Archives de catégorie : Tome 3 : Un nouveau monde

Chapitre 10 : Quatre Reines

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 10 : Quatre Reines

« C’est pour bientôt non ? »

« Ils ont sûrement été le chercher. »

« Il paraîtrait que notre Dieu va faire son apparition pour cet évènement. »

De plus en plus de personnes se pressaient autour de l’échafaudage qu’avaient établi les rois. Une guillotine se trouvait au beau milieu de l’échafaudage, trois personnes encapuchonnées étant à côté de la guillotine : Les trois rois… Et qui étaient avec eux ? Trois personnes menottées : Deux femmes et un homme.

« Ce ne sont pas les mêmes… que les autres. »

« Encore des prisonniers ? Mais qui oserait faire une telle chose aujourd’hui ? »

« TAISEZ VOUS ! VEUILLEZ TOUS VOUS TAIRE ! »

Des soldats arrivaient peu à peu, venant mettre de l’ordre parmi la foule pour la calmer avant qu’il ne soit trop tard. Shala, Berthra et Snakiante avaient les yeux baissés, ne proférant aucune parole. Visiblement, tout n’était pas au beau fixe et si les deux autres rois étaient aussi puissants que Rocagiri… Ils ne pouvaient rien faire.

« Hey, le criminel ! Réveille toi ! C’est l’heure ! »

« … »

« REVEILLE TOI ! »

Un violent coup de pied dans le ventre et l’homme à terre s’était mis à gémir de douleur. Il était si faible… Comment pouvait-il se lever et se réveiller dans son état ? Il n’avait plus la force… et la volonté. Cela faisait un mois qu’il était considéré plus bas que terre.

« Ne fais pas semblant avec moi, imbécile ! »

« De… l’eau… »

« Ca ne te servira à rien ! Tu vas bientôt mourir ! »

Le garde s’approcha de lui, le soulevant par le col. Il poussa un petit rictus de dédain avant de jeter l’homme sur ses camarades. Ces derniers gardèrent l’homme dans leurs bras sans rien dire. Celui-ci ne réagissait pas, les lèvres sèches et son corps recouvert de blessures et nombreux coups de fouets. Ce mois… Il ne pouvait pas l’oublier. Il s’était fait capturé avec une telle facilité…

« Chef… Vous êtes sûr qu’on peut le présenter comme ça ? »

« On obéit aux ordres et c’est tout ! Le roi nous a demandé de le prendre, pas de voir si il allait bien et de toute façon, on s’en fiche. Dans trente minutes, il sera mort ! »

Mort ? C’était peut-être mieux que de subir ça… Cette femme… aux cheveux bruns… Elle n’avait pas hésité à le consumer pendant des heures… et cet homme… Lucate… Lui s’était chargé personnellement de le torturer. Maintenant, cela lui rappelait ces moments où Giradès avait réussi à le faire souffrir pendant toutes ces années.

« Bon ! Emmenez le maintenant et bouchez vous le nez. »

« C’est vrai qu’il ne sent pas la rose. »

« Faudra s’y faire, on a pas le temps de lui faire prendre un bain. »

Lui faire prendre un bain ? Ah ! Qu’est-ce que cela l’importait maintenant ? Il tenta de pousser un soupir mais il n’en avait même pas la force. Il ferma les yeux, se laissant traîner comme le moins que rien qu’il était. Non, il n’avait plus envie de faire quelque chose. Dire qu’il avait abandonné Tyrania et Pandora pour ça… Qu’il était pathétique.

« Notre Dieu à tous, Malar, va bientôt arriver. »

La quatrième ombre encapuchonnée venait de faire son apparition, suivie par les trois jeunes femmes qui étaient bien plus resplendissantes maintenant qu’elles étaient propres. Des murmures se firent entendre parmi le peuple : Qu’elles étaient belles… Et celle avec ses yeux fermés semblait bien plus sage que les deux autres.

« Nelya ?! Tu es là ?! Mais c’est… quoi cette tenue ?! »

« Shala… Cela faisait longtemps. Un mois, n’est-ce pas ? Comme tu peux le voir, nous sommes capturées tous les six. »

« Mais ta tenue… »

« Le roi nous les as données. Nous avons été emprisonnées pendant un mois quand nous sommes tombés dans ce royaume. »

« Et Xano ?! Où est Xano ? Tu étais avec lui, non ? »

« Je ne l’ai pas vu… Mais il fera bientôt son apparition. »

Elle gardait son calme impérial tandis que les quatre Atouts restaient complètement muets. Nelya, Keli et Malasa furent enchaînées à leurs tours et positionnées à côté de Shala et des autres. Le contraste était flagrant mais les gens autour d’eux préféraient se taire alors que le roi reprenait la parole :

« Comme vous pouvez le voir, ces six personnes sont des criminels et nous sommes là nullement pour les juger mais pour appliquer la sentence divine. Dès l’instant où notre Dieu à tous fera son apparition, nous nous chargerons de tout cela. »

« Pas si je m’en occupe… »

Personne n’avait entendu la voix féminine qui répondait au roi sauf deux autres personnes. Trois femmes étaient légèrement éloignées des autres, toutes dans un coin comme pour éviter de trop se faire remarquer. Parmi elle, l’une releva sa manche droite, faisant apparaître une griffe ainsi qu’une boule de feu au-dessus de cette dernière.

« Tyrania, veuillez vous calmer. Ce n’est pas le bon moment pour faire ça. Vous devriez attendre avec Pandora que l’homme dont vous me parlez fasse son apparition. »

« Aliréna, je n’ai pas l’habitude de le dire… mais merci. Néanmoins, ne pense même pas à m’arrêter. Je… »

« Je ne ferais rien de cela. Je vais vous laisser mesdemoiselles. Je vous ai fait rentrer dans ce royaume, voilà tout. Le jeune homme doit être Xano et il était fort gentil lorsque je l’ai vue. Je n’ai fait que lui rendre ce service. »

L’une des trois personnes s’éloigna des deux autres, retirant sa capuche pour laisser apparaître sa longue chevelure blonde. Ses longues oreilles et ses yeux se posèrent sur Tyrania et Pandora tandis qu’elle mettait un doigt devant ses lèvres. Motus et bouche cousue. Elle partait maintenant peu à peu tandis qu’un tremblement se produisit. Malar allait apparaître et elle le savait… Si les Rois ou lui la voyaient, ils allaient se poser des questions.

« Je vous demande d’accueillir comme il se doit notre Dieu à tous, Malar. »

Un nouveau tremblement se créa, une fissure dimensionnelle faisant son apparition à côté de la guillotine. L’homme aux cheveux blonds et au regard rubis se montrait devant son peuple qui exaltait de joie. Il eut un petit sourire ironique en regardant Shala puis Nelya. Deux des Reines étaient présentes et capturées…

« Je vois que tout le monde est là pour cet évènement. Cela sera encore mieux que prévu mais auparavant… Pouvez vous emmener le prisonnier, cher Roi ? »

Il avait dit ça sur un ton qui ne laissait pas de place à l’interrogation. Les quatre rois s’éloignèrent avant de revenir en entourant un corps qui semblait presque sans vie. Pour tout dire, il était traîné sur le sol, ses jambes caressant ce dernier sans rien faire. La tête baissée, les longs cheveux blancs maculés de sang et de saleté, la personne faisait triste à voir. Shala allait crier mais Nelya fut la première à ouvrir la bouche, de la surprise se faisant entendre dans sa voix, chose si rare :

« Xano ?! »

Elle se téléporta rapidement à la hauteur du jeune homme, ne se souciant même pas des quatre rois autour de lui. Malheureusement, ces derniers réagirent aussitôt, l’un d’entre eux empoignant sa tête pour la projeter contre Malar. Celui-ci éclata de rire en soulevant son pied droit, écrasant la tête de Nelya contre le sol de bois.

« On ne touche pas au prisonnier sinon… »

« Sinon quoi ? Tu crois qu’on va se laisser faire ?! »

Les cinq autres prisonniers brisèrent leurs menottes, s’apprêtant à se jeter sur Malar et sur les quatre Rois. Ces derniers pointèrent une main sur le cou de Xano, leur indiquant par là d’arrêter tout de suite avant qu’il ne soit trop tard. Cinq sphères violettes et noires vinrent frapper le dos des prisonniers en explosant au contact.

« Voilà pourquoi mon peuple m’apprécie et m’aime. Car il sait ma puissance comparée à lui. Vous allez être gentils et rester tranquilles. Chers Rois, emmenez donc le prisonnier vers moi… que je vois son visage une dernière fois. »

Il retira son pied de Nelya, lui donnant un coup dans la tête pour la faire s’échouer à côté des cinq autres prisonniers. Ces derniers étaient allongés sur le sol et immobiles tandis que les quatre êtres encapuchonnés ramenaient le corps torse nu et quasi-inanimé de Xano. Malar posa une main sur le menton du jeune homme, relevant de visage de Xano avec un grand sourire :

« DornRek… DornRek. Tu m’entends ? »

« Qu’est… Qu’est-ce que tu fous là, toi ? »

« Devine donc. Cela fait combien de temps ? Un mois ? Tu les as trouvé comment mes deux Cavaliers ? A ton goût ? Ils n’ont pas été trop méchants ? »

« Vas… te faire foutre. »

Il avait tant de mal à parler… et pourtant il essayait de résister au Joker Noir. Celui-ci rigola légèrement avant de lui donner un coup de poing au beau milieu du front. Un filet de sang s’écoula de ce dernier tandis qu’il reprenait la parole :

« C’est bien triste mais tu n’es pas en position de l’ouvrir. Ici, nous sommes dans mon monde. Celui que tu as quitté il y a tant de temps. Maintenant, tu n’es plus qu’une pauvre petite larve que je vais écraser devant les yeux de tes quatre Reines. »

« Hein ?… Elles… Elles sont où ? »

« Regarde les bien, ça sera la dernière fois ! »

Prenant Xano par les cheveux, Malar le présenta aux six personnes couchées sur le sol. Lentement, le jeune homme ouvrait ses yeux redevenus vairons. Il y avait… Nelya… et Shala. Mais… Les autres… étaient des atouts ?

« Il n’y a… pas … Tyrania et … Luna. Attend un peu… »

Même si il était exténué et dans un triste état, il ne pouvait pas s’empêcher de vouloir attaquer Malar. Shala et Nelya étaient devant lui, il devait… les défendre. D’un geste faible, il tenta de lever le poing droit pour frapper Malar en arrière mais n’y arriva pas.

« Pathétique… Tu es vraiment pathétique. A se demander pourquoi Giradès te considérait comme l’un de ses sbires il fut un temps. Heureusement qu’elle a réussi à trouver un véritable remplaçant en ma personne. »

« Elle… se sert de toi… pauvre… abruti. »

« T’ES VRAIMENT STUPIDE ! Maintenant, on ne va pas faire durer plus longtemps le plaisir ! Rois ! Relevez ses six prisonniers ! Je vais exécuter personnellement le Joker Blanc. »

« Toi, tu n’en feras rien du tout. »

« Tyrania, pas maintenant… Il se doute de quelque chose. »

Pandora tentait de calmer Tyrania, celle-ci s’était mise à trembler de colère. Que Malar se doute de quelque chose, elle s’en fichait complètement ! Quelques personnes s’étaient tournées vers elles mais son œil gauche violet montrait clairement qu’il valait mieux ne pas la déranger … et cette griffe.

« Xano, Xano, Xano… Tu as perdu. »

Malar lui passa la tête sous la guillotine. Dire qu’il allait enfin se débarrasser de lui après tout ce temps… Les six personnes avaient été redressées par les Roi. Les quatre Atouts et les deux Reines gémissaient de douleur, tentant de se libérer de l’étreinte mais aucun Roi ne voulait lâcher prise.

« Peuple de ce monde ! Aujourd’hui est un jour particulier. Aujourd’hui, moi, Malar, le Dieu de ce monde, je vais enfin mettre un terme à celui qui a causé tant de problèmes depuis son existence. Cet homme a été jugé coupable par mes lois et nul ne peut empêcher l’évènement qui va se produire aujourd’hui. Y a-t-il des personnes qui contestent mes paroles ? Si tel est le cas, qu’elles se présentent à moi et viennent me le dire en face, je me ferais un plaisir de leur montrer à quel point elles ont tords. Alors ? »

Aucune parole… Personne n’osait contester son pouvoir et c’était normal. Personne… Un sourire se dessina sur ses lèvres, il avait finalement gagné après tout ce temps. Les yeux exorbités, Shala et Nelya essayaient à nouveau de faire quelque chose. Une boule de feu atteignit le visage de Malar qui poussa un cri de surprise alors que deux ombres encapuchonnées étaient apparues sur l’échafaud :

« Tu m’excuseras de ne pas t’avoir répondu. Je suis du genre à agir avant de parler ! »

Un puissant rayon vint frapper les quatre Rois en même temps, les projetant contre le mur d’un bâtiment, faisant s’écrouler ce dernier alors que trois autres personnes apparaissaient derrière Nelya et les autres.

« Tyrania ? Tu étais donc là ? Je me disais bien ! »

« Qui es… Luna ?! Et puis zut, je n’ai pas le temps de réfléchir à ça ! »

Les deux personnes encapuchonnées se débarrassèrent de leurs capes, montrant Tyrania et Pandora. Celle-ci aidait Xano en le retirant de la guillotine tandis que Tyrania poussa un glapissement de colère. Cela servit à créer une émeute parmi toutes les personnes autour de l’échafaud. Chacun tentait de s’enfuir et de s’éloigner de cette femme qui avait été à l’origine de la boule de feu et qui avait emmené le dieu Malar dans le décor. La jeune femme aux cheveux dorés avait un peu surprise par l’apparition de Luna et sa nouvelle tenue mais lui en était reconnaissante : Tout le monde était réunit au final… Les douze personnes étaient là.

« On se tire d’ici avant qu’ils ne comprennent ce qui se passe ! Ceux qui sont capables d’aider les autres les prennent ! Pandora, tu me files Xano ! »

Sans lui laisser le temps de répondre, elle prit le jeune homme des bras de Pandora, passant sa main dans les longs cheveux blancs de Xano. Elle le souleva en le gardant dans ses bras, ne se préoccupant plus des autres avant de s’éloigner. Elle savait bien que Malar et les quatre rois n’avaient pas soufferts à cause de cette technique.

Elle fut rapidement rejointe par Luna et Valésia, les autres suivants le trio de tête à une allure moins rapide. Vu la folie qui animait toutes les personnes autour d’eux, cela allait être très simple de s’enfuir mais le problème était de faire ça avec vélocité. Si elles pouvaient quitter la capitale et le royaume central, alors ils allaient se reposer mais pas maintenant.

« Je sais par où se trouve la sortie ! On va prendre le coin le moins gardé. »

« Et comment tu sais ça, toi ? Et c’est quoi cette tenue ?! »

« Ne pose pas de questions, Tyrania et suis moi ! »

Luna lui donnait des ordres ?! Mais pour qui elle se prenait ? Pff ! Elle n’avait pas d’autre choix que de lui faire confiance ! Avec un petit grognement, Tyrania courue à la suite de la jeune femme aux cheveux blancs. Elle avait changé… Elle le sentait et elle n’aimait pas ça. Si Xano la voyait comme elle était maintenant, il allait retomber dans ses bras !

« Comment vont les autres ?! Je n’ai pas le temps de vérifier ça ! »

« Juste un peu sonnés mais ils vont tous plutôt bien ! Même Nelya malgré son visage semble être en bonne santé mais… »

« Je m’occupe de Xano ! Dès que je peux, je lui fais cracher ces tripes à ce connard de Malar ! Il va comprendre ma colère ! »

« Tu ne feras pas le poids… »

« Aucun d’entre vous ne fera le poids face à nous. »

Et merde ! Maintenant qu’ils étaient presque arrivés à la sortie de la capitale, quelques gardes venaient de disparaître devant leurs yeux. A leurs places se trouvaient les quatre Rois, tous étaient invisibles sous leurs capuches et Tyrania s’était mise à grogner à nouveau.

« Ah ouais ?! Et on parie combien ? »

« Parier se fait lorsqu’il y a autant de chances d’un côté que de l’autre, ce n’est pas le cas ici présent. Relâchez le Joker Blanc et laissez le gentiment mourir. Nous avons pour but de le tuer mais vous… Vous pouvez seulement être emprisonnées, ce ne sont pas les ordres que nous avons reçus. »

« Et je vais me laisser faire ? Je vais tous vous cramer pour ce que vous avez fait ! »

Elle savait bien qu’elle n’était pas de poids face aux Rois mais ils étaient onze contre quatre ! C’était bien beau mais… Elle serrait Xano contre elle, elle ne voulait pas l’abandonner dès maintenant ! Une lame faite de pierre s’approcha d’elle à toute vitesse mais un puissant jet d’eau vint l’arrêter au beau milieu de son action.

« Moi, Keli, je refuse votre proposition. »

« Et il en est pareil pour moi. »

« Et moi… »

Chaque Atout se positionnait devant Tyrania, chacun faisant une petite démonstration de sa force. Même Pandora semblait vouloir participer au combat, tendant ses deux bras devant la jeune femme borgne et Xano pour les protéger. Malasa, Teli, Berthra, Snakiante, Valésia et Parapapa. Tous étaient présents devant les quatre Reines.

« Nous ne faisons qu’accomplir les ordres. Si vous ne voulez pas vous rendre… et si vous voulez nous empêcher de tuer le Joker Blanc, alors soit… »

Les quatre Rois s’avançaient lentement vers les Atouts, Keli se retournant pour poser ses deux mains sur les épaules de Pandora. Elle repoussa avec délicatesse la petite femme, disant avec un léger sourire :

« Protégez là. Elle est bien plus importante qu’il n’y paraît. Shala, tu connais son rôle dans cette histoire. »

« En tant qu’Arme du Dieu Originel, je protègerais son Bouclier. Sois en sûre, Keli. »

La femme aux yeux rubis et aux cheveux saphir hocha la tête respectueusement pour remercier Shala alors qu’un halo fait d’eau coupa la scène en deux. Les quatre Reines, Pandora et Xano furent soulevés dans les airs à cause du mur avant d’être repoussés avec une violence inouïe dans les cieux. Ce n’était à pas à elles de s’occuper de ça mais aux Atouts même si… Il n’y avait que peu de chances d’y arriver.

« Ils se sont enfuis… Nous partons à leurs recherches. »

« Vous n’irez nulle part. »

Keli venait de créer un second mur d’eau pour empêcher les quatre Rois de poursuivre Xano et les autres. Les quatre êtres s’arrêtèrent avant de toucher l’eau, celui qui avait déjà parlé avec Malasa et Keli prenant la parole :

« Soit… Vous voulez vraiment quitter ce monde de cette façon. Sachez simplement que ce n’est qu’un concours de circonstances qui nous emmènent à vous tuer. »

A plusieurs kilomètres de là, les six personnes atterrissaient lourdement contre plusieurs arbres, Tyrania faisant rempart de son corps pour ne pas blesser encore plus Xano. Les autres gémirent de douleur sauf Pandora et se levaient les unes après les autres. Elles étaient… dans une sorte de forêt mais il n’y avait personne. A combien de kilomètres s’étaient-elles éloignées de la capitale ? Nul ne le savait mais auparavant… Il fallait s’occuper de Xano.

Chapitre 9 : Emprisonnées

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 9 : Emprisonnées

« Nelya… Rappelle moi ce que nous devons faire ce soir ? »

« La même chose que tous les soirs, Malasa. Tenter de nous échapper de cette prison. »

« Et à cause de qui on est dedans ? »

« A cause de mes pouvoirs psychiques. »

« Exactement ! »

Malasa se tirait presque les cheveux alors que Nelya restait imperturbable. Kéli de son côté était assise contre un mur de la froide prison dans laquelle elles étaient enfermées. Depuis un mois, leurs tenues et leurs visages s’étaient enlaidis… ou du moins salis. Elles n’avaient pas put se laver pendant tout ce temps et l’odeur étant devenue insoutenable, Malasa était la plus expressive dès qu’il le fallait.

« Combien de temps vont-ils nous garder là dedans ?! Je commence à être fatiguée ! »

« Nous aussi, Malasa. Nous aussi. Néanmoins, je ne peux prendre le risque de nous téléporter. Je ne connais pas ce lieu et donc nous aurions de gros problèmes. »

« Je le sais bien ! Tu me le répètes tout le temps ! »

« Car tu fais de même. Ces soldats n’étaient pas très forts mais leur chef était… spécial. Cette femme en armure… Est-ce que c’était l’une d’entre vous ? »

« Je ne sais point, Nelya. Je n’ai pas réussi à voir son visage mais cela ne m’étonnerait pas qu’elle soit issue ou très proche de Giradès. »

« Nous ne sommes pas plus avancées néanmoins. »

« TAISEZ VOUS ! J’ai une bonne nouvelle pour vous ! »

Un soldat venait de se présenter à elles, derrière les barreaux qui les séparaient de la liberté. Un grand sourire aux lèvres, il reprit la parole :

« Devinez quoi ? Demain, vous allez pouvoir prendre l’air ! »

« Vous nous libérez ?! »

« Ouep ! Mais je ne suis pas sûr que le reste de la nouvelle va te plaire cocotte. Demain, vous serez toutes les trois exécutées avant le clou du spectacle ! »

Exécutées ?! La jeune femme à la chevelure orange ternie poussa presque un sanglot, faisant apparaître sa longue queue verte avant de l’abattre sur les barreaux. Ces derniers tremblèrent mais ne bougèrent pas. Le soldat était tombé au sol sous la surprise et Kéli s’était relevée pour calmer Malasa et la reculer des barreaux. De son côté, Nelya s’était rapprochée des barreaux, disant :

« Ne vous inquiétez pas pour elle. Elle n’a pas l’habitude d’entendre ce genre de choses. J’ai une question : Quel est le clou du spectacle ? »

« Hein ? De ? C’est la guillotine pour un homme ! Un type surnommé Joker Blanc je crois. Le roi a décidé de ne pas exprimer de clémence à son sujet. A ce qu’il paraît, c’est même d’au-dessus… mais au-dessus du roi du royaume central, je vois pas qui c’est. Peut-être notre Dieu ? Enfin, le nôtre… Vous, je sais pas ce que vous êtes. »

« Je suis une ancienne pokémon ressemblant à une Xatu. Là-bas, se trouvent une ancienne Hyporoi et une ancienne Libegon. »

« Ah oui ! Je l’avais oublié ! Bien entendu ! Hahaha ! »

Le soldat s’était relevé en éclatant de rire. A qui voulait-elle faire croire ça ? C’est vrai qu’elles étaient douées pour jouer la prestidigitation mais il ne croyait pas à ces histoires de pokémons devenues femmes. Et pourquoi pas des éléphants roses tant qu’on y est ?

« Xano… Il a parlé de Xano, n’est-ce pas ? »

« Exactement, je pense qu’il va être sérieusement temps de penser à un plan. »

« Si tu n’avais pas décidé d’abattre tous ses gardes, nous serions pas en prison ! »

« Je ne pense pas qu’ils nous auraient laissés le choix. »

« Malasa, Nelya, taisez vous s’il vous plaît… J’ai besoin de réfléchir. »

Kéli poussa un profond soupir, relâchant l’étreinte qu’elle avait sur la jeune femme aux lunettes translucides rouges. Elle devait penser à une solution pour Xano. Le plus important était qu’il reste en vie et que l’exécution n’ait pas lieu. Le problème était qu’elles seraient mortes avant de pouvoir le sauver. Il ne fallait donc pas réagir tout de suite mais pas trop tard non plus… C’était vraiment compliqué.

« Est-ce que vous croyez que Xano va bien ? »

« Je pense que oui… Je ne sais pas depuis combien de temps il est en prison mais il ne doit pas être si loin de nous. Si seulement je savais où me rendre, j’irais me téléporter près de lui. »

« En m’embarquant avec toi ! Je veux aussi le revoir ce jeune homme ! »

« Malasa… Rappelle moi quelque chose : Tu n’es pas une Reine, n’est-ce pas ? »

« Oui et alors ? Où est-ce que tu veux en venir ?! »

La jeune femme aux cheveux orange se relevait pour faire face à Nelya. Celle-ci semblait vouloir lui expliquer quelque chose mais visiblement, cela avait raté quelque part mais où ? La jeune femme aux longs cheveux bleus posa son regard saphir sur Malasa, reprenant la parole d’une voix neutre :

« Alors pourquoi t’attaches-tu autant à Xano ? »

« Car je le trouve trop craquant, voilà tout ! Surtout que je suis sûre que je suis à son goût ! »

« Cela n’est pas une question de goût mais de principe. Si tu n’es pas une Reine, pourquoi aime-tu Xano ? »

« Ma pauvre fille, t’es complètement arriérée ! Depuis quand on a besoin d’être une Reine pour aimer quelqu’un ? Parce que je ne fais pas partie de votre quatuor royal, je ne devrais pas aimer Xano ?! Parce que tu es une Reine, tu dois forcément aimer le Joker Blanc ? »

« Ce n’est pas cela que je voulais… »

Nelya ne termina pas sa phrase, légèrement confuse pour la première fois à cause d’une phrase de Malasa. C’est vrai que rien ne la forçait à aimer Xano mais est-ce qu’elle l’aimait vraiment ? Sans son statut de Reine ? Elle s’était donnée à lui et il n’avait pas hésité à la posséder alors qu’ils étaient seuls. Son visage s’était mis à rougir très légèrement en repensant à cette nuit, Malasa s’écriant :

« AH ! Elle pense à lui ! Et je ne pense pas que ça soit tout habillé ! »

« Mais non… Pourquoi tu dis ça… Ce n’est pas vrai ! »

« Alors arrête de rougir comme ça ! »

« Mais je ne rougis pas ! Ne dis pas de bêtises comme ça, Malasa ! »

Elle perdait de sa neutralité habituelle. Il faut dire que dès que l’on parlait de Xano, son cœur vagabondait en-dehors de sa poitrine, laissant paraître ses sentiments. Sans rien dire d’autre, elle se dirigea dans un coin de la prison, mettant ses genoux devant elle avec un petit sourire tendre. Oui… Qu’elle soit une Reine ou non, elle aimerait quand même le jeune homme, elle en était certaine maintenant. Malasa la pointa du doigt, intriguée par son comportement tout en s’adressant à Kéli :

« Qu’est-ce qui lui arrive ? Elle semble bizarre. »

« Je crois qu’elle est heureuse. »

« Heureuse alors qu’on va se faire exécutées dès demain ? Elle est folle ! »

« Le cœur d’une femme est insondable, Malasa. Je pense que c’est pour cela que le Dieu Originel a décidé qu’une majeure partie des Atouts serait des femmes. »

« Car c’est un gros pervers ? Et à quoi il ressemble le Dieu Originel ? »

« Je ne sais plus… Je ne sais pas plutôt. Je ne me souviens pas l’avoir vu auparavant. Il faudrait voir avec Shala. »

« Si on arrive à s’en sortir vivantes ! On va mourir dès demain et je ne veux pas me laisser faire ! On doit réfléchir à un plan ! »

Kéli hocha la tête d’un air positif, s’approchant de Nelya pour lui murmurer qu’il était temps de se mettre au travail. Le petit sourire de la jeune femme disparu pour laisser place à son habituel visage neutre et froid. Elle se releva avant de se diriger vers Malasa, allant s’asseoir à ses côtés tandis que les trois femmes commençaient à parler entre elles.


La soirée se déroula sans qu’aucune d’entre elles ne dorme, trop préoccupées à imaginer ne serait-ce qu’un plan capable de les sortir de ce guêpier et de sauver Xano, chose beaucoup plus difficile qu’il n’y paraissait. Finalement, la nuit se termina lorsque l’un capitaine vint les chercher, accompagné d’une quinzaine de gardes.

« Autant de monde pour nous ? Nous sommes donc des criminelles aussi dangereuses ? »

« Tsss ! Ne jouez pas à cela avec moi ! Certains de mes hommes m’ont prévenus de vos pouvoirs, je ne sais pas ce que vous êtes comme espèce mais je ne me laisserais pas faire ! Mettez lui un bandage sur les yeux, c’est de là que proviennent ses pouvoirs ! »

Hum… Le capitaine était plus malin qu’il n’y paraissait. La porte de la prison s’ouvrit, trois gardes pénétrant à l’intérieur. Deux soulevèrent la jeune femme aux longs cheveux bleus et aux yeux dessinés sur sa robe. Elle se laissa faire avec un petit sourire aux lèvres, le bandage se faisant devant ses yeux.

« Vous deux ! Levez vous et suivez nous ! »

« D’accord, d’accord ! Pas besoin de me crier dessus, je ne suis pas sourde ! »

« FAIS PAS LA MARIOLE ! »

Il donna un coup de poing à Malasa, la jeune femme s’écroulant au sol. Kéli vint tout de suite la récupérer et la releva, lui murmurant de se calmer tout de suite. Il valait mieux ne rien faire pour l’instant. Tout allait se dérouler d’ici quelques heures voir minutes maintenant. Les gardes entourèrent les trois femmes, Nelya devant les deux autres. C’est vrai qu’elle avait l’allure d’une cheffe bien que Kéli avait une allure royale. Nelya se laissa emmener ainsi que les deux autres femmes. Elles passèrent plusieurs minutes à marcher à travers les couloirs sans savoir où elles se rendaient. Nelya ne savait pas où elle marchait mais elle entendait les murmures de Malasa et Kéli.

« Que se passe t-il, mesdemoiselles ? »

« C’est bizarre, Nelya… Nous passons à côté d’un jardin mais il est vraiment… magnifique. Dommage que tu ne puisses pas voir cela. »

Malasa s’était exprimée calmement envers Nelya, cela pouvait surprendre si on connaissait les relations entre les deux femmes. Il était vrai que le décor semblait enchanteur : De nombreux oiseaux, des champs de fleurs, des bancs un peu partout, tout le décor autour d’eux était recouvert par la verdure. Ce n’était pas une simple verdure bien entretenue, il semblait y avoir quelque chose de féerique là-dedans. La troupe passait sous sur un chemin fait de marbre blanc et avec un petit toit de même facture autour d’eux, un simple chemin qui emmenait la troupe là où elle devait se rendre.

« Notre roi déteste les combats et le sang. Nul ne l’a jamais vu à part quelques personnes mais le peuple l’aime et l’admire. »

« Alors pourquoi vouloir nous exécuter ? Cela fera couler du sang inutile. »

« Car vous êtes considérées comme des ennemies. La décision provient de lui et il assistera à votre exécution. Néanmoins, ça ne sera pas lui qui vous guillotinera. »

« Votre roi préfère ne pas se salir les mains. Quel bel hypocrite. »

« NE L’INSULTEZ PAS ! »

Une nouvelle claque mais cette fois-ci Malasa était maintenue pour ne pas tomber. Elle l’avait amplement méritée. Nelya s’arrêta quelques courts instants, réfléchissant à la situation : D’après ce qu’elle pouvait ressentir, ce n’était pas de la manipulation psychique de la part du roi sur ses soldats. Ces hommes pensaient réellement ce qu’ils disaient à propos de leur roi. Si tel était le cas, pourquoi celui-ci ordonnait une exécution en publique ?

« Avancez ! Nous allons nous rendre devant la place publique ! »

C’est vrai… Elle entendait de plus en plus de personnes autour d’elle. Elle ne voyait toujours rien… Rien du tout. Kéli et Malasa s’étaient tues, restant parfaitement muettes alors qu’elles continuaient de marcher. Plusieurs nouvelles minutes s’écoulèrent et maintenant, elle en était sûre : Du monde se trouvait autour d’elle.

« C’est donc elles ? Elles n’ont pourtant pas l’air très agressives. »

« C’est le roi lui-même qui a décidé de cette peine. Elles doivent bien cacher leurs jeux. »

« Qu’elles sont sales ! Elles ne se sont pas lavées ou quoi auparavant ?! »

« Messires… Pourquoi sont-elles déjà là ? Cela ne devrait commencer que dans une bonne heure ou deux. Les rois ne sont pas encore arrivés. »

« Ah ! Mon roi ! Pardonnez moi ! »

Mon Roi ? Pourtant, elle avait bien entendu une voix féminine. Elle ne voyait rien et depuis plusieurs minutes, c’était la première fois qu’elle se préoccupait d’une telle chose. Kéli et Malasa semblaient surprises et elle aurait donné cher pour savoir ce qui se passait autour d’elle. La voix reprit la parole :

« Le Joker Blanc n’est pas encore arrivé. Messire Malar aussi. En attendant, qu’elles m’accompagnent. Je vais les emmener dans un endroit où elles pourront être plus présentables. Veuillez prévenir les citoyens que l’exécution aura lieu dans quelques heures. »

« Mais mon roi ! Ce n’est pas prudent de vous laisser seul avec ces criminelles ! »

« Nul besoin de s’en faire. Elles ne pourront pas lever la main vers moi et elles le savent aussi bien que moi. Mesdemoiselles les quinzième et dix-neuvième Atouts, si vous voulez bien me suivre. Veuillez aussi retirer le bandeau de la Reine. »

Les deux femmes s’exécutèrent sans un mot, le bandeau autour des yeux de Nelya fut enlevé, lui permettant de regarder qui était ce fameux roi. Celui-ci était tout simplement… encapuchonné et camouflé sous une robe entièrement blanche et ample. Néanmoins, il lui était possible de remarquer que cette personne était grande, très grande puisqu’elle faisait sa taille voir la dépasser légèrement. Peut-être un mètre quatre-vingts dix ? Voir deux mètres ? Elle tentait de lire dans les pensées et les sentiments de cette personne mais elle vit que tout était calme et plane… Ce Roi semblait si calme que c’en était déroutant.

« Cela n’est pas une bonne chose que vous soyez sales. »

« En quoi cela vous concerne ?! Si je le voulais, je vous attaquerais directement puisque nous sommes seuls ! Et pourquoi vous vous cachez ?! »

« Je ne me cache point et vous ne m’attaquerez pas. Vous savez que cela est impossible pour vous de me battre. Je suis responsable de la mort de la Déesse Supérieure des Pokémons. Celle qui se nommait Clémona. »

La voix féminine avait dit cela avec un calme impérial comme si ça ne l’affectait pas plus. Elles marchèrent pendant quinze nouvelles minutes, arrivant dans une gigantesque porte. La personne encapuchonnée de blanc posa une main sur celle-ci, l’ouvrant avec une extrême facilité… pour se retrouver en plein air. Un gigantesque et magnifique bassin tracé à la pierre blanche dans laquelle se trouvait une statue représentant un ange à l’apparence féminine. Du moins, c’était l’impression qu’elle donnait… Mais elles n’avaient pas le temps de penser à ce genre de choses !

« Cela est une représentation de ma plus fidèle servante nommée Miviari. Néanmoins, je ne pense pas que vous la connaîtriez. Veuillez vous déshabiller et vous laver. Pendant ce temps, je vais vous chercher des tenues plus appropriées. »

« Vous la trouvez pas bizarre, cette voix féminine qui se prend pour un roi ? »

Malasa avait prit la parole dès l’instant où la personne de presque deux mètres de hauteur avait quitté la place. Nelya ne répondit pas tout de suite, se déshabillant pour se mettre entièrement nue tandis que Kéli fit de même. Malasa poussa un léger soupir, détachant son maillot vert qui recouvrait sa poitrine avant de retirer son mini-jean. Nelya prit la parole après avoir plongé ses pieds dans l’eau claire :

« Je ne sais pas trop quoi penser, je dois l’avouer. Je m’imaginais plus les rois comme des êtres sans pitié, infâmes et non pas comme des personnes calmes et… déconnectées du monde qui les entoure. »

« Et c’est toi qui dit ça ! Toi qui parle à peu près du même genre que ce roi ! »

« Je ne vois pas de quoi tu veux parler… Lavons nous. Cette personne nous ramènera des affaires propres. »

« Kéli, réagis s’il te plaît ! Tu ne trouves pas ça bizarre qu’un roi nous permet de nous laver et de nous habiller correctement ?! »

« Si si… Malasa, c’est vraiment très bizarre. Mais je suis dans le même cas que Nelya : Je n’arrive pas à comprendre pourquoi il fait ça. »

Les trois femmes étaient maintenant dans le bassin, commençant à se purifier pour retirer toute cette saleté qui traînait sur leurs corps depuis tant de semaines. Malasa restait près de Kéli tandis que Nelya s’était éloignée pour réfléchir. Les quatre Rois, elle était sûre que c’étaient bien les membres de la prophétie donc ils étaient du côté de Malar. Alors pourquoi perdre tout ce temps à les laisser se laver ?

« Non mais tu as vu Kéli ? Regarde cette poitrine, elle est petite ! »

« Malasa ! Cela ne se dit pas ! »

« Hum ? Il y a un problème ? »

Nelya s’était tournée vers Malasa et Kéli. L’ancienne Hyporoi semblait légèrement confuse tandis que Malasa se levait, dévoilant ses formes généreuses à Nelya qui l’observait sans rien dire de plus. D’un air railleur, elle lui dit :

« Oh, je parlais simplement de tes seins ! Je les trouve ridicules ! »

« Et pourquoi cela ? Où est le mal ? »

« Non mais comment tu veux contenter Xano de la sorte ?! Regarde les miens ! »

« Ils sont plus volumineux… et alors ? Luna possède une plus grosse poitrine que la tienne. »

« Mais Luna, c’est Luna ! Elle est trop introvertie ! Il lui faut une femme forte à Xano ! »

« Il a Tyrania pour cela… Elle lui crie souvent dessus. »

« Mais aussi une femme intelligente et qui sait gérer quand il le faut ! »

« Je pense que Shala fait partie de ce genre de femmes. »

« Mais alors tu sers à quoi ?! »

A quoi servait-elle ? Elle regarda le ciel bleu… remarquant qu’elles prenaient en fait un bain en plein air. A quoi était-elle douée pour Xano ? Elle avait bien une idée… Une infime idée mais elle n’était pas sûre qu’elle soit la bonne.

« Je la remplace… et cela me convient parfaitement. »

« Tu remplaces qui ? Répond moi au lieu ! »

Et pourtant, elle n’en faisait rien. Elle restait impassible malgré les suppliques de Malasa. Elle continua de se laver, cherchant là à être la plus propre possible malgré le fait qu’elles allaient mourir d’ici quelques heures. Lentement, la porte s’ouvrait pour laisser apparaître le roi… La personne de presque deux mètres tenait trois robes parfaitement blanches entre ses mains et de quoi essuyer le corps des trois femmes. Tout allait bientôt se dérouler.

Chapitre 8 : En des temps préhistoriques

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 8 : En des temps préhistoriques

« Grahhhhh ! Grou grah ! »

« Le chef vous dit que nous subissons encore une attaque de la part des dinosaures. »

« Encore ?! Mais ils n’en ont jamais assez ?! »

Shala poussa un profond grognement, se relevant du tas de paille dans lequel elle dormait. Elle secoua légèrement Berthra et Snakiante d’un geste de la main, les deux personnes grognant à leurs tours. Combien de temps s’était déroulé depuis qu’ils étaient tombés dans cet endroit ? Trois semaines ? Un mois ? Elle ne savait plus puisqu’il n’y avait pas de calendrier… Un vieil homme à la longue barbe grise et aux cheveux hirsutes se maintenait devant eux grâce à un bâton. Il n’avait qu’une peau de bête sur lui mais gardait un grand sourire. Voilà le seul interlocuteur humain qu’ils avaient…

« Bon… Combien sont-ils ? Et surtout… C’est quoi comme espèce ? »

« Je vais aller le lui demander. Réveillez vous en attendant fille des éléments. »

« Je vous ai déjà dit que je m’appelais Shala ! Pourquoi est-ce si difficile à comprendre ?! »

« Car vous êtes notre sauveuse et qu’en tant que telle, vous méritez un surnom. De plus, vous et vos compagnons avez des pouvoirs issus du Ciel contrairement à nous ! »

« Il est encore avec son idée de Ciel, etc ? »

Berthra venait de prendre la parole alors que le vieil homme s’éloignait. Snakiante était encore à moitié endormi tandis que Shala sortait à son tour de la grotte où ils avaient élu domicile. Vraiment… Quel drôle d’aventure que d’être tombée dans cet endroit. Dire qu’elle avait déjà rencontré ce vieil homme… il y a quelques dizaines de milliers d’années. C’est vrai… Elle était bien plus vieille qu’elle le paraissait. Berthra sortie quelques minutes après elle, se mettant à ses côtés alors qu’elles observaient le ciel.

« Hey ! Qu’est-ce que tu fais ? Tu ne veux pas venir manger ? »

« Je n’ai pas la tête à ça… comme tous les matins. »

« Mais arrête de t’en faire pour Xano et les autres, ils vont très bien je suis sûre ! Dis toi que cet endroit permettra de t’entraîner. »

« Je dois… m’entraîner oui. Je ne suis plus très habituée à canaliser ma force mais surtout à ne plus en avoir du tout. »

« Mais ne dit pas n’importe quoi ! La puissance des Reines est bien plus grande que celle des Atouts. Il faut simplement que l’on retrouve Malar et qu’on lui refasse cracher ton âme d’Atout ! A partir de là, tu ne te feras plus avoir comme la dernière fois ! »

« Est-ce… c’est sensé me remonter le moral ? »

« Je l’espère bien. Bon… Viens sinon Snak… C’est quoi ça ? »

Elle se mit à étudier l’horizon alors que Shala faisait de même. Quelque chose se déplaçait dans les airs… D’abord de petite forme puis de plus en plus grande, elle se rapprochait à une vitesse effrayante. Il ne fallut que quelques instants pour que Berthra et Shala s’écrient :

« Un Ptera ! »

« Et il a l’air monumental celui-là ! Berthra, vas chercher Snakiante, je vais prévenir la tribu avant qu’il ne soit trop tard ! »

Malheureusement pour elle, ce fut déjà le cas alors qu’elle descendait de la montagne. C’est vrai… Ils dormaient à part et ailleurs. Les quelques huttes en bois dans lesquelles habitait la tribu qui avait été la leurs pendant un mois étaient maintenant en feu, de nombreux corps déchiquetés en plusieurs morceaux et des flaques de sang se trouvaient tout autour d’elle.

« Mais qu’est-ce qui s’est passé ici ? »

Elle s’était mise à rechercher le vieil homme, se demandant si ce dernier était encore en vie, chose qu’elle espérait. Elle ne pouvait rien espérer d’autre de toute façon ! Elle observait les nombreux cadavres, entendant des grognements au lointain. Non… Ce n’était pas possible ! C’était encore ces fameux dinosaures ?! Snakiante et Berthra arrivèrent dans le village en flammes, retrouvant Shala.

« Bon dieu…Ce ne sont pas encore les Charkos… »

« Il n’y a pas… de survivants. »

« Fille… Fille des éléments, enfuyez vous… »

Le vieil homme avait le visage en sang alors qu’il marchait avec difficulté vers elle. En fait, non pas seulement son visage était en sang mais tout son corps. Il avait même… perdu un bras ?! Et d’une façon très violente puisqu’il semblait avoir été déchiré. Shala courut vers lui tandis qu’il s’était présenté derrière une hutte en feu.

« Racontez moi ! Ce sont les Charkos ?! »

« C’est… C’est… la reine… des dinosaures. »

« Vous étiez enfin là. Dommage humain, tu es devenu inutile maintenant. »

Une voix venait de s’adresser dans le vide… Où était-elle ?! Ni au-dessus, ni derrière, ni devant…Il ne restait plus qu’un seul endroit alors ! Shala poussa un cri en faisant un saut en arrière, une main faite entièrement de pierre sortie du sol, venant prendre la tête du vieil homme. Sans même une once d’explications, elle explosa celle-ci alors que la voix féminine reprenait la parole :

« Vous voilà enfin. Je vous recherchais, Atouts numéro onze, dix-sept et vingt-et-un. Laissez vous faire et rien ne vous arrivera de mal. »

« Présente toi au lieu de te cacher ! »

« Me cacher ? Ce n’est pas ce que j’estimais faire… Ma seule priorité est de vous emmener devant Giradès comme convenu. »

Tsss ! Cette voix était au service de Malar, elle aurait dut s’en douter ! Berthra et Snakiante se positionnèrent devant Shala tandis qu’une seconde main de pierre fit son apparition. Puis deux jambes faites entièrement de roche et ainsi de suite. Un léger tremblement se produisit avant que la terre ne se fissure devant le trio, les morceaux se réunissant peu à peu pour ne former qu’un seul être… Une femme… nue ? A part son visage qui laissait apparaître ses yeux rubis et quelques perles de même couleur sur le front, elle avait le corps et les cuisses humaines… Une petite armure de pierre recouvrait sa faible poitrine mais… elle n’avait rien pour cacher son entrejambe… qui était plat et lisse. Le reste de son corps et même sa chevelure était faite de pierre. D’une voix neutre et indifférente, elle prit la parole :

« Veuillez me suivre et j’arrêterais de tuer les quelques survivants de ce lieu. »

« IL N’Y A PLUS DE SURVIVANTS !! »

« Il est vrai que j’y ai été un peu d’une manière forte. Cela apprendra aux humains de ne pas vous avoir livrés lorsque je l’ai demandé la première fois. »

« Toi… Tu vas… »

« Arrête SHALA ! »

Snakiante prit son bras alors que Shala s’était déjà mise à courir vers l’être qui avait une ressemblance avec une humaine sans l’être. Etait-ce un Atout ? Ou autre chose ? Nul ne le savait exactement mais la femme qui se tenait devant eux ne semblait pas se soucier d’être toute seule et pour cause… Quelques instants plus tard, de nombreuses créatures firent leurs apparitions : Des Pteras, des Cradinos, des Kabutops, des Ammonistar, cela était un véritable défilé préhistorique. Ils entouraient la femme alors que celle-ci disait :

« Vous ne pouvez pas faire quelque chose contre moi. J’ai pour ordre de vous emmener voir l’exécution du Joker Blanc. »

« Qu’est… QU’EST-CE QUE TU DIS ?! »

« L’exécution du Joker Blanc a été programmée pour dans soixante-douze heures. Vous devriez vous laisser faire et me suivre tranquillement. »

« Ja… Jamais ! »

Shala repoussa la main de Snakiante, faisant apparaître une sphère de glace entre ses deux mains avant de l’envoyer directement sur la femme. Celle-ci ne bougea pas d’un pouce, un Ammonistar se positionnant devant elle pour se prendre le coup de plein fouet. Sans lui laisser le temps de réagir à nouveau, elle positionna ses deux mains, paumes ouvertes en direction de Berthra et Snakiante. Ses deux mains quittèrent son corps pour se diriger à toute allure vers les cous des deux personnes, les étranglant. Berthra et Snakiante tentèrent de se libérer mais sans y arriver… Il y avait quelque chose de louche derrière tout ça. Berthra était pourtant une Atout supérieure alors qu’est-ce que cette personne… Ce n’était pas une Atout !

« Mon ordre a été d’emmener Shala, l’ancienne numéro vingt-et-une dans le royaume central. Il n’a pas été convenu que les deux autres atouts doivent être encore en vie. Je ne peux pas annoncer que je ferais preuve de clémence mais néanmoins… Suis moi et il ne leur arrivera rien. Ils pourront nous accompagner sans être blessés. »

« Qui… Qui es-tu ? Tu n’es pas une Atout, j’en suis sûre ! »

« Rocagiri, Roi du Nord. Mon apparence ressemble à une femme mais je n’ai pas de sexualité si c’est la question que tu te poses en me regardant. Es-tu prête à me suivre sans problèmes maintenant ? »

« Berthra… Snakiante… »

Elle n’avait pas le choix, elle le savait ! Mais… Est-ce qu’ils allaient vraiment rester en vie ? Elle devait s’en assurer mais Rocagiri ne semblait pas être du genre à vouloir dialoguer sans pour autant montrer ne serait-ce qu’une émotion.

« Pro… Promet moi que tu ne les toucheras pas ! »

« Non. Je ne promets rien du tout. Seul Malar peut décider de ceci. Néanmoins, je peux éviter de les blesser si ils restent tranquilles. »

« ALORS LIBERES LES ! Tu es en train de les étrangler ! »

« Soit… Cela est vrai. »

Les deux mains autour des cous de Berthra et Snakiante se détachèrent avant de retrouver leur corps d’origine. Les deux personnes toussèrent violemment, cherchant l’oxygène si précieux et qui leur avait tant manqué. Le gigantesque Ptéra que Shala avait vu il y a quelques minutes fit son apparition dans les airs, se déposant derrière Rocagiri. Il devait bien mesurer dans les dix mètres d’envergure et dans les cinq mètres de hauteur… Rien à voir avec les Pteras fossilisés et ramenés à la vie dans l’autre monde.

« Grimpez dessus. Pour être sûr que vous ne vous enfuyiez pas, Shala restera près de moi. Tu ne pourras pas me blesser avec ce corps si chétif et faible. Les deux Atouts resteront en arrière à côté des pokémons. »

« Non ! Je refuse ! Qu’est-ce qui me fait dire que tu ne vas pas attendre que je monte pour te débarrasser d’eux ?! Vous n’êtes pas dignes de confiance, toi et les Rois ! Vous êtes au service de Malar ! »

« As-tu le choix ? Je pourrais facilement les tuer comme je te l’ai montré mais je ne l’ai pas fait. A toi de voir ce que tu désires… »

Sans plus attendre, Rocagiri grimpa sur le dos du Ptera géant, une bonne partie des pokémons préhistoriques faisant de même alors que Shala se tournait vers Berthra et Snakiante. Qu’est-ce qu’elle devait faire au final ?! Elle ne savait pas ! Cela l’exaspérait de plus en plus et elle se demandait ce qu’aurait fait Xano à sa place !

« Nous allons vous accompagner. Shala… Arrête de te faire du souci pour nous. A part elle, les autres ne sont que du menu fretin. »

La femme aux cheveux roses qu’était Berthra eut un grand rire. Dire qu’il y avait quelques instants, elle était en train de se faire étrangler… Snakiante hocha la tête pour dire qu’il était d’accord avec Berthra, les deux personnes montant sur le dos du Ptéra. Ils n’avaient pas d’autre choix. C’était la phrase qu’ils se répétaient. Shala n’était toujours pas montée, ne sachant pas quoi faire.

« Shala ! Tu te bouges un peu ou quoi ?! Je préférais largement celle qui combattait tout le temps sans se poser de questions que celle qui se larmoie sur son sort en ne sachant pas quoi faire ! Tu n’as pas encore compris que Xano est sur le point de mourir ?! Et toi, tu perds encore plus de temps en restant immobile ! »

Il avait… raison. Snakiante avait entièrement raison. Soixante-douze heures pour revoir Xano… et le libérer, qu’importe le sacrifice. Elle grimpa finalement sur le dos du Ptera, quelques Kabutops et Ammonistar les accompagnant alors que le Ptera s’envolait. Shala se trouvait à côté de Rocagiri qui ne prit pas une seule fois la parole pendant plusieurs heures. Elle restait parfaitement immobile comme si elle ne respirait plus. Du côté de Berthra, Snakiante et des pokémons préhistoriques, chacun se regardait pour voir qui de l’un ou de l’autre ferait le premier geste. Fnalement, une dizaine d’heures s’était écoulée.

« Vous avez faim… n’est-ce pas ? Nous descendons pour vous nourrir. »

« Hein ? »

Rocagiri ordonna au Ptera d’atterrir sur le sol… sur une vaste plaine abandonnée et rocheuse. Il n’y avait aucun être vivant à des kilomètres à la ronde alors avec quoi ils allaient se nourrir ? Rocagiri descendit du Ptera, plantant une main dans le sol, créant un puissant tremblement de terre pour laisser apparaître de nombreux jets d’eau.

« Voilà… de quoi vous abreuver déjà. Quand à la nourriture… »

Elle se tourna vers les Kabutops et les Ammonistar, une partie d’entre eux s’éloignant en se déplaçant avec vélocité. Rocagiri se mit assise tandis que Shala prit un peu d’eau, Berthra et Snakiante faisant le même geste qu’elle. Du coin de son œil violet, l’ancienne Arme du Dieu Originel étudia Rocagiri. Celle-ci ne semblait pourtant pas très puissante à première vue.

« Nous pourrons se reposer ici si vous le désirez. Cela ne retardera pas le voyage vers le royaume central. Nous arriverons d’ici vingt heures à partir de cette position. Vous serez considérés comme des prisonniers et traiter de la sorte. Il n’y a pas à s’en faire, aucun mal ne vous sera faite de la part des Rois tant que nous n’avons pas reçu cet ordre. »

« Merci de nous le signaler. Je me sens tout de suite plus rassurée maintenant. »

« Si cela vous satisfait, alors j’en suis heureux. »

« C’était de l’ironie ! »

Elle en avait terminé avec l’eau et attendait que les Kabutops et les Ammonistar reviennent… Elle pouvait peut-être en profiter pour attaquer Rocagiri avec l’aide de Berthra et Snakiante. A eux trois et maintenant qu’il n’y avait plus de surprises, ils avaient peut-être une chance. Surtout que le semblant de femme à moitié roche, moitié humaine s’était mise assise contre une gigantesque pierre, les yeux rubis regardant le vide comme si de rien n’était. Après une trentaine de minutes, les pokémons et les trois humains étaient en train de manger quelques baies et quelques morceaux de viande. D’où provenait cette viande ? Ils ne le savaient pas puisqu’elle avait déjà été chauffée et coupée avant d’être posée devant eux. Rocagiri restait parfaitement immobile, ne mangeant pas un seul morceau.

« Pfff… Dire que je suis à côté de l’une des ennemies de Xano et je ne peux même pas la combattre… »

« Ne fais pas de gestes stupides, Shala. Nous ne savons pas quelle est sa puissance réelle. »

« Je confirme les dires de Berthra. Nous ne connaissons rien de cet endroit sauf qu’il y réside des anciens pokémons préhistoriques et que les hommes à cette époque ressemblent à des hommes préhistoriques. »

« Je le sais bien mais… Si nous y arrivions à tuer l’un des quatre Rois, cela serait déjà une grande victoire pour nous. Vous n’êtes pas… »

« Bien sûr que si, Shala mais tu n’as pas remarqué notre position ? Nous sommes entourés d’ennemis et nous ne pouvons pas faire grand-chose contre eux. »

Depuis qu’elle était devenue si faible, elle avait l’impression d’être complètement inutile et cela l’embêtait aux plus hauts points. L’atmosphère n’était pas déplaisante ni malsaine : Les pokémons semblaient s’être calmés et Rocagiri ne montrait aucun signe d’agressivité ou d’envie d’abuser de sa force sur eux. Cette fausse femme était vraiment bizarre en un sens. Elle ne semblait même pas être capable de réagir convenablement et normalement. Elle prit la parole d’une voix neutre et monocorde :

« Êtes vous fatigués ? Si c’est le cas, vous pouvez vous endormir. »

« Et nous tuer dans le dos ? Désolée mais je n’ai pas confiance. »

« Faites comme vous le désirez. Je vous laisse six heures de sommeil environ. Bonne nuit. »

Elle ferma ses yeux comme si de rien n’était et un léger ronflement se fit entendre dans la plaine. Elle s’était endormie comme ça… sans les prévenir de ne pas s’enfuir ou alors ils risquaient de mourir d’une façon très violente. Shala se gratta la tête, ne comprenant pas trop ce qui se passait ici. Les Kabutops et les Ammonistars ainsi que le Ptéra géant se mirent dans leurs coins pour aller s’endormir à leurs tours.

« Et nous dans tout ça ? Personne pour nous garder ? Pour nous surveiller ? »

« Je ne sais pas trop ce que je dois penser de tout ça. »

« Je reste perplexe moi aussi, néanmoins… Si ils ont réussi à nous trouver une fois, ils pourraient nous retrouver une seconde fois. Nous ferions mieux de ne rien tenter si nous ne voulons pas avoir de problèmes. »

Idée accordée à l’unanimité, les trois personnes restèrent néanmoins assez proches l’une de l’autre pour être sûres qu’il n’y aurait pas de soucis pendant la nuit. Le sommeil eut du mal à venir mais finalement, ils arrivèrent à s’endormir après une vingtaine de minutes. Le lendemain, Rocagiri secoua le trio pour le réveiller avant de dire d’une voix neutre :

« Cela fait six heures. Nous nous mettrons en route à nouveau vers le royaume central dès que vous aurez été vous hydratés légèrement. »

Shala se réveilla subitement, se levant avec agilité tout en faisant un saut pour reculer et s’éloigner de la femme à moitié faite de roche. Celle-ci ne semblait pas surprise et s’éloigna, se dirigeant vers les pokémons pour les réveiller. C’était vraiment bizarre… Etaient-ils vraiment prisonniers ? Après cinq minutes, tout le monde était reparti sur le dos du Ptéra géant. Pendant le voyage, Berthra demanda à Rocagiri :

« Je voulais savoir…Est-ce que tu es vraiment au service de Malar ? »

« Cela est correct. Je suis au service de Malar. Pourquoi cette question ? »

« Je ne sais pas mais je me la posais simplement. Tu ne sembles pas être une ennemie à première vue. »

« Le concept d’ennemi et d’ami, je ne le connais pas. Je ne fais qu’obéir aux ordres, voilà tout simplement. C’est ma façon d’exister. »

Sa façon d’exister… Obéir aux ordres sans rien penser à côté. Une ombre passa dans le regard de Shala mais elle ne disait rien. Elle n’avait rien à dire de toute façon… Cela ne les concernaient pas. Mais quand même… Enfin bon, elle ne devait plus y penser. Ils allaient se rapprocher de Xano et donc de Malar. Là-bas, elle allait avoir une petite discussion avec ce dernier et lui montrer qu’elle ne plaisantait pas ! Berthra demanda :

« Tu es l’un des Rois de Malar ? Mais les autres… Où sont-ils ? »

« Ils dirigent chacun un royaume. Je dirige le royaume préhistorique et de la pierre. Ici régnerait le chaos si je n’avais pas établi un ordre précaire entre les pokémons et les humains. Ces derniers sont bien plus faibles que leurs homologues des autres royaumes, ils ont beaucoup de mal à se défendre contre les pokémons. »

« Alors pourquoi tu les tues tous ?! Ca t’a servit à quoi de détruire ce village ?! »

Shala venait de crier envers Rocagiri mais celle-ci ne changeait même pas de ton comme à son habitude. Elle lui dit d’une voix plate :

« Cela m’a permis de vous retrouver. Si cela n’avait pas été nécessaire, je ne l’aurais pas fait tout simplement. C’était un ordre. »

Ordre, ordre, ordre… Elle parlait toujours de ce mot ! Elle avait l’impression de se revoir avant qu’elle ne connaisse Xano ! Elle en avait marre, elle voulait le revoir, mettre un terme à tout ça ! Dans les airs, le trio sous le joug de l’un des quatre Rois s’approchait du royaume central… Bientôt, tous les éléments allaient être réunis.

Chapitre 7 : Un trio d’explorateurs

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 7 : Un trio d’explorateurs

« Valésia, retiens cette pierre qui nous arrive droit dessus ! »

« Aucun problème, je m’en charge Luna ! »

« Parapapa, combien de mètres encore ? »

« Une vingtaine ! Je vois la lumière au fond ! »

Aie, aie, aie, vraiment dans quelle galère ils s’étaient foutus ! Néanmoins, avec ce petit orbe brillant comme du cristal qu’elle tenait entre ses mains, elle était sûre de se rapprocher de son objectif ! Valésia avait soulevé un pan de glace avant de se remettre à courir pour rejoindre les autres. Le pan de glace se brisa lorsqu’un immense rocher verglacé le percuta. Au bout d’une dizaine de minutes, les trois personnes se retrouvaient couchées sur le sol, l’entrée d’un temple fait de glace étant bouché par une pierre sphérique elle aussi de glace.
Parapapa prit la parole sur un ton fatigué et légèrement énervé :

« Combien de temps allons nous devoir faire ce genre de choses ? »

« Le temps qu’ils nous laissent rentrer dans le royaume principal ! A partir de là, nous devons être célèbres dans tous les royaumes, ce n’est pas si dur ! »

« Depuis quand tu te comportes comme une petite cheffe, Luna ? »

« Hein ? De quoi ? »

La jeune femme aux franges blanches émit un petit sourire faussement candide alors qu’elle passait une main sur son front pour essuyer la sueur qui s’en écoulait. Abandonnée la petite jupe blanche pour laisser placer à une tenue de cuir de même couleur, cela lui convenait bien mieux pour son rôle. Elle portait maintenant une veste de même facture sur les épaules.

« Je ne me comporte pas comme telle. On doit se dépêcher de retrouver Xano, voilà tout ! On a visité les trois royaumes mais nous n’avons retrouvé aucune trace de Nelya et des autres, c’est pour cela qu’il me paraît presque évident qu’ils se trouvent dans le dernier royaume dans lequel on ne peut pas encore se rendre. »

« Luna… Cela ne fait qu’un mois que nous voyageons à travers les trois royaumes, nous nous sommes faits une réputation assez forte dans ces derniers même en changeant nos noms mais ce n’est pas pour cela que nous les avons visités de fond en comble. Peut-être qu’ils sont ailleurs, qui sait ? »

« On ne perd rien à essayer ! Tais toi, ça vaut mieux que de l’ouvrir pour dire des âneries de ce genre. Valésia, tu en penses quoi ? »

« Oh… Tu sais… Moi, je m’occupe surtout de Parapapa pour éviter qu’il fasse des bêtises et qu’il boude lorsqu’il sait qu’il a tord. Quand au Joker Blanc, la piste sur laquelle il faudrait se rendre au royaume central n’est pas à exclure. Ainsi, je pense qu’il y a une petite possibilité que nous puissions nous rendre là-bas avec ce que nous venons de récupérer. »

« Ce fameux orbe gelé. Dire qu’il est là depuis des siècles et que personne ne l’a trouvé avant nous. Du moins… Personne n’en est ressorti vivant. »

« Faut dire que les Oniglalis géants que nous avons découvert à l’intérieur étaient sacrément costauds… et nous n’étions pas avantagés. Néanmoins, nous ne sommes pas de simples humains hihihi. Et ça, les autres ne le savent pas. »

« Ils se posent néanmoins des questions. »

« QU’IMPORTE ! Bon, fini de se reposer ! On se remet en route et on retourne en ville. »

Elle se releva, un grand sourire aux lèvres alors qu’elle tendait ses deux mains pour aider Parapapa et Valésia à se relever. Un mois s’était écoulé et elle avait compris ce qui s’était passé, du moins, en partie… Ils avaient été séparés et cela était un fait. Néanmoins, elle ne pouvait pas donner les noms exacts de Xano et des autres : Rapidement, elle s’était mise en tête que tout le monde était un ennemi et qu’il valait mieux se montrer discrets sur leurs identités réelles. C’est pourquoi elle avait laissé traîner ses oreilles sur l’idée de nombreux groupes d’explorateurs qui partaient à la recherche de fabuleux trésors pour une richesse et fortune. C’est vrai qu’au départ, elle s’était étonnée d’entendre ça. Comment ça pouvait exister ? Malar s’amusait à faire ce genre de choses ? C’est vrai que ce second monde était très vieux aussi et sûrement tout aussi peuplé que celui d’où elle venait donc il devait y avoir de ces trésors mais bon…

« Luna ? Luna ? Tu es dans la lune ou quoi ? »

« Hein ? Ah non… Je réfléchissais à la situation. Cet orbe était sensé être imprenable, je me demandais si avec ça, nous aurions encore plus de reconnaissance de la part des royaumes. »

« Qui vivra verra. Cela ne fait qu’un mois que nous nous sommes lancés dans l’exploration. Certains ont passé des dizaines d’années à cela. Pourquoi nous aurions un traitement de faveur ? Si tu as une explication rationnelle… »

« Car je suis jeune et jolie ? »

Elle eut un petit rire amusé tandis que Parapapa se claqua le front devant cette phrase. Non mais vraiment, elle n’avait que ça à dire ou quoi ? C’était effarant en un sens mais il ne pouvait pas la contredire sur ce point. Valésia aussi était très jolie. C’était une équipe assez reconnue pour leur efficacité et surtout à cause d’elles. Lui, de son côté servait surtout pour la logistique, les pièges, les cartes et toutes ces choses qui demandaient d’utiliser un cerveau à son plein potentiel. Enfin bref, ils étaient diablement doués et ça… il ne pouvait pas mentir là-dessus. Il poussa un profond soupir, ne répondant pas à Luna alors qu’ils se dirigeaient vers la ville la plus proche. Parapapa prit la parole :

« Dire que nous n’avons même pas vu le Roi Iglaré… »

« Et tu voudrais que nous le rencontrions ? Je te rappelle que c’est sûrement notre ennemi, l’un des quatre rois de Malar. »

« Oui mais bon… Si nous ne rencontrons même pas l’un des trois rois qui entourent le royaume central, pourquoi aurions-nous accès à ce dernier ? »

« Tu marques un point mais… Nous verrons bien ! Ramenons cet orbe, ensuite, on va se reposer à l’auberge. Après tout ça et un bon repas, on discutera au sujet de ce que nous allons faire, ce n’est pas compliqué. »

Les deux autres personnes haussèrent les épaules, se disant que cela ne servait à rien de contredire Luna. Celle-ci s’affirmait de plus en plus en tant que femme et savait maintenant se faire respecter quand elle prenait la parole. Néanmoins, peut-être que tout cela n’était qu’une fausse image qu’elle voulait se donner, peut-être qu’elle était toujours la jeune femme timide que Xano connaissait. Nul ne le savait. Après deux bonnes heures de course entrecoupées de marche pour se reposer, ils arrivaient dans une ville faite de glace pour ne pas changer. Le décor était souvent de cette sorte de toute façon. Les matériaux, les bâtiments, tout était fait de glace sauf pour la nourriture et la boisson bien entendu.

« Hop, hop, hop ! On se dirige vers l’un des centres et on leur donne l’orbe. On tente aussi de savoir si on peut se rendre au royaume central ou non héhéhé. »

« Tu crois vraiment… qu’ils vont nous laisser rentrer ? »

« On a rien à perdre ! De toute façon, ce n’est pas comme si nous étions des criminels en fuite. Mais sans ça… Je ne crois pas que nous pourrions aller dans le royaume central. »

« Je t’envie d’être aussi optimiste, Luna. Je t’envie. »

« C’est toi qui te prend la tête à toujours réfléchir pour tout ce que tu fais, Parapapa ! Est-ce que je dois manger ça ou ça ? Oui mais peut-être que je prendrais plus de poids avec le second… Tu es trop inquiet pour la moindre chose. »

« HEY ! Je ne fais pas ça ! Arrête de dire n’importe quoi ! »

Elle sifflota pour dire qu’elle ne l’entendait pas, Valésia leur demandant de se comporter comme des adultes responsables pour quelques minutes au moins. Le trio se dirigea vers un chemin qu’il connaissait bien puisque souvent emprunté, pénétrant à l’intérieur d’un bâtiment à deux étages dans lequel il n’y avait personne ou presque. Une tête se releva du comptoir, un sourire tracé sur ses lèvres :

« Ah ! Vous revoilà ?! Je pensais que vous n’alliez pas revenir de cet endroit ! »

« Hey ! Pour qui tu nous prends ? Nous avons réussi parfaitement ce qu’il y avait à faire hihi. »

« Ne me dites pas… »

« Et si ! Tenez, je vais vous la montrer. Valésia, c’est toi qui l’as ? »

« Non… Ce n’est pas moi. »

« Parapapa ? »

Elle se tourna vers le jeune homme aux lunettes, celui-ci hochant la tête d’un air négatif. Le regard baissé tandis qu’elle tremblait légèrement, Luna fit un sourire avant de mettre sa main dans l’une des poches de sa veste, extirpant l’orbe. Elle posa ses yeux rubis sur l’homme, lui tendant l’objet convoité en disant :

« Et voilà ! C’était bien cela que vous recherchiez non ? »

« Mais…. Comment… Comment avez-vous réussi à récupérer l’orbe du temple des démons de glace ?! Personne n’y ait jamais arrivé ! »

« Hihihi. Ca, c’est notre secret. Vous n’avez pas à vous en faire ! Vous pouvez nous donner notre récompense ? »

« Mais bien sûr. Si vous voulez bien attendre quelques minutes. »

L’homme qui devait avoir la cinquantaine en terme d’âge physique se leva de sa chaise, allant dans une pièce dans le fond alors que le trio patientait. Cinq minutes plus tard, l’homme revenait avec une bourse de cuir assez épaisse, la déposant devant Luna.

« Voilà ce que vous vouliez. C’est une somme assez conséquente je sais mais vous avez récupéré un objet très rare, je pense que le royaume d’Iglaré vous sera reconnaissant pendant plusieurs décennies pour ça. »

« Oui mais… Ce n’est pas ça qui nous intéresse. Nous aimerions rentrer dans le royaume central. Vous pensiez que nous aurions une chance d’y aller ? »

« Hum… Je ne sais pas… Vous êtes quand même des sacrés explorateurs, il faut le reconnaître mais en contrepartie, vous êtes simplement là depuis un mois. Vous avez donc des bons points comme votre ardeur et réussite au travail mais d’un autre côté, vous êtes très jeunes dans ce métier. »

Luna poussa un petit soupir dépité : Encore une fois, ce n’était pas pour aujourd’hui. C’était vraiment dommage. Elle récupéra la bourse, s’apprêtant à sortir du bâtiment avant qu’une autre personne ne fasse irruption de la pièce où s’était dirigé l’homme.

« Le trio Hebee ? Veuillez vous arrêter. Je viens d’avoir des consignes précises. »

« Hein ? De quoi vous voulez parler ? »

Luna s’était retournée, un petit air incrédule dans le regard. Parapapa s’était déjà mis à trembler alors que Valésia restait parfaitement immobile. L’homme qui venait de s’adresser à eux était assez jeune, une trentaine d’années au grand maximum.

« Grâce à votre dernière trouvaille, un message m’est parvenu. Vous pouvez dès à présent vous diriger vers le royaume central. »

« SUPER ! Ca, c’est vraiment une grande nouvelle ! »

« Mais en échange, il faudra payer un frais de passage assez important. Il faut comprendre que vous êtes des cas très rares. Nous ne pouvons normalement pas laisser des personnes qui débutent à peine dans l’exploration. »

« Tout ce que vous voudrais, combien ça coûte ? »

L’homme signala un chiffre et Luna hocha la tête pour dire qu’elle avait bien compris la somme. Valésia était stupéfaite : Cette somme était phénoménale ! C’était quasiment la totalité de la fortune qu’ils avaient gagnée en un mois ! Luna demanda à Valésia et Parapapa de rester ici pendant qu’elle se dirigeait à la banque. Une quinzaine de minutes s’écoulèrent et elle revint avec une épaisse bourse brune de cuir, un tintement se faisant entendre ainsi qu’un bruit de papier. Elle déposa le tout devant l’homme avec un grand sourire :

« Voilà ce que vous cherchiez ! Normalement, il y a tout ce qu’il faut dedans ! »

« Si vous me permettez de vérifier… »

L’homme se mit à compter l’argent qui se trouvait devant lui, perdant cinq nouvelles minutes alors qu’elle gardait un grand sourire sur ses lèvres. Elle se rapprochait de son but et elle était si heureuse de savoir qu’elle allait explorer un nouvel endroit. Finalement, l’homme toussa légèrement avant de s’éloigner. Deux minutes après, il revint avec une sorte de badge représentant un ovale avec trois pierres rouge, vert et jaune.

« Voilà ce qu’il vous faudra pour pénétrer à l’intérieur du royaume central. Sans ça, vous ne pourrez pas y aller. Evitez de le perdre, c’est un objet TRES important. »

« Merci beaucoup ! C’est tout ce que je voulais ! Je peux le prendre ? Nous devons partir au plus tôt, j’espère que vous comprendrez hihi. »

Elle récupéra l’objet ovale, le mettant dans l’une de ses poches tout en saluant les deux hommes. Elle demanda à Valésia et à Parapapa de la suivre alors qu’elle se dirigeait vers la sortie. Lorsqu’ils se retrouvèrent en-dehors de la ville, Valésia fut la première à prendre la parole sur un ton légèrement énervé :

« Luna ! Tu viens de donner tout notre argent, simplement pour le royaume central ! »

« Et alors ? Maintenant, nous pouvons aller là-bas, c’est ce que nous voulions à la base non ? Ou alors, tu pensais à autre chose ? »

« Non mais quand même, ce n’est franchement pas une bonne idée ! Maintenant, qu’est-ce que l’on va faire pour gagner de l’argent ? »

« Mais on s’en FOUT de l’argent ! La seule chose qui m’intéresse, c’est de retrouver Xano, ce n’est pas dur ! J’ai fait tout ça pour lui ! Maintenant, nous pouvons nous diriger vers le royaume central et accentuer nos recherches là-bas ! »

« Mais mais mais… »

« L’argent n’est pas notre priorité, Valésia. Luna a raison sur ce coup. Nous avons commencé à devenir des explorateurs pour parcourir ce monde et découvrir où est tombé le Joker Blanc. Pour les autres, nous n’avons aucune information à leurs sujets. Peut-être que nous découvrirons tout en nous rendant au royaume central. »

Luna tapa dans ses mains d’une manière enjouée, se demandant comment allait réagir Xano lorsqu’il allait la revoir. Elle s’était peut-être un peu endurcie mais ce n’était pas pour ça qu’elle avait perdu toute sa douceur envers lui. Maintenant… Elle se demandait ce qui allait se passer néanmoins. Xano aimait énormément Tyrania et elle le savait. Il n’y avait peut-être plus de place pour elle dans son cœur. Elle se donna des petites claques sur la joue pour se ressaisir : Rien ne l’empêchait de récupérer le cœur de Xano plus tard !

« Bon ! On se met tout de suite en route ! Nos provisions devraient nous faire tenir quelques jours ! Direction, le nord-ouest pour se diriger vers le royaume central ! »

« Elle fait comment pour être aussi motivée ? »

Parapapa avait murmuré ça à Valésia, la jeune femme aux cheveux roses et qui semblaient se mouvoir haussa les épaules en guise de réponse. Elle lui murmura à son tour :

« Elle se rapproche de lui. Je suis sûre intérieurement que Xano se trouve au royaume central mais nous ne connaissons guère plus ce monde bien que nous en avons parcouru une partie assez importante. »

« Depuis quand tu appelles le Joker Blanc Xano ? »

« Oups ! Je me laisse endoctrinée par Luna avec tout ça. Il faut croire que le nommer Joker Blanc devant elle est maintenant si rare. Ah… Quand même, nous sommes les plus faibles parmi tous les Atouts du côté du Joker Blanc…et nous nous sommes retrouvés avec elle. »

« Oui mais… Elle a quand même changé non ? »

Il avait posé cette question alors que la jeune femme à la poitrine généreuse moulée dans sa tenue blanche marchait d’un pas guilleret devant eux. C’est vrai que depuis un mois, Luna avait bien mûrie, ce qui n’était pas si mal vu l’endroit où ils se trouvaient. Elle gardait toujours son caractère infantile mais maintenant, elle n’hésitait pas à donner quelques ordres à Valésia et Parapapa tout en pouvant être sérieuse. Mais dès qu’il s’agissait de Xano, c’était autre chose. Elle reprenait le comportement qui la caractérisait tant : Celle d’une jeune femme intimidée et aimante.

« Oui. Mais bon, finit de discuter, allons la rejoindre, de toute façon, on n’a pas le choix. »

« De quoi vous discutez tous les deux dans mon dos ? Vous parliez de moi je suis sûre ! »

« Non non ! Nous pensions au royaume central ! Peut-être que le Joker Blanc habite là-bas. »

« Tu penses aussi ? D’après nos informations, rares sont les personnes qui partent du royaume central qui est le meilleur des quatre, c’est pourquoi je pensais à cette éventualité. »

« Et nous pensions de même, pas vrai Parapapa ? »

« Hein ? Ah… Euh… Oui oui ! Je confirme les dires de Valésia ! »

Luna éclata de rire alors que Parapapa semblait légèrement confus par la situation. Il ne savait pas vraiment où donner de la tête avec la princesse des insectes et Valésia avait remarqué le problème du jeune homme à lunettes. Elle lui tapota légèrement le dos avec un petit sourire pour lui dire de ne pas s’en faire.

Plusieurs jours s’écoulèrent et ils arrivèrent enfin à une magnifique plaine verdoyante et fleurie. C’était un paysage assez singulier après ceux qu’ils avaient rencontré et Luna se demanda si ce dernier n’était pas une chimère. Ils continuèrent de marcher jusqu’à arriver devant une sorte de muraille de pierre avec au-dessus d’elle, une gigantesque vitre translucide. Ainsi, ceux qui pensaient passer au-dessus de la muraille se casseraient la figure. L’un des soldats qui se trouvaient là prit la parole :

« Hey ! Qu’est-ce que vous faites ici ? Vous n’êtes pas … »

« Nous avons un badge nous permettant d’accéder au royaume central ! »

Sans même lui laisser le temps de terminer sa phrase, Luna sortait l’objet ovale pour le présenter au soldat. Celui-ci resta muet pendant plusieurs secondes, prenant la marque que lui tendait la jeune femme aux franges blanches. Il alla parler avec quelques autres soldats avant de revenir, disant d’une voix neutre :

« C’est bon, vous pouvez passer mais avant… Vous pouvez nous expliquer la raison de votre présence ici ? Vous êtes là pour… »

« Simplement pour explorer ! Nous avons cherché dans les trois royaumes sans rien trouver, c’est pourquoi ce que je recherche doit sûrement se trouver ici. »

« Ah… Vous n’êtes donc pas là pour l’exécution en public qui va se dérouler dans quelques jours. C’est si rare que bon nombre de personnes tentent de rentrer dans le royaume. »

« Une exécution en public ? Hein… Mais pourquoi ? Qu’est-ce qui s’est passé ? »

« Oh… D’après ce que nous savons, un type qui se nomme le Joker Blanc a osé blasphémer contre le Dieu Malar et le grand Roi. C’est le Dieu lui-même qui a décidé de la sentence. C’est pourquoi cette exécution sera publique. »

« Ah… Je vois. Mais ça va se passer où ? »

« Dans la capitale de ce monde : Zerin. »

Elle s’inclina devant l’homme pour le remercier, demandant à Valésia et à Parapapa de la suivre alors qu’ils pénétraient à l’intérieur du royaume central. Elle n’avait montré aucun changement dans le ton ou sur son visage à l’annoncer de l’exécution de Xano. Il fallut attendre cinq minutes de marche avant d’entendre quelques sanglots de la part de Luna :

« Luna ? Qu’est-ce qu’il y a ? Ca ne va pas ? »

« Est-ce que ça a l’air d’aller ?! Xano est en danger ! Ca ne peut pas aller ! Dépêchez vous, on accélère la marche ! On va le rejoindre et le libérer comme lui m’a libérée de ma prison il y a de cela quelques années ! »

Chapitre 6 : Recherche

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 6 : Recherche

« Pandora ! Lève toi avant que je m’énerve ! »

Un coup de pied dans un lit et celui-ci pencha sur le côté, faisant tomber la jeune femme qui dormait à l’intérieur. Pandora ouvrit ses yeux verts comme si elle n’avait pas ressenti la douleur, marmonnant à moitié ensommeillée :

« Qu’est… ce qui se passe, Tyrania ? »

« C’est l’heure de se foutre au boulot par ta faute ! Il est déjà six heures du matin ! Purée, mais qu’est-ce que ça m’énerve ça ! »

Ce dialogue… Cela faisait bien un mois qu’il était présent à chaque réveil… Un mois où Tyrania bouillonnait d’un feu intérieur pour ne pas retrouver Xano… Un mois où elle n’avait plus eut aucune nouvelle à son sujet. Quand aux autres, elle préférait ne pas y penser. C’était là le moindre de ses soucis.

« C’est bon ? T’es levée ?! Ou tu veux que je te foute un second coup de pied dans l’arrière-train, on a du boulot encore ! »

« Non, non, il n’y a pas besoin, Tyrania. Par contre, combien d’argent avons-nous ? »

« Tsss… Toujours pas assez ! On ne pourra jamais partir d’ici sans avoir une somme assez conséquente en poche. On ne connaît pas grand-chose à ce monde à part les « on-dit ». MAIS J’EN AI MARRE ! »

Aie, elle s’énervait à nouveau, ce n’était pas une bonne chose. Pandora se releva rapidement, prenant le bras droit de Tyrania entre ses deux mains pour lui demander de se calmer. La jeune femme à l’unique œil violet valide posa ce dernier sur elle avant de soupirer. Elle avait de plus en plus de mal à tenir le coup. Cela faisait un mois qu’elles travaillaient ici. D’abord réticente à cette idée, Tyrania avait finalement accepté car elle avait posé plusieurs questions à ce sujet : Comme dans le monde où elle habitait réellement, l’argent avait une très grande valeur. Sans argent, tu ne pouvais rien faire. De plus, vu les informations qu’elle avait obtenus, il n’y avait aucun doute que les rois des quatre royaumes soient tout simplement les rois au service de Malar. Heureusement pour elle, nul soldat ou autre n’étaient venus pour la chercher et elle pouvait mener une vie discrète… pour l’instant.

« Continuons encore aujourd’hui. Un jour, nous aurons assez d’argent, Tyrania. »

« J’en ai marre d’attendre, tu comprends ça ?! MARRE ! Je veux retrouver Xano ! Le reste, je m’en contrefous royalement ! Si ça continue, je vais aller voir le Roi et lui dire ce que j’en pense de lui et de ses compères ! »

« Ce n’est pas ce que voudrait le Joker Blanc. Il veut vous savoir en sécurité. Je crois que… »

« Ne dit rien, c’est bon ! Je le sais bien ! JE LE SAIS BIEN ! Je sais ce qu’il pense de moi et de lui, je… »

Elle baissa la tête avant de s’approcher de la sortie de la chambre de Pandora. Elle savait qu’elle avait réussi à atteindre son cœur, cet organe isolé à qui il ne laissait quiconque s’en approcher, ce cœur qu’elle désirait tant. Elle s’était montrée nue devant lui et inversement… Ils s’étaient presque… Elle passa ses mains dans cheveux dorés d’une manière énervée, signe qu’elle ne devait plus penser à ça. Dès qu’elle allait le retrouver, elle allait lui rouler une pelle devant tout le monde qu’importe la situation, elle en avait marre d’attendre et de savoir qu’elle n’avait jamais réussi à l’embrasser !

« Qu’allons nous faire ? »

« Nous devons descendre, c’est pas dur ! Arrête de poser des questions idiotes ! Habille toi correctement, met ta tenue de paysanne servante et descend ! »

Elle faisait disparaître ses neuf queues de Feunard ainsi que ses oreilles, observant sa tenue : Une longue robe brune d’un goût franchement horrible, un truc bizarre et blanc dans ses cheveux dorés, un tablier de même couleur par-dessus la robe. Vraiment… Elle était très laide ! Elle préférait sa robe brillant d’un rouge sang, c’était bien mieux ! Pandora s’affairait à s’habiller tandis que Tyrania s’observait dans le miroir :

« C’est bon ? Tu es prête ? »

« Encore quelques minutes. »

Mais qu’elle était lente ! De plus, elle se laissait faire par certains hommes mais elle était là pour les arrêter. Ils n’étaient pas au courant qu’elles étaient d’anciennes pokémons et ils n’avaient pas à le savoir. Néanmoins, elles connaissaient à être connues dans le village et se faisait même draguer par quelques villageois. Bien entendu, elle refusait toute chose de la part de ces hommes, un seul était ancré dans son esprit et Xano était l’unique personne qu’elle aimait. Finalement, Pandora avait terminé de s’habiller.

« Nous pouvons y aller, Tyrania. »

« Vérifie d’abord si tu as tout. De toute façon, on va devoir encore d’abord devoir laver le dégueulis de ces types trop bourrés hier… pour ne pas changer. »

« Je veux bien m’occuper de cela. L’odeur ne me dérange pas. »

« Vraiment… Pandora… Tu devrais apprendre à te comporter comme une vraie femme. Si l’odeur te gêne, dis le mais ne ment pas. »

« Mais je ne mens pas. L’odeur n’est pas un problème pour moi. »

« Et puis zut, je n’ai pas à m’occuper de toi. T’es une grande fille, tu as plusieurs millénaires et moi, j’ai à peine dix-huit temps, tu devrais te prendre en main ! Arrête de te faire marcher sur les pieds. Si quelqu’un te cherche, cogne le. »

« Je… ne vois pas de quoi vous voulez parler. »

Tyrania poussa un profond soupir avant de se diriger vers la sortie de la chambre de Pandora. Celle-ci la suivait d’un pas machinal et automate. Pendant un mois, elle s’était comportée de cette façon et Tyrania s’était comportée comme d’habitude. Comme le jour et la nuit, les deux femmes étaient très connues dans l’auberge. La matinée allait très mal se dérouler mais bon, c’était mieux que les soirées où des gens dévergondés buvaient et rotaient comme les sagouins qu’ils étaient.

« Ah ! Vous voilà ! Vous êtes finalement levées ? Marianne est déjà partie faire les courses pour le cuisinier et Henriette va pouvoir faire les chambres des clients. Vous avez fait les vôtres, j’espère. Enfin qu’importe, l’une d’entre vous s’occupe du plancher, l’autre vas nettoyer les couverts et tout ce qui va avec. »

« Je m’occupe des couverts. Pandora, tu fais le plancher. »

« Aucun problème, Tyrania. »

« Alors, c’est décidé, hop hop hop ! On se met au boulot ! Même si c’est très rare les visiteurs dans la matinée, il y en a et nous ne voulons pas avoir une mauvaise publicité ! »

« Oui… Oui… On sait, on sait. »

Elle grogna intérieurement, se demandant pendant combien de temps elle allait devoir encore faire ces choses. Elle se dirigea vers la cuisine, s’affairant à accomplir ses tâches tandis que Pandora partait de son côté. La journée passa sans aucun problème, comme à son habitude. Vers la fin de l’après-midi, l’aubergiste s’écria en rentrant à toute vitesse dans l’auberge :

« ILS VONT VENIR ! Ils vont venir ! »

« De qui ? De quoi ? »

Tyrania tenait un balai à la main, époussetant sans grande conviction le sol comme si elle s’en fichait royalement. Pandora s’affairait de son côté à ramener les assiettes sales et autres. Il n’y avait que quelques clients et tous s’étaient tournés vers l’aubergiste.

« Une troupe du roi Sterivia arrive dans notre village ! »

« Mais pourquoi ? Il y a un souci ? Des criminels ? »

« Ca ! Je n’en sais rien ! Mais nous sommes l’unique auberge alors il faut se préparer à rendre cet endroit le plus beau possible ! On se met tous au travail, hop, hop, hop ! »

Pfff… Les faibles qui voulaient faire plaisir aux forts, c’était si habituel que c’en était risible. Néanmoins, elle n’avait pas son mot à dire et elle haussa les épaules, tournant son œil violet vers Pandora pour lui signaler de ne rien faire de suspect lors de ce moment. L’aubergiste semblait aux anges tandis que les deux autres femmes qui travaillaient avec Tyrania et Pandora parlaient entre elles.

« Non mais je te jure… Des pauvres types. Un homme qu’il soit au service du roi ou non, ça ne change rien du tout. Qu’est-ce que tu en penses, Pandora ? »

« Un homme reste un homme, cela est correct Tyrania. Pour ma part, je ne vois pas la raison de leurs excitations mais nous devons nous préparés, c’est cela ? »

Tyrania hocha la tête alors que les deux femmes remontaient dans leurs chambres. Elles devaient se rendre un peu plus présentables quand même pour cet évènement. Tyrania s’en fichait pas mal et Pandora de même, néanmoins, l’aubergiste n’aurait pas apprécié qu’elles ne prennent pas soin d’elles pour cet évènement.

Finalement, la soirée arriva et une dizaine d’hommes en plastron de fer firent leurs apparitions, munis de différentes armes comme des lances, épées et autres. Bien entendu, elles étaient rangées mais pour Tyrania, ce spectacle avait une connotation intemporelle… Comme si elle se demandait si cela existait vraiment devant ses yeux. Pandora lui avait bien expliqué que les hommes combattaient de cette façon à une époque pas trop lointaine mais quand même, c’était assez étonnant.

« Messires, pourquoi êtes vous là aujourd’hui ? Cela est si rare que vous veniez dans notre petit village. »

« Ah ! Ca… Je ne peux pas le dire ! »

L’aubergiste demanda à Marianne de faire venir quelques bières pour les soldats tandis que Tyrania et Pandora restaient assez éloignées de ces derniers. Vraiment, des véritables ivrognes, ils n’étaient pas si différents des autres clients mais l’aubergiste s’occupait d’eux en priorité. L’alcool coulait à flot et les cerveaux des soldats s’embrumaient. Seul le capitaine qui portait un casque d’acier sur son visage n’avait pas bu, restant impassible et immobile sans boire, ni manger ce que l’aubergiste mettait devant lui.

« Vous ne mangez pas ? »

« Oh, ne vous en faites pas pour lui ! Il n’est pas du genre à parler ou à manger devant les autres. C’est à se demander si il mange vraiment hahaha ! »

« Je n’aime pas ce type, il est louche. »

Tyrania venait de murmurer ça à Pandora, appuyée contre un mur en observant l’homme qui avait son visage caché par un épais casque de métal gris. En fait, il portait une armure lourde, bien plus que les autres. Il n’était pas possible de voir la totalité de son corps qui était recouverte de parties d’armure mais elle savait qu’il les observait. Tsss… Non, elle n’aimait pas voir ce type.

« Il ne semble… pas normal. Il nous fixe. Je le vois à travers son casque. »

« Je vais lui donner des raisons de me fixer ! »

« Non ! Tyrania ! Restez ici, vous allez faire une bêtise. »

La jeune femme à l’unique œil valide s’approcha de l’homme armure, un grand sourire aux lèvres alors que les visages se tournaient vers elle. C’est vrai, ils ne la connaissaient pas mais ils allaient vite apprendre à la connaître. Une cruche d’eau à la main, elle prit la parole :

« Messire voudrait-il un peu d’eau ? »

« Tyrania, tu ne voudrais pas le laisser tranquille ? Tu n’as pas écouté ces hommes ? Il ne parle jamais ! Ramène toi ici avec ta cruche d’eau, je pense que certains en auraient bien besoin ici, n’est-ce pas ? »

« Hahaha ! Mais non ! Qu’elle se ramène par ici la jolie poulette ! Et l’autre aussi ! »

« Pandora, Tyrania, vous pouvez vous approcher ? »

Un petit rictus parcouru les lèvres de Tyrania, Pandora ayant légèrement tremblé sur le moment. Le sourire que venait de faire la jeune femme aux cheveux dorés ne présageait rien de bon… rien du tout. Pandora s’approchait déjà de Tyrania pour lui demander de rester calme tandis que les deux femmes s’avançaient vers l’aubergiste et les soldats.

« Aller ! Dites nous pourquoi vous êtes venus ici. Il y a bien une raison, non ? »

« HIC ! Je t’ai pourtant… Et puis merde, tu veux tout savoir ? »

« On est venus car il paraîtrait que notre roi a besoin d’une bonne partie de sa garnison pour un évènement vraiment très spécial ! Une exécution publique qu’ils disaient ! Celle d’un homme. C’est bizarre mais les quatre rois sont invités à se rendre au royaume central pour cet évènement et de nombreux soldats doivent les rejoindre. On se met en route vers les chemins emmenant au royaume central, c’est tout ! »

« Mais qu’est-ce que cet homme a fait ? »

L’aubergiste et les clients autres que les soldats tendaient leurs oreilles pour écouter la suite de la conversation. Tyrania s’était arrêtée avant d’arriver à la hauteur des hommes un peu trop bourrés tandis que Pandora continuait de s’approcher d’eux.

« Oh mais elle est mignonne cette petite demoiselle. Elle n’a pas grand-chose au niveau de la poitrine mais je suis sûr que je me la ferais bien pour mon quatre heures ! »

« Qu’est-ce vous disiez ? Pourquoi cet homme doit-il être exécuté ? »

« Oh, vous savez, c’est des « on dit » mais paraîtrait que cet homme est un ennemi du grand dieu Malar alors vous savez, il vaut mieux montrer en public et devant tout le monde que l’on ne contredis pas le grand dieu Malar. Hey ! Viens par ici, toi. »

Le soldat qui avait pris la parole pour répondre s’était adressé à Tyrania. Elle s’était immobilisée, serrant les poings en réfléchissant aux propos que ce type venait de dire. Il n’y avait aucun doute… Elle s’avança pour voir ce que le soldat lui voulait, plongée dans ses pensées. Son visage fut pris par le menton, l’emmenant à la hauteur du soldat un peu trop alcoolisé à son goût. Celui-ci avait une haleine fétide, une barbe mal-rasée et des yeux noirs.

« Bon dieu de bon sang ! C’est quoi ce truc sur ton visage ?! T’as pris un mauvais coup de dague dans la gueule ou quoi ?! T’es vraiment arrangée comme fille ! »

« Ahem… Messire, vous devriez retirer votre main du menton de Tyrania. »

L’aubergiste venait de le mettre en garde mais le soldat ne semblait pas l’écouter, sa réflexion étant au point mort avec les litres de bière qu’il avait ingurgité. Tyrania gardait son petit sourire mais semblait inquiète intérieurement alors que Pandora se cachait déjà les yeux.

« Vous avez une haleine fétide. Au sujet de cet homme… Est-ce qu’il a de longs cheveux blancs ? Ou des signes distinctifs ? »

« Comment je suis sensé le savoir ? Et en quoi ça te concerne mademoiselle ? Tu sais, t’es peut-être moche au niveau de la gueule mais tu dois avoir d’autres charmes, n’est-ce pas ? »

« Je pense en avoir oui… »

Elle parlait d’une voix douce que les clients habituels ou les autres personnes ne lui connaissaient pas. L’homme ne se doutait de rien, de rien du tout même. Il avait un sourire avec toutes ses dents jaunies tandis qu’elle restait impassible devant lui.

« Et tu ne voudrais pas me les montrer ? On peut se payer une chambre et aller à l’étage héhéhé. De toute façon, on doit rester ici pour la nuit alors… »

Il passa une main sur ses fesses puis une autre sur ses seins, continuant sur sa lancée verbale alors que Tyrania s’immobilisa :

« Tu vois, t’as peut-être une sale gueule… mais ce que je touche là, c’est… »

« Ce n’est pas à toi. »

« Hein ? »

La main droite de Tyrania se posa sur le dos du crâne du soldat qui venait de lui toucher les seins, l’envoyant avec force et puissance contre la table en bois. Celle-ci explosa en morceaux sous le choc de la tête contre elle alors qu’elle s’écriait :

« NON MAIS TU ME PRENDS POUR QUI CONNARD ?!  Pour une putain ?! Je vais te décalquer la tronche, tu ne vas pas savoir d’où elle vient ! »

Les soldats éclataient de rire, ne comprenant pas la situation qui se déroulait devant leurs yeux alors que les autres personnes semblaient atterrées. Tyrania releva le soldat en tenant ce dernier par le sommet du crâne, un sourire carnassier aux lèvres :

« MAIS BORDEL ! Qu’est-ce que je fous dans un endroit pareil à me faire draguée par des COUILLONS COMME LUI ?! »

« Tyrania… Vous… Vous devriez vous calmer. »

« ME CALMER ?! ALORS QU’IL ME BALANCE CA ?! Y a autre chose qui va être balancé et c’est ce type ! »

Aie… Elle était incontrôlable et le montrait bien. Maintenant qu’elle avait la tête du soldat inconscient dans sa main droite, elle se mit à faire tournoyer son corps au-dessus de la table brisée, plusieurs soldats tombant sur les côtés en percutant le soldat tandis que l’aubergiste et les autres personnes s’étaient éloignés de Tyrania. Celle-ci envoya le corps du soldat inconscient en direction d’une fenêtre, celle-ci se brisant avec facilité.

« Et voilà un blaireau en moins ! Y en a d’autres qui veulent essayer de me toucher ?! Je leur brise les mains et je les empêcherais de mettre au monde des futurs orphelins de père. »

Le message était clairement passé et rapidement, la raison revenait aux nombreux soldats. Ces derniers hochèrent la tête pour signaler qu’ils n’allaient pas se risquer à commettre cette imbécillité tandis que Tyrania se dirigeait vers les escaliers pour monter à l’étage.

« Pandora ! Ramène toi ! On se barre ! »

« Oui oui Tyrania ! Je viens ! Je viens ! »

Il valait mieux éviter de l’énerver encore plus qu’elle ne l’était. Pandora monta à son tour à l’étage, pénétrant dans sa chambre pour reprendre ses habits d’auparavant, Tyrania faisant de même de son côté. Deux minutes plus tard, elles étaient déjà prêtes à partir et elles avaient tout ce qu’il fallait pour se retirer. Tyrania descendit en premier les escaliers, faisant apparaître ses neufs queues dorées au bout argenté et ses deux oreilles de Feunard. L’aubergiste prit la parole d’une voix intriguée :

« Mais qu’est-ce vous… »

« On démissionne ! Je m’en vais, c’est clair ?! J’ai pas envie de rester dans cet endroit alors que Xano est en danger et risque d’être exécuté ! »

Sans même attendre de réponse de la part de l’aubergiste, Tyrania prit la main de Pandora, courant avec elle vers la sortie de l’auberge. Il ne fallut qu’une dizaine de minutes pour que les deux femmes quittent la ville en courant : Elle n’avait pas de temps à perdre ! Cet imbécile s’était mis dans de beaux draps ! Contrairement à elle, il était loin d’être puissant et doué ! Il se prenait pour qui ?! Le sauveur du monde ?! HA !

« Héhéhéhé… Je me disais aussi. »

« Hein ? Qui a parlé ? »

La voix provenait de l’homme à l’épaisse armure sur son corps. Il venait de rire et de parler d’une voix effrayante mais émerveillée comme si il s’était attendu à une telle chose. Le cliquetis de métal se fit quand il se leva, reprenant la parole :

« Je me disais bien… que j’avais déjà vu cette tête. Pandora, Pandora, Pandora… Une petite Atout seule et isolée… Et cette femme à moitié humaine… On dirait bien que c’était l’une des Reines. Mon jour de chance. »

Les deux gants de métal qui recouvraient les mains de l’homme se fissurèrent avant d’éclater en morceaux, laissant apparaître cinq longues lames rougeâtres à la place des doigts. D’un geste vif, il tourna sur lui-même, les dix lames venant trancher vif tout ce qui se trouvait dans la pièce : Les tables, le comptoir, les verres… et les personnes. Un véritable déluge de sang se produisit alors que l’homme à l’armure de métal s’éloignait en éclatant de rire. C’était parfait : Bien plus qu’il ne le pensait. Il allait se mettre en chasse maintenant.

Chapitre 5 : Capturé

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 5 : Capturé

« Comme tu le désires. »

Sans plus attendre, Xano se concentra, fermant les yeux pour faire apparaître plusieurs sphères enflammées et violettes autour de lui. Il projeta ces dernières vers Lucate. Celui-ci donna un coup avec l’une de ses ailes blanches, renvoyant les sphères violettes vers le jeune homme aux longs cheveux blancs.

« Je ne suis pas du genre à demander à ce que mes adversaires se donnent à leurs maximum. A toi de voir si tu veux pouvoir t’échapper ou non. »

Lucate fit un autre geste avec son aile, envoyant une violente bourrasque qui fit heurter Xano contre un arbre. Celui-ci poussa un cri de douleur, se relevant difficilement en observant de ses yeux bleus la créature. Il avait déjà un peu de sang qui s’écoulait de ses lèvres mais il ne s’en souciait pas :

« Hum ? Tiens… Tu t’es quand même éveillé en partie de ton côté. Tes deux yeux sont bleus… aussi purs qu’un saphir. Mais tu n’es pas encore totalement éveillé, n’est-ce pas ? Tu n’as aucune chance contre moi, tu devrais le savoir mais continue donc à te battre. »

« Tsss ! Si tu es au service de Malar, tu devrais savoir que je ne vais pas abandonner d’aussitôt ! Tu seras le premier à tomber face à moi ! Tu me permettras d’augmenter ma puissance et de devenir bien plus fort ! Malar ne sera plus qu’un lointain souvenir après ça ! »

« Combattre pour devenir plus fort. Un concept intéressant. Il suffirait aussi d’apprendre pour devenir plus fort. Tout n’est pas qu’une question de pratique mais aussi de théorie. »

« Tais toi et prend toi ça ! »

Il fit apparaître ses deux griffes blanches, celles de Luna. Il ne pensait pas à autre chose à cet instant : Il devait être celui qui attaque et non qui se faisait attaqué ! Il avait été attaqué par surprise et il savait que dans ce monde, Malar et ses acolytes avaient bien plus de chances de savoir où il est que l’inverse ! Il courait vers la créature ailée, celle-ci mettant ses deux ailes devant son corps pour parer le coup.

« Bien mieux… Il va falloir faire bien mieux. Le pouvoir de tes Reines en toi est encore trop faible pour être utilisé à plein escient. Seules tes pensées envers tes Reines te permettront de te rendre plus fort avec leurs pouvoirs. »

« Ah oui ?! Tu voudrais donc dire que plus je pense à une Reine, plus je suis fort ?! On va voir si c’est vrai ! ON VA BIEN VOIR ! »

« Qu’est-ce que tu comptes… »

Il n’eut pas le temps de terminer sa phrase que Xano recula subitement. Il suffisait simplement de penser à une Reine ?! Alors elle était tout de suite choisie ! Neuf queues au pelage doré firent leurs apparitions, les bouts des queues étant argentés. Tout son corps s’enflamma, rappelant l’unique fois où Tyrania avait pris possession de ce dernier. Surchauffer et brûler son corps pour donner l’un des coups les plus violents qu’il était possible de créer.

« Tu vas goûter à la technique favorite de l’une de mes Reines ! »

Hum… Ca devenait un peu dangereux. Le Joker Blanc semblait vraiment vouloir se donner à fond malgré la situation désespérée. Tant mieux, cela ne lui donnait que plus de valeur à ses yeux. La créature fit un petit sourire amusée en voyant que les flammes se réunissaient autour des poings de Xano.

« Cette Reine est la plus importante pour moi ! »

Il le savait, il le voyait bien dans le regard du jeune homme aux cheveux blancs que celle dont il venait de prendre en partie l’apparence était la plus proche de lui. Lucate ferma les yeux, remettant ses ailes blanches devant lui. Xano s’était mis à courir vers sa direction :

« Cette fois-ci, ne pense même pas à te protéger de mon coup !! »

Le premier poing enflammé créa une violente poussée crachant des flammes sur les ailes blanches, celles-ci s’ouvrant pour laisser place au ventre de Lucate. La créature ailée semblait surprise par une telle force alors que Xano était maintenant au niveau de son ventre :

« JE NE VIENDRAIS PAS AVEC TOI ! »

Le second poing de feu alla frapper le ventre de la créature avec une rage inouïe. C’était là l’unique moyen pour lui de se rappeler de Tyrania. Heureusement… Oui… Heureusement qu’il avait pensé à ça… Qu’il avait penser à ne pas rester avec elle… Sinon…

« Arg ! »

« Le combat est terminé. Rentre chez Malar et dis lui de m’attendre car j’arrive. »

La créature tomba au sol, un cri de rage sortant de ses lèvres alors que Xano se remettait déjà en route, de la sueur s’écoulant de son front. Il aurait dut s’en douter… Le coup avait été très puissant mais demandait beaucoup de force pour être utilisé. C’était pour cela qu’il préférait éviter de l’utiliser.

« Ce n’est… pas terminé… Joker Blanc ! »

« Tu en n’a pas eut assez ? Tu en veux encore ? Comme tu veux… »

« Goûte donc à ça ! »

Une vilaine brûlure était apparue sur le ventre bleu de l’oiseau gigantesque, celui-ci se relevant avec une légère difficulté. Il s’était attendu à ce que le coup soit assez puissant mais pas d’une intensité telle… Vraiment, il avait surestimé le Joker Blanc, celui qui ne pouvait pas se lier aux autres réellement. Il se mit à battre des ailes avant de s’envoler, tournoyant autour de Xano à une vitesse prodigieuse.

« Tu devrais faire attention où tu vas atterrir ! »

« Qu’est-ce que tu… »

Bordel ! Il remarquait qu’il était en train de se faire soulever dans les airs, ses pieds quittant le sol ! Cet imbécile venait de créer une tornade autour de lui et il n’était pas exactement dans l’œil du cyclone ! Il continuait de monter, monter, monter avant que Lucate n’arrête la tornade, un sourire sur ses lèvres :

« Attention à la chute ! »

« Imbécile ! Tu oublies que l’une de mes Reines est une ancienne Altaria ! »

Il avait fait apparaître ses ailes de coton dans son dos alors que la tornade avait disparu. Il s’arrêta au beau milieu des airs, un sourire dessiné sur ses lèvres. Lucate se retrouva au-dessus de lui, Xano tournant son visage vers lui. Sa vitesse… était vraiment démentielle !

« Aussi bien que les airs… et que les eaux, je suis le maître de ces éléments ! Je vais t’emmener à Malar ! »

« JAM… »

Un coup de queue vint le frapper au visage, l’envoyant sur le sol avec violence alors que son front s’était mis à saigner. Il n’avait rien put faire contre ça ! Cette puissance dépassait tout ce qu’il avait imaginé ! Qu’est-ce que ce Lucate était exactement ?! Les yeux bleus à moitié clos, il observait la créature qui s’approchait de lui en atterrissant. Il était allongé sur le sol, tentant de se lever sans y arriver. Son mot s’était éteint dans sa bouche, ses yeux se fermant complètement alors que Lucate venait le prendre dans sa gueule.

« Malar sera très content de te voir… Héhéhé… Ainsi que deux autres personnes. »

Un souffle, une forte bourrasque et la créature ailée et blanche s’envola dans les airs avant de disparaître dans le ciel et à travers les nuages. Il était temps de retourner voir Malar et ceux qui l’entouraient. Il était temps… d’avoir un dialogue entre les deux Jokers. Un véritable dialogue que seules quelques personnes allaient pouvoir entendre et non voir.

« Tu n’as aucune idée du monde dans lequel tu es tombé. »

Vraiment, il ne savait rien, rien du tout de ce qui était la réalité ou non. Rares étaient les personnes à savoir la vérité à ce sujet, la raison cachée derrière tout cela. Après plusieurs heures de vol, Lucate se déposa devant une immense église, une voix féminine se faisant entendre à l’intérieur :

« Qu’est-ce que c’est ? Le Joker Blanc ? »

« Exactement… Je l’ai ramené comme Malar l’avait demandé. »

« Soit… Si tu veux bien me suivre, Lucate. »

Il hocha sa tête, une forte lumière émanant de lui alors qu’il s’enfonçait avec Xano dans l’église. Voilà… La capture avait été réussie, parfaitement réussie malgré la légère blessure qu’il avait reçue lors de la parodie de combat qu’il avait dut faire. Vraiment, la prochaine fois, il devait se méfier de Xano… si il y avait une prochaine fois.

« MAIS MERDE MERDE MERDE ! »

Une chaise vola en éclats, se brisant sur le sol alors que plusieurs personnes retenaient la jeune femme aux cheveux dorés. Celle-ci semblait furieuse et Pandora s’était légèrement éloignée, murmurant d’une voix neutre :

« Veuillez vous calmer, mademoiselle Tyrania. »

« COMMENT TU VEUX QUE JE ME CALMES ?! Cet enfoiré s’est barré en me laissant seule avec toi ! Et il veut que je reste sans rien faire ! »

« C’est… C’est bon ? Vous devriez vraiment être raisonnable. Je ne pense pas que le jeune homme aimerait que vous soyez emprisonnée ou alors tuée par les envoyés du roi. »

« Je l’attends ce roi ! JE L’ATTENDS ! »

Un violent coup de massue vint la frapper derrière le crâne, l’assommant directement alors que ses yeux se fermaient. L’aubergiste poussa un profond soupir alors que Pandora s’approchait de Tyrania, entourant la jeune femme de ses petits bras :

« Pourquoi avez-vous fait cela ? »

« Il vaut mieux éviter de proférer de telles paroles dans ces lieux. Aujourd’hui, elle a de la chance. Demain, ça ne sera peut-être pas le cas. Vous avez entendu les paroles du jeune homme qui est parti : Vous devez rester ici. Je ne sais pas qui vous êtes exactement et quelles sont vos raisons mais je n’admet pas de criminelles en ce lieu. Vous allez devoir travailler pour vivre sous mon toit. Je pense que huit heures par jour seront une bonne chose, vous recevrez un peu d’argent aussi. »

« Quelle est la monnaie qui a cours ici ? »

« Toutes ! Les pokédollars, les anciens pokédollars et toutes ces choses ! »

« Hum… Mais il n’y a pas un problème de conversion ? »

« Nullement, tout est calculé par des experts parmi les royaumes. Vous acceptez ma proposition ? »

« Est-ce… que je peux attendre le réveil de mademoiselle Tyrania ? »

« Faites donc, vous pouvez récupérer les deux chambres que je vous ai donné avant que le jeune homme ne parte. »

Elle remercia l’aubergiste, tentant de soulever Tyrania sans y arriver. Deux personnes arrivèrent pour l’aider, montant à l’étage avec elle. Vraiment, elle avait abusé sur ce coup.

« Wouahhhhhhhhh ! C’est magnifique ici ! »

« Princesse Luna, veuillez vous contrôler, nous sommes en public. »

« Et toi, tu l’appelles Princesse dans un lieu inconnu de nous, tu es aussi visible qu’elle. »

« Ah non ! Vous allez arrêter de vous battre tout les deux et toi Parapapa, arrêtes de m’appeler comme ça en public. Je ne suis plus une princesse ! »

« Mais… »

« Blablabla ! »

Elle était un peu plus souriante qu’hier et c’était une bonne chose. Elle semblait motivée à retrouver Xano le plus tôt possible et ils étaient arrivés finalement dans une ville… faite entièrement de glace ? Pourtant, il ne faisait pas froid et un splendide soleil se trouvait dans les airs. C’était assez spécial mais les rayons du soleil qui venaient frapper les murs de glace renvoyaient une magnifique lumière. Quelques personnes habillées communément s’étaient tournées vers eux, surpris d’entendre parler d’une princesse et d’autres choses de ce genre.

« Vous voyez tout les deux ? Ils nous regardent tous. Nous devrions faire attention où nous nous rendons, peut-être que nous sommes en un territoire ennemi. »

« Luna… Nous SOMMES en territoire ennemi. »

Quel trio de clowns, ils se ridiculisaient presque en public et les quelques personnes qui détournaient leurs têtes reprenaient maintenant leurs chemins habituels. Valésia poussa un profond soupir en observant Luna et Parapapa avant de dire :

« Nous allons devoir poser quelques questions pour voir si d’autres personnes seraient venues par ici. Il va falloir que nous décrivions Xano et les autres pour essayer de les retrouver. »

« Fais moi confiance, je m’occupe de ça ! Pour les détails, je suis le champion ! »

« Je peux aider si il le faut ! On se sépare tous ? »

« Et on se donne rendez-vous ici, d’accord ? D’ici une ou deux heures, vous avez compris ? »

« Aucun problème pour ma part ! »

« Je m’occupe de ça, Valésia. »

Les trois personnes se séparèrent chacune de leurs côtés, Luna allant vers l’Ouest, Valésia vers le Nord et Parapapa vers l’Est. Ils devaient faire au plus vite et savoir où ils étaient exactement. Il y avait tellement de choses à connaître, c’était à se demander si ils auraient assez de temps ou non avant de tomber dans un piège de la part de Malar car elle en était sûre : Ce dernier n’allait pas les laisser tranquilles maintenant qu’ils étaient dans son monde ! Il avait une idée en tête et malheureusement, elle était accompagnée d’une femme qui se comportait encore comme une enfant et d’un intellectuel. Valésia poussa un profond soupir avant de se remettre à interroger les personnes. Vivement qu’ils retrouvent les autres.

« Hum… Nous avançons, nous avançons, nous avançons mais… Il n’y a aucun village ou aucune ville. Nous n’avons vu personne alors que cela fait une journée. »

« Shala… Tu ferais mieux de rester un peu en arrière. »

« Pour qui me prends-tu ? Même si je n’ai plus les pouvoirs du vingt-et-unième atout, je reste quand même celle au-dessus des autres. Je n’ai pas besoin de ta protection, Snakiante. »

« Je disais ça comme cela. C’est simplement pour éviter que tu sois blessée par des rochers. »

« Des rochers, des rochers, nous ne voyons que ça depuis des heures. Je me demande vraiment comment va Xano… »

La jeune femme aux longs cheveux violets détachés poussa un profond soupir qui ne passait pas inaperçu. Elle pensait toujours à lui : Savoir si il lui en voulait de lui avoir menti pendant toutes ces années. Elle y avait été obligée… comme tant de choses. Comparée aux autres Reines, elle avait bien plus vécu d’histoires qu’elles… En tant qu’Atout, il lui était possible de se régénérer tout les cent ans, avoir une nouvelle existence mais à chaque fois, sa mémoire revenait inexorablement…

« Shala… Tu devrais arrêter de trop réfléchir sinon… Snakiante, tu pourrais reprendre ta forme de pokémon et voir les alentours. »

« Comme tu le désires, Berthra. Tu es en quelque sorte notre cheffe pour l’instant puisque tu es la plus puissante d’entre nous. »

L’homme à la moustache violette fit un petit sourire à Shala avant de se transformer en Arbok, creusant un trou dans la pierre. Il s’éloigna en faisant un peu de bruit alors que Berthra s’approchait de Shala en lui mettant une main sur l’épaule.

« On finira pas tous les retrouver. Aujourd’hui est une quête très difficile à accomplir mais elle n’est pas impossible. Malheureusement, nous nageons en eaux troubles et nul ne sait où nous nous trouvons. »

« Mais… Il ne faut pas perdre espoir, c’est cela ? »

« Exactement ! Et puis bon, Xano est un grand garçon. »

« Oui… Je sais aussi qu’il… Enfin bon… Ca… ne fait rien. »

Elle poussa un nouveau soupir en avançant légèrement. Il valait mieux ne rien dire à ce sujet. Elle ne pouvait plus se présenter en tant qu’Arme du Dieu Originel puisqu’elle n’était plus cette dernière. Il fallait aussi retrouver Malar et récupérer son âme… Rah… Elle avait tellement de choses à faire mais serait-elle capable de régler tous ses problèmes ? Rien n’était moins sûr. Vraiment… Un léger tremblement de terre se produisit et Kéli se mit en position devant Shala, la voix de Snakiante se faisant entendre :

« Suivez moi ! J’ai trouvé quelque chose de VRAIMENT étonnant ! »

Une femme aux longs cheveux bleus s’arrêta subitement sur le terrain. Elle se retourna de cent quatre-vingts degrés pour poser son regard saphir sur une jeune femme à la chevelure orange. Celle-ci se cacha subitement devant une troisième à la prestance indescriptible.

« Nous ne pourrons continuer à cette allure. Malasa, arrêtez donc d’avoir peur de moi-même. Je ne tue point des personnes. Xano me l’a interdit. »

« Oui mais Xano n’est pas là ! De plus, je ne te fais pas confiance ! Vous… Les pokémons avec des pouvoirs psychiques, vous êtes vraiment trop bizarres ! Aucun sentiment, aucune réaction, vous êtes des mon… »

« Malasa, tu en dis beaucoup trop. Tu dois modérer tes paroles. Désolée, Nelya mais Malasa est un peu comme une fille pour moi. Elle a eut quelques problèmes il y a fort longtemps et depuis, elle n’aime pas vraiment les pokémons psychiques. »

« Malasa… Je suis une ancienne pokémon aux pouvoirs psychiques, je suis toujours capable d’utiliser mes pouvoirs mais je ne suis plus comme les pokémons psychiques que l’on peut côtoyer trop souvent. Sans sentiments, sans émotions, sans… rien. Xano m’a permis de m’éveiller et de comprendre le véritable sens de mon être. Je ne recherche plus la spiritualité ou des choses de ce genre, je ne cherche plus à lire le futur ou le passé, je cherche simplement à rendre les personnes que j’apprécie heureuses autour de moi. »

Elle semblait sincère… Trop sincère pour être honnête mais dans le doute, elle devait lui faire confiance. Derrière les lunettes translucides rouges, les yeux de Malasa étudiaient Nelya de haut en bas alors qu’elle se disait intérieurement ce que Xano pouvait trouver en elle. Si il y avait une possibilité de devenir une Reine en remplaçant une autre, elle sait qui elle pouvait virer. Finalement, elle sortit de sa cachette alors que Kéli souriait : Tout allait très bien se dérouler pour le moment.

« Continuons à nous déplacer, mesdemoiselles Malasa et Kéli, je ne sais pas ce que c’est que cette sorte de barrière translucides autour de nous mais elle ne présage rien de bon. »

« Il est vrai que nous ne pouvons nous déplacer réellement en hauteur. Cette chose est intrigante. Trouvons rapidement un village ou une ville et je pense que ça sera bon. »

« Cela est une bonne idée. Nous te suivons, Kéli ! »

Voilà ! C’est ça qu’elle voulait. Voir que Malasa reprenait un ton enjoué était une bien belle récompense. Maintenant, il fallait simplement que Nelya et elle parlent entre femmes et arrivent à combattre les préjugés de Malasa sur les pokémons psychiques et tout serait parfait. Elles recommencèrent à se mettre en route mais des bruits de pas se firent entendre, d’abord éloignés puis de plus en plus nombreux.

« Il y a un problème. Restez sur vos gardes. Des gens nous attendent. »

« De ? De quoi ? Qu’est-ce que tu veux dire Kéli ? »

« Vous êtes en état d’arrestation ! Veuillez nous suivre et il ne vous arrivera rien de mal ! »

Nelya était restée parfaitement muette alors que Malasa revenait près de Kéli. La phrase … venait de si loin et pourtant, elles étaient sûres de bien l’avoir entendu. Les pas résonnaient maintenant tout autour d’elles et elles se mirent en triangle. Qu’est-ce qui allait arriver ?

Chapitre 4 : Créature gigantesque

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 4 : Créature gigantesque

« Il y a un problème ? Vous ne semblez pas aller très bien. »

« Pouvez-vous me dire où nous sommes ? Il est vrai que… J’ai assez faim mais je ne vais pas vous déranger plus que ça. »

Niveau discrétion, il s’était complètement loupé. Même pas trois heures après son départ, il s’était écroulé sur le chemin, la faim le tenaillant alors qu’il avait complètement oublié de manger et de boire avant de partir. Vraiment… Il était ridicule en ce moment même et n’avait même pas levé le regard vers la personne qui s’était adressée à lui. Il était simplement couché sur le sol, la tête contre ce dernier alors que la personne reprenait la parole : C’était une voix féminine d’après ce qu’il pouvait entendre :

« Nous sommes près de chez moi, à environ trois kilomètres. Vous semblez vraiment épuisé, vous ne voulez pas d’aide, vous en êtes sûr ? »

« Non… Non… Je mérite cette punition. Ca m’apprendra à ne pas me nourrir correctement. »

« Vous devriez manger sainement. Ce n’est pas parce que vous êtes mort dans le monde normal que vous devez oublier vos manières d’antan. Tenez donc. »

La personne déposa trois pommes devant lui, mettant un genou au sol pour le regarder. Finalement, il releva ses yeux pour la voir et fut surpris de voir qu’elle semblait si… jolie et belle. Elle avait deux oreilles allongées, deux yeux bleus et une magnifique et longue chevelure blonde. Elle portait une robe verte avec un morceau de tissu jaune qui l’entourait au niveau juste au-dessous de la poitrine.

« Mer… Merci de votre générosité. »

« Cela ne fait rien. Vous semblez vraiment très affaibli. Vous ne voulez pas vous agripper à moi ? Je pourrais vous installer dans un coin au-dessous d’un arbre. »

Il hocha la tête d’un air négatif, s’appuyant sur ses mains pour se redresser alors que la jeune femme le regardait avec une légère inquiétude. Il prit l’une des pommes, croquant à l’intérieur en mâchant avec difficulté. Rahhhhh… Au moins, il avait quelque chose dans l’estomac maintenant ! Il était comblé et heureux ! Il alla s’asseoir au beau milieu du chemin, la jeune femme aux longs cheveux blonds faisant de même. Il continua de manger devant le regard bleu de la jeune femme :

« Vous devriez manger plus souvent. Ce n’est pas une bonne habitude que de se retenir de dévorer jusqu’à l’évanouissement partiel. Qui êtes vous ? Vous semblez bien jeune pour être mort. Je tiens d’avance à m’excuser si vous êtes un nouveau mort qui a été tué d’une manière horrible. Vous ne semblez pas être un jeune homme qui est né ici. »

« J’ai… J’aimerais ne pas dire mon nom si cela ne vous dérange pas. Je préfère rester incognito. Normalement, j’aurais même aimé ne pas vous rencontrer… »

« Mais pourquoi donc ? Vous n’avez pas à vous en faire si vous êtes recherché par le Roi Sterivia ou alors ceux des autres royaumes. Je ne m’intéresse pas à ces choses et je ne vous dénoncerais pas. »

Elle eut un petit rire candide tandis qu’il baissait la tête, légèrement gêné par la situation. Il y a à peine trois heures, il avait serré dans ses bras Tyrania alors qu’elle était nue contre lui et lui, il était déjà en train de discuter avec une jeune femme des plus charmantes. Ca changeait tellement de ses quatre Reines…

« Ai-je une tâche sur la joue ? Vous m’observez bizarrement. Vous devriez finir les quelques pommes. Elles viennent de mon jardin. Comment sont-elles ? J’espère qu’elles ne sont pas trop acides. Cela serait gênant alors que vous en avez grandement besoin. »

« Vous êtes… drôlement gentille que c’en est assez inquiétant. »

« Hein ? Que… Qu’est-ce que vous voulez dire par là ? »

Elle parue surprise par les propos de Xano, celui-ci finissant une seconde pomme sans pour autant toucher à la troisième. La jeune femme aux longs cheveux blonds tenait un petit panier en osier avec sa main droite. C’est vrai que tant de gentillesse pouvait paraître bizarre mais quand même, elle ne semblait pas maléfique. Il devait sûrement se tromper…

« Je me suis trompé, je m’excuse. Est-ce que je peux vous poser quelques questions ? »

« Nullement ici. Nous n’allons pas rester sur le chemin pendant toutes ces heures. Venez donc manger chez moi. »

« Je n’aimerais pas vous déranger plus que ça… Et puis, si votre mari vous voit avec moi, cela risque de gronder pour vous. »

« Aucune inquiétude pour ça. Venez donc, arrivez vous à vous lever maintenant ? »

Il ne pouvait pas vraiment refuser mais quand même, il restait suspicieux par rapport à la jeune femme. Celle-ci avait des boucles d’oreille assez belles puisqu’elles ressemblaient à des sortes de soleil brun avec des pics tout autour. Elle s’était relevée, lui tendant la main pour lui permettre de se relever.

« Pfff… Je ne devrais pas rester ici. Je dois refuser. »

« Je ne peux pas laisser quelqu’un mourir de faim et de soif. Venez donc. »

Elle prit sa main pour l’empêcher de s’enfuir, gardant son sourire angélique sur ses lèvres. Il avait l’impression de rêver, ce n’était pas possible autrement. Il se laissa faire, se relevant finalement avant de se mettre en route. Il devait paraître bien pitoyable dans sa tenue. Et dire qu’il avait pris une rapide douche avant de partir.

« Quel est votre nom, mademoiselle ? »

« Aliréna. Je ne devrais normalement pas vous le dire, n’est-ce pas ? Vous n’avez pas été très sympathique en ne donnant pas votre nom. »

« Vous marquez un point. Je n’aurais pas du vous demander ceci. Je suis désolé. »

Elle fit un petit geste de la main pour dire que cela ne faisait rien. Ils marchèrent pendant une quarantaine de minutes où il tentait d’avoir quelques réponses à ses questions mais elle lui répondait d’attendre qu’ils soient arrivés. Quand ils furent arrivés à la demeure de Aliréna, Xano remarqua qu’elle n’avait rien d’immense… En fait, c’était même un peu le contraire : Une petite maisonnette faite de bois qui devait contenir cinq à six pièces au maximum, une cheminée pour les journées trop froides mais ce qui était le plus étonnant restait quand même l’immense jardin fleuri autour de cette maisonnette.

« Vous vous occupez de tout cela ? Mais… »

« Et oui, hihi. Je suis toute seule mais cela ne me gêne pas. J’aime particulièrement m’occuper de la nature. Cela m’occupe pendant ces longues journées. »

« Il n’y a personne… à part vous ? Et votre mari ? »

« Un mari ? Où ai-je dit que j’en avais un ? »

Elle eut un petit rire tendre alors qu’ils marchaient sur l’unique chemin verdoyant mais non-recouvert de fleurs. Des arbres, des marguerites, des roses, un espace réservé au jardinage avec de nombreux plants de tomates, pommes de terre et autres, vraiment… C’était le parfait endroit pour ça.

« Voudriez vous faire attention où vous marchez s’il vous plaît ? Il ne faudrait pas abîmer la nature. J’espère que vous me comprendrez. »

« Ah… Euh oui ! Bien entendu, je suis désolé ! »

« Ca ne fait rien. Venez donc à l’intérieur de ma demeure. »

Elle le fit rentrer dans sa maisonnette et le premier constat pour Xano fut de voir que tout était fait en bois. Il n’y avait pas une seule trace de technologie ou de chose moderne, pas de télévision, de four, de fauteuil en métal ou de choses de ce genre. Rien… Rien du tout, c’était assez spécial quand même. Aliréna remarqua l’étonnement du jeune homme et lui dit sur un ton amusé :

« Vous paraissez surpris. Ici, la pollution n’existe pas car je m’occupe de rendre cet endroit le plus beau possible. Comme je vous l’ai déjà dit, j’aime beaucoup la nature et … »

« Vous avez très bien réussi. C’est vraiment bizarre mais très appréciable. Mais… Je ne peux pas rester trop longtemps, je tiens à vous prévenir. »

« Vous pourrez partir simplement quand vous aurez terminé de manger et de boire. Je vais de ce pas vous préparer un bon repas, d’accord ? Et ne tâchez pas de vous énerver, sinon, je serais très en colère car vous ne m’aurez pas écouté. »

Elle rigola à nouveau, Xano se demandant si cette jeune femme aux longs cheveux blonds pouvait réellement s’énerver ou non. Celle-ci se dirigea dans la pièce voisine alors qu’il s’asseyait, observant le décor autour de lui. C’était quand même bizarre, il se sentait retourné dans le passé en voyant tous ces différentes choses. La cheminée était éteinte et il se demandait si elle avait déjà utilisé ou non. Après une dizaine de minutes, la jeune femme revint avec deux assiettes, l’une remplie d’un liquide vert avec de nombreux et minuscules morceaux de différents légumes. Dans l’autre, quelques pommes de terre, haricots et un morceau de viande qui ressemblait à du bœuf.

« Je tiens à m’excuser. Je n’ai pas souvent l’habitude de cuisiner de la viande, je n’en mange que très rarement car il faut bien en manger pour vivre donc si la viande est trop dure à votre goût, veuillez me pardonner. »

« Mais et vous ? Vous ne mangez pas ? »

« Je me suis déjà nourrie il y a quelques heures avant de partir. Il faut dire que normalement, j’aurais dut me rendre dans un village à une heure d’ici mais je suis tombé par inadvertance sur un jeune homme qui mourrait de faim. »

Elle eut un petit sourire alors qu’il marmonnait un merci pour le repas. Elle le regarda manger pendant de nombreuses minutes, retournant des fois dans la cuisine pour revenir quelques secondes après en gardant son sourire. Finalement, l’heure des questions arriva et elle l’écouta pendant qu’il parlait :

« Est-ce que vous pouvez m’expliquer ce qui se passe ici ? Je ne sais pas où je suis. »

« Vous vous trouvez dans le royaume du roi Sterivia, il se situe dans la partie sud-ouest de ce monde. Bien entendu, le château du roi se trouve sur une île assez éloignée d’ici. »

« Combien y a-t-il de royaumes, qui les dirige, est-ce qu’il existe des cartes de ce monde, des moyens de se rendre d’une île à une autre ? »

« Oh… Beaucoup de questions. Vous êtes sûr que vous venez de mourir il y a peu de temps ? Hihihi. »

Elle rigola tandis qu’il détournait le regard. C’est de sa faute, il le reconnaissait, il aurait mieux fait de se taire sur ce coup mais bon… Valait mieux se renseigner mais si la jeune femme le soupçonnait…

« J’ai… une autre question : Comment se déroule la Justice dans ces royaumes ? »

« Tiens donc. Quelle drôle de question que voilà mais je vais vous répondre dans l’ordre si vous me le permettez bien. Il existe quatre royaumes : Celui où nous trouvons, je vous l’ai déjà dit, c’est le royaume du roi Sterivia. Au sud-est de ce monde, donc à l’Est de ce royaume se trouve le royaume du roi Iglaré. Enfin, au nord de ce monde se trouve le royaume du roi Rocagiri. Le quatrième et dernier royaume est celui qui se trouve au milieu de ce monde. Il est un peu à l’épicentre des trois autres qui sont disposés en triangle. Le quatrième roi garde son nom inconnu mais semble avoir une emprise sur les autres. Rares sont les personnes qui peuvent rentrer à l’intérieur de ce royaume mais certaines personnes y arrivent, je ne peux pas vous aider à ce sujet. »

« Donc…Si je résume le tout : Les trois royaumes dont celui où on est forment une sorte de triangle autour du quatrième. Celui-ci est inaccessible pour une raison obscure bien que certaines personnes arrivent à y rentrer. Ensuite ? »

« Pour une carte, nous pourrons en dessiner une si vous le désirez. Sinon, elles peuvent se trouver dans les grandes villes des royaumes mais il faudra voir ce que vous voulez précisément. Quand à la justice de ces royaumes, je dirais qu’elle est très stricte et autoritaire sans pour autant être violente. Bien entendu, tout acte commis contre la justice d’un royaume sera sévèrement puni mais ce n’est pas pour cela que les personnes chargées de s’occuper de la justice en abusent. En clair, c’est une justice sévère mais non malveillante. Que l’on soit riche ou pauvre, elle ne sera pas corrompue. Néanmoins, les gardes ne laissent pas de place à la suspicion. La majorité du temps, la punition pour un acte commis est la mort. »

« Aie… Simple mais efficace. Vous êtes sûre qu’il n’y a aucune corruption ou autre ? »

« Non, nullement. Les rois sont reconnus pour ne pas avoir de sentiments. Ainsi, ils ne peuvent pas être achetés. »

« Et Giradès dans tout ça ? »

« Hum ? Vous connaissez son nom ? Vous êtes drôlement bien renseigné. Giradès, du moins, sa forme humaine nommée Malar, nul ne sait où elle se trouve exactement. Une rumeur voudrait que Malar se trouve à l’intérieur du quatrième royaume, l’endroit le mieux gardé et surveillé dans ce monde. Ai-je répondu à toutes vos questions ? »

« Je vous dérange beaucoup trop avec toutes mes questions… Je suis vraiment désolé. »

Il se releva, la jeune femme gardant son sourire sur les lèvres alors qu’elle se levait à son tour. Oh… Elle était vraiment petite : Un mètre soixante au maximum. Il ne l’avait pas remarqué auparavant mais maintenant qu’il l’avait en face de lui, c’était différent.

« Vous ne voulez pas dormir ici ? Après ce que j’ai cru voir, vous semblez vraiment très fatigué et épuisé. »

« Nullement, il n’y a pas à s’en faire. Par contre, je tiens à vous remercier. Mademoiselle Aliréna, vous êtes une femme remarquable et très gentille. Il y a si peu de personnes comme vous, c’est fort dommage. »

« Vous n’êtes qu’un vil personnage pour oser me dire de telles choses. Néanmoins, si vous pouvez rester ici pendant quelques temps, je me dois de vous préparer quelques repas pour vos prochains jours. »

« Pourquoi vous feriez cela ? Oh et puis zut, j’en ai marre de vouvoiement. Je me nomme Xano Likan, nous pouvons nous tutoyer ? »

« Comme tu le désires, Xano Likan. »

Elle rigola avant de se diriger vers la cuisine. Cinq minutes plus tard, elle lui demandait de le suivre dehors alors qu’elle récupérait son panier en osier. Elle lui demandait quels fruits étaient ses préférés, ce qu’il aimait comme tarte et diverses choses. Il lui répondait avec franchise, ne sachant pas en quoi ça l’intéressait.

« Tu veux bien attendre dehors pendant environ une heure ? Après, tu pourras partir si tu le désires. Je vais faire de mon mieux pour te préparer de quoi te ressourcer. Quand à la réponse à la question que tu m’avais posé, je suis simplement comme ça. J’aime aider les personnes qui sont dans le besoin et tu as l’air d’être dans ce cas. »

« Si… tu le dis. »

Il devait donc rester ici pendant une heure ? D’accord… Si c’est ce qu’elle voulait. Accordait-il sa confiance trop rapidement à cette inconnue ? Aliréna ne semblait pourtant pas être une vilaine femme. Déjà que physiquement, elle était très jolie. Il alla s’asseoir contre un arbre, non-éloigné de la petite maisonnette, réfléchissant à tout ce qui se passait dans ce monde. Il pensait à un lieu maudit et dévasté vu le comportement de Giradès mais ce n’était pas le cas, c’était même loin d’être ça… Alors pourquoi avoir tellement voulu détruire le monde Juperus ? Etait-ce par pure jalousie comme il l’avait dit ? Ce n’était pas normal… Il ferma les yeux, se mettant à penser à Tyrania. Si tout avait été plus simple… Si tout avait s’était calmé dès le départ… Si tout n’avait pas été aussi désastreux…

« A quoi tu penses ? Sans tout ça, elle ne serait jamais devenue humaine. »

Oui, elle était devenue une humaine, une très belle humaine et cette vilaine cicatrice qui traversait son œil droit ne le gênait pas. Il la trouvait quand même magnifique malgré cette chose. Tyrania n’avait jamais eut une vie très simple et il s’en voulait de ne pas avoir été là plus tôt pour elle. Il ferma les yeux, s’endormant en évitant de trop réfléchir à tout ce qui se passait autour de lui.

« Xano ? C’est bon. Tout est préparé. Tu peux te réveiller. »

« Hein ? De ? »

Aliréna se tenait devant lui, une sorte de sac isotherme et bien fermé dans les mains. Une certaine odeur en sortait, une très bonne odeur d’après ce qu’il pouvait juger. Il se releva en se frottant les yeux, regardant la jeune femme aux longs cheveux blonds. Elle déposa le sac devant Xano, prenant la parole :

« Voilà. Si tu ne veux vraiment pas dormir, tu peux partir néanmoins, je t’ai préparé quelques tartes et je t’ai mis de nombreux fruits et légumes pour te nourrir. Ils sont frais, tu n’as pas à t’en faire. Ce sac les gardera sains donc même après un mois, ils seront toujours aussi bons. »

« Je… Je ne sais pas trop quoi dire. Vous… Tu as fait tout ça en une heure ? »

« En fait… Deux heures puisque tu dormais si paisiblement, j’ai attendu une heure de plus. »

« Je… Merci… Même si on ne se connaît pas vraiment, je crois que tu en as beaucoup plus fait que certains durant toute une vie pour moi. Je ne sais pas si c’est très… clair. Mais… Euh… Je dois partir, je suis désolé mais…Euh… Je te remercie encore une fois. »

Il s’inclina respectueusement en récupérant le sac. En y réfléchissant, il avait laissé l’autre à Tyrania et Pandora. Aliréna lui fit un petit geste de la main pour le saluer en gardant son sourire : C’était un gentil jeune homme, un très gentil jeune homme. Assez pressé, très intrigué pour de nombreuses choses mais il était sympathique. Elle retourna dans sa maisonnette sans un mot. Une ombre faite de blanc était apparue derrière les nuages, une ombre qui avait espionné toute la scène. Cette femme mais surtout cet homme… C’était celui qu’il recherchait. Tant mieux, cela allait lui arranger la situation. Ca n’avait pas été aussi difficile que prévu au final. L’ombre disparue dans les nuages.

« Très gentille cette femme… Trop gentille mais quand même… Avec tout ce qu’elle a dut me mettre, j’ai bien de quoi tenir une semaine. Enfin, je crois ou j’espère. Rien qu’avec l’odeur, je m’en lèche déjà les babines. »

Il se parlait tout seul pour éviter de penser à Tyrania puis aux autres. Il aurait bien aimé manger avec ses quatre Reines et les Atouts, au final… C’était quand même ses amis, ils étaient une grande et heureuse famille. Pfff… Vraiment, il s’en voulait de l’avoir laissé là-bas. Il aurait put l’embrasser, lui montrer que c’était elle…

« Tu sembles perdu dans tes pensées, Joker Blanc. »

« Qui… QUI EST LA ?! »

Il n’avait marché qu’environ une demie-heure avant de voir une ombre gigantesque qui se profilait parmi les nuages. Qu’est-ce que c’était que ça ?! Il n’eut pas le temps d’avoir une réponse à sa question qu’une forte lumière fit son apparition à travers les nuages. Il fit un saut en arrière alors qu’un puissant laser traversa le sol à l’endroit où il se trouvait.

« Pourquoi devrais-tu le savoir ? J’ai une mission et elle est de te capturer. Tu vas venir bien gentiment et me suivre jusqu’à maître Malar. »

« Tu es à son service ?! Alors tu lui fileras ce petit cadeau de ma part ! »

Bien qu’il n’arrivait pas à voir la créature qui s’adressait à lui, il fit apparaître une dizaine de boules de feu violettes qu’il envoya en direction des nuages. Il entendait les nombreuses explosions produites lors du choc mais il ne voyait rien. Avait-il réussi à le blesser ?!

« Cela me chatouille. Tu as décidé de ne pas te laisser faire, tant mieux. »

Les nuages se dispersèrent, laissant place à une créature ailée de blanc et mesurant bien plus de cinq mètres de hauteur. Elle était vraiment énorme ! Son ventre était bleu et une longue queue blanche était visible. Au niveau des yeux, ils étaient entourés de bleu et la créature se déposa sur le sol devant Xano, faisant trembler la terre au moment où elle atterrissait.

« Es-tu prêt à te battre avant de te faire capturer ? Cela me permettra de voir ce qu’est réellement le Joker Blanc. »

« Tssss ! Tu t’y crois vraiment. Tu n’as même pas de forme humaine et tu ressembles franchement à un pokémon. Tu penses être vraiment capable de me battre comme ça ? Je crois que tu t’y crois un peu trop. Quel est ton nom ? Comme ça, je pourrais voir à qui j’ai mis une raclée magistrale. »

« Comme tu le désires. Je m’appelle Lucate mais cela ne te servira pas à grand-chose de savoir mon nom. Cela ne te donnera jamais la victoire. Maintenant… Commençons. »

Chapitre 3 : Se rapprocher

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 3 : Se rapprocher

« Huuuummmmmmmmmmmmm ! »

Elle s’étira longuement, très longuement en retirant ses bras autour du corps de Xano. Quand elle ouvrait son œil violet, elle pouvait voir le jeune homme qui se tenait couché près d’elle. Son visage se mit à rougir subitement bien qu’elle n’était pas gênée, c’était autre chose. Il n’y avait plus qu’elle et lui… seulement eux deux et ensemble. C’était ce qu’elle voulait depuis le début et maintenant, il était juste là devant ses yeux.

« Xano ! »

Elle se calfeutra contre lui en poussant des petits glapissements de joie, des glapissements rappelant ceux de son état de Feunard. Dieu qu’elle aimait pouvoir l’avoir rien que pour lui. Elle n’était guère mieux que les autres quand il s’agissait de Xano mais elle ne le montrait que trop rarement, la majorité du temps, ce fut sa jalousie qui l’emportait.

« C’est l’heure du câlin ! »

Comme il dormait, elle pouvait dire ce genre de choses sans se soucier d’être repérée. Elle déposa deux petits baisers sur les joues de Xano avant de se demander si elle pouvait essayer de l’embrasser sur les lèvres. Ce n’était pas une bonne idée peut-être… Pour une première fois, elle aimerait plutôt que ça soit lui qui fasse le premier pas. Elle ne comprenait pas pourquoi il évitait à chaque fois de l’embrasser… La première fois, ils étaient tous les deux consentants mais maintenant… Ce n’était plus le cas.

« Xano, il faut se réveiller. »

« Je le suis déjà. »

« … AHHHH ! »

Elle arrêta de se coller à lui, surprise par les deux yeux vairons qui s’étaient ouverts devant elle. Depuis quand était-il réveillé ?! Est-ce qu’il avait tout entendu ? Elle gardait son visage rougi puis intérieurement, elle se disait qu’elle n’avait pas à se cacher. Elle l’adorait et l’aimer énormément, pourquoi devrait-elle se cacher ? Elle murmura :

« Xano… Bonjour. Tu as bien dormi ? »

Une simple question pour voir si dormir contre elle lui avait plu ou non. Peut-être que dans quelques jours, ils allaient être de plus en plus proches. Elle attendait sa réponse avec une légère impatience mais il se leva. Lentement, il lui dit :

« Très mal. Je n’ai pas fermé l’œil de la nuit. »

« HEIN ?!!! C’était si mauvais entre mes bras ?! »

Voilà qu’elle s’énervait et il y avait de quoi ! Il lui disait directement qu’il n’avait pas dormi alors qu’il s’était retrouvé pendant toute la nuit contre lui. Ses oreilles de renard et ses neuf queues étaient réapparues alors qu’elle serrait les dents en grognant de colère.

« Répond donc avant que je te baffe ! C’était si affreux que ça ?! »

« Non… Non… »

Il ne semblait même pas apeuré par les propos de Tyrania alors qu’il s’était tourné vers elle. Les yeux baissés, il murmura :

« J’ai simplement pensé… à Shymi et à ce qui lui est arrivé. »

« Tu penses à une autre fille ?! Mais tu n’arranges pas ton cas ! »

« Pourquoi est-ce que tu ne veux pas comprendre, Tyrania ? »

Il poussa un profond soupir avant de laisser la jeune femme jalouse dans son coin. Il se dirigea vers Pandora, la secouant légèrement pour la réveiller. Celle-ci bougea dans son sommeil avant d’ouvrir ses petits yeux verts. Ils se saluèrent respectivement, Xano corrigeant encore Pandora au sujet de son titre qu’elle lui donnait.

« Ce n’est pas une raison pour me dire ça en pleine face, Xano ! Tu pourrais quand même plus délicat dans tes propos ! »

« Encore avec ça, Tyrania ? J’ai pensé à Shymi toute la nuit, que cela te plaise ou non. Tu dois comprendre que je peux quand même avoir quelques pensées pour la femme qui portait mon enfant. Est-ce que c’est trop difficile à saisir ? »

« Non mais tu n’as aucun scrupule à balancer ça à la femme qui a dormi avec toi durant toute la nuit ! Limite, tu es en train de me trahir dans tes pensées avec elle ! »

« Je n’ai pas de temps à perdre avec toi, Tyrania. Pandora, tu as faim ? »

« Hein ? Je… Mais… On ne me demande jamais mon avis normalement, maître Xano. »

« Joker Blanc ou alors Xano tout court je t’ai déjà dit. »

Il poussa un profond soupir, ignorant complètement Tyrania qui s’énervait de plus en plus. Elle faisait déjà apparaître quelques flammes ainsi qu’un morceau de papier violet. Elle allait lui balancer une bonne vieille malédiction qu’il n’allait pas lui comprendre ce qui allait se passer. Sans prévenir, Xano fit apparaître une petite boule de feu au-dessus de sa main droite, l’envoyant en arrière pour brûler le bout de papier violet de Tyrania.

Elle ouvrit sa bouche, étonnée de voir le jeune homme faire une telle chose. Il lisait dans ses pensées ou quoi ?! Elle fit disparaître ses flammes, baissant la tête en se rapprochant de lui et de Pandora. Le petit déjeuner se passa très rapidement puisqu’il n’y avait pas grand-chose à se mettre sous la dent. Ils se remirent en route après une vingtaine de minutes, les trois personnes marchant les unes à côté des autres.

« Nous devons trouver une ville ou je ne sais quoi. Il doit bien y avoir de la vie dans ce lieu. »

« Êtes vous sûr de cela, Joker Blanc ? La dimension de Malar n’est-elle pas en rapport avec les morts ? Cela serait bizarre. »

« Être mort ne veut pas forcément dire ne plus avoir de forme physique. Rappelle toi de Riza. Elle était pourtant bel et bien morte mais pourtant, elle se nourrissait et autre. Je ne pense pas qu’elle soit la seule dans ce cas. »

« C’est une possibilité, Joker Blanc. »

La discussion continuait alors qu’ils marchaient sur la route qui les conduisait ils ne savaient où. Tyrania restait étrangement muette et Xano ne tenta pas de parler avec elle, du moins pendant la première heure. Le visage boudeur, la jeune femme aux cheveux dorés ne semblait pas vouloir lui adresser la parole et le jeune homme aux longs cheveux blancs poussa un profond soupir avant de murmurer :

« Tyrania… Tu veux bien m’écouter ? Au sujet de Shymi ? »

« Non. Je ne veux rien savoir. Si tu penses encore à elle, je n’ai rien à savoir. »

« Non mais… J’ai fais un cauchemar cette nuit. »

Elle arrêta de détourner son regard pour ne pas le voir. Un cauchemar ? Avec Shymi ? Ca pouvait être intéressant. Il suffisait simplement qu’il s’exprime clairement et peut-être qu’elle pourrait lui pardonner pour ce qu’il avait dit sur elle.

« Shymi est morte… et mon enfant aussi. Je n’ai pas eut le temps d’y penser sur le moment mais maintenant… Si Shymi et les autres sont capables de mourir et de ne plus exister… Il se pourrait que toi aussi… Tu disparaisses. Shymi n’était pas quelqu’un de méchant, elle m’aimait… comme les autres. Mais si j’aime quelqu’un et qu’à cause de ça, elle doit disparaître, je préfère éviter de m’attacher à quelqu’un d’autre. »

« C’est quoi cette explication foireuse ? Si tu aimes quelqu’un, il ne faut pas refuser cet amour ! Si tu n’as personne à protéger et à aimer, comment voudrais-tu te relever après des coups mortels ?! »

« Qu’est-ce que tu racontes, Tyrania ? Je ne vois pas de quoi tu veux parler. »

« Pfff… Ca ne fait rien mais maintenant, si tu fais un nouveau cauchemar, signale le moi. Je veillerais à ce que tu dormes paisiblement. Tiens… ça veut dire que dormir contre moi n’était pas si moche que ça ? »

« Et bien non… Pourquoi ça l’aurait été ? »

Sans prévenir, elle se jeta à son cou, le faisant tomber au sol. Elle déposa quelques baisers sur le coin des lèvres de Xano qui s’était mis à trembler à nouveau. Quand Tyrania se comportait de cette façon, il ne savait pas comment réagir. Pandora s’immobilisa alors qu’il tentait d’échapper à l’étreinte de Tyrania.

« Ca veut dire que ce soir, tu voudras encore dormir avec moi, Xano ? Je suis si contente ! Je pensais que tu détestais dormir contre moi… Que j’étais repoussante comme femme. »

« Mais… Non. Je ne pensais pas ça. Tu es très jolie comme femme bien que… J’aimerais savoir pourquoi tu te comportes de cette façon ? »

« De quelle façon dont tu veux parler ? »

« Tous ces gestes… Ces… marques d’affection. Ce n’est pas ton ancien toi. »

« Je ne vois pas ce que tu veux dire par là. »

Il se libéra finalement de l’étreinte de la jeune femme aux cheveux dorés, se relevant comme si de rien n’était. Il était rouge aux joues mais il évitait de regarder Tyrania dans les yeux. Maintenant qu’ils étaient seuls, lui comprenait facilement ce qui se passait avec Tyrania. Après toutes ces années, il avait appris à la connaître. Il tendit sa main vers la jeune femme pour l’aider à se relever avant de lui dire :

« Tu n’aimes pas montrer ta réelle personnalité devant les autres. Tu es quelqu’un de très doux en fait, Tyrania. »

« Je… Euh… Xano… Qu’est-ce qui te prends de me dire ça ? »

« Je ne suis pas habitué à te voir de cette façon. Je pense que je vais devoir m’adapter mais bon… »

« Avez-vous terminé, Joker Blanc ? Je crois que nous nous rapprochons d’une ville. »

« Hein ? Euh… Oui, Pandora. »

Tyrania ne savait pas où se mettre après les paroles de Xano. Vraiment, ce genre de paroles était ce qu’elle voulait entendre de sa part mais elle ne savait pas où se mettre. Son visage se mit à rougir subitement alors qu’elle tentait de s’expliquer. Malheureusement pour elle, Xano était retourné près de Pandora pour vérifier ses dires.

« Hum… Pandora, est-ce que tu es capable de voler ? Car je ne vois rien pour ma part. »

« Oui, Joker Blanc. Je suis capable de voler mais je ne pourrais pas vous porter. »

« Ca ne fait rien. Retourne voir dans les airs et dis moi à environ combien de kilomètres cette ville se trouve. »

« Comme vous le voudrez, maî… Joker Blanc. »

Deux petites ailes brunes apparurent dans son dos, Pandora s’envolant quelques secondes plus tard alors que Tyrania s’approchait de Xano en lui tirant légèrement sur la manche. Il se tourna vers elle, surpris de la voir aussi gênée. Que ça soit l’un ou l’autre, il suffisait d’une simple parole ou geste pour qu’ils se mettent dans tous leurs états.

« Xano… Dis… Tu pensais vraiment ce que tu disais ? Au sujet de… ma douceur ? »

« Hein ? Bien entendu. Je le sais bien comment tu es réellement. Que je sache, c’est avec toi que j’ai passé la majorité de ma vie. Même si tu es grognonne, que tu n’aimes pas montrer ta vraie nature. Je te rappelle que je me suis occupé de toi pendant toutes ces années. Pourquoi tu penses que tu étais ma préférée ? »

« Je… ne sais pas. »

« Car tu as un caractère vraiment très mignon que j’apprécie énormément. Les autres restent très naturelles et ne cachent pas leurs sentiments alors que toi… »

Il approcha sa main du visage de Tyrania, caressant sa joue alors qu’elle se laissait faire. Elle voulait savoir la suite de ce qu’il allait dire. Xano continuait de parler en la regardant tendrement, ses yeux fixés sur le visage de la jeune femme :

« J’apprécie bien plus de te découvrir de jour en jour, de savoir ce que tu es… Je ne dis pas que les autres sont des parodies de femmes mais toi… Tu es vraiment spéciale pour moi. »

« Tu peux me le redire encore une fois ? Est-ce que tu… peux me dire ces trois mots ? »

« Non. »

« Hein ? Que quoi ?! »

« Tyrania, nous n’avons pas le temps de penser à ça. Du moins, pas tant que Malar sera encore en vie. Après qu’il soit disparu et qu’il n’y aura plus de problèmes, nous… »

Il ne termina pas sa phrase alors que Pandora revenait. Il retira rapidement sa main de la joue de Tyrania tandis que Pandora atterrissait sur le sol. Les yeux verts se posèrent sur Tyrania puis Xano avant que la jeune femme ne prenne la parole :

« Joker Blanc, ce que j’avais dit est correct. Il y a bien une ville à une quinzaine de kilomètres d’ici. Elle semble habitée et nous devrions pouvoir y arriver avant l’après-midi. Par contre, je ne sais pas qui sont les personnes qui vivent à l’intérieur. »

« Merci beaucoup, Pandora. Tyrania, tu te prépares ? On va avoir une longue marche. »

« Je… Oui mais… Xano ? »

Il s’était déjà remis en route sans attendre que la jeune femme aux cheveux dorés ne lui demande quelque chose. Qu’est-ce qui se passait avec Xano ? Il était bizarre, vraiment très bizarre, est-ce que ce monde allait le changer complètement ? Il pouvait être si charmeur, si tendre et romantique et des fois… Il pouvait paraître si froid et si lointain.

« Ce n’est pas bon… de jouer avec moi, Xano. »

« Tu as dit quelque chose, Tyrania ? »

« Non, rien, rien. Ne te fais pas de soucis pour moi. »

« Tu me le dis si tu as un souci. »

Elle ne lui répondit pas. Pourquoi tout était aussi compliqué entre eux ? Il était impossible pour l’un comme pour l’autre de se comprendre mutuellement. Après trois à quatre heures de marche, ils arrivèrent finalement à une ville, plutôt un village vu que la majorité des habitations semblaient être faites de bois et de facture assez ancienne. Du moins, ce fut la première impression et un homme s’approcha du trio, la main tendue vers eux :

« Vous… Vous êtes des… vivants ? Ce n’est… pas possible. »

« Et pourtant, c’est le cas. Où sommes nous ? »

« Sur l’archipel d’îles nommée Mihral. Sterivia est la personne chargée… »

« Nous avons faim et soif. Est-ce que vous pouvez nous donner un endroit où nous ressourcer ? »

« Euh… Oui, bien sûr ! »

Vraiment… Cet endroit était assez spécial quand on le regardait de plus près. Il ressemblait à celui d’un ancien temps. Pour Xano qui avait parcouru les siècles, ce n’était pas si étonnant. Pandora aussi avait connu cette époque mais quand à Tyrania… Elle alla prendre le bras de Xano pour éviter de se perdre dans cet endroit. Finalement, ils se dirigèrent vers une auberge, pénétrant à l’intérieur. Rapidement, les discussions s’arrêtèrent en voyant le trio :

« Mais ce sont… Comment ont-ils faits ? Est-ce que le Dieu Malar a décidé d’en ramener d’autres ? »

« Des autres ? Qu’est-ce que vous voulez dire par là ? »

Xano prit les devants, allant vers la personne qui venait de s’exprimer. Il indiqua à Pandora d’aller prendre un peu de nourriture et de quoi boire alors que Tyrania restait avec lui. L’homme l’observa, légèrement inquiet comme si il avait commis une bêtise. En voyant sa tenue, il était possible de voir que ses tenues dataient du moyen-âge. Il s’exprima d’une voix légèrement tremblante en observant le regard vairon qui se posait sur lui :

« Et bien, comme je l’ai dit… Malar a envoyé d’autres personnes par-ci et par là dans tout son monde. Nous le savons puisque les communications entre les différentes îles et royaumes se font dans chaque village. Vous êtes dans le royaume du Roi Sterivia, celui qui est le plus évolué technologiquement. »

« Technologiquement ? Est-ce que c’est une blague ? »

« Non non ! Je ne plaisante pas ! Si vous goûtez à notre nourriture ou à notre boisson, vous verrez qu’elle est très saine et pure. »

« J’y crois difficilement mais on va faire comme si c’était le cas. Vous allez nous expliquer un peu c’est quoi ce concept de royaumes et autres. »

« D’abord, vous devriez vous reposer ou manger… voir vous laver… »

C’est vrai qu’il puait la transpiration et qu’il ne s’était pas rendu à la cascade à cause du petit incident. Il observa Tyrania du coin de l’œil qui semblait légèrement effrayée par le monde autour d’elle. C’était étonnant de sa part mais elle avait l’impression de ne pas être à sa place. C’est sûr que dans ce monde, tout était inconnu mais au final…

« Soit… Mais je vous préviens : Pas de coups fourrés. Nous ne savons même pas où nous avons atterris exactement. Pandora et Tyrania, vous restez ici et vous allez vous ressourcer. Moi, je vais aller me laver. »

« NON ! XANO ! »

Elle ne voulait pas le lâcher, reprenant sa main qu’il avait retirée lorsqu’il s’était décidé à suivre l’homme. Qu’est-ce qui lui prenait ?! Il voulait se retirer à nouveau mais elle ne le lâchait pas et il soupira :

« S’il te plaît, Tyrania. Ne fais pas l’enfant. »

« Je… Je n’aime pas cet endroit. »

« Vous semblez n’avoir aucun problème mais votre amie, si. Êtes vous déjà venu ici ? »

« Il y a très longtemps… Très très longtemps. Dites moi si je me trompe mais ce village… Vous l’avez construit il y a plusieurs centaines d’années non ? L’architecture et toutes ces choses… Ca me fait penser à ça. »

« Vous… Vous ne vous trompez pas. Je comprends que quand des gens meurent et atterrissent ici, la plupart sont dépaysés, non, en fait, la majorité l’est mais après, il suffit de s’adapter. Votre autre amie par contre semble très bien s’en sortir. »

« Pandora ? Ah oui… Elle aussi, elle pourrait même se retrouver à une époque encore plus ancienne que je suis sûr qu’elle s’en sortirait. Vous pouvez m’indiquer où je pourrais me laver, s’il vous plaît ? »

« Bien sûr. Si vous voulez bien me suivre. »

L’homme avec qui il parlait depuis le début semblait relativement coopératif et Xano le rejoint alors que Tyrania restait à ses côtés. Vraiment, il se passait des choses bizarres ici. Cela faisait depuis tellement de temps qu’il était parti et cette histoire de royaumes l’intriguait. Etait-ce en rapport avec les quatre Rois ? Et les Cavaliers ? L’homme l’abandonna devant une porte, une porte faite de métal qui contrastait réellement avec le reste de l’habitation. Il ouvrit légèrement la porte pour vérifier à l’intérieur pour voir une magnifique douche pour une personne avec de nombreuses serviettes et autres ustensiles.

« Tu peux me lâcher, Tyrania. J’aimerais me laver. »

Elle ne lui répondit pas, la tête baissée. Sans un mot, elle retira ses habits, se mettant complètement nue devant lui. Il aurait dut être gêné, se cacher les yeux et lui demander de se rhabiller mais il n’y arrivait pas. Il ferma les yeux, les réouvrant avant de se déshabiller à son tour, prenant sa main. Ils se dirigèrent dans la douche, Xano faisant s’écouler l’eau sur leurs deux corps. Il la gardait contre lui avec une extrême tendresse. Elle ferma les yeux.

« Je deviendrais plus fort… bien plus fort que tu ne le penses. »

« Ce n’est pas ça… Nous… ne sommes pas dans un monde qui est le nôtre. Tu es un être qui a passé des millénaires, voyant les humains et les pokémons évoluer mais moi… Je ne suis pas comme toi, je ne connais rien de cet endroit. Peut-être que Malar nous tuera sans que l’on ne puisse faire quelque chose. »

« J’éliminerais les quatre Rois, les Cavaliers, et les Atouts qui se mettront en travers de ma route. Je ne peux pas faire autrement, je dois mettre un terme à tout ce qui se passe dans ce monde. Pourquoi trembles-tu ? »

« Je n’aime pas… cette impression. Je te sens contre moi et pourtant… Tu sembles aussi froid que du métal… Est-ce… que tu deviens quelqu’un d’autre ? »

« Haha… Ne te fais pas de soucis pour ça. Je resterais le même… physiquement et intérieurement. Seulement… ce qui va se passer maintenant changera nos comportements à jamais. Nous allons défier des personnes à la puissance qui dépasse tout entendement. Pour cela, je dois m’endurcir et ne pas me laisser distraire par mes sentiments mais… avec toi, je n’y arrive pas. Tu sais… Je n’ai jamais connu réellement l’amour pendant tout ces millénaires, j’ai été crée par Giradès pour accomplir ses desseins, j’ai plus de sang sur mes mains que sur celles de Shala, j’ai commis tellement de choses affreuses pendant ces millénaires… même lorsque je fut du côté de Juperus. Même si ce n’était que mon clone, ce dernier provenait de moi et ça revenait à la même chose… J’en ai séparé des familles, tuer des enfants, rayer de ce monde des villes entières. Je n’ai jamais connu… ce sentiment et j’ai… l’impression que grâce à toi, je peux y accéder enfin… »

« Xano… »

Elle remontait son visage pour le regarder droit dans les yeux, son unique œil valide améthyste s’embrumant alors qu’elle tentait de lui faire un sourire. Il lui rendait le sourire et elle approchait ses lèvres des siennes. Cette fois-ci, il se laissait faire et alors qu’elle n’était qu’à quelques centimètres de ses lèvres, deux doigts se posèrent sur son cou, la jeune femme nue aux cheveux dorés tombant dans ses bras, évanouie. Il sortit de la douche, recouvrant le corps de Tyrania d’une serviette avant de se rhabiller. Bien que ses habits étaient trempés, il ne semblait pas s’en soucier, descendant les escaliers en se dirigeant vers Pandora :

« Dorénavant, tu t’occuperas de Tyrania. Protège là… Protège là au péril de ta vie, Pandora. »

« Mais et vous ? »

« Je ne peux pas rester avec elle car je suis beaucoup trop faible pour l’instant. Ce n’est pas difficile à s’imaginer mais je ne peux rien contre eux. Je pars mettre un terme à cette folie de mes propres mains. Elle est ma Lumière et je ne peux pas la laisser prendre part à ça. Quand elle se réveillera, restez dans cette ville et faites de votre mieux pour être tranquilles. Quand tout sera fini, je reviendrais. Si elle me demande où je suis, tu lui répondras simplement que je l’aime. Vous ? Vous pourriez me mettre des provisions en grande quantité dans mon sac ? Sauf si vous en avez un plus grand. »

Il avait questionné l’aubergiste et n’attendait que quelques minutes avant d’avoir ce qu’il voulait. Il ne se souvenait pas de cet endroit mais il ne pouvait pas rester ici. Il indiqua à Pandora où se trouvait Tyrania, sortant de l’auberge en observant le village. Ne pas oublier cet endroit…Il passa une main sur la partie droite de son visage, son œil vairon rouge devenant bleu comme l’autre. Quelques instants plus tard, il quittait le village sans savoir où se rendre. Tyrania était finalement en sécurité… Il n’avait plus à s’inquiéter pour ça.

« La Chasse aux Atouts va commencer. »

Si Pandora était la première Atout, il en existait un second. Si il était du côté de Malar, il allait le trouver et s’en occuper. Si un ennemi tentait de lui barrer la route, il le combattrait. Il ne pouvait plus rester dans cet état plus longtemps. Il devait être capable de reprendre sa forme d’antan, celle qu’il avait contre Ryusuke et Clemona… Cette forme et ces pouvoirs ainsi que ceux des quatre Reines. Il ne devait plus penser à Tyrania, cela risquait de l’affaiblir. Maintenant, tout allait commencer avec un unique but ancré dans sa tête : En terminer avec Malar.

Chapitre 2 : D’autres chemins

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 2 : D’autres chemins

« Mouinnnnnnnnnnnn ! Je veux Xanoooooooooooo ! »

« Mademoiselle Luna, veuillez vous calmer. Pleurer n’arrangera en rien les choses. »

La jeune femme aux franges blanches s’était réveillée et il fallut moins de deux minutes pour qu’elle se mette à éclater en sanglots. Elle avait appris qu’elle et les autres avaient été séparés mais surtout que Xano n’était pas avec elle. Parapapa tentait bien de la raisonner tandis que Valésia restait immobile.

« Snif ! Je veux Xano ! JE VEUX XANO ! JE VEUX XANO ! »

« Comme je vous l’ai dit, nous ne savons pas où il se trouve. Il va falloir que vous preniez sur vous et que vous vous comportiez comme une demoiselle responsable et forte. Nous allons partir à la recherche de Xano et des autres. »

« Snif… C’est vrai ce que tu dis ? »

« Est-ce que j’ai l’air de plaisanter ? »

Le jeune homme à lunettes fronça légèrement les sourcils en observant Luna. Celle-ci posa son regard rubis sur lui avant de passer une main devant ses yeux pour arrêter de pleurer. C’est vrai… Elle devait retrouver Xano, elle n’aimait pas le savoir tout seul.

« Snif… Et Xano est avec qui ? Vous le savez ? »

« D’après une rapide estimation faite dès notre arrivée, je peux dire que Xano doit être avec deux personnes. Comme nous étions douze et que nous ne sommes que trois, je pense que les autres membres ont été aussi coupés en groupe de trois. »

« Il parle toujours comme ça ? »

« Toujours… »

Valésia poussa un léger soupir avant de donner une petite claque derrière le crâne de Parapapa. Celui-ci cria faiblement de douleur alors qu’il s’arrêtait de parler. Ca faisait sacrément mal ! Il n’était pas très costaud et son physique montrait que c’était le cas.

« Tu lui fais peur. »

« Hein ? Mais comment ça ? Je ne fais qu’énoncer les probabilités, je ne vois pas en quoi cela est effrayant. Ce ne sont que des chiffres et des hypothèses. »

« C’est justement ça qui est effrayant. Tu ne sais pas parler normalement. »

« Mais je suis normal ! Je suis comme tous les humains : J’ai deux bras, deux jambes, une tête.  Je ne vois pas ce qui cloche chez moi. »

« Ton langage. »

Elle lui redonna une petite claque derrière le crâne, lui extirpant un second cri de douleur alors que Luna souriait faiblement. Ils ne semblaient pas si méchants… Ils ressemblaient un peu à Iny et Rek. Tiens, ça faisait longtemps qu’ils ne s’étaient plus vus. Peut-être qu’ils étaient eux aussi bloqués dans cette dimension ? Valésia et Parapapa commençaient déjà à se disputer alors que Luna se relevait en tapotant sa petite robe blanche :

« Nous devrions y aller, non ? »

« Hein ? Euh… Bien entendu, princesse Luna. »

« Depuis quand tu l’appelles Princesse, maintenant ? »

« J’ai oublié mes formules de politesse mais cette jeune femme est la descendante de la Reine Teli, la Reine de tous les insectes et qui est devenue la Déesse Supérieure des Insectes. »

« Ah oui… Tu vois, pour une fois, tu parles bien. »

« Vous n’allez pas vous disputer à nouveau quand même ? »

Elle croisa ses bras au niveau de la poitrine alors qu’elle avait maintenant ses yeux rubis posés sur les deux personnes. C’était bizarre de se faire appeler Princesse. Elle n’avait plus l’habitude d’entendre ce genre de choses de la part d’autrui. Comme Parapapa était un ancien Parasect, du moins, sous sa fausse forme, il était normal qu’il la connaisse. Le jeune homme aux lunettes se tapa légèrement le front avant de dire :

« Je me disais bien ! On a oublié quelque chose ! »

« Quoi donc encore ? »

« Elle ne sait pas à notre sujet ! Princesse Luna, bien que nous étions les envoyés de Shymi, nous sommes en fait deux Atouts. Je suis le numéro cinq : Parapapa. »

« Et moi la numéro sept : Valésia. »

« Euh… Enchantée ? »

Ainsi… Valésia et Parapapa étaient des Atouts ? Mais c’était quoi des Atouts à la base ? Le jeune homme et la jeune femme se dirigeaient vers elles, ils étaient restés trop longtemps dans ce lieu. Celui-ci était assez froid et l’île sur laquelle le trio se trouvait semblait être faite entièrement de glace. Il était temps de se mettre en route.
Luna prenant les devants contrairement à son habitude, celle-ci marchait d’un pas rapide vers le Nord sans pour autant savoir où ils allaient. Valésia et Parapapa s’étaient arrêtés de parler pour la suivre. Au bout d’une trentaine de minutes, la jeune femme aux franges blanches stoppa sa course, posant un doigt sur son menton en se retournant.

« J’ai une question : C’est quoi des Atouts ? »

« Arggggggggg ! »

Ah… Ah… Où était-elle ? Elle ne comprenait pas ce qui venait de lui arriver mais elle se sentait si faible, si fragile… Elle posa une main sur son front en tentant de se relever mais n’y arrivait pas. Elle remarqua deux personnes qui discutaient entre elles et elle tenta de prendre la parole mais d’une voix affaiblie :

« Qui êtes-vous ? »

« Shala ? Tu es réveillée ? Ne force pas trop, tu viens à peine de te réveiller. »

Cette voix féminine… C’était Berthra. La jeune femme aux cheveux roses s’approcha de Shala pour voir si elle avait besoin d’aide alors qu’une autre personne était prés de Berthra. Il ne lui fallut que quelques secondes pour savoir que Snakiante était aussi présent en ce lieu.

« Qu’est-ce qui s’est passé ? Où est-ce que nous sommes ? »

« Les quatre Valets sont morts mais… Ryusuke et Clemona aussi. »

« Deux As ?! Comment est-ce possible ?! »

« Malar a fait apparaître ses quatre Rois. »

« MALAR ! ARG ! »

Elle avait tenté de se lever mais se retrouva au sol en poussant un cri de douleur. Elle avait si mal et elle souffrait tant… C’était horrible cette douleur ! Maintenant qu’elle s’en rappelait, elle n’était plus…

« Tu ne devrais pas faire d’efforts. Tu n’es pas habituée à ce que ton corps soit comme ça. »

« Malar a pris mes pouvoirs ! Je ne suis plus une Atout ! »

« Je l’ai remarqué, Shala. Je suis désolée mais nous ne pouvons rien faire pour toi. »

Snakiante s’approcha à son tour, soulevant avec facilité la jeune femme aux longs cheveux violets. Elle tenta de se dégager mais l’homme ne semblait pas être de cet avis alors que Berthra reprenait la parole :

« Si tu demandes où se trouve Xano, nous avons été séparés. »

« Et où sommes nous ? Tu ne m’as toujours pas répondu. »

« Nous sommes dans le monde de Giradès. »

« Et merde… La seconde phase vient de commencer. Repose moi. »

A contrecoeur vu l’état de Shala, Snakiante reposa la jeune femme alors que celle-ci faisait quelques pas pour voir si elle était capable de marcher. Même si cela était fait avec du mal, elle semblait pouvoir se mouvoir et elle poussa un léger soupir d’apaisement.

« Que faisons nous ? Vous savez aussi bien que moi que ce n’est pas en restant ici que nous pourrons avancer. »

« Nous devrions éviter tout contact avec les Rois. Il se pourrait que les autres Atouts soient dans cette dimension, c’est même sûr. Néanmoins, nous ne savons pas si ils sont des ennemis ou des amis. Nous ne pouvons pas mourir… mais perdre nos âmes. Shala, il faudra récupérer la tienne pour que tu recouvres tes pouvoirs. Il nous faudra aussi apprendre comment décupler vos pouvoirs aux quatre Reines… Nous… Nous sommes simplement des Atouts. »

« On ne va pas commencer à se dévaloriser. De plus, c’est quoi ça ? »

Elle désignait les nombreuses îles autour d’eux. Berthra haussa les épaules en même temps que Snakiante pour signaler qu’ils ne savaient pas plus qu’elle à ce sujet. Visiblement, ils étaient tous très mal partis. Néanmoins, leur groupe avait un avantage que les autres n’avaient pas. Snakiante fit la remarque :

« Nous n’avons pas à nous inquiéter pour nous trois. Berthra et moi, nous pourrons te protéger puisque nous sommes des Atouts dont une Supérieure. »

« Merci bien mais je ne compte pas m’appuyer sur vous. La seule chose qui m’intéresse est de retrouver Xano et mes pouvoirs. »

« Tu avais l’impression d’être enfin en paix ? »

Elle ne répondit pas à la question de Berthra. Elle savait tout aussi bien qu’elle quelle était sa réponse à cette dernière. Oui, elle avait été en paix pendant plusieurs années. Elle n’avait pas menti à Xano lorsqu’elle avait parlé des nombreuses morts même si… Ce n’était pas Oriane qui les avait commis mais Shala. Elle observa les nombreuses îles, cherchant à voir si il y avait une possibilité d’aller sur l’une d’entre elles.

« J’y pense… Ce terrain… Il n’ y a aucune végétation dessus. Ca m’étonne quand même mais regardez autour de vous. »

« Tu as raison… C’est assez… bizarre. »

Berthra avait fait la remarque et ils s’étaient mis d’accords : Le terrain ressemblait plus à un champ dévasté par une guerre avec des rochers qui volaient partout plutôt qu’à un magnifique paysage. Il y avait quelque chose d’intriguant là-dessous.

« Bon, on ne perd plus de temps à réfléchir ici. Vous voulez bien me suivre ? On doit essayer d’atteindre une autre île. Je ne sais pas comment on va faire mais on va faire de notre mieux. Notre priorité restera de retrouver Xa… le Joker Blanc. »

« Tu peux l’appeler Xano, nous n’allons pas t’en empêcher. »

Elle poussa un profond soupir : Elle ne savait pas si elle pouvait encore l’appeler de la sorte après tous ces actes… Il était maintenant au courant pour elle et son passé, il savait tout… Tout à son sujet. Mais elle était tombée dans l’inconscience et ELLE, elle ne savait pas ce qu’il pensait de tout ça. Il devait la détester… ou la haïr… Elle avait tué tellement de personnes. Elle baissa la tête, marchant sur cette plaine dévastée, suivie par le duo.

« Hum… Oui… C’est assez étonnant en un sens. »

« Kéli… Elle parle vraiment bizarrement, Nelya. »

La femme aux cheveux bleus et aux yeux rouges observa Nelya pour l’étudier. Malasa était quand même un peu inquiète de rester avec une telle personne. Kéli eut un petit sourire avant de dire :

« C’est une ancienne Xatu. Les pokémons psychiques sont connus pour être assez dans la lune. N’est-ce pas, Nelya ? »

« Vous disiez, mademoiselle Kéli ? »

Nelya s’était retournée, arrêtant de poser son regard sur les îles. Elles étaient sûrement peuplées, elle en était même sûre. Néanmoins, elle ne devait pas trop se poser de questions à ce sujet. Malasa restait derrière Kéli, sa joie habituelle ayant disparu depuis qu’elle n’était plus avec Xano et les autres. Le regard saphir de Nelya se posa sur elle et elle tressaillit légèrement de peur :

«  Y a-t-il un problème ? »

« Oui ! Pourquoi tu es venue avec nous ?! Tu aurais put partir avec cette folle nommée Tyrania et Pandora ! »

« Si je vous ai choisi, c’est tout simplement que d’après une évaluation basée sur vos physiques, je pense dire que vous êtes les deux plus fortes Atouts du groupe. Est-ce que je trompe ? »

Kéli eut un visage légèrement surpris par les dires de Nelya avant d’émettre un petit sourire qui en disait long sur les véracités de l’ancienne Xatu. Lentement, Kéli prit la parole avant de dire d’une voix royale :

« Il est vrai… Je le confirme. Je suis moi-même l’Atout numéro dix-neuf et Malasa est l’atout numéro quinze. »

« Vous pourriez donc répondre à mes quelques questions. Ces numéros sont-ils basés sur votre puissance réelle ? Ou sur diverses choses ? »

« Sur nos puissances réelles… Mais pas sur l’expérience. »

« Que voulez vous dire par là ? »

« Berthra a un chiffre plus faible que moi. Néanmoins, tous ses combats et son expérience dans ces derniers font que j’aurais beaucoup de mal à la battre malgré nos différences de puissance. On peut avoir de grands pouvoirs, ce n’est pas pour cela que l’on sait les utiliser. »

« Et Malasa ? Sait-elle se battre ? »

« Malasa ? Tu veux répondre ou tu préfères que je le fasse ? »

Malasa hocha la tête d’un air négatif pour dire qu’elle ne voulait pas s’adresser à cette femme inquiétante. Les personnes avec des pouvoirs psychiques, ce n’était vraiment pas son genre ! Elle détestait même toutes ces personnes ! Une mauvaise expérience qu’elle aurait aimé oublier dans son passé. Kéli eut un petit sourire avant de reprendre la parole :

« Même si cela ne se voit pas, même si elle a du mal à le montrer, Malasa est quelqu’un de très fort. Bien entendu, elle est la plus faible parmi les Atouts Supérieurs mais il ne faut pas croire que c’est pour cela qu’elle n’est pas inquiétante. »

« Elle semble avoir le caractère de Luna ou Shala lorsqu’elle était Oriane. Un peu folle et gamine… mais qui cache une grande puissance au final. J’ai une autre question : Malar a parlé de Rois et de Cavaliers. D’après vous, quelles sont leurs puissances ? »

« Par rapport aux Atouts Supérieurs, ils doivent être du même niveau que les plus hauts Atouts MAIS… Je me demande si ils ne cachent pas quelque chose derrière tout ça.  Je ne rien de plus à ce sujet. »

« Et les Cavaliers ? Sont-ils plus forts ou moins fort ? »

Kéli ferma les yeux en hochant la tête à son tour pour dire qu’elle n’en savait pas plus sur ce point. Nelya ne disait plus rien tandis que Malasa restait derrière Kéli. Elle ne se comportait pas vraiment comme une gamine mais elle était très jeune parmi les Atouts, peut-être l’une des plus jeunes au final.

« Nous devrions faire quelques recherches. Nous sommes capables de voler, moi et Malasa. Si cela s’avère nécessaire, nous porterons mademoiselle Kéli. »

« Explorons déjà cette île, qu’en penses-tu ? »

« Cela peut être une bonne idée. Nous ne connaissons point les lieux où nous nous trouvons. Mademoiselle Kéli, vous voulez bien nous guider ? Vous êtes la plus forte d’entre nous, c’est donc à vous de prendre le commandement. »

C’était bizarre… Nelya avait un caractère singulier qu’elle n’arrivait pas à déchiffrer malgré tous ces siècles passés. Elle posa une main derrière le crâne de Malasa qui la regardait avec des yeux larmoyants. Quelques secondes plus tard, elle se mit à marcher lentement en dépassant Nelya alors que la jeune femme aux lunettes translucides rouges prit la parole :

« Kéli… Est-ce que je peux marcher avec toi ? »

« Y a-t-il un problème Malasa avec moi ? »

« OUI ! Tu me fais peur à parler comme ça ! Pandora, j’avais l’habitude mais toi, t’es encore plus bizarre qu’elle ! »

« Allons… Vous n’allez pas vous disputer toutes les deux. Malasa, tu peux venir à mes côtés. Nelya, je ne pense pas que cela te dérangera. »

L’ancienne Xatu répondit par l’affirmatif alors qu’elles s’avançaient dans une forêt vierge.

« Xanoooo… Xanoooo… »

Tyrania l’appelait ? Mais il était quelle heure ? Il était trop fatigué pour vouloir ouvrir les yeux. En fait, il se sentait même terriblement affaibli. La voix de Tyrania se fit entendre à nouveau :

« Xano… Tu devrais te réveiller… Ou il sera trop tard. »

« Trop tard pour quoi ? »

« Pour moi. »

Pour elle ? Qu’est-ce qu’elle voulait dire par là ? Il ouvrit rapidement les yeux, remarquant que le décor avait changé autour de lui. La forêt était si sombre, si lugubre et cette voix à la fin… Etait-ce vraiment celle de Tyrania ?

« Mais elle est passée où ? Tyrania ? Pandora ? Où vous êtes ? »

Il se releva, remarquant que le sac de couchage avait disparu et que le feu était éteint. Il se passait quelque chose de bizarre ici. Elles n’avaient pas été enlevées quand même ?! Quelque chose attira son attention à travers les arbres…

« Ouiiiiinnnn ! Ouiiiinnnn ! »

Des cris de bébé ? Il y avait un bébé dans le coin ? Comment était-ce possible ? Il devait aller vérifier ! Lentement et avec précaution, il s’avançait au fur et à mesure, faisant apparaître une boule de feu violette dans sa main gauche. Il devait rester sur ses gardes. Les cris devenaient de plus en plus forts. Finalement, il arriva à une clairière où un halo de lumière blanche entourait une personne à genoux. Les cris provenaient de là. Des longs cheveux verts ? Et ces fleurs dans les cheveux ? Shymi ? Il ne savait pas comment réagir… Shymi était morte… bien morte… C’était le cas, il l’avait vu mourir devant ses yeux alors pourquoi était-elle là ?

« Shymi ? C’est bien toi ? »

« Xano… Tu m’as abandonné… Tu as abandonné ta femme et ta fille. »

« Hein ? Mais de quoi parlait-elle ? »

Le corps de la femme à genoux fut pris de soubresauts avant que son dos ne s’ouvre pour laisser apparaître de nombreuses racines, celles-ci se dirigeant vers Xano en l’entourant de toutes parts. La femme se retourna, laissant apparaître le visage de Shymi bien que ses yeux étaient entièrement noirs et que du sang s’en écoulait. Elle tenait dans ses mains du linge dans lequel se trouvait un bébé. Celui-ci avait le même regard que la jeune femme. Shymi s’avançait peu à peu, de plus en plus de racines entourant Xano pour l’étrangler.

« Tu… m’as abandonné. Pourtant… Nous aurions… put vivre heureux. »

« Ce n’est… »

Des racines entouraient sa bouche et il commençait déjà à perdre connaissance. Il avait si chaud et il poussa un petit cri dans la nuit, ouvrant subitement ses yeux vairons. Il transpirait à grandes gouttes, il était où ? Il était où ?! Il ne pouvait pas bouger, enlacé dans les bras de Tyrania. Elle dormait contre lui et gémissait dans son sommeil. Il posa une main sur sa bouche, comme si il avait l’impression de se faire marteler le ventre par de nombreux coups violents. Un cauchemar… mais le pire qui pouvait lui arriver.

Chapitre 1 : Par où commencer

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 1 : Par où commencer

« Xano ? Maintenant que nous sommes seuls… »

« Pandora est là avec nous, ne l’ignore pas. »

Le jeune homme aux longs cheveux blancs qu’était Xano s’était adressé à Tyrania. Celle-ci baissa son unique œil valide vers le sol. Elle portait sa robe rouge avec une longue ligne bleue sur le devant, ligne remplie de nombreux symboles. Au côté de Xano, une jeune femme aux cheveux bruns dorés et mesurant un mètre cinquante marchait sans rien dire. Visiblement, elle n’avait pas remarqué que Xano et Tyrania parlaient d’elle.

« Bon ? On fait quoi ? C’est bien beau mais je ne sais pas où nous sommes. »

« Tu crois que je le sais mieux que toi ? On fait un tour d’inspection, on essaye de trouver un coin tranquille et on cherche de la nourriture ou voir si il y a de la vie dans cet endroit, voilà tout. Ce n’est pas dur. »

Tyrania haussa les épaules alors que Pandora hocha la tête pour dire qu’elle avait bien compris le message. Plusieurs heures s’écoulèrent et au contraire des dires de Xano, l’île sur laquelle ils se trouvaient n’était pas si petite que ça puisqu’ils n’avaient toujours pas réussi à atteindre l’un des bords. En vue de la végétation abondante autour d’eux, le premier constat de Xano fut de remarquer que ce monde n’avait rien de bien différent par rapport à l’autre sauf le fait que tout était coupé en îles. Il y avait des bois, des cascades, des fruits et toutes ces choses qui se retrouvaient dans le monde d’origine.

« Bon par contre… J’ai une mauvaise nouvelle, les filles. Mon sac m’a lâché pendant que l’on se faisaient emportés par cette fissure. La tente a foutu le camp, les provisions ont dut se perdre en route comme la moitié des objets. Il me reste deux ou trois bouteilles d’eau, un sac de couchage, quelques rations et quelques habits. En clair, c’est pas la joie. »

« Cela ne me dérange pas. Je ne nécessite pas grand-chose pour vivre : Seulement besoin d’un peu de nourriture et d’eau, le reste importe peu. Je ne suis qu’un objet. »

« Je t’ai déjà dit de pas recommencer à parler comme ça, Pandora. Quand à toi, t’en penses quoi, Tyrania ? »

« Pour le sac de couchage, on le laisse à Pandora. Ca lui fera un peu de bien de dormir dans un… vrai lit dira t-on. Je ne suis pas sûre qu’elle ait déjà dormi dans un lit comme ça. »

« Je confirme vos dires, mademoiselle Tyrania. »

« Pfiouuuuuuu ! Elle me prend déjà la tête. On dirait presque une Nelya lobotomisée. »

« Tyrania… Ne dit pas des choses comme ça, merci. »

Elle poussa un petit soupir, se disant qu’il valait mieux éviter d’énerver Xano avec tout ça. Il prenait plutôt bien le fait qu’il avait perdu son enfant et la femme qui le portait. De plus, Ryusuke et les autres étaient morts… Bref, normalement, elle se serait attendue à ce qu’il pleure ou soit un peu plus réceptif aux décès des cinq personnes. Peut-être qu’elle devait le faire réagir un peu… Alors qu’il lui tournait le dos, elle lui sauta subitement au cou en criant :

« Xano ! Ca ne va pas ? Tu ne parles pas ! »

« ARGGGGGG ! Lâche moi, Tyrania ! Lâche moi ! »
Mais qu’est-ce qui lui prenait ?! Elle était devenue folle ou quoi ? Il tourna sur lui-même en essayant d’attraper Tyrania qui restait collée à son cou. Pandora, de ses yeux émeraude observait la scène sans rien dire, se demandant si elle devait intervenir ou non. Son utilisateur n’était pas sérieusement en danger donc… Il valait mieux ne pas les déranger sûrement.

« Je peux savoir ce que tu fais, Tyrania ?! »

« J’essaye de te faire réagir un peu, bougre d’imbécile ! T’as l’air aussi mou et plat que la poitrine de Pandora, voilà tout ! »

« Non mais c’est quoi cette expression ?! Ce n’est pas parce que Pandora n’a que quinze ans en tant que jeune humaine que tu dois lui dire ça ! Va t’excuser et surtout lâche moi ! »

Pfff. Non, ça n’avait pas servi à grand-chose au final. Elle hocha la tête pour dire qu’elle avait compris le message, relâchant ses bras autour du cou de Xano. Elle se tourna vers Pandora, marmonnant quelques excuses pour lui dire qu’elle ne pensait pas ce qu’elle disait. Au final, son seul but avait été de faire réagir Xano. En un sens, ça avait marché mais pas de la façon qu’elle le voulait.

« Bon, maintenant que tout le monde est bien calme, on va chercher de quoi se nourrir. C’est bien compris, Tyrania ? Et plus de trucs de ce genre. »

« Oui… Bon. D’accord, j’ai compris. Pas besoin de me le répéter. »

Elle grogna alors qu’ils se mettaient à nouveau en route. Trouvant un petit coin dans une forêt comme les autres, les deux femmes se mirent à chercher quelques fruits et baies pour un repas à peu près convenable alors qu’il observait ses rations. Il se posa plusieurs questions : Y avait-il des humains ici ? Est-ce qu’ils étaient… vivants ou non ? D’après ses souvenirs, Malar ou plutôt Giradès avait un rapport avec la mort donc cela l’étonnait… mais ce lieu ne semblait pas lugubre donc… Il ne savait pas trop. Peut-être que c’était là un nouveau monde crée par Giradès et que l’endroit où se trouvent les personnes lorsqu’elles décèdent était encore ailleurs ? Vraiment, il se posait de ces questions…

« Voilà, on a réussi à trouver quelques baies. J’en ai fait goûté à Pandora pour voir si elles étaient consommables. Elle ne s’est pas évanouie, elle n’a pas vomi ou autre chose. Bref, ça m’a l’air tout bon. »

« Tyrania… Tu aurais pu en goûter une partie quand même ! »

Il ne termina pas sa phrase mais elle avait tout de suite compris ce qu’il voulait dire par là : Ce n’était pas parce que Pandora était avec eux qu’ils allaient se permettre de l’utiliser. En un sens, la jeune femme avec son unique œil violet venait de faire cette chose et ça ne plaisait pas à Xano. Pandora hocha la tête négativement pour dire que cela ne la gênait pas. Elle n’avait pas peur d’être empoisonnée même si… Elle préféra ne pas terminer sa phrase.

Puisqu’ils avaient trouvé de quoi manger, il fallait maintenant trouver un endroit où ils pouvaient se laver ou prendre un peu d’eau fraîche. Il laissa faire Tyrania, la jeune femme aux cheveux dorés s’éloignant tandis que Pandora se mit à côté de Xano.

« Viens donc par là, Pandora. Je vais t’expliquer comment on fait du feu. »

« Avec deux bâtons que l’on frotte l’un contre l’autre. »

« Ah… Oui. On peut faire de cette façon, sinon, on fait cela. »

Il fit apparaître une boule de feu, l’envoyant sur les petites branches alors que Pandora poussa un petit cri apeuré en se recroquevillant sur elle-même. Elle était vraiment aussi effrayée que ça par le feu ? Xano s’approcha d’elle, tentant de la raisonner et de la calmer :

« Mais… Qu’est-ce qu’il y a Pandora ? Ca ne va pas ? Tu me fais peur quand tu es dans cet état. Raconte moi tout. »

« Ma…Maître, je n’aime pas le feu. Je n’aime pas le feu, je n’aime pas les oiseaux et les grosses pierres que l’on peut envoyer sur moi. »

« Ca fait beaucoup de choses que tu n’aimes pas. Tu veux bien m’expliquer pourquoi ? »

« Je… Je n’arriverais pas à vous l’expliquer, je suis désolée… Mais tout ça me fait très peur, très très peur. Ce sont les seules choses qui peuvent m’affecter et me faire mal physiquement… autant que mentalement. »

« Pour le mental, je l’avais remarqué. Ah ! Au passage, si tu continues à m’appeler maître, je serais forcé de te rapprocher du feu. »

« NON ! S’il vous plaît maître ! Je ne veux pas ! »

« Pandora… »

Elle était presque au sanglot, ce n’était pas une plaisanterie. Elle était à la limite du traumatisme et il passa une main sur son crâne avant de la poser sur les cheveux de Pandora, lui caressant ces derniers. Elle arrêta de se recroqueviller tandis qu’il lui tapait le dos affectueusement, vraiment… Il allait devoir s’occuper d’elle aussi.

« Il y a un problème, maître ? »

« Je t’ai dit d’arrêter de m’appeler comme ça. »

« Mais je ne peux pas. Cela ne sert à rien de me faire changer d’avis là-dessus. »

« Pfff… Tu es fatigante. Je vais devoir t’apprendre à avoir un peu plus de respect pour toi-même, c’est quand même triste que ça soit moi qui s’occupe de ça. »

« J’ai été crée de la sorte, je ne peux point changée. Je suis désolée, maître Xano. »

« Appelle moi seulement Joker Blanc au lieu de maître, ça sera déjà une avancée. En quelque sorte, ce nom devrait signaler aussi que je suis ton maître non ? »

Elle sembla réfléchir longuement à la question comme si elle se posait un dilemme intérieur. Finalement, elle hocha la tête pour dire qu’elle était d’accord. Vraiment… Qu’est-ce qu’il ne fallait pas faire pour apprendre à une jeune femme objet à devenir un peu plus indépendante. De plus, cela faisait une personne de plus à protéger puisqu’il ne l’avait jamais vu se battre, il en déduisait qu’elle ne savait pas se battre.

« Mais qu’est-ce qu’elle fout, Tyrania ? »

Il avait continué à sortir le sac de couchage et diverses choses tandis que Pandora restait éloignée du feu. Tenant les trois bouteilles vides dans sa main, il prit la parole :

« Pandora… Je vais aller chercher Tyrania, tu peux rester ici et surveiller ? Je sais que nous ne devons pas nous séparer mais nous reviendrons vite. Je ne sais pas où elle est… »

« Cela ne fait rien même si je me fais attaquée. Je ne vous le signalerais pas ma… Joker Blanc. Vous pouvez y aller, j’exécuterais votre ordre. »

« Ce n’est pas un ordre mais une demande ! Enfin bon, merci. »

Maintenant qu’il savait ses quelques objets en sécurité, il pouvait se mettre en route pour rechercher Tyrania. Les bouteilles à la main, il s’enfonça dans la forêt, parlant faiblement mais assez fort en évitant de crier le nom de l’ancienne Feunard. Où était-elle passée encore ? Elle ne s’était quand même pas perdue !

« Tyrania ? Tu m’entends ? Tyrania ? Où est-ce que tu es ? »

Aucune voix ne lui répondait et il s’était mis en mode inquiétude. Quel imbécile il avait été de croire que personne n’était là ! Elle s’était faite sûrement enlevée par Malar et ses sbires et ça, il ne pouvait pas se le pardonner ! Il se mit à courir à toute vitesse à travers les arbres, faisant apparaître une paire d’ailes de coton dans son dos, rappelant celles de Shala alors qu’il s’était mis à crier le nom de Tyrania. Aucune réponse ?!

« Mais c’est quoi ce bordel ? Et ce bruit assourdissant ! »

C’est vrai quoi ! Il ne s’entendait même pas crier avec cette cascade près de lui ! Il se dirigea vers cette dernière, traversant la zone boisée avant de s’arrêter subitement en poussant un petit cri de surprise. Il se cacha derrière un arbre, rouge de gêne. Il n’avait pas rêvé… Non, ce n’était pas possible et pourtant…

« J’en avais bien besoin. Avec tout ce sang et ces choses sur moi… Ahhhh… »

Elle poussa un profond soupir de plaisir en se caressant les bras, se laissant arroser par l’eau qui s’écoulait de la cascade. Dire qu’elle avait trouvé cet endroit paradisiaque si facilement, elle pouvait bien en profiter un peu pour elle non ? Il n’y avait personne et enfin, elle se sentait calme et sereine. Elle passa une main sur sa cicatrice faciale, gémissant faiblement avant d’émettre un petit sourire triste : C’était là l’unique souvenir de sa mère et en même temps, c’était l’unique chose qui pouvait l’enlaidir physiquement.

« Tyrania… Tyrania prend une douche… Tyrania prend une douche sous une cascade. Elle… Elle est nue, complètement nue ? »

Il se murmurait ça pour lui-même, respirant très rapidement comme si son cœur allait exploser. Qu’est-ce qui se passait là ? Il y avait quelque chose au niveau de sa poitrine qui lui faisait atrocement mal. Son cœur battait à deux cents à l’heure et il n’arrivait pas à se calmer. Tyrania… Ses habits étaient au sol à quelques mètres de la cascade. Il jeta un petit œil vers la jeune femme aux cheveux dorés. Elle avait encore ses neufs magnifiques queues et ses oreilles de Feunard. Il pouvait voir ses deux fesses par intermittences quand les queues dorées se relevaient légèrement alors qu’elle avait un dos qui semblait être divin.

« Il y a quelqu’un ?! »

Elle venait de crier et il se cacha subitement derrière un arbre, n’osant même plus respirer sous peur d’être découvert. Si elle savait qu’il l’avait vu comme ça, il allait se faire tuer, il en était sûr. Mais qu’est-ce qui lui prenait de se cacher pour une telle chose ? Il avait déjà vu Luna et les autres complètements nues, il avait déjà eut bon nombre de rapports sexuels avec elle. C’est vrai quoi ! Il n’avait pas à se cacher ! Il allait se montrer et que cela plaise ou non à Tyrania ! Une main trempée se posa sur son épaule droite :

« Xano ? Mais qu’est-ce que tu fais là ? Tu es venu me chercher ? »

« Glups… Non NON ! »

Il était tombé au sol, Tyrania cachant sa poitrine et une partie de son corps avec sa robe qu’elle tenait dans ses mains. Le jeune homme semblait profondément ou apeuré par quelque chose. Il était rouge à un tel point qu’elle se demandait si il n’était pas malade. Il avait fait tomber les bouteilles vides lors de sa chute et elle reprit la parole :

« Tu n’as pas l’air dans ton assiette. J’ai trouvé cet endroit mais je voulais un peu en profiter avant de vous le montrer un peu à vous deux. »

« Ca ne fait rien ! RIEN DU TOUT ! Dès que tu as terminé, tu peux remplir ces bouteilles d’eau ?! Je retourne voir Pandora si elle n’a pas besoin de mon aide ! »

« Hey… Mais attend ! Pourquoi tu te comportes bizarrement ? »

« Je ne dois pas te regarder, c’est ce que tu m’as dit ! Tu m’as dit de ne plus te parler aussi ! »

« Mais ça fait trois semaines… »

Elle n’avait pas terminé sa phrase qu’il s’enfuyait en courant. Elle laissa tomber sa robe devant elle, se demandant ce qui passait par la tête du jeune homme. C’était vrai qu’elle… lui avait dit cela après qu’il ait couché avec Shymi. C’est vrai… Elle eut un regard triste vers le sol, se disant que ce n’était pas de sa faute mais qu’elle avait été très dure sur ce coup. Pourtant… Lors du combat contre ces evolis humanoïdes, elle lui avait montré une partie de ses réels sentiments et puis… Quand il s’était mis à lui crier dessus après la scène avec Shala, elle avait été prise de remords. Il y avait quelque chose qui clochait entre elle et lui, mais quoi ? Elle n’arrivait pas à trouver la raison d’une telle chose. Finalement, elle reprit sa robe rouge et les quelques bouteilles d’eau, allant les remplir en cherchant une explication à une telle chose.

« Vous semblez aller très mal, maî… Joker Blanc. Vous paraissez essoufflé. »

« Normal ! J’ai couru comme un dingue ! »

« Il y a un ennemi ? Je suis prête à vous défendre si il le faut. »

« Non, ce n’est pas ça ! Ce n’est pas ça !  Bon, je vais tenter de faire quelque chose de consommable avec tout ça. »

« D’ac… cord. Si vous le dites. »

Tyrania revint une vingtaine de minutes plus tard, les trois bouteilles d’eau remplies. Elle alla les poser à côté de Xano qui s’était assis dans son coin en observant et goûtant les différentes baies. Leurs visages n’étaient qu’à une trentaine de centimètres et il rougit subitement en la voyant près de lui, elle avait encore les cheveux trempés. L’unique œil valide et violet de Tyrania se posa sur lui, intrigué par les réactions de Xano.

« Ca ne va vraiment pas, toi… Tu ne me couvres pas quand même pas une maladie ? Approche toi de moi que je vérifie ton état, Xano. »

« NON ! C’est bon ! Vas discuter avec Pandora et laisse moi tranquille ! »

« Hey ! Mais ne me cries pas dessus ! Je ne voulais que t’aider ! »

Vraiment, il se passait quelque chose avec lui. Elle haussa les épaules en s’éloignant, murmurant quelques paroles pour elle-même. Elle devait trouver quel était le problème de Xano mais elle ne savait pas par où commencer. Le jeune homme s’affaira à préparer le repas tandis que lui aussi réfléchissait de son côté.

C’était comme avant… Comme quand il ne connaissait pas Oriane et les autres, il était seul… seul avec Tyrania. Il y avait aussi Pandora mais elle n’était pas du genre à trop se faire remarquer. Tyrania seulement avec lui mais sous forme humaine, c’était bien différent d’auparavant et puis… Ils avaient grandi. Il y a six ans, il se serait amusé à relever sa robe pour vérifier les sous-vêtements de la Feunard devenue humaine mais là… Il n’osait pas tenter le diable. Pendant plusieurs semaines, il s’était retenu, se flagellant intérieurement pour ne pas aller vers l’une d’entre elles. Il avait tout fait pour Tyrania, TOUT pour elle. Il voulait se faire pardonner et il sentait que c’était déjà fait du côté de la jeune femme mais lui n’y arrivait pas. Malar avait raison : Il ne savait pas gérer ses sentiments.

Le dîner se passa tranquillement, la nuit tombant aussi dans ce monde bien que l’astre lunaire était de couleur rouge, chose assez spéciale mais qui était de bon goût en un sens. Ca changeait de l’habituelle couleur blanche ou jaune donnée par la lune. Xano ouvrit le sac de couchage, montrant à Pandora comment elle devait faire pour s’y réfugier. La jeune femme regarda deux ou trois fois Xano faire le même mouvement avant de l’imiter. Elle ferma les yeux, se demandant si cela allait vraiment lui être utile pour passer une meilleure nuit.

« Bonne nuit Pandora. »

« … … … Bonne nuit… Joker Blanc. »

Elle n’avait vraiment pas l’habitude de se faire traiter de la sorte et Xano eut un petit sourire vers la jeune femme aux longs cheveux bruns et dorés. Tyrania l’attendait, droite comme un i. Il haussa un sourcil avant de dire :

« Qu’est-ce qu’il y a ? Tu n’as pas sommeil ? Je suis désolé… d’avoir perdu le reste de nos affaires. Si je n’avais pas perdu les autres sacs, tu pourrais dormir au chaud. »

« Si je veux avoir chaud, dors contre moi s’il te plaît. »

Il ne lui répondit pas, les visions de la jeune femme nue et de dos lui revenant en mémoire à ce moment là. Il passa une main sur son nez pour éviter de saigner en y réfléchissant, murmurant pour Tyrania d’une voix lente désolée :

« Je… ne crois pas que ça soit une bonne idée. »

Elle lui prit la main, main qu’il retira aussitôt. Elle recommença le même geste plusieurs fois jusqu’à ce qu’il arrête finalement de retirer sa main. Elle alla s’asseoir sur le sol à une dizaine de mètres de Pandora qui s’était déjà endormie. Xano vint s’asseoir contre son gré à côté de Tyrania. La jeune femme à l’œil gauche violet eut un petit sourire candide avant de se coucher sur le sol, sur le côté, son visage tourné vers Xano. Il fit de même mais il ne souriait pas, il semblait vraiment confus et gêné par ce qui se passait.

« Ce n’est pas comme ça que l’on pourra avoir chaud, Xano. »

Elle se mut vers le jeune homme aux cheveux blancs en glissant sur le sol. Elle alla se coller contre lui, Xano réagissant tout de suite en reculant légèrement. Il avait senti la poitrine de Tyrania contre lui et il avait eut peur. Elle lui dit sur un ton attristé :

« Je te fais peur ? Tu ne veux vraiment plus de moi, Xano ? Nous sommes seuls… »

« Non mais… Je respecte tes consignes. Je ne coucherais plus avec quelqu’un puisque je ne suis pas capable d’assumer mes sentiments. »

« Je ne pensais pas à le faire avec toi… Pas du tout. Je veux seulement que tu comprennes mes sentiments. Je suis peut-être très jalouse mais qui ne le serait pas ? On voit l’homme que l’on aime coucher avec tellement de personnes que l’on se demande si ce dernier coucherait avec toi par amour ou simplement par simple envie bestiale… Je ne veux pas ça de ta part, je ne veux pas le faire avec toi… Je veux simplement ce qui se trouve là. »

Elle posa son index droit sur le cœur de Xano, celui-ci se mettant à trembler à nouveau en reculant. Elle lui disait clairement qu’elle l’aimait sans pour autant le dire dans une phrase simple… De plus, elle ne voulait pas coucher avec lui mais alors, elle voulait quoi ? Son cœur ? Son… cœur ? Il reprit une respiration très rapide alors qu’il semblait apeuré par la situation. La jeune femme revint se coller contre lui et il tenta de s’enfuir à nouveau mais cette fois-ci, elle avait posé ses deux mains autour de lui pour l’empêcher de bouger. Ils étaient seuls et Pandora dormait déjà… Peut-être que le fait qu’ils soient tous séparés allait lui permettre de conquérir enfin le cœur de celui qu’elle aimait ? Elle ferma son oeil, tendant ses lèvres comme les deux autres fois. Peut-être que la troisième allait être la bonne ? Peut-être qu’ils allaient… enfin s’embrasser ? De toute façon, elle ne pensait pas aller plus loin que ce baiser… mais elle voulait goûter à ses lèvres.

Alerte ! ALERTE ! Elle voulait l’embrasser ! La première fois, il était d’accord, c’était même ce qu’il espérait avec elle mais la seconde fois, elle avait essayé en plein combat contre les Evolis humanoïdes ! Et là, il savait qu’il n’y avait pas moyen de s’échapper. Du moins, pas sans utiliser la force. Il ne voulait pas ça, il ne voulait pas ça du tout ! Ca sentait mauvais dans l’air et il regardait les lèvres qui se rapprochaient. Les sensations qu’il ressentait étaient cent fois amplifiées avec Tyrania et il ne pouvait l’expliquer. Peut-être qu’il devait l’embrasser, ne serait-ce qu’un dixième de seconde ? Pandora bougeait légèrement dans son sommeil et il vit là un moyen de s’enfuir :

« Si tu continues, elle risquerait de se réveiller. Tyrania, tu m’écoutes quand je te parle ? »

Mais elle ne lui répondait pas, elle gardait son œil fermé et il s’apprêtait presque à pousser un cri d’effroi avant de détourner le visage. Les lèvres de Tyrania allèrent se loger sur la joue droit de Xano, émettant un baiser sonore alors qu’elle ouvrait son œil violet :

« Pourquoi tu ne veux pas… Xano ? On dirait que je te fais peur… depuis ces dernières semaines. Xano ? Xano ? »

Il s’était évanoui en sentant les lèvres de Tyrania sur sa joue. Joker Blanc ou non, il avait été foudroyé mentalement par les sentiments qui s’étaient réveillés en lui et il avait fait une overdose. Elle l’observa, d’abord surprise puis légèrement en colère :

« Je suis si répugnante que ça à toucher ? Tu dois t’évanouir pour ça ? »

Puis finalement, une autre pensée traversa l’esprit de la jeune femme à la robe rouge et bleue : Peut-être que Xano n’avait simplement pas supporté de la sentir tout près de lui dans le sens où il ne savait pas comment réagir avec elle… Les autres filles, il s’était programmé pour les aimer mais elle… Il ne savait pas quoi faire. Elle eut un petit sourire en retirant son chapeau rouge, faisant disparaître ses oreilles de Feunard ainsi que ses neuf queues. Au fil des jours, elle avait réussi à contrôler sa forme humaine et ressemblait maintenant parfaitement à une femme. Elle se réfugia contre lui, l’enlaçant avec délicatesse tandis qu’ils fermaient les yeux. Ils étaient perdus au milieu d’un monde qu’ils ne connaissaient pas, ils pouvaient peut-être développer leurs sentiments maintenant ? Elle s’endormit contre lui, son visage contre le sien avec un sourire aux lèvres.