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Chapitre 20 : Étrange sentiment

ShiroiRyu
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Chapitre 20 : Étrange sentiment

« Je ne te ferais aucun cadeau alors ? »

« N’essaie donc pas de jouer au gentil Rapion avec moi, ça ne marche pas comme ça. Je ne tomberai pas dans ton piège aussi grossier ! »

« Ce n’était pas un piège, juste une confirmation. Je ne vais donc pas retenir mes coups face à toi. J’espère que tu es prêt à mordre la poussière. »

Une parole un peu menaçante, inhabituelle de la part d’Olistar mais celui-ci semblait être lassé des petites querelles avec son adversaire. Puisqu’il en était ainsi, interdiction de se retenir face à lui. Il allait lui faire mordre la poussière pour qu’il comprenne bien son erreur, oui. Malgré le poison, il se déplaça avec vélocité vers Holikan.

« Tu penses vraiment me battre sur une concours de vitesse ? HAHAHA ! »

« Je ne rigolerais pas si j’étais toi. Tu sais parfaitement ce qu’il en est de nos précédents matchs. Je ne veux pas perdre de temps à devoir te le rappeler, cela risquerait de te blesser. »

« Tsss ! Ne t’en fait pas, pour ce tournoi, je me suis entraîné à mon maximum ! Tu vas voir ! »

Qu’est-ce qu’il en avait sérieusement à faire ? Il arriva à la hauteur du garçon-Yanma, lui donnant une petite tape dans le menton avant de chercher à le faucher avec ses jambes. Néanmoins Holikan fit un petit saut pour éviter le coup de pied avant de chercher à frapper avec ses propres griffes à ses mains.

« Alors ? C’est tout ce que tu as ? C’est vraiment risible, non ? Tu ne sens pas le poison qui s’insinue dans ton corps et t’affaiblit ? »

« Même ainsi, je n’aurais aucun mal à te contrer. »

Il ne fera pas le fanfaron très longtemps ! Il allait lui montrer comment il comptait s’occuper de son cas une bonne fois pour toutes ! S’il le ridiculisait devant des centaines d’insectes, autant dire que sa vie serait fichue et …

« Tous tes actes sont bien trop faciles à deviner. Ils sont peints sur ton visage. »


Hein quoi ? Depuis quand est-ce qu’il est ici ? Qu’est-ce qu’il vient de … faire ? Deux frappes sur le torse avec son dard et voilà qu’il reculait. Ca faisait mal ! Ah .. .Du poison lui aussi ? Vraiment ? Comme ça qu’il comptait le battre ?

« Le temps qu’il fasse effet, je t’aurais battu depuis longtemps, hahaha. Ah … »

« Non, tu oublies une chose très importante : mon poison est plus fort que celui d’Earnos. Ainsi, il faudra bien moins de temps pour que tu y succombes. Je dirais quelques secondes. Tu devrais déjà sentir les effets sur ton corps, j’imagine. »

« Ne te moque pas de moi, je … » commença à dire Holikan avant de poser un genou au sol, comme s’il avait le souffle coupé. Il regarda rageusement Olistar, celui-ci disant :

« Tu as été trop vaniteux sur le moment. Tu as complètement oublié de te concentrer en pensant que le poison d’Earnos suffirait à m’affaiblir assez pour que tu gagnes. La seule chose qui soit arrivée dans tout cela, c’est ta perte. Au revoir. »

Le dard s’enfonça dans le cou d’Holikan mais celui-ci l’attrapa d’une main, hurlant de rage avant de le griffer pour l’ensanglanter. Olistar recula, le retirant tout en croisant les bras. Hum, bien entendu. Un Yanma … mais surtout un adversaire des plus difficiles. Et malgré son poison au cou, il tenait encore debout.

« Ce n’est pas un simple poison qui arrivera à bout de moi ! TU ENTENDS ?! »

« Puisqu’il en est ainsi, je vais alors utiliser mes poings et mes pieds pour régler cette histoire. Tu ne voulais pas paraître ridicule devant le roi … mais bon … »

Puisqu’il le désirait tant. Ses main se placèrent en avant, des dards sortant de ses paumes avant qu’il ne les projette à toute vitesse sur Holikan. De nombreux dards commencèrent à se loger un peu partout sur le corps du Yanma, celui-ci cherchant à les esquiver sans y arriver.

« Et pour terminer … puisque tu es déjà empoissonné, tu vas pouvoir y goûter. »

Il le percuta de plein fouet. Le choc entre leurs deux corps fit cracher du sang au Yanma, celui-ci tremblant de tout son être après l’attaque, ses jambes flageolant avant qu’il ne s’écroule au sol sans pouvoir se relever cette fois.

« Au moins, tu auras put subir une nouvelle attaque de ma part … beaucoup plus forte si l’être en face est déjà empoisonné. Au revoir, je vais pouvoir vérifier comment vas Earnos. »

Pas besoin d’attendre sa récompense. Ce n’était qu’un tournoi pour l’honneur. Il ne jeta pas un regard en direction du roi qui ne semblait pas apprécier de voir son jeune prodige perdre la sorte. Il regarda en direction du trône de la reine mais celle-ci n’était plus là. Ah ? Où est-ce qu’elle était passée ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Et le roi ne s’inquiétait pas ? Bon, ce n’était pas grave, il s’était dit qu’il allait se rendre au vestiaire où normalement Earnos dormait et … ah oui. Il avait été déplacé.

« Zut ! Il y a quelqu’un qui vient ! Je dois vite me cacher ! »

Earnos s’était endormi à nouveau mais elle avait décidé de veiller sur lui. Le souci, c’est qu’elle avait voulu attendre que quelqu’un arrive … mais que si cette personne remarquait que la princesse était seule, sans soldat, ça allait faire du grabuge !

« Zut de zut de zut ! Le placard ! »

Elle vint rapidement se cacher dedans, laissant la porte légèrement entrouverte pour apercevoir qui allait rentrer dans la pièce. Elle voulut pousser un cri de surprise en remarquant que c’était la reine Seiry, sa propre mère qui était là.

« Mais mais mais … Qu’est-ce que … »

« Oh …Voilà donc Earnos. Tu te reposes bien, n’est-ce pas ? Quelle idée. »

Quelle idée ? AH ! Sa mère connaissait Earnos ! Mais donc, ça collait bien à cette idée que visiblement, la promesse datait depuis bien longtemps. Enfin, maintenant, le seul souci, c’était qu’elle ne savait pas de quelle promesse ils parlaient.

« Oh … Earnos, te faire combattre alors que normalement, ton père et mon mari avaient refusé cela il y a des années. Je ne sais pas ce qui leur est passé par la tête. Et j’ai appris que tu étais un élève très studieux. Je suis fière de toi. »

La reine s’était mise assise sur le lit, à côté de l’enfant endormi, passant une main dans ses cheveux blonds. Elle les caressa doucement, avec une certaine tendresse tout en reprenant :

« Un élève studieux, un soldat émérité, tu as tout ce qu’il faut pour suivre ses pas. Et puis, je sais parfaitement que tu continues de tenir cette promesse malgré tout ce qui s’est passé entre toi et elle. Pardonnes-donc à ma famille. La vie royale est souvent très difficile pour les Apireine quand elles sont des enfants. Nous n’avons que rarement connaissance du peuple des insectes. C’est pour ça que j’accepte ces petites fugues. Mais bon, grâce à cett école, tu es maintenant capable de mieux tenir cette promesse, non ? »

« Mais mais mais … c’est quoi cette promesse ! »

Elle marmonna dans sa barbe tandis qu’elle espérait que sa mère allait le dire par inadvertance. Elle avait tant envie de sortir de sa cachette mais elle trouvait cela un peu déplaisant de voir sa mère toucher les cheveux d’un autre enfant qu’elle. A croire presque qu’elle considérait Earnos comme son fils. Et ça, elle n’acceptait pas vraiment.

« Je vais devoir partir bientôt, Earnos. Nous nous reverrons quand tu te réveilleras, d’accord ? Pour le moment, je suis pressée de te voir grandir et devenir un jeune adulte. Je veux que tu restes comme tu es actuellement. Garde ce coeur que tu possèdes. »

AH ! Sa mère était en train d’embrasser Earnos sur le front ! Jamais elle ne le faisait à personne ! Surtout en public ! Bien entendu, elle-même y avait droit avant d’aller dormir mais Earnos ? Un simple garçon du royaume des insectes ?

« Au revoir, Earnos. Portes-toi bien et soignes-toi bien. »

Voilà que sa mère quittait la chambre. Elle attendit deux minutes avant de sortir de sa cachette, se rapprochant d’Earnos en croisant les bras. Que sa mère agisse ainsi envers Earnos, elle avait encore du mal à y croire mais bon …

« C’est quoi ça ? Earnos, je veux une réponse ! »

« Hmm … mais euh … fatigué … ah … encore me reposer un peu. »
Et voilà qu’il lui tournait le dos ! Non mais hého ! Il exagérait et pas qu’un peu hein ? Elle le secoua légèrement jusqu’à ce qu’il finisse par ouvrir les yeux, se les frottant pendant quelques secondes. Il fixa Terria, ayant rapidement l’air contrarié avant de dire :

« Non mais qu’est-ce que tu fais là encore ? Ca fait combien de temps que je dors ? J’ai dit que j’avais pas envie de continuer à te parler. Me dit pas que … »

« C’est quoi ce que tu as avec ma maman ? Je veux savoir ! »

« Hein ? Mais qu’est-ce que tu racontes maintenant ? »

Aie ! C’était elle qui semblait vraiment contrariée maintenant. Il avait pas l’habitude de voir la princesse en train de sérieusement bouder voire en colère. C’était d’ailleurs étonnant de le voir réagir de la sorte. Qu’est-ce que ça voulait dire ?

« Je veux savoir ce que tu es par rapport à ma maman ! Comment ça se fait qu’elle te connaisse aussi bien ! Elle t’a fait un bisou sur le front ! »

Un baiser sur le front ? La reine Seiry ? Devant le regard accusateur de Terria, il n’y a aucun doute sur la véracité de ses propos. Rapidement le rouge monte à ses joues alors qu’il balbutie quelques paroles qui n’ont aucun sens :

« Ben en fait, c’est compliqué et euh … en même temps, euh … »

« Je veux savoir et vite, Earnos ! Sinon … »

« Sinon quoi ? J’ai pas à te le dire, enfin vous le dire, princesse Terria ! Je ne dirais rien ! »

Au final, il s’était braqué presqu’aussitôt, faisant le même visage boudeur que la princesse Terria. A les voir, on y verrait aucune différence. Finalement, elle quitta la chambre en claquant la pote, Earnos marmonnant dans son lit. Rien à faire de toute façon !

Chapitre 19 : Toujours un refus

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Chapitre 19 : Toujours un refus

« Princesse Terria ? Refermez la porte et vite ! »

« Hein que quoi ? » s’exclama la princesse, surprise par la réaction d’Olistar, celui-ci fermant la porte à toute vitesse alors que la princesse restait éberluée. « Mais qu’est-ce qui se passe exactement ? Olistar, qu’est-ce que ça veut dire?3

« Je vois que … vous êtes finalement au courant. Comment est-ce que j’ai put être aussi bête ? S’il vous plaît, veuillez ne rien dire. »

« Mais dire au sujet de quoi ? Que tu … »

« Rien du tout, je vous pries. » dit l’enfant aux cheveux violets, mettant une main sur la bouche de la princesse pour la faire taire. « S’il vous plaît, je ne veux pas que quelqu’un le sache. Déjà au départ, ce n’était pas prévu que … pour vous. Pardonnez-moi de vous empêcher de parler mais je veux que vous compreniez la situation. Est-ce que je peux compter sur vous, princesse Terria ? Vous comprenez ? »

Elle hocha la tête plusieurs fois de suite pour dire que oui tandis qu’Olistar soupirait. Il retira sa main avant de se remettre correctement en tenue vestimentaire. C’était parfait si elle avait compris mais la jeune fille demanda après quelques secondes :

« Depuis quand tu es comme ça ? Je ne savais pas avant ! »

« Depuis quand ? Mais je suis né ainsi, pas autrement. J’ai juste eut l’habitude d’être toujours de la sorte en public, ce qui fait qu’on ne le remarque jamais ou rarement. »

« Earnos, il le sait ou non ? Car comme tu vas souvent l’embêter … je demande donc. »

« Il n’en sait rien et je préfère qu’il évite de le savoir. D’ailleurs, si vous voulez savoir où il est, en quittant cet endroit, prenez la troisième porte à gauche … et bonne chance à vous, d’accord ? Essayez de tout régler pour cette fois, je vous fais confiance. »

« Je vais faire de mon mieux mais … promis, je ne dirais rien. »

« Ce n’est pas la fin du monde … mais seulement du mien, si vous le dites. Evitez, tout simplement. Quand ça sera le moment venu, j’en parlerai. »

« C’est étrange mais pour une fois que j’ai quelque chose qui nous rapproche, toi et moi, je vais pas m’en priver, hihihi ! Je reviens vite alors ! »

« Faites donc, faites donc … en vous souhaitant bon courage mais surtout une bonne réussite. Je suis sûr que vous y arriverez, princesse Terria. »

« J’en suis sûre aussi ! J’y crois vraiment ! Je sais que c’est possible ! »

Elle s’exclama avec joie avant de partir de la pièce. Lorsqu’il est seul, Olistar pousse une nouvelle fois un profond soupir mais visiblement très fatigué. Bon, c’était à lui alors de se préparer … à son prochain combat. Encore une fois … mais il n’avait guère peur.

« Coucou ? Earnos ? » murmura une voix très douce et faiblement avant qu’elle ne pénètre dans la chambre. Un unique lit, assez imposant. C’était pas une chambre pour un combattant. Ca ressemblait vraiment à une chambre pour enfant.

Elle s’approcha du jeune homme, un peu sur ses gardes, regardant à gauche et à droite. Il n’y avait personne ? Elle referma doucement la porte derrière elle, avançant à pas de loup en direction d’Earnos avant de le regarder avec affection.

« Earnos ? Il faut se réveiller … tu vas bien ? Pas trop blessé ? Tu as été … très fort. »

Elle ne sait pas quoi dire. Elle doit attendre qu’il se réveille alors elle restait là, tête posée sur le bord du lit, maintenue grâce à ses bras. Elle attendait, patiemment, que les yeux d’Earnos s’ouvrent pour qu’ils puissent la voir.

« Bon, qu’est-ce que tu attends, Earnos ? Je peux savoir hein ? »

« Hmm ? Qu’est-ce que … Qui qui est là ? Hein ? Où est-ce que je suis ? Que … Ah … »

« Oh, tu vas enfin te réveiller ? Bonne nouvelle ! Je n’attendais que ça, moi ! »

Elle avait rapproché son visage de celui d’Earnos, attendant jusqu’au moment où il allait ouvrir les yeux. Finalement, cela ne prit qu’une dizaine de secondes, l’enfant aux cheveux blonds clignant des yeux plusieurs fois comme pour être sûr de ne pas rêver. Il marmonna longuement, disant que cela devait être un mauvais rêve ou quelque chose du genre.

« Qu’est-ce que … Terria ? Princesse ? AH ! AIIIIIIIIIIIIE ! »

« Hey ! Ne bouge pas trop, tu vas te faire bien plus de mal qu’autre chose ! Il faut que tu arrêtes ça tout de suite, s’il te plaît. Earnos, tu es blessé. Ce n’est pas bon pour ton corps. Je te promets que tu dois juste faire très attention, d’accord ? »

« Je ne veux rien comme promesse de votre part ! Ne m’adressez pas la parole et … »

« AIE ! Mais pourquoi est-ce que tu me cries dessus, Earnos ? Il ne faut pas que tu bouges. »

Il avait essayé de se relever mais la jeune fille posa ses mains sur son corps, le plaquant alors avec une certaine violence dans le lit. Il hoqueta de surprise, ne semblant pas s’y attendre, étonné par la puissance de Terria. Il la regarda, un peu étonné avant de dire :

« Mais hey ! Qu’est-ce que tu fais exactement, je peux savoir ? »

« Je veux que tu restes dans le lit pendant que tu n’es pas soigné, voilà tout. Et je continuerais à te forcer si tu décides de ne pas m’écouter, compris ? »

« MAIS POURQUOI ? Pourquoi est-ce que tu m’en veux tant, Earnos ? Réponds-moi ! »

« Car tu es incapable de tenir une promesse, voilà tout. Et comme tu es incapable de cela, je n’ai pas à avoir de … AH ! Vous êtes incapable de cela donc je n’ai pas à me préoccuper de cela. Pfiou … J’ai été négligeant. »

« Mais de quoi est … ah ! Tu m’as dit quelque chose ! Une promesse ? »

Et voilà ! Lui et sa grande bouche ! Sans un mot, il plongea définitivement dans son mutisme alors que Terria avait le regard rieur, amusé et plus qu’heureuse de ce qui venait de se passer. Elle trouvait cela marrant ? Lui pas vraiment.

« Si tu voulais gagner le fait que je ne t’adresse plus la parole, bravo. »

« Non pas du tout, Earnos ! Mais au moins, j’ai juste à me rappeler la promesse ! C’est tout, non ? Et ensuite, on se parlera normalement ! Et tu me tutoies encore ! »

« Et zut … Pas voulu … Désolé … mais juste pour ça. Maintenant, laissez-moi tranquille, je dois me reposer et la princesse n’a pas à être là. Où est Olistar ? »

« Surement en train de combattre encore une fois. Je suis sûre et certaine qu’il va gagner son prochain combat. Il est vraiment très fort, tu le sais ? »

« Bien sûr que je le sais puisque je l’ai affronté, au cas où tu l’aurais oublié ! »

« Je ne l’ai pas oublié, pas le moins du monde. Puisqu’il était vraiment remarquable, Earnos ! Tu as réussi à lui tenir tête ! C’est super fort de ta part ça ! »

Blablabla ! Elle pouvait continuer à parler, c’était à peine s’il écoutait la demoiselle aux cheveux blonds. Qu’elle le lâche ! C’est tout ce qu’il demandait ! Mais Terria continuait de rester à ses côtés jusqu’à ce qu’il demande :

« Tu n’as pas Olistar à aller applaudir ? Du moins, aller voir ? »

« Non non, pas du tout ! Il n’a pas besoin de moi forcément, tu n’as pas à t’en faire à ce sujet, hahaha ! Je pense pouvoir me débrouiller facilement de ce côté, si c’est cela qui t’inquiète. »

« Je ne m’inquiète pas pour une futilité de la sorte, pas du tout. Et je ne veux pas t’avoir à mes côtés, c’est pourtant aussi simple que cela. »

« Tu es vraiment très méchant. Surtout quan tu recommences ENCORE à me tutoyer, Earnos. Comment est-ce que je vais faire pour que tu arrêtes ça, dis ? Un ordre royal ? Dorénavant, tu seras obligé de me tutoyer pour m’adresser la parole ? »

« Je ne pourrais pas accepter un tel ordre. Il est ridicule … comme votre statut de princesse. Je vais plutôt me rendormir, ça sera mieux. »

« Hein ? Mais là, c’est très méchant ! Je suis la princesse Terria, tu ne pourras pas changer ça, Earnos ! Pourquoi est-ce que tu as dit quelque chose d’aussi méchant ? »

« Car une princesse n’oublie jamais ses sujets et ses promesses. Bonne nuit. »

Aussitôt dit, aussitôt fait. L’enfant aux cheveux blonds se positionna sur le côté, fermant les yeux alors qu’il laissait Terria complètement dépitée par sa réaction. Elle cligna des yeux plusieurs fois, baissant les yeux ensuite. Ça … voulait dire quoi tout ça ?

Dans l’arène, Olistar était accroupi, attendant son adveraire qui n’allait pas tarder. Bien entendu, il aurait dût s’en douter. Il n’y avait qu’une personne pour être capable de se présenter face à lui. Une personne aux cheveux verts.

« Aujourd’hui sera le jour où je te mettrais une raclée, Olistar. »

« Bien entendu, Holikan, bien entendu. Si tu veux bien te préparer, ça sera plus facile. »

Il s’était redressé, prenant une profonde respiration. Malgré ses paroles, il était sur ses gardes. Car oui, bien qu’Holikan prétendait toujours pouvoir le battre, cela n’était jamais arrivé. Le souci résidait plutôt dans le fait qu’il était réellement fort pour un enfant de son âge et que donc, il ne pouvait pas se permettre de le prendre à la légère.

« Je suis sûr que le poison d’Earnos fait encore effet dans ton corps, n’est-ce pas ? »

« Et ? Je suis plutôt satisfait de voir ce qu’il a put accomplir pour pouvoir me battre. Même s’il n’y est pas arrivé, je sens que dans le futur, ça sera le cas. »

« Tsss, tu peux toujours faire de beaux discours mais celui qui te fera goûter à l’humiliation et la défaite sera moi pour la première fois ! »

Rien que ça ? Olistar haussa les épaules, frappant le sol de son dard qu’il avait déjà sorti dans son dos. En tant que Rapion, il allait prendre ce combat avec une extrême précaution et se montrer le plus rapidement menaçant au possible.

Chapitre 18 : Comme une bête sauvage

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Chapitre 18 : Comme une bête sauvage

« Viens par là ! ET VITE ! »

Le cri d’Earnos résonnait dans l’arène alors qu’il courait vers Olistar. Le garçon aux cheveux violets fit quelques pas sur le côté, esquivant les différentes attaques d’Earnos. Encore une fois, il semblait presque incontrôlable alors qu’Olistar lui disait :

« Ce n’est pas bon. Il vaut mieux pour toi que tu te calmes, Earnos. »

« Je tiendrais bon pour ma famille ! Je tiendrais bon ! On ne peut pas me faire reculer ! ON NE PEUT PAS ! JE NE FAILLIRAIS PAS ! »

Qu’est-ce qu’il racontait ? Est-ce que la défaite avec la destruction de sa foreuse l’avait marqué au point de réagir ainsi ? Hum, c’était tout aussi dérangeant pour lui que pour le garçon-Aspicot. Il vint lui donner un coup de pied en pleine face, le faisant tomber sur le côté avant de soupirer longuement :

« Reste couché, il vaut mieux, Earnos. Tu ne peux pas lutter et ce que tu fais te causera plus de destruction personnelle qu’autre chose. »

Le garçon-Aspicot ne se relevait pas cette fois-ci mais il se méfiait. Il n’allait pas se retourner et lui montrer son dos. C’était beaucoup trop dangereux. Il attendait que l’on le nomme vainqueur et ensuite, il pourra alors se diriger hors de l’arène. Earnos … était terrifiant mais il n’avait aucune explication pour expliquer un tel comportement.

« RAAAAAAAAAAAAH ! »

Un cri et voilà qu’Earnos s’était redressé pour se projeter directement sur Olistar, le percutant de tout son corps en enfonçant le dard dans sa paume droite dans le corps de son adversaire. Celui-ci toussota, ayant la tête qui tourne avant de murmurer :

« Empoisonner, tu as vraiment réussir cela, Earnos ? »

« Pas fini … j’ai pas fini ! J’ai pas fini ! Je vais encore continuer ! » s’écria l’enfant-Aspicot, enfonçant maintenant son second dard en Olistar. Là, ça devenait problématique s’il décidait de se le prendre. Il s’apprêtait à s’échapper mais Earnos le retenait contre lui, finissant par planter sa main gauche en Olistar. Dans les tribunes, la princesse avait arrêté de soutenir Earnos, regardant sa mère avec inquiétude, demandant d’une voix faible :

« Maman … je crois qu’il va pas bien du tout. Il faudrait … aller le soigner … et arrêter. »

« Terria, il faut que tu apprennes une chose : dans ce monde, on n’obtient rien sans rien. Regarde donc Earnos, tu ne vois à quel point il se donne dans ce combat pour prendre le dessus sur son adversaire ? Si cela devient vraiment grave nous l’arrêterons, d’accord ? »

« D’accord mais je n’aime pas du tout le regard d’Earnos. Il me fait un peu peur quand même. J’espère que ce n’est rien de grave … mais pourquoi est-ce qu’il parle comme ça ? »

« Moi-même, je n’en sais trop rien. Walane n’était ainsi, n’est-ce pas ? » demanda la reine.

« Pas vraiment même s’il faut avouer que tu étais une sacrée teigne à l’époque, n’est-ce pas ? »

« Est-ce que tu insinues que je ne le suis plus, fais attention, Tanator ! Je ne suis peut-être plus qu’un simple foreur mais j’ai encore de la hargne ! »

« Ooooh, fais moi peur, Walane, je suis terrorisé. » s’exclama le roi tout en rigolant, une lueur de défi dans le regard que chaque « mâle » ne se prenne un coup sur le crâne de la part de leurs femmes respectives, celles-ci disant :

« Tu arrêtes ça tout de suite, Tanator. Depuis quand le roi se comporte comme un chiffonnier ? Il ne manque plus que tu proposes à Walane de faire un combat après ce tournoi entre vous deux. Je vous jure, vingt ans ont passé mais vous êtes toujours des enfants. »

« La même pour toi, Walane. Je te rappelles qu’après-demain, tu reprends le travail. Je te vois mal expliquer à ton chef : « Oui mais ces blessures, c’est le roi qui me les as faites ! »

« Un combat ? Même pour s’échauffer, je … »

Le roi s’arrêta dans ses propos, observant le regard froncé de sa femme en sa direction. Oups ! Il valait mieux ne pas continuer sur cette voie s’il ne voulait pas avoir de problèmes, pas du tout, oui. Mieux vaut mettre cette idée de côté pour le moment. Walane n’en menait pas large non plus et les deux hommes se focalisèrent à nouveau sur le combat.

« Tu deviens insistant et tu sais que les filles n’aiment pas les garçons qui insistent ? »

Rien à faire, n’est-ce pas ? Le regard vide d’Earnos était toujours là alors qu’Olistar prit une profonde respiration. Il poussa un râle avant que son dard ne se loge dans le dos de l’enfant aux cheveux blonds. Mais contrairement à auparavant, il fût soulevé au-dessus du sol jusqu’à ce que son visage ne se trouve face à celui d’Olistar sans que les pieds ne touchent la terre ferme. Olistar lui murmura avec lenteur :

« Normalement, ce poison devrait inhiber tes sens. Tu vas t’endormir profondément et sombrer le sommeil. Lorsque tu tu réveilleras, tu n’auras que peu de souvenirs de ce qui s’est passé. Tu es définitivement étrange … et c’est ce qui te rend intéressant, Earnos. Au revoir … ou plutôt bonne nuit, je pense que tu l’as bien mérité. »

Et d’un geste nonchalant, le dard projeta l’enfant aux cheveux blonds contre un mur de l’arène, Earnos ne se relevant plus cette fois. Peu de temps après, la victoire d’Olistar fût déclarée mais il empêcha les insectes soigneurs de le soulever.

« Je vais m’en occuper personnellement. Merci quand même. »

Il fit un petit geste pour leur dire de partir alors qu’il paraissait confus par l’action qu’il venait de commettre. Utiliser autant de force pour un enfant-Aspicot, ce n’était pas dans ses habitudes. Il regarda les spectateurs avant de s’enfoncer dans les couloirs en direction des vestiaires. Là-bas, il déposa Earnos sur un banc alors qu’une femme-Apitrini arrivait aussitôt, tenant un pot de miel entre ses mains.

« Visiblement, il n’a pas gagné. Je pensais qu’il y arriverait. »

« Contre un autre adversaire, cela aurait été possible, il aurait eut toutes ses chances mais je ne pouvais pas me permettre de perdre. Seule ma volonté fût supérieure à la sienne. »

« Vous êtes le jeune garçon-Rapion non ? L’ambassadeur, si je ne me trompes pas. Est-ce qu’il s’est vraiment battu de toutes ses forces ? »

« C’est le cas, il a montré une ardeur au combat que même les plus grands chevaliers insectes jalouseraient dans une guerre. Il … est vraiment spécial. »

« Oh ? Vous êtes blessé vous aussi ? Voulez-vous que je vous soigne ? Cela ne sera pas difficile et ne fait guère mal, je vous le promets. »

« Non non, je veux bien de quoi me soigner mais je préfère me le faire moi-même. »

Comme il le désirait. La femme-Apitrini commença à mettre un peu de miel sur les plaies d’Earnos, le regardant pendant quelques secondes avant de sourire. Les blessures disparurent sous le miel, celui-ci se mettant à fondre pour se dissiper complètement. Lorsqu’elle eut finie, elle tendit le pot en direction d’Olistar.

« Quand vous aurez terminé, vous pourrez le ramener à l’infirmerie, d’accord ? »

« Comme vous le désirez, cela ne sera guère long. Est-ce que vous avez aussi de quoi soigner le poison ? On ne dirait pas mais Earnos a été un sacré adversaire, même de ce côté. Il faudra peut-être envisager de le guérir de ce côté là aussi. »

« Je note cela, merci bien. »

La femme-Apitrini délaissa maintenant le garçon-Rapion, celui-ci quittant les vestiaires pour se promener dans les couloirs. Le mieux était de trouver une pièce discrète pour appliquer cet onguent au miel sur ses plaies.

« Hmm ? Où est donc Terria ? Je ne la vois plus. »

La reine Seiry regarda à droite et à gauche, sa fille ayant totalement disparue de son champ de vision. Aussitôt, le roi Tanator se releva, prêt à envoyer quelques gardes à sa recherche mais la femme-Apireine le calma aussitôt, posant sa main sur son bras :

« Allons, allons, ne t’en fait donc pas. J’imagine qu’elle a été féliciter Earnos. Après tout, bien qu’il ait perdu, elle n’a pas hésité à crier son nom pendant le combat. »

« Ce n’est pas faux. Il ne reste plus qu’à espérer que ça soit bien le cas. Si elle ne revient pas d’ici le prochain match de cet enfant-Rapion, je commencerai à m’inquiéter à son sujet. Bien qu’elle se soit calmée sur ses petites fugues, je continue de rester méfiant par rapport à tout ça . Même s’il faut que jeunesse se vive. »

« Le jour où tu arrêteras de te faire de l’inquiétude pour ta fille et moi-même, je pense qu’elle pourra alors voler de ses propres ailes. »

« Pas avant sa majorité, tu peux en être sûre et certaine à ce sujet. »

La reine Seiry poussa un profond soupir alors que Walane rigolait, disant que pour le cas d’Earnos, il avait aussi parfois quelques problèmes bien qu’il ne précisait pas qu’il s’agissait de la Munja. Ailleurs, la jeune princesse aux cheveux blonds s’était mise à fouiner dans les couloirs, saluant les gardes qui restaient stupéfaits de la voir se promener ainsi.

« Où est donc Earnos ? Où est-il donc donc donc ? »

Elle se répétait cela sur un ton un peu amusé. Pourquoi cela ? Car elle avait dans l’idée rester à ses côtés et de veiller sur lui jusqu’à ce qu’il se réveille. Lorsqu’il la verrait, il n’aurait alors pas la force de crier et de lui en vouloir ! Et zou ! Il ne serait plus en colère ! Son plan était ingénieux sans être méchant ! Ah tiens … Une porte était ouverte. C’était celle d’un placard, non ? Et il y avait quelqu’un à l’intérieur ? Où était-elle d’ailleurs ? Elle ouvrit la porte faiblement, disant d’une voix faible :

« Il y a … quelqu’un ? Youhou … »

Une main se posa sur sa bouche, la porte se refermant aussitôt. Un dard se plaça au niveau de sa gorge, comme pour l’intimer de ne plus parler avant qu’une voix ne dise :

« Mais … princesse Terria ? Qu’est-ce que vous faites ici ? »

Le dard comme la mains se retirèrent alors que la jeune fille aux cheveux blonds pouvait voir qu’il s’agissait d’Olistar. Mais qu’est-ce qui lui avait pris de se comporter de la sorte ? Elle remarqua le pot de miel à côté d’Olistar mais aussi …

« Olistar mais tu es … »

Chapitre 17 : Lui tenir tête

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Chapitre 17 : Lui tenir tête

« Qu’attends-tu alors, Earnos ? »

« Ce que j’attends ? Tu vas bientôt le savoir et cela ne risque pas de te plaire. »

Il avait haussé un sourcil aux propos de l’enfant-Aspicot. Est-ce qu’il avait une idée en tête ? Tant qu’elle n’était pas sinistre et mauvaise, tant mieux. Mais s’il s’avérait qu’il allait créer des problèmes, cela allait être bien moins plaisant. Mais non, il avait confiance en ce point pour Earnos. Il n’était pas du genre à chercher les ennuis.

« Essaies-tu de me faire perdre patience, Earnos ? »

« Ce n’est pas le cas, je t’étudie, rien de plus. » lui répondit calmement Earnos.


L’étudier ? Lui ? Réellement ? Il cligna de ses yeux violets avant de mettre une main sur sa joue en soupirant. Puisqu’il en était ainsi, autant lui montrer qu’il n’était pas là pour plaisanter non ? Son dard fonça vers Earnos, celui-ci venant parer d’un coup de lance avant de se diriger en courant vers Olistar, celui-ci faisant revenir son dard auprès de lui, prêt à l’abattre en direction de son adversaire plus jeune que lui.

« Penses-tu qu’en fonçant tête baissée tu arriveras à m’atteindre ? »

« Non, pas moi … mais ma lance, oui ! » s’écria Earnos avant de brandir son arme en avant, Olistar faisant un pas sur le côté pour l’éviter. Hum, il n’avait pas totalement tort. La portée de l’arme d’Earnos était plutôt grande … plus grande que celle de son dard. Mais avait-il remarqué justement qu’il était à sa portée depuis le début ? Comment aurait-il put donner un coup de dar avant ? Non, il avait encore tant à apprendre.

« Tu es si jeune dans l’art du combat, Earnos. Je suis désolé pour toi. » dit-il tout simplement avant que son dard ne donne un coup sur la joue du garçon-Aspicot, le faisant tomber sur le côté. Voilà qui devrait normalement le calmer.

« La valeur n’attends pas le nombre d’années ! Tu vas vite le comprendre ! »

Ohla ! Il ne savait pas d’où venait cette citation mais Earnos était très hargneux ! L’enfant-Aspicot s’était redressé presque aussitôt pour l’agresser, prêt à en découdre. Cette fois-ci, il avait remarqué que la distance entre lui et Olistar était assez grande pour lui permettre de l’attaquer sans qu’Olistar ne puisse s’approcher. Pourtant, celui-ci faisait quelques pas en sa direction, chaque attaque de lance le rapprochant inexorablement d’Earnos.

« Arrêtes donc ce combat inutile, Earnos. Tu n’as aucune chance et tu le sais parfaitement, non ? Pourquoi risquer ta vie ? »

« Pourquoi risquer ma vie ? Tout simplement car c’est comme ça qu’il faut se battre et pas autrement ! En garde ! Je vais m’occuper de toi ! »

Encore de bien belles paroles tandis qu’Olistar finit par arriver face à lui, à quelques centimètres. Un coup de dard dans le cou et ça en serait terminé, non ? Autant ne pas faire trop durer ce combat car Earnos n’a aucune chance de gagner.

« Stop … Earnos. Tu as perdu. » répéta Olistar, son dar au niveau du cou d’Earnos. Celui-ci l’attrapa d’une main, le serrant avec force avant de donner un coup d’épaule à Olistar pour le repousser en arrière. Il s’écria avec rage :

« NE ME PRENDS PAS POUR PLUS FAIBLE QUE JE NE LE SUIS ! »

Rien à faire ? Aucune possibilité de dialoguer avec lui ? Bon, puisqu’il en était ainsi et qu’Earnos ne voulait pas se montre coopérant, ça ne servait à rien de dialoguer plus longtemps. L’enfant aux cheveux violets prit une profonde respiration avant de se lancer au combat. Fini de plaisante alors. Une tape sur le ventre et une tape sur le cou.

« Désolé mais tu l’auras désiré, Earnos. »


Le pied d’Olistar frappa avec violence le visage d’Earnos, le projetant sur le côté, l’enfant-Aspicot tombant sur le moment, tenant néanmoins fermement la lance dans sa main. Il se redressa avec lenteur, fixant Olistar avant de pousser un râle, tenant la lance à deux mains, comme prêt à l’enfoncer dans la chair de son adversaire.

« Vraiment très tenace pour un jeune Aspicot. Ca en est impressionnant. »

« VAS-Y EARNOS ! TU PEUX LE VAINCRE ! VAS-Y ! »

« Et bien ? Terria ? Qu’est-ce qui te prends donc ? D’habitude, tu n’es pas aussi exaltée lors des combat avec Holikan. Quel diable te possèdes ? »

Sa mère lui avait posé cette question avec amusement alors que la jeune fille rougissait faiblement, un peu gênée. C’était juste comme ça … et pas autrement. Elle ne pensait pas à mal, loin de là, c’est juste qu’elle soutenait Earnos du mieux qu’elle le pouvait. C’était l’unique chose qu’elle pouvait faire dans une telle situation malheureusement.

« Ben maman … Earnos est pas très fort comparé à Olistar mais c’est pas normal que je sois de son côté ? Pour que ça soit plus équilibré ? »

« Disons qu’Olistar a bien plus de chances de gagner qu’Earnos mais qu’il vaut mieux se méfier, on ne sait jamais ce que peut devenir un Aspicot. »

« D’ailleurs, cela me rappelle quelqu’un, n’est-ce pas Walane ? »

« Hum, mais je ne vois pas de qui tu parles. A l’époque, je n’étais pas aussi teigneux et surtout, je n’avais pas de Rapion en face de moi. Je trouve que mon fils n’a pas vraiment eut de chance par rapport à son adversaire mais voilà, le hasard fait parfois mal les choses. »

« Néanmoins, il faut avouer que c’est déjà surprenant. Contrairement à toi, il n’a aucune expérience dans l’art du combat et pourtant, il arrive à tenir tête à ce garçon. Mon amour ? Si je ne me trompes pas, cet enfant-Rapion est capable de rivaliser avec Holikan, n’est-ce point ? » demanda le roi en se tournant vers la reine Seiry, celle-ci hochant la tête positivement avant de dire d’une voix calme :

« C’est le cas, ce qui veut dire qu’Earnos tient bon face à l’un de nos meilleurs chevaliers. »

Olistar avait posé maintenant un pied sur le dos d’Earnos, appuyant bien sur ce dernier pour l’empêcher de bouger. Le fixant de ses yeux violets, son dard était au niveau du cou d’Earnos alors qu’il poussait un profond soupir, disant :

« Ce combat est unilatéral, Earnos. Pourquoi est-ce que tu t’évertues à vouloir me combattre alors que tu sais aussi bien que moi que tu n’as aucune chance ? Qu’est-ce qui te pousse à vouloir me tenir tête maintenant ? »

« Tais-toi ! Je ne veux aucune de tes remarques, compris ? Je peux me battre et je ne vais pas hésiter à te le montrer ! Tu vas comprendre ta douleur ! »

« Pourquoi est-ce que tu es aussi menaçant ? Ce n’est qu’un simple tournoi. Et tu n’étais normalement pas motivé à y participer alors pourquoi ? »

« Pourquoi ? Car il faut toujours se donner à fond, qu’importe la situation ! VOILA POURQUOI IL FAUT SE BATTRE ! TOUJOURS ! »

« Toujours se battre ? Sans jamais mériter de se reposer ? Ce n’est pas une bonne chose. Parfois, plus que le corps, l’esprit doit aussi trouver le repos qu’il mérite. Je vais devoir te le montrer d’une autre façon, Earnos. »

Il avait dit cela calmement tout en regardant l’enfant aux cheveux blonds. Le dard toucha le cou du garçon-Aspicot sans pourtant y pénétrer, s’immobilisant subitement. Quelque chose clochait à l’heure actuelle mais quoi ? Le dard s’enfonça dans le dos d’Earnos alors qu’il faisait un saut en arrière. Zut … Pour endormir sa cible et la paralyser, ce n’était pas le meilleur des endroits, surtout qu’il entendait les halètements d’Earnos.

« Certains insectes n’ont pas la possibilité de se reposer ! Ils doivent TOUJOURS … et TOUJOURS … et TOUJOURS rester prêts ! »

« Qu’est-ce qui se passe avec ton fils, Walane ? Il n’a pas l’air dans son assiette. »

« Je ne sais pas . Je ne l’ai jamais vu dans cet état. Est-ce que ce Rapion lui aurait fait quelque chose ? Non, son dard est encore juvénile et incapable de produire un tel effet. »

« Au cas où, est-ce que tu préfères que j’arrêtes le combat ? »

L’homme-Dardargnan hocha la tête négativement. Son fils était encore capable de se battre mais les râles avaient quelque chose d’inquiétant. On n’aurait pas cru qu’ils provenaient d’un jeune garçon mais plutôt d’un animal blessé et donc plus que dangereux.

« Earnos, je ne sais pas ce que tu prépares mais il vaut mieux pour toi que tu arrêtes cela tout de suite, je ne me répéterais pas. Je tiens à te prévenir. Est-ce que tu comprends ? »

Hein ? Il se pencha rapidement en avant avant d’esquiver la lance qu’Earnos venait de projeter. Qu’est-ce qui lui prenait de se comporter de la sorte ? Ce n’était pas … Il se surprit à tousser, posant un genou au sol avant de baisser son regard. Ce n’était pas aussi imposant que la lance et heureusement mais un dard qui devait faire la taille d’un doigt humain. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Il cligna des yeux avant de regarder Earnos.

« Est-ce bien toi qui vient de … »

« Combattre … encore et encore ! OLISTAR ! »

Ce n’était pas plaisant. La point d’un dard sortait de chaque paume de l’enfant aux cheveux blonds. Etait-ce ses capacités d’Aspicot qui rentraient en jeu ? Si tel était le cas, il venait de devenir d’innoffensif à potentiellement dangereux. Mais bon, le poison d’un enfant-Aspicot n’avait rien de dangereux. Non, quelque chose clochait dans le regard de cet enfant.

« Je crois que tu n’as pas fini de me réserver des surprises, Earnos. »


Et généralement, elles étaient bonnes. Néanmoins, dans un tel combat, il n’y avait pas vraiment de possibilité de s’extasier. S’il ne voulait pas perdre ou avoir de graves problèmes, il n’allait pas devoir hésiter s’il voulait gagner contre Earnos. Il craqua son cou, frappant le sol de son dard plusieurs fois, le fissurant légèrement.

« Puisque tu veux tout donner dans ce combat, comme s’il était à mort, je ne me retiendrais pas de mon côté non plus. En garde. »

Pourtant, l’enfant était comme inconscient. Du moins, ses yeux rubis ne réflétaient rien du tout … sauf cette ardeur à se battre, une étrange ardeur … comme animale et bestiale. Il n’avait jamais vu ça au village des Rapions et Drascores, malgré tous les combats vus.

Chapitre 16 : Son premier tournoi

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Chapitre 16 : Son premier tournoi

« Hein que quoi ? Qu’est-ce que ça veut dire ? Je peux savoir ? »

Il avait cru très mal entendre alors qu’Olistar se présentait à lui. Le garçon-Rapion avait toujours cette même absence de sourire alors qu’il reprenait calmement :

« Tu vas devoir faire tes preuves, voilà tout. Je ne sais pas comment cela va se passer mais il faut avouer que ça ne doit pas être déplaisant à regarder. Est-ce que tu te sens prêt ? »

« Pas du tout car je ne participerais pas à ça ! Je ne suis pas fou non plus ! »

« Pourtant, si c’est le roi qui te le demande, est-ce que tu irais refuser ? »

Grrr ! Il préférait ne pas répondre car Olistar connaissait déjà la réponse. L’enfant aux cheveux blonds se dirigea aussitôt vers son père, demandant d’une voix qui se voulait calme :

« Papa, qu’est-ce que ça veut dire ? Je ne suis pas fait pour me battre ! J’ai jamais réussi à me battre ! Je ne peux pas aller combattre comme ça non ? Papa ! Qu’est-ce que ça veut dire ? »

« Calmes-toi donc, Earnos. Tu n’es pas obligé de te battre comme les autres mais la princesse comme ce jeune garçon-Rapion m’ont signalé que tu savais particulièrement bien te battre avec une foreuse. Si l’un des chevaliers de la princesse vante tes mérites, tu n’as pas à avoir honte. Je suis sûr que tu y arriveras. Et puis bon, il y aura aussi la reine qui te regardera. Tu ne veux pas rendre triste la reine, n’est-ce pas ? »

Olistar préféra ne rien dire mais intérieurement, il appréciait les dires du père d’Earnos. Il fallait avouer qu’il avait eut cette petite idée pour décoincer l’enfant aux cheveux blonds. Celui-ci fit une mine boudeuse bien qu’il rougissait, bredouillant :

« Bon, si c’est pour la reine Seiry, je veux bien le faire. »

Voilà, il l’avait dit. Mais bon, Olistar lui demandait de bien vouloir le suivre. S’il devait se présenter à la reine Seiry, autant que ça soit dans une bonne condition, n’est-ce pas ? Il l’emmena jusqu’aux vestiaires des chevaliers, Earnos marmonnant :

« Vraiment ? Pourquoi je dois me battre alors que j’en ait pas envie ? Et puis, je sais même pas me battre, moi ! Qu’est-ce que tu as encore raconté, Olistar ? »

« La vérité au sujet de notre combat lorsque tu devais protéger la princesse que tu connais depuis des années, non ? Tu as mis tout ton coeur dans ça. »

« Hein que quoi ? Comment ? Comment est-ce que tu sais ça ? Je ne l’ai jamais répété ! Comment est-ce que tu sais ça ? Dis-le moi maintenant ! »

« Tout simplement par mes connaissances personnelles … et mes recherches. »

Aussitôt, Earnos avait pris Olistar par le cou. Il cherchait à le soulever, y arrivant faiblement alors qu’il tremblait de tout son corps. Ce n’était même pas de la colère pure mais plus un sentiment de peur et de honte alors qu’il disait d’une voix faussement énervée :

« Ne répète ça à personne, compris ? Elle n’a pas besoin de le savoir puisqu’elle ne s’en rappelle plus ! Elle n’a rien besoin de sa voir ! »

« Je ne le ferais pas, je ne suis pas ainsi, tu dois t’en douter ? »

« Tss, je m’en doute et je le sais bien. Enfin bon, qu’est-ce que je dois prendre ? »

Il devait le laisser se décider. L’enfant aux cheveux blonds observa les différentes armes tandis qu’Olistar le regardait faire. Il pouvait le conseiller mais ça ne serait pas pareil.

« Je crois que je vais prendre cette arme. Enfin, c’est une vraie arme ? »

Il avait pointé une lance plus petite que les autres mais surtout assez épaisse à la base pour se terminer en pointe … comme une foreuse. C’était spécial mais ça ne lui déplaisait pas vraiment. Olistar hocha la tête pour dire calmement :

« C’est parfait à mes yeux. Une lance est ce qui convient le mieux à un futur Dardargnan. »

« Je ne suis pas encore un Coconfort. Quant à être un Dardargnan, je ne comptes pas devenir chevalier ou autre. La seule chose que je veux entre mes mains, c’est une foreuse pour pouvoir aider mes parents et mes sœurs, rien de plus. »

« Une notion bien brave mais je te l’ai déjà dit, n’est-ce pas ? »

L’enfant aux cheveux blonds ignora la remarque d’Olistar, se dirigeant alors vers l’arène où allait se passer le tournoi. Du monde, trop de monde. Et il voyait tout simplement le roi discuter avec son père. Ils se connaissaient depuis si longtemps ?

Hmm … Il était un peu apeuré, non ? C’était ce qu’il remarquait chez Earnos. L’enfant aux cheveux blonds tournait sa tête à gauche et à droite, attenant son adversaire car oui, il débutait ce tournoi. C’était d’ailleurs un garçon-insecateur. Rien que ça ? Il devait avoir trois-quatre ans de plus que lui et tenait deux lames courbées dans les mains.

« Vraiment ? Qu’est-ce que ça veut dire ? Je dois l’affronter ? »

Ils auraient pu éviter de lui mettre un adversaire Insecateur dès le départ. Mais visiblement, c’était tout simplement le hasard. Olistar croisa les bras, attendant de voir ce qui allait se dérouler. Le combat commença mais ce fut Earnos qui se jeta sur son adversaire, à la grande surprise de ce dernier qui dût parer sur le moment.

« Au moins, il n’a pas vraiment à s’inquiéter pour son courage, il est toujours présent. »

« Vas-y, Earnos ! Tu peux le faire ! J’en suis sûre et certaine ! »

Ahem. La princesse encourageait l’enfant-Aspicot mais surtout, les deux jeunes sœurs d’Earnos faisaient de même, rapidement rejointe par les autres spectateurs. Il fallait dire que son adversaire avait déjà participé à quelques tournois contrairement à Earnos.

« On dirait que beaucoup semblent apprécier ce tournoi. »

La roi avait fait cette remarque tout en regardant le combat qui se déroulait devant ses yeux. L’exaltation des citoyens était palpable et pour cause ! Earnos était particulièrement tenace alors que tout ce qui le concernait était voué à l’échec ou presque.

« Est-ce que tu penses que ton fils a ses chances, Walane ? »

« Après plus d’une dizaine de minutes de combat, je ne vois aucune raison de ne pas croire en sa victoire malgré qu’il soit essoufflé. Il suffit de voir son adversaire qui est exténué. »

Oui, le travail en tant que foreur lui avait au moins permis une chose : de pouvoir avoir une endurance à toute épreuve. Et bien qu’il était blessé, l’enfant aux cheveux blonds était celui qui obtint la victoire lors de ce premier combat, à la grande surprise de tous. Sous un tonnerre d’applaudissements, il quitta l’arène pour retourner aux vestiaires, là où une jeune femme Apitrini se chargea de le soigner en enduisant ses plaies de miel.

« Cela devrait convenir pour le prochain combat. Bravo, messire Earnos. »

« Hein ? Messire ? Moi ? Euh, je suis qu’un enfant hein ? » dit le garçon aux cheveux blonds, surpris par les propos de cette femme aux mêmes couleurs de cheveux et de yeux que lui.

« Vous avez obtenu une victoire contre un chevalier du royaume des insectes. Vous êtes donc l’un de leurs égaux, c’est ainsi que nous avons toujours résonné en ce lieu. Vous méritez donc ce titre autant que les autres. Faites de votre mieux pour le prochain combat. »

Pour l’heure, c’était surtout aux autres de combattre. Il vient patienter, balançant ses pieds dans le vide tandis que la femme-Apitrini restait à côté de lui, vérifiant qu’il allait bien. Il regardait son arme, penchant la tête sur le côté. Il faut dire qu’il ne s’était pas attendu à ce qu’il utilise un tel objet mais … c’était convenable.

« Est-ce la première fois que vous combattez, messire Earnos ? »

« Oui, oui ! C’est le cas ! Enfin, je me suis jamais battu avec une arme ! Je n’aime pas vraiment me battre de toute façon, je suis pas fait pour ça. »

« C’est une sage chose si je peux me permettre bien que je ne sois qu’une Apitrini. »

« Qu’une Apitrini ? Vous êtes une femme comme les autres, rien de plus, non ? »

Elle eut un petit sourire mais celui-ci quitta ses lèvres au moment où un garde venait signaler à Earnos qu’il était temps pour lui de se préparer à son prochain combat. L’enfant aux cheveux blonds se releva, la femme-Apitrini lui disant :

« Bonne chance, messire Earnos. Ressortez-en vainqueur. »

« Je vais faire de mon mieux, je préfère ne rien promettre dans une telle situation. »

Finalement, il se dirigea vers l’arène pour voir son prochain adversaire. Vraiment ? C’était lui qu’il allait devoir affronter ? Etait-ce pour cela qu’il ne l’avait pas vu dans la salle des vestiaires ? En face de lui se trouvait une seule et unique personne : Olistar.

« Comme j’étais le second combat après le tien, il est normal que nous nous affrontions, n’est-ce pas, Earnos ? Mais ne t’en fait pas, je … »

Il ne lui avait pas laissé le temps de terminer sa phrase. L’enfant aux cheveux blond avait couru vers lui, cherchant à prendre l’initiative sur son adversaire. Olistar fit une roulade sur le côté, évitant le coup de lance tandis qu’Earnos répondait :

« Pas le temps de discuter. Si tu es mon adversaire, je dois te vaincre. »

« Sûrement, ce n’est pas faux … alors bon … on y va ? »

Une queue se forma dans le dos d’Olistar, venant frapper le sol alors que l’enfant aux cheveux violets sortait deux pinces, les plaçant au bout de ses mains. Les pinces claquèrent entre les doigts de l’enfant-Rapion, celui-ci reprenant :

« Je ne me ménagerais pas puisque je sais que tu feras de même de ton côté. »

« Earnos ! Comme tu as une lance, n’hésites pas sur les attaques à distance ! Le plus important est que tu puisses avoir le maintenir à distance ! »

Voilà qu’Holikan, l’enfant-Yanma tentait de conseiller Earnos. Visiblement, il avait toujours une hargne et haine plus que féroces en sa direction. Bon, de toute façon, il était là pour juger Earnos et voir s’il avait beaucoup changé depuis ces dernières années.

Chapitre 15 : Tentative d’ignorance

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Chapitre 15 : Tentative d’ignorance

« Hein que quoi ? Maman ? Qu’est-ce que ça veut dire ? »

« Mets donc les vêtements que je viens de te montrer et vite ! Je n’ai pas de temps à perdre. Nous devons nous préparer le plus tôt possible, compris ? »

« Mais de quoi ? Qu’est-ce qui se passe maman ? Tu peux me le dire ? Tout le monde a mis ses plus beaux vêtements ! Même papa ! »

« Qu’est-ce que tu insinues par là, Earnos ? Que d’habitude, je ne porte que des loques ? Hmm, il est vrai que je n’ai plus cette habitude. Est-ce que cela me va encore ? »

La femme-Coxyclaque s’approcha de son mari, lui mettant correctement ses vêtements, attrapant Earnos par le col avant de le traîner derrière elle. L’enfant-Aspicot glapit de surprise, bredouillant et bafouillant :

« Mais mamaaaaaaaaan ! Je sais même pas ce qui se passe ! Où est-ce que l’on va ? Qu’est-ce que l’on va faire ? Tu peux me le dire non ? »

« A l’anniversaire de la princesse Terria. Allez, prépares-toi, et plus vite que cela. »

L’anniversaire ? Il demanda des explications, signalant par là que la boutique de fleurs de sa mère allait ramener des bouquets pour le château du roi. Rien que ça ? Hey ! Depuis quand est-ce qu’ils faisaient ça ? C’est vrai qu’il ne savait pas quelle était la clientèle de sa mère mais quand même, ce n’était pas trop bizarre ?

« Depuis quand est-ce que l’on livre des fleurs à la princesse ? »

« Depuis des années mais bon, c’est bien la première fois que vous pouvez tous nous accompagner. Ne perdons donc pas de temps. Est-ce que vous êtes tous prêts ? »

Grumpf ! Avec sa famille, dire qu’il va devoir aller voir la princesse. Il préfère ne rien dire de plus, continuant tout simplement à suivre ses parents jusqu’à ce qu’ils se trouvent tous dans la salle du trône. Vraiment ? Interloqué, il jeta un bref regard autour de lui, n’osant pas observer la reine Seiry, ainsi que sa fille et le roi Tanator.

« Qu’est-ce que je fais ici, moi ? C’est pas ma place. »

Il ne veut pas se bercer d’illusions. Pourtant, le roi Tanator semble connaître ses parents. Il en est de même pour la reine Seiry. Et surtout ,ils ont l’air d’être des amis, rien que ça. Comment est-ce possible ? Comment est-ce tout simplement possible ?

« Grande sœur, pourquoi est-ce que … papa et maman parlent ainsi au roi ? »

« Car ce sont d’anciens amis. Je n’en sais pas trop mais ça fait des années voire des décennies qu’ils se connaissent depuis qu’ils sont enfants. »

Mais ? Ce n’est pas possible, tout simplement. Comment est-ce que son père et sa mère peuvent connaître le roi et la reine ? Non. En y réfléchissant bien, il n’est pas mieux.

« Je les connais depuis longtemps, elles aussi. »

« J’espère que vous resterez à notre table pour la soirée et l’anniversaire de ma fille. »

« Cela serait avec joie. Earnos ? Tu veux bien accompagner la princesse Terria à la table des enfants avec tes sœurs ? Enfin les deux petites. Toi ? Tu es assez grande pour venir avec nous. » déclara son père en emportant ses deux grandes sœurs.

La princesse Terria fut surpris mais s’exécuta, se rapprochant d’Earnos tout en faisant un petit sourire. Humpf ! Elle était vraiment en beauté aujourd’hui. Logique, vu que c’était son anniversaire. Elle n’allait pas être disgracieuse. Elle murmura faiblement :

« Bonjour, Earnos. J’espère que tu vas bien aujourd’hui. »

« Oui oui … Allons-y, si vous voulez bien me suivre. Olistar n’est pas là ? Et Holikan non plus d’ailleurs ? Ou ils sont en train de se battre tous les deux ? »

Il dit cela avec ironie, cherchant à changer le sujet de la conversation. Il n’a pas envie de parler avec elle et il faut qu’elle le remarque. Finalement, après quelques secondes, les voilà tous assis autour d’une table avec quelques autres enfants nobles. Ah bon ? Tiens donc : Olistar est à la gauche de la princesse tandis qu’Holikan est à sa droite. Lui-même a ses deux sœurs à ses côté, prêt à les aider et à les surveiller.

« Vous n’étiez pas obligés de vous mettre aussi loin, Earnos, avec tes sœurs. »

« Je préfère éviter cela. Je n’aimerai pas que les gens s’imaginent des choses. »

« Comme quoi, Earnos ? Visiblement, mes parents connaissent les tiens depuis très longtemps. Il n’y a donc rien à s’imaginer non ? »

« Je ne répondrais pas à cela. Restez aux côtés des nobles, moi et mes sœurs, nous mangerons tranquillement, rien de plus. Et en silence, promis. »

La jeune fille-Apireine fit une petite moue triste, regardant droit devant elle avant de manger en silence. Quelques nobles tentaient bien de parler avec elle mais elle faisait juste un petit sourire de circonstance pour les remercier, rien de plus.

« Grand frère, dis ? Tu es en colère avec la princesse ? »

Voilà que sa petite sœur s’y met aussi. Il arrêta de manger, la fixant avec douceur avant de chuchoter tendrement, une main posée sur ses cheveux :

« Je ne suis pas en colère mais c’est une princesse. Nous ne sommes que des insectes. »

« Mais elle a l’air vraiment gentille non ? Pourquoi tu lui en veux ? »

« Je ne lui en veux pas. Il vaut mieux que tu manges maintenant sinon, cela risque d’être froid, d’accord ? Et aide donc ta petite sœur aussi. » dit Earnos comme pour changer de conversation et surtout éviter de continuer sur cette voie. Il n’a pas envie de communiquer.

Pourtant, le regard de la princesse Terria est continuellement posé sur lui. Il le sait puisqu’il le sent. Il entend aussi Olitar et Holikan qui parlent avec elle mais il s’en fiche complètement. Pourquoi est-ce qu’il s’en mêlerait ? Pourquoi ?

« Roh, regardes ce que tu as fait. Attends, je vais te laver la bouche. »

Sourire aux lèvres, il se met à essuyer le visage de la petite dernière qui poussa un petit rire quand son frère s’occupait d’elle. Elle tendit les bras, Earnos venant la soulever pour la mettre sur ses genoux. Comme elle était encore assez petite, cela allait.

« Earnos, est-ce que tu veux que j’appelle une servante pour lui donner à manger ? »

« Non, pas besoin. J’aime bien m’occuper de ma sœur. Continuez de manger donc. »

De quoi est-ce qu’elle se mêlait ? Cela ne la concernait pas le moins du monde. Qu’elle aie autre chose à faire, ça sera bien mieux pour chacun et chacune. Tsss ! Non mais, sincèrement ? Maintenant, il voyait que la princesse Terria fixait l’enfant dans les bras d’Earnos, avec une pointe de jalousie et de tristesse.

« J’aimerai bien avoir un petit … frère ou une petite sœur. »

Finalement, elle avouait pleinement ce qui lui trottait en tête depuis le début. Earnos avait de la chance, une énorme chance d’avoir autant de sœurs avec lui. Ils étaient une grande famille. Mais voilà, généralement les reines du royaume des insectes n’avaient qu’un seul enfant.

« Est-ce que je peux sortir de table, grand frère ? »

« Fais donc mais attention à ne pas déranger les soldats, d’accord ? »

L’avant-dernière de la famille descendit de sa chaise, quittant la table avant de se diriger aussitôt vers la princesse Terria. Il haussa un sourcil, s’apprêtant à se lever mais s’arrêta en mouvement. Humpf ! Tant qu’elle ne dérangeait pas trop, ça pouvait aller. Mais qu’est-ce qui lui avait pris d’aller la voir ?

« Je me demande vraiment ce qui lui passe par la tête. Pfff … »

« On dirait bien que la princesse Terria s’est faite une nouvelle amie. »

Il écouta la voix d’Olistar, celui-ci s’étant positionné à côté de lui. Qu’est-ce que le garçon-Rapion voulait de lui ? Il n’en avait rien à faire ou presque. Ca ne le concernait pas de toute façon .Sa sœur pouvait avoir les fréquentations qu’elle voulait, du moins, tant qu’elles n’étaeint pas dangereuses. Sinon …

« Tu n’as pas remarqué que tu mettais une mauvaise ambiance à table, Earnos ? Tu devrais signaler à la princesse Terria le véritable problème plutôt que de garder cela pour toi. Je suis sûr que ça te soulagerait la conscience et surtout, permettrait à tous et à toutes de mieux s’en tirer. Qu’est-ce que tu en dis ? N’est-ce pas une chose à tenter ? »

« Je ne mange pas de ce pain-là. Qu’elle se débrouille seule, voilà tout. »

« Tu es désespérant. Vraiment. Tu n’as pas remarqué que ta sœur est partie la voir pour tenter de comprendre ce qui se passe entre vous deux ? »

« Ele n’aurait pas osé. Ma sœur n’est pas ainsi et … hum ? Vrai qu’elles me regardent souvent. Je vois pas trop ce qu’il y a à dire à mon sujet. »

Earnos était une vraie boule d’exaspération. L’enfant aux cheveux violets haussa les épaules, remarquant le regard inquisiteur d’Holikan posé sur lui. Oh ? Il n’avait même pas le droit de bouger tranquillement, c’est bien ça ? Il ne fallait pas exagérer. De toute façon, qu’importe ce que disait le garçon-Yanma, il s’en préoccupait guère.

« Earnos, elle va finir par le découvrir mais tu ne veux pas l’aider à cela ? »

« Je ne le ferais pas. Ne me fatigue pas, compris ? Et vas donc embêter Holikan puisque visiblement, vous êtes souvent collés l’un à l’autre. »

Pour toute réponse, le garçon-Rapion quitta la chaise à côté d’Earnos, le laissant seul avec sa petite sœur. Qu’ils se débrouillaient entre eux, ça serait suffisant ! Olistar ne se retourna pas, venant s’asseoir à côté de la princesse Terria. De toute façon, ce n’était que le début de l’anniversaire de la princesse Terria. La journée ne faisait que commencer. Ils avaient normalement prévu d’autres évènements d’après ce qu’il avait compris.

Chapitre 14 : Peu de paroles

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Chapitre 14 : Peu de paroles

« Earnos ? Est-ce que nous pouvons parler tous les deux ou non ? »

« Ou non, voilà ma réponse. Est-ce que cela te convient ? » dit-il d’une voix lente alors qu’Olistar haussait les épaules, visiblement peu amusé par tout ça.

« J’aimerai juste pouvoir discuter avec toi, rien de plus, rien de moins. »

« Tu viendras quand même m’embêter donc bon … autant continuer à parler chacun. »

L’enfant aux cheveux violets s’empêcha de sourire tandis qu’Earnos commençait déjà à se mouvoir pour s’éloigner des autres. Il finit par trouver un coin dans le jardin, venant s’asseoir sur un banc tout en regardant Olistar.

« Bon, qu’est-ce que tu veux exactement, Olistar ? Si c’est pour parler d’Holikan, je tiens à te dire qu’il m’adresse rarement la parole, seulement pour savoir ce que tu fais, rien de plus. »

« Et qu’est-ce que tu lui as dit exactement alors ? Je peux savoir ? »

« Rien de spécial, cela ne le concerne pas, cela ne te concerne pas. Faites votre vie chacun de votre côté mais laissez-moi tranquille, je ne veux pas être plongé dans vos embrouilles. »

« Je ne pense pas que nous puisions dire que je cherche les embrouilles, loin de là. Néanmoins, ce garçon-Yanma fait tout pour me compromettre. »

« Je m’en contrefiche. Si ce n’est que pour cela que tu viens me parler, je peux partir aussitôt, j’ai beaucoup mieux à faire de mes journées, Olistar. »

« Ce n’est pas de ça … dont je veux parler … mais de quelque chose qui m’intrigue depuis maintenant plusieurs mois. Il s’agit de toi et de la princesse Terria. »

Hein ? L’enfant-Aspicot regarda Olistar en clignant des yeux. Qu’est-ce qu’il voulait encore savoir à ce sujet ? C’était encore une histoire qui ne le concernait pas. Pourquoi est-ce qu’il s’en mêlerait ? Il marmonna :

« Arrête de fouiner là où tu ne devrais pas, c’est compris ? »

« Je suis chargé de protéger la princesse Terria. Il est normal que je me renseigne sur comment un jeune garçon-Aspicot a put rencontrer la princesse Terria … voire même la reine Seiry puisqu’il semblerait que cela soit le cas. »

« Cela ne te regarde pas ! Tu n’as pas à savoir ce genre de choses ! Mêles-toi de ce qui te regarde, Olistar ! Rien de plus ! Sinon, je devrais te frapper ! »

« Si je te laisse me frapper, est-ce que tu me donneras les réponses à mes questions ? »

« Ca ne changera rien. Tu es du côté de la princesse Terria, je n’ai pas à te dire car tu risquerais de lui répéter cela. Et puis quoi encore ? Pourquoi est-ce que je devrais t’en parler ? Je n’ai aucune bonne raison de t’expliquer mon histoire avec elle, voilà tout ! »

« Tout simplement pour me permettre de savoir ce qu’il faut faire et comment réagir. Je veux juste apprendre quelques points, peut-être pas toute l’histoire. »

« Mais je n’ai rien à te dire à ce sujet ! C’est pas difficile à comprendre ! Rien du tout ! »

« Est-ce que toi … et la princesse Terria, vous vous détestiez dans le passé ? »

Il cligna des yeux une nouvelle fois, étonné par la question d’Olistar. Lui ? Détester la princesse Terria ? C’est vrai qu’avec ses réactions, il doit donner cette impression mais …

« Ce n’est pas du tout ça, tu t’imagines des choses, voilà tout. Je ne la déteste pas. C’est tout le contraire mais elle fait tout pour que je la déteste. »

« Je ne pense pas que ça soit son but réel, tu dois le savoir aussi bien que moi à ce sujet, n’est-ce pas ? Alors pourquoi continuer cela ? Pourquoi ? »

« Car elle a tout oublié, voilà. Si encore, c’était à dessein mais non, elle a juste tout oublié comme si ce n’était que du passé. Et ça, je ne pardonne pas . »

« Tout oublié ? Mais par rapport à quoi ? Qu’est-ce qu’elle aurait oublié qui te mette autant en colère ? Comment est-ce que vous vous êtes rencontrés ? Pourquoi est-ce si important à tes yeux ? Tu en sais tellement à ce sujet. »

« Je n’ai pas à te parler, je ne te parlerai pas, ça ne te concerne pas, ça ne te regarde pas, arrête de me coller, tu commences à m’énerver, Olistar. »

« Je veux connaître toute l’histoire, c’est aussi simple que ça, Earnos. Est-ce que tu lui en veux de vouloir t’offrir cette foreuse ? Même si cela commence à dater. »

« Qu’est-ce que tu ne comprends pas ? Qu’est-ce qui cloche avec toi ? Ce n’est pas le cadeau le problème, c’est la personne qui le donne ! Si elle savait pourquoi je lui en veux, si elle savait pourquoi je ne veux pas de ce cadeau ! Si elle savait tout cela, il n’y aurait aucun problème, je le prendrais sans aucun souci mais non ! Elle ne se rend compte de rien ! »

« Et tu préfères continuer de lui en vouloir sans chercher à lui expliquer tout cela ? Sans chercher à lui rappeler sa promesse ? C’est bien cela ? Ce n’est pas un peu puéril ? »

« Je ne suis qu’un garçon-Aspicot du peuple. Les reines Apireine sont le symbole même de la monarchie dans notre royaume des insectes. Elles représentent le lien entre la royauté et son peuple. Si une future souveraine est incapable de se souvenri d’une simple promesse faite avec l’un de ces sujets, elle n’en vaudra pas la peine. »

« Je …. Hum, tu es sûr de n’être qu’un enfant, Earnos ? »

Le garçon aux cheveux blonds haussa les épaules comme pour montrer qu’il s’en fichait particulièrement de toute cette histoire. Oui, il n’était qu’un enfant. Mais être un enfant n’empêchait pas d’avoir des responsabilités, chose que la princesse oubliait.

« Est-ce que tu … en veux à la princesse d’être aussi désinvolte ? »

« Ca veut dire quoi ce mot ? Je le connais pas du tout, moi. »

« Tête en l’air. Elle ne prend pas la vie au sérieux mais il y a une chose que tu sembles oublier, Earnos. Elle n’a même pas dix ans. »

« Moi non plus, ce n’est pas une excuse, encore moins lorsque l’on est la princesse du royaume. Voilà tout simplement. Toi aussi, tu es très sérieux. »

« Certaines personnes supportent moins la pression que nous. La princesse a toujours eut une vie rêvée ou presque, cela ne veut pas dire qu’elle ne pense pas à son titre. »

« Je m’en doute mais ça ne changera rien. Je ne veux pas de son cadeau tant qu’elle n’a aucun idée de ce pourquoi je ne veux pas lui adresser la parole, c’est aussi simple que ça. Et avant même que tu dises quelque chose, je sais parfaitement que c’est elle dans le classe. »

« Alors pourquoi ne pas le lui dire ? Car tu lui parles normalement là-bas. Ce qui peut paraître étrange en vue de ta colère envers elle non ? Tu ne trouves pas cela étonnant ? »

« A quoi cela me servirait de dire aux autres qu’il s’agit de la princesse ? Lui pourrir la vie ? L’empêcher alors d’aller à l’école avec d’autres élèves ? Car ils seront tous au courant ? »

« Pourquoi pas ? Tu penses que si tu parlais, ça emmènerait à tout cela ? »

« J’en suis même sûr et certain mais je ne le ferais pas. Mon but n’est pas de la faire souffrir pour le plaisir. Pas de la faire souffrir tout court. »

Olistar poussa finalement un profond soupir. Il n’en avait guère réellement appris par rapport à toute cette histoire mais cela lui suffisait amplement. Car il ne nécessitait pas des réponses pour tout et rien, loin de là.

« J’ai eut ce que je désirais, Earnos. Tu n’as pas besoin d’en dire plus. Dans le fond, je sais juste maintenant que tu aimerais détester la princesse mais que tu n’y arriveras pas. »

« Je préfère m’en aller. Mes parents m’attendent à la maison. Passe une bonne journée même si je ne devrais pas te le souhaiter vu que tu adores fouiner. »

« Parce que j’adore fouiner, je n’ai pas le droit d’avoir une bonne journée ? C’est étrange comme conception dans tes phrases, tu ne crois pas ? »

Pour toute réponse, Earnos n’en donna guère à l’autre enfant, s’éloignant de lui sans plus chercher à communiquer avec l’enfant aux cheveux violets. Celui-ci fit craquer son cou, faisant ensuite un geste de la main tout en disant :

« Bonne route à toi, je ne pense pas que j’ai à t’accompagner non ? »

« Il n’est pas question de m’accompagner ou autre. Ne t’avise pas de me suivre, c’est aussi simple que ça. J’en ait assez de savoir que tu es dans mon dos. »

« Rien que cela ? Enfin bon, nous nous reverrons bien assez tôt, je dirais. »

Hein ? Qu’est-ce qu’il voulait dire par là ? Il l’avait déjà assez vu à ses yeux. Il ne voulait pas qu’il reste dans les environs non plus. Earnos quitta le château, jetant parfois quelques regards derrière lui bien que le Rapion ne le suivait pas. Celui-ci avait décidé de faire quelques pas jusqu’à ce qu’une petite demoiselle encapuchonnée ne s’approche de lui.

« Coucou Olistar. Dis, tu parles de plus en plus à Earnos ! Il te dit des choses sur moi ? Dis dis ? Tu veux bien me les dire ? »

« Je voudrais bien mais j’en suis tout simplement incapable. C’est impossible malheureusement, cela ne serait pas une bonne chose de ma part. »

« Pourquoi ça ? Dis moi pourquoi s’il te plaît ! J’ai toujours peur qu’Earnos apprenne que je sois la princesse à l’école ! Et s’il le savait ? »

« Qu’est-ce qui se passerait selon vous ? Est-ce que vous iriez chercher à réparer la situation ou autre ? Réfléchissez à chacun de vos actes et paroles. Mais ne vous en faites pas, je pense que vous allez pouvoir vous revoir en face à face très bientôt. »

« Comment ça ? Olistar ? Mais où est-ce que tu es passé ? »

Elle avait cligné des yeux pendant un instant quand le garçon-Rapion était passé à côté d’elle mais déjà, il n’était plus là. Elle ne comprenait pas ses derniers propos. Se revoir en face à face ? Et comment est-ce qu’il comptait faire cela ?

Chapitre 13 : L’écouter

ShiroiRyu
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Chapitre 13 : L’écouter

« Comment ça, le jeune Aspicot est toujours en train de traîner autour d’Olistar ? »

« Non, c’est l’inverse. Même s’il se montre discret, on a remarqué qu’Olistar le surveille souvent. On ne sait pas pourquoi et il ne faut pas espérer lui demander pourquoi. »

« Merci de me l’avoir signalé, je vais aller voir avec ce jeune garçon Aspicot. C’est comment son nom ? Il est dans la même classe que la princesse non ? »

« C’est elle-même ainsi que la reine qui l’ont invité à venir suivre des cours et vous voulez savoir ? Il paraitrait qu’il est très obéissant et réceptif. Au final, ce fût une sacrée bonne surprise, il paraîtrait. Comme quoi, on juge trop souvent les autres sans raison ! »

« Ah bon ? Il est doué pour l’école ? Un garçon-aspicot provenant du peuple ? »

« Oui, c’est surprenant mais le professeur ne tarie pas d’éloge à son sujet. »

Peut-être est-ce pour cela que le garçon-Rapion s’intéressait à lui. Hum … L’enfant-Yanma sembla songeur avant de remercier les gardes, s’éloignant d’eux. Bon, alors, où est-ce que le garçon-Aspicot se trouvait ? Ah oui, là.

« Heureusement qu’aujourd’hui est le jour où il a cours. Bon ! HEY ! »

Il s’écria, venant se rapprocher d’Earnos qui le regarda avec méfiance. Ce n’était pas la première fois qu’il voyait Holikan. Il connaissait aussi son nom mais surtout, il savait qu’il traînait autour de la princesse Terria. C’était un peu son gardien personnel.

« Oui ? Est-ce qu’il y a un problème, messire Olistar ? »

Ne pas manquer de courtoisie. Malgré qu’il avait à peine une année de plus que lui, il ne fallait pas oublier leurs différences. Cet enfant était une personne très importante dans le château de la famille royale. C’est pourquoi il lui parlait de la sorte.

« Non non ! Pas du tout ! Rien envers toi ! De plus, c’est tout le contraire ! On dit que du bien de toi d’après les rumeurs ! Toutes mes félicitations ! Les cours dans le château sont plus difficiles que ceux d’une classe normale. »

« Euh … Merci beaucoup. C’est très sympathique de votre part. Qu’est-ce que je peux faire pour vous alors ? Si vous voulez bien m’expliquer, je peux vous aider. »

« Oh … Directement. Ca serait par rapport au garçon-Rapion qui est dans ta classe. Tu dois le connaître. Il porte le nom d’Olistar, n’est-ce pas ? »

« C’est le cas mais je ne le connais pas vraiment. Je ne suis pas vraiment ami avec tout le monde là-bas. Je ne suis pas sûr que je sois le mieux placé pour ça. »

« Mais non, mais non, il ne faut pas dire cela. Je voudrais surtout te mettre en garde contre lui. Etant un Rapion, il est naturellement un ennemi du royaume des insectes. Même s’il ne le montre pas encore, malgré son apparence, il est un futur criminel. Fais attention à toi ! »

« Merci pour m’avoir prévenu. Je ferais alors attention à moi. »

« Bien, je dois retourner m’entraîner avec les autres soldats. Bonne journée ! »

Le garçon-Yanma sembla satisfait de ce qu’il venait d’accomplir. S’il avait réussi à mettre en garde cet … Earnos par rapport à Olistar, c’était parfait ! Cela montrait alors qu’il pouvait espérer que tout se passe bien dans le futur ! Hahaha !

« Sinon, tu peux aussi sortir de ta cachette. »

Earnos avait dit cela avec nonchalance tandis qu’une ombre aux cheveux violets se présentait à lui, dans son dos. Le garçon-Aspicot se retourna, le fixant d’un air morne avec ses yeux rubis, prenant une profonde respiration :

« Je ne sais pas à quoi vous jouez tous les deux mais bon … surtout toi. Pourquoi est-ce que tu me suis à chaque fois que je me déplace ? »

« Depuis quand est-ce que tu es au courant ? » demanda calmement Olistar.

« Depuis déjà quelques semaines. Tu sais, les Munjas te repèrent assez facilement, malgré que tu sois discret ou non hein ? Bon … Alors, qu’est-ce que ça veut dire ? Pourquoi est-ce que le chevalier personnel de la princesse m’a dit ça à ton sujet ? Est-ce que je dois te considérer comme un ennemi du royaume ou non ? Et surtout, pourquoi tu me suis ? »

« Par intérêt. Comment est-ce que un garçon-Aspicot peut être aussi intéressant. Voilà tout. Est-ce une mauvaise chose que d’éveiller ma curiosité ? »

« Je n’ai pas dit ça … même si quand tu parles comme ça, ça fait un peu peur. Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter un tel traitement de faveur ? Et puis bon, tu n’as pas à la princesse à surveiller ? Elle n’est pas franchement discrète sous sa capuche. »

« Là aussi, tu as vite deviné de qui il s’agissait. Tu ne vois donc pas pourquoi j’en veux savoir plus à ton sujet ? C’est pourtant très simple non ? »

« Non, je ne vois pas pourquoi tu me colles autant à la peau. Des garçons-Aspicot, il y en a des milliers. Pareil si tu penses qu’il y en a qui sont chevaliers. »

« Qui connaissent la princesse personnellement et depuis des années ? »

« Qu’est-ce que … tu racontes là ? Comment est-ce que tu sais ça, toi ? »

« Tout simplement pour la raison que tu as évoquée, non ? » dit calmement l’être en face d’Earnos. « Car je t’ai observé. Et comme tu parles parfois un peu seul … tu oublies que tu ne l’es pas forcément. Même si je ne connais pas les détails, je dois avouer. »

« Des détails qui ne te concernent pas. Et tu ne m’as pas expliquer ce que te vaut le chevalier Holikan. Pourquoi est-ce qu’il a dit cela à ton sujet ? »

« Car il ne m’apprécie pas ? Et parce que les Rapions n’ont pas une bonne réputation. »

« Ah ? Rien que pour ça ? Bof, si ce n’est que ça … »

« Mais toi, pourquoi est-ce que tu as finalement accepté de me parler ? Qu’est-ce qui t’a poussé à refuser ce qu’il t’a dit ? Même si ce n’est pas ouvertement ? »

« Le questionnement. Tu n’as rien fait de mal à mes yeux … du moins … pas envers le royaume des insectes. Je ne vois pas pourquoi je devrais écouter les dires d’autrui. Je préfère penser par moi-même par rapport à tout ça. »

« Et tu te demandes encore pourquoi je suis intéressé pour en savoir plus à ton sujet ? Tu viens de le découvrir par toi-même, Earnos. »

« Hmm ? Car je préfère savoir par moi-même, c’est ça ? C’est étrange comme réflexion, très étrange … mais bon, maintenant que c’est fait … »

«  Est-ce que tu comptes partir sans chercher à converser avec moi ? »

« Je ne vois pas pourquoi je continuerais cela. Mais bon, maintenant, je sens que je vais devoir souvent parler avec toi … si le chevalier Holikan continue de vouloir m’en empêcher. Je ne veux pas me le mettre à dos, si c’est cela que tu veux apprendre. »

« Cela me suffit amplment de le connaître. Mais bon, nous nous reverrons alors. Nous avons beaucoup à raconter, toi et moi. Que cela soit par rapport aux cours mais aussi au reste. Bonne journée à toi, Earnos. Fais attention sur le chemin, je ne serais pas derrière toi. »

« Bla bla bla … Est-ce que c’est de l’humour ? »

« Je ne fais jamais d’humour, Earnos. » répondit calmement Olistar alors qu’Earnos haussait un sourcil. Alors pourquoi est-ce qu’il avait le sourire aux lèvres ?


Le sourire disparut presque aussitôt pour laisser place à un masque d’indifférence. Ah oui, ça semblait déjà plus convenable et logique à ce qu’était cet enfant-Rapion. Bon, si ce n’était que ça … Pfiou ! Ce n’était pas bien grave.

« Je m’en vais donc. Bonne journée aussi à toi … Olistar. »

« Tu ne manques pas de politesse à mon encontre. Tu es … vraiment … remarquable. »

« Arrête avec tous les compliments, que tu les penses ou non, c’est assez agaçant en soi. »

Pour toute réponse, Olistar fit demi-tour, partant de son côté tandis qu’Earnos prenait une profonde respiration. Ce garçon allait tout simplement le rendre fou. Il ne savait pas à quel jeu il jouait mais il allait bien finir par le découvrir. A ce moment-là, il verrait quoi en faire mais pour le moment, le plus important était de retourner voir la Munja.

« C’est bien elle qui m’a prévenu au sujet d’Olistar. Sans ça … »

Sans ça, il ne l’aurait jamais découvert. Cet enfant pouvait être un véritable fléau s’il le désirait … mais il sentait que ça ne sera jamais le cas. Il ne cherchait guère le mal en ce lieu.

Olistar s’était mis assis sur un banc, isolé du reste alors qu’il regardait droit devant lui. C’était donc ça, n’est-ce pas ? Earnos avait réussi à passer outre les paroles d’Holikan pour pouvoir juger par lui-même. Non en fait, il devait remercier Holikan pour avoir chercher le dialogue avec Earnos.

« Sans lui, il n’aurait jamais voulu communiquer avec moi. »

Et pourtant, cela devait faire bien déjà quelques mois que l’enfant-Aspicot était dans les environs. Mais voilà, ça ne changeait guère réellement leur relation qui était basée uniquement sur la méfiance du côté d’Earnos. Bête, c’était tellement bête en un sens et en même temps, c’était ce qu’il avait désiré non ?

« Dans le fond, je ne peux m’en vouloir qu’à moi-même. Tout cela a très mal commencé et Earnos a la rancune assez tenace. Je ne crois pas qu’il me pardonnera un jour. »

Tout cela à cause d’une foreuse. D’ailleurs, il en avait une nouvelle. Ses parents le lui en avaient offert une nouvelle, presque aussi « belle » que celle que la princesse voulait lui offrir. Il n’avait pas cherché à savoir d’où venait cette foreuse mais normalement, les parents d’Earnos n’étaient pas capables de s’en payer une.

Il y avait une relation autre que celle d’Earnos avec la princesse Terria mais il n’arrivait pas encore à deviner quoi. Il allait devoir étudier cela. Etudier les parents d’Earnos ? Si ce dernier l’apprenait, autant dire qu’il allait avoir de sérieux ennuis. Plutôt se concenter de pouvoir discuter avec lui pour le moment. Il verra tout cela plus tard.

Chapitre 12 : Nullement apprécié

ShiroiRyu
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Chapitre 12 : Nullement apprécié

« Je dois m’en aller dès maintenant. Bonne journée. »

Hmm ? Dès maintenant ? Il avait fallût un bon mois pour qu’Earnos prononce ces paroles qui étaient loin d’être anodines. Qu’est-ce que cela voulait dire exactement ? Tout simplement qu’il comptait aller voir le quartier des Munjas.
Sauf que cette fois-ci, il était prêt. Il avait décidé de tout faire pour être sûr de ne rien manquer, loin de là. Humpf ! C’était étrange, vraiment très étrange que de vouloir suivre un garçon-Aspicot mais en même temps, c’était bien ce qu’il s’était promis non ? Avec la vélocité qui le caractérisait tant, il finit par retrouver la trace du garçon-Aspicot, qui prenait bien le chemin du quartier des Munjas. Comme la dernière fois, il disparut dans un bâtiment.

Cette fois-ci, hors de question de ne rien faire ! Il se rapprocha du bâtiment, y jetant un œil. Oui, bien entendu, il y avait des fenêtres. C’était la logique même. Il n’appréciait guère de faire cela mais il pénétra dans une chambre … de femme ? Hein ? Une chambre de femme-Munja ? D’après ce qu’il pouvait voir ? Et il entendait aussi des paroles ?

« Alors, comme cela, Earnos, tu as fait tout ça aujourd’hui en cours ? Surprenant. »

« Baaaaaaah … Euh … Oui, madame Douély. Mais bon, c’est pas forcément simple aussi hein ? Faut pas se mentir ! Si c’était si facile, je serais pas là ! »

« Et c’est pour cela que je te donne encore des cours malgré que … hum … tu sois maintenant dans une école spéciale du château. Mais bon, cela ne te dérange pas trop non ? »

« Non non ! Pas du tout ! Je suis toujours content de te voir ! »

« Tant mieux car tu sais parfaitement que c’est réciproque, petit Aspicot ! »

Tant de mièvreries. Il voyait les deux personnes qui lui tournaient le dos. Earnos était sur les genoux d’une personne encapuchonnée. D’après le ton de le voix et la chambre, aucun doute sur le fait qu’il s’agissait d’une femme. Celle-ci reprenait la parole, disant :

« Alors bon, que veux-tu que l’on fasses, toi et moi, Earnos, aujourd’hui ? Encore des cours ? Tu as peut-être une autre idée en tête non ? A toi de décider pour aujourd’hui ! »

« Beeeeeen ! Encore des cours ! Encore ! J’aime bien ça, ça ne me dérange pas du tout en fait, Douély ! Je préfère apprendre encore ! »

« Pour impressionner tes camarades, n’est-ce pas ? D’ailleurs, les nobles sont-ils toujours aussi … prétentieux, Earnos ? Ils ne te dérangent pas ? »

« Ben en fait, pas vraiment, c’est même le contraire ! Ils aiment bien passer du temps avec moi, je comprends pas vraiment pourquoi, je dois avouer. Tu as une explication, dis ? »

« Hmm, sûrement car tu es le plus mignon des garçons-Aspicot que je connaisses. »

« C’est vraiment … perturbant. Je crois qu’il va falloir que je prévienne ses parents. »

Mais pour l’instant, il valait mieux observer tout cela. Pendant plusieurs heures, l’enfant restait sur les jambes de cette étrange femme-Munja. D’après les rumeurs, les Munja étaient des êtres plutôt problématiques, causant de nombreux ennuis. Ici, c’était tout le contraire, chaleureuse, amicale, tendre avec un enfant, est-ce qu’Earnos avait ce pouvoir ?

« Bon ! Earnos, il se fait tard, il va être l’heure pour toi de partir ! »

« Mais euh … tu ne voudrais pas que je parte hein ? N’est-ce pas ? »

« Tu sais parfaitement que non, petite fripouille. Tu es en train de jouer avec moi, vilain petit garçon ! Mais oui, il faut que tu t’en ailles. Par contre, continues de te méfier de ce garçon Rapion, d’accord ? Ne lui fait pas vraiment confiance. »

« Comme tu le voudras, Douély ! Mais moi non plus … et tu sais pourquoi. »

« Oui, oui, mais ce n’est pas uniquement pour cela, hein ? Tu t’en doutes ? N’est-ce pas ? »

« Oui bien sûr mais euh … enfin, t’en fais pas, promis, je serais prudent ! »

Il vint lui dire cela avec un petit sourire aux lèvres alors qu’elle venait le serrer plus fortement dans ses bras. L’enfant-Aspicot sembla ravi de tout cela, rigolant légèrement à l’enlacement tandis qu’Olistar quittait cet endroit par l’endroit d’où il provenait.

« Cette femme-Munja … lui met de curieuses idées en tête. Je me demande ce qu’elle fabrique. J’espère pour Earnos que ce n’est pas très dangereux. »

Et voilà, il avait quitté cet endroit pour retourner au château. Ce qui allait se passer ne le concernait plus maintenant. Mais dès l’instant où il posa un pied dans celui-ci, une voix se fit entendre, agressive bien que juvénile :

« HEY ! Olistar ! Qu’est-ce que tu faisais dehors à cette heure-ci ? »

« Cela ne te concerne pas. Cela relève du domaine du privé. »


Voilà à qui il s’adressait : Un garçon qui devait être à peine moins âgé que lui mais habillé de vert comme ses cheveux assez aplatis. Ses yeux rouges le fixaient avec colère et dégoût ainsi que beaucoup de haine avant de dire :

« Cela me concerne car il en va de la sécurité de la princesse Terria. »

« La princesse Terria est en sécurité alors pourquoi s’évertuer à chercher querelle ? Qu’est-ce que tu y gagnerais à me provoquer ? »

« Simplement que tu fasses ne serait-ce qu’un faux pas envers la monarchie et je te jetterais dehors. On ne veut pas d’êtres comme toi par ici. »

« Tu ne veux pas, voilà la nuance et la différence … Holikan. Maintenant que c’est fait, je vais plutôt aller me reposer, il se fait tard et je commence à être fatigué par toute cette histoire. Bonne soirée à toi, nous nous reverrons sûrement demain. »

« HEY ! J’ai pas fini de te parler, tu as compris ? »

Aucune réponse de la part d’Olistar, celui-ci avait déjà disparu du champ de vision d’Holikan, le laissant alors seul. Celui-ci émit un grognement de mécontentement. Il n’aimait guère qu’on le prenne pour un imbécile, loin de là.

« Je te le ferais payer … et salement, tu verras demain. »

Mais pour l’heure, il allait voir les gardes pour leur demander s’ils savaient où était passé Olistar ces dernières. Lorsqu’il se présenta en face d’eux, malgré le fait qu’il n’était qu’un enfant, ils firent le salut militaire. Holikan dit d’une voix lente :

« Qu’est-ce que le garçon Rapion a fait dernièement ? Avez vous une idée de l’endroit où il a pût se rendre ? Quelqu’un l’a t-il observé ? »

« Nullement, Holikan. Nous ne l’interrogeons jamais. Cela ne regarde que lui et la reine Seiry a été formelle à ce sujet : nous ne devons pas lui chercher querelle. »

« Tu devrais donc faire attention à ce sujet. Si tu ne veux pas avoir trop d’ennuis. »

« Je m’en contrefiches de tout ça ! Mais sinon, rien d’autre à savoir à son sujet ? Y a bien un truc qui a dût vous marquer non ? Il part des fois ! »

« Ah ! Il est parti après le jeune garçon-Aspicot qui vient parfois au château pour des cours. Mais à part ça, rien de spécial, non. »

« Le jeune garçon-Aspicot ? J’ai remarqué que la princesse parlait souvent avec lui. Merci, j’ai tout ce qu’il fallait. Je me retire dès maintenant. »

Le garçon-Yanma salua les gardes avant de s’éloigner. Les deux soldats se regardèrent avant de se concerter entre eux, le premier disant au second :

« Future graine de chevalier ce petit Yanma. Si on m’avait dit ça dans le passé. »

« Hey ! Ne parle pas trop haut, il risquerait de t’entendre, tu sais bien qu’il est assez têtu comme une mule non ? Enfin, ce n’est pas un mauvais garçon, loin de là. »

« C’est la fierté du roi. Il faut dire qu’un jeune Yanma si prometteur, ça ne peut qu’éveiller l’intérêt de notre bon monarque. »

« Et puis, n’oublie pas aussi que c’est le futur fiancé de la princesse Terria. Et oui, rien que ça. Ah … Il y en a qui ont de la chance. Si jeune et déjà promis à un destin si grand. »

« Hey, sois pas jaloux d’un enfant, être soldat du roi, c’est déjà un sacré bon poste ! »

Vrai qu’il n’avait pas à se plaindre de sa position, hahaha ! Le soldat émit un petit rire, rapidement accompagné par celui de son camarade. Ils avaient plutôt la belle vie à l’heure actuelle. Mais ce petit soldat miniatue était vraiment remarquable … quant au garçon-Rapion, il l’était tout autant malgré la haine de certains insectes envers lui.

« Il faut que je me renseigne absolument sur les Munja. »

C’était la seule remarque qu’il s’était fait au moment où il avait décidé de se coucher sur son lit. Il l’avait décidé, il en était certain. Mais maintenant, c’était peut-être un domaine très dangereux dans lequel il allait s’enfoncer. S’il ne faisait guère attention, il risquait d’avoir de sérieux ennuis … et cela, il ne pouvait pas réellement se le permettre.

« Trop dangereux, très dangereux … mais bon, cela pourrait être intéressant. »

Intéressant, voilà le terme auquel il pensait quand il réfléchissait à cette histoire. C’était tout simplement n’importe quoi. Mais peut-être que cela serait une nouvelle motivation ? Lui qui n’avait pas vraiment de but personnel à l’heure actuelle ?

« Peut-être est-ce une bonne chose dans le fond ? »

Car cela faisait maintenant plusieurs mois, peut-être une année qu’il connaissait Earnos. Oh bien entendu, ils n’étaient pas amis, c’était tout le contraire en vue de la haine viscérale que lui portait le jeune garçon aux cheveux blonds mais … pourquoi pas ?

« Au moins … ah … pour quelle raison cela me préoccupe tant ? »

Aucune explication raisonnable. Rien de concret dans ses pensées ne lui permettait de comprendre son propre raisonnement. Il était étrange depuis ce jour où un simple garçon-Aspicot avait osé lui tenir tête. Mais ce sentiment n’était pas mauvais.

Chapitre 11 : Une haine raciale

ShiroiRyu
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Seconde partie : Comprendre les autres

Chapitre 11 : Une haine raciale

« Earnos ? Est-ce que tu as révisé tes cours pour aujourd’hui ? »

« Pourquoi esr-ce que tu me poses la question, Olistar ? Je n’ai pas à t’adresser la parole. »

Voilà, ce fut dit aussi simplement que ça. Le garçon aux cheveux blonds avait pris la parole, lui répondant de façon assez sèche tandis qu’Olistar restait de marbre, assis devant une table d’école juste à côté de celle d’Earnos. Il reprit calmement :

« Ce n’était qu’un simple renseignement. Rien de plus, rien de moins. »

« Je m’en contrefiches énormément. Je n’ai pas à te répondre que je saches, normalement hein ? Alors bon, je ne te répondrais pas, c’est aussi simple que ça. »

Finalement, le Rapion ne fit qu’hausser les épaules en réponse à Earnos. Pourquoi devrait-il chercher à se battre contre lui ? C’était parfaitement inutile, ce n’était pas dans son intention, loin de là. L’enfant se remit correctement au travail alors que le professeur arrivait.

Quelques heures plus tard, il était possible pour tous de pouvoir se reposer pendant une demie-heure, le temps de pouvoir discuter et manger entre eux. Earnos restait seul dans son coin bien que quelques insectes s’approchaient de lui pour le questionner au sujet du cours. Malgré les apparences et son histoire, il semblait plus qu’apte à comprendre et apprendre.

« Dis, Earnos, tu peux m’expliquer tout cela ? Et ceci aussi ? »

« Hein ? Euh, je veux bien mais je suis pas sûr d’y arriver hein ? »

« Mais je suis sûr que si ! Viens nous expliquer, ça sera plus simple ! Viens manger avec nous, c’est mieux ! Tu seras moins seul ! »

Il haussa un sourcil. Il n’avait pas décidé d’être seul, c’était juste une habitude. Et puis, même si cela faisait quelques mois, il était … toujours en territoire inconnu. Et cette personne encapuchonnée, il savait parfaitement de qui il s’agissait mais il faisait semblant de ne pas le comprendre et de ne pas le remarquer. Pourquoi chercher des ennuis ? Surtout en plein château. Il n’y avait bien qu’envers Olistar qu’il montrait une vraie animosité.

« Je me demande ce que je lui ait fait pour mériter cela. »

Encore qu’il connaissait la réponse. Elle n’était pas difficile à deviner : il était un Rapion, Earnos était un Aspicot. A partir de là, il ne se faisait aucune illusion sur le devenir de leur relation. Même s’il n’en connaissait pas l’origine, il était au courant de la haine viscérale des Aspicots envers les Rapions et inversement.

« Il faudra que je me renseigne à ce sujet. Je ne pense pas que cela soit mauvais. »

Mais pour l’heure, il devait plutôt envisager de retourner en cours s’il ne voulait pas avoir de problèmes avec le professeur. Ces nombreux retards n’étaient guère appréciés.

« Earnos ? Pouvons-nous parler tous les deux maintenant que les cours sont terminés ? J’ai à converser avec toi et j’aimerais que tu acceptes. »

« Tu peux continuer à aimer et à espérer. Je suis occupé, je dois retourner chez moi. »

Et voilà, aucune conversation, ni rien. Pourtant, même si l’enfant aux cheveux blonds le détestait, il ne faisait plus aucun geste belliqueux. L’animosité était là, présente, toujours très présente mais en même temps, il n’y avait que ça.
Aucune agression verbale, aucune agression physique, rien de tout cela. C’était surprenant, très surprenant, mais non pas forcément désobligeant, loin de là. Soit, puisqu’il en était ainsi, il valait mieux continuer à lui répondre, non ?

« Comme tu le désires, je voulais que l’on discute, toi et moi. »

« Et je ne le veux pas, comme ça, nous sommes encore en désaccord. C’est tout. »

« Soit. Maintenant que j’ai ta réponse, je reviendrais te questionner à ce sujet la prochaine fois que tu repasseras en cours. Au revoir, Earnos. »

L’enfant-Aspicot fit une mimique de dégoût avant de s’éloigner de la place, hochant la tête en direction de la personne recouverte par le tissu. D’ailleurs, si lui-même le savait, comment cela se faisait que personne d’autre ne le sache ? Bon, Olistar, il s’en doutait qu’il devait être au courant mais les autres élèves ? Ils donnaient l’impression de ne pas le savoir.

« Où est-ce qu’il part ? Ce n’est pas le chemin de la maison. »

Des fois, il lui arrivait de vouloir suivre Earnos et de voir où il se rendait. Mais cette fois-ci, c’était étrange, il ne partait pas vers le quartier de ses parents mais … Hein ? Ce n’était pas plutôt le quartier des Munjas ? Mais c’était dangereux.

« Il donne l’impression de connaître le chemin, ce n’est pas la première fois qu’il vient. »

C’était pour cela qu’il devait alors le suivre, par mesure de précaution. C’était la meilleure chose à accomplir, s’il y a un problème, il peut venir l’aider. Mais voilà, est-ce qu’il a vraiment des problèmes ou non ? Car il n’en a pas l’impression.

Une heure plus tard, il le voit sortir d’une maisonnée, le visage souriant et un peu rouge. Hum ? Ça n’a pas l’air dangereux, pas du tout. Peut-être qu’il s’est fait des illusions à ce sujet ? Ça ne serait pas étonnant en soi.

« Je ferais mieux de ne pas m’intéresser à ça. Cela concerne sa vie privée … même si être en contact avec un Munja est assez dangereux. »

Mais il n’est pas convaincu que l’enfant soit en danger. En fait, c’est plutôt le contraire. Est-ce que Earnos n’est pas plutôt en sécurité ? Les Munjas se désintéressent de lui ou presque. Mais hmmm … il doit plutôt faire attention à lui-même.

« Je vais rentrer, cela sera plus rassurant pour moi. »

Surtout que dans un endroit qu’il ne connaissait à peine, il ne savait guère comment les Munja pouvaient réagir en sa présence. Par mesure de précaution, il valait alors mieux ne rien faire et s’éloigner, oui.
Une demie-heure plus tard, il avait accéléré le pas sans se retourner. Non pas qu’il tremblait, non pas qu’il était inquiet, non pas qu’il répétait ces mêmes pensées pendant toute la durée du trajet mais … c’était une simple mesure de précaution, oui.
Mesure de précaution .Les Munjas. Il devait trouver un moyen de les étudier, ça serait mieux pour lui. Pour pouvoir réagir en conséquence. Il n’y avait que peu de chances que les parents d’Earnos ne sachent pas au sujet des Munjas mais pourquoi ?

« Je ne suis pas le mieux placé pour lui donner des conseils. »

Surtout que l’enfant ne l’écouterait pas donc bon … C’était particulièrement inutile. Couché sur son lit de la chambre qui lui était réservée dans le château, il étudia le plafond pendant de longues minutes, réfléchissant à ce qu’il allait devoir faire par rapport à Earnos.

« Humpf, la prochaine fois qu’il ira, je verrais avec qui il communique. »

Le mieux à faire. Mais voilà, Earnos n’y allait que rarement. S’il devait envisager de le suivre tous les jours, l’enfant-Aspicot allait se poser des questions. Alors ? Comment faire exactement ? Comment savoir quand il y allait ?

« Je ne vais pas lui poser la question. Cela serait particulièrement simplet de ma part. »

En même temps, pourquoi portait-il un intérêt particulier à Earnos ? Peut-être parce que pour un Aspicot, il avait montré de grandes qualités ? Peut-être à cause de sa relation avec la princesse ? Pour être sûr qu’elle soit en sécurité ensuite ?

Des raisons, il en avait beaucoup, vraiment beaucoup mais est-ce qu’elles étaient toutes convenables ? Satisfaisantes ? Non, c’était assez puéril de sa part, vraiment. Mais bon, peut-être avait-il le droit de se comporter comme un enfant des fois ?
Est-ce qu’il pouvait se décider de réagir de la sorte ? Il se redressa, venant se regarder devant le petit miroir posé sur une table. Oui, ses cheveux violets, son regard améthyste, sa tenue un peu négligée de Rapion.

« Je ne suis moi-même pas vraiment très présentable en un sens. Je n’ai aucune leçon à donner à Earnos de ce côté. Bon … Je jugerais d’après ses réactions, cela sera beaucoup plus simple pour trouver quand il ira voir ces Munjas. »

Mais pendant ce temps, il se renseignera Oui, il se renseignera sur les Munjas pour savoir ce qu’ils sont exactement mais surtout ceux qui se trouvent dans le royaume des insectes. Car oui, il existait quelques tribus hors du royaume des insectes.
Mais autant dire que celles-ci étaient introuvables ou presque. Les Munja s étaient des insectes mystérieux, aux pouvoirs des plus surprenants … et surtout des plus inquiétants. Même lui n’oserait pas s’aventurer près d’eux sans aucune précaution auparavant.

« Je verrais demain … oui. »

Il avait finit par trouver le sommeil après toutes ces réflexions. Le lendemain, il était retourné en cours, assis à côté de la princesse encapuchonnée. Celle-ci lui demanda :

« Tu as une petite mine, Olistar. Tu as pas réussi à bien dormir cette nuit ? »

« Disons que j’étais perdu dans mes pensées. Je réfléchissais par rappot … »

« A Earnos, hein ? Comme moi. Il est vraiment super … enfin, je trouve. »

Voilà que la princesse s’était mise à compliment le jeune garçon Aspicot. Alors qu’auparavant, elle n’aurait même pas chercher à en savoir plus à son sujet. Vraiment, les mois et les différents événements avaient réussi à changer sa perception de tout cela mais … il restait malheureusement le fait qu’Earnos ne lui pardonnait pas.

« Mais voilà, j’ose pas lui dire qui je suis car sinon, il me reparlera plus … et pas envie de ça, Olistar. Dis, tu sais pourquoi il ne veut pas ? »

« Pas le moins du monde. Attention, les cours vont bientôt commencer. »

Et voilà comment il arrivait à détourner le sujet. Aussitôt, la princesse se concentra sur le professeur qui arriva, celui-ci leur demandant de sortir leurs affaires. Terria poussa un profond soupir, regardant la place vide à côté d’elle. Olistar fit semblant de l’ignorer.