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Chapitre 50 : Perturbé

ShiroiRyu
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Chapitre 50 : Perturbé

« Férast ! Férast ! Réponds-moi ! Férast ! Férast ! »

Elle secouait le Foretress sans qu’aucune réaction de ce dernier ne se fasse sentir, loin de là même. Il ne bougeait plus, Lisian reprenant en criant :

« Earnos ! Tu as tué Férast ! Tu l’as tué ! Tu l’as tué ! Tu as tué Férast ! »

« Je ne l’ai pas tué mais plutôt sauvé … Sans moi, il serait mort … et moi aussi. » marmonna le jeune homme, s’écroulant à genoux, se tenant le bras droit.

« NE RACONTE PAS N’IMPORTE QUOI ! IL EST … »

« Il est vivant. Il respire. Vérifie bien, tu peux le voir, tu peux l’écouter. Tu n’as qu’à entendre les battements de son cœur, tu verras bien alors. »

Les battements de son cœur ? Elle s’exécuta, entendant ces derniers avant de pousser un cri de joie mais surtout de soulagement. Il était vraiment vivant ! VRAIMENT ! Mais comment était-ce possible ? Comment ? Elle avait besoin de savoir ! Le jeune homme aux cheveux blonds se releva, gémissant un peu avant de s’éloigner.

« EARNOS ! Pourquoi est-ce que tu l’as sauvé ? Comment est-ce que tu l’as sauvé ? »

« Très simplement, je l’ai arrêté avant que son explosion ne se termine. Résultat : nous sommes tous les deux salement blessés mais en vie. Sinon, je n’aurai pas survécu. Je suis résistant, pas immortel. Quel idiot … Quel idiot … »

« Il ne voulait pas … que tu changes. Il a été drôlement affecté … Il était le premier à crier que tu n’étais pas coupable mais ensuite, tu as rejoint les rebelles. » murmura la jeune femme aux cheveux bruns alors qu’il marmonnait :

« J’ai mes raisons … d’être avec eux. Mais cela ne te concerne pas, est-ce bien compris ? »

« Je veux savoir ! Je veux savoir pourquoi tu fais ça ! Qu’est-ce qui te pousse à agir de la sorte ! Tu n’as pas changé ! Tu tiens toujours … à nous. » bredouilla Lisian.

« Si tu tiens vraiment à moi et à Olistar, tu ferais mieux de quitter l’armée et de ne plus revenir pendant quelques temps … Jusqu’à ce que le roi soit mort mais cela ne saurait tarder. Maintenant, tu es prévenue. A toi de voir ce que tu veux faire. »

« Ce n’est pas une réponse, Earnos ! Je veux une réponse ! Dis-moi ce qui … »

« Essaie de bien t’occuper de Férast. Un homme capable de se sacrifier … pour la personne qu’il aime, c’est quelqu’un qu’il faut chérir … Tu en as de la chance. Je n’aurai pas été l’homme de tes rêves, je suis incapable de cela. »

Qu’est-ce qu’il voulait dire par là ? Elle le regarda partie, éberluée par ses paroles alors qu’après quelques instants, elle utilisait ses rares pouvoirs psychiques pour soulever Férast et partir avec lui dans un endroit plus tranquille, là où elle pourrait panser ses blessures.

« Tu as perdu, Holikan, tu es encore pas assez fort pour me battre. »

« NE DIT PAS CA ! J’y arriverai ! JE VAIS TE LE MONTRER ! » hurla le Yanmega en se redressant, Olistar croisant les bras au niveau de la poitrine.
« Non désolé, tu ne peux pas … Tu as perdu, admets tout simplement. »

« NON ! JE REFUSE ! JE REFUSE ! JE REFUSE ! JE REFUSE ! » hurla le Yanmega avant de courir vers elle, s’écroulant quelques centimètres devant elle.

Il aurait paru pathétique aux yeux de n’importe qui mais pour elle, c’était autre chose, autre chose … Bien plus grand, bien plus merveilleux. Oui, c’était ça, c’était exactement ça. Elle vint s’accroupir devant le Yanmega, caressant sa joue.

« Tu as perdu, Holikan. Il faut admettre lorsque l’on est incapable de se battre. On ne peut pas arriver seul à braver tous les barrages. »

« Est-ce … Est-ce pour ça que tu m’as abandonné ? Pour aller aider Earnos ? » bredouilla le jeune homme aux cheveux verts. « J’ai l’impression qu’il compte tellement plus pour toi … que moi. Je sais bien que je suis loin d’être aussi … »

« Fragile que lui ? Gentil ? Ne t’en fait pas, ce qui est merveilleux avec toi et ce qu’Earnos n’a pas, c’est que tu es capable de changer ce qui te rendait si horrible aux yeux d’une majorité. Tu n’es plus haineux envers les Drascores. Puis tu t’es mis à douter à propos de ton roi, n’est-ce pas ? Tu sais, Earnos n’a pas changé, contrairement à ce que tu peux croire. »

« Il est devenu un rebelle ! Même s’il n’a pas tué la princesse, il a quand même rejoint l’ennemi ! Et toi aussi ! » déclara le Yanmega.

« Tu veux un petit secret, Holikan ? » souffla avec tendresse la Drascore, rapprochant son visage du sien avant de chuchoter quelque chose dans son oreille. Quelques instants plus tard, elle reprit doucement : « A toi de me croire ou non … mais sache que c’est la stricte vérité. Toi qui l’as autant côtoyé que moi, tu devrais savoir que ce n’est pas possible autrement. »

« Pour qu’il en arrive à une telle extrémité, est-ce que ça veut dire que … »

« A toi de te forger tes propres idées. Par contre, je vais continuer à combattre avec lui. C’est pourquoi je vais t’emmener avec moi et te faire loger dans un endroit bien spécial. Mais je ne veux pas que tu en sortes, d’accord ? Je ne veux pas que tu le quittes. »

« Pour … Pourquoi est-ce que tu fais ça ? »

« Je ne sais pas, imbécile. Peut-être parce que je t’aime ? » déclara Olistar en rigolant, posant un rapide baiser sur les lèvres du Yanmega avant de le soulever.
Les deux personnes quittèrent la base qui allait finir par être envahie par les rebelles, comme tant d’autres. C’était une victoire complète ou presque … Du moins du côté d’Olistar et Earnos. Maintenant, il fallait voir si cela était aussi le cas chez les autres rebelles envoyés pour les bases. Tout cela se verrait dans quelques jours.

Ah … Ah … Ah … Maintenant qu’il était seul, il pouvait retirer ce masque d’indifférence qu’il avait posé sur son visage pendant ce combat contre Férast et Lisian. Les larmes commencèrent à s’écouler de ses yeux alors qu’il poussait des hurlements dans sa chambre, celle-ci étant fermé à clé. Il n’arrivait pas à le croire ! Il n’arrivait pas à croire ce qui s’était passé ! Ce qu’avait fait … Férast !

« Il n’a pas hésité un instant ! Il n’a pas hésité à se suicider s’il le fallait ! Tout ça pour me tuer … Me tuer … Mais la protéger. »

La protéger ! Voilà ce qu’était un véritable insecte ! Férast en était un ! Holikan en était un ! Tainor en était un ! Lui ? Il n’était qu’un ersatz d’insecte ! Il n’était rien par rapport à eux ! Il n’avait qu’une idée : la vengeance ! Car Terria était morte à sa place !

« Pourquoi est-ce que ce n’est pas moi plutôt ? Pourquoi ? POURQUOI ? »

« EARNOS ! OUVRE-MOI CETTE PORTE TOUT DE SUITE ! » hurla une voix de l’autre côté de la porte, la voix d’Olistar visiblement. Elle n’avait pas apprécié de voir la porte fermée à clé par le jeune homme.

« Je veux être seul, Olistar ! Juste quelques minutes ! »

« Hors de question ! Tu m’ouvres tout de suite ou je défonce cette porte ! » cria Olistar alors qu’il se levait de son lit, se frottant les yeux avant de permettre à la porte d’être ouverte. Aussitôt, la jeune femme referma la porte derrière elle, regardant Earnos.

« Quoi encore ? Pourquoi tu t’excites comme ça ? »

« Mais regarde-moi dans quel état tu es ! Quand on me disait que c’était grave, je ne pensais pas à ce point ! Qu’est-ce qui s’est passé ? Mais attends un peu, tu as pleuré ? Tu as les yeux rouges, je ne parle pas de tes pupilles. »

« Rien d’important. » souffla le jeune homme aux cheveux blonds.

« Ce n’est pas du tout ce que je vois et ce que je pense donc tu veux bien t’expliquer ? Pendant que je te soigne. PUREE ! Mais c’est quoi ces brûlures et ces blessures ? Tu vas garder ça pendant quelques semaines au moins ! »

« C’est juste la preuve que je suis un idiot … »

« Tu l’as toujours été, c’est ce qui te rend si exceptionnellement différent. Mais tu es un gentil idiot, un idiot qui tient énormément à ses proches. »

« Mais qui n’arrive pas à les protéger. » corrigea le jeune homme en baissant la tête, pleurant maintenant discrètement.

Tainor, Herakié, Lisian, Férast, toutes ces personnes avaient été blessées, blessées gravement par sa faute. C’était de cette façon qu’il voulait tenir à elles ? Non … Il était si faible. Il devait continuer à se battre mais au final, il n’allait pas y arriver. Il sentait qu’il n’y arriverait pas. Tout ce qu’il faisait était voué à l’échec.

Chapitre 49 : Sacrifice

ShiroiRyu
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Chapitre 49 : Sacrifice

« Venez donc … Je ne pense pas que ça sera bien difficile. J’ai réussi à battre Olistar, Herakié et Tainor. Alors vous deux. » dit le jeune homme aux cheveux blonds.

« Depuis quand est-ce que tu es devenu aussi prétentieux ? Je ne supporterai pas une minute de plus de te voir comme ça ! » s’écria Lisian avant de faire paraître ses yeux roses. Aussitôt, il s’envola dans les airs pour atterrir dans son dos à toute vitesse.

« Je ne te permettrai pas d’utiliser tes pouvoirs psychiques, je suis désolé mais ça ne se passera pas comme tu le désires, Lisian. »

« Et toi, tu pensais que j’allais te laisser la toucher ? » murmura Férast, commençant à tournoyer sur lui-même pour repousser le Dardargnan. Celui-ci fit simplement un pas sur le côté, Férast tournoyant à toute allure. Rapide ! Très rapide même ! Il fallait se méfier, n’est-ce pas ? A son sujet … Comme quoi, ce n’était pas aussi simple que ça.

« Ça ne sera quand même pas suffisant si tu veux espérer me mettre à terre, Férast. Je pensais quand même beaucoup mieux de toi. J’avoue être un peu déçu. »

« Prétentieux … Prétentieux … Tu es trop prétentieux et ça te perdra ! »

Hum ? Il n’attendait que ça. Comme s’il avait vraiment besoin d’être inquiet par Férast. Ce dernier n’était pas réellement impressionnant en soi. Du moins, ce qu’il pensait car le Foretress créa une sphère de métal avant de la projeter vers lui. Il donna un coup avec sa lance, celle-ci tremblant sur tout son être.

« Humpf … Si je me l’étais prise dans le ventre, il y avait peu de chances que je me relève. C’est ce que je devrai dire, c’est cela ? »

« ASSEZ ! Si tu ne veux pas te battre sérieusement, je t’y forcerai, Earnos ! » s’écria le Foretress alors que Lisian répondait aussitôt :

« Assez, Férast ! Tu ne vois pas que tu tombes dans son piège ! Il veut tout faire pour que tu perdes le contrôle et donc que tu sois plus facile à battre ! »

« C’est dommage car c’est un peu tard pour dire cela, Lisian mais très ingénieux de ta part ! » déclara le Dardargnan tout en éclatant de rire. Il valait mieux les apeurer, leur montrer qu’ils ne savaient pas réellement se battre, qu’ils n’avaient pas de résolution assez forte contrairement à la sienne. Oui, ils étaient bien plus faibles que lui !

Il donna un coup de coude à Lisian, la repoussant en arrière alors qu’il lui arrachait en même temps un cri de douleur. VOILA ! Une bonne chose qui était faite ! Elle devait comprendre qu’elle ne serait jamais assez efficace et forte pour lui !

« Ne fait pas de mal à Lisian ! C’est un combat entre toi et moi, Earnos ! » hurla le Foretress, accélérant le rythme en tournoyant de plus en plus vite sur lui-même. Wowow ! Ca risquait de faire mal s’il se faisait toucher là ! Il devait faire vraiment attention !
Il roula sur le côté avant de se mettre à voler, envoyant plusieurs dards sur Férast, égratignant la peau de ce dernier qui était maintenant aussi dure que l’acier. HUMPF ! Malin … Il s’était vraiment renforcé depuis le temps, n’est-ce pas ? Mais ça n’allait pas être suffisant s’il espérait le battre ! Chose qui était tout simplement inconcevable !

« On dirait que tu es devenu bien plus fort par rapport à auparavant. »

Olistar se tenait face à Holikan, haletante, une main sur les côtes alors que son dard était au sol, ne semblant pas pouvoir se redresser. En face, Holikan était lui aussi extrêmement fatigué, ses griffes pendant vers le sol.

« Je me suis entraîné, encore et encore … Encore et encore … ENCORE ET ENCORE ! Comme ça, je pourrai te battre ! Comme ça, je pourrai te ramener à la raison ! »

« Tu ne comptes plus me tuer alors, si j’ai bien compris ? » demanda la jeune femme avec un petit sourire aux lèvres. Il émit un grognement avant de crier :

« Je fais ce que je désire ! JE FAIS CE QUE J’ESTIME ÊTRE BON ! »

« Tant mieux … si tu commences à avoir un peu plus de personnalité, c’est que je préfère chez toi, Holikan. » déclara la Drascore tout en rigolant.

Elle trouvait cela drôle ? Lui pas du tout ! PAS DU TOUT ! Les deux personnes revinrent s’affronter, qu’importe si elles étaient épuisées ou non ! Le seul but qui lui intéressait était celui où il arrivait à battre Olistar et à l’arrêter dans sa folie ! Ensuite, il s’occuperait d’Earnos, voilà tout ! C’est comme ça qu’il voyait ce qui se passait !

Du côté d’Earnos, celui-ci semblait de dominer de plus en plus le combat par rapport à Férast et Lisian. Il fallait dire que contrairement aux deux personnes, il avait de l’expérience, beaucoup plus d’expérience dans le combat qu’elles. Et voilà que Férast et Lisian étaient déjà en train d’haleter, signe de leur fatigue.

« Et bien ? Déjà exténués ? Pourtant, je n’ai pas encore été très sérieux. »

« Ah … Ah … Tu as toujours cette endurance mais je ne te laisserai pas blesser plus longtemps Lisian ! Tu ne toucheras plus à Lisian ! »

« Pourtant, c’est déjà fait depuis longtemps. Regarde donc dans quel état est Lisian. »

Il avait dit cela avec nonchalance. Est-ce qu’ils ne comprenaient pas qu’ils ne pouvaient pas le battre ? Ce n’était pas qu’il était trop fort, loin de là. Il était aussi assez blessé mais son endurance et sa résolution étaient tellement grandes qu’ils ne pouvaient rien faire contre lui.

Lisian avait un genou au sol, reprenant sa respiration alors que l’imposant jeune homme était à ses côtés, bredouillant quelques mots. Il tentait de la rassurer mais surtout de se rassurer qu’elle allait bien. Est-ce qu’elle allait bien ?

« Réponds-moi, Lisian. Tu … Tu vas bien ? »

« J’ai déjà eu de meilleurs jours, Férast mais ne te préoccupe pas de moi. Arrête plutôt Earnos, je ne veux pas qu’il continue. Il faut l’arrêter, s’il te plaît. »

« C’est impossible, ce n’est pas le Dardargnan qu’on connaît ! »

Il avait dit cela avec rage, une véritable rage au cœur. Lisian ne faisait qu’hocher la tête. Le plus affecté dans l’histoire n’était pas elle mais lui … Elle le savait parfaitement. Cela se voyait tellement facilement en Férast. Pourtant, plus le combat continuait, plus ils avaient le désavantage. Finalement, ils se retrouvèrent tous les deux en sang alors qu’Earnos était encore debout, vif et fringuant.

« Arrêtez ce combat, c’est tout simplement inutile. Vous n’êtes pas capables de me battre. »

Il voulait que ça cesse. Pourquoi est-ce qu’ils ne comprenaient pas quand il fallait admettre qu’ils avaient perdu ? Pourquoi continuer à se battre alors que la victoire était impossible ?

« Je ne permettrai … Je ne permettrai pas que l’on brise cette image que j’avais de lui. Je ne permettrai à personne de me dire qu’Earnos a blessé ses amis, qu’Earnos est devenu fou, qu’Earnos a … tué la princesse ! JE NE PERMETTRAI A PERSONNE ! »

A toute allure, il se jeta sur Earnos qui ne s’attendait à une telle vitesse de la part du Foretress. Il avait été encore plus rapide qu’auparavant. Comment était-ce tout simplement possible ? Comment ? Mais le pire était qu’il venait de l’étreindre fortement.

« Qu’est-ce que tu comptes faire, Férast ? » s’écria le Dardargnan alors que le corps du Foretress s’était mis à briller. C’était quoi ça ? Cette énergie ?

« Je préfère encore … disparaître avec celui qui m’a toujours considéré comme un ami au lieu de son esclave … Celui qui m’a permis d’être ce que je suis … aujourd’hui, d’avoir le courage de parler à Lisian, de lui dévoiler mes sentiments. Je ne laisserai pas un mensonge faire souffrir plus longtemps Lisian, me faire souffrir plus longtemps ! »

« Je t’ai posé une question, Férast ! Qu’est-ce que tu comptes faire ? » hurla le Dardargnan, peu rassuré par la forte chaleur qui émanait du Foretress.

« Pardon, Lisian, je … Ne m’en veut pas mais … C’est beaucoup trop dur de le voir être une autre personne. Je … Je ne veux pas perdre cette image. »

Qu’est-ce qu’il comptait faire ? Il n’avait pas la réponse ! Il n’avait pas la réponse exacte ! Mais il voyait la peur dans le regard de Lisian, une peur bien réelle, une peur qu’il ne comprenait pas ! Une peur qu’elle seule pouvait décrire.

« Férast ! ARRETE CA ! NE FAIT PAS ! TU N’ES PAS OBLIGE DE T’EXPLOSER ! »

« Pardon … » murmura le jeune homme obèse aux cheveux violets avant que des rayons ne sortent de son corps, créant une puissante déflagration qui emporta les deux insectes.

Le nuage de fumée soulevé par l’explosion disparu peu à peu, laissant paraître la vision d’Earnos qui était dans un triste état, couvert de brûlures et de blessures, le regard vide d’expression. A ses pieds se trouvait le corps de Férast, dans le même état. Earnos semblait complètement perdu, les bras croisés alors qu’il fixait Lisian qui était en pleurs, la Cheniselle courant vers le corps du Foretress.

Chapitre 48 : Destin cruel

ShiroiRyu
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Chapitre 48 : Destin cruel

« Heureusement, nous sommes ensembles. » déclara le jeune homme aux cheveux blonds alors qu’ils étaient déjà en train de se rendre vers l’une des bases.

« C’est une bonne chose car cela aurait été bien plus difficile si … »

« Hey, Olistar ! Arkanar a fait un changement de plan. Toi, tu vas aller t’occuper de diriger la troupe qui va se rendre à la base située au sud-est du château, à deux kilomètres de là. »

L’un des rebelles venait de s’exprimer en direction de la Drascore, brisant ainsi les idées des deux jeunes personnes. Humpf … Earnos et Olistar se regardèrent longuement avant qu’il ne soupire, reprenant la parole faiblement :

« Je pense qu’il vaut mieux accepter ce qu’il dit plutôt que de chercher le contraire. Vas-y maintenant, Olistar. Je pense pouvoir m’occuper de ça et … »

« Et si par malheur, tu rencontres quelqu’un que tu connais ? » coupa la jeune femme aux cheveux violets. Il haussa un sourcil, murmurant en détournant le regard :

« Je ne sais pas … Mais je ne peux pas rester là sans rien faire ! Je vais m’en occuper et si je rencontre une personne que je connais, je l’affronterai. J’éviterai juste … Enfin tu sais quoi. »

« Oui, je sais parfaitement de quoi tu parles, fais juste attention à toi alors, Earnos. Je m’en vais de mon côté. » répondit Olistar, s’éloignant en le laissant seul.

Il se sentait moins confiant maintenant qu’elle avait dit ça. Pourquoi est-ce qu’elle avait parlé de ça ? Pourquoi ? Pourquoi ? Mais en même temps, il savait qu’elle avait raison, il ne pouvait pas prétendre le contraire avec tout ce qu’elle disait.

Il alla de son côté, cherchant à ce qu’il devait faire. Blesser encore une personne ? Non pas après tout ce qui s’était passé. Il ne pouvait pas penser de la sorte, c’était tout simplement impossible. Il ne pouvait pas prendre à nouveau ce risque après ce qui s’était passé ! Il ne voulait pas que ça se répète ! Pas du tout même !

« Il en est hors de question, il en est hors de … »

« Hey, Earnos, faudrait que l’on se dépêche. Faut que les assauts soient lancés en même temps. Ainsi, ils ne pourront pas réagir et s’épauler. »

« Oui, oui, j’arrive. » murmura le jeune homme aux cheveux blonds, accélérant le pas, déployant ses ailes pour s’envoler avec le reste des troupes. Comme Olistar n’était plus là, ça ne servait à rien de rester au sol, oui, strictement à rien.

Alors autant accélérer le pas et le rythme. Sans hésitation, il s’envola plus rapidement que les autres alors que les rebelles lui demandaient de se calmer et de ne pas aller aussi vite. Pourtant, il ne vint pas les écouter, ne se souciant pas le moins du monde des autres. Il allait capturer cette base et le roi allait tomber … bientôt. Ce n’était plus qu’une question de mois, il en était sûr et certain. Mais pour ça, il fallait encore se préparer … La préparation mentale était la plus ardue de ses tâches à l’heure actuelle.

« Je ne sais pas pourquoi, je me suis doutée que j’allais tomber sur toi. »

La jeune femme aux cheveux violets était déjà en train de combattre dans la base de l’armée des insectes bien qu’elle s’était arrêtée. En face d’elle, un homme aux cheveux verts, des griffes à la place des mains, se tenait là.

« Et pourquoi cela ? Qu’est-ce qui te faisait tellement croire que je serai ici et pas dans un autre endroit ? Nous sommes déjà préparés à vous réceptionner, traîtres. »

« Je me disais bien que tu étais une tête de mule, Holikan. Je me disais bien … Est-ce que tu vas bien ? Comment ça se passe de ton côté ? »

« Arrête ces questions idiotes et viens te battre, traîtresse. Tu as décidé de rejoindre la cause d’Earnos et des rebelles. Je ne m’adresse pas à l’ennemie. »

« Pfff … Vraiment, c’est bien ce que je pensais en ce qui te concerne, Holikan. Bon, puisque tu veux tellement te battre contre moi, pourquoi perdre autant de temps, n’est-ce pas ? Si tu cherches l’affrontement, tu sais parfaitement ce qui va t’attendre ! »

Sa queue de Drascore frappa le sol tandis que le Yanmega ne cherchait plus à lui répondre. Plus que le fait que ça soit une ennemie, c’était le fait qu’elle l’ait abandonné … Il ne pouvait plus supporter ça, pas après tout ce qui s’était passé. Elle lui avait demandé de s’ouvrir aux autres races, il avait décidé de changer, de douter du roi mais elle … Elle … l’avait poignardé en plein cœur ! Et voilà ce qui se passait maintenant !

« Earnos … Est-ce toi qui est responsable du départ d’Herakié et Tainor ? D’Olistar ? »

« Il y a de fortes chances que ça soit le cas, j’en suis désolé, Lisian. »

Il se tenait face à la Cheniselle, celle-ci étant accompagnée d’un imposant homme, que cela soit au niveau de la taille ou de l’épaisseur. L’homme avait pourtant le visage neutre voir un peu amical, une bonne bouille … Celle d’un Foretress.

« Earnos … Si tu étais vraiment désolé, tu n’aurais pas rejoint les rebelles. » corrigea Férast, Earnos faisant un petit sourire amusé.

« Peut-être … Je ne sais pas … Je ne peux pas te le dire. »

« Pourquoi est-ce que tu fais ça ? Les rumeurs … Sont-elles vraies ou non ? » demanda Lisian avec inquiétude, Earnos haussant les épaules.

« Je ne sais pas. Tout ce que je sais, c’est que je vous laisse décider si vous voulez vous battre ou non. Herakié et Tainor ont quand même voulu se battre. »

« Il en sera de même pour nous deux. » déclara Férast, se positionnant devant Lisian. « Laisse-moi faire, Lisian .Je m’occupe de lui. Je te promets de ne pas le tuer. »

« Oh ? D’ailleurs, à ce sujet, entre vous deux … » dit le Dardargnan avant de sourire, les deux personnes rougissant légèrement. Au moins, une bonne nouvelle dans ce monde.

Qu’est-ce qui se passait ? Elle ne savait pas pourquoi mais elle avait l’impression qu’elle entendait du bruit autour d’elle. Pourtant, elle était sûre en même temps de ne rien entendre ou plutôt que ce n’était pas aussi près qu’elle le croyait.

« Je vais aller visiter les alentours, Douély, pendant que tu t’occupes de mes enfants. »

« Quitte cette maisonnette et tu ne pourras plus jamais espérer retrouver ton corps. »

AH ! L’Apireine ectoplasmique s’immobilisa aussitôt, perturbée par ce que venait de dire Douély .Celle-ci était en train de nourrir au biberon les deux enfants d’Earnos et Terria.

« C’est vrai ? Je ne peux vraiment pas quitter cet endroit ? » demanda une nouvelle fois l’Apireine, un peu étonnée d’une telle chose.

« Ai-je l’air de vouloir te mentir ou plaisanter à ce sujet, Terria ? Le lien qui unit ton âme à ton corps est très fragile. Fais une bêtise et tu risques de le perdre à jamais. Ainsi, tu ne retrouveras plus jamais ton corps, qu’est-ce que tu dis de cela ? »

« Comment … Enfin, qu’est-ce que je suis sensée faire ? »

« Tout simplement te taire et observer la situation. Tu ne peux rien faire d’autre. »

« Tu sais très bien que je peux faire autre chose si tu en as envie ! Alors pourquoi est-ce que tu me fais attendre aussi longtemps hein ? Pourquoi ? » questionna la jeune femme, perdant un peu son sang-froid, chose qui pouvait paraître effrayante quand on se rappelait ce qu’elle était à la base : un fantôme.

« Car tu n’es pas patiente et que tu es encore trop zélée. Si tu retrouvais la vie, qu’est-ce que tu ferais en ce moment même ? La première chose. »

« J’irai serrer mes enfants dans mes bras, bien entendu ! » s’écria la femme ectoplasmique.

« Imbécile, à part ça ! Tu ferais sûrement autre chose ! »

« Je crois que j’irai voir Earnos pour … »

« Et voilà ! IDIOTE ! Oh, désolée, les enfants, ne pleurez pas, ne pleurez pas. » dit Douély avant de se mettre à bercer les deux bébés de Terria. « Idiote ! Voilà ce que je voulais dire par là ! Tu vas te jeter dans la gueule du loup ! »

« Comment ça ? Alors, qu’est-ce que je suis sensée faire ? Puisque tu sais tout. »

« Apprendre la patience et savoir quand est-ce qu’il faut revenir, le moment venu … Tu pourras alors ouvrir le royaume des insectes vers une nouvelle ère. Mais pour l’heure, tu n’es pas encore prête, loin de là même. »

D’accord. Si la jeune femme aux cheveux bruns le disait, elle lui faisait confiance. Cela faisait quand même bientôt un an et demi qu’elle était morte. Elle pouvait donc attendre encore un peu, surtout pour comprendre comment être une bonne Apireine.

Chapitre 47 : Invasion

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Chapitre 47 : Invasion

« Earnos ? A quoi est-ce que tu penses ? » demanda Olistar alors que le jeune homme était assis devant son bureau, le visage tourné vers la fenêtre.

« A rien … A rien du tout, Olistar. Rien de bien important. » murmura le Dardargnan d’un air distant, tout le contraire de ce qu’il aurait dût normalement dire.

« Et ce rien veut dire quoi ? J’aimerai bien le savoir … donc si tu veux bien m’expliquer ce qui se passe avec toi ? Et sans avoir besoin de te tirer les vers du nez. »

« Olistar, je pense encore à Terria. J’y repense encore … Je vais encore sombrer … Je le sens … C’est comme une maladie, c’est ancré en moi. Quand j’ai vu Tainor et Herakié, j’ai compris qu’ils étaient amoureux l’un de l’autre. Tainor n’a pas hésité un instant à protéger Herakié alors que je ne comptais pas la blesser réellement. Je … Olistar, comment te dire, je ne sais pas … Vraiment pas, je suis perdu. Je suis vraiment perdu, désolé … »

« Ce n’est pas de ta faute et je vois parfaitement où tu veux en venir, Earnos. »

Ah bon ? Vraiment ? Il tourna son visage vers elle, un peu étonné alors qu’elle lui faisait un petit sourire. Comme à son habitude, elle caressa le sommet de son crâne, reprenant :

« Et tu sais pourquoi ? Car tu … Hum, non. Il vaut mieux que je ne dise rien à ce sujet. Je ne voudrai pas que tu replonges, Earnos. Arrête de te torturer l’esprit, d’accord ? »

« Je ne peux pas y arriver comme ça, je suis désolé … C’est vraiment trop … grave. »

« Il faut te forcer, Earnos et non pas que l’on te force car cela ressurgira et te fera encore plus souffrir, n’est-ce pas ? Alors, sois un grand garçon. »

« Arrête de me parler comme un gamin. Je n’aurai jamais dût te parler de ça de toute façon. »

Voilà qu’il faisait une petite mine boudeuse qui attendrit la Drascore. Elle passa ses bras autour de son cou alors qu’elle était dans son dos. Comme à son habitude, elle était là pour le réconforter, espérant que son cœur meurtri serait soigné un jour.

« Ne t’en fait donc pas, Earnos. Si je te parle ainsi, c’est qu’il y a bien une raison, n’est-ce pas ? Qu’est-ce que tu crois qu’elle peut être ? »

« Que tu me prends encore pour un enfant, je le … Non, je sais bien ce que tu veux dire par là, ne t’en fait donc pas. Je vois où tu voulais en venir. »

« Hum ? Ah bon ? Pourquoi pas ? Aller, viens, il faut que l’on aille écrire une nouvelle lettre à ta grande sœur et la rassurer, d’accord ? »

« Oui, tu as raison. Même si je préfère ne pas en envoyer trop souvent, une lettre par mois me semble être le strict minimum. Elle aussi a du mal à croire que j’ai pu commettre ce crime. Elle est de mon côté, ma mère aussi … En fait, tout le monde l’est, sauf le roi, ce qui est tout simplement normal dans le fond même s’il ne veut pas le reconnaître. » déclara Earnos avant de prendre de quoi écrire, Olistar commençant à lui réciter ce qu’il devait dire.

Quelques jours plus tard, les rebelles étaient réunis car Arkanar avait à leur parler. Du moins, des sbires d’Arkanar car ce dernier ne se déplaçait pas sauf si cas exceptionnel, ce qui faisait penser au jeune homme qu’il devait l’être donc.

« Nous allons attaquer les bases avoisinantes du château du roi Théor ! Cela veut dire que nous allons devoir tous nous séparer pour être bien plus efficaces ! »

« Je vois … Ca me semble logique et normal. » murmura Olistar, n’écoutant déjà plus ce que l’homme avait à dire, Olistar soufflant à côté :

« Si nous arrivons à encercler le château, on pourra décréter un état de siège autour de ce dernier, non ? Cela voudrait dire que nous pourrions prendre facilement de l’avance sur eux. »

« Je ne sais pas vraiment, Olistar. Tout ce que je peux dire, c’est que … Si on se rapproche du château, alors il y a des chances que … »

Il s’arrêta dans ses propos, la jeune femme aux cheveux violets le regardant avec tendresse avant de lui souffler dans l’oreille :

« Si ça peut te rassurer même si je ne pense pas que ça soit le cas, je te rappelle qu’Holikan est aussi dans le château. Ça me fait autant mal qu’à toi. »

« Je ne suis pas rassuré le moins du monde, Olistar si tu veux tout savoir. »

C’est bien ce qu’elle pensait malheureusement. Les deux personnes revinrent écouter les paroles de l’homme qui obéissait aux ordres d’Arakanar. Qu’est-ce que ce Cizayox braillait ? En fait, il ne l’écoutait même pas car il ne trouvait pas cela intéressant.

« Nous ferions mieux de nous en aller, Earnos. J’ai l’impression que quelque chose de nullement sympathique est en train de se préparer. »

Hum ? Qu’est-ce qu’elle … Ah oui. Elle avait entièrement raison. Ils voyaient tous les deux une légère poussière violette qui était en train de se former autour du Cizayox, des débris de verre se trouvant à ses pieds. Les deux jeunes gens quittèrent la pièce ensemble avant de retourner dans la chambre d’Earnos.

« Humpf. Il pensait vraiment que nous nous ferions avoir par cela ? »

« Au moins, comme ça, il est sûr que tout le monde l’écoute. C’est malin de sa part même si je n’apprécie pas du tout ce genre de méthodes. »

« Heureusement que nous sommes au courant de son petit stratagème, ça nous permet d’éviter de nous faire manipuler de la sorte. »

« Oui mais ce n’est pas suffisant. Tu as récupéré au cas où … ce qu’il faut ? » demanda Earnos alors qu’elle hochait la tête positivement.


Bien entendu. Il valait mieux prendre ses précautions avec un tel homme. On ne pouvait pas savoir à quoi s’attendre avec lui. Cet être était malin, très malin même, peut-être trop.

« Ton père est sur le point de mourir, Terria. »

« Hein ? Comment ça ? Pourquoi ? Attends ? Comment est-ce que tu sais ça ? » demanda l’ectoplasme alors que Douély berçait deux landaus.

« Car je me suis renseigné sur ce qui se passe à côté. Et malheureusement, ce n’est pas très joyeux par rapport à ce qui se passe. »

« Comment est-ce que tu es au courant ? Enfin, qu’est-ce qui se passe exactement ? »

« Tout simplement que les rebelles vont lancer une attaque autour du château pour commencer à l’assiéger. Est-ce que je t’ai prévenue qu’Earnos et Olistar étaient parmi ces rebelles ? D’ailleurs, les lieutenants et autres gradés de l’armée des insectes tombent les uns après les autres face à eux. »

« Non … Earnos ne se … DOUELY ! »

« Quoi encore ? Si c’est pour me demander de te ramener à la vie, non, je ne le veux pas. Est-ce bien clair ? Je ne veux pas car je n’en ai pas envie. »

Un petit grognement se fit entendre de la part de la princesse ectoplasmique, celle-ci rapprochant son corps fantomatique de la Munja, la regardant droit dans les yeux. Elle semblait avoir une telle rage, non pas de la colère, mais une rage de vivre et de vouloir être aux côtés d’Earnos au lieu de rester ici.

« Je veux redevenir vivante ! Je veux m’occuper de mes enfants et je veux arrêter cette guerre stupide avant qu’il ne soit trop tard ! »

« Et tu penses que cette guerre m’intéresse ? Tu es morte et enterrée aux yeux de tous. »

« Pas de ceux d’Earnos ! Earnos pense toujours à moi et je le sais ! »

« Espèce d’idiote. Bien sûr qu’il pense à toi, il ne peut penser à personne d’autre. Il pense jour et nuit à toi, je le sais parfaitement ! Je sais parfaitement comment il réagirait ! »

Voilà que la Munja se mettait en colère, donnant une violente baffe à l’ectoplasme, semblant bien capable de l’atteindre puisque la tête de Terria pencha sur le côté.

« Alors, maintenant, tu arrêtes tes gamineries ! Tu es morte et tu ne pourras rien y faire ! C’est compris ? RIEN DU TOUT ! »

« Alors dis-moi comment devenir une Munja et j’aiderai le royaume ! Je l’aiderai et … »

« NE ME FORCE PAS A ME REPETER ! » hurla la jeune femme aux cheveux bruns, les deux bambins se réveillant. Elle se calma aussitôt, s’approchant d’eux avant de les soulever. « Allons, allons, désolée, les enfants, je ne voulais pas crier. »

La princesse regardait la Munja qui s’occupait de SES enfants ! LES SIENS ! Elle … Elle ne comprenait pas quel était le problème avec Douély. Elle ne comprenait pas !

Chapitre 46 : Manipulation

ShiroiRyu
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Chapitre 46 : Manipulation

« Vous allez bien, tous les deux ? » demanda le jeune homme, remarquant les nombreux bandages sur les corps des deux Scarhinos. Il avait demandé à ce qu’ils soient soignés au cas où. Un interrogatoire avec des personnes à peine capables de parler serait totalement inutile.

« J’ai connu des jours meilleures mais … Qu’est-ce que tu fais ici ? Et pourquoi est-ce que nous sommes encore en vie ? » demanda la Scarhino faiblement, trop honteuse pour regarder le jeune homme dans les yeux.

« Car je l’ai tout simplement demandé. Je vais avoir besoin d’informations au sujet du château, du nombre de soldats à l’intérieur, de ses défenses, bref de tout ce que je peux apprendre. C’est un conseil d’ami et … » dit le Dardargnan avant de s’approcher de la Scarhino, commençant à lui parler dans le creux de l’oreille. Elle parut surprise avant de bredouiller :

« Je le savais bien, je savais bien que ce n’était pas possible … Snif. »

« Qu’est-ce qu’il t’a dit, Herakié ? Pourquoi est-ce que tu as fait pleurer Herakié, EARNOS ? Je veux savoir ce que tu lui as dit ! »

« Si je te le disais, ça ne serait plus une surprise. Tais-toi et laisse-toi faire tout simplement. »

Se laisser faire ? Hors de question ! De la part d’Earnos ? Et puis quoi encore ? Après tout ce qui s’était passé, il valait mieux ne pas lui reposer ce genre de phrases. Herakié allait encore lui faire confiance, cela allait coûter cher à la jeune femme. Elle ne le savait pas à force ? Pourquoi est-ce qu’elle faisait confiance en un tel homme ? Un homme horrible !

« ALERTE ! ALERTE ! LES PRISONNIERS SE SONT ECHAPPES ! »

Les rebelles étaient déjà en train de courir partout alors que des trous étaient visibles dans de nombreux murs. Les deux Scarhinos avaient réussi à s’enfuir, Earnos et Olistar participant aux recherches. S’envolant dans les airs, accompagnés par d’autres insectes volants, il tentait de repérer les deux Scarhinos sans y arriver.

« Rien à faire, ils ont disparu. Est-ce qu’ils auraient creusé dans le sol ? » demanda Earnos alors que les deux autres insectes haussaient les épaules.

« Ça peut être une bonne manœuvre de leur part. »

« Il faudrait penser à le signaler à ceux qui sont au sol. J’y vais maintenant. » dit le jeune homme aux cheveux blonds avant de foncer en piqué auprès d’Olistar et des autres. « Nous avions pensé que les deux Scarhinos ont pu essayer de s’enfuir en créant un tunnel. »

« Hum ? Hein ? Est-ce qu’ils en sont au moins capables ? » questionna la jeune femme aux cheveux violets, Earnos reprenant la parole :

« Je pense que oui. Comme j’étais un foreur dans ma jeunesse, avoir un Scarhino ou un Scarabrute qui est en train de forer lui aussi, ce n’est pas rare. Donc je pense qu’ils ont pu s’enfuir par-là, sachant que seuls les Ningales rebelles sont capables d’aller les chercher plus que bien. C’est bête mais il faut que l’on tente de les rattraper. »

Mais ce fut malheureusement impossible pour les rebelles. Les deux Scarhinos étaient partis. La cause ? Ils avaient complètement oubliés à quel point les deux personnes étaient puissantes, très puissantes même. Le résultat n’avait pas tardé en fin de compte. Même pas une journée après l’interrogatoire, les voilà déjà disparues.

« Earnos, c’était vraiment une bonne idée. » murmura Olistar en l’embrassant sur la joue pour le féliciter, le Dardargnan se laissant faire.

« Je ne pouvais pas les laisser ainsi alors que je fus celui responsable de leur échec. »

« Je ne parlais pas vraiment de ça … Mais mes félicitations, Earnos. »

Elle lui tapote maintenant doucement le sommet du crâne, comme elle le ferait à un enfant alors qu’il ne répondait plus. Il n’y avait toujours pas de quoi le féliciter. Il avait fait son travail, celui qui consistait tout simplement à sauver les personnes qui étaient proches à son cœur. Et voilà … Herakié en faisait partie malgré les apparences.

« Earnos ? Le chef voudrait te parler au sujet des deux prisonniers. »

Humpf. Il en était sûr. Il allait paraître le coupable idéal pour la fuite des deux personnes. Mais il n’allait pas se laisser faire, loin de là. Il pouvait toujours rêver pour qu’il pense le contraire et se trompe dans ses propos. Il en était hors de question. Il se retrouva face à Arkanar, celui-ci commençant à lui poser plusieurs questions.
Pourquoi est-ce qu’il avait été celui qui les interrogeait ? Pourquoi les avoir laissés en vie ? Il allait tout simplement lui dire la raison. La raison était simple, très simple. Il allait la comprendre et remarquer à quel point il allait lui être utile.

« Ils m’ont donné toutes les informations nécessaires par rapport aux personnes dans le château, le nombre et toutes ces choses. »

« Hum ? Et penses-tu vraiment que cela me sera utile dans le fond ou non ? »

« Qu’est-ce que vous voulez dire par là ? » questionna le jeune homme aux cheveux blonds, évitant de montrer sa surprise alors qu’Arkanar émettait un petit ricanement.

« Tu ne penses pas que j’ai déjà quelques hommes sur le terrain ? »

« Je pense que c’est possible mais avec des informations aussi précises ? » demanda Earnos, peu enclin à perdre son atout pour ne pas paraître suspicieux. S’il perdait les rebelles comme allié, il n’avait que peu de chances d’atteindre son objectif qui était le roi.

« Donne donc toujours tes informations, je verrai alors si elles sont bonnes ou non. »

Il racontait alors tout ce qu’il avait appris … ou presque. C’est à voir. Car il ne racontait pas l’exacte vérité, contrairement à ce qu’il avait appris. Pourquoi ? Car il n’aimait pas cet homme et quand il n’aimait pas une personne, il ne se privait pas pour l’embêter, qu’importe les moyens utilisés. Néanmoins, Arkanar ne vint rien dire, le remerciant tout simplement avant de le laisser partir. HUMPF ! Tant mieux ! Il ne voulait pas rester ici trop longtemps.

Il ne savait pas comment Arkanar faisait pour avoir autant d’informations mais il y avait surement quelque chose derrière tout ça. Dans sa chambre, Olistar était en train de se déshabiller, lui tournant le dos. Aussitôt, elle garda ses habits dans ses mains avant de dire :

« Tu pourrais quand même toquer non ? Ca serait la moindre des politesses, Earnos ! »

« Disons que … Je ne pensais pas te voir dans cette tenue, c’est tout. Mais oui, je m’en vais. Et si tu ne voulais pas que ça arrive, il fallait avoir une chambre individuelle. »

« Blablabla, tais-toi et ferme la porte plutôt. Je ne veux pas que tu me vois dans cette tenue. »

« Et ne t’en fait pas, je ne veux pas te voir dans cette tenue non plus. »

OH PUNAISE ! C’était le genre de choses qu’elle ne permettrait pas ! Avant même qu’il ne sorte, elle le prit par le bras, le forçant à venir s’enlacer contre elle. Oh, elle était en sous-vêtements mais la réaction du jeune homme ne se fit pas attendre. Il vint rougir violemment alors qu’elle disait d’une voix faussement douce :

« Alors, est-ce que tu peux répéter ce que tu viens de dire ? Enfin non, tu vas tout simplement dire que je suis trop jolie et que tu es confus et gêné, c’est pour ça que tu ne veux pas me voir ? N’est-ce pas, Earnos ? »

« Bien sûr que c’est pour ça ! Car tu es une fille ! Et que tu es une amie ! Voilà tout ! »

Pfff … Ce n’était même pas drôle quand il évitait de résister. Elle poussa un petit soupir attendri, reprenant ses habits avant de se rhabiller. Elle tapota le crâne d’Earnos qui n’avait pas quitté la chambre en fin de compte.

« Je sais bien que je suis jolie et que tu me considères comme telle. Je ne suis pas bête non plus, Earnos. Rahlala, qu’est-ce que je vais faire de toi hein ? »

« Si tu sais comment Arkanar arrive à avoir des informations … J’aimerai bien le savoir. »

« De la manipulation par des parfums hypnotiques et empoisonnés. Tu n’es pas au courant ? C’est l’habitude des Aéromites. Ils vendent du parfum mais en réalité, ils sont capables de pires manipulations. C’est comme ça qu’Arkanar est capable de … »

« Est-ce que je peux te demander un petit service, Olistar ? » coupa le jeune homme, semblant légèrement inquiet par quelque chose. Elle haussa un sourcil avant de dire :

« Bien entendu, pourquoi pas ? Raconte-moi tout, Earnos. »

« Je sais que ça peut paraître bizarre mais avec ce que tu m’as dit … Mieux vaut être prudent. » déclara le Dardargnan alors qu’il rapprochait sa bouche de son oreille.
Elle hocha la tête plusieurs fois de suite avant d’éclater de rire. Elle lui donna une petite claque dans le dos avant de l’embrasser sur la joue :

« Bien entendu, Earnos ! Vraiment, il n’y a que toi pour penser à ça ! »

Chapitre 45 : Crier pour leurs vies

ShiroiRyu
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Chapitre 45 : Crier pour leurs vies

« Olistar, je m’occupe d’Herakié si ça ne te dérange pas. » murmura le jeune homme aux cheveux blonds, faisant apparaître ses lances au bout de ses mains.

« Comme tu le désires mais comme par hasard, tu choisis la fille, n’est-ce pas ? »

« Ne dis pas de bêtises. Je sais parfaitement ce que je fais, Olistar. » marmonna Earnos, observant la Scarhino qui ne semblait pas dans son assiette. Elle semblait même avoir perdu toute confiance en elle alors qu’elle tenait une lance dans ses deux mains, le bout étant en deux pointes comme … En fait, ce n’était pas une lance mais plutôt une fourche aux épaisses pointes, voilà tout. Pourquoi penser autre chose ?

« Earnos, je … Je préférai affronter Olistar si ça ne te dérange pas. » bredouilla la Scarhino.

C’est bien ce qu’il pensait. Elle n’était pas capable de se battre. Il devait alors en profiter ! Sans hésitation, il se projeta vers elle, la Scarhino plaçant sa fourche devant elle. Il sauta par-dessus l’arme avant d’atterrir juste à côté d’elle.

« Je te donne un simple conseil. Enfuis-toi et quitte l’armée. La prochaine fois, je ne serai pas aussi gentil, Herakié. Tu es prévenue. »

L’une de ses lances redevint un poing qui alla s’enfoncer dans le visage de la Scarhino, celle-ci poussant un cri en même temps que Tainor qui regardait plus Herakié que son propre combat. Tout cela allait les perdre, oui !

« Tu m’as vraiment frappée, hein ? Tu m’as vraiment frappée, Earnos ! Tu n’as pas hésité un instant à me frapper ! Tu n’as pas hésité ! »

« Et je vais recommencer, Herakié. C’est la guerre. »

« Alors si c’est la guerre, tu vas l’avoir ! » hurla la jeune femme aux cheveux bleus avant de placer son bras au niveau du ventre d’Earnos, le projetant violemment sur le sol. Des fissures firent leurs apparitions tandis que le Dardargnan hoquetait de douleur. Il ne s’était pas attendu le moins du monde à une telle puissance ! C’était quoi ça ? UN MONSTRE ?

« Earnos ! Fais attention ! S’ils sont sérieux, tu risques de le regretter ! » »

« Je le sais parfaitement ! Je sais à quoi m’attendre avec Herakié ! Je connais plus que bien sa puissance ! Mais puisqu’elle le décide ainsi, je … »

« Arrête, Earnos ! Je ne veux vraiment pas te faire du mal ! Vraiment pas ! » bredouilla une nouvelle fois la Scarhino, reculant de quelques pas.
Elle ne voulait pas se battre mais elle se présentait toujours en face de lui. De qui est-ce qu’elle se moquait hein ? Si elle ne voulait pas se battre, il fallait le faire avant, pas maintenant ! Maintenant, c’était trop tard ! Elle devait prendre sur elle-même, ne pas hésiter à faire des sacrifices si nécessaire ! C’était ce qu’il faisait ! C’était ainsi ! Malgré sa douleur au dos, il se redressa, ses deux lances à la place de ses mains. Il amorça quelques attaques en direction de la Scarhino, regardant brièvement le combat d’Olistar contre Tainor.

Contrairement à ce qu’il pensait, elle semblait avoir quelques difficultés face au Scarhino qui combattait avec une ardeur qu’il connaissait si bien … puisqu’elle ressemblait à la sienne. C’était ça … C’était exactement ça qu’il était en train d’affronter. Herakié combattait avec ardeur mais Tainor, c’était encore plus visible.
Pourtant, il prenait le dessus car Herakié loupait la majorité de ses attaques, évitant de lui faire du mal. Lui-même, il devait le reconnaître, il évitait de la blesser réellement, ce n’était pas du tout le but voulu. Il voulait juste l’effrayer et …

« AIE ! Mais c’est une vraie brute ! » cria la voix d’Olistar.

Il voyait la jeune femme qui décollait dans les airs, se réceptionnant grâce à sa queue en la plantant dans un bâtiment sinon, elle pouvait dire adieu à sa colonne vertébrale. Elle cria une nouvelle fois mais en direction d’Earnos :

« FAIS ATTENTION, EARNOS ! IL FONCE VERS TOI ! »

Quoi ? De quoi est-ce qu’elle … Il cracha du sang, Tainor venant de le percuter. Il sentit le souffle du vent qui venait le frapper dans le dos alors qu’il s’enfonçait dans un mur sur plusieurs centimètres de pierre. Ar… Argl … C’était …

« TAINOR ! Ne fait pas de mal à Earnos ! C’est … C’est … »

« Hérakié, je ne peux pas permettre à cet homme de te faire souffrir. Il savait pertinemment que tu n’étais pas capable de te battre contre lui. Il a osé te manipuler ! »

« Il dit exactement ça … Mais ça ne changera rien à la situation. Nous sommes deux contre un puisqu’Herakié ne peut pas se battre. » déclara le Dardargnan. Il avait quand même subit quelques dégâts mais ce n’était pas aussi dramatique qu’on pourrait le croire.

Olistar était passée de bâtiment en bâtiment en sautant des toits, les deux Scarhinos ne l’ayant pas remarquée. Elle vint redescendre derrière eux, son dard tendu et prêt à faire son office. Elle murmura :

« Echec et mat … Vous êtes terminés. Mais on ne vous tuera pas. »

Elle s’apprêtait à planter son dard dans le dos de la jeune femme aux cheveux bleus mais Tainor poussa un cri de rage, frappant le sol de toutes ses forces, créant un léger tremblement de terre. Un tremblement qui suffit à faire perdre pied à Olistar qui se retrouva au sol. Aussitôt, Tainor courut vers elle, prêt à la percuter.

« Arrête, Tainor. Arrête de blesser mes amis, arrête ! »

« Dommage pour lui mais je vais stopper tout cela dès maintenant ! Désolé Herakié, ce n’est pas de gaieté de cœur que je fais ça ! » déclara le jeune homme aux cheveux blonds.


Il pouvait en profiter pour planter l’un de ses dards en elle et la faire s’évanouir ensuite. Comme Tainor était occupé à gérer Olistar, il pouvait facilement en profiter pour battre la Scarhino ! Elle, l’une des premières filles qu’il avait connues !

Elle ? Elle ne réagissait même pas, restant sur place tandis que le jeune homme se rapprochait inexorablement. Elle n’avait pas envie de bouger. Elle croyait encore en lui ? Elle allait se tromper lourdement. Il n’était pas sympa, loin de là même ! Il n’était pas du tout sympa contrairement à ce qu’elle croyait ! Le dard se dirigea en avant. Il allait l’enfoncer un peu, sans que ça soit plus dangereux que ça.

« Qu’est-ce que … » balbutia le jeune homme.

« Je ne te laisserai pas blesser Herakié même si ça doit me coûter la vie ! »

« Comment est-ce que … Mais tu étais … Attends un peu ! » cria le jeune homme aux cheveux blonds alors que son dard s’était enfoncé profondément dans le ventre de Tainor, Herakié hurlant son nom.

Mais mais mais … Ce n’était pas prévu ça ! Comment est-ce qu’il avait fait pour se rendre ici alors qu’il combattait Olistar ? Olistar avait été envoyée dans un mur, gémissante de douleur. Earnos extirpa son arme, des cris se faisant entendre alors que des membres de la rébellion apparaissaient, hurlant :

« Les deux membres de la dévastations sont à terre ! TUEZ-LES PENDANT QU’ILS SONT AFFAIBLIS ! TUEZ-LES ! »

« NON ! ARRÊTEZ ! ARRÊTEZ ! » hurla à son tour Earnos alors que les rebelles ne semblaient déjà pas l’écouter.
Des blessures, des entailles, des coups de toutes sortes s’abattirent sur Herakié qui protégeait de son corps celui blessé de Tainor. Elle ne cherchait même pas à riposter ou à combattre. La seule chose qui lui importait, c’était de protéger Tainor.

« ARRETEZ ! C’EST UN ORDRE ! » cria Earnos, jusqu’à ce que le sol se fissure autour des rebelles, certains s’enfonçant dans les failles.

« Earnos vous a dit quelque chose ! NE LES TUEZ PAS ! On va les interroger ! » cria une autre voix à côté de lui, Olistar venant de planter son dard dans le sol.
Les rebelles furent bien obligés de s’arrêter, Herakié étant dans un triste état, inconsciente alors que Tainor était dans le même état. PUREE ! Ca ne devait pas se passer comme ça ! Il souleva Herakié, Olistar faisant de même avec Tainor.

« Vous êtes stupides ou quoi ? Tuez des personnes comme ça ! Elles sont bien plus importantes que vous ne le croyez ! Elles sont précieuses, très précieuses ! »

« Désolé … On ne savait pas … Mais après, c’est vrai qu’on peut les torturer et les interroger. » concéda l’un des rebelles, un peu perturbé par le fait qu’Olistar n’ait pas hésité un instant à les attaquer pour les arrêter.

Ah … Ah … Ah … Il avait évité les morts de près mais le pire, le pire est qu’il se sentait à nouveau mal. Cette réaction de Tainor, cette réaction … Ça lui rappelait Terria ! Ça lui rappelait Terria ! Il allait retomber dans ce vice !

Chapitre 44 : Le duo de la dévastation

ShiroiRyu
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Chapitre 44 : Le duo de la dévastation

« Olistar, essaye réellement de ne pas tuer, s’il te plaît. Je sais bien que je t’en demande beaucoup mais, c’est important pour moi. »

« C’est bien ce que je tente de faire mais c’est plus difficile que prévu. M’enfin bon, maintenant que tu sais empoisonner comme moi, c’est aussi assez simple. Mais pourquoi est-ce que tu me poses la question ? Il y a un problème avec moi ? »

« Pas avec toi … Avec les rebelles et les soldats. » marmonna le jeune homme aux cheveux blonds, regardant le spectacle effarant devant ses yeux. Depuis quelques semaines, les combats étaient devenus de plus en plus violents. Il ne savait pas ce que le roi magouillait mais ça ne lui plaisait pas de voir autant de violence.
Ca tournait même à la barbarie et il semblait que les Scorvols soient parfaitement intégrés à au royaume des insectes puisqu’ils étaient maintenant en face de lui, prêts à combattre et à défendre le royaume. Tsss … Qu’est-ce que le roi avait dû leur promettre ?

Il ne le savait pas mais il n’appréciait pas ça le moins du monde. Sans se soucier de ce que faisait les autres, il se préoccupait plus de ne pas tuer ceux qu’il affrontait. Il devait avoir confiance en ses capacités et surtout se préparer à se rapprocher peu à peu du château. Cette fois-ci, pas de zèle. Ils arriveraient à prendre le château de force mais il fallait faire cela avec précaution. Ne pas accélérer le processus.

« Earnos, reste auprès de moi, les Scorvols sont quand même costauds. »

« Je le sais bien, c’est pour ça que je fais attention. Et arrête de t’inquiéter pour moi, tu ne vois pas que je vais un peu mieux depuis le temps ? »

« Un peu mieux n’est pas suffisant. Je veux que tu ailles parfaitement bien. Tu as l’air d’avoir tiré un trait sur cette histoire ou presque … Du moins, tu parais moins fou mais ce n’est pas suffisant pour moi. Tu peux avoir des accès de folie incontrôlable, je me méfie donc. »

« Tu es quand même bien trop suspicieuse. » marmonna le jeune homme aux cheveux blonds.

« Question de prudence. On ne sait jamais avec toi, Earnos. » dit la jeune femme aux cheveux violets, éclatant de rire avant de se coller dos à dos avec lui. Ainsi, chacun pouvait vérifier les arrières de l’autre pendant qu’ils combattaient.
D’ailleurs, le combat fut terminé rapidement et en faveur des rebelles. Il fallait dire qu’avec Earnos et Olistar à leurs côtés, ils avaient peu de chance de perdre. Les deux personnes combattaient tellement bien ensemble et étaient inséparables.

« Et une … bonne chose de faite on va dire. » déclara Olistar.

« La guerre n’est jamais bonne mais je pense que j’ai compris où tu voulais en venir. »

Tant mieux alors ! Elle tapota doucement le crâne du Dardargnan avant qu’ils ne rentrent à la base pour un repos bien mérité. D’ailleurs, il y avait un petit détail qui perturbait grandement le jeune homme aux cheveux blonds.

Ce détail ? C’était tout simplement qu’Olistar dormait dans la même chambre que lui ! Dans la même chambre ! La jeune femme était déjà couchée sur le lit, observant le plafond alors qu’il disait les paroles qu’il répétait quotidiennement :

« Olistar, il faut vraiment que tu aies ta propre chambre. Dormir à deux dans un même lit, ce n’est pas possible. Surtout pas ! »

« Et pourquoi cela ? Nous l’avons déjà fait auparavant non ? Ce n’est pas la première fois. »

« Auparavant, je ne savais même pas que tu étais une fille nous avions à peine dix ans ! De même, maintenant, tu as une personne que tu aimes. »

« Hum ? Et ? Parce que je suis dans le lit d’un autre, c’est suspicieux ? Tu te tracasses l’esprit un peu trop inutilement. J’ai pleinement confiance en ma résistance mentale et en la tienne. Il se passera autant de choses que ces derniers jours : c’est-à-dire rien. »

« … … … Tu ne comprends vraiment pas le problème hein ? »

« Je le comprends parfaitement mais je ne considère pas cela comme un problème, c’est aussi simple que ça, Earnos. Tu te tracasses l’esprit vraiment pour pas grand-chose. Viens donc te reposer au lieu de parler. On en a bien besoin vu les efforts que nous faisons. »

Pfff … Elle ne comprenait rien de rien ! Mais bon, il vint s’installer à côté d’elle, regardant le plafond tandis que la jeune femme faisait de même. Ils fermèrent les yeux, s’endormant l’un à côté de l’autre. Bien entendu, comme maintes fois, ils vinrent s’étreindre l’un dans les bras de l’autre, chacun cherchant le réconfort et la chaleur qu’ils ne pouvaient plus avoir ailleurs. Olistar avait sa tête posée au-dessus de celle d’Earnos, étant quand même un peu plus grande que lui. Elle lui caressait les cheveux pendant son sommeil.

Lorsqu’il se réveilla, il poussa un profond soupir, observant la position dans laquelle ils étaient. Voilà. Ils avaient encore recommencés. Quel idiot il était ! Mais quel idiot ! A cause de tout ça, c’était bien plus … Ah non. C’était pas déplaisant, il le reconnaissait. Il reconnaissait parfaitement qu’il aimait bien avoir Olistar auprès de lui. Il referma les yeux, restant pendant quelques instants dans cette position, celle où il avait sa tête logée contre la poitrine de Terria. Terria … Voilà qu’il confondait Olistar avec elle.
Il ne pouvait pas s’en empêcher. Terria … Il l’avait perdu. Il devait tout faire pour protéger Olistar et faire qu’Holikan ne la perde pas elle non plus. Olistar était tellement gentille avec lui, telle gentille … Mais il ne pouvait pas la garder pour lui. Elle avait une vie à côté, une vie et une personne qui l’aimait. Lui ? Il n’avait plus rien maintenant, sauf elle.

« Earnos ? Il serait peut-être temps de se réveiller. »

« Je suis réveillé, Olistar. Je suis réveillé depuis déjà quelques minutes. »

« Et tu comptes rester combien de temps comme ça ? » demanda-t-elle avant de ne plus rien dire, sentant parfaitement que le tissu était trempé. Elle passa une main sur le dos du crâne du Dardargnan avant de lui caresser le dos. Ca ne servait à rien de lui crier dessus, surtout pas alors qu’il était dans cet état psychologique.

Pourtant, au beau milieu de l’après-midi, il allait beaucoup mieux. Il fallait dire que la matinée avait été calme et discrète, heureusement pour lui. Mais maintenant, ils étaient à nouveau en train de combattre contre les soldats de l’armée des insectes. Encore une journée comme les autres, encore une et …

« AAAAAAAAAAAAH ! »

Quoi ? Qu’est-ce qui venait de se passer ? Il tourna sa tête vers les airs, voyant plusieurs corps qui décollaient au-dessus de lui, projetés en arrière. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Qui venait de faire ça ? Ce n’était pas possible une telle puissance !

« PEUH ! Ils étaient vraiment trop faciles ! » dit une voix féminine avant d’éclater de rire.

« Merci ! Merci beaucoup, lieutenant Herakié ! MERCI ! »

« Pas de problèmes, faites juste attention à vous ! » répondit la même voix alors qu’il écarquillait les yeux. Il avait peut-être très mal entendu, n’est-ce pas ?

« Earnos, vas t’en, je m’en occupe. Tu ne serais pas en état de combattre. Tu n’y arriverais pas ! C’est tout simplement impossible et … »

« Je dois m’en occuper moi-même. Qu’ils me fassent face. » coupa le jeune homme avant de faire quelques pas en avant, se dirigeant vers l’endroit d’où provenait la voix.
Une jeune femme aux cheveux bleus … mais dans une armure de même couleur. Elle avait deux yeux dorés et un visage assez juvénile encore. A côté d’elle ? Un Scarhino qui était habillé du même apparat. Elle parut surprise de le voir, murmurant :

« Earnos ? C’est bien toi ? Je … Je ne croyais pas les rumeurs mais … »

« La vérité est là, je suis bien devant toi si c’est cela que tu crois. Que veux-tu que je te dise d’autre ? Je pense que nous allons devoir nous battre tous les trois. »

« Earnos ! Mais si c’est toi, je … Ah … » balbutia Herakié, Tainor disant :

« Herakié, nous ne pouvons pas nous permettre de laisser mourir des soldats car nous nous trouvons en face d’Earnos. Il faut se ressaisir ! »

« Je … Oui … Tu as parfaitement raison, Tainor. Je ne peux pas laisser mes relations prendre le dessus ! Viens avec moi ! On va montrer à quiconque qui nous affronte ce qu’est notre duo ! Ils vont connaître la raison qui pousse les gens à nous appeler le duo de la dévastation ! » s’écria la Scarhino.

« Désolée mais à deux contre un, je ne peux pas laisser faire. » déclara Olistar, se présentant à côté d’Earnos, Herakié semblant encore plus étonnée qu’auparavant :

« Olistar ? Toi aussi ? Mais qu’est-ce … »

« Moins de blablas, Herakié. Tu ferais mieux de te concentrer. » coupa Olistar.

Chapitre 43 : Comme une mère

ShiroiRyu
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Chapitre 43 : Comme une mère

« Earnos, est-ce que tu es certain de tout cela ? »

« J’en suis sûr et certain. Je pense que c’est la meilleure solution, celle qui pourrait convenir à un maximum de personnes dans ce cas précis. » murmura le jeune homme aux cheveux blonds alors qu’il s’adressait à un homme qui se rapprochait de la trentaine, les cheveux rouges plaqués sur son crâne.

« C’est comme tu le désires. Personnellement, je pense que ça serait une bonne chose. Ça leur permettrait d’être un peu au courant et avec tout ce qui s’est passé … C’est vrai, n’est-ce pas ? Les rumeurs que tu as lancées, je suis sûr qu’elles sont fondées. »

« C’est le cas … mais je ne voudrai pas que l’on en parle, merci bien. Par contre, tu as une idée de la façon dont tu vas leur annoncer ? Que tu ne prennes pas de risques et qu’ils ne t’interrogent pas à ce sujet. Je ne voudrai pas que ta couverture tombe. »

« Je vais faire attention, j’ai une idée voire même … Enfin, peut-être qu’il me faudra plutôt ton aide, ça serait mieux. Je pensais écrire une lettre mais Passy risquerait de comprendre que c’est moi qui l’aie écrite. Tu sais écrire ou non ? »

« Pas forcément … très bien, je dois le reconnaître. Tu veux que je fasse quoi ? Que j’écrive une lettre ? Mais tu es sûr que ça passera bien ? Olistar ? Tu en penses quoi ? » demanda le Dardargnan en s’adressant à la Drascore, celle-ci étant pensive pour une raison connue que d’elle à ce sujet. Elle murmura faiblement :

« Hum … Ca peut être une bonne idée. Mais comme tu sais à peine écrire, il va falloir que l’on te cite le texte. Saralos, je m’occupe de son cas puis ensuite, je te ramènerai sa lettre, d’accord ? Qu’est-ce que tu en penses ? »

« Vous faites comme vous le voulez, je suis néanmoins content de voir que mon idée vous plaise. Je n’ai pas pour habitude faire tout ceci. »

Et puis, il ne voulait vraiment pas se faire repérer par sa femme, ça serait tout simplement horrible en soi. Depuis des années, il vivait un double jeu. On pouvait même parler de triple jeu depuis qu’Earnos lui avait laissé la vie. Il travaillait pour l’astronomie mais en même temps, il travaillait pour les rebelles mais en même temps, il travaillait pour Earnos, cela semblait bien compliqué et ça l’était !

« Bon, Earnos, viens par-là, assis-toi devant le bureau pendant que je vais te réciter quelque chose. Saralos, laisse-nous pendant ce temps. »

« Comme tu le veux, Olistar. Earnos, je reviens d’ici une heure, je passerai la lettre si tu l’as terminée, d’accord ? » déclara le Coxyclaque.

Aucun souci ! Il allait terminer sa lettre puis l’envoyer à Saralos. Mais pour l’heure, il écoutait ce qu’Olistar lui disait. Cela parlait de ne pas s’inquiéter, qu’il allait bien et qu’il comptait venger la mort de Terria. Il voulait aussi prévenir son père qu’il n’abandonnerait pas son combat, même si cela devait le forcer à l’affronter. Il fallait se battre pour ses convictions et ses idéaux, même si cela voulait dire s’opposer à sa famille.

Après réflexion, il fut signalé qu’il valait mieux que son père Walane ne soit pas au courant. Une mesure de précaution car il savait que son père était intelligent, très intelligent même … Il pourrait toujours réussir à trouver d’où provenait la lettre. C’est pourquoi ils durent recommencer la lettre, la réécrivant pour qu’elle soit plus correcte.

« C’est quand même bien difficile … Je ne sais pas … quoi dire dans le fond. »

« Ne te préoccupe donc pas de ça et continue plutôt d’écrire, Earnos. Tu as encore beaucoup de travail à accomplir. Je pense que nous pouvons rajouter aussi … hum … Je ne vois pas pour le moment ce que l’on peut rajouter. Je peux la lire ? »

« Oui, enfin si tu veux bien. Je ne suis pas sûr … que ça soit bon. » marmonna le Dardargnan avant de tendre sa lettre.

Elle hocha plusieurs fois la tête comme pour confirmer les choses, ne semblant pas être déçue par ce qu’elle était en train de lire. Tant mieux ! Il n’avait vraiment pas envie de recommencer cette lettre de toute façon.

« Je pense que ça peut convenir, Earnos. On peut l’envoyer à Saralos dès maintenant. »

Tant mieux. Il se sentait un peu plus … serein depuis qu’Olistar était là. D’ailleurs, il y avait aussi la présence de Saralos qui le réconfortait un peu. Il se sentait si faible … comparé à auparavant mais c’était une bonne faiblesse, du moins, à ses yeux. Après, il n’était pas sûr que ça soit véritablement le cas mais qu’importe. Cette lettre allait être envoyée !

Ailleurs, dans le repaire de Douély, celle-ci était en train de serrer contre elle les deux bambins. Ils avaient à peine cinq mois et bien que cela paraisse difficile, elle ne semblait pas être gênée par la tâche qui lui était incombé.

« Dormez bien, les petits anges. Ce n’est pas bon de rester éveillés trop longtemps. » murmura avec tendresse la jeune femme aux cheveux bruns.
Terria était assise sur la table, les regardant tous les trois, l’air neutre. Seulement l’air car elle était un peu jalouse de ce que Douély pouvait faire. Elle voulait redevenir vivante, ce n’était pas à une autre femme de s’occuper de ses enfants.

« Douély, je veux redevenir vivante ! Je … Je … »

« Terria, pour s’occuper des enfants, il ne faut pas parler trop fort. Même s’ils ne sont pas encore capables de te voir avec leurs yeux, ils peuvent toujours t’entendre. Si tu veux discuter, attends donc qu’ils dorment. »

« D’accord mais … C’est vraiment important là. » bredouilla l’esprit.

« Je le sais parfaitement, je sais ce que tu veux, ce que je possède et que toi, tu n’as pas. » déclara la jeune femme aux cheveux bruns avant de soupirer, berçant doucement les deux bambins dans ses bras. Terria murmura :

« Oui et j’aimerai vraiment … régler ça. »

Mais pour l’instant, la Munja ne l’écoutant pas, commençant à chantonner pour endormir les deux enfants. Elle semblait y arriver, chose qui ne surprenait même pas Terria. Elle le savait … Elle le savait depuis maintenant plusieurs mois. Elle l’avait remarqué avec Douély. La jeune femme aux cheveux bruns semblait si heureuse, tellement heureuse.

« Comme lorsqu’Earnos venait la voir. »

« Hum ? De quoi est-ce que tu parles, Terria ? De quoi est-ce que tu voulais parler ? »

Les deux bébés s’étaient finalement endormis, la Munja venant se retourner vers l’esprit en face d’elle. S’asseyant sur une chaise, elle fixait Terria qui murmurait :

« Tu as le même visage que lorsqu’Earnos venait te voir auparavant. Un visage heureux et soulagé, très loin de celui que tu montres habituellement. »

« Si tu n’as que ça à me dire, je préfère encore aller m’occuper de tes des deux enfants. » répondit sèchement Douély, peu intéressée par cette conversation.

« Non ! Je veux retrouver mon corps ! Je veux pouvoir retrouver mon corps, Douély ! Je suis sûre que c’est possible ! Dis-moi que ça l’est ! Je veux pouvoir serrer mes enfants dans mes bras ! S’il te plaît ! Je suis sûre que tu en es capable, tu es la plus grande des Munjas que je connaisse. Tu as des pouvoirs plus que surprenants ! »

« Ça ne sert à rien de me lancer des fleurs, sache-le. »

« Mais je sérieuse et je le pense vraiment ! Douély, tu as été capable de ramener l’esprit de ma mère et tu es encore capable de garder le mien. Je suis sûre que … »

« Tais-toi, je n’ai pas de temps à perdre avec une geignarde. Je n’ai pas fait cela pour toi mais pour le royaume. Sans tes enfants, il se pourrait que le royaume soit perdu. Tu penses quoi ? Que je vais te faire revenir à la vie comme cela ? Par pur plaisir ? »

« Non mais je sais que tu en es capable et je ne veux pas geindre. Je sais que tu peux me faire revenir à la vie ! C’est pour ça même que tu t’occupes encore de mon corps alors que je ne suis plus enceinte, hein hein ? » dit Terria avec entrain.

« Oh ? Tu préfères que je laisse pourrir ton cadavre au lieu ? Il n’y a aucun problème à cela. Ça sera fait selon tes désirs. » ironisa la Munja.

« Mais non, ce n’est pas du tout de ça dont je voulais parler ! Pourquoi est-ce que tu gardes mon corps en vie sinon ? »

« Tais-toi, tes enfants sont réveillées maintenant. Il faut que j’aille les bercer une nouvelle fois. Tu ne peux pas te taire ? Même quand tu es morte, tu arrives à être agaçante. »


Mais ce n’était pas le but désiré ! Elle ne voulait surtout pas être agaçante ! Loin de là même ! Elle voulait juste … connaître la raison qui poussait la Munja à garder son corps. Peut-être que c’était nécessaire pour qu’elle devienne une Munja elle aussi ? Peut-être … Elle ne savait pas du tout, elle se posait maintenant la question.

Chapitre 42 : A ses côtés

ShiroiRyu
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Chapitre 42 : A ses côtés

« Hey, Earnos, y a quelqu’un qui voudrait te voir. »

L’un des rebelles venait de s’adresser à lui alors qu’il venait à peine d’arriver il y avait encore quelques minutes. Il fallait dire qu’il était en déplacement constant et qu’il était tout simplement impossible de le repérer. Qui voulait le voir ? Il resta méfiant, demandant :

« Est-ce que tu peux me dire à quoi ressemble cette personne ? »

« Euh … C’est une femme … Une Drascore plus précisé … »

« J’en ai assez entendu. Il vaut mieux que je m’en aille. Ne lui faites pas de mal mais ne lui dites pas que je suis là. Je pars dès maintenant et … »

« Le souci, c’est qu’elle n’est pas très … »

« Bonjour, Earnos. » murmura une voix dans le dos du jeune homme aux cheveux blonds, celui-ci sursautant de frayeur. Il se retourna, regardant Olistar qui se tenait face à lui. « Tu m’en as fait faire du voyage. Et pourtant … AH … »

« Désolé mais je préfère m’en aller avant qu’il n’y ait plus de problèmes et … »

« Pas bouger. » coupa la jeune femme, l’agrippant par le col alors qu’il s’apprêtait à partir. Elle eut un sourire discret, les paroles d’Earnos lui rappelant quelques petites scènes du passé. Peut-être qu’il allait mieux ? Non, ce n’était sûrement pas le cas mais qu’importe. Le jeune homme tenta de se débattre avant qu’elle ne reprenne : « Bon, bon, bon … Je pense que toi et moi, on va devoir discuter maintenant que tu es calmé. »

« Je n’ai pas vraiment envie de te parler, c’est tout. Tu peux me laisser tranquille ? » demanda Earnos alors qu’elle hochait la tête négativement.

« Il en est hors de question. Tu me suis. Par contre, je vous conseille de ne pas chercher à nous arrêter. Earnos et moi avons à discuter. » déclara la jeune femme en s’adressant au rebelle sur un ton sec. Celui-ci préféra hocher la tête sans rien dire alors qu’ils s’éloignaient tous les deux, lui plus parce qu’elle le forçait qu’autre chose.

Lui ? Il se retrouvait maintenant assis de force devant elle, Olistar étant debout en train de faire les cent pas. Elle lui avait demandé où était sa chambre, Earnos ayant été obligé de l’emmener. Assis sur son lit, il la regardait bouger de gauche à droite sans rien dire. Ses yeux se posèrent sur le mur en face de lui.

« Tu ne veux donc pas savoir pourquoi je suis là ? » demanda finalement Olistar, se plaçant bien en face de lui pour qu’il la remarque. Il haussa les épaules avant de répondre :

« Ça ne m’intéresse pas. Si c’est pour m’arrêter, je préfère que tu partes. »

« C’est tout le contraire, Earnos. Je pensais t’accom … »

« Et si c’est pour m’aider, je préfère que tu partes aussi. Je veux être seul. »

Hum ? Il venait de lui couper la parole mais elle ne se mettait pas en colère. Pourquoi le serait-elle ? Non … Mais il y avait juste une petite chose qu’elle n’appréciait pas. Le refus du jeune homme pour son aide. Si elle avait décidé de l’aider, il ne pouvait pas vraiment essayer de la contredire, loin de là même.

« Et que comptes-tu faire pour m’arrêter, Earnos ? Je voudrai bien le savoir. » dit la jeune femme aux cheveux violets, posant ses yeux améthyste sur lui.

« J’ai la possibilité de prévenir les rebelles que tu es très dangereuse et que tu es une envoyée du roi. Cela reviendrait alors à ce que tu sois tuée sur place et … »

« Et tu pensais vraiment que j’allais te croire, Earnos ? » dit la Drascore avant de se pencher vers lui, posant son doigt sur son nez. « Tu n’es pas crédible, pas du tout même. Et tu sais pourquoi ? Je vais te le dire tout simplement. Après la petite scène de la dernière fois, je suis sûre et certaine que tu ne me feras pas mal et que tu feras tout pour éviter que je sois blessée, n’est-ce pas ? Alors, tu sais quoi ? Je vais faire de même. »

« Arrête tes idioties, je veux me débrouiller seul. Je n’ai pas besoin de toi. »

C’est ce qu’il disait mais elle ne le croyait pas le moins du monde. Elle le poussa du doigt, un grand sourire aux lèvres alors qu’il s’écroulait sur le lit. Elle fit quelques pas en arrière, soupirant avant de s’asseoir sur la chaise près du petit bureau qu’il avait à sa disposition.

« J’ai décidé que je ferai ça. Même si … J’ai abandonné le château et l’homme que j’aimais pour pouvoir te protéger. Je ne veux pas que tu sois tué à cause de tes bêtises. »

« Idiote. Je n’ai pas besoin de ton aide. Je peux me débrouiller seul. »

« Tu te répètes, Earnos. » souffla la jeune femme, un sourire aux lèvres.
Elle le savait plus faible que prévu maintenant. Il avait accepté l’idée qu’elle l’accompagne. Du moins, il prétendait le contraire mais il savait qu’il était forcé d’accepter son aide, qu’il le veuille ou non. Il n’avait pas vraiment le choix de toute façon, n’est-ce pas ?

« Earnos …Je vais continuer à veiller sur toi, que tu le veuilles ou non. Je ne peux pas te laisser dans cet état comme auparavant. »

Elle tendit ses bras, le jeune homme aux cheveux blonds restant imperturbable. Elle poussa un soupir avant de s’approcher de lui, venant s’asseoir sur le lit. Elle passa ses bras autour de son dos avant de venir l’enlacer longuement. Elle appréciait grandement de l’avoir dans ses bras et elle savait pertinemment que c’était son cas aussi.

« Earnos … Tu es quand même un être si fragile … Ce n’est pas normal tout ce qui t’est arrivé, tu comprends ? Je ne veux pas que tu souffres plus. » murmura la Drascore avant de passer une main sur ses cheveux blonds.

Il le savait parfaitement, il savait pourquoi elle était là, pourquoi est-ce qu’elle faisait ça. Il savait pertinemment la raison de sa présence ici. Il savait que ça lui ferait plaisir, qu’il se sentirait mieux … d’avoir une personne sincère et qui tenait à lui auprès de sa personne.

Quelques temps plus tard, il était déjà sur le terrain, combattant de nombreux soldats de l’armée des insectes alors qu’elle l’accompagnait. Elle ne faisait que l’épauler, la majorité des soldats étant surpris de la voir à ses côtés. En même temps, elle pouvait remarquer qu’il évitait à tout prix de les tuer, ce qui n’était pas le cas des autres rebelles.

« Earnos, c’est une habitude chez toi ou c’est juste parce que je suis là ? »

« De quoi ? » demanda le jeune homme, donnant un coup dans la nuque d’un soldat qui s’écroula au sol, évitant d’utiliser ses lances.

« Le fait que tu ne les tues pas directement … Est-ce parce que je suis là ? »

« La seule mort que je désire est celle du roi. Le reste m’importe peu. Je n’ai pas besoin de tuer quiconque se met sur mon passage. » déclara le jeune homme aux cheveux blonds.

Elle éclata d’un grand rire tonitruant, semblant plus qu’apprécier les paroles du jeune homme alors qu’il continuait de combattre. Elle planta son dard dans le dos d’un soldat, s’en servant comme projectile pour faire s’évanouir d’autres personnes.

« Je pense que je peux faire pareil que toi, n’est-ce pas, Earnos ? »

« Fais comme tu le désires, tu es une grande fille. Tu es sûrement capable de te débrouiller seule, non ? » marmonna Earnos, évitant d’être irrité.
Il ne voulait pas d’elle à ses côtés. Il ne voulait pas que ça cause encore plus de problèmes qu’auparavant mais en même temps … Savoir qu’il pouvait faire confiance à une personne parmi toutes celles qui l’entouraient, ah … Cela faisait plaisir.


Tellement plaisir … Et le combat fut terminé avant même qu’il ne le remarque. Il en avait terminé avec les soldats, certains s’enfuyant, d’autres étant tués par les rebelles. Lui-même ? Il ne regardait pas les morts causées par les autres. Il ne voulait pas voir ce spectacle.

« Earnos, tu as déjà tué dans le passé, n’est-ce pas ? Quand tu n’étais qu’un simple Coconfort, pourquoi changer maintenant ? » demanda Olistar alors qu’ils rentraient.

« Olistar … Est-ce que tu peux confirmer ce que tu dis ? Est-ce que tu m’as déjà vu tuer quelqu’un de tes propres yeux ? Est-ce que … tu m’as déjà vu ? »

« Je ne crois pas … Mais pourquoi est-ce que tu me parles ainsi ? »

« Je n’ai jamais tué quelqu’un ! JAMAIS ! En tant que Coconfort, j’étais celui qui se prenait les attaques, je repoussais les ennemis ! Et même quand je commençais à me battre avec la lance, ça ne changeait rien … Rien du tout. Je n’ai jamais tué quelqu’un ! »

« … … Je pensais que tu l’avais déjà fait … »

Qu’il était risible ! Qu’il était pathétique ! Il le savait parfaitement ! Il avait été dans l’armée pendant des années mais … Il n’avait jamais tué personne. Pour lui, la vie était trop précieuse. Alors il fallait comprendre à quel point c’était difficile pour l’envie de tuer le roi.

Chapitre 41 : La tête pensante

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Cinquième partie : Qu’importe celui qui lui fait face

Chapitre 41 : La tête pensante

« AH ! Ça pique ! Ça pique un peu, Douély ! » s’écria le corps ectoplasmique de Terria. Son véritable corps avait la poitrine mise à nue, Douély disant calmement :

« Je t’ai déjà expliqué ce que cela voulait dire. Il m’est difficile de leur donner ce qu’il faut puisqu’ils proviennent de ton corps. Donc, arrête de te plaindre et donne ton lait. »

Oui mais ça picotait quand même ! Elle ne savait pas pourquoi. Pourquoi est-ce qu’elle ressentait tout comme si elle était dans son propre corps ? Mais en même temps, ça la faisait tellement souffrir de voir tout cela d’un point de vue extérieur. Les deux enfants que Douély tenaient dans ses mains, leurs bouches sur les tétons laiteux de Terria, c’était les siens ! C’était ses enfants ! Ses enfants et ceux d’Earnos !

« Douély, quand est-ce que tu vas tout m’expliquer ? Pourquoi est-ce que tu me fais souffrir ? » bredouilla l’esprit ectoplasmique sur un ton triste.

« Je ne te fais pas souffrir. Arrête de t’imaginer des choses comme ça. Je n’ai pas que cela à faire malheureusement. Bon … Vous avez bien vu les enfants ? »

Des petits gazouillis se firent entendre la part des bébés alors qu’elle soulevait la petite fille, lui tapotant doucement le dos jusqu’à ce qu’elle rote. Puis ce fut au tour du petit garçon, les deux enfants allant s’endormir quelques minutes plus tard dans un seul et même berceau. Terria ? Elle ne savait toujours pas où elle se trouvait avec tout ça. Mais elle savait juste que Douély partait quelques temps puis revenait aussitôt pour s’occuper des enfants ou de son « corps » qui était toujours allongé. C’était horrible.

Enfin, en un sens, ça l’était mais … bon … Il valait mieux ne rien dire pour ne pas énerver Douély. D’ailleurs, la Munja s’occupait vraiment bien des deux enfants ! Enfin, elle se débrouillait bien mieux qu’on aurait pu le croire en la voyant. Mais bon, il n’y avait pas que ça, n’est-ce pas ? Il fallait se méfier des apparences car elles étaient très souvent trompeuses. Douély était une jeune femme vraiment très utile et capable de grandes choses. La preuve en était avec le fait qu’elle était encore « vivante » si on pouvait dire.

« Tes enfants ont besoin de repos et moi aussi. »

« Comme tu le désires, je vais veiller sur eux pendant que tu dors, Douély. » dit la personne ectoplasmique alors que la Munja hochait la tête.

« Comme tu le désires, si ça commence à brailler, tu me réveilles. »

« Aucun problème mais ce sont de vrais petits anges ! Ils dorment si paisiblement ! »

Déjà, l’Apireine fantôme était penchée au-dessus des deux petits corps, un sourire candide aux lèvres. Cela faisait déjà trois mois qu’ils étaient nés, un an qu’elle était morte mais elle commençait à s’y faire en même temps. Le plus important était que les deux enfants allaient bien et ça, c’était vraiment une bonne chose. Elle voulait retrouver la vie … pour pouvoir les serrer contre son corps et les présenter à Earnos.

Earnos ? Celui-ci était maintenant bien ancré parmi les rebelles et pas seulement les Ningales. Non, il y avait aussi autre chose. Il était maintenant ancré parmi tous les rebelles, même ceux qui se cachaient depuis des années. Pourtant, nombreux étaient ceux qui étaient suspicieux par rapport à ses actes.

« Pourquoi est-ce que tu te décides à ne tuer personne ? »

« Car si ce n’est pas nécessaire, je ne le fais pas. J’ai déjà répondu à cette question auparavant. J’aimerai ne pas avoir à me répéter, c’est bien simple. » déclara le jeune homme aux cheveux blonds, posant son regard sur l’un des rares Ningales présents autour de lui puisque maintenant, la majorité des races était confondue parmi les rebelles dans la place où il se trouvait. Le Ningale haussa les épaules avant de reprendre :

« Ce n’est pas vraiment une réponse ça. Tu n’arrêtes pas de la répéter. Les morts sont nécessaires pour avancer et imposer notre … »

« La seule mort que je désire est celle du roi, aucune autre. Et je te déconseille d’essayer de me forcer à faire ce que je ne désire pas. »

« Ok, ok … J’ai compris, on ne peut pas discuter avec toi, visiblement. » dit le Ningale avant de s’éloigner, poussant un soupir. Il était tout simplement inquiet de la situation. Il ne faisait pas confiance au Dardargnan, voilà tout.

« De toute façon, j’ai à discuter avec lui. » murmura une voix douce.

Une voix douce mais qui fit parcourir un léger frisson au Dardargnan. Il ne la connaissait pas mais déjà, il sentait que ça n’allait pas être une partie de plaisir. Peu à peu, une forme masculine s’avança vers lui. Des cheveux violets hérissés, une paire de lunettes devant des yeux bleus, l’homme avait une certaine stature. Assez petit par rapport aux autres insectes, sa tenue était néanmoins celle d’un homme ayant des goûts assez nobles.

« Peut-être devrai-je d’abord commencer par les présentations ? »

« Je pense ça serait une bonne idée. Malheureusement, je ne crois pas vous connaître. » murmura le jeune homme aux cheveux blonds par rapport à cette personne. Il était de quelle race ? Un Aéromite ? Ils étaient rares, ces insectes.

« Je m’appelle Arkanar, Aéromite de son état comme tu peux l’avoir remarqué. »

« Earnos, Dardargnan et ancien chevalier de la princesse, exilé car je me suis enfui avec elle et que le roi a tué sa fille. »

« Il a fait quelque chose que nous tentions depuis des années mais vois-tu, je pense qu’il est préférable que tu comprennes que l’on se méfie de toi depuis le début. Cela ne m’étonnerait guère que tu m’en veuilles terriblement et … »

« Vous avez essayé, vous ne l’avez pas tuée. Je veux juste tuer celui qui est responsable de sa mort. Ensuite, je disparaîtrais, c’est aussi simple que ça. » murmura le jeune homme aux cheveux blonds, peu enclin à discuter avec cet Aéromite.

« C’est une bonne chose, une très bonne chose, oui. C’est simplement cela que je voulais te mettre au courant. Une simple « précaution ». »

« J’espère que la précaution va disparaître maintenant et que tu es rassuré. »

« Je ne le serai jamais … Du moins, pas aussi facilement si c’est cela que tu espères. Il vaut mieux toujours se méfier de ses amis autant que de ses ennemis. » déclara l’Aéromite avant de s’éloigner, Earnos le regardant avec suspicion. Il ne l’aimait déjà pas, il ne savait pas pourquoi mais il ne l’appréciait pas le moins du monde.

Et pour cause, car quand il partit, les différents rebelles l’observèrent pendant quelques instants. Puis finalement, ils parlèrent entre eux, disant :

« C’est bizarre qu’Arkanar se déplace. Ce n’est pas dans ses habitudes. »

« Tu crois que c’est à cause de lui ? » dit l’un des rebelles en regardant Earnos.

« Je ne sais pas du tout mais c’est plutôt peu convaincant. Pourquoi est-ce que le chef s’est déplacé ? Juste réellement pour se rassurer par rapport à ce Dardargnan ? C’est vrai qu’il était quand même très proche de la famille royale mais bon … »

« Tu vas pas me dire que tu lui fais confiance, toi ? »

« Ça fait quand même un bout de temps et même s’il ne tue personne, il est quand même sacrément efficace hein ? Je veux pas dire mais voilà quoi … »

Voilà quoi quoi ? Tant mieux si les rebelles lui faisaient confiance, ça permettrait alors un meilleur travail ensemble. Mais d’un autre côté, il ne faisait rien du tout pour se lier à ces derniers. Il ne mêlait pas le travail et … le reste. De toute façon, il se fichait beaucoup de tout ce qui se passait. Il n’avait qu’une seule idée en tête, une seule.

« Quand même Arkanar est là depuis le début de la rébellion mais on ne sait jamais pourquoi il a créé la rébellion. Puis en même temps, y a d’autres trucs qui sont un peu suspects, tu ne trouves pas ? Je … Je ne sais pas trop. Y a cette histoire avec la reine Seiry, il paraitrait qu’il est aussi responsable de sa mort. Enfin, c’est lui qui a réussi à retrouver sa trace lorsqu’elle se déguisait en tant que fleuriste. »

« Mais tu veux pas plutôt te taire un peu ? Et je te rappelle que considérer le chef comme suspect, c’est te mettre dans de sales draps si des personnes t’écoutent. »

« Ouais, je sais, je sais … Je vais la boucler. » marmonna le rebelle alors qu’Earnos avait tendu l’oreille pour écouter toutes les conversations. La reine Seiry ? Cela faisait depuis si longtemps … qu’il n’avait plus entendu ce nom.
L’assassin de la reine Seiry était là … Non … Le commanditaire. Celui qui était responsables des problèmes de ces dernières années. Arkanar … Cet Aéromite était celui qui était derrière tout ça … depuis le début. Il ne devait pas oublier son nom car il était sûr d’une chose : il allait l’entendre à nouveau, et très souvent, il en était sûr et certain. Mais maintenant, ils n’étaient plus ennemis … mais tous les deux des alliés.