Chapitre 23 : Une information non prévue

ShiroiRyu
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Chapitre 23 : Une information non prévue

« Tu veux bien venir, Manelena ? »

« Non, je ne le veux pas. Si maintenant, tu peux me lâcher, Tery, j’étais à la recherche. »

« A la recherche de quoi ? Ce que je te propose, c’est tout simplement de venir revoir quelques personnes. Promis, ce n’est rien de bizarre ou louche. Puis bon,, tu sais parfaitement que je n’aime pas te laisser seule dans cet endroit. »

« Et alors ? Je pense être assez grande pour ne pas avoir besoin d’une nourrice masculine. »

« Pfff, Manelena. » marmonna le jeune homme, ne cherchant même pas à parler avec elle. Il la regarde pendant de longues secondes, attendant qu’elle réagisse et comprenne. Lorsqu’elle comprit qu’il ne bougerait pas, son casque noir disparaissant pour laisser paraître son visage. Elle soupira avant de répondre :

« Tu ne bougeras pas si je ne bouge pas, n’est-ce pas ? »

« C’est à peu près ça. Ca serait quand même bien dommage, non ? »

« Grrr. Tu sais parfaitement que je trouve ça agaçant, non ? »

Il haussa les épaules avant de sourire, tendant sa main vers elle. Elle n’avait qu’à la prendre et ensuite, ils … AIE AIE AIE ! Elle avait bien serré sa main mais avec son gantelet de métal ! Ça faisait mal ça ! AIE AIE AIE ! Il poussa un gémissement de douleur.

« Est-ce que je dois te lâcher maintenant ? Ou il faut encore que je te tienne la main ? »

« Je crois que c’est bon, Manelena. Je crois que c’est parfaitement bon ! Tu peux me lâcher ! Aie, aie, aie ! S’il te plaît ! Vite ! »

« Si tu insistes pour que je reste sous bonne garde avec toi. »

Elle s’en amusait hein ? AIE AIE AIE ! Stop ! Ca faisait vraiment mal ! Qu’elle se calme ! Il n’avait rien pour mériter ça ! Il voulait juste lui rendre service ! AIE ! Non ! Qu’elle n’exagère pas ! C’était tout simplement horrible !

« Bon, assez. J’espère que tu as compris la leçon et que tu ne viendras plus m’importuner, n’est-ce pas, Tery ? Le message est bien passé ? »

« Et dire que je voulais juste te rendre service. J’aime pas te voir seule. Tu t’isoles et ce n’est pas quelque chose que j’apprécie, c’est tout. »

Elle avait fini par relâcher sa main alors qu’il se la massait. Elle le fixa, clignant des yeux plusieurs fois. Qu’il ne fasse pas ce regard de chien battu ! Elle passait pour un monstre ensuite ! Son armure disparu complètement, la ramenant dans sa jupe de métal et le reste de ses habits. Elle récupéra la main de Tery, marmonnant :

« Bon, tais-toi et arrête de geindre un peu. Où est-ce que tu voulais m’emmener ? »

« Revoir quelques anciennes connaissances, rien de plus. Tu vois ? Ce n’est pas une idée démoniaque ou autre, hein ? »

Elle hausse simplement les épaules, montrant par là qu’elle n’était pas vraiment très intéressée par cette idée mais pourquoi pas ? Alors qu’ils allaient amorcer un mouvement, un cri se fit entendre à quelques mètres :

« TERY ! Te voilà enfin ! De qui est-ce que tu te moques hein ? »

Elen ? Et elle n’était visiblement pas seule. Le reste du groupe l’accompagnait. Ils en avaient déjà fini avec Ernold ? Est-ce qu’ils l’avaient laissé seul ? Enfin, accompagné avec les gnomolds ? Il sentit la main de Manelena qui quitta la sienne alors qu’il demandait :

« Ben alors ? Pour Ernold ? Ça ne fait qu’une dizaine de minutes à tout casser. C’est quand même assez étonnant, non ? Vous ne pouviez pas vous passer de moi ? »

« N’exagère quand même pas, Tery. Ce n’est pas aussi important que ça, loin de là. »

« Roh, je rigolais, Elen. Tu sais bien que je ne le pense pas. Mais quand même, dix minutes ? Et je vois qu’en fait, Séran et Sérest ne sont toujours pas là, n’est-ce pas ? »

« Disons qu’ils sont partis de leur côté, pour ne pas changer. »

Il poussa un petit soupir. En un sens, vu qu’ils étaient un couple, c’était normal. En même temps, il ne pouvait pas s’empêcher. C’était tellement simple. Il émit un petit rire. C’était un peu ce qu’il avait tenté de faire avec Manelena même s’ils n’étaient pas un couple.

« Bon, et bien, maintenant, on va tenter de tous y aller puisqu’il en est ainsi. Je comptais me rendre à la bibliothèque d’Omnosmos. »

« Oh ? Pour aller retrouver ces personnes ? »

Il hocha la tête positivement à la question avant de se mettre en position pour se rendre à la bibliothèque. Bon, il ne connaissait pas encore parfaitement Omnosmos mais heureusement pour lui, comme ils venaient de la tour des archimages, c’était nullement difficile de se repérer par rapport à cet endroit.

Quelques ruelles à gauche, quelques ruelles à droite, aller tout droit puis tourner à cette rue, et voilà, le bâtiment était déjà visible au loin. Il eut un petit sourire discret. Cet endroit était sacrément merveilleux. S’il avait une question, il aurait une réponse par ici. Enfin, dans la majorité des cas car ce n’était jamais sûr à ce sujet.

« BONJOUR ! » s’écria t-il avant que Manelena ne lui donne une claque derrière le crâne. AIE ! Mais ça faisait mal ! Qu’est-ce qu’il avait fait pour mériter un tel traitement ?

« Je te rappelle que nous sommes dans une bibliothèque. PIRE ! Nous sommes dans la bibliothèque la plus importante de ce monde. Tu sais aussi les règles élémentaires dans les bibliothèques alors j’ai une question : pourquoi est-ce que tu as fait ça ? Tu as intérêt à avoir une bonne raison. » dit-elle bien qu’elle ne comptait pas lui faire mal, pour une fois.

« Rien que pour ça. » répondit le jeune homme avec une petite insolence dans le ton avant qu’une femme d’un certain âge ne s’approche à pas vifs vers eux.

« Je peux savoir ce que vous faites ? »

« Oh, madame Jésiana. Bonjour à vous, cela faisait très longtemps, non ? Je suis très heureux de vous revoir après tout ce temps. » dit-il, un grand sourire aux lèvres.

« Hum ? Tu es le jeune homme d’il y a quelques mois, n’est-ce pas ? Tery Vanian, si je ne me trompe pas, c’est bien cela ? »

« Je suis bien content de voir que vous vous rappelez de mon nom ! »

« Et donc, est-ce pour cela que tu es obligé de crier de la sorte ? »

« Si je ne le faisais pas, je ne crois pas que vous seriez venue à moi, madame Jésiana. »

Elle haussa un sourcil désapprobateur à cette remarque alors que Manelena poussait un profond soupir de désespoir. Vraiment ? Il n’exagérait pas un peu ?

« Si tel est le cas, je te demanderai donc de bien partir de la bibliothèque. Ce n’est pas un endroit où on peut se permettre de s’amuser. »

« Je ne voulais pas vous mettre en colère, madame Jésiana. Je voulais juste passer par là pour vous dire bonjour, comme à monsieur Périk. Où se trouve t-il ? »

« Juste passer nous dire bonjour ? Est-ce que de jeunes gens comme vous n’ont pas mieux à faire normalement de leurs journées ? »

« Ah ben ça, on a déjà fini notre journée là. Enfin, de mon côté, je ne sais pas si c’est le cas pour tout le monde mais bon … »

Ca ne dérangeait personne, n’est-ce pas ? Il regarda à gauche et à droite, observant les réactions d’Elen et des autres. Pour Elen, elle voulait rester juste à côté de lui, Manelena en avait rien à faire tandis que Clari …

« Tellement de livres, il y en a tellement ! »

La voix qui s’exclamait n’était nulle autre que celle d’Elise qui était comme émerveillée devant les livres qui l’entouraient. Elle regarda à gauche, à droite puis en haut.

« Mademoiselle Elise, faites quand même attention à ne pas commettre de bêtises, d’accord ? C’est un endroit très important en Omnosmos. Mais est-ce que des livres vous intéressent ? »

« Bien entendu ! Ces histoires racontées dans les livres, j’adore ça ! L’aubergiste en avait parfois. Ils étaient offerts par des voyageurs de passage. Je m’amusais à les lire et à chercher à les comprendre. Bon en même temps, je ne suis pas très douée pour la lecture mais j’arrive quand même à lire correctement si je prend mon temps. » répondit la jeune femme aux cheveux auburn, recommençant à contempler tout ce qui se trouvait autour d’elle.

Elle ressemblait à une enfant qui s’émerveillait devant le monde qui l’entourait. Au moins, quelqu’un d’autre que lui appréciait ce qu’il voyait. Bon, alors ? Il n’avait pas eut sa réponse en ce qui concernait le vieil homme.

« Pardonnez-moi de me répéter mais où se trouve monsieur Périk ? »

« Il est en train de répondre à une lettre, tout simplement. Il viendra d’ici quelques minutes. Laissez-le tranquille et il pourra vous parler ensuite. »

« Ça ne vous dérange pas si nous restons là en attendant ? » demanda Tery doucement.

« Après ce petit spectacle que tu as fait, est-ce que tu es sérieux ? »

« Je m’excuse, ce n’était pas du tout intentionnel, madame Jésiana, vous le savez bien non ? »

Elle le fixa, attendant de voir s’il allait vraiment se calmer. Après quelques secondes à étudier son regard de chien battu, elle se massa le front, soupirant :

« Vous le pouvez mais que je ne vous vois pas faire trop de bruit sinon, c’est la porte. »

« C’est bien compris. Elen ? On y va ? On s’installe ? »

« Et qu’allons-nous lire cette fois-ci, Tery ? » demanda Manelena alors que Jésiana restait là, attendant d’entendre ce dont ils allaient parler.

« Pourquoi pas les créatures légendaires ? Et encore un peu les démons ? On a toujours pas assez d’informations, d’après moi. Je ne sais pas si c’est bon ou non. »

« Vous connaissez la section pour vos recherches. Normalement, vous devriez trouver non-loin des livres au sujet des créatures légendaires. Je retourne m’occuper des autres lecteurs. » déclara Jésiana, s’éloignant d’eux sans demander leurs avis.

Les voilà tous réunis autour d’une table, comme la dernière fois ! Tery avait déjà récupéré bon nombre de livres tandis qu’il avait dit à Elise qu’elle pouvait choisir ce qu’elle voulait. Elle avait fait une petite moue de déception, disant :

« Je veux pouvoir aussi vous aider hein ? Je sais que je ne lis pas aussi bien que vous mais bon, je peux me rendre utile hein ? »

« Ce n’est pas du tout ça. Je pensais que tu aurais envie de lire ce dont tu as envie. Au lieu de te compliquer la vie avec les livres que l’on a actuellement. »

« Ca ne change pas ! Je viendrai quand même vous aider en fin de compte. »

Si elle le désirait tant que ça. Il lui tendit un livre, remarquant sa réaction tout en rigolant un peu. Oui, il trouvait cela amusant et il n’avait pas honte de le penser. Bon ? Elen était à côté de lui, Clari de l’autre. Manelena était déjà plongée dans un livre tandis que Royan observait le livre que Tery avait donné à Elise. Il vint l’aider, se plaçant à côté d’elle tandis que Tery les regardait tous les deux. Hum … soit, soit, soit ! Il n’allait rien redire à ce sujet !

« Bon et bien, commençons alors, non ? »

« Je suis déjà en train de le faire, Tery, si tu n’avais pas remarqué. » répondit Manelena, le regard plongé dans son livre tandis qu’il se grattait la joue avec gêne. Il le savait hein ? Il n’était pas complètement stupide non plus ! Enfin, pas autant qu’elle voulait lui faire croire. Il y avait quand même quelques limites aussi.

« Par contre, Tery, qu’est-ce que l’on recherche comme informations ? »

« Un peu de tout, si vous trouvez. Cela m’étonnerait mais bon. Des données qu’on a pas encore comme l’aigle bicéphale, pourquoi est-ce qu’il n’est pas réveillé, ce genre de choses. »

« Je vois, je vois. Bon, j’y retourne alors. » déclara Royan, quittant finalement la jeune femme aux cheveux auburn pour aller récupérer quelques livres sur le sujet.

Il n’était même pas un peu triste de l’abandonner comme ça ? C’est bête, vraiment bête mais bon, lui-même n’allait pas se plaindre à ce sujet, ça ne le concernait pas. Bon ! Ils avaient beaucoup de travail et il se concentra sur sa propre tâche ! Une deux, une deux, une deux !

Il avait un sourire aux lèvre tandis qu’il regardait autour de lui, se demandant quand il allait apercevoir le vieil homme. C’est bête mais il se sentait bien avec ces deux personnes, rien à voir avec le couple Sérest et Séran. Oh, il ne les détestait pas mais à côté, ils mettaient toujours un peu de distance entre eux et le reste du groupe. Il ne faisait rien aussi de son propre côté pour les inviter à se rapprocher d’eux, oui.

« C’est vraiment compliqué les relations sociales. »

« Qu’est-ce que tu racontes, Tery ? » demanda Elen tout en lui souriant doucement.

« Oh rien de bien important, je dirai. Pourquoi est-ce je m’en préoccuperai. Est-ce que tuas quelque chose à me montrer ? Tu n’as rien trouvé ? »

« Rien du tout pour le moment malheureusement. C’est pas simple tu sais hein ? »

Il s’en doutait mais bon, il préférait poser la question plutôt que de tourner en rond inutilement. Il avait encore beaucoup à faire normalement ! Bon, bon, bon, des informations et vite ! Pourquoi ils n’en trouvaient pas ? Ce n’était pas normal !

« Manelena ? Royan ? Clari ? Elise ? Rien du tout de votre côté aussi ? »

« Rien de rien, c’est le calme plat. Je me demande d’ailleurs comment ça se fait. Pourtant, avec autant de livres, il doit bien y en avoir un qui en parle, non ? »

« Pour l’heure, ben justement, y a rien à dire malheureusement. Je trouve rien du tout sur le sujet, je suis désolée, Tery. »

Elle n’avait pas besoin de s’excuser, ce n’était pas si grave que ça non plus. Il haussa tout simplement les épaules, replongeant dans ses livres. Il voulait juste trouver une information ou autre, enfin, un début de piste quoi ! Est-ce qu’il en demandait trop ?

« Oh ? Mais qui vois-je donc ? N’est-ce donc pas Tery ? »

Une voix lui fit quitter son livre une nouvelle fois. Il la reconnaissait facilement, surtout qu’elle était âgée. Les paroles avaient été prononcé avec une petite pointe d’amusement tandis qu’il tournait son visage vers l’origine des paroles.

« Monsieur Périk ! Vous êtes enfin là ! »

Il se leva aussitôt, regardant les têtes qui se tournaient vers lui. Hahaha, zut, il allait se faire enguirlander par la vieille femme. Périk fit un mouvement du doigt pour lui dire de chuchoter, se rapprochant du groupe avant de regarder ce qu’ils faisaient :

« Qu’est-ce qu’il y a de bien ? Que faites-vous donc ? »

« Nous sommes à la recherche d’informations sur les démons mais aussi l’aigle bicéphale, la créature légendaire de Claudiska. Car c’est étrange mais nous ne trouvons rien. »

« Oh, bien entendu, ce n’est pas aussi simple que cela. Néanmoins, pour le moment, j’ai autre chose à vous montrer mais tout d’abord, bienvenue à la bibliothèque. Il semblerait que je ne connaisse guère cette jeune femme. » déclara le vieil homme en regardant Elise, celle-ci ayant relevé son visage pour le regarder.

« Bonjour à vous aussi. Je vous promets de faire attention à vos livres mais il y en a tellement ! Je m’appelle Elise. C’est tout simplement surprenant et … »

« Oh. Je vois, je vois. Est-ce donc bien vous qui êtes comme Tery ? Ne vous inquiétez donc pas, ici, je ne juge pas une personne sur son origine. D’ailleurs, cela me fait penser, Tery. Pourquoi avoir demandé à votre mère de nous envoyer une lettre ? Enfin, elle continue de nous écrire et cela me paraît un peu étrange. »

« Hein quoi ? Euh, je sais que je lui ait parlé un peu de vous au cas où, pour la rassurer car elle ne l’était pas vraiment dernièrement mais à part ça, je n’ai rien fait de spécial. »

« Hum, je vois, je vois. Enfin bref, tout cela pour vous dire que votre mère garde le contact avec nous au cas où vous partiriez à nouveau. Néanmoins, d’après ce que je crois comprendre, vous êtes plus intéressés par autre chose, non ? »

« Par des informations sur les démons, pour ne pas changer. »

« Je vois, je vois. Je vais aller voir de mon côté, dans les différents registres et rayons. Je vais faire de même par rapport à Claudiska et sa créature légendaire. »

« Merci pour tout, messire Perik. Ça nous sera très utile. Je replonge dans mes livres alors, si ça ne vous dérange pas trop à ce sujet. »

« Faites donc, faites donc. Les bibliothèques sont faites pour cela à la base. Par contre, plus tard, j’aimerai bien savoir vos progressions dans le domaine des golems, Tery. »

« Hein ? Euh, bien sûr, si vous le voulez, même si dernièrement, je me repose un peu. »

« Hahaha. Aucun problème, cela ne sera que de la discussion de toute façon. »

Tant mieux alors car oui, il devait aussi reprendre les études sur les golems mais il n’y avait pas que ça ! Il y avait beaucoup à faire, énormément à faire ! Mais pour tout ça, il allait patienter un peu. Il venait à peine de retourner en Omnosmos.

« Rien de rien, rien du tout. Je dois faire comment exactement ? »

« Je ne sais pas mais arrête de parler à voix haute, cela devient plus que lassant. »

Et voilà que Manelena lui criait dessus, pour ne pas changer. Il poussa un léger soupir avant de se remettre au travail. Il avait normalement encore beaucoup à faire s’il ne se trompait pas. Il écarquilla les yeux en observant les livres, fronçant les sourcils ensuite.

« Ca ne sert à rien, faut que je fasse une pause sinon, je vais avoir la tête qui explose. »

Il avait dit cela tout en se levant. Ce n’était pas que ça l’embêtait, loin de là. C’est juste que bon … il avait tellement à faire à côté de ça. S’il ne se reposait pas, il allait avoir de sérieux ennuis, il le sentait vraiment en lui donc bon … il voulait éviter ça.

Bon bon bon ! Qu’est-ce qu’il avait à faire ? Ah oui, se reposer un petit peu ! Il vagabonda dans la bibliothèque, regardant à gauche et à droite. Il n’avait pas osé le dire à Elen et les autres mais le fait que sa mère écrive encore à Perik et Jésiana, ça l’étonnait un peu. Il n’était pas vraiment habitué à ce que ça se passe ainsi, pour tout dire.

Mais bon, ce n’était pas une mauvaise chose, non ? Cela voulait dire que ça ne dérangeait pas sa mère d’avoir de la compagnie, pas du tout. C’était donc plaisant à apprendre, plaisant à savoir, bref, un peu de tout. Il haussa les épaules une nouvelle fois, bien qu’il n’y avait personne qui conversait avec lui. Il n’allait pas mal le prendre ou autre.

« Mais quand même, y a un souci dans tout ça. »

AH ! Il venait enfin de le trouver ! Sa mère ! La lettre qu’elle venait d’envoyer à Périk ! C’était une lettre directement adressée à eux et non à lui ! Cela voulait dire que depuis qu’il avait prévenu sa mère, elle conversait directement avec eux.

« Mais pour leur dire quoi ? Les remercier de tout ça ? »

C’est quand même un peu saugrenu mais bon, dans le fond, il devait s’avouer que ça ne le dérangeait pas. Tant que ça permettait à chacun et à chacune de continuer ce qu’ils faisaient d’habitude, il n’allait pas interrompre tout ça non plus !

« Je ferai mieux d’aller retrouver les autres, moi. »

C’était bête de rester fixé sur ça et puis, la pause était terminée. Retournant s’asseoir à côté d’elle, le jeune homme aux cheveux bruns replongea dans ses livres, ne cherchant pas à discuter avec autrui. Bon, d’après Périk, il allait chercher lui aussi de son côté. Pfiou ! Il ne savait pas pourquoi mais il sentait que ça allait lui prendre bien plus qu’une simple journée tout ça. Il avait beaucoup de boulot sous les manches normalement.

Chapitre 22 : Mutisme

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Chapitre 22 : Mutisme

« Et maintenant ? Que devons-nous faire exactement ? »

« Je pense qu’il est quand même nécessaire de trouver les deux dernières créatures légendaires. Si vous réussissez à communiquer avec lui, vous pourrez alors obtenir des informations très importantes. Du moins, je l’imagine. »

« Vous n’en êtes même pas sûr vous-même, n’est-ce pas ? » reprit aussitôt Tery, un petit sourire aux lèvres en voyant le Gnomold. Il n’en était pas convaincu.

« J’aimerai le croire mais autant nous avons des nouvelles de la quatrième créature légendaire, autant celle de l’aigle bicéphale, rien du tout. Comme s’il n’existait pas ou qu’il ne s’était pas réveillé, c’est étrange, vraiment très étrange. »

« Est-ce qu’il est possible que ça soit le cas ? Qu’il ne se soit pas réveillé ? » continua de dire Tery, toujours prêt à obtenir de nouvelles informations à ce sujet.

« Je ne pense pas. Rien ne le différencie sur ce point dans les différents écrits. »

Alors quoi ? Comment est-ce possible ? Aucune parole ? Aucune preuve de son existence ? Ce n’est pas un peu exagéré ? Du moins, il trouvait à ses yeux. D’ailleurs, il n’y avait pas un petit souci dans tout ça ? Il demanda encore une fois :

« Et Claudiska n’a pas donné de nouvelles du tout ? Rien de rien ? Aucun mouvement singulier ? Car d’après ce que j’ai remarqué, chaque monstre a sa propre zone non ? »

« Non. Aucune information à ce sujet. Un peu comme si la créature était dans un endroit que nul ne pouvait atteindre et qui n’était pas accessible, même aux personnes issues de Claudiska. Etrange, n’est-ce pas ? »

« Plus qu’étrange, vous voulez dire ! Je vois pas du tout ce que ça peut être alors au final, je n’arrive pas à comprendre ça. Pourquoi lui et pas les autres ? A cause de ce que vous avez dit ? Sur le fait qu’il semblait être un peu le chef ? »

« Il y a de très fortes chances que ça soit cette raison. Mais bon, pour l’instant, nous ne pouvons rien faire d’autre que d’attendre. Vous ne comptez pas partir tout de suite quand même, non ? Avez-vous un autre sujet sur lequel vous voudriez discuter ? »

« Si ça ne vous dérange pas trop, j’aimerai bien en savoir plus au sujet des royaumes et de leurs relations. » dit le jeune homme aux cheveux bruns, étonnant un peu tout le monde. Ce n’était pas vraiment dans ses habitudes de se questionner sur ce point.

« Bien entendu ! Mais peut-être nullement ici ? Que diriez-vous de faire quelques pas et de quitter un peu la tour ? Par contre, quelques compagnons seront avec nous, une simple mesure de sécurité, vous comprenez ? »

« Vous êtes sûr que c’est une bonne idée ? Même en voulant me cacher, on me reconnait très facilement. Et disons que si on vous voit avec quelqu’un comme moi dans les environs, je ne suis pas vraiment sûr que ça soit une très bonne chose pour vous. »

« Hum ? Tu te soucies des apparences pour ma propre personne ? »

Le vieil gnomold eut un grand sourire avant d’émettre un petit rire aigu. Le genre de rire que l’on ne veut pas entendre lorsque l’on est dans la forêt, seul et isolé. Ici, il sonnait bien différemment tandis que le gnomold reprenait :

« Allons. Je suis un gnomold. Penses-tu vraiment que les apparents me sont importantes dans ce monde ? Ce n’est pas ce que l’on est aux yeux des autres qui représente ce que l’on est réellement. Je ne me préoccupe guère de tout ça. »

«  Comme vous le désirez alors. Si vous pensez que c’est le mieux ou presque, je ne vais pas vous arrêter à ce sujet, loin de là. »

« Tant mieux, tant mieux. Allons-y alors ? Ne perdons pas plus de temps. »

« Oui, oui, ne vous inquiétez pas, nous arrivons, nous arrionv. » déclara Tery, quittant en premier la tour des archimages, attendant alors d’être suivi.

Cela ne tarda pas, le reste de son groupe étant déjà là. Néanmoins, Sérest et Séran partirent de leur côté, signalant qu’ils n’allaient rien apprendre de plus et qu’il valait alors mieux les laisser seuls pour qu’ils puissent mieux écouter.
C’était une raison un peu absurde mais bon, il valait mieux parfois ne pas trop poser de questions. Tery haussa simplement les épaules, attendant que le gnomold arrive. Ce fut le cas, accompagné comme il l’avait dit par quatre autres gnomolds qui avaient un air tout aussi studieux que lui, l’âge en moins. Il ne put s’empêcher de sourire en les regardant, ce qui attira le regard d’Ernold qui lui demande :

« Et bien ? Qu’est-ce que ça veut dire ? Pourquoi un tel sourire aux lèvres ? »

« J’ai toujours du mal à croire que les gnomolds soient aussi sages et capables de devenir des magiciens renommés. Je ne veux pas vous vexer en disant ça hein ? »

« Je me doute, je me doute. Ne t’en fait donc pas, nous ne le prenons pas mal, n’est-ce pas ? »

Les autres Gnomolds hochèrent la tête assez vivement, n’osant pas vraiment parler. C’est vrai qu’à l’heure actuelle, le plus effrayant, ce n’était pas eux mais bien moi. Je me gratte le derrière du crâne, me disant que je ne fais rien pour améliorer mon image en agissant de la sorte. Mais bon, qu’importe, je ne vais pas trop m’embêter avec tout ça, loin de là !

« Ne vous inquiétez pas, je ne mords pas, promis. Elen ? »

« Je peux vous le confirmer. Du moins, pas en public. » dit-elle alors qu’il piquait un fard aussitôt. Qu’est-ce que … HEY ! Elle n’avait pas besoin de préciser ça non plus ! Elle n’avait pas à le faire ! Qu’est-ce que les autres allaient penser ? Déjà Manelena était en train de grogner. Elen savait qu’elle n’aimait pas que l’on parle pas de ça en public !

« Je vois, je vois. Enfin, non, je ne vois pas mais je comprends ce que vous dites. Ah, la jeunesse, on ne s’y attend guère mais elle arrive souvent à nous surprendre. »

« Je ne sais pas si c’est un compliment mais je vais le prendre comme tel. Ca sera mieux. »

Ils allaient pouvoir alors parler de tout ce qu’ils avaient en tête, n’est-ce pas ? Enfin, du moins, c’est qu’il pensait sincèrement en les regardant. Il avait des questions, ils avaient les réponses, c’était aussi simple que ça et il ne pouvait en être autrement en fin de compte. Enfin, c’est ce qu’il espérait car il n’en était pas si sûr que ça.

« Alors ? De quoi est-ce que vous vouliez parler plus exactement ? »

« Hum ? Ca serait au sujet des différents royaumes et surtout de comment ça se passe par rapport à eux et à Omnosmos. Si ça ne vous dérange pas, bien entendu. »

« Bien entendu mais alors, poses-donc ta question ? Ne perdons pas de temps à cela, n’est-ce pas ? Qu’est-ce que tu veux me dire exactement ? »

« Même si c’est la capitale du monde, comment est-ce possible que tous les royaumes ne cherchent pas à pénétrer ici pour avoir ma mort ? Enfin me tuer ? »

« Oh, mais ils le font, je peux te confirmer et te certifier que c’est bel et bien le cas. Ils essayent d’envoyer des assassins te tuer toutes les semaines. Généralement, ces derniers sont incapables de rentrer dans Omnosmos. »

Hein quoi ? Le jeune homme aux cheveux bruns s’arrêta, choqué par ce qu’il venait d’entendre. Il venait bien de dire tout simplement que des gens attentaient à sa vie comme si de rien n’était non ? C’était pas un peu saugrenu ?

« Ahem. Et comment sait-on si Tery est en danger ou non ici alors ? »

C’était Clari qui avait finalement posé la question qui les taraudait tous. C’était normal et logique qu’ils cherchent maintenant à se renseigner à ce sujet. Elle reprit la parole :

« Car entre nous, je sais bien que ce n’est pas la joie dans les dffférents royaumes, surtout depuis que les médaillons n’ont pas été retrouvés. »

« Hum ? Vous êtes drôlement bien au courant, mademoiselle. Cela est étonnant. »

« Disons que même si je n’en parle pas trop, j’ai encore mes sources dans l’armée de Shunter. Oui, désolée, Tery mais question de sécurité, je n’en parle pas trop. »

« Ce n’est pas bien grave mais dorénavant, ça sera mieux que tu nous tiennes au courant à ce sujet, d’accord ? Si tu veux bien hein ? »

« Tu sais pourtant que ça ne me dérange pas le moins du monde ! Mais je trouvais que ce n’était pas nécessaire de te prévenir à chaque fois. »

« Oui mais bon, quand même,me tenir au courant, des fois, ce n’est pas si mauvais que ça non ? Je pense que tu me fais confiance, n’est-ce pas ? »

« Bien sûr que oui. Tu dois t’en douter, non ? »

« On ne sait jamais. Parfois, il est bon de poser certaines questions. »

« Alors, je peux te répondre plus que bien : tu n’as pas à t’en faire, Tery. Il n’y a rien qui est caché et dangereux pour toi. C’est plus une mesure de sécurité pour nos voyages à Omnosmos. Comme ça, on peut être tranquille pendant que l’on se promène ici. »

« Si tu le dis, je suis que peu rassuré quand même, je tiens à te le signaler. »

Il disait cela sans réelle conviction mais bon, il était encore un peu étonné que Clari lui cache quelque chose. Ce n’était pas le genre habituel de la demoiselle et donc, sur le coup, il ne savait pas vraiment quoi penser en apprenant tout ceci. Après, si cela était si grave, elle ne l’aurait pas dit avec une telle banalité.

« Bref, où est-ce que nous en étions ? Ah oui, à part ça ? »

« A part cela, Tery ? Que pourrais-je dire ? Peut-être veux-tu des nouvelles des différents royaumes, pour savoir ce qui se passe chez eux ? »

« Bien entendu ! Comment tout ce se déroule alors ailleurs ? »

C’était une question qui le taraudait mais surtout dans les autres royaumes. A Shunter, ça pouvait encore aller ou presque. Il regarda un peu Manelena, vérifiant qu’elle n’allait pas créer de soucis ou de nombreux problèmes. Il valait mieux ne pas chercher les ennuis ici.

« Alors, pour Honoros, tout est plutôt calme. Ils ont été surpris mais surtout très craintifs, respectueux et haineux que le phénix ardent soit mort. Il faut imaginer la chose ainsi : comment est-ce possible d’abattre une créature immortelle ? »

Tery se tourna aussitôt vers Elen. Ce n’était pas à lui de poser la question. La seule personne qui pouvait répondre à ça, c’était elle. Pourtant, elle resta muette, ne disant pas un traître mot tandis que le grand archimage reprenait la parole :

« Pour Traslord, visiblement, ils se sont aussi bien calmés de leur côté. Vous êtes sûrement encore en communication avec eux, prince Traslord. »

« Il le faut bien. Même si je ne suis pas là pour mon royaume en ce moment précis, ça ne veut pas dire que j’oublie mes responsabilités. »

« Je ne disais guère cela, prince Royan. Vous pouvez être fier de vos actes. »

« Je ne cherchais pas à l’être mais merci de vos paroles, cela est très plaisant à entendre. »

Il n’avait visiblement pas l’habitude des compliments de la part d’autrui puisq’il détourna un peu le regard. Elise eut un petit sourire avant de lui chuchoter :

« Ne vous inquiétez pas, prince, vous êtes parfait comme vous êtes actuellement. Vous n’avez pas à vous inquiéter à ce sujet, je peux vous le certifier. »

« Je ne pensais pas m’inquiéter, Elise. Mais merci de vos paroles à vous aussi. »

« Le plus important, prince Royan, c’est d’y penser et d’y croire. Et sincèrement, je continue d’y croire et d’y penser. «

Il évita de montrer le sourire qu’il avait aux lèvres. Dire que cette jeune femme était plus âgée que lui, c’était difficile à croire mais bon, il n’y avait qu’une différence de deux années au grand maximum, peut-être un peu plus dans le fond ? Qu’importe, il ne s’en préoccupait pas.

« Quant à Claudiska et Mekalarma, qu’est-ce que cela donne exactement ? » demanda Tery, intéressé par les deux royaumes qu’ils n’avaient pas visité depuis tout ce temps.

« Claudiska ? Comme je vous l’avais dit, le fait qu’ils n’aient pas la créature légendaire qui se soit éveillée chez eux les perturbe et donc, ils sont méfiants par rapport aux inconnus. Mais à part cela, il n’y a rien à dire de spécifique. Pour Mekalarma, par contre, il semblerait qu’ils aient une nouvelle dirigeante ou un nouveau dirigeant puisque le précédent fut tué. »

Ahem. Il évita de regarder l’archimage gnomold, se rappelant parfaitement de qui était responsable de cet acte justement. Il valait mieux se montrer discret. Bon, il ne se faisait pas d’illusions non plus. Il n’y avait aucune chance qu’ils ne soient pas au courant qu’il s’agissait de son groupe pour la mort du précédent dirigeant.

« Ce nouveua dirigeant est comment ? Vous avez des nouvelles précises à son sujet ? »

« Pas le moins du monde. A part le fait qu’elle possède une étrange arme, je n’en sais rien. Il faut dire que cela est encore très récent. »

« Bon, au moins, je sais où se trouvera notre prochaine destination. Maintenant que l’on a fini pout Claudiska et Mekalarma, il ne reste plus alors qu’une seule question : Shunter. »

« Qu’est-ce que tu veux savoir à ce sujet ? Je sais que tu es directement concerné mais que la prinesse de Shunter l’est tout autant. »

« Je n’ai pas ce titre. Je suis juste la maréchale Nali. » rétorqua Manelena avant de faire réapparaître son armure noire autour de son corps. Et bien? C’était quoi le souci avec elle ?

« Ahem. Soit. Mais bref, que voulez-vous connaître par rapport à Shunter ? Les réactions au sujet de la mort d’Onyr ? C’est encore assez récent donc vous savez, je ne pense pas que cela vous aidera réellement, si je peux me permettre. »

« Non non, ça ne serait pas à ce sujet, ne vous inquiétez donc pas. Par contre, nous aimerions en savoir plus en ce qui concerne le roi. »

Un sujet plus qu’épineux. Dès qu’il avait dit ça, il avait remarqué le petit sursaut chez Manelena. Il fallait dire que l’armée avait laissé de sacrées séquelles chez elle.

« Bien qu’il ne soit plus grand chose aux yeux des autres royaumes, le roi règne toujours sur Shunter. Néanmoins, les rebellions sont de plus en plus nombreuses. C’est bien là le problème des monarques : Craints et respectés par son peuple dès qu’il obtient les victoires, ce dernier n’hésite alors pas un unique instant à planter une dague dans son dos dès l’instant où il montre un signe de faiblesse. C’est pourquoi il se peut que le royaume de Shunter change radicalement d’ici les prochains mois, en vue des derniers événements. »

« Je m’en doute. Ça ne me plaît pas. Ça ne me plaît pas du tout même. »

Il se répétait cela comme pour insister sur le fait que c’était déplaisant. Si le roi tombait, qu’est-ce qui allait arriver ? Mais surtout, Manelena ! Qu’est-ce qui allait se passer pour elle ? Il avait ses yeux qui fixaient la jeune femme avec lenteur. Ce n’était pas plaisant, ça ne lui plaisait pas ! Pas du tout ! Hors de question !

« Qu’allons-nous faire alors exactement ? » demanda t-il tout simplement. « Enfin, par rapport à Shunter, vous savez parfaitement que … »

« J’ai à faire. Je pars pour quelques minutes. On se retrouvera à l’auberge. »

Manelena ne lui avait pas laissé le temps de terminer sa phrase qu’elle était déjà partie, ignorant complètement les remarques des autres. Ah, elle exagérait parfois. Il ne pensait pas à mal quand il avait demandé quelques renseignements ! Rien de plus ! Pfff ! Elle exagérait.

« Je me demande si je ferai bien d’aller la suivre, non ? »

« Je ne crois pas que cela soit une bonne idée si je peux me permettre à ce sujet. »

« Vous avez sûrement raison, archimage Ernold. Je vais plutôt attendre. Elle reviendra quand cela sera nécessaire de toute façon. Je ne vais pas la forcer. »

« Ce n’est pas la bonne méthode, je tiens à le confirmer. »

« C’est vraiment compliqué les femmes de toute façon. » murmura le jeune homme tout en ayant un petit sourire aux lèvres. Elen le fixa d’un air faussement courroucé avant de dire :

« Ah bon, Tery? Tu veux peut-être qu’on en discute, toi et moi ? »

« Non, non, pas besoin. Tu sais parfaitement que tout va bien. »

Il fit un faux sifflement tout en ayant un sourire aux lèvres. Pourquoi chercher les ennuis, surtout s’ils sont à côté non ? Il reprit doucement la parole :

« Tu sais bien, Elen, que ce n’est pas mon genre, non ? »

«  Tu te répètes, je tiens à te le signaler. »

OUPS ! Ce n’était pas vraiment ce qu’il recherchait de toute façon. Il toussota légèrement, évitant de la regarder maintenant. Comme une bête sauvage, s’il la regardait dans les yeux, il était fichu ! Il valait mieux éviter les ennuis !

Une bête sauvage, une bête sauvage. En regardant Elen, il ne pouvait pas s’empêcher d’imaginer celle-ci en train de l’agresser et de lui sauter dessus. Devant le sourire qu’il avait, elle haussa un sourcil, un peu étonnée avant de demander ce qui se passait. Il signala que ce n’était pas vraiment très important, bafouillant quelques mots ensuite.

« Je peux savoir ce que tu racontes ? J’aimerai bien comprendre ce qui se passe dans ta tête. »

« Pas grand chose, je peux te le promettre. Après, ce n’est peut-être pas le plus rassurant à savoir, je sais bien mais bon … »

« Ah. Qu’est-ce que je vais pouvoir faire de toi, Tery, dans quelques années ? » soupira Elen en mettant une main sur son front comme un geste désespéré.

« Je ne sais pas mais il faut que tu sois prête à me supporter aussi longtemps, non ? » dit-il en rigolant, un grand sourire aux lèvres.

« Je pense que j’y arriverai. Je m’entraîne tous les jours à ça. »

Il haussa les épaules, n’osant pas répondre. Bien entendu, bien entendu ! Pourquoi en serait-il autrement, non ? Il continua de sourire, comme si de rien n’était, observant les alentours pendant qu’ils marchaient. Bien entendu, il s’en doutait, les regards étaient tous tournés vers eux. Logique et normal. Bon ! Il avait une autre idée en tête ! Il devait la mettre en place !

« Pardonnez-moi, archimage Ernold mais j’aimerai faire quelque chose. Je vais devoir partir de mon côté si ça ne vous dérange pas. »

« Mais nullement, je ne vous retiens pas, vous le savez parfaitement. »

« Merci beaucoup. J’ai normalement à me rendre quelque part d’autre mais je d’avoir essayer de retrouver Manelena. Ne cherchez pas à me suivre, continuez la visite et surtout à discuter avec Ernold, je suis sûr qu’il vous répondra positivement ! »

« Tery ? Qu’est-ce que tu racontes ? Attends, je t’accompagne ! »

« Pas besoin, Elen. Ne t’en fait pas, tu n’es pas obligée d’être toujours à mes côtés pour le moindre de mes pas hein ? Tu t’en doutes non ? »

« Oui mais quand même ! Je ne veux pas te laisser seul, Tery ! Je viens avec toi ! »

Mais il s’était déjà éloigné en courant. Ce n’était pas qu’Elen le dérangeait mais comme il s’agissait de Manelena, il voulait éviter à tout prix un nouvel affrontement. Il accéléra le rythme, espérant retrouver Manelena bien rapidement. Il percuta un corps féminin sans même s’en rendre compte mais avant qu’il ne tombe, une main l’agrippa, l’attirant contre le même corps. Coincé un peu entre les sillons de chair, il leva son visage, apercevant deux yeux dorés qui le fixaient sans aucune émotion, ni même colère ou rage.

« Vraiment ? Il faut que je me déplace un peu et voilà sur qui je tombe ? »

« Manelena ! Je te cherchais ! J’ai quelque chose à te proposer ! »

Elle était toujours libre de refuser mais il voulait qu’elle réfléchisse à la question. Tout d’abord, il devait se retirer et mettre un peu de la distance entre lui et elle. Ensuite, il verrait quoi faire. De toute façon, maintenant, c’était déjà trop tard. Il avait accomplit ce qu’il voulait faire au départ : la retrouver. Il allait pouvoir lui poser quelques questions.

Chapitre 21 : Certaines conditions

ShiroiRyu
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Chapitre 21 : Certaines conditions

« Alors, hum, je vais vous laisser commencer par tout me raconter ? »

« Je veux bien mais je ne suis pas sûr que cela vous plaise. Est-ce que vous êtes déjà au courant de ce qui s’est passé dans les environs ? »

« Disons que les nouvelles vont vite dès qu’il s’agit de choses plus qu’importantes. »

« Alors, ahem, on va commencer par Traslord puisque c’est le premier endroit où nous nous sommes rendus. Royan ? Tu veux peut-être en parler ? »

L’adolescent aux cheveux bleus haussa un sourcil aux propos de Tery, répondant néanmoins par l’affirmative. Pourquoi pas ? Il n’avait rien à perdre de toute façon en répondant. Il toussa légèrement, disant d’une voix neutre :

« Tout d’abord, est-ce que vous êtes au courant que les créatures légendaires sont belliqueuses envers les démons ? Est-ce que vous le savez ? »

« C’est le cas. Les cinq gardiens sont là pour protéger ce monde des démons. Néanmoins, étant des êtres crées spécifiquement dans cet objectif, ils n’ont donc aucune conscience réelle et n’hésitent pas à utiliser leurs forces sans chercher à dialoguer. »

« Nous avons pu voir cela de très près … et trois fois de suite. »

Ainsi, le grand archimage était au courant mais n’avait pas trouvé cela bon de les prévenir, n’est-ce pas ? Très intéressant et très sympathique de sa part. Ce n’était pas vraiment une bonne nouvelle en fin de compte.

« Qu’est-ce qu’ils vous ont dit exactement ? » demanda Ernold calmement.

« Ce qu’ils ont dit ? Hum, disons qu’avec nous, la conversation paraissait normale et paisible mais dès l’instant où ils ont vu Elise et Tery, ils sont devenus comme fous et ont décidé de les attaquer sans même chercher à communiquer avec eux. »

« C’est ce que je vous disais : ils sont assez « bestiaux » malgré leurs capacités à parler. »

« Je vais laisser Tery vous raconter au sujet d’Honoros et Shunter. »

Hum ? L’adolescent était un peu exaspéré par quelque chose qu’il évitait de signaler aux autres. Ils n’avaient pas l’impression que le grand archimage leur avait caché tout ça ? Pourtant, il l’avait bien signalé à haute voix mais aucun n’en avait fait la remarque. Peut-être qu’ils préféraient ne pas en parler à voix haute ? C’était surement cela. Tery avait décidé finalement de prendre la parole à son tour, comme Royan le lui avait demandé.

« Qu’est-ce que je peux dire pour Honoros ? Hum, ah si, je vois parfaitement. Ce n’est pas vraiment quelque chose concernant le Phénix Ardent bien que j’ai failli y passer mais plutôt quelque chose concernant Elen. »

« Tery ? Tu es vraiment sûr que tu veux parler de ça ? Je ne pense pas que ça soit si intéressant et en même temps, c’est plutôt privé. »

« Nous ne savons pas comment c’est possible, Elen. Et en même temps, tu es unique à mes yeux, tu le seras aussi aux yeux des autres. »

« De quoi parlez-vous donc ? » questionna le grand archimage, observant les deux personnes qui s’adressaient la parole entre elles. Il y avait visiblement un nouveau sujet, tout aussi important que les créatures légendaires ? Car cela semblait gêner la jeune femme aux cheveux blonds et aux yeux bleus comme l’azur.

« Elen ? Est-ce que je peux le lui dire ou non ? »

« Fais comme tu veux, Tery. Je ne veux plus rien savoir, j’en ai assez. »

Elle était vraiment en colère ? Il valait mieux alors éviter d’en parler. Son but n’était pas de se disputer avec Elen. Il poussa un petit soupir avant de répondre à Ernold :

« Ce n’est pas si important en fin de compte. Je ne vais pas forcer Elen à en parler si elle ne veut pas, c’est aussi simple que ça. Par contre, on peut continuer à parler des créatures légendaires ? Qu’est-ce que vous pouvez nous dire à leur sujet ? »

« Des fois, il vaut mieux des actes que des paroles. Suivez-moi. »

Hum ? Qu’est-ce qu’il y avait exactement ? Le jeune homme aux cheveux bruns haussa un sourcil alors qu’Ernold dirigeait maintenant la marche. Ils commencèrent à descendre les marches, Tery regardant autour de lui. Il voulut prendre la main d’Elen mais elle la lui refusa, Tery marmonnant qu’il n’avait pas voulu se disputer avec elle.

« Là où je vais vous emmener, normalement, les civils n’ont pas l’autorisation de s’y rendre. Néanmoins, vu que vous êtes des cas très spéciaux, autant vous la montrer. »

« La montrer ? De quoi est-ce que vous parlez donc ? » questionna Clari avec entrain.

« Vous allez très vite le découvrir, ne vous en faites pas. »

Finalement, ils arrivèrent en bas des escaliers, marchant sur un sol fait de pierre. Il y avait bien quelques torches pour illuminer le long couloir dans lequel ils se mouvaient maintenant. Clari reprit la parole, visiblement amusée par la situation :

« Et maintenant ? Est-ce que nous allons pouvoir savoir de quoi vous voulez parler ? »

« Vous êtes vraiment une adepte de Zélisia ? » dit Ernold, un peu étonné alors que Tery ne put s’empêcher de rire devant la remarque du Gnomold Même Manelena avait le sourire aux lèvres bien qu’il était rapide et discret.

« Clari, je crois que tu embêtes monsieur l’archimage. » compléta le jeune homme aux cheveux bruns alors qu’il regardait Clari, celle-ci rigolant à son tour, visiblement peu décontenancée par le fait qu’Ernold lui avait dit une telle chose.

« Roh, je ne faisais que me renseigner gentiment, rien de plus, rien de moins. »

Bien entendu, bien entendu. Héhéhé. Ils finirent par arriver jusqu’à une immense pièce sous terre. Des torches étaient accrochés à sur les murs, au plafond et il y avait même quelques flammes magiques enfermées dans des globes de verre qui lévitaient au-dessus du sol, à une hauteur telle que même en sautant, un humanoïde ne pourrait pas les éteindre autrement que par la magie. Mais le plus choquant dans cette pièce est qu’il n’y avait rien … ou presque.

Sauf peut-être cette immense double porte ? Elle devait faire une dizaine de mètres de hauteur, ce qui montrait bien que cet endroit était beaucoup plus grand qu’il ne le croyait au début. Il regarda à gauche et à droite pour se demander s’il n’avait pas rêvé mais non, c’était bien cette double porte qui était juste monstrueuse.

« Tery. Regarde la double porte ! »

Hum ? Elen lui reparlait ? Il n’avait rien du tout contre cette idée. Il tourna son visage vers la double porte, la fixant longuement. Hum ? Elle était faite de pierre noire mais les dessins gravés dans la roche étaient sinistres, plus que sinistres. On aurait pu voir des monstres difformes, aux yeux rouges, s’entredévorant comme des bêtes sauvages. Mais la seule touche de couleur était cinq sphères, placées en pentagone sur la porte.

Ces cinq sphères, il reconnaissait les symboles gravés sur chacune. Etrange, très étrange car trois d’entre elles étaient en train de briller d’une belle lumière. Celle représentant un serpent de mer sur un fond bleu, un phénix sur un fond rouge, une taupe lourdement protégée par une carapace sur un fond brun. Le choix des couleurs était contestable et difficile à voir mais, c’était bien ces trois symboles qui brillaient fortement.

« On croirait voir les créatures légendaires, c’est bien cela ? »

« C’est le cas. Les deux symboles qui ne sont pas illuminés représentent les deux créatures légendaires qui ne sont pas mortes. Heureusement pour nous. »

« J’aimerai savoir, même si je me doute de la réponse : si les cinq créatures légendaires sont mortes, est-ce que ça veut dire que cette porte s’ouvrira ? »

« Si cette porte s’ouvre, les démons pourront sortir et causeront alors bon nombre de fléaux dans notre monde. Si cela devait arriver, ça serait une catastrophe. » répondit une nouvelle fois Ernold à Tery qui n’avait pas vraiment eut la réponse qu’il désirait.

« Je voulais surtout savoir : est-ce que la mort des deux dernières créatures légendaires risquerait d’ouvrir cette porte, oui ou non ? »

« Tu veux te rassurer, n’est-ce pas ? Je peux te le dire : il ne suffit pas que de faire cela pour ouvrir ces portes. Elles seront à jamais scellées. Ce que je voulais vous montrer en venant ici, c’est cela. » continua de dire Ernold, les invitant à aller jusqu’au milieu de la pièce. Une table de pierre noire, comme la double porte, s’y trouvait. Là aussi, les gravures ne laissaient pas place à la supposition. Toutes aussi horribles, elles représentaient différentes créatures, qui, de même, cherchaient à se dévorer. Leurs yeux étaient comme des rubis et le jeune homme tenta de toucher la table mais Ernold l’arrêta :

« Il vaut mieux éviter. On ne sait jamais ce qui peut nous attendre en touchant un objet dont on ne connait rien. J’espère que tu comprendras cela. »

« O… oui, bien entendu. Pardon, c’est la découverte de … »

« Viens par-là, toi, au lieu de faire des conneries ! »

Manelena ne lui avait pas laissé le temps de terminer sa phrase. Elle le tira à elle, le forçant à rester auprès d’elle en le regardant avec colère de ses yeux rubis. Qu’il ne bouge PLUS ! Il hoqueta sous le regard, un peu surpris et décontenancé. Ok ok ! Le message était bien passé ! Pas besoin d’utiliser la force hein ? Il n’était pas si stupide que ça !

« Je vous le jure, si je le laisse faire, il risquerait de créer un cataclysme. »

« Tu me fais quand même mal, Manelena, à me tenir le bras comme ça. » marmonna le jeune homme, un peu gêné d’être pris en faute de la sorte. Elle exagérait quand même pas mal. Et visiblement, ça ne plaisait pas à Elen tandis qu’Ernold reprenait la parole :

« Merci bien, princesse de Shunter. Il est vrai que nous ne savons pas quelle serait la réaction de cet endroit si un démon se présentait ici en touchant cette table. Il vaut mieux éviter de le savoir, ça pourrait être plus que problématique. »

« Oui, alors, si on peut sortir de là maintenant qu’on a vu la décoration, ça serait mieux. »

Manelena avait marmonné cela, tirant Tery toujours auprès d’elle, malgré les supplications du jeune homme. Hé ! Il n’était pas un gamin ! Elle pouvait quand même le lâcher un peu hein ? Il n’était pas si stupide que ça. Pour qui est-ce qu’il passait avec ça ?

« Compris, Tery ? Tu ne bouges pas ! On y va maintenant ? »

« Oui, oui, nulle raison de rester ici, vous avez entièrement raison. »

L’archimage reprit le chemin vers les escaliers, invitant tout le monde à le suivre. Finalement, après toutes longues marches, où Manelena ne lâcha pas du tout de leste en direction de Tery, ils finirent par se retrouver au rez-de-chaussée de la tour des archimages.

« Retournons donc dans la salle commune. Nous pourrons parler plus posément de tout cela, sans que Tery ne fasse un mouvement qui pourrait mettre sa vie en danger. »

« Ah ben merci, Manelena. Maintenant, tu vois ce qui se passe ? »

« Que tu passes pour un imbécile ? Oh, je pense que l’archimage s’en doutait depuis le début mais il n’en avait pas la confirmation avant aujourd’hui. Il me remerciera de lui avoir éclairé sa lanterne et de lui avoir montré ce que tu es réellement. »

« Tu peux arrêter, s’il te plaît ? Et me lâcher ? Ça devient vexant et insultant. »

« Alors arrête de faire l’imbécile, c’est aussi simple et facile que ça. Si tu évitais de toucher à tout ce que tu vois, comme un enfant en bas âge, je n’aurai pas à réagir de la sorte. » répliqua aussitôt la jeune femme aux cheveux argentés, un peu agacée.

« Ce que veut dire la princesse de Shunter, c’est qu’elle était plus que soucieuse par rapport à vos actions, jeune homme. Un mauvais geste et cela aurait pu tourner au drame. Elle a préféré donc modérer vos ardeurs et réagir aussi vite que possible pour éviter que vous ne vous blessiez, c’est aussi simple que cela, comme elle aime à le dire. »

« Ne lui foutez pas n’importe quoi dans le crâne ! En le connaissant, il va prendre tout ça pour argent comptant et se faire des idées ensuite. »

« Je ne m’en fais aucune, Manelena. Mais tu peux me relâcher ? »

« Pas tant que nous sommes encore dans la tour de l’archimage. Tu me crois assez stupide pour ça ? Je ne tomberai pas dans un piège aussi grossier de ta part. »

« Un piège ? Arrête d’exagérer ! Bon, assez ! Je ne vais pas me laisser faire non plus ! » s’exclama le jeune homme aux cheveux bruns, cherchant à se libérer de l’emprise de Manelena sans pour autant y arriver. Subitement, elle le tira contre elle, son bras autour du torse du jeune homme, par-dessus de Tery.

« Arrête sérieusement tes conneries, Tery. Tu aurais pu mourir sans même t’en rendre compte. Tant que tu n’es pas hors de la tour, tu ne bouges pas à plus d’un mètre de moi … donc tu restes ici et tu la boucles. Je ne veux plus t’entendre l’ouvrir jusqu’à la fin de la discussion avec Ernold, c’est bien compris ? »

Grmbl ! Il marmonna dans sa barbe, visiblement très mécontent par les évènements. Mais comme elle ne voulait pas le libérer, il n’avait pas vraiment le choix de toute façon. Pfff ! Vraiment, qu’est-ce que c’était quand même ennuyeux tout ça.

« Manelena, tu peux me laisser Tery non ? Je pense être plus capable de m’occuper de lui que toi. Merci bien, ça serait très sympathique de ta part. »

« Je ne fais pas cela pour être sympathique, Elen. Si je le lâche, il sera comme un chien fou et va continuer à commettre des bêtises. »

« Je pense que Tery est assez grand pour se contrôler, Manelena. Libère-le, s’il te plaît. » continue de demander Elen. Pourquoi est-ce que j’ai la mauvaise impression que ça risque de chauffer si je ne me mêle pas de ça le plus tôt possible ?

« Je ne le ferai pas. Ensuite, tu pourras avoir ton « mâle » lorsque nous serons sorties. Pour le moment, il ne faut pas compter dessus, loin de là. »

« Manelena ? Je te le répète une dernière fois : libères Tery de tes bras. »

Ca va mal se finir, ça va TRES mal se finir si je ne me préoccupe pas de ça dès maintenant ! Il vaut mieux que je les stoppe avant que ça tourne à la rixe ! Je ne veux surtout pas de ça ! Mais Manelena me jette sur Elen qui me réceptionne avec difficultés.

« Gardes-le donc. La prochaine fois, par contre, ne t’avise pas de me menacer sinon, j’utiliserai aussi la force si je trouve que ça devienne nécessaire. Si tu ne sais pas t’occuper de Tery, ne restes pas avec lui, c’est compris ? »

C’était quoi cette conversation absurde ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Il devait les stopper ! Utilisant maintenant clairement la force, il repoussa Elen, se plaçant entre elle et Manelena avant de dire d’une voix un peu énervée :

« Stop ! Compris ? Je veux plus vous entendre toutes les deux. Ni toi Manelena, ni toi Elen. Et non, je ne suis pas un sac de viande que vous traînez, compris ? »

« Hum ? Qui a dit cela ? Tu ne serais pas en train de te dévaloriser, Tery ? »

« Je n’ai pas envie de rire, Manelena, surtout, compris ? »

Il avait dit cela sur un ton sec et cassant pour qu’elle comprenne parfaitement qu’il en avait assez de la tournure de la conversation. Ils se ridiculisaient tous les trois et oui, peut-être qu’il avait fait une erreur mais ce n’était pas la peine de continuer dans cette lancée. Compris ? Il en avait déjà plus que marre dans le fond !

« Ahem. Changeons donc de sujet. Je vais vous parler de cette porte. »

AH ! Ernold venait le sauver ! Tant mieux ! Il n’allait pas pouvoir lutter longtemps contre elles. Tous se repositionnèrent non-loin d’Ernold tandis que Clari rigolait un peu en voyant comment Tery s’était comporté. Le grand archimage revint dire :

« Cette porte, comme je vous l’ait signalé, ne s’ouvrira pas uniquement à cause de la mort des créatures légendaires. Le seul problème que nous avons, c’est qu’ils sont belliqueux envers les démons et qu’en même temps, ils n’écouteront guère les gens de ce monde. Oui, nous avions déjà essayé de rentrer en communication avec eux, la réponse fut assez violente. »

« Comment cela ? Est-ce qu’il y a eu des morts ? Ou autre ? »

« Sans que ça soit cela exactement, disons qu’il nous fut impossible de chercher à voir s’ils avaient des problèmes ou non, malheureusement. C’est bien dommage mais nous ne pouvions les forcer à nous parler. Pourtant, vous vous doutez que l’on a des personnes adeptes des lignes de Zélisia ou Alzar, n’est-ce pas ? »

« Alors pourquoi est-ce qu’avec nous, ça marche un peu, tant que nous moi ou Elise, nous ne nous présentons pas ? Je n’arrive pas à comprendre. »

Est-ce à cause d’Elen ? Car oui, il n’avait toujours pas dit ce qu’elle était réellement et bien entendu, il n’en avait guère réellement envie de toute façon. Il regarda la jeune femme aux cheveux blonds, celle-ci détournant la tête, la mine un peu boudeuse. C’est vrai qu’il l’avait repoussée de façon assez sèche. Il demanda :

« Est-ce qu’il se peut que ça soit justement le fait que je sois un démon qui incite les créatures légendaires à parler un peu ? Ou alors autre chose ? »

« D’après ce que vous m’avez dit, elles communiquent avec vous pendant que vous les combattiez mais rien de bien transcendant, n’est-ce pas ? Le genre d’informations que l’on peut obtenir en recherchant dans les anciens livres de la bibliothèque d’Omnosmos. Non, ce n’est pas ça. Il y a autre chose mais quoi ? Vous ne sauriez pas ? »

Difficile de vouloir mentir à l’archimage gnomold mais il fit un hochement de la tête négatif. Il avait bien une idée mais il ne voulait pas mettre Elen en danger. Surtout avec les paroles qu’elle avait dites. Il avait été blessé à cette idée qu’elle croit qu’il l’utilisait. Ce n’était pas du tout ça, c’était juste un renseignement qu’il voulait obtenir mais bon.

« Bon, je vois que la confiance n’est pas encore acquise des deux côtés. C’est pourquoi je vais vous dire une autre condition pour l’ouverture de la porte. »

« Pourquoi maintenant et non avant ? Est-ce que c’est si dangereux que ça ? »

« Disons plus clairement qu’il faut la mort d’un adepte de Zélisia et d’un adepte d’Alzar pour que la porte soit sur le point de s’ouvrir. Sur cette table, il faut les sacrifier. »

« Mais c’est horrible ! Je me doutais bien qu’un truc aussi tordu devait se faire mais … l’entendre comme ça, c’est juste horrible ! »

Ce n’était pas Elen qui s’exclamait mais Tery, celui-ci continuant de montrer tout son désaccord à cette idée. Sacrifier d’autres vies ? Il en était hors de question. Le grand archimage eut un petit sourire avant de dire tout doucement :

« Il est toujours très difficile de croire que la personne qui s’exprime est considéré comme l’être le plus dangereux du monde actuellement. »

« Hein que quoi ? Comment ça ? Moi ? Je suis ça ? » bredouilla Tery, surpris.

« Ton nom n’est pas inconnu dans les cinq royaumes mais ici, tu peux être tranquilles. Aucun royaume ne peut tenter de forcer son chemin jusqu’à Omnosmos. Notre magie est si puissante qu’il leur ait impossible d’y arriver. »

« Mais mais mais, ce n’est pas ça. Moi ? Je suis l’homme le plus dangereux au monde ? »

« Ils savent que tu es celui qui est derrière les morts des créatures légendaires, c’est pourquoi ils t’appellent de la sorte. Mais en même temps, pour quelqu’un qui abhorre les sacrifices, c’est assez plaisant de voir la différence entre les dires et la vérité. »

Il ne savait pas du tout où se mettre. Il ne savait même pas si c’était un compliment ou non en fin de compte. Il se gratta derrière le crâne, remarquant que Manelena le regardait. Qu’est-ce qu’il devait dire ? Qu’est-ce qu’il devait faire ? Il n’en était pas sûr.

« Enfin bon, même avec ces deux conditions réussies, nous ne pourrons pas ouvrir la porte démoniaque, ce qui est une bonne chose. »

« Et pourquoi cela ? Il faut encore quelque chose que vous savez ? »

« Non, justement, nul n’en sait rien mais on parle d’une troisième condition. Même dans les livres, on s’y réfère sans pour autant donner des détails. Je pense que seules les créatures légendaires sont au courant. En un sens, c’est tant mieux, cela permet d’éviter que l’on fasse des erreurs stupides. Mais maintenant, vous savez tout. » termina de dire l’archimage. Il semblait juste attendre qu’ils en fassent de même de leur côté, bien entendu.

Chapitre 20 : Besoin d’explications

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Chapitre 20 : Besoin d’explications

« Hum ? Tery ? Viens donc par là. »

Elen s’était adressée à lui, ne lui laissant guère le choix de discuter ses propos. Il s’approcha, se demandant ce que lui voulait la jeune femme. Elle posa une main sur son front, comme pour prendre sa température avant de dire d’une voix calme :

« Non, tu n’as vraiment pas de fièvre. Hier, qu’est-ce que c’était donc ? »

« Juste un peu de fatigue, rien de plus. Il n’y a vraiment pas de quoi s’en faire, je te le jure. »

Si elle devait écouter tout ce qu’il lui jurait, elle ne serait pas tirée d’affaire. Elle poussa un petit soupir avant de se remettre en route. Au moins, pour cette nuit, ils avaient dormi posément et calmement tous les deux, ensemble.

« Tery ? Nous serons arrivés à Omnosmos bien assez tôt, normalement. »

« Je le sais, je le sais hein ? Ne t’en fait pas, je ne vais pas m’évanouir ou autre. Je ne suis quand même pas comme ça non plus, hahaha. »

« Je ne trouve pas cela drôle, Tery. Je ne pensais pas à ça. » répliqua Elen, poussant un léger soupir. Quand il ne voulait pas répondre à quelque chose, il se sentait alors obligé d’agir de la sorte. Qu’est-ce que c’était vexant et énervant. Mais pourtant, elle n’en fit pas la remarque. Il ne pensait pas à mal, elle le savait bien … c’était juste son comportement … qui agaçait.

« Tery, tu arrêtes donc d’embêter Elen ? Vilain garçon, très vilain. »

« Roh, Clari. Tu sais aussi bien que moi que je rigole avec Elen. Je ne lui voudrai jamais aucun mal, elle s’en doute aussi normalement, n’est-ce pas, Elen ? »

« Des fois, je me pose la question, Tery, oui, quelques fois. »

Roh ! Il vint la prendre dans ses bras puis la serrer pendant quelques secondes. Il déposa un rapide baiser sur ses lèvres, ce qui la perturba plus que tout. Il cachait quelque chose. Elle le savait, elle le ressentait … dans ce baiser.

« Tery, si tu as un souci, tu sais bien que … » commença-t-elle à dire alors qu’il lui chuchotait qu’il comprenait parfaitement : oui oui … il viendra la voir s’il y a un problème. Comment rassurer la jeune femme aux cheveux blonds ?

Il n’en avait aucune idée mais il finirait bien par trouver une solution, normalement. Ca serait bête qu’elle se fasse autant de soucis pour si peu de choses. D’ailleurs, peut-être qu’en discutant avec Clari, il pourrait alors parler de leur projet à Elen ? Puis ensuite à Manelena, Royan et Elise. Quant à Sérest et Séran … non merci. Il n’était pas rassuré et il ne voyait pas pourquoi il les inviterait ou alors leur en parlerait.
C’était juste … impossible pour eux. Il n’arrivait pas à leur faire confiance. Ils étaient trop distants, trop souriants, malgré qu’ils étaient plus âgés qu’eux. C’était trop louche à ses yeux mais bon … il ne voulait pas trop le montrer. C’était eux qui avaient trouvé Onyr. Ils avaient des connaissances, des informations, que lui et les autres ne possédaient pas. Et ça, il ne pouvait pas l’ignorer comme si de rien n’était. Est-ce qu’il devait les utiliser ? Comme des outils ? C’était tout simplement monstrueux de penser de la sorte.

Et ça, il ne s’abaisserait pas à avoir de telles idées. Il n’était pas un démon, un être maléfique, il n’avait pas à avoir de tels propos dans le crâne. Hors de question. Ce n’était pas son genre et il chassa bien vite cette mauvaise idée dans sa tête. Allez, hop hop ! Du vent !

« Qu’est-ce que tu fais donc, Tery ? Tu m’inquiètes réellement des fois. »

Elen, encore Elen. Il haussa les épaules, déclarant que cela lui servait pour évacuer le stress et les idées absurdes qui envahissaient son cerveau. Elle l’observa avec inquiétude. A cette allure, il allait vraiment réussir par la faire s’inquiéter alors qu’il n’y avait rien du tout. Ca serait bête de ne pas avoir la paix pour une fois.

Mais, ils n’en étaient pas encore là et la marche en direction d’Omnosmos se faisait sans problèmes sur la route. Peut-être était-ce à cause de leur groupe mais il reconnaissait parfaitement le fait que depuis qu’il était avec Elen et les autres, il ne se faisait jamais attaquer par des créatures féroces.
Peut-être qu’ils étaient trop impressionnants cette fois ? C’était … étrange et déplaisant. Comment est-ce qu’il pouvait expliquer cela ? Il avait l’impression de n’être qu’un monstre encore plus fort que des créatures sauvages. Ces créatures, bien que sauvages et primaires, comprenaient avec leurs instinct animales qu’il ne fallait pas le chercher.

« Ben alors, Tery ? C’est quoi cette mine toute triste ? »

« Oh ? Clari ? Rien de spécial. Je me disais juste : On n’a jamais de problèmes quand on marche maintenant. Auparavant, je me faisais chasser des Gnomolds et d’autres créatures. »

« Et tu ne vas quand même pas me dire que cela te manque non ? »

« Un petit peu quand même … mais pas dans le sens où j’aime me faire mal hein ? »

« Si c’était le cas, je me serai posé quelques questions sur toi. »

Elle éclata d’un rire tonitruant qui fait tourner les têtes du groupe vers lui. Roh ! Elle n’était pas obligée de le dire à haute voix non plus hein ? Qu’est-ce qu’ils allaient tous penser ? Oh et puis zut, ils n’étaient pas forcés de donner leur avis sur le sujet non plus hein ? Il était quand même un être normal. Parfois, il avait juste envie de montrer sa valeur.

« Ça ne serait pas pour impressionner Elen que tu voudrais faire ça ? » lui chuchota la demoiselle aux couettes blondes, souriante et amusée.

« Ça n’a aucun rapport avec Elen. Ne dit pas de sottises. »

« Non ? Tu es sûr de ça ? Je ne sais pas : jouer au mâle viril pour impressionner Elen et qu’elle te tombe dans les bras, ça serait une bonne raison non ? »

« Ne raconte pas n’importe quoi. Ce n’est pas mon genre. »

Et puis bon, il ne le disait pas à haute voix mais il n’avait pas vraiment à s’inquiéter pour qu’Elen lui tombe dans les bras. Cela lui arrivait très fréquemment de toute façon. Il évita donc de continuer la conversation avec Clari. Il était un peu pressé de retourner à Omnosmos, il avait besoin qu’on lui explique quelques petits points comme le fait que les créatures légendaires voulaient sa mort. Oh bien entendu, il en connaissait la raison mais ça manquait d’informations. Car pourquoi une telle haine ? Enfin, il n’avait rien fait contre eux au départ.

Mais bon, des fois, il en était ainsi et pas autrement. Des fois, il n’avait pas le choix et on ne lui permettait pas de décider. C’est comme ça, le destin en décidait autrement, sans qu’il ne puisse y mettre son grain de sel. Il n’aimait pas ça, il détestait ça en fait. Il regarda Elen, lui souriant doucement alors qu’elle lui rendait le sourire. Et s’il évitait de parler ? Tout simplement ? Comme ça, il pouvait être sûr de ne pas raconter de bêtises.

« Hahaha, je crois même que c’est la meilleure idée qui soit. »

« Tery ? Qu’est-ce que je t’ai dit ? »

« De ne pas me parler à moi-même, Elen. Je réfléchissais juste à quelque chose, rien de plus, rien de moins. Sincèrement, il ne faut pas t’en faire. »

Se répéter, encore et toujours mais au moins le message est bien passé. Et il est sûr que les journées aussi. Ils n’eurent aucun problème sur le chemin, arrivant finalement aux portes d’Omnosmos. Quand ils se présentèrent, les soldats les regardèrent avant de dire :

« Pas besoin de nous dire qui vous êtes. On se rappelle de vous. »

Si c’était aussi simple que ça, tant mieux pour lui, enfin, pour eux. Il passa les portes, les soldats observant Sérest et Séran, du coin de l’œil. Comme ils étaient avec Tery, cela passait mais ça ne voulait pas dire pour autant qu’ils n’étaient pas du tout méfiants avec les nouveaux arrivants, même si peut-être, auparavant dans le passé, ils étaient déjà venus. Non forcément par cette porte néanmoins.

« Cette fois-ci, on part directement voir Ernold ? Qu’est-ce que vous en pensez ? »

« Pourquoi ne pas se reposer ? Ernold ne risque pas de s’enfuir non ? »

« Allons trouver une taverne où nous asseoir, ça vaudra mieux. » déclara Manelena après les paroles d’Elen. Bon ben, visiblement, je suis battu donc je vais m’avouer défait.

« Cherchons un petit coin pour nous reposer puisqu’il en est ainsi. »

Je ne peux faire que ça de mieux, de toute façon. Je souris doucement, amusé par la situation tout en réfléchissant à ce que je dois faire. Bon, ce n’est pas si simple que ça mais trouver une bonne taverne mais surtout éviter les conflits comme la première fois que nous sommes venus, ça ne me parait pas déplaisant. Je n’ai pas envie que d’autres cherchent des crosses à Manelena, ça ne me plait pas et je risquerai de m’énerver pour pas grand-chose.

« Qu’est-ce que vous pensez de celle-ci ? » déclara Elise, désignant du doigt une taverne dont l’insigne en bois semblait de bonne facture. Pourquoi pas ? Il n’avait rien contre.

Il pénétra en premier, observant aussitôt les visages. Bon, il y avait de toutes les races et surtout, aucune face belliqueuse lorsqu’il avait franchi l’entrée. Ils allaient pouvoir consommer bien tranquillement. Il chercha du regard un endroit où ils pourraient tous s’asseoir. Hum … une grande table pour huit personnes ? C’était possible visiblement ! Et elle n’était pas prise. Il se dirigea aussitôt vers celle-ci, déposant ses affaires sur la table avant que les autres n’arrivent derrière lui.

« Je pense que ça nous suffira pour le repas, non ? »

« C’est pas mal, oui. Installons-nous et ne perdons pas plus de temps. »

Manelena était encore de mauvaise humeur ? Non, pas vraiment, d’après ce qu’il pouvait voir. Attendant que la serveuse prenne les commandes, ce ne fut pas lui qui lui adressa la parole mais Elen, qui avait décidé visiblement de prendre un plat commun à tout le monde, sans même chercher à savoir s’ils étaient tous d’accord.
Heureusement pour elle, la viande de sanglier était plus que convenable et un repas servi dans une auberge valait toujours mieux qu’un repas cuisiné dehors, sous le froid et la tempête. Enfin, c’est comme ça qu’il voyait les choses. Lorsque chacun fut servi, il mangea en silence, observant les autres personnes dans la pièce. Bon, quelques regards étaient tournés vers eux et il était sûr qu’il s’agissait encore et toujours de la même raison.

Manelena et lui. Il était un démon, elle était une princesse recherchée dans les cinq royaumes. Heureusement que pour Omnosmos, personne ne venait les embêter ou presque. Le petit message de la dernière fois, lorsqu’il s’était énervé, avait surement porté ses fruits depuis tout ce temps. Et surtout, si les rumeurs parlaient du groupe qui avait tué trois créatures légendaires étaient présentes, ils devaient se douter qu’il s’agissait d’eux.

« Tery ? Tu ne manges pas ? Tu n’as pas faim ? »

« Hein ? Oh si si. » dit-il, un peu étonné et encore sous le choc, faisant un sourire à Elen. Il commença à manger de son côté, arrêtant de se déconcentrer sur cet objectif. Bon, normalement, il avait encore beaucoup à faire.

Lorsque le repas fut terminé et payé, ils quittèrent l’auberge, Tery vérifiant d’un bref regard que nul n’avait décidé de les suivre. Il valait mieux d’ailleurs pour cette personne qui en commettait l’imprudence d’éviter de continuer sur cette voie.

« Et maintenant ? Direction les archimages ? »

« On va aller rencontrer Ernold, ça sera le meilleur choix possible. » répondit Tery aux propos d’Elise. C’est vrai qu’elle ne devait pas les connaître surement.

« J’espère qu’il … ne sera pas vraiment effrayé par moi. »

Tery eut un petit rire, lui déclarant que si Ernold n’avait pas eu peur de lui, pourquoi devrait-il être inquiet au sujet de la demoiselle aux cheveux couleur de feu ? Elle se faisait du souci pour pas grand-chose. Il pouvait lui certifier et la rassurer à ce sujet. Il n’y aurait aucun problème, il en était convaincu. Elle vint sourire, bredouillant :

« Pardon, c’est juste que … j’ai toujours un peu peur. »

« Ne t’en fait pas, tu n’es pas la seule à t’inquiéter à ce sujet. Dis-toi que moi aussi, dès que je regarde une autre personne, je me demande si elle est au courant, ce qu’elle pense de moi, si elle voudrait me tuer, s’enfuir, me cracher dessus ? Tellement de raisons qui fait que j’évite de trop parler avec les autres même si je les connais depuis longtemps. »

Voilà que tout le monde arrêtait de parler autour de la table. Il cligna des yeux, se demandant s’il avait dit quelque chose d’irréel ou stupide mais aucun ne vint prendre la parole. Hum ? Oui ? Un souci ? Il se tourna vers Elen mais aucune réponse venant d’elle.

« Vous n’avez pas faim ? Vous devriez manger un peu, non ? »

« Je n’ai plus très faim, Tery. Plus vraiment, oui, je vais aller me promener. »

Elen se releva tandis que les autres la regardaient partir. Hey ? Qu’est-ce qu’il y avait ? Comme la monnaie pour la nourriture et les consommations étaient déjà déposées, il n’avait pas à avoir peur de partir sans payer mais … voilà quoi.

« Vous pouvez me dire ce qui se passe ici ? » demanda-t-il à Royan et aux autres.

« Juste que tu viens d’avouer à demi-mot que pour toi, la vie n’est pas aussi joyeuse que tu prétends l’être depuis des mois. Elle ne pensait pas à cela depuis le départ. »

Il se gratta la joue. Ce n’était quand même pas aussi dramatique que ça non plus hein ? Il ne fallait pas pousser et exagérer. Il le vivait plutôt bien le fait de ne pas être vraiment apprécié par tout le monde. Bon, le souci, c’est que les créatures légendaires avaient la force de le détester et de le haïr mais bon …

« Terminons de manger et ensuite, j’irai lui parler pendant que nous nous rendrons à la tour des archimages. Comme ça, ça sera bien plus rapide, je trouve. »

« Tu ne vas pas la rejoindre dès maintenant, Tery ? »

« Des fois, il vaut mieux que je la laisse seule. Je ne peux pas être toujours à ses côtés, non plus hein ? » dit-il après les paroles de Manelena, un peu étonné que ça soit elle qui lui fasse la remarque. « Je pense qu’elle reviendra rapidement de toute façon. »

Et il ne se trompa pas. Cinq minutes plus tard, Elen était de retour mais avec les yeux un peu rougis. Hum ? Euh, non, il n’était pas d’accord là. Il ne voulait pas de ça par contre. Ils étaient en public et surtout à une table, ça ne se faisait peut-être pas ce qu’il voulait lui faire pour la réconforter mais bon … il pouvait au moins faire ça. Avec lenteur, il plaça sa main sur la sienne, sous la table, la jeune femme aux cheveux blonds tremblant sur le coup avant de se laisser faire, comme une enfant.

« Terminons-en avec le repas une bonne fois pour toutes. »

« Surtout que ce n’est pas ta cuisine, Tery, donc oui, profitons-en. » déclara Royan alors que Tery rigolait faiblement. Hey ! Il insinuait qu’il cuisinait mal ou quoi ? Royan rétorqua que non mais que changer un peu de cuisinier, ça ne pouvait pas leur faire du mal, de temps en temps C’est pourquoi il appréciait encore plus ce repas à l’heure actuelle. Ça ne voulait pas dire qu’après ça, il ne goûterait plus à la nourriture de Tery, loin de là hein ?

Le repas fut finalement terminé après une bonne heure où chacun discuta de tout et de rien, même Elen car Tery faisait tout pour la mêler à la conversation, qu’elle le veuille ou non. Lorsqu’ils quittèrent la taverne, il avait posé sa main sur sa hanche, la gardant auprès de lui. Elle ne s’en offusqua pas, se laissant même plus que faire.

« On tente de rencontrer Ernold ? »

« Ca ne me semble pas une mauvaise idée. Allons-y. »

De toute façon, ce n’était pas comme s’il en parlait depuis déjà quelques heures hein ? Lorsqu’ils avaient pénétré dans Omnosmos, cela avait été son idée principale. Pourquoi est-ce qu’il aurait voulu changer d’avis maintenant ? Ce n’était pas vraiment une bonne réflexion. Mais maintenant qu’ils se dirigeaient vers la tour des archimages, ils pouvaient alors parler avec Ernold de ce qui tracassait le jeune homme.

« Est-ce que tu penses qu’il nous laissera rentrer aussi facilement ? »

« Je ne sais pas du tout mais dans le fond, pourquoi pas ? Je tiens à te rappeler que je suis assez spécial quand même. Enfin, je ne suis pas le seul mais bon … »

« C’est vrai. On oublie tes petites cornes parfois. »

Elen avait dit cela sur un ton légèrement amusé, comme pour le rassurer. Hahaha. Oui, c’est vrai mais il aurait préféré être sans cornes. D’ailleurs, depuis leur dernier passage à Omnosmos, il y avait aussi autre chose de très intriguant. Le fait qu’Elen avait les lignes d’Alzar et les lignes de Zélisia.. Les deux lignes en elle. Voilà quelque chose de vraiment très étonnant et vraiment très surprenant.

« Nous y voilà ! » dit Clari avec un grand sourire en présentant l’imposante tour des archimages devant leurs yeux. Cela faisait si longtemps.

« Ohla ! Que comptes-vous faire par ici ? » dirent plusieurs gardes en se présentant devant eux, empêchant alors l’accès à la tour.

« Rencontrer Ernold, le grand archimage. »

Il avait dit cela avec honnêteté, entendant le profond soupir de Manelena dans son dos. HEY ! Il n’allait quand même pas mentir sur un sujet aussi important non ? Les gardes les regardèrent avec appréhension avant de rire à moitié :

« Bien entendu, rien que ça et puis quoi encore ? Et pour quelles raisons ? »

« Les créatures légendaires qui sont mortes. Les trois d’Honoros, Traslord et Shunter maintenant. » continua de dire Tery avec le plus grand sérieux du monde.

Cette fois-ci, les soldats perdirent leurs sourires, se regardant brièvement. L’un d’entre eux fit quelques pas en arrière tandis que les autres lui répondirent :

« Vous restez ici, ça vaut mieux. On ne voudrait pas avoir à vous pourchasser dans tout Omnosmos, compris ? Je vous préviens. »

« Ben bravo, Tery. Une très belle discrétion de ta part. » déclara Manelena. Elle était déjà prête à user de la force si nécessaire mais Tery posa sa main sur son poing refermé pour la calmer. Il n’y avait aucune raison de s’emporter pour le moment.

« Je disais simplement la vérité. Je me vois mal mentir face à Ernold de toute façon. »

« Et si nous nous retrouvons empalés par les soldats, tu auras alors nos morts sur la conscience avant de mourir à ton tour, c’est donc ça que tu veux ? »

« Tu es parfois vraiment très navrante, tu le sais, Manelena ? Est-ce que l’on te l’a déjà dit par hasard ? Car oui, c’est ce que je pense de toi à ce moment précis. »

Il avait visiblement touché en plein cœur puisqu’elle retira son poing, ne faisant que grogner légèrement. Elle n’avait pas envie de le frapper et elle se retenait mais parfois, cela le démangeait plus que la normale. Elen chuchota :

« Nous ne sommes pas à tuer à vue sinon, les soldats nous auraient déjà attaqué à l’entrée d’Omnosmos et ici aussi. Je pense que l’on peut se rassurer qu’ils ne nous feront aucun mal pour le moment. Il faut juste que l’on soit très patient, je dirai. »

« Je le pense aussi. De toute façon, nous n’avons pas vraiment le choix. »

Ils étaient obligés de rester ici s’ils ne voulaient pas se mettre les soldats sur le dos. C’était vivement déconseillé même que de faire ne serait-ce qu’un mauvais pas. Attendant impatiemment les nouvelles d’Ernold, ce fut une voix de gnomold qui vint leur dire :

« AH ! Vous voilà donc ! Les nouvelles vont vite visiblement. »

« Messire Ernold ? C’est vrai ? »

Il se pencha pour mieux apercevoir le Gnomold derrière les gardes. Bien entendu, il était accompagné par plusieurs d’entre eux mais il ne voyait pas les autres archimages. D’ailleurs, autant le Gnomold l’avait bien marqué, autant les autres archimages, il ne s’en rappelait guère. Le Gnomold à l’âge avancé s’approcha d’eux, faisant un geste de la main pour dire aux soldats d’arrêter de menacer le groupe inutilement.

« Bien entendu que cela est vrai. Néanmoins, je pense me douter de la raison de votre présence en Omnosmos. Cela faisait longtemps. Veuillez donc me suivre. »

« Bien entendu, oui. Enfin, cela concerne les créatures légendaires. »

Le Gnomold leur indiqua de le suivre pour l’emmener à l’intérieur de l’imposante tour. Ils avaient des questions ? Il avait les réponses. Néanmoins, tout dépendait d’à quel point il était prêt à leur offrir les dites réponses. Certaines choses devaient rester secrètes.

Chapitre 19 : Une présence chaleureuse

ShiroiRyu
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Chapitre 19 : Une présence chaleureuse

« Dis-moi, Tery. Tu n’as pas remarqué quelque chose ? »

« Qu’est-ce que je dois remarquer, Clari ? »

Il avait demandé cela à la jeune femme aux couettes blondes, celle-ci le regardant avec amusement avant de désigner tout le monde, dont Sérest et Séran. Elle reprit la parole :

« Regarde bien, nous sommes tous réunis non ? Nous sommes huit ! »

« J’arrive encore à compter, Clari. Mais oui, je vois que nous sommes plus nombreux qu’auparavant. C’est bien mais ça a quoi de spécial ? »

« Nous sommes une petite troupe. Bientôt, nous serons un régiment ! Tu penses quoi de monter une guilde ? De porter un nom commun ? »

Hein quoi ? Il regarda la jeune femme aux couettes blondes, surpris par ce qu’elle venait de dire. Les autres discutaient entre eux, ne pouvant entendre la conversation qu’ils avaient. Il pencha la tête sur le côté avant de demander :

« Est-ce que tu peux répéter ce que tu viens de me dire, s’il te plaît ? »

« Bien entendu, Tery. Qu’est-ce que tu penserais de monter une guilde ? On est assez nombreux. Ou alors, on se fait appeler une troupe et on n’a pas besoin de régler des papiers. »

« Mais pourquoi ? Enfin, je n’ai pas d’idées par rapport à tout ça. »

« Tout simplement car c’est plaisant, tu ne trouves pas ? Que nous portions tous le même emblème, le même symbole, le même idéal. »

C’est bête mais il faut avouer qu’il n’y avait jamais pensé auparavant. Mais bon, ce n’est pas bien grave. Clari semblait sérieuse, très sérieuse, c’était plutôt étonnant venant d’elle. Il demanda d’une voix un peu soucieuse :

« Mais comment ça t’est arrivé comme ça ? Je veux dire : tu me parles de ça comme ça ? »

« J’y réfléchissais, tu sais ? Donc je me disais que ça ne serait pas une si mauvaise idée. »

Il ne prétendait pas le contraire. C’est juste qu’il n’avait pas l’habitude que Clari propose de telles choses. Mais en même temps, ce n’était pas … idiot, ce n’était pas idiot du tout. Enfin, il y avait quelques soucis quand même, qu’il fallait envisager et auxquels il fallait réfléchir :

« Est-ce que les princes, les rois et autres peuvent rejoindre une guilde ? »

« Je ne sais pas du tout. Je ne vois pas pourquoi ça ne serait pas le cas ? On n’est pas une vraie guilde politique et tout le reste hein ? Juste une guilde d’amis ! Enfin, c’est comme ça que je le vois. Mais tu aimes bien cette idée ou pas ? Tu n’as même pas donner ton avis au final ! »

« Hmm … Ben en fait, hum … je dirai qu’elle est pas mauvaise du tout ! »

En fait, il aimait bien cette idée mais il n’avait aucune idée de quel blason ils pourraient porter tous ensemble. Et puis, il fallait voir avec les autres. Et en même temps, que Clari donne une telle idée, c’était plus que surprenant … mais loin d’être déplaisant. Il appréciait beaucoup en y réfléchissant bien. Ah … Il poussa un petit soupir amusé avant d’hocher la tête.

« Le mieux est d’y travailler tous les deux discrètement, qu’on voie quoi faire. »

Elle lui disait cela et il émit un petit rire. Pourquoi pas ? Il ne risquait rien de toute façon à faire de son mieux pour elle ! OUI ! Il était d’accord ! Mais bon, ça pouvait attendre un tout petit peu quand même ? Il vint lui dire doucement :

« Il va falloir que l’on prenne des notes, qu’on envisage un emblème, que l’on établisse quelques règles, comme je ne sais pas … »

« On ne mange pas de telle heure à telle heure ? On ne doit jamais parler de la guilde ? La première règle est : on ne parle pas de la guilde. »

« Je ne sais pas si ça marcherait ainsi mais bon ? Pourquoi pas ? Si tu penses que c’est le mieux, Clari, enfin, je ne comptais pas le crier sur tous les toits non plus hein ? »

Elle éclata de rire en lui montrant bien par là qu’elle ne s’en faisait pas le moins du monde de ce qu’il disait. Elle ne pensait pas à mal et inversement. Mais elle était heureuse, si heureuse qu’il soit d’accord ça. Ce n’était pas une chose simple, ils allaient avoir besoin de fond mais après avoir terminé avec ces créatures légendaires, c’était une bonne idée. Elle était convaincue que cela pouvait donner de grandes choses.

« Par contre, je voulais te dire au cas où quand même. »

« Oui ? Qu’est-ce qu’il y a, Tery ? Encore au sujet de notre idée ? »

« Oui oui, disons que … Ben, même si nous sommes tous un peu spéciaux dans le fond, ça ne veut pas dire que l’on prendra que des personnes spéciales hein ? »

« Comme prince, princesse, porteur et porteuse de Zélisia ou Alzar, non ? Je ne pensais pas faire ça non plus. Mais bon, on a encore tout le temps d’y réfléchir. On en fini avec les deux autres créatures légendaires et comme ça, c’est réglé. »

Il ne pouvait s’empêcher d’acquiescer aux propos de la demoiselle aux couettes blondes. Cela lui faisait du bien d’avoir une telle compagnie avec lui. Ah ! Sans elle, la vie serait beaucoup moins plaisante, il en était sûr et certain. Il en était convaincu. Mais bon, tant mieux qu’elle soit là, ça lui permettait toujours d’avoir un sourire aux lèvres quand elle était dans les environs. Pas qu’avec Elen, c’était triste, ni avec Manelena, ni avec quiconque d’autre dans le groupe mais bon … elle, c’était vraiment une personne dont il avait besoin pour garder le sourire dans les moments les plus difficiles.

« Tery, viens donc un peu par là. Clari t’accapare depuis déjà pas mal de temps. J’ai le droit aussi de t’avoir un peu à moi, non ? »

Elen l’avait pris par le bras, le tirant à elle alors qu’il s’excusait auprès de Clari, lui disant qu’ils continueront à parler de tout ça plus tard. Marchant à côté d’Elen, celle-ci avait placé sa tête contre son bras gauche, ayant coincé ce dernier entre les siens.

« Comment est-ce que tu vas, Tery ? Je n’ai aucune nouvelle à ce sujet. Tu veux bien me le dire ? Tu avais l’air dans une conversation des plus sérieuses avec Clari. »

« Oh, on se racontait des bêtises pour ne pas changer. Mais toi ? Tu t’es sentie délaissée ? »

« Je me sens toujours abandonnée quand tu n’es pas à côté, tu le sais bien, gros bêta. »

« D’accord, d’accord. Je comprends parfaitement, je ne m’étais pas trompé. Ne t’en fait pas, je suis sûr que je pourrai faire quelque chose contre ça. »

Elle eut un peu de rouge aux joues alors qu’il ne pensait à rien de graveleux. C’était rien de bien spécial mais bon, si elle pensait à ça. D’ailleurs, il y avait d’autres choses … qu’il aimerait savoir, un peu comme la discussion qu’elle avait eue avec sa mère.

« Est-ce que tu es sûre de ne pas vouloir me dire de quoi est-ce que tu discutais avec ma mère ? Pas que je sois inquiet hein ? Loin de là. »

« J’en suis sûre et certaine. Elle m’a demandé de garder cela intact pour quelques jours quand même. Si je te le montrais, ça ne serait plus une surprise. D’ailleurs, en parlant de surprise, hum … oups, j’ai failli trop en dire. Je pense que je ferai ça plus tard. J’ai encore beaucoup de chemin à faire de toute façon jusqu’à Omnosmos donc bon, je serai patiente. »

« Mais de quoi est-ce que tu parles ? Tu ne serais pas en train de t’amuser avec mes nerfs par hasard, Elen ? Tu ne te moquerais pas un peu de moi ? »

« Tu sais parfaitement que ce n’est pas le cas, n’est-ce pas ? »

Il haussa l’épaule droite puisque celle de gauche était prise par la jeune femme aux cheveux blonds. Il disait cela dans un sourire, visiblement plus qu’amusé par la situation. Comme il ne pensait pas à mal, ça arrangeait bien le tout. Mais il aurait aimé en connaître un peu plus. Déjà, cela concernait Omnosmos et ensuite ? Quoi d’autre ?

« Ma mère semblait inquiète par rapport à la capitale du monde, tu as remarqué ? »

« Je pense surtout qu’elle était inquiète par rapport à tout, Tery. Pas seulement par rapport à Omnosmos. Quelle mère ne le serait pas ? Tu sais, comme j’en ai jamais eu … »

« Je ne voulais pas t’embêter avec ça, Elen, désolé. Si tu veux, on change de conversation, ça ne me dérange pas le moins du monde. De quoi est-ce que tu veux parler ? »

« Oh, de rien, de rien, ne t’en fait donc pas, Tery. Mais Omnosmos est quand même très grand non ? Tu te rappelles quand nous visitions Midès ? Nous devrions faire de même. »

« Visiter la capitale du monde ? Pourquoi pas, ça ne me semble pas mauvais. Je n’y connais pas grand-chose là-bas. Ça serait une bonne découverte. Vraiment ! Je suis plutôt d’accord donc. J’aime bien cette idée. Ça va en faire des choses à faire là-bas. »

« Tu te répètes Tery. Il n’y a pas tant que ça à faire, tu sais ? »

Oui, oui, mais bon, s’il rajoutait ses propres objectifs, comme se renseigner au sujet d’une guilde et tout le reste, il y avait quelques points sur lesquels il voulait avoir des informations … comme tout simplement la création. Cela allait demander un peu d’argent.

Enfin, il disait cela mais il n’en savait rien. Après quelques heures, ils avaient décidé par se reposer. Maintenant qu’ils étaient tous réunis à nouveau, enfin, ça n’avait pas beaucoup changé, ça, ils allaient pouvoir manger bien tranquillement et paisiblement.


Alors qu’il préparait le repas, accompagné par Elen, les autres s’étaient installés. Il regardait brièvement Clari. Quand même, grâce à elle, il pouvait espérer tellement de choses dans sa vie. Sans elle, sa vie serait bien triste et morne. Mais elle était là, auprès de lui, elle lui avait permis alors de découvrir tant de choses.

« Quand même, Elen, tu sais que j’ai de la chance ? »

« Hmm ? La chance par rapport à quoi, Tery ? De m’avoir à tes côtés ? C’est mignon. » dit-elle avant de venir déposer un baiser sur le coin des lèvres, regardant ce qu’il était en train de cuisiner. D’après ce qu’elle voyait, cela ressemblait à de la viande. Tant mieux, car il était vrai qu’elle avait plutôt un bon appétit.

« C’est exact mais pas uniquement toi, Elen. Tout le monde. Tu ne trouves pas ? »

« Mais si, bien entendu, Tery. Bien entendu .Comment ne pas être content ? »

« Je ne sais pas, des fois, les personnes n’aiment pas être heureuses, voilà tout. C’est comme ça, ça arrive et on ne peut rien y faire. »

« Ne soit pas défaitiste, non ? Je pense qu’avec le ventre rempli, tu ne te poseras plus de cette question, d’accord ? Qu’en penses-tu ? »

Il hocha la tête positivement, faisant un sourire à la jeune femme aux cheveux blonds comme pour la rassurer. Si cela lui permettait de se sentir mieux, il ne s’en priverait pas. Mais bon, pour le moment, c’était encore en train de chauffer. Il continua de fixer la casserole avant de jeter un bref regard sur les autres.
Manelena continuait de faire la tête, Sérest et Séran parlaient avec Clari, rigolant entre eux trois tandis qu’Elise et Royan parlaient plus posément. Bon, Elen était toujours à côté de lui, observant le contenu de la casserole.

« Normalement, ça devrait être bientôt bon, Tery. »

« Encore quelques minutes, je pense, rien de plus. Du moins, jusqu’à ce que la viande puisse au moins s’attendrir un peu plus, pour être certain. »

« Comme tu le désires, c’est toi qui cuisines, Tery. Est-ce que je vais m’installer auprès des autres ou non ? Tu préfères que je reste ? » demanda-t-elle alors qu’il hochait la tête négativement. Mais non, elle pouvait rester ici, bien entendu. Il était hors de question qu’elle parte, surtout alors qu’elle était restée depuis le début.

« J’aurai besoin de quelqu’un pour m’aider à servir. Après, on pourra manger tous les deux, côte à côte, si tu le veux. Tu sais … hum … en fait, non. Rien. »

Il n’avait pas envie de se disputer inutilement en signalant qu’il avait envie de parler avec Clari au sujet de leur idée mais bon, c’était mieux comme ça. Elen pencha la tête sur le côté, lui demandant ce qu’il voulait dire. Il fit un geste négatif de la main avant de dire :

« Pas bien grave de toute façon, Elen. Tu viens m’aider ou pas ? »

« Bien entendu mais tu es parfois un peu bizarre, est-ce que l’on te l’a déjà dit, Tery ? »

« Tous les jours, on me le répète, tous les jours. » dit le jeune homme aux cheveux bruns, émettant un petit rire alors qu’elle venait l’épauler.

« Alors tant mieux, non ? C’est le premier pas vers la voie de la guérison, savoir son mal. »

« Mais tu arrêtes de te moquer de moi, toi ? »

Elle rigola à son tour, déposant un rapide baiser sur le coin des lèvres avant de lui signaler que si elle ne l’aimait pas autant, elle ne se moquerait pas de lui pour des futilités de la sorte. Il soupira avec amusement, commençant à remplir les gamelles tandis qu’Elen allait les servir. Plusieurs allers et retours et voilà que tous étaient servis. Néanmoins pendant qu’il mangeait, il observait Clari qui n’avait aucun mal à se lier d’amitié avec Sérest et Séran.

« Tery ? Tu peux me dire ce que tu penses de tout ça ? »

« Hum ? Oh, c’est bien, c’est bien, Elen. Vraiment très bien. »

« Je te parlais de notre rencontre avec Rokar et c’est la seule chose que tu viens me dire ? C’est bien, c’est bien ? Est-ce que tu te moquerais un peu de moi, Tery ? »

« Hein ? Bien sûr que non, tu sais bien que ce n’est pas du tout mon genre, Elen ! »

« Alors, à quoi est-ce que tu penses pour vaguer de la sorte ? Je pourrai le savoir ? »

« A des choses vraiment sans réelle importance. » murmura Tery. Il se demandait si elle allait le croire mais il n’en était pas vraiment convaincu. Il en eut la confirmation lorsqu’elle posa une main sur son front avant de prendre la température.

« Non, tu n’as pas l’air fiévreux, Tery. Ne m’inquiète pas trop, d’accord ? »

« De toute façon, nous avons encore un peu de marche à faire donc ce n’est pas bien grave. Enfin pas pour aujourd’hui mais je pense que tu as compris où je voulais en venir. »

« Pas vraiment, Tery. Pas du tout même. » vint dire la jeune femme aux cheveux blonds.

« Tout simplement que s’il faut se reposer, on le fera, voilà tout mais je vais bien, promis. »

Ça ne servait à rien de parler. Il se rendait compte qu’il se ridiculisait de minute en minute devant les yeux de la jeune femme aux cheveux blonds. Celle-ci se renfrogna un peu, comme pour lui en vouloir de ne pas s’ouvrir un peu plus sur le sujet qui le taraudait, lui.

« Tant que tu ne sauras pas quoi me dire, Tery, ne me parle pas. »

« Hein ? Mais hum … d’accord, d’accord, Elen. Enfin, c’est bon quand même ? »

« … … … Oui, si c’est la réponse que tu attends de ma part. »

Il l’avait surement froissée mais bon, ce n’était pas encore le moment de parler de la guilde. C’est bête quand même. Ils en avaient à peine discuté et voilà qu’il était surement autant voire plus excité que Clari à cette idée. Hum en fait, en y réfléchissant, difficile d’être plus excité qu’elle sur le sujet, bien trop difficile.

« Tu m’en veux, mon ange ? »

Il tentait l’approche douce et délicate. Elle se renfrogna, cherchant à l’ignorer superbement mais il glissa une main sur sa hanche, la faisant trembler légèrement. Elle trembla un peu, jusqu’à ce qu’il se mette à caresser la dite hanche avec tendresse, chuchotant :

« Je pensais juste à un projet que j’ai pour tout le monde … mais je ne veux pas en parler tout de suite, voilà tout. Je veux garder ça secret le plus longtemps possible. »

« Et pourquoi le garder secret maintenant ? Tu ne nous fais pas confiance ? »

« Où serait la surprise alors ? Si je te le disais tout, tout de suite, Elen ? »

« Bon … Hum … Je pense que je peux te pardonner. »

Elle lui répondit cela dans un murmure à son tour avant qu’il ne sourit. Tant mieux, tant mieux, oui. Maintenant, lui et Elen ont rapidement enterré la hache de guerre pour des futilités. Vraiment, ce projet l’intéressait tellement mais … est-ce que Clari arriverait à rester muette pendant tout ce temps ? Il n’en était pas sûr.

« Dis-moi, Tery ! Tu t’es surpassé aujourd’hui ? »

« Hein ? Oh … Euh, oui, je tente toujours de faire de mon mieux, Clari. »

Il ne s’était pas attendu à ce qu’elle lui adresse la parole tout de suite et cela l’avait quand même un peu surpris, il devait l’avouer. Mais bon, pourquoi pas ? Elle reprit :

« Ne t’en fait pas, je suis sûre de ça. De toute façon, c’est comme ça que l’on avance dans la vie : en cherchant toujours à faire de son mieux, qu’importe la difficulté de la chose ! »

C’était un compliment ? Il l’accepta, tout simplement, regardant devant lui dans un sourire en direction de Clari. Bien entendu qu’il était d’accord pour se faire complimenter de la sorte, pourquoi est-ce qu’il ne le ferait pas ? Il rigola légèrement avant de chercher ses mots. Comment parler sans trop en dire maintenant ? Hum … ce n’était pas bien simple.

« Je pense qu’il va être l’heure ensuite d’aller se coucher. »

« Hum ? Hein ? Déjà ? Tery ? Tu es sûr d’aller bien ? »

Qu’est-ce qu’il avait … Oh zut. Ils étaient à peine en début de soirée. C’était quoi cette blague ? Qu’est-ce qui lui avait pris de raconter une imbécilité plus grosse que sa tête ?

« Hum ? Euh … Je pensais peut-être pas pour maintenant en fait. »

« Oui, oui, je l’espère pour toi. Viens donc par là. Je crois que quelqu’un est bien plus fatigué qu’il ne veut l’admettre. Pourtant, tu ne semblais pas avoir de température. »

« Je ne vais pas mal. Je ne suis pas souffrant, il ne faut pas exagérer non plus. »

« Pourtant, on va dire que tes propos ne sont pas les plus sains possibles. » répliqua Manelena alors qu’il soupirait. Et alors ? Qu’est-ce que cela faisait ?

« Ce n’est pas forcément un problème. C’est bien toi qui me dit souvent que je suis un peu trop bête et que je ne pense à rien, non ? »

« Ce n’est pas exactement ce que j’ai dit, fais attention à ne pas modifier mes propos, je n’aime pas vraiment ça, Tery. Compris ? »

« Blablabla, Manelena. » dit-il en faisant un geste de la main pour dire qu’il ne se sentait pas pour le moins du monde concerné par tout ça.

« Ne recommence plus jamais ça, Tery. Question de survie pour toi. »

Il eut un petit rire amusé par les propos de Manelena alors qu’elle émettait un grognement sonore. Qu’il continue à faire le singe, elle ne deviendra pas sa guenon. Il valait même mieux pour lui qu’elle ne soit rien de tout ça sinon …

« Ne vous disputez donc pas tous les deux. Tery a le droit d’avoir un petit coup de fatigue non ? Il n’est pas toujours au summum de sa force ! »

Clari racontait n’importe quoi, comme à son habitude mais il l’en remercia. Avec ça, l’ambiance vint s’atténuer et au final, ils préfèrent passer tous à autre chose. Ca ne sert à rien de se disputer pour des futilités de toute façon.

« Tery, si tu ne vas pas mieux d’ici ce soir, je te préviens, s’il faut, on ne bougera pas de la journée demain, le temps que tu te soignes, d’accord ? »

« Si cela nous fait trop retarder, je ne préfère pas, je te préviens. »

« Et moi, je te préviens que si c’est nécessaire, je t’attacherai, d’accord, mon amour ? »

Les derniers propos ne laissaient pas place à l’argumentation. Pourtant, il n’était pas malade mais elle avait l’air d’y croire dur comme fer.

Chapitre 18 : Quelques espoirs

ShiroiRyu
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Chapitre 18 : Quelques soupirs

« Et bien, Tery ? Ca n’a pas l’air d’être la grande forme. »

Il avait du mal à lui dire pourquoi ça n’allait pas si bien que ça mais bon … Elen était là, près de lui, un sourire aux lèvres. Elle cherchait à le rassurer et à le conforter. Il ne pouvait que répondre positivement à ces petits signes d’affection.

« Bof, bof … mais ne t’en fait pas, Elen. Ca ira beaucoup mieux plus tard. »

« Encore une dispute avec Manelena, c’est ça ? Cette femme est vraiment insupportable. »

« Elen, s’il te plaît, je n’ai pas envie de me battre à ce sujet. Est-ce que l’on peut juste se taire ? S’il te plaît ? Je ne demande rien de plus, rien de moins … voilà tout. »

Ca aurait été bien mieux à ce sujet plutôt que de l’ouvrir inutilement. Enfin, non, il ne devait pas penser ensuite. Il devait quand même la remercier de vouloir se préoccuper de lui. Il l’embrassa tendrement, Elen répliquant à ce baiser par un des siens, commençant à caresser le torse du jeune homme aux cheveux bruns.

« Elen, il faudra que je prévienne ma mère sur le fait que nous partions d’ici quelques jours. Au grand maximum, je pense que l’on peut rester une semaine mais pas plus, d’accord ? »

« Comme tu le veux, Tery, comme tu le veux. Je ne vois pas pourquoi nous nous empêcherions de de rester plus longtemps de toute façon. On n’est bien ici non ? »

« Il faut penser aux autres … mais aussi au fait que nous avons encore du chemin à faire. »

Elle comprenait, elle comprenait parfaitement ce qu’il voulait dire par là. Elle était tout à fait d’accord avec lui, attention. Elle reconnaissait parfaitement ce qu’il insinuait. Ah … Il y avait si peu de temps à eux dans le fond.

« Mais pour le moment, tu ne vois aucun problème à ce que je profite de toi, non ? Il se fait tard de toute façon, Tery. On doit dormir, tous les deux. »

Ses baisers se faisaient un peu plus voraces alors qu’elle cherchait à dévorer ses lèvres. Déglutissant, il se laissait tout simplement manipuler par le jeune femme aux cheveux blonds, passant une main dans ces derniers tout en souriant tendrement.

« Je crois que ta proposition pour la nuit est très intéressante. Est-ce que tu me permets de jouer avec toi un petit peu aussi, Elen ? »

« Tant que nous sommes deux à nous amuser, pourquoi pas, non ? Moi ou toi ? »

« Hmmm ? De quoi est-ce que tu parles, Elen ? »

Il la vit rougir un petit peu avant de monter le lit sur lequel Tery était couché. Oh … Elle ou lui au-dessus ? Hmmm … Pour une séance de câlins discrets, il valait mieux que ça soit lui qui se trouve au-dessus. Ils commencèrent à s’étreindre tous les deux avant de remonter la couette sur leurs corps, s’amusant à s’aimer pour la nuit avec tendresse.

Le lendemain matin, le jeune homme observait les vêtements tombés au sol, Elen dans ses bras, nue et désirable comme la première fois qu’il avait pu voir son corps. Hmm … Cela avait été encore une sacrée nuit visiblement.

« J’ai l’impression de vivre un rêve. »

Pourquoi est-ce qu’il s’imaginait à chaque fois que ce qui se produisait avec Elen relevait juste du fantasme … que tout cela ne sera jamais réel ? Pourtant, ce qu’il touchait, ce qu’il embrassait, ce qu’il aimait, tout ça était bien … présent.

« Elen ? Il faudrait peut-être que tu te réveilles et que l’on bouge, non ? »

« Hmmm … je ne veux pas maintenant, Tery. On peut rester un peu dans le lit non ? »

« Il faut que l’on se prépare. Je dois aller prévenir ma mère de ce que l’on va faire et aussi du long voyage que l’on va entreprendre, tu comprends ce que je veux dire ? »

« Oui, je le comprends parfaitement mais viens par là. »

Elle le tira à elle, le forçant à se coucher contre son corps dépouillé de tout vêtement. Aussitôt, celui de Tery vint réagir alors qu’il rougissait un peu bêtement, Elen lui chuchotant :

« Au moins, je sais que tu es heureux de me voir et me toucher, Tery. »

« Tu as gagné, Elen. Tu as gagné … on peut bien perdre une trentaine de minutes encore. »

Trentaine ? Il ne s’en vantait même pas. Il voulait juste profiter un peu plus longtemps de la jeune femme aux cheveux blonds. Il passa une main dans ces derniers, l’embrassant doucement dans le cou avant de continuer ses mouvements.

« Vous voilà enfin ? Vous avez mis du temps à vous réveiller tous les deux. Elen, ma pauvre fille, vous devriez vous peigner, vos cheveux semblent avoir livré une bataille des plus âpres. J’ai l’impression que ça ne serait pas du luxe. »

« Oups … Euh … Disons que j’ai eu du mal à me lever. »

Elen rougit comme une enfant alors que Tery saluait tout le monde. Les seuls manquants à l’appel étaient bien entendu Sérest et Séran. Pfff … De toute façon, ce n’était pas comme s’ils étaient déjà amis, n’est-ce pas ? Il y avait beaucoup à faire pour espérer arriver à ce stade.

« C’est ma faute, maman. J’ai retenu Elen. »

« Je me doute, je me doute, installes-toi donc sur une chaise, je prépare de quoi manger. »

Hum, comment est-ce qu’il allait expliquer à sa mère qu’ils allaient partir à nouveau. ? A chaque fois, c’était la même chose. Il se sentait mal à l’idée de la laisser seule. Peut-être qu’il devait la prévenir au sujet des lettres ? Qu’il envoyait ça d’abord à un couple de personnes âgées avant qu’elle n’arrive jusqu’à elle ? Normalement, ça ne devrait pas trop la choquer non ? En plus, il était sûr et certain de lui avoir déjà écrit au sujet de ce couple.

« Hum … maman ? Est-ce que … je peux te dire quelque chose ? »

« Après le petit-déjeuner, Tery. Là, je veux que vous mangiez tous. »

C’était facile à dire, facile à dire mais pas facile à faire Il n’avait pas très faim … malgré la petite fatigue matinale. Mais bon, à force de manger, l’appétit revint peu à peu et il arriva à terminer ce que sa mère lui avait préparé. Tant mieux.

« Tu vois ? Tu avais faim, non ? Je sais parfaitement ce qui est bon pour toi. »

« Oui, maman, je n’ai jamais prétendu le contraire. »

Enfin, pas ouvertement. Mais bon, le petit problème … est qu’il n’arrivait pas à savoir comment expliquer à sa mère qu’ils allaient partir à nouveau. C’était compliqué. Pourtant, il n’avait qu’un simple mot à dire, enfin une seule phrase.

« Maman, moi et les autres, nous allons repartir vers Omnosmos. »

« Faites comme vous voulez, vous êtes assez grands, je pense. N’oublie pas de m’écrire néanmoins, je veux des nouvelles à ton sujet, compris ? »

« Oui, oui, maman ! Bien entendu ! Je ne comptais pas le faire autrement de toute façon ! Ne t’en fait pas à ce sujet. Par contre, je dois t’expliquer comment je le fais : en fait, j’envoie une lettre à Omnosmos et quelqu’un là-bas t’envoie la lettre. Ca permet d’éviter que les différentes nations se posent des questions et tentent de te faire du mal, voilà ! »

« Qu’est-ce que tu es prévoyant, Tery. »

Sa mère vint lui sourire tendrement alors qu’il n’osait pas répondre à ça. C’était juste … pour la protéger, voilà tout. C’était pas pour se moquer ou autre, pas du tout même. Zut de zut … il était maintenant gêné par ça. Sa mère reprit la parole :

« Néanmoins, est-ce que je peux savoir le nom de cette personne à qui tu écris ? »

« Euh, en fait, c’est un couple de vieilles personnes. Elles sont très gentilles et s’occupent d’une bibliothèque dans Omnosmos. Leurs noms est Périk et Jésiana. »

« Je vois, je vois, car elles sont âgées, tu leurs fais plus facilement confiance, c’est cela ? »

« Non, non, maman, c’est juste que j’ai pu leur parler et qu’elles m’ont aidé. »

« Je vois, je vois, à quoi ressemblent-elles ? Tu peux me le dire ? »

« Euh, je veux bien mais … je ne suis pas sûr en fait. Je ne crois pas m’en rappeler, ça fait quand même quelques temps. Enfin, tu as juste à savoir qu’elles sont âgées, voilà tout. »

Il tentait de lui répondre le plus sincèrement possible mais il fallait bien avouer qu’il peinait grandement en ce moment précis. Il poussa un petit soupir avant de mettre une main dans ses cheveux. Euh bon … A quoi est-ce qu’ils ressemblaient ? Il n’en était plus vraiment sûr.

« Ben alors, euh … Ils ont environ soixante ans ! Peut-être presque soixante-dix, je ne l’ai pas demandé … car ça ne se fait pas, maman. »

« Mais à part cela ? A quoi est-ce qu’ils ressemblent ? Comment sont-ils ? De quelle façon est-ce qu’ils se comportent avec autrui ? »

« Hmmm … Je dirai que l’homme est capable de très gentil et agréable. Il est plutôt respecté dans Omnosmos et je sais que j’ai eu beaucoup de problèmes à ce sujet car certains croyaient que je lui voulais du mal quand je l’ai percuté mais en fait non ! »

« Et au sujet de la femme ? Comment est-ce qu’elle se comporte ? »

« Hmmm, ben en fait, pour elle, c’est plus compliqué quand même mais que je sache, elle n’était pas une mauvaise personne. Au départ, elle semble froide mais en fait, elle m’a quand même beaucoup aidé à cette époque, voilà ! »

« Je vois, je vois … Je vois, je vois. »

Elle poussa un profond soupir, Manelena haussant un sourcil en la regardant. Ce genre de choses ne passait pas inaperçue. Avec lenteur, pendant qu’elle terminait son petit-déjeuner, elle demanda d’une voix lente et qui se voulait calme :

« Est-ce qu’il y a une chance que vous ayez été à Omnosmos ? »

« Un peu de sérieux, voyons. Ai-je l’air d’une personne ayant les moyens de me rendre dans un tel endroit, Manelena ? Je pensais simplement à quelque chose d’assez triste. »

« Hein que quoi ? De quoi maman ? Qu’est-ce qui te rend triste ? Tu peux me le dire, s’il te plaît ? Ca ne me plaît pas du tout que tu sois triste … »

« Non, non, ce n’est pas aussi gênant que ça, Tery. Tu sais, tu n’as jamais vu tes grands-parents paternels, n’est-ce pas ? Ni tes grands-parents maternels que je sache. »

Maintenant qu’elle lui faisait penser, c’est vrai que … il ne s’était jamais posé la question de savoir s’il en avait ou pas. Il cligna des yeux, regardant sa mère avant de demander :

« Est-ce qu’ils sont … morts ? Maman ? Ce qui expliquerait que … »

« Non, non, ils ne sont pas morts, pas du tout. Loin de là. Je me dis juste que si un jour, je pouvais aller leur écrire, je le ferai. Les années ont passé, de l’eau a coulé sous les ponts et puis, je peux leur pardonner d’avoir agi de la sorte. Ils pensaient le faire pour mon bien. »

« Mais maman, de quoi est-ce que tu parles ? Je ne comprends rien ! »

« Oh, ce n’est pas bien important, Tery. Ce n’est pas bien important, ne t’en fait donc pas. »

Elle avait toujours ce petit sourire triste aux lèvres. Il ne voyait pas où elle voulait en venir. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Il regarda Elen, Manelena, Clari, Royan et enfin Elise. Aucun ne pouvait l’aider à comprendre ce qui se passait dans la tête de sa mère.

« Enfin bon … Voilà, maman. Est-ce que ça te dérange si je fais ça ? »

« Non, non, tu joues la sécurité et tu as parfaitement raison. Avec les derniers évènements, je comprends que tu veuilles éviter d’avoir des soucis avec les différentes armées Si on m’avait dit qu’un jour, mon fils serait un être recherché dans le monde. »

« Pardon … maman. » balbutia Tery, se disant que dans le fond, il n’était pas mieux que son père. C’est vrai … il voulait éviter de la faire souffrir et voilà le résultat.

« Ne t’en fait donc pas. Ton père n’était pas non plus un exemple avec sa brutalité envers les animaux de la forêt. Nous avions de la viande mais il ne ressemblait plus vraiment à la personne que j’ai connue auparavant. Mais ça, c’est une autre époque. »

Hein que quoi ? Sa mère qui disait ouvertement que son père n’était pas sans défaut ? Etait-ce parce qu’il y avait du monde ? Ou alors, elle voulait juste le rassurer par rapport aux cornes de démon qui pouvaient pousser sur sa tête ?

« Enfin bref, c’est un temps révolu dont il vaut mieux ne plus parler. Cela bien quinze ans maintenant, de l’eau a coulé sous les ponts. »

« Ca ne change pas que … Ah … Maman, nous l’avons vu aussi. »

« Vu ? De qui est-ce que tu parles ? Tu sais pertinemment que je préfère quand tu t’exprimes correctement, n’est-ce pas ? Alors … »

« Rokar … tu sais, le fameux gnomold qui est responsable de sa mort. »

« Et tu comptais me mettre quant au courant ? Que tu sois gravement blessé ? »

« Non non ! Tu le sais bien, maman ! Enfin, je ne suis pas comme ça du tout ! Enfin, pas de la sorte, je veux dire … tu comprends hein ? »

Difficile de s’exprimer quand il tremblait ainsi. Mais en même temps, bien que sa mère était resté stoïque dans sa voix, il avait remarqué les tremblements sur son corps. Elle était terriblement inquiète par rapport à cette nouvelle. Rokar était un traumatisme pour tout le monde dans le village, il avait fait tellement de morts et …

« Est-ce que tu peux m’en dire plus ? J’aimerai savoir surtout cela, Tery. »

« Il ne s’est rien passé de spécial si c’est ça qui t’inquiète, Maman. Nous n’avons pas combattu si c’est vraiment ça qui te perturbe. »

« J’ai un peu de mal à le croire alors que tu … le hais. »

« Pourtant, je peux te promettre que c’est le cas, maman. Je n’ai rien pu faire, à part parler … De plus, de toute façon, il voulait avoir des nouvelles d’Ernold. »

« Ernold … Ernold … Ce n’est pas le nom de l’archimage … le grand archimage dont tu me parlais dans tes lettres ? Ce fameux Gnomold plus que gentil ? Là, j’ai encore du mal à le croire, tu sais … mais bon, je te fais confiance. »

Pourquoi est-ce qu’il avait l’impression de déceler une trace de mensonge dans la voix de sa mère ? Bizarrement, c’était le ressenti qu’il avait en ce moment même mais de là ne pas faire confiance à sa mère, il y avait quand même quelques limites à ne pas dépasser. Il poussa un profond soupire avant de lui dire :

« T’en fais pas, maman. Ernold est vraiment quelqu’un de très très sympathique. »

« Je n’en doute pas le moins du monde. Surtout s’il vient d’Omnosmos. »

« C’est ça en fait maman, il vient d’Omnosmos donc tu n’as pas à t’inquiéter à ce sujet. »

Il se répétait, il se répétait mais comment pouvait-il espérer faire autrement ? C’était aussi compliqué que prévu mais … au moins, il avait réussi à lui parler, c’était déjà ça.

« Bon ben maman … on va y aller, moi et les autres. »

Elle ne fit qu’hocher la tête, se dirigeant vers sa chambre avant de s’y enfermer. Il ne s’attendit pas à une telle réaction. Est-ce qu’il … devait aller la voir ? Non ? Peut-être ? Il regarda les autres, se demandant ce qui se passait.

« Est-ce que je dois aller … lui dire quelque chose ? »

« Pas besoin elle n’est juste pas préparée à te voir partir aussi vite, voilà tout. Allons-nous-en dès maintenant. Prends quelques affaires et zou. »

Il grimpa à l’étage, allant dans sa chambre tout en sachant qu’Elen le suivait. Pourtant, dans la chambre, lorsqu’il se retourna, il était seul. Est-ce qu’elle était retournée avec les autres ? Il ne l’avait même pas vue … enfin bon. Avec de nouvelles affaires pour lui, il se disait justement qu’il serait peut-être temps d’envisager de nouveaux habits pour chacun et chacune. Car bon, toujours porter les mêmes habits, cela devait être lassant.

« C’est bon pour moi ! » dit-il en descendant, remarquant qu’Elen n’était pas là. « Où est-ce qu’elle est passée ? Elle n’est pas descendue ? »

« J’arrive, j’arrive ! N’ayez pas peur ! J’arrive, ne vous inquiétez pas pour moi ! »

Ah ben ? Qu’est-ce qu’elle faisait en haut ? Ils entendirent une porte qui se referma, signe qu’elle était surement rentrée dans la chambre … de la mère de Tery ? Le jeune homme aux cheveux bruns haussa un sourcil, disant d’une voix surprise :

« Euh … Tu as dit au revoir à ma mère ? »

« Hein ? Euh, oui, bien entendu, bien entendu, c’est ce que j’ai fait, oui. C’est bien ça. » s’exclama la femme aux cheveux blonds, un sourire intimidé aux lèvres. Moui, y avait surement eut quelque chose de plus mais pour le moment, il valait mieux ne pas interroger.

« MAMAN ! Nous nous en allons ! Dès que nous serons à Omnosmos, je t’écrirai ! »

Aucune réponse de sa part … bien entendu Il évita de soupirer, étant le dernier à quitter la demeure familiale avant qu’il ne jette un regard derrière lui. Sa mère était à la fenêtre sans qu’elle ne soit ouverte pour autant. Bon … ben … Un petit geste de la main pour la saluer et il s’éloigna. Quelques minutes plus tard, après avoir passé les portes du village, ils étaient tous partis. Le jeune homme aux cheveux bruns vint garder Elen contre lui disant :

« Qu’est-ce que ma mère a raconté, Elen ? »

« Rien de bien spécial, Nev. Sincèrement, tu n’as pas à t’en faire à ce sujet. »

« C’est bien parce que je m’en fais un peu que je te pose la question. Ce n’est pas grave non ? Est-ce que ça me concerne un peu ? »

La voir rougir violemment lui donna la réponse qu’il attendait. Il voulut savoir ce que c’était plus précisément mais il ne vint rien obtenir de sa part. Rien du tout … Humpf. Bon, il n’allait pas la forcer à lui répondre de toute façon.

« Par où pars-t-on alors ? Tout de suite vers Omnosmos ? »

« Oui, Manelena. Il faut juste que l’on fasse attention comme d’habitude, à tout ce qui concerne les soldats de Shunter. Que l’on évite de se faire repérer. »

Mais bon, avec les gnomolds dans les environs, ils ne devraient pas être trop dérangés sur les premiers kilomètres. Par contre, ils avaient encore pas mal de chemin à faire bien que le village de Leskar, était au final, pas trop éloignée des frontières … mais de Traslord.

« Tery ? Tu ne trouvais pas ta mère un peu bizarre ? »

« C’est ma mère donc elle est forcément bizarre, Manelena. Qu’est-ce que tu veux dire ? »

« Tout simplement en rapport avec Omnosmos. J’avais l’impression qu’elle connaissait cet endroit, je ne sais pas pourquoi. »

« Tu t’imagines surement des choses. Ma mère n’a jamais quitté le domaine familial depuis que je suis né. Le plus loin qu’elle a été, ce fut les portes du village. »

« Hum, oui, peut-être, surement. Je me fais des idées, je pense bien dans le fond. »

« J’en suis même certain. Comme si sa mère pouvait paraître suspecte, c’est vraiment ridicule sur le coup, désolé de te le dire, Manelena. » continua de dire Tery, ne pouvant s’imaginer que sa mère lui cacherait quelque chose même si …

« On ne sait jamais, tu ne peux pas connaître forcément ce qu’elle était auparavant. »

Auparavant ? Avant qu’elle ne vienne habiter au village de Leskar ? Qu’est-ce que … Elle insinuait que sa mère venait d’ailleurs ? Il ne s’était jamais posé la question : est-ce que ses parents avaient vécu à Leskar auparavant ? Avant qu’il ne soit né ? Pourquoi est-ce que Manelena venait lui dire ça maintenant ? Ce n’était pas du tout le bon moment pour ça !

Chapitre 17 : Des nouvelles à prendre

ShiroiRyu
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Chapitre 17 : Des nouvelles à prendre

« Ernold va bien … et il reste le plus agréable des Gnomolds que je connaisse. »

« Oh, merci de te servir de moi comme exemple. Je pense que je dois m’en sentir flatté. »

« Si tu le dis. Je n’ai que très peu parlé avec lui mais je reconnais qu’il a des connaissances et des capacités extraordinaires. En plus, il est exactement l’idée que je me fais d’un grand archimage. Puissant et bienveillant, bien qu’il évite d’abuser de sa force. »

« C’est vraiment tout lui … mais il reste toujours aussi vieux ? Car il commence à faire son temps … vu que les archimages sont rarement de jeunes personnes. »

« Ah ça, c’est sûr qu’il a le poil grisonnant et qu’il commence à se faire âgé de ce que j’ai pu voir mais il reste très sage et … »

Il s’arrêta dans ses paroles, se demandant ce qu’il était réellement en train de faire. Il parlait bien d’un Gnomold … avec celui qui était son pire ennemi ?

« Oui ? Et ? Quoi d’autre ? Tu as commencé une phrase, termines-la maintenant. »

« Ernold est un Gnomold très bien. Je ne peux pas en dire autant du reste des Gnomolds que je connais. Pas du tout même. »

« HAHAHAHA ! Bien entendu … bien entendu … oui. Comment pourrais-tu dire du bien du Gnomold qui a tué ton père et d’autres membres de la milice. Tu as de la chance que j’ai décidé de te laisser vivre … oui. »

« De la chance, je ne sais pas si on peut appeler ça de la chance … mais avec tout ce que j’ai vécu en quittant le village, je ne regrette rien. »

Il suffisait de voir de qui il s’était entouré. Il était bien accompagné, très bien accompagné … et il ne le regrettait pas le moins du monde. Il avait découvert des personnes merveilleuses dont celle qui, il espérait, allait parcourir le reste de sa vie.

« Héhéhé, tu devrais alors plutôt me remercier, non ? »

« Te remercier, n’exagères pas non plus. Je ne compte pas remercier un tueur en série. »

« Et que dois-je dire d’une personne qui met en danger la survie de ce monde à cause de ses origines de démon ? Ta mère ne t’a jamais prévenu à ce sujet ? »

« Je ne vois pas pourquoi elle me préviendrait au sujet de quelque chose qui fait que tout le monde doit me haïr et cela sans aucune raison valable puisque les démons sont inconnus de tous et de toutes. Je suis né avec ça, ça ne fait pas de moi un monstre dès la naissance. »

« Héhéhé … Si seulement, c’en était ainsi. Il suffit de voir la princesse qui t’accompagne, n’est-ce pas ? Est-ce que sa vie n’aurait pas changé complètement le jour où elle est née ? Si son existence n’avait pas été reliée au monde de la royauté ? Les origines d’une personne font beaucoup … beaucoup plus que tu ne veux le croire … et l’admettre. »

… … … Il n’avait pas à répondre cela car il savait que Rokar n’avait pas tort. Ce n’était pas une raison pour lui donner raison, hors de question.

« Tery, je commence à perdre patience. »

« Reste calme quand même Manelena, s’il te plaît. Bon ! Euh … Rokar, on se combat ou pas ? Que je sache … je n’aime pas poser ce genre de questions mais … »

« Vous n’êtes pas mes cibles aujourd’hui, j’ai mieux à faire. »

Hein ? Pas ses cibles ? Il cligna des yeux, s’apprêtant à demander de quoi il parlait mais il les regarda tout simplement s’éloigner, dans de petits rires. C’était … vraiment Rokar. Il ne s’était pas trompé, loin de là. Ah … Ah … Ah … Vraiment ?

« Ils sont partis. Il n’y a plus aucune trace d’eux. » déclara Sérest, elle et Séran étant resté particulièrement muets pendant toute la longue discussion.

« Bon, tant mieux en un sens, on n’a pas eu besoin de se battre même … si … bon … »

« Même si bon ? Tu voulais te battre ? C’est ça ? »

Manelena lui criait dessus mais il préférait éviter de se mêler de ça. Il n’avait pas la tête à vouloir se disputer pour de telles futilités. Il avait beaucoup mieux à faire. Il était inquiet … c’était quoi ce qu’ils devaient faire ? Rokar et les autres ? Il n’était pas rassuré.

« Je veux que l’on retourne au village et vite ! »

Il venait enfin de s’exprimer. Il n’était pas rassuré donc il voulait revoir sa mère ! Sans même attendre leurs réponses, il s’était mis à marcher à toute allure, regardant à gauche et à droite. C’est bon, il reconnaissait le chemin maintenant.

« Je sais par où on doit passer ! Suivez-moi maintenant ! » cria-t-il, espérant que ses paroles n’étaient pas prises à la légère.

Car oui, il voulait être sûr que sa mère était en sécurité. Et ça, tant qu’il ne la verrait pas, il ne pouvait pas le confirmer. C’est pourquoi dès l’instant où il vit que les autres le suivaient, il accéléra sa course, n’hésitant pas à les laisser derrière si nécessaire. Plus vite ! Encore plus vite ! Toujours plus vite ! Ne jamais s’arrêter !

Ne jamais s’arrêter ! Oui ! Un point au cœur, il avait fini par arriver jusqu’au village, haletant devant la milice qui lui demanda ce qui se passait. Prétextant qu’il préférait aller voir sa mère le plus tôt possible, que ses blessures n’étaient pas bien grave, il passa à côté d’eux sans même chercher à plus converser maintenant.

« Attends nous un peu, Tery ! Tu exagères ! »

Elen était arrivée après lui, essoufflée alors qu’il avait un petit sourire. Il s’excusait sans pourtant ouvrir la bouche. C’est vrai, il … avait un peu exagéré là. Il s’arrêta, se retournant vers les autres pour les attendre comme le désirait Elen.

Bon, visiblement, ce n’était pas le village que Rokar et ses compagnons ciblaient. Mais alors, qu’est-ce que c’était ? Enfin, tant que tout le monde était tranquille, il n’allait pas trop poser de questions et juste attendre patiemment plus d’informations à ce sujet.

« MAMAN ! MAMAN ! MAMAN ! »

« Cela faisait bien longtemps que je ne t’avais pas entendu crier … » soupira une voix féminine alors que la porte de la maisonnée s’ouvrait, laissant paraître la mère de Tery. « Que se passes-t-il et … Tery ?! »

Elle venait de crier alors qu’elle remarquait le corps encore taché de sang de son fils. Sans lui laisser le temps de souffler, elle le tira à l’intérieur de la maisonnée, laissant la porte grande ouverte. Il se retrouva emmené à la cuisine, forcé à s’asseoir.

« Si tu bouges, je te tues, d’accord ? »

« Mais maman ! Je te promets que ce sont que de petites blessures ! Rien de grave ! »

« Rien de grave ?! De qui est-ce que tu te moques ? Tu veux que je t’explique ce que je pense de tes paroles ? Fais attention à toi ! »

Elle est véritablement en colère, Tery poussant un petit soupir une nouvelle fois alors que le reste de la troupe n’arrive, Clari rigolant grandement avant de dire :

« On dirait bien qu’une personne n’est pas contente, n’est-ce pas ? »

« Ah ça … Je te promets que ce n’est pas simple du tout mais bon … montrez vos blessures s’il le faut, je pense qu’elle pourra aussi vous soigner. Ma mère sait faire pas mal de trucs ! »

« De trucs ? C’est comme ça que tu parles de moi, Tery ? Je te rappelle qu’étant enfant, tu ne faisais que commettre des bêtises. Il fallait bien que je répare ces dernières. Sauf que depuis ce temps, tu as bien grandi et … tes actes sont beaucoup plus dangereux ou fous. »

« Désolé … mais … enfin, on a eu quelques soucis. Mais ce n’était pas les Gnomolds. »

« Les Gnomolds n’auraient rien pu faire contre vous, vu les personnes qui t’accompagnent. »

C’est vrai que … enfin, il était très bien accompagné maintenant. C’était un compliment pour les autres mais en même temps, cela voulait juste dire que d’habitude, il n’était franchement pas bien malin … ce qui n’était pas totalement faux.

« Aie, aie, aie ! Ca pique ! Maman ! Tu utilises encore des herbes bizarres ?! »

« J’utilise simplement ce qui est nécessaire d’appliquer sur tes plaies. Pendant ce temps, est-ce que l’un d’entre vous peut m’expliquer ce qui s’est passé ? Hmmm … Manelena. »

« Je ne vois pas pourquoi je le ferai. Je n’explique pas très bien. »

« Qu’importe, ça sera mieux que mon fils qui poussera des petits cris entre chaque phrase. »

HEY ! Ca le faisait passer pour une chochotte ! Ce qu’il n’était pas, bien entendu ! C’est juste que … OUILLE ! Ça pique ! Ouille ! Ouille ! Ouille ! Hey ! Qu’elle arrête ça ! ARGL ! Il prit une profonde respiration tout en serrant les dos, jusqu’à ce qu’elle dise :

« Voilà, c’est terminé. Qui est la suivante ? Ou le suivant ? Royan, ici, maintenant. »

« Oui madame. » bredouilla l’adolescent, choqué par les paroles de la mère de Tery avant de s’asseoir sur la chaise, n’osant pas la contredire. Tery eut un petit rire en le voyant gémir à son tour alors qu’elle décidait de le soigner. Bon, ce n’était pas grand-chose contrairement à lui mais c’était quand même bien efficace, on n’allait pas se plaindre.

« Suivante ! Manelena, tu passeras en dernière, continues de me raconter. »

Personne n’osait prendre la parole. Sérest et Séran étaient partis à l’auberge, signalant qu’ils allaient se soigner mutuellement. Tery ne préféra pas demander plus de détails alors que c’était au tour de Clari de se faire soigner. Elle par contre, était dans un état aussi déplorable que Tery bien qu’elle continuait de s’amuser :

« Merci beaucoup mère, pour les soins ! »

« Mère ? Toujours aussi blagueuse il semblerait. Tery n’arrête pas de me parler de toi, Clari. Il t’appelle même grande sœur. Je dois donc t’appeler « ma fille » ? »

AH MAIS NON ! Il ne fallait pas que sa mère se mette à jouer de la même façon avec Clari ! RAAAAAAAAH ! Mais non ! Mais non ! Ca n’allait pas se passer comme ça ! Il ne fallait quand même pas trop exagérer non plus hein ? Pffff !

« Suivante ! Elen ? A ton tour. » déclara la mère de Tery, la demoiselle aux cheveux blonds un peu hirsutes venant s’asseoir. La mère reprit la parole : « Hum ? Tu n’as pas l’air si blessée que ça, c’est étrange. Par contre, je ne l’avais pas remarqué au départ mais tes cheveux poussent merveilleusement bien, il semblerait. »

« C’est vrai ? Je … Hum … Je voulais juste les faire pousser un peu sur les côtés, comme deux longues mèches qui tombent au niveau des oreilles. »

« Oui, oui … mon fils a de la chance … beaucoup de la chance. »

Pfff. Elle n’était pas obligée de trop parler aussi hein ? Enfin, il voulait dire : il suffisait de voir à quel point Elen était en train de rougir comme une enfant pendant que Manelena arrêtait de raconter ce qui se passait, visiblement agacée. Quelques minutes s’écoulèrent mais sa mère semblait prendre plus de temps avec Elen.

« Et voilà, c’est enfin fini. Maintenant, il ne reste plus que toi, Manelena. »

« C’est bon, mes blessures ne sont pas si graves que ça et … »

« Assise, maintenant, Manelena. » coupa sèchement la mère de Tery.

« Je ne pense pas, non. Si mes blessures ne sont pas si importantes, je ne vais pas me faire soigner. Fin de la discussion, je vais maintenant … »

« Assise, maintenant, Manelena. » répéta la mère de Tery, celui-ci commençant à trembler. Aie, aie, aie … elle n’allait quand même pas faire du zèle non plus hein ?

« Vous me fatiguez, que vous soyez la mère de Tery ou non. Faisons-le. »

Manelena avait soupiré, visiblement nullement inquiète par ces propos. Elle vint s’asseoir, se laissant appliquer les premiers soins avant que Tery ne remarque que sa mère lui chuchotait quelque chose dans le creux de l’oreille, Manelena répliquant aussitôt :

« Qu’est-ce que vous racontez ?! JE VOUS … »

Mais la mère ne lui laissa pas terminer son cri, continuant de lui parler avant que la femme aux cheveux argentés ne s’arrête et s’immobilise. Etrange, vraiment très étrange. Surtout quand il vit que Manelena n’osait plus répondre, rougissant légèrement.

Qu’est-ce qui venait de se passer devant ses yeux ? Il cligna de ces derniers plusieurs fois à la suite avant de chercher à comprendre la situation mais non … là … réussir à clouer le bec à Manelena, c’était quand même surprenant. Surtout que sa mère semblait parfaitement comprendre l’effet qu’elle venait de produire sur l’ancienne maréchale.

Il avait du mal à y croire mais c’était pourtant le cas. Comment est-ce qu’elle avait réussi ce tour de passe-passe ? Sa mère était une sorcière, ce n’était pas possible autrement ! Lorsque les soins furent terminés, Manelena marmonna :

« Je vais prendre un peu l’air, j’en ai besoin, je crois. »

« Reviens pour le souper. Tu as quelques heures devant toi, donc. »

Elle ne répondit pas à la mère de Tery, quittant la demeure alors que le jeune homme aux cheveux bruns s’approchait de celle qui lui avait donné la vie, demandant :

« Maman, qu’est-ce que tu as dit à Manelena ? Elle était toute sage. »

« Cela ne concerne que les filles, Tery. C’était quelque chose de privé alors pourquoi le demandes-tu ? Depuis quand te sens-tu concerné par ses secrets ? »

« Je ne voulais pas dire ça comme ça … pas du tout même. Enfin bon, j’ai compris que tu ne me répondras pas donc ce n’est pas grave. Je me demande si je dois aller la voir. »

« Tu peux toujours essayer, je suis sûre que cela serait très drôle. »

« Drôle ? Ça ne me rassure pas du tout, là. Bon, je vais la voir maintenant. »

Il ne se préoccupa pas des suppliques d’Elen. Il ne savait pas ce que sa mère avait dit à Manelena mais cela semblait assez grave … enfin, à ses yeux ! Il n’était pas convaincu que ça soit réellement le cas mais qu’importe. Il quitta à son tour la maisonnette familiale, cherchant du regard Manelena. Pfiou, elle n’était pas partie bien loin, elle était adossée à un arbre.

« Coucou, Manelena. Je viens voir si tu vas bien. »

« Tery ? Que … Si c’est ta mère qui m’envoie, je te préviens que … »

« Non, non ! C’est juste moi, je ne sais pas mais te voir détaler de la sorte, c’était quand même surprenant et plutôt inquiétant donc je préfère prendre de tes nouvelles. »

« Je suis partie il y a même pas cinq minutes ! Tu peux me laisser respirer un peu non ? »

« Oui oui … mais j’ai le droit aussi de me faire du souci non ? »

« Pfff. Fais comme tu veux, je veux juste être tranquille un peu alors ne parle pas. »

Oui mais ça ne changeait rien au fait qu’elle n’avait pas l’air en super forme. Elle le regardait parfois brièvement avant de détourner presque aussitôt la tête pour être sûre de ne pas avoir à l’observer. HEY ! C’était quand même un peu vexant quand elle faisait ça.

« Je sais pas ce que ma mère t’a dit mais ne le prend pas en considération. »

« La ferme, Tery. Ce que ta mère a dit est la vérité, elle arrive facilement à lire en moi et ça m’énerve. Je ne sais pas ce qu’elle est réellement mais si je le trouve un jour, je … »

« Ne lui fait pas de mal, c’est ma dernière famille. Ne me la retire pas sinon … » commença-t-il à dire bien que l’idée même que Manelena le fasse souffrir maintenant était une aberration.

« Sinon quoi ? Tu me prends pour une tortionnaire ? Je ne lui ferai aucun mal. »

« Pfiou, tant mieux … me voilà vraiment soulagé, je t’avoue que j’avais sacrément peur. »

Peur de quoi ? Elle haussa un sourcil pour se demander s’il plaisantait mais dans le fond … ce n’était même pas le cas. Il avait vraiment toujours autant peur pour sa mère ? Quelle fils à sa maman, il était un peu pathétique mais … ça … à force … elle le savait, de toute façon.

« C’est ça le pire, je crois … que tu sois sérieux. »

« Que je sois sérieux ? Comment ça ? Le pire ? C’est un peu insultant quand tu parles ainsi. »

« Car c’est peut-être le but ? Non, je ne veux pas être insultante et ce n’était rien contre toi »

Elle semblait avoir terriblement de mal à parler dernièrement. Enfin, il l’avait remarqué bien trop rapidement, depuis que sa mère et elle … avaient discuté. Qu’est-ce que sa mère avait pu dire à la jeune femme ? C’est ça qu’il voulait trouver ! Pfff !

Mais rien n’arriva dans son crâne. C’était le calme plat, le désert le plus complet. Il prit une profonde respiration avant de se venir s’installer à côté d’elle, de l’autre côté de l’arbre, disant d’une voix qui se voulait calme :

« Tu comptes quand même pas quitter le groupe non ? »

« Pourquoi est-ce que je ferai ça ? Est-ce que tu veux me voir partir, Tery ? »

« Non non, pas du tout ! C’est tout le contraire même ! Tu sais bien que ça m’embêterait que tu ne puisses plus venir avec nous. Tu es importante. »

« Importante à quel point ? Même en étant une princesse, on a bien nullement hésité à me sacrifier. Je ne vois pas pourquoi je serai importante. »

« Hein ? Et depuis quand est-ce que tu … sembles aussi désabusée ? Ça ne te ressemble pas du tout, tu t’en doutes, non ? »

Il lui disait cela mais était-ce que sa mère avait dit à Manelena ? Non, la jeune femme habituellement protégée par une armure noire avait rougit après les paroles de sa mère. C’est que quelque chose avait été dit non ?

« Je ne suis pas désabusée. Simplement, je sais ce qui m’attends, je sais ce qui se passe, je sais ce que tout cela veut dire, voilà tout. Mais bon … pourquoi est-ce que je te parle en fait ? »

« Car cela ne te dérange pas vraiment dans le fond ? Et que tu as besoin de parler ? »

« Ne raconte pas n’importe quoi. Si j’ai besoin de parler, ça ne serait pas avec toi. »

« D’accord, je m’en vais alors. On mangera bientôt … enfin je crois. »

« Tery ? Qu’est-ce que tu fais ? Je croyais que tu voulais parler. » demanda Manelena mais il fit un geste négatif de la main avant de lui répondre :

« Je ne suis pas de bonne compagnie. A force, ça va finir par rentrer dans mon crâne. »

« Je n’ai jamais dit ça … enfin, pas de cette façon, Tery. Tu sais bien ce que je veux dire non ? » soupira-t-elle mais le garçon aux cheveux bruns retourna à la maison.

Elle resta seule, un peu désemparée avant de mettre une main sur son front. Pourquoi ? Pourquoi est-ce que ça se passait toujours ainsi avec Tery ? Toujours de cette façon ? Sa mère avait totalement lu en elle. Sa mère était terrifiante, non pas seulement par la physique mais aussi par ses méthodes.

« Pourquoi est-ce que je suis aussi nulle ? »

Pourquoi dès l’instant où il est là, elle s’exprime comme une garce ? Comme une femme détestable ? Et surtout, pourquoi est-ce qu’il continuait de lui parler ? De lui adresser la parole ? Pourquoi ? Pourquoi ?

« Qu’est-ce qui cloche avec lui ? Qu’est-ce qui cloche avec moi ? »

Elle devait retourner à l’intérieur. Elle prit une profonde respiration. De toute façon, c’était trop tard. C’était sa première bataille personnelle … et elle avait perdu avant même qu’elle ne combatte. Elle était pathétique. Elle ne montrait aucun esprit combattif depuis le début.

« Comment est-ce j’ai pu tomber aussi bas ? » se chuchota-t-elle, retournant à la maison.

Chapitre 16 : Mauvaise surprise

ShiroiRyu
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Second axe : Les conditions de l’ouverture

Chapitre 16 : Mauvaise surprise

« Tery, tu peux m’expliquer tout ça ? S’il te plaît ? »

« Comme je te le répète, Elen, j’avais décidé de prendre un peu l’air après cette nuit. Je ne pensais pas que Manelena dormirait sur mon épaule. Voilà tout. Tu arrêtes un peu ça ? »

« Je ne veux pas arrêter. Ça ne semblait pas la déranger, quand je me suis levée. »

Il poussa un soupir, un peu agacé par les propos de la jeune femme aux cheveux blonds. Qu’elle arrête ça, ça ne mènerait à rien de bon. Et surtout, ça l’énervait pour rien.

« J’ai dit stop, Elen. Ne me force pas à parler, surtout si c’est pour écouter ta jalousie. Tu sais parfaitement que ça ne mène à rien de bon, tout ça. »

« Je comprends … mais je n’accepte pas, c’est tout. C’est différent mais en même temps, je veux juste que ce n’est pas normal que je voie ça. Il faut que tu comprennes qu’il y a des choses qui ne se passent normalement pas comme ça. »

« Je le comprends parfaitement mais tu te fais des idées. Tu sais parfaitement que y aura rien de ce genre entre elle et moi. Elle n’a pas le caractère pour. »

« C’est là où tu te trompes lourdement. Tu es aveugle, complètement aveugle. » marmonna Elen entre ses dents, évitant que Tery puisse l’entendre à ce sujet.

Le groupe avait démonté les tentes. Avec la mort d’Onyr, il ne restait plus grand monde … juste deux êtres légendaires. Mais ça ne changeait pas qu’il y avait encore énormément de travail à faire. De plus, comme ils étaient à Shunter, ils étaient forcément recherchés par les soldats du royaume. Pour l’instant, ils avaient de la chance mais qui sait pour combien de temps ? Les ennemis étaient nombreux, bien trop nombreux.

« Hum ? Tery ? Tu as vu les traces au sol ? » déclara Manelena alors qu’il baissait les yeux en réponse à la question de la demoiselle aux cheveux argentés.

« Gnomolds ? Ils sont là ? Ils nous observent depuis quand ? »

« D’après ce que je vois, je dirai plutôt qu’ils sont à la recherche d’informations par rapport à ce qui s’est passé. Ils ne nous ont pas trouvé mais ils vont surement chercher les responsables de la mort d’Onyr donc … ce n’est pas bon signe pour nous. »

« Je me doute bien mais quand même … Enfin bon, je comprends ce que tu veux dire. »

Il ne voulait pas trop parler. Toute façon, tout le monde était au courant puisqu’il fallait les prévenir par rapport au danger qui les attendait. Il espérait vraiment que Rokar n’était pas dans les environs car si c’était le cas … autant dire que cela ne serait pas plaisant même si depuis la dernière fois, il avait développé ses pouvoirs, ça ne changeait rien au fait … qu’il était une figure de son passé, quelqu’un qui l’effrayait grandement. Il ne savait pas comment il pourrait réagir s’il le revoyait maintenant de toute façon.

« Tery, ne t’en fait pas … s’il revient … on s’en occupera. »

Elen tentait de le rassurer alors que quelques minutes auparavant, ils se disputaient encore pour une raison des plus stupides. C’était étrange, vraiment très étrange mais bon, les sentiments amoureux étaient quelque chose de complexe. Il ne savait jamais sur quel pied il devait danser quand tout cela se faisait. Hahaha.

Non, ce n’est pas très drôle mais qu’importe, ils avaient fini par retrouver un semblant de paix. Mais dès qu’il s’agissait de Manelena, il savait parfaitement que ça terminait mal. Quand même, est-ce que ça paraissait crédible que … la jeune femme soit amoureuse de lui ? On parlait quand même de Manelena, pas d’une personne lambda non plus.

Ce n’était pas vraiment possible qu’une telle femme puisse l’aimer. Il n’arrivait pas à le croire, il n’y avait aucune crédibilité dans cela. Du moins rien qui pouvait signaler que la femme aux cheveux argentés puisse l’aimer. Oh, il était sûr d’une chose par contre : elle le considérait comme un ami proche malgré tout ce qu’elle prétendait. Même si elle déclarait le contraire, il ne fallait pas se faire d’illusions à ce sujet.

« Tery, les traces de pas sont bien plus fraîches maintenant. Ils sont une bonne vingtaine je dirai, d’après ce que je pense. »

Manelena avait continué à fouiller le sol, l’observant à cahque pas qu’ils faisaient. Les Gnomolds étaient aussi nombreux ? Il ne se faisait plus d’illusion maintenant. Il savait parfaitement sur quoi ils allaient tomber. Il déclara :

« Il faut que nous allions plus vite, que l’on mette un maximum de distances entre eux et nous. Et le plus tôt sera le mieux. Vite ! »

« Tery, je ne comprends pas. S’ils sont une vingtaine, nous ne devrions avoir aucun mal à les vaincre, non ? » demanda Elise tandis qu’il hochait négativement la tête :

« Pas du tout. Ce ne sont pas des Gnomolds comme on a l’habitude de les rencontrer. Pas du tout ! Pas du tout ! Dépêchez-vous plutôt ! »

« Mais qu’est-ce qui te fait aussi peur ? »

Maintenant, c’était Elen qui lui posait la question. Ils ne comprenaient vraiment pas la situation hein ? Tout le monde le regardait, attendant une réponse qui ne vint pas. Il fit un geste négatif de la main, prenant les devants. Si les traces de pas continuaient dans cette direction, ils devaient alors en prendre une autre ! Et vite !

Il n’avait pas envie de rester plus longtemps dans cet endroit. Il voulait retourner au village et préparer au cas où ce dernier … même si la dernière fois que cela était arrivé … ça s’était très mal passé. Enfin, c’était des souvenirs d’antan. Des souvenirs dont il ne voulait vraiment pas se rappeler, pas du tout. VITE AU LIEU !

« Mais Tery, arrête de courir ! Tu fais n’importe quoi ! »

« Je ne fais pas n’importe quoi, pas du tout. J’essaie juste de nous sauver la vie, voilà tout. »

« Tu exagères un peu, quand même. » continua de dire Elen bien qu’il n’en avait rien à faire. Il savait quand même ce qu’il pensait ! Ce qui se passait exactement !

Enfin, peut-être pas à ce point … mais ça ne changeait rien à ce qu’il avait en tête, ce qu’il pensait que tout allait se réaliser. Zut … de zut … il était perturbé et complexé ! Il ne voulait pas affronter les Gnomolds ! Du moins, pas ceux qui se trouvaient près de son village.

« Je connais ces Gnomolds. Je connais leur force. »

« Non, tu exagères, comme l’a dit Elen. Ces Gnomolds ne peuvent rien faire face à deux démons, plusieurs porteurs des lignes d’Alzar et Zélisia ainsi qu’un prince de Traslord. »

Le groupe n’avait rien … de commun. C’est vrai. Il avait de la chance … ou alors un heureux hasard … que tous et toutes soient réunis en cet endroit. Mais ça ne changeait pas ses inquiétudes pour autant. Oui, il était inquiet, terriblement inquiet même. Mais il n’arrivait pas à mettre la main dessus. Il avait l’impression que tout pouvait s’écrouler.

C’était peut-être exagéré … ou non ? Comment est-ce qu’il devait envisager tout ça ? Ah, c’était compliqué ! Il regarda autour de lui, nerveusement, ne sachant pas quoi faire du tout avant de bredouiller :

« Ils sont proches, bien plus proches qu’on ne le croit. Regardez les traces au sol, je vous le dis qu’ils sont proches … beaucoup trop même. »

« J’entends quelques cris Gnomolds, c’est vrai. »

Elen avait sorti son arc, montrant par là qu’elle ne plaisantait pas. Tous tendirent l’oreille, signe qu’ils se préparaient au pire. Lui-même avait sorti ses griffes, étant en train de trembler. La femme aux cheveux argentés s’approcha de lui :

« Mais tu arrêtes un peu ? Je ne te vois jamais comme ça d’habitude, ce n’est pas normal. »

« Il s’agit … de lui. Je te l’ai un peu expliqué il y a longtemps … je … »

« Traumatisme, oui. Bon, tu vas arrêter de faire l’enfant compris ? »

« Je ne peux pas m’en empêcher, il ne faut pas exagérer. »

C’est si compliqué que ça ! Elle ne comprend pas tout ce que ça représente pour lui ! Tout ce qui se passe seulement … c’est qu’il n’arrive pas à contrôler ses tremblements. Il entendait maintenant des tambours de guerre, non pas aussi imposants que ceux des armées … mais bien capables de lui donner la chair de poule.

« Comment est-ce que l’on peut faire pour que tu cesses ça ? »

« Oh, Manelena, arrête donc d’en vouloir à Tery. Il a le droit d’avoir ses petites craintes aussi hein ? Préparons-nous plutôt à la réception des Gnomolds ! Qu’ils comprennent à quel point ils ne sont pas les bienvenus parmi nous ! » s’exclama Clari, posant une main sur l’épaule de Tery. Celui-ci la remercia d’un petit hochement de tête avant de bafouiller :

« Je vais tenter de m’occuper des autres … mais pour Rokar, malheureusement, je ne pourrai rien faire. Je vous le dis tout simplement, je n’y arriverai pas ! Ce n’est pas possible ! »

Au moins, tous étaient convaincus qu’il ne plaisantait pas sur le sujet. .Ce fut lorsque le sol se fissura à leurs pieds et qu’une forte chaleur en sortit qu’ils firent tous un bond en arrière tous sur les côtés, des flammes en sortant.

« Hum. Ce n’est donc pas un groupe de soldats de Shunter que nous avons là. »

Tery se figea sur place, n’osant plus bouger alors qu’il ne s’était pas trompé. Cette voix ! Il avait parfaitement reconnu cette voix ! C’était celle qu’il pensait ! NON NON ! Hors de question ! NON NON ET NON ! Manelena le prit par le bras, le forçant à reculer.

« Reste en arrière, Tery. Tu n’es pas en état … on va bien s’occuper de lui. »

Des petits cris, des petits hurlements et voilà que la forêt commençait à se mouvoir. Il voyait des Gnomolds qui sortaient. Il n’aurait aucun problème à les tuer mais pas … celui qui se présentait derrière eux, continuant de prendre la parole :

« Zélisia … Alzar … et même une odeur désagréable de démons. »

Démons ? NON ! Pas lui ! Il savait parfaitement ce qu’il était alors ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Comment est-ce qu’il était au courant ? NON NON ET NON ! Si même lui … si même lui s’en mêlait, il n’y avait plus rien à n’espérer alors … plus rien du tout malheureusement. Ah … Ah … Ah … il devait respirer … calmement !

« Et je reconnais même là une tête … parmi les deux démons. »

« Rokar … Rokar. Rokar. Rokar. » continua de dire Tery, n’arrivant pas à s’arrêter. Il devait contrôler sa nervosité mais c’était tout simplement impossible ! Pas maintenant ! Pas en ce moment précis ! Il n’y arrivait pas du tout !

« C’est bien mon nom … mais donc, tu es un démon ? »

La question semblait rhétorique … comme s’il était au courant depuis longtemps. Comme si tout cela n’était pas une réelle découverte en soi. Le jeune homme tremblait de tout son corps, cherchant à canaliser sa magie dans ses mains, sans réellement y arriver.

« Et je vois que tu as réussi à te former une sacrée troupe autour de toi. Oui … »

« Chef Rokar, qu’est-ce que l’on fait ? Ils sont si nombreux … »

« Ne me dit pas que tu as peur, non ? Car si c’est le cas, je préfère encore t’écraser de mes propres mains … » rétorqua le Gnomold aux nombreuses bosses sur le dos. Son épaisse armure rouge brillait sur sa peau alors que le marteau à deux mains qu’il tenait était aussi gros qu’un tronc humain. Dire que même en étant plus grand que la majorité des Gnomolds, c’était à peine s’il était de la taille d’un humain de Shunter. Mais ce n’est pas ça le problème ! Le problème, c’est qu’il était là ! Rokar ! Il était là ! Rokar était là ! Ah … ah … ah … il était en face de lui ! Comment est-ce qu’il devait alors réagir face à lui ?

Il tentait de se montrer raisonnable … de se contrôler mais il n’y arrivait pas … C’était Rokar. Rokar ! Il n’y avait que Rokar ! Le reste des Gnomolds ne l’effrayait guère ! Les personnes autour de lui étaient inexistantes. Il y avait … juste Rokar en face de lui.

« Qu’est-ce que vous nous voulez ? Vous n’avez pas l’air de vouloir nous menacer ou nous combattre, non ? Je ne suis pas stupide au point de ne pas comprendre lorsqu’un adversaire est belliqueux ou non. » murmura Manelena, serrant sa lame dans sa main.

« Hum ? Visiblement, il semblerait que nous ayons là … la future reine de Shunter. »

Manelena cligna des yeux, fronçant les sourcils ensuite. Qu’est-ce qu’il … venait de dire ? Comment est-ce qu’il pouvait savoir tout ça ? Qui lui avait dit ? Elle n’aimait pas quand certaines personnes ouvraient trop leurs bouches.

« Surprise, n’est-ce pas ? Et pourtant, si tu savais tout ce que les Gnomolds connaissent, je ne pense pas que tu apprécieras cette nouvelle. »

« Comme le fait que vous soyez au courant … à mon sujet ? »

Il avait tenté de prendre la parole. Il avait réussi … et le ricanement sinistre du groupe n’arrangeait en rien ses tremblements. Rokar frappa le sol de son arme, reprenant :

« Oh … si ce n’était que ça, n’est-ce pas ? Un enfant démoniaque, une engeance maléfique et malfaisante, que nul ne veut, qu’importe son origine. »

« Je suis un humain avant tout le reste … que cela plaise ou non. »

« Oui, oui … bien entendu, un humain … qui s’amuse à tuer des gardiens protecteurs millénaires … pour ouvrir la porte démoniaque, n’est-ce pas ? »

Il ne savait pas du tout de quoi il parlait. Du moins, cette idée de porte démoniaque ne lui traversait pas du tout l’esprit … mais quoi faire alors ? Enfin, comment imaginer tout ça ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Rokar émit un grognement :

« Le pire est que tu ne sembles même pas au courant des évènements dramatiques qui se trament par tes stupides actions. J’aurai dû t’éliminer, il y a de cela plus de quinze ans. »

« Il y a beaucoup de choses qui se sont produites en quinze ans. »

Il rétorquait cela avec une petite pointe d’ironie non-dissimulée. C’était à cause de cet évènement qu’il était devenu en partie ceci … mais il y avait autre chose. Quelque chose qui le dérangeait dans les dires de Rokar. Il n’arrivait pas à mettre le doigt dessus mais cela n’allait surement pas tarder à revenir dans sa mémoire.

« Je n’aime pas vraiment discuter avec des Gnomolds en pleine nature mais à côté, je ne dirai rien … car bon … dans le fond, je sais que les Gnomolds ne sont pas tous des bêtes sauvages. » déclara Tery bien qu’il gardait ses armes et qu’il tremblait.

« C’est des paroles bien étranges … surtout avec un tel vécu entre nous. Qu’est-ce qui t’as fait changer d’avis à ce point ? Pour que tu puisses prétendre discuter en paix. »

« Tout simplement Ernold, un gnomold d’Omnosmos. »

« Ernolds ? Vraiment ? » demanda Rokar, semblant surpris depuis bien longtemps. C’était même peut-être la première fois que le jeune homme le voyait étonné.

« C’est un Gnomold pas comme les autres. C’est même le Grand Archimage d’Omnosmos. Qui aurait cru qu’un membre de votre espèce était capable de cela. »

« Un membre de notre espèce, tu nous sous-estimes, n’est-ce pas ? »

« Je ne vous estimai pas beaucoup déjà à la base. » répliqua Tery, semblant reprendre un peu du poil de la bête, se sentant plus en confiance maintenant.

« Héhéhé … La langue bien pendue pour un démon. Je me demande ce qui se passerait si je venais à utiliser une telle chose contre toi. » répondit Rokar, serrant son marteau entre ses mains, comme s’il était prêt à s’en servir.

« Utiliser une telle chose ? Quoi donc ? »

« Oh, tu ne devrais pas … trop t’en faire, dira-t-on. Je sais maintenant qui est responsable des récents actes envers les créatures légendaires. J’ai obtenu ce que je voulais. Il me faudra tout simplement les autres Gnomolds à ce sujet. Ah … Ils ne doivent pas s’y attendre. »

De quoi est-ce qu’il parlait ? Et puis … maintenant qu’il connaissait Ernold, il était aussi un peu moins inquiet par rapport aux Gnomolds. Pourtant, il avait tant de questions à poser mais … pas à cette créature en face de lui.

« Tery ? On perd notre temps à discuter ou alors, on va les tuer ? » demanda Manelena, faisant paraître ses lignes d’Alzar sur son visage, celui-ci retrouvant son casque noir tandis que le reste de l’armure apparaissait sur son corps maintenant.

« On évite … puisqu’ils ne veulent pas nous attaquer. »

« Qu’est-ce qui te fait dire ça, Tery ? Tu ne vois pas mes compagnons ? Ils meurent d’envie de tous vous éliminer, qu’importent vos lignes. »

« Si cela avait été le cas, vous nous auriez déjà attaqués. Mais vous savez parfaitement que l’on gagnerait face à vous … en vue du nombre de Gnomolds présents en face de mon groupe.  Vous ne ferez pas ça. »

« Bien présomptueux de croire qu’il n’y a que ça. »

Il le savait parfaitement. Ce n’était pas être présomptueux, c’était juste tenter de jouer sur le moral de l’autre. Mais bon, il se trouvait face à face avec Rokar et d’après ce qu’il avait compris, il ne s’était pas trompé : ce Gnomold était particulier, autant qu’Ernold.

« Comme tu sembles connaître Ernold, tu veux me dire ce que tu es par rapport à lui ? »

« Et pourquoi est-ce que je ferais cela, hum ? Qu’est-ce qui m’y inciterait ? »

« C’est soit ça, soit on s’affronte tous.  Et bon, la situation est avantageuse pour personne … et je ne suis pas vraiment motivé à me battre après Onyr. »

« Onyr … la créature légendaire de Shunter … tuée des mains d’un démon. »

Rokar murmurait cela alors que Tery restait en position de défense. Il n’avait vraiment pas confiance au Gnomold, mais c’était parfaitement compréhensible de toute façon. Qu’est-ce qu’il … devait faire … contre lui ?

« Quand ces créatures légendaires nous attaquent avant même que je ne puisse leur poser des questions, je n’ai aucun remord à les abattre. »

« Bien entendu, bien entendu. Pourquoi pas, n’est-ce pas ? Ce n’était qu’un cas de légitime défense pour les trois créatures légendaires déjà mortes. »

« Ne te moque pas de moi. Je t’ai posé une question. Tu veux y répondre ou non ? »

Il n’était pas rassuré. La discussion s’envenimait et s’éternisait … mais en même temps, il n’y avait encore aucun signe d’agression entre les deux groupes. Comment est-ce qu’il devait faire ? Ne pas les attaquer ? Les attaquer ?

« Que veux-tu savoir sur Ernold ? Ma relation avec lui ? »

« Comment est-ce que cela se fait que tu le connais, surtout ? »

« Comment un Gnomold ne devrait pas connaître celui qui est devenu la plus haute entité du monde dans le domaine de la magie ? »

« Ce n’est pas ça que je veux comme réponse, tu le sais très bien. » continua de dire Tery, respirant bruyamment. Il le prenait pour un imbécile ! Il n’allait pas se laisser faire

« C’est plutôt à moi de te demander : comment vas-t-il ? »

« Qui donc ? Tu ne t’exprimes pas clairement, je ne peux pas savoir de qui tu parles. »

Un sourire mauvais se dessina sur les lèvres du gnomold, amusé par les paroles de Tery. Il tapota doucement son maul, touchant le sol avec lui avant de faire apparaitre un petit geyser de flammes à une cinquantaine de centimètres de lui, entre leurs deux groupes.

« J’aime bien avoir des nouvelles d’Ernold. Est-ce que tu comptes y répondre ou non ? Que je sache si je perds mon temps avec une personne comme toi. »

« Perdre ton temps, rien que ça ? Ah ! Peut-être que je vais alors te dire ce qui se passe de son côté ? De toute façon, je ne l’ai que peu rencontré. »

La discussion allait durer longtemps, très longtemps … et surtout avec le pire adversaire qui soit. Mais il n’était pas prêt à reculer ! Il comptait bien prendre sa revanche un jour !

Chapitre 15 : Ancrée en elle

ShiroiRyu
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Chapitre 15 : Ancrée en elle

« Aie, aie, aie ! Aie ! Aie ! Ouille ! Ca fait mal ! »

« Tu n’avais qu’à pas faire ça, Tery ! Vraiment, tu veux me faire mal ou quoi ? » s’écria la demoiselle aux lignes d’Alzar et Zélisia alors que quelques heures étaient passées. A la place du cadavre d’Onyr qui aurait dû être là, un cratère béant était présent. Il n’y avait pas eu que cela : des arbres, des animaux, des Gnomolds, tout avait été ravagé par cette explosion. Des pieux de terre se trouvaient disséminés un peu partout.

« Mais c’était ça ou vous alliez être blessées ! Je ne pouvais pas … et ils vont bien ? »

Pour la nuit, ils allaient tous dormir à la belle étoile mais pour le moment, il était surtout en train de se faire bander par Elen. Il avait beaucoup à travailler, beaucoup à faire.

« Ils vont bien. Royan a réussi à protéger Elise, pour Clari, elle est réveillée mais reste couchée dans la tente. Tu as même pu l’entendre crier, tu as oublié ? »

« Hahaha, oui … Je suis désolé, j’ai complètement zappé ça. Pardon. »

« Ce n’est pas grave. Serres donc les dents, ça va faire un peu mal. »

Serrer les dents ? Qu’est-ce qu’elle comptait faire ? AAAAAH ! Elle tirait de toutes ses forces sur les bandages. Elle allait le faire souffrir sur ses plaies ! Aie aie aie ! Vraiment, c’était horrible comme torture ! Plus qu’horrible ! Elle exagérait !

« Tu pourrais être un peu plus douce, Elen, je suis blessé ! »

« Je le serai … cette nuit. Mais pour le moment, le plus important est que tu sois soigné. Ce n’est pas avec ma magie que je pourrais tout faire disparaître comme si de rien n’était ! » s’écria Elen alors que Tery regardait autour de lui. Où se trouvait Manelena ? Il avait aussi à l’interroger au sujet de cette histoire. Enfin … ce manque de confiance, il pensait qu’ils avaient passé ça entre eux deux mais visiblement, ce n’était que de la poudre aux yeux.

« Manelena se trouve où, Elen ? »

« Pourquoi est-ce que tu veux savoir ça ? » répondit sèchement Elen, Tery tremblant un peu sur le moment. Il ne s’était pas attendu à une telle réaction.

« Pour rien, pour rien … juste un simplement renseignement, rien d’autre. Elle est où ? »

« Partie explorer les environs pour être sûre qu’on ne soit pas dérangés. »

« Pas dérangés ? A cause des dégâts causés ? Enfin, c’est plutôt compréhensible dans le fond. Mais bon, elle n’avait pas besoin de faire tout ça. »

« Elle croit que je n’ai pas entendu ses petites paroles ? Toi ? Nous trahir ? De quoi est-ce qu’elle se mêle cette idiote ? Comme si tu allais nous trahir. »

« C’est juste qu’avec l’histoire de son père … puis Onyr qui se montre aussi manipulateur. »

« Qui se montrait. Et je ne peux pas d’excuse pour la défendre. Elle ne le mérite pas après tout ! Elle qui joue autant la fière, elle se laisse abuser de la sorte par la première créature mythique venue ? Tu ne trouves pas qu’il y a un problème ? »

« Allons, allons, tu es bien virulente, Elen. Tu ne devrais pas réagir ainsi. »

« Je réagis si je veux comme ça ! Tery ! Ne fait pas semblant de comprendre à quel point elle est emmerdante comme femme ! Pire que ça même ! Elle est plus que chiante. »

« Elen, ne soit pas vulgaire maintenant. » reprit Tery mais avec une voix bien moins douce. Elen vint se calmer aussitôt, s’approchant de lui en chuchotant :

« Pardon … Tery. Juste que Manelena … elle semblait … si proche de toi et là … »

« Et alors ? Qu’est-ce que ça change dans le fond ? Je veux dire, elle peut penser ce qu’elle veut … qu’elle ne fasse juste pas d’erreurs. »

Il ne comprenait pas le problème, n’est-ce pas ? C’était pas du tout de ça dont elle voulait parler. Mais bon … c’était Tery … et elle savait qu’il était extrêmement fatigué. Elle voulait juste dormir avec lui, peut-être quelques caresses partagées et ensuite … se reposer.


Voire un petit peu plus quand même. Ah … Vraiment … Elle poussa un petit soupir, lui signalant qu’elle va voir les autres pour vérifier leurs états. Il se retrouva seul dans la tente, se couchant correctement tout en faisant attention à ne pas se faire mal.

« Ah … Mon corps souffre vraiment … ça fait … »

En fait, il n’y avait pas que ça. Pas que les blessures, il était juste lessivé, complètement. Il avait … juste du mal, beaucoup de mal à rester conscient. Il émit un long bâillement avant de fermer les yeux, n’arrivant pas à les rouvrir. Quel idiot … il allait juste s’endor …


Des heures passèrent, il ne savait pas combien. La seule chose qu’il remarquait, c’était le fait que lorsqu’il rouvrit ses yeux, Elen était couchée sur lui, endormie, sans ses épaulettes, juste avec sa tenue habituelle qui lui collait à la peau.

« Elen ? Est-ce que tu dors ? »

Elle marmonna quelque chose qu’il ne comprit pas réellement. Bon, ça voulait surement dire oui … mais qu’importe. Il l’embrassa sur le front, remarquant que le feu continuait de crépiter. Et surtout, il voyait une forme féminine. Il déplaça tout doucement Elen sur le côté, remettant la couverture sur elle avant de se redresser puis de quitter la tente.

« Aie, aie, aie … Ca fait vraiment plus mal que tout le reste ça … Aie, aie, aie… »

« Alors retourne te coucher, j’ai pas envie de t’entendre. »

« Toujours aussi agréable visiblement. Ca fait plaisir, on dirait bien. » murmura le jeune homme aux cheveux bruns, remarquant que Manelena ne cherchait même pas à se retourner, étant toujours de dos alors qu’elle répliquait sèchement :

« Je n’arrive pas à dormir. Je pensais être tranquille et seule pour trouver le sommeil. »

« Et moi, je ne pensais pas m’endormir aussi vite donc bon, je n’ai pas sommeil du tout. Je peux venir ou tu vas alors me jeter dans les flammes ? »

Elle ne lui répondit pas, le laissant s’installer sans un mot. Pendant de longues secondes, il continuait de la fixer, comme si de rien n’était. Ne semblant pas s’intéresser à lui, elle continua de regarder le feu qui crépitait entre eux deux.

« Tu sais, Manelena … j’aimerai vraiment savoir pourquoi tu disais ça. »

« Dire quoi ? Explique toi, je n’aime pas qu’on tourne autour du pot. Ca ne me plait pas du tout. » rétorqua sèchement la femme aux cheveux argentés.

« Je disais tout simplement ça … sans aucune mauvaise intention. Arrête vraiment de croire que tout le monde t’en veux, Manelena. »

« Arrête de te foutre de moi, Tery ! » voulut-elle s’écrier tout en se levant avec rage, Tery faisant de même pour lui tenir tête. Il répliqua :

« Tu m’excuseras mais quand on se permet de ne plus avoir confiance en moi à cause d’une créature qui décide de te raconter n’importe quoi, je suis autant en colère que toi ! »

« T’as juste rien compris. Tu n’es pas comme nous ! Tu es un démon ! J’ai le droit de … »

Elle s’arrêta dans ses paroles, comprenant qu’elle avait été trop loin cette fois. Le jeune homme n’avait pas détourné le regard. Il n’avait pas montré ne serait-ce qu’une once de déception sur son visage.

« C’est donc comme ça que tu me vois. »

« Tery, ce n’est pas ce que tu crois, je … » commença à bredouiller Manelena.

« Je vais aller prendre un peu l’air, je crois. Si Elen se réveille, tu la préviendras que je suis allé me promener en fait. »

Elle voulut l’arrêter mais cette fois, elle n’y arrivait pas. Le jeune homme ne fit qu’un simple mouvement de la main, s’éloignant des différentes tentes sans un regard vers elle. Quelle idiote ! Mais quelle imbécile ! Elle n’avait pas pu fermer sa grande bouche pour une fois ?! Elle avait été obligée de dire ça ou quoi ?

« Pas ça que j’avais voulu … enfin, pas de cette manière, Tery. Attends un peu. » demanda-t-elle avec lenteur, sa main tendue vers l’endroit où était parti le jeune homme. Ce n’était pas … comme ça qu’elle voulait. Son armure noire revint sur elle sauf au niveau de ses pieds. Elle n’avait pas besoin de mettre ses solerets sinon, les autres allaient se réveiller.

« Quelle imbécile … quelle idiote. »

Cette fois-ci, elle ne parlait pas de Tery mais bien d’elle-même. Elle marchait en direction du chemin que Tery avait pris, suivant ses traces comme si de rien n’était. Il fallait juste … qu’elle s’explique avec lui, rien d’autre. Ensuite, elle retournerait … à ce qu’elle était d’habitude mais là … elle avait dépassé les bornes.

« Tery ? Où est-ce que tu te trouves ? Ne te gâche pas, bon sang ! Il fait nuit et je ne vois presque rien ici. Tery ? »

Aucune réponse de la part du jeune homme. Elle pouvait s’en douter. Comme s’il allait vouloir lui adresser la parole à ce sujet. Elle comprenait parfaitement sa réaction de toute façon. Elle chercha encore et encore, pendant quelques minutes.

« Je ferai mieux de retourner auprès du feu. »

Elle s’arrêta dans son mouvement de retraite, entendant alors … comme si un objet tapait sur le bord de l’eau. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Tery ? Ou alors, autre chose ? Elle vient rejoindre l’origine du son, remarquant que Tery était accroupi devant la rivière.

« J’arrive enfin à te retrouver. Je peux savoir ce que tu fais ? »

« Les démons ne parlent pas aux gens normaux. Vas t-en. »

Elle émit un petit rictus, n’appréciant guère le ton employé par le jeune homme aux cheveux bruns. Pourtant, elle ne vint rien dire, s’accroupissant à côté de lui avant de prendre un caillou. Avec aisance, elle le projeta sur la surface de l’eau mais il ne ricocha qu’une fois.

« Tu penses vraiment qu’avec une armure aussi lourde et des gantelets comme ça, tu peux faire quelque chose de bien ? »

« Tss, je ne perds pas mon temps avec des imbécilités de la sorte. »

« Tu ne serais pas plutôt mauvaise joueuse par hasard ? »

« Répètes cela encore une fois et je te promets que tu le regretteras amèrement. »

« Pourtant, c’est la vérité. Recommence pour voir. »

Il allait voir ! Elle fit disparaître le gantelet noir sur sa main droite avant de récupérer un caillou, recommençant à l’envoyer dans la rivière. Le caillou plongea tout simplement dans l’eau, Tery rigolant faiblement avant de dire :

« Tu t’es énervée, n’est-ce pas ? »

« Qu’est-ce que tu racontes encore ? Je ne me suis pas énervée ! »

« Pourtant, si cela n’avait pas été le cas, tu aurais réussi au moins à faire un ou deux ricochets. Là, tu as tout simplement projeté le caillou dans l’eau, sans même chercher à faire comme moi. C’est vraiment dommage, je pense que tu aurais pu y arriver si tu le voulais. »

« TSSS ! Tu vas voir au lieu de te foutre de moi ! »

Elle reprit un caillou et le lança d’un geste rageur. La pierre fit deux ricochets avant de s’enfoncer dans l’eau, Manelena s’écriant :

« AH ! Tu vois ?! Je peux aussi en faire deux s’il le faut ! »

« Hum. D’accord ? Puisque tu le prends comme ça. »

Il récupéra une pierre puis la reposa au sol. Refaisant ce manège pendant plusieurs secondes, Manelena commença à être agacée avant que Tery ne récupère une pierre presque plate, disant d’une voix qui était calme et lente :

« Maintenant, si on passe aux choses sérieuses, on fait cela. »

Hein ? Comment ça ? Elle haussa un sourcil alors qu’il se concentrait longuement. Il prit une profonde respiration puis se plaça de telle façon que son galet ricochait en suivant le rythme de la rivière. Manelena cligna des yeux sous son casque, comptant à voix basse le nombre de ricochets. Une … dizaine ? Elle l’entendit dire :

« Ce n’est pas bon. Je ne suis pas aidé avec la rivière, c’est plus simple sur un lac. »

« Tu te fous de moi ? Tu en balances une dizaine comme ça et tu arrives à te plaindre ? »

« Pas du tout, Manelena. Juste que je faisais ça pendant des années pour m’occuper … quand j’étais plus jeune, voilà tout. Je crois que j’arrive à en faire une vingtaine au maximum. »

« Tsss … Et ça t’a servi à quoi dans la vie ? » demanda-t-elle avec une pointe d’ironie.

« A rien du tout si tu veux tout savoir. »

Il avait haussé les épaules, repartant sans un mot. HEY ! Il n’allait pas recommencer à l’ignorer ! Il commençait à devenir vraiment insupportable ! Pourtant, elle le voyait qui retournait vers le campement, s’installant en face du feu qui avait réduit en volume. Il jeta quelques morceaux de bois, le relançant tout en se frottant les yeux.

« Je te jure, tu as arrêté de … »

Elle ne termina pas sa phrase, venant s’asseoir à côté de lui. Le bois du tronc servant de banc craqua sous le poids de l’armure noire. Tery regardait profondément le feu, murmurant :

« Pourquoi ? Pourquoi … est-ce que tu te mets à côté de moi ? »

« Onyr m’a dit que j’aurai le sang de mon père sur les mains. Que je serai la nouvelle Reine. Que je serai celle qui dirigera les armées contre les démons … si je ne te tuais pas. »

« Et tu crois tout ce qu’une taupe géante te dit ? »

« Non ! Tu sais parfaitement que ce n’était pas le cas. Mais il m’a parlé d’une porte à Omnosmos. Une porte qui ne s’ouvrirait que lorsque les sceaux seraient brisés. Tout ce qu’il disait … semblait si vrai, si crédible. Je ne me considérais pas comme manipulée. »

« Pourtant, tu en donnes souvent cette impression, Manelena. Du moins, tu ne veux pas le montrer et … Hey ! Me regarde pas comme ça ! »

« Après ce que tu viens de dire, tu ne voudrais pas non plus que je te serre dans mes bras et que je te remercie d’être franc, c’est ça ? »

« Pfff … Je ne voulais pas dire ça comme ça … enfin, si Onyr dit vrai, tu sais que c’était très risqué de me le dire ouvertement ? Enfin, au sujet de ça. »

« Ce n’est pas une preuve comme quoi, je te fais un minimum confiance ? »

Elle marquait un point … sur le coup. Si elle ne lui faisait pas du tout confiance, elle n’aurait rien dit à ce sujet. Il poussa un profond soupir : des fois, il aimerait que tout se termine. Il ne sait pas quand, il ne sait pas comment mais … il regrettait sa vie d’antan. Mais s’il avait fait cela, s’il était resté dans son village, il n’aurait pas connu Elen et les autres. Il n’aurait pas connu la maréchale de Shunter, cette femme qui était justement assise à côté de lui, là.

« C’est exact, Manelena. Enfin bon … j’espère juste que ça ira mieux maintenant. »

« A toi de tout faire pour que ça soit le cas, non ? »

« Comment ça ? Je ne peux pas être ce que je ne suis pas. Tu me connais maintenant depuis quelques années. Si je te semble radicalement différent de ce que je fus, n’hésite pas alors un jour, ça sera bien mieux. D’accord ? Tu peux me le promettre ? »

« Je ne promets rien du tout. Je suis libre de ce que je veux faire. »

« Manelena, promets-le moi. Tu seras surement la seule à pouvoir y arriver. Tu es déjà très forte à la base. Tu es plus que forte même … tu es terriblement puissante. Je ne peux pas demander cela à Elen car elle n’y arriverait pas. »

« Normal et absurde de sa part. Elle a toujours été une femme inutile … et cruche. » déclara la femme aux cheveux argentés bien qu’il ne pouvait voir son visage sous son casque.

« N’exagère pas non plus. Je ne te laisserai pas l’insulter, Manelena. »

« Je me doute, je me doute … Humpf. Bien entendu que tu ne resterais pas là sans rien faire, ça serait tout simplement illogique de ta part et absurde. »

Elle continuait de parler avec une certaine nonchalance alors qu’il n’avait plus rien à dire de son côté. Il prit une profonde respiration, observant le feu qui crépitait sans un mot. Ca ne servait à rien de lui parler, cela ne ferait qu’attiser les flammes de la colère. Ils étaient calmes tous les deux, très calmes même.

« Hein ? Euh … Manelena ? Qu’est-ce que … »

Il sentait un poids sur son épaule, la tête casquée de la jeune femme étant maintenant sur celle de gauche. Hey ? Elle était lourde et … le casque venait de disparaître, laissant voir alors le visage aux yeux fermés de Manelena. Elle … ne dormait quand même pas ?

« Manelena, dis-moi, qu’est-ce que tu penses de tout ça ? »

Il s’attendait à une réponse agressive, lui demandant de mieux s’exprimer mais rien n’arriva. Peu à peu, l’armure disparaissait complètement pour laisser la jeune femme aux cheveux argentés dormir à nouveau. C’est vrai … il n’y pensait qu’à moitié.

« Ils ont tous combattu comme des damnés … pour moi. »

Car il était évident qu’ils ne s’étaient pas battus seulement car c’était une créature légendaire. A chaque fois, il avait fallu que ces créatures s‘en prennent à lui. Mais maintenant ? Maintenant que c’en était fini, qu’est-ce qu’il devait faire ? Il en restait encore deux … mais les paroles de Manelena restaient gravées dans sa tête.

C’était dangereux, très dangereux … trop dangereux. Il restait encore deux sceaux, n’est-ce pas ? En faisant le compte, si chaque créature légendaire représentait un élément, il n’en restait alors plus que deux. Deux créatures … celle de la foudre et celle du vent.

« C’est compliqué, beaucoup trop compliqué toute cette histoire. Qu’est-ce que tu en penses, Manelena ? Par rapport aux créatures légendaires ? »

Aucune réponse, pour ne pas changer. Il poussa un petit soupir, passant une main dans la chevelure argentée de la demoiselle. Elle dormait si paisiblement. Ce qui l’étonnait le plus, c’est qu’elle l’avait fait avec une telle facilité … comme si cela avait été naturel de dormir sur son épaule. Là, elle était juste … hum, non, il était avec Elen. Il ne devait pas regarder ça.

« Je ferai mieux de la ramener bien sagement là où elle dort. »

Il tenta un mouvement mais il n’était pas sûr que ça soit possible malheureusement. Il poussa un petit soupir avant de se mettre à réfléchir à tout ça. Comment est-ce qu’il devait faire ? Il était … juste complètement immobile. D’un geste de la main droite, il vint jeter un nouveau morceau de bois. Il n’allait quand même pas rester ici pendant des heures ? Il allait avoir mal.

« Hmm … hmmm … » marmonna Manelena, sa tête glissant de l’épaule de Tery.

AH ! ZUT ! Elle allait tomber ! Mais la tête vint tout simplement s’installer sur ses genoux. Euh … d’habitude, ce n’était pas l’inverse ? Le garçon qui posait la tête sur les genoux de la fille ? Enfin, de ce qu’il avait compris, non ? Mais hey …

« Manelena, normalement, je dois dormir … enfin, aller dans ma tente, Elen m’attends. »

Encore une fois, l’absence de réponse le fait soupirer. Il plaça à nouveau sa main sur les cheveux de Manelena, ne pouvant s’empêcher les caresser. Vraiment … c’était donc cela qu’il allait faire de toute sa soirée ? Il chuchota :

« Ca va être une longue nuit … une très longue nuit … »

Mais quand même. Il vint mieux installer Manelena sur ses jambes. Elle allait avoir mal au dos demain. Et lui alors ? Il allait devoir surveiller le feu pendant toute la soirée. Manelena ne profitait-elle pas un peu trop de lui parfois ? Il se posait la question en ce moment même.

Chapitre 14 : Avoir confiance

ShiroiRyu
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Chapitre 14 : Avoir confiance

« Tery, je t’accompagnerai jusqu’au bout ! »

Elen avait crié cela, comprenant que le jeune homme aux cheveux bruns était en colère d’avoir vu Clari dans cet état. Bien qu’il semble se disputer souvent avec la femme aux couettes blondes, Elen n’était pas stupide. S’il y avait bien une relation frère-sœur, c’était entre Tery et Clari. C’était aussi simple que ça.

« Je n’ai pas envie que tu te blesses, Elen. Recule. Ça sera rapide. »

Mais surtout très violent, il se le promettait intérieurement. Il n’allait pas se gêner pour faire un joli carnage maintenant et … AH ! Ce mal de crâne … il comprenait ce que ça voulait dire. Il était fatigué, terriblement fatigué. Les évènements s’enchaînaient, le combat traînait en longueur et malgré toute sa volonté, il ne pouvait pas tenir plus longtemps …

« Elen, pousses-toi, je crois que je … commence à défaillir. »

« Résiste, Tery ! Car je ne partirai pas de mon côté ! »

« Fais attention à toi … Elen, c’est tout ce que je te demande. Je ne tiendrai pas plus longtemps, malheureusement. Je … suis désolé. »

Il sentait maintenant les cornes qui poussaient sur son crâne. La fatigue plus la haine qu’il ressentait en direction d’Onyr pour la blessure de Clari, c’était le cumul des deux qui avait emmené à ce résultat. Il allait … exterminer cette taupe.

« Pourquoi est-ce que toi plus particulièrement, tu ne comprends pas la situation ? »

A qui est-ce qu’il s’adressait ? A Elen ? Vraiment ? Il voulait mettre Elen de son côté ? Il n’avait aucun honneur ! Onyr allait crever ! On ne touchait pas à ses amis … mais on touchait encore moins à Elen ! HORS DE QUESTION !

Il n’allait pas laisser faire ça ! Il courut en direction de la taupe, observant les endroits où elle était blessée. Il fallait juste continuer à l’affaiblir de ce côté pour ensuite la terrasser une bonne fois pour toutes ! Mais Elen ? Elle n’allait quand même pas se laisser manipuler de la sorte, n’est-ce pas ? Elle valait mieux que ça, Elen !

« NE RACONTE PAS N’IMPORTE QUOI A ELEN ! »

« Elle a besoin de voir la vérité. Elle a besoin de connaître ce que tu es réellement, monstre ! Je ne partirai pas avant d’avoir semer les graines du doute dans les esprits de tes compagnons ! Qu’ils commencent à voir ce que tu es … en vrai. »

« Ce que je suis en vrai ? TERY VANIAN ! Je viens du village de Leskar et il n’y a que ça qui est vrai ! Je suis un habitant de Shunter et je suis juste accompagné d’un groupe de personnes que nul ne pourra jamais remplacer ! Voilà ce qui est vrai et ce qui ne changera jamais ! Tu es encore plus monstrueux que les deux autres qui étaient plongés dans la folie ! Toi, tu tentes vraiment par tous les moyens de briser l’harmonie dans mon groupe … mais ne t’en fait pas, je vais te le faire payer au centuple pour ça. Tu vas le regretter ! »

Agir … et vite. Il était en train de courir mais sans avoir préparé une attaque ! Il avait ses griffes à nouveau en main mais il n’avait pas encore une idée de comment les utiliser. AH ! Pourquoi ne pas tout simplement se battre avec elles ?

Oui ! Donner des coups de griffe sur la taupe ! C’est ça ! C’est exactement ça ! Il amorça plusieurs mouvements, courant à toute allure vers la créature mythique, espérant réussir à l’atteindre et à la blesser. Mais bon, pour ça, il fallait déjà passer outre ses défenses !


Et ça, contrairement à ce qu’il avait cru au départ, c’était une chose plus que difficile que prévue. BON ! Allez ! Concentration ! Concentration et ensuite, il pouvait se préparer mentalement … à ça. S’il se concentrait, il pourrait réussir à l’abattre !

« Tery ! Accroupis-toi ! MAINTENANT ! »

Elen ? Il s’exécuta aussitôt, s’affaissant en direction du sol alors qu’il voyait plusieurs flèches enflammées qui passaient au-dessus de lui. WOW ! C’était plutôt très dangereux là non ? Mais Onyr n’avait pas eu la possibilité de totalement se protéger, poussant un râle de colère.

« Pourquoi est-ce que toi, tout particulièrement, tu ne comprends pas ?! »

« Je ne me répèterai pas à ce sujet. Je trouve ça lassant mais bon … je vais le faire quand même au cas où pour être sûre que ça rentre bien dans la tête. »

« Tu possèdes les lignes d’Alzar et de Zélisia. Tu es unique dans ce monde … et voilà que tu gâches cette puissance pour défendre un démon ! Un démon ! »

« Et alors ? Qu’il soit un démon ou non, ça ne change rien à mes sentiments. »

Comme ça, c’était dit … et c’était fait. Pourtant, la taupe vint éteindre les flammes, se recouvrant de terre pour former une carapace encore plus lourde et imposante mais cette fois-ci sur le torse. C’était devenu une véritable forteresse vivante !

« Tu es celle qui doit les combattre. Tu es celle qui doit les éliminer. Dire qu’il a fallu tout ce temps pour que tu naisses. Et voilà le résultat ! »

« Le résultat ? Je ne comprends pas la moitié de ce que tu racontes mais je peux te certifier une chose. Ce n’est pas parce que je suis née que je dois obéir à des règles ! Est-ce bien clair ? Je suis libre de faire ma vie ! Comme je le désire ! Que ça plaise ou non ! »

« Absurde … totalement absurde. Tu ne comprends rien, pauvre folle ! Lorsqu’il te tuera de ses propres mains, il sera trop tard ! »

« Qu’est-ce que cela m’importe ? Surtout quand c’est du baratin ! Tu crois que je suis assez idiote pour tomber dans un piège aussi grossier ?! »

« Si seulement cela était un piège … mais tu te trompes lourdement pour ne pas changer. Tu te voiles la face ! Tu ignores tout ! Tu préfères tout ignorer ! »

« Non, je sais juste ce qui est bon pour moi … contrairement à toi qui veut nous manipuler ! »

Elle était encore plus en colère maintenant, les lignes noires et blanches se mélangeant sur son visage et sur ses bras alors qu’elle gardait l’arc pointé en direction d’Onyr. Il fallait que Tery réagisse et aille se mettre à l’abri pendant qu’elle attaquait la taupe géante !

« Tery ! Pousses-toi maintenant ! »

« Maintenant ? Je te rappelle que normalement, je dois combattre aussi ! »

C’est vrai quoi ! Elle venait d’inverser complètement les rôles ! Il était prêt à se battre ! Sauf que la taupe était elle aussi complètement enragée, de plus en plus blessée. Une sphère électrique frappa Onyr dans la face, celui-ci s’écriant :

« Tu crois vraiment m’infliger des blessures avec ça ?! »

« Pas vraiment mais cela te perturbe et c’est assez divertissant. »

Divertissant ? Elle blaguait, n’est-ce pas ? Comme s’il trouvait ça divertissant ! Il allait leur montrer comment il allait réagir à tout ça ! ASSEZ ! ASSEZ ! ASSEZ ! Il planta ses griffes dans le sol, se mettant à quatre pattes alors que sa carapace se recouvrait peu à peu de pics.

« TERY ! TOUT LE MONDE ! PROTEGEZ VOUS ! MAINTENANT ! »

Se protéger ? Et comment est-ce qu’il devait faire ça ?! Il était juste à portée d’Onyr ! C’était beaucoup trop tard pour ça ! Il mit ses mains en croix devant lui, prêt à attendre le pire … chose qui arriva bien plus vite qu’il ne l’aurait cru.

Des pics … des pics de la taille d’un bras humain sortirent de la carapace d’Onyr, partant dans tous les sens alors qu’il se retrouvait plaqué au sol, Elen l’écrasant de tout son corps, poitrine collée au visage. Il se sentit rougir sans … pour autant être blessé. Lorsque ce fut terminé, après quelques secondes, il rouvrit les yeux.

« Euh … Elen, tu es un peu … gênante sur le coup, je dois avouer. »

« Tery, ne bouge pas. Je suis … un peu fatiguée, je dois avouer. »

Un peu fatiguée ? Il la regarda, remarquant que oui … elle semblait exténuée et en sueur. Mais avec ces lignes sur son visage, elle était vraiment … radieuse malgré tout cela. Il la regarda, un sourire aux lèvres, déposant un rapide baiser sur les siennes.

« Bon, je vais m’occuper de lui … définitivement. »

« Une barrière de vent ?! Une barrière de vent ?! VRAIMENT ?! »

De quoi est-ce qu’il parlait ? De ce qu’Elen avait fait ? En jetant un coup d’œil autour de lui, il remarqua que oui, il y avait bien … des pics autour d’eux. A cette distance, aucun n’avait réussi à les atteindre. Il prit rapidement Elen dans ses bras, roulant sur le côté alors qu’une griffe d’Onyr tentait de les tuer tous les deux.

« Il commence vraiment à devenir lourd, celui-là ! »

Quelque chose avait percuté Onyr, le repoussant en arrière. Quelque chose de lourd et imposant. Pouvant se relever avec Elen, il ne s’était pas trompé. C’était bien la voix de Manelena qui avait pris la parole.

Et celle-ci était tout simplement en train de lutter contre Onyr, pouvant y arriver maintenant que la créature était affaiblie grandement. Elle allait la renvoyer là d’où elle venait ! Mais bon, Royan et Elise étaient toujours aux côtés de Clari, vérifiant son état pendant que Sérest et Séran observaient la situation. Ils allaient bouger tous les deux ?!

« Dites, vous comptez nous aider quand ? »

« Hum ? Oh, je vois, je vois, nous étions surtout en train de réfléchir à la façon dont vous arriveriez à le battre. Nous ne pensions pas que vous vouliez de l’aide. »

C’est une blague ou quoi ? Il était rarement en colère contre autrui, surtout pour des paroles de la sorte mais y avait quand même des limites ! Ils étaient dans un combat à mort ! Ils n’étaient pas là pour faire n’importe quoi ! Ou se tourner les pouces !

« Tery ! Ne te préoccupe pas d’eux ! Ils n’en valent pas la peine ! Viens plutôt nous aider ! »

Tsss ! C’est vrai ! Avec Manelena et Elen, ça devrait aller. Il ne pouvait pas compter sur ce couple en fin de compte. Oh bien entendu, en un sens, il fallait quand même reconnaître qu’ils avaient été doué pour savoir où se trouvait Onyr mais à part ça …

Puis zut, ça ne servait à rien de réfléchir trop longtemps à toute cette histoire. Plus il réfléchissait, plus il se faisait du mal. Plus il se faisait du mal, plus il aurait de problèmes. Plus il aurait de problèmes, plus il serait en danger ! Et ça, il ne pouvait pas laisser faire ça ! Il poussa un râle de colère, retournant au combat.

Ce couple, il le retenait ! Il ne savait pas à quoi il jouait mais … il était hors de question que ça se passe comme ça ! Quand Onyr serait mort, ils allaient avoir une sérieuse discussion, tout le monde … quand ça sera terminé ! OUI !

« Elen ! Manelena ! On l’entoure ! Il est en train de fatiguer ! »

« De fatiguer ? VOUS VOUS MOQUEZ DE QUI ?! »

La taupe était enragée à son tour, bien plu qu’auparavant, signe qu’elle faiblissait de minute en minute. Le souci, c’est qu’eux aussi et il commençait sérieusement à être épuisé. Mais en même temps, il ne pouvait pas … abandonner maintenant. De toute façon, abandonner, cela revenait tout simplement à mourir.

Manelena et Elen. Elles pouvaient tenir le coup non ? Encore qu’Elen était un peu fatiguée … et en même temps, Manelena était … juste bizarre depuis cette discussion. Il était certain que cette foutue taupe avait été lui causer du tort ! ALORS IL ALLAIT REGLER CA !

« Manelena ! Elen ! Vous m’avez entendu ? »

« Oui, oui ! Tery ! Mais c’est compliqué quand même … il reste toujours aussi résistant. »

Il le savait bien … et il savait aussi que crier n’allait rien arranger mais il avait besoin de le faire … sinon rien de tout cela n’aurait changé. Et ça lui faisait du bien sur le moment. Maintenant qu’il avait crié, il pouvait penser à ce qu’il allait faire pour donner une bonne leçon à cette taupe et la réduire à néant une bonne fois pour toutes.

« MANELENA ! Utilise la foudre ! Elen, utilise l’eau si tu en es capable ! Je vais utiliser les flammes ! Je sais ce que l’on va faire ! »

Qu’est-ce qu’il racontait ? Quelle sombre idée avait-il en tête ? Les deux femmes se regardèrent bien qu’Elen ne pouvait pas voir le visage de Manelena. Pourtant, le jeune homme préparait deux flammes au niveau de ses griffes.

« On va voir si Onyr apprécie ce traitement ! Balancez-lui tout ce que vous pouvez dans sa tête ! Je suis sûr qu’il va adorer un tel cadeau ! HAHAHA ! »

Il s’exclamait cela alors qu’Elen soupirait tristement. Et voilà, il était de retour … l’autre Tery. Elle … devait en terminer le plus vite. Que Tery retrouve la raison. C’était le plus important pour elle ! Il voulait de l’eau ? Elle allait le lui en donner ! Elle tenait son arc à la main, faisant paraître plusieurs flèches aqueuses qui vinrent se geler rapidement.

« C’est un petit cadeau de ma part, Onyr. »

Les flèches quittèrent l’arc en même temps que les boules de feu quittaient les griffes de Tery. Au même instant, un éclair s’abattit sur Onyr alors que les deux attaques le frappaient des côtés, provoquant une violente explosion.

« Hahaha … parfait, vraiment parfait. J’aime rajouter ce petit côté à mes boules de feu. »

Hein ? Comment ça ? Ce n’était pas une technique qu’il avait trouvée comme ça ? C’était … seulement grâce à lui ? Le nuage de fumée que cette attaque avait produit commença à s’évaporer, laissant place à la taupe géante, en piteuse état. Son flanc droit était maintenant ouvert, une partie en manquant, laissant s’échapper des flots de sang en grande quantité.

« Ah … Ah … Ah … Non ! Pas cette fois ! Je ne laisserai pas les démons ouvrir cette porte ! Je le refuse ! Quitte à disparaître ! JE VOUS EMPORTERAI AVEC MOI ! »

« Reculez-tous ! Je sens une forte chaleur qui émane de lui ! »

Une forte chaleur ? Et les pics qui se présentaient sur tout le corps d’Onyr n’étaient pas très rassurants. Et pourquoi est-ce que ce corps gonflait justement ? Pas bon !

« TOUS AUX ABRIS ! MAINTENANT ! »

Voilà que Tery courait en direction d’Elen, l’attrapant par le bras avant de faire de même avec Manelena. Bon, là, c’était plus dur de la faire courir mais qu’importe ! Ils s’éloignèrent à toute vitesse, comprenant ce que cela voulait dire. Onyr avait décidé d’imiter son attaque !

« TOUS AU SOL ! PROTEGEZ VOUS AVEC TOUS LES SORTS QUE VOUS POSSEDEZ ! VITE ! SINON VOUS NE VOUS EN SORTIREZ PAS ! »

Rien ne servait de courir … ou presque. Dans une telle situation, le plus important était de se mettre à l’abri et de conjuguer leurs magies pour se défendre. Avec Elen et Manelena, il était convaincu de pouvoir se … CLARI ! Il ne devait pas oublier Clari !

« Que quelqu’un aille jusqu’à Clari ! VITE ! Maintenant ! »

« Ne vous en faites pas, elle est entre de bonnes mains. » déclara Sérest, tenant la femme aux couettes blondes dans ses mains, des lignes noires visibles sur son visage.

« Si ce n’était que ça ! Ça va exploser ! »
C’était un peu tard pour le signaler, il était sûr que tout le monde l’avait remarqué mais c’était comme une obligation. Se tournant vers Elen, il lui demanda de se préparer à faire un dôme de glace alors que lui-même concentrait toute sa magie.

« On va faire plusieurs dômes pour nous protéger. Il faut espérer que ça va tenir ! »

Il posa ses deux mains au sol. Il était exténué mais qu’importe, la situation l’exigeait ! Manelena et Elen se placèrent à côté de lui, Manelena cherchant à l’aider dans la création de ce qui était un épais dôme de pierre, bloquant alors la vue et la lumière autour d’eux. Plongés dans le noir, ils pouvaient néanmoins voir une légère lueur blanche.

« Tery ! Je n’ai pas pu faire mon dôme avec tout ça ! Comment est-ce que je fais ?! » demanda Elen, inquiète et soucieuse.

« Mais si ! Fais l’ici ! A l’intérieur du mien ! La glace retiendra une partie des débris de notre dôme à Manelena et moi ! Fais vite ! On tente de retenir ! »

« D’accord, d’accord, je n’ai pas tout compris mais je crois avoir saisi ! »

Rapidement, l’air vint perdre en température alors que Tery et Manelena continuaient de maintenir leur magie. Soudainement, des tremblements se firent sentir, des trous de lumière apparaissant à l’intérieur du dôme, Tery criant :

« Plus de magie ! PLUS DE MAGIE ! Il nous en faut encore plus ! »

« Tery ! Tu ne vois pas que je donne mon maximum ou quoi ? »

« Il faut faire plus que ça, Manelena ! Elen, tente de ton côté de continuer à former des dômes de glace ! Ou des murs ! Tout autour de nous ! »

« Je vais essayer, je ne promets rien. Je ne sais pas comment je vais … faire. »

« Essaye du mieux que tu peux, c’est tout ce que je te demande, rien d’autre. »

Il avait dit cela avec une extrême fatigue. Après tout, ce combat avait duré une éternité et il était autant épuisé physiquement que mentalement. Après tout, il …

« Tery, est-ce que tu comptes nous trahir ? »

Hein ? Que ? Manelena ? Pourquoi ? C’était quoi cette question ? La femme en armure noire fit disparaître son casque, fixant de ses yeux rubis le jeune homme aux cheveux bruns. Celui-ci cligna de ses yeux de même couleur, à cause des lignes d’Alzar avant de dire :

« Pourquoi est-ce que tu demandes ça, Manelena ? Ca ne va pas dans ta tête ? »

« Je te pose seulement une question, réponds-y franchement. Est-ce que tu comptes nous trahir ou non ? Je veux savoir ça… maintenant. »

« Tu sais parfaitement que je ne sais pas de quoi parlait cette foutue taupe. Alors bon, arrête de croire ce qu’elle dit, surtout qu’elle meure et … »

Le sol recommença à trembler pendant plusieurs secondes. Il avait l’impression que le monde entier venait de subir cela. Ça avait déjà été le cas … pour les deux autres créatures légendaires et mythiques, n’est-ce pas ?

« J’aimerai vraiment savoir ce qui se passe ici. »

Est-ce qu’Onyr était mort ? Il voulut arrêter de maintenir le dôme mais il avait un mauvais pressentiment. Il releva son visage vers le plafond du dôme, voyant à peine à travers les trous causés par les premiers … pieux de terre.

« MANELENA ! ELEN ! ATTENTION ! »

Il avait compris ce qui était en train de se passer ! Il plaqua les deux femmes au sol, se concentrant sur le plafond du dôme ! Cet enfoiré d’Onyr ! Jusqu’au bout ! Il avait imaginé ce plan pour tenter de les abattre.
Il devait se concentrer ! Encore plus sinon, c’en était fini d’eux ! MAINTENANT ! Une pluie de pieux de terre commença à tomber sur le dôme, le traversant avant de percuter la glace. Celle-ci se fissura en plusieurs fois, tenant bon mais ce n’était pas suffisant. Il le savait parfaitement ! Il en était conscient !

« Elen, Manelena, restez couchées … je vais me charger de faire de plus en plus de protection. On n’a pas le choix. »

Pourtant, dès l’instant où l’un de ces dômes a lui explosait, il en créait un autre, de taille un peu plus petite et ainsi de suite. Epuisé ! Il était tout simplement épuisé par tout ce qui se passait … tout simplement épuisé. Il voulut faire un mouvement alors que les dômes se réduisaient en taille à chaque instant … jusqu’à ce que ça soit enfin terminé.

Il ne peut prendre la parole, s’effondrant au sol en même temps que son dôme de pierre, à peine à un mètre au-dessus d’eux. Les débris rocailleux, tombèrent sur le corps des trois personnes alors que la tempête était maintenant passée.

« Grand archimage Ernold, la porte … »

« Je le sais bien, un troisième sceau s’est brisé. Ce n’est pas bon signe. » murmura le Gnomold plus qu’âgé, songeur par rapport à la situation actuelle.