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Chapitre 40 : Mort et vie

ShiroiRyu
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Chapitre 40 : Mort et vie

« EARNOS ! » hurla Olistar alors qu’elle venait de rouvrir ses yeux violets.

Le sang qui coulait n’était pas le sien mais celui du Dardargnan. Le jeune homme s’était planté son propre dard dans le bras de celui qui avait été tenté d’attenter à la vie de la Drascore. Celle-ci usa de toutes ses forces pour repousser le jeune homme avant de le prendre dans ses bras.

« Qu’est-ce que ça veut dire ? Pourquoi est-ce que tu as fait ça ? POURQUOI ? »

« Je … Je ne veux pas … JE NE VEUX PAS ! JE NE VEUX TUER PERSONNE ! JE VEUX JUSTE TUER LE ROI ! JE VEUX JUSTE TUER LE ROI ET PERSONNE D’AUTRE ! »

Il éclata en pleurs alors qu’elle regardait sa blessure dans le bas. Elle était assez profonde mais nullement grave. Il avait arrêté l’attaque … avant qu’elle ne le touche ? Il avait été jusqu’à se mutiler presque … pour éviter de la tuer voire tout simplement de la blesser ? Et le jeune homme qui pleurait dans ses bras, c’était bien le Dardargnan qu’elle connaissait.

« Pourquoi est-ce que tu as fait ça ? Earnos ? «

« Je ne veux tuer personne ! PERSONNE ! Ca ne ramènera pas Terria et Terria ne voudrait pas ça ! Elle ne voudrait pas que je tue son père non plus mais lui, lui, ce n’est pas possible autrement ! Il doit payer pour tout ce qu’il a fait ! Il doit payer pour sa mort ! Il doit payer pour ça ! IL DOIT MOURIR ! »

Il la repoussa avant de se relever, séchant ses larmes. NON ! Il ne devait pas abandonner ce qu’il avait commencé ! Pas du tout ! Ce n’était pas le moment ! Il avait des choses bien plus importantes à accomplir que ça ! Beaucoup plus importantes même !

« Ne me suis pas ! Pas du tout ! C’est compris, Olistar ? Je ne veux pas que tu me suives ! Ca ne te concerne pas ! Ça ne te concerne pas et … »

« Je suis encore libre de décider ce que je veux, Earnos. » coupa aussitôt la Drascore en fronçant les sourcils. Elle n’avait pas d’ordre à recevoir. Le jeune homme fit apparaître ses ailes dans son dos mais avant qu’il ne s’envole, elle planta son dard dans le dos.

« AIE ! Qu’est-ce que … Tu veux encore te battre ?! »

« Non, tu peux t’en aller si tu le désires. » murmura la jeune femme aux cheveux violets, retirant son dard du dos du Dardargnan. Celui-ci la regarda pendant quelques secondes.

« J’espère pour toi que ce n’est pas un poison car même s’il est inutile, je … »

« Tu ne me tueras pas, tu l’as toi-même dit il y a encore quelques minutes entre tes sanglots, Earnos. Je ne te tuerai pas car ça n’a jamais été mon but. »

Si elle le disait, il n’avait quand même pas vraiment confiance aux propos de la Drascore. Elle préparait quelque chose mais il ne savait pas du tout quoi. De toute façon, il avait eu un petit moment de faiblesse, rien de plus. Le reste … n’était pas important.

Elle ? Elle était tout simplement rentrée au château, comme le reste des soldats. Blessée mais nullement gravement, elle avait été se faire soigner à l’infirmerie, comme les autres. Il n’en fallait pas plus à Holikan pour arriver en trombe alors qu’elle s’était déjà levée.

« Olistar ! Tu as été blessée ? PAR QUI ? Qui a pu te faite ça ? »

« Devine donc … » murmura faiblement la Drascore, l’air évasive et le regard perdu en direction de la fenêtre, observant les nuages.

« Earnos ? Tu as trouvé Earnos ? Mais ce n’est quand même pas … »

« Lui qui m’a fait ça ? Si … Et je serai morte s’il l’avait vraiment voulu à cette heure-ci. » murmura une nouvelle fois la Drascore.

« Impossible ! Comment est-ce qu’un simple Dardargnan … »

« ASSEZ ! J’en ai assez, Holikan ! Arrête de juger les insectes selon leur puissance ! Arrête ces préjugés ! Si je suis là, c’est pour t’annoncer que je pars ! »

« Hein quoi ? Qu’est-ce que tu racontes là ? Partir ? Mais où ? Je ne t’ai quand même pas mise en colère ? Olistar ! Pourquoi ? »

« Ça ne sert à rien de me faire changer d’avis car ça ne sera pas possible. » déclara la femme aux cheveux violets, quittant l’infirmerie.

Holikan vint la rejoindre, essayant de l’arrêter en lui prenant le bras mais elle semblait ne pas vouloir se stopper. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Il avait besoin d’une explication !

« Olistar ! Tu ne peux pas me laisser en plan sans m’expliquer ! Pourquoi tu dis ça ? Qu’est-ce qui s’est passé avec Earnos ? Raconte-moi tout ! »

« Je n’ai pas de temps à perdre avec tout ça. Désolée, Holikan mais c’est terminé. »

Mais comment ça ? C’était terminé ? COMMENT ? Il s’écroula à genoux, ne comprenant pas alors qu’elle s’éloignait et quittait le château pour ne jamais revenir. Marchant dans les ruelles, couverte par de nombreux bandages, elle semblait ne pas savoir où elle se rendait.

Elle semblait comme perdue et pensive. Les yeux d’Earnos. Au-delà du fait qu’ils exprimaient toute la folie du jeune homme mais aussi son désespoir. Un désespoir bien réel … Mais pas uniquement. C’était pire que cela … Bien pire. Le jeune homme semblait avoir perdu la vie dans ses yeux. Elle l’avait remarqué lorsqu’il n’était qu’à quelques centimètres d’elle, derrière ses larmes. Pour lui, son existence était morte au moment où Terria avait été tuée. Maintenant, il n’était plus qu’une âme vagabonde et vengeresse.

« Earnos … Si je ne peux pas t’arrêter … Je t’accompagnerai. » se murmura-t-elle à elle-même, posant une main sur son cœur.

C’était l’unique chose qu’elle pouvait accomplir maintenant. C’était pour cela … qu’elle avait planté son dard en Earnos. C’était l’unique moyen qu’elle avait eu sur le moment.

« AHHH ! POURQUOI ? POURQUOI EST-CE QUE JE SOUFFRE ? »

« Tais-toi et pousse ! Je vois la première tête ! Je vois la tête de l’enfant ! »

Elle ne comprenait pas, elle ne comprenait pas comment elle pouvait souffrir en tant qu’âme mais elle donnait tout ce qu’elle a. Le premier enfant sorti, Douély lui tapant sur les fesses, un petit cri en sortant. Elle déposa l’enfant sur du linge propre.

« Voilà ta fille qui est née. Maintenant, il faut que tu continues à pousser, le second enfant va arriver, Terria. » reprit la jeune femme aux cheveux bruns.

« Snif … Snif ! Douély, l’un des deux va mourir ! L’un des deux va mourir ! »

« LA FERME ET POUSSE, C’EST COMPRIS ? AUCUN NE VA MOURIR SAUF SI TU NE LE SORS PAS D’ICI QUELQUES SECONDES ! »

D’accord, d’accord, elle allait arrêter de pleurer et pousser même si elle ne savait pas comment elle pouvait réussir à faire cela. Mais elle le faisait ! Elle poussait ! Elle poussait de toutes ses forces pour que puisse naître son second enfant. Sous les directives de Douély, elle continuait de pousser, inspirer, expirer, pousser, inspirer, expirer.
Finalement, une seconde claque et un second petit cri se fit entendre alors que les deux jumeaux étaient déposés, l’un à côté de l’autre. Terria semblait réellement épuisée, son corps ectoplasmique se brouillant avant qu’elle ne dise :

« Ah … Ah … Ah … Je ne comprends pas. »

« Tu ne comprends pas que ton corps vient de donner naissance à des jumeaux ? Enfin, de faux jumeaux puisqu’il s’agit d’une fille et d’un garçon. »

« Non … Pourquoi … Pourquoi est-ce que j’ai l’impression que je ressens comme si j’étais encore dans mon corps. Je ne sais pas … comment l’expliquer. »

« Humpf. Penses plutôt aux noms que tu voudrais donner à tes enfants. »

« Je ne peux pas ! Il faut en parler avec Earnos ! Il s’agit quand même de quelque chose d’important ! Je ne peux pas décider toute seule ! »

« Et comment est-ce que tu comptes faire ? Bon … Pour l’instant, on va donc les appeler Enfant G et Enfant F. Comme l’un est un garçon, l’autre est une fille, cela sera plus simple. »

« Mais c’est horrible ! Je préfère encore qu’on leur donne un nom qui conviendrait aux deux enfants et que lorsque je reverrai Earnos, on les changera si ça ne lui convient pas ! »

Elle pensait encore à l’idée de le revoir ? Humpf … Comme elle le désirait. Elle laissa réfléchir la jeune femme ectoplasmique, celle-ci mettant beaucoup de temps à trouver deux noms qui lui semblaient correctes. Puis finalement, elle murmura le premier nom, celui de la fille : Louna. Pour le second, le choix fut plus rapide, le garçon s’appellerait : Saularos. Oui, ça lui convenait : Louna et Saularos. C’était le nom de ses deux jumeaux.

Chapitre 39 : Endurance

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Chapitre 39 : Endurance

« Earnos … Je veux te croire. Qu’est-ce qui s’est passé exactement ? »

« Si tu as entendu les rumeurs, tu ne devrais même pas me poser cette question. Si tu veux te mettre en travers de mon chemin alors arrête de parler et viens te battre. Je n’attends que ça … Mais tu risques d’être surprise, vraiment très surprise même. Tu ne sais pas qui tu affrontes. »

« Je le sais parfaitement … et je sais aussi que je ne pourrai pas te faire plier aussi facilement mais je veux aussi que tu saches que je ne me retiendrai pas … Je vais te paralyser avec l’un de mes poisons et … »

Il éclata de rire avant de présenter son dard au niveau de son cou. Elle écarquilla les yeux, clignant plusieurs fois avant de crier :

« NON ! ARRÊTE CA, EARNOS ! »

Elle avait remarqué le liquide vert qui suintait au bout du dard qu’il se planta dans le cou, un grand sourire aux lèvres. Il fut pris de spasmes violents, tremblant sur place avant de recommencer à rire comme un dément. Après quelques secondes, il vint dire :

« Imbécile, Olistar. Depuis tout ce temps, tu crois que je n’ai pas pris mes précautions. J’ai une mémoire plutôt grande et toi … qui combat souvent avec tes poisons, tu crois que je ne suis pas capable d’en faire autant ? Oh … Ils ne seront jamais aussi puissants que les tiens mais a force de me les administrer moi-même, tu réussiras peut-être à me paralyser le petit doigt et encore … Si tu veux être sérieuse, il faudra bien plus qu’une paralysie pour m’abattre ! Tues-moi car sinon, ça sera ton roi qui y passera ! »

Son roi ? Il croyait quoi ? Qu’elle faisait cela pour le roi ? Quel idiot ! Mais quel idiot ! Il était hors de question de se battre pour le roi Théor avec tout ce qui se passait ! Elle se battait pour elle-même ! Pour ses propres convictions ! Pas pour une autre personne ! Mais puisque c’était ce qu’il désirait tant, elle allait lui montrer pour quelle raison il valait mieux qu’il s’inquiète ! Car il y avait peu de chances qu’il s’en sorte indemne.

« Tu es prêt Earnos ? Tu risques d’être très surpris. »

« Tais-toi et combat, Olistar. » murmura le jeune homme, Olistar ayant un petit rictus. En plus d’être devenu dément, il était devenu très impoli. Elle croisa les bras devant elle, ces derniers devenant complètement violets avant qu’elle ne projette une vague de poison en forme de croix devant elle. Earnos s’envola, esquivant l’attaque.


Du moins, c’est ce qu’il croyait puisqu’il poussa un gémissement, remarquant que son pied gauche avait été touché. Incapable de voler correctement à cause de la douleur, il fut obligé de redescendre, posant un genou au sol alors qu’Olistar se retrouvait à quelques centimètres de lui. Elle semblait relativement furieuse, les bras à nouveau croisés, le regard hautain.

« Toi par contre … Il vaudrait mieux que tu te taises, oui. Je crois qu’une petite correction s’impose, Earnos. Et je ne parle pas d’une gentille tape sur la main pour ce que tu as fait. Non … En fait, je sais comment je vais réagir. Tu as dit que tu étais capable de résister à mes poisons, n’est-ce pas ? Tu aimerais bien que je fasse le test pour confirmer ou infirmer hein ? Mais non, ça ne sera pas le cas. Tu as besoin de comprendre à la dure. »

Et pour ça ? Il n’y avait pas cinquante solutions. Elle prit son visage par les cheveux pour qu’il puisse bien observer le sien avant de lui donner un coup de poing sur la joue droite puis la joue gauche. Puis subitement, elle le souleva par le bras, le projetant en l’air avant de planter son dard dans son ventre. Le jeune homme cracha du sang, le dard ne le transperçant pas alors qu’elle reprenait :

« Ne t’en fait pas, je n’ai pas visé un point important. Je vais juste me servir de mon dard pour te montrer à quel point tu es faible, Earnos. »

Avec le dard planté en lui, il ne pouvait rien faire. Comme manipulé avec facilité, le dard commença à se mouvoir dans tous les sens, Earnos percutant mur, sol, caillou et divers autres objets qui se trouvaient sur son passage. Il fut même traîné sur plusieurs mètres, son visage raclant le sol alors qu’elle reprenait :

« Alors Earnos ? IMBECILE ! EARNOS ! TU NE COMPRENDS DONC PAS ? TU NE PEUX RIEN FAIRE TOUT SEUL ! »

Rien faire ? Ah bon ? Tout seul ? QUELLE BLAGUE ! Il allait lui montrer qu’il pouvait facilement le faire ! Fini de se laisser faire ! Il plaça ses deux mains sur le dard, l’extirpant de son ventre alors qu’il regardait la blessure. Non … Ça allait. Ce n’était pas aussi grave que ça paraissait l’être ou alors, il allait beaucoup mieux. Olistar s’arrêta, se retournant en remarquant qu’elle n’avait plus un poids derrière elle.

L’imbécile … L’imbécile, l’imbécile ! Elle en avait assez ! Elle faisait tellement d’efforts pour qu’il arrête ce combat, pour qu’il arrête ce qu’il préparait depuis tellement de mois mais ça ne marchait pas ! Ça ne marchait pas car il était toujours debout, malgré les blessures ! Et elle ? Elle ? Ah … Ah … Elle commençait à être fatiguée.

« C’est déjà terminé ? » demanda le jeune homme, se tenant debout comme si de rien n’était. Pourtant, le combat avait commencé depuis une bonne demi-heure.

« Ton endurance … est prodigieuse … Elle est encore plus grande qu’auparavant. »

« Si je dois prévenir le royaume des actes du roi, de ce qu’il a fait … Comme tuer Terria car je l’aimais et inversement. Il nous a repérés après que nous nous soyons aimés dans la chambre de Douély. Ah … Ah … Puis il m’a forcé à m’enfuir, il a dit aux soldats et au peuple que j’étais le responsable de la mort de Terria ! IL A DIT QUE J’ETAIS CELUI QUI L’AVAIT TUEE ! C’EST VRAI ! C’EST MOI ! Et tu sais pourquoi c’est moi ? Car elle a décidé de me protéger ! Car le roi voulait me tuer ! Mais Terria est venue me protéger ! Elle m’a protégé et donc je suis directement responsable de sa mort ! Elle est morte par ma faute ! Elle est morte car je n’ai pas réussi à la protéger ! Je suis pathétique hein ? Je suis horrible car je n’ai pas réussi à protéger la femme que j’aime mais t’en fais pas, je compte bien en terminer avec mon existence après que j’en ai fini avec celle de ce roi ! »

« Ne raconte pas n’importe quoi. Il y a sûrement une autre sol… »

« TA GUEULE ! IL N’Y A PAS D’AUTRES SOLUTIONS ! IL N’Y EN A PAS ! »

Il n’y en avait pas ! Il n’y en avait pas du tout ! Une autre solution hein ? HEIN ? Comment ça serait possible ! COMMENT ? Comme si le roi allait changer d’avis ! Comme si le roi allait maintenant l’accueillir ! LE MAL ETAIT FAIT ! Le mal avait été commis ! Le mal était … Ah … Ah … AH … OLISTAR !
Il se jeta sur elle, plaçant ses mains sur ses bras avant de rouler au sol avec elle. Puisqu’elle ne voulait pas abandonner, il n’allait pas se priver ! Il allait la paralyser avec son propre poison ! Il allait l’empoisonner comme les autres ! Il allait utiliser tout ce qu’il pouvait pour réussir à faire ce qu’il désirait ! IL VOULAIT QU’IL CREVE !

Le roi devait MOURIR ! Il devait crever dans d’atroces souffrances ! Pour venger la mort de Terria ! Il frappa Olistar au visage, lui faisant saigner la lèvre. Elle ? Elle n’avait même plus réellement la force de se battre. Elle le sentait dans ses bras et dans son corps. Oh … Elle aurait toujours la possibilité de lui donner un coup bien placé mais il se relèverait encore et encore. En même temps … Elle savait que ça ne servait à rien de le combattre … pas alors qu’il était dans cet état. Elle se laissa frapper au ventre, aux bras, à la poitrine, aux jambes. Partout. Elle savait qu’elle recevrait de nombreux bleus voire peut-être même pire que cela.

« Ah … Ah … Ah ! Je t’avais dit de ne pas te mettre en travers de mon chemin mais tu ne m’as pas écouté, Olistar ! Tu ne m’as pas écouté ! »

« Je n’écoute pas les paroles d’un fou. Tu n’es pas le petit Aspicot que j’ai connu. »

« IL EST MORT ! IL EST MORT EN MÊME TEMPS QUE TERRIA ! »

Bien entendu. Elle ne pouvait pas comprendre la souffrance d’Earnos. Elle le savait parfaitement. Elle le savait. Elle le savait … Elle le voyait dans le regard du Dardargnan. Un regard tellement perturbé, différent de celui qu’elle connaissait. Elle remarquait aussi ses deux dards remplaçant ses mains.

« Tu vas continuer à me mettre des bâtons dans les roues ! JE LE SAIS ! JE LE SAIS PARFAITEMENT ! JE SAIS PARFAITEMENT QUE TU FERAS CA ! »

« Je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour t’arrêter, Earnos. »

« Alors, disparais ! DISPARAIS COMME LES AUTRES ! »

Si ça lui permettait d’avoir de la peine mais surtout de calmer son cœur, autant que ça soit le cas. Elle ferma les yeux, sentant l’hémoglobine qui s’écoulait sur son corps. Voilà, c’en était terminé. Un cours instant, elle avait pensé qu’il se serait arrêté mais visiblement, ce n’était pas le cas. Elle murmura :

« Pardon Earnos. Je voulais te sauver de cette folie … »

« AH … AH … AH … PERSONNE … PERSONNE NE LE PEUT ! »

Personne ne le pouvait ? Si elle, qui se sentait si proche de lui n’y arrivait pas … alors peut-être qu’il disait vrai. Voilà maintenant que le sang s’écoulait sur son visage. C’en était fini pour elle. Au moins, elle ne regrettait pas d’avoir essayé.

Chapitre 38 : Toujours debout

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Chapitre 38 : Toujours debout

« Je serai calme et stoïque. Qu’est-ce que tu as fait réellement ? »

« Pourquoi est-ce que tu veux le savoir alors que tu connais la vérité ? » demanda le jeune homme aux cheveux blonds, faisant paraître deux lances à la place de ses mains. Sans aucune hésitation, il s’élança vers elle, prêt à la blesser comme tous les autres avant elle.
Et elle ? Elle vint réagir proprement et calmement, mettant une main devant sa bouche tout en baillant. Elle ne semblait nullement apeurée par le jeune homme, faisant un pas sur le côté pour l’éviter. Elle lui fit un croche-pied en même temps mais le jeune homme sauta au-dessus de son pied, donnant un coup de coude en plein sur le visage d’Olistar, celle-ci parant le coup. Elle murmura d’une voix légèrement étonnée :

« Oh ? Je pensais que tout cela serait suffisant pour te battre mais bon … »

« Arrête d’être trop vantarde, Olistar. Cela te perdra et tu le sais parfaitement. »

Hum ? Le savoir ? Elle n’en était pas aussi sûre que lui par contre. Elle se débrouillait plutôt bien même s’il fallait reconnaître que le jeune homme avait bien joué son coup en arrivant à éviter son croche-pied. Mais malheureusement, cela n’allait pas être suffisant. Sans crier gare, sa queue vint entourer Earnos, se serrant autour de son ventre.

« Maintenant, arrêtons là les stupidités. Pourquoi est-ce que tu fais cela ? »

« Je t’ai déjà dit que je ne te répondrai pas ! Ne me force pas à être méchant. » déclara le jeune homme, gémissant très faiblement de douleur alors que la Drascore le serrait de plus en plus fort. Elle rapprocha son visage du sien, reprenant :

« Je ne parle pas de ce que tu as fait … mais de ce que tu viens de faire. Attaquer le royaume ? Tu es fou ma parole ! Qu’est-ce qui cloche avec toi, Earnos ? »

« Demande plutôt au roi ce qui a cloché avec lui pour en venir jusqu’à là ! MAINTENANT … JE VAIS TE FORCER A ME LIBERER ! »

Il la frappa avec violence, leurs deux crânes se percutant. La jeune femme poussa un cri de douleur, relâchant le jeune homme alors que celui-ci attrapait la queue d’Olistar. Il poussa un nouveau hurlement mais de rage, la soulevant par la queue avant de la projeter au loin.

« Et disparais de ma vue ! Ne te représente plus en face de moi ! »

Il en avait assez ! Il ne voulait surtout pas affronter Olistar ! Comme il ne voulait pas affronter son père ou quiconque ! Mais si elle continuait de se présenter en face de lui, ça finirait très mal ! TRES MAL POUR ELLE ! La jeune femme aux cheveux violets se releva, perdant complètement son sourire.

« Je vois … Je vois parfaitement même … Si tu le prends comme ça, Earnos, on va être deux à jouer à ce petit jeu. Tu vas comprendre ce qui va t’arriver lorsque tu ne pourras plus bouger. Si tu veux que je te considère comme un ennemi, tu viens de gagner ! Dorénavant, n’ose plus te plaindre car ça va très mal se passer ! Tu es prêt ? »

S’il était prêt ? Pour qui est-ce qu’elle le prenait ? Elle allait avoir de grosses surprises ! Oh que oui ! Elle ne savait pas du tout à qui elle avait affaire maintenant ! Pourtant, elle reprit la parole sur un ton bien calme :

« Par contre, je préférai ne pas avoir à combattre sur un toit. Tu ne veux pas plutôt partir de là ? Enfin bon … A toi de voir, n’est-ce pas ? »

« Et tu penses vraiment que j’ai du temps à perdre avec toi ? Non … Puisque tu ne veux pas te battre, autant que je m’en aille. Je n’ai pas que cela à perdre. »

« E… Ar … Nos… Je commence à être sérieusement exaspérée là. Depuis quand tu te comportes comme un gamin ? Tu as besoin d’une bonne leçon, n’est-ce pas ? Viens donc par ici, ta grande sœur va te remettre … »

« NE PARLE PLUS DES MORTS ! » hurla soudainement Earnos, faisant apparaître ses ailes à nouveau. Des dards sortirent de ses mains tandis que le jeune homme aux cheveux blonds les pointaient en direction d’Olistar.


C’était quoi cette attaque ? AH ! Simplement des dards qu’il lui envoyait … Bon, ce n’était pas grave du tout. Elle n’était pas plus inquiète que ça. Avec agilité, elle esquiva les différents dards alors que ses jambes semblaient avoir pris du volume pendant un court instant.

« Sais-tu ce qu’est la pression ? Et l’acupuncture ? Je vais te le dire … Cela consiste tout simplement à presser différents points sur ton corps pour développer ta puissance, ta puissance ou ton endurance. Sais-tu ce que je viens de développer ? »

« Cela ne m’intéresse pas le moins du monde, est-ce que tu comprends ce que je veux dire ? »

« Hum … Soit … Mais tu penses pouvoir me toucher avec cette vitesse améliorée ? » demanda-t-elle une nouvelle fois alors qu’elle semblait presque disparaître de sa vue.

Une main se posa sur le visage d’Earnos, l’emmenant par-dessus bord du toit alors qu’il se retrouvait projeté sur le sol, quelques mètres plus bas. Le jeune homme chercha à se relever mais Olistar était à moitié couchée sur lui.

« Et si tu me racontais tout maintenant hein ? Ne me force pas à devenir réellement méchante, Earnos. Mon but n’est pas de te tuer, tu comprends ? »

« TU SAIS DEJA TOUT ALORS DEGAGE ET NE METS PAS EN TRAVERS DE MON CHEMIN ! JE NE TE LAISSERAI PAS … »

« Je n’aime pas te faire ça … Pas du tout mais tu m’y vois contrainte, Earnos. » murmura faiblement Olistar avant de lui donner une puissante baffe, la tête d’Earnos penchant sur le côté avant que ses yeux ne se ferment.

Voilà … C’était fait. Elle avait réussi à le battre avec une légère difficulté. Mais il ne pouvait rien faire pour lutter contre elle. Il était beaucoup trop faible. Et il voulait tuer le roi ? Non … C’était tout simplement impossible. Et elle voulait entendre de vive voix … ce qui s’était passé. Les rumeurs étaient une chose, l’entendre de la part d’Earnos en était une autre.

« Ah … Ah … Ah … Douély, je me sens mal ! Je me sens mal ! »

« Hum ? Comment ça ? » dit la Munja, regardant le corps spectral devant elle. Même si cela était difficile à remarquer, la jeune femme aux cheveux blonds était en sueur.

« Je ne sais pas mais j’ai mal ! J’ai vraiment mal ! Qu’est-ce que ça veut dire ? »

Qu’est-ce que ça voulait dire ? Quand même pas … Elle regarda rapidement le corps sans vie de l’Apireine, remarquant un liquide qui s’écoulait de la robe jaune et noire. Comment … AH ! Elle savait pertinemment ce que ça voulait dire !

« Tu es en train de perdre les eaux ! » déclara la jeune femme aux cheveux bruns, se préparant déjà à tout mettre en place.

« Mais pourquoi ? Pourquoi est-ce que je ressens ça si je suis morte ? Pourquoi ? »

« Tais-toi et commence à respirer et à inspirer un grand coup. De même, je te demanderai de pousser de toutes tes forces ! »

D’accord ! D’accord ! C’est ce qu’elle allait faire ! C’est ce qu’elle allait faire même si elle ne comprenait pas comment c’était possible ! Elle prit une profonde inspiration avant d’expirer. En même temps, elle serrait les poings de toutes ses forces, poussant quelque chose d’imaginaire tout en fermant les yeux. Pendant ce temps, Douély était déjà sous la robe de la jeune femme, ouvrant ses cuisses. Cela allait être compliqué, très compliqué.

« Pfff … Qu’est-ce que je suis sensée faire maintenant ? Les Ningales ne sont pas très inquiétants mais je ne peux pas laisser Earnos ici. Si les soldats l’attrapent, je … »

« Tu m’enterres trop vite, OLISTAR ! »

Un coup de poing vint la frapper en plein dans les hanches avant que deux mains ne l’agrippent de chaque côté. Un autre coup mais cette fois-ci de genou vint se loger dans le ventre d’Olistar, la projetant en arrière.

« Tu pensais quoi ? M’endormir avec une attaque aussi risible ? » demanda Earnos, se relevant avant de pencher le haut de sons corps en avant. Sa main droite s’était transformée en lance alors qu’Olistar se relevait elle aussi, une main posée sur sa hanche avant de montrer qu’elle n’avait rien eu.

« Et toi ? Qu’est-ce que tu pensais faire ? Me blesser avec ça ? Earnos, tu es faible, bien plus faible que tu ne le crois ! Mais ce n’est pas parce que tu es faible que tu dois te comporter comme le dernier des imbéciles ! »

« Hahaha … Je sais que je suis faible … JE LE SAIS PARFAITEMENT ! C’EST PARCE QUE JE SUIS FAIBLE QUE TERRIA EST MORTE ! »

Mais … Mais … Mais … Il y avait une chose pour laquelle il était sûr d’être plus grand que tous les autres : sa volonté. Qu’importe ce que les autres faisaient, il continuerait de se battre. IL CONTINUERAIT MÊME S’IL DEVAIT TUER OLISTAR !

Chapitre 37 : L’arrêter avant qu’il ne soit trop tard

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Chapitre 37 : L’arrêter avant qu’il ne soit trop tard

« Dis … Cet Earnos, il n’est pas très causant non ? »

« Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Il nous est nécessaire. C’est tout. » déclara un Ningale à l’autre alors que le jeune homme aux cheveux blonds était assis contre un mur.

« Ouais mais quand même, est-ce que c’est vraiment nécessaire de l’avoir avec nous ? Y a pas de risques qu’il nous trahisse ? » demanda une nouvelle fois le premier Ningale.

« Pas de soucis pour ça. Même s’il n’est plus très clair dans sa tête, il a une haine viscérale envers le roi. Il ne risque pas de nous trahir car il sait que nous sommes autant nécessaires que lui pour ses projets. Il n’a pas vraiment d’autres choix que de rester avec nous. »

« D’ailleurs, il paraîtrait que les autres rebelles commencent à se faire entendre. Ça se passe comment les relations avec eux ? Bonnes ou mauvaises ? Car bon, avoir plus d’alliés, ça ne serait pas du luxe, j’ai l’impression que ça va mal se terminer sinon. »

« Sois pas aussi pessimiste, tu veux pas plutôt dire le contraire ? Depuis longtemps, ça ne s’est pas passé aussi bien. Earnos connait le royaume comme sa poche. Tu n’as pas remarqué qu’il est toujours là où il faut ? Et en plus, il est capable de voyager sans jamais se reposer. »

« Je ne sais pas … Je ne le sens pas sur ce coup. M’enfin, je me fais surement des idées. »

« Ouais, sûrement même. C’est même obligatoirement le cas, y a pas d’autres solutions. »

Oui, sûrement. Le Ningale se répétait cela alors que le jeune homme aux cheveux blonds ne les regardait pas. Non, il observait tout simplement le sol, le regard perdu. Il semblait réfléchir à quelque chose dont seul lui avait l’idée. C’était aussi facile que cela … Aussi facile … n’est-ce pas ? Il voulait des nouvelles de Terria. Est-ce qu’elle était devenue une Munja ? Et même si elle ne s’appelait plus Terria, comment est-ce que tout cela se passait ?

« Je veux des nouvelles. Douély … Pourquoi … Pourquoi est-ce que tu m’as fait ça ? Pourquoi ? Pourquoi ? Est-ce que j’ai été méchant avec toi ? Très méchant ? »

Trop méchant ? Beaucoup trop ? Pourtant, il avait toujours tout fait pour servir son royaume. Toujours … Et voilà comment le royaume le remerciait ? Pourquoi est-ce que ce monde était si cruel ? Il n’avait pas eu le droit d’être heureux avec Terria, n’est-ce pas ? Il commença à éclater de rire, sans aucune explication. Les Ningales se tournèrent vers lui, surpris.

« Qu’est-ce qui se passe avec lui ? Il a perdu la tête ? »

« T’en fais pas, c’est devenu commun. Il a des petites crises de démence quand ça lui arrive. »

« Et on le garde avec nous ? Je ne suis pas vraiment certain qu’avoir un fou soit la meilleure idée. » reprit le premier Ningale, un peu inquiet.

« Mais arrête de te faire du souci ! Je te dis que ce n’est pas dramatique ! Laisse-le tranquille et tu verras que tout ira bien ! On va pas commencer à se faire du mouron pour un simple Dardargnan. Maintenant, tu me suis, on a du travail. » déclara le second en s’éloignant.

Ailleurs, dans le château, Olistar était assise sur un banc, semblant songeuse. Holikan était au loin, la regardant sans s’approcher d’elle. Il fallait dire que depuis leur dispute de la dernière fois, ils étaient tous les deux en froid.

« Le général Walane va rechercher son fils. Je dois l’arrêter avant qu’il ne soit trop tard … Je dois retrouver Earnos … Je sais qu’il serait capable de tuer son propre fils, tout simplement pour sauvegarder la paix dans le royaume. »

Sauvegarder la paix dans le royaume ? Mais ce n’était pas ce qu’Earnos faisait habituellement ? Pourquoi ? Pourquoi est-ce qu’il avait fait ça ? Depuis si longtemps, elle n’avait pas été autant perturbée que maintenant. Elle plaça sa tête entre ses deux mains, sanglotant. Même si cela devait mal se terminer, elle devait arrêter Earnos de ses propres mains. Elle devait le stopper avant qu’il ne saccage le royaume. Même si … Même s’il faisait tout pour … Même si c’était pour venger la mort de Terria, elle ne pouvait pas le laisser sombrer dans la folie. Elle devait l’arrêter.

« Olistar, est-ce que l’on peut parler tous les deux ? » demanda finalement Holikan, s’étant rapproché discrètement de la Drascore.

« Je n’ai pas le temps malheureusement, Holikan. Je vais me préparer. »

« Mais te préparer à quoi ? Tu peux me le dire non ? Nous sommes quand même ensembles. »

« Me préparer tout simplement à rechercher Earnos et à l’arrêter. Ne m’accompagne pas car c’est personnel. Est-ce clair ? »

C’était parfaitement clair. Il ne voulait pas l’arrêter. Il savait pertinemment que cela ne servirait à rien vu l’état émotionnel dans lequel Olistar se trouvait. Earnos … Ce Dardargnan, il s’était peut-être trompé ? Non, ce n’était quand même pas possible. Les paroles du roi étaient absolues. Pourquoi mentirait-il ? Et s’il mentait ? Comment est-ce qu’il avait osé tuer sa propre fille ? Non mais à quoi est-ce qu’il pensait ?

« Je m’en vais … Je vais stopper Earnos avant que son père ne le fasse. » murmura la Drascore avant de déposer un rapide baiser sur les lèvres du Yanmega.

« Fais attention à toi … Je comprends que tu ne veuilles pas que je t’accompagne mais même … Si Earnos avait raison, il faut l’arrêter. »

« C’est ce que je viens de dire. Ce n’est pas en agissant de la sorte, en s’alliant avec les rebelles, qu’il va pouvoir rétablir les choses, rétablir la vérité. Je sais parfaitement que le roi veut sa mort mais … Je ne peux pas accepter cela. »

« Si seulement, je … J’arrivais à croire à autre chose qu’en la personne du roi. » souffla le Yanmega, comme déçu par sa propre attitude. Olistar caressa sa joue, l’embrassant une nouvelle fois avant de lui répondre :

« Si tu es capable de douter, cela prouve que tu es sur la bonne voie. »

Puis elle s’en alla, quittant le château pour retrouver la trace d’Earnos. Il fallait le stopper.

Maintenant, il était sur le terrain, accompagnant de nombreux Ningales alors que cela faisait neuf mois que Terria était morte. Autant de temps s’était écoulé … depuis sa mort. Il allait vers ses dix-neuf ans mais il se fichait pas mal du nombre d’années qu’il avait. Là ? Il combattait tout simplement les soldats de l’armée, n’en tuant aucun contrairement aux autres. Il ne faisait que les assommer ou les endormir car oui … Il avait appris à utiliser un peu le poison qu’il pouvait avoir au bout de ses lances. Ainsi, soit il paralysait la personne, soit il l’endormait. Il devait remercier Olistar pour cela … mais aussi ses souvenirs en commun.

« Hey ? Pourquoi est-ce que tu ne les tues pas ? » demanda un Ningale à côté de lui.

« Car je n’ai pas que cela à faire ? La seule mort que je désire est celle du roi. Les autres n’ont aucune importance à mes yeux. »

« T’es franchement bizarre comme personne. On ne te l’a pas déjà dit ? »

« Je ne sais pas. Je ne porte pas d’intérêt à ce que l’on me dit. Je veux juste que l’on tue le roi le plus rapidement possible. Je veux la venger. »

C’était l’unique chose qu’il devait faire. L’unique chose … qui l’intéressait à l’heure actuelle. Le reste n’avait aucune importance, loin de là même. Oui … Comme le soldat qui tentait de l’attaquer alors qu’il plantait une mini-lance dans le cou de ce dernier, l’homme s’écroulant au sol, parcouru de spasmes.

« Ne cherchez pas à me combattre, cela est inutile … Plus qu’inutile même. »

« Tu me permets quand même d’essayer au cas où ? » demanda une voix féminine qui le fit trembler sur le coup. Cette voix ? Cela faisait tellement longtemps que …

Olistar se présenta en face de lui, sans sourire, sa queue de Drascore tapant le sol derrière elle. Elle n’avait pas vraiment changé … Enfin, si, un petit peu, elle faisait plus femme. Elle était quand même très belle. Il savait que s’il n’avait pas été amoureux de Terria, il aurait peut-être pu l’être d’Olistar mais … Ce n’était pas le moment de penser à ça.

« Olistar … Que veux-tu donc ? »

« Des explications sur tes agissements. Et elles ont intérêt à être bonnes. »

« Je n’ai pas de temps à perdre avec toi, Olistar. » déclara le jeune homme, présentant ses ailes dans son dos avant de décoller dans les airs et de s’éloigner.

« Oh non, tu ne t’enfuiras pas comme ça. Pas pendant que je suis là, Earnos. Tu peux toujours rêver. » dit la Drascore, prenant appui sur sa queue avant de sauter dans les airs, grimpant sur les toits des bâtiments avant de courir à la suite du Dardargnan.

« Laisse-moi tranquille, je n’ai pas de compte à te rendre, Olistar. »

« Plus que tu ne le crois. Je vais avoir besoin de quelques explications et tu es le seul à pouvoir me les donner, Earnos. » répondit aussitôt Olistar, le jeune homme aux cheveux blonds atterrissant finalement sur le toit d’un long bâtiment, Olistar arrivant à sa hauteur.

Chapitre 36 : Du monde à côtoyer

ShiroiRyu
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Chapitre 36 : Du monde à côtoyer

« Tu as entendu parler d’Earnos ? Il paraitrait que c’est le fils du général Walane, le grand ami du roi. Il paraitrait qu’il a aussi tué la princesse ! »

« Ouais, enfin, ça, c’est des rumeurs. La vérité, c’est que le roi a tué la princesse car celle-ci était amoureuse d’Earnos. Maintenant, il crie vengeance et réclame la tête du roi. »


Des rumeurs, toujours des rumeurs mais pas n’importe lesquelles. Des rumeurs sur le jeune homme Dardargnan, celui-ci qui combattait le roi et qui avait promis de mettre à mal la monarchie depuis que Terria était morte. Le roi n’était plus légitime et de nombreuses voix s’étaient levées, lui demandant de quitter le trône. D’autres disaient que de toute façon, le royaume était perdu … Et de nombreux assassinats se faisaient entendre. Mais était-ce Earnos le responsable de ces derniers ? Nul ne le savait à part lui-même.

Le Dardargnan était en train de combattre, plusieurs hommes se trouvant au sol tandis que lui-même était qu’égratigné. Les hommes étaient blessés, non tués alors qu’il pestait contre lui-même. Il était tombé dans un guet-apens.

« Qu’est-ce que tu attends pour nous tuer comme tu l’as fait avec la princesse ? »

« C’est ce que vous désirez réellement ? Que je vous tue ? Je peux facilement régler le problème si c’est ça que vous voulez. »

« Fais le comme tu l’as fait avec la princesse ! Nous ne croyons pas ces rumeurs qui disent comme quoi, la princesse était tombée amoureuse d’un homme comme toi ! »

Il donna un violent coup de pied dans les hanches de l’homme qui avait pris la parole, celui-ci criant de douleur avant qu’Earnos ne lui prenne la tête par les cheveux. Ses yeux rubis montraient toute la rage emmagasinée depuis ces derniers mois :

« C’est ça le problème ! C’est ça ! Elle était tombée amoureuse de moi, un petit Dardargnan de rien du tout ! Un Dardargnan comme il en existe tant dans le royaume ! Non pas d’un grand et puissant Yanmega, non pas d’un majestueux Libegon ! Non, d’un simple Dardargnan ! MOI ! Mais elle m’aimait et c’est pour ça que le roi voulait me tuer ! C’est pour ça que le roi a tué sa fille par accident ! Car elle a décidé de me sauver ! Tu comprendras ça ou il faut que je te l’explique dans une autre langue hein HEIN ? »

« Tu es complètement dingue. Tu crois vraiment que tu peux combattre le roi ? »

« Oh … Oui, je le combattrais et je le tuerai pour m’avoir retiré la femme que je chérissais le plus au monde. Au oui, je vais m’occuper de lui ! Je m’occuperai de lui et de tous ceux qui oseront se mettre en travers de mon chemin ! COMME TOI ! COMME VOUS TOUS ! » hurla le jeune homme avant de redonner un coup de pied dans le corps du soldat.


Pourtant, Earnos laissa les soldats au sol, s’éloignant sans un mot. Ils avaient osé s’en prendre à lui et ensuite, qu’est-ce qu’ils espéraient ? Qu’il allait se laisser faire ? Il en était hors de question ! Personne ne pouvait l’arrêter ! Personne ne pouvait stopper sa marche ! Le roi allait tomber un de ces jours … Quand ? Qu’importe le temps que cela prendrait, il s’en fichait complètement. Il voulait juste sa tête !

« Mon ventre est quand même devenu bien rond. Ça me fait bizarre … J’ai l’impression de ne pas être la mère. Mais en même temps, je vais être maman à dix-huit ans ! »

« C’est plutôt jeune … Et je ne pense pas que tu aies la capacité de prendre tes responsabilités. De même, je te rappelle un petit détail : tu es morte. Tu auras du mal à élever cet enfant. »

« Ça ne fait rien … Tant qu’Earnos sait qu’il a un enfant et qu’il l’élève, ça me suffit. » déclara l’esprit alors que Douély poussait un profond soupir.

« Faut-il encore qu’Earnos soit vivant … Mais d’après les rumeurs, il fait beaucoup de grabuge donc il a l’air d’aller plutôt bien. Tant mieux pour lui. »

« J’aimerai tant le revoir. Pourquoi est-ce que je ne peux pas le revoir ? Même si je suis … »

« Il est déjà dans un sale état psychologique, ressemblant un peu à celui de ton père. Tu veux qu’il devienne exactement pareil ? Et que cette tragédie se répète ? La future Apireine aura encore un père complètement dingue ? »

« Non, je ne pensais pas à ça du tout. Je ne veux pas … que … Enfin, je veux juste … »

« Tais-toi et continue d’observer ce qui se passe. De toute façon, tu ne peux rien faire d’autre, c’est compris ? » déclara la Munja, fatiguée.


L’Apireine hocha la tête positivement, semblant attristée par les paroles de Douély. Il fallait dire que cela faisait bien cinq mois qu’elle était morte … et que depuis tout ce temps, Douély continuait de maintenir son corps en vie pour l’enfant qu’il portait. Mais elle ? Et Earnos ? Elle ne savait pas du tout où se trouvait le jeune homme. Elle savait juste … qu’il avait un peu perdu la tête à cause d’elle.
Elle voulait le rassurer, lui dire que tout allait bien mais … Mais … Elle ne pouvait pas malheureusement. Douély ne lui permettait pas tout cela. Elle ne savait pas dans le fond ce que Douély voulait faire. Elle ne savait pas quel était le véritable but de Douély.

C’est vrai quoi ! La jeune femme ne disait rien du tout à ce sujet, continuant juste d’observer le ventre de l’Apireine qui gonflait au fil des journées. C’était gênant. Elle avait l’impression de ne pas être la mère de l’enfant qui était en train de naître. D’ailleurs, d’après ce qu’elle avait entendu de la part de Douély, c’était une fille … voir même deux ! C’était des jumelles ! Ou des jumeaux ! Elle ne savait pas ! Elle ne savait pas exactement mais Douély lui avait annoncé que l’âme s’était scindée en deux avant de devenir deux âmes distinctes ! Et elle qui pensait que … Ah non …

« Je n’y avais pas pensé. » bredouilla l’esprit, soudainement mélancolique et triste, ce qui sembla déranger Douély. Celle-ci lui demanda :

« Qu’est-ce qui se passe encore ? Tu es vraiment lunatique. »

« Je … Si ce sont des jumeaux … Cela veut dire que … »

« Arrête de te tracasser l’esprit pour le moment. » coupa aussitôt la Munja.

C’était bien plus difficile qu’elle ne le pensait. Comment ne pas imaginer que l’une de ces deux petites vies allaient disparaître sans même qu’elle puisse exister réellement ? Sans même pouvoir … bouger ? Ah … C’était pour ça qu’elle se sentait vraiment triste. A cause de toute cette histoire, de tout cela. Voilà pourquoi elle se sentait mal.

« Roi Théor, roi Théor ! Le village de Loran a décidé de s’affranchir du royaume. Ils ne veulent être sous votre monarchie ! »

Le monarque poussa un profond soupir. Ce n’était pas le premier village qui réagissait de la sorte. Earnos … Ce Dardargnan. Ce Dardargnan qui lui mettait tant de bâtons dans les roues ! Ce Dardargnan qui avait osé souiller sa petite fille !

« Ça ne fait rien ! S’il le faut, utilisez la force pour passer au peigne fin ce village ! Un village où Earnos peut vivre librement est un village où la force est nécessaire ! »

« Roi Théor, je ne suis pas sûr que ça soit une bonne idée. » déclara un homme aux cheveux blond mais au visage fatigué et vieillissant.

« Général Walane, je sais parfaitement que l’on parle de votre fils. »

« Non, ce n’est pas de ça dont je parle. Mais utiliser la force pour trouver Earnos ne nous mènera à rien, sauf à plus de villages qui seront opposés au royaume. Cela est une mauvaise chose. » reprit le Dardargnan avec lassitude.

« Et que proposes-tu alors comme idée pour calmer les villages dissidents ? »

« Nous devrions plutôt tenter de tracer le chemin qu’Earnos a choisi. Cela nous permettrait alors de savoir où nous rendre et de l’attraper avant qu’il ne tente de s’enfuir. Pour l’instant, nous ne pouvons rien faire mais il faut noter chacun de ses déplacements et ensuite tracer une carte pour voir s’il suit un chemin en particulier ou non. »

« Cela me semble assez astucieux et ingénieux. Soit … Nous allons faire cela, Walane. Je te laisse prendre les commandes et appliquer les directives pour capturer ton fils. Tu peux faire qu’il soit vivant. »

« Comme vous le désirez, roi Théor. » murmura le Dardargnan en s’inclinant respectueusement devant le monarque.

Quelques secondes plus tard, il s’éloigna, l’air pensif. Juste à côté des portes menant à la salle du trône, la Drascore était présente, croisant les bras. Le Dardargnan se tourna vers elle, un petit sourire triste aux lèvres.

« Alors … Qu’est-ce que vous comptez faire ? »

« Ce que je dois faire pour mon royaume : l’arrêter. »

« Vous ne serez pas le seul à vouloir le stopper. Sa folie n’a que trop duré. » déclara Olistar, ne précisant pas de quelle folie elle évoquait. Elle comme l’homme d’âge mûr savait pertinemment que les deux côtés étaient devenus fous.

Chapitre 35 : Remarqué

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Chapitre 35 : Remarqué

« Tu as entendu parler de ce Dardargnan ? Earnos ? Enfin, l’ancien chevalier de la princesse ? Il paraitrait qu’il se balade de ville en ville sans que l’on sache pourquoi. Dans tout le royaume, on peut apercevoir sa présence. »

« Mais comment est-ce qu’il fait ? Il ne peut pas être partout à la fois ! Et même avec la distance entre chaque ville, il ne devrait pas pouvoir s’y rendre sans se reposer non ? »

« Hey, qu’est-ce que tu veux que je te dise moi ? Je ne sais pas ! Je ne lui ai pas posé la question non plus ! Tu crois que je vais aller le chercher et lui demander comment il fait ? »

« MOUARF ! Comme si tu pensais qu’il était à côté de nous aussi tant qu’on y est ? »

Et pourquoi pas ? Il ne se présenta pas mais il était camouflé derrière une cape brune alors qu’il écoutait les conversations dans la taverne où il se trouvait. Oui, il y avait quelques soldats, oui, il y avait quelques pochtrons mais voilà, il se ressourçait et il avait de quoi boire. Bon, en même temps, il avait réussi à se raser et donc à faire disparaître la barbe et la moustache … Pfiou, il voulait quand même paraître un peu « distingué ».
« De toute façon, il faut savoir que le roi a tué sa propre fille. » murmura-t-il sous sa cape, plusieurs têtes se tournant vers lui.

« Qu’est-ce que tu dis, l’inconnu ? » demanda l’un des soldats plutôt éméchés.

« Faut-il que je me répète ? Je viens de dire que le roi a tué sa propre fille. C’est ce que les rumeurs annoncent. Il paraîtrait que le Dardargnan s’était enfui avec la princesse mais que le roi les as retrouvés tous les deux. Il a tenté alors de tuer le Dardargnan mais la princesse Terria s’est mise en rempart et a protégé Earnos, perdant la vie sur le coup. Le roi n’ayant plus toute sa tête depuis la mort de la reine Seiry, il a alors accusé Earnos du meurtre de sa fille, ce qui fait de lui un coupable idéal. »

« Comment est-ce que tu sais tout ça, toi ? Et ce ne sont que des rumeurs ! » déclara un second soldat, moins saoul que le premier.

« Si ces rumeurs existent, c’est qu’elles sont fondées en soi, non ? Sinon, comment pourraient-elles voir le jour ? »

Il avait dit cela tout en terminant son verre, s’en allant en laissant de quoi payer la consommation. L’argent ? D’où il provenait ? Des rares personnes qui croyaient en son histoire. Ce n’était qu’une ville comme une autre. Il venait de mettre les graines de la discorde parmi les villageois, certains penseront à ce qui s’est passé, pourquoi le roi ne voulait pas montrer le corps de la princesse, toutes ces choses.

« Hey, attends un peu, toi ! » dit une voix derrière lui alors qu’il venait de quitter l’auberge. Sans y prêter attention, il s’enfonça dans une ruelle, jetant quand même un regard derrière lui avant de remarquer que c’était deux soldats de l’armée. Il se retourna pour leur faire face, dévoilant son visage. L’un des soldats : « Attends un peu mais tu es … »

« Earnos, c’est le cas. Je suis le seul survivant de ce qui s’est passé cette nuit-là … Oui, vous ne le saviez pas mais quelques soldats sont morts sans que l’on ne sache pourquoi. Les soldats qui accompagnaient le roi ce soir-là. Aucune trace … Aucune preuve. Mais bon, je ne pense pas que vous m’écouterez … contrairement aux villageois. »

« A quoi est-ce que ça te sert de t’enfuir ? Si tu es capturé vivant, tu pourras alors te défendre ! » dit l’un des soldats, qui, malgré l’alcool dans son sang, semblait avoir encore toute sa tête, chose assez étonnante.

« Et vous pensez vraiment que le roi va me laisser vivant ? J’étais avec sa fille ! Nous étions amants tous les deux ! Il nous a découverts et il a voulu me tuer. Voilà l’unique vérité, la vérité qu’il ne veut pas vous révéler car il sait que cela mettrait encore plus à mal sa réputation. Déjà qu’il est devenu complètement fou depuis la mort de la reine Seiry … Et … Je ne vois pas pourquoi je reste ici. »

Sans un mot, il fit apparaître ses ailes dans son dos avant de décoller dans les airs, s’enfuyant en laissant perplexes les deux soldats. Voilà ce qu’était son projet, l’un de ces nombreux projets. Pour une fois, il était tombé sur des soldats moins bêtes que d’habitude.

Mais ce n’était pas toujours le cas malheureusement. Des fois, il y avait des personnes bien plus stupides … et qui tentaient de le combattre. AH ! Le combattre ! Ils ne comprenaient pas comment il faisait pour se déplacer de ville en ville sans interruption ? L’endurance … La rage … La haine … Tout cela cumulé lui donnait une énergie capable de le faire marcher ou voler pendant des heures durant sans même qu’il ne s’arrête un instant. C’était cela … Et aussi ses pensées tournées envers Terria. Il était peut-être devenu un peu fou … mais au moins, son plan se mettait en marche peu à peu.

Combien de temps ? Depuis combien de temps faisait-il tout cela ? Il ne savait pas … Pas du tout même. Mais il comptait les jours et les semaines, les mélangeant dans sa tête. Il savait juste au minimum que cela faisait déjà trois mois … Trois mois voir bien plus … Mais personne n’avait réussi à mettre la main sur lui et un vent de rébellion recommençait à souffler dans le royaume. Un vent mauvais … Celui de la mort du roi.
Il avait finalement peu à peu de nombreux « fidèles » qui voulaient le suivre non pas car il les manipulait mais car il avait … ce qu’ils appelaient du charisme. Il n’avait pas cherché à en avoir mais visiblement, cela affectait les personnes autour de lui. Bien entendu, cela ne voulait pas dire qu’il voyageait en groupe ou qu’il se montrait à visage découvert la majorité du temps. Il n’était pas fou, loin de là.

Il voulait juste … que le roi s’inquiète. Que le roi commence à perdre encore plus la tête. Il voulait que tout cela … Ah … AH … Il devait aussi trouver Douély ! Il devait aussi la trouver ! Il devait retrouver DOUELY ! Douély qui n’avait plus donné de nouvelles depuis des mois ! Il ne savait pas où elle était ! Il ne savait pas où était le cadavre de Terria !

« Si j’attrape Douély … Si je l’attrape … Ah … Ah … Je vais lui faire payer ce qu’elle m’a fait. Je vais lui faire regretter ça ! »

Il allait lui faire payer ce mensonge ! Comment est-ce que Douély avait osé faire une telle chose ? COMMENT HEIN ? COMMENT ? Il … Il en était hors de question ! Hors de question de ne plus revoir Terria ! HORS DE QUESTION !

« Mon ventre est en train d’enfler. Qu’est-ce que ça veut dire ? »

« Quoi ? Tu ne sais pas comment naissent les bébés ? Alors, tu vois, le papa a mis la petite graine dans le corps de la maman. La petite graine a fleuri dans le pot à l’intérieur de la maman puis neuf mois plus tard, le bébé va naître. »

« NON ! Ce n’est pas ça que je veux dire ! Ce que je veux dire, c’est que … Je ne sais pas … Ça me fait bizarre de voir mon corps vivre sans que je ne sois à l’intérieur. »

Humpf ? La Munja posa son regard sur l’esprit de l’Apireine. Celle-ci semblait plutôt bien prendre le fait que cela faisait maintenant plus d’un trimestre qu’elle était au-dehors de son corps. Ce corps qui ressemblait à celui qu’il avait été avant de subir un trou dans le ventre. Il ne respirait pas, pas du tout mais le cerveau était irrigué par le sang et ainsi, tous les muscles fonctionnaient correctement. De même, la Munja semblait s’occuper du ventre qui gonflait maintenant depuis quelques temps.

« Je ne savais pas que tu connaissais tellement de choses. »

« Il y a beaucoup à apprendre que tu ne le crois. Ce genre de techniques était utilisée par divers insectes il y a de cela plusieurs siècles. Les pouvoirs d’un Munja se développent de plus en plus au fur et à mesure de son existence. »

« C’est pour ça que tu as pu ramener l’esprit de ma mère il y a quelques années ? »

« L’esprit d’une Apireine est l’esprit le plus difficile et complexe à ramener ou … à dévorer pour un Munja. C’est pourquoi il n’existe que peu de Munjas qui sont capables de ce que j’ai fait. Si tu as le temps de parler, tu ferais mieux de te concentrer à ne pas perdre le lien avec ton corps. Si tu le perds, tu ne le retrouveras jamais. » marmonna Douély, la jeune femme aux cheveux bruns étant en sueur, semblant avoir fait de nombreux efforts.

« Je devrais te remercier non ? Pour tout ce que tu fais … et même si tu faisais semblant de me dévorer, je sais que tu fais tout cela pour Earnos et non pas pour le royaume. »

« Tais-toi. Tu ne peux pas savoir pour qui je fais cela. Tu risquerais d’être surprise le jour où tu le découvriras … Si tu le découvres un jour. »

« Pour l’instant, j’accepte ma condition ectoplasmique. Tant que l’enfant né, c’est le plus important non ? Est-ce qu’il y a déjà eu des jumeaux ou plusieurs enfants chez une Apireine ? Comme tu sais tellement de choses, je me le demandais. » dit la jeune femme fantômatique.

« Des jumeaux ? C’est le cas bien que généralement, ce ne sont que des jumelles et l’une d’entre elles meure soit souvent à la naissance soit quelques mois après sa naissance. Quand je te parlais d’une malédiction, elle n’était pas à prendre à la légère. »

D’accord. Elle comprenait parfaitement. Mais quand même, la vie des Apireines était vraiment triste. Et elle ne savait pas pourquoi mais elle se disait que celle de Douély n’était surement guère mieux. Il suffisait de voir comment la jeune femme se comportait depuis ces trois mois. C’était grâce à elle qu’elle était encore « vivante » si on pouvait dire cela. Mais en contrepartie, il y avait tant de sacrifices à faire.

Chapitre 34 : Incompréhension

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Chapitre 34 : Incompréhension

« Qu’est-ce que tu en penses ? Est-ce que je dois te dévorer ou non ? »

« Pourquoi est-ce que tu ferais cela ? » demanda Terria, semblant garder son calme bien que la situation ne s’y prêtait pas le moins du monde.

« Je ne sais pas. Car ainsi, Earnos ne pensera plus à toi et tirera un trait sur cette histoire ? A cause de toi, il a sombré dans la folie … Comme ton père avec ta mère. »

« Som …brer dans la folie ? Qu’est-ce que tu veux dire ? Où est Earnos ? Qu’est-ce qu’il est en train de faire ? Je veux savoir ! Tu dois le savoir si tu as mon corps avec toi ! » dit l’esprit de l’Apireine avec inquiétude, Douély haussant un sourcil.

« Tu ferais mieux de t’inquiéter pour toi … Stupides Apireines … Vous réitérez les erreurs du passé à chaque fois. De toute façon, depuis que la première Apireine est morte, vous êtes toutes maudites, tu ne le savais pas ? Est-ce que tu as déjà connu ta grand-mère ? »

Hein ? Pourquoi une telle question ? Non … Elle ne l’avait jamais connue. Il faut dire qu’elle ne s’était jamais posé la question pendant toutes ces années. Sa grand-mère Apireine ? Celle qui régnait avant la reine Seiry ? Elle hocha la tête négativement avant de répondre :

« Pas du tout. Pourquoi est-ce que tu me demandes une telle chose ? C’est que tu sais … »

« Ce que je sais ? C’est très simple. Je vais te le dire puisque tu veux tant le savoir. Depuis la première Apireine, chaque Apireine est vouée à un destin funeste. Maladie, assassinat, accident, tout est bon pour que chaque Apireine ont une espérance de vie très faible. Tu peux même considérer que la reine Seiry était parmi l’une des plus vieilles Apireines de ce royaume. Généralement, les Apireines ont le temps d’avoir une descendance mais il est vrai que ton cas, je dois t’applaudir. Morte à l’âge de dix-huit ans, aucun enfant, je crois que le royaume est perdu par ta faute. »

« C’était ça ou alors Earnos mourrait ! Je ne l’aurai jamais laissé mourir ! »

« IMBECILE ! TU CROIS QU’IL Y A DE LA PLACE POUR L’AMOUR ?! » hurla aussitôt Douély, plantant sa main dans le ventre ectoplasmique de Terria qui poussa un cri de douleur. « Je vais te le dire pour que cela rentre dans ton petit crâne. Les Apireines ne sont pas faites pour aimer, elles servent tout simplement à procréer et à permettre au royaume des insectes de se maintenir. Tu crois que tu étais la première à croire à cette futilité ? A espérer pouvoir vivre avec la personne que tu aimes ? Et même si c’était le cas, tu serais morte avant même de pouvoir voir tes enfants grandir ! »

« Je briserai la malédiction s’il le faut ! »

« HAHAHAHA ! Et comment ? Et comment est-ce que tu penses le faire, sombre idiote ? Regarde-toi, tu n’es plus qu’un cadavre, qu’un simple esprit que j’ai extirpé de ta carcasse pourrissante. Il n’y a plus d’Apireine dans le royaume ! Enfin, sauf celle qui est dans ton ventre et qui continue de se développer ! »

« Qu’est-ce que … »

« Félicitations, tu étais enceinte ! Je suis capable de repérer les âmes, tu ne crois pas que je n’ai pas remarqué qu’une nouvelle âme était en train de se former dans ton être ? Pour l’instant, je la maintiens en vie. Heureusement que j’ai réussi à retrouver Earnos avant qu’il ne soit trop tard. Il se peut que ta gamine meure mais pour l’heure, elle est toujours en train de se développer et de vivre. D’ailleurs, ton corps aussi est en train de se régénérer. Tu es peut-être morte mais avec un trou dans le ventre, ton enfant aurait du mal à se développer. »

« C’est … l’enfant … d’Earnos ? » bredouilla l’esprit, regardant son corps avec appréhension. Douély émit un grognement avant de dire :

« Saut si tu as été avec un autre insecte. M’enfin, tu ne serais pas la première Apireine volage et que l’on considère comme une traînée. Rozalée la « grande » Apireine qui aimait donner de l’amour à son peuple ou plutôt faire des orgies. Dommage qu’elle fut dévorée par les maladies vénériennes. Ça lui apprendra. M’enfin, sa fille, bien qu’un peu bâtarde et mal-terminée a réussi à donner l’une des meilleures Apireines que ce royaume pu avoir. Comme quoi, la beauté d’une personne ne se résume à rien.  »

« JE N’AI EUT QU’UN SEUL RAPPORT SEX… »

L’esprit se stoppa aussitôt dans ses paroles, rougissant violemment. Chose plutôt singulière quand on la voyait sous cette forme. Ça ne concernait pas Douély !

« Pauvre fille. Je ne sais même pas pourquoi je fais cela. »

« Comment … est-ce que tu sais toutes ces choses ? Tu as l’air … de tellement connaitre. »

« Ca ne te concerne pas. Mets-la en veilleuse pendant que je me charge de cela. » déclara la Munja avant de s’approcher du corps de l’Apireine. Aussitôt, sa main droite s’était mise à rayonner avant qu’elle ne la place sur la poitrine de Terria.

« Qu’est-ce que tu fais ? Je … Je me sens bizarre, vraiment bizarre. »

« Je vais t’empêcher de commettre une absurdité. Dorénavant, tu devras vivre comme une recluse, tu ne pourras plus jamais sortir de cet endroit et il se peut même que ton enfant ne naisse jamais. Qu’est-ce que tu en penses ? »

« Je veux que mon enfant naisse. Le reste n’est pas … »

« Arrête avec cette idée stupide de sacrifice ! Qu’est-ce que tu crois. Que tu peux … Non, ça ne sert à rien de s’emporter. Stupide … Vraiment stupide ce que je dois faire, ce que je suis prête à faire pour une Apireine complètement stupide, tout ça pour un gamin stupide que j’apprécie depuis des années, ça m’énerve, comme ça m’énerve … »

« Tu parles d’Earnos ? Je … »

Qu’elle la boucle ! Elle ne voulait rien entendre d’elle ! Ce qu’elle était prête à faire, tout ça pour que cette gamine …Non. Il valait mieux ne rien penser de la sorte, loin de là. C’était mieux … de ne pas y penser. Elle devait juste accomplir ce qui était nécessaire. Et de toute façon, Terria était la première Apireine … à avoir fait cela depuis si longtemps.

« Le général Walane ne va pas bien depuis quelques temps. »

« Holikan, essaie un peu de comprendre, tu connais beaucoup de personnes qui doivent tuer leurs propres enfants à cause d’un ordre royal ? Tu ne te sentirais pas mal ? »

La Drascore s’adressait au Yanmega, le couple discutant entre eux des derniers évènements. Pourtant, le Yanmega semblait stoïque et calme, reprenant :

« Et il paraîtrait que l’on a trouvé des traces d’Earnos dans différentes parties malfamées du royaume. Je ne sais pas ce qu’il prépare mais ça n’augure rien de bon. »

« Attends un peu, tu n’es quand même pas en train de croire qu’Earnos a vraiment tué la princesse là, hein ? » demanda la Drascore, se redressant du banc sur lequel ils étaient assis.

« Je ne crois que ce que je vois … Et pour l’instant, je ne vois rien. Alors la seule personne que je crois, c’est le roi sinon … Pourquoi est-ce qu’Earnos se serait enfui ? »

« Car il aimait Terria ! Il l’aimait ! Arrête de faire l’imbécile, Holikan ! Tu sais parfaitement qu’Earnos et Terria s’aimaient tous les deux ! Tu es pourtant pas une lumière mais tu l’avais remarqué alors arrête de dire du mal d’Earnos ! »

« Olistar, ton jugement est faussé par tes sentiments envers Earnos. Ce n’est qu’un simple Dardargnan. Dans l’idée même où Earnos aimerait Terria, ce qui ne serait pas illogique, il sait qu’il n’aurait aucune chance de gagner ce tournoi. C’est pourquoi il a kidna… »

« Mais tu ne comprends rien à rien ? Terria voulait s’enfuir avec Earnos ! Ils se sont tous les deux enfuis ensemble après l’annonce du tournoi ! Ils voulaient s’exiler ! »

« Mais comment est-ce que tu sais ça ? Tu … Tu n’es quand même pas mêlée à cette histoire, n’est-ce pas ? » demanda le jeune homme aux cheveux verts.

« Et si c’était le cas, qu’est-ce que tu ferais hein ? Tu irais le répéter au roi ? » dit-elle avec ironie, fixant le Yanmega ardemment.

« Bien sûr que non … sauf si c’était vraiment grave et … »

« Mais quel idiot … Mais quel idiot ! Vraiment, on ne peut rien faire de toi, ça ne sert à rien. Autant pour le racisme, il a complètement disparu, autant, tu es toujours prêt à obéir à n’importe quel ordre du roi. Je crois que j’en ai assez pour la journée. Je m’en vais ! » déclara la Drascore avant de s’éloigner, le Yanmega se levant à son tour.

« Attends un peu, Olistar. Ce n’est pas ce que je voulais dire ! »

« Oui, oui, bien sûr. Si tu as du temps à perdre pour ça, concentre-toi plutôt sur comment servir ton roi jusqu’à la mort. Tu n’es pas capable d’avoir une opinion propre ! »

Mais ce n’était pas du tout le cas ! Elle se trompait lourdement ! Mais il l’avait peut-être vexée … quand il avait commencé à parler d’Earnos. Il fallait dire que tout cela lui semblait tellement irréel … et illogique en même temps. Difficile de savoir ce qui était vrai ou non.

Chapitre 33 : Parmi les rebelles

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Chapitre 33 : Parmi les rebelles

« Le château est trop bien gardé … Beaucoup trop bien. »

Les jours s’étaient écoulés et il n’avait pas oublié un seul instant Terria. Il ne savait pas où elle était, il ne savait pas du tout ce que Douély faisait avec mais il savait juste une chose : ce château était beaucoup trop gardé comparé à auparavant. Il ne pouvait même pas passer par le petit trou secret, celui où lui et Terria avaient pour habitude de s’y rendre. Non … Pourquoi ? Car cela reviendrai tout simplement à du suicide. Il serait suicidaire de chercher à tuer le roi dans son château.

« Pas alors que je suis seul … Il me faut d’autres personnes. Il m’en faut d’autres. Je ne peux pas y aller seul. Je ne peux … Pas du tout ! Ce n’est pas possible ! »

Il quitta sa cachette, s’éloignant du château alors que la garde était de plus en plus forte et nombreuse. Ça ne servait à rien … Rien du tout même. Il était complètement perdu et déboussolé. Il n’avait plus d’amis, plus du tout. Il ne lui restait qu’à s’en faire d’autres alors.

Des « amis » bien spéciaux … Des amis qui n’avaient pas peur de ce qui se passait, qui voulaient mettre à mal la royauté. Il n’y avait alors pas cinquante mille solutions. Il n’y avait alors pas cinquante mille solutions. Il suffisait juste de se faire un nom. Un unique nom qui consisterait à se faire connaître … de la part des rebelles.
Dans les sous-sols du royaume des insectes, là où vivaient une bonne partie des Ningales, il se déplaça à visage découvert, tous le regardant avec étonnement. Il fallait dire que depuis quelques jours, il s’était négligé et une petite barbe et moustache commençaient déjà à pousser sur son visage. Ah … A son âge, avoir une telle chose ? Et pourtant, c’était bel et bien le cas.
Il s’y faisait … C’était ainsi la vie. Pourtant, il était encore facilement reconnaissable. Et cela était nécessaire puisqu’un Ningale s’approcha de lui, le jugeant pendant quelques secondes. Il s’était immobilisé, attendant de voir ce que l’homme allait faire. Celui-ci posa finalement la question qui le taraudait depuis quelques instants :

« Tu … es … Earnos ? Le Dardargnan qui a tué la princesse Terria ? »

« Je ne l’ai pas tuée. Tu te trompes lourdement. » déclara aussitôt le Dardargnan.

« Ouais, ouais, bien entendu. C’est l’autre « rumeur » alors. Celle qui reviendrait à dire que tu t’es enfui avec la princesse alors. C’est quoi ce que tu nous veux ? Tu serais pas un peu fou par hasard ? Tu cherches un refuge ici ? »

« Arrête de raconter n’importe quoi et d’essayer de te donner de l’importance. Tu ne connais rien de la vérité et tu tentes de faire tes grands airs de monsieur je-sais-tout. »

Le Ningale tiqua sur la remarque du jeune homme, marmonnant après quelques instants :

« Qu’est-ce que tu veux alors ? Si tu n’es pas là pour un refuge, tu es ici pour une autre raison. Dis-là au lieu de tourner autour du pot. Car on n’a pas que ça à faire … et s’il faut, je pense pas que tu puisses te battre contre plusieurs d’entre nous. »

« Maintenant la violence au lieu de discuter ? Je tenais simplement à vous dire que si vous êtes toujours prêt à vouloir tuer le roi … Cela peut s’arranger. »

Cela peut s’arranger ? Les paroles d’Earnos semblaient avoir fait mouche puisque le Ningale perdit aussitôt sa contenance, ne s’attendant pas à une telle déclaration. Pourtant, quelques secondes plus tard, il reprit sur un ton amusé :

« Ah ouais ? Le preux chevalier qui était toujours au service de sa princesse a décidé de se rebeller et de vouloir la tête du roi ? Pour qui est-ce que tu te prends ? Tu crois vrai … »

La pointe d’une lance se logea à quelques centimètres du cou du Ningale avant de s’approcher légèrement. Elle entailla un peu le cou du Ningale avant qu’Earnos ne murmure sur un ton enragé :

« Ne t’avise plus jamais de parler de ma princesse de la sorte, c’est compris ? Sinon, je te tue directement, qu’importe si je dois crever ensuite. »

« Tu n’auras même pas le temps de bouger que tu seras mort. Tu veux faire le con ? » dit le Ningale, essayant de jouer sur le fait qu’Earnos était entouré. Pourtant, le Dardargnan ne bougea pas d’un pli.

« Tu veux que l’on essaye pour voir ? Je vais te dire ce qui se passe réellement. Je ne veux pas tuer le roi car il a décidé de mettre ma tête à prix. J’en ai vraiment rien à faire de ça ! J’étais prêt pour cette conséquence quand Terria et moi, nous nous sommes enfuis ! »

La lance avait disparu alors que le Dardargnan prenait maintenant le Ningale par le col, avançant avec lui tout en reprenant la parole :

« Mais ce que je ne supporte pas … CE QUE JE NE PEUX PAS SUPPORTER, C’EST QU’IL AIT TUER LA FEMME QUE J’AIME ! »

Sans prévenir, il projeta le Ningale en arrière, celui-ci roulant au sol sur quelques centimètres, nageant en pleine confusion. Aussitôt, d’autres Ningales vinrent entourer Earnos, le Dardargnan présentant ses lances. Le Ningale au sol chercha à se relever, bredouillant :

« Attends un petit peu … Qu’est-ce que tu racontes là ? Tu veux dire que … »

« C’EST POURTANT CLAIR, ABRUTI ! Le roi a tué sa propre fille ! Il a tué la princesse Terria parce qu’elle ne voulait pas revenir avec lui ! Elle voulait vivre avec moi ! »

« Wow. J’ai besoin que ça soit vraiment plus clair. Le roi a vraiment … »

« Mais qu’est-ce qui cloche avec toi ? T’es lent ou quoi ? Purée … Ah … Ah … Le roi … Le roi … C’était un accident ! Le roi voulait me tuer mais elle a préféré me défendre. AH … AH … Bordel, ça ne sert à rien ! Ce n’est pas avec des types comme vous que je pourrai le tuer ! Ça ne sert à rien ! Je peux connaître le château, ce n’est pas avec des abrutis incapables de discernement que je vais pouvoir l’attaquer ! DEGAGEZ ! »

Il avait hurlé les dernières paroles avant de s’éloigner. Repoussant les Ningales devant lui, il quitta la zone avec rage, semblant incontrôlable. Il en avait assez … ASSEZ ! Ce n’était pas avec eux ! Ce n’était pas avec eux !

Il vagabondait maintenant de quartier en quartier, s’envolant dès que les ennuis arrivaient. Son expérience sur le terrain lui était amplement suffisante, lui permettant d’échapper à quiconque tentait de l’arrêter. Pour le moment, il n’avait rencontré personne et c’était une bonne chose. Il était … Il était seul … Mais il fallait des personnes pour mener l’assaut.

« Je te vengerai, Terria … Je te vengerai pour ce qu’il a fait. »

Et même si … Même si elle devait revenir à la vie grâce à la Munja, il ne pouvait pas … Il ne pouvait pas accepter de se voir vieillir alors qu’elle resterait jeune toute sa vie ! Ah … Terria, ce n’était pas le fait qu’elle soit une Munja. Ça serait toujours la même fille … La même femme qu’il aimait, juste une race d’insecte différente.

Hahaha … Il avait envie de pleurer, il avait envie de pleurer de rage, de frapper n’importe qui, de détruire tout ce qui se trouvait en face de lui mais ça ne la ramènerait pas. Ca ne la ramènerait pas ! Il allait contacter d’autres rebelles, encore des rebelles. Les Scorvols et Scorplanes belliqueux, ceux qui n’avaient pas voulu rejoindre le royaume. Oui … Il y en avait. Il y en avait tant. IL Y AVAIT TANT DE PERSONNES QUI VOULAIENT LA MORT DU ROI ! Il suffisait juste de tendre la main. Il allait mener une armée contre le roi ! Il allait lui en faire baver ! Il allait tous les rayer ! Il allait éliminer ce roi ! Par tous les moyens nécessaires et possibles ! Sa mort … allait être lente et douloureuse, tout le contraire de ce que Terria avait subi. Ah … Ah … Ah … Les rebelles.

Dans un endroit éclairé par une faible lueur, le corps de l’Apireine était déposé sur une table en bois. A ses côtés, debout, la Munja regardait le trou dans le ventre sans être dégoûtée ou autre. Non … Elle plongea même sa main dans le ventre, sans que pour autant du sang s’en échappe. C’était même tout le contraire. Sa main semblait immatérielle. Elle en extirpa une sphère blanche, la pressant entre ses mains avant de la jeter devant elle.
Peu à peu, la sphère s’allongea tout en se modifiant complètement, prenant la forme d’une jeune femme aux longs cheveux blonds, robes rayée de noire et de jaune. Des yeux rouges qui fixaient avec surprise la Munja.

« Qu’est-ce que … cela veut dire ? Où suis-je ? Tu es … Douély ? »

« Oh … Je vais mettre les choses directement au point : tu es morte. »

« Morte ? Mais comment … Non … Je … C’est normal. J’ai voulu sauver Earnos et je suis morte … par mon propre père. De la main de mon propre père. »

« Oh … Et ce n’est que le début de tes problèmes. Sais-tu ce dont sont capables les Munjas ? Je ne suis pas sûre que tout le monde le sache. Je ne vais pas tergiverser très longtemps à ce sujet. Il paraîtrait qu’ils sont capables de dévorer les âmes. Devines ce que tu es à l’état actuel. » annonça la Munja tout en émettant un grand sourire.

De … De quoi ? Douély n’essayerait quand même pas ça non ? Pourtant, si elle se retrouvait seule avec elle, ça voulait tout dire sur la situation actuelle.

Chapitre 32 : Une autre forme

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Chapitre 32 : Une autre forme

« C’est moi qui l’ai tué … C’est moi qui ait tué Terria. Je l’ai tuée … Je l’ai vraiment tuée … Je suis responsable de sa mort. Je suis le seul responsable de sa mort. »

Il était celui … Celui qui avait tué Terria. Car il avait décidé de fuguer avec elle. Car il avait décidé de l’emmener avec lui. Il était le seul … Le seul qui était responsable de tout ça. Il était le seul, vraiment le seul. Uniquement le seul responsable. Ah … Ah … Ah …


Il s’était retrouvé encore dans une ruelle, le corps de Terria collé contre le sien. Cela faisait bientôt une journée et elle était devenue rigide. Il avait les larmes aux yeux. Il devait trouver les Arakdos, il devait les trouver pour leur demander de la garder dans cet état ! Pour qu’elle reste belle et parfaite ! Il ne voulait rien d’autre ! Rien du tout pour le moment sauf … Sauf une chose … Une seule chose … Il voulait juste une chose …

« Earnos ? Que fais-tu donc ici ? » demanda une voix calme et féminine.

AH ! Il sursauta sur le coup, déposant Terria contre le mur avant que deux lances ne sortent de ses mains, fusionnant avec elles. Qui était là ? QUI ? Il n’avait surtout pas envie de perdre son temps avec d’autres personnes ! Il était vraiment prêt à tuer maintenant ! VRAIMENT !

« Je crois t’avoir posé une question. » murmura la même voix alors qu’il regardait autour de lui. Il n’y avait personne ! ALORS … ELLE ETAIT EN HAUTEUR ! Sans hésitation, il s’envola de la ruelle, prêt à en sortir par la voie des airs mais une main se posa sur son visage avant qu’il ne soit violemment projeté au sol. « Tu es un imbécile ou quoi ? Tu veux que les gens se demandent ce qui s’est passé ? Que tu te fasses repérer ? »

Cette voix ? Il ne l’avait plus entendu depuis des années. Même s’il ne pouvait pas voir son visage, il sentait quand même que la main de la personne posée sur l’arrière de son crâne était douce, très douce même. La voix reprit :

« Pendant toutes ces années, qu’est-ce que tu es devenu hum ? »

« D… Douély … Tu me fais mal … » marmonna le jeune homme aux cheveux blonds.

« Est-ce que tu t’es calmé ? Que je sache si je peux te libérer. »

« C’est bon … C’est bon … Mais pourquoi tu es maintenant là ? Tu aurais pu être là auparavant ! Tu aurais pu l’être ! Mais … mais … mais … Non. Je suis le seul responsable de ce qui s’est passé … Je suis le seul coupable. »

Elle ne répondit pas, arrêtant finalement de poser sa main sur le Dardargnan. Celui-ci peut se relever, passant sa main sur son visage pour essuyer la saleté. Ah … Pourquoi se préoccuper de ça ? Dorénavant, c’est ainsi qu’il allait vivre. Mais Douély … Elle était là ? Pourquoi est-ce qu’elle était là ? Ca faisait tellement longtemps … qu’il ne l’avait pas vue.
« Tu n’as pas changé … depuis toutes ces années. » murmura-t-il faiblement alors qu’elle émettait un petit sourire. C’est vrai, elle était exactement comme auparavant.

« Disons que chez les Munjas, l’emprise du temps n’a aucun effet. »

« D’accord … Mais je n’ai pas le temps de parler, Douély. Je … J’ai autre chose à faire. »

« Quoi donc ? » demanda-t-elle, posant ses yeux sur le cadavre de la princesse.

« Je dois … Je dois faire quelque chose pour Terria. Tu es au courant, tu vas me rapporter au roi toi aussi ? Tu crois que je l’ai tuée ? Dis … »

« Pas le moins du monde. Ce n’est pas du tout ton caractère donc je ne te vois pas vraiment comme un tueur de princesse. Surtout que bon … Pour tuer, il faudrait une bonne raison, n’est-ce pas ? Et d’après ce que j’ai pu voir et entendre depuis toutes ces années, je pense que ça serait plutôt le contraire, n’est-ce pas ? Ou je me trompe ? »

« Non … Je … C’est le roi ! C’est le roi qui a tué Terria ! Il voulait me tuer mais elle est venue se mettre entre nous deux et elle a pris le coup à la place ! Il n’a pas accepté que je l’aime ! Il ne l’a pas accepté et … »

Il se prit une claque, le stoppant net dans ses paroles alors qu’il allait déjà se perdre. Elle le regarda fixement de ses yeux bruns, reprenant d’une voix courroucée :

« Ça ne sert à rien de s’emporter. Elle n’est pas morte. Terria n’est pas morte. »

Hein ? Que quoi ? Que ? Qu’est-ce que la jeune femme venait de dire ? C’était tout simplement invraisemblable ! Pourquoi est-ce … Pourquoi est-ce qu’elle ne serait pas morte ? Il ne comprenait pas ! Il était perdu ! Complètement perdu !

« Sais-tu d’où proviennent les Munjas exactement ? »

« Je n’ai pas le temps de me poser la ques … Bon, d’accord, je préfère t’écouter. Ils proviennent d’où alors ? Car si tu ne vieillis pas … » murmura le jeune homme aux cheveux blonds, ayant remarqué le regard qu’elle lui avait lancé quand il avait failli s’emporter une nouvelle fois. Il valait mieux se taire.

« Les Munjas naissent des personnes mortes d’une façon horrible ou alors en ayant de grands regrets. Qu’importe l’âge qu’elles avaient … »

« Attends, tu ne veux quand même pas dire que … Terria … Elle … »

« Il y a de fortes chances qu’elle devienne une Munja. D’ailleurs, en tant que Munja, il faut qu’elle abandonne complètement son ancienne vie. Ainsi, si elle était la princesse du royaume, elle ne sera plus rien qu’autre qu’une simple Munja. »

« Mais elle sera vivante non ? Ce n’est pas le plus important ? » demanda Earnos avec inquiétude mais néanmoins un peu d’espoir.

« Earnos, qu’est-ce que tu penses du fait que tu sais qui tu es mais que tu ne peux pas l’annoncer aux autres ? Terria est la princesse de ce royaume mais qui la croira ? Et au cas où, si elle dévoile un jour sa véritable apparence, cela reviendrait à disparaître … C’est l’un des rares moyens pour un Munja de s’éteindre à jamais. Lorsque l’on désire annoncer la vérité aux autres … On meure alors quelques minutes après. »

Quelques minutes après ? Mais c’est horrible ! Il ne voulait pas que Terria devienne une Munja ! Il ne voulait pas du tout ! PAS DU TOUT ! Il en était hors de question ! Il n’allait pas laisser faire ça ! Il ne voulait vraiment pas !

« Je ne laisserai pas Terria devenir une Munja ! Je refuse ! »

« Penses-tu vraiment avoir le choix, Earnos ? Est-ce que tu es prêt à me confier son corps ? Ainsi, je la préparerai à ce qu’elle est devenue. Mais peut-être que tu préférais qu’elle ne devienne pas un Munja ? Peut-être que tu préfères la mort à la non-mort ? »

« Je veux qu’elle soit en vie ! Je veux que Terria soit en vie et que nous puissions nous aimer tous les deux ! C’est tout ce que je désire ! Je ne veux rien d’autre ! RIEN DU TOUT ! »

Mais ce n’était pas aussi simple qu’il le croyait. Il ne pouvait pas désirer cela. Il le savait parfaitement. Il voulait que Terria reste comme avant … Mais est-ce que cela serait possible ? Non … Sûrement que ce n’était pas le cas.

« Je veux qu’elle reste belle … comme maintenant. » murmura faiblement Earnos.

« Je peux te promettre que sa beauté ne flétrira pas si tu me la confies. Qu’en penses-tu, Earnos ? Il vaut mieux cela … Tant qu’elle ne dévoile pas son véritable prénom, elle sera toujours en vie, non ? Même si elle te verra vieillir et disparaître, elle restera toujours en vie. »

« C’est … C’est le plus important. Est-ce que les Munjas se rappellent de ce qu’ils ont été ? »
« C’est le cas même si … Depuis le temps, certains Munjas préfèrent oublier car ils sont là depuis des siècles et des siècles. D’autres préfèrent dévoiler leurs identités pour disparaître et enfin trouver le repos. » chuchota la Munja avec tendresse.

« Je … Fais-y attention, dis-moi où je pourrai la trouver, que j’aille la voir. » dit le Dardargnan, tendant le corps de la jeune femme aux cheveux blonds à la Munja. Celle-ci put la prendre avec facilité avant de dire d’une voix douce :

« Je te le dirai … Mais maintenant, je veux savoir ce que TOI, tu vas faire ? »

Ce qu’il allait faire ? Ce qu’il allait faire ? Il commença à trembler, serrant les poings puisque les lances avaient disparu. Ce qu’il comptait faire ? Ce qu’il comptait faire ? AH ! AH … Il n’y avait qu’une seule chose à faire ! QU’UNE SEULE !

« Je vais tuer le roi. Je vais lui faire payer pour ce qu’il a fait. Sa folie va s’arrêter. Il ne doit plus être sur le trône. Il est rongé de l’intérieur depuis la mort de la reine Seiry ! Si personne n’a osé le lui dire, je ne vais pas me priver pour le faire ! Mais non … Lui faire quitter le trône serait trop doux … Ca ne changerait rien … Rien du tout ! Les gens ne comprendraient pas ! »

« Fais comme tu le désires, Earnos. Je ne te forcerai pas à changer de voie. Tu es libre de tes choix. » souffla Douély avant de s’en aller, s’envolant dans les airs avec le corps de Terria. Quelques instants plus tard, elle murmura pour elle-même : « L’idiot.  Il ne comprend donc pas ce qui se passe avec lui ? Il est en train de se détruire à petit feu. Et maintenant qu’il m’a donné ce corps, je vais le mettre en sécurité et m’atteler à ma tâche. »

Chapitre 31 : Mise à mort

ShiroiRyu
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Quatrième partie : Jurer sa mort

Chapitre 31 : Mise à mort

« Tu as entendu la nouvelle ? C’est … tout simplement impossible ! »

Depuis déjà plusieurs heures, les rumeurs parcouraient tout le royaume. Il fallait dire que les déclarations du roi avaient été des plus importantes. La princesse … serait morte ? Il y avait déjà de nombreux sanglots, des personnes de mauvais augure qui disaient que le royaume était perdu. Mais pas seulement elles ! Il y avait aussi d’autres personnes qui se réjouissaient intérieurement de la situation : les rebelles qui s’étaient tus depuis plusieurs mois à cause de tout ce qui s’était passé. Maintenant qu’il ne restait plus que le roi et que la dernière Apireine était morte, il était possible pour eux de briser cette monarchie décadente !

« Il paraîtrait que c’est l’un de ses chevaliers qui l’a tuée. Je n’arrive pas à le croire … Comment … Pourquoi est-ce qu’un chevalier ferait ça ? Il s’agirait du Dardargnan qui l’accompagnait depuis des années ! Earnos, je crois. »

« Attends un peu … Earnos ? Le fils de Walane ? Le général et un grand ami du roi ? Je crois que la relation entre eux deux, risque de battre de l’aile. »

« D’ailleurs, le roi a mis sa tête à prix et qu’importe s’il est trouvé mort ou vif, une forte récompense a été promise à celui qui emmènerait Earnos devant lui. »

« Une forte récompense … C’est juste un Dardargnan mais il a été quand même … sacrément malin pour réussir à faire cela pendant des années … si c’était vraiment son but. »

Mais tout cela semblait si … impossible. Comme si tout n’était pas réel. Pourquoi est-ce que le jeune homme aurait fait ça ? Pourquoi maintenant et pas avant ? Et surtout, après tout ce qu’il avait accompli le royaume, pourquoi causer la perte ? Tout cela semblait si invraisemblable, si irréel. Il y avait une part cachée dans tout cela mais où était la vérité ? Nul ne le savait à part le roi et le Dardargnan … D’ailleurs, il y avait aussi autre chose qui était dérangeant : le corps de l’Apireine n’était pas trouvable. Si elle était vraiment morte, il devrait y avoir une preuve non ?

Ailleurs, Earnos avait le corps froid de l’Apireine contre lui, la serrant dans ses bras comme pour tenter de lui donner un peu de chaleur. Il était adossé dans une ruelle, une ruelle d’un quartier à moitié détruit mais complètement abandonné depuis des années. Il n’avait pas à s’inquiéter pour l’instant d’être repéré. Ce n’était même pas sa première inquiétude ! Sa seule pensée était tournée vers elle … Vers l’Apireine dans ses bras.

« Terria … Terria, je te … Je te l’avais dit qu’on serait exilés hein ? »

Il lui avait dit que ça risquait de très mal se finir mais pas comme ça. Pas du tout même. Il avait une main posée sur le ventre, là où la griffe du roi avait traversé sa propre fille. Il tremblait de tout son corps, non pas de peur, loin de là. Il n’avait plus peur, plus du tout. Il ne se préoccupait plus d’avoir peur … Il n’avait plus la tête à ça. Il n’avait plus … la tête à ça. Il continuait de caresser les cheveux de Terria, murmurant :

« Mais ne t’en fait pas … Ne t’en fait pas … Ca ne se passera pas comme ça, pas du tout. »

Autre part, c’était la consternation chez la famille d’Earnos. Personne n’arrivait à s’imaginer le Dardargnan commettre un tel crime et cela malgré les paroles du roi. Des paroles difficiles à mettre en doute car il était le monarque mais d’un autre côté, il semblait plus que perturbé par tout cela. La Drascore était d’ailleurs auprès des femmes de la famille d’Earnos, assise et gardant son calme, les bras croisés.

« Olistar, tu es … Tu étais toujours auprès de mon fils. Pourquoi est-ce qu’il a fait ça ? Je ne veux pas croire le roi, ce n’est pas possible. »

« Earnos n’aurait jamais commis une telle chose. On ne sait pas si Terria est morte mais … Si vous voulez tout savoir, Terria et Earnos ont décidé de s’exiler et de quitter le royaume. Je ne vais pas vous cacher plus longtemps le fait qu’Earnos et elles sont amoureux l’un de l’autre. »

« Earnos … et Terria ? Earnos était vraiment … Alors ? Le … L’anniversaire de la princesse, ce que Walane et le roi Théor ont dit… » balbutia la femme aux cheveux rouges.

« C’était déjà le cas depuis la fête des Arakdos. C’est pourquoi cela fut gardé secret depuis tout ce temps. Vu la réaction du roi ainsi que son idée de faire un tournoi, il faut comprendre qu’Earnos et Terria n’avaient pas d’autres choix. »

« Mon fils … a préféré s’enfuir avec … celle qu’il aimait. Mon fils aimait la princesse. Mon fils … Earnos … Earnos est recherché, mort ou vif. »

La Drascore vint réagir aussitôt, réceptionnant la Coxyclaque qui venait de s’évanouir sous l’émotion. Aie, aie, aie … Quand même, des fois, il valait mieux prévoir tout ce qui se passait car il y avait de quoi être plus que surpris.
Dans les rues, les discussions allaient bon train en ce qui concernait Earnos et Terria. Il fallait dire que de plus en plus de rumeurs se faisaient entendre, certaines étant plus abracadabrantes que d’autres, certaines … plus proches de la vérité.

« T’es au courant ? Il paraîtrait qu’en fait, le Dardargnan a sali et violé la princesse avant de la tuer. C’est tout simplement horrible ! Comment est-ce qu’il a pu faire ça ? »

« Ne raconte pas n’importe quoi ! Il paraitrait qu’en fait, le Dardargnan et la princesse étaient amoureux. T’étais au courant au sujet du tournoi que le roi voulait faire ? »

« Oui et ? Qu’est-ce que tu veux dire par là ? » demanda la seconde personne.

« Ben imagine ! Un Dardargnan, tu crois vraiment que c’est costaud ? Bien sûr que non ! En clair, le Dardargnan a préféré s’enfuir avec la princesse pour qu’ils puissent vivre librement ! Et en même temps, on ne sait pas si elle est vivante ou non. Peut-être que le roi veut retrouver la princesse pour qu’elle soit mariée au vainqueur du tournoi. »

« Mais c’est horrible alors ! On devrait la laisser épouser qui est-ce qu’elle désire ! »

« Bien entendu ! Mais vas dire ça au roi ! Et maintenant, on ne saura jamais la vérité puisque ce Dardargnan est introuvable. Comment veux-tu qu’on sache tout ça alors ? » termina de dire la première personne, recommençant à parler de tout et de rien.

Si seulement la vie était aussi simple que cela mais ce n’était pas le cas. Nul ne connaissait la vérité à part le roi et Earnos. Même les gardes qui avaient été avec le roi … n’étaient pas présents lorsque celui-ci avait porté le coup fatal à sa propre fille. Non … Il n’y avait que deux personnes : un traître au royaume, considéré comme l’assassin de la future monarque et … l’actuel roi des insectes.
Tout jouait contre lui, tout ! Mais il ne se laisserait pas faire ! Il en était hors de question ! Il garderait … Il allait la garder avec lui. Il était hors de question de rendre ce corps au roi ! De se rendre ! Pas après le crime que le roi avait commis ! IL EN ETAIT HORS DE QUESTION ! HORS DE QUESTION !

« Ah … Ah … Ah … Terria … Et nos projets ? Nos projets ? On avait dit que l’on fonderait une famille ! Pourquoi est-ce que tu … as fait ça ? J’aurai pu facilement me protéger ! Un petit trou dans le ventre ne m’aurait rien fait ! Toi, toi … Tu étais si fragile, il aurait mieux valu que ça soit moi … Hahaha … Terria. »

Il sanglota, recouvrant de ses larmes le visage sans vie de Terria. Il ne devait pas pleurer mais c’était plus difficile ! Comment est-ce qu’il pouvait faire autrement ? Terria n’était plus vivante ! Terria était morte ! Morte par son père ! Son père qui n’avait jamais pensé au bonheur de sa fille ! Toujours à envisager le mieux pour le royaume ! Sans se préoccuper un seul instant du bonheur de Terria ! Le bonheur que LUI lui donnait ! Lui quand il allait la prendre discrètement, l’emmenant faire une promenade pendant qu’ils fuguaient. Ah … Ah … Il devait s’en aller. Il se sentait mal …

« Mais où est-ce que je vais me rendre ? Je ne veux pas altérer ta beauté, Terria. »


Il passa une main sur sa joue froide comme la mort. S’il ne trouvait pas le moyen de garder son corps indemne, elle allait devenir … Il poussa un hurlement strident, le corps de Terria tombant au sol alors qu’il criait :

« JAMAIS ! JAMAIS ! JE NE LAISSERAI JAMAIS TON CORPS DEVENIR CADAVERIQUE ! JAMAIS ! JE VAIS TOUT FAIRE POUR QUE TU RESTES BELLE COMME AU PREMIER JOUR ! »

Peut-être qu’en allant voir les Arakdos … Oui, ils avaient trouvés le moyen de garder les corps indemnes. De les garder aussi beaux … que lors du moment où ils étaient morts. Ah … Ah … Hahaha … Il éclata d’un rire parcouru de sanglots avant de soulever le corps de Terria, s’envolant une nouvelle fois. Il ne remarque pas l’ombre qui le suivait, une ombre aux longs cheveux bruns et aux yeux de même couleur.

« Visiblement, cela est arrivé plus tôt que prévu. » murmura la personne aux cheveux bruns avant de se mettre à s’envoler à son tour, accompagnant le Dardargnan sans même qu’il ne puisse la remarquer.
Beaucoup trop tôt … Quelque chose s’était passé … Quelque chose de néfaste et mauvais, de très mauvais même. L’explication ? Elle avait entendu les rumeurs mais elle venait d’en avoir la confirmation. Le royaume courait à sa perte … si elle ne se mêlait pas de cette histoire. C’était donc à elle de s’occuper de ce qui se passait. Cela n’allait pas être une simple tâche, loin de là … Mais il était temps de briser cette malédiction.