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Chapitre 5 : Divers trafics

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Chapitre 5 : Divers trafics

« Toujours aucun coup de fil … Ca commence à m’inquiéter. Je ne devrai pas pour autant. » murmuré-je avec une petite pointe d’énervement.

« Il faut être patient. Monsieur Casior est sûrement occupé à obtenir des informations qui pourraient vous être utile, maître Ric. »

« Qu’est-ce que je t’ai déjà dit au sujet de ce maître ? Tu as du mal à comprendre ou quoi ? »

« Je suis vraiment désolée … Ce n’était pas ce que je voulais dire … Mais je vous voyais un peu énervé, c’est pourquoi j’ai décidé de vous dire cela. »

Oui, bien entendu, je m’en doute. Je ne suis pas stupide non plus mais qu’importe, ce n’est pas ça. Mais bon … Je suis un peu sur les nerfs, je ne le nie pas. Mais bon … Je suis un peu fatigué de jouer au jeu du chat et de la souris en ce qui concerne Helene. Je tourne en rond avec elle sans jamais avancer, ça me fatigue et je suis las. J’ai tellement envie d’aller plus loin mais elle m’en empêche. Pourquoi ? Est-ce qu’elle ne veut pas d’elle car elle est « sale » ? Mais pour moi, ça ne change rien du tout.

« Ric ? Pourquoi ne pas accomplir quelques missions pour penser à autre chose ? N’est-ce pas une bonne idée ? J’espère que oui … Ça serait bien mieux. »

« Hum ? En clair, tu me demandes de faire mon travail, c’est ça ? Merci bien de cette remarque de ta part, je note ta proposition et ensuite, je pense que … »

« Ce n’était pas une remarque, juste une idée comme cela. Je ne pensais pas à mal. »

Oui, bien entendu, je le sais parfaitement. Elle tente de faire des efforts depuis déjà quelques jours. Il faut dire qu’avec tout ce qui s’est passé, il vaut mieux pour elle qu’elle la mette en veilleuse car sinon, je risque d’être très méchant à son encontre. Ainsi, si elle ne se calme pas ou ne montre pas un caractère exemplaire, elle y passe.

Elle semble avoir remarqué que je pose mon regard sur elle et même si elle se penche un peu pour m’offrir la vue de ses seins, elle n’a pas cette lueur perverse qui l’anime. Il faut dire qu’avec ces menottes qui l’empêchent d’être exaltée mais aussi d’utiliser ses pouvoirs, elle est aussi douce qu’un Wattouat.

« Alors ? Qu’en penses-tu ? J’espère que ce n’est pas une mauvaise idée … »

« Hum ? Oui … Bien entendu, non, ce n’est pas une mauvaise idée, loin de là même. Je pense qu’elle est très appréciable. Il faut bien travailler pour vivre de toute façon. »

« Est-ce que … je peux t’accompagner si ça ne te dérange pas ? » me demande-t-elle alors que je suis un peu étonné. C’est bien elle qui propose cela ?

« Tu serais plus un boulet qu’autre chose. Tu ne sais même pas quoi faire. »

« Alors, tu peux toujours m’apprendre cela, non ? Pourquoi pas ? Ne refuse-pas, s’il te plaît. » m’implore-t-elle de ses beaux yeux dorés. Oui, je ne nie pas qu’elle soit belle.

« Mouais. Je ne suis pas vraiment convaincu mais comme les premières missions s’agissent d’histoire de maris ou de femmes cocus, je pense que tu peux venir. Aller, en route, on ne perd pas de temps. »

Je la voix faire un grand sourire éclatant, comme si elle venait d’apprendre la plus fabuleuse des nouvelles. Il lui en faut vraiment peu à cette Gardevoir pour être heureuse. A croire qu’il suffit juste que je lui adresse la parole … Je vais finir par penser que c’est un peu gênant tout ça. Je ferai mieux de me concentrer au lieu, j’ai des missions à remplir.
Assise à côté de moi dans la voiture, elle a ses deux mains posées sur ses jambes. La ceinture de sécurité est en diagonale, logée entre sa poitrine alors qu’elle regarde la route sans un mot. On pourrait presque lui donner le bon Arceus.

« Ric, je crois qu’il faut que tu regardes la route, n’est-ce pas ? »

« Oui, oui, t’en fais pas, qu’est-ce que tu veux que je regarde d’autre, de toute façon ? »

« Tu m’observes depuis le début. Est-ce que le fait que ma ceinture de sécurité soit mise de la sorte te dérange ou non ? Si tu me dis qu’elle te dérange, tu n’as pas à t’inquiéter, je la positionnerai autrement. Mais je suis contente quand même que tu me regardes, ça me fait dire que tu penses quand même un peu à moi. »

« … …. Tu es folle ma pauvre fille, il faudrait sérieusement que tu arrêtes de penser de la sorte, tu risquerais d’être plus que déçue. »

Je ne peux m’empêcher de lui répliquer de la sorte. Ce n’est pas dit méchamment, loin de là même mais bon … C’est ainsi et pas autrement. Bon … Alors, cette fameuse histoire de mari cocu qui me demande des preuves de l’adultère de sa femme ?
Hum … Et bien, ce n’est pas très joli. Nous devons nous rendre dans un endroit que je n’affectionne pas particulièrement : les bars à putes. Je recouvre fortement la poitrine de ma Gardevoir, lui demandant de ne pas la montrer. Lorsque nous pénétrons dans l’un d’entre eux, normalement où se trouve ma cible, elle me chuchote :

« Il n’y a que toi qui a le droit de la voir, Ric. »

« Et bien alors, qu’elle reste camouflée à l’intérieur alors. Je ne veux pas que les gens sachent que tu es spéciale, c’est compris ? »

« Je suis seulement à toi. » murmure-t-elle avec tendresse avant de prendre mon bras pour le coller contre elle. Elle vint dire avec douceur : « Comme ça, ils ne s’approcheront pas de moi, d’accord ? Ils vont sûrement te demander si tu veux une salle privée avec moi ou toutes ces choses … et en même temps, je ne veux pas être un poids pour toi. Mais surtout … Je ne veux pas être seule dans un tel endroit. »

« Ne me quitte pas d’une semelle, tu crois que cet endroit me plait ou quoi ? »

« Je sais que ce n’est pas le cas … Je le sens mais en même temps … Je suis un peu inquiète. Tu sais, je n’aime pas vraiment ces endroits … Je suis juste amoureuse d’une personne : toi. »

Hum ? Jolie déclaration mais bon, qui n’avait aucune raison d’être puisqu’elle était une pokémon. Mais j’avoue que la sentir aussi fragile est plus mignon que je ne le pensais. Je la garde auprès de moi pendant toute la durée de la mission, observant discrètement ma cible et prenant des photos et des preuves comme quoi, il rend sa femme cocue. Pauvre femme … Moi, j’aimerai tellement en avoir une à aimer.

« Messire ? Voudriez-vous boire avec votre … amie ? »

Une serveuse m’hèle alors que je fais un geste négatif de la main. Non, non … Je n’ai pas vraiment envie de boire. Je me sens à nouveau mal quand je vois ces pokémons à moitié humains. Pourquoi une telle création ? Une telle abomination ? N’avaient-ils aucune décence ? Sincèrement, c’était tout simplement horrible !

« Ma petite Gardevoir, nous devons nous en aller. » dis-je alors que Lania joue son rôle.

« Garde … Gardevoir ! » réponds-t-elle avant de venir m’embrasser sur la joue et de se montrer très câline. Ah la garce ! Mais en même temps, elle n’en profite pas plus que ça. Je joue le jeu en lui caressant le crâne, quittant cet endroit malsain.
De retour dans la voiture, je regarde la petite caméra que j’avais prise avec moi. Tant mieux … J’ai des photos des preuves de l’adultère, de même, cette personne était assez riche et occupait un poste important. Il se peut que je reçoive une prime plus grande que normalement.


Et c’est le cas ! Le lendemain, alors que Lania m’accompagne, toujours avec une partie de son anatomie camouflée pour éviter les soupçons, la femme cocue me récompense. Et autant dire que je ne m’attendais pas à autant. Hahaha … Drôle de pensée puisque je me répète.
Pourtant, je vois Lania qui ne sourit pas. Nous nous en allons alors que je remercie la femme. Avec un liquide comme ça, c’est vraiment la joie. Je n’aurai même plus besoin de travailler pour la journée normalement ! Ce n’était … que du bonheur comme on dirait chez moi !


Je m’installe dans la voiture mais je regarde à nouveau Lania. Il y a un problème. Elle semble dubitative et inquiète. Ce n’est pas normal. Je lui montre la liasse de billets que j’ai en main, un sourire aux lèvres mais rien du tout.

« Bon, tu vas arrêter de faire la gueule ou alors, tu vas me dire ce qu’il y a ? »

« Est-ce que nous pouvons nous rendre dans le secteur industriel ? Il va y avoir un transfert de drogues … mais aussi d’organes. »

Mais qu’est-ce qu’elle raconte ? Elle n’a plus toute sa tête ou quoi ? Je la regarde avec incrédulité, cherchant à savoir de quoi elle parle. Elle me surprend et m’étonne … mais ce n’est pas forcément une bonne chose. J’attends plus d’explications, celles-ci arrivant rapidement de la part de la Gardevoir.

« Et bien … Pendant que tu discutais avec cette femme pour récupérer ton argent, j’ai regardé autour de moi. Comme elle ne s’en est pas douter car je ne suis qu’une … pokémon, j’ai observé les environs et j’ai vu différents papiers. Je pense que si tu avais regardé cela, elle aurait essayé de les cacher mais … »

« C’est très bien, Lania. C’est vraiment très bien. Mes félicitations. »

Je lui caresse le sommet du crâne avec douceur. Ce n’était peut-être pas une mauvaise idée que de la garder avec moi. Même si elle n’a plus ses pouvoirs, elle est visiblement capable d’en avoir bien plus dans le crâne qu’on ne le croit.

« Je fais tout simplement ça … pour toi, Ric. Tu le sais bien. »

Je le sais parfaitement même … mais non, elle n’aura pas ce qu’elle désire. Peut-être que je vais quand même réfléchir à l’éventualité de lui retirer l’une de ces menottes roses … enfin bracelets maintenant. Même si elle n’a qu’une partie de ses pouvoirs … Hum.

« Allons-y donc … Tu sais exactement où ça se trouve. »

« Je connais l’adresse, Ric. » me répond t-elle. Tiens, d’ailleurs, ce n’est pas une illusion ou alors, elle me tutoie ? Bien bien bien … Y a des progrès fulgurants depuis qu’elle est à mes côtés. On va pouvoir faire quelque chose d’elle !


Bon, c’est un peu méchant ce que je dis mais je commence à avoir un peu d’affection pour elle. Si elle continue sur cette voie, je vais y réfléchir. Oui … Mais pour l’instant, j’ai une nouvelle mission à commencer ! Un trafic d’organes et de drogue ? Je vais m’en mêler ! C’est plus mon côté policier qui rentre en action que mon côté détective. Nous voilà dans la zone industrielle alors que nous arrivons devant plusieurs entrepôts. Je descends de voiture, prenant mon portable.

« J’appelle les policiers. Je ne veux pas commettre de bêtises comme … »

« D’accord, Ric. Je pense que c’est une bonne idée. Tu ne peux pas y aller tout seul. Nous les attendons ou non ? » demande Lania alors que j’hoche la tête négativement. On n’a pas vraiment le temps d’attendre hein ? Y a bien plus important.

Une nouvelle mission … Je ne pense pas que cela a un rapport avec la Triafa mais qu’importe. En même temps, Lania est avec moi. Je devrai peut-être retirer l’un de ces bracelets ? Seulement si tout tourne très mal. Mais bon … Avec de tels renforts, ça risque d’être plutôt facile comme prise.

Chapitre 4 : Jalousie maladive

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Chapitre 4 : Jalousie maladive

« Bon … Lania, tu peux rester à la maison pour aujourd’hui, c’est compris ? »

« Pourquoi ça, Ric ? Où est-ce que tu vas ? Normalement, si tu me demandes ça, c’est qu’il n’y a pas de travail qui t’attends, non ? » me demande la Gardevoir d’un air méfiant. Mais sincèrement, pour qui est-ce qu’elle me prend ?

« Tu n’es pas ma petite amie, Lania. Tu n’es qu’une Gardevoir, une simple pokémon. Je tiens à te rappeler ta place, c’est compris ? Ne me demande plus jamais ça sinon, je risquerai de m’énerver assez violemment la prochaine fois, c’est compris ? »

« Je posais … une question en toute innocence. Je n’ai pas le droit de savoir où tu vas ? »

« Eh bien, tu peux être « jalouse » d’une humaine puisque je vais tout simplement retrouver Hélène pour passer un peu de temps avec elle. »

Je lui réponds plus que sèchement. J’en ai assez de ce comportement de la part de la Gardevoir et je sais que je ne peux pas faire autrement avec elle. Il n’y a pas d’autres méthodes pour qu’elle comprenne que ma vie privée ne la concerne pas. Non mais … Des fois, elle peut être agréable à regarder mais d’autres fois … Quelle chieuse !

« Ce n’était que pour savoir. Tu es libre de ta vie … »

Je la sens un peu amère mais qu’importe. Je n’ai pas le temps de m’apitoyer sur le sort de cette pauvre petite Gardevoir épeurée. Si je l’ai prise avec moi à l’époque, c’est bien parce qu’elle est spéciale. Je m’occupe d’elle, elle s’occupe de moi mais rien de plus. J’ai l’impression qu’elle attend vraiment bien … plus de moi. Or, je n’ai rien à lui offrir de la sorte. Surtout pas une petite péripétie sexuelle et des galipettes. Sincèrement, avec une Gardevoir ? Bon, encore … Il faut le reconnaître : Elle n’est pas vilaine, loin de là. C’est une créature humanoïde à la base et bon, de la sorte, ce n’est pas aussi laid que ça doit l’être. Mais si je pense comme ça, alors, j’en fini pas, je testerai avec une Lockpin et ainsi de suite ! Par contre, il en serait hors de question que ça soit avec une Mackogneur. Celle que j’ai vue il y a de cela plusieurs mois, son image est restée gravée dans ma mémoire.

« … … … Ric. »

Je sors de ma torpeur et de mes pensées pour voir qu’elle s’est encore collée à moi. Purée ! Elle n’arrête pas ou quoi ? Je tente de la repousser mais elle s’accroche désespérément à moi, reprenant d’une voix plaintive :

« Si j’étais pas si humaine, tu m’aurais laissé t’enlacer hein hein ? Si je n’étais pas aussi collante … et si attirée sexuellement … tu m’aurais laissé t’enlacer ? Je sais que les Gardevoirs font souvent ça à leurs dresseurs, c’est dans leur nature ! »

« Si t’étais une Gardevoir, est-ce que tu l’es ? Je ne crois pas. Du moins, pas une Gardevoir normale. Et même si c’était le cas, je trouverai ça gênant de voir une Gardevoir aussi obsédée à l’idée de m’enlacer. Si tu veux bien, maintenant, j’ai un rencard. » répond-je alors qu’elle arrête finalement son étreinte. Peut-être que le message est bien passé ? Si seulement … c’était le cas. Je préfère encore partir avant qu’elle ne recommence.

Sur le chemin qui me mène à l’endroit où Hélène officie d’habitude, je regarde mon portable. Aucun coup de fil de la part de Casior, il fallait que je m’en doute de toute façon. Ce n’est pas comme si j’avais l’habitude d’en avoir. Puis bon … Casior était devenu le maire de la ville, il avait donc d’autres responsabilités en plus de celles habituelles à un policier.
J’arrive jusqu’à la ruelle où Hélène se trouve quotidiennement bien que je ne l’ai pas aperçue ces derniers temps. Je ne peux pas la forcer à me voir même si cela m’attriste de savoir qu’elle fait un tel travail … J’aimerai tellement l’arrêter, l’en empêcher mais bon …

« Hey beau gosse … Tu veux m’accompagner ? »

Je me retourne pour apercevoir la plus charmante demoiselle que je n’ai jamais vue. Aujourd’hui pas de maquillage, pas de tenue très courte, pas de haut pigeonnant, non, rien de tout ça. Juste une femme … au naturel. C’est comme ça que je la préfère.

« Ça serait avec joie, jolie damoiselle. »

Je tends mon bras qu’elle récupère avec amusement. Nous allons nous promener pour aujourd’hui et je ne veux surtout pas être dérangé par quiconque ! J’ai décidé de l’emmener ailleurs, loin de cet endroit où elle « travaille » quotidiennement. Aujourd’hui, c’est le centre-ville avec toutes les boutiques qu’il possède.

« Tu en penses quoi de cette robe ? Tu ne trouves pas qu’elle t’irait très bien ? »

« Je ne sais pas trop … Tu comprends, je ne sors pas vraiment habituellement … »

« Sauf aujourd’hui car c’est exceptionnel alors aujourd’hui, tu te comportes comme une femme tout ce qu’il y a de plus normal, avec ses envies, ses désirs et toutes ces choses. »

J’essaye de me montrer autoritaire mais elle ne peut s’empêcher de rire Je n’arrive pas à me mettre en colère avec elle contrairement à une certaine Gardevoir. D’ailleurs, celle-ci occupe un peu mes pensées à mon insu. Elle ne pourrait pas être ailleurs que dans mon esprit ?

« Tu as l’air ailleurs … Ric. Je me disais : Tu ne m’as jamais présenté cette fameuse … Lania. A quoi ressembles-t-elle ? Je crois savoir que tu habites avec elle. »

« Nous en avons déjà parlé, n’est-ce pas ? Je ne pense pas que ça soit une bonne idée … qu’elle te voit et inversement. Je t’ai déjà dit à quoi elle ressemblait et en même temps … ça ne me plaît pas vraiment. Allons-nous installer à une terrasse. Je ne connais pas très bien Landre et les coutumes inglataises. Tu vas pouvoir m’apprendre quelque chose. »

« Cette Gardevoir doit être quand même bien spéciale non ? Mais je suis heureuse que tu me considères digne de confiance … C’est même l’une des premières choses que tu m’as dites lors de notre seconde rencontre. »

« Hahaha. Ah … Notre première rencontre … puis notre seconde pour gagner ta confiance et inversement. Au moins, j’étais sûr qu’avec de telles paroles, tu me croirais. »

Elle émet un nouveau rire et je tente une approche discrète qui consiste à lui prendre la main. Je la sens d’abord me repousser, puis me caresser les doigts avant de les serrer entre les siens. Je suis heureux, je suis un homme heureux en ce moment même.
Assis autour d’une petite table alors que nous avons chacun une tasse de thé accompagné de quelques viennoiseries, je l’observe avec tendresse. Nous ne nous parlons pas … mais j’aimerai tellement la convaincre de venir avec moi. De faire un autre métier, je n’aurai aucun remord, aucun scrupule à éliminer la personne qui tire les ficelles … Car oui, étant une prostituée, elle ne peut pas de débrouiller seule.

« Tu es encore plongé dans tes pensées, Ric Aula. Tu penses à quoi ? A cette Lania encore une fois ? Ça ne m’étonnerait pas … Tu me parles souvent d’elle. »

« Tu exagères … Ce n’est pas totalement vrai. J’ai juste parlé un peu d’elle et de ses folies. Tu sais, sans vouloir dénigrer ton métier, tu t’y connais bien mieux que moi en caractère de ce genre et c’est pour ça que je t’en parlais … pour essayer de la calmer Mais enfin bref, je ne pensais pas à ça du tout, Hélène, je te le promets. C’était surtout sur le fait que tu étais magnifique aujourd’hui et que je tenais à te le dire. »

« Et bien, voilà une remarque des plus charmantes de ta part. »

Je ne peux m’empêcher de rire après tout ce qui a été dit entre nous. Elle en sait tellement à mon sujet et inversement … Mais bon, je lui fais entièrement confiance … et inversement ? Je ne sais pas vraiment, j’ai l’impression de commettre une faute professionnelle … sauf que maintenant, je suis libre de mes choix et de mes actes.


Nous finissons notre thé avant de se lever. Nous allons encore promener, main dans la main. Lorsqu’il est l’heure de se séparer, je tente une nouvelle fois une approche discrète pour poser mes lèvres sur les siennes. Elle me repousse tendrement, murmurant :

« Ne sois donc pas si pressé, ça ne servirait à rien. »

« Je prendrai tout le temps qu’il faudra. Je te le promets. »

« Soit … Je l’espère. Tu m’accompagnes ? » me demande-t-elle.
Pourquoi poser une question dont elle connait la réponse ? Nous quittons le centre-ville pour nous rendre dans le quartier où elle habite … et travaille. Je ne veux pas me séparer d’elle, je n’ai vraiment pas envie de la quitter … Il doit y avoir un moyen … Un vrai moyen de …

« Et bien, merci beaucoup pour la petite balade, c’était agréable, Ric. » dit calmement Hélène alors que j’esquisse un mouvement pour la retenir, bredouillant :

« Attends un peu, Hélène. On a encore du temps non ? »

« Malheureusement, non … Nous n’avons pas de temps. Je suis désolée … mais nous nous reverrons … comme d’habitude. » termine-t-elle de dire avant de me laisser seul. Pourquoi est-ce que je me sens si vide ? Pourquoi j’ai l’impression de faire subir la même chose à Lania ? Elle veut obtenir quelque chose qu’elle n’aura jamais. Comme moi … Je sens que je ne pourrais jamais acquérir Hélène. Pourquoi ? Une prémonition ?

Je décide de rentrer chez moi. Je n’oublierai jamais cette journée. Je ne veux pas l’oublier. Pour la première fois depuis fort longtemps, je me sens calme et apaisé malgré tout ce qui se passe autour de moi. Ah … Si seulement cela pouvait durer plus longtemps … beaucoup plus longtemps. Je tourne la clé mais dès l’instant où je fais un premier pas, une ombre blanche et bleue me saute au cou, cherchant à m’embrasser sur les lèvres.

« Ric ! Ric ! Retire-moi ces fichues menottes ! Je n’en peux plus ! »

« Et moi, si tu me relâches … »

Je tente de continuer ma phrase mais elle n’est plus qu’à quelques centimètres de moi. Je suis obligé de mettre une main entre ma bouche et son visage pour qu’elle évite de l’embrasser. Qu’est-ce qui lui prend ? Elle est encore plus agressive que d’habitude ! Et je ne parle pas d’une agressivité perverse, mais bel et bien d’une autre forme … de violence.

« Tu me racontes ce qui se passes avec toi ou quoi ? »

« J’en ai marre ! VRAIMENT MARRE ! Je ne suis pas jalouse ! »

Ah ouais ? Et c’était quoi ça alors ? Mais elle avait un comportement plus qu’humain … et enfantin. Je la repousse et je lui ordonne de se calmer. Jalouse de qui ? D’Hélène ? Elle n’a pas à l’être car elle n’est qu’une pokémon et pas une humaine ! Qu’elle se mette ça dans le crâne ! Elle est différente ! Rien à voir avec les autres ! PFFFF ! Ma journée est finalement gâchée encore une fois par cette créature. Je dois penser à m’en débarrasser.

Ailleurs, dans la chambre qui lui servait de « lieu d’accueil » pour ses clients, la jeune femme aux cheveux bruns prend un portable, regardant sa liste de messages. Après lecture, elle commence à tapoter sur le clavier numérique avant de prendre la parole :

« Vous m’avez laissé un message, n’est-ce pas ? Est-ce pour faire comme d’habitude ? Mon corps est entièrement prêt … »

« Tu amadoues la cible, tu utilises tes charmes, tu lui laisses un « cadeau » comme tu sais si bien le faire et ensuite, tu disparais et ça se met en marche quelques jours plus tard. »

« Ouais, ouais … Je connais les consignes habituelles. Donc, on opte pour la version qui met du temps … pour éviter toutes les traces. C’est un gros morceau ? » demande la jeune femme, poussant un profond soupir hors du téléphone.

« Si je te demande de faire ça en douceur, c’est pour une bonne raison non ? »

« Ouais … Je m’en doutais … Bon … Je me mets en piste d’ici quelques heures, le temps de me préparer … physiquement on va dire. »

« La cible t’attends, tu diras que tu viens de la part de la Triafa. Si ça ne passe pas, tu citeras mon quatrième nom. »

Ouais, ouais, elle sait, elle sait. Elle coupe la conversation, grommelant un peu. Encore une mission à accomplir. Dommage pour sa cible, elle risque de ne jamais s’en relever.

Chapitre 3 : Un allié de la justice

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Chapitre 3 : Un allié de la justice

« Je dois appeler quelqu’un, Lania. Tu restes là-bas et tu ne me suis pas. »

« Ce n’est quand même pas … » commence-t-elle à demander, prête à montrer un peu de sa jalousie. Néanmoins, je lui rétorque sèchement :

« Arrête un peu tes bêtises, espèce d’idiote. Tu sais parfaitement que ça ne peut pas être Hélène. La raison est simple : elle n’a pas de numéro fixe. »

Je l’entends pousser un petit soupir de soulagement qui m’agace. Je hais quand elle fait une telle chose, ça m’énerve plus que tout le reste. J’ai mon portable en main, m’éloignant de cette Gardevoir un peu trop jalouse avant de passer mon coup de fil.

« Casior à l’appareil. » répond une voix dans mon appareil.

« Casior ? C’est Ric Aula. C’était pour prendre un peu de vos nouvelles et surtout donner un peu des miennes si ça ne vous dérange pas. » réponds-je en cherchant à garder mon calme pour éviter de penser à cette imbécile de Gardevoir. Celle-ci a réussi à me mettre sur les nerfs et je ne vais pas supporter plus longtemps tout ce qui se passe.

« Ah ! Ric ! Enfin tu es là ! Je pensais que tu avais eu de sérieux soucis ! Tu ne m’as pas téléphoné depuis plus d’un mois. Je pensais vraiment au pire en ce qui te concerne ! »

Au pire ? Je ne suis pas mort donc il n’y a pas à s’inquiéter de cela. De même, l’appeler peu est une chose pour être sûr que nos conversations ne sont pas suivies. Mais bref, ce n’est pas le plus important et je commence à reprendre la parole :

« Casior, je n’ai malheureusement pas le temps de discuter de ma personne. Je ne suis pas là pour ça. J’ai finalement pu mettre la main sur le nom de cette organisation … qui a causé tellement de dégâts dans la ville. »

« Hum ? Soit … Donne-moi donc ce nom et je lancerai une rechercher intensive en ce qui les concerne, tu peux en être sûr et certain, Ric. »

« Triafa. Je n’ai pas d’autres données à ce niveau mais je pense que c’est la piste à suivre et qu’elle est très bonne. Je ne peux rien te dire d’autre car mon informateur se met souvent en danger pour obtenir ces informations. Je suis désolé. »

Je ne peux pas faire autrement. Je ne peux pas donner le nom de mon informateur, ou plutôt de mon informatrice. Je n’ai pas envie de mettre en danger Hélène qui en fait déjà tant pour moi. D’ailleurs, elle en fait tellement mais elle ne demande rien en retour. Ça m’exaspère, ça m’exaspère plus que tout car j’ai l’impression de profiter d’elle. J’aimerai tellement profiter d’elle d’une autre façon mais elle m’en empêche à chaque fois.

« C’est … exaspérant à la longue. »

« Hum ? De quoi donc, Ric ? Le fait de nous entraider ? Je pensais que tu préférais quand nous allions nos forces ensemble. Après tout ce qui s’est passé, ce n’était pas une mauvaise idée et j’ai été content de savoir que tu allais bien. » m’annonce la voix dans mon portable.

« Et moi donc ? Je ne pensais pas que quelqu’un allait me répondre … mais après avoir vu ton nom sur ces pages, j’ai préféré lancer un coup de fil le plus vite possible. »

« Casior ? Casior ? C’est bien toi ? C’est vraiment toi ? Je suis si heureux de savoir qu’au moins quelqu’un va bien ! »

« Ce n’est pas très drôle de se moquer de moi, Casior. » murmuré-je avec un peu d’amusement dans la voix. Il venait de répéter exactement ce que j’avais dit à l’époque. M’enfin, ce qui était fait était fait et je ne peux m’empêcher d’être soulagé à chaque fois que j’entends sa voix. Du moins, la grande majorité du temps.

« Par contre, Ric … Je suis désolé … mais je n’ai toujours pas retrouvé leurs corps. »

Voilà pourquoi à certains moments, je préfère ne pas écouter sa voix. Je ne fais qu’hocher la tête à un être invisible en face de moi avant de reprendre :

« Ce n’est pas très grave. Tu sais, je suis partisan du « tant qu’on n’a pas vu le corps, ils sont en vie. » mais en même temps … avec ce que j’ai vu en face de moi … et ce qui s’est passé, je ne me berce pas trop d’illusions non plus. »

« Ne fait donc pas ceci … Tu ne peux jamais savoir … Peut-être qu’ils sont en vie, si tel est le cas, je l’espère pour toi, Ric. » me répond Casior à travers l’appareil. Je me sens obligé de changer de sujet pour ne pas perdre le contrôle de moi.

« Sinon dans la ville … Qu’est-ce que ça devient ? L’épuration est en marche ? »

« C’est pas vraiment le terme que j’emploierai pour parler du travail que je fais … mais c’est en très bonne progression. Les personnes autour de moi sont de toute confiance et je n’ai pas à m’inquiéter de vérifier derrière moi quand je sors. »

« Tant mieux … Tant mieux alors … J’avais peur que ça ne change rien … après tout ce qui s’est passé … C’est … bon à savoir. » murmuré-je en poussant un soupir de soulagement.

« Tu sais parfaitement que depuis le temps, je suis devenu le maire de la ville non ? En plus d’être la plus éminente personnalité policière. C’est pourquoi cette ville deviendra ce que nous avons désiré tous les deux … Non … Ce que les véritables justiciers ont toujours voulu qu’elle soit : un havre de paix et de sécurité. »

« Je l’espère tellement, Casior. Je l’espère tellement … »

Je ne suis pas las mais soulagé, comme il peut l’entendre. Je suis plus que soulagé de savoir que tout va bien à l’heure actuelle. Si seulement c’était possible que ça soit le cas de mon côté aussi … mais ce n’est pas ça, loin de là même.

« D’ailleurs, comment se porte cette … Gardevoir ? Lania, c’est cela ? Avoir une créature aussi intelligente à tes côtés, capable de raisonner, ça doit être assez spécial non ? De même, comme elle est en relation avec cette Triafa, il faut que tu la protèges à tout prix. »

« Pour être spéciale, elle l’est … Je confirme ça. » dis-je avec ironie. J’aurai préféré avoir une Gardevoir un peu plus normale … sous toutes ses formes. Je reprends : « La conversation va être bientôt ter … »

« Auparavant, je préfère te dire quelque chose.  Du moins … Que j’estime être assez important. » me coupe calmement la voix de l’autre côté.

« Hum ? Et c’est quoi ? Si ce n’est pas trop indiscret. Ah bien entendu que tu vas me le dire puisque c’est plutôt important. »

« Fais attention à toi … Sérieusement. Autant un policier a de la chance d’avoir des « amis » autour de soi, autant un détective privé est livré à lui-même la majorité du temps. Tu n’as personne sur qui tu peux compter. Si tu te fais remarquer, ce n’est pas la police qui sera visée mais simplement ta personne. Le courroux des criminels ne sera pas aveugle mais ciblé. De même, si tu as trouvé des informations sur cette Triafa, tu peux t’attendre à ce qu’elle réagisse en conséquence et se mette sur ton dos. »

« Ca ne sera pas le mien mais celui de mon informateur ! Désolé mais je dois quitter maintenant, Casior ! Je ne peux pas perdre de temps ! »

« Hey, mais attends, Ric ! Rappelle-moi quand tu as du nouveau ou inversement ! Tiens-toi toujours prêt à recevoir un coup de fil ma part, c’est compris ? »

« Oui, oui ! Merci bien, je note ta proposition ! Je dois m’en aller, sérieusement ! » dit-je avec zèle avant de couper la conversation. C’est bien ce que je pensais … Hélène risque d’avoir de gros problèmes ! Il faut que je lui mette la main dessus le plus vite possible. Mais en même temps, je ne peux rien faire pour l’instant et il faut que je passe à autre chose.

Je retourne à mon bureau, du moins, c’est ce que je tente de faire car dès l’instant où je pénètre à l’intérieur de la pièce où Lania officie, celle-ci me saute au cou, poussant des petits cris de joie. J’ai envie de la repousser mais elle me regarde tendrement de ses yeux dorés, chose un peu surprenante et je la laisse parler :

« Ric … Pendant que tu parlais au téléphone, j’ai décidé de tout finir … Il n’y a plus rien à faire. Tous les appels sont passés, tous les dossiers sont classés, tout est rangé et ordonné. »

« Hein ? Et bien … Euh … C’est une bonne nouvelle donc ? »

Je suis étonné du son comportement mais elle semble être sincère. C’est un peu surprenant quand on connait ce dont elle est capable, surtout après ces petites « attaques » assez récentes. Elle semble vouloir quelque chose … mais elle sait parfaitement qu’elle ne l’aura pas. Du moins, pas de mon côté. Mais en contrepartie, ne rien faire est contraire à mon étiquette. Avec douceur, je tapote doucement le crâne de la Gardevoir, soufflant tendrement :

« C’est très bien, Lania. C’est très bien même. »

« Dis, Ric … Tu ne veux pas retirer mes bracelets s’il te plaît ? S’il te plaît … Ça serait vraiment très gentil de ta part si tu me récompensais comme ça …. » murmure-t-elle avant de passer un doigt le long de mon torse, rougissant faiblement. Elle espère m’amadouer mais ça ne marche pas ainsi avec moi. Néanmoins, je la repousse gentiment avant de répondre :

« Ça ne sert à rien, Lania. Tant que tu n’aurais pas fait des progrès comportementaux, tu peux toujours espérer sans rien obtenir en retour. »

« Mais Ric, je suis une Gardevoir ! Je mérite quand même d’utilises mes pouvoirs non ? »

« Si tu étais … normale … Or, avec ces protubérances, tu ne l’es pas. Avec ton caractère nymphomane, non plus. Je suis désolé mais c’est ainsi, Lania. Ne soit pas aussi agressive physiquement, cache plus tes formes et peut-être que j’envisagerai un jour de te retirer tes bracelets … Ce n’est bon pour personne. Tu es sans sécurité … sans pouvoirs et … »

« Si tu me libérais de ces bracelets, je pourrai alors me défendre. » me coupe-t-elle, sachant que je faiblis un peu dans mes pensées.

« Et surtout utiliser tes pouvoirs pour me forcer à copu … Je préfère ne même pas dire ce mot car il me donne envie de vomir. »

« Est-ce que je suis si horrible que ça ? Je pensais … enfin … Non. »

Non ? Je la regarde avec un peu d’étonnement. Elle a finalement accepté l’idée que je ne compte jamais faire quelque chose avec elle ? Si elle progresse sur cette voie, je peux envisager sérieusement de lui retirer un bracelet dans le futur. Ça ne serait pas une mauvaise idée puisque je peux avoir besoin de renforts … et que je sens qu’au final, Lania doit avoir des pouvoirs bien plus grands que les autres créatures de son espèce.

« Je vais y réfléchir sérieusement, Lania … Mais pour l’instant, il en est hors de question, c’est aussi simple que ça, d’accord ? »

« … … … D’accord, Ric. De toute façon, c’est toi qui a les clés et tu es le seul à savoir où elles sont. Je ne te volerai pas … et je ne te forcerai pas non plus. »

A la bonne heure ! Je suis plus que satisfait de la conversation. Par contre, je me libère finalement de son étreinte. Il ne faudrait quand même pas pousser non plus. J’ai beau m’être montré gentil, il y avait certaines limites. Maintenant, je devais essayer de retrouver la trace d’Hélène pour savoir si tout allait bien ou non.

Chapitre 2 : Utiliser son corps

ShiroiRyu
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Chapitre 2 : Utiliser son corps

« Est-ce que je suis assez propre pour toi ou non ? » questionné-je la jeune femme.

« Hum … C’est passable, messire Ric Aula. » me dit-elle avant de rire un petit peu. C’est vrai que la douche m’avait fait du bien mais bon … Généralement, lorsque l’on est avec une prostituée, c’est souvent pour l’utiliser … sauf dans un contexte bien précis.

Je m’installe à côté d’elle, Hélène étant déjà assise sur le lit. C’est vrai qu’elle était attirante … enfin … Car je me l’imaginais sans tout ce maquillage qui était tout simplement horrible. Mais voilà, je ne veux pas trop lui en parler, de peur de la perturber.

« Euh … Sinon, quoi de neuf, Hélène ? »

Je me sens plus qu’un peu stupide à poser une telle question. Mais bon, elle continue de me sourire, savant pertinemment que j’étais venu pour une bonne raison. Elle me souffle tendrement dans le creux de l’oreille, me faisant trembler :

« Je n’ai pas encore ta réponse, Ric mais saches que je pense l’obtenir dans les jours qui suivent. Du moins, peut-être même cette nuit. Il semblerait que je sois de la partie. »

« Ça ne me plaît pas du tout de te laisser faire ça toute seule. Tu le sais parfaitement, Hélène. Et je prenais des nouvelles … pour savoir si tu allais bien … »

Elle paraît surprise par mes propos. Pourtant, elle sait pertinemment que je ne suis pas là simplement pour l’utiliser comme indicatrice. Pourtant, des fois, j’ai l’impression que le courant passe très difficilement entre nous deux.

« Ben, qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Je vais plutôt bien. Enfin, comme tous les jours pour une femme comme moi, c’est tout ! Y a rien de bien spécial, non plus hein ? »

« Oui mais bon … Ce n’est pas de ça dont je parlais. Y a rien eut de mauvais aujourd’hui ? »

Elle sait de quoi je veux parler. En tant que … péripatéticienne, elle est souvent confrontée à des personnes de toutes les sortes, même les pires. Mais même quand c’est ainsi, elle reste tout simplement muette et ça m’exaspère ! Ça m’exaspère plus que tout !

« Pas de plus mauvais que les autres jours, Ric. Tu arrêtes de me couver ? »

« Je ne te couve pas, je me renseigne tout simplement sur ton état, rien de plus. »
« Ouais, c’est ce que je disais, tu me couves. Je n’ai pas l’air d’être une gamine si t’as pas remarqué encore hein ? Peut-être que tu pourrais profiter un peu de ce que je suis si t’arrêtais de me coller autant. C’est aussi simple que ça. »

« C’est vrai ce que tu me proposes ? Fais attention car je risquerai de te prendre au mot et tu le sais parfaitement, Hélène. » terminé-je de dire alors qu’elle continuait de me sourire. Elle savait aussi bien que moi que ça ne servait à rien. Je n’aurais jamais son corps … et cela pour une raison qui m’est obscure. Une raison qui m’énerve au plus haut point d’ailleurs … mais je préfère ne rien dire et juste la regarder. Ça me suffit amplement.

Nous nous regardons pendant de longues secondes sans que l’un ou l’autre ne prenne la parole. Il vaut mieux … ne rien dire du tout et laisser la magie … Ah mais à quoi est-ce que je pense ? Elle me repousse faiblement avant de se relever :

« Dès que j’ai du nouveau concernant cette bande de connards, je te contacte. »

« Fais attention à toi … C’est tout ce que je te demande. »

Elle me rigole au nez mais elle sait que je suis plus que sérieux à ce sujet. Pourtant, la jeune femme se relève, me disant qu’il vaut mieux que je parte dès maintenant avant que d’autres prostituées ne la soupçonnent. Je cherche à l’embrasser sur les joues mais elle me refuse même cela. J’ai l’air pathétique … vraiment pathétique.

« Aller, bonne route, tu connais le chemin, je crois non ? »

« Oui, oui … Tu as mon numéro, Hélène, non ? » demandé-je, espérant lui faire un peu plus de conversation que ça au cas où. Elle me répond calmement :

« Bien sûr que oui, espèce d’idiot. C’est juste mon portable qui change à chaque fois que je t’appelle, pas envie de me faire gauler par ces imbéciles. »

« … … … Si tel est le cas, essaye de me prévenir au cas où. Merci. »

« Ouais, bien entendu … Si j’ai une embrouille, autant que j’en emmène d’autre avec moi. T’as vraiment des idées connes des fois, Ric … Mais merci. »

Merci ? Je veux lui répondre mais elle a refermé la porte de l’appartement entre elle et moi. Voilà … C’est ainsi que ça se passe la majorité du temps. Je me sens … seul … des fois. Je mets les mains dans les poches avant de quitter l’immeuble, saluant brièvement une prostituée qui monte avec un client. Muni de mon imperméable et de mon chapeau, je ne suis pas reconnaissable et heureusement, je ne veux pas qu’elle ait plus d’ennuis.

Je vais rentrer à la maison, ça sera mieux. Du moins, la maison … Le misérable appartement qui me sert de logement. Il faut dire que jouer les détectives, ce n’est pas ça qui rapporte le plus. Heureusement, je ne suis pas alcoolique ou fumeur, loin de là même. Bon … Il faut que je rentre … mais je ne suis pas motivé.

« Je suis sûr qu’elle en a profité … pour être dans mon lit. Je sais aussi ce que ça veut dire … Pfff … Ces bracelets roses sont vraiment inutiles des fois. »

Je me parle tout seul pour avoir une conversation même si je sais que c’est particulièrement stupide et risible. Ah … Bon ! Assez perdu de temps ! J’accélère le mouvement, me rendant dans mon modeste appartement avant de tourner la clé tout doucement. Je pénètre chez moi, regardant autour de moi.

C’est ça que je déteste chez Lania : En dépit de tout ce que je dis, elle fait tout pour que mon existence soit la meilleure. Le ménage, le repassage, cette idiote de Gardevoir est bien trop intelligente. Et moi ? Et bien, je la laisse dormir sur le canapé bien que j’ai un lit à deux places. Sauf qu’aujourd’hui, le canapé est vide.

Je vais d’abord dans la salle de bains … ou plutôt la salle de douche et des toilettes avec un lavabo pour se laver le matin. Rien que ça … Je m’observe dans la glace, poussant un soupir. J’ai vraiment une sale tête : l’anxiété de laisser Hélène tout seul me met dans un sale état. Bon … De toute façon, je suis vraiment trop fatigué. Je retire mon pantalon et mon haut, restant simplement en T-shirt et caleçon.
Je m’insinue dans mon lit, mettant une main devant la bouche pour étouffer un bâillement. J’ai plus que sommeil avec toutes ces bêtises et j’ai vraiment envie de dormir. Je ferme les yeux, prêt à aller chercher le sommeil avant de sentir de petits mouvements de l’autre côté du lit. Puis rapidement, comme si la créature s’était déplacée à la vitesse de l’éclair, une poitrine généreuse se colle contre mon torse.

« Tu as mis beaucoup de temps à revenir, Ric. »

« Et toi, puisque tu ne dors pas, tu peux visiblement quitter mon lit. Tu aurais pu dormir tranquillement si tu avais été de me sauter dessus. »

Je la repousse assez sèchement alors qu’elle ne peut pas lutter contre ma force. Il faut dire que même fatigué, je suis assez costaud pour repousser une créature sans ses pouvoirs psychiques. Je tourne mon visage vers elle, ses yeux dorés me regardant avec envie.

« Pourquoi est-ce que tu as voir une humaine qui vend son corps à autrui ? Et non à toi ? Pourquoi est-ce que tu ne veux pas de mon corps ? Moi, je ne serai qu’à toi … Jusqu’à la fin … Et rien d’autre. »

« Assez … Je te laisse une chance de dormir encore avec moi dans le lit pour ce soir. Tu vas de l’autre côté, tu n’ouvres plus la bouche et tu dors. Je suis trop fatigué pour chercher à parler avec toi et je n’ai vraiment pas envie de me battre. »

« Si tu me donnais les clés des bracelets … Tu serais le plus heureux des hommes, je ferai tout pour que ça soit le cas, Ric. Je peux te le promettre. » me souffle-t-elle dans le creux de l’oreille. Je la repousse une nouvelle fois mais avec plus de force, l’entendant crier.

« Assez ! Vipère ! Ne me force pas à te frapper, c’est compris ? Dégage de ma chambre ! »

« Je pensais que … Tu voulais un peu de chaleur … »

« Oui mais d’une humaine, pas d’une expérience ratée génétiquement, un mélange de femme et de pokémon ! Maintenant, tu me laisses tranquille ! »

Malgré mes dires, elle ne quitte pas la chambre. Elle s’installe juste à l’autre bout du lit, comme je lui avait conseillé quelques instants auparavant. Je suis prêt à lui dire de définitivement partir mais je me retiens.
Je me dis que ce n’est pas de sa faute … Elle est gentillet et agréable comme créature … Comme cette Lockpin qui n’avait rien compris de sa nouvelle condition … Mais non, cette Gardevoir était plus intelligente qu’une simple Lockpin. Mais à cause de ces expériences sur son corps, voilà le résultat … Voilà ce qu’elle était devenue. Je m’endors avec ces idées noires alors que je ne remarque pas que Lania se rapproche plus discrètement qu’avant.

Le lendemain, réveil en sursaut alors que j’entends quelques ronronnements de plaisir contre moi. Je vois la moitié du corps de Lania avachi sur mon torse. Elle a le sourire aux lèvres. Purée … J’ai l’impression d’avoir une pokémon avec moi. Enfin, l’un des chiens … comme un Caninos ou un Ponchien.
Dommage que cette créature juchée sur mon corps ne ressemble en rien à l’un d’entre eux. Je la repousse mais beaucoup plus doucement qu’hier soir. Je ne vais quand même pas faire preuve de violence envers la Gardevoir non ? Je me montre plutôt doux et prévenant avant de la mettre au milieu du lit.
C’est vrai que la chaleur de son corps est quand même bien … agréable mais non, c’est une pokémon. Je me relève, fronçant les sourcils alors que j’ai du mal à me lever. Je ferai mieux d’aller directement dans la salle de bain. L’eau de la douche s’écoule sur mon corps après que j’ai retiré mes habits pendant que j’entends la voix de Lania de l’autre côté de la porte :

« Maître Ric Aula, je suis prête à partir quand vous le désirez. »

« Pas le moins du monde. Tu vas te laver avant. » m’écrié-je avant de quitter la douche, mettant une serviette autour de la taille. J’ouvre la porte, la Gardevoir rougissant à ma vue. Ah mais quel idiot … Je n’arrange vraiment pas la situation. « Sous la douche, dès maintenant, Lania. »

Je me montre froid et autoritaire pour qu’elle comprenne que je ne rigole pas avec cela. Elle hoche la tête avant de s’engouffrer sous la douche à son tour. Je la vois retirer sa robe blanche et tout ce qui compose sa tenue. Etant à moitié-humaine, ça ne m’étonne pas mais je suis déjà prêt à sortir de la douche.

« Maître Ric Aula, où avez-vous mis le shampooing ? »

« Normalement, il doit être à côté du verre qui a nos deux brosses à … »

Je m’arrête dans mes propos, marmonnant quelques paroles insultantes alors que je vois le sourire de Lania. Elle a sorti la tête de l’autre côté du rideau … mais aussi le haut de son corps. Elle sait que j’ai pu voir … ce que je n’avais pas à voir.

Je prends mon portable, remarquant que j’ai reçu un appel en absence d’un numéro que je ne connais pas. Je l’emmène à mon oreille, appuyant auparavant sur plusieurs boutons pour pouvoir écouter ce fameux message.

« Triafa … Blurps ! »

Un message bref … mais dont je reconnais la voix : Hélène ! Autant le premier mot me permet d’apprendre ce que je recherchai depuis des mois autant le second … J’ai l’impression qu’elle a souffert … comme si elle était en train de vomir. Qu’est-ce que ces enfoirés lui ont fait ? Qu’est-ce qu’elle a dû faire pour obtenir cette information ?

« Voilà, je suis toute propre, maître Ric ! » dit en rigolant la Gardevoir qui sort de la douche, propre comme un sou neuf. Pourtant, elle perd son sourire en voyant l’air énervé qui est peint sur mon visage. Je peux obtenir ce que je désire mais à quel prix ?!

Chapitre 1 : Une nouvelle vie

ShiroiRyu
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Chapitre 1 : Une nouvelle vie

« Encore une nouvelle affaire pour vous, maître Ric Aula. » murmure une voix féminine et douce alors que je lève la tête de mes nombreux papiers.

« Je croyais t’avoir déjà demandé de ne pas m’appeler maître. » rétorqué-je avant d’émettre un petit grognement significatif de mon mécontentement.

Il faut dire qu’avec le peu de place que j’ai autour de moi, j’ai l’impression d’étouffer. Je suis dans un bureau rempli de différents documents, livres, vêtements et autres affaires plus ou moins utiles. De même, il est difficile pour moi de me déplacer correctement dans tout ce fatras autour de ma personne. Enfin bon … Ce n’est pas le plus important pour moi.

« Mais je pense que c’est ainsi que je dois vous appeler, maître Ric Aula. »

« Je vais sérieusement me fâcher, Lania. Me suis-je bien fait comprendre ? »

Lania est une Gardevoir qui m’accompagne maintenant depuis plusieurs mois. Oui, ça fait plusieurs mois que je suis installé en Inglaterre depuis … ces événements. Je me suis coupé du monde dans lequel je vivais depuis des années pour commencer une nouvelle vie. Mais ça ne veut pas dire que j’ai abandonné ce que je faisais auparavant. J’ai ouvert ma propre agence de détective bien que je suis le seul à l’intérieur. Enfin, presque seul … Il faut dire que Lania est plus que spéciale.

Elle est issue d’une série d’expériences dont je n’ai guère vraiment les détails. Tout ce que je sais, c’est qu’elle est une sorte de mélange entre une femme et une Gardevoir. Ou plutôt, pour aller directement au but : elle a une poitrine généreuse et son corps n’est pas si différent de celui d’une humaine. Bref, d’autres soucis étaient présents quand je l’ai rencontrée la première fois mais ce n’est plus important dorénavant.
D’ailleurs, je me nomme maintenant Ric Aula pour une seule bonne raison : le changement d’identité. Je ne veux pas que l’on sache que je suis encore vivant même si je me doute que c’est déjà fait. Ah … Mais voilà, je ne suis plus Auré mais Aula. Le changement peut
paraître ridicule mais ce n’est rien du tout. Je vois Lania qui se penche vers moi, un dossier en main alors qu’elle me laisse voir son décolleté généreux.

« Lania, si c’est encore une tentative pour que je te retire tes menottes, je pensais avoir été clair à ce sujet : je refuse. »

« … … … Mais pourquoi cela ? Je ne pense pas vous faire de mal, maître Ric. » murmure la jolie créature aux yeux dorés et aux cheveux bleus bien que sa peau soit entièrement blanche.

« Je n’ai pas à te répondre à ce sujet, c’est aussi simple que ça. »

« S’il vous plaît, je veux vraiment être libre de mes chaînes. C’est monstrueux de votre part. Je ne compte pas en profiter. »

Et alors ? Je la regarde en fronçant les sourcils. Elle peut dire tout ce qu’elle désire, ça ne change rien à mon point de vue sur la question. Mais ce n’est pas la première fois qu’elle me demande une telle chose. Il faut dire qu’actuellement, elle ne peut faire que cela car elle est aussi faible qu’une humaine. Du moins, on peut dire ça comme ça. Et pour une seule et unique raison : les deux menottes roses qu’elle porte aux bras. Du moins, des menottes sans aucune chaîne entre elles. Mais elles sont terriblement efficaces puisqu’il s’agit tout simplement de retirer les pouvoirs de la Gardevoir mais aussi sa lubricité.

« Il en est hors de question. Dois-je te rappeler ce qui se passait la première fois ? »

« Je ne contrôle pas parfaitement les élans de mon corps, je suis désolée. Mais il s’avère que je pense réellement à vous et que je veux que vous soyez mon dresseur. »

« Ton dresseur égal ton amant. Et je n’ai pas envie de coucher avec une pokémon pour une raison aussi débile. Maintenant que tu m’as donné le dossier, tu peux retourner à ton travail. » répliqué-je avec un peu d’énervement.

Cela me fait un peu mal au cœur de la voir partir avec dépit et tristesse mais c’est ainsi que ça doit se passer et pas autrement. Je ne suis pas assez … dingue pour penser à une telle éventualité envers Lania. D’ailleurs, je me suis un peu renseigné sur cette Gardevoir et je lui ai demandé plusieurs renseignements à son sujet.
J’ai dû les payer de façon assez … spéciale puisqu’il s’agissait d’un payement en nature et encore une fois, rien que le fait d’y penser me dégoûte. Enfin non, pas complètement. Disons que ce n’était rien de bien horrible ou vulgaire, c’était juste un enlacement prolongé. Je ne lui en avait pas donné plus. Mais ce dont je m’en voulais, c’était bien d’avoir ressenti de l’affection et de la tendresse … comme si j’avais serré une femme dans mes bras alors que ce n’était qu’une pokémon. Voilà tout. Mais ce qui était fait était fait.

Et même si je trouve cela repoussant, je l’ai fait et je ne peux pas retourner en arrière. Mais maintenant, je sais des choses sur lesquelles je m’étais trompé. Tout d’abord, j’ai décidé d’écrire et de remplir des dossiers portant le nom des affaires que j’ai accomplies. La première concernant Lania porte le nom de « La perle Pokémon ». Mais voilà, Lania n’est pas la représentation d’une perle mais d’une pierre : La Lapis-Lazuli. Cela se voit au final dans ses cheveux et ses yeux. Une pierre bleue avec des parcelles dorées.

Enfin … Ce n’est pas le plus important et j’ai autre chose à faire. Car oui, j’ai décidé de me renseigner au sujet de cette organisation qui a créé Lania. Du moins, qui l’a rendue ainsi. Je sais que je me rapproche peu à peu de son nom et à partir de là, je sais aussi que cela me permettra alors de connaître toute la vérité à ce sujet, du moins, de partir sur de nouvelles bases … saines ou non.

Ah … Je commence à fatiguer et quand je vois les nombreux dossiers devant mes yeux, je suis déjà fatigué avant même d’avoir commencé. Je ferai mieux d’abandonner pour la journée. De toute façon, je suis occupé ce soir. Je me lève de mon fauteuil avant de me diriger hors de mon bureau. La seconde pièce est toute aussi grande et sert simplement de réception où la Gardevoir fait son office. Elle m’aperçoit, ses yeux dorés sur moi.

« Où est-ce que vous comptez aller, maître Ric Aula ? » demande-t-elle doucement.

« Comme d’habitude … Je vais voir mon informateur. »

« Voir votre informateur. Ce n’est pas le moment pour cela. »

« Hum ? Et en quoi ? Je suis libre d’aller le voir quand je le désire, Lania. N’oublie pas ta place, c’est compris ? » répondit-je avec une pointe d’agacement.

Même si elle est bien plus docile et calme qu’auparavant, il y a certains moments où elle réagit de la sorte et c’est plus qu’exaspérant. Je tente de me calmer alors qu’elle reprend :

« C’est un fléau … Qui vous dit que ce n’est pas du double jeu ? »

« Car je lui fais confiance, contrairement à toi. De même, je vais être sur le point d’obtenir le nom de l’organisation qui t’a créée. Tu devrais être plutôt satisfaite. »

« Satisfaite ? D’être enchaînée alors que je voudrai être libre … et vous garder contre moi. » murmure la Gardevoir avec un petit signe de dépit.

« Il faut vraiment que tu arrêtes avec ça, c’est problématique. Je me demande même si je ne devrais pas t’emmener voir un psychologue pour pokémons. »

« Et qu’il se pose des questions au sujet de mes seins ? Libre à vous. »

Tsss ! Qu’est-ce qu’elle peut m’énerver ! Qu’est-ce qu’elle peut me prendre la tête quand elle parle ainsi ! Je me positionne en face d’elle et elle m’offre alors une vue pigeonnante sur son décolleté. Mais ça ne marche pas, elle doit le savoir à force. Je frappe du poing sur le bureau à partir duquel elle travaille et reprend :

« Si tu ne veux faire aucune amélioration, libre à toi de partir, c’est compris ? Je te rappelle ce que j’ai perdu à cause de ta petite personne ? Hein ? »

« Je ne voulais pas… que ça se passe ainsi. »

« Oui, bien entendu, mais ça s’est passé comme ça ! Tout simplement parce que tu es venu dans mon monde ! Je suis bien gentil mais il ne faudrait pas me pousser à bout ! »

« Je n’ai jamais voulu ça ! C’est tout ! Tu dois me croire ! Je … Je veux juste … Je pense juste que tu es celui avec qui je dois me lier … »

Et voilà qu’elle recommence à faire la petite Gardevoir timide. Dommage que je ne sois pas attendri. La mort de mon meilleur ami, celle du seul souvenir de mon père, celle de celui que je considérais comme un père, il y a tellement de choses que je peux lui imputer.

« On en a assez discuté à ce sujet, c’est clair ? Maintenant, si tu veux bien me laisser tranquille, je vais m’en aller. »

« Ah ! Mais attends un peu … Tu seras là ce soir ? »

« Et en quoi est-ce que ça te concerne ? » demandé-je avec une pointe d’énervement.

Elle ne répond pas, ne faisant que baisser la tête. Tsss … Voilà pourquoi elle m’énerve des fois. J’ai pas envie de m’emporter contre elle mais on dirait qu’elle fait tout pour que ça soit le cas. Je passe ma main sur le sommet de son crâne avant de reprendre :

« Je verrais de toute façon. Tu peux aller dormir si je rentre trop tard. »

« Dans ton lit ? » demande-t-elle sans que je ne cherche à lui donner ma réponse.
De toute façon, qu’importe ce que je dis, elle ne se prive pas pour y aller si je rentre trop tard. Ca ne date pas d’aujourd’hui, ça ne s’arrêtera pas demain. Je quitte la pièce et donc le bureau dans lequel j’officie avant de marcher à pied dans les ruelles sombres de la ville de Landre, capitale de l’Inglaterre.

« Hey beau gosse, tu veux monter ? » me demande une voix féminine.

Encore l’une de ces femmes qui est prête à vendre son corps pour un peu d’argent … Argent qui partira de toute façon en grosse majorité chez ceux qui les dirigent. Néanmoins, je me retourne pour apercevoir une jeune femme aux cheveux bouclés de couleur brun. Elle est vraiment très peu vêtue, portant des bas de couleur noir, une mini-jupe vraiment très petite mais aussi un haut moulant et ouvert pour permettre d’apercevoir une partie de sa poitrine.

« Hélène. Comment vas-tu ? » demandé-je avec un sourire.

« Tu montes ou tu vas me regarder comme ça ? »

J’émets un petit rire avant de dire que oui. Elle m’emmène dans un immeuble, celui où elle officie d’habitude. Elle tourne la clé dans une serrure, m’invitant dans son appartement. Ou plutôt, l’endroit où … elle se vend. Je m’installe sur le lit alors qu’elle referme la porte derrière elle. Je tends mes bras pour que la jeune femme s’insinue à l’intérieur.

« Ah … Toujours aussi musclé … Et toujours aussi sale, n’est-ce pas ? »

« Disons que je transpire énormément dans ce bureau. Je me vois mal ouvrir la fenêtre et … »

« Ca ne fait rien. Tu veux prendre une douche ? Ca paraîtra plus crédible non ? » dit-elle en rigolant alors que j’acquiesce d’un hochement de tête avant de demander :

« Tu ne veux pas m’accompagner plutôt ? Ca sera encore plus crédible. »

« Arrête donc tes bêtises, Ric. Tu sais parfaitement que je refuse ça. »

« Et même si je cherchais à payer tes services ? Réellement, je veux dire … » murmuré-je avec lenteur alors qu’elle détournait son regard émeraude.

« Je refuserai encore une fois. Tu vaux mieux que ça … Vas te laver maintenant. »

« Oui, m’dame Hélène. » terminé-je de dire avant de m’enfoncer dans la douche.

« Et tu as intérêt à bien te frotter derrière les oreilles ! »

J’éclate de rire à l’écoute de ses dernières paroles tout en refermant la porte derrière moi. La jeune femme va m’attendre de toute façon. Nous sommes quand même bien plus qu’un simple client et une « vendeuse » de charme. Oui … C’est comme ça que je conçois ma relation.

Chapitre 9 : Ailleurs pour se battre

ShiroiRyu
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Chapitre 9 : Ailleurs pour se battre

« Pourquoi ne pas avoir pris une voiture ? »

« La ferme, la ferme et la ferme ! » hurlé-je avec plus de dégoût que de haine dans mes paroles. La Gardevoir plonge dans le mutisme et j’espère qu’elle a parfaitement compris que je ne veux plus avoir affaire à elle ! Je ne veux plus la revoir dès qu’elle sera définitivement e sécurité ! Par sa faute … Par sa faute … Rérox … Et tout le monde dans le commissariat ou presque ! Il faut que je prévienne Casior ! Je prends mon portable, m’arrêtant de courir. Je gémis de douleur à cause de ma jambe blessée. Après une trentaine de secondes, je peste avec rage. Casior, mon chef, n’a pas décroché. Je suis obligé de lui laisser un message vocal, lui expliquant ce qui s’est passé et ce que je compte faire. Pendant que je parle, je vois la Gardevoir à genoux devant moi et je pense tout de suite à une idée obscène. Je la repousse du pied gauche avant de m’écrouler au sol. Ma cuisse droite blessée, je ne peux pas me soutenir sur celle-ci seulement à cause de mon geste.

« Ne t’avise surtout pas de m’approcher, c’est compris, Lania ? SURTOUT AVEC CE GENRE DE CHOSES DANS LE CRÂNE ! Je ne suis pas un poképhile et je ne le serai jamais ! Tu n’es qu’une traînée pokémon ! »

« … … … Je voulais simplement arrêter l’hémorragie. En tant que pokémon psychique, mon intelligence est supérieure à la moyenne. En tant qu’être hybride, j’ai encore plus de capacités intellectuelles qu’auparavant. Si tu avais affaire à une pokémon hybride comme moi, elle aurait une réflexion lambda. Mais je comprends que tu ne veuilles pas me faire confiance. Je n’ai pas besoin d’avoir des pouvoirs psychiques pour comprendre ta haine envers moi. »

« … La ferme. Je ne te hais pas … Ce n’est pas ta faute. Si n’avions pas voulu vous sauver … toi et les autres … Rien de tout ça ne serait arrivé. »

Pendant que je parle, elle se mit à genoux devant moi, déchirant avec difficultés une partie de mon pantalon avant d’en faire une compresse autour de ma blessure. Je gémis une nouvelle fois de douleur pendant qu’elle me dit :

« La balle n’est plus dans la jambe. Elle l’a traversé complètement. C’est à se demander comment tu as réussi à marcher comme ça. »

« … La ferme. Tu te comportes normalement alors qu’à chaque fois que je te voyais, tu étais limite en train de te masturber devant moi ? Tu crois que je vais tomber dans ce piège ? »

« Mes pouvoirs sont scellés … Je ne suis qu’une simple marionnette sans émotions, ni sentiments en ce moment même. Mais mon cerveau n’est pas bloqué, comme ma réflexion. Je suis donc capable de co … »

« Tu vas me faire croire que tu sautes sur n’importe quel homme à cause de tes pouvoirs ? Tu ne te fous pas un peu de ma gueule ? » crié-je alors que je l’emmène avec moi. On doit sortir de la ville, aller ailleurs, quitter ce pays. Je ne peux pas espérer rester plus longtemps ici.

« Je ne suis pas une catin. J’ai été modifiée génétiquement pour utiliser la majeure partie de mon cerveau et de mes pouvoirs. Mais en même temps, ils ont trafiqué mon corps pour que je sois plus réceptive à l’odeur que certaines personnes dégagent. Un peu comme vous avec du parfum pour attirer l’être convoité dans vos bras. Ici, ce n’est pas réellement la même chose puisque je parle de l’essence même du corps humain. Et autant, celui des autres est repoussant, autant le tien m’attire grandement. »

« Si c’est aussi repoussant, pourquoi tu te jettes sur eux ? »

J’ai besoin de lui parler, de faire de la conversation avec cette créature chimérique, celle que l’on ne peut imaginer que dans nos rêves les plus tordus. Pourtant, elle est en face de moi, bien réelle, en train de me parler calmement, comme le ferait n’importe quelle femme. Je la sens un peu offusquée par mes paroles, pourtant, aucune émotion ne trahit son visage alors qu’elle m’adresse la parole avec calme :

« Ce n’est pas que je le veux mais je ne peux pas m’en empêcher. Si tu préfères une image, cela consisterait à une drogue dure. Tu voudrais ne plus y toucher mais tu t’enfonces quotidiennement dans la dépravation et l’abus. »

« … … … D’accord. » dis-je tout simplement.
Je ne vois pas quoi lui répondre d’autre. Je ne dirai pas qu’elle m’a convaincu mais ses paroles me semblent justes et fondées par un bon raisonnement. Mais dès l’instant où j’arrête de discuter, je repense à ce qui s’est passé il y a encore une quinzaine de minutes. Je ne peux toujours pas y croire … Et pourtant … C’est la triste réalité. Mais je me sens un peu … mieux après cette discussion avec Lania.

Nous sommes proches de la sortie de la ville et je me dirige vers un endroit que je connais parfaitement bien. Il s’agit du chemin que j’ai emprunté il y a maintenant plusieurs semaines de cela. C’était là-bas que j’avais découvert le bunker et surtout que j’avais sauvé …

« C’est ici que le héros dont je veux être la dame a réussi à me retirer des bras de ces monstres. Néanmoins, le héros fut apeuré par mon apparence et dégoûté par mes envies. Il m’a alors rejeté et je me suis perdue dans la ville, me disant que ça ne servait à rien de courir. Je fus une nouvelle fois capturée … mais le héros est revenu me délivrer. »

« Je ne suis pas un héros. Et à la base, je ne savais même pas que tu étais capturée une nouvelle fois. J’ai tout simplement décidé de te sauver en même temps que les autres. La première fois, c’était voulu car je ne pouvais pas les laisser faire. La seconde fois aussi. »

« Oh. Je pensais que c’était parce que tu avais accepté de m’avoir à tes côtés. Mais après ce qui s’est passé, le coup de pied pour me repousser, je comprends qu’au final, je te dégoûte toujours autant. » termine-t-elle de dire avec neutralité.

Je pousse un petit grognement de mécontentement. J’ai l’air de passer pour le méchant de service ! Pourtant, c’est elle qui est en partie responsable de mn comportement envers elle ! Elle est … Non … C’est plutôt ce que lui ont fait ces types. Je décide ne pas lui répondre, la prenant par la main alors que je remarque à quel point elle est douce. Les Gardevoirs sont déjà à la base des créatures très mignonnes et délicates. Enfin, il en existe des mâles et avec tout ce que l’on peut s’imaginer, j’en ai la nausée. Je suis obligé de m’arrêter, ayant une image ancrée dans ma tête tandis que je mets une main devant ma bouche.

« Tu ne vas pas bien ? » me questionne-t-elle avant que je n’entende un petit gémissement de douleur de sa part. Le ton qu’elle a utilisé … Il est triste non ? Je le remarque tandis que j’essaye d’effacer cette image dans ma tête. Loin d’être difficile à faire puisque j’entends une voiture derrière nous. J’empoigne la Gardevoir avant de me retourner. Je roule sur le côté, emportant Lania avec moi. La voiture passe juste à gauche de l’endroit où je me trouvais quelques secondes encore auparavant. Elle freine, s’immobilisant tandis que je la reconnais facilement. Loïc … C’est celle de Loïc ! Quel idiot ! Mais quel idiot ! C’est normal qu’avec une voiture, il aille bien plus vite que nous deux ! Surtout que j’ai une balle dans la cuisse !

Loïc descend de la voiture, un sourire aux lèvres tandis que je le vois tenir son pistolet dans une main. Dans l’autre ? Il tient une clé … et je remarque que c’est celle des menottes roses de la Gardevoir ! D’ailleurs, ces menottes ressemblent plus à des bracelets. Quand j’ai voulu lui prendre la main, je pensais avoir une résistance entre les deux mains mais la petite chaîne de fer avait totalement disparu. Sûrement un objet en rapport avec les pouvoirs psychiques … capables de disparaître ou d’apparaître. Je me relève, aidant la Gardevoir à faire de même tandis que Loïc prend la parole en s’adressant à moi :

« Ton Ponchien m’a assez retenu … et surtout fait perdre beaucoup trop de temps, Ric. Où comptais-tu aller ? Quitter le pays ? Tenter de te rendre en Inglaterre ? Tu penses réellement que nous ne sommes pas partout ? »

« Qu’est-ce que tu as fait de Rérox ? » dis-je en essayant de garder mon calme.

« Il est partit rejoindre son ancien maître. Tués par la même personne. »

J’écarquille les yeux, de peur d’avoir mal compris ce qu’il vient de dire. J’ai mal au cœur, je me sens mal une nouvelle fois mais ce n’est plus une nausée qui m’envahit, c’est autre chose. De l’amertume ? Du dégoût ? Ce n’est pas de la répugnance, loin de là. Je m’en veux … Je m’en veux terriblement d’avoir crû en cet homme.

« Mais bon … Ils sont heureux là où ils se trouvent, n’est-ce pas ? Avec ta mère morte à ta naissance, ça n’a rien de bien étonnant. Mais sois content, je vais tout faire pour que tu ailles les rejoindre. Je peux bien te promettre ça. Ca sera rapide et indolore. » continue de dire Loïc alors que je commence à trembler.

« Pourquoi … Pourquoi est-ce que tu parles d’eux ? Pourquoi est-ce que tu as fait ça ? »

Ce n’est plus du l’heure du vouvoiement. Ce n’est plus mon héros, ce n’est plus l’homme auquel je voulais ressembler … que je prenais comme exemple … que je considérais comme mon père. Ce n’est plus rien de tout ça.

« Je te dirai bien l’appât du gain, la protection de ma famille mais tu sais aussi bien que moi que ça sonnerait faux dans ma bouche. Alors, je ne vais pas te faire languir plus longtemps et tout simplement te parler de l’évolution. Je veux être du bon côté lorsque cela arrivera. »

« … … Tout ça pour ça ? Juste par une simple envie ? Et pour Lania ? Tu comptais vraiment … faire ça ? Avec elle ? C’est juste … »

« Horrible ? Répugnant ? C’est ce que tu as envie de dire ? Et alors ? Cette pokémon n’est qu’un objet comme tant d’autres. Ces créatures ont besoin de nous pour survivre. Je leur offre la possibilité d’avoir une utilité puisque maintenant, ce sont des monstres. Ne penses-tu pas qu’il vaut mieux que Lania soit avec moi plutôt qu’à écumer les bordels ? »

« Bordels dont vous avez le contrôle … » annoncé-je avec agacement et énervement. Je serre mon arme dans ma main, ayant du mal à garder le contrôle.

« Oh … Ca, ce n’est qu’un point mineur. De toute façon, ton père m’a posé la même question il y a de cela des années. Je pense que tu connais ma réponse, n’est-ce pas ? »

Je suis à bout de nerfs et je commets LA bêtise … ou alors le signe de ma délivrance. Je tire une première fois sur le torse de Loïc. Puis une seconde fois, une troisième fois, je continue de tirer au même endroit jusqu’à ce que mon chargeur soit vide et que j’entende le cliquetis caractéristique d’une manque de balles. Loïc s’écroule en arrière, mais je continue encore et encore d’appuyer sur la gâchette. Jusqu’à ce se pose la main de Lania sur mon arme.

« C’est terminé … Nous pouvons nous en aller, Ric. »
Mais pour nous diriger vers quel endroit ? Quelle ville ? Quel pays ? Loïc … Ses paroles … L’Inglaterre. Je connaissais bien l’Inglis comme langue. Peut-être que je pouvais refaire mon existence là-bas ? Mais … Loïc avait dit qu’ils étaient partout. Je vois la Gardevoir qui se dirige vers le corps de Loïc ou plutôt à quelques centimètres de ce dernier. Je vais la rejoindre et je la vois prendre la clé de ces bracelets roses. Aussitôt, je la récupère. Elle me regarde avec étonnement tandis que je lui réponds :

« Non … Je vais la garder au cas où. Une simple mesure de précaution. »

« Mais sans cela, je ne pourrai jamais retrouver une partie de mes pouvoirs. Je suis aussi inoffensive qu’une femme humaine voir encore plus faible qu’elle. » dit-elle avec surprise mais pourtant avec toujours cet air neutre peint au visage.

Je me dirige maintenant vers la voiture. Les clés sont bien sur le contact. Je peux l’utiliser … et partir de cet endroit. Je fais un geste de la tête vers la Gardevoir, celle-ci prenant la place passager sans plus de mots. Visiblement, elle ne semble pas avoir apprécié ce que j’ai fait … mais c’est pour le mieux.

« Où allons-nous alors ? » me demande-t-elle néanmoins après quinze minutes de route.

« En Inglaterre. C’est un pays formé sur une île au nord-ouest de là où j’habite. »

Elle hoche la tête positivement mais je préfère la mettre à l’aise et la rassurer. Pendant que je conduis, je murmure doucement :

« Maintenant … Je n’ai plus rien du tout qui me rattache ici. Même si ne sais pas si tu vas l’accepter, si tu veux, tu peux venir avec moi là-bas. Au moins, tu seras plus à l’abri qu’en étant seule. Mais je tiens à te le dire tout de suite : je vais continuer à chercher ce qui se passe dans ce monde pourri où on ne peut faire confiance à personne. »

« Je veux rester avec toi. » réponds-t-elle tout simplement alors que moi comme elle, nous allons quitter le pays. Dorénavant, j’agirai seul selon ma propre morale … qu’importe si cela consiste à se salir les mains ou à se trouver dans des histoires loin d’être claires.

Chapitre 8 : Déchu

ShiroiRyu
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Chapitre 8 : Déchu

« Ric ! Ils arrivent quand les autres ?! Je ne suis pas sûr qu’on va pouvoir rouler pendant des heures ! On doit se rendre au commissariat ! »

« Je fais ce que je peux, dis-je, mais je ne suis pas sûr qu’il y a beaucoup de personnes en fonction à cette heure ! On est mal barré ! »

Il le sait aussi bien que moi que ça ne s’annonce pas bien du tout. Mais qu’est-ce qu’on peut y faire ? J’aurai dû m’en douter qu’il y aurait un problème. Lorsqu’un plan se déroule sans anicroches, il y a TOUJOURS un problème ! TOUJOURS ! Alors pourquoi n’ai-je pas pensé que tout ça pouvait mal tourner ? Et cette Gardevoir … Pourquoi est-ce qu’elle n’a pas pensé à s’enfuir ? Je pensais qu’elle était plus … intelligente que ça mais après réflexion … Non. Quel idiot. Elle est sûrement dans le même cas qu’eux : elle aime le sexe. Ce sexe impur, dégoûtant, malsain … Ca doit l’exciter !

« RIC ! REGARDE LA ROUTE ! » hurle soudainement Alphonse alors que je sors de mes pensées. La route ? UN CAMION ?!

Je freine de toutes mes forces, appuyant au maximum sur la pédale alors que la voiture fait un tour sur elle-même. Les pneus quittent le sol, la voiture tournoyant sur plusieurs mètres avant d’être percuté par le camion qui coupait la route. Me voilà bien secoué, au même titre qu’Alphonse. Néanmoins, un rapide regard et je vois que nous sommes tous les deux conscients, sauf qu’avec le front en sang et des entailles sur le bras pour l’autre, on n’est pas vraiment dans un bel état. La faute aux vitres de la voiture qui se sont brisées.

« Ca … Ca peut aller ? » demandé-je à Alphonse, celui-ci me souriant.

« Affirmatif … Même si … Ca pourrait aller mieux. »

Puis sonne enfin le cor de la victoire … ou plutôt les gyrophares des voitures de police. Nous nous extirpons avec difficulté de la voiture. Même si la chance ne nous sourit pas, il faut remarquer que la voiture ne va pas exploser. Enfin une bonne nouvelle … Mais je ne me fais pas d’illusions. Bien que les sirènes de la police sifflent à mes oreilles, les hommes et femmes qui descendent des nombreuses voitures qui nous poursuivaient font leurs apparitions. Bloqués derrière par la camion dont le conducteur est descendu, nous n’avons pas vraiment d’échappatoire, moi et Alphonse.

« Quand même … Foutre le bordel à des heures pas possibles, je ne savais pas qu’i y avait encore quelques crétins dans la police. Je pensais qu’on s’en était débarrassés ? »

Je ne cherche même pas à savoir quelle personne a pris la parole. Je n’ai pas cette idée en tête. La seule chose que je désire, c’est m’enfuir … Car il n’y a pas d’autres solutions. Alphonse à mes côtés, je n’oublie pas qu’il me reste le Ninjask et le Roucoups dans le cas d’Alphonse. Peut-être que l’on peut s’enfuir par la voie des airs ? Non … Le Roucoups le pourrait mais quant au Ninjask, même pas en rêve. J’entends maintenant le bruit caractéristique des pistolets dont on enlève la sécurité. Je fais appel au Ninjask, Alphonse faisant de même avec le Roucoups. De l’autre main, nous sortons nos propres armes. Deux contre … une bonne vingtaine ? Ils étaient bien cachés auparavant car je ne me rappelle pas les avoir vus dans les hangars. J’ai visé beaucoup trop gros cette …

« PONCHIEN ! PONPON ! » aboie le canidé, me laissant stupéfait. Rérox ? Qu’est-ce qu’il fait dehors ? Je ne l’ai pas sorti de sa pokéball ! Je tente de le rappeler mais la lumière rouge l’absorbe pour le faire réapparaitre tout aussitôt. Qu’est-ce … Il ne compte quand même pas me protéger ! C’est le dernier souvenir de mon père !

« Et il compte faire quoi avec ces trois pokémons ? Sortez les vôtres. »

C’est maintenant un déluge de cris qui se fait entendre autour de moi et d’Alphonse. Ils ont combien de pokémons ? S’il y en a au minimum deux par personnes … Il vaut mieux que je ne compte pas. Finalement, les sirènes de la police se rapprochent et de nouvelles voitures apparaissent. Des renforts ! Plusieurs hommes et femmes en descendent, des passants et divers citoyens observant la situation par les fenêtres. On peut presque croire à une guerre des clans … sauf que d’un côté, il y a la police qui fait régner la loi et de l’autre …

« Police ! Les mains en l’air ! Ne faites plus un geste et si … »

L’homme qui s’exprime fut arrêté aussitôt … d’une balle dans la tête. Son collègue avait pointé l’arme en sa direction avant de tirer. Et il n’est pas le seul ! Plusieurs corps tombent au sol devant mes yeux et ceux d’Alphonse. Qu’est-ce … Non … C’est donc ça ? Maintenant, les coups de feu résonnent tout autour de moi et Alphonse alors que je lui crie :

« Il faut s’enfuir ! On n’a pas le choix ! Viens par-là ! »

Pendant qu’ils sont occupés à se tirer entre eux, on doit aller ailleurs ! Nous sommes les seuls à savoir où se trouvent l’une des planques qui permettent de faire les transferts de marchandises humaines et pokémons ! Le Roucoups et le Ninjask utilisent leurs ailes pour créer des souffles qui repoussent les balles vers nous tandis que nous passons par les portières du camion. Nous voilà de l’autre côté avec Rérox ! Ici, on a un peu le temps de souffler, personne ne se combat. Mais bon … Je ne me sens pas plus rassuré qu’avant. Pourquoi j’ai mal au cœur ? Pourquoi je suis aussi anxieux ? Car je sais que les policiers de cette ville viennent de mourir, tués par leurs confrères ? Parce que j’ai l’impression que je viens de les abandonner ? Comme les deux pokémons du commissariat ? Rérox est toujours là, c’est le plus important. Mais alors que nous faisons à peine trois cents mètres, une voiture déboule devant nos yeux par la droite. Elle freine vivement, les pneus crissant sur le sol. Je commence à comprendre le malaise qui m’envahit lorsque je vois la portière s’ouvrir. La Gardevoir aux yeux dorés et à la chevelure saphir en sort. Du moins, ses yeux sont bandés et ses mains sont attachées par des menottes métalliques de couleur rose. Mais ce malaise ne provient pas seulement d’elle mais de l’autre personne qui quitte la voiture.

« Papa ? Qu’est-ce que tu fais là ? C’est dangereux ! » s’écrit Alphonse alors que son père est en face de nous, habillé élégamment. Veste noire, chemise blanche, pantalon noir et cravate rouge. Le parfait homme d’affaires ou …

« Alphonse ! Ton père n’est pas de … » tenté-je de dire avant qu’une balle ne vienne se loger dans le ventre de mon meilleur ami. Celui-ci s’écroule au sol, un dernier regard vers l’homme qui lui avait donné la vie avant de la lui retirer.

« Lania ? Est-ce bien Ric Auré que tu connais ? » demande paisiblement l’homme qui ne semble même pas s’intéresser à ce qu’il vient d’accomplir.

« J’ai entendu sa voix. C’est bien lui, l’homme qui voulut me sauver. »

« Monsieur … Monsieur Loïc. » commencé-je à balbutier, tentant de contrôler mes émotions.

« Ne perdons pas plus de temps. Je ne peux pas laisser le fils de mon ancien meilleur ami en vie … après ce qui vient de se passer. »

Il pointe une nouvelle fois l’arme devant lui … mais en sa direction. Je fais de même bien que ma tremblante est contrairement à celle de l’homme d’âge mur. J’ai un petit regard posé vers la Gardevoir, me demandant pourquoi elle est à côté de lui. Et j’ai aussi une pensée pour Alphonse, je ne peux même pas vérifier s’il va bien … mais avec la flaque de sang autour de lui… Je sais qu’il y a peu de chances qu’il s’en sorte.

« Hum ? Tu voudrais des explications ? Savoir ce qui se passe ? Je ne pense pas qu’il faille perdre mon temps avec tout ça. »

« Est-ce vous … qui avez fait ça ? Qui est responsable de cette ville ? Ils parlaient d’une personne dans la police … qui devait inséminer cette Gardevoir ! C’est donc vous, Loïc ? Et votre fils ! Vous savez ce que vous venez de faire ? Inséminer … cette créature … »

« Je te sens un peu perturbé, dit-il calmement, tes paroles n’ont aucun sens ou presque. C’est mon fils et alors ? Si vous vous mettez en travers de mon chemin, je ne vois pas pourquoi je devrais appréhender de mettre un terme à l’existence d’Alphonse. Quant à l’insémination, cela décuplera les pouvoirs de cette Gardevoir … et me permettra alors de me faire reconnaître dans cet autre monde, celui dans lequel tu as osé poser un pied il y a de cela quelques semaines. Tu es stupide, Ric, très stupide. Pourquoi n’as-tu pas continué ta petite vie tranquille de policier ? Tu n’aurais jamais alors connu ce monde. »

« De quel monde parlez-vous ? Qu’est-ce que vous cachez ? Depuis quand … est-ce que tout cela dure ? Est-ce que … tout le commissariat ? Toute la police ? »

« Non … Cet idiot de Casior est aussi têtu qu’une mule. Pourtant, on l’a souvent menacé, on a souvent essayé de l’abattre, mais rien à faire, il a la vie dure, très dure. Si cette ville n’est pas encore tombée, c’est bien grâce à lui. Depuis quand ça dure ? Plus d’une vingtaine d’années … Mais assez parlé … Cette Gardevoir est bien trop précieuse pour être avec quelqu’un pour toi. Tu ferais mieux de disparaître … »

« Cette Gardevoir est importante ? Bien trop importante ? »

Je ne sais plus comment raisonner correctement. Comme il l’a annoncé, j’ai du mal à me concentrer. Mais une idée parcoure mon cerveau, une seule idée … Une unique idée … Il m’a trahit … Il nous a trahit … Cet homme que j’idolâtrais … Je ne peux pas m’empêcher de ruminer ma vengeance. Une vengeance absurde et stupide ! Je pousse un cri de rage avant de courir à toute vitesse vers Loïc. Celui-ci ne s’attend pas à ce que je fasse une telle chose et met du temps à réagir. Mais la distance entre lui et moi est trop grande, bien trop grande. Une balle quitte son pistolet, venant se loger dans le flanc recouvert de poils de Rérox.

« PON PON PON ! » hurle mon fidèle animal alors que je percute Loïc d’un coup de coude dans le torse. J’en ai les larmes aux yeux. Je n’arrive toujours pas à raisonner correctement.

J’arrache ce bandeau qui cache les yeux de la Gardevoir, celle-ci posant son regard doré sur moi. Elle est émue mais surtout remplie d’une émotion que je ne lui connais pas. Je me tourne vers mon Ponchien, remarquant qu’il se tient difficilement debout. Du sang s’écoule de son flanc, il faut que je le rappelle mais avant …

« ENFUIS-TOI LANIA ! ENFUIS-TOI ABSOLUMENT ! Ne les laisse plus t’attraper ! Tu dois t’en sortir ! Je vais le retenir ! Je l’empêcherai de mettre cette ville à … »

« Un idiot … comme ton père. Un idiot qui est prêt à mourir pour accomplir ce qu’il pense être bon. » murmure faiblement Loïc avant de se redresser. Le coup que je lui ai donné ne lui a rien fait ? Et pourquoi est-ce qu’il parle de mon père maintenant ? Il veut encore plus jouer avec mes émotions ? Je m’apprête à utiliser mon arme mais il est le plus rapide. Une balle pénètre la chair de ma cuisse, me forçant à m’agenouiller tout en serrant les dents.

La Gardevoir n’a pas pris la parole. Elle ne fait que me regarder alors que Loïc arrive à ma hauteur. Il est heureux … Je le vois dans son regard qu’il est heureux. Je ne peux même pas utiliser mon arme, la douleur étant trop forte mais surtout … car je n’y arrive pas. Je n’arrive pas à m’imaginer tirer sur Loïc, c’est tout simplement impossible !

« Terminons-en maintenant. Sais-tu pourquoi cette Gardevoir a les mains liées ? Pour être sûr qu’elle ne commette pas d’imbécilités. Elle ne cherche pas à l’exprimer maintenant mais il semblerait qu’elle te voulait comme maître. Cette idiote … Je suis son unique propriétaire car j’ai la clé qui lui permettrait d’utiliser une partie de ses pouvoirs ? Là ? C’est à peine si elle arrive à se tenir debout. Elle est aussi frêle qu’une humaine. C’est dommage, Ric. Vraiment dommage … Tu étais un bon élément, très prometteur mais tu t’immisces dans des affaires bien trop grandes pour toi. Qu’est-ce que tu espérais faire ? Tu aurais pu chercher à t’enfuir avec cette Gardevoir et l’emmener loin d’ici non ? Car si elle tente de quitter la ville toute seule, elle n’y arrivera pas. Hahaha … Tu es trop naïf. Tu penses vraiment que tu as affaire à une petite bande de quartiers ? C’est bien plus grand … Tu aurais dû te douter que dès l’instant où la génétique est en jeu, ce n’est pas une affaire qui intègre simplement cette ville. C’est beaucoup plus grand, beaucoup plus important ! Ce n’est pas que dans ce pays mais dans le monde entier ! »

« Et toi ? Un simple policier d’une petite ville comme ça … Tu en ferais partie ? » répliqué-je, cherchant à faire de l’ironie. Pourquoi est-ce qu’il parle autant ? Pourquoi ? Je ne sais pas mais … Mais … Il faut que je réagisse. Derrière ses longues paroles, il m’a donné une excellente idée. Je dois m’enfuir de cet endroit. Je dois emporter cette Gardevoir ailleurs. Elle est l’une des clés de cette histoire ! Je tente de me mouvoir mais un coup de crosse me fait tomber au sol. Je ne remarque pas que la Gardevoir a réagi, tentant d’empêcher Loïc d’en terminer avec moi. Voilà qu’elle se prend elle aussi un coup au visage, la faisant s’écroulant juste à côté de moi. Elle m’observe, me faisant un petit sourire. Cette Gardevoir … Lania … Elle n’a jamais voulu ça elle aussi. Même si je souffre, il faut que je puisse dans cette colère d’avoir été trahi pour en terminer avec Loïc !

« PON ! PONCHIEN ! PONPON ! »

« Votre pokémon veut nous faire gagner du temps. » dit-elle finalement avant qu’une ombre ne passe au-dessus de moi. Un peu de sang tombe sur mes cheveux tandis que Rérox s’est lancé sur Loïc, le plaquant au sol tout en lui mordant le bras.
Je me relève, aidant la Gardevoir à faire de même. Je tente de m’approcher de Rérox pour l’aider mais Lania m’arrête, hochant la tête négativement. Au-dessus de nous, j’entends des cris de la part des quelques citoyens un peu trop curieux.

« C’est un vrai carnage ! Il n’y a plus aucun policier vivant de l’autre côté ! »

« Vous feriez mieux de vous dépêcher ! Y en a d’autres qui arrivent ! »

Je n’ai pas le temps. Je sais parfaitement que je n’ai pas le temps ! Mais je ne peux pas aband… Je ne peux pas abandonner Alphonse ! Je ne peux pas abandonner Rérox ! Le dernier souvenir de mon père ! Mais je …

« Ce Ponchien est prêt à se sacrifier. Il ne faut pas gâcher cette chance … si vous voulez vraiment me sauver. » chuchote Lania. Je l’arrête d’une gifle d’une violence inouïe, n’arrivant même plus à sentir la douleur dans ma cuisse.

« Ne m’adresse pas la parole comme ça ! C’est compris ? C’est … Tout ça … C’est de ta faute ! C’est de ta faute ! TOUT CA ! REROX ! PA … PARDON ! » m’égosillé-je avant de prendre la Gardevoir par le bras. Comment je peux faire ça ? Si je m’en sors, je ne pourrais plus jamais me regarder dans un miroir. Je vois mon Ponchien, ses yeux noirs fixant Loïc qui tente de se débattre pour retirer les crocs de Rérox sur son bras. Comment ? Comme je peux … L’abandonner ? Ce n’est pas pour moi … Ce n’est pas parce que je suis en colère. C’est pour le regard de Rérox qui se pose brièvement sur moi. C’est pour la justice … Je me bats pour la justice, une justice absurde et pourrie jusqu’à la moelle … mais pour la justice que mon père a continué de servir jusqu’à la fin … comme le fait en ce moment Rérox. Je ne peux pas perdre cette chance qu’il m’offre. Je cours quitte à en perdre le souffle, tenant par le bras la Gardevoir à la joue rougie par ma claque. Il faut que je quitte cet endroit, cette ville ce pays. Que j’aille ailleurs … Autre part. Je ne sais pas où, je ne sais pas comment.

Chapitre 7 : De mal en pis

ShiroiRyu
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Chapitre 7 : De mal en pis

« Hey … Ric … Je peux te parler d’un truc qui me gêne depuis déjà quelques jours ? » murmure Alphonse alors que je suis en train de conduire la voiture au beau milieu des routes de notre charmante petite ville.

« Bien entendu. C’est assez important ? T’as pas l’air dans ton assiette quand tu parles comme ça. » répondu-je tandis que je tourne mes yeux vers lui. Même si ce n’est qu’un instant très bref, il ne vaut mieux pas pour moi que je dévie mon regard de la route.

« C’est au sujet de mon père. Je le trouve assez étrange depuis quelques temps. Tu sais, il rentre toujours à la même heure, il fait toujours les mêmes coups de fil, enfin, rien n’a changé depuis le début mais … Je ne sais pas … Y a quelque chose qui me turlupine quand je m’adresse à lui. Je le trouve un peu distant et … »

« Ohla ! Ça a l’air de franchement ne pas aller ! Sinon, t’emploierai-pas un mot comme « turlupiner » pour t’exprimer ! » m’écrié-je en rigolant un peu, Alphonse éclatant de rire à son tour avant de reprendre la parole sur un ton un peu plus amusé :

« Ouais … T’as sûrement raison. Je me fais des idées. Mon père restera toujours le même, qu’importe ce qui s’est passé depuis le début de cette affaire. »

« Oh … Tu sais, je la mets pas en pause cette histoire de mon côté hein ? Or de question d’abandonner alors qu’on ne sait toujours pas où avancer. »

« Justement, je me dis qu’il faudrait qu’on la résout le plus rapidement possible ! Tu n’as pas une idée de comment faire ? Car bon, si ça permet d’avancer dans cette situation, ça serait le mieux pour tout le monde hein ? » dit Alphonse alors que je décide finalement de m’arrêter sur le bord de la route, devant une boulangerie.

« J’ai bien une idée … mais dangereuse … Très dangereuse. Tu sais ce que c’est que cette chose ? » annoncé-je alors en mettant une main dans la poche. J’en extirpe un petit objet circulaire, pas plus gros qu’un doigt. De couleur noire, il y a une petite surface faite de verre.

« Euh … Ca a l’air d’être un truc qu’on voit dans les films policiers pour suivre les suspects à l’endroit de leur cachette. C’est ça ? »

« Ouais … Ca s’appelle un mouchard en fait. Mais c’est exactement ça. On va se rendre à l’endroit où y a l’un de ces fameux « bordels », on attendra le temps qu’il faudra et dès l’instant où on voit quelqu’un de suspect, on ira le suivre. »

« WOW ! Ca devient sérieux hein ? » s’écrit Alphonse avec un grand éclat de rire.

« Plus que sérieux même ! Et dangereux ! Donc, bien entendu, pas un mot à ton père ou alors à quiconque hein ? Faut juste qu’on pense à prendre quelques pokémons du commissariat car sans eux, on n’ira pas loin du tout. »

Derrière moi, sur les sièges arrière, Rérox dort paisiblement. Ou du moins, fait semblant de dormir puisque je le vois ouvrir faiblement ses yeux comme pour bien me montrer qu’il était hors de question de ne pas être de la partie. Malgré son âge, il était toujours prêt pour ça.

Le reste de la journée s’est écoulé sans aucun problème à signaler. Et lorsque la nuit tombe, je rejoins Alphonse qui a pris sa voiture. C’est sûr que cela est bien plus utile dans le cas où nous devrions suivre une autre voiture. De même, je le vois me tendre deux pokéballs. A l’intérieur, selon ses dires, il y aurait un Ninjask et un Galegon. Lui, de son côté, a pris un Statitik et un Roucoups. Bref, à nous deux, si on compte mon Ponchien, nous en avons déjà cinq. Ce qui n’est pas si mal au cas où tout tournerait mal.

« Alors … Dans quel bordel on va se rendre ? » demande Alphonse alors que j’ai pris les commandes du véhicule. Une idée précise me vient en tête mais je lui réponds simplement d’être patient. D’ailleurs … Depuis quelques jours, je n’ai plus eu de nouvelles de cette Gardevoir carrément nymphomane.

Voilà que je me rends dans ce qui ressemble à un simple hôtel … de grand luxe. Les informations récupérées sur Internet m’ont été très utiles. J’arrête la voiture, demandant à Alphonse de descendre avec moi. Hors de question de pénétrer à l’intérieur. Aujourd’hui, notre but n’est pas de nous interroger sur ce qui se passe mais d’avoir des réponses à nos nombreuses interrogations.
De nombreuses minutes défilent, devenant plusieurs heures. Il est plus de deux heures du matin lorsqu’enfin arrive une voiture que bizarrement, je reconnais. Il s’agit de la même marque de voiture que celle utilisée pour capturer la Gardevoir que j’avais sauvé. Trois hommes en descendent mais le conducteur est toujours présent. Ils pénètrent dans l’hôtel alors que je décide de sortir de la voiture. Alphonse m’accompagne pendant que je lui dis :

« Bon … Il va falloir faire un peu de comédie … On va se frapper. De telle sorte que tu vas me faire tomber contre la voiture de ces hommes. »

« Et si ce ne sont pas ceux que nous recherchons ? On fait comment ? Tu n’as qu’un mouchard, non ? C’est pas la meilleure idée qui soit. » répond alors Alphonse.

« On a pas vraiment le choix de toute façon. Tu évites de taper trop fort par contre. »

Je n’ai même pas le temps d’attendre qu’il acquiesce qu’il commence déjà me frapper au ventre. Même si ce n’est pas puissant, la surprise me fait pouffer sur le coup alors que nous dirigeons vers la voiture de couleur noire. Le conducteur en est sorti mais déjà, je percute le véhicule, m’écroulant au sol.

« Non mais qu’est-ce que vous foutez vous deux ? DEGAGEZ DE LA ! Vous n’avez pas intérêt à rayer ma bagnole sinon, je vous promets que je vous vous en souviendrez toute votre vie ! Vous avez compris tous les deux ? »

Avant de me relever, je place le mouchard sous la voiture, un endroit parfait et invisible pour quiconque. Alphonse s’est déjà enfui en courant, criant :

« MOI ! JE NE VEUX PAS D’EMBROUILLES ! TU TE DEBROUILLES ! »

« Hey ! Toi ! Tu te relèves et tu disparais avant que je te foute une balle dans la tête ! » hurle une nouvelle fois le conducteur alors que je me relève et je déguerpis comme le ferait n’importe quel homme un brin bagarreur et alcoolisé mais nullement fou.

Ah … Je me demande encore comment nous avons réussi à faire cela Nous nous retrouvons à nouveau dans la voiture d’Alphonse bien qu’un peu plus salis … surtout moi d’ailleurs. On rigole un peu, Alphonse me disant :

« Désolé mais je pensais que ça ferait plus crédible si tu n’étais pas au courant que je te frapperai tout de suite. Au moins, on peut ne pas dire qu’on a fait semblant. Tu as réussi à mettre le mouchard sur la voiture ? »

« Sous la voiture tu veux dire ! » rectifié-je en souriant. C’était une bonne chose … Très bonne chose que tout avance aussi vite. Maintenant, nous sommes à nouveau en position et prêt à observer ce qui se passe. Voilà qu’une dizaine de femmes et trois hommes sortent du bâtiment. Derrière eux, les trois personnes qui étaient dans la voiture. Il est facile de remarquer que la majorité de ces personnes sont des pokémons … ou du moins en étaient. Encore un mélange saugrenu d’homme et de pokémons.

« Qu’est-ce que l’on fait ? On regarde faire ? » demande Alphonse.

« On attend … Il y a sûrement autre chose. Ils ne pourront pas tous ren … »
Je suis forcé de m’arrêter alors que nous voyons passer un camion de marchandises. Marchandises … Voilà ce que sont ces créatures et … AH ! Mais je n’avais pas encore remarqué ! Mais il y a aussi la Gardevoir ? Qu’est-ce qu’elle fout là ?! Elle s’est faite capturée une nouvelle fois ? Mais quelle idiote !

« Hum ? Tu as l’air un peu énervé, Ric. T’en fait pas, on va les sortir de là ! »

« Oui … Oui … Ca, on aura aucun problème je crois. » dit-je alors que nous observions les hommes et les femmes qui montaient à l’intérieur du camion. Ainsi, la voiture servirait de garde du corps au camion. Soit …

Une dizaine de minutes plus tard, j’active le radar qui nous permet de suivre alors l’endroit où se rendent le camion et la voiture. D’après ce nous constatons, ils ont décidé d’aller se rendre dans la zone industrielle de la ville, là où de nombreux hangars s’y trouvent. Loin d’être original comme plan mais toujours aussi efficace.

« Et maintenant ? On essaye de rentrer dans le hangar où ils sont cachés et on les sort de là ? Il faudra sûrement se serrer dans la voiture … ou alors peut-être prendre le contrôle du camion. Qu’est-ce que en dis ? C’est une bonne idée, n’est-ce pas ? »

« On va voir … ce que l’on va faire. »

Je suis plutôt soucieux de tous les emmener en sécurité. Je ne sais pas pourquoi mais je ne pense pas que ça soit une bonne chose. Quelque chose va mal se passer. Nous nous arrêtons alors que les hangars ne sont plus très loin maintenant. Descendant de la voiture, je fais appel aux deux pokémons du commissariat. Hors de question que mon Ponchien sorte pour l’instant. C’est une simple mesure de précaution.

Je demande au Ninjask de sonder les alentours, sa vitesse et ses pouvoirs lui permettant alors d’éviter que nous nous fassions repérés, ce qui est quand même le plus important à l’heure actuelle. Avec furtivité, nous nous déplaçons jusqu’au hangar où le camion et la voiture se sont garés devant. C’est donc ici … qu’ils comptent entreposer la marchandise humaine et pokémon ? Tsss … Un rapide coup d’œil et je remarque que le camion n’est pas ouvert. Peut-être qu’ils sont encore à l’intérieur ?

« Alphonse ? On va vers le camion … et vite … »

Il acquiesce d’un hochement de tête à mes propos alors que nous nous dirigeons vers le dos du camion. Là-bas, il fait la sentinelle tandis que je cherche à l’ouvrir. Bon sang … Qu’est-ce … J’ai plus de mal que prévu ! Il semble que ça soit fermé ! Le Ninjask s’approche de la serrure du coffre du camion.

« Alors … On en fait quoi de cette fichue Gardevoir ? Elle est complètement docile. » dit une voix alors que moi comme Alphonse, nous nous stupéfions. Il faut accélérer le rythme ! Avant qu’il ne soit trop tard !

« Les ordres sont les ordres. Y a le type de la police qui va venir la récupérer. Paraitrait que c’est lui qui va l’inséminer. Je te dis pas la chance qu’il a. »

« Ouais bien sûr … Elles sont rares les pokémons aussi bien gaulées qu’elle. Faut dire qu’à la base, elle avait l’air déjà assez humaine. Mais je te fais pas dire … Y a quelques jours, j’ai été dans l’une de nos boîtes. Ils sont tordus les types de la science. J’ai vu une Mackogneur à moitié humaine. Je te promets que j’avais envie de gerber. »

Ah ? Ils avaient été au même endroit visiblement, pensé-je alors qu’il vaut mieux que je me concentre sur tout ça. Finalement, le coffre du camion s’ouvre grâce au Ninjask tandis qu’Alphonse m’annonce que les quatre hommes sont assez éloignés bien qu’ils parlent assez fortement. Bon ! Je monte à l’intérieur, regardant les différentes personnes avant de dire :

« Suivez-nous ! On va vous sortir de là avant qu’il ne soit trop tard ! Que ça soit les humains ou les pokémons … modifiés … Vous êtes tous libres maintenant ! »

Je m’attends à des murmures, des faibles remerciements, des questions personnelles pour savoir si c’est la vérité ou non mais … pas à ça.

« Non merci. Nous sommes très bien là où nous sommes. Les pokémons aussi. Nous sommes leurs dresseurs aussi. Vous pouvez repartir. » murmure une femme qui doit avoir une trentaine d’années mais qui pourtant, avec tout cet attirail sur elle, ce maquillage et ces gribouillis … semble en faire dix de plus. Ou alors, est-ce à cause de la vie qu’elle mène ?

« Euh … Oui mais non. On est là pour vous sauver. » reprit-je en espérant m’être bien fait comprendre. Et visiblement, la femme m’a bien compris puisqu’elle répète :

« Et on pas envie d’être sauvés. C’est tout. C’est aussi simple que ça. Vous vous prenez pour des héros mais dès l’instant où on est tiré de cette vie, vous nous abandonnez aussitôt. Au moins, on ne fait peut-être pas le métier le plus méritant mais on en a un. Maintenant, refermez cette fichue porte car on se les pèle ici ! Et si vous continuez, on gueule un coup. »

« Ric ! Dépêche-toi ! Ils commencent à se rapprocher ! » dit Alphonse avec anxiété.

« Bon sang ! Faites pas les imbéciles ! C’est pas une vie qui vous attends et … »

« HEYYYYYYYY ! VENEZ VITE ! Y A DES FLICS QUI TENTENT DE NOUS SAUVER ! » hurle la femme alors que je reste abasourdi. Alphonse monte dans le camion, me prend par le bras et me tire en arrière. Mais c’était quoi cette idiote ?! Déjà, d’autres cris fusent mais au loin :

« Des flics ?! BUTEZ-LES VITE ! Ils ne doivent pas s’en sortir vivants ! »

« Foutez la Gardevoir dans la bagnole tandis que vous devez absolument faire gaffe à la marchandise ! Ses pokémons sont bons à être utilisés ! Si on les perd, autant dire qu’on est foutus ! C’est compris ? ALORS VITE ! »

Tout s’enchaîne alors à une vitesse folle. Je me retrouve en train de courir avec Alphonse alors que des hommes nous poursuivent ainsi que des pokémons bien normaux ! J’ai du mal à comprendre comment raisonner correctement alors que je vois le Galegon et le Statitik qui vont les retarder. Pourtant un dernier regard vers eux et c’en est terminé. Malgré l’électricité dans l’air ambiant pour paralyser les hommes et les fissures au sol, cela n’a pas servi à grand-chose … juste à prendre quelques secondes qui s’avèrent être précieuses.
Une dernière pensée pour ces deux valeureux policiers pokémons qui se sont sacrifiés et me voilà en train de conduire comme un dératé. J’appuie sur l’accélérateur alors que déjà derrière, les crissements de pneus se font entendre … ainsi que de nombreuses balles. Je ne peux pas me tourner vers Alphonse mais je peux toujours lui parler !

« Combien sont-ils ? Purée ! On s’est complètement loupé sur ce coup ! »

« J’arrive pas à voir … Mais y en au moins trois voitures qui nous suivent ! Qu’est-ce qui s’est passé pour que ça foire comme ça ? » me demande Alphonse.

« Ils ne voulaient pas nous accompagner, voilà tout ! Tu as ton arme au cas où ? Et surtout ta ceinture ? Car ça risque de secouer maintenant ! »

Il vaut mieux prévenir que guérir car là, je ne suis pas sûr que moi comme Alphonse, on va s’en sortir indemnes. Pourquoi est-ce que j’ai fait n’importe quoi encore ? Pourquoi est-ce que l’on n’a pas demandé de l’aide aux autres … AH !

« A tous les policiers en fonction ! On a un besoin urgent d’aide ! »

C’est ça notre solution ! Au moins, on peut espérer avoir des renforts ! Mais maintenant, est-ce qu’ils allaient arriver à temps ? Des balles fussent vers nous, traversant la vitre arrière et me forçant à me baisser. Je vais avoir du mal à conduire avec tout ça ! Et dire que maintenant, nous roulons à toute allure au beau milieu de la ville à une heure tardive ! Ça risque de réveiller pas mal de personnes ! Faites qu’ils arrivent rapidement !

Chapitre 6 : Mis à l’écart

ShiroiRyu
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Chapitre 6 : Mis à l’écart

« Mais qu’est-ce que c’est que cette Gardevoir ? »

Je me répète cette phrase à voix haute chaque jour, chaque heure, chaque minute. Que cela soit dans ma tête ou alors énoncé, je n’arrive pas à raisonner correctement à cause de cette créature. Je ne sais pas quoi faire, je ne sais pas quoi dire à cause d’elle ! Je suis perturbé, voilà tout ! Cette Gardevoir me perturbe plus que tout !


Oh … S’il n’y a que ça, tout serait bien plus simple mais non ! Avec ce qui s’était passé dans ce bordel, je suis sur les nerfs. Comment … Comment … raisonner correctement quand peut-être que la secrétaire est corrompue dans le commissariat ? Ou alors le chef ? Voir même Alphonse ou Loïc ? Je ne suis pas stupide au point de croire que je suis corrompu. Quand même … Un peu d’estime de soi ne me fait pas de mal.

« HEY ! Ric ! T’as la tête des mauvais jours ! Me dit pas que tu n’as pas pris ton café ? »

Ah … La voix d’Alphonse me tire de mes rêveries mais surtout de mes pensées absurdes. Lui ? Un corrompu ? Oh … Il n’est peut-être pas le plus saint ou à cheval sur les règles de la justice mais le voir … comme un criminel ? Impossible. Je lui réponds :

« Tu sais aussi bien que moi … Oh … Qu’est-ce que tu me veux, Alphonse ? »

« Comme ça n’a pas l’air d’aller fort, j’allais te proposer de boire un coup ce soir. Qu’est-ce que tu penses ? Je suis sûr que ça te remonterait le moral. »

Je ne sais pas trop. Je ne suis pas adepte des beuveries bien que je ne dis pas non à l’alcool tant que ça ne déborde pas trop non plus. Sans réticence, j’hoche la tête positivement alors qu’Alphonse s’écrit avec un sourire aux lèvres :

« Ca peut pas nous faire de mal de toute façon ! Avec tout ce que l’on a fait ces derniers temps, c’est une bonne récompense. »

« Sûrement. Bon … Après le service, on ira dans le bar habituel. » terminé-je de dire alors que lui comme moi retournons à nos affaires. Aujourd’hui, pas de patrouille. Enfin, c’est le cas depuis quelques jours. Le chef Casior veut me ménager selon ses propres termes. J’ai du mal à y croire mais je sais que c’est son caractère qui est ainsi.

La journée se déroule très rapidement et j’évite de penser à cette Gardevoir mais aussi à ces images de vulgarité gratuite. Je n’aime pas ça … Pas du tout même … Mais je ne peux rien y faire. Alphonse, voyant que je n’ai pas la tête à conduire, prend le volant pour nous emmener dans un bar plus que respectable. Ca me changera un peu de mes derniers endroits …
Là-bas, aussitôt Alphonse salut tout le monde, comme s’il connaissait la majorité des personnes. Et contrairement à ce que je crois, la majorité des personnes le saluèrent. Et bien … Visiblement, les petites beuveries, il aime en faire sans moi n’est-ce pas ? Bon … Le barman me connait quand même bien que je ne suis pas un client commun et je m’installe au comptoir, commandant une simple pression. Alphonse à mes côtés, on commence à parler un peu de tout et de rien. On évite quand même le sujet … du bordel que nous avons visité tous les deux. De toute façon, les problèmes, j’en ai ma dose pour les mois à venir !

Deux bonnes heures s’écoulent tandis que les consommations se finissent les unes après les autres. Pourtant, je reste sobre car je ne fais que déguster. Oh, j’en suis bien à ma troisième bière mais avec les minutes qui défilent, les effets ne sont jamais réellement présents. A côté, Alphonse drague une femme qui doit avoir à peine la vingtaine d’années. Pourtant, il se tourne vers moi et me dit sur un ton un peu éméché :

« Et bien … Tu vois mon petit Ric, je crois que c’est bon pour aujourd’hui. »

« Tu n’as pas un peu trop bu, Alphonse ? Je pense que je vais conduire. »

« Oh t’en fais pas pour moi ! Tiens les clés ! Je crois que … je vais rentrer en charmante compagnie si tu vois ce que je veux dire. » me murmure Alphonse, me donnant un petit coup de coude alors que la femme derrière lui me sourit, les joues rougies par l’alcool elle aussi.

« Je te ramène ta voiture dès demain. »

« Et bonne route à toi ! Fais gaffe aux arbres au beau milieu de celle-ci ! »

« Merci de me prévenir, Alphonse. C’est sympa de ta part. » dit-je alors que je haussa les épaules devant cette recommandation plus qu’inutile de la part de mon meilleur ami.

Je quitte le bar après avoir payé mes trois consommations, allant jusqu’à la voiture d’Alphonse. Avec les idées parfaitement claires, je démarre le véhicule, me dirigeant vers mon appartement où je vis seul, complètement seul. Contrairement à Alphonse, je ne suis pas un fêtard … et j’ai toujours mes idées bien placées sur ce que je veux faire. Mais est-ce que je ne gâche pas ma vie ? Je me le demande.

« Pourquoi est-ce que tu ne veux pas me voir ? M’entendre ? Me regarder ? »

Je regarde subitement dans le rétroviseur, remarquant la Gardevoir aux cheveux bleus qui est assise sur l’un des sièges arrière. Je freine subitement, la voiture faisant presque un demi-tour sur elle-même. Si encore, j’avais l’idée de penser aux pauvres pneus qui venaient de crisser, je me serai excusé envers Alphonse mais là, ce n’était pas ce que j’avais en tête. Je me retourne pour regarder la Gardevoir qui croise ses longues jambes blanches devant moi.

« Pourquoi est-ce que tu es ici ? » demandé-je en tentant de garder mon calme.

« Car je sais que j’occupe la majorité de tes pensées. Néanmoins, tu ne veux pas que je me présente devant les autres. C’est pourquoi, bien que je sois toujours peu éloignée de toi, je ne me montre pas. Voilà tout. »

« Ca ne répond pas à ma question. Pourquoi est-ce que tu ici ? Devant moi ! Enfin, derrière moi ! Tu peux t’exprimer alors réponds-moi ? »

« ….. … Est-ce que j’ai fait quelque chose qui te déplait ? Est-ce que tu regrettes le fait de m’avoir sauvé la vie ? Je voulais … juste te remercier. » murmure la Gardevoir.

« Et tu penses que c’est en ouvrant tes cui … Non, je ne dois pas parler comme ça. Si tu es intelligente, tu saurais que ce que tu as fait est mal … Et je ne veux pas de pokémons. J’ai juste celui qui appartenait à mon père et c’est tout. Le reste, je ne m’en préoccupe pas. »

« Tu ne veux pas que je devienne ta pokémon ? Je serais beaucoup plus forte … dès le moment où tu m’imprègneras … Je suis … spéciale. »

« Dehors … Quitte la voiture et n’en revient pas ! Si c’est pour ça, tu ferais mieux de ne pas remontrer ton visage, c’est compris ? Je ne suis pas un poképhile ! Tu crois que je vais passer de l’autre côté de la justice parce qu’une Gardevoir dévergondée et nymphomane a envie de sexe ? Va te prendre un Malosse ou je ne sais quoi si tu en as tellement envie ! »

« Je … La première fois, c’est important. C’est le moment … de la liaison … Mais je ne suis pas … ce que tu dis. Je suis vraiment différente. »

« Pour moi, tu as juste envie de ça. Et je suis désolé pour ce que je t’ai dit. Mais je le pense quand même à moitié. Si tu essayais de t’expliquer un peu aussi … » répondu-je alors que je conduis depuis maintenant cinq bonnes minutes.

« Je ne me suis toujours pas présentée. Je m’appelle Lania Lezuna. Du moins, c’est comme ça que m’appellent les scientifiques. »

« Hum ? Je trouve que c’est plutôt convenable. A force de regarder des films d’action ou d’aventure, je pensais que tu aurais un nom de code comme Sujet ZXA-428. »

«Non ! NON ! Je n’ai pas un tel nom ! » s’écrit la Gardevoir en rougissant violemment, confuse par ce que je viens de dire. Pourtant, ce n’est rien de bien méchant. « Mais … Mais … Je sens que je te dérange encore. Je … Je crois que je vais me retirer. »

« Hum ? Maintenant que l’on a une conversation à peu près correcte, tu veux t’en aller ? Alors que tu pourrais m’en dire plus sur ce qui se passe ? »

Pourtant, je n’obtiens aucune réponse. Un nouveau regard sur le rétroviseur et je remarque … rien du tout malheureusement. La Gardevoir s’est une nouvelle fois téléportée. Vraiment, maintenant je connais au moins son nom. Je rentre chez moi, je ne cherche même pas à me déshabiller et je m’écroule sur mon lit.

Le lendemain matin, je suis encore une fois l’un des premiers qui arrive au commissariat. Néanmoins, j’ai une idée en tête. Enfin … Peut-être que Loïc va enfin m’écouter ? Et me prendre un peu plus au sérieux ? Lorsqu’il arrive, je le salue et je lui demande aussitôt :

« Monsieur Loïc, j’aimerai vraiment … faire des recherches sur cette histoire liée au proxénétisme pokémon. Cela est bien plus grave qu’on ne le croit. »

« Ric … Ric … Ric … Qu’est-ce que je t’ai dit ? Cela a failli très mal se terminer la … »

« Mais Lania Lezuna reste en danger. Et il y a des chances que d’autres pokémons subissent le même sort qu’elle. On ne peut pas ignorer ça ! » m’écrié-je alors que Loîc est étonné.

« Lania ? Lezuna ? Est-ce le nom … de cette Gardevoir qui t’obsède ? »

M’obséder est un bien grand mot. Néanmoins, je ne le contredit pas. Et ça n’arrange pas mon cas. Il est songeur, m’annonçant qu’il va réfléchir à tout cela et en discuter avec le chef. Pourquoi est-ce que je ne le crois pas ? Voilà qu’arrive Alphonse, la bouche un peu pâteuse … Il a la tête de celui qui a fait une sacrée fête hier.

Pourtant, je l’embarque avec moi aussitôt qu’il ait pris son petit café du matin pour bien le réveiller. Je ne peux pas m’y résoudre. Il faut que j’en parle avec quelqu’un et vite ! A moitié encore endormi, Alphonse est avachi sur la place passager tandis que je lui parle :

« Il faut que l’on continue seuls, Alphonse. Tu comprends ? »

« Je dois comprendre quoi ? J’ai mal au crâne … Ric … Tu dois savoir … Cette fille … C’était une bombe … d’énergie. Vraiment … »

« Je ne parle pas de ça ! RAHHHH ! Concentre-toi donc un peu quand même ! Ca ne devrait pas être trop dur non plus hein ? » répondu-je avec un peu d’énervement.

« Ouais … Ouais, je t’écoute … Enfin, je vais essayer. Tu parlais des … bordels hein ? »

C’était exactement de ça dont je parle ! Mais je crois que ça ne sert à rien d’avoir une conversation raisonnable avec Alphonse pour au moins deux bonne heures. Pourquoi est-ce que je suis mis de côté ? Est-ce que je dois taper le nom de la Gardevoir sur l’ordinateur ? Je n’ai pas fait de recherches dessus hier mais ça peut être une bonne piste.

Ailleurs, alors que la matinée est encore présente, la Gardevoir aux yeux dorés ne fait que courir et se téléporter sans pour autant arriver à s’éloigner à plus de quelques mètres grâce à cette méthode. Ses pouvoirs sont bloqués et elle se retrouve assise contre un mur, incapable de s’enfuir plus longtemps. Là, plusieurs ombres apparaissent, s’approchant d’elle pour la récupérer. Ils lui font mal, plus que mal, mais elle ne cherche plus à lutter. Elle est emmenée ailleurs … autre part … Tout ce que Ric avait fait avait été inutile en fin de compte.

Chapitre 5 : Une approche monstrueuse

ShiroiRyu
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Chapitre 5 : Une approche monstrueuse

« Et … » commencé-je à dire avant de m’arrêter.

Je ne veux pas être grossier alors je préfère me taire. La semaine de convalescence est bientôt passée et je n’ai rien obtenu de concret par rapport à cette affaire. Du moins, par rapport à toute cette histoire. Je n’avance pas, je ne recule pas … Je fais tout simplement du stop et je ne sais pas quel chemin je dois prendre. J’ai bien une idée mais elle me déplaît au plus haut point. De même, je préfère ne pas appeler Alphonse car je sens que cette histoire ne concerne que moi. Mais maintenant … Elle est loin d’être terminée.

« Bon … Pas d’autres solutions … Ca me dégoûte … »

J’aime me parler seul. Ça me donne l’impression qu’il y a quelqu’un d’autre que moi dans l’appartement dans lequel j’habite. Bon … Malheureusement, ce n’est qu’une impression. A part mon Ponchien, les autres pokémons que je possède sont en fait au commissariat de police. Et autant dire que même un Pokémon de compagnie ne remplacera jamais une personne humaine, cela n’en déplaise à mon chien.

Une veste sur le corps, tournant les clés pour refermer l’appartement derrière moi, me voilà maintenant sorti. Je sais où me rendre … même si ça me déplait. Une pokéball dans la poche au cas où les problèmes surviennent, je me rends alors dans un quartier aux décors plus que chaleureux. Un peu comme les jeunes femmes qui accostent les passants qui marchent ou conduisent pour traverser la ville. Voilà … Au moins, mes renseignements m’ont permis de trouver cet endroit dans la ville où j’habite. C’est bizarre … de ne jamais en avoir entendu parler auparavant. Néanmoins, avec une bonne partie des économies que je possède, je sais que si je le désire, je peux passer pour un client important, ne serait-ce que pour en donner l’impression et l’image pour une seule journée.

« Bonjour messire. Vous êtes nouveau ici, n’est-ce pas ? » demande un homme qui devait à peine avoir mon âge mais habillé comme un réceptionniste, veste rouge, pantalon noir et chemise blanche sous la veste rouge.

« C’est le cas … Je vous avoue que je ne suis pas vraiment … habitué à cela. Néanmoins, la marchandise pokémon titille ma curiosité et j’ai pris mon courage à deux mains pour venir ici. » osé-je dire, espérant que mon jeu de paroles n’est pas trop risible.

« Oh … Bien entendu. Néanmoins, rien que pour rentrer dans la salle, il vous faut payer. A partir de là, vous pourrez vous installer sur un siège pour contempler nos différentes filles et pokémons. Si l’une d’entre elles vous plait, vous pourrez alors contacter l’une des nombreuses serveuses pour avoir un tête-à-tête particulier avec la fille que vous avez choisie. »

« Euh … Mais je me demandais … Et pour les femmes qui viennent ici, comment cela se passe-t-il ? Car sur les nombreux sites où je me rendais … Je dois vous avouer qu’elle vise principalement une clientèle masculine. »

« Oh ! C’est un préjugé. Sachez que les femmes, autant que les hommes, sont attirées des pokémons ayant peu à peu une apparence humaine. Néanmoins, dans le cas où vous ne seriez pas attiré par les femmes et les pokémons de sexe féminin, sachez qu’il y a une autre salle non-loin de la première avec tout ce que vous voulez … de l’autre sexe. »

« Ahem … Merci bien de ce renseignement. » murmuré-je avant de sortir la liasse de billets qui consiste en une grosse partie de mes économies. Le réceptionniste ne semble guère impressionné et je le paye. Me voilà maintenant autorisé à rentrer dans un endroit que j’espérais ne jamais revoir.
Ici … Ca ne se cache même plus … Loin de là même. Non … Il n’y a aucune honte, aucune pudeur, rien du tout. Le réceptionniste avait parlé d’un tête-à-tête avec certaines filles, n’est-ce pas ? Et bien, d’après ce que je peux voir, certaines filles, c’était plutôt des têtes à queue. Je suis encore plus stupide de penser à de telles vulgarités mais je ne me cache pas. Comme certaines personnes que je ne pensais jamais voir ici.
Des politiciens ? Enfin, des personnes liées à la politique … L’adjoint du maire aussi. N’ont-ils pas peur de se faire remarquer ? Je m’installe à un fauteuil libre mais unique, personne ne pouvant s’asseoir à côté de moi. Me voilà bien tranquille pendant que j’observe du coin de l’œil tout ce qui se passe autour de moi. Deux secondes, je pose mes yeux sur une fille qui ne porte plus qu’un mince string rouge pour couvrir son entrejambe. Deux autres secondes, j’aperçois … … …

« Je me sens mal. » soufflé-je avant de poser une main sur ma bouche.

Un Mackogneur … Ou plutôt UNE Mackogneur. Même sa poitrine semble avoir des muscles tandis qu’elle ressemble bien plus à une humaine que la Lockpin de la dernière fois … Mais pour les adeptes du culturisme, là, ils sont servis. Avec ses quatre mains qu’elle semble manipuler sans aucun souci, elle s’amuse à caresser quatre femmes bien humaines. Certains diront que c’est sensuel … Moi, j’ai envie de …

« Vous ne vous sentez pas bien ? Voulez-vous un verre d’eau ? C’est quand même gratuit par rapport aux autres consommations. »

« Je … J’avoue que ça me ferait du bien. Je peux vous poser une question ? Je … Je crois reconnaître certaines personnes célèbres ici ? Elles n’ont pas peur de … se faire remarquer ? » demandé-je à la jeune femme en mini-jupe et en bustier rouge laissant paraître une poitrine de petite taille mais toujours agréable à la vue.

« Oh ? Ce n’est pas la première fois que quelqu’un pose cette question. Ici, on va dire que l’on est dans le culte du secret. Ce qui est ici n’en ressort jamais. De toute façon, ces hommes et ces femmes sont tellement influents qu’ils pourraient nier tout ce quelqu’un dira aux journalistes ou à la télévision. Et le lendemain, cette personne disparaît sans laisser de trace. Oh ! Vous êtes si pâle ! Attendez-donc que je vous ouvre un peu tout ça. »

Je me laisse faire par cette jeune femme, celle-ci desserrant ma cravate et ouvrant ma veste alors qu’elle est à moitié assise sur moi. Je pense que c’est facile à deviner qu’elle fait son job. Je la laisse faire son travail puis finalement, elle descend, un petit sourire aux lèvres.

« Je m’appelle Pascale. Heureuse de vous servir très prochainement. »

« Heureux de vous rencontrer, Pascale. » dit-je en espérant ne pas être trop rouge. Je ne suis pas habitué à ce genre de contacts avec la gente féminine. Je peux avouer que depuis toutes ces années, j’ai privilégié le travail au reste.

Voilà … Pendant que j’attends mon verre d’eau, je réfléchis à tout à tout ce qui vient de se passer. Oh … Je ne suis pas candide au point de croire que les politiciens ne sont pas véreux pour une grande partie d’entre eux mais … je suis affligé de voir que même si je préviens le commissariat, il y ait peu de chances que cette affaire éclate au grand jour.

« Mais qu’est-ce … C’est une nouvelle attraction ? »

« Cette créa… C’est une pokémon non ? Une Gardevoir, n’est-ce pas ? »

« Je ne crois pas la connaître. Il faudrait me la présenter. »

Hum ? Une Gardevoir ? Je n’ose pas tourner mon regard vers l’origine de ces nombreuses paroles. Ce n’est pas que j’ai peur, loin de là même. C’est juste que j’ai l’impression que je sais parfaitement qui est cette Gardevoir. Depuis le début de la semaine, elle est apparue de nombreuses fois devant moi. Elle ne dit pas un mot, me regardant pendant une bonne minute tout en se caressant le bas ventre … puis elle se téléporte. Mais me suivre jusqu’ici … ME SUIVRE JUSQU’ICI ? MAIS ELLE EST COMPLETEMENT FOLLE ! Je me lève brusquement, plusieurs regards se tournant vers moi.
C’est bien elle … Cette Gardevoir aux yeux dorés … et à la chevelure bleue. Elle a ses yeux rivés vers moi, me faisant un petit sourire. Avec lenteur et grâce, elle avance vers moi, ses pas résonnant dans la salle sous la musique endiablée des danseuses. Elle est maintenant finalement arrivée à ma hauteur et je ne sais pas comment me contrôler. C’est … Ce n’est pas une Gardevoir. Les Gardevoirs … n’ont pas de poitrine. Pas … de cela … Elle est face à moi et la seule chose que je peux dire, c’est :

« Qu’est-ce que tu fais là ? Tu n’as pas l’impression que tu commets une bêtise ? »

« Hey … Mais attendez un peu … Cette Gardevoir … » commence à murmurer un homme dont je ne cherche même pas à savoir à quoi il ressemble. Je prends la main de la Gardevoir, prêt à la tirer ailleurs pour éviter de plus gros ennuis.

« Je nous téléporte. »

Hein ? J’ai à peine le temps de réfléchir à ce que j’ai cru entendre que me voilà téléporté … au loin ? N’ayant pas de voiture, ça ne me dérange pas de me retrouver dans une ruelle sombre, dans un quartier que je ne connais sûrement pas mais quand même.

« Qui a pris la parole ? » me questionné-je alors que je regarde autour de moi.

« C’est moi.  Nous sommes en sécurité … Je suis en sécurité grâce à toi. »

Mes yeux s’arrêtent sur la Gardevoir. Cette voix féminine et douce … provient d’elle ? J’ai même ressenti une certaine chaleur et tendresse qui en émane. Comme si j’avais affaire à une femme qui n’a aucun mal à mettre ses émotions et ses sentiments dans ses paroles. Mais là, pour l’heure, ce qui m’étonne le plus, c’est bien le fait que :

« Mais tu parles ou je rêve ? Comment c’est possible ? Enfin ! Tu es une pokémon psychique mais parler … Parler comme ça … »

« Je suis une Gardevoir … spéciale. Tu as pu le remarquer lorsque tu m’as sauvée. »

Oui … Pour être spéciale, elle est spéciale ! D’ailleurs, maintenant que j’ai tout mon temps, je peux l’étudier de haut en bas. Elle mesure environ un mètre soixante-quinze, ce qui est plus grand que la moyenne des Gardevoirs. Comme les Gardevoirs, elle porte une magnifique robe blanche mais en même temps bleue au niveau des bras et du haut du corps … D’ailleurs, celle-ci se soulève peu à peu alors que je remarque que la Gardevoir tourne sur elle-même, dansant délicatement devant mes yeux étonnés. Elle me montre ses fines jambes blanches alors que je remarque les rougeurs à ses joues. D’ailleurs, l’autre détail qui frappe beaucoup … en plus de ses yeux dorés et de sa chevelure bleue … C’est bien cette poitrine loin d’être petite qui est cachée dans la partie bleue de la robe. Néanmoins, je …

« Ils sont réels, tu sais … Tu peux les toucher si tu veux. »

« Je ne regardais pas ça ! Je regardais la corne dorée qui était entre ! »

« Tu n’es pas sincère. Je sais lire dans les pensées d’autrui. Du moins … Quand ils ne savent pas les bloquer. » reprit la Gardevoir, me laissant bouche bée.

Et je suis sensé dire quoi après ça ? C’est juste surprenant de voir une telle créature … Mais surtout, ça me rappelle un peu trop les sites sur lesquels je suis tombé. Voilà que je me sens mal à nouveau … Je décide de m’éloigner et de quitter cette ruelle. Mais me voilà plaqué contre le mur avec une étrange délicatesse … Un mélange de pression psychique et …

« Je voulais te remercier pour ce que tu avais fait pour moi. Sans toi … Sans ta réaction … Il y aurait eu … de fortes chances que … j’abandonne tout espoir. »

« Oui … Enfin bon, ce n’est pas très important non plus. Pas de quoi en faire tout un fromage. Ne t’inquiète pas, ça m’a fait plaisir de te libérer. D’ailleurs, si tu veux bien … »

« Je tenais vraiment … à ce que ça soit toi … Tu sais, je suis vraiment spéciale. » murmure la Gardevoir alors que je suis toujours incapable de bouger. Elle se colle contre moi, pressant sa volumineuse poitrine sur mon torse tandis que je dégluti. Ce n’est qu’une créature … Qu’une simple créature … Et rien d’autre.

« Je ne suis pas ce que tu crois. Loin de là même … Tu m’as sauvé la vie … et je veux que tu m’imprègnes. Imprègnes-moi … et je serai alors complètement à toi. Je serai dévouée à ta cause jusqu’au bout. Mais s’il te plaît … Sois doux. Car dès l’instant où je ne serai plus vierge, nous serons liés pour l’éternité. »

Plus vierge ? Mon sang ne fait plus qu’un tour et je me libère de l’étreinte psychique et surtout de cette Gardevoir. Au fil de ces paroles, j’ai compris peu à peu où elle veut en venir ! Elle est complètement folle cette créature !

« Je suis des plus sérieuses dans ce que je te demande … Je te demande de me croire … »

« Oui, bien entendu. Bon … Euh … Tu viendras au commissariat et on s’expliquera là-bas. Je vais plutôt renter chez moi. J’ai rien appris de … »

« Ne suis-je pas attirante comme créature ? Pourtant, j’ai ressenti du désir qui émanait de tout ton corps lorsque tu as posé ton regard sur moi. Je suis moi-même attirée physiquement par toi. Je ne pense pas que cela soit lié à ton apparence … mais à tout ce qui se dégage de ton âme. » reprit-elle alors que j’arrête de me débattre.

« C’est bien beau ce que tu me dis mais tu es plus répugnante qu’attirante. »

« Ce n’est pas ce que ton corps dit … Mais tu es effrayé, c’est vrai. »

Alors, si elle le sait, qu’elle me laisse partir ! Sans même chercher à lui répondre, je m’éloigne d’elle et je quitte cette ruelle. Je n’ai même pas pensé à lui demander son nom, j’en ai vraiment pas envie. Pourtant, j’entends sa voix dans ma tête qui me dit :

« J’ai les réponses à tes nombreuses questions. »

Mais je préfère clairement ne plus avoir de contacts avec elle ! Que ça soit physique ou mental ! Je tente de bloquer mon esprit et je m’éloigne. Elle ne me suit pas … J’espère juste ne pas l’avoir vexée mais … Je ne suis pas de ce genre-là.