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Chapitre 60 : Un dernier cadeau

ShiroiRyu
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Chapitre 60 : Un dernier cadeau

« Et alors ? Tu n’es pas capable de battre un vieil homme comme moi ? J’ai honte de toi, mon fils. » déclara le Dardargnan en rigolant. QUOI ? Il croyait qu’il ne donnait pas le maximum face à son père ? NON ! Il voulait le tuer ! Comme les autres ! Il voulait tous les tuer ! Tous les ennemis des rebelles devaient mourir ! TOUS !

Non … Ce n’était pas ça qu’il voulait … Ce n’était pas du tout ça. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Il ne voulait pas tuer son père, ni personne ! Juste le roi ! JUSTE LE ROI QUI DEVAIT MOURIR ET PERSONNE D’AUTRE !

« J’AI MAL AU CRÂNE ! » hurla le jeune homme aux cheveux blonds avant de pousser un second cri mais de rage, commençant à donner des coups de plus en plus violents en direction de son père. Celui-ci les parait, reculant peu à peu tout en murmurant :

« Je vois … Je vois … Auparavant, tu retenais tes coups. Si moi, j’ai la vitesse, toi, tu as l’endurance. Mais nous sommes normalement de la même force ou presque … si tu es mon fils, tu dois être normalement plus fort que moi. »

Mais le jeune Dardargnan ne semblait même pas écouter ses paroles, fonçant tête baissée vers lui, donnant des coups de lance dans le vide bien que son seul but était de tuer le général Walane. Celui-ci les parait mais avec de moins en moins de force. Cela se voyait au fait que chaque coup donné repoussait un peu plus loin ses deux lances.

« Earnos … Comment as-tu pu te laisser manipuler de la sorte ? Tu es pourtant une forte tête, n’est-ce pas ? Qui n’a pas hésité à crier sur la princesse et à la détester lorsqu’elle t’avait cassé ta foreuse, non ? Alors comment as-tu pu te laisser t’abandonner à cela ? »

« Je tue … Je te tue, père. Ensuite, je tuerai le roi. Je tuerai le roi et ça sera fini. Ensuite, ça sera fini car la princesse sera vengée. La princesse sera vengée. »

« Je ne peux même pas te dire de te calmer. Le roi n’hésitera pas à te tuer, qu’importe ce que je dirai. Il vaut mieux pour toi que tu continues de fuir plutôt que de mener un combat des plus vains. Tu ne peux rien faire, Earnos. »

« JE PEUX, JE PEUX, JE PEUX ! »

Le jeune homme semblait comme avoir perdu la raison alors que le père poussait un profond soupir amusé et attendri. Ca ne servait à rien … Rien du tout.

« Même si c’est la dernière chose que je ferai, il vaut mieux que je t’emporte avec moi, Earnos. Ta mère ne voudrait pas te voir dans cet état. »

« NE PARLE PAS DE MA MERE ! TU NE T’INTERESSE PAS A MOI ! TU NE T’INTERESSE PAS A MOI ! Ma famille … Ma famille … »

Sa famille ! Il ne pouvait pas s’en rappeler correctement ! Il voulait juste … Il voulait juste … tuer la personne en face de lui ! Ça lui permettrait alors de trouver le roi ! Trouver le roi et le tuer ! Tuer quiconque se mettrait en travers de son chemin ! AH … AH … AH … Non, il ne fallait pas penser comme ça, ce n’était pas bon !

IL NE FALLAIT PAS PENSER COMME CA ! Un bruit d’éclat se fit entendre alors que Walane se retrouvait un genou au sol, sa main droite pendant lamentablement vers le sol. Earnos était devant lui, haletant tout en disant :

« C’est fini, c’est fini ! Où est le roi ? OU EST-IL ? »

« Tu ne le sauras pas mon fils. Mais quand même … Une telle violence, ce n’est pas toi. » murmura le Dardargnan en regardant son enfant, le bras droit ayant été cassé par la puissance dévastatrice d’Earnos cumulée à l’âge du général.

« DIS-MOI LE OU ALORS JE TE TUE ! »

« Tues-moi donc … Je ne trahirai pas mon roi, même si celui-ci s’est permis de me demander d’abattre mon fils, je refuse de trahir ma famille et mon royaume. »

« ALORS MEURS ! » hurla le jeune homme, levant ses deux lances vers le ciel. Il vint les rabaisser en direction du dos de son père, s’immobilisant à quelques centimètres de ce dernier. Non … Il ne devait pas. Il ne devait pas. Il ne devait pas le tuer ! IL NE DEVAIT PAS ! IL NE VOULAIT PAS ! IL NE VOULAIT PAS LE TUER !

« ASSEZ ! ASSEZ ! ASSEZ ! Laissez-moi tranquille ! »


QU’ON LE LAISSE TRANQUILLE ! IL NE VOULAIT RIEN ENTENDRE ! RIEN VOIR ! IL VOULAIT JUSTE TUER LE ROI ! PERSONNE D’AUTRE ! Haletant et bavant, le jeune homme s’écroula à genoux, juste en face de son père, ses lances redevenues deux mains.

« Earnos … Tu n’es pas un mauvais garçon, tu le sais, n’est-ce pas ? Tu en as assez fait. Tu ne gagneras pas … Vous ne gagnerez pas. Cessez donc ces combats inutiles et va t’en. Je signalerai au roi que je n’ai pas pu t’arrêter. »

« Hors de question … Hors de question … Je dois trouver le roi et le tuer ! Le reste … Le reste, je dois le tuer aussi mais je ne dois pas aussi ! »

« … … … C’est un choix difficile, n’est-ce pas ? »

Walane lui tapota doucement le sommet du crâne avant de prendre sa paire de lunettes de sa main valide. Il la déposa sur le crâne d’Earnos, murmurant :

« Tu peux les porter maintenant. Tu es assez grand pour cela. »

« Père ? Papa ?? Je … Je n’ai pas tué Terria. Je … Je l’aimais … Je l’aimais vraiment. Le roi l’a tuée … C’était un accident, un accident de la part du roi. Mais c’est lui … C’est lui. »

« Je sais … Je sais parfaitement. Mais enfuis-toi maintenant, les rebelles ont perdu la bataille. Enfuis-toi avant qu’il ne soit trop tard. »

Il ne voulait pas fuir ! IL NE VOULAIT PAS ! Pourtant, les paroles de son père … C’était pour lui sauver la vie hein ? Car il n’avait aucune chance de réussir à prendre le château, n’est-ce pas ? Il devait l’écouter, il devait écouter son père.

« Ah … Je suis trop vieux pour ce genre de choses. Je ferai mieux de prendre ma retraite. »

Son père se parlait à lui-même, se tenant le bras droit qui était cassé avec celui de gauche. C’était de sa faute si son père était dans cet état. Mais … Mais il se sentait un peu mieux. Les lunettes devant ses yeux, il bredouilla :

« Je m’en vais … Mais oui, prends ta retraite. Prends-là le plus tôt possible ! »

« Je pense que je ferai ça … Ta mère sera plus heureuse de me voir à la maison qu’à la guerre en train de combattre. Maintenant, dépêche-toi … Ces rebelles continueront de se battre jusqu’à la mort, n’est-ce pas ? Alors, tu as le temps … Mais fais vite. »

« Je continuerai de chercher le roi ! Si je le trouve, je le tuerai ! » s’écria le jeune homme avant de se diriger vers la sortie du trône. Les combattants étaient tous trop occupés entre eux pour s’intéresser à lui.
Quitter le château, repasser par le passage secret, personne ne saurait d’où il venait, d’où il sortait. Encore un échec, encore un échec ! Il avait perdu contre son père ! Il avait perdu contre son père alors comment espérer réussir à battre le roi ? COMMENT ?

« J’ai mal au crâne … Encore … Encore mal au crâne … Ca ne s’arrête pas ! PAS DU TOUT ! POURQUOI ? POURQUOI ? »

Il vint s’adosser contre un mur alors qu’il cherchait une explication sans la trouver. Il avait si mal au crâne. En même temps, il avait essayé de tuer son père. SON PERE !

Son père … Il avait essayé de tuer celui qui lui avait donné la vie. Ah … Ah … ah … Il avait besoin de rentrer chez les rebelles. Pourquoi est-ce qu’Olistar n’était pas là ? Non … Il ne devait pas compter sur elle. Là où elle se trouvait, elle était heureuse, c’était le plus important à ses yeux. Ah … Ah …
« Terria … Terria, pourquoi tu es partie ? Pourquoi tu es partie si tôt ? »

Hein ? Quoi ? La jeune femme aux cheveux blonds leva la tête de ses deux enfants, se dirigeant brièvement vers la fenêtre. Elle avait cru entendre son nom … Bizarre.

« Qu’est-ce qui se passe, Terria ? » demanda Douély en la voyant un peu surprise.

« Je ne sais pas … Je croyais qu’on m’appelait. J’ai même cru entendre la voix d’Earnos. Il avait l’air de souffrir terriblement. Je … Douély ! »

« Non, ce n’est pas encore le moment mais ne t’inquiète pas, cela sera pour bientôt. »

« J’espère que tu dis vrai, je commence à perdre patience, vraiment … Je veux retrouver l’homme que j’aime. En même temps, je ne peux pas te laisser seule. »

« Je pense aller encore très bien, Terria. Pour l’heure, ce n’est pas encore le moment. » déclara la femme aux cheveux violets. Oui … Le moment était bientôt arrivé. Elle le savait, elle le sentait. Ce moment où tout allait être chamboulé à jamais.

Chapitre 59 : L’expérience contre la fougue

ShiroiRyu
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Chapitre 59 : L’expérience contre la fougue

« Perdre son calme est dangereux dans un combat, Earnos, tu devrais le savoir. »

« Je ne perds pas mon calme, je ne fais que réagir à tes attaques incessantes mais maintenant, ça va être terminé ! Je vais me débarrasser de toi ! »

Bien entendu, bien entendu. L’homme ne semblait guère réellement convaincu de ce que le Dardargnan était en train de dire. Non, il attendait tout simplement qu’Earnos s’élance au combat sans même se préoccuper de garder son calme ou non. D’ailleurs, Earnos voulu planter ses lances dans le corps de Walane mais celui-ci fit un mouvement sur le côté.

« Tu es trop lent, Earnos. Malgré mon âge, je remarque que la vitesse n’a jamais été ton fort. Nous savons aussi bien l’un que l’autre que tu es surtout très résistant et endurant. La preuve en est avec les blessures causées par mes dards qui semblent ne faire aucun effet sur toi. »

Le jeune homme ne répondit pas, tentant une nouvelle attaque sur son père sans y arriver. Il n’arrivait pas à le toucher ! C’est vrai … Son père avait toujours été très agile et rapide ! Impossible à toucher ! Mais ça ne changeait rien ! RIEN DU TOUT ! Il allait l’atteindre !

« Si je t’attrape, père, tu risques de le regretter amèrement ! »

« Tu ne m’attraperas pas, tes actions sont futiles comme le fait que vous soyez venus très nombreux. Regarde donc ça … Tu es incapable de gagner. Et si je décidais maintenant d’accélérer un peu le rythme encore ? » signala le Dardargnan.

Accélérer le rythme ? Comment ça ? L’homme aux cheveux blonds disparut de la vue d’Earnos jusqu’à se retrouver dans son dos. Il lui donna une petite tape dans la nuque, l’adolescent poussant un cri de surprise avant de se retrouver à genoux.

« Tu es peut-être très résistant mon fils mais tu ne peux rien faire si on s’attaque à l’intérieur même de ton corps. Pourquoi penses-tu que je suis un général, Earnos ? »

« Car tu es le meilleur ami du roi ! Tu crois que je ne le sais pas ? Sinon, tu n’aurais jamais retrouvé ton poste ! Mais je ne me laisserai pas faire ! MÊME SI C’EST TOI ! »

Même si c’était lui ? Tant mieux alors. Il avait besoin de plus de volontés s’il voulait atteindre son objectif. Le jeune homme aux cheveux blonds se redressa, commençant à accélérer son rythme comme l’avait fait Walane.

« Oh ? Tu comptes me battre sur le plan de la vitesse ? Earnos, je suis déjà plus rapide que toi à la base, tu devrais le savoir. Si nous allons de plus en plus vite, jusqu’à nos capacités maximum, tu seras quand même celui qui perdra. »

« Nous verrons bien cela ! Tu es vieux, il sera plus simple de te battre car tu ne pourras jamais tenir la distance par rapport à moi ! Tu t’épuiseras plus vite que moi ! »

« HAHAHA ! Oui, bien entendu, c’est le cas. Mais il suffit juste que je te batte avant pour que tout ce que tu envisages soit brisés. Qu’est-ce que tu en penses ? » demanda le général, gardant son sourire calme et serein devant son fils qui perdait contenance mais surtout son calme. Le Dardargnan était là, face à son père, réfléchissant à comment le battre. AH ! Il avait une idée ! Mais il n’était pas sûr que cela marche !

Il accéléra le rythme de ses pas, cherchant à entourer Walane qui restait parfaitement immobile. Puis soudainement, Walane le stoppa, mettant une main au niveau du cou de son fils avant de le projeter au sol quelques mètres plus loin.

« Je t’avais pourtant mis en garde, Earnos. Pourquoi n’as-tu pas écouté mes paroles ? »

« Car je ne compte pas me laisser faire de la sorte ! »


L’impertinent. Mais bon, il le voyait se relever comme si de rien n’était malgré l’attaque qu’il venait de subir. A côté, le vieil homme n’avait pas encore été touché. Celui-ci fit d’ailleurs un petit mouvement en direction de son fils avant de pousser un gémissement de douleur.

« Qu’est-ce que … Des pics ? » dit le général en posant ses yeux en direction du sol. Des pics violets ? Le jeune homme éclata de rire avant de dire :

« Des pics empoisonnés ! Maintenant, c’est fini pour toi, père ! Tu ne peux plus rien faire ! Tu es perdu et tu le sais parfaitement ! Abandonne le combat et vas donc te soigner ! »

« Et si je n’ai pas besoin d’abandonner le combat pour me soigner ? » déclara le général avant d’éclater de rire une nouvelle fois. L’une de ses lances redevint une main normale jusqu’à ce que l’un de ses doigts ne s’allonge. Il planta l’un de ses doigts dans sa jambe gauche puis sa jambe droite.

« Qu’est-ce que tu viens de faire, père ? Ce n’est quand même pas … »

« Tu n’espères quand même pas être le premier à faire une telle chose pour m’empêcher d’utiliser ma vitesse, n’est-ce pas ? Ah … Mon fils, tu as tant à apprendre si tu veux espérer m’arrêter. Contrairement à toi, j’ai les capacités pour te stopper. »

Ce n’était pas possible ! Pas après ce qu’il venait de faire quand même hein ? Il n’était pas sûr d’y arriver ! Il n’était plus aussi sûr … Mais … Mais … Il revoyait son père qui s’avançait tranquillement, repoussant les rares rebelles qui n’étaient pas occupés à combattre contre les soldats avec une certaine facilité.

« Ne crains rien. Comme signalé, je ne compte pas te tuer mon fils … si tu te laisses faire. »

« Je préfère encore mourir plutôt que de rester en prison ! Si je meurs, je la rejoindrai ! Mais il est hors de question que je trépasse sans savoir emporter le roi avec moi ! »

« Tu n’auras guère réellement le choix. » déclara le Dardargnan, un sourire aux lèvres.

« Ah oui ? C’est ce qu’on verra ! JE NE ME RETIENS PLUS ! »

En fait, c’était déjà le cas depuis le début du combat mais il voulait impressionner son père ! Le problème ? C’est que tout cela était particulièrement inefficace ! Il le voyait bien ! Il n’arrivait pas à battre son père ! Ni même tout simplement à le toucher ! Il en avait marre ! IL ALLAIT Y ARRIVER OUI OU NON ? IL DEVAIT LE FAIRE !

« Earnos … Sincèrement, est-ce que tu penses réussir à abattre le roi ? Avec une puissance aussi faible ? Si tu n’arrives pas à me toucher, n’espère même pas atteindre le roi. »

« J’Y ARRIVERAI ! J’Y ARRIVERAI ! J’Y ARRIVERAI ! »

Les rebelles comme les soldats ne se préoccupaient pas du père et du fils. Ils étaient seuls dans cette bulle, seuls à se battre l’un contre l’autre. MAIS IL S’EN FICHAIT ! Il allait l’emporter ! Il allait battre son père pour savoir qui …

« Si tu veux que je sois sérieux, c’est gagné, Earnos. Je vais te considérer à ta juste valeur alors. » déclara l’homme aux cheveux blonds, mettant les lunettes rouges devant ses yeux. Earnos fit quelques pas en reculant, un peu étonné.

« Vas-y, je t’attends ! Tu ne sais pas ce qui risque de t’arriver si je combats ! »

Il devait se donner une certaine contenance. Il n’avait pas à avoir honte … PAS DU TOUT ! Ce n’était pas rien … Ce n’était pas n’importe qui qu’il affrontait ! C’était le chef de l’armée ! C’était son père ! Mais il tremblait, il tremblait de rage et de peur. Son père était beaucoup trop fort, bien plus fort que lui, bien plus expérimenté, bien plus …

« Comme tu le désires. Accélérons le rythme alors. »

Accélérer le rythme ? Il allait se déplacer encore plus vite ? Mais comment était-ce possible ? Même les Yanmegas ne pourraient sûrement pas aller plus vite ! Il exagérait sûrement mais … mais … Ah ! Il devait faire attention ! Où est-ce que son père se trouvait ?

« Earnos … Je suis désolé … Je ne sais pas si tu vas mourir sur ce coup mais comme tu ne veux pas abandonner le combat, je vais devoir y mettre toutes mes forces. »

LA VOIX VENAIT DE DERRIERE LUI ! Il se retourna au dernier moment, apercevant les deux lances qui se dirigeaient vers lui à toute allure. ZUT ! ZUT ! Ça allait faire très mal et … La lance n’arriva jamais à son ventre, Walane s’étant immobilisé.

« Ah … Tu avais peut-être raison dans le fond … »

« Père ? » bredouilla le jeune homme aux cheveux blonds, remarquant que le Dardargnan se tenait le cœur dans une main.

« Je ne suis plus tout jeune malheureusement. Je n’aurai pas dû faire autant d’efforts. »

« Tu as alors perdu, père. » déclara le jeune homme aux cheveux blonds, présentant sa lance au niveau du ventre de son père.

« Hahaha … Tu penses vraiment qu’un petit malaise suffira pour m’arrêter ? »

« TU NE PEUX PLUS TE BATTRE ! LA PREUVE ! » hurla le jeune homme, n’hésitant qu’un court instant avant de planter sa lance dans le ventre de son père. Un court moment d’hésitation qui suffit à Walane pour parer le coup avec sa propre lance, gémissant de douleur. Il fit un tendre sourire à son fils, remarquant les larmes dans ses yeux. Il sentait qu’il n’avait jamais voulu ça … mais qu’on lui y obligeait depuis le début.

Chapitre 58 : Combat familial

ShiroiRyu
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Chapitre 58 : Combat familial

« Un piège ? Comment ça se fait qu’il n’y a personne ? » murmura le jeune homme, évitant les tremblements dans sa voix mais aussi dans son corps.

« Oh ? Tu veux parler des gardes ? Une petite troupe accompagne le roi mais ce dernier ne se trouve plus ici. Il semblerait qu’il soit ailleurs, dans un endroit bien plus petit mais mieux protégé. Question de sécurité, je ne pouvais pas te laisser attenter à sa vie, mon fils. Maintenant, si tu préfères te rendre, cela serait bien mieux. »

« Me rendre ? Alors que je dois tuer ton meilleur ami ? Pour venger la mort de la princesse ? Non, je suis désolé mais je ne compte pas me rendre, père. »

Il en était hors de question. Pas après tout ce qu’il avait fait ! Il s’apprêtait à partir mais voilà que des dizaines de pas se firent entendre, présentant de nombreux Libegons, Drascores et Scorvols dans toute la salle du trône.

« Je t’ai demandé de te rendre, je ne veux pas utiliser la force contre mon propre fils. Rends-toi et je t’emmènerai dans une prison seulement connue de moi. Je ne peux pas empêcher le roi de te tuer à cause de l’acte que tu as commis. »

« JE N’AI COMMIS AUCUN ACTE ! Tu le sais parfaitement et aussi bien que moi ! » hurla le jeune Dardargnan, soudainement remplit de rage.

« Entre tes paroles et celles du roi, le royaume préfère croire celles de son monarque. Mais tu ne peux pas t’enfuir, ne fait pas de gestes inutiles, Earnos. »

« Non, père, tu ne comprends pas que vous êtes tombés dans notre piège. Vous allez … »

Le jeune homme s’arrêta alors qu’une puissance explosion se fit entendre, secouant et faisant trembler tout le château. Tous furent surpris à part Earnos qui était à moitié étonné.

« Les imbéciles, je suis sûr qu’ils ont utilisé le signal pour autre chose que ce qui était prévu. » murmura le jeune homme en souriant faiblement. Tant pis, ce n’était pas un problème, loin de là même !

« Qu’est-ce qui s’est passé ? Que quelqu’un aille jeter un œil hors de la salle. » ordonna le général Dardargnan alors qu’Earnos souriait.

« Oh … Je peux bien te répondre à cela, papa. On a tout simplement fait sauter les portes du château mais de l’intérieur. Sincèrement, comment penses-tu que j’ai réussi à pénétrer dans le château ? En toquant et en demandant ? Non … »

« Tu as été jusqu’à te lier à ces horribles insectes qui n’ont pour but que de saccager le royaume. Je suis déçu de tes actions, mon fils. »

« Et moi, je suis déçu par ce monde qui ose encore considérer Théor comme leur roi ! Il m’a retiré l’unique femme que j’aimais et toi … Ma propre famille préfère encore croire le roi plutôt que moi … JE SUIS SENSE REAGIR COMMENT ?! HEIN ? OU EST LE ROI ?! SINON … SINON … SINON, JE SERAI OBLIGE DE VOUS ANEANTIR ! »

Il ne devait pas devenir mais c’était de leur faute ! C’était de leur faute à eux ! Ils le rendaient fou ! ILS LE RENDAIENT FOU ! Il hoqueta, observant son père avant de faire apparaître ses deux lances à la place de ses mains. La double porte de la salle du trône explosa à son tour, laissant paraître des dizaines et des dizaines de rebelles.

« Le roi n’est pas là ! Mais ils savent où il se trouve ! » hurla le jeune homme aux cheveux blonds, s’adressant aux personnes derrière lui.

« On fait quoi alors ? » demanda l’un des rebelles en regardant Earnos.

« On les capture, vous en faites ce que vous voulez mais ce général, je m’en occupe ! »

« Tu penses vraiment être à la hauteur ? » demanda avec calme le Dardargnan en regardant son fils, faisant un léger sourire attendri.

« Pour atteindre mon but, je suis sûr d’y arriver, qu’importe ce qui se trouvera en face de moi, que ça soit mon ami ou alors ma famille ! De toute façon, visiblement, pour toi, la famille n’est pas importante alors je vais faire de même ! »

Il allait oublier cette notion de famille et d’ami ! Il allait tout simplement combattre et tuer son père ! Son père qui avait bien plus d’expérience que lui mais qu’importe ! Il allait gagner ! IL ALLAIT LE BATTRE ET LUI FAIRE DIRE OU SE TROUVAIT LE ROI !

« Tu n’auras pas le choix. Tu vas me dire où se trouve le roi … Oui … Hahaha ! Même si je dois te tuer pour ça ! Même si je dois le faire ! »

Tuer son père ? Mais qu’est-ce qui lui prenait ? Il ne voulait déjà pas le blesser alors le tuer … Il en était tout simplement hors de question ! Pourquoi est-ce qu’il réagissait de la sorte ? Ce n’était pas normal ! Pas du tout normal même !

Pourquoi est-ce qu’il voulait tuer son père ? Tuer son père ? C’était tout simplement impossible ! Il ne voulait pas le tuer mais en même temps, il en avait terriblement envie. Ah … Ah … Qu’est-ce que ça voulait dire ?

« Je suis en train de perdre la tête, ce n’est pas possible ! JE VAIS TE COMBATTRE ! »

« Perdre la tête ? » murmura le général Dardargnan sans paraître son inquiétude alors que son fils se tenait la tête entre ses deux mains. Déjà autour d’eux, des rebelles et des soldats étaient en train de s’affronter dans un combat sanglant.

« NE FAIS PAS SEMBLANT DE TE SENTIR CONCERNE PAR MOI ! Je ne tomberai pas dans ce piège grossier ! Si tu veux te battre, tu vas avoir ce que tu désires ! » hurla le jeune homme avant de se jeter en direction du général, celui-ci croisant ses lances avec celles d’Earnos qui n’avait pas hésité un instant à l’attaquer.

C’était donc ça … Humpf. Cet homme derrière les rebelles. Il en était maintenant sûr et certain. Il ne pouvait pas laisser ce combat durer trop longtemps de toute façon. Il n’était plus aussi jeune qu’auparavant mais il avait l’expérience contrairement à Earnos. Il était temps de montrer à son fils ce qu’il savait faire ! Il allait être surpris !

Très surpris même, il ne savait pas du tout à quoi s’attendre. Le Dardargnan général le repoussa d’un geste de la lance, le faisant tomber en arrière alors qu’Earnos hoquetait d’étonnement. Quoi faire ?

« Ce n’est pas normal, cette puissance ! Comment ça se fait ? » demanda le jeune homme aux cheveux blonds avant de se relever.

« Hum ? Je sais tout simplement prendre appui sur mes jambes quand cela est nécessaire. Pour qui me prenais-tu, Earnos ? »

« Pour un vieux décrépit. De toute façon, maintenant, je ne vais pas perdre plus de temps. Si tu veux que l’on soit sérieux, on sera deux à jouer à ce petit jeu ! Tu vas être étonné à ton tour ! Tu comprendras à quel point tu ne pourras jamais me faire faillir ! »

« Hum ? Je verrai cela de mes propres yeux alors. » annonça Walane, un sourire aux lèvres alors qu’il se préparait déjà à réceptionner une nouvelle fois l’attaque de son fils.

Mais celui-ci ne fit aucun geste d’attaque, observant tout simplement la situation autour d’eux. Le combat n’était pas en sa faveur mais qu’importe, il faisait attention aussi à son père. Celui-ci n’avait pas bougé mais il préparait quelque chose, il le savait bien.

La raison pour laquelle il pensait ça ? Tout simplement le fait que de nombreux dards commençaient à apparaître tout autour de Walane, prêts à foncer vers le jeune homme. Une nuée de dards, n’est-ce pas ? Il espérait le planter avec ça ?

« Si tu crois vraiment que c’est effrayant, tu te trompes lourdement, père. »

« Oh … Tu ferais mieux d’être surpris, très surpris même. » murmura l’homme aux cheveux blonds, un sourire aux lèvres avant que les dards ne partent dans tous les sens.

« Je t’ai déjà dit que … »

Il s’arrêta dans ses paroles, remarquant la vitesse à laquelle fonçaient les dards vers lui. HEY ! C’était quoi cette vitesse ? Ce n’était pas vraiment prévu ça ! LOIN DE LA ! Plusieurs dards se plantèrent dans son corps, le faisant pencher en arrière.

« Arrête ce combat et laisse-toi capturer. Je peux essayer de faire que ta peine de mort devienne une peine de prison à vie, Earnos. »

« TU NE COMPRENDS PAS ! TU NE VEUX PAS COMPRENDRE ! TU ME PROPOSES QUOI ? DE NE PAS ME VENGER ? HORS DE QUESTION ! »

« Tu t’emportes beaucoup trop, Earnos. Il vaut mieux que ça soit moi qui t’arrête. »

« Ah oui ? Et tu crois que ce sont ces dards qui vont me stopper hein ? »

Il en avait assez ! ASSEZ ! Ces paroles mensongères, ces demandes absurdes ! Tout le monde se foutait de lui ! Ils croyaient vraiment qu’il allait abandonner maintenant ? Il extirpa les dards de son corps, regardant son père avec furie. Il n’hésiterait pas, même face à lui !

Chapitre 57 : Sur le siège du roi

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Chapitre 57 : Sur le siège du roi

« Oh ? Tu es donc sûr de toi ? Tu es sûr que personne ne le connaît ? »

« Je l’ai emprunté pendant des années sans que quiconque ne le remarque. Cela m’a permis de m’échapper du château de nombreuses fois. Pourquoi est-ce que maintenant, il ne serait plus disponible hum ? S’il le faut, je peux aller y jeter un œil et … »

« Non, non. C’est bon, c’est bon. Je te fais confiance, pleinement confiance même. » murmura l’homme aux cheveux violets dans un grand sourire. « Mais quand même, un tel passage secret sous nos yeux sans que personne ne le découvre. Est-ce à partir de là que la princesse arrivait à s’enfuir sans que les gardes ne puissent l’arrêter ? »

« … … … C’est le cas. » murmura Earnos, sachant pertinemment que les paroles de l’Aéromite avaient fait mouche sur sa personne. Tsss … L’enfoiré. Parler de Terria après tout ça ? « Bon, j’ai transmis le message. Comme je suis le seul à savoir comment s’y rendre, j’aimerai donc faire partie de l’expédition qui permettra de pénétrer dans le château et surtout d’ouvrir les portes de ce dernier. Ce n’est pas trop demandé ? »

« Aucun problème. Cela me parait normal et logique que tu sois derrière tout cela, si tu veux tout savoir. Néanmoins, il va falloir faire encore plus que prévu. Mais surtout être très discret, ça ne sera pas simple, loin de là même. »

« C’est bien ce que je demandais. Comme je connais parfaitement le château de telle façon que je ne me fais pas repéré, je peux les guider. »

Alors c’était décidé : Earnos allait tout simplement diriger la petite troupe d’assassins qui allait faire le ménage à l’intérieur du château jusqu’à ouvrir ses portes. Assassins ? Le jeune homme haussa un sourcil alors qu’Arkanar reprenait :

« Allons bon … Tu ne penses quand même pas qu’il ne faut pas prendre ses précautions. Ces personnes sont douées pour tuer doucement et discrètement. Si tu assommes une personne, tu ne seras jamais sûr qu’elle ne se réveille pas quelques instants après. Est-ce que cela te dérange que ces personnes t’accompagnent ? »

« Non … C’est bon. » murmura le jeune homme avant de s’incliner brièvement. « Je vais m’en aller et me préparer pour le prochain assaut. Quand est-ce qu’il aura lieu ? »

« Hum, d’ici demain soir, tu as le temps de te reposer et de soigner tes égratignures. »

« D’accord, merci bien de cette réponse. » murmura la jeune homme aux cheveux blonds avant de s’éloigner mais surtout de quitter cette pièce.

Ca l’énervait, ça l’énervait plus que tout d’avoir cette personne en face de lui ! Plus que tout ! Il ne pouvait pas la supporter ! Tuer des personnes ? Il savait que c’était tout simplement obligé mais quand même ! Il y avait aussi d’autres moyens ! Assommer et ligoter les insectes, ça ne serait pas mieux ? Ah … Non, ça ne serait pas mieux. Il avait mal à la tête encore une fois. Il marmonna :

« Je devrai plutôt me faire soigner ce mal de crâne mais … Il n’y a rien contre ça. »

Rien du tout même. Il le savait parfaitement, c’était tout simplement risible et pathétique. Il ne pouvait même pas lutter contre un simple mal de crâne. Voilà le résultat. Il était en pleine forme mais en même temps, il souffrait, il souffrait tellement sans pouvoir l’expliquer.

« Olistar ? Où est-ce que tu es ? Comment est-ce que tu … peux me faire ça ? »

Olistar n’était pas revenue. Il n’avait pas posé la question à Arkanar mais il avait la sensation qu’il était responsable de son départ en même temps. Il l’avait surement emmenée ailleurs, il en était même certain. Ça ne pouvait être que ça …

« Olistar … S’il ose te faire du mal, il va entendre parler de moi. » marmonna le jeune homme avant de s’écrouler sur son lit, étant revenu dans sa chambre. Il ferma les yeux, cherchant un sommeil qu’il espérait être réparateur. Mais il ne se faisait pas d’illusions, il ne s’en faisait plus. Il savait qu’il était mal. Cette folie qu’il portait en lui depuis maintenant bientôt deux ans … Elle le dévorait peu à peu et le rendait incapable de discernement correct. Mais tant qu’il avait encore une parcelle d’humanité, il combattrait pour tuer le roi. Ensuite ? Ensuite … Oh … Il allait sûrement rejoindre Terria dans la mort.

« Attends-moi s’il te plaît … Ca ne sera plus très long. »

Puis finalement, il s’endormit, rêvant de celle qu’il avait réussi à protéger toutes ces années sauf du pire ennemi qui soit : son propre père. Le roi Théor qui avait tué sa fille. Ses rêves devinrent des cauchemars récurrents, cauchemars où il n’arrivait pas à la sauver, la voyant perpétuellement mourir devant ses yeux.

Lorsqu’il se réveilla, il avait l’impression de se sentir différent. Toute la journée, il n’adressa pas la parole aux autres rebelles. Il se sentait mal, terriblement mal, la migraine n’étant pas partie. Puis finalement, Arkanar lui ordonna d’aller prendre le château de l’intérieur.

« Ca sera fait … comme convenu. » murmura le jeune homme aux cheveux blonds.

Il ne l’aimait pas, il ne l’aimait pas du tout mais il lui obéissait. Ce n’est pas qu’il n’avait pas le choix, loin de là. Enfin, si … Il avait le choix … mais pas pour ce genre de choses. Finalement, ils ne furent que cinq à s’y rendre. Mais c’était bien suffisant.

« Suivez-moi et jonchez les murs pour ne pas vous faire repérer. »

Les rebelles hochèrent la tête alors qu’ils s’exécutaient tous les uns après les autres. Voilà … Comme ça, c’était parfait. Peu à peu, il se dirigeait vers … l’endroit où Terria et lui avaient pris l’habitude de s’enfuir. En fait, ce n’était même pas son secret, cela avait été celui de Terria. Terria … Il la trahissait.

« C’est pas vraiment le moment de pleurer, Earnos. »

« Hein ? Quoi ? Je pleure ? Oh purée … Désolé, je ne sais même pas pourquoi. » bredouilla le jeune homme avant de montrer un buisson, commençant à pousser les branches pour laisse paraître un trou. La dernière utilisation … avait été celle … AH … Non !

« C’est vrai, y avait bien un trou ! Je passe en … »

« Non, vous me laissez passer ! Sinon, vous allez vous faire repérer. Je vais m’occuper de ça. » coupa le jeune homme aux cheveux blonds.

Ces imbéciles allaient tout faire capoter, il en était sûr et certain. Il valait bien mieux que ça soit lui qui s’en occupe plutôt que de les laisser faire ! Ces idiots ! Il passa le premier dans le trou, ressortant de l’autre côté en restant dans les buissons. Personne … Tant mieux. Il murmura ensuite aux autres :

« Vous pouvez venir … La voie est libre. Heureusement. »

« Aucun problème, on arrive. Aller, passe en second, je passe en dernier. Aller, aller, on se dépêche, vite. On ne doit pas perdre de temps, les autres attendent que nous ouvrions la porte. D’ailleurs, on a aussi le signal à faire quand ça sera le cas. »

« Hahaha … Pour le signal, j’ai ma petite idée sur son utilisation. Je suis sûr que les soldats s’en remettront pas de ce j’ai comme idée en tête. »

Hum ? S’ils pouvaient arrêter de discuter et plutôt bouger leurs culs, ça serait bien mieux ! Finalement, les autres rebelles arrivèrent à sa suite alors qu’il murmurait :

« Maintenant, rendez-vous à la salle qui permet l’ouverture des portes. Vous ne devriez avoir aucun mal de toute façon. »

« Et toi ? Qu’est-ce que tu vas faire ? Où est-ce que nous nous trouvons exactement ? »

« Bon … Je vais vous guider une partie puis on se sépare alors. » déclara le jeune homme aux cheveux blonds avant de soupirer, sortant des buissons. Aussitôt, les autres rebelles firent de même, l’un d’entre eux plantant une aiguille dans le coup d’un garde qui faisait sa ronde, le tuant net. Earnos ne détourna pas le regard, observant avec neutralité le corps mort à ses pieds. Tsss … Voilà donc … ce qui se passait réellement dans ce monde.

« Je vais aller dire ce que je pense de lui au roi. Je n’aurai aucun mal à m’y rendre. Vous, vous pouvez partir sur la droite, vous trouverez facilement les mécanismes. »

Les rebelles s’exécutèrent, laissant seul le jeune homme qui allait de son côté. Oui, il savait où se rendre … Il avait l’infime conviction qu’il ne pouvait se trouver que là. Le roi ne dormait plus ou presque depuis la mort de Terria. Cela était de notoriété publique. Alors, ça ne servait à rien de se diriger vers la chambre du roi. D’ailleurs, sur son chemin, il n’y avait aucun garde ou presque, ce qui était assez étonnant en même temps.

« Bizarre … On dirait presque qu’il m’attend. Le roi ne serait pas assez stupide pour ça. Non, il veut ma mort et rien d’autre … Il n’y avait pas d’autres solutions. Mais alors, qu’est-ce que tout ça veut dire ? » murmura le jeune homme alors qu’il se trouvait devant la gigantesque double porte menant à la salle du trône. Il l’ouvrit, pénétrant à l’intérieur.

« Si c’est le roi que tu cherchais, il n’est plus présent dans le château. » annonça une voix puissante et pourtant neutre alors qu’il remarquait une ombre sur le trône du roi. Si ce n’était pas le roi, qui était-ce ? Non ? Quand même pas … « Je me doutais bien que tu avais quelque chose derrière la tête, j’ai donc pris mes précautions. Désolé, mais tu es piégé, mon fils. »

Chapitre 56 : Repoussés

ShiroiRyu
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Chapitre 56 : Repoussés

« Que l’assaut commence dès maintenant ! » hurla une voix alors que le jeune homme aux cheveux blonds s’élançait en même temps que d’autres rebelles.
Aussitôt des flammes partirent en leur direction, des Libegons étant prêts à défendre chèrement le château.  Une attaque frontale était suicidaire … ou presque … mais ils avaient le nombre par rapport à la puissance. Cela devrait normalement suffire s’il ne se trompait pas. Après, il n’était jamais sûr de rien.

Mais pour le moment, l’heure n’était pas à la réflexion mais à la concentration. Cela allait être très difficile mais il était quand même capable d’y arriver ! Il suffisait juste d’avoir un peu confiance en ses capacités. Ce n’était pas la première fois qu’il affrontait des Libegons, il ne devait donc avoir aucun souci. Le problème viendrait plutôt du côté … des rebelles. Eux ? C’était sûrement la première fois et surement la dernière aussi. Voilà le gros problème. La majorité des rebelles n’allait pas survivre à ce combat. Comme d’habitude, c’était de les envoyer au casse-pipe ce que venait de faire Arkanar.

« ARGL ! Ils sont beaucoup trop forts ! Et il y a les Drascores qui viennent les aider ! Si on rajoute aussi les Scorvols qui nous attaquent depuis les airs, c’est foutu ! »

« Ne faiblissez pas … Ne croyez pas avoir perdu alors tout vient à peine de commencer ! » hurla le jeune homme comme pour rassurer les membres.

Pourtant, lui … qui allait le rassurer ? Car lui-même était maintenant peu convaincu de la tâche qu’ils allaient accomplir. Qu’ils devaient accomplir plutôt ! Il était sûr d’une chose : ça n’allait pas se passer comme prévu ! Peut-être qu’il fallait envisager autre chose ? Ou alors … tout simplement les repousser et les exterminer jusqu’au dernier ?

« Hein ? Qu’est-ce qui se passe avec moi ? » bredouilla Earnos.
Ce n’était pas dans ses habitudes d’envisager la mort de quelqu’un à part celle du roi. A part le roi, personne ne devait mourir de ses mains. Il évitait à tout prix que ça se passe ainsi ! Alors pourquoi est-ce qu’il s’imaginait une telle chose ? Si ce n’était pas dans ses habitudes, il ne devait pas alors penser de la sorte, non ?

« J’aimerai bien savoir ce qui cloche chez moi. »

« HEY ! Earnos ! Pas le temps de parler ! On se fait repoussés ! On n’avance même pas d’un mètre ! Ce n’est pas normal tout ça ! »

« Justement, c’est normal, plus que normal. Tu penses vraiment que des insectes comme nous peuvent réellement réussir à battre des insectes d’élite comme les Libegons ? »

« Qu’est-ce que tu veux dire par là ? » bredouilla le rebelle qui lui avait adressé la parole quelques secondes auparavant, cherchant à saisir la portée des paroles d’Earnos.

« Nous ne faisons que gagner du temps … Il semblerait que cette attaque ne soit pas celle qui fera tomber le château. Arkanar veut juste juger la puissance de ses défenseurs. On sert juste de sacrifice. Si tu veux t’enfuir, c’est le moment avant qu’il ne soit trop tard. »

Pourtant, le rebelle ne fit aucun mouvement de recul, regardant tout simplement Earnos avant d’hocher la tête. Il lui fit un petit sourire avant de dire :

« Au moins, avec toi, tu es direct. Tu ne caches pas la vérité. Hahaha … Dommage que je doive obéir aux ordres, jusqu’au bout … »

« Obéir aux ordres ? Jusqu’au bout ? Qu’est-ce que tu racontes là ? » demanda le jeune homme bien que le rebelle ne lui répondit pas, hurlant avant de foncer dans les ennemis. Earnos écarquilla les yeux, voyant trois dards de Drascore qui se plantaient dans le rebelle, celui-ci arrivant à trancher l’un d’entre eux avant de mourir.

Il venait de mourir ? Comme ça ? Il n’avait même pas cherché à vivre ou à s’enfuir ? Juste à mourir ? Car cela avait été un ordre ? C’était n’importe quoi … C’était juste aberrant. Mourir pour les rebelles ? Non, même de la sorte, ce n’était pas du courage qui avait animé cet homme, c’était autre chose. Comme s’il avait tout simplement obéit … sans même chercher à contredire l’ordre qu’il avait reçu.

« N’importe quoi … C’est Arkanar, j’en suis sûr. »

Il en était sûr et certain que c’était ce dernier qui était responsable de tout ça ! S’il ne voulait pas que d’autres rebelles meurent inutilement, comme les soldats, il devait signaler qu’il valait mieux abandonner le combat maintenant ! Ils allaient devoir utiliser un autre chemin, plus discret, un chemin uniquement connu de lui. Tss … De lui et de Terria. Maintenant, il sentait une nouvelle fureur l’envahir peu à peu. Une fureur encore plus grande qu’avant.

« RECULEZ ! RECULEZ TOUS ET PARTEZ ! » hurla le jeune homme alors que plusieurs rebelles se tournaient vers lui, commençant à dire :

« Mais les ordres d’Arkanar ? Nous ne pouvons pas partir maintenant ! »

« Cela reviendrait à abandonner tout ce pour quoi on a commencé ! On ne peut pas maintenant alors que nous sommes si près du but ! »

« Vous voulez mourir pour un type qui ne combat même pas ?! »

« Ne dit pas du mal d’Arkanar ! Il nous guide depuis des années ! Il est celui qui nous emmènera vers une nouvelle ère des insectes ! Là où la royauté n’existe plus ! »

PUREE ! C’était plus que du lavage de cerveau à ce niveau ! Il ne pouvait pas laisser les rebelles mourir comme ça ! Mais il ne pouvait pas aussi continuer de se battre ! C’était tout simplement un combat impossible à gagner !

« Faites comme vous voulez ! Mais je vous préviens que je ne compte pas mourir ! »

Il avait dit cela en criant de rage, recommençant à livrer bataille bien qu’il savait que c’était déjà perdu d’avance. Néanmoins, s’il pouvait mettre hors d’état de nuire plusieurs insectes plus que puissants, ce qui permettrait d’éviter de les avoir pour le prochain assaut, il n’allait pas se gêner alors ! Maintenant, il fallait surtout espérer que tout cela fonctionnerait ! Il n’avait pas assez de force pour ça mais il avait l’endurance !

Une endurance qui n’avait pas servi à grand-chose. Les rebelles avaient quand même perdu le combat. Il n’y avait plus aucun survivant à part lui. Quelle idiotie … Quelle stupidité. N’importe quoi … C’était tout simplement n’importe quoi. Comment est-ce qu’il pouvait espérer atteindre le roi avec une telle attaque ? Une attaque aussi risible ?

« Je vais devoir penser à ça … et à leur dire. Pfff … La dernière chose qui me reste de Terria, tout ça … pour tuer son père. »

Il éclata de rire avant de s’éloigner de la zone de combat, retournant à la base où d’autres rebelles étaient présents. Des rebelles qui étaient décontenancés en le voyant revenir légèrement blessé mais surtout seul.

« Qu’est-ce qui s’est passé ? Pourquoi tu es là ? »

« Tous les autres sont morts … Ils n’ont rien pu faire face aux Drascores, Libegons et Scorvols réunis. Par contre, je n’ai pas vu beaucoup de Yanmegas, c’est étrange. »

« Ce n’est pas de ça dont on parle ! Pourquoi est-ce que tu n’as pas continué à combattre ?! » hurlèrent les rebelles, énervés par le geste d’Earnos.

« J’ai à parler à Arkanar pour obtenir la victoire le plus tôt possible. Laissez-moi passer au lieu de me crier dessus. » répondit calmement le Dardargnan.

« N’oublie pas que c’est le chef, chef Arkanar ! »

Oui, oui, il n’oubliait rien du tout ! Tsss ! Il avait finalement réussi hein ? Il avait finalement réussi à obtenir ce qu’il désirait de lui ! Tsss ! Il notait son nom dans sa tête pour ne pas l’oublier mais cela, il allait le payer. Il se présenta devant Arkanar, l’Aéromite émettant un léger sourire avant de dire :

« Et bien … Que viens-tu donc faire ici après cette défaite, Earnos ? »

« Vous apporter des nouvelles pour que cette défaite soit la dernière. Je sais comment obtenir la victoire dans le château … et réussir à pénétrer à l’intérieur. Mais il me faut les insectes les plus létaux et discrets possibles pour cela. »

« Oh ? La mémoire t’est finalement revenue, on dirait bien. »

« Elle n’était déjà réellement partie. Je sais comment rentrer dans le château en toute discrétion et sans que quiconque ne sache que nous sommes à l’intérieur. »

« Oh ! Très intéressant, dis donc … Je pense que je vais t’écouter avec attention. » déclara l’homme aux cheveux violets, toujours souriant derrière ses lunettes.

« Soit … Cela concerne un petit passage secret seulement connu de moi. »

Il n’avait pas besoin de préciser que Terria aussi le connaissait. Elle était morte … Il ne pensait pas l’utiliser un jour mais maintenant … Maintenant, il n’avait plus honte de rien. Plus du tout même. Seule la mort du roi devait l’emporter sur le reste.

Chapitre 55 : L’assaut

ShiroiRyu
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Chapitre 55 : L’assaut

« Douély ? Tu es vraiment sûre que je ne peux pas sortir ? Je ne sais pas du tout ce qui se passe dehors et j’aimerai quand même avoir des nouvelles de la situation. »

« Je t’ai déjà dit que non. Tu ne peux pas sortir, tu sortiras lorsque le moment est venu. Est-ce que le moment est venu ? Non. Maintenant, si tu veux des nouvelles, je peux facilement t’en donner. De toute façon, il faut que je sorte. »

« Dans ton état ? » bredouilla l’Apireine, peu rassurée par les paroles de Douély et surtout en vue de la forme qu’elle avait depuis maintenant pas mal de temps.

« Tu veux que tes enfants et toi aient à manger ? Alors, tu te tais et tu me laisses faire. Comme d’habitude, quoi. Pfff … Je te jure, qu’est-ce que je vais faire de toi ? »

« Je ne sais pas du tout mais pas besoin d’être blessante. Et je veux que tu aies aussi à manger donc si je peux t’aider, dis-moi ce que je peux faire. »

« Le ménage et la cuisine. Tu sais cuisiner, contrairement à ce que l’on pourrait croire. Alors fais donc à manger avec ce qui reste, ça sera une grande aide. »

Comme elle le voulait ! Au moins, la Munja était quand même plus ouverte qu’auparavant, ce qui était une très bonne chose à ses yeux. Bon, par contre, elle avait toujours la langue bien pendue mais qu’est-ce que c’était bon d’être vivante ! C’était vraiment une chose merveilleuse et elle ne voulait plus jamais mourir !

Mais bon, ça, elle ne pouvait jamais le décider. C’était au temps et au destin de choisir quand est-ce que le moment serait venu. Pourtant, maintenant, elle envisageait une longue vie à côté d’Earnos. Mais pour ça, il fallait que cette guerre stupide se termine. Il fallait que tout cela cesse ! Mais voilà … Personne n’était au courant qu’elle était revenue à la vie et finalement, est-ce que cela changerait beaucoup de choses ?

« Hum ? Ce n’est pas encore prêt ? Qu’est-ce que tu as fait pour que ça ne soit pas prêt ? » demanda la jeune femme aux cheveux bruns, revenant une heure plus tard avec tout ce qu’il fallait pour tenir encore plusieurs semaines.

« Au moins, on est sûr de ne pas mourir de faim ! »

« Oui mais pourquoi n’est-ce pas encore prêt ? Qu’as-tu fait pendant tout ce temps ? »

« Euh … Je réfléchissais à tout ce qui se passait. D’ailleurs, tu as ramené quoi ? Peut-être que je peux préparer autre chose que ce qui était prévu. » dit la jeune femme aux cheveux blonds avant de regarder les objets rapportés par Douély.

« Fais comme tu veux, au final, je veux même plus en discuter, je suis lassée. »

Pourtant, elle n’avait rien fait pour cela. Mais bon, elle pouvait comprendre l’agacement de la jeune femme. Ne pas se sentir bien, être incapable d’agir et surtout de réagir. Oui, elle comprenait parfaitement cela même si ce n’était pas plaisant, cela pouvait être une triste réalité, une réalité que les deux n’aimaient guère.

« Est-ce que tu as des nouvelles d’Earnos ? Dis … Dis ? »

« J’en ai … Car visiblement, il n’y a pas que ça. Si tu veux tout savoir, ton père est sur le point de tomber et la risque de se terminer plus tôt que je ne le pensais. »

« Comment ça ? Qu’est-ce que tu veux dire par là ? Enfin, pour mon père, je préfère ne pas y penser … J’ai mal rien qu’à l’idée de ce qui se passe avec lui … »

« Hum ? Tout simplement qu’il ne reste plus que le château à conquérir avant que le roi ne tombe, ainsi, les rebelles ont bientôt gagné et Earnos aussi. Mais tu devrais plutôt te préoccuper d’autre chose. Ce n’est pas aussi simple que tu ne le crois. »

« Si je me représente devant tout le monde, cela n’empêchera pas les rebelles d’être toujours présents … et de vouloir me tuer, c’est ça ? »

« Surprenant de ta part mais c’est exact. Tu ne peux pas croire que tout cela va se passer bien tranquillement et calmement hein ? »

« Pas vraiment … Mais alors, qu’est-ce que l’on doit faire, Douély ? » demanda la jeune femme aux cheveux blonds, regardant ses deux enfants. Elle n’avait pas idée de ce qu’il fallait faire pour réussir à retrouver la paix dans le royaume.

« Tu veux que je te le dise ? C’est pourtant si simple … tellement simple à savoir, contrairement à ce que tu crois. Je vais te le dire. Il suffit tout simplement d’abattre la rébellion et le roi en même temps. Ni l’un, ni l’autre n’a sa place dans le royaume. »

HEIN ? Mais comment faire ! Ce n’était pas possible d’abattre les deux en même temps ! Loin de là ! Comment s’imaginer tout simplement que c’était … possible ? Arrêter la rébellion définitivement ? Mettre un terme à la folie du roi Théor ? Douély remarqua que la jeune femme était perturbée, reprenant calmement :

« Imagine toi donc … Qui vas-tu choisir ? Earnos ou ton père ? Même si ce choix est simple, il ne résoudra rien. Earnos a décidé de rejoindre les rebelles. A partir de là, malheureusement, tout est inutile. Comment trouver le moyen de tuer ceux qui vont libérer le royaume du roi maléfique ? Comment trouver le moyen de tuer le monarque qui veut rétablir le calme dans son royaume ? Si tout était aussi simple, le monde serait bien plus paisible. »

« Je ne sais pas … Je ne sais pas du tout … Je … Je suis perdue, désolée, Douély. » bredouilla l’Apireine, plus que confuse alors que Douély émettait un petit rire :

« Je suis certaine qu’Earnos a la solution. Le connaissant, s’il agit ainsi, c’est qu’il a une idée … s’il ne s’est pas perdu en chemin à cause de sa folie. »

« Perdu en chemin ? Qu’est-ce que tu veux dire par là ? Je … Je ne vois pas … où tu veux en venir. » bredouilla la jeune femme aux cheveux blonds.

Avait-elle déjà oublié qu’Earnos était plongé dans la folie à cause de sa mort ? Et qu’il l’était toujours ? Oh … Il y avait aussi autre chose mais cela ne concernait pas l’Apireine pour le moment. Oui … Le moment viendrait où elle allait pouvoir se présenter à tous et à toutes.

C’était le moment. Le moment de lancer l’attaque sur le château. Arkanar avait prévenu les rebelles que cela allait être le cas. Ah … Il devait se préparer mentalement à ce que ça se passe ainsi et pas autrement. Il devait réfléchir … Oui … Il devait y réfléchir. Il devait penser à ce qu’il allait faire, à ce qu’il devait faire.

« Ce n’est pas aussi simple que ça. » marmonna le jeune homme dans sa chambre avant que des coups à la porte ne se fassent entendre.

« Earnos ? Il faut que l’on se prépare ! L’assaut sera lancé cette nuit ! »

Hum ? L’assaut ? Tant mieux alors. C’était une bonne chose. Il pouvait se préparer mentalement. Se préparer à éliminer le roi … Ce n’était maintenant plus qu’une question d’heures car il s’interdisait de reculer cette fois. Il n’y aurait pas de retour. Pas du tout même. Ah … Ah … Il devait se calmer, il devait prendre une profonde respiration.

« Ce n’est pas grand-chose … Pas grand-chose … C’est bientôt fini. »

« Qu’est-ce qui est bientôt fini, Earnos ? » demanda la voix de l’autre côté de la porte.

« Rien du tout. Signale aux autres que je serai là dès que ça commence. »

« Comme tu veux ! Fais gaffe quand même, c’est la dernière attaque ! » répondit la voix alors qu’il poussait un profond soupir. Oui … C’était le dernier combat. Le roi allait tomber … et ensuite ? Est-ce qu’il allait laisser les rebelles prendre le contrôle ? Surement.

Surement … Surement … Il était maintenant aligné avec d’autres insectes. Encore une fois, il semblerait qu’Arkanar ne soit pas de la partie. Ce dernier ne faisait rien du tout, n’est-ce pas ? Toujours à donner des ordres sans se salir les mains. En même temps, il se trouvait en face de la troupe qui allait combattre dans le château, prenant la parole :

« Je vais être bref et concis. Eliminez quiconque à vue. Ne vous préoccupez pas de la puissance de vos adversaires. L’unique but des rebelles est la mort de la monarchie. Trouvez et localisez le roi, tuez-le sans même chercher à le capturer, il faut qu’il meure. »

Le message était très bien passé pour lui. Il fronça les sourcils alors qu’il se sentait déjà à moitié … mal. Comme à chaque fois qu’il apercevait l’Aéromite, il ne comprenait pas ce qui se passait mais c’était plus fort que lui. L’Aéromite lui donnait mal au crâne.

« Allons-y. » dit un insecte en posant une main sur l’épaule du jeune homme, celui-ci hochant la tête positivement avant de répondre avec neutralité :

« Aucun problème … Le plus vite ça sera fait … »

« Le plus vite le royaume sera libéré de son roi. Tuons-le ensemble. Tuons-le tous ensemble. » reprit le même insecte avant que des cris ne résonnent dans la pièce où les rebelles s’étaient réunis pour écouter les paroles de l’Aéromite.

Tous étaient prêts pour l’assaut. Il était temps d’en finir. Le roi allait tomber … le plus rapidement possible. C’était ça qu’il désirait et rien d’autre.

Chapitre 54 : Une sensation bizarre

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Chapitre 54 : Une sensation bizarre

« Earnos ? Arkanar veut te voir. C’est devenu une habitude quoi ? » dit l’un des soldats tout en ricanant, Earnos haussant les épaules avant de répondre :

« Je ne sais pas … Mais il est vrai qu’il veut me voir assez fréquemment. Je ne sais pas pourquoi par contre. M’enfin … Ce n’est pas ton problème. Il m’attends à l’endroit habituel ou non ? Que je sache si je dois me déplacer rapidement. »

« Normalement, c’est le cas, je sais rien d’autre, moi. Je ne fais que passer le message. »

Humpf. Il aurait dû s’en douter en même temps. Il remercia le rebelle avant de quitter la chambre, prenant un chemin différent de ce dernier. Bon … Arkanar était dans la salle où il l’attendait quotidiennement. Enfin, quotidiennement, c’était exagéré mais il voyait l’Aéromite un peu trop fréquemment malheureusement à son goût. Finalement, il se présente devant lui, hochant la tête avant de demander d’une voix calme et lente :

« Vous m’aviez appelé, Arkanar ? Est-ce si important que ça ? »

« Oh … C’est la discussion habituelle avant que nous lancions de nouvelles attaques sur le château. Toi-même qui connais parfaitement le château, tu as sûrement des endroits qui sont considérés comme secrets, n’est-ce pas ? »

« Même si c’était le cas, qu’est-ce que ça changerait ? Vous avez facilement des éclaireurs et des espions dans le château. Aucun secret n’existe pour vous. »

« Hahaha ! Bien entendu, bien entendu, c’est la solution de facilité mais il n’y a pas que ça malheureusement, loin de là même. Un ancien chevalier comme toi doit en savoir bien plus, n’est-ce pas ? Et si tu veux tuer le roi, il vaudrait mieux que tu me dises tout ce que tu sais. »

« Humpf … Je vais réfléchir à tout ce que je sais et je vous le dirai si cela s’avère nécessaire mais normalement, vous connaissez tout par rapport à ce que je sais. Je n’ai rien d’autre à vous apprendre. Si ce n’est que cela, est-ce que je peux partir ? »

« Pourquoi donc ? » murmura le jeune homme, peu enclin pourtant à continuer.

« Et bien ? Pour discuter de tout et de rien ? Tu es intéressant, réellement intéressant même si tu es malheureusement peu ouvert à la discussion. »

« Disons que j’ai certaines préoccupations qui sont toutes aussi importantes que la rébellion et dont je ne peux me permettre de passer outre. »

« Oh ? Et tu ne peux pas les citer, j’en suis certain ? » dit l’Aéromite, un sourire aux lèvres alors qu’Earnos hochait la tête positivement une nouvelle fois.

« C’est personnel, c’est pourquoi je vais gérer cela de mon côté. J’en suis désolé mais je dois partir maintenant. » répondit le Dardargnan, saluant l’Aéromite qui fit un petit mouvement de main pour lui signaler que c’était bon. Il le laissa partir sans plus de mots, le jeune homme quittant la pièce pour se rendre dans sa chambre. Là-bas, il se massa le front, en proie à une légère migraine indescriptible. C’était à chaque fois ça quand il parlait avec l’Aéromite.

Ce n’était pas normal et il se posait des questions. Est-ce que l’Aéromite essayait de le manipuler ? De l’influencer ? Si tel était le cas, il valait mieux prendre ses précautions et se préparer au cas où. Mais comment faire ?

« Et Olistar qui est toujours portée disparue. Elle ne revient qu’une fois par semaine et encore … Qu’est-ce qu’elle est en train de faire ? C’est quoi ces choses personnelles ? »

Une idée absurde lui était arrivée un court moment : la jeune femme l’avait trahi et avait prévenu l’armée de l’endroit où il se trouvait. Mais si cela avait été le cas, il ne serait pas encore présent. Ça commençait à faire long … très long même.

« Je ne devrais pas me préoccuper de ça, je le sais parfaitement mais … »

Mais c’était bien plus difficile qu’on ne pouvait le croire. Ah ! Bon sang ! Il donnerait cher pour obtenir les informations dont il avait besoin ! Mais voilà, ce n’était pas possible et il le savait parfaitement ! Tsss …Pourquoi rêver de la sorte ?
C’était tout simplement inutile et risible. Il le savait parfaitement. Il se coucha sur le lit, fermant les yeux pour ne plus penser à tout ça. Il verrait plus tard … Lorsqu’il aurait obtenu ce qu’il désirait : la mort du roi ! Même si ce n’était pas pour maintenant, même si cela allait prendre du temps, il n’oubliait pas son objectif principal.

« Tuer le roi … et tuer Douély pour m’avoir enlevé le corps de Terria. Elle ne m’a pas contacté depuis qu’elle a récupéré son corps. Je ne peux pas lui pardonner ! »

Ailleurs, dans un endroit inconnu de tous ou presque, une jeune femme aux cheveux violets toqua plusieurs fois à la porte d’une petite maisonnée, disant :

« Ouvre donc, c’est moi, Olistar. »

La porte s’ouvrit faiblement, laissant paraître un jeune homme aux cheveux verts. Celui-ci semblait peu habitué à sa nouvelle vie alors que la Drascore pénétrait dans le bâtiment.

« Tu es vraiment sûre de ce que tu fais ? Tu n’as plus été les voir pendant quand même un sacré bout de temps, non ? » dit le Yanmega.

« Qu’ils se préoccupent donc de leurs affaires, j’ai les miennes et ça ne les concerne pas le moins du monde de toute façon. Comme ça, ça, c’est dit. »

« … … … Je ne suis pas vraiment convaincu de la justesse de tes propos. Pourquoi est-ce que tu te préoccupes tant de moi ? De même, me forcer à ne plus aller … »

« Car tu es « mort » pour eux. Du moins, tu n’as pas donné de signe de vie et tu n’as plus à t’occuper de ça. Tu as perdu contre moi, tu obéis à mes règles du jeu, d’accord ? » coupa Olistar avant de l’embrasser tendrement et longuement.

« D’accord, d’accord. J’ai respecté tes conditions, comme convenu. Je ne peux qu’accepter ce que tu me proposes. Je n’ai pas d’autres choix de toute façon, n’est-ce pas ? » déclara le Yanmega alors qu’elle rigolait, l’embrassant une nouvelle fois.

« Pas le moins du monde. Tu es en mon pouvoir, que tu le veuilles ou non. »

Ce n’était pas forcément déplaisant. Il se laissa faire alors que le couple vivait leur amour à la discrétion des rebelles et de l’armée des insectes. Si Earnos apprenait qu’elle voyait le Yanmega, il allait croire qu’elle le trahissait. Il était vrai qu’elle ne s’occupait plus réellement de tout ce qui se passait autour d’elle mais elle ne l’oubliait pas, loin de là même.

« Et qu’allons-nous faire maintenant ? Du moins, toi ? »

« Il faut que j’aille aider Earnos. Tu sais aussi bien que moi que la situation n’est pas plaisante, loin de là, n’est-ce pas ? » déclara la jeune homme aux cheveux violets.

« Je le sais parfaitement … Et je ne vais pas t’en empêcher. Il a de la chance de t’avoir comme ange gardien. Protège-le … Je commence à comprendre un peu sa folie. »

« Tu t’es imaginé comment tu aurais réagi si tu m’avais vue mourir devant tes yeux ? »

« En quelques sorte. » avoua le Yanmega en détournant le regard.

Oh ! Qu’il était mignon lui aussi ! Elle vint l’enlacer tendrement, le gardant contre elle pendant de longues minutes jusqu’à ce qu’il se mette à lui caresser le dos. AH ! Visiblement, il voulait un petit peu plus qu’une simple embrassade. Elle émit un petit rire avant de lui rendre la pareille, l’invitant donc à aller plus loin que ce qui était prévu. Elle pouvait bien se permettre un peu de cela, n’est-ce pas ? Rien ne pressait.

« Comment vas-tu, aujourd’hui, Douély ? »

« Tu vois bien que je suis capable de marcher donc je vais parfaitement bien. » marmonna la Munja tout en faisant quelques pas assez frêles.

« Je vois surtout que tu as du mal à marcher. En être capable est une chose, y arriver correctement en est une autre. Enfin, si tu es capable de quitter ton lit, c’est au moins qu’il y a du progrès. Tu m’as rendu morte d’inquiétude ! »

« C’est un jeu de mots douteux sur ton ancienne condition et la mienne ? » demanda Douély, Terria rougissant violemment de gêne. Ce n’était pas son but ! « Je disais cela pour rire … Je sais très bien que tu ne pensais pas à mal. »

« Pfiou … Tant mieux car je ne savais pas du tout où me mettre après cette remarque. »

« Ce n’était qu’une remarque anodine. Qu’as-tu préparé ? Hum … Cela sent drôlement bon, contrairement à ce que l’on pourrait croire. »

« Je veux devenir une Apireine cuisinière ! Ainsi, si mon peuple a faim, je pourrai lui faire à manger et le nourrir. Maintenant que toutes les races sont réunies, je … »

Douély éclata de rire, coupant la parole à l’Apireine qui vint rougir mais de honte cette fois. Elle avait dit quelque chose de drôle ? Pourtant, ce n’était pas le cas. Mais une Apireine cuisinière, ah … Peut-être que dans le fond, c’était son moment à elle, la Munja.

Chapitre 53 : Le général à lunettes rouges

ShiroiRyu
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Chapitre 53 : Le général à lunettes rouges

« Le pire devait arriver, Olistar. Olistar, tu m’écoutes ? »

« Hum ? Hein ? Ah oui, oui. Je t’écoute, Earnos. Je t’écoute, ne t’en fais pas. » murmura la jeune femme aux cheveux violets, semblant avoir l’esprit ailleurs.

« Je n’ai pas l’impression … que ça soit le cas. Tu as l’air d’être préoccupée par autre chose. Qu’est-ce qui se passe ? Et j’ai appris que tu n’étais pas parmi les éclaireurs non ? »

« Hum ? Oui, oui … Je n’y étais pas. J’avais autre chose à faire en ce moment. Enfin, ce n’est pas bien important. Le plus important est-ce que tu vas me dire. Qu’est-ce qui se passe alors ? » déclara la Drascore avant de se tourner vers lui.

« Rien de bien spécial contrairement à ce que tu pourrais croire. J’ai juste pensé que tout ce qui se passe en ce moment risque de devenir problématique. Tu vois de quoi je parle ? »

« Des derniers soldats faisant la protection du château, c’est ça ? »

Il hocha la tête positivement. Au moins, elle l’écoutait, contrairement à ce qu’il pensait. Mais bon, ce n’était pas pour ça qu’il se sentait plus rassuré par ce qu’il avait appris.

« Comment est-ce que l’on va faire, Olistar ? Je ne suis pas habitué à combattre autant d’insectes aussi puissants. Même moi, je ne pourrai pas résister à la puissance d’un Libegon ou d’un Drascore. Enfin, un Drascore, ça dépend, j’arrive quand même bien à te résister, ce qui est une bonne chose mais voilà … Ce n’est pas suffisant, loin de là. J’ai besoin d’aide et je ne sais pas ce qui se passe avec toi … »

« Qu’est-ce qui se passe avec moi ? Quel est le problème ? Est-ce que je fais quelque chose qui te dérange, Earnos ? Enfin, parle au lieu de tourner autour du pot. »

« On n’aime pas se mentir l’un à l’autre n’est-ce pas ? Alors …Euh … Où est-ce que tu vas tous les jours ou presque ? Tu disparais et tu ne donnes pas de traces, c’est inquiétant. »

« Je ne peux pas te le dire, j’en suis désolée. C’est quelque chose de personnel, vraiment personnel et je préfère te dire cette vérité là que de te mentir en te disant que je ne fais rien. D’accord ? Est-ce que tu me fais confiance, Earnos ? »

« Je te fais autant confiance que toi tu le fais envers moi. » déclara le jeune homme aux cheveux blonds, Olistar venant l’embrasser le front.

« Veille sur toi alors, d’accord ? Et rappelle-toi que tu n’es jamais seul, qu’importe ce que tu penses, qu’importe ce que tu crois. »

« Drôle de paroles, j’espère qu’elles ne sont pas là pour me rassurer car sinon, c’est vraiment loupé si tu veux tout savoir. »

Elle éclata de rire avant de l’enlacer tendrement, lui murmurant une nouvelle fois ces mots. Puis elle quitta la chambre pour ne plus revenir … pendant des jours. Il ne savait pas où elle était, il ne savait pas ce qu’elle faisait mais elle était partie. Il était à nouveau … seul.

« Général, général, que faisons-nous ? »

« Est-ce que le roi est en sécurité ? » murmura une voix calme et lente.

« Il l’est, comme vous l’avez conseillé, bien entendu. Mais que faisons-nous maintenant ? Devons-nous les attendre tout en les repoussant ? Ou avez-vous une autre idée ? »

« Les attendre serait une bonne chose mais ils ne doivent pas savoir ce qui les attends. De même, les rumeurs étant fondées, ce ne sont plus des rumeurs. C’est pourquoi il faut que nous prenions toutes nos précautions pour les réceptionner. L’état des troupes ? »

« Elles ont déclaré que ces derniers jours, les rebelles restaient dans les bases qu’ils ont réussi à s’accaparer autour du château. L’état de siège est déclaré mais ils ne nous attaquent pas depuis l’envoi de leurs éclaireurs. De même, il semblerait que … »

« Oui ? Pourquoi est-ce que tu t’es arrêté ? » demanda la voix sur le même ton calme et posé qu’auparavant, l’homme semblant un peu gêné.

« Il semblerait qu’un Dardargnan se trouvait parmi les éclaireurs. »

« Et alors ? Quel est le problème avec cela ? Les Dardargnans sont des rebelles eux aussi, du moins, certains d’entre eux. Je ne vois guère de soucis. »

« Le Dardargnan en question … est votre fils. » reprit le soldat sur le même ton.

« Et alors ? Quel est le problème avec cela ? Je ne vois pas de soucis. »

Mais c’était son fils ! Comment est-ce que cet homme pouvait rester de marbre en apprenant ça ? Est-ce qu’il était insensible ? Ou alors … Il faisait tout simplement le rôle qui lui était incombé ? C’était sûrement cela. L’homme aux cheveux blonds était assis, une paire de lunettes rouges sur le sommet de son crâne.

« Si c’était la dernière nouvelle de la journée, merci de me laisser seul. Je dois réfléchir … »

Réfléchir à quoi ? Le soldat n’osa pas poser la question avant de s’en aller. Visiblement, l’homme aux yeux rubis avait plus important à faire que de parler avec un simple soldat. Laissé seul, le général murmura :

« Quel idiot. Ne sait-il pas qu’il rend mort d’inquiétude sa mère et ses sœurs ? »

Pourtant, il connaissait déjà la réponse, depuis longtemps même. Cela faisait presque deux ans … Deux ans que ce drame s’était passé, que ce drame s’était déroulé mais il ne savait pas qui croire. Il ne pouvait pas imaginer que cette blague faite entre le roi et lui s’était révélée … vraie. Car oui, il savait que son fils n’était pas coupable de crime.

« Je le sais si bien … mais le chemin utilisé est mauvais, Earnos. »

Très mauvais même puisqu’il consistait à devoir l’affronter. L’homme mit les lunettes devant ses yeux, poussant un profond soupir. Earnos allait perdre … face à lui.

Ailleurs, une jeune femme aux cheveux blonds était au chevet d’une autre qui était allongée dans un lit. La Munja semblait si fatiguée, si exténuée par quelque chose d’inexplicable mais pourtant, l’Apireine était à ses côtés.

« Comment est-ce que tu vas aujourd’hui, Douély ? »

« Aussi bien que d’habitude donc … Je pense que je vais me lever. Ça m’énerve encore plus de savoir que tu es là à veiller sur moi qu’autre chose. » déclara la Munja avant de se redresser, Terria la repoussant aussitôt sur le lit.

« Hors de question ! Mais quand même … Me ressusciter t’a mis dans un tel état … »

« Dis-toi que normalement, tu n’aurais jamais pu revenir à la vie même avec le sacrifice d’une centaine de Munjas pour ton unique personne. »

« Qu’est-ce que tu es réellement, hein ? Pour avoir une telle puissance. Et surtout, si tu avais une telle puissance, pourquoi est-ce que tu l’as utilisée pour moi ? » murmura la jeune femme aux cheveux blonds, Douély posant son regard sur le visage de l’Apireine.

« Sache une chose … Je ne fais pas ça pour toi. Je ne fais pas ça pour le royaume. Je fais cela simplement pour lui et personne d’autre, voilà tout. »

« Lui ? Tu parles d’Earnos ? Mais vraiment … Qu’est-ce qu’il a de si spécial à tes yeux ? Je sais bien pour les miens car j’ai vécu avec lui … mais toi ? »

« Tu ne peux pas comprendre. Laisse-moi tranquille pour quelques heures. » marmonna la Munja avant de tourner la tête pour ne plus voir l’Apireine.

« Comme tu le désires. Si tu as besoin de moi, tu m’appelles. Je vais m’occuper de mes enfants. Repose-toi bien, d’accord ? »

« Laisse-moi tranquille, je t’ai dit. »

Comme elle le désirait, répéta l’Apireine avant de quitter la chambre. Elle avait deux enfants dont elle devait s’occuper et même si cela n’était pas plaisant pour elle de ne pas pouvoir sortir, elle avait largement de quoi vivre et nourrir ses enfants pendant pas mal de temps. Comment est-ce que la Munja avait fait pour penser à tout ça à l’avance ?

Difficile à savoir … et à comprendre mais pour le moment, elle savait une chose : Douély avait besoin d’elle et il était normal alors de lui rendre la pareille. Néanmoins, les deux enfants poussèrent des petits cris, signe qu’ils avaient encore besoin d’être nourris et/ou changés. Quoi de mieux que de s’occuper de ses enfants pour retrouver le moral, non ?

« Oui, oui, je suis là, je suis là. » dit la jeune femme aux cheveux blonds avant de s’avancer vers les deux petits lits faits de bois, lits faits par la Munja.

Douély … Elle semblait toujours avoir tout prévu … sans pour autant être capable de lire dans l’avenir. Peut-être s’était-elle préparée à l’avance ? Elle ne savait pas. Elle n’était pas capable de lire dans ses pensées, loin de là même.

Chapitre 52 : La véritable armée

ShiroiRyu
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Chapitre 52 : La véritable armée

« MON CORPS ! C’est bien mon corps ! Je sens parfaitement mes doigts ! AIE ! »

Elle venait de se pincer la joue alors qu’elle observait bien ce qui se passait. Elle était revenue à la vie ! Elle était revenue à la vie ! Elle avait encore du mal à y croire mais c’était bel et bien le cas ! Elle était revenue à la vie grâce à la jeune femme ! Où était … la Munja ? Celle-ci s’était levée, marchant d’un pas lent vers sa chambre.

« Je vais dormir … Occupe-toi de tes enfants maintenant que tu es vivante. »

« Hein ? Mais … Attends un peu, Douély. Je dois te remerc… » bredouilla la jeune femme.

La porte fut claquée alors que la Munja s’écroulait sur son lit. Comme elles n’étaient pas dans l’ancienne demeure de Douély, les draps n’étaient pas tachés de sang. Et de toute façon, elle s’en fichait royalement. Elle voulait tout simplement se reposer, c’était l’unique chose dont elle avait besoin en ce moment.

« C’est maman ! » dit la jeune femme aux cheveux blonds avant de tenir sur ses genoux les deux enfants qui étaient les siens. Qu’elle était heureuse ! Vraiment heureuse !

« S’il te plaît, fais moins de bruit, j’ai mal à la tête. » dit la Munja de l’autre côté de la porte.

« D’accord, d’accord, je suis vraiment désolée, je vais éviter de parler trop fort, promis. »

Bon, ce n’était pas une promesse en l’air car elle devait reconnaître qu’elle était légèrement inquiète pour la jeune femme. Elle ne semblait pas aller du tout bien par rapport à elle qui se sentait en pleine forme mais surtout … VIVANTE ! Tellement vivante !

« Vivement qu’Earnos apprenne que je suis revenue à la vie ! J’espère que ça sera le plus tôt possible comme ça, nous pourrons enfin former une famille. Dire qu’il n’est même pas encore au courant que vous existez tous les deux. Il sera fou de joie, je parie ! Qu’est-ce que tu en penses ? Hein ? Papa ? Tu voudras voir ton papa ? Et toi ? Tu voudras aussi hein ? »

Les deux enfants poussèrent des petits cris de joie, incapables de prononcer réellement ce qu’ils désiraient et surtout de comprendre où voulait en venir la jeune femme aux cheveux blonds qui était leur mère.

« J’espère qu’il va bien … Je n’ai pas vraiment de nouvelles de lui et du reste du royaume. Douély ne m’en parle pas tant que ça … J’espère juste qu’il ne fait pas de bêtises. Vous savez à quoi ressemble votre papa ? Je vais vous le dire, tiens ! Je suis sûre que vous adorerez tout ce que je vais vous dire à son sujet, d’accord ? »

« Aga ? » demanda le bébé de sexe féminin, regardant sa mère de ses petits yeux rubis.

« Oui, oui … Je vais tout vous dire à son sujet ! Vous verrez comme vous allez l’adorer ! »

Elle allait tout leur dire ! Du début jusqu’à la fin ! Leurs petites escapades, les fois où il était venu la réconforter, la sauver ou alors ses nombreux exploits ! Elle avait tellement de choses à leur dire au sujet d’Earnos ! Tellement !

Quelques jours plus tard, la jeune femme aux cheveux blonds était au chevet de Douély, celle-ci restant clouée au lit, semblant souffrir d’une forte fièvre. Elle était là, sans même bouger, ne faisant que regarder le plafond avant de dire :

« Tu devrais plutôt t’occuper de tes enfants avant de t’occuper de moi. »

« Et abandonner la personne qui a décidé de me ramener à la vie alors qu’elle voulait le contraire quelques temps auparavant ? Je ne sais pas ce qui s’est passé réellement et … »

« Juste de la fatigue. Laisse-moi me reposer et ça ira bien mieux dans quelques jours. »

« Tu m’as déjà dit cela y a quelques jours justement, j’ai du mal à te croire. Qu’est-ce qui se passe avec toi ? Tu es fiévreuse et … » dit l’Apireine avant que la Munja ne la coupe d’un geste de la main, reprenant en murmurant :

« Je t’ai dit que ce n’était pas bien grave. Toi, une Apireine, tu n’as pas d’autres préoccupations comme tes enfants ? »

« Si je ne suis pas capable de m’occuper de la Munja qui m’a sauvé la vie, tu m’excuseras si je dis que je serai une très mauvaise Apireine. »

La Munja eut un petit sourire, un très faible sourire alors qu’elle fermait les yeux, plongeant dans un sommeil qui se voulait réparateur. Mais il n’y avait que peu de chances que ça soit le cas malheureusement. Pour autant, l’Apireine était là pour veiller sur elle.

Ailleurs, le Dardargnan était déjà sur le pied de guerre, étant aux côtés de nombreux rebelles alors qu’Olistar n’était pas présente. Oui, comme auparavant, la jeune femme n’était pas à ses côtés, ce qui pouvait paraître étrange en soi.

« Ça donne plus l’impression qu’il veut nous séparer … »

« Séparer qui ? » demanda l’un des rebelles en le regardant avec interrogation.

« Rien de bien important. Pourquoi est-ce qu’il nous a demandé d’aller jouer les éclaireurs par rapport au château ? Vous avez une idée ? »

« Pas le moins du monde. On ne sait même pas pourquoi on doit faire les éclaireurs alors que c’est pas du tout notre style. » répondit un second rebelle.

« De toute façon, ne vous inquiétez pas, le château n’a jamais été très connu pour avoir des défenses aériennes plus qu’importantes. »

« Ca, c’était auparavant ! » déclara une voix dans les airs avant qu’une puissante tornade ne vienne interrompre l’avancée d’Earnos et des autres éclaireurs.

Hein quoi ? Il eut à peine le temps de tourner le regard qu’il fit un mouvement en arrière, évitant un déluge de flammes qui vint s’abattre sur deux rebelles, les tuant sur le coup. Qu’est-ce que … C’était quoi ? Quand même pas la race qu’il pensait ! Elle avait évité d’être trop présente au-dehors du château mais maintenant …

« Des Libegons ? Qu’est-ce que vous faites là ? » demanda le jeune homme aux cheveux blonds, l’un d’entre eux se tournant vers lui.

« Nous protégeons le château. Que crois-tu ? Que nous allions vous laisser le prendre sans même combattre au côté du roi ? »

« Le roi doit mourir pour le meurtre qu’il a commis envers sa fille ! Vous le savez parfaitement alors laissez-moi passer ! »

« Qui dis la vérité ? Qui profère des mensonges ? Nul ne le sait mais alors que le royaume est déjà gravement atteint par la mort de la princesse Terria. Nous ne pouvons permettre alors la mort du dernier monarque encore présent. »

« Je vous ai mis en garde … Ne me forcez pas à vous combattre ! » hurla le jeune homme aux cheveux blonds. Contrairement à ses amis, il pouvait les blesser assez sauvagement ces foutus Libegons ! Il n’avait pas de temps à perdre et …

« Earnos, nous ne sommes pas là pour nous battre ! Nous avons obtenu des informations capitales et même si tu es capable de leur tenir tête, ce n’est pas notre cas ! »

« Grr … Grrr … Oui … C’est vrai. On ne peut rien faire d’autre ! Bon, allez, on s’en va avant qu’ils ne se mettent à nous poursuivre ! S’il y a des blessés, aidez-les ! »

Contrairement à ce qu’il aurait pensé, les Libegons les laissèrent partir. Ils étaient un peu plus honorables que la majorité des insectes. S’il n’y avait pas besoin de se battre alors ils ne combattraient pas. Au retour de la base, les éclaireurs firent leurs rapports.

« Nous avons découvert que les Libegons protégeaient le château alors que nous nous rapprochions de plus en plus de ce dernier. »

« Humpf … Ce n’est pas une bonne nouvelle. A côté, les éclaireurs nous ont signalé que les Drascores étaient aussi en train de protéger le château. De même les Scorvols sont là pour les aider. Il semblerait que les plus puissants insectes sont encore prêts à défendre le château. »

« Mais cela va être impossible de conquérir le château ! Déjà que la dernière fois, nous avions eu tellement de mal … malgré les nombreux sacrifices ! »

« Le chef Arkanar trouvera une solution à ce problème. Vous n’avez pas à vous en faire à ce sujet. » déclara l’insecte qui s’occupait de toute la petite troupe située dans la base.

« Que faisons-donc alors ? » demanda Earnos en regardant l’insecte.

« Reposez-vous et allez soigner vos blessures. On ne s’attendait pas à ce que les Libegons vous attaquent de la sorte. Quant à ceux qui sont morts, dommage que vous n’ayez pas pu prendre leurs cadavres pour que l’on puisse les enterrer. »

Dommage, son œil, oui ! Il avait plus l’impression que les personnes haut-placées étaient au courant de ce genre de petit incident mais qu’elles avaient préféré ne pas les prévenir. Très sympathique … HUMPF ! Mais il valait mieux ne rien dire !

Chapitre 51 : Revenir à la vie

ShiroiRyu
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Sixième partie : La royauté mise à mal

Chapitre 51 : Revenir à la vie

« Le château du roi est assiégé ! Le roi va tomber ! »

Des cris fusaient dans tous les sens, que ça soit chez les rebelles ou alors dans la population du royaume des insectes. Il fallait dire qu’une telle nouvelle ne pouvait pas passer inaperçue, loin de là même. Lui ? Earnos ? Il était tout simplement dans sa chambre, des bandages ensanglantés au sol alors qu’Olistar était à ses côtés.

« Je te l’avais pourtant dit, Earnos. Avec de telles blessures, il y avait que peu de chances que ça se soigne rapidement. Idiot ! Tu es un véritable idiot ! »

« Je le sais très bien, pas besoin de me le rappeler, Olistar. Je sais que j’ai fait une bêtise … sur ce coup. Mais bon … Je ne m’attendais vraiment pas à ce qu’il agisse comme ça. »

Oui, il lui répétait ça mais il avait été choqué et étonné par la réaction de Férast ! Cela avait été tellement … improbable ! Tellement inimaginable ! Il n’y aurait jamais pensé et pourtant, cet homme n’avait pas hésité un instant. Cet homme ? Non ! Il pensait à Férast ! Voilà ! A Férast et à personne d’autre ! C’était tout simplement horrible … Horrible ce qui s’était passé … Il voulait comprendre, il voulait une raison. Quelque chose qui lui permettrait de lui donner une réponse à ses questions. Il voulait … être capable de faire pareil.

« Earnos … Fais attention à toi quand même. Tu es peut-être très résistant mais tu n’es pas immortel, tu le sais hein ? » déclara la jeune femme aux cheveux violets.

« Je le sais … Juste que … Je suis si prêt de mon but mais … »

« Mais ? Qu’est-ce qui t’empêche de continuer à parler ? Dis-moi tout … »

« Je ne sais pas … Cette fois-ci, j’étais encore plus près de perdre quelqu’un que j’apprécie énormément … qu’auparavant. Peut-être que la prochaine fois, si je devais me retrouver face à mon père. Tu imagines … si … si … Si je … »

Elle n’imaginait rien du tout et il se faisait des illusions. Ce n’était pas en pensant à cela que tout allait être arrangé, loin de là même ! Elle lui caressa le dos avec tendresse, murmurant :

« Calme-toi donc un peu et réfléchit à tout ce qui se passe. Pourquoi t’emporter ? Tu ne sais pas encore ce qui t’attends, tu ne peux pas prévoir ce que tu risques d’affronter. »

« Olis… Olistar, j’ai un … un peu peur, je dois t’avouer. J’ai un peu peur. »

« Toi ? Tu as peur ? Regarde-moi dans les yeux. » souffla la jeune femme aux cheveux violets, prenant le visage du Dardargnan entre ses mains.
C’est vrai … Elle lisait de la crainte dans les yeux d’Earnos. Il n’avait pas peur de combattre … Ce n’était pas ça. Il avait peur de faire souffrir ceux qu’il aimait voire même de les tuer par inadvertance. Elle comprenait … Elle comprenait sa crainte. Elle vint l’enlacer, lui chuchotant quelques paroles pour le rassurer avec douceur.

« Douély … Cela commence à être long, très long … Trop long même. »

« Hum ? Encore à te plaindre, n’est-ce pas ? Laisse-moi finir de m’occuper de tes enfants puis ensuite, j’écouterai tes plaintes, d’accord ? »

« Ce n’est pas une plainte ! C’est un constat ! Je … Je … »

« Tais-toi et attends tout simplement. J’ai quelque chose à t’annoncer quand ça sera terminé. » murmura la jeune femme aux cheveux bruns.

Ah bon ? Quoi donc ? Elle était maintenant plus qu’anxieuse car ce n’était pas commun que Douély ait quelque chose à lui dire, loin de là.
Elle regarda la jeune femme qui s’occupait avec tendresse des deux enfants de l’Apireine, ces derniers n’étant pas encore capables de parler bien que cela allait peut tarder d’après ce qu’elle pouvait remarquer et voir. Puis finalement, les deux enfants furent couchés.

« Je vais me préparer … » souffla la Munja sans rien rajouter de plus, Terria la regardant avec étonnement. Hein ? Se préparer ? Quoi ? Du café ? Quelque chose à boire ou à manger ? Pour ainsi pouvoir parler et se rassasier en même temps ?

Non, ce n’était sûrement pas aussi simple, loin de là. La jeune femme revint, drôlement habillée puisqu’elle portait une longue robe de couleur brune, ses longs cheveux semblant faire un voile sur ses épaules alors qu’elle annonçait :

« Il est temps que l’on te fasse revenir à la vie. Je pense que tu es prête autant que moi, Terria. Néanmoins, il faut que l’on ait une … »

« Quoi ? C’est vrai ? Tu vas vraiment me faire revenir à la vie ? Mais je ne pensais pas que tu allais le faire ! Je pensais que j’allais juste te … »

« Tes enfants ont besoin de toi. Je ne suis pas leur mère, contrairement aux apparences. De même, il faut que l’on discute tous les deux. »

« Tout ce que tu veux bien sûr ! Rien que cette nouvelle me fait plus plaisir que tout … »

Humpf. Elle pouvait s’en douter. La jeune femme aux cheveux bruns vint s’asseoir à côté du corps inanimé de la princesse, un corps qui n’avait pas vraiment bougé de sa position depuis tout ce temps mais qui n’avait pas été altéré par ce flot continu.

« Je disais donc que nous avions à discuter à ce sujet. Ce que je vais faire demander une grande quantité d’énergie et un sacrifice … »

« Un … sacrifice ? De quelle sorte ? Quel sacrifice ? Attends un peu, je veux tout savoir avant que l’on commence. Je ne veux pas que … »

« Tu n’es qu’un esprit, tu n’as pas vraiment le choix, sombre idiote. Si tu ne voulais pas de sacrifice, il ne fallait pas commencer par ta propre personne. Maintenant, tais-toi et écoute-moi … Il y a une règle élémentaire que tu vas devoir respecter. »

« … … … Je … Dis laquelle alors. » bredouilla l’esprit, encore un peu sous le choc.

« Tu ne dois pas quitter cet endroit tant que je ne te l’ai pas ordonné. Je ne veux pas que les autres sachent que tu es encore en vie. »

« Je peux quand même prévenir Earnos non ? Je pourrai arrêter ce qui se passe ! » dit la jeune femme aux cheveux blonds mais toujours sous sa forme spectrale.

« Ou alors, je ne te fais pas revenir à la vie et c’est réglé. Qu’est-ce que tu en dis ? »

« Pourquoi ? Pourquoi est-ce que tu ne veux pas me dire pourquoi je ne peux pas aller les voir ? Tu as sûrement une très bonne raison, non ? Je veux l’entendre ! »

« Tu veux connaître la raison ? Je vais te la dire : tu es une source de problèmes pour le royaume. Laisse-le se débrouiller, que cela se règle dans le sang et ensuite, tu pourras réapparaitre aux yeux de tous. Tout le monde pense que tu es morte, ce qui est encore le cas à l’heure actuelle, est-ce bien compris ? »

« Je … Je … Je suis d’accord, je veux bien respecter ce que tu veux. »

« En contrepartie, tu pourras bien entendu t’occuper enfin de tes enfants bien que je suis sûre que tu ne vas pas y arriver, empotée comme tu es. »

« HEY ! Je suis quand même la princesse de ce royaume ! Douély ! Ne me parle pas comme ça ! Je ne suis pas plus bête qu’une autre ! » s’écria la femme spectrale.

« Et tu entends comment tu t’adresses à la personne qui a le pouvoir de te ramener à la vie ? Hum ? » déclara la femme aux cheveux bruns.

« Hum … Tu marques un point … mais je pense quand même être assez responsable pour m’occuper de mes enfants. J’ai quand même pu t’observer pendant tout ce temps. Je suis sûre que tu savais parfaitement t’occuper de tes enfants quand tu étais encore vivante ! »

« … … … Ma vie précédente ne te concerne pas, de toute façon. Bon … Je vais me préparer pour lier ton âme à ton corps une nouvelle fois. Par contre, si tu meures une nouvelle fois, je tiens à te prévenir que malheureusement, tu n’auras pas de seconde chance. Une Munja comme moi est unique en soi. »

« Tous les Munjas sont uniques de toute façon ! Mais toi, tu es vraiment exceptionnelle, tu arrives à faire revenir les esprits des Apireines. Tu es terriblement puissante. »

« Ce n’est pas avec des compliments que tu pourras m’acheter, Terria. » soupira la Munja avant que son corps ne commence à s’illuminer.

Peu à peu, l’esprit commençait à devenir de plus en plus flou, se rapprochant inexorablement du corps couché de la princesse. La liaison avait commencé à se faire, Douély étant en train de transpirer grandement. L’utilisation de ses pouvoirs était poussée à son paroxysme alors qu’elle donnait le maximum d’elle-même pour arriver à réunir l’âme au corps de la princesse Apireine. Tout cela avait demandé du temps et de la canalisation. Il fallait y arriver !