Chapitre 20 : Plus dure sera la chute

ShiroiRyu
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Chapitre 20 : Plus dure sera la chute

« Essaie de tenir bon, c’est tout ce que je te demande, tu penses y arriver ? »

« Tu ne fais que me poser la même question depuis plusieurs minutes, Ryusuke. »

« Je veux juste que tu sois en sécurité, rien de plus, rien de moins. »

Elle a un petit sourire tandis qu’elle hausse les épaules. Qu’il ne se préoccupe pas trop d’elle, il avait déjà beaucoup à faire de son côté hein ? Mais bon, pour ça, il fallait alors se concentrer un peu plus car elle n’avait pas l’impression d’avoir l’ascendant à l’heure actuelle. Il fallait changer cela et de façon assez vive ! Hmm … Ses pokémon pouvaient se battre mais elle n’avait pas encore d’idée pour se surpasser.

« Dérangez les pendant que je réfléchis, d’accord ? »

Les pokémon crient en même temps, signe qu’ils sont coordonnés pour exécuter les consignes de l’adolescente aux cheveux verts. Cela ne serait pas bien difficile mais ça ne voulait pas dire qu’il ne fallait pas faire d’effort ! Surtout qu’il y avait un Drakkarmin en face ! Et ça, c’est difficile à ne pas remarquer !

« Ils sont tous … prêts à se battre pour elle, sans réticence. Comment est-ce possible ? »

Pourquoi ? Pourquoi est-ce qu’ils se battent avec autant d’ardeur ? Est-ce que Sirénia en serait capable elle aussi s’il le décidait ? C’est vrai qu’il s’agit de pokémon, de créatures surnaturelle. Parfois, il l’oublie …

Enfin, non, il ne l’oublie pas, c’est juste que … il ne veut pas les considérer comme ce que Naro est en train de faire : des monstres qui sont juste bons à se battre. C’est parfaitement stupide, il sait, mais voilà, c’est comme ça qu’il les voie à l’heure actuelle. Bon, une solution. Il entend la cascade, est-ce qu’il peut imaginer quelque chose lié à ça ?
Ca ne serait pas une mauvaise idée. S’il trouvait un moyen de pousser Naro là-bas, il pourrait peut-être se fracasser le crâne ou autre, non ? Ça ne serait pas une mauvaise chose, oh que non. Un rapide coup d’oeil et cela fût un soupir de dépit qui sortit de ses lèvres.

« Aucun rocher en bas malheureusement. »

« Ryusuke, est-ce que tu peux faire attention s’il te plaît ? Je te demande juste de faire gaffe à ce que Naro ne t’attaque pas hein ? Tu penses y arriver ? »

« Je le pense, oui .Mais bon, je cherchais une solution ! Je veux pas rester là sans rien faire ! »

« Arrête donc de te préoccuper de ça pour une fois … Ça sera bien mieux hein ? » dit l’adolescente aux cheveux verts, tout sourire aux lèvres.

« Pas vraiment … et j’ai assez mal, vraiment mal en fait, j’ai l’impression que je me suis encore plus cassé la jambe à cause de toutes ces bêtises. Et sérieusement, ça me fait super mal … j’ai l’impression que l’on m’a arraché chaque lambeau de chair de ma jambe. »

« Ca, par contre, ce n’est pas normal. Bon, je vais me dépêcher maintenant. »

Elle tape dans ses mains avant d’ouvrir son sac. Elle en sort un tube de métal, appuyant sur un bouton qui se trouve sur le côté du tube, celui-ci s’allongeant avant qu’elle ne fasse un petit sourire amusé, reprenant la parole :

« Bon bon bon … Qui a été un vilain bonhomme ? Que je lui apprenne les bonnes leçons hein ? Alors ? Qui a été très vilain ? »

« Euh, évites de parler de la sorte, Kasiopé, tu es plus … tordue qu’inquiétante. »

Tordue ? Elle fait une moue boudeuse avant de tapoter le sol. L’adolescent la regarde avec un peu d’étonnement. Pourquoi est-ce qu’elle a ça avec elle ? Elle a vraiment tout préparé au cas où ? Mais si les pokémon s’en prennent à elle, ça ne sera pas suffisant pour les battre.

« Sois encore plus sur tes gardes ! Sincèrement ! Bon sang … »

« Je t’ai dit que j’allais gérer tout ça, tu veux une démonstration ? Je vais t’en faire une ! »

Et voilà qu’elle se déplace avec vélocité parmi ses pokémon. L’adolescent aux cheveux bruns est statufié, même le Drattak n’arrive pas à la toucher ! Comment est-ce qu’elle … non, elle peut agir de la sorte pour une seule et unique raison : elle n’a pas peur. Elle ne craint pas ce qui se trouve en face d’elle. Ca lui permet alors de lutter facilement contre un tel adversaire.

« Génial. » chuchote Ryusuke. Il ne doit pas se mentir : il est admiratif de voir qu’elle ne craint pas la mort. Comment est-ce qu’elle … est capable de ça ?

Il aimerait pouvoir faire de même. Il aimerait pouvoir remarcher correctement mais avec les actes commis par Naro, il avait peur que cette séquelle à son pied risque d’être à vie. Cela voulait dire qu’il allait devoir marcher avec une béquille à jamais.

« Et voilà le travail ! J’espère que tu apprécies les décharges électriques. »

« NE TE FOUS PAS DE MOI ! Reptincel ! Arrêtes-la maintenant ! »

Le pokémon arrive rapidement à la hauteur de Naro, se plaçant devant lui au moment où le bâton de Kasiopé vient le frapper. Une puissante décharge électrique parcoure le corps du pokémon, celui-ci poussant un hurlement avant de s’écrouler au sol, le corps fumant.

« Et de un, quel est le suivant ? On ne sait jamais sur qui on risque de tomber dans les rues. Quelques tordus ou détraqués ont besoin d’une certaine leçon. »

« Je retire ce que j’ai dit. Tu fais peur aussi. »

« Oh ? Merci de me le signaler, Ryusuke. Grâce à toi, me voilà bien plus rassurée sur mes capacités à effrayer les autres ! Pfiou, j’avais peur de ne pas y arriver. »

Comment est-ce qu’elle fait pour être aussi insouciante ? Comme Junon, elle est totalement différente des autres filles, du moins, celles de sa classe. Peut-être que s’il avait connu ces dernières bien plus tôt … non, à quoi est-ce qu’il pense ? Quel idiot.

« Hahaha ! BORDEL ! BORDEL ! BORDEL ! »

Naro enrage sur place et cela se voit : il frappe du pied au sol avec énervement avant de pousser un cri. Subitement, il plonge une main dans sa veste, en extirpant un pistolet avant de le pointer en direction de Kasiopé.

« Alors, tu vois, sale gamine ?! A vouloir te prendre pour une grande, on finit toujours par le payer un jour ou l’autre ! Crève ! »

Une balle part mais Kasiopé fait un geste sur le côté pour l’éviter. Elle est déjà en train de courir en direction de Naro pour le stopper, devant le regard stupéfait de Ryusuke. Comment … est-ce qu’elle fait ça ? Est-ce qu’elle n’a pas peur ? Pourquoi ? Comment ?

On parle d’une arme à feu, capable de tuer mais Kasiopé ne craint rien. Pire ! Elle donne l’impression que cela est habituel chez elle. C’est ça qui est le plus effrayant. Le fait de ne rien craindre, de sembler invincible à ses yeux.

« Ah ouais ?! T’es plutôt agile mais tes pokémon, tu en penses quoi ? »

Elle s’immobilise sur le moment, voyant que l’homme pointe maintenant l’arme vers la Roselia, tirant dessus. La pokémon se retrouve touchée au niveau du bras, tombant au sol, du sang s’écoulant de sa blessure. Kasiopé s’écrit :

« Zut, zut et zut ! Ca ne devait pas se passer comme ça ! »

« Kasiopé ! FAIS GAFFE ! » hurle Ryusuke, se jetant sur elle au même moment où elle rappelle sa pokémon dans sa sphère. Un tir passe au-dessus des deux personnes.

« Ryusuke ? Mais … AH ! Chlorobule ! Ludicolo ! Aveuglez-les ! »

Qu’importe la méthode utilisée ! Les deux pokémon comprennent difficilement mais la Chlorobule crée une poudre que le Ludicolo disperse avec ses propres pouvoirs. Kasiopé finit par se relever, aidant Ryusuke avant de se mettre à marcher vivement.

« VOUS NE POURREZ PAS VOUS ENFUIR ! JAMAIS ! »

Un autre cri de la part de ce fou mais Kasiopé préfère jouer la sécurité. Ses pokémon la suivent alors qu’elle évite de montrer l’inquiétude. Elle ne sait pas combien de temps est-ce qu’ils vont gagner mais elle n’a pas le temps d’y réfléchir justement !

« Comment tu vas, Ryusuke ? Et zut, ta béquille ! »

« On s’en fout de ma béquille pour le moment ! Tu n’es pas blessée ? Comment est-ce que tu as fait ça ? Réussir à éviter ses balles et le reste ! »

« Je ne peux pas te l’expliquer pour le moment car on a un type cinglé qui nous suis. Mes pokémon n’ont pas servi à grand-chose et dans le fond, avec mon arme, j’ai réussi à en mettre un hors d’état de nuire mais c’est tout. »

« Oui, j’ai put voir cela … tant mieux mais il en reste deux et lui … »

« On est trop loin du campement. Mais quelle idée que de s’être éloigné autant aussi hein ? Ryusuke, tu es parfois un vrai imbécile ! »

« Le fait que tu m’insultes montre que tu perds ton sang-froid. Reste calme comme tu l’as fait face à Naro et tout se passera bien. »

« Bien entendu … désolée, je devrais me calmer, oui, tu as parfaitement raison. Pardon. » chuchote t-elle avant de passer ses doigts de sa main libre sur la joue de Ryusuke. « Au final, tu es très prévenant comme garçon, n’est-ce pas ? Je ne comprends pas pourquoi tu fais tout pour que les autres te détestent, Ryusuke. »

« J’ai pas vraiment envie d’en parler, Kasiopé. C’est pas comme ça que ça se passe. Nous sommes vraiment proches de la cascade … tu as vu comme elle est assez profonde et grande. Il doit bien y avoir une trentaine de mètres de hauteur je dirais, voire même plus.

« Oui mais où est-ce que tu veux en venir, Ryusuke ? Tu n’as quand même pas … »

« Ca dépend si tu me fais confiance ou non en fait. Est-ce que tu me fais assez confiance pour me confier ta vie comme je te confies la mienne ? »

« Arrête tes sottises. Quand tu parles comme ça, on pourrait presque croire à une déclaration amoureuse. Tu sais parfaitement qu’il y a aucune chance que nous nous en sortions. »

Il garde le sourire aux lèvres, un sourire franc alors qu’elle voit aussi la douleur peinte sur son visage. Il souffre, il souffre terriblement à cause de sa jambe et de ses blessures. Elle pousse un petit soupir amusé avant de rappeler ses deux pokémon dans ses sphères.

« Est-ce que c’est à cause de ce que je t’ai dit que tu comportes de la sorte, Ryusuke ? »

« Je ne vois pas le moins du monde où tu veux en venir, Kasiopé. »

« Où est-ce que vous êtes bande d’enfoirés ?! Si je mets la main sur vous, vous êtes finis tous les deux ! Vous vous en tirerez pas à si bon compte ! »

Voilà qu’il s’emporte et s’énerve mais surtout, le plus inquiétant est que sa voix est proche, terriblement proche et ça, ni Ryusuke, ni Kasiopé ne peuvent l’ignorer. Finalement, ils arrivent à la hauteur de la cascade. En bas, il est impossible de voir quelque chose … sauf un léger brouillard. Il n’a aucune explication à cela.

« Il semblerait que l’eau touche quelque chose qui produit ce brouillard. On ne voit pas vraiment ce qui se s’y trouve. Même les arbres autour ! Tu ne vois que leurs sommets. »

« Est-ce que je suis plutôt fou à tes yeux, Kasiopé ? »

« Pas vraiment fou … mais avec des idées assez surprenantes, ça peut plaire à beaucoup de filles. Tu sais que tu as d’ailleurs pas mal de fans dans le lycée ? Le garçon intouchable, le combattant solitaire, tu as même des petits surnoms. Bon, j’avoue, ils sont tous plus ridicules les uns que les autres et si j’étais toi, j’irais me terrer pour ne pas les entendre. »

Il hausse les épaules mais cela lui arrache un petit cri de douleur, un cri qui suffit pourtant à voir un homme avec son Rapasdepic et son Drakkarmin apparaître devant eux, entre les arbres, sourire mauvais aux lèvres, pistolet en main.

« Fini la plaisanterie, vous n’avez plus aucun moyen de vous enfuir. »

« Oh que si, nous en avons toujours un, n’est-ce pas, Kasiopé ? »

C’est lui qui tient maintenant l’adolescente par les hanches. Avec ses lunettes qui cachent ses yeux rouges et ses cheveux verts, il la fixe doucement. Elle chuchote :

« Je suis vraiment stupide que de te faire confiance, Ryusuke, tu le sais ? »

« Oui mais bon, c’était ça dès l’instant où tu as décidé de vouloir me sauver non ? »

« Sûrement, je ne vois que cette explication, ah … Bon ? Qu’est-ce que l’on fait ? Il pointe son arme vers nous deux et en même temps, il a ses pokémon présents. »

« Comment est-ce que vous pouvez rester aussi calme tous les deux ? Vous n’avez aucun moyen de vous en sortir. Vous n’avez pas vraiment le choix : Soit vous mourrez par moi et mes pokémon, soit vous vous jetez dans le cascade et vu la hauteur, on peut considérer que vous êtes morts et … non ? »

Ryusuke fait un pas vers Kasiopé, son corps la recouvrant complètement. Lui-même rouge aux joues, il voit qu’il fait le même effet pour Kasiopé. Il lève les yeux au ciel en disant :

« C’est pas si déplaisant comme contact dans le fond. »

« Vous ne me ferez pas croire que vous allez sauter… JE VAIS VOUS TUER AVANT ! »

Une balle part du pistolet mais les deux corps sont déjà penchés en avant, tombant dans le vide. Kasiopé garde son sourire tandis que leurs lunettes quittent leurs visages sous la vitesse à laquelle ils tombent. Ryusuke fait un demi-tour sur lui-même, murmurant :

« Je ne suis pas bête … vu mon état, je ne m’en sortirais sûrement pas … mais si on doit rencontrer des rochers en bas, ça sera mon corps qui les réceptionnera, Kasiopé. Quant à toi, tu as une chance de vivre, profitons-en. »

« Ryusuke ? Qu’est-ce que tu … marmonnes là ? »

Elle a fermé les yeux depuis le moment où elle a perdu ses lunettes. Il fait de même, c’est mieux que de voir le sang gicler dans tous les sens. Ils disparaissent tous les deux au fond de la cascade, couverts par le brouillard alors que Naro s’approche du bord à son sommet :

« Tsss, ces foutus gamins, trop lâches pour mourir d’une balle. Mais je ne me ferais pas avoir deux fois. On descend, on va vérifier jusqu’à voir leurs cadavres. »

Un mouvement de sa part et il s’immobilise subitement, se retrouvant à genoux sur le sol comme ses pokémon. Cette décharge psychique ? Qu’est-ce que ça veut dire ?

Dans un petit campement, les jumeaux et la présidente des élèves dorment chacun dans leur tente. Mais surtout, une ombre est en-dehors de celle de Ryusuke. Une ombre de petite taille, aux yeux roses. Un autre cri silencieux, renvoie alors une nouvelle décharger psychique au loin, comme un sonar pour réussir à trouver la présence de Ryusuke.
Rien du tout. Elle ne ressent rien. Elle ne ressent aucune préence. Encore une décharger psychique avant que son corps ne disparaisse, téléporté. Qu’importe la distance, qu’importe l’endroit, qu’importe ce qui se trouverait en face d’elle, elle allait tout faire pour mettre la main sur Ryusuke.

Chapitre 55 : Sans réelles informations

ShiroiRyu
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Chapitre 55 : Sans réelles informations

« Le plus important à noter, c’est qu’il ne reste plus que lui. »

« Oui, c’est ça, Elise. Comme il ne reste plus que cet aigle bicéphale, il faut envisager que celui-ci vienne s’en prendre à notre groupe pour venger ses congénères. » déclara Manelena, Tery répondant aussitôt sur un ton qui se voulait neutre :

« Non, il n’en fera rien. Les créatures légendaires sont au courant si d’autres se font tuées mais je ne pense pas qu’elles s’entraident. Aucune n’a réagit pour les autres. »

« Donc notre seul moyen de rentrer en contact, c’est d’aller le chercher à Claudiska. Mais pour Claudiska, est-ce que vous avez eut des informations ou autres ? Des rumeurs ? » demanda Elen en regardant Tery et Manelena. Même si elle désapprouvait le fait qu’ils aient été seuls pendant plus d’un mois, si cela avait put leur être utile …

« Pendant que Tery s’amusait seul dans son coin dans la bibliothèque, j’en ait recherché. Les résultats font que les citoyens de Claudiska n’ont rien aperçu. Pourtant, beaucoup recherchaient la présence de leur créature légendaire mais contrairement aux autres, il n’est jamais apparut. Ils en sont inquiets. »

« Ah oui … Visiblement, Manelena a vraiment fait beaucoup de travail. »

Il eut un petit rire qui se voulait rassurant et surtout rassuré tandis qu’il regardait la jeune femme aux cheveux argentés. Celle-ci resta de marbre bien que ses lèvres émirent un fin sourire en direction du jeune homme. Et oui, il était bien loin d’en savoir à son sujet.

« Par contre, je vais vous laisser tranquille pendant quelques heures. »

« Hein ? Qu’est-ce que tu vas faire exactement ? » demanda Tery, un peu surpris par la réplique de la jeune femme aux cheveux argentés.

« Me promener. Et seule, bien compris ? Que je ne vois aucun d’entre vous tenter de me suivre par derrière, je risquerais de TRES mal le prendre, compris ? »

« D’accord ma maréchale, oui ma maréchale. »

Tery et Clari avaient fait le mouvement ensemble du salut militaire, rigolant en même temps tandis que Manelena fermait le poing droit en émettant un long grognement de mécontentement. Elle vint ensuite soupirer :

« Je vais éviter de me concentrer sur vous, ça sera mieux. J’aimerai ne pas commettre de massacres en vous regardant, d’accord ? »

« D’accord ma maréchale. Vous pouvez partir le coeur léger, ma maréchale. »

« Tsss ! J’ai vraiment envie de vous cogner tous les deux. Ça me démange plus que de raison mais je vais me retenir, ça sera mieux pour vous tous. » termina de dire la femme aux cheveux argentés avant de tout simplement quitter le reste du groupe. Finalement, Tery arrêta de sourire, se reconcentrant sur le livre alors que Périk arrivait, accompagné par sa femme.

« Maintenant, qu’est-ce que nous faisons exactement ? AH ! Madame Jésiana ! »

Le jeune homme s’était relevé en même temps qu’Elen, les autres restant assis. Le couple s’approcha de la vieille femme, Tery n’arrivant pas à cacher son visage inquiet. Avec vivacité et sans même laisser aux autres le temps de réagir, il vient baiser les joues de la dame âgée.

« Vous allez bien ? Vous savez, monsieur Périk m’a fait vraiment peur sur le coup ! »

« Oh, Tery, tu exagères un peu. Je n’ai pas dit que ma femme était à l’article de la mort non plus. Mais oui, elle avait besoin de se reposer. Jésiana ? »

« Hein ? Oh … Hum … Tery, pas autant de familiarités, merci bien. Je me suis levée pour vous saluer mais je repartirais d’ici une dizaine de minutes. J’ai put entendre au sujet du Colisée et cela me fait penser … »

« AIE AIE AIE ! Ça fait mal ! Ça fait mal, madame Jésiana ! » s’exclama Tery alors qu’elle venait de lui tirer son oreille droite, répondant :

« Ah bon ? Cela te fait si mal ? Pourtant, moins que de te prendre une attaque d’un cyclopocus n’est-ce pas ? Ou alors, je me trompe ? »

« Non mais ça fait mal ! Mais pourquoi surtout ? Qu’est-ce que j’ai fait ? »

« Tout simplement une bêtise énorme ! Est-ce que tu comptes recommencer ? Savoir si je tire encore plus fort sur ton oreille ou non. Tout dépendra de ta réponse, fais attention ! »

« Je ne compte pas ! Aie aie aie ! Je n’aime pas le Colisée ! Je voulais juste montrer mes pouvoirs comme me l’avait demandé Ernold, rien de plus ! On peut me lâcher ? J’ai mal aux oreilles, j’ai l’impression qu’elles vont se décirer ! »

« Humpf ! Il vaut mieux pour toi que je te ne revois plus dans le Colisée, oui. Ou alors comme simple spectateur. Est-ce que je me suis bien faite comprendre ? »

« Oui oui ! C’est bon ! Le message est très bien passé ! Ne me faites pas plus mal s’il vous plaît, j’ai super mal aux oreilles là ! Aie aie aie ! »

Elle relâcha finalement son oreille, passant une main sur son front tout en soupirant alors qu’Elen demandait à Tery s’il allait bien. Celui-ci avait un petit sanglot de douleur bien que ce n’était pas de réelles larmes.

« Ça aurait put aller mieux hein ? Enfin bon … Pourquoi avoir fait ça ? »

« Cela me tiraillait depuis ta présence dans le Colisée. Maintenant, je sens que je vais aller beaucoup mieux. C’est une bonne nouvelle non ? Je vais retourner me reposer. Faites attention à vous si vous partez vers Claudiska. Perik, n’oublies pas les livres qui sont dans la troisième rangée du côté gauche, ce sont ceux qui risquent de les intéresser. »

« Hein ? Ah oui ! Bien entendu ! Pourquoi je n’y ait pas pensé ? Merci ! Maintenant, retournes donc te reposer, ça sera mieux. Je me charge de tout ça ! » s’exclama le vieil homme.

« Soignez vous bien, madame Jésiana. »

Il avait salué la vieille femme, les autres personnes faisant de même tandis que Tery ouvrait les différents livres déposés sur la table. Avec lenteur, il observa les pages tandis qu’il désignait du doigt plusieurs d’entre eux :

« Bon, hmm … Comment dire exactement ? On va encore se séparer, qu’est-ce que vous en pensez exactement ? Je veux dire, pour la lecture, pas en vrai hein ? »

« Bon bon bon, encore du travail ? » fit Clari en le regardant avec de petits yeux.

« Exactement, encore du travail. Pour la peine, Clari, tu prendras ce livre. » dit-il en désignant celui qui semblait le plus épais. Elle émit un petit gémissement plaintif.

« Vraiment, Tery ? Tu es un tortionnaire ! Je n’ai rien fait pour mériter un tel traitement. »

« Non mais tu me seras très utile alors si tu veux bien m’aider, je ne serais pas contre ça. »

Il rigola légèrement tandis qu’il passait une main sur son front pour l’éponger. Les autres firent moins de réticence, Elise et Royan travaillant ensemble tandis que Sérest et Séran firent de même de leur côté. Bien entendu, Elen était avec lui et Clari marmonna :

« Au moins, je vais travailler avec toi, tu peux pas me faire ça hein ? »

« Non, c’est bon, tu peux venir. Mais il vaut mieux que tu te taises, compris ? «

« D’accord, d’accord, chef ! Je vous écouterais, chef ! »

Voilà qu’elle imitait maintenant Tery lorsqu’il s’était adressé à Manelena. Bon … Ils purent enfin se mettre au travail ! Le jeune homme se concentra sur son propre livre, commençant à le parcourir. Bon, il y avait un petit problème : cela parlait de toutes les créatures légendaires, pas forcément que celle qui les intéressait.

« Y a vraiment rien à sauver, j’ai l’impression. Y a aucune donnée sur l’endroit où il pourrait se trouver. Ca parle bien du fait qu’il est le gardien de Claudiska mais à part ça … »

« Tu sais bien que c’était pareil pour les autres. Néanmoins, dans mon livre, on évoque souvent le fait qu’il était invisible ou presque. Peu de personnes ont put le voir et c’est donc ça le plus gros problème dans l’histoire. »

« C’est vraiment ainsi ? On a rien d’autre comme information ? »

« Peu ou pas. Je ne suis pas sûre que ce livre nous servira vraiment à grand-chose malheureusement. Qu’est-ce que l’on va faire, les gens ? »

« Pour ma part, à part quelques descriptions physiques et comportementales, il n’y a rien de bien transcendant dans le livre que je possède. Je ne suis pas sûr que ça soit vraiment utile. »

« Hmm … Je me demande ce que fait Manelena. »

Il a encore changé de conversation juste après sa discussion avec Royan, bien qu’elle était très brève. Le jeune homme aux cheveux bruns était maintenant songeur, caressant le livre du bout des doigts avant de reprendre :

« J’espère juste qu’elle n’est pas partie chercher des informations et se mettre en danger. »

« Je ne pense pas, ce n’est pas du tout son genre, tu le sais bien, non ? »

Clari rigola légèrement avant que Tery ne replonge dans le livre. Bon ! D’après ce qu’il avait compris, il valait mieux ne pas se déconcentrer mais c’était étrange. Pourquoi il ne trouvait rien ou presque rien ? POURQUOI ? C’était absurde non ? Vraiment absurde !

« Voulez-vous que je vous aide ? Il n’y a que peu de personnes actuellement dans la bibliothèque donc je peux me permettre de perdre dix minutes. »

Périk était revenu alors que cela faisait déjà une bonne heure qu’ils étaient plongés dans les livres. Tery fit un hochement de tête pour le remercier de ses paroles. Mais ce n’était pas suffisant, loin de là ! Il fallait se concentrer !

« Je vais bien finir par trouver un petit indice ou autre, non ? »

« On ne peut pas forcément tout avoir, Tery. Ne perd pas patience, c’est mieux. »

C’est mieux ? Bah, le vieil homme avait sûrement raison. A force de vouloir absolument trouver un indice, il allait en louper d’autres. C’était donc une bonne chose que Périk cherche alors à le concentrer. Il devait le remercier.

« Bon, il va falloir que je retourne à l’accueil. Désolé de ne pas pouvoir rester plus longtemps. Si vous avez encore des choses à faire, vous me le dites et on verra pour vous laisser continuer quelques heures après la fermeture officielle. »

« Merci pour tout, messire Périk. On va éviter ça néanmoins. Je ne suis pas sûr que ça soit très bon de vouloir autant travailler. Il nous reste quelques heures, on va donc en profiter. » déclara Elen avec un léger sourire au vieil homme.

« Si vous voyez que Tery fait trop de zèle, calmez-le, d’accord ? Ma femme était du genre à le stopper net dans ses efforts car il ne s’arrêtait jamais. »

« Ça sera fait ! Il n’y a pas Manelena mais Elen est aussi très douée pour calmer Tery. »

Clari avait répondu à la place de l’autre demoiselle aux cheveux blonds. Ce n’était pas vraiment la personne à laquelle il s’attendait pour la confiance mais bon, il savait qu’il ne fallait pas se fier aux apparence. Il rigola faiblement et remercia Clari tandis qu’il félicitait Elise et Royan pour leurs efforts. Sérest et Séran, quant à eux, étaient visiblement autant concentrés que Tery sur leurs livres.

« Même après toutes ces années, j’ai l’impression de découvrir de nouvelles choses. »

« C’est le cas, Sérest, c’est le cas. » répondit son mari. « Surtout les créatures légendaires. »

« Disons qu’il y a quelques années, je ne pensais pas les rencontrer. Comme quoi, tout un futur peut changer si on a les bonnes rencontres. »

Elle lui fit un petit sourire tandis que l’imposant homme le lui rendait. Pour les deux héros de ce monde, la rencontre avec Tery et Elen avait été le début de tout ou presque. Grâce à eux, ils étaient alors sûrs de pouvoir réaliser ce qu’ils désiraient.

Ailleurs, au beau milieu d’une rue marchande, Manelena ne semblait pas être dérangée par la foule présente. Elle eut quelques regards masculins tournés vers elle mais ses yeux rubis suffisaient rapidement à les faire se détourner.

« Encore avec Claudiska, Claudiska. Et pendant ce temps, je suis sûre qu’il a déjà oublié complètement ce que nous devions faire quand les autres seraient rentrés. »

Non, elle savait parfaitement que ce n’était pas le cas mais … elle voulait le considérer comme un coupable. C’était tout simplement stupide de sa part de penser de la sorte mais pourtant, elle s’y faisait pleinement.

« Je ne devrais pas penser ça. Il doit s’en rappeler mais … il a tellement d’autres choses sur lesquelles il est concentré. »

Elle n’allait pas oser demander d’où provenait cette voix qu’il avait cru entendre dans son rêve. Ce rêve dont il ne se rappelait rien. C’était étrange d’ailleurs, vraiment très étrange. Pourquoi est-ce que cela se produisait que maintenant ? Auparavant, malgré l’utilisation de ses pouvoirs démoniaques, il n’y avait pas eut de séquelles non ? Est-ce que l’influence des sceaux de la double porte était en train de s’amoindrir à chaque sceau brisé ? Si tel était le cas, cela voulait dire que Tery allait se faire de plus en plus enveloppé par ça et … NON !

« Hors de question que je laisse cela se produire. Hors de question. »

Elle allait tout faire pour empêcher une telle chose se produire. Mais pour ça, il fallait que Tery comprenne qu’elle agissait pour le défendre. Sauf qu’avec sa fierté mal-placée, elle n’arrivait pas à le lui dire. Résultat ? Il pensait qu’à chaque fois, elle voulait le tuer.

« Peut-être pas physiquement mais il doit vraiment croire que je le hais. »

Voilà qu’elle se mettait à se parler toute seule. Elle poussa un soupir en levant les yeux en l’air. Quelle idiote mais quelle idiote ! Pourquoi est-ce qu’elle se comportait toujours ainsi ? Surtout que plus elle passait de temps avec eux, plus elle sentait qu’elle perdait le contrôle de ses émotions. Depuis combien de temps avait-elle décidé de ne plus en vouloir à autrui ?

Depuis combien de temps n’avait-elle pas eut de penées néfastes envers son père ? Oh … Maintenant, ça lui revenait bien vite. Elle voulait retourner à Shunter. Retourner à Shunter dans les plus brefs délais pour aller régler cette histoire une bonne fois pour toutes. Lui faire face et lui parler … c’est ce qu’elle voulait.

« Mais ça, Tery et les autres n’ont pas besoin de le savoir. Ils n’ont pas besoin de comprendre cela. Ils n’ont rien besoin … de saisir » se murmura t-elle, une main sur le front en gémissant un peu de douleur. Pourquoi est-ce qu’elle se faisait autant souffrir ?

Elle avait assez vagabondé, elle avait mieux à faire maintenant. Il était temps de retourner auprès des autres et de voir ensuite ce qu’il fallait faire. Ils parlaient d’aller à Claudiska mais elle-même en avait rien à faire. Rien du tout !

« Je veux juste retourner à Shunter. »

Encore une fois, elle se parlait seule. Voilà ce que ce résultat donnait : elle avait l’impression de devenir folle ou cinglée. Du moins, de ne pas paraître normale aux yeux des autres. La normalité ? AH ! Elle ne l’avait jamais été pour tous ces soldats, généraux et autres gradés militaires. Même pour les nobles. Le premier à la considérer pour ce qu’elle était … était juste un imbécile qui n’avait jamais rien compris.

« Qu’importe ce que je lui disais, ce que je lui faisait, il gardait cette même absurdité en terme de comportement. Pourquoi est-ce qu’il n’avait jamais saisi cela ? »

Pourquoi est-ce qu’elle se faisait encore plus souffrir à se remémorer le temps où elle était une maréchale ? Ce temps là était révolu et elle ne pouvait pas revenir en arrière.

Impossible de revenir en arrière. C’était le maître mot. Tery aurait sûrement voulu revenir avant le moment où il avait appris qu’il était un démon. Non ? Elle était convaincue que non. Sans lui, elle serait morte. Elle plaça une main sur son cœur, le pressant légèrement. Voilà qu’elle venait d’avoir un petit soubresaut envers lui. Un soubresaut de quelle sorte ? Elle ne savait pas vraiment … mais ce n’était pas … déplaisant. Un peu nostalgique. Peut-être parce qu’elle savait qu’elle pouvait compter sur Tery depuis le début … et qu’elle …


Qu’elle … était prête à mourir pour lui comme lui n’avait pas hésité un instant. Mourir pour une autre personne, cela ne lui serait jamais venu à l’esprit auparavant. Pour Shunter ? Peut-être. Pour le roi qui était son père ? Non.

Il n’y avait qu’une personne dans sa tête. Une seule et unique personne. Cette personne l’attendait à l’auberge, avec d’autres. Même Elen qui la détestait cordialement, elle savait à quel point elle était devenue une part importante de sa vie. Sa vie ? A quoi est-ce qu’elle consistait exactement ? Avant cet instant face aux armées ?

Rien du tout. Voilà, c’était la réponse qu’elle connaissait. Rien du tout. Il n’y avait rien qui avait d’importance avant cette première rencontre. Rien … qui ne valait la peine d’être retenu. Seule quelques brides de son passé et encore, elles servaient juste à se rappeler de la haine qu’elle forgeait envers son père.

La mort de sa mère, ce dégoût lorsqu’il avait su pour les lignes d’Alzar. TOUT ! Tout ce qu’elle avait fait pour lui et qui n’avait jamais été récompensé ! Avec Tery et les autres, elle avait l’impression … d’être quelqu’un ? Pourquoi est-ce qu’elle pensait de façon mélodramatique ? Pourquoi est-ce qu’elle pensait ainsi ?

Tout ça à cause de Tery ou alors d’elle-même ? Elle prit une profonde respiration avant de se masser le front. Assez de pensées de la sorte pour la journée. Elle avait décidé : elle retournerait à Shunter et elle allait en parler avec les autres auparavant. Son but n’était pas de s’enfuir comme une criminelle, loin de là mais ainsi, ils ne se poseraient pas de questions à son sujet, c’était aussi simple que ça. Mais pour ça, il fallait se rendre à l’auberge.

« Ah ? Ils ne sont pas encore là, désolé. Vous voulez manger un morceau en attendant ? »

« Je pense que je vais faire cela pour patienter. Et n’oubliez pas la consommation, merci. »

Voilà. Elle était installée à une table isolée, assez grande pour accueillir les autres quand ils arrivaient. Le bras gauche déposé sur le sommet de sa chaise, elle fixait les personnes présentes. Bien entendu, quelques regards se tournaient vers elle mais aucun n’osait s’avancer. C’était logique, elle était effrayante. Elle impressionnait et effrayait. C’était d’ailleurs ce qu’elle cherchait.

« Dommage que ça ne fût jamais réellement efficace pour Tery. »

AH ! Ele ramena sa chope au niveau de ses lèvres. De toute façon, cet alcool n’était pas très fort et le repas servi avait plus une allure d’apéritifs qu’un véritable dîner. Mais cela lui permettait de se sustenter donc elle n’allait pas s’en plaindre. Qu’est-ce que les autres faisaient ? Il était assez tard non ? Pas qu’elle était inquiéte.

« Manelena ? Tu es là ? Pourquoi tu n’es pas revenue à la bibliothèque ? »

« Hein ? Hum ? » dit-elle, rouvrant ses yeux alors qu’elle s’était visiblement assoupie sur la chaise, les bras croisés. Le visage de Tery était la première chose qu’elle vit.

« Enfin, tu es là, c’est le plus important. Tu as put faire ce que tu voulais ou non ? Savoir si on peut évoquer ce que l’on a trouvé ou non ? Mais d’abord … »

« Nous mangeons ! Je meures de faim ! » s’écria Clari avant d’héler une serveuse pour qu’elle puisse prendre leur commande à tous.


Voilà, c’était ainsi. Avant, elle était seule mais maintenant, ceux qui étaient les plus importants à ses yeux se trouvaient devant elle, discutant entre eux. Les plus importants ? Ses yeux se posèrent pendant quelques secondes sur Tery. Humpf. Non

« Dire que tu nous as attendue pendant tout ce temps, tu n’étais pas obligée, Manelena. »

« Il le fallait bien. Par contre, je préfère vous prévenir, je comptes … »

« Si c’est important, ça ne te dérange pas d’attendre que l’on parle d’abord de ce que l’on a trouvé ? Comme ça, on garde le meilleur pour la fin. »

« Le meilleur pour la fin ? Comme tu veux. »

Elle haussa les épaules aux propos de Tery. Visiblement, comme bien souvent, il ne comprenait pas grand-chose mais voilà, c’était habituel chez lui. Ce n’était pas comme s’il était réellement possible de changer le comportement du jeune homme, non ?

Elle fit tourner son doigt le long du bord de la chope alors que les plats étaient servis. Partir vers Shunter, n’est-ce pas ? C’était une hypothèse maintenant, plus une conviction. Peut-être qu’après avoir réglé ce souci de créature légendaire sous la forme de l’aigle bicéphale, elle envisagerait … un endroit où se reposer avec eux … avec Tery.

Chapitre 19 : La raison de la rôdeuse

ShiroiRyu
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Chapitre 19 : La raison de la rôdeuse

« Qu’est-ce que tu dis encore ? Me protéger ? T’occuper de Naro ? Non ! »

« Oh ? Tu n’es pas vraiment en état de répliquer, Ryusuke. Néanmoins, ne t’en fait pas, ça ne sera pas vraiment difficile de toute façon. »

« Visiblement, j’ai l’impression que l’on me prend pour un imbécile ! Et je déteste ça ! »

L’homme s’exclame avec une pointe de rage tandis que Ryusuke pousse un profond soupir. Qu’est-ce que ça veut dire ? Depuis quand est-ce qu’elle est là ? Et surtout, pourquoi est-ce qu’elle est réveillée maintenant ? Qu’est-ce que ça veut dire ? Ce n’est pas normal ! Ça ne lui plaît pas du tout ce qui se passe ! Il n’apprécie pas !

« Vas plutôt prévenir les autres au lieu de te mettre en danger, idiote ! »

« Me mettre en danger ? Ryusuke, je dois te rappeler une chose : je suis la vice-présidente et en tant que telle, cela veut dire que je possède quelques pokémons. Tu oublies aussi que tu es bien l’un des rares à ne pas avoir de pokémon ou à n’en avoir qu’un seul. Reste en retrait et regarde donc ce qui se passe, d’accord ? »

« Nullement ! Ne te moque pas de moi ! Je ne suis pas aussi … »

« Arrête de faire le mâle viril et admets juste que tu as besoin de toi, Ryusuke. Il n’y a rien de mauvais ou nul à être inapte au combat pour quelques heures. Allez … Tu peux regarder. »

Mais regarder quoi ? Qu’est-ce qu’elle compte faire ? Surtout que Naro est comme fou furieux par rapport à la situation ! Enfin, lui-même l’est tout autant . Ce n’est pas le fait qu’il soit aidé par une fille, il vaut mieux que ça . C’est juste que c’est dangereux !

« Kasiopé, il risque de te tuer si tu fais une erreur ! Ne commet pas de bêtises ! »

« Je ne commettrais pas de bêtises, fais moi donc un peu confiance, bon sang ! »

« Mais comment je pourrais le faire alors que tu te mets en danger bêtement hein ? Comment ? Tu peux me le dire ? C’est juste … »

« ASSEZ RYUSUKE ! MAINTENANT TU TE TAIS ET TU REGARDES ! »

Un léger souffle se soulève au moment où elle crie, très agacée par les propos de Ryusuke. Même le Reptincel de Naro a reculé ainsi que son Rapasdepic. Les deux pokémon sont légèrement effrayés par cela alors que Kasiopé fait rouler une sphère rouge et blanche entre ses doigts, émettant un petit sourire :

« Maintenant que tout est bien plus calme, nous allons pouvoir réellement commencé non ? »

« Kasiopé, s’il te plaît … Fais au moins attention à toi, c’est tout. »

« Ne t’en fait pas, Ryusuke. Tu seras avec les autres d’ici quelques minutes. Quant à Naro, il sera tout simplement bon pour la prison après que j’en ait terminé avec lui. »

Mais comment est-ce qu’elle comptait faire ? Il eut rapidement la réponse lorsqu’elle vint faire apparaître une petite Chlorobule. Vraiment ? Avec ça ? Elle oubliait une chose et …

« HAHAHAHAHA ! Mais quelle idiote ?! Mais quelle idiote ! »

« Kasiopé, tu es la vice-présidente, je considère donc que tu es assez intelligente mais … »

« Une pokémon plante face au feu et à un oiseau ne peut rien faire, je le sais. »

Alors pourquoi est-ce qu’elle venait de commettre une erreur de débutante ? Il n’eut pas trop de temps à attendre avant d’avoir une réponse :

« Ne t’en fait donc pas. Je sais ce que je fais. Bon ! Alors, nous commençons, c’est bien ça ? »

« Et de quoi est-ce que tu penses être capable, fillette ? »

Un claquement de doigts et voilà que plusieurs poudres sortent du corps de la Chlorobule pour venir asperger l’oiseau et le lézard enflammé. C’était tout simplement parfait pour ce qu’elle comptait faire. Rapidement, les yeux des pokémon commencent alors à se fermer à moitié alors que leurs corps sont parcourus de spasmes.

« Est-ce que tu as un problème avec tes pokémon ? Je pense que oui. »

« Qu’est-ce que tu as fait petite garce ?! REPTINCEL ! RAPASDEPIC ! »

« Tout simplement les endormir et les paralyser. Il ne faudrait pas qu’ils fassent trop de zèle lorsqu’ils se réveilleront non ? D’ailleurs, à ce sujet, pour être sûre qu’ils ne causeront pas trop de problèmes, tu ne vois aucun problème à cela ? »

« LA FERME ! BON SANG ! BOUGEZ VOS CULS SALES POKEMON INUTILES ! »

Il hurle et il hurle. Il ne comprend pas qu’il risque d’attirer l’attention ici ? Quel imbécile ce Naro. Enfin, il ne peut pas trop fanfaronner vu son état. Oui, il ferait mieux de se taire pour ne pas paraître trop stupide. Mais une question le taraude :

« Pourquoi est-ce que tu es là, Kasiopé ? »

« Oh ? Cela te perturbe, n’est-ce pas ? Je me doutes que cela t’embête un peu mais tu n’as pas à t’en faire, je te répondrais après si tu veux bien. »

« J’aimerai plutôt une réponse dès maintenant s’il te plaît. Pourquoi ? »

« Disons que … hum … c’est assez embêtant. Laisses-moi d’abord m’occuper d’eux ! »

Elle semble gênée comme si la vérité n’est pas assez belle pour être révélée Il ne voit pas vraiment de quoi mais bon … peut-être qu’il y a quelque chose qu’il ne devrait pas savoir ? Il y a de fortes chances que ça soit cela.

« Fais comme tu peux. J’attendrais, Kasiopé, mais dépêches-toi alors. »

Il ne peut que regarder ce qu’elle allait faire. Mais il n’en avait aucune idée. Est-ce qu’elle se rend compte qu’elle se mettait en danger ? Pourquoi est-ce qu’il pense de la sorte ? Pourquoi faut-il qu’obligatoirement que cela se passe ainsi ? Stupide, c’est désespérément stupide.

« Fais attention à toi, Kasiopé. Je ne peux qu’à peine me lever. »

« Tu te répètes, Ryusuke mais ne t’en fait pas, tu n’as aucun souci à te faire. Tout cela ne sera bientôt qu’un simple et mauvais souvenir. »

Un simple et mauvais souvenir ? Ah … Si c’était aussi simple que cela, il n’aurait aucun problème, n’est-ce pas ? Une second pokéball tombe au sol, dévoilant une Roselia tout ce qu’il y avait de plus splendide. Encore un pokémon plante ?

« Je ne savais pas que tu étais spécialisée là-dedans, Kasiopé. »

« Oh ? Il y a tellement de choses que tu ne sais pas, Ryusuke mais pour ça, il faut que tu t’ouvres aux yeux et que tu te rapproches d’eux. Mais nous allons rattraper tout ce temps perdu dès que nous en aurons terminé avec Naro. »

« Ah oui ? Je te trouve bien présomptueuse, gamine ! Tu n’as pas l’air de saisir à qui tu as affaire hein ? Je vais t’arranger le portait ! »

« Comme celui de nombreux élèves qui contestaient vos méfaits, Naro ? Vous savez parfaitement que vous avez dépassé les limites mais cette fois, nous ne vous laisserons pas faire. Il fallait juste attendre le bon moment avec vous, n’est-ce pas ? »

« C’était un piège en fait ! Vous vous êtes servis de Ryusuke pour m’attraper ?! »

« Je ne dirais pas que nous nous sommes servis de lui. »

Qu’est-ce que ça voulait dire ? Il écoute la conversation mais Kasiopé semble un peu embêtée par les propos de Naro. Celui-ci, dans son zèle habituel, s’exclame avec colère :

« Vous foutez pas de ma gueule ! Je me disais aussi que je trouvais ça bizarre que ta chère et foutue présidente des élèves traîne avec Ryusuke ! Depuis le départ, vous m’observiez ?! »

« Non, nous savions simplement qu’il serait ta cible, c’est différent. Nous n’avons fait que le protéger, de toute façon, rien de plus, rien de moins. »

« Donc au final, toutes ces gentilles attentions envers moi de la part de Junon n’avaient pour but que de m’attirer dans les gueules de l’ennemi, c’est ça ? »

« Hein ? Mais qu’est-ce que tu racontes, Ryusue ? Ce n’est pas ça du tout et … AH ! »

« Restes concentré, n’en fait pas, je ne le prends pas mal. » déclare l’adolescent avec lenteur.
En fait si … mais qu’importe, ce n’était pas le moment de flancher et de se laisser créer des problèmes à cause de ses sentiments personnels. Bon … Mais ça faisait assez mal. Quel idiot que d’être tombé dans ce piège aussi grossier Il s’en voulait … au final.

« Pardon, Ryusuke. Je t’expliquerais tout dès que ça sera fini, promis. »

Elle avait réussi à esquiver un coup de poing de la part de Naro, celui-ci se retrouvant au tapis à cause de l’adolescente. Elle semblait tellement bien se battre que ça en était effarant. Est-ce qu’au final, il arriverait à lui tenir tête s’il décidait de l’affronter ?

« BORDEL ! REVEILLEZ VOUS TOUS LES DEUX ! »

Un cri et voilà que le Reptincel ouvre faiblement les yeux, crachant une flamme en direction de l’adolescente qui se voit obligée de l’esquiver. Tout le corps du pokémon est alors parcouru de spasmes bien qu’il reste conscient et Naro a put se relever pour le combat, ce qui était la raison première de cette attaque en direction de Kasiopé.

« Maintenant, on va passer aux choses sérieuses, gamine. »

« Ah bon ? Tes pokémon sont toujours à moitié endormis et surtout bien paralysés. »

« Mais à côté, tu ne peux pas les vaincre car ils sont d’élément contraire aux tiens. »

« Ce n’est pas totalement faux mais ça peut facilement s’arranger ! »

Elle tapote dans ses mains avant de montrer une troisième sphère rouge et blanche. D’un geste nonchalant, elle l’envoie en avant pour qu’apparaisse un Ludicolo. Celui-ci commence à danser sur place alors que Naro hausse un sourcil :

« Bien entendu, l’un des rares pokémon aqueux et végétal. »

« Oh ? Tu ne pensais pas que je n’avais rien prévu pour protéger mes pokémon non ? »

« AH ! Mais ça ne changera rien par rapport à mon Rapasdepic et … »

« Hum ? Ah oui ? Tu peux lui faire une démonstration ? » demande Kasiopé alors que dans le poing droit du Ludicolo apparaît de petits éclairs. Dans l’autre, ce sont des pointes de glace. Naro semble maintenant incontrôlable avant d’éructer :

« SALOPE ! SALOPE ! SALOPE ! Ça ne se passera pas comme ça ! »

« J’aimerai bien dire de déguerpir mais je sais que tu ne m’écouteras pas et de toute façon, après ce que tu as fait à Ryusuke, je ne peux pas laisser cela impuni, n’est-ce pas ? »

« Et tu penses que je n’ai pas prévu le coup ? Tu vas être déçue »

Hmm ? Le ton qu’il emploie est vaniteux mais non-craintif. Il a sûrement un autre atout dans sa manche même si elle ne peut pas le remarquer. Il vaut mieux pour elle qu’elle joue la prudence et qu’elle se prépare à riposter si nécessaire.

« Vous êtes prêts alors ? On va finir par rire, vous et moi ! Vous allez vite comprendre à qui vous avez affaire ! Voilà mon dernier pokémon ! » hurle Naro alors qu’il sort lui aussi une troisième pokéball pour la lancer en avant.

Cette fois-ci, ce n’est pas la même chose. Kasiopé émet un petit rictus de dépit en remarquant l’imposante créature qui fait son apparition devant Naro : Un Drakkarmin. Rien que ça. Un dragon ?! Comment est-ce qu’un type comme lui peut en posséder un ?

« Hmmm, Ryusuke, il se peut que je prennes plus de temps que prévu. Même si mon Ludicolo est capable d’utiliser de la glace, ça ne sera pas simple. »

« Fais surtout … attention à toi, rien de plus. Je me répètes encore … mais je ne peux pas t’aider. Je peux peut-être gagner du temps si tu le désires, qu’est-ce que tu en penses ? Est-ce que tu considères que c’est une bonne idée ? Ou alors, j’évite d’y penser ? »

« Je préfère que tu ne fasses aucune folie en vue de ton état. Je vais réussir à trouver un moyen de m’en occuper, tu n’as rien à craindre, promis. »

Promis, promis, ce n’est pas ça qui va le rassurer sur le fait qu’elle-même est en grand danger hein ? Ses épaules s’affaissent tandis qu’il prend une profonde respiration. Oui … rester calme et patienter, ça sera bien mieux.

« Je me demande comment va Sirénia. » se chuchote t-il à lui-même alors qu’il tente de rester conscient. Ce n’est pas que ça ne lui plaise pas … mais il a du mal à garder les yeux ouverts. Est-ce que les blessures n’ont pas arrangé son état et donc, ceci explique la fatigue qu’il ressent ? Ah … Vraiment … Il est usé, particulièrement usé à cause de tout ça.

Il passe une main devant ses yeux comme pour les frotter. Concentration, il vaut mieux qu’il soit concentré mais ses pensées sont fixées sur tout qu’il a appris depuis quelques minutes. Naro le suivait depuis des semaines, depuis cet incident. Il voulait se venger et il avait presque réussi si Kasiopé n’était pas intervenue. Le problème était plutôt Junon.
L’adolescente avait joué impunément avec ses sentiments et cela, il n’allait pas lui pardonner, qu’importe les excuses qu’elle allait lui donner. Mais pour ça, il fallait survivre … survivre, ce n’était pas encore à sa portée à l’heure actuelle. Tant que Naro n’était pas hors d’état de nuire, il valait mieux alors ne pas considérer cela comme possible.

« GRAAAAAAAAAH ! DRAAAAAAA ! »

Un cri vient la tirer de là. Le Drakkarmin a poussé un hurlement strident avant de se jeter tout simplement sur les pokémon de Kasiopé. Celle-ci ordonne aux trois pokémon plante d’esquiver les attaques griffues avant de se concentrer à projeter de la poudre sur leur adversaire commun. Néanmoins, celui-ci vient battre des ailes pour projeter la poudre hors de son chemin. Kasiopé soupire avant de faire un geste de la main :

« Bien entendu, il faut s’en douter que ça ne suffirait pas. C’est dommage mais j’y aurais cru pourtant ! Bon ben, on va y aller plus franchement alors ! N’hésitez pas à utiliser toutes les racines possibles pour les paralyser ! Même le Rapasdepic ! »

Trois plantes et en face … trois pokémon des plus impressionnants. Pourtant, il voit que Kasioipé n’a nullement peur de ce qui l’attend. Elle est prête, plus que prête et il doit avouer qu’il la trouve un peu audacieuse. Elle a sûrement une idée en tête mais il ne voit guère quoi. Qu’est-ce qu’elle peut manigancer dans le fond ?

« Bon ! Marre que le Rapasdepic dorme ! Reptincel, réveilles-le ! D’un petit coup de griffe quoi ! Essaies malgré la paralysie ! »

Le pokémon s’exécute sans réticence, filant un bon coup de patte sur le bec du Rapasdepic, celui-ci secouant la tête vivement, n’ayant guère apprécié de se prendre un coup en plein sur le crâne. Il émet un piaillement de colère, se tournant vers le Reptincel.

« REP ! » répond le pokémon feu en levant les griffes en l’air comme si de rien n’était.

Trois contre trois. Deux pokémon de Naro sont affaiblis mais à côté, ceux de Kasiopé n’ont pas vraiment l’air très puissants. Il n’est pas rassuré … il n’aime pas être spectateur. Celui lui donne l’impression d’être inutile. Il doit trouver une solution pour aider Kasiopé. Mais il n’a aucune idée en tête ! Aucune ! C’est le vide le plus complet dans son esprit.

Chapitre 18 : Dans la nuit

ShiroiRyu
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Chapitre 18 : Dans la nuit

« Hmm, rien à faire, nous ne trouverons rien. »

« Que faisons-nous alors ? Est-ce que vous avez une idée à ce sujet ? »

« Le mieux est d’établir une nouvelle fois le camp. Nous n’avons pas trop le choix. Par contre, nous avons trouvé une cascade. Mais demain, il faudra descendre au cas où. »

Bof. C’est tout ce qu’ils ont trouvé ? Enfin bon, il ne va pas vraiment s’en plaindre. Il pensait à pire, bien pire dans le fond. Et là ? Ben, c’est pas si moche que ça. Il passe une main dans ses cheveux bruns avant de murmurer :

« J’aimerai bien que mon pied soit soigné plus rapidement. »

« On ne peut rien réellement y faire dans le fond hein ? Ce n’est pas nous qui décidons de la vitesse à laquelle tu te soignes, désolée, Ryusuke. »

« Je n’ai pas demandé à ce que l’on m’aide. Je serais patient néanmoins, je ne peux faire que cela au final, je n’ai pas trop le choix si on y réfléchit bien. »

« Mais tu arrêtes d’aussi grognon ? C’en est lassant, Ryusuke ! »

« Je suis grognon si je le veux, compris ? »

Encore une fois, il rétorque avec une certaine aigreur alors qu’il se dirige vers la tente qu’il a déjà monté. Encore que non, ce n’est pas lui qui l’ait monté, bien entendu. Il faut que Junon s’en soit mêlé et le menace de lui remettre une baffe pour qu’il accepte son aide.
Mais voilà, enfoncé dans sa tente, il regarde la petite pokémon avant d’hausser un sourcil. Est-ce qu’il s’agit de son imagination ou … hmm … peut-être qu’il va devoir apprendre à se méfier, une simple mesure de précaution, on dirait bien.

« Ryusuke ? Tu vas déjà dormir ? Tu ne te sens pas bien ? »

« Je me sens très bien, je suis juste un peu fatigué. Bonne nuit. »

Sans même qu’il lui donne l’autorisation, Junon rentre dans la tente, regardant Ryusuke qui était déjà allongé sur la tente, observant la toile au plafond. Venant s’asseoir à côté de lui, elle finit par poser une main sur son front, disant :

« Non, tu n’as pas de fièvre. On ne sait jamais, je préfère prévenir au cas où. »

« Alors qu’est-ce qui ne va pas ? Ca a été une si mauvaise journée que ça ? »

Il cligne des yeux mais ne cherche pas à lui répondre. Il continue d’étudier la toile de la tente alors que Sirénia grimpe sur son torse, collant son visage près du sien. Ses petits yeux verts le regardent longuement, très longuement, comme pour l’étudier. Il pousse un soupir et passe une main dans la chevelure de la petite pokémon tandis qu’il se frotte les yeux. C’est étrange d’ailleurs. Il n’a pas fait trop de cauchemar dernièrement. Grâce à Sirénia ?

« Est-ce que tu veux que je dormes avec toi ? Pour que tu sois rassuré ? »

« Tu plaisantes, Junon ? Un garçon et une fille ? Sous la même tente ? Je ne suis pas décadent à ce point et je ne le serais jamais. Je ne suis pas comme ça. »

« Je m’en doutais. C’est ce que je voulais savoir. Bon, si tel est le cas, je vais alors te laisser tranquille. Essaies de bien dormir d’accord ? »

« Je vais bien dormir dès l’instant où tu seras partie, c’est aussi simple que ça, rien d’autre. »

« D’accord, d’accord. Ah … Ryusuke. Tu es vraiment usant. Bonne nuit. »

Elle déposa un baiser sur sa joue, s’y appliquant bien puisque le bruit des lèvres qui claquent contre la joue se fait entendre hors de la tente. Il la regarde avec nonchalance avant de marmonner d’une voix à peu énervée et agacée :

« Qu’est-ce que tu fais exactement ? Je peux avoir à quoi tu joues ? »

« Oh ? Rien de spécial ? Ne me dit pas que tu n’as jamais reçu cela de ta mère étant enfant ? Ca m’étonnerait grandement mais bon … peut-être ? »

« Ma mère a arrêté de faire cela depuis que j’ai … »

Depuis quand en fait ? Il ne le sait pas. Mais il sait que sa mère ne lui fait plus ça depuis des années. Il fait un mouvement de la main comme pour repousser l’adolescente aux cheveux argentés, celle-ci quittant la tente tout en souriant.

« Bonne nuit pour de vrai, cette fois, Ryusuke. »

« Bonne nuit. Dors bien ,tout ça. Tu connais la consigne, n’est-ce pas ? »

Elle émet un petit rire avant de s’en aller. Finalement, le voilà seul. Parfait. Il va chercher le sommeil mais que d’un œil. Bizarrement, il ne sent pas bien ce soir. Mais ça, ce n’est pas obligé que les autres le savent. Pourquoi est-ce qu’ils auraient besoin de connaître ces états d’âme hein ? Ça ne concerne que lui et uniquement lui.

« Bonne nuit, Sirénia. Dors bien. S’il y a un problème, tu me réveilles ? D’accord ? »

« Tarsal ? Tarsal, tar tarsal tarsal tar tar. »

Elle lui répond qu’elle trouve ça étrange qu’il lui dise cela mais il fait un sourire rassurant. Finalement, il ferme les yeux pour qu’elle fasse de même. Couchée sur lui, elle sombre dans le sommeil bien plus rapidement que l’adolescent qui ignore les conversations de ses camarades de son groupe. Il n’est pas comme ça, il ne va pas changer pour leurs beaux yeux.

Puis subitement, en pleine nuit, il se réveille. Il l’avait pressenti que quelque chose clochait mais quoi ? Avec lenteur, il commence à se mouvoir pour déplacer la petite créature hors de son torse, l’emmitouflant bien dans le sac de couchage. Muni de sa béquille, il finit par quitter la tente, prenant le chemin de la cascade. Malgré le bruit, il a dormi paisiblement.

Mais voilà, il est maintenant dehors, une main dans la poche, l’autre tenant sa béquille alors qu’il avance avec lenteur à travers les arbres. Cela lui fait du bien de souffler un peu mais surtout, ce léger malaise qu’il a ressenti depuis des heures, il n’arrive pas à l’expliquer.

« Où êtes-vous ? Je sais que vous êtes dans les environs. Ca ne sert à rien de vous cacher. »

« Tsss ! Et moi qui pensait être discret ! Dommage que ça ne soit pas le cas ! »

Une ombre tombe au sol, non-loin de lui alors qu’il se retourne pour voir de qui il s’agit. Lorsqu’il voit son visage, il cligne des yeux pendant quelques secondes avant de dire :

« Naro ? Encore vous ? Qu’est-ce que vous faites ici ? Vous n’êtes plus professeur. »

« Devine un peu, espèce d’imbécile ! A cause de qui est-ce que je ne suis plus professeur ? »

« De vous-même, bien entendu. Pourquoi est-ce que cela aurait changé depuis le temps ? Vos méthodes abusives ont eut raison de votre emploi. La prochaine fois, vous ne tenterez pas de faire une entourloupe, c’est aussi simple que ça hein ? »

« Ne me donne pas de leçon, est-ce bien clair ?! »

« De plus, à la base, je ne savais pas que j’étais poursuivi, loin de là. Je n’arrive pas à croire que vous soyez tombé dans l’un des plus vieux pièges au monde. C’est assez amusant en un sens de voir que vous êtes tout simplement un incapable mais bon, ce n’est pas grave ? »

« QUOI ?! TU VAS VOIR SALE PETIT AVORTON ! »

C’était parfait. L’homme fonce vers lui tandis qu’il fait un pas sur le côté, heureusement sur son pied qui n’est pas cassé. Ryusuke lui donne un coup de béquille dans les jambes, le faisant tomber au sol. Sans réticence, Ryusuke appuie sur le dos de Naro avec sa béquille.

« Est-ce que tu préfères que je te laisse partir ou alors que je crie pour alerter les autres ? Je préfère te laisser décider. Je suis assez fatigué et las. »

« Ne me prends pas pour un idiot ! Tu oublies une chose ! »

Hmm ? Et qu’est-ce qu’il a oublié ? Ah oui … Cela. L’adolescent aux cheveux bruns fait un pas en arrière. Ce n’est pas vraiment ce qu’il préfère : les sphères rouges et blanches qui s’ouvrent pour laisser paraître deux pokémon.

« Alors ? On fait moins le fanfaron maintenant hein ? Ne t’en fait pas, je ne tuerais pas. Les ordres sont précis à ce sujet : tu dois être vivant. »

« Toi ? Recevoir des ordres ? Tu vas me faire croire que tu es dans une organisation criminelle ? Qui est-ce qui voudrait de toi ? »

Il a un petit sourire ironique alors que Naro lui en fait un tout autant. Il se sait en position de force et il a entièrement raison de le penser. Il n’est pas bête, il ne peut pas lutter contre lui, surtout s’il est accompagné de ses pokémon. Il ne peut pas livrer bataille de la sorte.

« Comme si tu peux vraiment maintenant me tenir tête, non ? »

« Je le peux et je n’aurai aucune réticence à cela. Est-ce que tu en veux une preuve ? »

« Je ne me ferais pas avoir par une chose aussi ridicule. Reptincel, envoies-lui quelques flammes. N’oublie pas, tu ne dois pas le calciner. »

« REPTINCEL ! REPTIN ! »

Le pokémon semble aussi aberrant que son dresseur. Ryusuke pousse un profond soupir avant de placer une main sur son front. Bon, puisqu’il faut le faire, il faut le faire alors, hein ? Il se gratte doucement la joue tandis qu’il regarde autour de lui. Des arbres ? Des racines ? Quelques lianes ?

« Bon ben, je vais faire avec les moyens du bord. »

Et les moyens consistent à se jeter tout simplement sur le côté pour esquiver un souffle de flammes. Il ouvre la bouche mais la referme aussitôt pour ne pas crier de douleur. PUREE ! CA FAIT MAL ! SA JAMBE ! AIE ! BON SANG !
Mais il est près d’une racine, comme il le désirait. Il tire de toutes ses forces, arrivant à en arracher une partie qui doit bien faire plusieurs mètres avant de faire un nœud des plus basiques mais assez solide. Pour ce qu’il veut faire, c’est parfait !

« Tu es maintenant prêt ? Je vais te calciner les jambes pour être sûr qu’elles soient irrécupérables. Tu n’en auras plus besoin là où je t’emmènerais. »

« Hahaha … HAHAHAHA ! Et tu penses vraiment que ça suffire à m’arrêter ? Idiot. »

« Et qu’est-ce qu’un type avachi au sol avec un pied cassé va t-il me faire ? Continue Reptincel, ne laisse plus rien comme trace par rapport à ce gamin. »

Cet homme de fanfaronner. Rien d’anormal, il a le dessus mais pour combien de temps ? L’adolescent aux cheveux bruns regarde le Reptincel qui s’avance vers lui, menaçant et plus que dangereux. Puis subitement, le pokémon se prend un coup de béquille au niveau du visage, le faisant tomber sur le côté, à moitié sonné.

« C’est quoi ça ? Qu’est-ce que tu as fait ?! »

Il ne répond pas à Naro et pour cause, il n’est plus là ! Malgré son état, il cherche à courir, tenant sa béquille en main. La liane lui a permis de la récupérer plus rapidement ce qui est une excellente chose mais bon … c’est juste une idée qu’il a eut sur le moment ! Elle n’est pas faite pour durer ! Peut-être qu’en retournant auprès …

« Qu’est-ce que je pense moi ? Je ne vais pas les mettre en danger ! Quel idiot ! »

Il se frapperait presque si la situation n’était pas aussi dangereuse ! Mais voilà, pas le temps pour ça ! S’il veut pouvoir s’en sortir, il doit trouver un coin où il faut qu’il soit sûr qu’aucune personne ne soit en danger à part lui-même ! Pour sa propre personne, plus tard !

De la distance, il devait mettre un maximum de distance avec Naro ! Finalement, cela ne fut pas aussi difficile qu’il ne le pensait, regardant derrière lui. Il ne le voyait plus ? Tant mieux. Mais est-ce qu’il allait vraiment … non …

« Il sait où sont les autres. Il risque de les menacer. Je n’ai pas le choix. »

Il n’a pas le choix. Il doit forcer Naro à le suivre. S’il met assez de distance avec les tentes, ils seront alors à l’abri. Oui, c’est la meilleure idée qu’il puisse avoir. Il s’écrit fortement :

« ALORS NARO ?! QU’EST-CE QUE TU ATTENDS ?! TU T’ES PERDU EN CHEMIN ?! T’ES VRAIMENT PATHE … »

« Tu ferais mieux de regarder par les airs ! »

Hum ? Par les airs ? Il a juste le temps de faire un saut en arrière, le faisant s’appuyer sur ses pieds et lui arracher un cri de douleur qu’il peut voir alors le bec d’un Rapasdepic à quelques centimètres de son visage. Wo … Wow. Saleté !

« C’est donc ton second pokémon ? Où est le troisième ? »

« Tu aimerais bien le savoir non ? Peut-être qu’il est déjà si proche de toi ? »

Proche de lui ? Un pokémon spectre ou ténébreux alors ? Il se retourne mais ne voit rien. Lorsqu’il se remet face à Naro, il n’a pas le temps d’esquiver le bec qui s’enfonce dans son bras, se plantant en lui mais aussi dans l’arbre derrière lui.

« AAAAAAAAAAAAAAAAH ! »

« Et voilà, toi qui te pensait si malin que ça … comment est-ce que tu as put tomber dans un piège aussi ridicule et basique non ? Tu devrais avoir honte de toi, tu es pathétique. »

« Pathétique ? Hahaha … Peut-être mais au final, est-ce que tu arriverais encore à te repérer ? Tu peux entendre le bruit de la cascade mais nous sommes proches de cet endroit, très proche. Pourquoi penses-tu que je t’ai emmené là ? »

« Pour éviter que tes petits camarades ne soient blessés par moi ? Héhéhé … Ne t’en fait pas, j’irais les tuer après. Toi, il suffit juste que tu sois mis hors d’état de nuire. Et il en est pareil pour cette foutue Tarsal. Je ne sais pas ce qu’ils ont avec elle mais ils la veulent. »

« Qui ? Ils ? Tu n’as toujours pas donné le nom de ton organisation. C’est un peu ce que font tous les méchants de série B non ? »

« NE TE FOUT PAS DE MOI ! »

Un coup de poing vient atteindre l’adolescent au niveau du visage, ensanglantant alors Ryusuke aux lèvres. Celui-ci crache du sang, tremblant légèrement de peur. Malgré toute la vantardise dont il fait preuve, il ne peut pas oublier que cet homme en face de lui est un criminel, visiblement rompu à tuer si cela s’avère nécessaire. Et surtout, on lui a promis diverses choses qu’il ne peut ignorer. Il ne sait pas ce qui risque de l’attendre.

« Tu vois ? Personne ne viendra t’aider. Tu es seul, complètement seul. »

« Et alors ? Qu’est-ce que cela va changer par rapport à d’habitude ? »

« Fais pas l’innocent. J’ai put t’observer ces deux derniers jours. Ca ne semblait pas te déranger d’avoir la présence de la présidente des élèves à tes côtés non ? »

« Je ne vois pas de quoi tu parles mais visiblement, pour ne pas changer, tu dis encore des conneries non ? A force, tu n’as pas pensé à la boucler une bonne fois pour toutes ? »

« Je ne risque pas de me taire pour quelqu’un comme toi. S’il faut toujours te rabaisser, je serais partant, jusqu’à ce que tu comprennes que tu n’es rien pour nous. »

« Visiblement, la leçon ne t’a pas suffit hein ? »

Une leçon ? De la part de ce professeur incompétente ? L’adolescent éclate d’un grand rire franc accompagné de sanglots. Qu’est-ce qu’il avait fait pour mériter un pareil imbécile ? Il savait bien qu’il n’était pas doué mais à ce point ? Pour qu’on le hait à ce point ?

« Et si vous le relâchiez, Naro ? »

Une voix féminine finit par couper le silence. Elle n’est quand même pas venue ? Pas Junon hein ? Ce n’est pas possible. Elle va pas se mettre en …

« Tsss ? Qu’est-ce que la vice-présidente du conseil des élèves vient faire ici ? Tout simplement mourir ? C’est pour me mâcher le travail ? Sympathique de votre part. »

Kasiopé ? La vice-présidente ? Celle qui fait son apparition avec ses lunettes ? Ah … Non, quelle idiote ! Elle ne peut rien faire contre Naro ! Rien du tout ! Cet homme est dangereux !

« KASIOPE ! Vas prévenir les autres de vous enfuir ! Cet homme veut vous tuer ! »

« Oh ? Ryusuke ? Tu préfères nous protéger plutôt que de t’occuper de ta propre personne ? Quand Junon va savoir ça … mais ne t’en fait pas, je me charges de Naro. »

Chapitre 17 : La légende d’un Draco

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Chapitre 17 : La légende d’un Draco

« Ah ? Ryusuke ? Je vois que tu as fait la paix ? »

« Je n’ai pas fait de paix car il n’y avait pas de guerre entre moi et Sirénia. »

La petite créature est accrochée à son torse, dormant encore à moitié alors qu’il est debout. Une main la maintient contre lui tandis que la seconde garde la béquille au sol pour qu’il ne se casse pas la figure. Il a un peu moins mal au fil des jours mais bon, une mesure de précaution qu’il ne fallait pas oublier.

« Pourtant, en vue d hier, tu comprendras que … »

« Oh, tu sais, Junon, j’avais l’impression aussi qu’hier, toi et Ryusuke étiez en guerre. » coupe doucement Kasiopé tandis que l’adolescente aux cheveux gris se tourne vers la demoiselle à lunettes. Elle semble presque la foudroyer du regard mais ne dit rien.

« Nous n’étions pas en guerre et nous avons fait la paix par contre. Et ma joue va mieux, merci beaucoup Kasiopé. Je ne sais pas ce que tu as fait mais ça m’a soulagé. »

« Oh ? Mais de rien, Ryusuke, c’était avec un plaisir non-dissimulé. » répond Kasiopé.

« Hum ? De quoi est-ce que vous parlez tous les deux ? Qu’est-ce que vous complotez ? »

« Nous ? Rien du tout. Disons qu’hier, après ta baffe, je l’aie senti pendant des minutes et des minutes mais voilà, étrangement, ça s’est arrêté après que Kasiopé m’ait donné cette idée. »

« Ah bon ? Tiens donc … Kasiopé a donné une idée, c’est bien étrange. Depuis quand est-ce que tu décides d’aider d’autres personnes que le conseil des élèves ? »

Pour toute réponse, la jeune demoiselle à lunettes hausse les épaules comme pour dire qu’elle n’était pas responsable de tout cela. Junon émet un petit grognement de mécontentement mais ne dit rien de plus. Elle a même le sourire aux lèvres.

« Si vous avez fini d’essayer de vous écraser la face l’une par rapport à l’autre, est-ce que l’on peut se mettre au travail maintenant ou non ? Que je sache dans le fond … comme ça, je n’ai pas trop de temps à perdre avec toutes ces idioties. »

« Et où est-ce que tu comptes aller, Ryusuke ? »

« Je n’ai pas vraiment à te le dire non ? Je ne vois pas en quoi ça te … bon … Qu’est-ce qu’il faut faire au final ? On m’a emmené dans ce voyage et je ne sais pas ce qui va se passer. »

« Explorer la forêt, cet endroit est gigantesque ! Et peut-être même rencontrer un Draco ! »

« Draco ? Qu’est-ce que tu racontes ? Pourquoi y aurait-il un Draco qui traînerait dans les environs ? Ce n’est pas son habitat naturel, Pik. Ah … C’est donc juste ça ? On va marcher pendant des heures et ensuite, on verra ? » soupire une nouvelle fois Ryusuke, passant une main sur son front. Il se sent déjà las et fatigué par tout ce qui va l’attendre à cause de ces personnes. Pourtant, il vaut mieux pour lui qu’il ne le montre pas trop.

« Tarsal ? Taaaaaaaaaaaaaaaaar. »

Voilà que la petite Tarsal s’éveille enfin dans ses bras. Ah ! Il était temps, non ? Vraiment, elle en profite un peu trop à ses yeux, il a l’impression. Néanmoins, il ne va pas trop s’en plaindre et alors, il préfère tout simplement patienter comme si de rien n’était. Lorsqu’elle finit par s’étirer et lui faire un petit baiser sur la joue, elle descend alors ensuite de ses bras.

« Tu as bien dormi, Sirénia ? Il semblerait que nous partons à la recherche d’un Draco. »

« T…Tarsal ? Tar sal tarsal tar tar ? »

Elle lui demande ce que c’est un Draco. Ah oui, bien entendu, c’est un pokémon suffisamment rare pour que les pokémon lambda ne le connaissent pas forcément. Bon, ce n’était pas tout ça mais il avait mieux à faire, beaucoup mieux.

« Et par où est-ce que nous passons en fait ? Car je ne sais rien à ce sujet. »

« Quand on parle d’exploration, cela ne veut pas forcément dire que nous suivons un chemin prédéfini hein ? Loin de là. On va chercher des indices et trouver. »

« Trouver le Draco ? Au moins, tant que vous avez de l’espoir, vous avez de la vie. »

Ou quelque chose du genre ? Il ne cherche pas à savoir s’il s’est trompé ou non. De base, ça ne le regarde pas et ça ne le concerne pas. Il en a juste rien à faire. Humpf … ça sent plutôt bon par ici ? Pourtant, ce n’est pas lui qui a cuisiné.

« Qui c’est qui a préparé le petit déjeuner ? Ca donne faim. »

« Kasiopé. Il faut absolument éviter de goûter la nourriture préparée par Junon. Pik et Rik … »

Elle ne termine pas sa phrase alors qu’il jette un œil aux jumeaux. Ces derniers tirent la langue sur le côté et font semblant d’être morts. Hum ? Mais d’ailleurs, si tel est le cas, il n’y a pas quelque chose qui est assez louche ?

« Hey ? Mais bon … si tu prépares à chaque fois la nourriture pour Junon, d’où … »

« AH ! Ryusuke, qu’est-ce que tu vas encore raconter ?! »

Junon lui plaque une main sur la bouche avec force, l’empêchant alors de continuer sa phrase. HEY ! Il va étouffer si elle continue ! Il voudrait bien parler ! HEY ! Mais qu’est-ce qui lui prenait ? Elle est en train de rougir ? Vraiment ?

« Je comprendrais jamais les femmes. »

Il pût dire cela lorsqu’elle retira ENFIN sa main de sa bouche, lui permettant alors de prendre la parole. Ah les femmes, vraiment … Des sources d’ennui, de grosses sources d’ennuie mais bon, à force, sans elles, ils ne pourraient survivre dans ce monde hostile, non ? Comme ça qu’il doit envisager toute cette histoire, malheureusement. Bon, elle le lâche un peu ou quoi ? Il la repousse sans violence tandis qu’elle détourne la tête.

« Je comprendrais jamais les femmes. »

« Tu te répètes, Ryusuke. Si tu veux les comprendre, ne les repousse pas alors. On démonte les tentes et on y va ? Ryusuke, tu ne portes rien. »

Ah bon ? Il porte s’il en a envie. Néanmoins, il préfère se taire. En vue de son dos, il vaut mieux parfois ne pas trop chercher les ennuis non plus. Il vaut mieux qu’il ne portes pas les sacs et autres pour que son dos ne le fasse pas souffrir mais aussi pour éviter de trop appuyer sur sa jambe. Il sait qu’ils ne lui veulent pas de mal mais c’est instinctif.

« Je suis comme ça et on peut pas me changer, c’est tout. »

Il marmonne quelques mots dans sa barbe. C’est dommage, vraiment dommage mais il ne se sent pas « bien » avec les autres. Même si ça semble s’arranger avec le temps. Et puis, ils ne sont pas tous si méchants ou autres, c’est tout le contraire. Il n’arrive pas à comprendre pourquoi la gentillesse lui fait autant de mal ? Ils ne sont pas affreux pourtant.

« A quoi est-ce que tu penses, Ryusuke ? » demande Pik en se plaçant à côté de lui. « Dis-nous tout, nous t’écoutons. » déclare ensuite le jumeau de l’autre côté.

« Ce Draco de légende, d’où est-ce qu’il sort ? Qu’est-ce que l’on sait exactement sur lui ? Car je ne suis pas du tout au courant à son sujet. »

« Hmm … On dit que c’est lui qui influence sur le temps dans la forêt mais il est vraiment très discret hein ? C’est étrange mais bon … »

« Bah, non, ce n’est pas étrange. Un Draco utilise sa perle pour dominer le temps autour de lui. Quant à sa discrétion, c’est dans la nature de certains pokémon dragon. Tous ne sont pas forcément ainsi à la base, il ne faut pas l’oublier. »

« C’est exact ! Mais quand même, tu ne veux pas un peu de magie ou autre ? »

« Dans un monde où la science et les pokémon existent, tu crois vraiment que la magie serait d’un quelconque effet à mes yeux ? »

« Ah … tu es vraiment déprimant en fait, je crois bien. Tu n’as aucune lueur ou étincelle quand on te parle d’un Draco ! On parle d’une créature rare et légendaire, qui est presque inexistante pour les yeux de millions de personnes et tu parles juste de façon scientifique. »

« Désolé, je me doutes que ça ne doit pas être très plaisant à entendre mais je ne vais pas cacher la vérité juste pour vous faire plaisir. Je préfère encore que chacun comprenne exactement ce que tout cela veut dire, ça sera bien mieux pour chacun et chacune. »

« Tu es désespérant, Ryusuke. » répète Junon avant de soupirer à son tour. MAIS HEY ! Qu’est-ce qui les dérange tant que ça dans le fond ? Il n’a pas le droit d’avoir une pensée différente des autres ? Qu’il ne soit pas dans le même moule qu’eux, ça ne devrait pas être un problème, ça devrait être mieux justement !

« Laissez-moi être ce que je suis ou ce que je veux devenir, c’est tout. »

« Hein ? Comment cela ? On ne veut pas te forcer à être quelqu’un d’autre. »

« On en aurait presque eut l’impression à vous écouter. »

« Arrête donc de bouder, s’il te plaît. On ne te veut aucun mal, Ryusuke. »

Ce n’est pas une question de bouder ou de lui vouloir du mal ou non. C’est juste ainsi et pas autrement. Il est comme ça, naturellement. Il ne cherche pas à comprendre ou à savoir ce qui est bon ou mauvais, c’est tout. Ah … Cette exploration risque de le lasser bien vite.

Ailleurs, dans la forêt, un être était juché sur une branche, observant au loin les cinq adolescents réunis. Les dents serrées par la rage, il ne semblait guère vouloir s’arrêter dans son objectif. Un objectif bien précis, inscrit et gravé dans sa tête.

« Je vais vous le faire payer … surtout vous deux, Ryusuke, Junon. »

Il était prêt à tout pour qu’ils disparaissent tous les deux. C’était à cause d’elle. C’était à cause de lui que tout cela s’était produit. Il n’allait pas leur pardonner. Il allait les faire souffrir atrocement jusqu’à entendre leurs pleurs et gémissements.

« Je vais vous le faire payer. Vous allez comprendre ce qu’il en coûte de mettre Naro en colère. Ils n’accepteront pas ma défaite. Ils ne la toléreront pas. Je refuse de revenir sans réussir à vous battre. Non, encore mieux, il faut que je fasse encore mieux que de vous battre … il faut que je vous écrase ! QUE JE VOUS EXTERMINE ! »

« Hein ? Tu n’as pas entendu un cri au loin, Ryusuke ? »

« Pourquoi est-ce que j’en aurais entendu un ? Ce sont peut-être les autres groupes ? Nous ne sommes pas seuls non plus, il ne faut pas oublier. »

« Oui mais bon, tu pourrais être plus rassurant non ? » marmonne Junon en le regardant, un peu outragée par sa réaction. Il soupire en levant ses yeux verts au ciel.

« Blablabla, si y a du danger, je te protégerais et ferais rempart de mon être pour que ton beau corps de porcelaine ne soit pas atteint. »

« … … … Oh. » dit-elle tout simplement en s’arrêtant, le petit rire de Kasiopé faisant aussi stopper l’adolescent aux cheveux bruns.

« Pourquoi ce rire ? Est-ce que j’ai dit une bêtise ? Ça ne serait pas la première fois donc bon, autant que je comprenne pourquoi est-ce que les gens rigolent. »

« Je te conseillerais plutôt de regarder notre présidente du conseil des élèves. »

Hum ? Qu’est-ce qu’elle a ? Ah oui, complètement rouge aux joues. S’il la connaissait bien ou mal, il ne savait pas, il penserait qu’elle était gênée, vraiment très gênée mais bon, c’était Junon et elle n’était pas de ce genre. Il posa une main sur son front en disant :

« Tu n’as pas de température. Je me demandais si tu avais de la fièvre ou du genre. »

« Mais arrête donc de me toucher comme ça ! »

Cette fois, c’est elle qui le repousse alors qu’il paraît surpris. Bon ben, voilà ce à quoi ça menait d’être « inquiet » pour quelqu’un d’autre. Il grommelle et commence à prendre les devants. La petite Tarsal regarde Junon étrangement avant de pousser un petit cri.

« Chut, tu te fais, toi aussi, d’accord ? » dit Junon, surprise par la petite créature.

« Tarsal ? Tarsal ? Tarsal tar tarsal ? » questionne Sirénia, penchant la tête sur le côté.

« Non non et non. Rien d’important, tu ne dis rien, c’est tout. »

« Mais n’agresse pas ma pokémon maintenant ! Viens donc, Sirénia ! » s’exclame l’adolescent avant d’agripper Sirénia pour qu’elle revienne dans ses bras.

La petite Tarsal ne semble rien comprendre à la situation mais préfère laisser tomber. Elle remarque juste que Kasiopé taquine Junon, celle-ci, tentant de la frapper mais sans aucune force. Hmm ? D’accord ? Mais à part ça ?

« Bon, où est-ce qu’un Draco pourrait se cacher dans la forêt ? »

« On devrait trouver une grotte, une clairière ou je ne sais quoi non ? » dit Ryusuke après la question de Rik à ce sujet. L’autre jumeau s’exclame :

« Un coin tranquille ! Et rare ! Pourquoi pas ? On devrait chercher une cascade où je ne sais quoi ! Et vite ! Je trouve que c’est une super idée ! Bravo Ryusuke ! »

« Je n’ai rien fait de spécial mais s’il suffissait de se promener gaiement pour voir un Draco, les pokémon de type dragon ne seraient pas aussi rares. »

Enfin bon, qu’on le complimente avec entrain, ça fait toujours plaisir à son petit égo. Ah … Il a l’air bien ridicule à penser de la sorte mais voilà, ça le dérange pas pour une fois. D’ailleurs, la petite Tarsal le regarde étrangement, semblant vouloir le comprendre.

« Qu’est-ce qu’il y a, Sirénia ? Tu me trouves bizarre ? »

« Tarsal … Tar Tarsal … » répond t-elle. Ah non ? Heureux ? Vraiment ? Lui ?

Il a l’air heureux pour elle ? Pourquoi pas … peut-être. Il ne sait pas s’il peut prétendre qu’il est heureux mais il n’est pas malheureux pour le moment. Il caresse le crâne de sa pokémon tandis qu’ils recommencent à marcher. Alors, il faut trouver une cascade ? Il tend l’oreille, comme pour chercher à écouter le bruit des flots.

« Je ne suis pas sûr que nous trouverons cela avec facilité hein ? Peut-être que ça nous prendra plusieurs jours, qui sait ? »

« Nous avons plus que six jours puisque nous sommes là pour une semaine. Je pense que ça devrait suffire pour trouver une cascade non ? En espérant que ça soit un bon indice. » complète Pik après les paroles de son jumeau.

« Si au bout de trois jours, nous n’avons rien, nous prendrons une autre idée. C’est aussi simple que cela. Nous n’allons pas nous baser sur une approximation pour ça. »

« C’est pas faux, mieux vaut être sûr de ce que l’on fait ! »

Pfff, qu’est-ce qu’il a fait pour mériter ça ? Est-ce qu’ils s’écoutent parfois ? Ils font trop de zèle et cela peut leur créer pas mal de problèmes. Mais bon, c’est ainsi et pas autrement. S’il voulait espérer quelque chose de leur part, il valait mieux regarder pour lui-même.

« Où est-ce qu’ils sont ? Où est-ce qu’ils sont ?! »

Quand il a crié, il a préféré prendre ses précautions mais maintenant, à cause de cette bêtise, il a réussi à les perdre de vue ! Quel imbécile ! Quel imbécile ! Ils ne doivent pas s’échapper ! Il attendra en pleine nuit pour frapper ! Normalement, ils dormiront tous !

Il allait les retrouver grâce à leur trace de pas. Ils voulaient vivre en pleine nature ? Il y avait seulement une chose qu’ils oubliaient : la nature pouvait se montrer cruelle, terriblement cruelle envers ceux qui ne la connaissaient guère. Il avait les pokémon qu’il fallait pour ça. Il ne devait pas tuer cette Tarsal d’après les consignes mais qu’importe !

« On ne m’a jamais interdit de ne pas les briser, morceau par morceau, membre par membre. Même s’ils finissent ensanglantés, hahaha. »

Alors comme ça, il avait perdu son travail au lycée ? Et cette foutue présidente des élèves. Avec son air supérieur, toujours à se croire au-dessus des autres … Qu’est-ce que cela allait être bon de la briser comme Ryusuke.

« Je m’amuserais avec elle avant de la jeter aux pokémon sauvages. Lui faire comprendre une leçon élémentaire que ses foutus professeurs ne lui ont pas appris. »

Tellement de choses pour si peu de temps. Ah oui, l’autre gamine avec ses lunettes aussi était pas mal. Les deux jumeaux roux par contre, il allait s’en débarrasser.

Chapitre 16 : Incompréhension du monde pokémon

ShiroiRyu
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Chapitre 16 : Incompréhension du monde pokémon

« Hum ? Qu’est-ce que vous êtes en train de faire exactement ? »

« Tu ne vois pas que nous nous occupons de nos pokémon ? Cela n’a pourtant rien de si étrange, Ryusuke. » répond doucement Junon alors qu’elle tient un Flabébé entre ses mains.

« Etrange, un peu quand même. Enfin bon, faites ce que vous voulez, je pars me reposer de mon côté, je suis un peu fatigué, je dois l’avouer. »

Il pousse un petit soupir avant de marmonner quelques mots avec lenteur. Il se dirige bien loin des autres, s’installant contre un arbre. Pourtant, quelqu’un vient presque aussitôt le déranger : La petite Tarsal, qu’est-ce qu’elle veut exactement ?

« Un souci, Tar … euh, Sirénia ? »

« Tarsal ! Tar tarsal ? Tar tarsal tar ! »

Elle désigne les pokémon qui se font brosser avec les peignes. Ah ? C’est chouette pour eux non ? Il hausse les épaules en disant qu’elle peut aller les voir, ça ne le dérange pas. Lui-même veut juste se reposer bien sagement dans son coin, sans réellement se poser de questions. Il est un peu fatigué, il doit le reconnaître mais il fera avec.

« Ah, tu peux aller t’amuser avec eux, ne t’en fait pas, je ne vais pas me mettre en colère pour ça hein ? Allez hop, vas-y plutôt maintenant. »

Il ne semble pas comprendre quelque chose alors qu’elle s’éloigne, boudeuse. Junon vient l’attraper avant de venir la brosser. Tiens, même de loin, il remarque qu’elle est heureuse par le geste de l’adolescente. Bien entendu, pourquoi est-ce qu’elle ne serait pas heureuse après tout ? On parlait quand même d’une séance de brossage.

« Les pokémon raffollent de ce genre de petites attentions. »

Mais bon, ce n’était pas du tout son genre et il ne se voyait pas vraiment faire cela, loin de là mais après ? Peut-être que c’était ce que Sirénia voulait ? Pfff, quelle chieuse. Non, enfin, il ne devait pas dire ça comme ça. Ce n’était qu’une pokémon.

« Elle veut juste que je fasse pareil que les autres, c’est ça, non ? Bof, elle est déjà peignée. »

Brossée plutôt mais qu’importe. Ce n’était pas son style et il ne savait pas vraiment la différence à part que l’objet était différent mais ensuite ? Bah ! Il haussa les épaules comme si de rien n’était, regardant juste Sirénia avec les autres.

« Tarsal ? Tar tar … Tarsal ? »

Elle était revenue avec une brosse dans les mains. Qu’est-ce qu’elle voulait ? Elle n’avait pas compris la première fois ? Ce n’était pas du tout son style de faire ça ! Pas du tout ! Ce n’était pas son genre et ça ne le sera jamais ! C’était aussi simple que ça, rien de plus ! Ah … Elle pouvait être assez lassante en un sens. Doucement mais assez fermement, il vint la repousser avant de prendre la parole d’une voix qui se voulait calme, non irritée :

« Je n’irais pas te brosser, Sirénia. Ce n’est pas mon genre, tu le sais bien. »

« Tarsal tar tarsal ? Tarsal tar. » demande encore une fois la pokémon avant de lui poser la brosse sur ses genoux. Hey ? Elle a du mal à comprendre son langage ou quoi ?

« Je ne veux pas, Tarsal. Ne me force pas à me répéter, ça ne sert à rien. »

Elle revient à la charge, posant une nouvelle fois la brosse sur ses genoux. Elle s’installe à côté, utilisant ses pouvoirs psychiques pour que la brosse aille dans la main de Ryusuke. Ce spectacle n’échappe à personne, chacun attendant le dénouement.

« Qu’est-ce que vous regardez tous ? Est-ce que je peux le savoir ? »

« Oh ? Nous, rien du tout. N’est-ce pas, Rik ? » « Tout à fait, Pik ! »

Voilà que les deux jumeaux en rajoutent. Qu’est-ce qu’il a fait à Arceus pour mériter ça ? Mais non, il avait décidé de ne pas faire cela et il allait s’en tenir à ce qu’il avait dit. Doucement, encore une fois, il déposa la demoiselle pokémon au sol.

« Vas plutôt les voir, Sirénia. Je n’ai pas le moral pour ça. »

« TARSAL ! TAR TARSAL TAR ! »

Elle s’énerve et s’emporte. HEY ! Qu’elle ne lui parle comme ça ! Il n’est pas son ami ! C’est compris ? Qu’elle fasse l’enfant pourri gâté avec les autres, d’accord mais les autres, ça marchait pas comme ça compris ? PAS AVEC LUI !

« Vas t-en ! Je n’ai pas envie d’une pokémon qui se comporte de la sorte ! »

« Ryusuke, elle demande UNE SEULE petite chose, et tu n’es pas capable de ça ?! »

Junon était visiblement en colère alors que la petite Tarsal se dirigeait vers la tente. Il la regarde partir sans pour autant l’arrêter, haussant les épaules tandis que Junon est en face de lui, les bras croisés.

« Idiot ! Tu ne fais vraiment AUCUN effort hein ? »

« Je n’ai pas à en faire, ne me fatigues pas et vas t-en. Je n’ai aucune leçon à recevoir de toi, Junon. Tu commences déjà à me fatiguer. »

« Ryusuke ? Est-ce que tu connais bien ma main gauche ? »

« Si tu comptes me baffer avec celle-ci, je te préviens que … »

« Je te présentes SA SOEUR ! » s’écrit Junon avant de lui coller une baffe capable de lui décoller la mâchoire. WOOOOOOOOOW ! Ca faisait HORRIBLEMEN MAL CA ! Qu’est-ce qui lui prenait ?! Elle voulait se battre ou quoi ?! Il n’allait pas se laisser faire par cette idiote ! Qu’elle ne comptait pas s’en sortir comme ça sinon … AIE ! Purée, ça continuait de lui faire mal ! Comme si la douleur ne voulait pas quitter sa joue en feu !

« Qu’est-ce que tu as fait ?! Ca continue de me faire mal ! »

« Juste te baffer de telle sorte que ça te marque bien l’esprit mais aussi la chair. Maintenant, je t’avise de ne plus nous adresser la parole jusqu’à demain. »

« Ne me donne aucun ordre, c’est compris ? Et ne t’avise pas de me retoucher ! »

« Je le referais si nécessaire. Je vais aussi me coucher, je suis désolée pour vous tous. »

Les deux jumeaux comme la vice-présidente n’avaient rien dit et pour cause, il valait mieux se taire actuellement. Chercher les ennuis, c’était vraiment pas conseillé pour le moment. Lorsque Junon fût dans la tente, ce fut Kasiopé qui vint dire :

« Je ne m’attendais pas à ce qu’elle se mette en colère aussi facilement. »

« Faut reconnaître que sur ce point, il est doué, sacrément doué. Combien d’années d’entraînement, Ryusuke ? On veut tout savoir ! »

« Pik, ne me force pas à récupérer ma béquille pour te l’enfoncer dans la gorge, compris ? »

Pik et Rik rigolent ensemble tandis que l’adolescent aux cheveux bruns passe une main sur sa joue. Bon sang, ça lui fait mal ! Bien plus mal que la normale, pourquoi ça ? Ce n’est pas logique ! OUCH ! Hmm, vraiment, c’est horrible.

« J’aimerai bien comprendre ce qu’elle a foutu sur sa main pour que ça continue de me faire aussi mal ? C’est horrible comme douleur ! »

« Est-ce que je peux m’approcher sans que tu ne tentes de me mordre, Ryusuke ? »

Kasiopé a déjà fait quelques mouvements vers lui, poussant un profond soupir. Il marmonne mais ne dit rien lorsqu’elle arrive à sa hauteur. Accroupit devant lui, il se surprend à trembler au moment où elle passe une main sur sa joue.

« Tu n’as aucune irritation, c’est étrange, Ryusuke. Ca te fait vraiment si mal ? »

« J’ai l’impression d’avoir la joue en feu. Et encore, ça fait tout le corps. »

« Hmm, vraiment étrange, Ryusue, très étrange. Est-ce que si j’appuie dessus, tu souffres ? »

« Non non … quand tu n’appuies pas ou que tu ne fais rien … c’est comme si c’était ancré dans ma peau. Mais qu’est-ce qu’elle a fait exactement ? Bon sang ! »

« Je ne sais pas, je ne peux pas te dire. Peut-être que si tu va t’excuser et que tu te comportes mieux, la douleur s’atténuera ? Qu’est-ce que tu en dis ? Ca vaut le coup d’essayer non ? »

« N’importe quoi … Enfin bon … J’ai rien à perdre. »

Il marmonnait cela, visiblement peu enclin à essayer. Il reprend bien sa béquille et passe à côté des jumeaux. Il se dirige vers la tente de Junon, passant la tête à travers celle-ci.

« Hey, Junon, je voulais que … »

Il s’arrête dans ses propos. L’adolescente lui tourne le dos mais il a osé baisser les yeux. Elle est visiblement en train de se préparer pour la nuit. Le souci, c’est qu’elle était en train de se préparer … et qu’il pouvait voir ses jambes nues … mais aussi ses fesses recouvertes par un tissu noir de dentelle. Elle portait de la dentelle ? Noire ? Elle ?

« Je vois… je vois qu’une claque ne t’a pas suffit, Ryusuke ! »

« Hey, laisses-moi m’expliquer, je voulais me faire pardonner et … »

Bon, cette fois, il l’a parfaitement méritée. Et surtout quand il la voit venir, il serre les dents. Si la seconde claque fait aussi mal que la première, autant dire qu’il est bon pour avoir de sérieux problèmes aux joues. Cela sera impossible pour lui de compter de dormir et …

« Te faire pardonner ? Comment ça ? Dépêches-toi et vite … »

Il rouvrit ses yeux pour la regarder. Oh. Elle était face à lui et la main était vraiment proche de sa joue. Son autre main tenait son bas de pyjama qu’elle avait remonté ou presque. Elle portait vraiment de la dentelle noire et …

« Ahem, Ryusuke. Remonte les yeux ou alors ma main continue sa course. »

« Oui, oui … Bon, juste que je voulais m’excuser … et me faire pardonner. Je sais pas exactement comment dire ça … enfin bon, j’irais voir ensuite Sirénia. »

« Tu n’as pas l’habitude, n’est-ce pas ? Cela t’arrache la langue ? »

« On va dire ça … ou presque … enfin bon, voilà, je m’excuses et tout le reste. Ne considère pas que nous sommes amis car nous le serons pas et … »

« Bonne nuit, Ryusuke. » coupe t-elle en collant ses lèvres sur sa joue, finissant de remettre son bas tandis qu’il retire sa tête de la tente. Il se retourne vers les autres avant de dire :

« Je vais me coucher, bonne nuit. »

Bah, de toute façon, les autres n’ont pas à le savoir. Ils n’ont sûrement rien vu, n’est-ce pas ? Pourtant, un bref coup d’oeil sur la tente de Junon et il a l’impression qu’il est possible de deviner un peu les formes à travers la toile.
Surement son imagination n’est-ce pas ? Pourquoi est-ce qu’il devrait se compliquer la vie ? Il alla dans sa tente, jetant un œil à l’intérieur pour trouver la petite Tarsal. Celle-ci était assise dans un coin, lui tournant le dos, la brosse à côté d’elle.

« Sirénia ? Sirénia ? Tu es là ? Enfin oui, tu es là. »

Elle ne lui répond pas. Pfiou, les femmes, de nos jours, il a sérieusement du mal à les comprendre. Et quand il s’agit d’une femme pokémon, c’est encore pire ! Mais bon, il va s’y faire, n’est-ce pas ? Il se rapproche d’elle et arrête de parler.

« Tarsal ? Tar tarsal tar ? Taaaaaaaaaaaaaa Tarsal ! »

Elle pousse un petit cri de surprise tandis qu’il la soulève pour la mettre sur ses genoux. Il pousse un soupir mais prend ensuite la brosse, commençant à la peigner doucement. Il murmure après cinq bonnes minutes :

« J’espère néanmoins que je ne te fais pas trop mal, Sirénia. »

« Tarsal, tar tarsal … tar tarsal tar tar tarsal. »

Elle soupire à son tour non ? Mais de joie et de contentement, n’est-ce pas ? Il l’entend dans ce petit soupir. Il tente de la regarder mais elle semble avoir fermé les yeux. C’est après quelques minutes de ce traitement qu’il la soulève et va la déposer dans le sac de couchage à ses côtés. Visiblement, elle s’était tellement bien détendue qu’elle n’avait pas remarqué qu’elle s’était tout simplement endormie comme une enfant.

« Il n’y a vraiment qu’avec moi que ce genre de chose arrive. »

Vraiment ! Il termina tout cela en fermant les yeux, songeant à tout ce qui s’était passé dans sa vie dernièrement. Avoir des amis ? Non, même pas en rêve. Bon par contre, c’était quoi cette idée saugrenue de la présidente qu’il avait en tête ?

« M’imaginer des choses ainsi, c’est vraiment stupide. »

Tellement stupide. C’est vrai quoi. Pourquoi est-ce qu’il pense à cette culotte de dentelle noire ? Et aussi la chemise à moitié déboutonnée de la présidente ? Il avait presque eut l’oeil baladeur à ce moment précis lorsqu’il était dans la tente. Juste pour savoir si le haut était aussi noir que le bas. Bon, il avait put le remarquer mais …

« On va dire que c’est dans la nature des hommes. Je suis comme ça, je suis pas différent. »

Autant assumer ce qu’il avait fait hein ? Et tout se passerait bien dans le meilleur des mondes. Quelle belle pensée que ça. Mais bon, il cherche à ne plus rêver de l’adolescente de son âge, ce n’est pas bon pour lui.

Pourquoi est-ce qu’il pensait à Junon dans son sommeil ? A cause du fait qu’il ne pouvait pas s’empêcher de la voir chaque jour ? C’était stupide, particulièrement stupide ? Il n’avait pas que ça à faire, elle ne l’intéressait pas et inversement.
Plongé dans son sommeil, il tentait maintenant de trouver une solution à tous les problèmes qui l’envahissaient sans même qu’il ne puisse lutter. Ah, au moins, quand il réfléchissait à Junon, il n’était pas plongé ans ses cauchemars, c’était toujours ça.

« Aie ! Mais qu’est-ce qui s’est passé ? »

Il se réveille subitement, non pas en sueur ou autre. Il est toujours dans la tente avec la petite Tarsal dans ses bras. Il regarde son bras gauche, remarquant une petite trace de morsure. Ah ben ? D’où est-ce que ça vient ? Ce n’est pas Sirénia vu qu’elle dort mais bon … c’est étrange dans le fond. Hmmm … Et maintenant, il n’a plus vraiment sommeil.

Ah … Installé correctement dans la tente, il observe la toile au-dessus de sa tête, songeur. Les autres sont aussi visiblement endormis. Heureusement, chacun et chacune à sa tente, sauf pour les deux jumeaux qui dorment ensemble. Il ne remarque pas que les yeux verts de la petite Tarsal sont ouverts, le regard un peu colérique dirigé vers lui.

Chapitre 15 : Un nom pour elle

ShiroiRyu
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Chapitre 15 : Un nom pour elle

« Vous êtes sûrs qu’il est vraiment terrifiant ? »

« Il vaut mieux ne pas réveiller l’eau qui dort, vous avez vu sa tête ? Il ne faudrait pas le secouer ! Moi, je préfère ne pas trop le toucher hein ? Libre à vous mais je promets rien. »

Il a juste fermé les yeux avec la petite Tarsal dans ses bras. Assoupi à moitié contre la fenêtre du bus, il se laisse tout simplement plongé dans le monde des songes, comme si de rien n’était. Pourquoi réfléchir ? Pourquoi se compliquer la vie ?

« Regardez comme cette Tarsal est si jolie, vous ne trouvez pas ? Vraiment ! »

« Hey, chut, ne vas pas la réveiller alors qu’elle dort si paisiblement, hein ? »

« Oups … Désolé, pas fait exprès, c’est vrai, pardon. » bredouille une voix féminine en réponse à une autre. L’adolescent aux cheveux bruns reste de marbre, il ne s’y intéresse pas.

« Est-ce que tu dors ? » chuchote t-il à la petite pokémon. Celle-ci gigote contre lui, montrant par là que non tandis qu’il pousse un léger soupir.

C’est donc ça : elle ne dort pas encore. Ryusuke glisse une main dans ses cheveux tandis qu’il murmure quelques mots à son tour. Il est usé, très usé. Il ne sait même pas à quoi ressemblent les personnes de son groupe et dans le fond, il s’en fiche complètement. Il veut juste pouvoir se reposer et ensuite dormir un peu en paix, rien de plus, rien de moins.

« Nous arriverons dans quelques heures, veuillez éviter de faire trop de boucan, compris ? »

« Oui chef ! Oui mon colonel ! Oui chef ! »

« Et vous vous foutez pas ma gueule ! Non mais je vous jure ! Et faites gaffe aux chansons, je vous aies à l’oeil ! Je vous préviens hein ? Un mauvais pas et … »

« Un Voltorbe qui roule, ça explose, ça explose. Un Voltorbe qui roule, ça explose tout partout ! » s’exclame un adolescent avant d’être repris par le reste.

« Heureusement que j’ai pris mes écouteurs. » soupire l’un des professeurs avant de mettre son walkman en route. Voilà ! Le silence le plus complet ! C’était parfait !

« Tatatarsal ! Tarsal ! Tarsal tar tar ! »

HEY ! Il n’est pas en train de rêver ? La petite créature s’est réveillée avant de sauter pour grimper sur le sommet d’un siège en face de lui. Les élèves se tournent vers elle alors qu’elle se met à chantonner en chœur avec eux. HEY ! NON !

« Tarsal, descends donc de là ! On ne va pas s’amuser à ça ! »

« Quinze Voltorbes qui roulent, ça explose, ça explose ! » s’exclame une voix non-loin de lui, celle de Junon tandis que divers pokémon sortent de leurs pokéballs.

« MAIS ME… Ne me dites pas que … »

« Tu peux aussi chanter, Ryusuke ! Ça te fera du bien ! Tu peux le faire ! »

Junon tente encore de lui adresser la parole mais cette fois-ci, il n’a pas le coeur à l’ignorer. Il ne chantera pas mais il regarde sa pokémon qui semble être ravie de la situation. Pfff, les enfants de nos jours, ils sont tout simplement incontrôlables. Qu’est-ce qu’il va faire d’elle ? Il se pose sérieusement la question tandis qu’il se gratte la joue.


Bon, tant qu’elle ne fait pas de bordel, il peut bien la laisser faire. Replongeant dans son sommeil, il tente de le trouver tout en ignorant tout ce qui se passe autour de lui. Après quelques minutes, il finit par sombrer dans le sommeil. Enfin ! Lorsqu’il se réveille, la petite Tarsal est endormie sur lui mais surtout, ils sont en pleine nuit. Ah oui …

« C’est même un voyage nocturne. Je ne savais pas que nous allions mettre autant de temps. »

« C’est normal, c’est pour permettre à chacun et à chacune de se réveiller aux aurores demain, lorsque nous serons arrivés, Ryusuke. »

« Tu ne dors pas encore, Junon ? » demande Ryusuke alors qu’il tourne son visage vers elle. Elle est assise tout simplement sur la place à côté de lui.

« Je ne peux pas vraiment. Je dois rester réveillée jusqu’à l’arrivée. Ainsi, après que tout le monde soit descendu du bus, j’aurai la permission de me reposer, voilà tout. »

« C’est n’importe quoi. Dors et je te réveillerais. »

« Oh ? Tu ferais ça pour moi ? Et pour quelle raison, Ryusuke ? » demande t-elle alors qu’il ne répond pas. Il la laisse fermer les yeux et sombrer dans le sommeil. Pfff … Dire qu’elle est dans son groupe. Ca promet des choses vraiment déplaisantes.

Mais voilà, comme promis, quelques heures plus tard, alors que l’aurore est sur le point de se présenter, il la secoue légèrement. Il est nullement fatigué par la petite veille qu’il a fait et attend que les professeurs soient aussi réveillés à leur tour.

« Bonjour, Ryusuke. Merci pour tout ça, je vais tenter de faire de mon mieux aujourd’hui. »

« Fais ce que tu veux surtout, ça ne me regarde pas. »

« Ne dit pas cela. Tu as été parfait pour ce que je pensais de toi. Tu as toute ta place dans notre groupe, comme je m’en doutais. »

« Qu’est-ce que tu … AH ! Qu’est-ce que tu fais ?! »

Elle vient l’embrasser sur la joue au même moment où il parle, effrayant à moitié l’adolescent qui ne s’attendait guère à ça. Il secoue sa tête vivement, non non et non ! Il ne se laissera pas manipuler de la sorte par elle ! Il en est hors de question ! Il n’est pas ainsi ! On ne peut pas l’avoir comme ça ! Il en est tout simplement hors de question ! Il grommelle tandis que le bus finit par s’arrêter. Bon, il descend en même temps que Junon pour prendre l’air.

« Bon, est-ce que tout le monde est réveillé ? Mettez-vous par groupe. »

« Ah la voilà donc … la fameuse Kasiopé. »

Il dit cela alors qu’une adolescente remet correctement ses lunettes devant ses yeux rouges. C’est bien cela, n’est-ce pas ? Avec ses nattes vertes et tout le reste, elle semble si intelligente que ça en dégouline de partout. Il fait une petite mimique dégoûtée tandis que Tarsal se frotte les yeux, à moitié endormie.

« Bien entendu mais que puis-je pour toi, Ryusuke ? Je suis la vice-présidente du conseil des élèves mais je t’ai déjà dit cela. Bien que tu ne me regardais pas. »

« Tu parles de la même façon que Junon et je crois que ça m’use plus que tout. Bon, où sont Pit et Rik ? Aie aie aie … Purée, mal à la jambe. »


Il savait que ça n’allait pas être une partie de plaisir mais à ce point ? Il tente de faire quelques pas mais se retrouve encore à gémir de douleur. Aussitôt, Junon arrive à ses côtés :

« Restes non loin de nous, d’accord ? »

« Je n’ai pas à t’écouter mais oui, c’est ce que je compte faire. »

Pas qu’il avait vraiment le choix. Il ne voyait pas où il allait pouvoir se rendre de toute façon. Rien qu’avec tout ce qui l’attendait à la base … Mais bon, comme si tout était aussi simple hein ? Ce n’était pas le cas, pas du tout.

« Pik et Rik ? Vous le surveillez aussi ? Qu’il ne fasse pas de bêtises ? »

Des roux ! Vraiment ! Des roux avec des taches de rousseur ! Ils avaient un an de moins que lui mais difficile de les ignorer à cause de la couleur de leurs cheveux ! PIRE ! Ce sont de vrais jumeaux, rien que ça ! Et bien entendu, ce sont les secrétaires du conseil des élèves. Comme s’il n’avait que ça à faire avec eux. En fait, il était dans le groupe du conseil. Surtout avec leurs yeux bleus et leur coiffure qui part dans tous les sens.

« Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ? »

« Oh, tellement de choses. Je suis sûre que Kasiopé peut en sortir une liste, n’est-ce pas ? »

« Je l’ai toujours sur moi dès qu’il s’agit de Ryusuke. Une simple mesure de précaution, on ne sait jamais, ça peut être utile hein ? »

« Qu’est-ce que vous racontez toutes les deux ? Encore n’importe quoi, j’imagine. »

« Oh c’est si méchant de ta part, je ne vois pas pourquoi tu dis ça, tu viens ? »

Junon ignore complètement le caractère véhément de Ryusuke tandis que Tarsal quitte les bras de l’adolescent. Elle a décidé de marcher un petit peu ! Elle ne peut pas être toujours dans ses bras non plus hein ? Elle pousse un petit cri et se met à avancer devant lui comme si de rien n’était, laissant déconfit l’adolescent. Ben zut alors !

« Elles grandissent si vite mais parfois, il faut les laisser partir et voler de leurs propres ailes. Ne soit pas triste, Ryusuke, ce n’est qu’un début. »

« Ne me touche pas, Junon. Je ne veux pas que tu t’imagines des choses. »

Il la repousse légèrement alors qu’il se met à suivre la petite Tarsal pour éviter qu’elle ne fasse de bêtise. Chaque groupe est maintenant dans son coin et l’exploration peut commencer. Enfin, d’après ce qu’il a compris, il ne s’agit pas uniquement d’une exploration mais surtout de vivre dans la nature pendant quelques jours.

« Ryusuke ? Est-ce que je peux savoir ce dont tu es capable dans la forêt ? »

« Capable ? Tu me prends pour un homme des bois ou quoi ? »

Il cligne des yeux en s’adressant à Junon. Mais elle continue d’attendre sa réponse. Ce qu’il sait faire ? Ce qu’il sait faire ? Pfff, ce qu’il sait faire ? HUMPF !

« Laissez-moi m’occuper de la cuisine si vraiment. On doit bien trouver de quoi manger dans le coin non ? Je me servirais de ça pour cuisiner, ça vous convient ? »

« Ca nous convient parfaitement ! Tu dois sûrement t’occuper correctement de Tarsal si tu sais cuisiner, n’est-ce pas ? C’est bien ça ? »

« Je ne répondrais pas à cette provocation futile. »

« Ce n’est pas une provocation mais un constat. Ah … Sincèrement, Ryusuke, tu prends trop facilement la mouche. Je me demande pourquoi ça. »

Qu’elle ne cherche pas à le comprendre, elle n’y arriverait pas. Il avance en marmonnant, continuant de suivre la petite Tarsal qui a décidé de partir à l’aventure. Elle ne se prend pas trop pour une grande fille non ?

Mais bon, il préfère l’ignorer pour ne pas changer, pourquoi se compliquer la vie inutilement ? S’il peut l’ignorer, c’est tant mieux non ? C’est comme ça qu’il va faire, comme ça qu’il va voir la vie à ses côtés. ARF ! Penser de la sorte, c’est s’imaginer qu’il va épouser cette adolescente trop chiante. Des fois, il a des pensées absurdes.

Mais bon, des fois, c’est assez fréquent chez lui, c’est ça le problème. Bon ? Est-ce que ça leur convient ? Il a trouvé un petit ruisseau, du moins, Tarsal a trouvé un petit ruisseau et s’amuse dedans. Elle va finir par être trempée. Quelle idiote.

« Tarsal ! Je te préviens, si tu chopes un rhume, ne compte pas sur moi pour … »

Il ne finit pas sa phrase que la petite pokémon a pris de l’eau entre ses pattes pour former un petit bol. Elle se téléporte aussitôt au-dessus de lui avec un grand sourire :

« Oh ça, tu n’oseras pas, Tarsal. Si tu fais ça, tu risques de le … »

« TARSAL ! TAR TAR TARSAL ! »

Elle l’a fait. Il reçoit l’eau sur le crâne, aspergeant ses cheveux bruns et son visage. Oh bon sang ! Elle va le payer cher ! Très cher ! Il pousse un cri avant de chercher à l’attraper, faisant quand même attention à ne pas commettre de bêtises à cause de sa béquille.

« Ryusuke ! Pourquoi est-ce que tu n’as toujours pas donné de nom à ta Tarsal ? »

« De nom ? Pourquoi est-ce que je le ferais ? Ce n’est pas ma … »

« Réfléchis-y un peu non ? Qu’est-ce que ça te coûte de lui faire plaisir ? »

De lui faire plaisir ? A la petite pokémon ? Celle-ci a arrêté de s’enfuir alors qu’il la fixe de tout son long. Il pousse un profond soupir avant de se mettre assis sur un rocher, tapotant ses genoux pour elle. Elle s’installe dessus tandis qu’il marmonne :

« Vraiment, ce que vous me faites faire, vous vous en rendez compte ? »

« Ca me semblait légitime. Surtout qu’il s’agit d’une pokémon qui va passer le reste de l’existence avec toi. Tu ne trouves pas qu’elle mérite un prénom ? »

« Je ne sais pas si elle mérite un prénom ou autre, je ne crois pas que ça se mérite. Bon … Hmm … J’avais déjà une petite idée mais le fait qu’elle adore jouer avec l’eau me conforte dans celle-ci. Bref, hmm … je pense que le nom de Sirénia te conviendrait parfaitement. »

« Ryusuke, tu devrais y réfléchir. Le fait que tu penses qu’elle ressemble à une sirène mais surtout que tu dises ce nom sans même y réfléchir, ça peut être une ins… »

Junon n’a pas le temps de terminer sa phrase que la petite Tarsal pousse un cri de joie, ravie de connaître enfin son prénom. Elle se jette sur son dresseur, déposant un baiser sur sa joue tandis qu’il lève les yeux au ciel. Vraiment ? C’est comme ça et pas autrement ?

« Bon ben, visiblement, c’est décidé. Bienvenue à toi, Sirénia. »

« Ryusuke, tu sais que généralement, les pokémon guident leur dresseur vers un prénom qui leur convient ? Je suis sûre qu’elle l’adore. »

« Je peux le remarquer moi-même actuellement pour tout dire … »

Sirénia se montre un peu trop attachante actuellement mais il ne va pas la repousser alors qu’elle semble si heureuse hein ? Ce n’est pas un monstre. Du moins, il n’est pas un monstre pour se comporter comme ça. Une main dans la chevelure rouge de la jeune créature, il la caresse doucement alors qu’il réfléchit à ce qui va se passer pendant ces prochains jours.

« Ryusukeeeeeeeeeeee ! RYUSUUUUUUUKEEEEEEE ! »

« Je t’entends, Kasiopé ! Qu’est-ce que tu me veux ? »

« Tu t’es endormi sur place ? Tu ne l’as pas remarqué ? Junon fait de même d’ailleurs à tes côtés. Je voulais dire que l’on peut préparer à manger quand tu voudras. »

Junon ? Qu’est-ce qu’elle raconte encore ? Il a Sirénia dans ses bras, c’est tout hein ? Qu’est-ce qu’elle s’imagine encore et … hein ? Junon est bien en train de dormir sur son épaule ? NON MAIS OH ! Pour qui est-ce qu’elle se prend ?

« Réveilles-là, Kasiopé sinon je bouges de là, sa tête percute une pierre et elle se vide de son sang. Qu’est-ce que tu en penses et … Mais qu’est-ce que tu fais ?! »

« Je prend une petite photo souvenir, je veux voir la tête de Junon lorsque je la lui montrerais. Hahaha ! Bon, bon, bon … »

« Passes-moi ton portable que je le brise et vite ! »

« Junon ! C’est l’heure de se réveiller ! Debout, Boucle d’Argent ! »

AH ! La saleté ! Avec Junon debout, il n’allait pas pouvoir dire de lui filer le portable pour effacer cette photo ! Surtout si elle décidait de la montrer aux autres ! Pire, au journal du lycée ! Il allait la récupérer pendant la nuit ! Du moins, le portable ! Et voilà que Sirénia se réveille à son tour. Bon sang ! Mais qu’est-ce qu’il a fait pour mériter ça ?

Chapitre 14 : Manipulé

ShiroiRyu
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Chapitre 14 : Manipulé

« Vraiment ? On va être par groupe de cinq ? »

« C’est ça. Cinq personnes, normalement, ça sera un peu mixte pour que chacun puisse vivre en communauté mais il va falloir se débrouiller entre nous quoi ! »

« C’est vraiment bizarre comme décision mais bon, pourquoi pas hein ? On va pas juger ! »

« J’espère que je serai avec la présidente des élèves. »

« Même pas en rêve. Tu n’as aucune chance avec elle, il vaut mieux que tu abandonnes, hahaha ! C’est juste stupide d’espérer quelque chose comme ça ! »

« Merci, bien sympa de briser mes espoirs hein ? »

Pfff. Qu’ils sont fatigants à se chamailler pour ça, on dirait deux gamins. Il faut dire que ce voyage scolaire est au centre de toutes les discussions. Mais lui ? Il s’en fiche. Normalement, avec son pied cassé, il ne devrait pas avoir trop de soucis.

« Je ne risque pas d’y participer, hahaha. »

« Où se trouve Ryusuke, s’il vous plaît ? »

Il hausse un sourcil. Il vient d’entendre son nom ! Le pire, c’est que cette voix, il la reconnaît. Il se tourne vers la petite Tarsal comme pour l’implorer de le téléporter, ce qui arrive après quelques secondes. L’un des élèves pointe vers son bureau ,disant :

« Par ici, il ne peut pas trop bouger. Il est … hein ? Où est-ce qu’il est passé ? »

Hahaha ! Encore réussi à s’échapper ! Il émet un petit sourire en regardant derrière lui. Super, il est au sommet du lycée, sur le toit, là où il a l’habitude de se reposer le midi et de manger bien tranquillement. On ne viendra pas l’embêter là-bas.

« Tarsal … Tar tar … Tarsal … » murmure la petite pokémon.

« Qu’est-ce qu’il y a ? On dirait que tu as vu un fant… AAAAAAAAAH ! »

Il pousse un cri d’effroi, bondissant en arrière. Son pied cassé ne le supporte pas et il voit les escaliers derrière lui qui se profile. Une telle chute, il ne va pas s’en tirer avec quelques entailles. C’est fichu, il va …

« Surpris ? » dit une voix féminine alors qu’une main empoigne son bras, le tirant contre la jeune demoiselle à qui elle appartient. La tête enfoncée contre sa poitrine qui semble plutôt généreuse, il émet une complainte.

« Pourquoi est-ce que l’on m’a fait peur comme ça ? C’est quoi cette blague ? J’ai fait quoi pour mériter ça et … Bon sang ! Laissez-moi respirer ! J’étouffe ! »

« Oui oui, je te laisse respirer. Ah … Même pas un remerciement pour t’avoir sauvé la vie ? »

« Vas … te faire voir … Junon. »

Il s’était trompé. Ce n’était pas la voix de Junon auparavant mais celle d’une autre fille. Il poussa un soupir, les yeux fermés Au moins, il était encore en vie, c’était déjà ça. Un autre soupir, cette fois-ci de soulagement se fit entendre.

« Tu n’en profites pas un peu, Ryusuke ? Je ne te savais pas comme ça. »

« Hein quoi ? Oh bon sang ! ZUT ! Pardon ! »

Il se retire de l’endroit où il se trouvait, rougissant légèrement à cette idée. Purée ! Qu’est-ce qui lui avait pris de se comporter de la sorte ? Il se gratte la joue, confus. Imbécile ! Vraiment un imbécile ! Il grommelle quelques mots :

« Qu’est-ce que tu fais sur le toit ? Ce n’est pas encore la pause de midi. »

« Je peux te poser la même question non ? Pourquoi est-ce que tu t’es téléporté ici ? »

« Comment est-ce que tu sais que je me suis téléporté ici ? Je n’ai rien dit ou fait ! »

« Voyons voir … Je me rappelle avoir envoyé la vice-présidente du conseil des élèves venir te chercher pour te dire quelque chose d’important. Néanmoins, tu as confondu m voix et celle de la vice-présidente. Comme tu hais chaque partie de ma personne, tu as alors tenté de te téléporter dans un endroit où je ne serais pas. Malheureusement, tu es tombé sur moi. »

« Commnt est-ce que tu sais tout ça ? Ne me dit pas que … »

« Oh, s’il te plaît, Ryusuke. A qui est-ce que tu penses avoir affaire ? »

Il fait quelques pas en arrière. Cette fille n’est pas humaine ! C’est pas possible de voir aussi loin ! Non, c’est tout simplement impossible ! C’est presque de la sorcellerie ! Ou alors autre chose ! Ce n’est pas possible autrement !

« Comment est- .. Non ! Je veux rien savoir ! Je préfère ne rien savoir ! T’es diabolique comme fille ! C’est pas possible autrement ! »

« Quelle méchanceté de ta part, je ne vois pas ce que j’ai fait pour mériter de telles paroles à mon égard. Pourtant, ce n’est qu’une méthode de réflexion un peu poussée. »

« Un peu poussée ? Tu rigoles, j’espère ! Tu as deviné que j’allais réagir comme ça, que j’allais me téléporter et surtout l’endroit où j’allais me téléporter ! Ne me dit pas que … tu as des pouvoirs psychiques, non plus ? »

« Oh ? Est-ce que tu crois en cela, Ryusuke ? »

« Je ne crois en rien mais les faits scientifiques prouvent que certaines personnes puissent exister avec ça. Donc c’est pour cela que … »

« Est-ce que tu penses que je possède des pouvoirs psychiques ? »

Elle lui fait un grand sourire tandis qu’il fronce les sourcils. A quoi est-ce qu’elle s’amuse avec lui? Est-ce qu’elle sait qu’il n’a pas envie de plaisanter ? Il ne répond pas à la question, croisant les bras, remarquant que la petite Tarsal est restée muette.

« Bon, qu’est-ce que tu me veux ? Car tu as bien dit que tu as envoyé la vice-présidente. »

« Oh ? Ce que je veux ? Seulement te prévenir que … »

« Si c’est ce que je pense, ne termine pas ta phrase, est-ce bien compris ? Je ne veux rien entendre de ta part, est-ce bien compris ? Ne dit pas un traître mot ! »

« Oh ? Et qu’est-ce que tu penses que je risque de dire, Ryusuke ? »

« Que tu comptes me faire venir dans ton groupe mais saches que ma réponse restera la même et c’est :  « Même pas en rêve ! » J’ai déjà un groupe et … »

« Vilain petit menteur. Sache que je suis celle qui possède les listes des groupes et tu ne fais partie d’aucun d’entre eux. Ce n’est pas très sympathique de ta part. »

« Je vais me trouver un autre groupe, c’est aussi simple que ça. »

« Il n’y a aucun groupe disponible. »

« Je vais rester poli mais sache que les insultes que j’ai en tête sont dans une liste tellement longue qu’elle ferait la totalité de mon bras. Et j’espère que tu as intérêt à bien l’imaginer. »

« Je l’imagine, je l’imagine. Et puis, tu ne trouvais pas cela si déplaisant d’être si près de moi il y a quelques minutes, non ? » dit-elle dans un sourire alors qu’il lève sa béquille. Cette fois, il en est convaincu, il va lui briser le crâne pour qu’elle comprenne !

« Tu vas voir ! Tu vas te la prendre en pleine face, Junon ! Cette fois-ci, ça sera à ton tour d’aller à l’hôpital ! J’en ait assez de tes pièges et de tes stratagèmes ! »

« Mes pièges, mes stratagèmes. A t’entendre, je passe pour une diablesse.Est-ce que tu n’as donc aucune estime pour moi ? Cela me fait terriblement mal, tu sais ? »

Elle arrête avec aisance la béquille et pousse Ryusuke d’une main. Néanmoins, aussitôt, de son autre main, elle l’attrape par le bras et l’emmène à elle une nouvelle fois.

« Ryusuke, tu es tout simplement intéressant. C’est pour ça que j’estime qu’il vaut mieux t’avoir à mes côtés plutôt que de te laisser seul. »

« Je ne vois pas où tu veux en venir et je ne veux pas être dans ton groupe. Je vais faire une réclamation, je suis sûr qu’elle sera entendue. »

« Une réclamation aux professeurs ? Qui t’emmèneront alors au conseil des élèves, c’est bien ça, Ryusuke ? Je pense que ça peut être intéressant de connaître leur réponse, oui. Tu voudras bien me donner la réponse du conseil des élèves ? Je suis pressée de l’entendre, je dois t’avouer. D’après les dires de certains, il paraîtrait que leur présidente est une diablesse. »

« Vas … te … faire … VOIIIIIIIIIIIIIIIIIR ! »

« Sincèrement, je n’arrive pas à comprendre ce que tu trouves si déplaisant dans le fait d’avoir des relations sociales avec autrui. Est-ce que tu aimes te complaindre dans la solitude ? Ne pas être dérangé ? Tu préfères que l’on te laisse seul dans ton coin ? »

« Oh, bravo ! Après plusieurs jours voire semaines, tu as fini par comprendre ! BRAVO ! »

Il émet un grand sourire ironique et applaudit des deux main. L’adolescente aux cheveux argentés pousse un profond soupir de désarroi avant de se diriger vers la sortie, disant d’une voix calme et neutre :

« Que tu le veuilles ou non, tu es dans mon groupe, Ryusuke. Je viendrais te chercher dès demain matin, que cela te plaise ou non. Et j’ai déjà prévenu tes parents au sujet de cette excursion scolaire, tu ne peux pas y échapper et s’il le faut, je te traînerais hors du lit moi-même. Est-ce que cela t’enchante ? Qu’une demoiselle fasse cela pour toi ? »

« Nullement. Je m’en vais. »

Fin de la conversation pour lui. Sans une once d’hésitation, il s’éloigne et recule, ne cherchant guère à savoir si elle comptait l’arrêter. Elle voulait partir ? Dommage mais il était le premier. En classe, on lui signala que la vice-présidente voulait lui signaler quelque chose mais il ne chercha guère à communiquer.

« J’ai pas que ça à faire ! C’est compris ? Je suis occupé ! »

« On voulait juste te prévenir, rien de plus. Pas besoin de prendre la mouche non plus hein ? Je tiens à te le signaler. Pfff, vraiment, c’est bon. »

« Je sais ce qu’elle me veut et je n’ai pas envie d’en discuter. »

Fin de la conversation. Il commence à gratter la corne de la petite Tarsal. Celle-ci a décidé de ne pas prendre part au conflit. Ah bon ? La petite pokémon a décidé de jouer la carte de la sécurité ? Ou alors, est-ce le fait qu’elle semble apprécier Junon maintenant.

De toute façon, la fin des cours arrive et il décide de rentrer chez lui. Il y a une solution pour qu’il n’aille pas en voyage : être malade. Et c’est bien ce qu’il compte faire ! Chez lui, ouverture des fenêtres en grand, il n’hésite pas à mettre le radiateur au maximum bien qu’ils ne semblent pas réellement fonctionner.

« De toute façon, je finirais malade, comme convenu ! »

« Tarsal, tar tarsal, tar tarsal tar tar. »

La pokémon semble dépitée par sa réaction mais comme si cela l’intéressait son avis. AH ! Il n’en a rien à faire, voilà tout ! Il veut juste que ça se finisse, c’est aussi simple que ça. Il pousse un profond grognement de mécontentement avant de placer une main sur son front. Pfiou ! Ce n’était pas simple mais il sentait déjà le vent qui allait bien frapper cette nuit. Il fallait juste que ça arrive cette nuit et ça sera tout simplement parfait !

Le lendemain matin, il avait eut parfaitement raison de laisser la fenêtre ouverte. Toussotant violemment, il crache presque à moitié alors qu’il reniflait bruyamment. Sa mère vient dans la chambre, plaçant sa main sur son front en disant :

« Ryusuke ! Tu es brûlant de fièvre ! Mais qu’est-ce que tu as fait exactement ? »

« Rien du tout, maman … Je suis juste malade, c’est tout. »

« Bien entendu ! Quelle idée de laisser la fenêtre ouverte et … » *Ding, Dong* « Ah ! Ca doit être Junon. Je vais devoir lui dire que tu ne peux pas venir. »

Il laisse sa mère partir alors que le regard de la Tarsal est plein de reproche. Elle lui en veut terriblement d’avoir fait ça ? BOF ! C’est pas comme si son avis l’intéresse réellement hein ?

« OH ! Pauvre Ryusuke ! Tu es vraiment malade comme un Caninos qui a passé une soirée sous la pluie ! Je n’arrive pas à le croire! Et dire que c’est juste avant de partir en voyage. »

« Désolé mais bon … comme tu peux voir, je suis pas en état. »

Il tente de ne pas sourire mais voilà que Junon pose une main sur son front. Elle veut faire quoi ? Prendre sa température ? Bof, comme elle désire, il peut bien la laisser faire. Il n’aura pas besoin d’aller au lycée et …

« Oh ? Mais tu sembles aller beaucoup mieux maintenant ! C’est parfait, Ryusuke ! Hop, hop, hop ! Je te laisse quinze minutes pour t’habiller ! Je vais préparer tes affaires avec ta mère ! »

« Hein mais que quoi ? HEY ! JE SUIS … »

Malade ? Il ne l’est plus. Il ne sent plus aucune fatigue dans son corps. Son nez va bien, il n’a pas de migraine. Il écarquille les yeux en voyant Junon qui part de la chambre. Il regarde la petite Tarsal, interloqué, bredouillant :

« Mais qu’est-ce qui s’est passé ? J’étais malade hein ? Tu es bien d’accord non ? »


La petite Tarsal hoche la tête vivement comme pour dire qu’elle a bien compris ça aussi mais qu’elle n’a aucune explication sur comment cela se fait de son côté. Comment est-ce que Ryusuke va bien mieux ? C’est un vrai miracle !

« Pourquoi est-ce que tu sembles soulagée que l’on parte ? Ne me dit pas que tu voulais … »

« Tarsal ! » s’exclame la pokémon. En fait, elle voulait qu’il participe ? Oh bordel.

Il avait l’impression qu’on venait de le piéger. Sa mère arrive dans la chambre, vérifiant sa température avant de déclarer que c’est un vrai miracle. Il est bien obligé de se préparer malgré sa jambe cassée. Junon arrive dans la chambre alors qu’il s’habille, rougissant légèrement à cette vue avant de détourner la tête :

« Madame, ne vous inquiétez pas, je vais éviter que Ryusuke fasse trop de mouvements physiques à cause de sa jambe droite. Si cela peut vous rassurer. »

« Je te le confie. Il est un peu tête de mule mais ce n’est pas un mauvais bougre. »

« Je le sais parfaitement. Je suis dans le même lycée que lui. »


L’adolescente rigole en même temps que la mère de Ryusuke. Celui-ci émet un grognement, ne saluant même pas ses parents lorsqu’il est l’heure du départ. La tête baissée, la mine déconfite, il se fait emmener par Junon jusqu’au lycée, là où les groupes sont déjà formés pour prendre les différents bus.

« Je dois faire les présentations non ? Il s’agit de Kasiopé, la vice-présidente du conseil des élèves et donc celle qui est la sous-cheffe après moi. »

« Coucou, Ryusuke. Il paraîtrait que je n’ai pas put te voir la dernière fois, je ne sais pas où tu étais mais tu étais drôlement bien caché ! »

« Blablabla. » marmonne l’adolescent aux cheveux bruns alors que Junon reprend :

« Et voilà Pik et Rik. Ces jumeaux nous aident souvent pour les tâches ingrates ! »

« Hey, tant que l’on peut rendre sévice aux autres hein ? » déclare une voix masculine alors qu’il n’a toujours pas daigné chercher à voir à quoi ils ressemblent.

« Psss, Pik, tu t’es planté. C’est service ! Les sévices, ce sont plutôt pour ceux qui causent du tort aux autres ! Fais gaffe ! »

Et voilà qu’ils éclatent tous de rire … sauf lui. Serrant la Tarsal dans ses bras, il se dit qu’il vaut mieux que ça. Pourquoi est-ce que l’on l’oblige à participer à ça ? Pfff …

Chapitre 13 : Une récompense bien méritée

ShiroiRyu
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Chapitre 13 : Une récompense bien méritée

« Ca me semble plutôt être une bonne idée. »

C’est du classique mais il peut être satisfait de ce qu’il va faire et de ce qu’il va trouver. Il émet un faible sourire alors qu’il se trouve à la bibliothèque. D’après ce qu’il avait compris, les pokémon ne pouvaient pas réellement parler. Oh attention !

« Les pokémon psychiques, certaines espèces comme les Zorua et autres sont capables de communiquer mais souvent par la pensée. Parler concrètement leur est impossible. Même les rumeurs sur les pokémon légendaires préviennent qu’ils ne peuvent pas faire cela. »

« Hum ? Vous parlez tout seul, jeune homme. Attention à ne pas hausser la voix. »

« Oui oui, pardonnez-moi, je ferais attention pour les prochaines fois. »

« Ce n’est pas grave, néanmoins, je tiens à vous signaler que la bibliothèque va bientôt fermer. » répond la bibliothècaire tandis qu’il cligne des yeux.

« Hein que quoi ? Quelle heure est … oh zut ! Ca risque déjà d’être fermé ! Pardon ! »

Il se relève avec vélocité, remerciant la bibliothécaire avant de partir à toute vitesse du bâtiment. VITE ! S’il veut faire une petite course, c’est mieux d’y aller tout de suite ! VITE ! Maintenant ! Qu’il se dépêche ! Ce n’était pas bon que cela dure trop longtemps ! S’il met trop de temps, tous les magasins risquent de fermer ! Il ne peut pas se le permettre !

« Tarsal ? Tar… Tarsal ? »

Elle se téléporte hors de la chambre, se rapprochant des parents de Ryusuke qui sont assis sur le canapé pour regarder la télévision. Elle sautille pour grimper sur la table, la mère de Ryusuke lui souriant avant de dire d’une voix douce :

« Il n’est pas là. Je ne sais pas où il est parti ce petit sacripan mais il va bientôt revenir. Il a dit qu’il serait de retour pour l’heure du souper. »

« Tarsal .. .Tar … Tarsal … »

Elle murmure quelques mots, visiblement embêtée de ne pas pouvoir voir Ryusuke mais elle comprend. Elle regarde la téléviion pendant quelques minutes, comme subjuguée par tout cela avant de secouer la tête. Elle tapote son poing contre son petit corps, s’exclamant :

« TARSAL ! Tar tarsal ! Tarsal ! »

« Tu veux l’attendre dans la chambre ? Fais donc, fais donc … Je t’appellerais si nous mangeons. » répond le père tout en rigolant, amusé.

« Tu as compris ce qu’elle dit ? » demande la mère alors qu’il hoche la tête négativement, la petite Tarsal retournant dans la chambre.

« Pas le moins du monde mais … ça me semblait si facile de savoir ce qu’elle pensait. »

Dans la chambre, la pokémon avait repris maintenant sa concentration sur le livre. Elle voulait que Ryusuke soit fier de lui quand il reviendrait ! C’est pourquoi elle se mettait au travail presque aussitôt et avec ardeur ! Elle répétait sans cesse les lettres qu’elle arrivait à lire, finissant par s’arrêter.

« Dou …sal ! Dousal ! Tarsal tar tarsal ! »

Non ! Qu’est-ce qu’elle fait comme bêtise ? Ca ne se prononce pas comme ça ! Elle sait comment ça se prononce puisque Ryusuke le lui a dit mais elle n’arrive pas à le prononcer ! Pourquoi ? Pourquoi c’est si compliqué de savoir parler comme une humaine ?

« TARSAL ! Tar tarsal ! Douvé ! Tarsal tarsal ! »

Elle commence à s’énerver et à s’emporter. Elle a envie de réussir ! Elle sait qu’il y a l’autre qui pousse problème ! Cette lettre là ! Elle montre celle après le X !

« Hiiii tar ! Hiii sal ! Hitarsal ! Tarsal tar tarsal tar ! »

Marre marre marre ! Elle projète le livre sur le côté avant de sangloter mais ça ne sert à rien. Elle le ramène aussitôt auprès d’elle. Elle ne veut pas que Ryusuke ne l’apprécie plus car elle ne fait pas d’efforts. Alors, elle se met à pleurer : elle veut y arriver ! Elle veut y arriver ! Elle veut y arriver même si ça lui fait du mal et même si elle ne sait pas comment faire ! Snif mouiiiiiiiiin ! Elle veut y arriver ! Ryusuke reviens quand ? Elle veut qu’il revienne et vite ! Elle arrive plus du tout à se concentrer ! Plus du tout, snif !

« Coucou, je suis rentré, vous êtes où ? »

« Nous sommes à la cuisine ,tu veux bien prévenir ta pokémon ? Où est-ce que tu étais passé, Ryusuke ? Est-ce que tu as vu l’heure ? »

« Oui oui … j’ai oublié que j’avais le pied cassé, ça n’a pas vraiment aidé, je dois l’avouer. »

« Nous nous en doutons. » reprend sa mère. « Bref, vas chercher ta Tarsal et mets-toi à table, on attend plus que vous deux maintenant. »

Il grimpe à l’étage, prêt à montrer ce qu’il voulait offrir à la petite Tarsal mais s’arrête en entendant des sanglots. Il ouvre la porte de la chambre, voyant les dégâts sur le lit, avec le les papiers détrempés sur lesquels elle avait tenté d’écrire dans sa courte folie.

« Mais c’est quoi ce bordel ? Qu’est-ce qui s’est passé ici ? C’est une hécatombe ou quoi ? Tarsal ? J’ai besoin que … »

« TARSAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAL ! » hurle la pokémon avant de foncer dans ses bras pour pleurer à chaudes larmes.

« MAMAN ! PAPA ! Moi et Tarsal, on va manger plus tard ! Vous pourrez nous mettre la nourriture à réchauffer ! Je suis occupé, désolé ! »

« Hein ? Bon … D’accord mais tant que vous mangez tous les deux ! »

Le fait qu’il s’excuse envers ses parents montrait bien que la situation l’exigeait. Il regarde la petite pokémon dans ses bras, venant la serrer et la rassurer bien qu’il ne comprend pas vraiment ce qui se passe. Il demande :

« Tarsal ? Tu t’es calmée ? Car bon, je pense qu’il va falloir m’expliquer tout ça. »

« Snif … Snif … Tarsal, tar tar … Doutar … Hiisal ! »

Doutar ? Hiisal ? Hum ? Elle veut lui dire quelque chose par rapport aux lettres, non ? Dou … Hi … Hum ? Double V ? W ? Et I ? I grec … Y ? AH ! Elle a tenté ça ? Mais elle est un peu folle ! Ce n’est pas encore pour elle !

« Hého, tu n’apprendras pas à parler comme ça, comme si c’était vraiment si aisé hein ? Tu ne va pas y arriver en une soirée, ne t’en fait pas, c’est déjà pas mal. »

« TARSAL ! TAR TARSAL ! TARSAL ! » s’écrit-elle avec colère.

« Tu arrêtes de bouder et de tenter d’être la meilleure tout de suite, compris ? Ca ne sert à rien de vouloir être plus fort que tout en pensant que c’est simple ! Fermes les yeux et vite ! »

Il pousse un petit cri de colère alors qu’elle tente de lire dans ses pensées. Il semble gêné et confus alors elle s’exécute. Elle ferme les yeux, un peu embêtée par sa propre réaction tandis qu’elle sent qu’il met quelque chose dans ses cheveux verts.

« Et voilà, bon ce n’est pas la panace mais ça devrait être pas mal. »

« Tarsal ? Tar tar ? » cherche t-elle à savoir. Elle veut voir ce que c’est mais n’arrive pas à comprendre comment faire. Elle tourne sur elle-même tandis qu’il sourit tendrement.

« Tiens, attends, viens voir, je vais te montrer. »

Il la soulève et l’emmène jusqu’au miroir accroché sur son placard. Il lui montre alors la petite rose blanche. Elle est en plastique mais brille légèrement. La Tarsal la regarde avec étonnement. C’est ça qu’elle a dans les cheveux ? Mais pourquoi ?

« Pourquoi tu te demandes non ? »

« Tarsal … tar tarsal … tarsal tarsal tar tarsal … »

« Car tu es une pokémon remarquable, c’est tout. En vue des efforts accomplis, je trouve que c’est normal de te récompense de la sorte. Tu as vraiment été prodigieuse et splendide, sincèrement. Mais ne t’en fait pas, si tu continues comme ça, tu en auras d’autres. »

« Tarsal ? » lui demande t-elle en tendant ses bras. Un câlin ? Hmm … Drôle de récompense pour une pokémon mais bon, pourquoi pas ?

Il vient la serrer dans ses bras avec tendresse, utilisant l’une de ses mains pour remettre un peu d’ordre sur le lit, jeter les papiers froissés. Au moins, elle n’a pas abîmé son livre. Cette pokémon est remarquable et ça, il ne le voyait que maintenant. Quel aveugle il avait été !

« Non non et non. Il ne faut pas que je pense comme ça. »

« Tarsal ? Tarsal ? Tar tarsal tar tarsal. »

Elle lui demande ce qui se passe alors qu’i lfait un geste négatif de la main. Rien de bien spécial ou unique. Disons plutôt qu’il réfléchit à quelque chose dont il se serait bien passé en fin de compte. Il pousse un profond soupir, murmurant :

« Je suis un mauvais garçon. Je n’ai pas à avoir des pensées d’adulte Tu n’es pas un sujet à étudier ou autre. Je devrais plutôt être content que tu arrives ça non ? Allez, tu viens ? Il faut que nous aillions manger tous les deux. »

Elle crie légèrement alors qu’il prend sa béquille dans une main, soulevant la Tarsal de l’autre. Hop hop hop ! Non, il était hors de question de ne pas manger. Bon, ses parents lui sourient lorsqu’il passe devant le salon, l’adolescent commençant à réchauffer la nourriture, allant ensuite aux côtés de ses parents, Tarsal sur ses genoux.

« Je me disais, Ryusuke. Tu n’as jamais pensé à lui donner un nom ? »

« Pas encore, pas encore. J’y ait pensé mais sans plus, je dois avouer. Pour l’heure, j’envisage plus de remplir mon estomac qu’autre chose. »

« Comme tu le veux, Ryusuke. Si tu préfères prendre ton temps, c’est compréhensible d’ailleurs, en soi. Pour ma part, je me rappelle qu’il m’a fallut deux semaines. »

Sa mère lui parle et il l’écoute mais de façon distraite. Ce n’est pas que c’est déplaisant mais il remarque plutôt Tarsal qui tente de lire les magazines mais de loin. Bof, si ce n’est que ça, pourquoi pas ? Mais elle aura beaucoup de mal.

« Tarsal, qu’est-ce que j’ai dit à ce sujet ? »

« Tar tarsal tar tarsal tarsal tar. » s’exprime la pokémon avec nonchalance, reportant ses yeux sur l’écran de la télévision. Tsss ! Sale gamine va ! Elle sait parfaitement qu’il veut juste éviter d’autres soucis hein ? Il caresse le crâne de la Tarsal après avoir finit de manger, ramenant les couverts bien tranquillement.
Contrairement à d’habitude, il n’a pas la motivation pour aller dans sa chambre mais surtout, il sent qu’elle tenterait quand même d’aller étudier le livre pendant qu’il ferait ses devoirs. Il verrait après qu’elle dorme car pour l’heure, ce n’était pas encore le cas.

« Ryusuke ? Ryusuke ? Je crois qu’elle s’est assoupie. »

« Hein que quoi ? » bafouille l’adolescent aux cheveux bruns, se frottant les yeux mollement. Il est exténué, tout autant qu’elle et regarde sur son ventre la petite créature avachie.

« Visiblement, elle n’est pas la seule, tu ferais mieux d’aller te coucher, Ryusuke. »

« Je crois que je vais faire ça en fait, oui. Bonne nuit. Juste faire mes exercices pour demain et … aaaaah … aller me coucher, oui, c’est ça. »

Il finit par se soulever en s’étirant longuement, la Tarsal marmonnant dans ses bras. D’une main et avec lenteur, il se met à grimper les étages pour se rendre dans sa chambre. Là-bas, il couche la pokémon sous les draps tandis qu’il s’installe à son bureau.

« Pas motivé à écrire, moi … grumpf. »

Il le fait pourtant. Il doit respecter ce que l’école lui demande. Avec lenteur, pendant une heure, sa main droite se met à suivre les lignes de son bouquin pendant qu’il écrit. Il est exténué … mais il ne doit pas le montrer.

« Allez, ça sert à rien, je tiens plus. Je verrais pour le reste un autre jour. »

« Tar … sal ? » murmure la pokémon en ouvrant faiblement ses yeux, tournée vers lui. Et zut, avec ses bêtises, la seule chose qu’il a réussi à faire, c’est de la réveiller. Il pousse un soupir, éteignant la lampe de son bureau avant d’aller tout simplement se coucher sur son lit.

« Allez, viens par là, je sais que tu n’attends que ça de toute façon. »

Il s’adresse à la petite pokémon, celle-ci faisant quelques mouvements pour finir par grimper sur son torse et s’y loger. Heureusement que ce n’est qu’une Tarsal et pas un lourd pokémon comme un Rhinoféros. Il se voyait mal dormir avec ce dernier d’ailleurs.

« Faut vraiment que j’arrête de penser à des idioties, moi. Allez, on va dormir, toi et moi. Bonne nuit, Tarsal, fais de beaux rêves, on se revoit demain. »

« Tar nuit ! Nuit nuit nuit ! »

Elle répète ce mot comme si elle venait de découvrir quelque chose de merveilleux. Il ne peut s’empêcher de sourire devant la candeur de la petite pokémon, la gardant contre lui. Qu’elle dorme donc au lieu de continuer à parler dans le vide.

« Papa, maman, j’y vais ! » dit-il alors qu’il était déjà prêt pour partir au lycée.

« Il n’y a pas la petite Junon qui doit venir te chercher ? »

« Non non, pas du tout. Elle et moi, on … »

*Ding, Dong* L’adolescent hausse un sourcil. C’est quand même pas ce qu’il croit que c’est hein ? Elle n’aurait pas osé ? Pourtant, sa mère va ouvrir la porte, Junon se trouvant devant le palier de la porte. Il a un petit tic avant de demander :

« Qu’est-ce que tu fais là, Junon ? »

« Bonjour à toi aussi, Ryusuke. Je viens comme prévu non ? T’accompagner pour aller jusqu’au lycée. Je ne vais pas oublier au bout d’une journée. »

« Maman, papa, j’y vais. Je crois que moi et … Junon et moi avons beaucoup à discuter. »

« Oh ? C’est vrai ? Je me demande de quoi. » déclare Junon avec un grand sourire.

Il passe à côté d’elle, l’ignorant à moitié. Lorsqu’elle décide de le rejoindre, il émet un grognement mais ne cherche pas à la repousser, pas cette fois. Il marmonne juste :

« Tu en as pas eut assez hier ou quoi ? T’es masochiste ? »

« Nullement. Ce n’est pas pour toi que j’ai fait le déplacement mais pour ta Tarsal. »

« Ah bon ? Et comment ça ? Expliques-moi donc que je puisse rire un peu aussi. » dit l’adolescent aux cheveux bruns, sourire mauvais aux lèvres. Il est déjà prêt à abattre sa béquille sur le crâne de Junon mais celle-ci dit doucement :

« En vue de son intérêt pour mon livre hier, je trouvais ça plaisant et je voulais voir si elle l’avait appréciée. Mais d’ailleurs, si je suis venu te cherche, c’est aussi pour que tu ne t’échappes pas, Ryusuke. J’avais une information à te donner avant que tu ne sois surpris au lycée et que tu te retrouves seul et abandonné comme à ton habitude. »

« Tu veux vraiment que je t’enfonce ma béquille dans la boîte crânienne. »

« Non non. Juste que tu te trouves quelques amis car toutes les classes de notre niveau vont partir en voyage scolaire. Bref, nous allons devoir apprendre à vivre dans la nature mais tous ensemble ! Bonne chance, Ryusuke, tu en auras besoin. »

« HEIIIIIIIIIIN ?! C’est quoi cette blague ? C’est quoi ce voyage ?! »

Il crie mais Junon semble ne pas se sentir concernée par ça. Elle a juste un sourire aux lèvres en voyant l’air désemparé de Ryusuke. Air qui ne disparaît pas lorsqu’ils arrivent dans le lycée. Une petite vengeance personnelle de la part de Junon ? Tss ! Et comment est-ce qu’il allait faire maintenant ? Il n’avait aucune issue pour s’en sortir.

Chapitre 12 : Envisager quelque chose

ShiroiRyu
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Chapitre 12 : Envisager quelque chose

« Grrr ! Qu’est-ce que tu fais … »

« Oh ? Tu ne termines pas ta phrase ? Cela veut dire que tu es au courant, n’est-ce pas ? »

« Oh mais toi. Maman, Papa, on y va. Enfin, j’y vais. »

Il a pris sa béquille, la Tarsal fixant Junon, la tête sortie du haut de l’adolescent aux cheveux bruns. Elle étudie Junon longuement ,très longuement avant de se tourne vers Ryusuke. Celui-ci marmonne quelques mots, visiblement très mécontent de ce qu’il peut voir par rapport à la jeune demoiselle aux cheveux argentés.

« Tu as décidé de me pourrir la vie, n’est-ce pas, Junon ? Je pensais qu’après la petite scène d’hier, tu allais tout simplement me lâcher mais il faut que tu t’accroches. »

« Oh que oui, mon brave Ryusuke. J’aime bien les causes perdues. Un peu comme le sauvetage des Wailords. Pourtant, si je ne me bats pas pour eux, qui le fera ? »

« D’autres personnes. Ne te moque pas de moi, d’ailleurs, j’ai quelque chose à te donner. »

« Tarsal ? Tar ?! TARSAL ! »

La petite créature s’exclame de surprise, comprenant ce que ça veut dire. Elle voit Ryusuke qui retire l’alphabet pour débutants et le tend à Junon, celle-ci haussant un sourcil.

« Tu es priée de ne pas perdre tes livres. Je n’ai pas que ça à faire de mes journées. D’ailleurs, toi qui est la présidente des élèves, visiblement, tu sembles avoir des difficultés basiques. »

« Est-ce que tu insinues que je n’ai pas le niveau d’une écolière de primaire ? »

« Pourquoi je l’insinue alors que je le pense complè … »

Elle recommence à tenter de lui donner un coup de pied dans sa jambe cassée mais il s’en protège d’une main, et place aussitôt l’autre au niveau de son visage. Néanmoins, la seconde main de Junon vient se placer sur son torse avant de s’arrêter.

« J’allais presque oublier ta Tarsal. Merci de m’avoir rendu le livre mais il va vraiment falloir faire quelque chose pour ton comportement, quitte à te dresser, Ryuusuke. »

« Tu me prends pour un pokémon ou je rêve ? »

« Non, non, tu ne rêves pas, Ryusuke. C’est bien le cas. » répond la jeune demoiselle avec effronterie tandis qu’il a un petit tic nerveux qui fait son apparition.

« Tarsal ! Tar tarsal ! Tar Tarsal tar tar tarsal tar ! »

« Hum ? Ta pokémon veut mon livre ? Bon, au départ, cela était pour aider les enfants de l’école primaire après les heures de cours mais bon, rien ne m’empêche d’en racheter un plus tard. Tiens, c’est pour toi mais tu arrives à comprendre ce qui est écrit ? »

La petite créature hoche la tête négativement alors que Junon continue de sourire. Pourtant, elle ne semble pas croire les paroles de la petite Tarsal et pour cause ! Néanmoins, elle lui redonne le livre, Ryusuke marmonnant :

« Tu me diras le prix, je te rembourserais. »

« Oh ? Ce n’est pas bien grave, il s’agit d’un cadeau envers ta pokémon. Ce n’est donc pas un cadeau pour toi, ce qui fait que tu n’as pas à décider de le refuser ou non. Seule ta petite Tarsal peut décider cela. Qu’est-ce que tu en penses ? Est-ce que tu veux garder ce livre ? »

« Tarsal ! TAR TAR ! » s’exclame la petite pokémon avec joie et liesse.

« Allez vous faire … Hmm, pas devant la petite. »

« Bien bien bien. Pas de vulgarité devant ta Tarsal. Déjà que c’est ta première pokémon, s’il s’avère que tu lui apprends des insultes, cela ne va pas donner une très bonne impression de ta part envers elle, tu ne trouves pas ? Il vaudrait mieux éviter ça. »

« Mais tu me fatigues, tu m’uses, tu me fatigues, tu m’uses, je peux le répéter cinquante fois mais je suis sûr que ça ne rentrera pas dans ton crâne. »

« Je me demande sincèrement qu’est-ce qui cloche avec toi ? La compagnie d’une fille ? Peut-être est-ce que tu préfères les garçons ? Je ne juge pas. »

Il se met à cligner des yeux, serrant les poings avec rage. Mais de quoi elle se mêle ? Il n’est pas comme ça mais si elle décide de s’intéresser à sa vie privée, ça ne va pas le faire ! Qu’elle ne croit pas qu’il va rester ainsi sans rien faire ! RIEN DU TOUT !

« AIIIIIIIIIIIE ! Mais qu’est-ce qui te prend ?! »


Ses actes ont dépassé sa pensée. Son poing droit a frappé Junon en plein visage, la faisant tomber en arrière. Il a frappé une fille, sans même retenir ses coups. Bien entendu, il s’est toujours promis qu’il ne ferait pas de différences si quelqu’un le provoquait mais … elle n’a jamais été menaçante ou insultante envers lui.

« Mêle toi de ce qui te regarde compris ? Ma vie est privée ! Tu n’as pas à t’y intéresser, est-ce que c’est clair ? Que ça ne se reproduise plus ! »

« Tu es vraiment qu’un imbécile ! Je me montre agréable, aimable envers toi depuis que tu as une pokémon. Je voulais que les autres comprennent que tu n’es pas si différent, pas si distant mais il semblerait que je me sois complètement trompée à ton sujet ! »

« Oh bravo ! Maintenant, tu peux disparaître et ne plus venir me déranger, compris ? »

« J’y comptes bien ! Idiot ! Je ne te causerais plus de tort puisque c’est ça que tu veux ! »

Elle se redresse pour se remettre debout tandis qu’il la regarde. Oh purée. Il a réussi à la faire saigner. Il amorce un geste mais se retient au dernier moment. Non, ça ne le regarde pas. Purée ! Il la regarde qui part tandis que la Tarsal se tourne vers lui :

« Tarsal ? Tar ? Tarsal tar tarsal ? »

« Je sais qu’elle est trop gentille. Elle est trop gentille, trop agréable, trop forte, trop parfaite. Mais voilà, qu’elle fasse sa vie pendant que je fais la mienne, d’accord ? »

« Tar … » soupire la pokémon avant d’ouvrir le livre pendant qu’il se remet en route. Il a du chemin à faire encore pour arriver jusqu’au lycée.


Bien entendu, il met plus de temps et donc arrive presque en retard. Heureusement qu’il est parti plus tôt pour éviter une telle chose. Lorsqu’il arrive, il remarque que bon nombre de lycéens s’agglutinent autour de Junon.

« Préisdente ! Mais comment est-ce que c’est arrivé ? »

« Hum ? De quoi ? Oh, mon œil ? » dit-elle, jetant un bref regard à Ryusuke qui s’immobilise sur place. Il sait qu’il est ciblé par tous les regards mais ne fait rien pour se dérober. Quitte à avoir des problèmes, autant les affronter jusqu’au bout, n’est-ce pas ?

« Est-ce que ça serait Ryusuke le responsable ? »

« Bien sûr que non. Comment serait-ce possible ? Ryusuke tient sa Tarsal contre lui. Et il a son autre main occupée pour tenir sa béquille. Un peu de sérieux, voyons. Ce n’est qu’un accident domestique, rien de plus, rien de moins. »

« Voulez-vous que l’on vous aide à porter votre sac ? Ca serait avec une joie non-dissimulée ! Je tiens à vous le signaler, présidente Junon. »

« Non non, pas besoin. Allons plutôt en cours, nous allons finir par être en retard. »

Le lycée, c’est de la merde. Voilà ce qu’il pense actuellement. Il finit par se retrouver en cours, installé sur sa chaise. Les regards sont tournés vers lui. La raison est simple : chacun observe la petite tarsal qui tente de lire sur ses genoux pendant qu’il écoute. Le pire est qu’elle est très discrète et ne fait rien d’autre.

« Dites, vous pensez qu’elle comprend vraiment l’écriture humaine ? »

« Racontes pas de bêtises. Tu t’en doutes que ce n’est pas possible hein ? Comment elle y arriverait ? C’est une pokémon, c’est illogique. Par contre, on dirait une sorte d’enfant qui regarde les images pour se faire une idée. »

« Pfff, tu t’imagines quand même pas mal de choses hein ? Je veux pas dire … »

« Oui mais bon, je trouve ça mignon. AH ! Ryusuke nous entend et le professeur nous regarde d’un air louche, on ferait mieux de se taire, je veux pas de problèmes, moi. »

Ah ? Ils la bouclent enfin ? Vivement midi qu’il puisse quitter la salle de classe pour pouvoir enfin souffler un peu. Par contre, Tarsal est vraiment très calme. Elle réfléchit beaucoup et semble très concentrée sur son livre. Il en est impressionné, vraiment très impressionné. Si cela n’était pas à l’école, il lui ferait bien passer quelques tests au cas où.

« Alors, montres-moi ce que tu sais faire ? Attends juste au cas où. »

Il fit quelques pas sur le côté, étant au sommet du lycée, comme à son habitude pendant les repas. Non, il n’y avait pas Junon, loin de là. Il avait crû sur le moment que ça serait le cas mais il s’avère qu’il s’était trompé sur la toute la longueur.

« Bon, alors, montres-moi ce que tu as appris. »

« Aaaaaaaaah bééééééé cééééééé déééééééé euuuuuuuh eeeeef gééééééé. Acccccch iiiiii jiiiiiii kaaaaaaa eeeeeeeeel aiiiiiiiiim aiiiiiiiiin ooooooooooo pééééééé. »

Wow ! Hey hey hey ! En plus, elle les lui cite dans l’ordre ou alors, il est en train de rêver ? Il cligne des yeux, comme ravi par ce qu’il entend ! Elle est si douée ! Il en est sûr et certain, un bel avenir se profil pour la pokémon.

« Bon, tu sais quoi ? Pour aujourd’hui, tu t’arrêtes et tu te reposes. On verra ça quand on sera rentré, d’accord ? Est-ce bien compris ? »

« Tarsal ! Tar tarsal tar tarsal tar ! »

« Non non, qu’importe ce que tu dis, tu dois reposer tes yeux et ton cerveau. Allez, on termine de manger, on repart en cours et on rentre après. »

Elle s’exécute, un peu décontenancée par les réaction de Ryusuke. Le lycéen et sa pokémon quittent le toit alors que Junon fait son apparition de derrière un mur, un rayon rouge rappelant l’un de ses pokémon.

« Tiens donc, je ne pensais pas ça possible mais il semblerait que Ryusuke ait toutes les raisons de ne pas vouloir communiquer avec autrui. »

Les autres heures de cours passent à une vitesse folle tandis que l’adolescent aux cheveux bruns observe parfois la petite Tarsal. Celle-ci a décidé de se reposer, comme l’a proposé Ryusuke, endormie auprès de lui. Il entend quelques bruits de portable, signe que certains prennent des photos mais il émet un grognement.

« Vous allez finir par me lâcher ou il faut vraiment que je me fâche ? »

« Gloup, euh, je vais arrêter de mon côté. Je voulais pas déranger hein ? C’était pas du tout mon intention à la base, je te le promets ! Pas du tout ! »

« Alors, tu arrêtes tes conneries et ça sera beaucoup plus simple pour tout le monde, compris ? Si c’est le cas, arrêtes de me fatiguer. J’ai pas que ça à faire. »

« Hey ! Tous les deux, arrêtez de parler ! Je vous rappelle que nous sommes en cours ! »

« Oui oui, désolé, désolé. J’écoute, j’écoute mais ne criez pas trop fort. Elle dort. » murmure Ryusuke en désignant sa Tarsal. Après quelques heures, la journée est terminée et il s’apprête à quitter le lycée. La petite Tarsal se frotte les yeux avant qu’il ne s’arrête. Quelques élèves semblent vouloir lui bloquer le chemin mais il décide de les ignorer.

« HEY ! Ryusuke ! On sait que c’est toi qui a blessé Junon ! Comment est-ce que tu as osé faire ça à la présidente ? Non, même pas ! Comment est-ce que tu as osé faire ça à une fille ? Tu n’as aucune morale ou quoi ? »

« Et si ce n’est pas le cas, qu’est-ce que vous comptez faire exactement ? Vous pouvez me le dire ? Je vous attends. Expliquez moi donc … que l’on puisse tous s’amuser ensemble, non ? »

Il émet un petit rictus. Visiblement, il va devoir se battre. Il amorce déjà un mouvement pour se battre mais un cri se fait entendre. Il secoue la tête, gémissant de douleur alors que les autres élèves ont autant mal au crâne que lui.

« Je devrais plutôt en profiter ! Tarsal, tu peux nous téléporter ? »

La pokémon s’exécute et voilà qu’ils se retrouvent à une centaine de mètres du lycée. AH ! Ca va bien mieux maintenant ! Il ne sait pas exactement ce que ça veut dire mais il vaut mieux en profiter plutôt que cela dure inutilement ! Vite ! Il s’adresse à sa Tarsal :

« Nous rentrons maintenant, tu ne t’arrêtes pas tant que je ne t’ai pas dit de t’arrêter, est-ce bien compris ? Si c’est le cas, nous y allons dès maintenant ! »

Il veut courir mais il n’y arrive pas. Alors, il se déplace avec vivacité avec sa béquille, quitte à se faire plus mal que nécessaire. Mais finalement, il y arrive sans trop d’effort et pousse un profond soupir de soulagement avant de dire :

« Nous sommes rentrés ! Tarsal, tu continueras à t’occuper avec ton livre, d’accord ? »

La pokémon ne fait qu’hocher la tête, signe qu’elle a parfaitement compris le message de Ryusuke, celui-ci rentrant chez lui. Il ne fait qu’un geste de la tête envers ses parents, ces derniers le questionnant sur Junon, questions auxquelles il ne répond pas.

« Je n’ai pas que ça à faire de mon existence, tss. »

« Tarsal ? Tar tarsal tar tarsal ? Tar ? »

Elle veut savoir s’il compte aller reparler à Junon ? Pourquoi faire ? Il n’a rien à lui dire, rien à faire d’elle, c’est aussi simple que ça. Il ne faut pas chercher midi à quatorze heures. Comme elle remarque qu’il est mécontent, elle préfère éviter de continuer sur le sujet.

Qu’est-ce qu’il doit faire ? Il a vu et remarqué les progrès de la petite pokémon. C’est tout simplement fabuleux et magnifique un tel travail ! Une telle abnégation mérite une récompense. Le souci, c’est qu’il n’a jamais rien offert réellement à quelqu’un d’autre donc voilà, il ne sait pas trop quoi faire malheureusement.

« J’ai l’air d’un idiot, vraiment. »

Offrir quoi à la petite pokémon ? On offre quoi à ça ? Il n’en sait rien du tout. Il n’a pas l’habitude, c’est tout. Il marmonne, laissant la pokémon continuer à dormir et se reposer pendant qu’il réfléchit. Comme ça, comme elle ne peut pas lire ses pensées, il peut alors y travailler plus sérieusement. Un cadeau, un cadeau ! Un cadeau quoi !

« Je vais devoir me renseigner, moi. Papa, maman, je pars faire une course. »

« Mais où est-ce que tu vas ? Et surtout acheter quoi ? »

« Je n’ai pas à le dire. Je suis assez grand, je reviens dans une heure. »

Il quitte la maison, tenant sa béquille avec lui. D’abord la bibliothèque, ensuite voir les magasins brièvement. Visiblement, sa journée est encore loin d’être terminée, oh que oui.