non ? Elle a donc le droit à son vœu… puisque l’ancien n’est plus valide… héhéhé… »

« Humpf… Laisse-moi y réfléchir. »

L’être ressemblant à une étoile s’éloigna sans un mot. Helena serrait Xavier dans ses bras, lui murmurant à quel point il était stupide de s’être adressé comme ça à Jirachi. Vraiment… C’était quoi cette idée ?! Il était stupide… vraiment stupide… de réfléchir comme ça…. Mais il était intelligent… Elle s’en étonnait même… Elle n’aurait jamais pensé à ça… Il avait tout prévu à l’avance… Son vœu… et celui qu’elle pourrait avoir…

« Xavier… Tu es tout simplement… merveilleux… Est-ce que tu le sais ? »

« Oui… Bien sûr… Héhéhé… J’espère… qu’il pourra te donner… un vœu… Ne le gâche pas… Et réfléchis bien à celui-ci hein ? C’est mon… cadeau. »

« Ton cadeau ? Ne dit pas de bêtises comme ça ! Tu n’as rien à m’offrir… Je… Je… Je veux juste que tu ailles mieux… Tu m’as déjà tant offert, Xavier… beaucoup trop pour une simple personne comme moi… Une simple… Garde… voir. »

« Depuis quand… tu es une Gardevoir ? Tu… es qu’une humaine… une simple humaine… Une belle humaine… Une humaine aux longs cheveux verts… et à la poitrine… vraiment imposante… et superbe… »

« Xavier ! Ne dit pas cela ! Ca ne se fait pas ! »

Il rigola, détournant rapidement le regard avant de tousser une fois, crachant du sang… puis une nouvelle fois et ainsi de suite. Là, c’était vraiment critique ! Jirachi revient quelques minutes plus tard alors qu’elle était alarmée par la situation, lui demandant d’une voix inquiète s’il avait bientôt terminé. Il prit la parole :

« Hum… Moi… Jirachi… Je… Je ne sais pas comment réagir… »

« Comment ça ?! Vous ne savez pas réagir ?! Qu’est-ce que … »

« Cet humain… me pose des problèmes… Me faire penser à cela est une chose bien plus complexe que prévue… Je n’avais pas du tout pensé à cette éventualité… »

« Est-ce que cela veut-il dire que je peux… »

« Oui… C’est le cas… Tu peux avoir un nouveau vœu mais réfléchis y bien… Il n’y en aura pas un autre… Après cela… J’irais m’endormir un nouveau millénaire… En espérant ne jamais tomber sur un descendant de ce jeune homme… Il aurait pu devenir un très bon… Diplomate ou politicien… Ses manipulations sont fort habiles… Il aurait pu devenir… un être mauvais par nature… mais ce n’est pas le cas. Je pense que les personnes autour de lui l’ont très bien élevé… et qu’il s’est forgé ce caractère tout seul. »

Il avait totalement raison. Elle était un peu responsable du garçon depuis toutes ces années. Celui-ci continuait de cracher du sang et elle savait parfaitement le vœu qu’elle allait faire. Comme si elle avait d’autres choix au final ? Non… Elle devait quand même l’énoncer correctement… Ce vœu était très important à ses yeux… Et à ceux de Xavier… Elle passa une main dans les cheveux de Xavier, murmurant pour Jirachi, lui et elle :

« J’aimerais que plus aucune maladie ne s’immisce entre Xavier et moi… Je souhaite qu’il soit soigné de sa maladie et qu’il ne souffre plus jamais d’un mal de ce genre… Je ne sais pas comment l’exprimer clairement mais je veux simplement… qu’il soit en bonne santé… que sa maladie disparaisse à tout jamais… et qu’elle ne revienne plus… et que ça soit pareil pour moi… J’aimerais vivre le plus longtemps possible et avec lui… C’est tout ce qui m’importe… Et cela qu’importe si c’est dans la richesse comme dans la pauvreté… »

« Ce n’est pas un mariage, Helena. Il faut attendre un peu… pour ça… BLEURK ! »

Il s’était mis à recracher du sang, ayant bien voulu rire alors qu’Helena implorait Jirachi du regard. Elle voulait tant qu’il exauce ce souhait ! C’est tout ce qu’elle voulait ! Elle reprit la parole d’une voix douce mais inquiète :

« Est-ce que c’est possible, … messire Jirachi ? »

« Il n’y pas besoin de m’appeler ainsi. Je suis Jirachi et j’exauce les souhaits. Je vois ce à quoi tu penses avec le tien. Je vais donc l’exaucer. »

« Merci ! Merci beaucoup pour tout ce que vous allez faire ! »

« Il n’y a pas besoin de me remercier. Je suis Jirachi et j’ai besoin de calme. Veuillez vous taire pendant que j’exauce ce souhait. »

Elle posa une main sur sa bouche pour dire qu’elle allait rester muette. Jirachi ferma ses deux yeux, une lumière blanche émanant de lui avant de se diriger vers Xavier et le sang qui l’entourait… Cela pouvait paraître affreux à regarder mais le sang se réunissait sous la forme de plusieurs sphères avant de s’enfoncer dans la bouche du jeune homme. Celui-ci s’était mis à tousser avec violence, Helena reprenant la parole d’une voix inquiète :

« Mais qu’est-ce qui se passe ?! Qu’est-ce… Qu’est-ce que vous êtes en train de faire ?! »

« Assez. Je suis Jirachi et j’ai besoin de calme. »

D’accord… D’accord… Elle se taisait mais elle avait le droit d’être inquiète non ? Xavier continuait de tousser jusqu’à ce qu’il recrache une sorte de long ver noir de vingt centimètres de long. Jirachi le récupéra entre ses deux pattes blanches avant de l’écraser. La substance noire disparue complètement alors qu’il disait :

« Voilà, tout ceci est fait. Il est maintenant en sécurité. Votre vœu est exaucé. »

« Merci… Merci beaucoup mais… est-ce qu’il va se réveiller ? »

« Bien entendu, pourquoi ne se réveillerait-il pas ? Je n’ai pas cherché à le tuer… »

« Alors… bon… Vous allez dormir maintenant ? »

« C’est exact. Je pense l’avoir mérité… Trois vœux en une semaine, cela est un nombre que je ne pensais pas atteindre souvent… Hum… Je m’en vais de ce pas. Au revoir… ou plutôt adieu… Je ne pense pas vous revoir dans un millénaire. »

« Héhéhé… Bonne nuit, Jirachi. Tu l’as bien mérité… et désolé de t’avoir… fait ça. »

« Désolé alors que je l’ai déjà fait ? De l’ironie… Bonne nuit. »

Xavier avait rouvert ses yeux verts, faisant un grand sourire à la petite créature qui s’éloigna sans un mot. Dès qu’elle fut partie, Helena se jeta sur Xavier, le couchant sur le sol avant de se mettre à rougir. Xavier… Xavier…

« Ca va mieux ? Xavier ? Tu n’es plus malade ? Tu n’as plus du tout de maladie ? C’est vraiment… vrai ? C’est vraiment toi… Toi seul ? Xavier ? S’il te plaît… dis-moi que oui… Dis-moi que c’est bien vrai… Je… Je… »

« Dis le tout de suite que tu veux qu’on s’enlace, j’ai rien contre. »

« Je… Je veux bien… Qu’on s’embrasse aussi… pour fêter ton retour. »

« Vos désirs sont mes ordres, mademoiselle Helena ! »

Il rigola avant de rouler sur le sol, se retrouvant sur elle tout en déposant ses lèvres sur les siennes, la recouvrant de doux baisers alors qu’elle se laissait faire avant de réagir. Elle le retourna, lui rendant la pareille tout en caressant ses hanches avant de s’arrêter subitement.

« Il y a un problème, Helena ? Tes yeux… Ton regard me fait peur. »

« Je… Je viens de penser… Maintenant… que nous allons bien… tout les deux… »

« Oui ? Je sais que c’est une très bonne nouvelle et il faudra fêter. »

« Non ! Pas de ça que je veux parler ! Xavier… Comment est-ce que l’on va rentrer ? »

« Hein ? De quoi est-ce que tu parles ? Le chauffeur va venir… OH ZUT ! »

Oui ! Il venait de comprendre ce qu’elle disait ! Qu’ils étaient bêtes ! Comment est-ce qu’ils allaient rentrer ?! Le chauffeur n’allait pas revenir ! Ils n’avaient pas donné d’heure et vu le regard entendu d’Helena, il était sûr qu’il n’allait pas se poser de questions. Xavier poussa un profond soupir… avant d’éclater de rire et devenir l’embrasser à nouveau.

« J’espère que tu es prête pour une longue marche… Une TRES longue marche. »

« Tu… Tu veux que l’on rentre à pied ? Mais on ne connaît même pas le chemin ! »

« Et alors ? En quoi est-ce un problème ? On a tout notre temps maintenant… »

« C’est vrai… On a tout notre temps… Nous n’avons plus à avoir peur… de mourir… l’un ou l’autre… Toi et moi… C’est pour l’éternité, c’est-ce que tu as dit ? »

Il hocha la tête pour lui dire que oui alors qu’elle faisait à son tour un grand sourire. Elle commença à faire tomber les bretelles de sa robe violette, Xavier arrêtant de sourire en se demandant ce qu’elle était en train de préparer.

« Puisque nous avons tout le temps… Alors profitons-en… pleinement… Xavier… Tout ce que nous avons enduré… cette semaine… et pendant toutes ces années… évacuons tout ce stress… et puis… Je pense… que nous n’avons… pas assez passer de temps à nous découvrir… S’il te plaît… Ne me prend pas pour… ce que je ne suis pas… »

« J’ai jamais dit ! Et je ne le penserais jamais Helena ! Je suis juste un peu surpris… que tu veuilles ça… maintenant… C’est surprenant… mais ce n’est pas pour autant que ce n’est pas ravissant… Et tu sais quoi ? Je ne vais pas refuser cette invitation et je vais profiter de toi au maximum ! Je vais te dévorer toute crue comme cette tarte à la pomme que tu m’as préparée ! Miam, miam, miam. »

Elle poussa des petits rires alors que le haut de sa robe descendait pour laisser paraître sa poitrine. Il retira sa propre tenue avant de s’attaquer à celle d’Helena, la couvrant de plusieurs baisers sur le corps. Rapidement, ils étaient nus et rapidement, ils s’étaient mis à s’aimer comme il y a quelques heures voir quelques minutes… Et tout cela avait prit une ardeur nouvelle, une ardeur qu’ils allaient renouveler à chaque fois qu’ils voulaient exprimer leur amour par les plaisirs du corps et charnels.

« Xavier… Xavier, c’est parfait… Hummm… Continue… Je t’aime… Je t’aime vraiment. »

« Et moi alors… Helena… Je te désire plus que tout… »

« Alors continue… Continue, je t’en supplie ! Je ne veux que toi ! Je n’aime que toi ! »

Il s’était mis à la combler du mieux qu’il le pouvait. Ils étaient débutants tout les deux mais il était évident qu’ils allaient s’entraîner longuement à ces jeux de l’amour. Une bonne demi-heure de caresses et ce qui s’en suivait, ils étaient de nouveau haletants et couverts de sueur. Rien qu’un court moment, chacun avait eut une légère crainte de voir disparaître l’autre.

« Ce n’est pas un rêve… Xavier… Ce n’est pas un rêve…. N’est-ce pas ? Si ce n’est pas un rêve… Embrasse-moi s’il te plaît… Rend moi folle… de toi… »

« Mais ce n’est pas déjà le cas ? Je suis un peu déçu… Je pensais que tu deviendrais dépendante de mon corps… et de ma vue… »

« Arrête donc tes bêtises et vient donc m’embrasser… Que j’ai encore tes lèvres sur les miennes… J’ai besoin de toi… Xavier… J’ai tellement besoin de toi. »

Qu’il aimait lorsqu’elle parlait comme ça. Il alla pétrir ses deux seins avec ses mains, la jeune femme poussant un profond gémissement en se laissant faire. Il était encore en elle et cela malgré l’orgasme qu’ils avaient eu ensemble. C’était magnifique… et si bon… de sentir le jeune homme en elle. C’était… absolue comme sensation.

« Xavier… Quand est-ce que nous allons retourner à la maison ? Il faut… que… Je me demandais… Est-ce que tes parents… vont être d’accord… pour que je reste ? »

« Hein ? Mais oui ! Pourquoi ils ne seraient pas d’accord ? Ils ont déjà accepté ta présence en tant qu’humaine ! Ils savent pertinemment que tu es avec moi ! »

« Mais seulement parce… Que je n’étais pas destinée à vivre… très longtemps… Je n’ai pas de titre ou de richesse. Je n’ai rien… »

Elle reçu une légère claque sur la joue droite, s’arrêtant de parler en regardant Xavier avec stupéfaction. Qu’est-ce qu’il… Il alla l’embrasser sur la joue qu’il venait de claquer alors qu’il disait d’une voix douce :

« On s’en fout de ça ! Ils peuvent dire ce qu’ils veulent, je suis un adulte et je suis responsable. Maintenant que je ne suis plus malade, je compte bien vivre pleinement ma vie et ma vie sera avec toi, est-ce clair ? »

« C’est… C’est vrai ? Tu veux bien ? Que toi… Nous nous aimions. »

« Ah non… Je suis désolé mais j’ai l’habitude d’offrir ma virginité à une femme que je ne connais que depuis une semaine en tant qu’humaine… C’est vrai… Je suis tellement bête et stupide que je fais ça tout le temps ! Helena… Je dois te dire quelque chose. »

Elle le regardait avec quelques larmes dans les yeux, lui demandant d’un léger trémolo :

« Qu’est-ce… Qu’est- ce qu’il y a, Xavier ? »

« Et bien… Disons que tu as peut-être un QI vraiment développé, tu aurais pu être un prix de science voir faire des études démentielles et travailler dans la génétique… mais en ce qui concerne l’amour… Je crois que tu es vraiment à côté de la plaque. »

« Et… et toi alors ! Tu es pareil que moi ! Tu n’y connais rien ! »

« Oui mais je sais parfaitement que dès que l’on aime quelqu’un follement au point de risquer sa vie et de se suicider pour elle, on veut passer le reste de sa vie avec elle ! C’est de la logique pure et dure ! Est-ce que tu comprends ce que je veux dire ?! »

« Oui… Je comprends… Pardonne-moi… Je ne voulais pas… penser à mal. Je suis un peu comme toi non ? C’est ça… Je t’aime… donc je veux… vivre avec toi. »

« Alors rien ne nous en empêchera et ce n’est pas mes parents qui se mettront en travers de notre amour ! Ca fait un peu héroïque et prêt à tout… »

Mais ce n’était pas un héros… C’était seulement un homme qui aimait une femme. Nus l’un contre l’autre, ils s’embrassèrent pendant une longue minute avant de se détacher. Ils allèrent plonger dans le lac comme auparavant avant d’aller se sécher mutuellement car oui… Maintenant… Elle n’avait plus ses pouvoirs… et cela voulait dire qu’elle ne pouvait plus utiliser des flammes ou autre…

« J’étais un peu habituée à mes pouvoirs… J’espère que ça ne me gênera pas… »

« Habituée ? Sincèrement… Je suis mitigé… Tu les utilisais à peine… Les seuls que tu utilisais à outrance, c’était pour savoir si j’étais malade ou non… Or, est-ce que j’ai l’air d’être malade là ? Tu n’as plus besoin de tes pouvoirs. »

Hihihi… C’est donc vrai. Ils allèrent se rhabiller en se tenant main dans la main. Maintenant, ils quittèrent le lac et cet endroit enchanteur, Xavier faisant le geste solennel de jeter son sachet rempli de médicaments dans la plus proche poubelle. Helena alla l’applaudir avec un sourire ravi bien que ça n’avait rien d’exceptionnel. C’était la fin d’une ère qui avait duré une quinzaine d’années. Maintenant… Place au bonheur.

« Est-ce que je peux garder ma main dans la tienne ? »

« Si tu me poses encore une question stupide… Je te donnerais une réponse stupide. »

« Désolée… C’est juste que maintenant… C’est trop de joie… et que je ne sais pas la contenir… Xavier… J’ai l’habitude… d’être émotive… »

« Quoi de plus normal pour une pokémon qualifiée comme le pokémon émotion ? »

« Je ne suis plus une pokémon… dorénavant… Je suis une véritable femme… grâce à toi… Merci pour tout ce que tu as fait, Xavier… depuis le début. »

Pfff ! Ce n’était rien ! C’était même tout le contraire ! S’il y avait bien une personne à remercier, c’était elle… Elle qui avait veillé sur lui pendant toutes ces années… Elle qui avait évolué lorsqu’il avait fait une crise bien plus forte que les autres… et elle qui l’avait sauvé en devenant une Gardevoir… Sans elle… Il serait mort depuis trop longtemps. Il se pencha, venant l’embrasser sur le cou tout en lui faisant un suçon.

« Hiiiiiii ! Ca va faire une marque ! Xavier ! Ce n’est pas très malin ! »

« Honte de montrer ton appartenance à ma personne ? Si tu veux… J’irais me faire tatouer un grand cœur sur le bras avec un cœur rouge. A l’intérieur, il y aura nos initiales ! »

« Tu n’en serais pas capable… Et si tu en es capable… Je te promets de te faire souffrir ! On ne touche pas à ta peau… Je n’ai pas besoin de preuve visuelle pour savoir que tu m’aimes, t’avoir à mes côtés me suffit largement ! »

« Alors c’est bon… J’éviterais le tatouage… Dis-moi… J’ai une petite idée… en tête… J’aimerais… remercier… Jirachi… Tu crois que je devrais faire quelques recherches… »

« Je ne sais pas… trop… Tu es libre de faire ce que tu veux… Ce n’est pas une mauvaise idée en un sens. Jirachi a été remarquable et j’aimerais t’aider si tu fais ça pour lui… »

« Alors c’est décidé… Nous rentrons maintenant ? Il vaut mieux ne pas traîner. »

Elle hocha la tête pour dire que oui, venant lui faire un suçon à son tour en lui disant que c’était à charge de revanche. Main dans la main, ils quittaient le lac, fruit de leur première union, fruit de leurs sacrifices avortés, fruit de leur promesse. Maintenant… Ils allaient rentrer et pouvoir vivre enfin heureux.

Quelques heures plus tard, la surprise se lut dans le regard des servants… Helena était avec Xavier… Ils étaient tout les deux devant tout le monde… Il était temps de leur expliquer… et de signaler ce qu’il avait prévu… pour lui et elle. Maintenant, il ne restait plus qu’à attendre la présence de ses parents… Tout s’était terminé… pour le meilleur… sans le pire.

Chapitre 8 : Derniers instants

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 8 : Derniers instants

« Aujourd’hui, on dort normalement d’accord ? Ca ne te dérange pas ? »

« C’est comme… Tu le veux, Helena. C’est pour cela qu’on doit garder nos vêtements ? Enfin… Ca ne me gêne pas… C’est à toi de voir… »

« Oui ! Ne t’en fais donc pas… Nous nous aimerons quand même… Demain… Nous irons ailleurs, nous quitterons la demeure… »

Quitter la demeure ? Elle avait une idée prévue en tête… Cela se voyait dans son regard. Elle poussa un petit soupir de joie, se logeant contre lui avant de fermer les yeux. Il fit de même quelques secondes plus tard, s’endormant peu à peu. Lorsqu’il se réveilla le lendemain, il remarqua qu’Helena était déjà debout… et partie ? Pris soudainement d’une peur intense, il se redressa dans le lit, se levant subitement avant de courir dans toute la pièce puis dans les couloirs en criant son nom.

« HELENA ! HELENA ! OU ES-TU ?! »

« Hého ! Pas besoin de crier… Xavier… Je suis derrière toi… »

AH ! Il se retourna subitement, s’approchant d’elle avant de la serrer fortement dans ses bras. Il avait eu peur… TRES peur un moment… Peut de la perdre sans même pouvoir lui dire au revoir… Elle se laissa faire, un petit sourire ému aux lèvres tout en lui caressant le dos. Mais qu’il arrête de s’en faire… Elle ne comptait pas partir avant d’avoir passé cette journée merveilleuse avec lui, c’était aussi simple que ça.

« Tout est prêt, Xavier. Aujourd’hui, on va faire un grand pique-nique ! Et tu sais quoi ? »

« Non… Mais je suis sûr que tu vas me le dire… »

« Nous serons tout seuls… tous les deux… C’est ça que je préparais… depuis deux jours. »

« Tout… seuls… Hum… Oui… Merci… Tu es vraiment parfaite. »

Il alla l’embrasser sur le nez puis les lèvres, la jeune femme aux cheveux verts éclatant de rire avant de lui demander de s’habiller convenablement mais pas trop. C’était donc ça qu’elle avait prévu depuis le départ ? Il se sentait… un peu soulagé… Il avait eu peur, trop peur… Il s’était montré très craintif… Il retourna dans sa chambre, prenant quelques habits qu’il jugeait correct avant d’aller dans la salle de bains. Il se lava du mieux qu’il le pouvait, espérant que cela allait plaire à Helena.

« Oh mon dieu… Quelle élégance, Xavier. Tout est prêt sinon. »

« Et vous donc, mademoiselle Helena. Je vois que vous portez la robe que je vous ai offerte. Vous êtes ravissante à l’intérieur. »

« J’ai décidé de porter la première chose que tu m’as réellement offert… C’est pourquoi je l’ai sur le dos. J’espère que ça ne te gêne pas plus que cela, Xavier… Je veux simplement que cette journée soit la meilleure possible. Nous pourrons partir dès que j’aurais terminé quelque chose. Ca sera bientôt prêt, je te le promets. »

Promesses, toujours des promesses. Il la regarda s’éloigner dans sa robe violette, attendant en restant parfaitement immobile. Elle revient quelques minutes plus tard… avec un panier ? AH ben oui ! Un pique-nique ne pouvait pas se faire sans panier ! Il se donna une légère claque sur le front comme pour s’en vouloir d’être tellement imbécile. Il prit sa main, laissant la femme aux cheveux verts porter le panier. Ils quittèrent les couloirs et la demeure, le chauffeur les attendant déjà avec un grand sourire. Il ouvrit la porte pour qu’ils puissent rentrer dans la voiture, Xavier et Helena s’enfonçant à l’intérieur sans rien dire.

« Il sait où il doit nous emmener. Tu verras, c’est un petit paradis. Nous ne serons pas dérangés le moins du monde. »

« Un petit moment rien que pour toi et moi… Tu prévois tout… »

Oui… Ca se voyait parfaitement qu’elle avait été une Gardevoir dans le passé. Il passa une main dans les cheveux verts de la jeune femme, lui faisant un grand sourire avant de l’embrasser sur les deux joues. Lui de son côté… Il n’avait pas oublié ses médicaments. Pourquoi cela ? Car avant même de partir, elle avait demandé au chauffeur de s’arrêter, quittant la voiture avant de revenir avec le sachet du jeune homme.

« Prends-en déjà un peu s’il te plaît… Xavier… Je ne vais pas que tout soit gâché. »

« Ca ne sera pas gâché… Je te le jure sur mon cœur. »

Il posa une main sur celui-ci alors qu’elle fouillait dans les médicaments. Elle en sortit un paquet, l’ouvrant avant de lui tendre une petite bouteille d’eau et deux gélules. Il prit le tout, avalant les gélules avec une gorgée d’eau. Elle le regarda avec inquiétude, comme si elle se faisait beaucoup trop de soucis pour lui.

« Ca va déjà mieux, Xavier ? Tu es sûr ? »

« Moi… Ca va… mais toi ? Il n’y a rien de différent ? »

« Tu n’as pas à t’inquiéter. Je ne vais pas disparaître comme ça… en un POUF. »

Elle émit un petit rire qui n’avait rien de drôle… Plutôt triste. Aujourd’hui était la dernière journée pour elle… Xavier serait… triste non ? Pendant quelques mois ? Avant que sa maladie… ne vienne l’atteindre à son tour. Au moins… Elle ne regrettait rien dans cette semaine. Elle avait été merveilleuse du premier jour au dernier jour. Pendant que le chauffeur les guidait dans l’endroit qu’Helena connaissait, celle-ci vint déposer sa tête contre l’épaule de Xavier, lui murmurant doucement :

« Peut-être… que nous nous retrouverons… ailleurs, Xavier. »

« J’en suis sûr et certain, Helena. J’en suis sûr et certain… Tu n’as pas à t’inquiéter pour ça, j’ai tout prévu depuis le départ. »

« Tout… prévu ? De quoi est-ce que tu veux parler ? »

Héhéhé ! Il lui fit un nouveau grand sourire comme pour lui dire qu’elle ne le saurait pas. C’était une petite surprise de son crû. Il était sûr que ça n’allait pas lui plaire mais bon… Finalement, la voiture s’arrêta, le chauffeur ouvrant la porte pour les laisser sortir. Helena fut la première, suivie de Xavier alors que celui-ci regardait tout autour de lui d’un air inquiet au départ. Ca ressemblait à une clairière près d’un lac… mais avec un soleil radieux… Et il n’y avait vraiment personne ? L’herbe au sol… était vraiment verte.

« Sur ce… Je vais vous laisser. »

« Faites comme vous le désirez. »

Le chauffeur s’inclina respectueusement devant les deux personnes, reprenant la route alors qu’il regardait la voiturer partir au loin. Hé… Hé… Il venait d’y penser mais… Ils avaient oublié de dire lorsqu’il devait revenir les chercher ! Il n’eut pas le temps d’ouvrir la bouche qu’Helena lui reprenait la main, disant d’une voix amusée :

« Tu ne veux pas qu’on retire nos chaussures ? »

« Aussitôt dit, aussitôt fait ! »

Il jeta ses deux chaussures en avant, Helena le faisant avec plus d’élégance en retirant lentement ses deux pieds de ses talons. Il la regarda faire en haussant les épaules, la jeune femme aux cheveux verts lui signalant que puisque personne ne viendrait, il n’y avait aucune raison de les récupérer maintenant. Main dans la main, le panier dans l’autre d’Helena, le sachet de médicaments dans celle de Xavier, ils se dirigèrent aux abords du lac, la jeune femme sortant un long drap rose pour le déposer sur l’herbe.

« Ca sera prêt très bientôt… Si ça se prononce ainsi… »

« Je n’en sais pas grand-chose mais puisque c’est comme ça… Autant le faire. C’est vraiment magnifique comme endroit ! Ca me donnerait même des idées pour… »

« Peut-être que…. Peut-être… que c’était voulu… »

Hum ? Il s’arrêta d’observer le lac avant de se tourner vers Helena. Il ne rêvait pas ou c’était bien elle qui venait de dire ça ? Il marcha d’un pas lent vers elle alors qu’elle sortait un bol brun, recouvert d’un papier transparent et dans lequel se trouvait différents légumes réunis ensemble. Il s’agenouilla pour se mettre au même niveau qu’elle, la jeune femme n’osant pas le regarder, rouge de gêne après ces propos.

« J’ai… J’ai en entrée… de la salade… Je pensais… Que puisque nous sommes que deux… qu’il ne fallait faire beaucoup de plats… mais en une quantité réduite… Comme ça… Nous avons le choix et nous pouvons donc prendre ce que nous aimons… sans en gaspiller réellement. Du genre… Cette salade… Est-ce que tu veux manger maintenant ? »

« Je ne vois pas pourquoi je refuserais une telle chose ? Alors oui, nous pouvons commencer à manger ! Je suis sûr que ça doit être vraiment très bon. Les servants font toujours des plats excellents. Ce sont de grands chefs cuisiniers… Enfin grand chef… Je me comprends… Leur repas pourrait être servi dans un restaurant renommé quand même. »

Elle hocha la tête d’un air positif, commençant à le servir en même temps qu’elle sortait des assiettes en carton blanc. Ils mangèrent tous les deux, chacun ne parlant pas à l’autre comme pour profiter de la tranquillité du moment. Encore un peu et ils auraient pu entendre des Roucools gazouiller autour d’eux. Xavier s’exclama soudainement :

« Je… Je me disais bien… Mais ! Mais cette salade ! Et cette viande… Elle a un goût différent. Ce n’est pas mauvais… C’est même un peu mieux. »

« Ah… Ah bon ? C’est vrai ? Je… J’ai demandé… »

« Oui ! C’est vraiment très bon ! Ca me change de la nourriture habituelle ! Il y a quoi d’autre ? Pour les boissons… Tant qu’on reste sur de l’eau, personnellement, ça ne me dérangerait pas héhéhé. »

« J’en ai rapporté… exprès… Je sais ce que tu aimes, Xavier… Je le sais très bien… Tu en veux alors ? Je t’en donne, il n’y a aucun problème. »

Il hocha la tête pour dire que oui alors qu’elle sortait deux gobelets, lui en tendant un. Vraiment… Ces petits moments où ils étaient seuls étaient les meilleurs. Il l’observa, dans sa robe violette et eut un petit sourire triste avant de boire son verre d’eau. Elle lui signala de prendre un nouveau médicament au cas où, chose qu’il fit tout en la regardant… Qu’elle était belle… Vraiment belle… Il aurait bien aimé l’embrasser maintenant mais le repas passait avant tout… Avant tout le reste !

« Pour le dessert… Je… Je sais ce que tu aimais alors… Alors j’ai demandé… à ce qu’on le fasse une… Une enfin… Tu sais… »

« Une une une quoi ? Tu as une bouche et une langue, utilises les correctement, Helena ! »

« Je… Enfin… Voilà… J’espère que tu aimeras… »

Elle ouvrit le panier, sortant finalement une tarte aux pommes devant les yeux ébahis de Xavier. Une tarte… aux pommes ?! Une vraie tarte ?! Il… Il ne savait pas quoi dire… Elle lui présentait la tarte en rougissant, commençant à la couper avant de lui en donner un morceau. Il le prit avec délicatesse, se mettant à manger avec appétit avant de pousser un râle de plaisir. C’était… C’était vraiment super bon.

« Mon dieu… J’ai… J’ai jamais rien goûté de meilleur ! Ils ont du passer des heures à la faire… Il n’y a qu’à regarder les tranches de pommes coupées ! Elles sont toutes pareilles ! Rien ne dépasse et la pâte… A peine croustillante… C’est parfait. »

« Je… Je… Je comment dire… Xavier… C’est… C’est moi… qui… a fait cette tarte… et le reste du repas… Je me disais que… si un jour… Nous aurions… put devenir… mari et femme… Il aurait fallut… que j’apprenne la cuisine… C’est pour ça que je suis partie… hier et avant-hier… Je voulais choisir moi-même… ce que tu allais manger… J’espère que c’est… vraiment bon… Je n’ai pas goûté… Avant-hier… J’avais de la crème… sur les lèvres à cause de ce j’ai mis comme accompagnement… pour la sauce… de la salade… Et pour la pomme… d’hier… C’était… ma préparation… Je suis désolée… J’espère que cette surprise… te plaît… Et que le dessert est bon… Pardon de te l’avoir caché. »

Ainsi… Ce qu’il était en train de manger… était fait des mains d’Helena ? C’était elle qui avait préparé tout ça… Elle s’était mise à rougir violemment, détournant le regard pour ne pas l’avoir en face d’elle. Elle était gênée ? Mais de quoi ? De l’aimer au point de faire tout ceci pour lui ? Il termina son morceau de tarte sans rien dire, se léchant les lèvres avant de s’essuyer correctement le visage. Puis sans prévenir, il se jeta sur elle, la faisant rouler dans l’herbe pour éviter de salir sa robe avec le reste du pique-nique. Elle poussa un grand cri de surprise, cri qui fut étouffé par les lèvres du jeune homme qui allèrent l’embrasser longuement. Sans attendre un instant, il commençait à caresser sa poitrine, jouant avec ses deux seins alors qu’elle se débattait très faiblement… puis plus du tout.

« Helena… Je… Maintenant… »

Il ne termina pas sa phrase, commençant à retirer son haut alors qu’elle caressait son torse nu. Elle fit descendre les bretelles de sa robe violette, offrant sa poitrine nue aux yeux du jeune homme… Elle ne portait rien aujourd’hui… Rien du tout… Ils continuèrent de se déshabiller en s’embrassant, arrivant finalement au stade où ils ne portaient plus rien. Ils se regardèrent pendant de longues secondes avant d’éclater de rire.

« Désolé… L’excitation et l’émotion… Helena… Je me suis un peu emporté. »

« Est-ce que j’avais l’air gênée ? Du moins… Après ton baiser… »

« Je dirais que non… Mais maintenant que nous avons si bien commencés… Nous devrions continuer n’est-ce pas ? Qu’en penses-tu ? »

« J’en pense que je suis tout à fait d’accord avec ta proposition… mon amour. »

Elle recommença à rougir alors qu’il se collait contre elle, poitrine contre torse. Qu’elle était douce… cette poitrine… Tout son corps était parfait… Il s’était mis à la caresser sur ses zones érogènes, passant sa langue le long du cou d’Helena. Elle s’était mise à frémir mais ne resta pas inactive. Sa main sur le sexe du jeune homme, elle le caressait pour lui donner plus d’ampleur et arriver à un stade de non-retour. Enfin… Après dix minutes de baisers et de caresses, il se coucha complètement contre elle, la jeune femme entrouvrant ses jambes pour le laisser passer. Elle trembla légèrement mais il n’était pas mieux. Ils se réconfortèrent mutuellement, chacun murmurant à l’autre qu’il l’aimait.

« Prête ? Helena ? Je… Je vais y aller… doucement… très doucement… »

« Prend tout ton temps… Xavier… Je t’aime… aussi… »

« C’est réciproque… Oui… Bon… Je ne sais pas… trop… »

« Laisse-toi… guider par tes instincts… Nous… Nous n’avons rien à faire à part nous unir… Nous ne devons pas réfléchir… juste agir… »

Agir… Oui… C’était ça… Lentement, il rentrait peu à peu en elle… rencontrant une résistance alors qu’elle sanglotait de douleur et de bonheur. Elle se laissa emporter par la vague d’émotions alors qu’il poussait un râle en donnant une impulsion plus forte que les autres. Voilà… Il était en elle… Parfaitement en elle… Elle sentait tout son être en elle… Ils s’étaient enfin unifiés… Elle s’était mise à pleurer complètement, Xavier s’arrêtant de la pénétrer alors qu’elle passait ses deux mains autour de son cou. Elle alla l’embrasser follement et amoureusement, joignant néanmoins timidement leurs deux langues pour un profond baiser. Puisqu’elle ne semblait pas souffrir et cela malgré le sang qui sortait de leur union sexuelle, il accéléra le rythme tout en continuant ce baiser… Ils ne faisaient plus rien d’autre… Ils ne connaissaient rien à part les choses basiques… et cela suffisait amplement à leurs yeux. Ils étaient haletants et puis soudain… Elle poussa un cri alors qu’il ouvrait la bouche sans rien dire. Elle… Elle était en train de le serrer à l’intérieur… Il s’écroula sur elle, le fruit de leur union venant blanchir l’herbe rougeâtre alors qu’il passait une main dans ses cheveux verts, lui faisant un grand sourire.

« Voilà… Nous avons… enfin… réussi, Helena. »

« Snif… Snif… C’était… spécial… mais… C’était si bon… Snif… Xavier… »

« Mais pourquoi tu pleures encore ? Nous… sommes heureux maintenant. »

« Je pleure… Je pleure… car je… »

Snif… Et voilà… Lui aussi se mettait à pleurer. Il comprenait parfaitement ce qu’elle voulait dire… Il sanglota légèrement, calfeutrant sa tête contre la sienne, les frottant ensemble en déversant leurs larmes. Elle reprit d’une voix remplie de trémolos :

« Je… Je ne veux pas te quitter, Xavier ! Je ne veux pas ! Je me suis montrée… heureuse… Mais je ne veux pas… Je ne veux pas de ce vœu ! Je veux rester avec toi ! Je ne veux pas partir… Pas maintenant… »

« Ne t’en fais pas… Ne t’en fais pas du tout… Personne ne sera séparé de l’autre… Personne… Je te le promets réellement… Je te le promets… »

« Promets… Comment ça ? Qu’est-ce… Qu’est-ce que tu as fait ? Attend… Pourquoi tu respires comme ça Xavier ? Pourquoi ? Qu’est-ce que tu as fait ? Tes médicaments… Tu les as pris non ? Je te vois… Qu’est-ce que tu as fait ?! »

Elle s’était mise assise, prenant la tête du jeune homme sur ses jambes nues alors qu’il posait une main sur son cœur. Il gardait néanmoins son sourire bien qu’on pouvait le voir souffrir.

« Les anesthésiants… ne marchent plus… Héhéhé… »

« Anesthésiants ?! Tu n’as jamais eu besoin d’anesthésiants auparavant ! »

« Héhéhé… Ce n’était pas pour ma maladie… mais pour l’ignorer. »

« L’ignorer ? L’ignorer ?! Mais pourquoi l’ignorer ?! »

« Pour éviter… de cacher cette journée… et parce que je voulais… disparaître avec toi… Je n’arriverais pas à supporter une existence… sans ma petite Helena… C’est tout… Je voulais rester avec toi… jusqu’à ta fin… jusqu’à notre fin… »

« IMBECILE ! TU N’AVAIS PAS… TU n’avais… pas… »

Elle avait levé sa main, prête à le claquer mais elle s’arrêta au beau milieu de son mouvement, venant le caresser avec tendresse et délicatesse. L’imbécile… Quel imbécile… Elle utilisa ses pouvoirs psychiques, ramenant le sac rempli de médicaments avant de les ouvrir un par un. Ils contenaient tous les mêmes gélules… Pourquoi ?

« J’aurais du me méfier… me méfier de tout ça… »

« J’aime bien ton corps… Il est encore plus doux… maintenant… mais j’ai un peu froid à nouveau… Peut-être qu’être nu… Ce n’est pas une bonne chose. On se rhabille ? »

Il se releva faiblement alors qu’elle poussait un cri pour lui ordonner de s’asseoir. Il commença à remettre son caleçon, se dirigeant vers le lac pour se nettoyer. Il n’allait pas… mal ? Est-ce qu’elle s’était faite une illusion ? Non… Il ne ressentait rien… mais ce n’était pas pour ça que son corps n’avait aucune souffrance.

« Aller ! Viens plutôt dans l’eau, Helena ! Elle est un peu froide mais ça te fera du bien de te laver plutôt que de rester ici ! »

« D’a… D’accord mais… Et toi ? Comment… Comment est-ce que tu vas ? »

« Si tu ne viens pas, je risque d’attraper froid donc d’avoir un rhume… et j’ai besoin de chaleur humaine alors dépêche toi ! Remet aussi ta culotte ! »

D’accord d’accord ! Mais qu’il arrête de parler aussi fort ! Elle se dirigea dans l’eau du lac après avoir remis sa culotte blanche, plongeant dans l’eau pour aller le rejoindre. Elle nageait vers lui mais fut soudainement enveloppée par une petite vague créé par Xavier, celui-ci s’exclamant en rigolant :

« Héhéhé ! Désolé ma grande ! Mais tu aurais dû faire attention ! »

« Je… Tu vas me le payer cher, Xavier ! Tu ne pourras pas te sauver ! »

« HEY ! C’est… C’EST DE LA TRICHE HELENA ! »

Elle venait d’utiliser ses pouvoirs psychiques pour créer une vague bien plus grande que celle de Xavier, celui-ci s’étant mis à reculer. Mon dieu ! Elle abusait là ! La vague alla le frapper de plein fouet… mais il avait complètement disparu.

« Xavier ? Xavier ? Xavier ! Je rigolais ! Où… Où est- ce que tu es ? Répond moi Xavier ! Ne te cache pas ! S’il te plaît ! Xavier ! Ce n’est pas drôle là ! Je… GLOUPS ! »

Elle avait ouvert la bouche au même moment où deux mains la tiraient dans l’eau. Elle découvrit Xavier qui avait tout simplement plongé pour éviter la vague. Puisqu’elle avait la bouche ouverte… autant la refermer ? Il posa ses lèvres contre les siennes, lui offrant un peu de son air avec ce baiser aqueux. C’était assez spécial… comme sensation mais loin d’être désagréable. Elle se laissa faire avant qu’ils ne remontent à la surface. Sa poitrine collée contre le corps de Xavier, elle l’observa avant de dire :

« Ce n’était pas franchement malin ! Tu… m’as fait boire la tasse ! »

« Blablablabla ! Vous savez que vous êtes vraiment très jolie avec les cheveux trempés, mademoiselle Helena ? »

« Arrête de me parler comme ça et sortons de l’eau… On rentre maintenant. »

« Et pourquoi faire ? Je me sens très bien si c’est ça le problème et si c’est ça qui t’inquiète, tu n’as pas à t’en faire. Restons dans l’eau. »

« Bon si tu ne veux pas sortir… Moi, je le fais ! »

Elle quitta l’eau, se concentrant pour créer une très légère flamme au bout de son poing droit. Elle se réchauffa peu à peu pour être complètement sec. Elle commença à se rhabiller, reprenant la parole pour parler avec Xavier :

« Tu pourrais te dépêcher ? Il faudrait aussi que l’on finisse notre tarte aux pommes, Xavier. Tu m’as menti et je n’aime pas du tout ça ! »

« Hey… C’est normal, ça ? Helena… Pourquoi il y a une étoile dans le ciel ? Pourtant… Il ne fait pas encore nuit… »

Une étoile ? Comment ça ? Elle se retourna vers lui, le jeune homme sortant de l’eau avant de s’approcher d’elle. Il s’était mis en position, se tenant devant Helena comme pour la protéger. Qu’est-ce qu’il allait protéger en étant complètement nu ?

« Où est-ce que tu as vu une étoile, Xavier ? J’aimerais bien le savoir… »

« Là ! Tu ne la vois pas ?! Dans le ciel ! Tout en haut ! Regarde bien ! J’espère que tu la vois… Je ne sais pas… C’est bizarre… Je sais que ça existe… mais quand même… »

« Il… Il est déjà là ? Mais pourquoi ? Ce n’est pas encore l’heure ! Il me reste une demi-journée… Normalement… »

« Comment ça ? De quoi est-ce que tu veux parler ? Je ne comprends pas… »

« Cette étoile… C’est Jirachi. Il est venu pour me chercher… et me faire disparaître. »

« Pas sans que je m’en mêle ! Mais avant, je ferais mieux de me rhabiller ! »

Chose qu’il fit en moins de deux minutes, ayant remit correctement tout ce qu’il portait sur le corps. Elle l’observa quelques questions… avant de le rattraper. Qu’est-ce qui lui arrivait ?! Il ne tenait plus sur ses jambes ? Elle n’avait même pas été prévenue… Elle avait simplement… lu dans son cœur. Une petite insulte sortie des lèvres de Xavier :

« Et mer… Je crois… que j’ai poussé un peu trop… là… Désolé… Helena… »

« Calme-toi… Repose-toi… C’est à moi de m’occuper de ça. Ce n’est pas à toi… Xavier. Je ne pourrais pas te ramener… En fait… Le chauffeur ne reviendra pas… Je n’ai pas osé… te le dire… mais ce que tu as fait… Je l’espérais… et je suis heureuse que tu l’aies fait… Heureuse hein ? C’est monstrueux d’aimer voir une personne se suicider pour vous. »

« Qu’est-ce qu’on ne ferait pas par amour hein ? Est-ce que… Je peux m’asseoir contre un arbre ? Tu peux m’aider… s’il te plaît ? »

Bien sûr… Bien sûr qu’elle allait l’aider. D’un geste lent et sans plus se préoccuper de l’étoile dans le ciel, elle alla le guider au pied d’un arbre mais au lieu de le faire s’asseoir contre celui-ci, ce fut elle qui alla s’asseoir. Elle déposa la tête du jeune homme aux cheveux bruns sur ses genoux couverts de tissu violet.

« Là… Xavier… Là… Jirachi va bientôt arriver… Mais je n’ai pas peur… Je ne suis pas triste… Pas du tout… Car tu es à mes côtés… Car tu resteras près de moi… Je te remercie… pour tout ce que tu as fait pour moi. »

« Tu sais que je t’entend encore ? Je suis peut-être affaibli… mais je ne suis pas évanoui… J’ai juste besoin de dormir un peu… Je peux ? »

« Bien sûr que tu peux… idiot… Bien sûr que tu peux… Dommage que je ne sache pas chanter… Sinon, je l’aurais fait… »

« Entendre ta voix me suffit amplement, Helena… Héhéhé… URK… »

Il détourna rapidement le regard, crachant du sang à côté d’Helena pour éviter de la salir. Ah… Ah… Il avait chaud au cœur… Il sentait mille pointes qui le transperçaient dans son organe… comme si toute la douleur contenue allait finalement se libérer pour le faire souffrir à un point tellement important… qu’il allait succomber…

« Je suis fatigué… Un petit peu… Je crois que j’en ai trop fait… »

« Xavier… Chut… Tais-toi… Un peu… Repose-toi… d’accord ? »

« Je peux te dire quelque chose ? De malsain ? Ou de déplacé ? J’aurais bien aimé… que notre première fois… soit accompagnée d’une seconde fois… et ainsi de suite… »

« Ce n’était pas déplacé… ou malsain… Xavier… C’est tout simplement… ce que je désire moi aussi… Je le désire plus que tout au monde. Dommage… que ta maladie… soit présente… Dommage que… mon vœu ne soit pas éternel. »

« Mais… Il y a autre chose qui l’est… non ? Devine c’est quoi… »

« Tu peux me donner un indice ? Je ne suis pas très douée pour les devinettes… »

« Par contre… Je préviens… La réponse est un peu… infantile… et disons ridicule… Mais je trouve que ça correspond bien… Je dirais que c’est notre amour. »

Leur amour ? C’était plutôt mignon… que ridicule. Elle fit un petit sourire avant de venir l’embrasser délicatement. Maintenant… Qu’il s’endorme… Elle l’obligea à fermer ses yeux, passant sa main droite sur ces derniers pour l’empêcher de voir. Elle prit une profonde respiration, se mettant à observer le ciel. L’étoile était devenue de plus en plus grande… Jirachi allait arriver d’une minute à l’autre.

« Je suis Jirachi… Je ne suis réveillé qu’une semaine pour un sommeil d’un millénaire. »

« Vous êtes venu… pour la fin, n’est-ce pas ? »

« Avant de m’endormir… Je dois finir les vœux exaucés… Quand ceux-ci ne sont pas dans l’ordre des choses. Helena… Quel était ton vœu ? »

« De devenir une humaine… pour rendre heureux un humain… »

« Et est-ce que cet humain est maintenant heureux ? Quel est le résultat de cette semaine passée en tant qu’humaine ? Quel est donc… tout ceci ? »

« Est-ce que cela ne se voit donc pas ? Jirachi ? Regardez le… et regardez moi.. »

Hum… La petite créature qui était apparue observa les deux personnes devant elle, restant parfaitement immobile comme pour réfléchir à tout ça. Pendant plusieurs minutes, elle fut muette avant de reprendre la parole d’une voix calme :

« Je suis Jirachi… Mon existence est d’exaucer les vœux… même les plus aberrants. Tu as joué contre la nature en demandant un tel vœu. »

« Je le sais très bien… Mais je ne le regrette pas le moins du monde ! Xavier m’aime maintenant ! Enfin… Je l’aimais déjà avant… Et puis… Nous nous… aimons… et c’est tout ce qui compte… Il est prêt à mourir… pour me rejoindre… Mais j’ai une question… Est-ce que mon corps va disparaître ? Ou je tomberais sans vie… »

« Pourquoi cette question ? En quoi est-ce que la réponse est importante à tes yeux ? Répond moi et je te donnerais ma réponse. Selon ce que tu diras… bien entendu. »

« Ce que je veux savoir… C’est pour… Xavier… Si il va être seul… ou non… Lorsque je mourrais… J’aimerais bien disparaître avec lui… Faire que je sois près de lui dans nos derniers instants… Vous savez pourquoi j’ai fais ce souhait ? Car il est malade… gravement malade… Peut-être que vous ne pouvez pas lire dans son cœur… »
« Je suis Jirachi… Je peux lire dans le cœur des personnes… Je ne suis pas forcément capable de les comprendre. Ce jeune humain est atteint d’une maladie incurable si je comprends bien. Pourquoi avoir fait ce souhait ? Il suffisait de demander de le soigner… et ce vœu aurait été exaucé. Pour te répondre… à ta question… »
« Oui… Je veux savoir ! Répondez-moi s’il vous plaît ! »
« La réponse est… la mort… et non la disparition… Ton existence ne sera pas effacée… Tu vas simplement mourir… lorsque je m’endormirais à nouveau. »
Ah… Ah… C’était donc ça… Elle poussa un profond soupir de soulagement, faisant un grand sourire à Jirachi puis à Xavier avant de passer une nouvelle fois ses mains dans les cheveux du jeune homme. Xavier… et elle… Même dans la mort… Ils seraient réunis… Héhéhé… Elle pleura légèrement mais c’était de joie. Maintenant… Il ne restait plus qu’à attendre que Jirachi s’endorme… et tout serait terminé.

Chapitre 7 : Dans un lit de plumes et de roses

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 7 : Dans un lit de plumes et de roses

« Xavier… Est-ce que tu dors ? »

« Non… Helena… Je ne dors pas et devine pourquoi ? Car tu me poses la question toutes les cinq minutes. Qu’est-ce qu’il y a au final ? »

« J’ai… J’ai peur… Est-ce que je peux poser ma tête contre toi ? Contre… ton torse ? »

« Pffff ! Bien sur ! Pourquoi tu me poses la question ?! Allez viens par là et arrête de trop t’en faire. Ca devait être une simple défaillance. Tu as du te tromper… »

Se tromper ? Elle ne pouvait pas se tromper à ce sujet ! Elle se logea contre son torse, posant sa tête sur sa poitrine pour entendre son cœur battre. Une symphonie fantastique… Une preuve vivante qu’il existait… Elle poussa un profond soupir de joie.

« C’est si merveilleux que ça de m’entendre respirer, Helena ? »

« Oui… C’est la plus belle musique à mes oreilles… C’est tout ce que je veux entendre quand je dors près de toi… Je… Je peux rester… comme ça indéfiniment. »

« Pourquoi pas ? Maintenant… Tu veux que l’on dorme tous les deux ? Enfin… Si tu veux bien… Car j’aimerais bien me reposer… »

« Oui… Mais… Je me demandais… Pour me faire pardonner… de ce qui se passait… Est-ce que tu ne veux pas que l’on… le fasse ? »

« Helena… Vue l’heure qu’il est… et ma fatigue… Je préfère éviter… Comment dire… Je n’ai rien contre… Je le veux aussi… »

« J’ai une petite idée… mais retourne toi… alors… s’il te plaît. »

Se retourner complètement ? D’accord… Il n’avait aucun problème à faire ça. Il s’exécuta en se demandant ce qu’elle préparait. Elle était en train de faire quelque chose mais quoi ? Même si c’était faiblement… il entendait des bruits de mouvement… comme si elle se débattait… Puis des objets tombaient au sol ? Des objets assez légers puisqu’ils n’émettaient que peu de bruit. Elle alla se coller contre lui et il frissonna subitement. C’était… sa poitrine complètement nue qu’il sentait contre son dos ?!
Mais attendez un peu… Elle bougeait aussi ses jambes… comme si elle voulait qu’il remarque autre chose. Et ça ne tarda pas, il savait ce qu’elle avait fait… Il poussa un petit cri de surprise… Elle était complètement nue… et lui était vraiment très excité à cause de ça. Il bafouilla quelques mots, cherchant à se calmer sans réellement y arriver.

« He… Helena… Je… Je comment dire… Je ne sais pas trop… »

« Même si ce n’est pas grand-chose… Et que le temps commence à nous manquer… Je voulais au moins… que l’on se découvre ainsi… Que je me montre devant toi… de cette manière… Que l’on n’aie plus de secrets l’un pour l’autre J’espère que tu ne m’en voudras pas de…. D’avoir fait ceci. Je… Je veux vraiment être avec toi. »

« Hé… Héhé… Je n’ose pas me retourner… Je n’aimerais pas me montrer… sans le moindre vêtement maintenant…. »

« Hein ? Mais… Mais pourquoi ? Je l’ai fait… alors pourquoi pas toi ? Je suis très très timide… mais toi… tu l’es un peu moins… que moi alors pourquoi ? »

« Disons que… le plaisir et l’excitation… chez un homme… ou plutôt sa façon d’être heureux et aimer par une femme… est bien plus visible… »

« Je ne comprends… pas ? Comment ça ? Xavier ? »

« J’ai une érection ! Voilà ! Voilà ce que j’ai ! Et c’est grâce à toi ! »

Elle eut un coup de chaud, se détachant de lui en reculant dans le lit. Lui ? Il avait ça ? C’est… C’est vrai que les hommes… étaient… constitués de cette manière. Mais si… Elle était capable de faire s’exprimer du plaisir de la part de Xavier… Ce n’était pas une mauvaise chose… non ? Elle retourna près de lui, posant ses deux mains sur son ventre avant de le caresser, reprenant la parole d’une voix douce :

« Ca ne fait rien… Xavier… C’est la nature… Au lieu d’être apeurée… Je devrais plutôt être heureuse… de savoir que tout ceci est grâce à moi… Je suis nue… Je veux que tu le sois toi aussi… J’aimerais… Et puis zut… Désolée… »

Elle posa ses deux mains sur le bord du caleçon de Xavier, l’abaissant subitement avant de le retirer et de le jeter derrière elle. Xavier se recroquevilla sur lui-même, poussant un petit gémissement plaintif. Dans cette position, son sexe lui faisait atrocement mal. Avec douceur, elle l’invita à s’allonger correctement, lui murmurant :

« Même si… tout les deux… Nous ne faisons rien… Au moins… Nous dormons ensembles… comme des gens qui s’aiment… comme des personnes… qui veulent s’unir… »

« Quand tu le dis… Ca a quelque chose de merveilleux… »

« Je t’aime plus que tout… Xavier… Alors… retourne toi… et quitte à ce que… par inadvertance… Nous nous… unissons… J’en serais heureuse. »

Se retourner ? Alors… qu’elle n’ait pas peur… Il prit une profonde respiration, se retournant finalement pour être en face d’elle. Elle ne baissa pas le regard, passant une main sur l’entrejambe du jeune homme avant de le serrer. Il poussa un petit gémissement alors qu’elle disait, rouge de gêne :

« Je ne ferais rien d’autre, je te le promets. Je veux juste… me prouver à moi-même… que c’est à cause de moi que tu es comme ça… Xavier… Est-ce que l’on peut dormir tous les deux maintenant ? Enfin… Si tu le désires… »

« Je crois que je vais avoir beaucoup de mal à dormir… dans cet état… mais ce n’est pas de ta faute héhéhé… Bon… On va essayer de dormir… mais je crois que notre réveil sera spécial. »

« Si c’est toi qui me réveille… Alors je ne serais pas gênée du tout. Bonne nuit, Xavier. »

Bonne nuit… douce demoiselle. Essayant de ne pas trop lui faire ressentir sa réaction, il se calfeutra contre elle en fermant ses yeux. Peu à peu, il sentait son excitation descendre… Voilà… C’était bien mieux… Il se colla encore un peu plus contre elle, s’endormant contre sa peau nue. Ils dormaient comme Adam et Eve… dans la même tenue qu’eux.
Lorsqu’il se réveilla, la première chose qu’il fit, ce fut de reculer en remarquant une nouvelle érection. Le petit chapiteau du matin ou alors la lance à incendie… Il pouffa intérieurement de rire, se disant qu’il n’y avait rien de drôle à tout ça avant de baisser ses yeux… OH ZUT ! Il posa ses deux mains sur son sexe, formant un cocon protecteur en tentant de camoufler toute son excitation. Purée…

« Helena… Pardon… Mais… Mais… Je crois que je ne vais plus me retenir très longtemps… J’ai aussi… J’ai aussi mes pulsions… »

Il approcha une main vers le sein droit d’Helena, prêt à le presser mais il s’arrêta au dernier moment. Même si il avait ses pulsions… Il avait aussi… un caractère qui l’empêchait de tomber dans le désir. Il alla l’embrasser tendrement, la réveillant peu à peu alors qu’elle ouvrait les yeux, murmurant d’une voix à demi ensommeillée :

« Bonjour… Xavier… On est quand ? Est-ce que… nous… »

« Et non, Helena. Mais je compte bien en profiter cette nuit… »

« Cette nuit sera notre dernière, nous ne devons pas la gâcher, Xavier. Nous… Nous devons nous unifier… tout les deux… Car on s’aime… »

« Mais aujourd’hui… Tu dois encore partir quelques heures non ? »

« Non… Je ne dois pas partir… mais je ne veux pas te laisser seul… Mais je ne veux pas te montrer avant demain… »

« Vas à ce que tu dois faire, de mon côté, je vais appeler le médecin et lui demander si je peux me soigner. Ne t’en fais pas d’accord ? »

« Comme tu le désires… Au passage, préviens le que tu es en manque de médicaments et qu’il nous en faut pour demain aussi… pour les prochains jours. »

Les prochains jours… Elle émit un petit sourire qu’il lui rendit. C’était bizarre… Elle ne savait pas comment l’expliquer mais le sourire de Xavier avait quelque chose de singulier. Elle alla se relever mais voyant que le jeune homme se cachait l’entrejambe avec ses deux mains, elle resta cachée sous les couvertures.

« Je pense que l’on peut attendre encore quelques minutes ? Avant de se lever ? »

« Je suis partisan de cette idée ! Et pourquoi je ne me mettrais pas sur toi ? »

« Xavier ! Pas avec… ton… enfin… tu comprends quoi… Pas dans cet état. »

« Alors on peut inverser ? Tu te met sur moi… en tant que femelle dominatrice »

Elle lui donna une petite claque, rigolant avec amusement en lui disant qu’elle n’était pas comme ça ! Il se jeta sur elle, venant la caresser tout en l’embrassant où il le pouvait sur le visage, la jeune femme poussant de profonds soupirs entre la joie et le plaisir. Ce n’était pas forcément un jeu sexuel mais ils prenaient leur plaisir de cette façon et cela leur convenait parfaitement. Ils continuèrent ainsi pendant une bonne quinzaine de minutes alors qu’elle murmurait en haletant :

« Ah… Ah… Si rien qu’avec ça… On est dans… dans cet état… alors… »

« Alors c’est à se demander ce que ça sera ce soir ? Tiens… donc… mais c’est quoi cette petite goutte près de cet endroit ? »

Il venait lécher une goutte de sueur juste à côté du téton droit de la jeune femme aux cheveux verts, celle-ci s’arquant alors que son corps était très excité par la situation. Du côté du jeune homme, ce n’était guère mieux. Elle ne se laissa pas faire, venant le pousser sur le lit pour se retrouver sur lui comme il l’avait proposé… Sa poitrine ballotait devant les yeux de Xavier, celui-ci ne pouvant s’empêcher de déglutir.

« Vous êtes vraiment très jolie… mademoiselle… MAIS… »

Il posa ses deux mains sur ses épaules, la poussant à son tour pour la faire tomber en arrière. Il s’était couché sur elle, allant l’embrasser brièvement avant de se relever à son tour. Il quitta le lit, l’aidant à se lever avant de passer une main sur ses hanches, se penchant en avant pour lui tendre ses sous-vêtements. Ils commencèrent à s’habiller à peu près convenablement, Xavier signalant à Helena qu’elle pouvait prendre la salle de bains avant lui. Elle l’embrassa sur les deux joues, le remerciant :

« Je ne serais pas très longue, je te le promets. Par contre, en attendant, est-ce que tu peux appeler le médecin ? »

« Rien ne presse ! Ne t’en fait pas ! On va d’abord déjeuner et ensuite, j’appellerais le médecin pendant que tu me prépares je ne sais quoi… »

« Je te promets que ça sera parfait ! Comme tout ce qui se fera entre nous ! »

« J’aime quand tu me parles comme ça, Helena. Ca me fait tout oublier autour de moi. »

Ils étaient en sous-vêtements, le jeune homme aux cheveux bruns venant la serrer dans ses bras avec tendresse. Elle se laissa faire, amusée par le jeune homme avant de lui dire qu’elle l’aimait plus que tout. Mettant de quoi les recouvrir tout les deux, il la guida vers la salle de bains, ouvrant la perte avec galanterie alors qu’elle s’inclinait respectueusement devant lui.

« Merci beaucoup gente damoiseau. Vous êtes un jeune homme bien éduqué. »

« Il me faut dire que je ne peux que réagir ainsi devant tant de beauté et de prestance de votre part. La vision que j’ai devant moi est féérique et si cela n’est qu’un rêve, alors ne me réveillez pas… J’aimerais pouvoir passer le restant de mon existence à vos côtés… »

« Rien ne presse, messire Xavier… Rien ne presse. Bisoux. »

Il se laissa embrasser, la regardant rentrer dans la salle de bains alors qu’il se mettait à siffloter. Qu’est-ce qu’il allait faire aujourd’hui ? A part téléphoner au docteur pour ses médicaments… et sa petite affaire ? Hum… Pas grand-chose. Plus les minutes passaient et plus il mourrait d’envie de savoir ce qu’elle avait préparé pour lui.

« Xavier ? Tu peux y aller. Xavier ? Hého ! »

Elle claqua des doigts devant lui, le faisant sortir de sa torpeur. Toujours aussi belle… dans son ancienne robe blanche ? Ah… Pourquoi une telle tenue ? Devant sa surprise, elle prit la parole d’une voix enjouée :

« Je préfère éviter de salir celle que tu m’as acheté… Tu comprends ? Tu me l’as offerte et donc… Je ne veux pas que je sois sale… »

« J’avais compris la première fois, oui. Mais qu’est-ce qui est si important au point que tu risques de te rendre sale ? J’aimerais bien le savoir… »

« Mais tu le sauras pas, hihi ! Pas avant demain, Xavier. Pas avant demain… Sois patient… Demain est un grand jour… Demain… »

« Demain sera notre dernier jour… Et je ne sais pas comment le rendre parfait… »

« Tu n’as pas à t’inquiéter pour ça. C’est moi qui vais me charger de toute cette histoire, d’accord ? Tu n’as pas à t’en… »

« Helena… Tu sais… Sans toi… Ca sera très triste… »

Ah… Hum… Elle aurait du s’en douter. C’est vrai que tout ces moments merveilleux allaient s’arrêter d’ici demain… Demain soir plus précisément… Ou dans ces environs… Une semaine allait bientôt s’être écoulée… Une semaine magnifique… Elle lui murmura d’aller se laver, lui disant qu’elle allait prévenir les servants pour le déjeuner. Il acquiesça d’un hochement de tête, se dirigeant dans la salle de bains.
Lorsqu’il revint, elle était déjà présente devant lui, lui prenant la main pour qu’il la suive. Ils allaient manger et ensuite… Ils allaient se promener… De toute façon, ils n’étaient pas encore dans l’après-midi et puis… Elle voulait voir quelque chose. Assis l’un en face de l’autre, ils discutaient de tout et de rien, Helena lui proposant d’une voix douce :

« Pour bien digérer, je considère que s’asseoir sur un banc sera la meilleure des idées possibles ! Une bonne digestion pendant une heure et on est repartis ! »

« Hum… Soit… Je ne peux qu’accepter cette idée, Helena. Mais ensuite, tu dois partir hein ? Je suis pressé de savoir ce que tu me prépares pour demain. »

Elle eut un grand sourire et il ferma ses yeux tout en commençant à manger. Oui, il en était sûr… Tout allait être superbe dès demain… Comme tout les jours qui s’étaient écoulés… du premier jusqu’au dernier… Jusqu’au dernier… Ils mangèrent tranquillement, la discussion ne se faisant plus depuis quelques minutes. Dès qu’ils eurent terminés, il remercia les servants et félicita les cuisiniers avant de prendre la main d’Helena. C’était l’heure de la promenade. Et qui disait promenade… disait plaisir des plus simples…

Plaisir qu’ils s’octroyaient maintenant. Main dans la main, ils quittaient la demeure, marchant d’un pas lent sur les nombreux chemins qui entouraient l’habitat. Observer le jardin, les jardiniers, tout…Elle posait sa tête contre l’épaule de Xavier, lui parlant avec délicatesse tandis qu’il lui répondait.

« Encore quelques heures… et je serais fin prête pour demain. J’espère que ça te plaira sincèrement… Et que tu ne me mentiras pas, promis ? »

« Je te le promets bien que je te rappelle que je ne sais pas de quoi tu parles… Je suis désolé mais c’est comme ça… Tu ne veux même pas me donner un indice ? »

« Ca me concerne… plus personnellement… en tant que femme. »

« En… En tant que femme ? Qu’est-ce que tu as préparé ? Ca ne m’aide pas vraiment… Mais j’ai un peu peur, je te l’avoue. Est-ce que ça te concerne physiquement ? »

Il la regardait de haut en bas, l’étudiant d’un œil expert… mais un peu pervers. Elle cacha sa poitrine avec ses deux mains, rougissant avant de crier :

« Mais qu’est-ce que tu fais, Xavier ?! C’est quoi ses yeux lubriques ?! »

« Tu ne m’as pas répondu… donc j’en déduis que c’est bien physique… Mais tu sais… Ne te force pas à faire des choses que tu n’aimes pas. »

« Je crois que tu te trompes lourdement ! Tu t’es imaginé des perversités, avoue-le ! Ce n’est rien de sexuel ! Tu t’es imaginé quoi ! Dis le maintenant ! »

« Moi ? Mais rien du tout. Tu te fais des illusions ma grande. AIE AIE AIE ! »

Elle lui tirait les joues avec un peu de colère, attendant qu’il lui réponde sincèrement. Elle n’aimait pas le mensonge. Il s’était imaginé des choses sans même la prévenir. Enfin… C’est vrai qu’elle gardait quand même le mystère sur ce qu’elle faisait mais bon…

« Est-ce que tu veux bien me répondre ? Ou je dois tirer un peu plus fort ? »

« Je m’imaginais simplement que tu avais fait des boutiques pour trouver de la lingerie encore plus… érotique que celle que tu portais. OUILLLEEEE ! Là, ça fait sacrément mal ! »

« C’est tout ce que tu mérites, vilain jeune homme ! Penser une telle chose me concernant, tu sais très bien que je n’oserais jamais acheter de telles choses… sans toi… Et puis… Je n’aurais même pas le courage d’y aller… Non… J’ai été… autre part. »

Mais où ? C’était ça la question qu’il se posait. Visiblement, elle n’allait pas lui répondre maintenant. Elle reprit sa main dans la sienne, continuant la balade qu’ils avaient commencée il y a quelques minutes. Assis sur un banc après une bonne demi-heure de marche en rond, ils restaient immobiles, ne parlant pas à l’autre. Xavier avait le regard légèrement froncé, comme si il réfléchissait à quelque chose de déplaisant.

« Tu as l’air… soucieux… Xavier… J’espère que ce n’est pas à cause de ce que je t’ai dit non ? Je devrais mieux… partir m’entraîner… »

« Hein ? Oh non ! Ce n’est pas… Attend un peu… T’entraîner ? T’entraîner à quoi ? »

« HIIIIIIIII ! Je n’ai rien dit ! Rien dit du tout ! Appelle le médecin ! »

Elle s’était relevée avec vélocité, ne lui laissant pas le temps de lui poser plus de questions. Elle disparue au loin, courant en soulevant légèrement sa robe. S’entraîner… Mais à quoi ?! Elle faisait quelque chose par rapport à ça… Il se leva à son tour du banc, poussant un profond soupir avant de dire à voix haute :

« Bon… Je vais aller lui téléphoner, il est temps qu’il me rapporte mes médicaments. »

Oui… Ses médicaments pour demain et les prochains jours. Il retourna dans la magnifique demeure, cherchant le téléphone sans fil avant de le prendre. Il tapota le clavier numérique, attendant que la personne réponde au bout du fil.

« Est-ce que vous avez ce que j’ai demandé ? Rappelez vous de ramener des feuilles qui peuvent prouver que c’est bien moi qui ai écrit et signé ces documents… »

« J’arrive dans la demi-heure voir l’heure qui vient. Je me dépêche au plus vite. Ne vous faites aucun souci pour cela. J’ai tout ce qu’il vous faut. »

« Je l’espère… Je vous fais confiance… même si… Cela est très dur… psychologiquement. »

« Une telle demande de votre part…Et je suis tenu au secret médical. »

« Faites donc… Je vous attends dans ma chambre. Les servants vous ouvriront comme d’habitude. Vous êtes un ami de la maison. »

« Un ami… Hum… Quel ami irait trahir en plantant une lame dans le dos. »

« Ce n’est pas l’heure de penser à de telles choses. Je vous attends. »

Il arrêta la communication, poussant un profond soupir en se demandant où était passée Helena. Est-ce qu’elle allait bien ? Ce qu’il préparait derrière elle… Elle était sûre qu’elle lui en voudrait pour le restant de sa vie. Mais c’était son choix et il avait décidé cela après quelques jours… Après avoir su que sa maladie empirait… Héhéhé !

« Ca va être simplement fantastique… et émotionnellement parfait. Comme tout ce qui touche à Helena… Tout… Tout jusqu’au bout… Héhéhé… »

Il poussa un grand rire et heureusement qu’il était seul dans sa pièce, il aurait pu paraître pour fou. Oui… Il l’était en quelque sorte… mais d’une folie douce et tendre… D’une folie enivrante qui le faisait désirer qu’une seule personne… Une personne aux longs cheveux verts, aux yeux bleus… Une personne dont la nature n’avait pas prévu son existence… Héhéhé… Cette personne… Cette personne portait le nom d’un ange à ses yeux. Un nom si simple à retenir et si beau à dire. Ce nom était Helena.

« Voilà ce que vous m’aviez demandé, Xavier. »

Il le remercia, récupérant le sachet avant d’observer son contenu à l’intérieur. Hum… C’était les mêmes médicaments qu’auparavant. C’était donc normal. Il regarda le vieil homme aux cheveux gris, celui-ci sortant deux papiers de son sac avant de prendre la parole :

« Il me faudrait votre signature, ici… et ici… Bien entendu… Veuillez écrire librement ce que vous voulez sur le dos de la seconde feuille. Vous comprendrez que je préfère prendre toutes mes précautions après ce que vous me demandez. »

« Oui… C’est normal… Alors… Il faut que je réfléchisse à ce que je vais marquer. Hum… Au passage… Ne pas le dire à mes parents revient à ne pas le dire à Helena non plus hein ? Ai-je été bien clair ? Je ne veux surtout pas qu’elle apprenne ce qui se passe ici. »

« Je serais motus et bouche cousue. »

« A quel sujet, Xavier ? Qu’est-ce que tu me caches ? »

Il sursauta, faisant tomber les médicaments au sol, détournant en même temps le regard d’Helena vers lui. Pendant ce temps, le médecin rangeait les deux feuilles, tremblant légèrement comme une feuille. Il la salua néanmoins respectueusement.

« Mademoiselle Helena… Vous êtes très en beauté cette après-midi. »

« Bonjour… Êtes-vous là pour ses médicaments ? Sinon… De quoi parlez-vous… Si ça concerne la maladie… de Xavier… Je veux tout savoir ! Je vous préviens, j’ai les moyens de vous faire parler ! Alors… Mieux vaut passer par la méthode douce. »

« Ce sont les médicaments… C’est au sujet de ces derniers, Helena. Ils sont maintenant un peu plus puissants qu’auparavant. Je l’ai appelé… et je lui ai expliqué pour mes petites crises… Du moins… Tu sais… Il vaut mieux être prévoyant. Tu comprends où je veux en venir ? Je n’aimerais pas… que demain soit gâché… par l’une de mes crises. »

« Hum ? Est-ce vrai ce mensonge ? Je vais le vérifier tout de suite. »

Elle s’approcha de Xavier, plaçant sa main sur son front avant qu’il ne passe un doigt sur sa joue. Qu’est-ce… Qu’est-ce qu’il était en train de faire ? Il passa son doigt dans sa bouche, venant le lécher avant de dire :

« Hum… Ca a un petit goût… de pommes… On dirait de la compote. Ca fait longtemps que je n’en ai plus mangé… Dire que c’est mon dessert favori. »

« Que… Qu’est-ce que tu fais ?! Ne me touche pas ! Je vous laisse ! »

Elle quitta la pièce en rougissant, Xavier la regardant partir avec incompréhension. Il se tourna vers le médecin, celui-ci haussant les épaules pour dire qu’il n’avait pas mieux compris que lui ce qui venait de se passer. Dès qu’Helena fut partie, il tendit à nouveau les deux papiers, les ayant sortis auparavant. Xavier poussa un profond soupir, demandant un stylo avant de commencer à écrire tout ce qui lui passait par la tête.

« Hummm ! Est-ce que je peux voir si tout est bon ou non ? C’est une simple mesure de précaution. Vous comprendrez… Je ne veux vraiment pas être responsable… »

« Hum… Oui… Je comprends très bien. Pardon pour toutes les bêtises dans lesquelles je vous fourre. C’est simplement… que je veux éviter de trop perdre de temps… Enfin… de ne plus le gâcher. Demain… Je ne sais pas si vous vous en rappelez mais demain… »

« Sera le dernier jour d’Helena, c’est cela ? Je suis au courant. Certains prennent la mort avec le sourire, d’autres avec la folie… Elle semble très heureuse… Comme si elle n’avait pas peur de redouter la mort… Je trouve ça très brave de sa part… Je ne sais pas si des gens normaux pourraient faire une telle chose comme elle… Pour ma part, je ne pourrais pas… »

« Hum… Helena est une femme exceptionnelle et je veux que ses derniers instants soient les plus beaux possibles… même si après… Elle doit être très triste… »

« Cet … après dont tu pales … ne sera pas très long. Et si elle saisit la portée de ton geste, alors elle te pardonnera. »

« Je l’espère… Je l’espère vraiment… Je n’aimerais pas qu’elle parte en m’en voulant. Ca serait horrible alors que je veux vivre avec elle. »

« Hum… Des fois… J’aimerais que la science progresse bien plus rapidement que maintenant… Mais ce n’est jamais forcément le cas… C’est vraiment dommage. Vous êtes deux personnes vraiment appréciables et remarquables… Et même si Helena était au départ une pokémon, elle a montré bien souvent qu’elle était plus humaine que la majorité des humains. Bon… Par contre… Je vais vous laisser… »

« Faites comme vous le voulez… Demain sera une dure journée… »

« Pour moi… Cela sera cette nuit… Ce que tu m’as demandé est une chose détestable… et qui est cont… »

« Ne vous inquiétez pas, je suis sûr et certain de ce que je fais, je ne le regretterais pas. »

« Non… Je suis sûr et certain que tu ne le regretteras pas. Je le vois bien dans ton regard. Tu sembles bien différent… et tout cela en une semaine. Helena fut la meilleure chose qui pouvait arriver dans ta vie. »

« Bizarrement, je pensais la même chose. Comme quoi… Helena est vraiment parfaite. »

Il poussa un grand rire, saluant et serrant la main du médecin alors que celui-ci lui lançait un regard triste et sans équivoque. Hum… C’était peut-être la… Bah… Il allait avoir de sérieux problèmes… et cela qu’importe avec ou sans le papier que Xavier avait signé. C’était vraiment… détestable comme sentiment, celui du travail accompli… mais du sale travail.

« Je vous souhaites une bonne et heureuse journée… et il en est de même pour demain. »

« Merci beaucoup, cher médecin… Vos paroles me vont droit au cœur. »

Droit au cœur ? Ha… Hahaha… Qu’elle était drôle… cette blague… si on pouvait la considérer comme telle… or ce n’était pas le cas. Il observa le vieil homme qui quittait la pièce, le raccompagnant jusqu’à la sortie de la demeure avant de se demander pourquoi le visage d’Helena sentait la pomme. Peut-être qu’elle était en train de tester des parfums de ce genre… Il rigola tout seul, se disant :

« Elle fait tout ça pour que je la dévore toute crue ce soir. Héhéhé… Vraiment… Helena, Helena, Helena… Je t’adore… Je t’adore plus que tout… »

Oui… C’était un fait… Il l’aimait complètement et comme un fou… Encore quelques heures… et elle serait de nouveau disponible… Mais lui… Pour demain… Qu’est-ce qu’il devait préparer ? Il ne savait pas du tout… Il ne savait rien. Il retourna dans sa chambre, observant son sachet rempli de médicaments avant d’en sortir un paquet. Il l’ouvrit, regardant la gélule avant de sourire :

« Toi et moi…. Ensembles… Héhéhé… »

Oui… Il sera toujours avec elle… Toujours, jusqu’à ces derniers moments. Il resterait près d’elle jusqu’à ce qu’elle s’éteigne… Mais avant de la voir s’éteindre, il allait l’emporter dans un monde merveilleux… Cette nuit… allait être celle de ses prouesses… Il allait se donner à 200% pour elle ! Il se mit à vagabonder dans les couloirs, attendant que les heures passent et qu’elle se libère. Lorsqu’il la revit, elle était encore rouge de gêne.

« Et bien qu’est-ce qu’il y a ? Tu as l’air encore plus intimidée qu’auparavant… »

« Tu… Tu ne sais rien hein ? C’est vraiment une surprise ? Tu me le promets que tu ne sais rien ? Ca me… Ca me rendrait triste… que tu saches ce que je te prépare… »

« Je te le jure solennellement… Je ne sais rien ! Rien du tout ! Je ne sais rien de rien ! Cela me fait dire… Qui êtes vous mademoiselle ? Est-ce que je vous connais ? »

Elle le regarda avec surprise. Est-ce qu’il se moquait d’elle ? Devant le sourire enjoliveur du jeune homme, elle vit tout de suite que c’était le cas. Elle poussa un petit rire amusé, venant lui tapoter délicatement la tête avant de dire :

« Je me nomme Helena et je suis… Qu’est-ce que je suis par rapport à vous ? »

« Hum… Je ne sais pas… J’aurais bien besoin d’un indice. »

Elle se pencha vers lui, déposant un rapide baiser sur ses lèvres avant de redemander :

« Est-ce suffisant comme indice ? Avez-vous la mémoire qui vous revient maintenant ? »

« Oui, oui, oui… Vous êtes… Vous êtes… la femme de ma vie ! »

Elle resta muette et ébahie devant les propos de Xavier. Là… Même si il souriait… Il était maintenant tout à fait sérieux. Elle alla se loger dans ses bras… lui disant que ce soir… Devait êtes leur soirée à tout les deux… ou alors… Ils pouvaient attendre demain… Hum… De toute façon, ils verraient bien. Demain… était la dernière journée où ils seraient ensembles. Il la serra avec plus d’instance, fermant ses yeux en murmurant un pardon silencieux.