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Chapitre 23 : Le responsable de tout cela

ShiroiRyu
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Chapitre 23 : Le responsable de tout cela

« Hum … Olistar ? Je peux te parler ? Juste cinq minutes, pas plus. »

L’enfant aux cheveux blonds s’était rapproché de lui, regardant le garçon-Rapion qui était adossé à une colonne. Aussitôt, le regard d’Olistar vint fuir, n’osant pas le fixer au grand étonnement d’Earnos qui finissait par arriver à sa hauteur.

« Tout le royaume est au courant … pour ce qui s’est passé avec la reine Seiry. Si j’avais su, je n’aurais pas hésité à venir et … mais enfin … »

« Oui, je suis aussi au courant mais bon, ce qui est fait est fait. »

« Et elle, enfin, elle va comment ? Elle ? » demanda Earnos alors qu’Olistar haussait un sourcil. Le fait qu’il répète ce « elle » montrait bien qu’il n’évoquait pas la reine mais la princesse. Tiens donc, si tel était le cas, bon ben … hahaha.

« Elle va mal, du moins, elle a toujours mal car sa mère a été blessée mais sinon, pour la reine, elle prend cela avec le sourire, comme à son habitude. Elle ne blâme personne. »

« Qu’est-ce qui te fait dire que je parlais de la princesse Terria ? Je parlais de la reine Seiry, pas de sa fille ! Ne commence pas à t’imaginer n’importe quoi ! »

« Oh, mais je ne m’imagine rien du tout, loin de là. Je ne suis pas ainsi, tu te trompes lourdement, Earnos. Ce n’est guère mon genre que de réagir de la sorte. »

« Bien entendu, ne te moque pas de moi, enfin bref, j’ai eut tout ce que je voulais, je te laisse tranquille pour le moment. »

L’enfant aux cheveux blonds s’était décidé à partir mais s’immobilisa après quelques mètres, finissant par se retourner en direction d’Olistar. Comme pour chercher ses mots, il vint finalement demander avec une extrême lenteur :

« Sinon, t’as pas l’air bien … dans ton assiette, toi. Tu vas bien ? »

« J’ai connu des jours meilleurs, on va dire. Pas de quoi s’en préoccuper. »

Il poussa un petit soupir avant de chercher à sourire, n’y arrivant guère. Comme ce n’était pas du tout son habitude, le sourire fut des plus forcés, Earnos pouffant un peu.

« Non, ça te colle guère, évite alors. »

« Au moins, ça te fait autant sourire que moi. Et oui, ce n’est pas mon genre. Je préfère éviter à l’avenir. Mais maintenant, tu peux t’en aller, comme tu peux le remarquer, je n’ai aucun souci, contrairement aux apparences, loin de là. »

« Bien entendu, bien entendu. Fais juste gaffe à Holikan par contre, je sais qu’il te cherche partout. Il doit aussi faire de même de mon côté, comme il doit s’attendre à ce que je vienne te parler. Mais je ne crois pas que ça soit son cas. Bref, il vaut mieux pour toi que tu joues la carte de la sécurité et que tu te montres discret, Olistar. »

« Si tu t’inquiètes du fait qu’il cherche à m’attaquer, je peux alors te confirmer que tu n’as guère à t’en faire à ce sujet. Il ne m’effraie pas. »

« Je ne suis pas sûr que tu gagneras contre lui dans cet état d’esprit. Tu as l’air complètement ailleurs et je parie qu’en tant que Rapion, tu te dois de garder une part de secret, tout ça. »

« Hein ? Que je sois un Rapion ne change pas à ce que je suis réellement. » dit simplement l’enfant aux cheveux violets. Pourquoi est-ce qu’il s’était imaginé une telle chose ?

« Ah bon ? Pourtant, tu es toujours isolé, dans ton coin, on ne sait jamais ce que tu fais, ce que tu penses, ce que tu es réellement. Alors bon … »

« Qu’est-ce que tu racontes donc ? Je ne suis pas ainsi. Je suis comme les autres. » déclare l’enfant-Rapion, quittant sa colonne pour se tenir face à Earnos. Bien entendu, il était plus grand que lui car plus âgé mais ça ne changeait rien à la situation.

« Non, tu es totalement différent, et tu fais tout pour sauvegarder cette différence. La preuve, à part moi ou la princesse Terria, à qui est-ce que tu parles ? Et Holikan ne compte pas vraiment, si je peux me permettre hein ? »

« Je parle à d’autres personnes, bien entendu. De plus, je ne vois pas en quoi cela te regarde ce qui se passe de mon côté. Bref, là, tu as totalement raison, il vaut mieux que l’on arrête. »

« Tu cultives cette différence, voilà tout. Mais oui, fais juste gaffe. »

« Arrête de te préoccuper de moi alors que tu me hais encore pour cette foreuse. »

« Tsss, tu veux aussi que je cultive ma haine à ton égard ? Désolé mais avec tout ce qui se passe, j’ai mieux à faire que de me disputer pour cela. Je ne te pardonnerai pas mais ut n’es pas le premier responsable à ce sujet. »

« Et combien de temps comptes-tu ne pas pardonner à la princesse, Earnos ? » questionna le Rapion tandis que l’enfant-Aspicot pouffait de déception, murmurant :

« Autant qu’il le faudra. Ce n’est pas aussi simple que ça. C’est plus … compliqué qu’une simple promesse. Si Terria est incapable de régler ça par elle-même, elle n’aura rien … »

« Oh, mais je viens de comprendre finalement. Tu veux la faire grandir, malgré ta déception. Ah, plus je te parle, plus je te découvre, Earnos. »

Et qu’est-ce qui lui prend de dire ça ? Tsss ! Il raconte n’importe quoi pour ne pas changer ! Ca ne le concerne pas ! Pas du tout même ! Mais bon, ce n’est pas suffisant. L’enfant aux cheveux blonds finit par s’éloigner définitivement, laissant complètement seul Olistar qui s’était mis alors à regarder le sol pendant de longues secondes.

« Qu’est-ce qu’il peut en savoir ? Je ne suis pas … si différent que ça. »

Mais la vérité était là. Il se savait différent, il se sentait différent, il était différent, qu’importe ce qu’il voulait prétendre, qu’importe ce qu’il voulait faire croire. Il le savait, il s’en voulait.

Mais il ne faisait rien pour changer. Il poussa un petit soupir. Alors, il devait se cacher du vilain Holikan ? Et il n’était pas en forme pour réussir à le battre ? Il ne fallait pas croire cela. Mais Earnos avait remarqué que quelque chose clochait.

« Le souci, Earnos, c’est que tu es celui responsable de mon état. Qu’est-ce que tu es ? »

La reine Seiry le portait dans son coeur. Pour avoir une place de choix dans ce dernier, même alors que la reine adorait tous ses sujets, c’est qu’il y avait une chose unique qui les reliait. Était-ce possible que … non. Il se faisait des idées.

« Si tel était le cas, deux familles seraient brisées. Le roi ne pourrait tolérer cela. »

Alors ce n’était pas cela. Mais quoi ? Etait-ce plus profond que ça ? Plus qu’une simple affection. Pourquoi est-ce qu’il ne pouvait pas trouver ? Ne pas connaître la vérité ? Il s’apprêtait à partir mais une voix le héla :

« OLISTAR ! Ne bouge plus ! Je te l’ordonne ! »

« Holikan. » murmura Olistar, évitant de soupirer avant de se retourner vers l’enfant Yanma. Celui-ci avait le visage des mauvais jours, le visage de quelqu’un qui était prêt à commettre une bêtise malgré son jeune âge. Si jeune et pourtant déjà si adulte, tout en gardant un comportement immature sur certains points.

« Il vaut mieux pour toi que tu m’accompagnes dans un endroit isolé … et ne t’avise pas de refuser car sinon, ça pourrait très mal se finir. »

« Soit, soit, devant de telles paroles, je me vois contraint alors de te suivre. »

« Bien, tant mieux pour toi, on causera moins de troubles. »

Et visiblement, le garçon-Yanma avait une idée déplaisante en tête. Il n’était pas stupide, il avait remarqué qu’Holikan avait son arme à la ceinture. Une sorte de griffe … humpf. C’était ça la particularité des soldats du royaume des insectes. Avoir une arme … mais aussi son propre corps pour attaquer. Encore que certaines personnes avaient les mêmes objets bien que cela soit illégal. Finalement, ils marchèrent pendant cinq minutes jusqu’à arriver dans un coin des plus reculés du château.

« Charmante décoration, est-ce une visite d’une aile inconnue ? »

« Ne raconte pas n’importe quoi. Je ne supporte plus tes manigances et tu le sais. Ce que tu as fait ces derniers jours ne passera pas inaperçu ! »

« Et qu’ai-je donc fait qui mérite autant de haine à mon égard ? Nous sommes arrivés ? »

Tiens donc, une salle d’entraînement. Avec des toiles de Mimigal un peu partout, des mannequins tâchés de sang et tout le reste, ça semblait très appréciable. Surtout que pour rentrer dans cette pièce, Holikan avait donné un coup de pied dans la porte en bois vétuste.

« Nous sommes arrivés. Ça sera ta dernière demeure, Olistar. Je vais mettre un terme. »

« Tu es vraiment très prévisible, est-ce que tu t’en rends compte ? Tu n’as même pas chercher à cacher tes sentiments de meurtre à mon égard. Je ne trouve même pas cela désolant … juste vraiment dommage venant de ta part. »

Il avait aussitôt fait un saut en avant, esquivant la griffe qui avait tenté de l’attaquer en traître dans son dos avant de se retourner. Il reprit en soupirant :

« Tu en es jusqu’à perdre ton honneur en cherchant à me frapper dans le dos. Non pas comme un chevalier le ferait, Holikan. »

« NE JUGE JAMAIS MA VALEUR ! COMPRIS ?! »

« Pourtant, je le ferais et je recommencerais autant de fois que cela nécessaire puisque tu ne veux pas comprendre l’absurdité de tes actions. »

Sauf que de telles absurdités étaient très dangereuses. Malgré les dires d’Earnos, il devait rester plus que concentré sur Holikan. Celui-ci avait pour but de l’éliminer en le tuant. S’il ne se trompait pas, il n’y avait qu’une seule raison à cela ;

« Tu me crois responsable de l’attaque sur la reine Seiry ? »

« IL N’Y A QUE TOI QUI SOIT AUSSI PROCHE POUR METTRE AU COURANT CEUX QUI S’EN SONT PRIS A ELLE ! »

« Ta haine t »aveugle. Je vais devoir t’infliger une violente correction. Et cette fois-ci … je ne suis que d’humeur peu joyeuse. Je ne retiendrais aucun de mes coups. »

Le sol trembla au moment le dard frappa ce dernier, Olistar fixant Holikan de ses yeux violets. S’il voulait subir une punition, il allait bientôt l’obtenir.

Chapitre 22 : Agression préméditée

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Chapitre 22 : Agression préméditée

« Qu’est-ce que tu fais aussi tard dans la nuit, dehors ? »

« Je ne fais que me promener, ne vous inquiétz donc guère à ce sujet. »

Voilà qu’il s’adressait aux gardes du palais, toujours aussi suspicieux dès qu’il avait fait un mouvement hors de sa chambre en pleine soirée. Il s’éloigna d’eux, finissant par attendre qu’ils ne soient plus visibles avant de grimper au sommet d’une colonne. Rapidement, avec vivacité, il venait sautiller de colonne en colonne.

« Il vaut mieux faire une petite balade de temps en temps. »

Surtout pour oublier ce qu’il avait appris cette nuit. Il n’avait pas réussi à trouver le sommeil. Tout cela le perturbait tellement. Il prit une profonde respiration, finissant alors par quitter le château, un bref regard derrière lui. Voilà, il était maintenant dans les ruelles.

« Voyons voir ce qu vaut la vie dans le royaume pendant la nuit. »

Ce n’était pas la première fois qu’il s’amusait à faire cela mais d’ailleurs, il n’éprouvait aucun plaisir. C’était simplement qu’il préférait pouvoir se promener, pour penser à autre chose. Pourquoi est-ce que la reine avait dit cela ? Qu’Earnos était comme son propre fils ?

« Pourquoi ? Pourquoi ? On ne prononce pas ces paroles à la légère ! Pas de la part d’une reine ! Je sais qu’il est spécial ! Mais à ce point ? Pourquoi dire ça ? POURQUOI ? »

Pourquoi est-ce qu’il fallait ça maintenant ? Tout se passait correctement mais il avait l’impression que tout … venait de chavirer. Ce n’était pas un simple secret sans aucune importance. Si la princesse Terria apprenait cela, qu’est-ce qui se passerait ? Et le roi ? Et tout le reste ? Alors ? Comment faire exactement ? Comment ?

« Non, ce n’est pas bon, je n’arrive pas à me concentrer. »

Se concentrer à quoi ? Il ne sait pas lui-même. Tout ce qu’il sait, c’est qu’il finit par atterrir au sommet d’un toit. Ce fameux toit qui lui permettait d’avoir une meilleure vue d’ensemble sur tout le royaume … non, c’était légèrement exagéré.

« Tiens, qu’est-ce qui se passe par là ? »

Difficile d’ignorer quand tout un petit groupe de cinq personnes se déplacent avec vélocité pour être sûres de ne pas être vues. Malheureusement pour elles, il faudra bien faire plus pour espérer lui échapper. Le garçon aux cheveux violets, il se déplaçait avec la même vitesse mais encore plus discrètement. C’est aussi simple que ça ?

« Qu’est-ce qu’ils manigancent ceux là ? »

Ce n’était pas vraiment une bonne chose. S’ils avaient besoin de se cacher, c’est qu’ils allaient accomplir un acte qui n’était pas toléré. Hein ? Où est-ce qu’ils sont ? Il a réussi à les perdre de vue ? C’est étrange ! Il était sûr et certain d’avoir réussi à les poursuivre, pourquoi est-ce que ce n’était pas le cas ? Comment était-ce possible ?

« Il vaut mieux que je rentre, ce n’est pas ma journée. »

Rapidement, il retourna au château, finissant par arriver dans sa chambre sans encombre. Avec tout ce qui s’était produit, il sombra ENFIN dans le sommeil, celui-ci restant perturbé à cause de la présence d’Earnos. Spécial … comme un fils.


Le lendemain matin, il remarqua que la reine Seiry n’était plus là. Comment ? Pourquoi ? Qu’est-ce qui s’était passé ? Lorsqu’il interrogea la princesse, celle-ci haussa les épaules, ne comprenant pas du tout de son côté. Elle arriva rapidement dans la salle du trône, questionnant alors son père :

« Papa ! Papa ! Maman, où qu’elle est s’il te plaît ? Je ne la vois plus ! »

« Nous n’avons pas voulu te prévenir, Terria, mais ta mère est partie en expédition pour rejoindre le clan des Rapions et des Drascores. Bien que je ne tolère guère cela et que j’ai voulu refuser depuis longtemps, elle ne m’a pas écouté. »

Le roi poussa un soupir, visiblement désabusé par cette nouvelle. Il tenait fermement à sa femme et ne voulait pas qu’elle soit en danger. Ce n’était pas la première fois qu’il exprimait son refus envers la reine mais généralement, elle ne l’écoutait pas.

« Mais est-ce qu’elle accompagnée, roi Tanator ? »

« Bien entendu ! Comment est-ce qu’il pourrait en être autrement ? Je ne vais pas laisser ma femme aller seule dans un tel endroit ! Surtout pour rencontrer des gens de ton espèce. »

Le Rapion accusa le coup. Là encore, ce n’était pas récent, le fait que le roi Tanator détestait cordialement les espèces d’insectes qui vivaient hors du royaume. Mais bon, il ne devait pas en tenir compte car la reine était un ange.

« Bref, des gardes protègent ta mère, ma fille. Tu n’as pas à t’inquiéter. »

« Alors fais pareil, papa, d’accord ? » s’exclama la princesse aux cheveux couleur d’or, le roi souriant tendrement envers la jeune fille, tendant ses bras. Elle sauta dans ces derniers, rigolant doucement tandis qu’Olistar observait cela.


Le roi Tanator n’était pas un homme mauvais ou cruel. Malgré son animosité apparente envers les races « dissidentes » comme il les appelait, il n’avait rien d’un tyran. L’amour qu’il exprimait envers sa femme et sa fille était des plus sincères. De même, ses amis pouvaient compter sur son aide si cela s’avérait nécessaire. Néanmoins, c’était un roi-Yanmega, l’un des insectes les plus puissants dans le royaume. Et tant que tel, il avait fait alors la guerre dans le passé, ce qui expliquait son caractère envers certaines races.

« ROI TANATOR ! ROI TANATOR ! »

Un soldat arrive à toute allure dans la pièce, haletant et visiblement choqué. Le roi déposa sa fille sur le sol, se levant de son trône avant de s’exclamer :

« Que se passe t-il ? Qu’est-ce qui vous prend de rentrer dans la salle du trône de la sorte ? »

« La … LA REINE SEIRY ! Elle est en danger ! Elle a été attaquée ! »

« QUOI ?! Qu’est-ce que vous venez de dire ? Que tous les soldats du château se mettent en route ! Quant à vous, comment avez vous osé l’abandonner ?! »

Le roi avait perdu presque aussitôt son sourire alors qu’il venait d’apprendre une terrible nouvelle. La princesse elle-même était comme choquée, Olistar se présentant à ses côtés avant de murmurer d’une voix calme :

« Ne vous en faites pas, princesse, si le soldat est là, c’est que votre mère, la reine Seiry, n’est pas réellement en danger. Mais nous devrions suivre le roi. »

« Ou … Oui ! Mais si c’est vraiment ? Enfin, si elle est vraiment … »

« Mais non, ne vous faites donc pas de soucis à ce sujet. » vint dire encore une fois Olistar bien qu’il n’était guère lui-même rassuré par tout cela, loin de là.

« Si tu le dis, Olistar mais … il faut alors se dépêcher avant que mon père ne nous autorise plus à l’accompagner. Je veux voir maman et vite ! »

Il était vrai. Elle avait totalement raison. S’ils ne se dépêchaient pas, il était sûr et certain que le roi refuserait qu’ils viennent avec lui. Mais une chose dont il était incertain, c’était bien entendu de l’état de la reine. Il avait voulut éviter d’apeurer la princesse mais si la reine avait été attaquée … Non ! Il valait mieux ne pas réfléchir de la sorte !

« Allons, allons, il n’y a pas tant que cela à s’en faire. »

« NON ! Tu as été blessée ! Regarde donc dans quel état est-ce que tu te trouves ! »

« Mon amour, ne vous souciez donc guère de ces rares blessures. Je vous rappelle que j’avais quelques Apitrinis à mes côtés. Et vous savez comment ils sont. Je n’étais pas en danger, malgré tout ce que vous pensiez. Bien entendu, je ne pensais pas me faire attaquer mais cela n’est pas de la faute de l’un d’entre nous. »

« Où sont les coupables ? Avez-vous gardé quelques prisonniers ? L’interrogatoire que je leurs promets vas les marquer à vie et … »

« Allons, que vous ai-je dit ? J’étais accompagnée par quelques Apitrinis. »

La reine Seiry continuait de rassurer son mari, quelques éraflures au visage et sur le corps alors que les Apitrinis à côté d’elle restaient sur leurs gardes. C’était la première fois que la jeune fille les voyait ainsi, pensant toujours qu’ils n’étaient que de simples domestiques.

« Ils font un peu peur quand même. Oh … Euh … Maman ? »

« Oh ? Que fais-tu donc ici, Terria ? Je ne pensais pas que ton père t’aurait autorisée à venir me voir mais ne t’en fait pas, maman va bien. »

« Oui mais … si c’était pas le cas, snif ? C’est qui les vilains qui ont fait ça ? »

« Ils ne sont plus là, tu n’as pas à t’inquiéter, Terria. Olistar ? Est-ce que tu peux t’en occuper s’il te plaît ? Cela serait vraiment très sympathique de part, je dois le reconnaître. »

« Je vais le faire tout de suite, reine Seiry. Princesse Terria, si vous voulez bien m’accompagner, il faut que votre mère se repose. »

« Mais je ne veux pas ! Maman va avoir besoin de moi ! Maman, dis à Olistar que … »

« S’il te plaît, Terria, écoutes donc Olistar. » soupira la reine avant de disparaître aux côtés des Apitrinis et du roi, tous l’emmenant ailleurs pour obtenir quelques soins.
Olistar commença à tapoter doucement le dos de la jeune fille aux cheveux blonds, celle-ci s’étant mise à sangloter. Bien entendu que ce n’était pas plaisant, bien entendu que cette nouvelle … n’était pas rassurante. Mais surtout, lui-même était en train de raccorder tout dans son cerveau. Les personnes d’hier ? Est-ce qu’elles étaient responsables de cet attentat ? Si tel était le cas, c’était alors de sa faute.

« Cela ne se reproduira plus, je vous le promets, Terria. »

« Hein ? Euh … De quoi, Olistar ? Snif … Tu me promets que ma maman ne sera plus en danger, c’est bien ça ? Mais et euh … »

« Pas uniquement elle mais vous aussi. »

Et pour cela, ses soirées allaient être bien courtes dorénavant. Il n’allait pas pouvoir souffler un instant mais il était hors de question de rester là, les bras croisés sans rien faire.

Chapitre 21 : Une simple confirmation

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Troisième partie : Atteindre l’attentat

Chapitre 21 : Une simple confirmation

« Reine Seiry, est-ce que je peux vous demander quelque chose ? »

« Bien entendu, Olistar mais de quoi s’agit-il ? N’hésite donc guère. Tu n’as pas à être effrayé. » murmura la reine Seiry, observant le garçon aux cheveux violets avec douceur.

« Cela peut attendre ce soir, ce n’est pas pressant. Je vous remercie néanmoins. »

« Ce n’est donc pas si important contrairement à ce que je pensais ? Soit, soit. »

Elle eut un petit sourire aux lèvres tandis qu’il s’inclinant doucement, la regardant avant de quitter le couloir où elle se trouvait. Le pire était les nombreux regards de la part des soldats présents. Bien entendu, ils continuaient de le haïr.

« Et cela malgré le nombre d’années que je suis ici. »

Humpf. Ce n’était pas si important pour lui. Loin de là … Oh ? Tiens, Earnos venait de finir les cours, n’est-ce pas ? D’ailleurs, lui-même avait réussi à terminer avant l’heure, c’était bien pour cela qu’il était parti plus tôt que prévu.

« Bonjour, Earnos. Comment vont les cours, tu peux me le dire ? »

« Bien, pourquoi cela aurait été différent, Olistar ? »

« Tout simplement pour savoir. Tu as donc fini les cours, qu’est-ce que tu comptes faire ? »

« Simplement rentrer chez moi, rien de plus, rien de moins. » murmura Earnos, haussant les épaules comme pour bien montrer qu’à l’heure actuelle, il en avait strictement rien à faire de tout ce qui se passait autour de lui. Il reprit : « Et toi ? Qu’est-ce que tu fais de tes journées ? A part tenter de me surveiller sans que je te remarque, sauf que ça ne marche plus ? »

« Oh, ça marche toujours aussi bien sauf que je ne le signale pas, Earnos. Pour te répondre, je dirais tout simplement rien : à part étudierm les poisons pour voir si je peux les produire avec ma queue de Rapion, rien de plus, rien de moins. Mais c’est étrange que tu me poses la question. Est-ce que tu t’intéresserait à ce que ce que je fais maintenant ? Non pas que ça soit un problème, loin de moi, c’est même assez plaisant de savoir cela. »

« Ne va pas t’imaginer des choses, ça vaut mieux pour tout le monde. Tu risquerais de croire que j’ai un intérêt pour toi. Heureusement que ce fichu tournoi est terminé depuis quelques semaines, on m’a déjà oublié, c’est tant mieux en un sens »

«  Tu sais que la reine Seiry est venue elle-même te voir dans la chambre ? Je pense que tu es déjà au courant à ce sujet, n’est-ce pas ? Alors, qu’est-ce que cela te fait ? »

« Qu’est-ce que cela doit me faire exactement ? La reine Seiry est la reine Seiry. Je ne suis pas là pour savoir ça … et encore, c’est juste elle, rien de plus. Enfin, je la protégerai, comme tous les insectes du royaume le feront s’ils en étaient capables. »

« C’est à peu près cela … Enfin bref, je vais te laisser tranquille. »

« Tiens, c’est toi qui part en premier cette fois ? Un petit problème ? »

« Non, simplement une future discussion avec la reine Seiry, rien de plus. » déclara Olistar, remarquant que les yeux d’Earnos venaient de se plisser. Celui-ci demandant aussitôt :

« Et pour quelle raison est-ce que tu as besoin de lui en parler ? Je trouve cela très étrange hein ? Mais bon … le mieux est d’éviter de trop le dire à voix haute, compris ? »

« De peur que certains m’agressent à cause de cela, n’est-ce pas ? Ca ne serait pas la première fois mais il vaut mieux pour eux que cela ne se fasse pas savoir. Ils auraient de gros soucis. »

« Oui oui, on le sait parfaitement. Tu es le petit protégé de la reine Seiry et celui qui te touche aura de gros soucis à l’avenir hein ? Je ne suis pas stupide, je connais les règles, tout ça. »

« Oh, tu connais si bien que ça les règles ? Alors pourquoi est-ce que tu dis une telle chose ? Car si tel était le cas, tu devrais pourtant te dire qu’il y a une personne encore plus protégée par la reine Seiry et je ne parle pas de la princesse Terria. »

« Alors de qui est-ce que tu parles ? Je ne vois pas … »

« Tu n’en as donc strictement aucune idée ? J’avoue que je trouve cela un peu triste, Earnos. Mais bon, je ne vais pas faire ce travail à ta place. »

Voilà qu’il repartait de son côté, ignorant les paroles de l’enfant aux cheveux blonds qui demandait bien plus d’explications qu’il n’aurait jamais ! Celui-ci émit un grognement, montrant bien par là qu’il n’appréciait guère ce qui se passait.

« Je vous jure, ça ouvre la bouche puis ensuite, ça décide de la fermer, on doit faire comment dans ces cas précis ? Et puis, qui donc est-ce que la reine protégerait encore plus qu’Olistar ? C’est le petit Rapion trop important. »

Stupide, c’était particulièrement stupide car il n’en avait aucune idée. Il retourna chez lui alors qu’Olistar restait adossé à un mur, croisant les bras. Il n’y avait qu’une personne mais il voulait en être sûr. Le soir arriva bien assez tôt et finalement, il remarqua la reine Seiry qui avait décidé de faire comme à son habitude une dernière balade dans le jardin.

« Ponctuel, je vois donc, Olistar. Alors, qu’est-ce donc cette question qui te taraude ? »

« Si cela ne vous dérange pas, j’aimerai pouvoir vous la poser en privé, sans que quelqu’un ne cherche à en savoir plus à ce sujet. Une simple mesure de précaution. »

« Oh. Soit … Gardes, veuillez me laisser seule avec ce jeune Rapion pour une dizaine de minutes, je pense que cela sera suffisant, non ? »

« Ca le sera, reine Seiry. Je ne vous retiendrais guère longtemps, je vous le promets. »

« Je te fais confiance, Olistar. Vous pouvez donc partir, vous avez le droit à une pause. »

Bien qu’ils n’apprécient guère cette idée, ils acquiescèrent d’un mouvement de tête. Olistar fit quelques pas en avant, la reine marchant doucement derrière lui, profitant de la vue idyllique autour de lui avant de signaler calmement :

« Alors donc, que veux-tu savoir de moi, Olistar ? »

« Qu’est-ce que vous êtes réellement pour Earnos, madame la reine. J’ai gardé cela pour moi pendant des semaines mais j’ai put voir vos nombreux regards en direction d’Earnos. La princesse Terria elle-même vous a remarquée un jour dans la chambre où Earnos se faisait soigner pendant le tournoi. Vous lui avait fait des gestes qu’une reine ne ferait pas à l’un de ces nombreux sujets. J’aimerais savoir la vérité. »

« Ne dois-je pas aimer mes sujets les uns comme les autres ? »

« Bien sûr que si, vous êtes la reine du royaume des insectes. Mais il y a une différence. Pourquoi Earnos et pas une autre personne ? Pourquoi lui ? »

« Oh … tout simplement car il est spécial. Si tu me poses ces questions, c’est que tu dois savoir alors que je connais ses parents depuis longtemps, non ? Quand il était à peine capable de tenir debout, il m’a fait la promesse de nous protéger, moi et ma fille. Et malgré leurs déboires, je sais qu’il le fait encore aujourd’hui. »

« Des personnes qui promettent de servir et protéger la famille royale, cela existe depuis bien longtemps. C’est qu’il y a autre chose mais quoi ? Dites-le, je vous prie. »

« Il est unique. Cet enfant est unique. J’ai le sentiment que le royaume des insectes dépendra de lui dans quelques années. Tu peux appeler cela une intuition. »

« Est-ce que vous l’appréciez à sa juste valeur ? Ou simplement par rapport à ce que vous avez dit exactement, madame la reine ? »

« Et toi ? Que penses-tu réellement d’Earnos, Olistar ? J’ai put remarquer que tu étais souvent à ses côtés depuis son arrivée dans le château. »

« Je le trouve … très intéressant, dirais-je. »

« Oh ? Tiens donc. Intéressant à quel point ? » demanda la reine avant de se pencher vers le jeune Rapion, son visage à sa hauteur comme pour lui dessus.

« Intéressant de part son caractère, ses actions, ses paroles. »

« Je vois, je vois. Qu’il est bon d’être jeune et plein de vie. Je regrette encore mes tendres années qui sont maintenant derrière moi, aaaaah. »

« Ne vous inquiétz donc pas, reine Seiry. Vous resterez toujours la souveraine de ce royaume. Et un jour, votre fille Terria prendra votre succession. »

« C’est exact, Olistar. Mais pour répondre à ta question concernant Earnos, je peux alors te l’avouer puisque tu me le demandes tant : « Je le considère comme mon fils. » »

« Re… Reine Seiry ? »

Pour la première fois, il montra une véritable surprise aux paroles de la reine. Celle-ci gardait toujours son sourire aux lèvres, imperturbable malgré ce qu’elle venait de déclarer. Il n’avait pas rêvé. Elle venait de prononcer quelque chose que jamais une reine ne devait dire.

« Je le considère comme la chair de ma chair, le sang de mon sang et plus encore … »

« Je n’aurais jamais dût poser une telle question, madame la reine Seiry. Je me retire. »

Et aussitôt, il avait baissé la tête, se rendant alors dans sa chambre pour s’y enfermer. Couché sur le lit, il haletait, son coeur battant la chamade. Pour la première fois, il avait l’impression qu’il avait découvert un secret qu’il n’aurait jamais dut découvrir.

« Dommage, j’aimais beaucoup cette petite discussion. Je pensais qu’Olistar aurait voulut en savoir plus à ce sujet. Dommage … »

La femme-Apireine releva sa manche droite, laissant paraître une longue cicatrice dessus. De sa main gauche, elle passa doucement un doigt dessus, chuchotant :

« Earnos … Tu es vraiment unique, oui. »

Chapitre 20 : Étrange sentiment

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Chapitre 20 : Étrange sentiment

« Je ne te ferais aucun cadeau alors ? »

« N’essaie donc pas de jouer au gentil Rapion avec moi, ça ne marche pas comme ça. Je ne tomberai pas dans ton piège aussi grossier ! »

« Ce n’était pas un piège, juste une confirmation. Je ne vais donc pas retenir mes coups face à toi. J’espère que tu es prêt à mordre la poussière. »

Une parole un peu menaçante, inhabituelle de la part d’Olistar mais celui-ci semblait être lassé des petites querelles avec son adversaire. Puisqu’il en était ainsi, interdiction de se retenir face à lui. Il allait lui faire mordre la poussière pour qu’il comprenne bien son erreur, oui. Malgré le poison, il se déplaça avec vélocité vers Holikan.

« Tu penses vraiment me battre sur une concours de vitesse ? HAHAHA ! »

« Je ne rigolerais pas si j’étais toi. Tu sais parfaitement ce qu’il en est de nos précédents matchs. Je ne veux pas perdre de temps à devoir te le rappeler, cela risquerait de te blesser. »

« Tsss ! Ne t’en fait pas, pour ce tournoi, je me suis entraîné à mon maximum ! Tu vas voir ! »

Qu’est-ce qu’il en avait sérieusement à faire ? Il arriva à la hauteur du garçon-Yanma, lui donnant une petite tape dans le menton avant de chercher à le faucher avec ses jambes. Néanmoins Holikan fit un petit saut pour éviter le coup de pied avant de chercher à frapper avec ses propres griffes à ses mains.

« Alors ? C’est tout ce que tu as ? C’est vraiment risible, non ? Tu ne sens pas le poison qui s’insinue dans ton corps et t’affaiblit ? »

« Même ainsi, je n’aurais aucun mal à te contrer. »

Il ne fera pas le fanfaron très longtemps ! Il allait lui montrer comment il comptait s’occuper de son cas une bonne fois pour toutes ! S’il le ridiculisait devant des centaines d’insectes, autant dire que sa vie serait fichue et …

« Tous tes actes sont bien trop faciles à deviner. Ils sont peints sur ton visage. »


Hein quoi ? Depuis quand est-ce qu’il est ici ? Qu’est-ce qu’il vient de … faire ? Deux frappes sur le torse avec son dard et voilà qu’il reculait. Ca faisait mal ! Ah .. .Du poison lui aussi ? Vraiment ? Comme ça qu’il comptait le battre ?

« Le temps qu’il fasse effet, je t’aurais battu depuis longtemps, hahaha. Ah … »

« Non, tu oublies une chose très importante : mon poison est plus fort que celui d’Earnos. Ainsi, il faudra bien moins de temps pour que tu y succombes. Je dirais quelques secondes. Tu devrais déjà sentir les effets sur ton corps, j’imagine. »

« Ne te moque pas de moi, je … » commença à dire Holikan avant de poser un genou au sol, comme s’il avait le souffle coupé. Il regarda rageusement Olistar, celui-ci disant :

« Tu as été trop vaniteux sur le moment. Tu as complètement oublié de te concentrer en pensant que le poison d’Earnos suffirait à m’affaiblir assez pour que tu gagnes. La seule chose qui soit arrivée dans tout cela, c’est ta perte. Au revoir. »

Le dard s’enfonça dans le cou d’Holikan mais celui-ci l’attrapa d’une main, hurlant de rage avant de le griffer pour l’ensanglanter. Olistar recula, le retirant tout en croisant les bras. Hum, bien entendu. Un Yanma … mais surtout un adversaire des plus difficiles. Et malgré son poison au cou, il tenait encore debout.

« Ce n’est pas un simple poison qui arrivera à bout de moi ! TU ENTENDS ?! »

« Puisqu’il en est ainsi, je vais alors utiliser mes poings et mes pieds pour régler cette histoire. Tu ne voulais pas paraître ridicule devant le roi … mais bon … »

Puisqu’il le désirait tant. Ses main se placèrent en avant, des dards sortant de ses paumes avant qu’il ne les projette à toute vitesse sur Holikan. De nombreux dards commencèrent à se loger un peu partout sur le corps du Yanma, celui-ci cherchant à les esquiver sans y arriver.

« Et pour terminer … puisque tu es déjà empoissonné, tu vas pouvoir y goûter. »

Il le percuta de plein fouet. Le choc entre leurs deux corps fit cracher du sang au Yanma, celui-ci tremblant de tout son être après l’attaque, ses jambes flageolant avant qu’il ne s’écroule au sol sans pouvoir se relever cette fois.

« Au moins, tu auras put subir une nouvelle attaque de ma part … beaucoup plus forte si l’être en face est déjà empoisonné. Au revoir, je vais pouvoir vérifier comment vas Earnos. »

Pas besoin d’attendre sa récompense. Ce n’était qu’un tournoi pour l’honneur. Il ne jeta pas un regard en direction du roi qui ne semblait pas apprécier de voir son jeune prodige perdre la sorte. Il regarda en direction du trône de la reine mais celle-ci n’était plus là. Ah ? Où est-ce qu’elle était passée ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Et le roi ne s’inquiétait pas ? Bon, ce n’était pas grave, il s’était dit qu’il allait se rendre au vestiaire où normalement Earnos dormait et … ah oui. Il avait été déplacé.

« Zut ! Il y a quelqu’un qui vient ! Je dois vite me cacher ! »

Earnos s’était endormi à nouveau mais elle avait décidé de veiller sur lui. Le souci, c’est qu’elle avait voulu attendre que quelqu’un arrive … mais que si cette personne remarquait que la princesse était seule, sans soldat, ça allait faire du grabuge !

« Zut de zut de zut ! Le placard ! »

Elle vint rapidement se cacher dedans, laissant la porte légèrement entrouverte pour apercevoir qui allait rentrer dans la pièce. Elle voulut pousser un cri de surprise en remarquant que c’était la reine Seiry, sa propre mère qui était là.

« Mais mais mais … Qu’est-ce que … »

« Oh …Voilà donc Earnos. Tu te reposes bien, n’est-ce pas ? Quelle idée. »

Quelle idée ? AH ! Sa mère connaissait Earnos ! Mais donc, ça collait bien à cette idée que visiblement, la promesse datait depuis bien longtemps. Enfin, maintenant, le seul souci, c’était qu’elle ne savait pas de quelle promesse ils parlaient.

« Oh … Earnos, te faire combattre alors que normalement, ton père et mon mari avaient refusé cela il y a des années. Je ne sais pas ce qui leur est passé par la tête. Et j’ai appris que tu étais un élève très studieux. Je suis fière de toi. »

La reine s’était mise assise sur le lit, à côté de l’enfant endormi, passant une main dans ses cheveux blonds. Elle les caressa doucement, avec une certaine tendresse tout en reprenant :

« Un élève studieux, un soldat émérité, tu as tout ce qu’il faut pour suivre ses pas. Et puis, je sais parfaitement que tu continues de tenir cette promesse malgré tout ce qui s’est passé entre toi et elle. Pardonnes-donc à ma famille. La vie royale est souvent très difficile pour les Apireine quand elles sont des enfants. Nous n’avons que rarement connaissance du peuple des insectes. C’est pour ça que j’accepte ces petites fugues. Mais bon, grâce à cett école, tu es maintenant capable de mieux tenir cette promesse, non ? »

« Mais mais mais … c’est quoi cette promesse ! »

Elle marmonna dans sa barbe tandis qu’elle espérait que sa mère allait le dire par inadvertance. Elle avait tant envie de sortir de sa cachette mais elle trouvait cela un peu déplaisant de voir sa mère toucher les cheveux d’un autre enfant qu’elle. A croire presque qu’elle considérait Earnos comme son fils. Et ça, elle n’acceptait pas vraiment.

« Je vais devoir partir bientôt, Earnos. Nous nous reverrons quand tu te réveilleras, d’accord ? Pour le moment, je suis pressée de te voir grandir et devenir un jeune adulte. Je veux que tu restes comme tu es actuellement. Garde ce coeur que tu possèdes. »

AH ! Sa mère était en train d’embrasser Earnos sur le front ! Jamais elle ne le faisait à personne ! Surtout en public ! Bien entendu, elle-même y avait droit avant d’aller dormir mais Earnos ? Un simple garçon du royaume des insectes ?

« Au revoir, Earnos. Portes-toi bien et soignes-toi bien. »

Voilà que sa mère quittait la chambre. Elle attendit deux minutes avant de sortir de sa cachette, se rapprochant d’Earnos en croisant les bras. Que sa mère agisse ainsi envers Earnos, elle avait encore du mal à y croire mais bon …

« C’est quoi ça ? Earnos, je veux une réponse ! »

« Hmm … mais euh … fatigué … ah … encore me reposer un peu. »
Et voilà qu’il lui tournait le dos ! Non mais hého ! Il exagérait et pas qu’un peu hein ? Elle le secoua légèrement jusqu’à ce qu’il finisse par ouvrir les yeux, se les frottant pendant quelques secondes. Il fixa Terria, ayant rapidement l’air contrarié avant de dire :

« Non mais qu’est-ce que tu fais là encore ? Ca fait combien de temps que je dors ? J’ai dit que j’avais pas envie de continuer à te parler. Me dit pas que … »

« C’est quoi ce que tu as avec ma maman ? Je veux savoir ! »

« Hein ? Mais qu’est-ce que tu racontes maintenant ? »

Aie ! C’était elle qui semblait vraiment contrariée maintenant. Il avait pas l’habitude de voir la princesse en train de sérieusement bouder voire en colère. C’était d’ailleurs étonnant de le voir réagir de la sorte. Qu’est-ce que ça voulait dire ?

« Je veux savoir ce que tu es par rapport à ma maman ! Comment ça se fait qu’elle te connaisse aussi bien ! Elle t’a fait un bisou sur le front ! »

Un baiser sur le front ? La reine Seiry ? Devant le regard accusateur de Terria, il n’y a aucun doute sur la véracité de ses propos. Rapidement le rouge monte à ses joues alors qu’il balbutie quelques paroles qui n’ont aucun sens :

« Ben en fait, c’est compliqué et euh … en même temps, euh … »

« Je veux savoir et vite, Earnos ! Sinon … »

« Sinon quoi ? J’ai pas à te le dire, enfin vous le dire, princesse Terria ! Je ne dirais rien ! »

Au final, il s’était braqué presqu’aussitôt, faisant le même visage boudeur que la princesse Terria. A les voir, on y verrait aucune différence. Finalement, elle quitta la chambre en claquant la pote, Earnos marmonnant dans son lit. Rien à faire de toute façon !

Chapitre 19 : Toujours un refus

ShiroiRyu
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Chapitre 19 : Toujours un refus

« Princesse Terria ? Refermez la porte et vite ! »

« Hein que quoi ? » s’exclama la princesse, surprise par la réaction d’Olistar, celui-ci fermant la porte à toute vitesse alors que la princesse restait éberluée. « Mais qu’est-ce qui se passe exactement ? Olistar, qu’est-ce que ça veut dire?3

« Je vois que … vous êtes finalement au courant. Comment est-ce que j’ai put être aussi bête ? S’il vous plaît, veuillez ne rien dire. »

« Mais dire au sujet de quoi ? Que tu … »

« Rien du tout, je vous pries. » dit l’enfant aux cheveux violets, mettant une main sur la bouche de la princesse pour la faire taire. « S’il vous plaît, je ne veux pas que quelqu’un le sache. Déjà au départ, ce n’était pas prévu que … pour vous. Pardonnez-moi de vous empêcher de parler mais je veux que vous compreniez la situation. Est-ce que je peux compter sur vous, princesse Terria ? Vous comprenez ? »

Elle hocha la tête plusieurs fois de suite pour dire que oui tandis qu’Olistar soupirait. Il retira sa main avant de se remettre correctement en tenue vestimentaire. C’était parfait si elle avait compris mais la jeune fille demanda après quelques secondes :

« Depuis quand tu es comme ça ? Je ne savais pas avant ! »

« Depuis quand ? Mais je suis né ainsi, pas autrement. J’ai juste eut l’habitude d’être toujours de la sorte en public, ce qui fait qu’on ne le remarque jamais ou rarement. »

« Earnos, il le sait ou non ? Car comme tu vas souvent l’embêter … je demande donc. »

« Il n’en sait rien et je préfère qu’il évite de le savoir. D’ailleurs, si vous voulez savoir où il est, en quittant cet endroit, prenez la troisième porte à gauche … et bonne chance à vous, d’accord ? Essayez de tout régler pour cette fois, je vous fais confiance. »

« Je vais faire de mon mieux mais … promis, je ne dirais rien. »

« Ce n’est pas la fin du monde … mais seulement du mien, si vous le dites. Evitez, tout simplement. Quand ça sera le moment venu, j’en parlerai. »

« C’est étrange mais pour une fois que j’ai quelque chose qui nous rapproche, toi et moi, je vais pas m’en priver, hihihi ! Je reviens vite alors ! »

« Faites donc, faites donc … en vous souhaitant bon courage mais surtout une bonne réussite. Je suis sûr que vous y arriverez, princesse Terria. »

« J’en suis sûre aussi ! J’y crois vraiment ! Je sais que c’est possible ! »

Elle s’exclama avec joie avant de partir de la pièce. Lorsqu’il est seul, Olistar pousse une nouvelle fois un profond soupir mais visiblement très fatigué. Bon, c’était à lui alors de se préparer … à son prochain combat. Encore une fois … mais il n’avait guère peur.

« Coucou ? Earnos ? » murmura une voix très douce et faiblement avant qu’elle ne pénètre dans la chambre. Un unique lit, assez imposant. C’était pas une chambre pour un combattant. Ca ressemblait vraiment à une chambre pour enfant.

Elle s’approcha du jeune homme, un peu sur ses gardes, regardant à gauche et à droite. Il n’y avait personne ? Elle referma doucement la porte derrière elle, avançant à pas de loup en direction d’Earnos avant de le regarder avec affection.

« Earnos ? Il faut se réveiller … tu vas bien ? Pas trop blessé ? Tu as été … très fort. »

Elle ne sait pas quoi dire. Elle doit attendre qu’il se réveille alors elle restait là, tête posée sur le bord du lit, maintenue grâce à ses bras. Elle attendait, patiemment, que les yeux d’Earnos s’ouvrent pour qu’ils puissent la voir.

« Bon, qu’est-ce que tu attends, Earnos ? Je peux savoir hein ? »

« Hmm ? Qu’est-ce que … Qui qui est là ? Hein ? Où est-ce que je suis ? Que … Ah … »

« Oh, tu vas enfin te réveiller ? Bonne nouvelle ! Je n’attendais que ça, moi ! »

Elle avait rapproché son visage de celui d’Earnos, attendant jusqu’au moment où il allait ouvrir les yeux. Finalement, cela ne prit qu’une dizaine de secondes, l’enfant aux cheveux blonds clignant des yeux plusieurs fois comme pour être sûr de ne pas rêver. Il marmonna longuement, disant que cela devait être un mauvais rêve ou quelque chose du genre.

« Qu’est-ce que … Terria ? Princesse ? AH ! AIIIIIIIIIIIIE ! »

« Hey ! Ne bouge pas trop, tu vas te faire bien plus de mal qu’autre chose ! Il faut que tu arrêtes ça tout de suite, s’il te plaît. Earnos, tu es blessé. Ce n’est pas bon pour ton corps. Je te promets que tu dois juste faire très attention, d’accord ? »

« Je ne veux rien comme promesse de votre part ! Ne m’adressez pas la parole et … »

« AIE ! Mais pourquoi est-ce que tu me cries dessus, Earnos ? Il ne faut pas que tu bouges. »

Il avait essayé de se relever mais la jeune fille posa ses mains sur son corps, le plaquant alors avec une certaine violence dans le lit. Il hoqueta de surprise, ne semblant pas s’y attendre, étonné par la puissance de Terria. Il la regarda, un peu étonné avant de dire :

« Mais hey ! Qu’est-ce que tu fais exactement, je peux savoir ? »

« Je veux que tu restes dans le lit pendant que tu n’es pas soigné, voilà tout. Et je continuerais à te forcer si tu décides de ne pas m’écouter, compris ? »

« MAIS POURQUOI ? Pourquoi est-ce que tu m’en veux tant, Earnos ? Réponds-moi ! »

« Car tu es incapable de tenir une promesse, voilà tout. Et comme tu es incapable de cela, je n’ai pas à avoir de … AH ! Vous êtes incapable de cela donc je n’ai pas à me préoccuper de cela. Pfiou … J’ai été négligeant. »

« Mais de quoi est … ah ! Tu m’as dit quelque chose ! Une promesse ? »

Et voilà ! Lui et sa grande bouche ! Sans un mot, il plongea définitivement dans son mutisme alors que Terria avait le regard rieur, amusé et plus qu’heureuse de ce qui venait de se passer. Elle trouvait cela marrant ? Lui pas vraiment.

« Si tu voulais gagner le fait que je ne t’adresse plus la parole, bravo. »

« Non pas du tout, Earnos ! Mais au moins, j’ai juste à me rappeler la promesse ! C’est tout, non ? Et ensuite, on se parlera normalement ! Et tu me tutoies encore ! »

« Et zut … Pas voulu … Désolé … mais juste pour ça. Maintenant, laissez-moi tranquille, je dois me reposer et la princesse n’a pas à être là. Où est Olistar ? »

« Surement en train de combattre encore une fois. Je suis sûre et certaine qu’il va gagner son prochain combat. Il est vraiment très fort, tu le sais ? »

« Bien sûr que je le sais puisque je l’ai affronté, au cas où tu l’aurais oublié ! »

« Je ne l’ai pas oublié, pas le moins du monde. Puisqu’il était vraiment remarquable, Earnos ! Tu as réussi à lui tenir tête ! C’est super fort de ta part ça ! »

Blablabla ! Elle pouvait continuer à parler, c’était à peine s’il écoutait la demoiselle aux cheveux blonds. Qu’elle le lâche ! C’est tout ce qu’il demandait ! Mais Terria continuait de rester à ses côtés jusqu’à ce qu’il demande :

« Tu n’as pas Olistar à aller applaudir ? Du moins, aller voir ? »

« Non non, pas du tout ! Il n’a pas besoin de moi forcément, tu n’as pas à t’en faire à ce sujet, hahaha ! Je pense pouvoir me débrouiller facilement de ce côté, si c’est cela qui t’inquiète. »

« Je ne m’inquiète pas pour une futilité de la sorte, pas du tout. Et je ne veux pas t’avoir à mes côtés, c’est pourtant aussi simple que cela. »

« Tu es vraiment très méchant. Surtout quan tu recommences ENCORE à me tutoyer, Earnos. Comment est-ce que je vais faire pour que tu arrêtes ça, dis ? Un ordre royal ? Dorénavant, tu seras obligé de me tutoyer pour m’adresser la parole ? »

« Je ne pourrais pas accepter un tel ordre. Il est ridicule … comme votre statut de princesse. Je vais plutôt me rendormir, ça sera mieux. »

« Hein ? Mais là, c’est très méchant ! Je suis la princesse Terria, tu ne pourras pas changer ça, Earnos ! Pourquoi est-ce que tu as dit quelque chose d’aussi méchant ? »

« Car une princesse n’oublie jamais ses sujets et ses promesses. Bonne nuit. »

Aussitôt dit, aussitôt fait. L’enfant aux cheveux blonds se positionna sur le côté, fermant les yeux alors qu’il laissait Terria complètement dépitée par sa réaction. Elle cligna des yeux plusieurs fois, baissant les yeux ensuite. Ça … voulait dire quoi tout ça ?

Dans l’arène, Olistar était accroupi, attendant son adveraire qui n’allait pas tarder. Bien entendu, il aurait dût s’en douter. Il n’y avait qu’une personne pour être capable de se présenter face à lui. Une personne aux cheveux verts.

« Aujourd’hui sera le jour où je te mettrais une raclée, Olistar. »

« Bien entendu, Holikan, bien entendu. Si tu veux bien te préparer, ça sera plus facile. »

Il s’était redressé, prenant une profonde respiration. Malgré ses paroles, il était sur ses gardes. Car oui, bien qu’Holikan prétendait toujours pouvoir le battre, cela n’était jamais arrivé. Le souci résidait plutôt dans le fait qu’il était réellement fort pour un enfant de son âge et que donc, il ne pouvait pas se permettre de le prendre à la légère.

« Je suis sûr que le poison d’Earnos fait encore effet dans ton corps, n’est-ce pas ? »

« Et ? Je suis plutôt satisfait de voir ce qu’il a put accomplir pour pouvoir me battre. Même s’il n’y est pas arrivé, je sens que dans le futur, ça sera le cas. »

« Tsss, tu peux toujours faire de beaux discours mais celui qui te fera goûter à l’humiliation et la défaite sera moi pour la première fois ! »

Rien que ça ? Olistar haussa les épaules, frappant le sol de son dard qu’il avait déjà sorti dans son dos. En tant que Rapion, il allait prendre ce combat avec une extrême précaution et se montrer le plus rapidement menaçant au possible.

Chapitre 18 : Comme une bête sauvage

ShiroiRyu
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Chapitre 18 : Comme une bête sauvage

« Viens par là ! ET VITE ! »

Le cri d’Earnos résonnait dans l’arène alors qu’il courait vers Olistar. Le garçon aux cheveux violets fit quelques pas sur le côté, esquivant les différentes attaques d’Earnos. Encore une fois, il semblait presque incontrôlable alors qu’Olistar lui disait :

« Ce n’est pas bon. Il vaut mieux pour toi que tu te calmes, Earnos. »

« Je tiendrais bon pour ma famille ! Je tiendrais bon ! On ne peut pas me faire reculer ! ON NE PEUT PAS ! JE NE FAILLIRAIS PAS ! »

Qu’est-ce qu’il racontait ? Est-ce que la défaite avec la destruction de sa foreuse l’avait marqué au point de réagir ainsi ? Hum, c’était tout aussi dérangeant pour lui que pour le garçon-Aspicot. Il vint lui donner un coup de pied en pleine face, le faisant tomber sur le côté avant de soupirer longuement :

« Reste couché, il vaut mieux, Earnos. Tu ne peux pas lutter et ce que tu fais te causera plus de destruction personnelle qu’autre chose. »

Le garçon-Aspicot ne se relevait pas cette fois-ci mais il se méfiait. Il n’allait pas se retourner et lui montrer son dos. C’était beaucoup trop dangereux. Il attendait que l’on le nomme vainqueur et ensuite, il pourra alors se diriger hors de l’arène. Earnos … était terrifiant mais il n’avait aucune explication pour expliquer un tel comportement.

« RAAAAAAAAAAAAH ! »

Un cri et voilà qu’Earnos s’était redressé pour se projeter directement sur Olistar, le percutant de tout son corps en enfonçant le dard dans sa paume droite dans le corps de son adversaire. Celui-ci toussota, ayant la tête qui tourne avant de murmurer :

« Empoisonner, tu as vraiment réussir cela, Earnos ? »

« Pas fini … j’ai pas fini ! J’ai pas fini ! Je vais encore continuer ! » s’écria l’enfant-Aspicot, enfonçant maintenant son second dard en Olistar. Là, ça devenait problématique s’il décidait de se le prendre. Il s’apprêtait à s’échapper mais Earnos le retenait contre lui, finissant par planter sa main gauche en Olistar. Dans les tribunes, la princesse avait arrêté de soutenir Earnos, regardant sa mère avec inquiétude, demandant d’une voix faible :

« Maman … je crois qu’il va pas bien du tout. Il faudrait … aller le soigner … et arrêter. »

« Terria, il faut que tu apprennes une chose : dans ce monde, on n’obtient rien sans rien. Regarde donc Earnos, tu ne vois à quel point il se donne dans ce combat pour prendre le dessus sur son adversaire ? Si cela devient vraiment grave nous l’arrêterons, d’accord ? »

« D’accord mais je n’aime pas du tout le regard d’Earnos. Il me fait un peu peur quand même. J’espère que ce n’est rien de grave … mais pourquoi est-ce qu’il parle comme ça ? »

« Moi-même, je n’en sais trop rien. Walane n’était ainsi, n’est-ce pas ? » demanda la reine.

« Pas vraiment même s’il faut avouer que tu étais une sacrée teigne à l’époque, n’est-ce pas ? »

« Est-ce que tu insinues que je ne le suis plus, fais attention, Tanator ! Je ne suis peut-être plus qu’un simple foreur mais j’ai encore de la hargne ! »

« Ooooh, fais moi peur, Walane, je suis terrorisé. » s’exclama le roi tout en rigolant, une lueur de défi dans le regard que chaque « mâle » ne se prenne un coup sur le crâne de la part de leurs femmes respectives, celles-ci disant :

« Tu arrêtes ça tout de suite, Tanator. Depuis quand le roi se comporte comme un chiffonnier ? Il ne manque plus que tu proposes à Walane de faire un combat après ce tournoi entre vous deux. Je vous jure, vingt ans ont passé mais vous êtes toujours des enfants. »

« La même pour toi, Walane. Je te rappelles qu’après-demain, tu reprends le travail. Je te vois mal expliquer à ton chef : « Oui mais ces blessures, c’est le roi qui me les as faites ! »

« Un combat ? Même pour s’échauffer, je … »

Le roi s’arrêta dans ses propos, observant le regard froncé de sa femme en sa direction. Oups ! Il valait mieux ne pas continuer sur cette voie s’il ne voulait pas avoir de problèmes, pas du tout, oui. Mieux vaut mettre cette idée de côté pour le moment. Walane n’en menait pas large non plus et les deux hommes se focalisèrent à nouveau sur le combat.

« Tu deviens insistant et tu sais que les filles n’aiment pas les garçons qui insistent ? »

Rien à faire, n’est-ce pas ? Le regard vide d’Earnos était toujours là alors qu’Olistar prit une profonde respiration. Il poussa un râle avant que son dard ne se loge dans le dos de l’enfant aux cheveux blonds. Mais contrairement à auparavant, il fût soulevé au-dessus du sol jusqu’à ce que son visage ne se trouve face à celui d’Olistar sans que les pieds ne touchent la terre ferme. Olistar lui murmura avec lenteur :

« Normalement, ce poison devrait inhiber tes sens. Tu vas t’endormir profondément et sombrer le sommeil. Lorsque tu tu réveilleras, tu n’auras que peu de souvenirs de ce qui s’est passé. Tu es définitivement étrange … et c’est ce qui te rend intéressant, Earnos. Au revoir … ou plutôt bonne nuit, je pense que tu l’as bien mérité. »

Et d’un geste nonchalant, le dard projeta l’enfant aux cheveux blonds contre un mur de l’arène, Earnos ne se relevant plus cette fois. Peu de temps après, la victoire d’Olistar fût déclarée mais il empêcha les insectes soigneurs de le soulever.

« Je vais m’en occuper personnellement. Merci quand même. »

Il fit un petit geste pour leur dire de partir alors qu’il paraissait confus par l’action qu’il venait de commettre. Utiliser autant de force pour un enfant-Aspicot, ce n’était pas dans ses habitudes. Il regarda les spectateurs avant de s’enfoncer dans les couloirs en direction des vestiaires. Là-bas, il déposa Earnos sur un banc alors qu’une femme-Apitrini arrivait aussitôt, tenant un pot de miel entre ses mains.

« Visiblement, il n’a pas gagné. Je pensais qu’il y arriverait. »

« Contre un autre adversaire, cela aurait été possible, il aurait eut toutes ses chances mais je ne pouvais pas me permettre de perdre. Seule ma volonté fût supérieure à la sienne. »

« Vous êtes le jeune garçon-Rapion non ? L’ambassadeur, si je ne me trompes pas. Est-ce qu’il s’est vraiment battu de toutes ses forces ? »

« C’est le cas, il a montré une ardeur au combat que même les plus grands chevaliers insectes jalouseraient dans une guerre. Il … est vraiment spécial. »

« Oh ? Vous êtes blessé vous aussi ? Voulez-vous que je vous soigne ? Cela ne sera pas difficile et ne fait guère mal, je vous le promets. »

« Non non, je veux bien de quoi me soigner mais je préfère me le faire moi-même. »

Comme il le désirait. La femme-Apitrini commença à mettre un peu de miel sur les plaies d’Earnos, le regardant pendant quelques secondes avant de sourire. Les blessures disparurent sous le miel, celui-ci se mettant à fondre pour se dissiper complètement. Lorsqu’elle eut finie, elle tendit le pot en direction d’Olistar.

« Quand vous aurez terminé, vous pourrez le ramener à l’infirmerie, d’accord ? »

« Comme vous le désirez, cela ne sera guère long. Est-ce que vous avez aussi de quoi soigner le poison ? On ne dirait pas mais Earnos a été un sacré adversaire, même de ce côté. Il faudra peut-être envisager de le guérir de ce côté là aussi. »

« Je note cela, merci bien. »

La femme-Apitrini délaissa maintenant le garçon-Rapion, celui-ci quittant les vestiaires pour se promener dans les couloirs. Le mieux était de trouver une pièce discrète pour appliquer cet onguent au miel sur ses plaies.

« Hmm ? Où est donc Terria ? Je ne la vois plus. »

La reine Seiry regarda à droite et à gauche, sa fille ayant totalement disparue de son champ de vision. Aussitôt, le roi Tanator se releva, prêt à envoyer quelques gardes à sa recherche mais la femme-Apireine le calma aussitôt, posant sa main sur son bras :

« Allons, allons, ne t’en fait donc pas. J’imagine qu’elle a été féliciter Earnos. Après tout, bien qu’il ait perdu, elle n’a pas hésité à crier son nom pendant le combat. »

« Ce n’est pas faux. Il ne reste plus qu’à espérer que ça soit bien le cas. Si elle ne revient pas d’ici le prochain match de cet enfant-Rapion, je commencerai à m’inquiéter à son sujet. Bien qu’elle se soit calmée sur ses petites fugues, je continue de rester méfiant par rapport à tout ça . Même s’il faut que jeunesse se vive. »

« Le jour où tu arrêteras de te faire de l’inquiétude pour ta fille et moi-même, je pense qu’elle pourra alors voler de ses propres ailes. »

« Pas avant sa majorité, tu peux en être sûre et certaine à ce sujet. »

La reine Seiry poussa un profond soupir alors que Walane rigolait, disant que pour le cas d’Earnos, il avait aussi parfois quelques problèmes bien qu’il ne précisait pas qu’il s’agissait de la Munja. Ailleurs, la jeune princesse aux cheveux blonds s’était mise à fouiner dans les couloirs, saluant les gardes qui restaient stupéfaits de la voir se promener ainsi.

« Où est donc Earnos ? Où est-il donc donc donc ? »

Elle se répétait cela sur un ton un peu amusé. Pourquoi cela ? Car elle avait dans l’idée rester à ses côtés et de veiller sur lui jusqu’à ce qu’il se réveille. Lorsqu’il la verrait, il n’aurait alors pas la force de crier et de lui en vouloir ! Et zou ! Il ne serait plus en colère ! Son plan était ingénieux sans être méchant ! Ah tiens … Une porte était ouverte. C’était celle d’un placard, non ? Et il y avait quelqu’un à l’intérieur ? Où était-elle d’ailleurs ? Elle ouvrit la porte faiblement, disant d’une voix faible :

« Il y a … quelqu’un ? Youhou … »

Une main se posa sur sa bouche, la porte se refermant aussitôt. Un dard se plaça au niveau de sa gorge, comme pour l’intimer de ne plus parler avant qu’une voix ne dise :

« Mais … princesse Terria ? Qu’est-ce que vous faites ici ? »

Le dard comme la mains se retirèrent alors que la jeune fille aux cheveux blonds pouvait voir qu’il s’agissait d’Olistar. Mais qu’est-ce qui lui avait pris de se comporter de la sorte ? Elle remarqua le pot de miel à côté d’Olistar mais aussi …

« Olistar mais tu es … »

Chapitre 17 : Lui tenir tête

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Chapitre 17 : Lui tenir tête

« Qu’attends-tu alors, Earnos ? »

« Ce que j’attends ? Tu vas bientôt le savoir et cela ne risque pas de te plaire. »

Il avait haussé un sourcil aux propos de l’enfant-Aspicot. Est-ce qu’il avait une idée en tête ? Tant qu’elle n’était pas sinistre et mauvaise, tant mieux. Mais s’il s’avérait qu’il allait créer des problèmes, cela allait être bien moins plaisant. Mais non, il avait confiance en ce point pour Earnos. Il n’était pas du genre à chercher les ennuis.

« Essaies-tu de me faire perdre patience, Earnos ? »

« Ce n’est pas le cas, je t’étudie, rien de plus. » lui répondit calmement Earnos.


L’étudier ? Lui ? Réellement ? Il cligna de ses yeux violets avant de mettre une main sur sa joue en soupirant. Puisqu’il en était ainsi, autant lui montrer qu’il n’était pas là pour plaisanter non ? Son dard fonça vers Earnos, celui-ci venant parer d’un coup de lance avant de se diriger en courant vers Olistar, celui-ci faisant revenir son dard auprès de lui, prêt à l’abattre en direction de son adversaire plus jeune que lui.

« Penses-tu qu’en fonçant tête baissée tu arriveras à m’atteindre ? »

« Non, pas moi … mais ma lance, oui ! » s’écria Earnos avant de brandir son arme en avant, Olistar faisant un pas sur le côté pour l’éviter. Hum, il n’avait pas totalement tort. La portée de l’arme d’Earnos était plutôt grande … plus grande que celle de son dard. Mais avait-il remarqué justement qu’il était à sa portée depuis le début ? Comment aurait-il put donner un coup de dar avant ? Non, il avait encore tant à apprendre.

« Tu es si jeune dans l’art du combat, Earnos. Je suis désolé pour toi. » dit-il tout simplement avant que son dard ne donne un coup sur la joue du garçon-Aspicot, le faisant tomber sur le côté. Voilà qui devrait normalement le calmer.

« La valeur n’attends pas le nombre d’années ! Tu vas vite le comprendre ! »

Ohla ! Il ne savait pas d’où venait cette citation mais Earnos était très hargneux ! L’enfant-Aspicot s’était redressé presque aussitôt pour l’agresser, prêt à en découdre. Cette fois-ci, il avait remarqué que la distance entre lui et Olistar était assez grande pour lui permettre de l’attaquer sans qu’Olistar ne puisse s’approcher. Pourtant, celui-ci faisait quelques pas en sa direction, chaque attaque de lance le rapprochant inexorablement d’Earnos.

« Arrêtes donc ce combat inutile, Earnos. Tu n’as aucune chance et tu le sais parfaitement, non ? Pourquoi risquer ta vie ? »

« Pourquoi risquer ma vie ? Tout simplement car c’est comme ça qu’il faut se battre et pas autrement ! En garde ! Je vais m’occuper de toi ! »

Encore de bien belles paroles tandis qu’Olistar finit par arriver face à lui, à quelques centimètres. Un coup de dard dans le cou et ça en serait terminé, non ? Autant ne pas faire trop durer ce combat car Earnos n’a aucune chance de gagner.

« Stop … Earnos. Tu as perdu. » répéta Olistar, son dar au niveau du cou d’Earnos. Celui-ci l’attrapa d’une main, le serrant avec force avant de donner un coup d’épaule à Olistar pour le repousser en arrière. Il s’écria avec rage :

« NE ME PRENDS PAS POUR PLUS FAIBLE QUE JE NE LE SUIS ! »

Rien à faire ? Aucune possibilité de dialoguer avec lui ? Bon, puisqu’il en était ainsi et qu’Earnos ne voulait pas se montre coopérant, ça ne servait à rien de dialoguer plus longtemps. L’enfant aux cheveux violets prit une profonde respiration avant de se lancer au combat. Fini de plaisante alors. Une tape sur le ventre et une tape sur le cou.

« Désolé mais tu l’auras désiré, Earnos. »


Le pied d’Olistar frappa avec violence le visage d’Earnos, le projetant sur le côté, l’enfant-Aspicot tombant sur le moment, tenant néanmoins fermement la lance dans sa main. Il se redressa avec lenteur, fixant Olistar avant de pousser un râle, tenant la lance à deux mains, comme prêt à l’enfoncer dans la chair de son adversaire.

« Vraiment très tenace pour un jeune Aspicot. Ca en est impressionnant. »

« VAS-Y EARNOS ! TU PEUX LE VAINCRE ! VAS-Y ! »

« Et bien ? Terria ? Qu’est-ce qui te prends donc ? D’habitude, tu n’es pas aussi exaltée lors des combat avec Holikan. Quel diable te possèdes ? »

Sa mère lui avait posé cette question avec amusement alors que la jeune fille rougissait faiblement, un peu gênée. C’était juste comme ça … et pas autrement. Elle ne pensait pas à mal, loin de là, c’est juste qu’elle soutenait Earnos du mieux qu’elle le pouvait. C’était l’unique chose qu’elle pouvait faire dans une telle situation malheureusement.

« Ben maman … Earnos est pas très fort comparé à Olistar mais c’est pas normal que je sois de son côté ? Pour que ça soit plus équilibré ? »

« Disons qu’Olistar a bien plus de chances de gagner qu’Earnos mais qu’il vaut mieux se méfier, on ne sait jamais ce que peut devenir un Aspicot. »

« D’ailleurs, cela me rappelle quelqu’un, n’est-ce pas Walane ? »

« Hum, mais je ne vois pas de qui tu parles. A l’époque, je n’étais pas aussi teigneux et surtout, je n’avais pas de Rapion en face de moi. Je trouve que mon fils n’a pas vraiment eut de chance par rapport à son adversaire mais voilà, le hasard fait parfois mal les choses. »

« Néanmoins, il faut avouer que c’est déjà surprenant. Contrairement à toi, il n’a aucune expérience dans l’art du combat et pourtant, il arrive à tenir tête à ce garçon. Mon amour ? Si je ne me trompes pas, cet enfant-Rapion est capable de rivaliser avec Holikan, n’est-ce point ? » demanda le roi en se tournant vers la reine Seiry, celle-ci hochant la tête positivement avant de dire d’une voix calme :

« C’est le cas, ce qui veut dire qu’Earnos tient bon face à l’un de nos meilleurs chevaliers. »

Olistar avait posé maintenant un pied sur le dos d’Earnos, appuyant bien sur ce dernier pour l’empêcher de bouger. Le fixant de ses yeux violets, son dard était au niveau du cou d’Earnos alors qu’il poussait un profond soupir, disant :

« Ce combat est unilatéral, Earnos. Pourquoi est-ce que tu t’évertues à vouloir me combattre alors que tu sais aussi bien que moi que tu n’as aucune chance ? Qu’est-ce qui te pousse à vouloir me tenir tête maintenant ? »

« Tais-toi ! Je ne veux aucune de tes remarques, compris ? Je peux me battre et je ne vais pas hésiter à te le montrer ! Tu vas comprendre ta douleur ! »

« Pourquoi est-ce que tu es aussi menaçant ? Ce n’est qu’un simple tournoi. Et tu n’étais normalement pas motivé à y participer alors pourquoi ? »

« Pourquoi ? Car il faut toujours se donner à fond, qu’importe la situation ! VOILA POURQUOI IL FAUT SE BATTRE ! TOUJOURS ! »

« Toujours se battre ? Sans jamais mériter de se reposer ? Ce n’est pas une bonne chose. Parfois, plus que le corps, l’esprit doit aussi trouver le repos qu’il mérite. Je vais devoir te le montrer d’une autre façon, Earnos. »

Il avait dit cela calmement tout en regardant l’enfant aux cheveux blonds. Le dard toucha le cou du garçon-Aspicot sans pourtant y pénétrer, s’immobilisant subitement. Quelque chose clochait à l’heure actuelle mais quoi ? Le dard s’enfonça dans le dos d’Earnos alors qu’il faisait un saut en arrière. Zut … Pour endormir sa cible et la paralyser, ce n’était pas le meilleur des endroits, surtout qu’il entendait les halètements d’Earnos.

« Certains insectes n’ont pas la possibilité de se reposer ! Ils doivent TOUJOURS … et TOUJOURS … et TOUJOURS rester prêts ! »

« Qu’est-ce qui se passe avec ton fils, Walane ? Il n’a pas l’air dans son assiette. »

« Je ne sais pas . Je ne l’ai jamais vu dans cet état. Est-ce que ce Rapion lui aurait fait quelque chose ? Non, son dard est encore juvénile et incapable de produire un tel effet. »

« Au cas où, est-ce que tu préfères que j’arrêtes le combat ? »

L’homme-Dardargnan hocha la tête négativement. Son fils était encore capable de se battre mais les râles avaient quelque chose d’inquiétant. On n’aurait pas cru qu’ils provenaient d’un jeune garçon mais plutôt d’un animal blessé et donc plus que dangereux.

« Earnos, je ne sais pas ce que tu prépares mais il vaut mieux pour toi que tu arrêtes cela tout de suite, je ne me répéterais pas. Je tiens à te prévenir. Est-ce que tu comprends ? »

Hein ? Il se pencha rapidement en avant avant d’esquiver la lance qu’Earnos venait de projeter. Qu’est-ce qui lui prenait de se comporter de la sorte ? Ce n’était pas … Il se surprit à tousser, posant un genou au sol avant de baisser son regard. Ce n’était pas aussi imposant que la lance et heureusement mais un dard qui devait faire la taille d’un doigt humain. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Il cligna des yeux avant de regarder Earnos.

« Est-ce bien toi qui vient de … »

« Combattre … encore et encore ! OLISTAR ! »

Ce n’était pas plaisant. La point d’un dard sortait de chaque paume de l’enfant aux cheveux blonds. Etait-ce ses capacités d’Aspicot qui rentraient en jeu ? Si tel était le cas, il venait de devenir d’innoffensif à potentiellement dangereux. Mais bon, le poison d’un enfant-Aspicot n’avait rien de dangereux. Non, quelque chose clochait dans le regard de cet enfant.

« Je crois que tu n’as pas fini de me réserver des surprises, Earnos. »


Et généralement, elles étaient bonnes. Néanmoins, dans un tel combat, il n’y avait pas vraiment de possibilité de s’extasier. S’il ne voulait pas perdre ou avoir de graves problèmes, il n’allait pas devoir hésiter s’il voulait gagner contre Earnos. Il craqua son cou, frappant le sol de son dard plusieurs fois, le fissurant légèrement.

« Puisque tu veux tout donner dans ce combat, comme s’il était à mort, je ne me retiendrais pas de mon côté non plus. En garde. »

Pourtant, l’enfant était comme inconscient. Du moins, ses yeux rubis ne réflétaient rien du tout … sauf cette ardeur à se battre, une étrange ardeur … comme animale et bestiale. Il n’avait jamais vu ça au village des Rapions et Drascores, malgré tous les combats vus.

Chapitre 16 : Son premier tournoi

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Chapitre 16 : Son premier tournoi

« Hein que quoi ? Qu’est-ce que ça veut dire ? Je peux savoir ? »

Il avait cru très mal entendre alors qu’Olistar se présentait à lui. Le garçon-Rapion avait toujours cette même absence de sourire alors qu’il reprenait calmement :

« Tu vas devoir faire tes preuves, voilà tout. Je ne sais pas comment cela va se passer mais il faut avouer que ça ne doit pas être déplaisant à regarder. Est-ce que tu te sens prêt ? »

« Pas du tout car je ne participerais pas à ça ! Je ne suis pas fou non plus ! »

« Pourtant, si c’est le roi qui te le demande, est-ce que tu irais refuser ? »

Grrr ! Il préférait ne pas répondre car Olistar connaissait déjà la réponse. L’enfant aux cheveux blonds se dirigea aussitôt vers son père, demandant d’une voix qui se voulait calme :

« Papa, qu’est-ce que ça veut dire ? Je ne suis pas fait pour me battre ! J’ai jamais réussi à me battre ! Je ne peux pas aller combattre comme ça non ? Papa ! Qu’est-ce que ça veut dire ? »

« Calmes-toi donc, Earnos. Tu n’es pas obligé de te battre comme les autres mais la princesse comme ce jeune garçon-Rapion m’ont signalé que tu savais particulièrement bien te battre avec une foreuse. Si l’un des chevaliers de la princesse vante tes mérites, tu n’as pas à avoir honte. Je suis sûr que tu y arriveras. Et puis bon, il y aura aussi la reine qui te regardera. Tu ne veux pas rendre triste la reine, n’est-ce pas ? »

Olistar préféra ne rien dire mais intérieurement, il appréciait les dires du père d’Earnos. Il fallait avouer qu’il avait eut cette petite idée pour décoincer l’enfant aux cheveux blonds. Celui-ci fit une mine boudeuse bien qu’il rougissait, bredouillant :

« Bon, si c’est pour la reine Seiry, je veux bien le faire. »

Voilà, il l’avait dit. Mais bon, Olistar lui demandait de bien vouloir le suivre. S’il devait se présenter à la reine Seiry, autant que ça soit dans une bonne condition, n’est-ce pas ? Il l’emmena jusqu’aux vestiaires des chevaliers, Earnos marmonnant :

« Vraiment ? Pourquoi je dois me battre alors que j’en ait pas envie ? Et puis, je sais même pas me battre, moi ! Qu’est-ce que tu as encore raconté, Olistar ? »

« La vérité au sujet de notre combat lorsque tu devais protéger la princesse que tu connais depuis des années, non ? Tu as mis tout ton coeur dans ça. »

« Hein que quoi ? Comment ? Comment est-ce que tu sais ça ? Je ne l’ai jamais répété ! Comment est-ce que tu sais ça ? Dis-le moi maintenant ! »

« Tout simplement par mes connaissances personnelles … et mes recherches. »

Aussitôt, Earnos avait pris Olistar par le cou. Il cherchait à le soulever, y arrivant faiblement alors qu’il tremblait de tout son corps. Ce n’était même pas de la colère pure mais plus un sentiment de peur et de honte alors qu’il disait d’une voix faussement énervée :

« Ne répète ça à personne, compris ? Elle n’a pas besoin de le savoir puisqu’elle ne s’en rappelle plus ! Elle n’a rien besoin de sa voir ! »

« Je ne le ferais pas, je ne suis pas ainsi, tu dois t’en douter ? »

« Tss, je m’en doute et je le sais bien. Enfin bon, qu’est-ce que je dois prendre ? »

Il devait le laisser se décider. L’enfant aux cheveux blonds observa les différentes armes tandis qu’Olistar le regardait faire. Il pouvait le conseiller mais ça ne serait pas pareil.

« Je crois que je vais prendre cette arme. Enfin, c’est une vraie arme ? »

Il avait pointé une lance plus petite que les autres mais surtout assez épaisse à la base pour se terminer en pointe … comme une foreuse. C’était spécial mais ça ne lui déplaisait pas vraiment. Olistar hocha la tête pour dire calmement :

« C’est parfait à mes yeux. Une lance est ce qui convient le mieux à un futur Dardargnan. »

« Je ne suis pas encore un Coconfort. Quant à être un Dardargnan, je ne comptes pas devenir chevalier ou autre. La seule chose que je veux entre mes mains, c’est une foreuse pour pouvoir aider mes parents et mes sœurs, rien de plus. »

« Une notion bien brave mais je te l’ai déjà dit, n’est-ce pas ? »

L’enfant aux cheveux blonds ignora la remarque d’Olistar, se dirigeant alors vers l’arène où allait se passer le tournoi. Du monde, trop de monde. Et il voyait tout simplement le roi discuter avec son père. Ils se connaissaient depuis si longtemps ?

Hmm … Il était un peu apeuré, non ? C’était ce qu’il remarquait chez Earnos. L’enfant aux cheveux blonds tournait sa tête à gauche et à droite, attenant son adversaire car oui, il débutait ce tournoi. C’était d’ailleurs un garçon-insecateur. Rien que ça ? Il devait avoir trois-quatre ans de plus que lui et tenait deux lames courbées dans les mains.

« Vraiment ? Qu’est-ce que ça veut dire ? Je dois l’affronter ? »

Ils auraient pu éviter de lui mettre un adversaire Insecateur dès le départ. Mais visiblement, c’était tout simplement le hasard. Olistar croisa les bras, attendant de voir ce qui allait se dérouler. Le combat commença mais ce fut Earnos qui se jeta sur son adversaire, à la grande surprise de ce dernier qui dût parer sur le moment.

« Au moins, il n’a pas vraiment à s’inquiéter pour son courage, il est toujours présent. »

« Vas-y, Earnos ! Tu peux le faire ! J’en suis sûre et certaine ! »

Ahem. La princesse encourageait l’enfant-Aspicot mais surtout, les deux jeunes sœurs d’Earnos faisaient de même, rapidement rejointe par les autres spectateurs. Il fallait dire que son adversaire avait déjà participé à quelques tournois contrairement à Earnos.

« On dirait que beaucoup semblent apprécier ce tournoi. »

La roi avait fait cette remarque tout en regardant le combat qui se déroulait devant ses yeux. L’exaltation des citoyens était palpable et pour cause ! Earnos était particulièrement tenace alors que tout ce qui le concernait était voué à l’échec ou presque.

« Est-ce que tu penses que ton fils a ses chances, Walane ? »

« Après plus d’une dizaine de minutes de combat, je ne vois aucune raison de ne pas croire en sa victoire malgré qu’il soit essoufflé. Il suffit de voir son adversaire qui est exténué. »

Oui, le travail en tant que foreur lui avait au moins permis une chose : de pouvoir avoir une endurance à toute épreuve. Et bien qu’il était blessé, l’enfant aux cheveux blonds était celui qui obtint la victoire lors de ce premier combat, à la grande surprise de tous. Sous un tonnerre d’applaudissements, il quitta l’arène pour retourner aux vestiaires, là où une jeune femme Apitrini se chargea de le soigner en enduisant ses plaies de miel.

« Cela devrait convenir pour le prochain combat. Bravo, messire Earnos. »

« Hein ? Messire ? Moi ? Euh, je suis qu’un enfant hein ? » dit le garçon aux cheveux blonds, surpris par les propos de cette femme aux mêmes couleurs de cheveux et de yeux que lui.

« Vous avez obtenu une victoire contre un chevalier du royaume des insectes. Vous êtes donc l’un de leurs égaux, c’est ainsi que nous avons toujours résonné en ce lieu. Vous méritez donc ce titre autant que les autres. Faites de votre mieux pour le prochain combat. »

Pour l’heure, c’était surtout aux autres de combattre. Il vient patienter, balançant ses pieds dans le vide tandis que la femme-Apitrini restait à côté de lui, vérifiant qu’il allait bien. Il regardait son arme, penchant la tête sur le côté. Il faut dire qu’il ne s’était pas attendu à ce qu’il utilise un tel objet mais … c’était convenable.

« Est-ce la première fois que vous combattez, messire Earnos ? »

« Oui, oui ! C’est le cas ! Enfin, je me suis jamais battu avec une arme ! Je n’aime pas vraiment me battre de toute façon, je suis pas fait pour ça. »

« C’est une sage chose si je peux me permettre bien que je ne sois qu’une Apitrini. »

« Qu’une Apitrini ? Vous êtes une femme comme les autres, rien de plus, non ? »

Elle eut un petit sourire mais celui-ci quitta ses lèvres au moment où un garde venait signaler à Earnos qu’il était temps pour lui de se préparer à son prochain combat. L’enfant aux cheveux blonds se releva, la femme-Apitrini lui disant :

« Bonne chance, messire Earnos. Ressortez-en vainqueur. »

« Je vais faire de mon mieux, je préfère ne rien promettre dans une telle situation. »

Finalement, il se dirigea vers l’arène pour voir son prochain adversaire. Vraiment ? C’était lui qu’il allait devoir affronter ? Etait-ce pour cela qu’il ne l’avait pas vu dans la salle des vestiaires ? En face de lui se trouvait une seule et unique personne : Olistar.

« Comme j’étais le second combat après le tien, il est normal que nous nous affrontions, n’est-ce pas, Earnos ? Mais ne t’en fait pas, je … »

Il ne lui avait pas laissé le temps de terminer sa phrase. L’enfant aux cheveux blond avait couru vers lui, cherchant à prendre l’initiative sur son adversaire. Olistar fit une roulade sur le côté, évitant le coup de lance tandis qu’Earnos répondait :

« Pas le temps de discuter. Si tu es mon adversaire, je dois te vaincre. »

« Sûrement, ce n’est pas faux … alors bon … on y va ? »

Une queue se forma dans le dos d’Olistar, venant frapper le sol alors que l’enfant aux cheveux violets sortait deux pinces, les plaçant au bout de ses mains. Les pinces claquèrent entre les doigts de l’enfant-Rapion, celui-ci reprenant :

« Je ne me ménagerais pas puisque je sais que tu feras de même de ton côté. »

« Earnos ! Comme tu as une lance, n’hésites pas sur les attaques à distance ! Le plus important est que tu puisses avoir le maintenir à distance ! »

Voilà qu’Holikan, l’enfant-Yanma tentait de conseiller Earnos. Visiblement, il avait toujours une hargne et haine plus que féroces en sa direction. Bon, de toute façon, il était là pour juger Earnos et voir s’il avait beaucoup changé depuis ces dernières années.

Chapitre 15 : Tentative d’ignorance

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Chapitre 15 : Tentative d’ignorance

« Hein que quoi ? Maman ? Qu’est-ce que ça veut dire ? »

« Mets donc les vêtements que je viens de te montrer et vite ! Je n’ai pas de temps à perdre. Nous devons nous préparer le plus tôt possible, compris ? »

« Mais de quoi ? Qu’est-ce qui se passe maman ? Tu peux me le dire ? Tout le monde a mis ses plus beaux vêtements ! Même papa ! »

« Qu’est-ce que tu insinues par là, Earnos ? Que d’habitude, je ne porte que des loques ? Hmm, il est vrai que je n’ai plus cette habitude. Est-ce que cela me va encore ? »

La femme-Coxyclaque s’approcha de son mari, lui mettant correctement ses vêtements, attrapant Earnos par le col avant de le traîner derrière elle. L’enfant-Aspicot glapit de surprise, bredouillant et bafouillant :

« Mais mamaaaaaaaaan ! Je sais même pas ce qui se passe ! Où est-ce que l’on va ? Qu’est-ce que l’on va faire ? Tu peux me le dire non ? »

« A l’anniversaire de la princesse Terria. Allez, prépares-toi, et plus vite que cela. »

L’anniversaire ? Il demanda des explications, signalant par là que la boutique de fleurs de sa mère allait ramener des bouquets pour le château du roi. Rien que ça ? Hey ! Depuis quand est-ce qu’ils faisaient ça ? C’est vrai qu’il ne savait pas quelle était la clientèle de sa mère mais quand même, ce n’était pas trop bizarre ?

« Depuis quand est-ce que l’on livre des fleurs à la princesse ? »

« Depuis des années mais bon, c’est bien la première fois que vous pouvez tous nous accompagner. Ne perdons donc pas de temps. Est-ce que vous êtes tous prêts ? »

Grumpf ! Avec sa famille, dire qu’il va devoir aller voir la princesse. Il préfère ne rien dire de plus, continuant tout simplement à suivre ses parents jusqu’à ce qu’ils se trouvent tous dans la salle du trône. Vraiment ? Interloqué, il jeta un bref regard autour de lui, n’osant pas observer la reine Seiry, ainsi que sa fille et le roi Tanator.

« Qu’est-ce que je fais ici, moi ? C’est pas ma place. »

Il ne veut pas se bercer d’illusions. Pourtant, le roi Tanator semble connaître ses parents. Il en est de même pour la reine Seiry. Et surtout ,ils ont l’air d’être des amis, rien que ça. Comment est-ce possible ? Comment est-ce tout simplement possible ?

« Grande sœur, pourquoi est-ce que … papa et maman parlent ainsi au roi ? »

« Car ce sont d’anciens amis. Je n’en sais pas trop mais ça fait des années voire des décennies qu’ils se connaissent depuis qu’ils sont enfants. »

Mais ? Ce n’est pas possible, tout simplement. Comment est-ce que son père et sa mère peuvent connaître le roi et la reine ? Non. En y réfléchissant bien, il n’est pas mieux.

« Je les connais depuis longtemps, elles aussi. »

« J’espère que vous resterez à notre table pour la soirée et l’anniversaire de ma fille. »

« Cela serait avec joie. Earnos ? Tu veux bien accompagner la princesse Terria à la table des enfants avec tes sœurs ? Enfin les deux petites. Toi ? Tu es assez grande pour venir avec nous. » déclara son père en emportant ses deux grandes sœurs.

La princesse Terria fut surpris mais s’exécuta, se rapprochant d’Earnos tout en faisant un petit sourire. Humpf ! Elle était vraiment en beauté aujourd’hui. Logique, vu que c’était son anniversaire. Elle n’allait pas être disgracieuse. Elle murmura faiblement :

« Bonjour, Earnos. J’espère que tu vas bien aujourd’hui. »

« Oui oui … Allons-y, si vous voulez bien me suivre. Olistar n’est pas là ? Et Holikan non plus d’ailleurs ? Ou ils sont en train de se battre tous les deux ? »

Il dit cela avec ironie, cherchant à changer le sujet de la conversation. Il n’a pas envie de parler avec elle et il faut qu’elle le remarque. Finalement, après quelques secondes, les voilà tous assis autour d’une table avec quelques autres enfants nobles. Ah bon ? Tiens donc : Olistar est à la gauche de la princesse tandis qu’Holikan est à sa droite. Lui-même a ses deux sœurs à ses côté, prêt à les aider et à les surveiller.

« Vous n’étiez pas obligés de vous mettre aussi loin, Earnos, avec tes sœurs. »

« Je préfère éviter cela. Je n’aimerai pas que les gens s’imaginent des choses. »

« Comme quoi, Earnos ? Visiblement, mes parents connaissent les tiens depuis très longtemps. Il n’y a donc rien à s’imaginer non ? »

« Je ne répondrais pas à cela. Restez aux côtés des nobles, moi et mes sœurs, nous mangerons tranquillement, rien de plus. Et en silence, promis. »

La jeune fille-Apireine fit une petite moue triste, regardant droit devant elle avant de manger en silence. Quelques nobles tentaient bien de parler avec elle mais elle faisait juste un petit sourire de circonstance pour les remercier, rien de plus.

« Grand frère, dis ? Tu es en colère avec la princesse ? »

Voilà que sa petite sœur s’y met aussi. Il arrêta de manger, la fixant avec douceur avant de chuchoter tendrement, une main posée sur ses cheveux :

« Je ne suis pas en colère mais c’est une princesse. Nous ne sommes que des insectes. »

« Mais elle a l’air vraiment gentille non ? Pourquoi tu lui en veux ? »

« Je ne lui en veux pas. Il vaut mieux que tu manges maintenant sinon, cela risque d’être froid, d’accord ? Et aide donc ta petite sœur aussi. » dit Earnos comme pour changer de conversation et surtout éviter de continuer sur cette voie. Il n’a pas envie de communiquer.

Pourtant, le regard de la princesse Terria est continuellement posé sur lui. Il le sait puisqu’il le sent. Il entend aussi Olitar et Holikan qui parlent avec elle mais il s’en fiche complètement. Pourquoi est-ce qu’il s’en mêlerait ? Pourquoi ?

« Roh, regardes ce que tu as fait. Attends, je vais te laver la bouche. »

Sourire aux lèvres, il se met à essuyer le visage de la petite dernière qui poussa un petit rire quand son frère s’occupait d’elle. Elle tendit les bras, Earnos venant la soulever pour la mettre sur ses genoux. Comme elle était encore assez petite, cela allait.

« Earnos, est-ce que tu veux que j’appelle une servante pour lui donner à manger ? »

« Non, pas besoin. J’aime bien m’occuper de ma sœur. Continuez de manger donc. »

De quoi est-ce qu’elle se mêlait ? Cela ne la concernait pas le moins du monde. Qu’elle aie autre chose à faire, ça sera bien mieux pour chacun et chacune. Tsss ! Non mais, sincèrement ? Maintenant, il voyait que la princesse Terria fixait l’enfant dans les bras d’Earnos, avec une pointe de jalousie et de tristesse.

« J’aimerai bien avoir un petit … frère ou une petite sœur. »

Finalement, elle avouait pleinement ce qui lui trottait en tête depuis le début. Earnos avait de la chance, une énorme chance d’avoir autant de sœurs avec lui. Ils étaient une grande famille. Mais voilà, généralement les reines du royaume des insectes n’avaient qu’un seul enfant.

« Est-ce que je peux sortir de table, grand frère ? »

« Fais donc mais attention à ne pas déranger les soldats, d’accord ? »

L’avant-dernière de la famille descendit de sa chaise, quittant la table avant de se diriger aussitôt vers la princesse Terria. Il haussa un sourcil, s’apprêtant à se lever mais s’arrêta en mouvement. Humpf ! Tant qu’elle ne dérangeait pas trop, ça pouvait aller. Mais qu’est-ce qui lui avait pris d’aller la voir ?

« Je me demande vraiment ce qui lui passe par la tête. Pfff … »

« On dirait bien que la princesse Terria s’est faite une nouvelle amie. »

Il écouta la voix d’Olistar, celui-ci s’étant positionné à côté de lui. Qu’est-ce que le garçon-Rapion voulait de lui ? Il n’en avait rien à faire ou presque. Ca ne le concernait pas de toute façon .Sa sœur pouvait avoir les fréquentations qu’elle voulait, du moins, tant qu’elles n’étaeint pas dangereuses. Sinon …

« Tu n’as pas remarqué que tu mettais une mauvaise ambiance à table, Earnos ? Tu devrais signaler à la princesse Terria le véritable problème plutôt que de garder cela pour toi. Je suis sûr que ça te soulagerait la conscience et surtout, permettrait à tous et à toutes de mieux s’en tirer. Qu’est-ce que tu en dis ? N’est-ce pas une chose à tenter ? »

« Je ne mange pas de ce pain-là. Qu’elle se débrouille seule, voilà tout. »

« Tu es désespérant. Vraiment. Tu n’as pas remarqué que ta sœur est partie la voir pour tenter de comprendre ce qui se passe entre vous deux ? »

« Ele n’aurait pas osé. Ma sœur n’est pas ainsi et … hum ? Vrai qu’elles me regardent souvent. Je vois pas trop ce qu’il y a à dire à mon sujet. »

Earnos était une vraie boule d’exaspération. L’enfant aux cheveux violets haussa les épaules, remarquant le regard inquisiteur d’Holikan posé sur lui. Oh ? Il n’avait même pas le droit de bouger tranquillement, c’est bien ça ? Il ne fallait pas exagérer. De toute façon, qu’importe ce que disait le garçon-Yanma, il s’en préoccupait guère.

« Earnos, elle va finir par le découvrir mais tu ne veux pas l’aider à cela ? »

« Je ne le ferais pas. Ne me fatigue pas, compris ? Et vas donc embêter Holikan puisque visiblement, vous êtes souvent collés l’un à l’autre. »

Pour toute réponse, le garçon-Rapion quitta la chaise à côté d’Earnos, le laissant seul avec sa petite sœur. Qu’ils se débrouillaient entre eux, ça serait suffisant ! Olistar ne se retourna pas, venant s’asseoir à côté de la princesse Terria. De toute façon, ce n’était que le début de l’anniversaire de la princesse Terria. La journée ne faisait que commencer. Ils avaient normalement prévu d’autres évènements d’après ce qu’il avait compris.

Chapitre 14 : Peu de paroles

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Chapitre 14 : Peu de paroles

« Earnos ? Est-ce que nous pouvons parler tous les deux ou non ? »

« Ou non, voilà ma réponse. Est-ce que cela te convient ? » dit-il d’une voix lente alors qu’Olistar haussait les épaules, visiblement peu amusé par tout ça.

« J’aimerai juste pouvoir discuter avec toi, rien de plus, rien de moins. »

« Tu viendras quand même m’embêter donc bon … autant continuer à parler chacun. »

L’enfant aux cheveux violets s’empêcha de sourire tandis qu’Earnos commençait déjà à se mouvoir pour s’éloigner des autres. Il finit par trouver un coin dans le jardin, venant s’asseoir sur un banc tout en regardant Olistar.

« Bon, qu’est-ce que tu veux exactement, Olistar ? Si c’est pour parler d’Holikan, je tiens à te dire qu’il m’adresse rarement la parole, seulement pour savoir ce que tu fais, rien de plus. »

« Et qu’est-ce que tu lui as dit exactement alors ? Je peux savoir ? »

« Rien de spécial, cela ne le concerne pas, cela ne te concerne pas. Faites votre vie chacun de votre côté mais laissez-moi tranquille, je ne veux pas être plongé dans vos embrouilles. »

« Je ne pense pas que nous puisions dire que je cherche les embrouilles, loin de là. Néanmoins, ce garçon-Yanma fait tout pour me compromettre. »

« Je m’en contrefiche. Si ce n’est que pour cela que tu viens me parler, je peux partir aussitôt, j’ai beaucoup mieux à faire de mes journées, Olistar. »

« Ce n’est pas de ça … dont je veux parler … mais de quelque chose qui m’intrigue depuis maintenant plusieurs mois. Il s’agit de toi et de la princesse Terria. »

Hein ? L’enfant-Aspicot regarda Olistar en clignant des yeux. Qu’est-ce qu’il voulait encore savoir à ce sujet ? C’était encore une histoire qui ne le concernait pas. Pourquoi est-ce qu’il s’en mêlerait ? Il marmonna :

« Arrête de fouiner là où tu ne devrais pas, c’est compris ? »

« Je suis chargé de protéger la princesse Terria. Il est normal que je me renseigne sur comment un jeune garçon-Aspicot a put rencontrer la princesse Terria … voire même la reine Seiry puisqu’il semblerait que cela soit le cas. »

« Cela ne te regarde pas ! Tu n’as pas à savoir ce genre de choses ! Mêles-toi de ce qui te regarde, Olistar ! Rien de plus ! Sinon, je devrais te frapper ! »

« Si je te laisse me frapper, est-ce que tu me donneras les réponses à mes questions ? »

« Ca ne changera rien. Tu es du côté de la princesse Terria, je n’ai pas à te dire car tu risquerais de lui répéter cela. Et puis quoi encore ? Pourquoi est-ce que je devrais t’en parler ? Je n’ai aucune bonne raison de t’expliquer mon histoire avec elle, voilà tout ! »

« Tout simplement pour me permettre de savoir ce qu’il faut faire et comment réagir. Je veux juste apprendre quelques points, peut-être pas toute l’histoire. »

« Mais je n’ai rien à te dire à ce sujet ! C’est pas difficile à comprendre ! Rien du tout ! »

« Est-ce que toi … et la princesse Terria, vous vous détestiez dans le passé ? »

Il cligna des yeux une nouvelle fois, étonné par la question d’Olistar. Lui ? Détester la princesse Terria ? C’est vrai qu’avec ses réactions, il doit donner cette impression mais …

« Ce n’est pas du tout ça, tu t’imagines des choses, voilà tout. Je ne la déteste pas. C’est tout le contraire mais elle fait tout pour que je la déteste. »

« Je ne pense pas que ça soit son but réel, tu dois le savoir aussi bien que moi à ce sujet, n’est-ce pas ? Alors pourquoi continuer cela ? Pourquoi ? »

« Car elle a tout oublié, voilà. Si encore, c’était à dessein mais non, elle a juste tout oublié comme si ce n’était que du passé. Et ça, je ne pardonne pas . »

« Tout oublié ? Mais par rapport à quoi ? Qu’est-ce qu’elle aurait oublié qui te mette autant en colère ? Comment est-ce que vous vous êtes rencontrés ? Pourquoi est-ce si important à tes yeux ? Tu en sais tellement à ce sujet. »

« Je n’ai pas à te parler, je ne te parlerai pas, ça ne te concerne pas, ça ne te regarde pas, arrête de me coller, tu commences à m’énerver, Olistar. »

« Je veux connaître toute l’histoire, c’est aussi simple que ça, Earnos. Est-ce que tu lui en veux de vouloir t’offrir cette foreuse ? Même si cela commence à dater. »

« Qu’est-ce que tu ne comprends pas ? Qu’est-ce qui cloche avec toi ? Ce n’est pas le cadeau le problème, c’est la personne qui le donne ! Si elle savait pourquoi je lui en veux, si elle savait pourquoi je ne veux pas de ce cadeau ! Si elle savait tout cela, il n’y aurait aucun problème, je le prendrais sans aucun souci mais non ! Elle ne se rend compte de rien ! »

« Et tu préfères continuer de lui en vouloir sans chercher à lui expliquer tout cela ? Sans chercher à lui rappeler sa promesse ? C’est bien cela ? Ce n’est pas un peu puéril ? »

« Je ne suis qu’un garçon-Aspicot du peuple. Les reines Apireine sont le symbole même de la monarchie dans notre royaume des insectes. Elles représentent le lien entre la royauté et son peuple. Si une future souveraine est incapable de se souvenri d’une simple promesse faite avec l’un de ces sujets, elle n’en vaudra pas la peine. »

« Je …. Hum, tu es sûr de n’être qu’un enfant, Earnos ? »

Le garçon aux cheveux blonds haussa les épaules comme pour montrer qu’il s’en fichait particulièrement de toute cette histoire. Oui, il n’était qu’un enfant. Mais être un enfant n’empêchait pas d’avoir des responsabilités, chose que la princesse oubliait.

« Est-ce que tu … en veux à la princesse d’être aussi désinvolte ? »

« Ca veut dire quoi ce mot ? Je le connais pas du tout, moi. »

« Tête en l’air. Elle ne prend pas la vie au sérieux mais il y a une chose que tu sembles oublier, Earnos. Elle n’a même pas dix ans. »

« Moi non plus, ce n’est pas une excuse, encore moins lorsque l’on est la princesse du royaume. Voilà tout simplement. Toi aussi, tu es très sérieux. »

« Certaines personnes supportent moins la pression que nous. La princesse a toujours eut une vie rêvée ou presque, cela ne veut pas dire qu’elle ne pense pas à son titre. »

« Je m’en doute mais ça ne changera rien. Je ne veux pas de son cadeau tant qu’elle n’a aucun idée de ce pourquoi je ne veux pas lui adresser la parole, c’est aussi simple que ça. Et avant même que tu dises quelque chose, je sais parfaitement que c’est elle dans le classe. »

« Alors pourquoi ne pas le lui dire ? Car tu lui parles normalement là-bas. Ce qui peut paraître étrange en vue de ta colère envers elle non ? Tu ne trouves pas cela étonnant ? »

« A quoi cela me servirait de dire aux autres qu’il s’agit de la princesse ? Lui pourrir la vie ? L’empêcher alors d’aller à l’école avec d’autres élèves ? Car ils seront tous au courant ? »

« Pourquoi pas ? Tu penses que si tu parlais, ça emmènerait à tout cela ? »

« J’en suis même sûr et certain mais je ne le ferais pas. Mon but n’est pas de la faire souffrir pour le plaisir. Pas de la faire souffrir tout court. »

Olistar poussa finalement un profond soupir. Il n’en avait guère réellement appris par rapport à toute cette histoire mais cela lui suffisait amplement. Car il ne nécessitait pas des réponses pour tout et rien, loin de là.

« J’ai eut ce que je désirais, Earnos. Tu n’as pas besoin d’en dire plus. Dans le fond, je sais juste maintenant que tu aimerais détester la princesse mais que tu n’y arriveras pas. »

« Je préfère m’en aller. Mes parents m’attendent à la maison. Passe une bonne journée même si je ne devrais pas te le souhaiter vu que tu adores fouiner. »

« Parce que j’adore fouiner, je n’ai pas le droit d’avoir une bonne journée ? C’est étrange comme conception dans tes phrases, tu ne crois pas ? »

Pour toute réponse, Earnos n’en donna guère à l’autre enfant, s’éloignant de lui sans plus chercher à communiquer avec l’enfant aux cheveux violets. Celui-ci fit craquer son cou, faisant ensuite un geste de la main tout en disant :

« Bonne route à toi, je ne pense pas que j’ai à t’accompagner non ? »

« Il n’est pas question de m’accompagner ou autre. Ne t’avise pas de me suivre, c’est aussi simple que ça. J’en ait assez de savoir que tu es dans mon dos. »

« Rien que cela ? Enfin bon, nous nous reverrons bien assez tôt, je dirais. »

Hein ? Qu’est-ce qu’il voulait dire par là ? Il l’avait déjà assez vu à ses yeux. Il ne voulait pas qu’il reste dans les environs non plus. Earnos quitta le château, jetant parfois quelques regards derrière lui bien que le Rapion ne le suivait pas. Celui-ci avait décidé de faire quelques pas jusqu’à ce qu’une petite demoiselle encapuchonnée ne s’approche de lui.

« Coucou Olistar. Dis, tu parles de plus en plus à Earnos ! Il te dit des choses sur moi ? Dis dis ? Tu veux bien me les dire ? »

« Je voudrais bien mais j’en suis tout simplement incapable. C’est impossible malheureusement, cela ne serait pas une bonne chose de ma part. »

« Pourquoi ça ? Dis moi pourquoi s’il te plaît ! J’ai toujours peur qu’Earnos apprenne que je sois la princesse à l’école ! Et s’il le savait ? »

« Qu’est-ce qui se passerait selon vous ? Est-ce que vous iriez chercher à réparer la situation ou autre ? Réfléchissez à chacun de vos actes et paroles. Mais ne vous en faites pas, je pense que vous allez pouvoir vous revoir en face à face très bientôt. »

« Comment ça ? Olistar ? Mais où est-ce que tu es passé ? »

Elle avait cligné des yeux pendant un instant quand le garçon-Rapion était passé à côté d’elle mais déjà, il n’était plus là. Elle ne comprenait pas ses derniers propos. Se revoir en face à face ? Et comment est-ce qu’il comptait faire cela ?