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Chapitre 6 : Premier jour, premier problème

Chapitre 6 : Premier jour, premier problème

« Si tu veux bien te présenter à tes camarades. »

« Waram. Vous avez juste besoin de savoir ça. »

C’était rapide, sec et efficace. Il n’avait pas besoin d’exprimer autre chose de toute façon. Les élèves le regardèrent, certains fronçant les sourcils, d’autres ne pouvant pas montrer leurs émotions … puisqu’ils avaient des masques. Car oui, toutes les demoiselles ici avaient des masques visiblement. C’était une coutume ou quoi ?

« Et quel est le nom de ton armure ? »

« Sarine. Voilà son nom. C’est l’armure du Solochi. » répondit sèchement une nouvelle fois l’adolescent aux cheveux noirs alors que l’armure soupirait.

« Tu pourrais quand même être plus ouvert, Waram, tu sais ? Ils ne vont pas te manger. Est-ce que nous pouvons nous installer, s’il vous plaît ? »

« Oui, bien entendu. Hum, la table là-bas. Vous pourriez faire connaissance ensuite. »

Connaissance ? Avec qui ? Il haussa les épaules, ne s’attardant pas sur le reste des personnes présentes. La seule personne qui avait un peu son intérêt … était sa voisine de table. Car oui, une personne masquée … et surtout de petite taille, c’était quoi ça ? Elle avait un masque rouge sur le visage … sauf qu’il était tout simplement horrible, surtout les gros yeux globuleux qui étaient dessinés dessus.

« B… Bonjour. »

Il cligna des yeux, tournant son visage aux yeux rubis vers l’adolescente qui venait de lui adresser la parole. Qu’est-ce qu’elle avait ? Ah oui, la formule de politesse. Il grommela dans sa barbe un simple :

« Bonjour, oui aussi. C’est comme ça, je crois. »

« En… enchantée … de te connaître … W … Waram. »

« Tu as un problème pour parler ou quoi ? »

« Waram ! Ca ne se dit pas comme ça à une demoiselle ! » s’écrit Sarine avant que la voix du professeur ne vienne dire :

« Ahem. Veuillez éviter d’hausser la voix pendant les cours. Je sais bien que vous êtes nouveau et encore un peu sous le choc mais calmez-vous. »

« Pardon, cela ne se reproduira plus. » dit faiblement Sarine, confuse et embêtée malgré le fait qu’elle soit une simple armure de métal représentée sous la forme d’un Solochi. Elle ne savait plus où se mettre à cause des exactions de l’adolescent.

« D’accord, d’accord, j’ai compris, je me calme. »

Il ne pouvait pas s’en empêcher néanmoins. Bon … Qu’est-ce qu’il devait faire ? Juste suivre les cours ? Et ensuite ? Là, c’était des mathématiques … sauf qu’il ne comprenait rien. En plus, il était crevé avec tout ce qui s’était passé dans la journée. Sans une once de remord, il vint tout simplement poser sa tête sur la table.
Il valait mieux pour lui qu’il dorme et … Hum ? Il se sentit un peu secoué par quelque chose, le forçant à tourner la tête. Qu’estce que Sarine lui voulait ? Elle ne remarquait pas qu’il était en train de chercher le sommeil hein ? Pfff !

« Je dois m’en aller, Waram. Il semblerait que normalement, les armures des chevaliers-pokémon ne sont pas autorisées ici. »

« Hein ? Quoi ? Ah non, non, tu restes ici. Je ne connais personne. »

« Essayes de te faire de nouveaux amis … et surtout de rester éveillé, ça sera bien mieux. » répliqua-t-elle avec douceur alors qu’il se redressait de la table. H… Hey ! Elle était vraiment en train de partir de la zone là ! Ca ne lui plaisait pas du tout ! Pas du tout même ! Elle quittait la zone ! Enfin, elle quittait la salle de classe !

« Normalement, elle se trouvera dans ta chambre. Tu … tu n’as pas à t’en faire. »

« Non mais en quoi ça te concerne, toi ? » marmonna Waram en s’adressant à sa voisine. Celle-ci baissa la tête, confuse et gênée.

« Pa … Pardon … Je ne pensais … pas à mal en … disant ceci. »

« Alors ne dis rien, c’est aussi simple que ça. »

« D.. D’accord. Je ne dirai plus rien. »

Quelques pouffements de rire dans la classe et voilà qu’il haussait un sourcil. Il y avait quelque chose de drôle dans ses paroles ? Il émit un grognement, regardant autour de lui. Grrr. Il n’aimait pas ça du tout, pas du tout même. Il observa plus longuement la fille à côté de lui. Elle devait faire quoi ? Ah mais zut ! D’abord, pourquoi est-ce qu’elle portait ça ? Enfin, zut, il s’en fichait ! C’est vrai qu’ils avaient tous la même tenue d’écolier.
Lui, il n’en avait pas puisqu’il venait d’arriver mais quand même, c’est embêtant. Il avait l’impression de se démarquer plus par rapport aux autres. Bon, c’était quoi comme … hey ! Mais en fait, non, ils avaient bien … la même « finition » dans les vêtements mais il remarquait une chose : la couleur de leurs habits était quand même différente. Sa voisin de table était grandement habillée de bleu alors que d’autres filles avaient des vêtements rouges, jaunes et autres. Enfin, elles portaient toutes des jupes en tissu mais de couleur différente. Elles avaient aussi une chemise blanche mais une petite veste de tissu de la même couleur que la robe. Enfin, certaines port… en fait, elles portaient toutes des gants de la couleur de leurs vêtements … sauf sa voisine.

« Pourquoi tu n’as pas de gants, toi ? »

« Je … je les aies oubliés. » bafouilla sa voisine avec confusion.

« Mouais. Si tu le dis … »

Pas franchement convaincant comme argument ça. Bof, toute façon, sa voisine, il l’oublierait le lendemain ou à la prochaine heure, hein ? Bon, qu’est-ce qu’il pouvait faire ? Ca faisait depuis trois ans qu’il n’avait plus été à l’école. C’était à peine s’il se rappelait comment écrire et lire. Bon, ensuite, il lui …

« Tiens. Pour pouv… pouvoir écrire. »

Elle se foutait de sa gueule ou quoi ? Elle était en train de lui offrir du papier, un stylo et tout le matériel nécessaire ? Qu’est-ce qu’elle voulait faire par-là ? Il marmonna :

« T’as tellement pas d’amis que tu essaies d’en chercher ou quoi ? »

« J… Juste que … sinon tu ne pourras pas … pas suivre le cours. »

« D’accord, d’accord. C’est là où je dois dire merci, je crois ? » souffla-t-il alors qu’elle hochait la tête positivement. Hey, c’était lui ou sa tenue avait quelques trous et déchirures ?

« De rien … c’est … c’est avec un grand plaisir. »

« Grand plaisir, grand plaisir. Tu ne me connais même pas. »

« Tu t’appelles Waram. Je … Je m’appelle … »

« Je ne veux pas le savoir. » coupa-t-il sèchement avant même qu’elle ne puisse parler. Elle poussa un petit glapissement confus avant d’hocher la tête.

Voilà une bonne chose qui était faite hein ? Bon, ensuite, qu’est-ce qu’il comptait faire exactement ? Ah oui, écrire. Ecrire des mathématiques, vraiment ? Commencer par ça pour la reprise de l’école ? Vraiment, ce n’était pas de la chance. Quelqu’un lui en voulait, il ne savait pas qui mais il y avait de l’exagération dans l’air !

Quand les heures finirent de défiler, il remarqua au final, qu’ils avaient eu cours avec le même professeur mais qu’ils avaient changé de matière … et surtout qu’ils étaient restés dans la même pièce. Il se redressa vivement, l’adolescente à ses côtés semblant prendre bien son temps pour tout ranger. Grumpf.

« Tiens, reprends tes affaires. Pour le papier, je te le redonnerai quand on m’aura donné des fournitures, c’est aussi … »

« « Je … euh … je n’ai pas … besoin de ça. Les fournitures sont … offertes par l’école. Nous … nous ne payons rien du tout. Rien du tout, oui. Est-ce que … je peux venir te faire … faire visiter l’école si tu en as … envie ? »

Il savait qu’il faisait peur mais de là ce qu’elle en tremble. Elle n’exagérait pas un peu ? Il s’était montré désagréable envers autrui mais bon, il y a quand même quelques limites aussi hein ? Bon, qu’est-ce qu’il devait faire alors ? Accepter sa proposition ? Grumpf ! Pourquoi pas ? Il pourrait alors s’attarder un peu plus sur le décor. Il murmura :

« Mouais. Je veux bien, ça me changera. Comme ça, je sais où est la cantine et tout le reste. Bon allez, ranges-moi tout ça et plus vite que ça. »

Il prit le matériel de l’adolescente, mettant tout dans son sac avant de récupérer ce dernier. Autant prendre ça sur son épaule pendant qu’elle lui faisait visiter. Pourquoi est-ce qu’elle s’immobilisait ? Il avait fait quelque chose de mal ou quoi ?

« Tu te dépêches ? Je n’ai pas vraiment que ça à faire aussi hein ? »

« O… Oui ! Bien entendu ! Nous … nous pouvons y aller. »

Elle se releva et il haussa un sourcil. Qu’est-ce que … Il devait faire environ un mètre cinquante-trois. Ce n’était pas bien grand mais il n’avait que treize ans. Elle … elle en faisait encore moins ? Il avait l’impression qu’elle faisait un mètre trente-cinq à tout casser. C’était d’une taille vraiment ridicule sur le coup.

« T’es franchement petite, t’arrives à voir au-dessus de la table quand tu manges ? »

« Beuh … je sais … je sais bien que je suis petite ! »

Il sentait parfaitement qu’elle faisait la moue derrière son masque rouge. Mais bon, lui, personnellement, il en avait pas à faire grand-chose. Elle pouvait dire ce qu’elle voulait, ce n’était pas un souci. Il la regarda pendant quelques secondes. Malgré la tenue d’étudiante, il voyait aussi quelques autres vêtements dessous. En fait, il ne voyait pas une seule parcelle de son corps sauf à part ses mains. Et ses cheveux bleus étaient assez crasseux … et courts. Sauf qu’ils étaient mal coupés ? Et qu’elle n’avait donc pas une « ligne » correcte. Certains cheveux étaient coupés au cou, d’autres lui allaient jusqu’au dos. Mais bon … Elle était quand même drôlement petite comme gamine hein ?

« Alors, tu te trouves dans l’école de Gliros. »

« Ca, je l’avais remarqué, tu as autre chose à m’apprendre ? Ou alors, la visite est déjà écourtée, hein ? Bon, il faudrait que je retrouve Sarine. »

« Ton armure de Solochi ? Normalement, elle a été dirigée vers ta chambre. »

Tiens ? Elle ne tremblote plus dans la voix ? Elle a décidé de se comporter comme une grande ? AH ! Il ne manque plus que les centimètres visiblement. Mais bon, ce n’est pas uniquement ça le problème. Bon … Alors ! Maintenant qu’il avait du temps derrière lui, il pouvait enfin regarder calmement la décoration et l’école.
Faite de pierres, briques et de bois, ça changeait grandement des immeubles en béton de la vie citadine. Tout était principalement une multitude de couloirs avec parfois quelques embranchements pour monter aux étages supérieurs ou alors aller dans les sous-sols. Bon, c’était gigantesque et à part ça ? Y avait quoi d’autre ?

« Il y a au moins quelques zones pour se divertir ? Je ne sais pas, des terrains de jeux ou autres ? Car bon, juste faire de l’école, c’est d’un ennui plus que mortel si je peux me permettre de m’exprimer dans ce fichu endroit hein ? »

« Il y a des terrains de sport et aussi un terrain pour les entraînements au combat. Il y a beaucoup de choses sur cette île. »

« Et comment vous faites pour avoir la nourriture ? »

« Nous élevons des animaux et cultivons des fruits et légumes. Ce sont des cours comme les autres chez nous, Waram. »

Elle parlait bien cette fois. Du moins, aucun tremblement dans sa voix. Il s’était peut-être fait des idées en fin de compte ? S’imaginer des choses sur les personne, ce n’était pas son genre. Bon, à part que ce fichu endroit était gigantesqu et qu’il y avait de quoi faire du sport, cultiver des fruits et légumes, élever des bêtes, ils n’avaient rien d’autre ?

« Où sont les dortoirs au fait ? Je ne sais même pas ça. On m’a pas prévenu où j’étais. »

« Je vais t’y emmener … si tu veux bien … Waram. »

« Hey, hey, hey. Laisse-moi plutôt lui expliquer les consignes ici. »

Et voilà. Sans même se sentir concerné plus que ça, il poussa un profond soupir avant de se retourner. Déjà, l’adolescente au masque rouge reculait légèrement alors que Waram observait qui venait de lui adresser la parole.
Un adolescent qui avait surement deux ans de plus que lui … rien que ça ? Et après ? Qu’est-ce qu’il lui voulait ? Avec ses cheveux verts hirsute, sa sale trombine qu’il n’appréciait pas rien qu’en la regardant. Ouais, il avait une sale tête, vraiment. Et c’était pas ses yeux bleus légèrement plissés qui allaient arranger sa face.

« Bon, tout de suite, qu’est-ce que tu cherches comme embrouille ? »

Il avait été direct alors qu’il entendait un petit glapissement de la part de l’adolescente aux cheveux bleus derrière lui. Encore une fois, il avait visiblement fait mouche puisque la personne en face de lui émit un petit rictus nerveux.

« Ce n’est pas vraiment comme ça que l’on parle … »

« Est-ce que tu veux bien m’emmener à mon dortoir ? »

« HEY ! Je suis le chevalier-pokémon de bronze du Dynavolt ! »

« Oui ? Et ? Tant mieux pour toi, toutes mes félicitations. » répliqua Waram, posant son regard sur l’adolescente. Ils y vont ou non ? Car il n’avait pas que ça à faire hein ? Il y avait beaucoup mieux et plus important à faire.

Elle tenta de dire quelques mots mais elle vint s’abstenir. Waram avait toujours le sac de l’adolescente sur son épaule, ne se préoccupant plus du chevalier-pokémon de bronze du Dynavolt alors qu’il se dirigeait vers le dortoir, du moins, il se faisait emmener. Lorsque ce fut le cas, l’adolescente aux cheveux bleus lui montra l’allée dans laquelle il trouverait normalement sa chambre. Il n’avait qu’à appeler le nom de son armure-pokémon.

« Tiens … et fais attention à ne pas te casser la figure ou créer plus de trous dans tes vêtements aussi hein ? »

Il retira le sac de l’adolescente de son épaule, récupérant juste son propre travail avant de mettre le sac sur l’épaule de la demoiselle aux cheveux bleus. Il fit un petit geste de la main, ne cherchant pas à entendre son « au revoir ».

« Ah ! Au passage, les dortoirs sont mixtes quand même. »

Mixtes ? C’est vrai ça ? C’était quand même plutôt courageux en un sens non ? Les adolescents et les adolescentes étaient pas mal de « brutes sexuelles » … enfin, dans l’âge où ça fleure bon l’amour et toutes ces bêtises.

« Bon, toute façon, qu’est-ce que j’en ai à faire exactement moi hein ? HUMPF ! »

Il n’était pas là pour ce genre de bêtises de toute façon. Il avait beaucoup mieux à faire que de chercher le grand amour et toutes ces bêtises. Il commença à parcourir le couloir, disant à voix haute et assez forte pour que Sarine l’entende :

« Sarine ! Sarine ! Sarine ? Où est-ce que tu es ? »

« Waram ? Oh ! Tu es enfin de retour ! »

Une voix qui s’adresse sur la gauche d’après ce qu’il a cru entendre. Il se dirige vers les potes sur le côté gauche, rappelant Sarine pour être sûr de ne pas se tromper. Sauf qu’il ne s’attendait pas à ce que la porte s’ouvre et que Sarine fonce vers lui en courant à quatre pattes en sa direction. HEY HEY HEY ! Qu’elle se calme !

« Ne me saute pas dessus ou … »

Trop tard. Il pouffe de surprise alors que la créature de métal le percute en plein ventre, le faisant presque tomber en arrière. Heureusement, il l’avait réceptionnée avant qu’elle ne lui saute dessus. Comme si c’était une habitude entre eux.

« C’était quand même … bien long sans toi, Waram. »

« Je me doute. Enfin bon, c’est où ma chambre dans tout ça ? Tu peux me le dire ? »

« Je vais t’y emmener mais malheureusement, tu n’es pas seul, désolée. »

Il s’en doutait quand même hein ? Il poussa déjà un profond soupir rien qu’à l’idée de ne pas être seul mais il allait devoir s’y faire. Il prit sa respiration. Tant que ça n’allait pas être quelqu’un de lourd et chiant et …

« Ah ! Mais c’est Waram ! »

« Waram, hihihi ! Salut, toi ! Au moins, on a un nom à te mettre. »

AH NON ! PAS LUI BORDEL ! PAS RAON ! PAS LUI ! ET IL ETAIT PAS SEUL !

Chapitre 5 : Bienvenue à Gliros, Waram

Chapitre 5 : Bienvenue à Gliros, Waram

« Qui est-ce donc ? Un nouveau chevalier ? »

« Tu as vu son armure qui l’accompagne ? C’est la première fois que j’en voie une aussi noire et sinistre. C’est étrange. Tu crois qu’il est dangereux ? »

« Il semble l’être. Tu n’as pas vu l’aura qui l’entoure. Je sens qu’il va encore créer des problèmes dans l’école. Comme si on en avait pas déjà assez. »

Des murmures, des paroles, des propos, il n’y avait que ça autour de lui alors qu’il restait maintenant complètement impassible à tout ce qui se déroulait autour de lui. Raon poussa un léger soupir avant de dire d’une voix lente :

« Désolé mais c’est comme ça à chaque fois. Ne t’y attarde pas trop. »

« Comme si leurs avis m’intéressaient … alors que ce n’est pas le cas. Emmenez-moi à votre proviseure ou directrice ou je ne sais quoi. Je sais juste que c’est une femme. »

« C’est le cas mais ne t’en fait pas, elle est la plus douce et agréable des femmes chevaliers-pokémon qui existent en ce monde ! Un véritable modèle pour nous tous. »

« Rien que ça ? Je ne m’attarde pas sur ces capacités, je veux juste qu’elle me déclare apte à partir de cet endroit et surtout que vous ne me collez plus aux basques. C’est aussi simple que ça. Je ne veux pas de vous et vous ne voudrez pas de moi, c’est pourtant pas compliqué. »

« Il ne faut jamais dire jamais. Bref, de toute façon, nous y sommes. »

Nous y sommes ? Ah oui … A force de ne pas vouloir regarder le décor autour de lui, il avait parfaitement ignoré le fait qu’ils étaient maintenant dans le dit-bâtiment. Et … Il regardait juste le marbre gris à ses pieds. Il n’en avait rien à faire de cet endroit. Il savait juste que ça ressemblait presque à un château majestueux et après ça ? Rien du tout.

« AH ! QUELLE BLAGUE ! JE … »

Sa bouche vint subitement se bloquer, aucun mot n’en sortant. Il se tourna vers Raon mais celui-ci cligna des yeux avant de rigoler, murmurant :

« Visiblement, l’armure de la principale n’apprécie guère que tu hausses la voix. Elle est ainsi, je suis vraiment désolé pour toi mais tu vas devoir attendre d’être jusqu’à elle pour qu’elle te libère. Fais attention quand même à toi hein ? »

Il le laissait seul devant une belle porte faite de bois. Une voix féminine se fit entendre de l’autre côté, presque neutre puisqu’un ton doux caché se fit entendre :

« Rentrez donc, adolescent de Solochi. »

Rentrez donc, rentrez donc ? De qui est-ce que cette voix se moquait-elle hein ? Il fallait vraiment faire gaffe ! Il n’était pas du genre à apprécier ça ! Il détestait qu’on lui marche sur les pieds, déjà parce que ça faisait mal, ensuite car ce n’était pas plaisant !

« Ne me forcez pas à vous faire venir ici. »

Ah ben il attendait que ça ! Si elle voulait jouer aux fortes têtes, ils seront deux à ce petit jeu ! Il ne marchait pas et … AAAAAAAAAH ! C’est quoi ça ?! Son propre corps se mouvait et ouvrait la porte ! C’était quoi ça ?! De la magie ?! Il pénétra dans la pièce, son regard étant forcé de se poser sur le décor autour de lui.
Cela ne ressemblait … pas vraiment à une pièce de principale. Enfin, pas à ses yeux. Il avait imaginé quelque chose d’assez austère, juste un bureau, des dossiers … mais pas vraiment ça. Il y avait bien un bureau en bois noir, un imposant fauteuil rouge … mais le reste ? Des rideaux roses en tissu translucide sur une fenêtre double d’un bon mètre de hauteur ? C’est vrai ça ? Vraiment ? Et puis, il y avait quelques bibliothèques déposées ainsi que de nombreuses photographies … représentant une femme aux longs cheveux verts accompagnés par … hey ! Cette femme était masquée !

« Voilà donc le terrible adolescent qui est accompagné de l’armure du Solochi. »

« Est-ce que vous pouvez le libérer, s’il vous plaît ? »

« Et une armure de Solochi bien polie. Est-ce que tu es de son âge ? »

« C’est le cas, mademoiselle ou madame la principale. Je me nomme Sarine. »

Principale ? C’était donc elle ? La femme aux cheveux verts ? Aux cheveux verts qui lui allaient jusqu’au dos alors qu’elle portait un masque blanc sur le visage. Un masque blanc avec une corne rouge sur le front ? Et sa tenue était des plus élégantes, constituée d’une robe blanche sur le bas, verte sur le haut. Elle ressemblait un peu aux demoiselles nobles d’un ancien temps. Elle était debout, faisant un mouvement de la main avant de dire :

« Le voilà à nouveau doué de la parole. Espérons que cela ne soit pas pour m’agresser verbalement, n’est-ce pas ? Quel est ton nom ? »

« Je n’ai pas à vous le dire. Je veux juste que vous déclariez à vos larbins que je ne veux pas me mêler de votre école complètement pourrie. »

« Oh, de très vilaines paroles. Assis. »

Hein quoi ? Assis ? Il tenta un mouvement pour s’enfuir mais il se retrouva paralysé, son corps se déplaçant aussitôt vers un fauteuil près du bureau. Moins impressionnant que celui de la principale mais quand même bien plaisant.

« Assis, j’ai dit. Que Sarine soit une armure ténébreuse me force à utiliser un peu plus de pouvoirs mais sur un jeune débutant chevalier-pokémon ne me dérange guère. »

« Qu’est … qu’est-ce que vous êtes en train de me faire ?! »

« Un peu de psychisme. Ce n’est qu’une faculté comme une autre. Rien de plus, rien de moins. Est-ce que tu te sens déjà un peu plus calme ? Ou dois-je alors te rendre incapable de t’exprimer une nouvelle fois. Je pense que tu saisis la différence entre toi et moi. »

« … … … Je veux juste que vous me lâchiez. »

« Malheureusement, ça ne sera pas possible. » répondit calmement la femme aux cheveux verts tout en commençant à faire les cents pas, l’adolescent aux cheveux noirs criant :

« ET POURQUOI ?! POURQUOI CE N’EST PAS POSSIBLE ?! »

« Je pensais m’être correctement exprimé non ? Tu hausses pourtant le ton ? »

« Laissez-moi tranquille ! C’est tout ce que je demande ! Pourquoi ça vous dérange tant ? »

« Car tu donnes une mauvaise image des chevaliers-pokémon aux yeux du monde. » répondit calmement la principale, se rapprochant de lui. Il pouvait remarquer qu’elle avait des yeux aussi verts que ses cheveux.

« Mauvaise image ? Comme si j’étais le seul à créer des problèmes ! Et ce ne sont que des voyous de bas étage, ils méritent d’en baver ! »

« Mauvais caractère, impertinence, refus de l’autorité, comment est-ce que je vais pouvoir te calmer alors, hum ? Tu as une idée ? »

« … … … S’il le faut, je me combattrai ! Sarine ! Viens sur moi ! »

« Sur ce coup, je ne peux pas du tout, je suis vraiment désolée. » bredouilla l’armure du Solochi avec lenteur alors qu’elle tremblait un peu.

« Et pourquoi ? Qu’est-ce qui … »

Il s’arrêta dans ses propos, remarquant l’état émotionnel de son armure. Ce n’était pas normal que la Solochi faite de métal réagisse ainsi. Il y avait quelque chose qui clochait … Ce n’était quand même pas le fait que … cette femme bonne femme était la principale hein ? Elle … Enfin … Non ! Quand même pas hein ? C’était juste n’importe quoi !

« Qu’est-ce que vous avez fait à Sarine ?! »

« Rien du tout. Ce que tu devrais te demander, c’est plutôt : qu’est-ce que je peux lui faire ? »

« Ne la touchez pas ou je vous tue ! »

« Des paroles bien violentes … mais est-ce que tu serais vraiment capable de les tenir ? Alors que tu ne peux guère bouger ? Il va falloir canaliser toute cette colère en toi. »

« Laissez-moi tranquille ! Et laissez Sarine tranquille aussi ! »

Il évitait de s’emporter mais elle voyait parfaitement qu’il se faisait violence sur lui-même. Il faut dire qu’elle le bloquait aussi, l’empêchant de se mouvoir. Il regarda pendant quelques secondes la femme aux cheveux verts … avant de bafouiller :

« Laissez là … s’il vous plaît. Les autres ou moi, je ne m’en fous … pas elle. »

« Hum ? C’est bien la première fois que tu montres de l’inquiétude. Mais bon, maintenant que tu sembles passablement calmé, nous allons donc pouvoir dialoguer, tous les deux, n’est-ce pas ? Comme je te l’ai dit et que tu l’as surement deviné, je suis la principale de l’école de Gliros. Quel est ton nom ? »

« Je n’ai pas à donner mon nom à des personnes qui ne donnent pas le leur. »

« Il est vrai … mais es-tu en position de force ou de faiblesse par rapport à moi ? »

Tsss … Il ne répondit pas, ne faisant que baisser la tête. Maintenant qu’il se calmait, il pouvait sentir la différence de force entre elle et lui. Même en des dizaines d’années, il n’était pas sûr du tout de pouvoir lui tenir tête.

« Je ne vous répondrai pas … pas du tout. »

« Soit. Sarine, n’est-ce pas ? Pourrais-tu me donner son nom ? »

« Je ne peux pas. S’il le refuse … bien que ça ne soit pas important, par respect pour lui, je ne le ferai pas. J’en suis désolée, principale. »

« C’est ennuyeux, terriblement ennuyeux. Comment vais-je donc remplir ta fiche d’inscription à Gliros si je ne connais pas ton nom ? »

« Q… QUOI ?! Il est hors de question que je participe à cette école ! JE REFUSE CATEGORIQUEMENT D’Y RENTRER ! »

« Soit. Nous pouvons donc faire un petit défi. Si tu arrives ne serait-ce qu’à me toucher, je pense envisager la possibilité de te laisser vagabonder comme bon te semble. »

Un défi ? La toucher ? Pourquoi pas ! Réussir à la blesser ou gagner est tout simplement impossible ! Mais la toucher ne devrait pas être si difficile que ça ! Il avait toutes ses chances contre elle ! OUI ! Il allait essayer ça ! Dès maintenant !

« Avec ou sans armure ? »

« Tu peux y aller avec ton armure. Cela te donnera plus d’avantage, je pense. »

Ah oui ? Elle n’avait pas peur de souffrir ? Qu’importe ! Il ordonna à Sarine de venir se coller contre son corps, la Solochi de métal se séparant en plusieurs parties pour former l’armure que l’adolescent aux cheveux noirs arborait.

« Maintenant, vous allez comprendre à quel point je suis sérieux ! »

« Sur cela, je n’en doute guère. » répondit la femme masquée aux cheveux verts, restant parfaitement immobile alors que l’adolescent s’élançait contre elle, avec son armure sur lui. Elle cligna des yeux pendant à quelques centimètres de lui, le poing de l’adolescent s’immobilisant subitement, complètement dénué de tout mouvement. Il commença à vouloir gesticuler encore une fois mais il n’y arriva pas. Cette fois-ci, tout était coupé … complètement coupé ! Même sa respiration ! Elle venait de lui couper sa respiration ! Il chercha à bouger, réagir, à se déplacer, à s’enfuir mais rien, rien du tout même. Il ne pouvait rien faire du tout sans que cela ne bouge ! Sans que cela ne soit efficace ! IL DEVAIT BOUGER ! IL DEVAIT RESPIRER ! IL COMMENCAIT A NE PLUS AVOIR D’AIR ! Qu’elle le laisse respirer ! Il avait besoin d’oxygène ! Il ne voulait pas mourir ! Il ne devait pas mourir maintenant ! IL NE DEVAIT PAS ! La femme aux cheveux verts poussa un profond soupir malgré son masque, murmurant : « Moins tu te calmes, plus tu manqueras d’oxygène. Il vaut mieux alors pour toi que tu comprennes la différence de puissance entre toi et moi. Et que tu acceptes pleinement la défaite. D’accord ? Je vais te relâcher … et j’espère que tu comprendras maintenant … le problème. »

Comprendre le problème ? Ce qu’il comprend, tout simplement, c’est qu’il est faible ! Très faible ! Plus que faible même ! Comment est-ce qu’il est censé faire hein ? Comment est-ce qu’il … peut se battre réellement contre elle ? Il n’en a pas les capacités.

« Je suis tellement faible … tellement faible … et ça vous amuse hein ? »

« Je n’éprouve aucune joie à cela. Loin de là. Est-ce que tu veux bien maintenant me dire ton nom ? Est-ce que tu sais écrire aussi ? Et lire ? Tes capacités liées aux calculs ? Cette école n’est pas seulement une école pour les chevaliers-pokémon. Tu as des cours comme dans toute école normale. Il le faut bien, n’est-ce pas ? »

« Waram. Je m’appelle … Waram, proviseure. »

« Enfin, tu as dit ton prénom. Il n’y aucune honte ou besoin de le cacher. Alors, Waram, est-ce que tu es décidé à rester à l’école maintenant ? »

« Je … C’est surtout que vous ne me laissez pas vraiment le choix plutôt hein ? » Je suis bien obligé d’accepter votre proposition mais je vous préviens … Dès que je le peux, je partirai de l’école. Je ne veux pas rester ici, pas du tout même. »

« Est-ce que tu voudras bien m’expliquer pourquoi ? »

« Je ne veux pas … pas du tout. Comment est-ce que les cours vont se passer avec moi ? »

« Tu as de la chance, tu n’as que deux mois de retard par rapport aux autres. Tout cela est encore bien rattrapable avec de l’aide. »

« Je ne veux pas d’aide. Je suivrai vos cours et c’est tout. »

« Ah … » soupira une nouvelle fois la principale. « Je sens que cette année va être très difficile en fin de compte. Il se peut même que je doive te surveiller personnellement, Waram. Est-ce vraiment cela que tu veux de ma part ? »

« Je m’en fiche, c’est tout. Je ne veux pas créer de problèmes et je ne veux pas en avoir. »

« Waram … c’est bon, ce n’est pas traumatisant non plus. Et je suis là hein ? » murmura la Solochi métallisée alors qu’il hochait la tête positivement.

Peut-être que oui … mais ça ne changeait pas tellement grand-chose en même temps. Il ne savait pas quoi dire ou faire. Il resta assis sur le fauteuil pendant de longues secondes, observant les cadres avec les photos, posés un peu partout autour de lui.

« Ce sont tous des élèves de cette école. »

« … … … D’accord. » murmura l’adolescent sans détourner son regard des photos. Il restait là, à les observer pendant de longues secondes. Les filles portaient des masques. C’était tous des adolescents, rien que ça.

« Tu les envies un peu, n’est-ce pas ? Tu aimerais être à leur place. »

« Ne racontez pas n’importe quoi ! Je ne pensais pas du tout ça ! » dit-il, comme pris en faute alors que la femme aux cheveux verts souffla :

« Je suis capable de lire sur le visage des personnes … et voire même un peu plus. Tu n’as pas à être intimidé par cela. Si tu te montres respectable et responsable, il se peut qu’un jour, je fasse une photographie avec toi. »

« Ne racontez pas n’importe quoi ! Maintenant que je suis votre élève, je n’ai plus aucune raison de rester ici ! Je m’en vais ! Et si je peux avoir une chambre à moi seul, ça serait bien mieux que tout le reste ! Merci beaucoup et au plaisir de plus vous revoir ! »

Elle le regarda quitter la pièce avec fureur, accompagné par la Solochi de métal alors que la femme aux cheveux verts retournait s’installer sur son fauteuil. N’est-ce pas ? Elle s’en doutait mais bon, elle était convaincue … au sujet de l’adolescent.

« Il est si facile de … lire dans les pensées de Waram. Un adolescent perturbé est comme un livre ouvert. Tu peux y découvrir tellement de choses. »

Car ce n’était pas uniquement cela … qu’il avait voulu quand il avait regardé la photographie. Il avait réussi à deviner … l’émotion derrière les masques des personnes présentes sur la photographie. Il avait deviné … à quel point … tout cela était important.

« Je ne sais pas ce qui s’est passé avec lui derrière son caractère … mais les journées passeront … et peu à peu, il s’ouvrira. »

A partir de là, l’adolescent n’aura guère alors le choix que de se dévoiler aux yeux des autres, étape par étape. Oui, c’est exactement ainsi que ça se passera. Elle le sait … même si c’est la première fois qu’elle ressent une telle … chose en un garçon.

« Chaque élève a sa part de tristesse et de malheur dans la vie mais ici … j’ai l’impression que c’est bien plus présent en lui … que nulle part ailleurs. Peut-être est-ce que pour cela … que l’armure du Solochi est avec lui. »

Une armure ténébreuse … mais pas uniquement. Elle était bien plus qu’une simple armure liée à l’élément des ténèbres. Elle était beaucoup plus … car oui, les armures avaient un nom, un caractère, une histoire. Que le fait que cette armure soit du caractère d’une adolescente … mais surtout proche à ce point de Waram n’était pas anodin. Elle allait devoir surveiller tout cela de très près, elle en était convaincue. Les premiers jours seront riches d’informations.

Chapitre 4 : Sur un navire

Chapitre 4 : Sur un navire

« Où est-ce que vous m’emmenez ? Sarine, libères-moi. »

« Malheureusement, ça m’est impossible. Ils ne me laisseront pas. Ils m’ont forcé à ce que tu sois attaché à moi pour me punir. Je ne peux pas m’enfuir. »

« HUMPF ! Ces salopards n’hésiteraient donc pas à faire souffrir si nécessaire … Je m’en doutais. Libérez-moi ! DITES-MOI OU VOUS M’EMMENEZ ! »

« Où nous t’emmenons ? Tout simplement à l’école de Gliros, rien de plus, rien de moins. »

Cette école. Il n’en avait jamais entendu parler. C’était quoi ça ? Il y avait surement un traquenard ou un piège quelque part, il en était sûr et certain ! On ne pouvait pas se permettre de proposer une telle chose … venant de la part d’un chevalier-pokémon !

« Elle est où l’embrouille ? Sarine, je ne suis pas trop lourd sinon ? »

« Non, non. Tu ne manges pas beaucoup de prime donc ton poids n’est pas dérangeant. »

« Au moins, elle n’insinue pas que tu es gros, c’est déjà ça. » dit Raon en rigolant alors que l’adolescent aux cheveux noirs fronçait les sourcils, déclarant :

« Réponds plutôt à mes questions ! C’est quoi le piège ?! »

« Il n’y a aucun piège. Ca ne m’étonne pas que tu ne sois pas au courant de l’école de Gliros … sinon, tu t’y serais déjà retrouvé. Il s’agit de l’école des chevaliers-pokémon de bronze. Là-bas, il existe quelques professeurs qui sont des chevaliers-pokémon d’argent et qui nous apprennent à bien utiliser nos pouvoirs et surtout à vivre parmi nos semblables et les gens normaux. Ce n’est pas une chose facile. »

« Pfff ! Encore une idiotie, je m’en doutais. C’est juste n’importe quoi. » murmura l’adolescent aux yeux rubis, refermant ces derniers pour ne plus rien entendre.

« Une idiotie ? Tu ne diras pas ça quand tu verras tout le monde. Peut-être même que tu trouveras une jolie demoiselle chevalier-pokémon ? »

HUMPF ?! Il rouvrit ses yeux, se tournant vers Istiti. Celui-ci se prit une légère claque sur le derrière du crâne de métal, Raon poussant un gémissement de douleur avant de dire d’une voix désolée, signe qu’il ne confirmait pas les dires de son compagnon :

« Pardon, il essaie à chaque fois de me faire attacher aux demoiselles là-bas. Je ne sais pas ce qui lui prend mais non, désolé, la vie n’est pas pleine de romance et d’amour, Istiti. »

« T’es pas un poète, c’est tout, Raon ! Lui, il a les caractéristiques propres de l’adolescent torturé en mal d’amour ! Il faut absolument qu’il se trouve une copine à protéger ! »

« MAIS JE VAIS LE BUTER ! IL SE LA FERME JAMAIS ?! » hurla subitement l’adolescent aux cheveux noirs comme enragé. Qu’est-ce qu’il savait de son passé pour parler de la sorte ? HEIN ? HEIN ? C’était n’importe quoi ! N’IMPORTE QUOI !

« Ahem … S’il te plaît, Istiti, tu touches une corde sensible donc on arrête. »

« Pfff, d’accord, d’accord, j’ai compris, je me tais. »

« S’il te plaît, calme-toi. Ils vont t’emmener à l’école et nous verrons donc de nos propres yeux comment cela se passe ainsi. » dit Sarine en sentant l’adolescent qui gesticulait sur son dos. Il n’avait pas envie ! C’était pourtant simple non ?

« Nous allons prendre un bateau pour nous y rendre car même si l’endroit n’est pas forcément très connu, il se trouve sur une île et seules quelques rares personnes savent comment s’y rendre. Pendant ce temps, il va falloir aussi faire quelques courses. D’ailleurs, il devrait nous rejoindre bien assez tôt. » dit Raon en regardant autour de lui. L’adolescent aux cheveux noirs observa le décor autour de sa personne. Hum ?
Ils étaient déjà hors de la ville depuis combien de temps ? En fait, il avait dormi combien de temps surtout ?! C’était ça le problème ! Il ne s’en rappelait pas du tout même ! Il avait été empoisonné ! Il avait senti quelque chose dans son dos ! Il en était certain !

« Tu ne pouvais pas me battre en étant seul ! C’est qui qui t’a aidé ?! »

« Un autre chevalier-pokémon. Normalement, c’est lui qui a préparé le tout pour nous permettre de retourner sur l’île où se trouve l’école. »

« JE VEUX LE VOIR ET L’ECRASER ! C’est compris ?! »

« Je ne pense pas que ça sera possible. Il est assez bizarre et saugrenu. Mais ne t’en fait pas, tu le verras bien assez tôt de toute façon. »

Ah oui ? C’est comme ça qu’il le prenait ? Qu’il fasse gaffe à sa tête, il n’avait vraiment plus envie de plaisanter par rapport à tout ça. Et qu’on le libère ! QU’ON LE LIBERE ! A force de gesticuler, il se fatigua, le reste du voyage se déroulant sans encombre jusqu’à ce que les effluves marins lui chatouillent les narines. Ou alors, c’était le poisson pas si frais que ça.

« Il est réveillé ? Visiblement, le poison n’a pas duré assez longtemps. » murmura une voix qui lui fit tourner la tête. C’était lui ! C’était …


C’était quoi cette tenue ? En fait, il n’arrivait même pas à voir si c’était un garçon ou une fille. Juste de trop nombreux vêtements qui le recouvraient de la tête aux pieds. Rien que ça. Et bon ? C’était quoi cette tenue quand même ?

« C’est juste n’importe quoi. C’est aussi un chevalier-pokémon ? »

« C’est le cas. Mais bon, tu sauras bien assez tôt de quel chevalier-pokémon il s’agit. »

« J’ai récupéré un bateau, néanmoins. Il nous emmènera dès que nous le voudrons. Il faut néanmoins que ça ne soit pas en pleine nuit. Que l’on puisse faire une partie du voyage en pleine journée. Etant le milieu d’après-midi, je nous conseille de partir dès maintenant. » répondit l’être encapuchonné avec lenteur. Raon fit un geste négatif de la main reprenant la parole après quelques secondes, disant :

« Il nous faut quand même quelques vivres pour les deux jours en bateau. Faisons de brèves courses et ensuite, je suis d’accord. »

« Libérez-moi maintenant ! Je ne risque pas de m’enfuir ! »

« Pas avant que nous nous trouvions sur le bateau. » rétorque l’être recouvert par les habits alors que Sarine n’avait pas pris la parole depuis quelques temps.

Enfin, les minutes finirent de passer et ce fut lorsque le marin leur demanda ce qu’il était, là, attaché à sa pokémon faite de métal, qu’il murmura :

« Ils veulent me capturer ! Délivrez-moi que je leur règle leur compte ! »

« En fait, c’est visiblement un chevalier-pokémon problématique hein ? M’enfin, ce n’est pas le premier que je transporte. Faites juste gaffe à ce qu’il ne crée pas de casse. Votre principale n’aime pas vraiment trop payer les pots cassés. »

« On va bien le tenir en laisse, ne vous en faites pas, hihihi ! » répondit le Ouisticram de métal alors qu’ils montaient tous à bord, forcé pour l’un d’entre eux.

… … … Et voilà ? Il n’avait plus vraiment le choix, c’est ça ? Il n’avait même pas pu jeter un œil au bateau pour savoir s’il était possible de le contrôler. Il ne voulait pas d’une vie avec ces personnes ! Il voulait rester seul dans son coin et rien d’autre ! Ce n’était pourtant pas si compliqué que ça. Alors qu’on le laisse seul !

« Bon, tu as été bien sage depuis notre départ en bateau. »

Raon lui parlait comme s’il était en train de le sermonner puis de le féliciter. Il le prenait pour qui ? Un gamin ? Qu’il fasse attention à sa tête, il n’avait vraiment pas très envie de rire, pas du tout même hein ? Alors qu’il fasse vraiment très attention, c’était simple, très simple !

« Si je te libère, tu ne me sautes pas à la gorge, compris ? De toute façon, tu ne risques plus de pouvoir t’enfuir de là où nous nous trouvons. Ca serait bête pour toi de commettre une telle bêtise, n’est-ce pas ? Une bêtise que tu regretterais pendant quelques temps, j’en suis sûr et certain. Bon ! Istiti, vérifie quand même au cas où qu’il ne fasse pas de bêtises. »

« Oui, bien entendu mais il sera un gentil adolescent hein ? »

Il disait cela tout en poussant un petit ricanement, Raon commençant à dénouer les liens qui attachaient l’adolescent aux cheveux noirs à Sarine. Celle-ci se laissa faire, sans aucune réticence alors que le garçon aux yeux rouges se redressait, poussant un gémissement.

« Ah ! MON DOS ! Purée ! Ca fait horriblement mal maintenant ! »

« Désolée mais bon, avec un corps fait de métal, tu ne t’attendais quand même pas à avoir du grand luxe, n’est-ce pas ? » dit la Solochi de métal en rigolant légèrement.

« Je n’ai pas dit ça ! Ne me fait pas dire des choses alors que ce n’est pas du tout le cas hein ? Je vais parfaitement bien ! Tsss ! Enfin, maintenant que je suis l… »

Il amorçait un mouvement vers Raon pour le cogner mais s’arrêta en plein mouvement. Il émit un grognement sonore avant de dire :

« Tsss, vous avez de la chance que je sois engourdi. »

« Terriblement chanceux même. Ils sont deux chevaliers-pokémon entraîné contre un débutant même pas capable de se faire respecter par cette armure. »

« Istiti, si tu commences sur cette pente, je te préviens que je ne me priverai pas pour le défendre. » dit l’armure du Solochi avant d’ouvrir la gueule, provoquant un léger hurlement pour bien montrer qu’elle ne plaisantait pas à ce sujet.

« ELLE VEUT ME BOUFFER ! Elle veut me bouffer ! »

« Non … pas pour le moment. » rétorqua Sarine. « Mais on peut souvent changer d’avis, nous les femmes, tu t’en doutes, non ? Tu sais ce qui risque de t’attendre. »

« Hahaha ! Sarine, s’il te plaît, ne lui fait pas peur ! Il risque de te prendre au sérieux ! » s’exclama Raon en rigolant, Istiti répliquant :

« Non ! Mais je n’ai pas peur de cette Solochi ! Pas du tout même ! » »

Alors pourquoi se cachait-il derrière son porteur hum ? L’adolescent aux cheveux noirs émit un léger grognement, cherchant à faire quelques pas avant de quitter la pièce. Visiblement, c’était celle où ils dormiraient … pour ces deux jours. Deux lits, une table de chevet, c’était vraiment le strict minimum.

« Oh. Il t’a finalement libéré. »

Alors qu’il était maintenant sur le pont, il remarquait que ce n’était pas vraiment le grand luxe. Oh, le bateau devait faire quand même une dizaine de mètres de longueur, était très solide à première vue mais bon … il y avait mieux, beaucoup mieux. Puis la personne qui lui adressait la parole, était-ce vraiment un chevalier ?

« Mon pokémon est toujours posé sur ma personne lorsque je suis hors de l’école. C’est pour cela que tu ne le vois pas. »

« Et il a décidé de ne pas s’exprimer ? Toute façon, je m’en fous carrément ! Je vais te faire payer ce que tu m’as fait et … »

Avant même qu’il ne réagisse, la personne recouverte de tissu arriva à sa hauteur, lui faisant sentir une pointe contre son cou. Elle souffla :

« Je n’ai pas de temps à perdre avec cela. Sois sage et tranquille. Sinon, tu seras forcé de dormir une nouvelle fois. Je ne pense pas que cela te plairait. »

« Ts … Tsss ! Attends que je retrouve un peu mes forces, tu verras ! » s’écria le garçon aux cheveux noirs, le repoussant d’une main avant de chanceler. Il tenait à peine debout. S’il décidait de se battre, c’était à ses risques et périls, il ne pouvait pas alors.

« Rien ne sert de vouloir provoquer un conflit. »

« Pourtant, c’est bien vous qui m’agressait complètement sans même que je puisse me défendre hein ? N’inversez pas les rôles non plus ! »

« Je n’inverse guère les rôles. Je te demande juste de te calmer en attendant que nous arrivions. Si tu ne veux pas, je serai forcé de te plonger dans le sommeil une nouvelle fois. »

« Essaies donc, tu t’y casseras les dents, t’as compris ? »

« Tu peux aussi continuer de me menacer, cela ne changera rien. Tu ne saisis pas la différence de force entre toi et moi, n’est-ce pas ? »

La personne recouverte de tissu se retourna pour lui faire face, rangeant ce qui semblait être une main gantée de bleue, un ongle faisant office de pointe ? Etait-ce ainsi qu’il avait réussi à l’empoissonner ? Enfin, à le paralyser de la sorte ?

« Retourne donc te coucher et il ne t’arrivera rien de mal. Ton corps n’est pas en état de pouvoir me combattre de toute façon. Nous mangerons dans quelques heures. »

Il émit un rictus avant de s’en aller. Il n’allait pas obéir à cet imbécile ! Le souci, c’est qu’il n’avait rien ! Il était pieds et mains liés, on l’empêchait de se mouvoir. On parlait de lui laisser le choix mais quel choix lui laissait-on réellement hein ? AUCUN ! AUCUN ! On l’empêchait de vivre correctement ! On l’empêchait d’exister.

« J’en ai assez des imbéciles ! »

« Encore un cri du cœur, n’est-ce pas ? Mais qu’importe, ce n’est pas un problème. Retourne donc te coucher, ça sera bien mieux. »

Il l’énervait ! Il ne savait pas du tout qui c’était mais ça ne changeait rien ! Il l’énervait ! Alors qu’il tente d’éviter de continuer sur ce chemin ou alors, ça allait très très mal se finir hein ? Il ne faut pas exagérer ! Il est pas capable de …

« Je suis fatigué avec toutes ces bêtises. Je vais me coucher. »

« Bonne nuit alors. »

Il se foutait de sa gueule ou il était en train de rêver ? Ouais, c’était plutôt ça. Il était en train de rêver. S’il était avec Raon, il devait parfaitement savoir que c’était pas du tout une bonne idée que de le chercher, pas du tout même hein ? Qu’il ne fasse pas trop le fou. Il retourna dans la cabine, retrouvant Sarine couchée sur un lit, en boule.

« Je peux savoir ce que tu fais sur mon lit ? Descends maintenant. »

« Hey, soit un peu sympa avec elle. Elle t’a transporté durant tout le trajet. » dit Raon, Sarine lui répondant aussitôt avec une voix amusée :

« Ne t’en fait donc pas pour moi. Tu ne le connais pas encore. »

Qu’est-ce qu’elle voulait dire par là ? Il obtient rapidement la réponse. Alors que l’adolescent aux cheveux noirs s’installait sur le lit, la Solochi de métal grimpa sans un mot sur le lit à son tour. Raon haussa un sourcil avant de sourire :

« Oh, j’ai parfaitement compris dans le fond. »

Il fit de même, invitant le Ouisticram à le rejoindre. Istiti réagit comme un enfant, grimpant sur le lit tout en rigolant à son tour. Chacun vint trouver le sommeil, Sarine regardant son porteur pour veiller sur lui. Les deux journées passèrent plus rapidement que prévu aux yeux de Sarine et de son porteur et lorsqu’ils durent descendre, il se retourna pour regarde la mer. Mer ou océan ? Il ne savait même pas dans le fond.

« Vous saluerez vos professeurs et votre principale de ma part, d’accord ? Toute façon, s’il le faut vraiment, vous me recontacterez. Vous n’aurez aucun problème avec lui ? »

« Ne vous inquiétez donc pas, je pense qu’il a compris qu’il n’avait plus vraiment le choix. Merci pour le voyage, faites attention à vous en rentrant ! »

Le marin salua Roan, celui-ci faisant un geste de la main alors que l’autre personne recouverte de vêtements restait parfaitement immobile. Il en était de même pour l’adolescent aux cheveux noirs, celui-ci observant devant lui avec lenteur … et un peu de mélancolie. Un regard que Roan ne reconnaissait pas chez lui du peu qu’il avait remarqué.

« Je vais peut-être retourner à la nage. »

« Hein quoi ? Il blague, j’espère, Sarine ? »

« Il ne blague pas. Alors veuillez le stopper, s’il vous plaît. »

La créature de métal avait donné une consigne à l’être recouvert de tissu, celui-ci se plaçant derrière l’adolescent aux cheveux noirs avant de lui planter un petit ongle dans le cou. Avec lenteur, l’être souffla, réceptionnant l’adolescent qui tomba en arrière dans ses bras :

« Mission accomplie. Il dormira pour quelques heures encore. »

« Il est vraiment spécial non ? La majorité se résigne lorsqu’ils atterrissent ici. Lui, il m’a tout l’air d’un futur élément turbulent parmi vous. » s’exprima le marin.

« Ne vous en faites pas, il n’est pas le seul. Il comprendra rapidement comment tout cela se passe à l’école de Gliros bien assez tôt. » répondit Raon avant de laisser partir finalement le bateau et son propriétaire. Il se tourna vers l’autre personne. « Pas trop lourd ? »

« Je vais éviter que son armure du Solochi ne doive encore le porter. Ce n’est pas grave. »

« Bon, alors, nous pouvons nous mettre en route. Direction l’école ! On trouvera surement d’autres personnes pour nous aider. Ils vont être surpris de nous revoir aussi vite. »

Istiti émit un petit rire alors que l’autre personne soulevait l’adolescent pour le prendre sur son épaule sans difficultés. Sarine soupira avant que tout le petit groupe ne quitte le rivage.

Chapitre 3 : Aide providentielle

Chapitre 3 : Aide providentielle

« J’en ai assez ! PLUS RIEN A FAIRE ! »

Il n’en fallait pas plus ! Cette fois-ci, sans même attendre, il avait hurlé à Sarine de venir le recouvrir de son armure. Et ensuite ? Tout simplement la destruction complète des alentours ! Rien à faire ! RIEN DU TOUT ! Il saccageait les étals encore présents bien qu’il n’avait pas de marchands en pleine nuit, ne se privant pas de tout ravager.

« Tu n’es pas vraiment obligé de faire ça … tu le sais ? »

« Pour qu’ils puissent me suivre sans aucun problème ? NON MERCI ! SARINE ! »

« Tu ferais mieux de te calmer. T’énerve de la sorte n’emmènera rien de bon. »

« Ah oui ? Et je suis censé faire quoi hein ? NON ! » s’écria l’adolescent aux cheveux noirs, frappant du poing contre un mur avant de le briser. Des cris commencèrent à fuser tout autour de lui, des lumières s’allumant avec des têtes qui sortent des fenêtres.

« C’est quoi ce bordel ? Y a des gens qui bossent demain ! »

« J’aimerai bien dormir tranquille, moi ! Je t’avais dit d’habiter à la campagne mais non … il faut absolument que tu sois en ville car sinon, ce n’est pas assez civilisé ! Et regarde maintenant le bordel ! Un gamin qui traîne en armure et … »

« … … … Lui, je vais l’exploser. »

Il s’arrêta au beau milieu de sa course, se retournant pour observer qui était à l’origine des dernières paroles. Un homme d’une quarantaine d’années, à moitié endormi hein ? Il en se focalisait même pas sur son physique, il voulait juste …

« Je te l’interdis formellement. Compris ? Qu’est-ce que je t’ai expliqué la première fois ? »

« Tsss … Tu es vraiment lourde comme armure, Sarine. »

Il avait déjà armé son poing, prêt à frapper le bâtiment de cet homme et à le raser mais il s’arrêta dans son geste, agacé et énervé. C’était bien parce que Sarine avait déclaré une telle chose qu’il ne pouvait pas agir comme ça.

« Je n’ai rien contre la violence en réponse à la violence. »

« Mais dès qu’il s’agit de frapper un innocent, je peux rien faire, c’est ça ? C’est juste n’importe quoi ! Et pendant ce temps, un imbécile est en train de me chercher ! Je suis même sûr qu’il doit être déjà derrière moi ! »

Il se retourna, observant ce qui se trouvait en face de lui. Rien du tout ? TSSS ! Peut-être qu’il n’avait pas eu le temps de … AH ! Il fit un saut en arrière, un poing métallisé couleur crème venant frapper le sol, fissurant le béton comme si ce n’était rien.

« Ce n’est pas vraiment bon d’énerver un Ouisticram. Ils sont souvent enclins à devenir fous ensuite, tu ne voudrais pas que je devienne fou, n’est-ce pas ? » murmura la voix de l’adolescent aux cheveux auburn, celui-ci se redressant.

« Retourne donc dans un zoo et arrête de me suivre. »

« Et en plus, il fait de l’humour mais cette fois-ci, je ne suis pas vraiment motivé à rire. Désolé. Mais t’as failli me casser le nez avec tes conneries. »

« Juste failli ? Je peux arranger ça si tu le veux hein ? J’aime rendre sévice si ça ne tient qu’à ça, je n’ai aucun, problème de mon côté ! »

« Il faudrait peut-être déjà que je me présente : Raon, chevalier pokémon de bronze du Ouisticram. Maintenant, donne ton nom, que je sache qui je vais capturer. »

«  Même pas en rêve car tu ne pourras pas m’emporter ! Pas du tout même ! » dit l’adolescent aux cheveux noirs. « Je ne te donnerai pas mon nom. »

« Tu es vraiment la honte des chevaliers pokémon. »

« J’ai jamais demandé à le devenir. » rétorqua encore une fois la personne aux yeux rubis, se mettant en position de défense. Cette fois-ci, il n’hésiterait pas un seul instant.

« Tu ne te rappelles pas que tu n’as pas réussi à me battre la première fois ? Qu’est-ce qui te fait penser que tout cela va changer maintenant ? »

« Je sais à quoi m’attendre cette fois. »

« Hahaha ! Au moins, tu as un bon sens de l’humour ! Ça va être divertissant alors ! Voyons voir ce que tu vaux maintenant puisque tu es préparé ! Que mon sang bouillonne ! Essaies donc d’échapper à cette simple flammèche de ma part ! »

Simple flammèche ? AH ! Mais il l’imitait non ? Une flamme était en train de paraître au-dessus de son poing droit. Ah non, ce n’était pas pareil …
Ce n’était pas le même genre de flammes que lui. C’était une vraie flamme ! TSS ! Il projeta la flammèche vers lui mais il l’esquiva avec aisance, courant vers son adversaire avant de charger son poing. Un bon coup en plein visage et l’affaire serait alors réglée ! C’était comme ça qu’il envisageait les choses de toute façon !

« Je vais t’apprendre à me suivre comme un chien ! »

« Te suivre ? Et puis quoi encore ? Tu crois vraiment … Attends ! Me dit pas que tu pensais que je te poursuivais même dans l’hôtel ? Je ne savais même pas que tu étais là-bas ! »

« HIHIHI ! L’a pas l’air d’être très malin, celui-là ! » s’écria l’armure du Ouisticram, rigolant fortement alors que Sarine murmurait :

« Je m’en doutais. Un chevalier-pokémon ne devrait pas normalement être capable de nous repérer si nous nous faisions discrets. Ce n’était qu’un simple hasard alors. »

« Si ton armure est plus intelligente que toi, tu pourrais l’écouter non ? Comment vous vous appelez ? Lui, c’est Istiti. »

« Je m’appelle Sarine et cet adolescent s’appelle … »

« LA FERME ! NE DONNE PAS MON NOM ET VIENS PLUTÔT M’AIDER ! »

C’était quoi l’intérêt de parler maintenant hein ? Alors qu’ils étaient adversaires et en plein combat ? Elle ne se moquait pas un peu de lui ? SI ! Il en était sûr et certain ! Alors qu’elle la mette en veilleuse sinon, il lui clouait le bec ! Coup de pied, coup de pied, double coup de poing pour essayer d’atteindre son adversaire.

« Tu continues de te battre comme un chiffonnier. Si tu venais me rejoindre, tu pourrais faire de gros progrès de ce côté. La flamme que tu as utilisée n’est pas de nature … comme la mienne. J’ai l’impression même qu’elle est bien plus violente et puissante qu’elle ne pourrait l’être. C’est la première fois que j’en aperçois une de cette couleur. »

« Si tu as le temps de parler, prépares-toi plutôt à te battre ! »

« Tu es plutôt belliqueux, non ? Comme type ? »

Il ne lui répondait plus, se concentrant uniquement sur le combat. Pourquoi est-ce qu’il n’arrivait pas à l’atteindre ? Etait-ce à cause de l’entraînement qu’il avait subi ? C’était n’importe quoi ! Vraiment n’importe quoi même ! Ce n’était pas normal !

Pourquoi ? POURQUOI ?! POURQUOI ?! POURQUOI ?! Il poussa un hurlement strident, commençant à frapper le sol de ses poings, cherchant à le fissurer et l’éclater en morceaux alors que Raon le regardait avec étonnement.

« Qu’est-ce qu’il est en train de faire là ? Pas l’impression qu’il cherche à m’attaquer. »

« Moi je dis … Tu devrais faire attention, petit Raon ! Ca ne sent pas bon cette histoire ! Et je ne dis pas ça parce que tu n’as pas eu le temps de prendre une douche hein ? »

« Tu n’es pas vraiment forcé d’en parler devant tout le monde, toi. »

« Une telle communion entre l’armure et son porteur. » murmura Sarine alors que l’adolescent aux cheveux noirs continuait son martèlement sur le sol.

« HAHAHAHA ! VOILA ! Ça sera parfait ça ! »


Raon le regarda, haussant un sourcil avant de voir … qu’il soulevait un lourd morceau de béton armé. Qu’est-ce qu’il comptait … faire avec ça ? C’est vrai que la force des chevaliers-pokémon était plus qu’impressionnante mais il y avait quand même quelques limites non ? Ce n’était pas vraiment ce à quoi il s’attendait. Pas du tout même.

« PRENDS-TOI CA EN PLEINE FACE ! »

« Je m’en doutais ! ISTITI ! PLEINE FORCE ! MAINTENANT ! »

Des griffes sortirent des poings de Raon, l’adolescent ne bougeant pas de sa position et prenant bien appui sur ses jambes. Rien que ça, n’est-ce pas ? Ce n’était pas n’importe quoi mais il était bien prêt à réagir en conséquence. Il poussa un grognement, donnant deux coups de griffe sur le béton, celui-ci se retrouvant tailladé en morceaux avant de tombe à quelques centimètres de son corps.

« N’importe quoi … n’importe quoi … n’importe quoi ! »

« Non, c’est juste de l’entraînement. Je me répète encore et toujours mais tu ne pourras pas me vaincre, contrairement à ce que tu crois. »

« Dites, vous croyez qu’il faudrait les arrêter ? »

« Je ne sais pas trop, t’as vu le gamin aux cheveux noirs ? Il a l’air un peu excité et fou. Je ne m’approcherai pas d’eux si j’étais vous. De plus, on ferait mieux d’attendre la police, elle va arriver d’une minute à l’autre. » déclara un citoyen à côté d’un autre, des spectateurs commençant à se former autour d’eux. L’adolescent aux yeux rubis émit un rictus.

« C’est vrai qu’il a un regard un peu dément. »

« ASSEZ ! J’EN AI ASSEZ ! JE VAIS TOUS … »

« NON ! Tu ne feras rien ! Je te l’ai pourtant déjà dit ! » hurla Sarine, plus fortement que l’adolescent aux cheveux noirs. Il s’écroula subitement au sol, l’armure semblant terriblement plus lourde qu’auparavant.

« Laisse-moi ! LAISSE-MOI ! LAISSE-MOI ! »

« Qu’est-ce que tu comptes faire exactement avec lui ? »

Ce n’était pas à l’adolescent aux cheveux noirs qu’elle s’adressait mais à Raon. Le chevalier-pokémon de bronze du Ouisticram paru un peu gêné, murmurant :

« Rien de bien spécial. C’est pas le premier chevalier-pokémon qui voyage seul mais normalement, tous les chevaliers-pokémon de bronze doivent se rendre au moins une fois à l’endroit d’où je viens. Pour au moins apprendre la vie en communauté, toutes ces choses. Mais comment se fait-il qu’il n’ait pas eu un professeur ou autre ? Normalement, la majorité des chevaliers-pokémon de bronze sont « accompagnés ». »

« Disons juste qu’il n’a pas eu vraiment de chance de ce côté-là. »

« LA FERME ! LA FERME ! LA FERME ! SARINE ! NE T’ADRESSE PAS A L’ENNEMI ! COMPRIS ?! NE LUI ADRESSE PAS LA PAROLE ! »

« Je fais ce qui me semble être le mieux pour mon porteur, voilà tout. »

« Tu es bizarre comme armure. Istiti et moi sommes plutôt bons amis mais toi et lui … c’est bizarre. Vraiment bizarre. Tu veux dire que tu vas me laisser le capturer, c’est bien ça ? Car tu estimes que ça lui faciliteras plus la vie qu’autre chose ? »

« A peu de choses près, c’est exactement cela. »

« JE NE ME LAISSERAI PAS FAIRE ! SARINE ! DEGAGE ! »

« Qu’est-ce que … »

L’armure du Solochi s’était mise à briller avant de se retrouver éjectée, la créature de métal étant allongée sur le côté, surprise par ce qui venait de se passer. L’adolescent aux cheveux noirs se redressa, de l’écume aux lèvres alors qu’une aura noire se formait autour de lui.

« Ohla. Ca ne sent vraiment pas bon pour l’heure. »

« Hey hey hey ! Raon ! Je nous conseille de nous barrer et très vite ! »

« Vous ne vous enfuirez pas … La proie deviendra le chasseur. Oui, je vous le promets … une mort lente et douloureuse. Je vous le promets ! AH ! AH ! »

« Il n’est pas dans son état normal, ton compagnon. »

« Je le sais parfaitement. Je vais tenter de faire quelque chose. Poussez-vous. »

Sans une once d’hésitation, la créature de métal se plaça entre Raon et l’adolescent aux cheveux noirs, le fixant bien qu’il n’était pas possible de voir les yeux de la Solochi. Elle continua de la regarder, reprenant la parole :

« Il est temps d’arrêter cela … tu t’emportes et ce n’est pas bon. »

« Pas bon ? Pas bon ? JE M’EN CONTREFOUS DE CE QUI EST BON OU MAUVAIS ! »

« Je le sais parfaitement … mais je t’arrêterai si c’est nécessaire. »

« Tu vas te briser les os. Enfin, pour une créature de métal … »

« Ce n’était pas vraiment ça qui comptait le plus dans tes propos. S’il te plaît. Arrête. »

La voix était anormalement douce de la part de la créature de métal, l’adolescent aux cheveux noirs commençant à haleter. Arrêter ? Maintenant ? Et se laisser capturer ? Non ! Il ne se laisserait pas capturer ! Pas du tout même !

« Il faudra me passer sur le corps … qu’importe que je sois avec ou sans elle. » murmura l’adolescent aux cheveux noirs alors que son aura disparaissait d’autour de lui. Il ferma les yeux, prenant une profonde respiration avant que son torse ne gonfle comme si cette bouffée d’air le galvanisait de l’intérieur.

« Ca devient tout autant problématique … même sans son armure, Raon. »

« Je ne peux pas le laisser partir néanmoins. On m’a confié cette mission, ça serait stupide de ma part que de m’enfuir maintenant non ? Je ne veux pas de ça, pas du tout même. Il faut quand même que l’on essaie, toi et moi, compris ? »

« Je veux bien … mais je suis pas rassuré. »

C’était rare quand même que Istiti déclare ouvertement que ça ne lui plaisait pas. Mais il fallait dire qu’il avait l’étrange impression que l’adolescent aux cheveux noirs cachait encore son jeu. Même sans son armure, en fait, non, c’était encore pire que prévu. Sans son armure, il semblait plus imposant qu’avec.

« S’il nous touche, je pense qu’on est bon pour l’hôpital, t’es prévenu. »

« Pourquoi je ne me sens pas du tout rassuré quand tu parles ainsi, Istiti ? »

« Je sais pas, l’instinct du Ouisticram, surement ! »

« Vous avez fini de plaisanter tous les deux ? » murmura une voix provenant du ciel. Quelques instants plus tard, un corps tomba juste derrière l’adolescent aux cheveux noirs. Avant que celui-ci ne fasse un mouvement, quelque chose vint se planter dans son cou, l’adolescent étant parcouru de soubresauts.

« Aie, aie, aie, voilà la cavalerie qui est arrivée ! »

« Heureusement que j’ai bien fait de le contacter lorsqu’il nous a échappé la première fois. »

« Qu’est-ce que vous lui avez administré ? » dit Sarine, la Solochi faite de métal avant de se rapprocher de son porteur. Celui-ci ne put guère de mouvement, s’écroulant sur le côté, comme un vulgaire mannequin dénué de vie.

« Juste de quoi dormir pour quelques heures, le temps que nous nous trouvions sur un bateau, rien de plus, rien de moins. Raon, je te laisse le prendre. Je repars en attendant. »

« Hein ? Quoi ? Déjà ? Même pas le temps de souffler visiblement ! »

« Hihiihi ! Finalement capturé ! Mais peut-être que la demoiselle Sarine veut porter son porteur pour changer un peu ? Hahaha ! »

« Je le ferai sans aucune réticence. » répondit calmement la Solochi de métal, se plaçant sous le corps de l’adolescent aux cheveux noirs avant de chercher à bien le soulever. Elle n’y arriva pas mais Raor vint l’épauler, plaçant l’adolescent le long de son dos bien qu’elle était beaucoup trop petite. Il prit une corde, corde avec laquelle il pensait capturer le chevalier-pokémon de bronze après l’avoir combattu. Il vint l’attacher à Sarine, disant :

« Est-ce que c’est convenable ainsi ? »

« Ca l’est, merci … beaucoup. Je vous accompagne. »

Ce n’est pas parce qu’elle n’avait pas le choix … c’était tout simplement par désir de faire que l’adolescent ait une vie qui s’offre à lui. Depuis déjà trois ans, il court et s’enfuir, sans jamais chercher à s’arrêter. Il doit apprendre … autre chose que cette vie de misère qui risquerait de l’attendre. C’est pour cela qu’elle avait accepté cette capture de l’adolescent … pour lui permettre d’être libre plus tard … libre sous ce statut.

Chapitre 2 : La fuite et non le combat

Chapitre 2 : La fuite et non le combat

« Ahem … C’est un peu ennuyeux ça. »

« Je vais te faire goûter à la puissance du chevalier du Solochi ! »

Sans lui laisser le temps de s’exprimer, l’adolescent aux cheveux noirs s’élança vers son adversaire, celui-ci recommençant à esquiver les coups mais avec bien plus de difficultés qu’auparavant. Humpf ! C’était quand même plus compliqué maintenant.

« Aie, aie, aie … Istiti, tu en penses quoi de la situation ? »

« Que tu ferais bien mieux de faire gaffe, hahaha ! Il est aussi excité qu’une demoiselle qui vient de savoir qu’elle s’est faite trompée par son petit ami ! »

« Cette comparaison n’était pas forcément nécessaire. » soupira avec amusement l’adolescent aux cheveux couleur auburn avant de se remettre en position de défense. Ca ne servait à rien d’esquiver les coups, il devait alors les réceptionner.

Sauf que maintenant qu’il avait cette armure, ses coups ressemblaient à des attaques de bulldozer sur un bâtiment prêt à s’effondrer. Il devait réagir et vite ! Frappant d’un coup de pied en plein visage, l’adolescent aux cheveux auburn espérait ainsi calmer son adversaire, celui-ci se le prenant sans bouger ne serait-ce d’un centimètre.

« C’est tout ce que tu possèdes dans le fond ? »

« Héhéhé. Malheureusement, je m’en doutais. Sans mon armure, il fallait bien espérer que ce n’est pas possible qu’un être humain normal n’arrive à abattre un chevalier pokémon même s’il est de bronze. Nous sommes spéciaux, hein ? »

« Ne me mets pas dans le même panier que toi et les autres. Je suis bien différent de vous. »

« Il ne faut pas dire ça … Là où je compte t’emmener, tu verras bien que rien n’est différent. »

« M’emmener ? Et tu crois que je vais me laisser faire ? »

« Pas vraiment, non, d’après ce que j’ai cru remarquer. »

Il soupira encore une fois avant de regarder son Ouisticram fait de métal. Celui-ci, fait entièrement de métal orangé, avait un sourire aux lèvres, bien qu’il semblait figé comme le montrait son corps. D’ailleurs, il s’exprima, lui disant :

« On y va aussi ? Faut peut-être quand même éviter de se retrouver blessé alors qu’on peut facilement lui expliquer comment ça marche non ? »

« C’est vrai, Istiti. C’est vrai … Bon, et bien ? Faisons-le alors ? »

« Fais attention à toi. » murmura l’armure entourant le corps de l’adolescent aux cheveux noirs, celui-ci émettant un grognement significatif comme unique réponse. Faire attention ? Et puis quoi encore ? Il n’avait pas que ça à faire ! Il voulait juste qu’on le laisse tranquille !

« Une armure qui décide au moins de protéger son porteur. C’est déjà bien mieux que rien. Au moins, tu n’es pas un faux chevalier pokémon de bronze. »

« Faux chevalier pokémon de bronze ? ET PUIS QUOI ENCORE ?! JE VAIS TE MONTRER COMMENT ON SE FOUT DE MOI ?! »

Ohla ! Il valait mieux pour lui qu’il évite d’être touché par cette attaque ! Il sauta dans les airs, venant s’accrocher à une branche d’un arbre avoisinant alors que l’adolescent aux cheveux noirs avait tout simplement chargé son attaque, détruisant complètement le banc sur lequel il avait dormi quelques heures auparavant.

« Il y va un peu fort, réellement là. Il compte faire quoi ? »

« Hihihi ! Tout simplement te briser en morceaux si tu ne fais pas gaffe ! Hihihi ! » s’exclama le Ouisticram de métal alors que déjà, son corps s’était mis à s’illuminer pour se séparer. Les quatre pattes à la peau crémeuse vinrent former les gants et les bottes de métal sur l’adolescent aux cheveux auburn. Le visage du Ouisticram s’ouvrit, laissant place à un casque aux allures enflammées avant de se positionner sur le crâne de l’adolescent. Néanmoins, le torse semblait moins impressionnant que celui du chevalier pokémon du Solochi, étant juste assez plat et de couleur crème.

« Bon, on doit finir de rigoler, si j’ai bien compris, toi et moi, c’est ça ? »

« Fais donc le singe … ou alors, viens descendre, que je te montre comment je règle mes comptes avec ceux qui me provoquent ! »

« Ou plutôt ceux qui te cherchent hein ? Mais ne t’en fait pas, de là où je viens, tu n’es pas le seul à vouloir provoquer des petites batailles inutiles. »

« Petites batailles inutiles ?! C’est qui qui est venu me chercher alors que j’étais bien tranquille dans mon coin hein ? C’ETAIT QUI ?! » hurla l’adolescent aux cheveux noirs, poussant un cri de rage alors que des flammes violettes apparaissaient au niveau de ses poings, prêtes à faire flamber tout ce qui se trouvait sur son chemin.

« Ohla, c’est un peu ennuyeux, ça … j’ai pas l’impression d’avoir déjà ce genre de flammes, ça n’a rien à voir avec les miennes, Istiti. T’en sait quelque chose ? »

« Pas vraiment, je te conseille d’éviter qu’elles nous touchent hein ? C’est juste une mesure de sécurité au cas où hein ? Rien de plus, rien de moins. »

« Moui, moui, moui. Ca n’annonce pas que du bonheur cette histoire ! Je vais essayer de le contrer avec mes propres flammes au cas où et … »

« Fais attention ! Tu sais pertinemment que tu ne sais pas les contrôler ! » s’écria l’armure du Solochi alors que l’adolescent aux cheveux noirs hurlait :

« BIEN ENTENDU ! PREVIENS-LES AUSSI QUE JE NE SAIS PAS UTILISER MES POUVOIRS TANT QU’ON Y EST ?! MÊME SI CA FAIT TROIS ANS, TU N’ETAIS PAS OBLIGE DE BALANCER CA DEVANT EUX QUAND MÊME ! BORDEL ! »

« Désolée, désolée. Hey, c’était surtout pour te prévenir de pas te brûler hein ? »

Bien entendu, bien entendu ! Qu’est-ce que cette foutue armure avait en tête hein ?! Pour lui faire ça ?! PUIS ZUT ! Il allait voir ce dont il était capable ! Il projeta son poing droit vers l’avant, les flammes violettes quittant celui-ci avant de foncer vers l’adolescent aux cheveux auburn. Il fallait répliquer avec ses propres flammes ! Ou alors les esquiver ? Quoi faire ? Le choix était vraiment difficile sur le coup !

« Et puis zut ! Mesure de sécurité oblige, je m’attendais déjà pas à enfiler mon armure dès le départ, quoi ! Istiti ! On y va ! »

« OUAIIIIIIIIIIS ! » s’écrit l’armure sur son corps avant qu’il ne fasse un saut sur place, évitant les flammes violettes de la part du chevalier pokémon de bronze du SOlochi.

« Et maintenant, on contrattaque ! »


Toujours dans les cieux, l’adolescent aux cheveux auburn vint placer son pied en avant, cherchant à atterrir en ciblant son adversaire.

Concept qui vint le toucher de plein fouet, la jambe percutant la poitrine de l’adolescent aux cheveux noirs, le faisant tomber en arrière et toussoter violemment, comme si son corps allait se déchirer sous la puissance du coup.

« AAAAH ! AAAAAAAAAAH ! »

Il toussota, se mettant à cracher du sang avant de chercher à se redresser, son corps s’affalant sur le côté, au sol. C’était quoi cette force ?! C’était ça de combattre contre un autre chevalier pokémon de bronze ? C’était horrible ! Les voyous dans les villes ne valaient rien du tout, même à dix contre lui mais … une seule personne le faisait souffrir ainsi ? C’était une blague hein ? Une blague qu’il n’appréciait pas du tout ! PAS DU TOUT ! C’était quoi cette force plus qu’abusée hein ? HEIN ? C’était quoi cette blague ? Pourquoi est-ce qu’il était aussi fort ?! Il n’allait pas se laisser capturer comme ça ! Pas du tout même !

« On s’enfuit, Sarine ! Compris ?! »

« D’accord, d’accord. Je comprends que tu préfères le combat direct. »

Il se relève finalement, chancelant un peu avant de reproduire des flammes violettes ! Sauf que cette fois-ci, il se focalisait sur le chemin entre lui et ce garçon en armure du Ouisticram. Des flammes violettes vinrent parcourir le sol, le flambant complètement avant qu’il ne s’échappe et ne s’enfuit sans un regard en arrière.

« On fait quoi ? Ce n’est pas le genre de flammes que l’on peut éteindre avec de l’eau. »

« Istiti, ça, pour le moment, on ne fait rien surtout. On n’a pas vraiment le choix sur le coup. Nous sommes pieds et mains liés. »

« Aaaaaaaaaaah ! Zut de zut alors ! Ils vont nous échapper ! C’est vraiment pas super ça. » s’écria l’armure, commençant à briller avant de reprendre sa forme de singe orange de métal.

« Ne t’en fait pas, je ne pense pas qu’ils iront bien loin de toute façon. »

« Si tu le dis, je suis pas vraiment convaincu là, hein ? »

L’adolescent aux cheveux auburn haussa les épaules. Qu’importe ce qu’il disait, ce n’était pas bien important. Pour le moment, ils avaient beaucoup mieux à faire de toute façon. Il émit un léger bâillement. Ils étaient à peine la matinée, quoi !

« A côté, qu’est-ce que nous sommes sensé faire maintenant hein ? »

« Ah ? tout simplement partir à leur recherche. Je les vois mal quitter la ville pour le moment. Il n’osera pas le faire car il a été légèrement blessé. »

« Peut-être, je ne sais pas, je l’ai pas vu, je dois te l’avouer. A part un simple coup de pied. »

« Il est surtout pas habitué à s’en prendre. Je suis sûr qu’à l’heure où je te parle, il doit être dans une ruelle, en train de gémir, surpris par le coup reçu. »

Il n’était pas tellement loin de la vérité, l’adolescent aux cheveux noirs étant un genou au sol, adossé contre un mur. Une main posée sur son torse, il posa un gémissement de rage alors qu’à côté de lui, la Solochi de métal lui demandait :

« Est-ce que ça va ? Tu n’as pas l’air d’être dans ton assiette. »

« Si je n’avais pas cette armure, j’aurai le cœur éjecté de la poitrine ! Tu crois que ça va ?! »

« Je ne faisais que prendre de tes nouvelles, rien de plus, rien de moins. »

« Je m’en contrefous de mes nouvelles ! Ça ne me concerne pas ! PAS DU TOUT MÊME ! »

« Tu ne sembles pas aller bien. Il faudrait que tu trouves un endroit où te reposer. Est-ce que tu as mal ? Je peux voir ces blessures, si tu le veux bien ? »

S’il le voulait ? De qui est-ce qu’elle se moquait ? C’était à cause d’elle s’il était dans cet état ! Qu’elle ne l’oublie pas ! Qu’elle ne l’oublie pas du tout ! Il poussa un râle, se redressant avant de la fixer de ses yeux rubis.

« Par ta faute, ils ont réussi à m’atteindre. Tu le sais hein ? »

« Je m’en excuse sincèrement, je ne pensais pas à mal en te prévenant. »

« TU PEUX ME PREVENIR MAIS PAS EN PLEIN COMBAT ! » s’écria l’adolescent, donnant un coup de pied dans la créature de métal avant de s’éloigner.

« Je m’en doutais … Je le sais parfaitement … »


Puis sans un mot, elle décida de le suivre, sachant pertinemment qu’elle n’avait pas tort. C’est juste … qu’il s’était mis en danger inutilement, voilà tout. Et elle avait juste envisagé une solution pour qu’il puisse s’en sortir sans de grosses blessures. Elle savait … qu’il aurait perdu contre cet autre adolescent. Est-ce que la fuite était déjà terminée ?

Peut-être que cela était mieux pour lui. Oui … le reste de la journée se passa sans aucun problème bien que l’adolescent aux cheveux noirs continuait de regarder autour de lui avec suspicion. Il se doutait qu’il ne pouvait pas quitter la ville. Mesure de sécurité et question de prudence : ils devaient surement s’attendre à ce qu’il en sorte et alors, là, il ne pourrait rien faire contre plusieurs personnes en même temps.

« Je suis bloqué, bloqué dans cette fichue ville ! »

« Ne dit pas cela. Si tu te montres discret, il y a des chances qu’ils pensent que tu sois parti. Ce n’est pas une bonne chose ? Tu ne crois pas ? »

« Tsss … tout ça ne se serait pas passé ainsi si tu avais décidé de te taire ! »

« Comment vont tes mains ? Est-ce que je peux les voir ? » demanda la créature faite de métal alors qu’il les présentait. Légèrement brûlées, ce n’était presque rien. « Si tu as mal, je préfère que tu me préviennes à ce sujet, compris ? »

« D’accord, d’accord, mais je ne souffre pas, contrairement à ce que tu crois. Pfff … J’ai faim. On va se trouver une auberge et ensuite, on se repose. »

« Une auberge ? Tu es sûr que tu vas bien maintenant ? » demanda t-elle une nouvelle fois alors qu’il se mettait à grogner. Il savait quand même son état hein ? C’est juste qu’il avait faim et qu’il voulait se reposer.

Sans même lui répondre, il se dirigea vers la première auberge de jeunesse qui se trouvait en ville. Bon, ce n’était pas le grand luxe mais avec l’argent récupéré d’hier, il pouvait se prendre une chambre. Ensuite, il suffirait juste d’aller refaire les poches encore le lendemain.

C’était aussi simple que ça et aussi efficace hein ? Bon, la chambre, ce n’était pas la suite de l’hôtel mais au moins, il avait un lit, une télévision, de quoi se laver, il n’allait pas s’en priver alors. C’était aussi facile que ça.

« Pour le reste de la journée, je reste ici et je ne bouge pas. »

« Je m’installe aussi alors ? Il faut te laisser guérir de cette petite blessure au torse. »

Cette blessure au torse ? Enfin bon, c’était juste une marque qui allait disparaître dès le lendemain. C’était ça le fait d’être un chevalier-pokémon. Installée sur le lit, la créature faite de métal observe la télévision en silence.

« Il n’y a rien de bien. Pourquoi est-ce que l’on regarde tout ça ? »

« Car ça nous occupe. » répondit la Solochi avec lenteur.

Pfff. Il préférait encore dormir même s’ils étaient en pleine après-midi. Il marmonna quelques mots avant de fermer ses yeux, plongeant dans un sommeil réparateur. La créature faite de métal se redressa, cherchant à l’observer pendant quelques instants avant de se mettre en boule non-loin de lui. Pour le moment, autant le laisser dormir, elle veillerait sur lui.

En pleine nuit, l’adolescent se réveilla subitement, regardant autour de lui. Il avait une mauvaise impression, très mauvaise même. Il ne savait pas pourquoi mais il n’appréciait guère ce qui était en train de se passer exactement. Qu’est-ce que cela voulait dire ? Il observa la Solichi de métal couchée à ses côtés.

« Grrr … Elle en profite pendant que je dors. »

Mais bon, ce n’était pas vraiment le problème actuellement. Il avait mieux à faire. Il se redressa dans le lit, quittant ce dernier avant de s’approcher de la fenêtre. Il devait être 23 heures voire minuit. Il avait dormi autant … mais maintenant, difficile de trouver le sommeil.

« Pfff … C’était quoi ce type à venir m’agresser comme ça ? En pleine matinée ? Il avait que ça à faire ? A cause de lui, toute ma journée fut loupée par sa faute. M’énerve tout ça. » marmonna l’adolescent avant d’ouvrir la fenêtre pour prendre un peu d’air.

« Tu ferais mieux de retourner te coucher. »

« Dors au lieu, Sarine, et laisse-moi tranquille. Ca sera mieux, oui, mais pour nous tous. »

« Pourquoi est-ce que tu me parles aussi sèchement ? Tu m’en veux encore pour ce matin ? »

« C’est exact. Si tu le sais, ne me pose pas la question, cela nous fera perdre moins de temps à chacun et à chacune. Voilà tout. »

« Tu es vraiment encore un enfant. »

Il se retourna vivement, observant la pokémon métallisée avec fureur. Qu’elle évite de commencer sur ce point, elle risquerait d’être sévèrement déçue. Sarine, pourtant, tenait bon par rapport à son regard, nullement effrayée par lui. Ah oui ? Elle n’avait pas peur ? Qu’elle évite pourtant de continuer sur cette voie. Il pouvait vraiment se montrer plus qu’insupportable si elle continuait hein ?

« Vas dormir au lieu. Je continuerai de veiller sur toi, pour ne pas changer. Ce que tu as subi n’est qu’une défaite mineure, tu t’en doutes, non ? La prochaine fois, ça sera différent. C’est la première fois que tu affrontes un chevalier pokémon. »

« Et qu’est-ce que ça change ? »

« L’inexpérience. Il a dit qu’il venait te chercher. Cela tend à dire qu’il n’est pas seul dans son coin. Ils sont plusieurs … et surement tous des chevaliers-pokémon. Cela implique le fait qu’il se soit déjà entraîné contre d’autres personnes aux pouvoirs équivalents voire même supérieures. Tu ne crois pas ? »

« HUMPF ! Je m’en contrefous de toute façon. Bon, on va quitter l’hôtel maintenant. Ca sera bien mieux en fait. Comme ça, en pleine nuit, ils ne seront surement pas à nos trousses. »

« Comme tu le désires. Reprends donc tes affaires. » déclara la Solochi métallisée.

Oh que oui ! Autant en profiter pendant qu’il n’y avait personne, ça serait bien mieux. Maintenant qu’il était prêt, il fallait déguerpir. Lorsqu’il quitta la chambre de l’hôtel, une voix masculine dans la pièce à côté vient dire :

« Attends ici, Istiti, je vais voir s’ils ont encore quelques apéritifs en bas. Mais à cette heure-ci, je ne pense pas que ça soit le cas. »

« Ramène des cacahuètes si possible. »

« Des cacahuètes ? Vraiment ? Des cacahuètes maintenant ? Ah … bon, je vais faire de mon mieux mais je promets rien, hein ? Et ne bouge surtout pas de là ! »

« Je rêve pas hein ? Sarine ? Je ne rêve pas hein ? IL SE FOUT DE MA GUEULE ! »

Alors que la porte voisine s’ouvrait, l’adolescent aux cheveux noirs frappa avec violence la personne qui en sortait, une chevelure auburn retournant aussitôt dans la chambre, secoué par le coup que la personne venait de se recevoir.

« C’est quoi cette blague ?! »

« Je ne sais guère. Néanmoins, avec le coup que tu viens de lui donner, il va être sonné pour quelques minutes. Tu ferais mieux de te mettre à courir. »

« Non mais je veux … OH ET PUIS MERDE ! C’est une blague ! »

Il n’arrivait pas à le croire ! Il prenait un hôtel, il fallait qu’il tombe sur ce gars ! Ce type qui l’avait blessé ce matin ! C’était quoi ce fichu destin qui s’efforçait de lui mettre des bâtons dans les roues ? Qu’est-ce qu’il lui avait fait pour mériter une telle chose ?

« Faut que je coure ! Encore plus vite ! Encore plus vite ! »

Il ne voulait pas se faire capturer ! Il n’avait pas peur ! Pas du tout même ! Sarine était à ses côtés alors qu’il regardait derrière lui. Zut ! Il était sûr et certain que ce type allait le suivre encore ! Pourquoi avait-il fallut qu’il vienne exactement dans le même hôtel que lui hein ? Qu’est-ce qu’il lui avait fait pour mériter une telle chose ? Il se le demandait sincèrement ! Il n’avait pas envie d’avoir plus d’embrouilles que maintenant !

« Qu’est-ce qui s’est passé, Istiti ? »

« Hihihi ! Qu’est-ce que je suis censé savoir ? Je t’ai juste vu voler en arrière sur le lit mais ç part ça … oh ! Et la voix aussi de l’adolescent qu’on recherchait ! »

« Quoi ? Il était ici ?! Mais qu’est-ce que l’on attend ?! » s’écrit alors l’adolescent aux cheveux auburn, se redressant avec vivacité avant de s’approcher de la fenêtre. « AH ! ILS SONT LA ! Ils sont en train de s’enfuir ! »

« Sois malin comme un singe ! Saute dans le vide ! » dit le Ouisticram de métal orange alors que l’adolescent n’attendait pas cette idée pour la faire. Sans une once d’hésitation, il sauta pour se raccrocher à un arbre avant d’atterrir au sol. Une nouvelle chasse commençait.

Chapitre 1 : Un chevalier problématique

Premier signe : A l’école des chevaliers

Chapitre 1 : Un chevalier problématique

« Aie, aie, aie ! MAIS MERDE ! On est quatre ! »

Un poing qui frappait au sol avec rage, plusieurs personnes étant au sol alors qu’une seule restait debout. Toutes avaient un air juvénile, caractéristique de l’adolescence bien que les personnes au sol saignaient en de nombreux endroits, que cela soit à cause d’éraflures causées par la chute ou au visage par un poing ou un pied bien placé.

« Vous en avez assez ou vous voulez que l’on continue ? »

« C’est quoi cette blague ? Depuis quand est-ce qu’un adolescent se doit d’être plus fort que quatre d’entre nous ? Et c’est même pas du judo ou du karaté ! »

« Visiblement, vous n’avez pas encore votre compte. Vous voulez continuer. Aucun problème, ça ne me dérange pas du tout. Vous vouliez me faire les poches ? Je vais faire les vôtres. »

Il s’était déjà mis à se pencher en avant pour rentrer la main dans le pantalon d’un des adolescents au sol … mais l’un de ses comparses tenta de faucher les jambes de celui qui voulait récupérer quelques pièces dans la poche.

« Je peux savoir ce que tu essaies de faire ? »

Le genou vient frapper contre le pied de l’adolescent aux cheveux noirs, celui-ci le toisant de ses yeux rubis, un sourire mauvais aux lèvres. Sans aucune once d’hésitation, son pied se soulèva, sa semelle venant frapper violemment sur le genou de l’adolescent au sol, un craquement sonore se faisant entendre. Un cri accompagna rapidement le tout :

« Putain ! Mais putain, il m’a cassé la jambe ! J’en suis sûr ! »

« Vous pensiez que j’allais juste vous mettre quelques claques et vous dire de déguerpir ? Je ne suis pas comme ça, pas du tout même. »

Un autre coup de pied mais cette fois en plein ventre et voilà qu’un second adolescent se retrouva projeté contre un mur. Le même adolescent fut soulevé par le col, celui aux cheveux noirs hirsutes et aux yeux rouges ayant un sourire mauvais aux lèvres :

« Tu me donnes tout ton argent tes amis aussi sinon … »

« Mais cet argent, on en a besoin, nous ! On doit le garder pou … »

« J’en ai strictement rien à faire. Il ne fallait pas me provoquer si tu craignais de perdre. »

C’est maintenant la tête qui alla percuter le mur. D’une main, il commença à fouiller les poches de l’adolescent, les trois autres cherchent à se relever pour commencer à s’enfuir. Néanmoins, celui aux cheveux noirs projeta leur compagnon sur eux.

« Ne commencez donc pas à galoper. Je n’en ai pas terminé avec vous. »

« N … NON ! NON ! Lâche-nous un peu au lieu ! »

Des cris, des cris fusèrent un peu partout et au bout de cinq minutes, l’adolescent aux cheveux noirs quitta la ruelle, laissant quatre corps presque inanimés derrière lui. Remettant correctement sa veste noire sur son haut rouge, un petit rire se fit entendre.

« Ce n’est pas le moment d’en plaisanter. »

« Oh, je trouvais juste cela assez drôle en soit. »

Il se fichait particulièrement du regard étonné des personnes autour de lui. Alors qu’il marchait, une créature quadrupède faite de métal se tenait à ses côtés, semblant pouvoir lui faire la conversation. Dans ses mains, il commençait à compter l’argent récupéré.

« C’est plaisant de voir des imbéciles qui espèrent pouvoir récupérer de l’argent facilement. »

« Ce n’est pas comme si nous avions totalement besoin d’argent aussi. »

« Je le sais bien. Maintenant, tais-toi, ils nous observent. »

Il savait parfaitement comment les gens le considéraient. Surtout quand la créature de métal qui marchait à côté de lui se mettait à parler. Ce n’était pas vraiment des plus rassurants en fin de compte, loin de là même. Mais qu’importe, il n’en avait strictement rien à faire. Il ne se battait pas pour la veuve et l’orphelin mais simplement sa propre personne.

« Avec cela, je devrais avoir normalement de quoi bien manger quelques jours. »

« Il faut que tu renforces ton corps et … »

« Humpf. Je vois, il fallait s’en douter de toute façon. »

Il venait d’attirer l’attention de quelques personnes de la justice, rien que ça. Bon … il fallait donc se mettre à courir, n’est-ce pas ? Il tapota du pied sur le sol avant de commencer à accélérer le mouvement sans même regarder derrière lui. Quelques minutes plus tard, il se savait déjà en sécurité, ayant facilement distancé les autres personnes.

« C’est donc ainsi la vie qui nous attends ? »

« Cela fait déjà trois ans. Tu peux répéter cela, rien ne changera dans le fond. »

« Je m’en doute, n’est-ce pas ? Mais rien ne m’empêche d’essayer. »

« Tu parles trop, je te l’ai déjà bien souvent dit. »

« Si je ne parle pas, qui le fera pour te tenir la conversation ? »

L’adolescent aux cheveux noirs ne répondit pas, fermant les yeux avant de s’adosser à un mur, les bras croisés. Il ferma les yeux, cherchant le sommeil pour quelques minutes. Ensuite, il reprendrait la route et se mettrait en quête d’un endroit où dormir pour la nuit.

« Debout, ça fait une bonne heure. »

Il rouvrit ses yeux, se les frottant avant de mettre une main devant sa bouche. Une heure ? La créature quadrupède, faite de métal bleu et noir hocha la tête, reprenant :

« Une bonne heure. Tu manquais vraiment de sommeil, hein ? Maintenant, il va falloir que l’on trouve un endroit où manger. »

« Je ne veux pas une auberge. Quelque chose pour la route me suffira amplement. »

De toute façon, dans les grandes villes, c’était monnaie courante. Il y avait beaucoup de petits commerces qui jouaient là-dessus. Le repas facile à emporter mais cher. Ce n’était pas forcément la meilleure chose qui pouvait se dérouler de toute façon.

« Pff … qu’importe. Comme si ça m’intéressait réellement. »

Il disait cela avec nonchalance, sans même se sentir ne serait-ce qu’un peu concerné par la suite des évènements. Il avait de l’argent, il pouvait faire alors ce qu’il désirait. Il recommença à se mouvoir, se dirigeant vers un étal qui vendait quelques fruits. Pour ce soir, ça allait suffire normalement. Il paya plusieurs pommes, recommençant à s’éloigner.

« Tu pourras m’en donner une, par contre ? »

« Pommes ? Est-ce que tu blagues ? Tu serais incapable de la manger. »

« Tu sais parfaitement que si. »

Il haussa les épaules, lui envoyant une pomme alors que la créature de métal ouvrit la gueule pour la réceptionner dans celle-ci. Quelques secondes plus tard, bruit de mastication et un peu de jus de pomme s’écoulèrent de la bouche de la créature.

« Essaye néanmoins de manger à peu près correctement s’il te plaît. »

« Baaaaah ! Il n’y a pas de quoi en faire un drame non plus hein ? »

« … … … si. » soupira l’adolescent aux cheveux noirs avant de croquer à son tour dans une autre pomme tout en réfléchissant à ce qu’il allait devoir faire.

Il ne remarqua pas que, juché sur un toit, une autre personne était en train de le surveiller, accroupie et ayant un petit sourire aux lèvres. Elle murmura avec amusement :

« On dirait bien que c’est notre cible, n’est-ce pas ? Qu’est-ce que tu en penses ? »

« Hihihi ! Pas vraiment de chance de se tromper hein ? Un adolescent avec une créature de métal, tu n’en trouves pas à chaque coin de rue, hihihi ! »

« C’est vrai. Mettons-nous en route dès maintenant. » reprit la même personne avant de sauter du toit pour arriver à celui d’un autre bâtiment, bien plus grand que le précèdent. La hauteur ne semblait pas déranger cet être plus que ça.

Le constat avait été simple : ils ne dormiraient pas dans un hôtel ce soir. Il en avait décidé ainsi en vue du peu d’argent qu’il avait récupéré sur ces voyous. De plus, vu les rares bâtiments un peu chics de la ville dans laquelle il se trouvait, ça ne servait à rien d’espérer qu’ils loueraient une chambre à un adolescent, même s’il avait de l’argent plein les poches.

« On dort à la belle étoile, c’est ça que ça veut dire ? »

« Ce n’est pas difficile de l’imaginer, non. » murmure l’adolescent en réponse à créature faite de métal alors que celle-ci reprenait aussitôt :

« Dommage, dommage. Enfin bon, on ne va pas s’en plaindre hein ? »

« Il vaut mieux éviter, c’est ça. » répond l’adolescent sur le même qu’auparavant, distant et las avant de continuer à marcher dans la ville. Dans ce genre d’endroits, il y avait bien souvent un parc ou deux. Souvent surveillés par des policiers, il n’y avait que peu de chances de pouvoir trouver un endroit correct où dormir. Mais en même temps, il n’en avait pas encore terminé avec cette ville donc il devait rester à l’intérieur, voilà tout.

« Cela me semble correct, n’est-ce pas ? »

« Ca peut aller. » souffle-t-il en mettant une main sur son front.

Un simple blanc, isolé des autres, voilà ce que ça suffisait. Rien de plus, rien de moins. Qu’est-ce qu’il pouvait en faire d’autre ? Il s’installa sur le banc, venant s’allonger avant d’ouvrir son sac à dos. Une petite couverture, assez fine et faite de laine bleue, voilà ce qu’il récupéra dans son sac avant de se le mettre sur le corps. Il allait surement avoir mal au dos mais ça, c’était devenu une habitude à force.

« Installe-toi sur mon ventre et ne bouge plus. »

« J’y comptais bien. » déclara la créature faite de métal avant de se mettre à bailler.

« Qu’est-ce que tu es lourde. »

« Je suis faite de métal, ça ne change pas que je ne te permets pas de me dire ça. »

Il poussa un profond soupir avant de bien se positionner. Malgré la lourdeur de la créature de métal sur son corps, il ne semblait avoir aucun mal à la supporter. Il ferma ses yeux rubis pour le reste de la soirée, sachant pertinemment qu’il ne serait pas dérangé. La créature de métal veillera sur lui de toute façon.

« Dors bien quand même, hein ? »

« Oui, oui … pareil pour toi. Si tu es vraiment capable de dormir. » murmura l’adolescent aux cheveux noirs, cherchant le sommeil. Quelque chose qui ne tarda guère en vue des petits évènements de la journée. Bien entendu, tabasser des adolescents en bande qui pensaient faire leur petite loi, c’était divertissant … mais au fur et à mesure, ça devenait peu à peu épuisant donc bon … autant se reposer complètement pour la journée.

Le lendemain matin, il s’était déjà réveillé à l’aurore. Normalement, il avait beaucoup à faire d’après ce qu’il avait imaginé pour la journée. Il donna un petit coup de doigt sur la créature de métal, la forçant à se réveiller, celle-ci marmonnant :

« Hum … quelques heures de plus, s’il te plaît. »

« Tu blagues, non ? Debout ou alors, je m’emporte. » répliqua l’adolescent, la forçant à se lever de lui alors qu’il craquait déjà les os de son cou.

« D’accord, d’accord, merci monsieur le ronchon. Même pas capable de dormir correctement. Pfff … et qu’est-ce que monsieur tête de mule a décidé pour la journée ? »

Il ne répondit pas, se levant du banc, passant une main sur ses cheveux noirs. Ce qu’il avait pensé ? Pour l’heure, rien du tout de spécial. Pas du tout même. Il poussa un profond soupir comme à son habitude, déclarant :

« Nous verrons sur le moment. Pour l’heure, mettons-nous en route. »

« Encore deux minutes, le temps que je sois bien éveillée. »

Vraiment ? Elle se moquait encore de lui ou quoi ? Non, bon … attendre quelques minutes, ce n’était pas un véritable problème. Il pouvait bien patienter si elle ne se moquait pas trop de lui. Pfiou … Bon, ils étaient en pleine matinée, personne n’était debout et …

« Ah ! Enfin debout ? Dire que j’ai attendu ton réveil par esprit chevaleresque. »

Hum ? Il cligna des yeux plusieurs fois, pour être sûr d’avoir très bien compris ce qui venait de se passer. Quelqu’un venait de lui adresser la parole délibérément, n’est-ce pas ? Il n’avait aucune crainte et … Oh. Il fronça les sourcils, se mettant correctement en position de défense. Ils étaient peut-être …

« Hihihi ! Il semble bien sur ses gardes ! Pourtant, il ne s’attendait pas à ce que l’on arrive non ? Tu crois qu’il savait que nous étions là ? »

« Je ne pense pas, Istiti. Pas du tout même. »

Istiti ? L’adolescent aux cheveux noirs se désintéressa de celui en face de lui, observant la créature qui l’accompagnait. Une autre créature faite de métal ?! Principalement faite d’une couleur orange, elle marchait sur deux pattes et avait … une queue enflammée bien que celle-ci aussi était en métal ? Qu’est-ce que …

« Je suis le chevalier du Ouisticram et voilà mon compagnon, Istiti ! »

« Qu’importe. Je ne m’intéresse pas à la chevalerie. » rétorqua l’adolescent aux cheveux noirs avant de faire quelques pas. Il était hors de question qu’il se batte contre un chevalier pokémon. Cela ne le concernait pas.

« Pourtant, tu es comme nous, tu possèdes bien une armure pokémon. Quel est son nom d’ailleurs ? C’est la première fois que je vois cette espèce. »

« Ne lui répond pas, Sarine, compris ? »

« Bon, bon, bon … tu devrais plutôt être content, non ? Qu’on trouve quelqu’un. »

Elle savait parfaitement son opinion à ce sujet ! Il ne voulait rien à voir avec les chevaliers pokémon ! Pas du tout même ! Il fixa Sarine avec énervement, la regardant pendant plusieurs secondes. Qu’elle se taise et ne prenne plus la parole !

« Il paraitrait d’après les rumeurs qu’un jeune chevalier pokémon de bronze crée de nombreux problèmes dans les environs. J’ai été envoyé pour m’occuper de lui. »

« Je ne vois pas de qui est-ce que tu veux parler. Maintenant laisse-moi, nous avons bien mieux à faire, Sarine et moi. Nous nous en allons. »

Il se retourna, faisant un geste de la tête à sa pokémon de métal pour qu’elle se mette à le suivre. Un petit soupir se fit entendre de la part de Sarine puis une main se posa sur l’épaule de l’adolescent aux cheveux noirs. Il n’avait même pas daigné étudier celui qui venait de faire ça bien que ce dernier reprenait la parole :

« Ohla, ohla, ohla, tu n’as pas besoin de t’enfuir, je … »

« Vires ta main de mon épaule. »

Sans même prévenir, l’adolescent aux cheveux noirs donna un coup de pied en arrière, frappant le ventre de celui qui avait osé faire ce geste malheureux. Il se retourna vivement, faisant face à l’autre adolescent. Des cheveux couleur feu, il devait surement avoir son âge. Il avait aussi une longue pointe dans les cheveux, qui tendait vers le ciel.

« Aie, aie, aie … tu m’aurais presque fait mal. »

Hum ? Le coup n’avait eu aucun effet, c’est bien ça ? Pourtant, il n’avait pas lésiné sur la force dans le pied. Tsss ! C’était visiblement bien un chevalier pokémon de bronze, n’est-ce pas ? Il fallait s’en douter que ça n’aurait pas duré plus longtemps.

« Bon, tu ne me laisses pas le choix. »

« Qu’est-ce que j’ai causé comme problème pour que l’on me colle un chevalier pokémon ? »

« Tu dois pourtant bien le savoir, non ? Tu es aussi l’un d’entre nous. »

« Ne me mettez pas dans le même panier que vous. Je te laisse la possibilité de partir de ma vie et de ne plus me provoquer sinon … » murmure l’adolescent aux cheveux noirs avec lenteur alors que sa compagnon faite de métal lui dit avec lenteur :

« Ce n’est pas forcément une bonne chose que de le menacer. »

« Je m’en contrefiche ! Il n’avait pas qu’à se mettre en travers de mon chemin ! »

« Tu m’excuseras mais malheureusement, ça ne va pas être possible. J’ai eu cette mission qui est de te ramener, coûte que coûte. Je ne peux pas revenir les mains vides. »

Ah oui ? Le ramener où ? Il n’avait aucun endroit où revenir ! L’adolescent aux cheveux auburn fit un mouvement vers lui mais aussitôt, il se jeta sur lui. Il n’allait pas se laisser faire ! Il n’allait pas se laisser emporter ! Il en était hors de question ! Il poussa un cri de rage et de colère avant de commencer à donner des coups de poing et de pied. Malgré la vitesse particulièrement grande de ses coups, aucun n’arriva au contact de son adversaire :

« Ohla ! Ohla ! Hey, hey ! On n’est pas obligé d’utiliser la force quand même hein ? Je disais ça comme ça ! Hey, hey ! T’as compris au moins ce que je dis ? »

« Je me contrefiche de ce que tu veux dire ! Tu ne m’auras pas ! HORS DE QUESTION ! JE NE ME LAISSERAI PAS ATTRAPER PAR TOI ! »

« Hey, hey, hey ! Zut zut ! Il y va vraiment ! Je fais quoi, Istiti ? Je dois me battre aussi ? »

« Soit malin comme un Ouisticram ! » répond la créature de métal orangé avant de pousser un petit rire, l’adolescent faisant de même de son côté.

Ah oui ? Il le prenait comme ça ? Il allait voir quand il allait réussir à le toucher ! Ses os allaient se briser, un par un ! Il allait lui faire comprendre qu’il ne fallait surtout pas le provoquer dans ce genre de cas ! CLAIREMENT PAS ! Mais pourquoi est-ce qu’il n’arrivait pas à le toucher ? POURQUOI ? C’était un vrai singe ou quoi ?! Ce n’était pas normal de ne pas pouvoir l’atteindre ! Malgré tout ce qu’il faisait !

« Ne m’oblige pas à sortir les grands moyens ! Tu risquerais de le regretter ! » hurle l’adolescent aux cheveux noirs, devenant comme enragé par la situation. Il allait se les faire tous les deux ! Ils allaient comprendre leur douleur !

« Il s’emporte beaucoup trop, hihihi ! » s’écrit le Ouisticram de métal alors que l’adolescent qui l’accompagne n’a aucun mal à éviter les coups.

« La colère empêche la raison, s’il ne garde pas son calme, ça sera plus simple que prévu. Bon, juste quelques coups pour le prévenir. »

Qu’est-ce que … cette fois-ci, c’était lui qui devait se défendre ? C’était une blague, n’est-ce pas ? C’était une blague non ? Il tenta d’esquiver les coups mais rien à faire ! Il ne pouvait pas ! Vite ! Il devait les parer ! Protection au bras, protection sur les côtes, la hanche, le torse ! Il ne lui laisse même pas souffler ne serait-ce qu’un peu !

« JE VAIS VOUS APPRENDRE A VOUS MOQUER DE MOI ! SARINE ! »

« Oh zut … Vraiment ? Bon … D’accord, comme tu le désires. »

Le corps de métal chez la dragonne se met à luire avant de se séparer en plusieurs morceaux. Flottant dans les airs pendant quelques instants, les quatre pattes de la créature s’ouvrent, venant se loger autour des bras et des cuisses de l’adolescent. Ce qui composait le corps de la créature se colla sur sa poitrine, formant une armure noire recouverte de fourrure parcourue par des taches rouges. Enfin, la tête de la créature s’ouvrit à son tour, son visage s’ancrant dans ce qui allait maintenant devenir un casque noir avec une pointe sur le sommet du crâne. L’adolescent, nouvellement en armure, regardait son adversaire. Il était l’heure de souffrir.

Chapitre 85 : Une mauvaise surprise

Chapitre 85 : Une mauvaise surprise

« Est-ce que mes données sauront vous convenir ou non ? »

« D’après ce que vous m’avez dit, cela devrait être parfait, j’imagine. »

« Alors pourquoi ce visage déçu depuis hier soir ? » demanda Manelena en croisant les bras, s’adressant au chef des rebelles. Celui-ci répondit dans un sourire :

« Simplement le fait que vous ayez invité tout le monde hier à ma table lors de nos négociations. J’avoue que cela m’a étonné de votre part. »

« Vous ne m’aviez rien interdit, que je saches. Je ne vois pas pourquoi il m’aurait fallut caché de telles informations à Tery et aux autres. » rétorqua la femme aux cheveux argentés.

« Je pensais que vous aviez gardé quelques secret mais il s’avère qu’au final, vous avez une extrême confiance envers toutes ces personnes. Je dois avouer que cela est assez remarquable, mes félicitations. Cela doit être difficile pour vous, non ? »

« Pas vraiment et je n’aime pas vos insinuations. Bon … Je vais retourner voir les autres. J’imagine que l’assaut sera lancé très bientôt, n’est-ce pas ? »

Pour toute réponse, il ne fit qu’hocher la tête positivement, encore avec ce fameux sourire aux lèvres. Elle devait reconnaître qu’il avait du charisme, elle comprenait pourquoi des milliers d’hommes et de femmes avaient décidé de le suivre, alors qu’il n’avait pas de sang noble.

A partir de là … ah … non, qu’est-ce qui lui prenait de réagir de la sorte ? Est-ce qu’elle était fatiguée ? Mais hier, elle avait entendu le nom de ce chef : Hémurion. C’est pourquoi elle avait passé la nuit à chercher son origine sans le trouver. Il était totalement inconnu … et à partir de là, c’est ce qui le rendait plus dangereux, beaucoup plus.

« Oh, Manelena ? Qu’est-ce qu’il y a ? Tu fais une sacrée tête. »

« Humpf, Tery Vanian. Cela ne te concerne pas, retournes plutôt t’occuper des autres. »

Hey, c’était lui ou elle venait de lui répondre encore une fois assez froidement ? Déjà que depuis hier, ce n’était pas vraiment la joie … mais qu’est-ce qui lui prenait ? Enfin bon, il valait mieux ne pas lui demander sous peine de se faire lyncher, comme à son habitude. De ce qu’il avait compris, ils allaient lancer un assaut très bientôt, c’est ça ?
Un assaut … donc s’en prendre directement dans les rues de Midès puis le château hein ? Peut-être même que ça serait le premier et dernier assaut qu’il fera avec Elen et les autres. Vu son groupe, il y avait de fortes chances que tout se joue en un instant. AH ! Depuis quand est-ce qu’il avait autant confiance en ses capacités ?
Depuis quand est-ce qu’il se croyait aussi fort ? Tous les jours, il craignait cette voix dans cette tête. Tous les jours, il avait peur de perdre quelqu’un, de mourir, de disparaître … ou tout simplement pire : de devenir fou à cause de ses cornes.

« Pfff … de toute façon, je vais vivre au jour le jour, comme d’habitude. »

Il se disait cela tout en cherchant du regard où étaient les autres. Encore en train de parler avec les rebelles ? Il allait finir par croire qu’il était vraiment de retour à Shunter … comme auparavant, en fin de compte. Ce n’était pas une mauvaise chose.

« Mais dès qu’ils me verront combattre, ils comprendront que je ne suis qu’un monstre. »

Oh, lui-même ne se prenait pas comme tel mais … ah … il ne faisait pas d’illusions. La masse populaire ne lui fera aucun cadeau. Pour l’heure, ils n’étaient peut-être pas encore tous au courant mais comme une traînée de poudre, cela allait exploser. Surtout lorsqu’ils le verront à l’oeuvre face aux soldats de l’armée de Shunter.

« Je ferais mieux d’aller voir Clari, moi. Ca va pas très fort en fin de compte. »

Pfiou, pas du tout la forme même. Il poussa un profond soupir, mettant ses mains dans les poches. Il sentait qu’il y aurait une attaque lancée dans la journée, peut-être dans la soirée. Et à partir de là … enfin, ce n’était pas aussi dirigiste que l’armée de Shunter. Peut-être était-ce pour cette raison qu’il avait cette impression que rien n’était préparé ?
Hum … Il ne devait pas se plaindre, ce n’était pas à lui de gérer l’armée rebelle mais est-ce qu’ils allaient réellement pouvoir prendre le château avec ça ? Il n’avait pas tellement confiance dans les capacités des rebelles. Mais à côté, s’ils arrivaient à gagner du terrain par rapport à l’armée de Shunter, c’est qu’il y avait une bonne raison ? Leur chef était doué, très doué mais il n’était sûrement pas le seul. Il devait plutôt se rassurer mais une petite boule dans le ventre était bien présente. Il se sentait mal … sans savoir exactement pourquoi.

Un assaut. Ce fût confirmé par le chef des rebelles. Hémurion, c’est bien ça ? Il avait retenu son nom lorsque Manelena leur en avait parlé. Il allait devoir le garder en tête car il avait l’impression que ce nom deviendrait célèbre dans le futur et très vite même. Un assaut … ils étaient encore à plusieurs kilomètres de la cité de Midès mais qu’importe, ce n’était pas du tout cela le problème dans la situation actuelle.
Ils allaient s’en prendre à la cité … sans blesser les habitants normalement, à cause du fameux couvre-feu dont il avait entendu parler. Mais ce n’était pas vraiment ça le problème, le problème, c’était plutôt ce qu’ils allaient combattre. Est-ce que ça serait les soldats de Midès ? Les milices de la ville ? Quelques magiciens ? Car oui, malgré les années qui passent, il n’oubliait pas les différentes guildes là-bas.

Les guildes … ah … il avait vraiment cette impression de renier toute sa nation à cause de cette histoire. C’était stupide mais bon … il pensait toujours de cette manière. Le problème, c’est qu’il semblait être le seul à réagir de cette manière. Restant auprès d’Elen pour le reste de la journée, il attendit que Manelena vienne les chercher, chose qui ne tarda pas.

« C’est bien pour ce soir. Il a décidé de mettre en pratique mes conseils. La ville sera assiégée avec très peu de pertes des deux côtés, Tery, Elen. »

« C’est décidé … ah … d’accord. Est-ce que les groupes .. enfin, comment est-ce que nous allons faire les groupes, Manelena ? »

« Moi, toi, Elen et Clari d’un côté. Royan, Elise, Sérest et Séran de l’autre, rien de plus. »

« J’aurais demandé si c’était normal de nous mettre tous ensemble mais … »

« Souci d’expérience et combat en commun. Royan et Elise sont complémentaires, comme l’eau et le feu. Sérest et Séran sont mariés donc la question ne se pose même pas. Quant à nous, tu as combattu souvent avec Clari et moi dans l’armée. Et Elen bien avant nous donc tu es le mieux placé. Je ne suis pas au stupide mettre mes sentiments en jeu pour ça. »

« Je n’ai jamais parlé de sentiments ou autres. Je ne vois pas pourquoi tu dis une telle chose, Manelena mais bon, je comprends quand même où tu veux en venir. »

« Et je ne veux aucune insinuation à ce sujet … Clari, compris ? »

« Mais je n’ai rien dit … enfin, pas encore, hahaha ! »

La femme aux couettes blondes observa Manelena avec un grand sourire, celle-ci partant pour ne pas avoir à s’énerver une nouvelle fois. Clari se tourna ensuite vers Elen et Tery, les observant tous les deux avant de tapoter contre son coeur :

« Ca sera très dangereux, Tery mais ne t’en fait pas, avec moi à tes côtés. »

« Je dois m’en faire ou ne pas m’en faire ? » demanda Tery tout en rigolant, se sachant parfaitement en sécurité avec elle. C’est pourquoi il ne se posait aucune question à ce sujet, attendant tout simplement qu’Elen prenne la parole à son tour.

« Avec nous deux à tes côtés, tu n’aurais pas à te soucier de tes blessures, Tery. Nous te soignerons dès la moindre goutte de sang sur ton visage. »

« Me voilà définitivement rassuré, les filles. Merci à vous deux. »

Des paroles sincères venant de sa part, pour ne pas changer. Il n’allait pas leur mentir … bien qu’il ne se sentait pas en confiance dans tout ça. Ah … Pfiou … bon … il devait se donner une petite claque sur les joues puis se préparer mentalement au combat.
Royan et Elise vinrent le voir quelques minutes plus tard, le questionnant au sujet des compositions. Il n’hésita pas à leur expliquer les propos de Manelena, signalant que c’était le meilleur choix possible avec des adeptes de Zélisia et Alzar ainsi qu’un démon dans chaque groupe. Avec cela, impossible de perdre normalement.

« J’ai juste … un mauvais pressentiment. Je ne sais pas comment l’exprimer, Tery. »

« Rassures-toi, tu n’as pas à t’en faire. Elise te collera vraiment, j’imagine qu’elle ne laissera personne s’en prendre à toi. De même, si les soldats sont un peu renseignés et malins, ils te reconnaîtront et … » commença à dire Tery avant que Royan ne le coupe :

« Quand mes propres citoyens ont du mal à me reconnaître sans mes habits royaux, tu dois te dire que cela ne changera pas grand-chose de ce côté. »

« Peut-être que oui … mais par contre, sur la partie d’Elise, je suis sûr et certain de ce que j’avance, Royan. Je ne vois pas pourquoi je me tromperais. »

Pour toute réponse, Royan soupira. Bon … Ils étaient donc finalement prêts ? Mais à bien voir ce qu’avait prévu le chef des rebelles, ils allaient être entourés par d’autres personnes. Logique, ils ne pouvaient pas se déplacer par par petits groupes, l’armée de Shunter ne laisserait pas faire ça. Midès ne valait clairement pas Omnosmos en terme de taille.

Hum … mais est-ce que ça serait trop ou non ? Il n’avait aucune idée. Pfiou … Pfiou … Il était temps de se mettre en marche. Mais à chaque pas, il se sentait le coeur plus lourd. Attaquer la capitale de sa propre nation. Qu’on le veuille ou non, ça lui faisait mal, très mal. Il ne pouvait pas s’empêcher de penser à ça.

« Allons, Tery. Tu ne fais pas ça contre ta nation mais pour ta nation. D’accord ? »

« J’aimerai bien le croire mais je ne sais pas … je reste anxieux pour une raison qui m’est complètement inconnue. Je n’arrive pas à comprendre ce que je dois faire. »

« Alors, fais comme moi, agis sur le moment, ça sera beaucoup plus simple ! »

Clari avait toujours des idées invraisemblables ou des paroles qui pouvaient déranger mais … voilà, bizarrement, ça lui convenait parfaitement. Il eut un léger sourire avant que Clari ne pose une main sur son épaule pour le rassurer. Oui, agir comme d’habitude.
Agir comme d’habitude. Les griffes étaient déjà sur ses poings alors qu’ils arrivaient maintenant à une distance respectable de la capitale. Il n’y avait aucun soldat qui surveillaient les entrées ? Oh merde. Il eut un pincement au coeur. Les soldats qui protégeaient la capitale. Il venait d’y penser à nouveau.

« J’espère qu’ils ne seront pas là même si ça date … »

Même si ça date, il se rappelait des soldats qui montaient la garde. Toujours un sourire aux lèvres quand il quittait la ville pour quelques heures. Merde ! Mais qu’est-ce qu’il faisait là ? Qu’est-ce qu’il était en train de faire ? IL TRAHISSAIT SON PAYS !

« J’y arriverais pas. J’y arriverais pas du tout, c’est juste impossible. »

« Tery, il faut que tu comprennes qu’à l’heure actuelle, tu n’es plus citoyen d’un empire mais du monde. Comme moi ou Elise. Royan, c’est plus compliqué. Mais j’imagine que Clari est comme nous et Manelena est … »

« Ne me mêlez pas dans votre histoire. Par contre, je tiens à le préciser tout de suite : Tery, si je vois que tu me poses un problème pendant l’affrontement, je n’hésiterais à te mettre hors d’état de combattre, compris ? »

« D’a … d’accord. Aucun souci pour moi. Je vais tenter de retrouver mes esprits, ça sera mieux, oui. Ça sera bien mieux en fin de compte. »

Il n’arrivait pas à être cohérent dans ses paroles. Tout était si compliqué, si problématique. Ah … vraiment … Ils étaient maintenant aux portes de Midès. Aucune garde pourtant tout le monde était sur le qui-vive. Ils allaient vraiment passer par les portes normales ? Vrai qu’ils n’étaient pas une armée avec des échelles et autres mais …

En fait, si. Il avait à peine regardé autour de lui mais c’est bien ce qu’il voyait. Plusieurs rebelles possédaient tout un attirail … et il y avait aussi des béliers ? Des magiciens ? Mais en fait, ils étaient vraiment une armée complète ?!

« Pfiou … reprendre sa respiration, reprendre sa respiration. »

C’est comme ça qu’il devait fonctionner et pas autrement. Pfiou … Ce n’était pas simple, pas simple du tout. Comment est-ce qu’il pouvait faire ainsi ? C’était compliqué, vraiment compliqué. Réagir correctement, ne pas se laisser désarmer.

Un pas, puis un autre et ainsi de suite. L’armée rebelle était maintenant dans la capitale de Shunter. Et lui aussi. Pfiou … Anxieux, mal au ventre, prêt à s’évanouir ou presque. Il devait juste prendre sur lui-même. Il devait juste penser à autre chose.

Pfiou … Pfiou … Chaque pas était une véritable torture pour lui alors qu’il marchait devant lui. Chaque pas … chaque pas … Chaque pas. Il déglutit, observant à gauche et à droite. Les rues étaient désertes. Ils étaient avec une cinquantaine de rebelles. Chaque groupe suivait une ruelle en particulier tandis qu’il haletait.

« Pfiou, je me sens pas bien du tout. J’ai une envie de vomir. »

« La ferme, Tery. La ferme, tu ne peux pas prendre sur toi-même ? Ce n’est pas le moment de tout abandonner. C’est aujourd’hui ou rien. C’est aujourd’hui ou tout sera fini. C’est soit nous, soit eux mais il n’y aura pas de demie-mesure. Alors fais-toi pousser une paire et … Laisses tomber, Tery. S’il faut, tu restes en retrait, tu es vraiment inutile. »

Vraiment inutile. Ah … Des paroles très dures et cruelles … mais véridiques. Sauf que Manelena continuait de le regarder avant de soupirer. Ce n’était même pas de la déception ou du dépit, elle était … plus attristée qu’autre chose.

Rendre Manelena triste, ce n’était pas du tout son envie mais … qu’est-ce qu’il pouvait y faire ? Manelena n’allait pas l’écouter malheureusement et les autres aussi. Il prit une profonde respiration alors que ses yeux vagabondaient autour de lui.

Gauche, droite, les ruelles étaient vides et désertes. Pourtant, il apercevait de la lueur dans certains bâtiments. Ils étaient observés, tous craignant la suite des évènements. Mais cela n’allait pas tarder à dégénérer, il en était convaincu.

« Méfiez-vous, l’attaque peut arriver de n’importe quel endroit. »

« Pour la gloire de Shunter ! » hurla une voix provenant du ciel. Aussitôt, il fit un saut en arrière, évitant de justesse plusieurs hommes qui tombèrent au sol, provoquant plusieurs tremblements de terre, créant des fissures sur la rue pavée.

Quelques rebelles s’écroulèrent sur les fesses, des pieux de glace venant se loger sur leurs corps pour les tuer en un instant. Ils étaient une trentaine, à porter diverses armures sur leurs corps. Une trentaine … qui provenait des toits. Et ils n’avaient rien vus ? Comment était-ce possible d’être aussi idiot ? De ne pas avoir remarqué une telle chose ? Mais bon, il n’était pas là pour faire une leçon de morale mais plutôt préparer à se battre.

« Cela ne devrait pas être trop difficile. De l’eau et de la terre, je m’occupe de ceux qui manipulent l’eau. Ceux qui usent de la foudre, faites de même que moi. Pour la terre, ça ne devrait pas être trop difficile, n’est-ce pas ? »

« Je ne pense pas, je vais aller les balayer et … »

« Poussez-vous, je vais juste faire un tir de prévention. » déclara Elen en coupant la parole à Clari. Elle tira la corde de son arc, les lignes blanches paraissant sur ses bras. Une dizaine de flèches quittèrent son arc en même temps avant que des cris ne se fassent entendre au-dessus d’eux. Elle reprit calmement : « Voilà, les derniers soldats ne devraient pas causer de problèmes dorénavant, du moins, j’imagine. »

« Rapide et efficace, on te reconnaît bien là, Elen ! » s’exclama Clari avec amusement.

« Ce n’est pas le moment de s’mauser si vous ne l’aviez pas encore remarqué. »

« Pfff, je le sais, Manelena, je le sais. Oui bon, ce n’est pas bien dramatique non plus hein ? Pas de quoi s’en faire une raison, quoi. »

Clari avait haussé les épaules, tenant sa lourde lame à deux mains. Bon bon bon, c’était l’heure de faire une grande session de nettoyage mais avant … elle jeta un regard en arrière. Tery était toujours là, c’était le plus important mais … serait-il en état de se battre ?

« Tery, mon petit Tery, restes dans les environs si tu ne te sens pas en confiance ! Je restes auprès de toi si cela peut te rassurer, d’accord ? »

« .. … … Merci mais ça devrait aller. Je vais juste les faire s’évanouir. »

C’était étrange. Il ne pouvait pas imaginer qu’il allait tuer quelques soldats. Pourtant, il y avait quelques jours encore, il avait fait un massacre. Pourquoi est-ce qu’il avait une prise de conscience maintenant ? Car il n’utilisait pas ses pouvoirs démoniaques ?

C’était stupide … tellement stupide de penser de la sorte. Ah … pourquoi penser comme ça et pas autrement ? Pourquoi ? POURQUOI ? POURQUOI ?! Ses griffes étaient recouvertes de terre. Il allait juste blesser salement mais pas mortellement les soldats. Les rebelles allaient finir le travail et ensuite, lui-même partirait et … à qui il se voilait la face ?

Il voulait nier la réalité. La réalité était là, cruelle et violente. Des cris, des sorts, des lames qui s’entrechoquent. Les rebelles luttaient ardemment mais visiblement, les derniers soldats de Shunter, dans Midès, étaient parmi les meilleurs. Ils étaient forts, ils étaient résistants, ils étaient capables de tout ravager sur leur passage. C’est pourquoi ils étaient là, tous les quatre. Mais les groupes qui n’avaient pas leurs capacités ?
Comment est-ce qu’ils allaient se débrouiller ? Comment est-ce qu’ils allaient lutter ? Il en avait strictement aucune idée et c’était bien ça qui inquiétait le plus le jeune homme aux cheveux bruns. Cela allait être une véritable boucherie. AH ! Il fit un pas sur le côté, sa main droite plaquant le crâne d’un soldat contre un mur, lui explosant la tête. Zu … ZUT !

« Tery Vanian, c’est bien ça ? Je … ne m’attendais pas à te revoir. »

Hein ? Comment ça ? Il eut juste le temps de reculer que des pics de glace se plantèrent dans le mur à côté de lui. Vraiment ? Vraiment ? Maintenant ? Pourquoi ? Pourquoi est-ce qu’il devait se présenter maintenant ? Il avait reconnu cette voix bien que cela faisait des années qu’il ne l’avait pas entendue.

Et ce n’était pas … rien. Cette personne qui se présentait au loin, cette personne de forte stature. Un mètre quatre-vingts dix, au minimum. Aussi grand que Manelena ou presque. Mais surtout cette chevelure noire, il la reconnaissait entre mille. Il n’y avait que ce regard dur et froid qui avait tellement changé en quelques années.

« Olin ? Tu es toujours dans l’armée de Shunter, c’est ça ? Olin ? »

« Et je vois que … tu es devenu un rebelle, Tery. J’ai suivi la moindre nouvelle à ton sujet depuis ce moment où tu fus envoyé sur le front à Honoros. Le moindre de tes pas jusqu’à la trahison avec l’ancienne princesse de Shunter. Mais maintenant, tu continues en te tenant aux côtés des rebelles ? Jusqu’où veux-tu descendre dans l’estime que j’avais pour toi ? »

« Ce n’est pas une question d’estime, pas du tout. »

Mais alors, comment est-ce qu’il pouvait faire ? Zut, il ne pouvait pas laisser les autres se battre à sa place contre lui. Il se le refusait. Cet homme n’était pas spécialement dangereux, pas du tout. Il pouvait encore l’emmener à la raison. Il bredouilla :

« Olin, s’il te plaît, je n’ai pas envie de me battre contre toi. On peut éviter tout ça, non ? »

« Il n’y a pas de retour en arrière pour les traîtres. »

Ça ne sert à rien de discuter ? Il ne peut pas se défendre, c’est ça ? On ne lui laisse pas le choix, n’est-ce pas ? Il regarda l’homme avec tristesse, se secouant la tête plusieurs fois. Il ne devait pas … s’en vouloir. C’était comme ça et pas autrement.

« Je m’occupe de cet homme ! » hurla soudainement Tery avant de frapper dans le sol.

« Tu es sûr de ton choix, Tery ? Tu n’as pas l’air très convaincant. »

« Elen, il faut que je le fasses. Je n’ai pas d’autres possibilités. Je ne peux pas régler ça d’une autre manière. Des fois, la parole ne suffit pas. »

Mais il était hors de question qu’Olin meure. Il en était hors de question. Il allait le battre, le mettre ensuite en sécurité. Comme ça, lorsque tout sera résolu, il pourra continuer à vivre comme il l’avait toujours fait.

« Pfiou … Je suis totalement différent de ce que j’étais Olin. »

« Je le sais parfaitement, Tery. Tu n’es plus l’être que j’appréciais auparavant. »

Des paroles très dures mais qui étaient pourtant dites avec une certaine amertume et sincérité. L’homme en face de Tery les pensait. Pour lui, il n’existait. Il fallait dire au revoir à ces mois passés ensemble ? C’était sûrement … le cas. Quel gâchis.

Chapitre 84 : Des rues désertes

Chapitre 84 : Des rues désertes

« Nous y sommes. Midès est à notre portée. »

Ils se retrouvaient à nouveau dans un camp de rebelles mais à une distance raisonnable de la capitale de Shunter. Celle-ci … était visiblement peu éclairée alors qu’ils étaient déjà en pleine nuit. Quelque chose ne tournait pas rond mais quoi ?

« Comment cela se fait-il que la capitale soit si peu illuminée ? »

« Il semblerait que le roi ait donné quelques ordres à son armée et aux citoyens de la capitale. Nous n’en savons pas encore tous les détails mais cela concernerait principalement les restrictions de nuit. Nul ne peut sortir sous peine d’être enfermé ou considéré comme un rebelle. Autant dire que ce n’est pas vraiment la joie de ce côté. »

« Je vois, je vois … mais bon, vue la situation, ça n’a rien d’étonnant. » termina de dire Manelena après avoir complété les propos du rebelle qui lui avait répondu.

« Pour les prochains jours, nous allons mettre en place les différents assauts. Nous compterons sur vous pour arriver à de bons résultat. »

« Ne vous préoccupez pas de ça. Ca prendra moins de temps avec les dernières informations que je vous donnerais pour arriver jusqu’au château du roi. »

« De nouvelles informations ? Vous aviez encore de telles … mais pourquoi ?! »

« Vous pensiez vraiment que j’allais tout vous donner aussi facilement ? Il serait alors bien plus facile pour vous de vous débarrasser de nous, n’est-ce pas ? » rétorqua Manelena sans sourire, visiblement d’un air mauvais.

« Et qu’est-ce que … vous voulez en échange des ces informations ? »

« Tout simplement rencontrer votre chef. Soit vous voulez en terminer avec le règne du roi, soit vous pouvez continuer à perdre des hommes dans les ruelles de Midès, à vous de voir. Décidez-vous vite car je vais très rapidement oublier tout cela. »

« Je vais aller voir avec mes supérieurs ! Laissez-nous quand même le temps d’y réfléchir, s’il vous plaît ! On ne peut pas aller plus vite ! »

Le rebelle était parti aussi vite qu’il était venu, visiblement surpris par les propos de Manelena. La femme aux cheveux argentés le regarda pendant quelques secondes avant de soupirer, se retournant vers le reste du groupe.

« Ca sera peut-être nos derniers jours ensemble. Si le roi tombe, j’en aurais fini de mon côté. Ne vous attendez donc pas à des effusions de larmes ou autres. »

« Est-ce que tu es sûre de ta décision, Manelena, tu ne comptes pas revenir en arrière ? » questionna Tery avant qu’elle n’hoche négativement la tête. Elle en était sûre et certaine. Elle avait pris cette décision depuis quand ? Assez longtemps ? Car même lui n’en savait rien. Encore qu’après leur discussion sur … son devenir en tant que reine … oui, c’était logique.

« Impossible de te faire changer d’avis, j’imagine, c’est ça ? »

« Malheureusement non, Tery. J’en suis sûre et certaine au sujet de ma décision, vous ne pourrez pas me faire revenir en arrière. »

« D’accord … c’est vraiment dommage dans le fond mais bon, nous avons décidé de t’aider … jusqu’au bout. Tu nous diras quand tu voudras que l’on partes. »

« Je verrais par rapport à ça. J’ai d’autres projets en tête. » répondit Manelena alors qu’il penchait la tête sur le côté. Quoi donc comme projet ?

« Bon, je pense que tu ne nous diras rien pour le moment. Qu’est-ce que l’on fait maintenant ? On se réunit dans un coin en attendant de rencontrer le chef des rebelles ? »

« Il y a des chances que je sois la seule à pouvoir aller le rencontrer vue la sécurité qu’il met pour qu’on ne sache pas de qui il s’agisse. J’imagine que cela doit être un ancien noble ou gradé militaire. Si c’est l’un ou l’autre, je le reconnaîtrais aisément. »

« Restes néanmoins sur tes gardes, comme toujours, d’accord ? »

« Tu ne veux quand même pas que je te fasses une promesse tant qu’on y est, c’est ça, Tery ? » demanda Manelena alors qu’il hochait la tête positivement. Elle marmonna un vague : « Bon, je te le promets, je ferais attention, tout ça. Je vous jure, je ne suis pas une gamine qui a besoin d’être maternée par quelqu’un comme toi. Je crois être assez adulte pour ça. »

« Je n’ai jamais dit cela mais tu vas encore dire que je pense du mal de toi donc … je me tais ! Et pour la peine, on va plutôt se concentrer sur ce qu’il faut faire. »

La femme aux cheveux argentés le fixa de ses yeux rubis, attendant de voir ce qu’il comptait faire. Il n’avait pas expliqué mais ce n’était pas pour autant qu’il fallait ignorer Tery. C’était quoi son idée qu’il avait en tête plus exactement ?

« Et Tery, ce n’est pas dangereux, je l’espère ? »

« Pas du tout, Elen. C’est rien de bien surprenant mais bon, ça reste efficace donc on ne va pas s’en plaindre si tu veux tout savoir. Je te montrerais même si je pense que ça sera inutile vu que Manelena a sûrement déjà tout préparé de son côté. »

« Je vais aller voir si ce foutu rebelle me laisse voir leur chef. »

Manelena avait décidé de s’éloigner, laissant entendre une pointe d’agacement dans la voix tandis que Tery ne cherchait même pas à comprendre la raison. Le chef des rebelles … est-ce qu’il était vraiment dans les environs ? Il y avait très peu de chances que ça soit le cas. Manelena devait pourtant le savoir, non ?


Lorsqu’elle revint une demie-heure plus tard, elle était encore plus énervée qu’au départ. Comme quoi ils allaient devoir éviter de la provoquer pour les prochaines heures. Demain, ça irait mieux non ? Ce fut Elise qui posa la question à Manelena, celle-ci déclarant qu’ils rencontreront les rebelles dans les prochains jours, du moins les plus importants.

Logique. Pour les assauts sur la capitale, il fallait un maximum de rebelles et comme Manelena avait promis son aide si elle pouvait communiquer avec le chef d’entre eux, ils allaient donc se décider bien plus tôt que prévu à lancer un assaut des plus importants sur Midès … pour faire tomber le roi. Mais Tery restait toujours réticent : le roi était le père de Manelena. Pourquoi est-ce qu’elle n’avait aucun remord à ce qu’elle accomplissait ?

« Dans le fond, je sais que je n’en aurais aucun pour lui non plus. »

Son propre père, il ne pouvait même pas espérer quelque chose de lui. De toute façon, il était mort et enterré, tué par les Gnomolds, comme les autres membres de la milice à l’époque. Et ça, c’était le passé mais … le roi était encore vivant donc Manelena pouvait arranger les choses non ? Eviter qu’il ne meure ? Ce n’était pas à lui de se mêler de cette histoire, il le savait mais bon … ça continuait de l’embêter.

Il suffisait d’attendre le lendemain, ils auront tous l’esprit plus clair. Mais pour ça, il fallait dormir. Le jeune homme aux cheveux bruns alla se coucher bien plus tôt que les autres jours, n’ayant pas besoin de monter la garde puisqu’ils étaient dans un autre de ces nombreux campements rebelles. Leur chef devait être quelqu’un d’exceptionnel pour réussir à diriger toutes ces troupes mais ça … ce n’était qu’une supposition.
Elen vint se placer à côté de lui, se collant contre son corps avant de lui frotter le dos, lui demandant ce qui se passer. Il murmura juste qu’il avait l’impression que quelque chose de mauvais allait se passer très bientôt mais qu’il n’allait rien pouvoir faire pour arrêter tout ça. Elle vint doucement l’embrasser sur le bord des lèvres, lui chuchotant :

« Et si nous profitions un petit peu du repos que as grandement mérité ? »

« Je ne sais pas, Elen. Je suis assez fatigué, je ne suis pas en grande forme, je dois t’avouer. Je ne penses pas que ça soit la meilleure des idées. »

« Qu’est-ce que tu en sais ? Je pense qu’il va me falloir utiliser tous mes talents pour ça. Si tu veux bien te laisser faire, Tery. »

Il allait se laisser faire. Il allait … oui. Il regarda doucement Elen avant de l’embrasser à son tour. Et puis zut, il pouvait bien penser à autre chose. Elen était parfaite pour ça. Parfois, elle ne comprenait pas la situation mais elle avait toujours été là pour qu’ils puissent s’aimer tous les deux. C’était ainsi et pas autrement.

Mais bien rapidement, les habits furent envoyées un peu partout dans la tente avant qu’il ne se retrouve sur elle. Elle avait placé ses mains autour de son cou, le regardant avec tendresse avant de lui dire d’une voix douce :

« Et si tu me montrais un peu ce dont un démon du sexe est capable, Tery ? »

« Cette allusion est très mal placée, Elen. Voire même un peu insultante. Je vais devoir donc te punir pour de tels propos. J’imagine que tu en comprends les raison, n’est-ce pas ? »

« J’accepte pleinement cette punition, quitte à ce qu’elle soit exemplaire et inscrite en profondeur dans mon corps, monsieur le bourreau. Appliquez votre sentence. »

Avec de telles paroles, comment pouvait-il résister ? Couché sur Elen, il l’embrassa longuement, sur plusieurs parties de son visage et au cou, laissant quelques marques avant de remplir son rôle de « mâle ». La jeune femme poussa quelques râles de plaisir, haletant :

« Ah … Ah … Ah … Est-ce cela ma punition ? Je ne peux qu’en réclamer d’autres. »

« N’y prenez pas trop goût, mademoiselle. Si j’en fais tous les jours, cela ne ressemblera plus à une punition. » corrigea Tery, toujours appliqué dans son travail.
Vu que la dernière fois qu’ils avaient put profiter chacun de l’autre datait depuis quelques temps, le jeune homme puisa dans toutes ses ressources, jusqu’à finir complètement épuisé, endormi sur le corps nu d’Elen, après une bonne heure avec elle. La jeune femme aux cheveux blonds avait un air hébété aux lèvres, bouche entrouverte, respiration courte.

« Peut-être que … peut-être que … oui … attendre un peu, c’est plaisant. »

Elle avait du mal à encore comprendre la situatio, balbutiant tout en caressant le crâne de Tery, logé contre son sein droit. La dernière fois remontait à plusieurs semaines. Lui comme elle avaient été frustrés, très frustrés et … ils s’étaient déchaînés comme deux beaux diables.

« Je devrais dormir … moi aussi, ça me ferait le plus grand bien. »

De toute façon, elle ne pouvait pas bouger et ne voulait pas bouger. Sa seconde main posée sur le dos de Tery, elle plongea dans le sommeil à son tour, sourire béat aux lèvres.

Le lendemain matin, c’était à ses côtés, bras coincés entre les siens, qu’elle vient se placer lorsque ce fût l’heure du déjeuner. Bien que gêné, Tery la laissa faire, les remarques interloqués et à moitié accusateurs se posant tous sur lui.

« Euh … pas besoin de me regarder comme ça hein ? Je ne suis pas un monstre, vous savez. Je n’ai rien fait de mal hein ? »

« Nous n’avons pas dit ça, Tery. Mais visiblement, quelqu’un fût très contente hier. Comment est-ce que tu vas, Elen ? »

« Euh … Je vais très bien, Clari. Merci de t’en préoccuper et oui, je fus très heureuse hier, mais je le suis encore plus aujourd’hui ! »

« On s’en doute, on s’en doute, ça se lit parfaitement sur ton visage. »

« Tant que ça ? Hihihi … Enfin bon, vu que Tery et moi avons dormis pendant quelques heures de plus que vous autres, est-ce que des nouvelles sont arrivées ? »

« Aucune pour le moment, rien de rien. Je pense que la réponse devrait arriver d’ici la fin de la journée, voire moins si le chef des rebelles se décide à venir nous voir et qu’il n’était guère très loin au départ. » déclara Manelena, croisant les bras machinalement, comme un simple automatisme de sa part. Tery termina son repas avant que Royan ne dise :

« Cela serait trop dangereux pour lui de se présenter, non ? Surtout devant toi, Manelena. »

« Trop dangereux, oui. C’est bien pour ça que je veux qu’il le fasse. Voir s’il a vraiment les caractéristiques d’un leader ou non. Ce n’est pas en restant caché derrière ses troupes qu’un homme se fait reconnaître. S’il est incapable de diriger ses hommes en étant en première ligne, il ne mérite guère que l’on s’intéresse à lui. »

Des paroles très dures de la part de celle qui fût l’ancienne maréchale de l’armée de Shunter mais il pouvait parfaitement la comprendre. C’était bien elle qui n’avait pas hésité un instant à servir de sacrifice. Un sacrifice dont il aimerait oublier les images dans sa tête. Le jeune homme aux cheveux se renfrogna, mécontent d’y repenser.

« S’il sait ce qui est bon pour lui, il ne devrait pas y réfléchir à deux fois. »

« On ne sait jamais ce à quoi pense réellement une personne. Je me demande juste à quoi il ressemble. » se questionna Tery avant de se gratter le sommet du crâne, comme confus.

« Peut-être un futur concurrent potentiel, Tery ? »

Clari avait dit cela avec amusement, se tournant vers le jeune homme. Celui-ci la regarda en clignant des yeux, ne semblant pas comprendre où elle voulait en venir. Ce fût après quelques secondes qu’il lui demanda d’une voix qui se voulut calme :

« Euh, de quoi est-ce que tu parles exactement, je peux savoir ? »

« Oh, de rien, de rien. Rien du tout même. Je ne sais pas de quoi je parles. » répondit Clari alors que Tery soupirait, murmurant qu’il en avait l’habitude avec elle.

« Bon bon bon, puisqu’il en est ainsi, allons-y dès maintenant, non ? »

« Tu préfères ignorer ma question, c’est ça ? Tu fais bien, Tery, tu fais bien. »

Bof, il haussa les épaules comme pour montrer sa complète indifférence aux propos de Clari. Ce n’était pas qu’il en avait pas envie mais c’était un peu tout comme. La femme aux cheveux blonds regarda Manelena, comme pour voir si elle s’était sentie visée. Mais là encore, une totale ignorance de la part de la princesse de Shunter.

« Vous savez que c’est très mesquin de se moquer des autres, mademoiselle Clari ? » demanda Elise en se rapprochant d’elle.

« Mesquin mais si amusant. Sincèrement, tu ne peux pas savoir comme c’est distrayant. Et puis, si cela ne te plaît pas, je suis sûre que je peux être mesquine avec toi, Elise. »

« Hein ? Que … comment ? Vous savez, je suis issue d’une auberge où j’ai été serveuse pendant des années donc ça ne m’affecte pas tellement et … »

« Ah bon ? Alors, s’il te plaît, laisses-moi te dire ça, pour voir. » déclara Clari avant de rapprocher sa bouche de l’oreille d’Elise. Celle-ci écouta les murmures de la femme aux couettes blondes avant de rougir violemment, bredouillant :

« D’… D’accord, mais pas de mesquinerie envers moi, s’il vous plaît. »

« Et voilà encore la terreur de Clari qui fait son effet. Pauvre Elise, je ne penses pas qu’elle s’en remettra. Je suis vraiment désolé de la voir partir si jeune. »

« Hey ! Tery, je ne suis pas si monstrueuse que ça non plus hein ? »

Oh ? Ah bon ? Il regarda Clari d’un air interloqué comme pour montrer toute sa surprise avant de placer une main devant sa bouche. Il ne l’aurait jamais remarqué ! C’était surprenant, vraiment très surprenant ! Hey, elle ne plaisantait pas ? Manelena marmonna qu’elle allait voir ailleurs si elle y était, semblant être dérangée par le fait que personne ne prenait au sérieux toute cette histoire avec Midès.

Installée sur un banc, éloignée des autres, elle était maintenant songeuse, réfléchissant à toute cette histoire. Comment allait-elle faire pour trouver le chef des rebelles si ce dernier ne faisait rien pour se présenter à elle ? Humpf. Quelle idiotie. Elle ne remarqua pas le rebelle qui vient s’asseoir à côté d’elle, ce dernier lui demandant :

« Et bien, si je m’attendais à ce que la princesse de Shunter soit aussi mélancolique. A croire que vous avez été abandonnée par vos compagnons. »

« De quoi est-ce que vous vous mêlez ? Ca ne vous regardes pas. Disparaissez de mon champ de vision si vous ne voulez pas avoir de gros problèmes, compris ? »

« Pourtant, n’est-ce pas vous qui avez demandé à me voir ? Je pensais qu’après toute cette attente, j’aurais un meilleur accueil de votre part. »

« Un meilleur accueil ? Hum … Vous êtes donc ce fameux chef ? »

Elle avait fini par tourner son visage en direction de son interlocuteur. Contrairement à ce qu’elle pensait, il n’était pas bien âgé, peut-être une trentaine d’années, tout au plus. C’était étrange, ses cheveux noirs étaient frisés tandis qu’une barbe et une moustache étaient en train de naître sur le bas de son visage. Ses yeux bleus, rieurs, regardaient Manelena pendant qu’elle était en train de l’étudier.

« Oh vous savez, je ne mords pas tant que ça, mademoiselle la maréchale Nali. »

« Evitez d’utiliser à nouveau ce nom qui ne veut plus rien dire dorénavant. »

Par contre, il était plus grand que Tery, elle le reconnaissait aisément. Un mètre quatre-vingts et au moins, avec presque deux fois plus de muscles, chose qui n’était pas si difficile. Tery n’était peut-être pas très chétif et il avait bien un corps entretenu mais … ça s’arrêtait là. Comme il n’était plus un soldat de Shunter, il n’y avait bien qu’aux cuisses où, grâce à la marche de tous les jours, le muscles étaient en parfait état.

« Que puis-je faire alors pour vous ? Ou plutôt, que pouvez-vous faire pour moi ? »

« Nous verrons ça en temps et en heure. Le simple fait que vous daignez vous présenter devant moi vous donne déjà quelques points. Vous pouvez me faire un bilan de la situation concernant Midès ? Car ce ne sont pas vos membres lambdas qui peuvent correctement m’informer à ce sujet. A part des rues désertes et encore … »

« Oh, si vous le voulez, je peux vous expliquer tout cela au cours d’un repas, ce soir. Nous ne sommes pas pressés, loin de là. Chaque jour qui défile est un affaiblissement dans l’armée du roi de Shunter. Vous devriez en savoir quelque chose. »

« Je sais surtout que vous n’avez aucune méfiance envers la puissance de vos ennemis. Si vous réagissez de la sorte, vous risquez d’avoir des surprises … de très mauvaises surprises même, pour tout vous dire. »

Il haussa un sourcil avant de faire un grand sourire. Visiblement, elle avait refusé sa proposition même si cela était de façon indirecte. Il fit un petit tour d’horizon du regard avant de reprendre d’une voix calme :

« Hum, où est donc ce jeune homme qui vous accompagne toujours ? Tery, c’est ça ? »

« Qu’est-ce que vous lui voulez ? Faites attention à ce que vous allez dire, je pourrais très mal le prendre, je tiens à vous le dire. Si vous touchez à une personne de mon gr… »

« Je ne savais pas que vous étiez aussi proches de vos compagnons. Les rumeurs à votre sujet sont donc infondées. Beaucoup de rebelles vous pensent inaccessibles et à raison, en vue de votre histoire dans l’armée de Shunter. »

« Et si vous arrêtiez de vous renseigner sur des stupidités de la sorte ? D’ailleurs, vous connaissez mon nom mais je ne crois même pas connaître le vôtre. Vous n’avez donc aucune formule de politesse ou quoi ? »

« Oh, c’est exact. Mais bon, cela n’est pas nécessaire pour le moment. »

Elle émit un grognement en fronçant les sourcils. Bien entendu qu’il n’allait pas le lui dire sinon, elle serait déjà en train de réfléchir pour savoir de quelle famille il appartenait, si son nom lui disait quelque chose ou autre.

« Je vous attendrais donc ce soir, maré… mademoiselle Manelena. »

« Soit, nous verrons ça ce soir. » reprit Manelena avant de se lever, signe qu’elle partait rejoindre les autres. Elle émit un second grognement au bout de quelques pas avant de se remettre en route. Qu’il évite ça, elle risquait de lui casser la gueule s’il continuait.

Mais pour le moment, elle allait plutôt se concentrer sur retrouver les autres et leur expliquer la situation, c’était le mieux à faire. Où est-ce qu’ils étaient passés ? Ah tiens donc, Tery et Elise s’étaient éloignés tous les deux pour discuter entre eux ? Qu’est-ce ce qu’ils cachaient ? Surtout que c’était vraiment à l’abri des regards.
Une petite bouffée de colère l’envahit sans qu’elle n’en sache la raison. Décidant de les suivre discrètement, elle finit par arriver non-loin d’eux, se cachant de telle façon qu’elle pouvait écouter leur conversation. Ils parlaient des démons …

Des démons ? Mais surtout d’autre chose ? Elle cligna des yeux en écoutant leurs paroles. C’était quoi ça ? Depuis quand est-ce qu’ils cachaient qu’ils entendaient des voix tous les deux ? Et pour quelle raison ? POURQUOI est-ce qu’ils faisaient ça ?

Chapitre 4 : Ne jamais mettre de côté

Chapitre 4 : Ne jamais mettre de côté

« Ton idée est loin d’être mauvaise… »

Exelie parlait à Mylidie bien qu’elle ne savait pas où elle était. Néanmoins, elle ferma ses yeux orange, comme si elle réfléchissait à quelque chose. Elle rouvrit ses yeux, faisant un saut en arrière alors qu’un trou se formait à l’endroit où elle se trouvait auparavant ? Rapidement, le serpent de lave autour de son bras alla pénétrer le trou, un cri se faisant attendre. C’était la voix de Danya qui venait de résonner dans la place.

« Danya… Je sais très bien ce que tu comptais faire. Il en est de même pour toi, Mylidie. »

Soudainement, un halo de magma alla entourer Exelie avant qu’un nuage de fumée blanche apparaisse à nouveau, le jet d’eau ne venant pas de l’atteindre malheureusement. La fumée disparue peu à peu alors que Mylidie et Danya se présentaient devant elle, la jeune femme reprenant la parole :

« Vous pourriez parler toutes les deux. Vos camarades ont bien comprises que ça ne servait à rien de m’affronter maintenant. Mylidie : Est-ce que tu pourrais m’expliquer en quoi consiste cette promesse si cela ne te dérange pas ? »

« Tu n’es pas mon ennemie ? Cela pourrait te paraître ridicule. »

« L’existence est ridicule… lorsqu’elle est éternelle. Tu peux me raconter. »

« J’ai fais une promesse… comme quoi je serais membre de l’Horoscopie et que je deviendrais la générale la plus puissante là-bas. J’ai fais cette promesse à un jeune garçon qui n’est plus là… C’est même pour ça que nous sommes toutes présentes ici. Ce jeune garçon était, il paraît, un descendant de la lignée des Olirakion. »

Exelie haussa un sourcil : Connaître le nom de la lignée royale était déjà surprenant en soi. La Tétrarchie avait sûrement du les mettre au courant mais pourquoi ? Et l’enfant dont elle parlait… Etait-ce le jeune enfant qu’elle avait vu ?

« Il est bizarre que vous connaissiez le nom de la lignée mais ça ne changera rien. Pour cette promesse, il va falloir que tu la respectes et pour cela… Il faudra me battre. »

Elle frappa dans le sol, créant un violent tremblement de terre, les six femmes tentant de contrôler leurs mouvements pour ne pas tomber avant que Mylidie ne se mette à sauter. Elle ne pouvait pas utiliser la glace : Celle-ci allait fondre et était de toute façon inutile contre cette femme. Alors qu’est-ce qu’elle devait utiliser ?

« Essaye quand même, Mylidie ! Envoie lui tout ce que tu peux ! »

« Danya ? Je… te fais confiance si c’est ainsi. »

C’était bizarre de savoir que Danya était de son côté après la mort d’Erol. Mais bon… Elle ne devait pas se poser de questions. Elle fit apparaître un courant d’eau ressemblant au serpent de lave qu’avait utilisé Exelie avant bien qu’il était deux fois plus grand. Rapidement, elle envoya le serpent en direction de la jeune femme aux cheveux bruns alors que celle-ci observait la technique de son adversaire.
Il y avait quelque chose qui clochait : Danya ne bougeait pas d’un poil et avait annoncé pourtant qu’elle allait l’aider. Tandis que le serpent constitué d’eau se dirigeait vers elle, elle fit apparaître rapidement un halo de lave autour de son corps comme auparavant pour le contrer. Soudainement, l’halo de lave disparu complètement pour apparaître autour de Danya, Exelie murmurant avec surprise :

« Tu es folle, Danya. Il te faut réussir à absorber les flammes pour ne pas souffrir par ces coulées de lave qui t’entourent. »

« Néanmoins, tu ne peux pas te protéger puisque ton halo disparaît toujours pour venir m’entourer. C’est vraiment dommage. »

« Ce n’est pas pour ça que je n’ai rien pour éviter l’attaque. »

Exelie pointa son bras droit vers le serpent d’eau qui venait vers elle, un flot de métal allant se former autour du bras. Quelques instants plus tard, un bouclier se trouvait à la place de sa main droite, le serpent venant le percuter de plein fouet, la faisant tomber en arrière. Avec une très faible difficulté, elle se releva, observant Mylidie d’un air inquisiteur.

Cette jeune femme… était surprenante, c’était le cas de le dire. Bien que son attaque avait été réduite à cause de son bouclier, elle avait réussi à être repoussée pour tomber au sol. Et cela n’était encore qu’une partie de sa force, elle en était sûre… et certaine. Elle allait devoir se méfier d’elle. Quand à Danya, elle avait résistée tant bien que mal aux jets de lave, mais une partie de sa tenue avait brûlée, laissant apparaître quelques trous dans celle-ci. Pour les quatre autres femmes, elles restaient ensembles, parlant entre elles.

« Nous devons réagir… Mais générale Winy, Mylidie n’était-elle pas sensée partir après son échec contre la générale du Poisson ? »

« C’était ce qui était prévu mais vous remarquerez aussi bien que moi qu’elle est plus forte… Bien plus forte que nous… Et elle est capable d’utiliser l’eau contrairement à nous. Je me demande même… si… Ca ne serait pas possible. »

« De quoi, grande sœur ? Tu sembles songeuse. »

« Non, non… Rien… Je réfléchissais à quelque chose. »

Et si… Mylidie était plus forte qu’elle ? Ce n’était pas impossible car même si elle avait perdu contre Testaline, cela ne voulait pas dire qu’elle était plus faible que les autres générales. En fait… Etrangement, le combat avait été privé car c’était la première fois que quelqu’un tentait de combattre la générale en chef. Mais là… Ce n’était pas le moment de réfléchir à tout ça ! Elle se tourna vers les trois autres femmes, s’adressant à elles en regardant longuement Sizé.

La jeune femme aux longs cheveux bleus hocha plusieurs fois la tête, acceptant la proposition de Winy alors que les deux autres femmes lui demandaient ce qu’elles devaient faire. C’était simple pour elles… Couvrir leurs arrières. Danya et Mylidie allaient avoir du renfort ! Elles allaient montrer à Exelie qu’il ne fallait pas les oublier !

« Devons nous continuer ce combat ou voyez vous qu’il est inutile ? »

« Danya… Est-ce que tu peux reculer ? »

« Mylidie, espèce de gamine, ne me met pas sur la touche parce que je suis un peu blessée. »

« Je… ne pensais pas à ça. Simplement… Je vais utiliser une nouvelle technique et je ne sais pas ce que ça donnera comme effet. Je préfère que tu sois à l’abri… Erol… n’aimerait pas que tu sois blessée ou défigurée… Même si… Il t’aimerait quand même. »

Elle savait de quoi elle parlait : Elle qui était si laide dans le passé, elle qu’Erol avait embrassée malgré ses boutons, elle qui avait tant besoin de l’adolescent. Devant le ton attristé de l’adolescente, Danya poussa un léger soupir, se retournant pour s’éloigner. Elle remarqua que les quatre femmes du domaine des Gémeaux semblaient avoir une idée en tête.

Il fallait attendre le bon moment pour attaquer ! Mais quand ? C’était ça le petit problème qu’elles avaient. Peut-être quand Mylidie en aurait terminé avec ce qu’elle comptait faire ? Oui, c’était une bonne idée. Il suffisait maintenant d’attendre que Mylidie finisse son attaque et elles pourraient accomplir ce qu’elles voulaient.


En y réfléchissant, Exelie n’avait jamais réellement attaquée depuis le début du combat. Qu’est-ce qu’elle manigançait ? Etait-ce l’une de ses techniques ? Elle ne pouvait pas le savoir ! Bon, de toute façon, l’heure n’était pas à la réflexion ! Elle fit apparaître un magnifique dragon entièrement constitué d’eau, Exelie s’adressant à elle :

« Comment tu es capable… de faire une telle chose ? »

« Je ne le sais pas moi-même… mais mes convictions me poussent à devenir toujours plus forte non pas pour protéger ou sauver les autres… mais pour lui. »

« C’est beau d’avoir un tel idéal mais… Ce que tu accomplis est voué au déclin. »

Deux flots de lave se réunirent aux mains d’Exelie, formant deux têtes ressemblant à celles d’une hydre, des jets de flamme en sortant alors qu’elle regardait avec amusement la réaction de Mylidie. Les deux personnes se ressemblaient presque… même dans leurs techniques. C’était quelque chose d’assez étonnant… et bizarre.

« Vois-tu… Je crois qu’au final, toutes mes questions trouvent peu à peu leurs réponses. Je pensais que tout était terminé… »

« Où veux-tu en venir ? Si cela ne te dérange pas de me le révéler. »

« Oh… Non… Non… Tu trouveras ce que tu cherches derrière ce volcan mais avant… IL FAUDRA REUSSIR A ME BATTRE ! »

Elle s’écria de toutes ses forces, contrastant avec la tranquille femme qu’elle avait été depuis son apparition. Les deux têtes d’hydre se dirigèrent à toute allure vers Mylidie alors que celle-ci lançait sa création aqueuse en direction d’Exelie en restant parfaitement calme. Elle devait réussir à l’atteindre cette fois et surtout réussir à la battre !

La première tête de l’hydre alla frapper le dragon sur le flanc gauche, la créature aqueuse perdant une partie de son corps en même temps que la tête de l’hydre se mettait à disparaître. De sa patte droite, le dragon alla frapper la seconde tête de l’hydre, celle-ci devenant de la fumée blanche comme cela devait de passer. Il ne restait plus que la tête du dragon constitué d’eau et au regard acéré, Exelie ayant un petit sourire :

« Bien… Très bien… C’était normal… A quoi aurais-je du m’attendre de toute façon ? »

Le dragon aqueux vint la percuter de plein fouet mais cette fois-ci, la jeune femme aux cheveux bruns ne tomba pas en arrière. Elle cracha simplement du sang sans pourtant souffrir grandement. Pourtant… Pourtant le coup avait été d’une puissance et d’une violence rare. Mylidie n’arrivait pas à le croire.
Comment c’était possible ? C’était la technique dont elle était la plus fière ! Celle… avec laquelle elle avait réussie à … Ce n’était pas réel. Ca ne pouvait pas être vrai ! Elle était donc vraiment aussi faible que ça ? Elle devait encore s’entraîner ! Devenir encore plus forte ! Ce n’était pas comme ça qu’Erol allait être… Erol allait être…

« Qu’est-ce que… »

Exelie arrêta de sourire, le sol se mettant à trembler subitement alors que des racines entouraient Mylidie et Danya pour les faire maintenir debout. Des pans entiers de roche tombèrent dans la lave, de nombreuses fissures apparaissant alors que les yeux orange d’Exelie se posaient sur Winy et Sizé. Les deux femmes levaient en synchronisation leurs pieds droits avant de frapper le sol. C’étaient donc elles ? Ces quatre femmes qu’elle avait complètement ignorées ? Tsss… Quelle idiote ! Elle s’écroula au sol, de nombreux morceaux de pierre venant entailler son corps de toutes parts, Winy prenant la parole d’une voix calme et délicate, ses yeux verts montrant tout le sérieux qu’elle possédait :

« La prochaine fois, évitez donc de nous considérer comme inutiles. Il y a toujours un moyen d’être efficace, qu’importe la méthode utilisée. »

« Ha… Hahaha… Mais quelle imbécile ! J’ai beau avoir passée tellement de temps à combattre des personnes qui voulaient traverser le volcan que je crois que je me surestimais beaucoup trop ! Les personnes liées aux plantes ne sont pas si faibles ! »

Elle se redressa, observant ses nombreuses plaies sans y prêter plus attention alors que les tremblements s’arrêtaient finalement. Bon… Maintenant, elle était sûre de son choix. Surtout que Winy avait très bien montré ce dont elle était capable, de plus… Ses yeux orange se posèrent sur Mylidie avant qu’elle ne dise :

« Vous pouvez passer. Je ne vous retiendrais pas. Faites juste preuve de calme et de sérieux lorsque vous pénétrez dans le royaume de Drakoni. De même, soyez respectueuses envers le Roi et sa fille. Enfin… Mylidie… Ne sois pas triste et soit plutôt fière. Venez, je vais vous guider vers la sortie maintenant. »

Ne pas être triste ? Être fière ? De quoi est-ce qu’elle parlait ? Dommage qu’elle ne puisse pas retirer son masque, elle aurait bien montré son visage pour dévoiler sa surprise. Il y avait vraiment quelque chose là-bas… qui la concernait ? Le groupe se mit enfin à suivre Exelie jusqu’à la sortie du volcan et arriver au royaume de Drakoni.

Chapitre 83 : Pour l’adopter

Chapitre 83 : Pour l’adopter

« Tery ? Il est l’heure de se réveiller. Tu sais que tu me fais mal au dos ? »

« Hum … Hein ? Euh … Quoi ? » bredouilla le jeune homme aux cheveux bruns, bougeant légèrement de sa position. Il ouvrit un peu les yeux, regardant autour de lui avec appréhension avant de demander d’une voix faible : « Qu’est-ce qui se passe ? »

« Il est l’heure de se réveiller. Tu as dormi toute la nuit. » répéta Clari avant qu’il ne puisse enfin la voir. Il était encore sur ses genoux?Il voyait ses couettes blondes au-dessus de son visage. Dormi ? Il avait vraiment dormi toute la nuit ici ?

« Mais mais mais … attends, on était pas dans la tente et il faisait plutôt froid et … »

Il se redressa finalement en comprenant la situation. Elle n’était pas morte de froid avec tout ça ? Même s’il ne l’avait pas dit, elle avait parfaitement compris son appréhension, faisant un geste négatif de la tête. Mais … bon sang … pfiou …

« Les autres ne sont pas encore réveillés, Clari ? »

« Disons que dehors, c’est assez difficile de ne pas se réveiller assez tôt. Hum … J’ai un peu mal au dos et aux épaules, je dois avouer. »

« Pardon, Clari, ce n’était pas voulu. Il aurait mieux valu que tu me réveilles. » bredouilla le jeune homme aux cheveux bruns, se plaçant aussitôt dans son dos avant de chercher à masser ses épaules .Il frotta ensuite son dos avec ses mains, reprenant : « Sincèrement, qu’est-ce qui t’a pris de me laisser dormir comme ça ? C’est juste fou ! »

« Tu étais si mignon à dormir sur mes genoux. Je ne voulais pas te réveiller. »

Si mignon ? Il la regarda, rouge comme une pivoine. Purée ! Elle était la seule à pouvoir le gêner comme ça ! Mais … ce n’était pas du tout déplaisant dans le fond. Pas vraiment, pas vraiment du tout. Hahaha … oui, sûrement.

« Arrêtes tes bêtises. Les autres vont finir par le croire ! Je vais aller réveiller Elen. »

Pourtant, il déposa deux baisers sonores sur les joues de Clari, celle-ci les lui rendant. Malgré ses paroles, il serait stupide de nier qu’il adorait la jeune femme, celle qui lui permettait de retrouver un sourire à chaque fois qu’il allait mal. Il rentra dans la tente, observant le corps qui dormait encore dans le sac de couchage.

« Bonjouuuuuur Elen. Bonjouuur Elen. »

Il commença à l’embrasser doucement sur les lèvres, la jeune femme gémissant, cherchant à retrouver sa respiration dans son sommeil. Tery continua jusqu’à ce que les yeux d’Elen finissent par s’ouvrir, laissant place à la surprise.

« Hmm … c’est le genre de réveil qui me plaît bien … Aaaah. » dit Elen après qu’il ait stoppé le baiser, accentuant cela d’un long bâillement. Elle se frotta les yeux, se mettant assise dans le sac de couchage avant de tendre les bras. Il vient la serrer contre elle avec tendresse.

« Je ne te demanderais pas si tu as bien dormi, j’imagine que ça ne doit pas être aussi bien que si j’étais là, non ? Hahaha … Euh moi … disons que j’ai mal au cou et au dos mais ça, c’est ma position. Mais Clari a vraiment été merveilleuse. »

« Je n’en doute pas un seul instant, Tery. Je n’en doute pas un seul instant. Mais je peux t’avoir un peu pour moi pour le moment ? »

« Bien entendu, viens donc par là, toi. » dit le jeune homme, recommençant à l’embrasser. Elle eut un petit rire jusqu’à ce qu’il finisse par grimper sur elle, se retrouvant à quatre pattes au-dessus d’elle. Elle chuchota :

« Je crois que ce n’est pas le bon moment pour ça, vilain garçon. Ou alors … hum, non. J’imagine que Clari est réveillée aussi. »
« C’est exact donc je vais juste me contenter d’un simple baiser dans le cou. » répondit Tery avant de placer ses lèvres sur le cou de la jeune femme, laissant un long baiser s’y installer jusqu’à ce qu’il finisse par reprendre : « Et voilà, ça me semble parfait, une vilaine marque. »

« Que je vais te rendre aussitôt, Tery ! » s’exclama Elen, faisant une roulade sur le côté en l’emportant avec elle. Échangeant leur place, ses lèvres se collèrent sur la gorge de Tery avant qu’elle ne finisse par enfin se lever. « On sort ? Je pense que les autres ne vont pas tarder à se réveiller, eux aussi. Et surtout … je ne t’ai pas posé la question mais … tu vas bien ? Tu ne semblais pas avoir la grande forme hier mais Clari s’occupait déjà de toi. Je n’ai pas voulu m’en mêler alors, j’espère que tu comprends. »

« Oui, oui. Ne t’en fait pas. Je vais bien mieux maintenant mentalement. J’ai juste eut besoin de souffler un peu mais c’est bon, c’est passé, hahaha. »

« Sûr et certain ? Tu ne me mentirais pas pour me rassurer, hein ? »

« Je ne suis pas comme ça, Elen. Je vais bien. C’était juste un peu de fatigue, rien d’autre. Si je n’allais pas bien, de toute façon, cela se verrait trop facilement sur mon visage, non ? » dit-il dans un sourire alors qu’elle hochait la tête positivement. Il n’avait pas tort, il arrivait rarement à cacher ses sentiments.

Mais ce n’était pas le moment d’y réfléchir. Ils allaient devoir se remettre en route et retrouver les autres rebelles. Plus ils mettaient de distance avec les cadavre des soldats, mieux ce sera pour tout le monde. Bon, contrairement à ce qu’il pensait, la journée se passa bien plus tranquillement que prévue.
Aucun souci d’armée de Shunter aux environs, visiblement, ils n’étaient pas encore au courant. Ou alors, ils prévoyaient d’engager plus de forces pour les retrouver. D’ailleurs, les campements rebelles devaient aussi faire attention. Un jour, leur petite astuce concernant la magie d’illusion serait perdue et ainsi … impossible pour eux de s’échapper.

« Au final, ça ne change pas grand-chose de nos voyages habituels non ? A part que nous ne nous faisons pas de village en village mais de camp rebelle en camp rebelle. »

« Et cela te pose un problème, Tery Vanian ? » rétorqua Manelena presqu’aussitôt.

« Pas le moins du monde, Manelena. Ça me laisse indifférent si tu veux tout savoir. »

Il se demandait pourquoi il n’arrivait pas à avoir une aussi bonne relation avec Manelena qu’avec Clari. Mais bon, tout cela était à cause du comportement de la première, si différent de celui de la seconde. Il n’allait pas faire de reproche car il allait encore se faire lyncher par elle et il préférait ne pas trop s’en mêler car il ne voulait pas de problèmes.

« Puisqu’il en est ainsi, on va accélérer le pas aujourd’hui. Si vous avez des complaintes, vous pouvez remercier Tery pour ça. Ca lui apprendra. »

« Tout ça pour ça ? Diantre, je suis sûr que je vais être hait maintenant. »

« Bien entendu que l’on te hait de tout notre coeur, Tery. » déclara Clari avant de le coller contre elle. « Je te h’aime de tout mon coeur, oui ! »

« Et voilà comment on fait une déclaration dans toute sa splendeur. Mes félicitations, Clari. C’était tout simplement magnifique de ta part. Je te h’aime aussi vachement beaucoup. »

« Meuh. » répondit la femme aux couettes blondes avant de le relâcher.

La scène pouvait paraître surréaliste, c’était même le cas lorsqu’on se rappelait qu’hier encore, ils avaient livré une bataille contre l’armée de Shunter. Mais pourtant, c’était bel et bien la réalité. Tery était tout simplement avec Clari et ils avaient trouvé le moyen de ne plus trop se préoccuper de tout ça.

Sur le chemin, avec Manelena qui les guidait en les forçant à accélérer, il discutait avec Clari de tout et de rien. Depuis hier soir, c’était à peine s’il voulait la lâcher, à la grande surprise du reste du groupe. Ce n’était pas une simple discussion mais plutôt comme … une crainte que Tery cherchait à calmer grâce à Clari.

« Et alors donc, Tery, tu as besoin d’être câliné ? Te voilà devenu un sacré pot de colle. »

« Ne dit pas ça de la sorte, les autres vont croire des choses, je n’ai pas envie qu’ils s’imaginent n’importe quoi à force de dire n’importe quoi. »

« Si tu ne voulais pas que je dise ça, il ne fallait pas agir ainsi. Viens donc par là et racontes-moi tous tes chagrins, petit Tery. »

Arf ! Quand elle parlait ainsi, il avait l’impression d’être pris pour un gamin. Néanmoins, il n’avait pas fait grand-chose pour changer cette vision de la part de Clari. Il la regarda avec une pointe de tendresse avant de chuchoter :

« Juste envie de rester un peu avec toi, Clari. Rien de plus. Je me rappelle de tes paroles d’hier. Et je dois avouer que … ça me tracasse un peu. Tu te voyais toujours comme une soldate auparavant ? Mais maintenant ? Je veux dire, qu’est-ce que tu feras après ? »

« Ce que je ferai après ? Comment cela, Tery ? »

« Je ne sais pas … tu ne vas pas retourner chez toi ? Ta famille doit t’attendre non ? »

« Ma famille ? Sûrement mais je ne la considères plus comme telle, Tery. Tu le sais bien. »

Ah oui, sujet fâcheux. Il se rappelait que la jeune femme aux cheveux blonds lui avait signalé qu’entre elle et ses parents, ce n’était pas vraiment une relation amicale et courtoise. C’est pourquoi il évitait de trop en parler mais aujourd’hui, il avait commis une faute.

« Pardon, Clari, je ne voulais pas trop te relancer là-dessus. »

« Hum ? Hein ? Mais ce n’est pas de ta faute, Tery. Qu’est-ce que tu pouvais en savoir réellement hein ? Non, non, ne t’en fait pas à ce sujet. Tu n’as vraiment pas à t’en préoccuper, je me demandais simplement hum … hum … hum … De toute façon, Tery, je n’ai plus d’endroits où rentrer donc tu vois, ce n’est pas bien grave. »

« Hum ? Mais si, mais si, il ne faut pas dire ça, Clari. Tu auras toujours un endroit chez moi. Je suis sûr que ma mère sera ravie de t’héberger. Tu n’as pas à te préoccuper de ça. Je dirais que le mieux pour toi, c’est … pourquoi est-ce que tu souris ? »

« Oh, je me disais que Clari Vanian, ça sonnait plutôt bien, tu ne crois pas ? »

Hein ? Qu’est-ce qu’elle racontait là ? Il comprenait mal où elle voulait en venir. Avoir son nom de famille ? Mais pourquoi ça ? Et comment ça ? Devant l’incompréhension du jeune homme, Clari reprit la parole avec amusement, disant :

« Tu crois que ta mère accepterait d’adopter une jeune femme comme moi ? Bien sous tout rapport ? J’ai un bon pedigree, du sang noble, toutes ces choses. »

« Mais qu’est-ce que … enfin, euh … tu voudrais être adoptée ? »

« Oh, ça risque d’être compliqué car dans le fond, je suis quand même reliée à ma propre famille. Je ne suis pas orpheline mais bon, tu en penses quoi ? »

« Je ne sais pas trop, c’est surprenant et … ce n’est pas ça que tu attends comme réponse de ma part, n’est-ce pas ? Ou je me trompes ? » dit-il alors qu’elle hochait la tête d’un air négatif bien que son sourire transparaissait sur son visage.

« Pas le moins du monde. Alors, qu’est-ce que tu en dis exactement, Tery ? »

« Que je serais ravi de t’avoir comme grande sœur, Clari même si dans le fond, c’est déjà le cas officieusement, non ? »

« Hmm, toi ,tu veux marquer des points. » s’exclama t-elle avant de rire, rire communicatif puisqu’il eut le même en se grattant la joue, un peu rouge sur cette dernière.


Il devait avouer que oui, c’était une bonne chose. Enfin, il pouvait peut-être en parler réellement à sa mère ? Est-ce qu’elle serait d’accord ? Elle savait que Clari lui avait fait une bonne impression. Enfin, toutes les personnes ramenées dans sa demeure semblaient l’apprécier et réciproquement. Mais bref, pour tout ça, il n’y avait qu’une chose :

« Dès qu’on en finit avec cette histoire et que l’on retrouve ma mère, on lui demandera. »

« Tu prenais au sérieux mes propos, Tery ? »

« Bien sûr que oui, je suis toujours sérieux pour de telles demandes. Et donc, ça ne me dérange pas, c’est pourquoi je le ferais. »

Une main passa dans ses cheveux, comme pour les caresser et le remercier. Visiblement, elle était très contente de la situation, plus que contente. Il se laissa faire, se disant qu’ils avaient pris un peu de retard par rapport au reste du groupe. Ils allaient devoir accélérer par nécessité pour les rattraper.

« Vous êtes vraiment deux mollassons. Depuis hier, vous êtes complètement en retrait. » déclara Manelena, agacée par les deux personnes.

Mais bon, elle pouvait l’être, ça n’allait pas changer grand chose pour Tery. Le jeune homme aux cheveux bruns avait pris cette décision pour Clari. Il était maintenant sûr et certain de son choix. A partir de là, il n’y avait même plus à se poser de questions.

« De quoi est-ce que vous parliez, toi et Clari ? » demanda Elen lorsqu’il se rapprocha d’elle. Il valait mieux pour lui qu’il ne reste plus trop à côté de Clari pour ne pas trop les ralentir.

« Oh de nos familles, tout ça. Rien de bien important si tu veux tout savoir mais bon, ça nous a occupé pendant quelques heures, oui. Mais à part ça, il n’y avait rien d’autre qui vaille la peine que tu t’y intéresses. Rassurée maintenant ? » dit-il dans un sourire qui se voulait charmeur, sourire qui fonctionna parfaitement sur la jeune femme aux cheveux blonds.

« Très rassurée. Disons que je ne l’étais pas auparavant. Mais je ne sais pas, depuis le combat d’hier, toi et elle êtes toujours collés ensemble. Déjà que je me méfiais de Manelena. Si maintenant, je dois aussi le faire pour Clari, je n’aurai jamais … »

« Arrêtes donc tes bêtises, tu sais aussi bien que moi que ça ne marche pas comme ça avec Clari. Elle n’est pas ainsi et elle ne le sera jamais. J’ai des sentiments pour elle mais pas de la façon à laquelle tu crois, Elen. »

« Je le sais, je le sais, je sais de quelle façon tu penses, Tery. »

C’est juste que c’était beaucoup plus visible aujourd’hui que depuis tout ce temps où Clari était avec eux. Impossible d’effacer cette image de Tery avec sa tête posée sur les genoux de Clari, celle-ci lui caressant les cheveux.

Il y avait une telle complicité, une telle confiance que même elle n’avait pas avec Tery. Alors bon, cela faisait mal, très mal. Mais bon, elle devait prendre cela avec le sourire … contrairement à Manelena et Tery. Elle n’avait pas retiré cette image de sa tête, lorsqu’il y avait eut cette petit fête de victoire chez les rebelles.

« Un souci, Elen ? Tu fais une drôle de tête, c’en est presque effrayant. »

« Hein ? Mais non, mais non, Tery. Qu’est-ce que tu vas imaginer là ? Ne t’en fait donc pas, je n’ai pas de soucis. Si tu me dis que pour toi et Clari, tout va bien, je ne vais pas mettre ta parole en doute. Je sais que tu ne me mentirais pas. » dit-elle après quelques secondes.

Pourquoi est-ce qu’il avait l’impression d’entendre comme un reproche de la part d’Elen ? Il valait mieux ne pas lui poser la question. Manelena … voulait les user très rapidement ou quoi ? C’était à peine s’ils avaient le temps de souffler. Elle avait pris une cadence presque infernale. Était-ce parce qu’ils se rapprochaient inexorablement de Midès ?


Tout ce qu’il remarquait, c’est que la jeune femme aux cheveux argentés était motivée, très motivée et que cela ne les empêchaient pas alors d’accélérer le pas. Tant qu’elle pouvait les laisser souffler un peu, rien que ça, ça serait parfait.

« Bon, dix minutes de repos et on repart aussitôt. Nous y sommes presque. »

« Manelena, tu crois sincèrement qu’ils vont nous laisser participer à cet assaut sur Midès ? »

« Tu parles des rebelles ? Ils n’attaqueront pas la capitale, loin de là. C’est inutile, ils ne pourront pas vaincre toute l’armée de Midès. S’ils sont assez malins, ils envisageront plutôt un assaut « discret » directement dans le château. »

« Et tu comptes les aider, c’est bien ça ? »

« Je ne l’ai jamais caché, Tery. Je le ferais s’il s’avère que utile … pour obtenir ce que je désire. Et de tout façon, les autres parlent à peine et ne donnent pas leurs avis. »

« Ce n’est pas une excuse pour ne pas les prendre en considération, Manelena. » répliqua le jeune homme sur un ton un peu sec. Ils étaient un groupe, elle ne devait pas l’oublier.

« Je n’ai jamais dit ça, Tery. Ne me fait pas dire de tels propos alors que ce n’est pas le cas, je ne tolérerais pas une moquerie comme ça sur ma personne. »

« Je ne me moques pas, je n’ai pas que ça à faire, Manelena. Je veux juste confirmer que tu ne penses pas ça de façon malveillante. »

« Je ne pense pas ça de façon malveillante alors arrêtes ça tout de suite. Pour la peine, on stoppe la pause dès maintenant et on se remet en marche. Midès ne sera plus qu’à une ou deux journées de marche au grand maximum si nous continuons jusqu’à ce soir. »

Ah bon. Comme d’habitude, il suffisait de quelques mots pour que Manelena s’effarouche comme une jeune demoiselle prise en faute. Il ne pouvait pas lui en vouloir, elle avait toujours été ainsi, pourquoi cela devrait changer du jour au lendemain ?

Mais la soirée arriva plus tôt que prévu, la raison première étant la pluie qui tomba aussi soudainement qu’elle était apparue, les arrosant copieusement. Ne s’y étant pas attendus, tous trouvèrent un refuge dans la forêt, cherchant une grotte où s’abriter. Heureusement que Shunter, nation liée à la terre et à la végétation, avait un bon nombre de ces grottes sur son territoire. A chaque fois, c’était une petite découverte.

« Ah … ça me rappelle quelques petits souvenirs. » se murmura t-il pour lui-même. Bien qu’il ne sortait que très peu durant son enfance après l’incident … avec les Gnomolds, il se rappelait qu’il aimait chercher dans les environs très proches du village de Leskar quelques petits endroits discrets. Mais bon, il n’en avait pas le droit, surtout à cause des Gnomolds.

Par contre, cette idée d’avoir Clari comme membre de sa famille, il l’aimait bien. Il trouvait qu’elle le méritait, dans le fond. Il eut un petit sourire aux lèvres avant de mettre une main devant sa bouche, baillant légèrement.

Enfin, ce n’était même pas une question de mérite. C’est juste qu’il penait vraiment que Clari pouvait devenir sa grande sœur sans que ça ne le dérange le moins du monde. C’était ainsi et pas autrement alors qu’ils finissaient par trouver une grotte creusée dans un rocher assez important. Mais bon, il suffisait de creuser encore sur cinq mètres au fond de la grotte pour traverser complètement le rocher. Comme quoi …

« C’est plutôt pas mal comme endroit, il faut dire. »

« Mais malheureusement pour allumer un feu, il sera assez léger si on ne veut pas étouffer à cause de la fumée. Ce n’est pas très haut comme endroit. » dit Sérest alors qu’elle avait replié ses ailes, signe qu’elle ne pouvait pas se déplacer aussi librement qu’elle aurait aimé.

« Ce n’est pas faux, je suis sûr que Clari et Manelena peuvent se cogner si elles se mettent sur la pointe des pieds. A côté, c’est assez spacieux pourtant. »

« Pas assez pour mes ailes si je les déploies complètement mais c’est mieux que rien pour éviter la pluie. Par contre, on ne pourra pas mettre nos tentes, Tery. » termina de dire Sérest tandis qu’il hochait la tête. Elle avait raison à ce sujet.

« Pas grave, on se collera les uns contre les autres s’il faut vraiment se réchauffer mais je ne pense pas que ça soit nécessaire, nous avons notre propre magie pour ça. »

« Je ne pense pas que ça dérange quelques personnes. Pour ma part, vu que je suis quelqu’un possédant des lignes liées à l’élément de l’eau, autant dire que la pluie ne me dérange pas le moins du monde. » déclara Royan d’un air nonchalant.

« Là, par contre, je pense qu’il y aura une déçue. » répondit Tery en rigolant. Royan se tourna vers lui, demandant de quoi il parlait mais Tery ne fit qu’hausser les épaules comme pour dire qu’il n’en savait trop rien au final.

« Vraiment, je me demandes parfois pourquoi est-ce que je poses quelques questions dont je ne sais que je n’obtiendrais rien du tout en retour. »

« Tout simplement car tu n’as pas trop le choix, tu dois t’en douter, n’est-ce pas ? »

Clari avait répondu avant même que Tery ne le fasses, celui-ci commençant à préparer de quoi manger pour tout le monde. Moins d’une quinzaine de minutes plus tard, ils étaient tous adossés aux murs, chacun face à une autre personne pendant qu’ils mangeaient.

Il espérait qu’aucun d’entre eux n’avait peur des espaces trop petits. Il savait que pour certaines personnes, c’était une une maladie voire plus. C’est pourquoi il jetait un regard à gauche et à droite pour vérifier l’état de chaque personne.

Non, ils semblaient aller tous bien. Pfiou, tant mieux en un sens. Les esprits commençaient à fatiguer comme les corps. Au bout d’un moment, ils allaient craquer. Mais qui en premier ?