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Chapitre 128 : Au même endroit

Chapitre 128 : Au même endroit

« Pardonnez-moi mademoiselle, est-ce que vous aimez les étoiles ? »

« Et après, vous allez me dire que mon père est un voleur et me les as mis dans mes yeux ?! Dégage ducon ! Y a d’autres méthodes moins foireuses pour draguer ! »

Une violente claque arriva sur sa joue alors que les têtes se tournaient vers lui. Il… Il ne pensait à rien de mal… Il voulait simplement avoir un peu de compagnie… Enfin… Rien de bien spécial… Ah… C’était vraiment pathétique…

« Qu’est-ce que vous avez à me regarder ? Il y a un problème avec ma tête ? Dégagez de là. »

Il n’aimait pas être malpoli mais c’était tout simplement ce que méritaient ces gens. Il poussa un profond soupir, passant une main sur sa joue. Pour une fois… Il ne voulait même pas draguer… Juste avoir une discussion avec les étoiles… Euh non… Sur les étoiles… Il ne savait même pas ce qu’il pensait. Il alla s’asseoir sur un banc, observant le ciel en murmurant d’une voix lente pour lui-même :

« Vraiment… Je me demande pourquoi je suis sorti… si c’est pour me prendre des baffes comme ça. Pour une fois… Que je ne voulais rien de mal… »

C’était vrai ! Il n’était pas un salopard ou un enfoiré ! Non ! Ce n’était pas du tout ça ! Il voulait vraiment discuter avec une personne au sujet des étoiles ! Mais à part… Samus… Il n’y avait personne… Visiblement, les femmes de cette planète ou des différentes races… n’aimaient guère l’astronomie… Il remarqua tout de suite une nouvelle femme, se redressant vivement avant de se dire à lui-même en murmurant :

« Si avec elle… J’échoue… Alors, je retourne à l’hôtel. »

Oui… C’était décidé… Il ne voulait pas perdre plus de temps à se prendre des échecs. Il s’approcha de la femme qu’il avait repérée, celle-ci se tournant vers lui. Elle devait bien avoir vingt-trois ans n’est-ce pas ? Et elle était plutôt jolie avec ses cheveux verts…

« Oui ? En quoi puis-je vous aider ? »

« Pardonnez-moi mademoiselle, est-ce que vous… »

Il s’arrêta au beau milieu de sa phrase, poussant un profond soupir avant de faire un petit geste machinal de la main. Non… Ca ne servait à rien du tout. Il n’y arrivait pas…

« Oui ? Que vouliez-vous me dire ? Si je quoi ? » demanda t-elle.

« Oh rien… Laissez tomber… Et pardonnez-moi du dérangement, mademoiselle. »

Oui… Il valait mieux pour lui qu’il rentre à l’hôtel. Rien de bon ne l’attendrait à essayer de draguer… Enfin draguer… Discuter au sujet des étoiles… Pfff… Son Draco et sa Migalos sortirent de leurs pokéballs, venant l’accompagner sur le chemin qui l’emmenait à l’hôtel. Sur un immeuble, l’ombre encapuchonnée l’observait sans rien dire. Il était donc ici… Une simple cachette n’est-ce pas ? Il allait devoir bientôt partir en mission.

« Hum… Tu étais donc là… Orion… Tu vois ? Tu ne peux pas disparaître longtemps de ma vision… Je t’ai repéré… Et ce n’est que le début… de ta fin. » alla dire l’intelligence artificielle dans le vaisseau de Samus.

Les tentacules étaient ressortis pour faire leurs travaux tandis que sur l’écran apparaissait des photographies de l’hôtel où se trouvait le jeune homme. Voilà… Elle arrivait même à prendre le contrôle des caméras… Du moins, à avoir leur vision…

« Alors Orion… Est-ce que tu aimes faire souffrir ? Est-ce que tu aimes souffrir ? Je vais te donner de la souffrance… Je vais te promettre que tu vas souffrir… Cette souffrance qui va habiter dans ton corps sera tellement grande… que tu fléchiras… et qu’enfin tu demanderas pardon… Enfin… Tu comprendras ce que c’est de souffrir… »

Oui… Il devait comprendre à quel point il faisait mal… A quel point cela était horrible de subir la même chose de son côté. Le passé n’était pas un pardon… Le présent était la seule chose dont il devait se préoccuper… Mais ça… Il ne voulait pas le comprendre, n’est-ce pas ? De toute façon, elle avait encore plus de facilité à l’espionner.

« Dommage que nous soyons déjà à Daiban, Orion… Tu ne sais même pas que Samus est déjà là… en train de retrouver son bonheur perdu avec quelqu’un d’autre… »

« Aurora ? Tu parles toute seule ? Qu’est-ce que tu disais ? » demanda une voix alors que Samus et Siegfried arrivaient dans le vaisseau.

La jeune femme avait un sachet à la main, contenant plusieurs objets qui semblaient être en relation avec les pokémons tandis que la Démolosse et la Lockpin grimpaient à leur tour dans le vaisseau. Aurora prit la parole à son tour :

« Aucun souci, ce n’est pas très grave Samus. »

« Si ça m’a l’air de l’être. Tu sais où nous avons été ? Dans une boutique pokémons. Daiban commence déjà à se mettre à la pointe de la technologie. Je pense que d’ici quelques années, il y aura des espaces naturels pour les pokémons et leur permettre d’être capturés et de vivre avec toutes les races présentes dans cet endroit. N’est-ce pas une chose merveilleuse, Aurora ? » demanda Samus en lui faisant un léger sourire.

« Hum… Si si… C’est une très bonne nouvelle même. Samus, est-ce que je pourrai te parler quelques instants si cela ne te dérange pas ? »

« Bien entendu. Siegfried, si tu veux, tu peux te rendre dans la chambre en attendant ? Aurora a visiblement quelque chose à me dire on dirait bien. »

« Comme vous le désirez, mademoiselle Samus Aran. Je vous attendrai là-bas. »

Elle hocha la tête pour le remercier, la Lockpin suivant le jeune homme en direction de la chambre de Samus tandis qu’elle émettait un petit sourire. Vraiment très aimable ce jeune homme. Elle ne lui connaissait pas de défaut actuellement… Et c’était donc une bonne chose n’est-ce pas ? Elle alla s’asseoir sur le fauteuil, poussant un profond soupir entre l’amusement et la tristesse avant de reprendre d’une voix machinale :

« Qu’est-ce qu’il y a, Aurora ? »

« Tout semble très bien se passer entre toi et Siegfried. Est-ce que tu as déjà envisagé la possibilité que toi et lui… Vous puissiez être ensembles ? »

« Aurora… Je t’arrête tout de suite. Je n’envisage même pas ça le moins du monde. »

« Ce n’était qu’une simple idée comme cela. Une idée qui me traversait la tête sans arrière-pensée. Je ne voulais pas te vexer, Samus. »

« Mais est-ce que ça va mieux sinon, toi ? Car tu as l’air d’être toujours en colère contre Orion… Je me demande où il se trouve… Tu crois qu’il est sur cette planète ? »

« Abandonne-le. Arrête de penser à lui. » alla dire d’une voix sèche l’unité artificielle.

L’abandonner ? Arrêter de penser à lui ? C’était bien plus dur à faire… qu’à dire… Encore une fois… Elle restait toujours fixée sur cette idée qu’elle était en partie responsable du malheur d’Orion… Mais il n’avait pas à s’enfuir !

« Impossible… Aurora… Tu me demandes l’impossible… Orion… Je ne peux pas l’oublier comme ça… Même si il se peut que je ne pense plus à lui de cette manière… Je ne pourrai pas l’oublier comme ça… Ca m’est … irréalisable… Si seulement… Je lui avais un peu raconté ce qui s’était passé… Car au final… Il ne sait pas tellement de choses de moi… »

« Ne me dit pas que tu veux lui pardonner ce qu’il t’a fait ?! C’est impossible ! Mais si tu veux tout savoir, Orion est bien sur cette planète ! »

« Orion est ici ?! Mais où ?! Est-ce que tu le sais ?! » s’écria t-elle en se redressant.

« Pourquoi te le dirai-je Samus ? Enfin… Je ne sais pas où il se trouve exactement… Mais je vois qu’apprendre cette nouvelle te fait plaisir… Est-ce que tu… iras le voir ? Si je savais où il se trouvait ? Est-ce que tu… »

« Je ne sais pas du tout… Aurora… Même si tu es en colère… et que moi aussi… Je ne sais pas… Je ne peux pas… ne pas pardonner à Orion… Je suis une femme faible… mentalement… Lorsqu’il s’agit de lui… Il pourrait me faire les pires choses… »

« Même te tromper avec une autre femme ? Qui te dit que tu n’es tout simplement pas à son goût ? Qu’en fait, il ne t’aime pas du tout. »

« Qu’est-ce qui te prend de me dire ça ?! Je ne t’ai rien fait Aurora que je sache ! »

« Ce n’est pas contre toi… Mais contre lui… Je veux le faire souffrir… »

Alors qu’elle arrête de lui dire ça ! Car c’est elle qui souffrait avec ces conneries ! Elle ne voulait pas imaginer Orion avec une autre femme ! C’était impossible ! Elle… Elle n’était pas mieux de son côté… Mais… Elle ne pensait à rien avec Siegfried ! Elle lui signala de la rappeler lorsqu’elle aurait ces informations sur la localisation exacte d’Orion. Elle se dirigea vers la chambre, s’enfermant dans celle-ci avec le jeune homme aux cheveux noirs.

« Monsieur Ophiuchus ? Vous voulez manger dans votre chambre ? »

« Je n’ai pas faim… Je croyais l’avoir déjà dit… »

« Vous devez manger quand même ! Je rentre et je vais vous forcer à manger ! »

Il restait couché sur le lit, observant du coin de son œil bleu, la porte qui s’ouvrait pour laisser apparaître une serveuse qui devait avoir son âge. Des cheveux bleus, des yeux verts et une tenue trop proche du corps et de la poitrine… Ah… Dommage… Mais il n’était pas motivé à draguer. La jeune femme alla se placer devant lui :

« Bon… Si vous ne faites rien… Vous ne voulez quand même pas que je vous force à manger, n’est-ce pas ? Vous avez mon âge ! »

« Je n’ai pas l’âge d’une gamine… Et j’ai déjà mangé ce matin. »

« On mange deux à trois fois par jour ! Vous ne voulez pas me dire ce qui ne va pas ? »

Hum ? Elle passait outre ses fonctions la gamine… Elle devait faire attention… Il détourna le regard pour éviter de l’observer alors qu’elle refermait la porte derrière elle, tournant la clé avec un petit sourire. Elle alla se mettre à quatre pattes, s’avançant près de lui alors qu’il disait sur un ton nonchalant et neutre :

« Je pourrai savoir ce que vous faites ? »

« J’ai bien un moyen de vous faire oublier tout vos soucis… Et de vous forcer à manger. »

« Si cela consiste à utiliser votre corps, je vous déconseille cela. »

« Vous êtes homosexuel ? Vous n’aimez pas les femmes ? Et puis malgré votre air un peu hagard, les cernes dans vos yeux, vous êtes plutôt un joli garçon… Je suis sûre que ça ne serait pas déplaisant… »

« Veuillez partir… sinon… Je serai obligé de vous faire du mal… Et je veux bien manger si vous partez… »

« Je suis obligée de rester pour vérifier que vous mangez. » dit-elle dans un grand sourire.


Pff… Quelle idiote cette jeune femme… Elle se remit correctement alors qu’il se mettait à manger devant le regard ravi de la serveuse. Vraiment… elle ne voulait pas retourner faire les chambres au lieu de l’embêter avec ça ? Il tenta de manger ne serait-ce que le quart de l’assiette mais elle le força à terminer la totalité de celle-ci avant d’émettre un rire ravi.

« Voilà ! C’est très bien monsieur Ophiuchus ! Vous voyez quand vous le voulez ? Je reviendrai à chaque fois si c’est nécessaire ! Je ne devrai pas vous le dire mais je suis sûre que cela vous fera plaisir. Les autres serveuses parlent de vous… Vous savez… On ne connait pas vraiment la raison qui vous pousse à être dans cet état mais n’oubliez jamais quelque chose : Il n’y a jamais qu’une seule femme pour un seul homme. Dans l’univers, chacun peut trouver plusieurs personnes qui peuvent le combler. Ne vous fixez pas sur une idée et allez de l’avant ! » s’écria t-elle avec un grand sourire.

« Si vous pouvez partir… s’il vous plaît… » murmura le jeune homme en retournant se coucher pour ne pas avoir à regarder la serveuse.

« Je me nomme Sidé si vous voulez m’appeler un jour ! Et au passage… Bonne nuit. J’ai mis quelques calmants dans votre nourriture pour vous permettre de mieux dormir. »

AH ! C’était une bonne intention mais… Malheureusement… Ce n’était pas suffisant… Il ferma les yeux, réfléchissant à tout ce qui s’était passé… Samus… Aran… Est-ce que c’était à cause d’elle ? Est-ce qu’elle lui manquait tant ? Il… Il ne souffrait pas à cause d’elle… Et puis les paroles de Sidé… Qu’est-ce que la jeune femme lui voulait ? Est-ce qu’il était vraiment capable d’être aimé par des femmes ? Lui ? Il était un véritable monstre… Et Sidé aurait des problèmes elle aussi… Même si elle était jolie… Il ferma les yeux, faisant tout pour réussir à s’endormir grâce à l’aide des somnifères.

« Donc je vous dit à demain, mademoiselle Samus. En espérant vous revoir en aussi grande joie qu’aujourd’hui, cela a été un plaisir de vous parler. »

Siegfried alla prendre la main de Samus pour la baiser, rougissant légèrement avant de descendre du vaisseau avec sa Lockpin. Samus gardait son sourire en le voyant partir à travers la vitre verte de son vaisseau.

« Est-ce que tu as trouvé où Orion loge, Aurora ? »

« J’ai trouvé… Mais je n’ai guère envie de te le dire… Samus. Tu as l’air si heureuse avec Siegfried. Tu retrouves un peu le sourire avec lui… »

« C’est un sourire faux. Orion me manque… Dis-moi où il se trouve… »

« Si tu me promets que tu ne feras rien de mauvais ou une bêtise, je veux bien te le dire. »

« Je vais surtout mettre… une dernière chose au point… Je vais lui laisser une dernière chance… Une ultime possibilité de revenir… Si après ça… »

« Si après ça, que feras-tu ? » demanda l’intelligence artificielle.

« Alors je mettrai un terme à nos relations… à jamais… Il fera sa vie en tant que chasseur de primes, je ferai la mienne en tant que chasseuse de primes. Lorsque l’on se retrouver sur le terrain, cela sera en tant que potentiels adversaires pour une même mission… Au premier qui réussira celle-ci. »

« Orion se trouve à cet endroit. »

Un papier sorti d’un petit orifice parmi les nombreux boutons des commandes du vaisseau, Samus le récupérant avant de hausser un œil d’un air surpris. Comment… c’était possible ? L’hôtel… dans lequel Siegfried se trouvait… était celui d’Orion ? Si seulement… Elle était venue dans l’hôtel de Siegfried pour aller le chercher… Elle l’aurait remarqué plus tôt ! Orion était là-bas ! Il était là-bas ! Elle devait aller le voir !

Chapitre 127 : D’autres personnes

Chapitre 127 : D’autres personnes

« Tu es au courant de l’homme qui a pris une chambre d’hôtel depuis plusieurs jours ? »

« Oui… C’est bizarre mais il sort à peine de la pièce… et seulement pour déjeuner. »

« J’ai déjà vu son visage quelque part ! Je crois qu’il était avec la chasseuse de primes, Samus Aran ! Ophiuchus ! Je crois qu’ils étaient ensembles. Est-ce que vous pensez qu’ils se sont disputés ? Si c’est le cas, je comprends qu’il veut se cacher… Avoir des problèmes avec une chasseuse de primes comme elle… »

« L’absence même de la féminité ! Je ne l’ai jamais vue avec un vêtement féminin sur le corps ! Toujours avec son armure ou cette horrible tenue moulante et bleue. »

« Bonjour mesdemoiselles. » alla dire une voix derrière elles, les forçant à se retourner.
Elles se retournèrent, poussant un petit cri de surprise en voyant Orion qui avait la mine légèrement abattue. Les trois femmes bafouillèrent des excuses, retournant à leur travail alors qu’il poussait un profond soupir. Il avait passé une mauvaise nuit et la preuve était facile à voir : Les cernes sous ses yeux. Auparavant, cela ne lui aurait posé aucun problème, son absence de sommeil était tellement habituelle que ses yeux n’avaient plus ces soucis mais maintenant… Depuis que… Samus… était venue dans sa vie. Cela faisait combien de temps ? Trois jours ? Quatre ? Une semaine ? Pas plus… Et il ne faisait rien de ses journées justement. Rien du tout… Il était une larve… Une pathétique larve humaine…

« Nous allons vous servir le petit-déjeuner tout de suite, monsieur Ophiuchus. » alla dire l’une des serveuses en s’approchant de lui, lui caressant la main en émettant un petit sourire triste. C’était ça qu’il représentait ? Un pathétique homme qui avait besoin d’aide ?
Il remercia la jeune femme lorsqu’elle lui servit du jus d’orange et quelques biscottes tartinées, le jeune homme regardant le journal déposé sur la table. Il ne voulait même pas se tenir au courant. Qu’est-ce qu’il espérait ? Que Samus vienne le chercher ? Son cœur le désirait mais… sa cervelle l’en empêchait. Non… Non… et non… Samus ne voulait plus le voir, elle l’avait rayé de son existence. C’était mieux en quelque sorte… Elle souffrirait moins… à contrario de lui…
Il se releva de sa chaise, montant dans sa chambre alors qu’une serveuse arrivait pour récupérer les restes… Il n’avait bu que la moitié de son jus d’orange et avait à peine touché aux tartines. Cela devenait assez préoccupant. Elle allait devoir prévenir les responsables de l’hôtel à ce sujet, qu’ils envoient un médecin ou quelqu’un qui aille parler à cet homme. Le voir dépérir n’était pas une bonne chose… et cela ferait surtout une mauvaise publicité pour l’hôtel… ce qui n’était pas au goût de tout le monde.

« Elle me haït… C’était comme avant… Quand elle ne me connaissait pas… réellement. »

Les jambes repliées contre lui, assis sur le lit, le jeune homme à l’air morose observait le mur devant lui, ses yeux posés sur la tapisserie comme pour l’étudier longuement. Dommage que son regard trahissait son désintérêt complet pour le papier peint. Il ne pensait à rien du tout… Il n’était rien du tout… Il ne valait rien du tout… Il était un être dont l’existence était un problème. Un être… qui n’aurait jamais du voir le jour.

« Vous faites de merveilleux progrès, mademoiselle Samus Aran ! J’ai bien fait de dire que je voulais rester quelques jours en plus dans l’Exelus ! »

« Il faut dire que j’ai un bon professeur. Enfin… Je ne suis pas du genre à mettre des froufrous, que cela soit sur moi ou sur Siria mais il est vrai que cela lui va plutôt bien. Tu en penses quoi, Siria ? » demanda t-elle alors que la Démolosse venait lui lécher la joue.

« Je pense qu’on peut prendre cela pour un oui ! En plus, elle est très obéissante, c’est vraiment une pokémon qui aime beaucoup sa maîtresse. »

L’aimer ? Elle ? Ah… Elle recevait de l’amour… mais pas forcément de la bonne personne. Plusieurs jours s’étaient écoulés mais Siegfried allait la voir à chaque fois. Puisqu’il n’avait pas réellement de métier, elle avait décidé de lui payer une chambre dans un hôtel malgré ses protestations et chaque matin, il venait la chercher dans son appartement. Là, aujourd’hui, ils se trouvaient dans l’appartement de la jeune femme, celle-ci étant en tenue moulante bleue tandis que Siegfried restait dans son habituel vêtement. La Lockpin était sortie ainsi que la Démolosse tandis que la Leuphorie faisait le ménage.

« Bon… Mais après… Qu’est-ce que je dois faire ? »

« On peut essayer de vous faire réviser pour la nourriture parfaite pour votre Démolosse. »

« Tu sais… Tu peux me tutoyer si tu le désires, je n’ai jamais mordu personne… sauf les imbéciles et ceux qui me déplaisaient. »

« Je préfère éviter… si cela ne vous dérange pas, mademoiselle Samus. Je ne voudrai pas vous déplaire par erreur. »

« Comme tu le désires… Libre à toi, je n’aime pas forcer les gens de toute façon. »

Au moins, avec Siegfried, cela se passait bien mieux qu’elle ne l’aurait espéré. Le jeune homme ne semblait pas du tout méchant, c’était même bien le contraire. Il était gentil, agréable, serviable, et il n’avait rien essayé de faire de malsain contrairement à José. Non… Le jeune homme était vraiment quelqu’un de bien.

« Bon… Qu’est-ce que l’on peut faire maintenant ? Est-ce que tu aimes… »

Elle s’arrêta tout de suite de parler, Siegfried remarquant que quelque chose la gênait. Est-ce qu’il aimait… quoi ? Elle avait pensé aux étoiles mais elle s’était arrêtée tout de suite, préférant ne pas y penser. Les étoiles… C’était Orion qui lui avait permis de les découvrir… Elle ne pouvait pas faire cela… n’est-ce pas ?

« Il y a un problème, mademoiselle Samus ? Vous semblez assez troublée… »

« Non… Non… Aucun problème personnellement. »

« Si vous en avez… Vous pouvez me les dire… »

Ha… Il était vraiment trop gentil et serviable… Mais c’était personnel malheureusement.

« Monsieur Ophiuchus, je suis un médecin envoyé par l’hôtel. »

« Que me voulez-vous ? J’ai demandé à être tranquille. »

« Malheureusement, ce n’est pas possible. Je me dois de surveiller votre santé. Veuillez m’ouvrir sinon nous serons obligés d’appeler les services judiciaires. »

« D’accord… D’accord… Je vais vous ouvrir, je vais vous ouvrir… »

Avec lenteur, il se leva, se dirigeant vers la porte avant de faire tourner la clé. Tout de suite, un homme d’une quarantaine d’années pénétra à l’intérieur, observant les alentours. Malgré ce qu’il pensait, la chambre n’était pas dans un état déplorable… Mais cela ne voulait rien dire du tout malheureusement.

« Veuillez retirer votre haut que je puisse vous étudier s’il vous plaît. »

« Pourquoi est-ce que vous êtes là ? Est-ce qu’il y a un problème avec moi ? Ai-je causé des soucis à des personnes ou je ne sais quoi ? Je ne suis qu’un simple chasseur de primes… »

« Un chasseur de primes lié à Samus Aran, je suis au courant. Bon… Tendez-moi votre bras que je fasse une petite piqûre. Voilà… »

Il ne savait pas du tout ce qui se passait mais il se laissait faire, un trou dans la peau alors que le docteur plaçait la prise de sang dans une fiole, regardant la couleur qu’elle avait. Faisant la discussion avec lui, le docteur demanda :

« Vous n’avez aucun problème, vous êtes sûr ? Ces derniers jours, le personnel de l’hôtel m’a signalé que vous aviez quelques soucis pour manger… »

« Ce n’est pas leur souci… Si je ne veux pas manger, cela ne concerne que ma personne. Si je veux me mettre en danger, cela ne concerne que moi. »

« Quelle pensée égoïste… Enfin… C’est bien la pensée d’un chasseur de primes de toute façon. Toujours solitaire, toujours à travailler seul, c’est comme ça n’est-ce pas ? Pour tout les chasseurs de primes… »

« Samus Aran n’était pas comme ça… Malgré ce qu’elle dit, elle pense toujours aux autres avant elle… qu’importe le danger qui l’attend… Et même si elle ne connaît pas la personne… Si celle-ci n’est pas une criminelle, elle fera tout pour l’aider… »

« Hum… Il est vrai que d’après ce que je sais sur cette chasseuse de primes, elle est assez spéciale… Enfin bon… Je ne suis pas là pour parler d’elle mais parler de vous. »

Orion poussa un profond soupir, remettant son haut alors que le médecin sortait un sucre, le trempant dans un liquide avant de le tendre au jeune homme. Celui-ci l’avala avec lenteur, observant le médecin comme si de rien n’était.

« Et si je n’ai pas faim ? Et si je me rends exprès malade pour vomir ce que j’ai mangé ? Comment est-ce que cela se passera ? »

« Vous serez tout simplement viré de l’hôtel. Ce n’est pas mes soucis personnellement mais si vous avez envie de cela, c’est que vous avez des problèmes bien plus grands que vous ne le pensez. Je vous conseille de les résoudre au lieu de vous enfoncer. Je ne pense pas que les chasseurs de primes doivent se comporter ainsi : Mission, accomplir sa mission, toujours sa mission. Ce n’est pas ainsi que cela marche d’habitude avec vous ? Vous n’avez qu’à vous enfoncer dans vos missions plutôt que de rester ici… »

« Oui oui oui oui… Si vous avez terminé, je ne pense pas que vous êtes psychologue alors si vous pouviez partir… Cela me faciliterait la digestion de cet horrible sucre pour éviter que mon glucose soit trop bas. » répondit le jeune homme avec ironie en se levant de son lit.

Hum ? C’était vrai qu’il n’était pas psychologue mais médecin… Alors bon… Son rôle était de veiller à la bonne santé de ses patients même si ces derniers causaient bien plus d’ennuis que prévu. L’homme se retrouva devant l’autre côté de la porte, prenant la parole :

« Sincèrement… Je vous conseille de manger… sinon vous allez finir en-dehors de cet hôtel. Vous feriez mieux de… »

« C’est bon, merci monsieur le médecin. Bonne journée. » répliqua t-il en claquant la porte.

SEUL ! Il voulait être seul, voilà tout ! Ce n’était pas dur à deviner pourtant ! Il se recoucha sur le lit, observant le plafond sans rien dire. Merde ! Il n’avait pas de problèmes psychologiques ! Simplement… Simplement… Rien du tout… Il n’allait pas se laisser morfondre ! Il allait sortir à partir de demain ! Il devait se reprendre !

« Mademoiselle Samus, vous voulez faire autre chose aujourd’hui ? Si vous le désirez, nous pouvons sortir ! J’ai remarqué sur le chemin que les premières boutiques de pokémons commençaient à faire leurs apparitions. »

« Hum ? Dans la capitale ? C’est sûrement possible oui… »

« Alors qu’est-ce que vous en pensez ? Cela vous ferait du bien n’est-ce pas ? »

« D’accord ! Soit ! Je vais me préparer et nous sortirons ! »

C’était une bonne idée ! Elle allait pouvoir souffler un peu ! Et puis bon… Avoir de la compagnie n’était pas une mauvaise chose, n’est-ce pas ? Elle se dirigea vers sa chambre, se demandant ce qu’elle devait prendre comme habits. La tenue moulante et bleue, c’était pour la maison… ou pour se déplacer quand elle ne voulait pas se rendre féminine… Elle fouilla dans son placard, s’arrêtant devant un habit :

« Orion… Espèce d’imbécile… Tu ne sais pas du tout… ce que tu as fait… Ce que j’ai acheté à cause de toi… Je n’aurai même pas l’occasion… de te la montrer… Je ne sais pas… si un jour… Tu m’aurais trouvé féminine… de toute façon… Maintenant… C’est trop tard… Vraiment trop tard… Ah… Ah… »

Elle n’allait pas pleurer alors qu’il y avait quelqu’un dans l’autre pièce hein ? Elle allait décider… de garder sa tenue moulante et bleue… Voilà… C’était décidé. Elle ressortit de sa chambre après quelques minutes, faisant un petit sourire à Siegfried :

« Nous pouvons y aller quand tu le désires. »

« Je suis pressé de vous montrer les boutiques. Je vais vous expliquer tout ce qu’il faut pour que votre Démolosse ne se sente pas mal. »

« Je te fais confiance, Siegfried. »

Oui… Elle lui faisait confiance… Comme elle avait fait confiance à Orion. Mais avec Siegfried, elle espérait que cela ne se terminerait pas de la même manière. Lorsqu’ils sortirent de l’appartement et de l’immeuble, le jeune homme lui indiqua de bien vouloir le suivre avant de se mettre à courir. Il avait sorti sa Lockpin pour la petite trotte, la lapine le suivant avec amusement tandis qu’elle souriait à son tour. Une course ? Il allait perdre de toute façon. Elle appela Siria, lui annonçant :

« Bon ! Tu sais ce qu’il te reste à faire ? »

« GRRRR ! Démolosse ! Démolosse ! DEMO DEMO ! »

Exactement ! Elle se mit à courir à toute allure, suivie par sa chienne alors qu’elle arrivait à la hauteur de la Lockpin et de Siegfried. Celui-ci rigola en tentant de faire de son mieux mais elle le dépassait avec facilité… Sauf qu’elle n’avait pas prévu que la Lockpin fasse aussi la course avec elle ? OH ! Elle allait encore plus rapidement ?! C’était donc ça ? Elle allait donner son maximum ! Elle semblait ne pas apprécier que la jeune femme dépasse son dresseur mais bon… Ce n’était qu’un jeu, n’est-ce pas ?

« Voilà donc… Samus Aran… Celle à l’origine de la maîtresse… »

Sur un toi, une ombre encapuchonnée s’était positionnée pour observer la jeune femme en train de courir avec Siegfried. Sur le même ton neutre, elle reprit :

« Elle n’est pas avec celui que je dois élever… La mort de l’un de nos membres était quelque chose de regrettable… Vraiment regrettable… Mais il était faible… »

Vraiment faible même. Contrairement à cet Orion qui semblait être quelqu’un de spécial… Puisqu’il avait été capable de contrôler le phazon dans son corps… Un peu comme elle à la base, n’est-ce pas ? Pendant toutes ces années… Elle était la seule à s’être débrouillée pour supporter le phazon et lui montrer qui était la patronne.

« Cela sera intéressant… de l’éduquer… Dommage pour elle… Elle a perdu quelque chose d’important… Et elle va le regretter toute son existence… Dommage… »

Oh oui… C’était vraiment dommage. Elle poussa un petit rire cristallin avant de se relever du bord du sommet de l’immeuble sur lequel elle se trouvait. Samus Aran ici… Il y avait de fortes chances qu’Orion ne soit pas très loin. Mais bon… Elle savait qu’il était sur cette planète. C’était donc déjà un pas de géant :

« Je vais te façonner à ma manière… Faire de toi un ami du phazon… Te le rendre… compatible à ton corps… et ensuite… Je t’apprendrai à l’utiliser de telle manière que tu deviendras une arme… comme moi… Une arme… »

Chapitre 126 : Belle demoiselle

Chapitre 126 : Belle demoiselle

« Pardonnez-moi de ma présence en ce lieu. Je ne veux pas déranger. »

« Aucun problème, tout est terminé. Est-ce que tu veux un café ? »

« Euh… Oui… Enfin… Nous sommes où ? » demanda Siegfried en regardant autour de lui bien que sa question impliquait parfaitement qu’il ne parlait pas du vaisseau de Samus.

« Dans l’Exelus. Je préviens que je ne sais pas faire complètement le café. Bois et mange quelque chose, ensuite, j’irai prévenir le commandant de te préparer un vaisseau pour retourner sur Terra. Je ne pense pas que tu veux remettre les pieds sur un champ de bataille avant longtemps, n’est-ce pas ? »

« En fait… Si… J’aimerai bien continuer… à voyager dans l’espace pour montrer aux gens à quel point il est bon d’élever des pokémons. J’adore ces derniers ! »

« Hum ? A part cette… Comment s’appelle t-elle… Leuphorie, je crois, je ne suis pas sûre d’avoir vu d’autres pokémons de ta part. »

« Mais j’en ai ! Je ne les ai pas utilisés car je préfère éviter de les voir se blesser, même si elles sont assez fortes mais bon… Je vais vous montrer ma Lockpin ! »

Le jeune homme se leva subitement, plongeant une main dans sa poche avant d’en sortir une pokéball. Il l’ouvrit sur le côté, laissant apparaître une magnifique lapine humanoïde à la belle fourrure de crème et de coton ainsi qu’à la peau brune. Ses petits yeux rubis se posèrent sur Samus puis sur son dresseur avant d’émettre un cri ravi :

« Lockpin ! LOCKPIN ! Lock ! »

« Moi aussi, je suis content de te revoir. Tu n’avais pas à t’en faire… C’est ma pokémon, mademoiselle Samus Aran. Elle est assez teigneuse quand on la cherche ou quand on s’approche un peu trop de moi mais elle n’est pas méchante. »

Elle voyait cela… Mais surtout ce qu’elle voyait… C’était l’entretien fait sur la pokémon. Celle-ci avait le poil brillant, ses touffes de coton aux bras semblant être si claires et belles… Et puis, il n’y avait aucune imperfection dans le brossage du poil, aucun petit épi qui partait quelque part. Cet homme devait réellement bien s’occuper de cette pokémon… La Lockpin alla se positionner dans le dos de Siegfried, venant l’entourer de ses petites pattes alors qu’il retournait s’asseoir. Samus reprit la parole d’une voix calme :

« J’ai remarqué qu’elle était surtout très bien… éduquée et brossée. Est-ce qu’il est possible de faire pareil avec ma Démolosse ? »

« Votre Démolosse ? Vous voulez dire que la petite Malosse a déjà évoluée ?! Mais c’est vraiment une très bonne nouvelle ! Vous êtes faite pour être dresseuse pokémon ! » s’écria Siegfried en lui prenant les deux mains. Il lui fallut plusieurs secondes pour comprendre son geste, le jeune homme aux cheveux noirs retournant s’asseoir sur la chaise, confus avant de dire d’une voix légèrement intimidée :

« Pardonnez-moi mon élan de joie… C’est simplement qu’il est vraiment très rare qu’un pokémon évolue aussi vite surtout avec une inconnue qui ne provient pas de Terra ! »

« Je te pardonne… mais évite de recommencer à l’avenir, d’accord ? » annonça t-elle d’une voix lente alors qu’elle restait sur ses gardes. Après le coup de José, elle était assez méfiante envers les autres hommes…
Les autres hommes ? AH ! Elle était tombée amoureuse du pire d’entre eux ! D’un type qui refusait complètement ses sentiments ! Elle avait l’impression d’être comme Phoebe… Mais elle… Elle ne tomberait pas dans ce piège ! Elle se trouverait une autre personne si Orion refusait ses sentiments ! C’était aussi simple que ça !

« Vous semblez assez soucieuse… Où est Théodore Astrum ? »

« Cet homme ne fait plus partie de l’entourage de Samus Aran. » alla dire la voix d’Aurora sur un ton neutre mais tranchant.

« Ah… Euh… D’accord… Je préfère ne pas demander d’explications. C’est dommage. Il était un chouette dresseur lui aussi. Je me demande où il est passé. »

« Je ne sais pas du tout non plus… Enfin bon… Si tu as fini… Nous allons quitter mon vaisseau pour que tu puisses voir le commandant. Il voudra sûrement te parler au sujet de ce qui s’est passé et de ce que tu vas faire dorénavant. »

« Je vous suis tout de suite maintenant ! Retourne… Et puis bon, tu n’en as pas envie. Je ne vais pas te forcer petite Lockpin ! » alla dire le jeune homme aux cheveux noirs tout en caressant le sommet du crâne de sa pokémon.

« Bon… Cela me fait penser… Si tu as du temps après, alors est-ce que tu voudras bien m’apprendre à bien éduquer ma Demolosse ? »

« Pour une demoiselle comme vous, Samus Aran, je pourrai tout faire bien entendu ! »

Hum ? Pour une demoiselle comme elle ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? C’était encore un dragueur à deux balles ? Elle le regarda légèrement avant de voir qu’il rougissait faiblement en détournant le regard. Non… Ca n’avait pas l’air d’être le cas mais bon… Elle n’était pas du genre à se faire avoir… Dommage pour lui.


Ils quittèrent le vaisseau ensembles, l’unité artificielle terminant tout ce qu’elle avait à faire avant que de nombreux tentacules métalliques sortirent des murs, tapotant sur le clavier pour laisser apparaître un écran holographique.

« Tu vas voir, Orion… Il y a des choses que même moi, je ne pardonne pas. Après son départ, j’ai arrêté de penser à tout ça… Mais avec toi… Tu vas voir comme tu vas le regretter. Je vais te forcer à voir la vérité en face… Tu la regarderas ! »

Elle était furieuse… Et elle allait commencer ses recherches tout de suite ! Etude de toutes les données enregistrées dans les planètes avoisinantes l’Exelus. Maintenant, il fallait pénétrer tout les registres même protégés. Dommage… Elle était une unité Aurora et elle avait toutes les capacités pour passer outre ces barrières !

« Ophiuchus ? C’est cela ? Vous avez de quoi payer ? »

« Bien entendu… Enfin… J’aimerai que tout ça soit discret… Enfin, que personne ne sache que je suis là. Surtout si une jeune femme aux cheveux blonds fait son apparition. »

« Comme vous le désirez. De toute façon, nous respectons le silence et la sécurité de notre hôtel n’est pas à prendre à la légère. Vous remarquerez les deux gardes devant l’entrée. »

« Oh… Je n’en suis pas sûr… que ça soit… assez pour réussir à l’arrêter. Enfin, faites tout pour que je ne sois pas dérangé s’il vous plaît. »

« Je me dois de vous demander néanmoins votre profession, cela me facilitera le travail. »

« Chasseur de primes au service de la fédération galactique. Vaisseau où je stationne le plus souvent : L’Exelus Le commandant Roan Stato pourra confirmer mais si vous pouviez éviter de le contacter, il risquerait de la prévenir. Je n’ai aucun problème de justice. Pourrais-je alors avoir ma clé s’il vous plaît ? »

Wowowow ! Il avait répondu à toutes les questions sans lui laisser le temps de les poser. Mais… Il semblait être assez anxieux sans pour autant être dangereux. Enfin, le jeune homme aux cheveux blancs alla payer le prix de sa chambre, récupérant la clé avant de grimper au tout dernier étage. Voilà… Ici… Il était tranquille…

« ORIONNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNN ! »

MERDE ! La voix résonna dans ses oreilles, l’assommant presque alors que Samus continuait de crier à nouveau avec fureur :

« Si je te mets la main dessus, je vais te le faire regretter amèrement. »

« Samus… Laisse-moi tranquille… Je n’aime pas ce moyen de communication… »

« Et moi, je n’aime pas que l’on joue avec mes sentiments ! Espèce de con ! Tu comprends ce que je veux dire ?! Espèce de lâche et d’enfoiré ! Tu t’enfuis encore après m’avoir raconté ça ! T’as pas de couilles ou quoi ?! »

« Samus… Je ne te connaissais pas ce genre de langage… »

Enfin si… Mais pas aussi développé… Et puis bon… Il n’était pas comme ça… Enfin, il n’y avait rien de drôle à la base… Pas de quoi s’en vanter… Il baissa la tête, s’écroulant sur le lit. Ce n’était pas le grand grand luxe… Ce n’était qu’une simple chambre avec une salle de bain et des toilettes mais dorénavant… Il allait passer ses journées là-dedans. La voix de Samus résonna une nouvelle fois :

« Pour tes affaires, elles sont par-dessus bord ! Tu as dépassé les limites, Orion cette fois ! Même Aurora t’en veux personnellement ! Ne remet même plus les pieds dans le vaisseau sinon elle te le fera regretter amèrement ! »

« Oui… Aurora doit aussi m’en vouloir… Je lui ai encore mentie… »

« Et me parle pas sur ce ton, connard ! Ce faux ton triste, tu ne m’auras pas cette fois ! Tu es rayé de ma vie ! Ne te présentes même plus devant moi ! »

« D’accord, d’accord… Je n’aime pas te voir énervée… Tu le sais bien… »

« Ah oui ! Dorénavant, n’essaie même plus d’avoir une pensée pour moi ! Ne me contacte plus ! Ne me regarde pas ! Ne cherche pas à me retrouver ! J’en ai assez soupé de ton foutu caractère de merde ! Quand on est con comme toi, cela reste pour la vie ! Vas encore te plaindre dans les bras d’une autre femme pour qu’elle puisse mourir à cause de toi ! »

« Samus… C’est de la méchanceté gratuite… »

« C’EST TOUT CE QUE TU MERITES ! »

Fin… La conversation s’arrêta là alors qu’il restait stupéfait par ce qu’il venait d’attendre. Samus et Aurora… Maintenant… Les deux personnes le détestaient véritablement… C’était parfaitement… compréhensible… Il avait abusé… Il le savait parfaitement… Il était fautif et coupable… Il était responsable de son propre malheur. Il serra son oreille contre lui, fermant les yeux en murmurant d’une voix lente :

« J’ai pêché… et il est normal que l’on me haïsse… »
Simplement… Il avait mal… Toutes ces paroles… de la part de Samus… Elles étaient encore plus affreuses à entendre… car elles étaient de la part d’une femme qui l’aimait… Les insultes… n’avaient jamais la même valeur suivant la liaison entre deux personnes… Auparavant… Lorsqu’il avait connu Samus… Elle l’avait insulté maintes fois… Et lui… N’avait fait que parler de sa poitrine…
« Hahaha… Tout a bien changé en plusieurs mois… »

Tout avait tellement changé entre elle et lui… Ils s’étaient appris à se connaître, à se découvrir, à se supporter, à s’aimer… Samus avait pris les devants alors qu’elle n’y connaissait rien… tandis que lui… Ses premiers émois avaient été avec Séléné… Et à cause de tout ça, il l’avait regretté amèrement…

« Aimer et être aimé en retour… Est-ce que je mérite ça ? »

Non… Il avait la réponse… Il avait sa propre réponse… Il appela Tatsu, le Draco rouge voyant l’air triste de son dresseur. Il s’approcha de lui, posant son museau contre sa joue en poussant des petits cris. Il appela ensuite Midélia, l’araignée noire remarquant le même état que Tatsu. Ca n’allait pas… Ca n’allait pas du tout… pour Orion.

« Heureusement que vous êtes des pokémons… n’est-ce pas ? »

« Draco ? Draco ? Draco… Draco ? » demanda le dragon rouge alors qu’Orion venait lui tapoter la tête avec affection. Il souffrait… mais c’était une souffrance nécessaire à ses yeux… HAHAHAHA ! Une souffrance nécessaire ! Non ! Ce n’était pas une souffrance nécessaire ! C’était une souffrance complètement idiote ! Une souffrance qui montrait à quel point il faisait mal et il avait mal en retour ! Il rigola en pleurant, serrant ses deux pokémons contre lui alors qu’il restait couché sur son lit.

« Aurora ! Nous sommes revenus. Il n’y a eu aucun message de la fédération ? » demanda la jeune femme aux cheveux blonds en remontant dans le vaisseau, accompagnée de Siegfried.

« Aucun message, Samus. Comment se fait-il que ce jeune homme soit encore là ? »

« Il va me donner des conseils pour bien m’occuper de ma Démolosse. Tu sais que la fédération galactique a déjà réfléchi à installer une armure sur les pokémons ? Pour les équiper et les aider à devenir bien plus forts pour nous épauler ? Tu imagines une armure pour les pokémons ? Je suis sûre que ça sera une merveilleuse nouvelle ! »

« Je pense que la fédération galactique doit avoir pris contact avec la planète Salkan. Là-bas, la race des Dranors est spécialisée dans l’armement militaire et scientifique. » signala la voix cybernétique de l’unité artificielle.

« Hum ? En y réfléchissant bien… Ca me semble être une possibilité. Bon… Siegfried, rendons-nous plutôt dans ma chambre, ça sera mieux pour que tu puisses me donner des conseils pour Siria. »

« Comme vous le désirez, mademoiselle Samus Aran. J’ai tout un équipement avec moi de toute façon. Je vais vous montrer comment les brosser, ce qu’il leur faut comme nourriture et toutes ces choses. »

« Amusez-vous bien tout les deux. Samus… Oublie-le sinon. » alla dire la voix d’Aurora sur un ton neutre alors que Samus se mettait à trembler.
Plus facile à dire qu’à faire… Oublier quelque chose comme ça n’était pas aussi simple… Et puis… Elle ne voulait pas l’oublier malgré tout ce qu’il avait dit ou fait… Elle alla dans la chambre en même temps que Siegfried tandis que plus rien ne se passa.
Quelques minutes plus tard, des petits espaces s’ouvrirent dans le mur, laissant apparaître de nouveaux tentacules. Un écran translucide apparu au-dessus du vide, une sorte de radio étant présente dessus. Le tentacule appuya sur un bouton, la voix de Samus Aran se faisant entendre comme si elle était présente :

« Tu es rayé de ma vie ! Ne te présentes même plus devant moi ! »

« D’accord, d’accord… Je n’aime pas te voir énervée… Tu le sais bien… »

Le tentacule appuya sur une nouvelle touche, la conversation s’arrêtant après quelques instants. L’écran translucide disparu, les tentacules rentrant dans les murs. Voilà… qui était fait… Dans une pièce isolée de tous et de toutes, les tentacules rentrèrent dans un corps impossible à décrire dans le noir.

« Orion… Tu n’as que ce que tu mérites. » murmura d’une voix lente l’intelligence artificielle. Oui… Il allait souffrir dorénavant… Souffrir horriblement… Souffrir d’une telle manière qu’il allait se retrouver à genoux en train de déverser toutes les larmes de son corps. Oui… C’était la seule chose qui était possible avec cet idiot. Il avait joué avec le feu. Il allait brûler.

Chapitre 125 : Celle à l’origine de tous ses maux

Cinquième partie : Assumer ses sentiments

Chapitre 125 : Celle à l’origine de tous ses maux

Elle le serrait dans ses bras, lui caressant le dos tendrement et avec affection alors que le jeune homme se laissait faire. Il avait sa tête au niveau de l’épaule de la jeune femme, reprenant la parole d’une voix lente et calme :

« Les personnes du comité ont essayé d’inculper Séléné… De dire que c’était elle la responsable de cet incendie… Mais je leur ai signalé et leur ai donné des preuves… que c’était ce Drascore qui était à l’origine de tout ça… Et aussi Garmi pour l’incendie… Enfin bon… Comment te dire… Je ne voulais pas qu’on salisse son nom dans la mort ! Elle avait déjà assez souffert… comme ça… »

« Orion… Est-ce que tu étais au cou… »

« Courant de qui avait manipulée Séléné ? Oh oui… Je le sais très bien… Et c’était même la première fois que j’ai tué quelqu’un… Il l’a payé amèrement… Très amèrement… Lui et son Alakazam… Tu sais… Quand je l’ai tué, je me suis senti vraiment libéré… Je me suis dit qu’elle pouvait enfin reposer en paix… Que dorénavant, ce salopard sera en enfer… Mais bon… Ce message a servi de prévention au comité bien qu’ils n’avaient aucune preuve que cela était moi. J’ai été tranquille pendant un bon mois… Et pendant ce mois, certaines transactions anonymes ont été faites… »

« Comment ça, Orion ? » demanda t-elle en lui caressant ses cheveux

« Oh… Une certaine dette épongée, de l’argent subitement tombé du ciel pour une famille inconnue… Une tombe immortalisant une adolescente… Une tombe toujours entourée de fleurs avec la gravure d’une constellation qui veillerait sur elle… »

Il émit un petit sourire triste avant de fermer les yeux, se logeant dans les bras de Samus, sa tête déposée maintenant contre la poitrine de la jeune femme. Elle lui souffla avec lenteur :

« Orion… Est-ce que tu détestes alors les femmes ? Ou non ? Qu’est-ce que je dois comprendre ? Je ne sais pas… expliquer ta phobie… »

« Ma phobie ? Elle provient de la mort de Séléné… Et mes cheveux blancs aussi… Je ne l’ai remarqué qu’au fil des semaines qui s’écoulaient mais sa mort m’a fait un tel choc… que maintenant, mes cheveux sont blancs. »

« Hihihi… Non… Je ne devrai pas rire mais… Je trouve que ça te va bien le blanc… Ca donne une sensation de pureté… même si je sais parfaitement que ce n’est pas le cas. Si toi, tu es pur… Alors moi, qu’est-ce que je suis ? »

« On va éviter de jouer aux devinettes d’accord, Samus ? Enfin… Ma phobie… fait que j’ai peur… des femmes plutôt jolies… parce que… Je ne veux pas me lier avec elle… Regarde… Tout ça… Regarde ce qui s’est passé à cause de moi. Si je n’avais pas été le dirigeant des entreprises à l’âge de huit ans, si Personia n’était pas morte, alors… Séléné serait encore vivante… Si je ne t’avais pas connue, si je n’avais pas été comme ça… Phoebe ne serait pas morte… Je suis responsable de tout ça. »

Elle lui donna une légère claque sur la joue, le secouant de ses deux mains pendant quelques secondes avant de montrer sa colère et de lui dire :

« Et je peux savoir ce qui te fait penser ça ?! Avec des Si, Ridley n’aurait jamais attaqué ma planète ! Avec des Si, ma famille ne serait jamais morte ! Avec des Si, je ne serai jamais devenue une fille avec du sang de Chozo en elle ! Avec des Si, je n’aurai jamais été là pour connaître et combattre Mother Brain ! Avec des Si, on peut faire beaucoup de choses mais ça ne sert à rien de ruminer le passé ! Ce qui s’est déroulé est terminé ! Je ne te demande pas d’oublier tout ça car je serai monstrueuse de penser ainsi mais… Arrête de te focaliser sur toi… Tu n’es pas responsable de tout ça ! Et tu m’as bien dit mot pour mot la lettre qu’elle t’a donnée non ? Alors tu devrais comprendre ce qu’elle pensait ! Tu as été la chose la plus merveilleuse qu’elle a pu connaître et je suis sûre que si tu n’avais pas été là, elle aurait quand même souffert bien plus que ça. Alors, ar… »

« Merci, Samus… » souffla le jeune homme avant de déverser quelques larmes en silence, restant logé contre elle alors qu’elle se mettait à soupirer d’émotion.

Ah… Encore dormir ? Avant d’arriver à l’Exelus ? Pourquoi pas… Et puis bon… Maintenant, elle en savait un peu plus sur Orion…Enfin, elle connaissait l’origine de sa phobie… Il suffisait maintenant de la soigner… Elle était là pour lui.

« Samus… Est-ce que tu me pardonneras un jour ? De tout ce que j’ai fait ou ferai ? Je sais bien… que je dois faire… quelque chose… Qu’au final, ce n’est pas une peur réelle des femmes… que je ne les déteste pas… mais que je me déteste… Que je ne veux plus que cela se reproduise… Je suis un monstre… sans le vouloir… J’emmène la mort sur les personnes autour de moi… Moi… C’est un comble… Moi qui adore les astres… Je crois que je suis né sous une mauvaise étoile… Je… »

Elle l’arrêta subitement, posant ses lèvres sur les siennes une seconde fois alors qu’il se remettait à être pris de tremblements convulsifs. Il… Il… Il venait encore de se faire embrasser par la jeune femme aux cheveux blonds. En moins de trois secondes, il avait déjà retiré ses lèvres, la jeune femme le gardant contre elle alors qu’il tentait de balbutier :

« Arrête… Arrête ! ARRÊTE ! SAMUS ! Tu ne dois pas faire ça ! »

« Quand on aime quelqu’un, c’est la moindre des choses de faire ça ! Je n’y connais peut-être rien du tout mais je ne suis pas une abrutie ! »

« Arrête ! C’est tout ! Arrête SAMUS ! TU NE DOIS PAS ! Tu… Tu… ne fais qu’aggraver la situation ! Tu sais parfaitement que… »

« Tu ne t’évanouis plus… Orion… Que tu continues d’avoir peur de te lier à une femme… mais qu’en même temps… Ta peur commence à disparaître. »

Ce n’était pas ça ! Ce n’était pas du tout ça ! Il… Il ne voulait pas… faire souffrir… La voir disparaître ELLE… Mais… Mais…Elle l’aimait et c’était ça le problème ! Même… Même si il ne s’était pas évanoui… Cela restait impossible pour lui… d’aimer quelqu’un… à nouveau… Sans la faire souffrir… Sans la voir mourir… Surtout avec les phaziens qui le désiraient… Elle n’était pas au courant de tout ça… Mais ses petits moments… à lui… étaient la preuve qu’il était atteint par le phazon… Ce phazon qui coulait dans ses veines… et qui continuait de grandir… Ce phazon qui lui permettait de suivre à la trace les phaziens. Il s’arrêta de trembler finalement, s’endormant dans les bras de Samus alors que celle-ci émettait un sourire ému : Elle… Elle l’avait embrassé sans qu’il ne s’évanouisse. Cela était donc une victoire personnelle… Il n’était pas impossible… que dans le futur… Ils soient ensembles. Elle alla rougir légèrement, s’imaginant quelques instants comment cela se déroulerait… Elle et Orion… Cela faisait déjà quelques mois mais rien d’officiel… Et puis… Après toutes ces années de solitude, ce n’était pas simple… n’est-ce pas ? Enfin bon… Elle ferma les yeux à son tour, allant s’endormir après le jeune homme sans même penser à celui qui se trouvait dans la cuve. Aurora allait s’occuper de tout ça de toute façon.

Pendant la nuit, Orion quitta les bras de la jeune femme malgré la pression qu’elle exerçait contre lui. Elle marmonna quelque chose qu’il ne comprit pas tandis qu’il se redressait finalement dans le lit. Le vaisseau ne semblait plus se déplacer d’après ce qu’il remarquait, n’est-ce pas ? La voix d’Aurora résonna :

« Orion ? Du mal à dormir ? Tu veux peut-être que je te chante une berceuse ? »

« Non… J’ai une question : On est déjà arrivés dans l’Exelus ? »

« Il est environ deux heures du matin mais oui, nous sommes déjà dans l’Exelus. J’ai signalé que personne ne vienne vous déranger pendant votre sommeil. »

« C’est tout bon alors… Est-ce qu’il y a du papier et de quoi écrire ? »

« Pourquoi cette question, Orion ? Tu as besoin de laisser parler ta plume ? »

« Non… Non… Pas vraiment… Enfin bon… Je vais aller voir dans la cuisine. »

« Il devrait y avoir ce que tu cherches oui. »

Qu’est-ce qu’il comptait faire ? Elle ne pouvait pas réellement le savoir… Lorsqu’il alla s’installer sur une chaise de la cuisine, un stylo et une feuille de papier à la main, elle tenta de lire ce qu’il écrivait mais visiblement, il ne voulait pas être lu par l’intelligence artificielle. Après plusieurs minutes, il plia la feuille plusieurs fois de suite, se dirigeant vers la chambre où Samus dormait. Avec délicatesse, il déposa la lettre à quelques centimètres du visage de Samus, allant l’embrasser sur la joue avant de quitter la pièce.

« Aurora ? Tu es là ou non ? Réponds-moi si c’est le cas. »

« Je suis toujours là, je ne risque pas de partir de toute façon. »

« Je vais aller prendre un peu l’air dans l’Exelus. Est-ce que je peux descendre avec l’ascenseur s’il te plaît ? »

« Depuis quand tu as besoin de ma permission ? Je n’aime pas ce genre de demande, Orion. Si tu fais encore une bêtise envers Samus, je risquerai d’être TRES en colère. »

« Non… Non… Je te promets que ce n’est rien de grave. Tu n’as pas à t’en faire, je ne veux surtout pas me mettre Samus à dos… Je sais à quel pont ça sera risqué et fou, hahaha ! »

Alors pourquoi est-ce qu’elle n’arrivait pas à le croire ? Le jeune homme se plaça dans l’ascenseur, descendant du vaisseau de Samus avant de le regarder quelques instants. Les mains dans les poches, il se mit à marcher dans le hangar, quelques soldats le saluant alors qu’il se dirigeait vers la sortie du hangar pour se rendre dans la salle de commandement.

Une quinzaine de minutes plus tard, il en ressortit, accompagné d’un soldat qui le guida en direction du hangar. Celui-ci lui désigna un vaisseau du doigt, le jeune homme le remerciant d’un hochement de tête avant de se diriger vers le vaisseau, pénétrant à l’intérieur. Plusieurs minutes s’écoulèrent avant que celui-ci ne s’éloigne et quitte l’Exelus. Voilà… C’était fait… Parfait… C’était tout simplement parfait. Enfin non… Ca ne l’était pas, c’était même tout le contraire… mais c’était ça… ou voir Samus mourir… Et ça… Il ne pouvait pas se le permettre. Il murmura pour lui-même avec lenteur :

« Au moins… Si elle meurt, ça ne sera pas de ma faute, n’est-ce pas ? Ca sera à cause de son rôle de chasseuse de primes… »

AH ! C’était se voiler la face mais ce n’était pas comme si c’était la première fois de son existence, n’est-ce pas ? Il poussa un profond soupir, observant les étoiles alors que lui et le vaisseau disparaissaient dans l’immense galaxie.

« AH ! LE SALOPARD ! L’ENFOIRE ! SI JE L’ATTRAPE, JE L’EGORGE ! »

La jeune femme aux cheveux blonds s’était écriée de toutes ses forces tout en tenant dans sa main droite le morceau de papier écrit par Orion la veille. Aurora demanda tout de suite :

« Samus, qu’est-ce qui s’est passé ? Qu’est-ce que le morceau … »

« AURORA ?! Est-ce que tu étais au courant de ça ?! Est-ce que tu le savais ?! »

« Mais de quoi ? Cela concerne Orion ? Est-ce que… »

« Il s’est enfui ! Et il me demande de ne pas lui en vouloir ?! Est-ce qu’il se fout de ma gueule ?! Est-ce qu’il n’a pas l’air de comprendre que toute cette histoire de mauvaise étoile et tout ce qui se trouve autour, ce n’est que du flan ?! »

« Je vois… Je vois… Je vois… Hum… » murmura l’intelligence artificielle.

« ALORS ?! Est-ce que tu étais au courant ?! DIS-LE-MOI QUE JE SACHE SI JE TE DISJONCTE TOUT DE SUITE ! »

« J’étais au courant… Mais il va me le payer… Il m’avait dit que je n’avais pas à m’en faire. Te mentir est une chose… ME MENTIR EN EST UNE AUTRE ! »

Samus s’arrêta tout de suite de s’énerver, écoutant la voix de l’intelligence artificielle. C’était la première fois qu’elle l’entendait en colère. Cela avait quelque chose d’assez… effrayant. Comme si des milliers de lames pénétraient dans le corps pour venir sortir de tous les côtés et vous faire souffrir amèrement. La voix d’Aurora reprit sur un ton plus calme :

« Il peut toujours essayer de se cacher… Je le trouverai… Je le forcerai à revenir… Je lui ferai regretter amèrement de m’avoir trompée… Il ne sait pas ce qu’il vient de faire ce jeune homme… Il va le payer… »

« Euh… Aurora… Ne le tue pas s’il te plaît. Je ne veux pas arriver à ça. Mon but n’est pas de le faire souffrir… J’ai peut-être exagéré un tout petit peu… On va le chercher à nouveau et je vais tout faire pour qu’il ne puisse plus partir. »

« Ca ne changera rien, Samus ! Dorénavant, je vais le considérer comme un ennemi et il va comprendre sa souffrance ! Cela va prendre quelques jours mais je vais vite le repérer ! Le moindre de ses gestes est répertorié dans les fichiers de la fédération galactique. Sauf si il tente de faire quelque chose dans un lieu illégal, impossible de ne pas le repérer. »

« Je… Je crois que je vais te laisser un peu tranquille, Aurora. Tu as l’air d’avoir besoin d’être seule. » murmura la jeune femme en arrêtant d’être en colère.

Pour elle, cela voulait tout dire… Orion venait de refuser son amour… Et elle devait accepter son choix… Enfin… C’était peut-être juste à cause de la situation… Mais elle avait salement été touchée par cette réaction… Enfin… Cette action plutôt… Orion venait de l’abandonner complètement… Car il pensait qu’elle allait mourir à cause de lui.

« Samus, tu devrais t’occuper de l’autre invité. »

« L’autre invité ? AH ! Le jeune homme nommé Siegfried ! J’y vais tout de suite, Aurora ! »

Visiblement, elle avait aussi d’autres problèmes à résoudre. Elle se dirigea vers la salle de la cuve, celle-ci s’étant abaissée et vidée complètement alors que Samus apercevait le jeune homme aux longs cheveux noirs qui s’éveillait enfin. Celui-ci la regarda d’un air surpris avant de demander d’une voix lente :

« Où suis-je ? Que s’est-il passé ? On m’a… PHOEBE ! »

« Vous êtes dans mon vaisseau… Je suis Samus Aran si vous ne vous en rappelez pas. Vous étiez parti avec Phoebe mais vous avez été attaqué par Pierre. »

« Par Pierre ? Non… C’est Phoebe qui m’a assommé… après m’avoir dit qu’elle voulait régler ce problème tout seul. Pierre n’avait aucun intérêt à me capturer selon les dires… Où est Phoebe, au passage ? »

« Phoebe est morte… Tuée des mains d’Orion. Elle a été touchée et infectée par le phazon, c’était là l’unique solution qu’il avait. »

« Orion… Théodore Astrum ? Il a tué… Phoebe ? Ah… Mourir… de cette façon… Elle a dû aimer… en quelque sorte… C’est vraiment désolant… Oui… »

Siegfried s’était assis sur le bord de la cuve, la tête dirigée vers le sol comme pour réfléchir et avoir une dernière pensée pour la jeune femme aux cheveux noirs. Samus remarqua qu’il ne bougeait plus, des larmes s’écoulant le long de ses joues alors qu’elle restait muette de son côté. Ah… Bon… Elle allait lui dire de bien vouloir la suivre, qu’elle l’emmène dans l’Exelus pour qu’il puisse rentrer sur Terra. Ca ne servait à rien de le garder dans son vaisseau.

Chapitre 32 : Sans prévenir

Chapitre 32 : Sans prévenir

« Bon … On se calme, les filles, compris ? »


Il dit cela en regardant les deux pokémon. Cette après-midi, elles ont été infernales. Il faut dire qu’il n’avait pas eut cours et qu’il avait passé une bonne partie de son temps avec elles. Et cela avait visiblement excité les deux demoiselles.

« Est-ce que je me suis bien fait comprendre ? Eleanor ? Sirénia ? »

« Oui, oui, c’est bon. Le message fut bien enregistré, pfff. Mais donc, on va dormir avec toi hein ? Tu le sais bien, n’est-ce pas ? Tu peux pas revenir en arrière maintenant ! »

« Je ne vois pas pourquoi je reviendrais en arrière sur ce que j’ai dit. Allons dormir. »

Même s’il ne se sent pas rassuré. Est-ce que parce qu’il a des pokémon maintenant ? Il ne sait pas vraiment, sauf que cela est revenu … et il n’a aucune explication. Et c’est ça qui l’effraie même s’il ne veut pas l’avouer devant les pokémon.

« Ryusuke. N’oublie pas que je suis une pokémon psychique ! Et ta petite sœur ! »

« Petite sœur ? Hahaha, oui, c’est vrai ! C’est totalement vrai. Oui, je ferais mieux de ne pas m’inquiéter, tu as raison … Désolé, Sirénia. Au lit, mesdemoiselles ! »

Il n’avait pas posé la question aux autres élèves : était-ce étrange de dormir avec ses pokémon sur son lit ? Il n’en sait trop rien. Couché dans son lit, il commence à fermer les yeux avant que Sirénia ne s’engouffre sous la couette.

« Je ne veux pas avoir froid, Ryusuke. Je peux donc me coller à toi, s’il te plaît ? »

« Même si je te refuserais ça, tu le ferais donc bon … Ne me pose pas la questions et viens donc. Ca sera mieux que rien, n’est-ce pas ? »

Mieux que tout il veut dire ! Elle se place contre lui, Ryusuke la récupérant avec son bras par-dessus elle, l’autre main caressant les petites cornes sur le crâne de la Kirlia.

« Heureusement qu’elles ne sont pas pointues, n’est-ce pas ? Tu risquerais de blesser quelqu’un avec, tu ne crois pas ? Ca serait vraiment dommage, je trouve. »

« Je ne te ferai jamais mal, Ryusuke. Promis. Et maintenant, fais de beaux rêves. »

De très beaux rêves où elle va veiller sur lui. Il ne peut cacher sa peur, elle le ressent jusqu’au plus profond de son être. Il est impossible pour elle de l’ignorer. Mais elle doit attendre qu’il s’endorme paisiblement … ou presque.

« Draaaaco ? » murmure la pokémon dragon après une quinzaine de minutes. Elle aperçoit Ryusuke qui gesticule dans le lit. Elle est prêt à le réveiller d’un coup de museau mais elle est arrêtée par Sirénia qui met une main devant elle, disant :*

« Ne le réveille pas. Je vais purger ses mauvais cauchemars une bonne fois pour toutes. »

Et comment est-ce qu’elle compte faire ? Ses yeux deviennent roses jusqu’à ce que la pokémon pose une main sur le front de son dresseur. Elle est déjà au courant à ce sujet… elle a déjà été dans ses rêves, mais surtout ses cauchemars.

« Cela ne sera pas plaisant. Si tu vois que je gigote, tu nous réveilles tous les deux, d’accord Eleanor ? Tu penses pouvoir le faire ? »

« DRAAAAAAA ! » répond la pokémon au long corps bleu et blanc comme pour confirmer les propos de la Kirlia. Celle-ci fait un sourire avant de dire :

« Je te fais confiance. Evite de briser celle-ci hein ? Bon, on y va alors ! »

Et elle n’allait pas perdre de temps. Rapidement, elle s’écroula aux côtés de Ryusuke, finissant par tomber sur lui comme si elle avait perdu sa vie. La Draco se retient de crier. Elle doit réagir s’ils commencent à gesticulier tous les deux.

« Dra … draco dra draco … »

Elle n’aime pas ça mais ce n’est pas comme si on lui permet d’exprimer son avis. Elle ne peut pas rejoindre les deux êtres dans leurs cauchemars, n’est-ce pas ? Elle patiente, sagement, se redressant sur le lit, comme une gardienne silencieuse.

« Dra … » termine t-elle de dire dans un soupir. Cela risque de prendre du temps et même si elle sera fatiguée, elle continuera jusqu’à ce qu’elle soit sûre que Ryusuke va bien. C’est la moindre des choses à faire dans ces moments-là.

Voilà, elle est arrivée à destination. Et bien entendu, ce n’est pas très plaisant. Comment cela pourrait-il l’être ? Elle a du mal à apprécier de voir une forêt en flammes, ravagée par celle-ci mais elle n’est pas là pour faire du sentimentalisme.

« Où est-ce que Ryusuke se trouve ? Normalement, il est toujours dans les environs. Je ne peux pas m’arrêter un instant, je ne sais pas qui ou quoi s’amuse avec lui … mais je vais le stopper une bonne fois pour toutes. »

Une bonne fois pour toutes, elle ira s’en débarrasser. Sauf qu’elle ne sait pas à quoi elle a affaire ! Et néanmoins, Ryusuke ne rêve vraiment pas de choses joyeuses, c’est très glauque, sinistre et surtout triste en même temps.

« Il pourrait rêver de moi et lui, en train de courir dans les vertes prairies ! »

« AAAAAAAAAH ! NON ! S’il vous plaît ! »

Un cri ? Mais pas masculin. Qu’est-ce que cela veut dire ? Pourtant, elle est bien dans les rêves de Ryusuke non ? C’est étrange, trop étrange ! Elle se téléporte vers l’origine du cri, arrivant dans ce qui semble être un petit village, non-loin de la forêt.
… … … Comment est-ce possible ? Les terrains sont ravagés. Les bâtiments sont détruits. Les hommes et les pokémon sont mutilés au sol. Une telle barbarie est inconcevable et pourtant, c’est ce qui se trouve devant ses yeux. Elle n’avait pas vu ça la dernière fois.

« S’il vous plaît, ne tirez pas ! Ne nous tuez pas ! »

« Oh mais non, nous n’allons pas tirer. C’est barbare et monstrueux. Il vaut mieux laisser la nature agir comme elle le fait toujours si bien. »

« Pas vos pokémon ! S’il vous plaît ! Pas vos pokémon ! »

Pourtant, elle aperçoit ce qui se déroule devant ses yeux. Un véritable massacre. Des innocents qui disparaissent sous les flammes … mais non ? Il y a quelque chose d’étrange avec les pokémon qui s’en prennent à eux. Pourtant, elle n’a pas que ça à faire !

« Je dois retrouver Ryusuke. RYUSUKE ! »

Ca ne sert à rien de crier mais elle le fait. Elle doit réussir à nouer le contact avec lui. C’est le seul avec qui elle peut interagir dans ses rêves. C’est pour ça qu’elle cherche à se concentrer. Réussir à retrouver sa trace et ensuite … AH ! Elle l’a trouvée !

Et voilà, elle arrive à sa hauteur. Mais ce n’est pas pour ce genre de résultats ! Ce n’était pas pour ça ! Il est en train de courir, avec ses parents ! Hein ? Non, ce ne sont pas ses parents qu’elle voie mais un homme et une femme. Enfin, il est avec eux.

« Ryusuke, il faut que tu arrêtes de courir. Ce n’est qu’un cauchemar. »

« Qui … qui êtes vous et qu’est-ce que vous me voulez ? Vous me voulez du mal, c’est ça ? Je ne me laisserais pas faire ! Je ne veux pas souffrir ! »

« Je ne suis pas là pour ça ! Je viens t’aider ! Mais il faut que tu me dises ce qui se passe ! »

Quelle étrange conversation. Elle parle à un adolescent qui fait un cauchemar mais pas seulement, ce n’est pas un adolescent en face d’elle mais un enfant qui doit avoir que quatre ou cinq ans. Pourtant, son langage est … différent. Ce qui montre par là qu’il garde son mental actuel. Et elle ne peut pas aider, elle n’a aucune influence dans tout ça.

« Est-ce qu’il faut que je dévore ce rêve pour que tu sois libéré ? »

« NON ! NE PAS DEVORER ! JE NE VEUX PAS FINIR DEVORE ! »

Ne pas dévorer ? Mais dévorer quoi ? Ah ! Ses parents avec lui ! Enfin, ce sont ses parents ? Sans être ses parents ? On dirait de parfaits inconnus mais ce n’est pas ça le souci, le souci, c’est qu’elle ne comprend pas ce que sont les pokémon qui le poursuivent.

« Ryusuke, tu as une explication ? C’est quoi ça ? »

« J’en sais rien ! Je sais pas … je sais pas moi ! Snif ! MOUIIIIIIIIN ! »

Voilà qu’il pleure en courant avec cet homme et cette femme. Le problème, c’est que le pleur est bien enfantin … comme s’il était réellement issu de ce cauchemar. Est-ce qu’elle va assister à une chose effroyable ? A la suite de toute cette histoire dont elle ne sait rien ? La femme finit par s’écrouler au sol à cause d’une racine qu’elle n’avait pas vue.

« NON ! PAS TOI ! Attends ici, Ryusuke, je vais sauver ta mère ! Continues de courir ! »

« Mais mais mais … papa ! C’est trop dangereux ! »

Pourtant, l’homme n’en a rien à faire. Il s’arrête, se retourne et chercher à aider alors qu’un Galeking se présente à eux. Elle le voit. Elle le voit parfaitement. Comment … c’est possible ? Son corps est totalement différent d’un Galeking habituel.

« PAPA ! MAMAN ! NON ! » hurle l’enfant derrière elle alors qu’elle voit ce spectacle. Ce Galeking soulève l’une de ses lourdes pattes faites de métal avant de l’abattre … sur le crâne de la femme. Enragé, l’homme cherche à s’en prendre à lui mais le Galeking bouge sa tête, enfonçant sa corne frontale ainsi que les deux autres dans le torse de l’homme.

« C’est déjà fini pour eux. Ça n’a duré qu’un simple instant … »

Un instant meurtrier néanmoins. L’enfant est tétatiné mais semble retrouver son courage, commençant à courir à toute allure pour mettre un maximum de distance avec ce pokémon si différent des Galeking habituels. Elle ? Elle le regarde. Elle l’étudie. Il ne semble plus avoir une carapace de roche sur le corps. Non, tout est en métal maintenant.

« Mais qu’est-ce qu’ils ont réussi à inventer ? AIE ! »

Elle a mal au crâne ! Elle ne sait pas pourquoi mais elle a mal au crâne ! Horriblement ! Pourquoi ? AAAAAH ! Elle a l’impression que sa tête va exploser ! Et cela sans raison !

« Qu’est-ce qui se passe ? Mais qu’est-ce qui se passe ? FAITES QUE CA S’ARRÊTE ! J’EN PEUX PLUS ! Laissez moi tranquille ! »

« Arrêtez de me suivre ! Mais arrêtez de me suivre ! S’il vous plaît ! SNIF ! »

Elle retrouve l’enfant. Il cherche à s’enfuir sans même un regard en arrière. Malgré son jeune âge, il est assez agile. Elle le reconnaît parfaitement. C’est un futur … enfin, quelqu’un de formidable ! Difficile de le cacher de toute façon. Il est remarquable et surprenant. Comment est-ce qu’il arrive à ça ? C’est normalement impossible, non ?

« Ryusuke. Il faut que tu m’aides à te réveiller, s’il te plaît ! C’est trop dangereux ! »

« Que personne s’approche de moi … snif ! S’il vous plaît ! Veut pas mourir ! »

Il a perdu son caractère habituel. Il est retourné à ce qu’il est normalement dans ce cauchemar : un simple enfant, terrorisé par la mort de ses parents. Sauf que les deux personnes là ne sont pas ses parents. Ou alors … non ? Peut-être ? Est-ce qu’il sait quelque chose à ce sujet ? Elle doit lui en parler demain.

« Mais pour ça, il faudrait que l’on arrive à s’en sortir vivants ! »

Et ça, c’était pas encore sûr d’y arriver ! Les arbres tremblent, certains tombent derrière Ryusuke. Quelque chose cherche à l’attraper mais quoi ? Quelque chose de mauvais. Quelque chose de malsain. Le Galeking à la forme différente de celle habituelle ? Ou pire ?

Tout ce qu’elle savait, c’est que la vie du jeune garçon était en danger … mais pas de mort. Pourquoi cela ? Car si tel était le cas, dans son cauchemar, il serait alors mort … et donc pas de Ryusuke. Encore que cela pouvait être différent, très différent.
Si c’était un cauchemar crée par un pokémon ectoplasmique, il s’en servait alors pour aspirer l’énergie vitale de l’adolescent et donc le tuer ans ce cauchemar pour qu’il ne se réveille plus. C’est pour cela qu’elle était là. Mais normalement, Eleanor devait être prête à réagir si nécessaire ! Le souci, c’est qu’elle ne devait pas savoir quand exactement.

« Ryusuke, il va falloir que l’on s’extirpe de ce … »

« AAAAAAAAAH ! Un Dardargnan ! UN DARDARGNAN ! »


Un insecte ? Bon, volumineux mais normalement, il n’est pas si … QUOI ?! Lui aussi est étrange, très étrange ! Pourquoi est-ce qu’il a autant de dards ? Plus que prévu ? Ce n’est pas normal ! Pas normal du tout !

« Ryusuke ! Je sais que tu fais des cauchemars mais tu exagères ! Ils ne sont pas normaux ceux là ! Ce n’est pas normal ! »

« Que … Quelqu’un me vienne en aide ! S’il vous plaît ! Veut pas mourir ! »

Rien à faire ! Elle doit sortir de là mais elle se retrouve bloquée ! Elle n’y arrive pas ! Comment est-ce possible ? Qu’est-ce qu’ils ont fait ? Ce n’est pas normal ! CE … Flash blanc qui l’aveugle. Elle se réveille en sueur dans le lit, Eleanor devant elle.

« Draco dra draco dra draco ! »

« Oui, comme je te l’avais demandé, merci encore, Eleanor. Je crois que Ryusuke … a besoin d’aide et sérieusement. Mais ça devrait aller mieux. »

Difficile à dire réellement mais elle avait ce sentiment d’échec. Un échec assez cuisant et désastreux. Elle s’en voulait personnellement et elle était prête à y retourner mais en même temps, son corps répondait à peine, signe qu’elle était trop affaibli.

« Je ne pourrais pas rentrer à nouveau dans sa tête … et son rêve. Mais pourquoi est-ce que je suis aussi pathétique ? Ryusuke souffre chaque soir ! »

« Draco ! Dra draco dra draco dra draco dra ! »

« Je sais, je sais ! Pas besoin de me le répéter, je le sais parfaitement … mais … »

« Dra dra draco. » termina de dire la pokémon dragon avec lenteur. Pour elle, cela avait été un échec mais qu’importe, ce n’était pas ça le problème.

Le souci résidait plutôt que ça ne servait à rien de continuer pour la soirée. C’était bien ça le souci. Il fallait ne pas se voiler la face. Demain serait un autre jour ! Mais pour le moment, il valait mieux … arrêter là. Elles auront plus de chance quand il se réveillera. Elles pourront alors discuter de tout cela avec Ryusuke et trouver une solution.

Mais pour maintenant ? La Kirlia retourna se coucher contre Ryusuke. Celui-ci dormait plus calmement. Est-ce qu’il avait traversé ce cauchemar ? Est-ce qu’elle avait réussi à se rendre un tout petit peu plus utile ? Elle n’en savait trop rien malheureusement.

« Eleanor ? Installes-toi sur l’autre flanc. Ryusuke va avoir besoin de nous deux. »

Elle n’aimait pas partager le jeune homme, pas du tout. Néanmoins, elle savait que c’était nécessaire pour l’heure actuelle. Elle regarda la Draco qui se déplaça pour aller sur le flanc gauche de Ryusuke. De son long corps, elle se collait bien à lui, émettant plus de chaleur grâce à ses propres pouvoirs. Voilà, si cela pouvait apaiser le coeur de Ryusuke et lui permettre de retrouver son calme, elle ferait tout pour ça.

« C’est pas mal du tout d’avoir un radiateur personnel. Merci Eleanor. Je ne te savais pas cette utilité. Je dois avouer que c’est très plaisant. »

La Draco ne releva pas la petite moquerie de la Kirlia, sachant que cela lui servait à se rassurer. Finalement, les deux pokemon sombrèrent à leur tour dans un long sommeil réparateur. Demain était un autre jour.

Chapitre 70 : Portée disparue

Chapitre 70 : Portée disparue

« Pourquoi est-ce que tu es aussi anxieux, Tery, aujourd’hui ? »

« Je ne sais pas, Elen. J’ai un petit … peu … une sorte de malaise. Je n’arrive pas à l’exprimer correctement. Cela m’embête réellement mais … voilà. »

« Ne me dit pas que c’est à cause d’hier quand même ? »

Elle cligna des yeux, surprise par le jeune homme alors que celui-ci bafouillait quelques mots, cherchant aussitôt à dire d’une voix un peu surprise :

« Non non ! Pas du tout ! Pas du tout ! Loin de là ! Ce n’est pas du tout ça ! Ne t’en fait pas sur ce côté, je ne pensais pas à ça ! Pas vraiment, Elen. C’est juste … Un mauvais pressentiment. Et pourtant, ce n’est pas relié à moi, je crois. »

« Qu’est-ce que tu peux être étrange quand même … mais bon, c’est ainsi que j’ai décidé de t’aimer, Tery, et rien ne me fera changer d’avis. »

Hahaha. Si seulement c’était aussi simple que ça. Il eut un petit sourire béat avant de se rejoindre les autres avec Elen. Peut-être que tout allait s’arranger dans la journée ? Il ne pouvait pas prévoir l’avenir donc bon, ça serait une bonne chose qu’il ne lui arrive aucun malheur. Ah … mais pourquoi est-ce qu’il était ainsi ?
Malgré la matinée qui s’écoula, le jeune homme regardait avec anxiété autour de lui. Traslord n’était plus vraiment si loin et c’était tant mieux. Il devrait être ravi, n’est-ce pas ? Alors pourquoi ? Pourquoi est-ce qu’il … n’y arrivait pas ? A être heureux ? Pourquoi ?

A l’heure du déjeuner, il observait simplement la marmite devant ses yeux tandis qu’il laissait Elen et Sérest cuisiner pour eux. Depuis que Sérest avait dit qu’elle en était capable, Elen faisait tout pour apprendre du côté de la femme ailée.

« Tery ! Tery ! Dis-moi donc si cela te goûte ou non ! »

Elle était vraiment motivée, n’est-ce pas ? Vouloir lui faire plaisir lui tenait tant à coeur que ça ? Il n’allait pas nier que cela le rendait heureux mais … pourquoi ? Pourquoi ? POURQUOI ? Il mangea pourtant d’un bon appétit, Elen attendant son commentaire.

« Pour une première fois, ton ragoût est plutôt bon. Cela manque d’assaisonnement et il y a un peu trop de sel. Je … »

La mine déconfite d’Elen le stoppa dans ses paroles. Il entendit un gros soupir de la part de Manelena alors que Clari murmurait un « Ouhlala ». Ben quoi ? Il disait la vérité non ? Elle n’attendait pas un tel commentaire de sa part ? Si ce n’était pas le cas, pourquoi lui avoir alors posé la question ? C’était plutôt bête non ? Oh …

« Mais ne t’en fait pas, avec un tel niveau en tant que débutante, il te faudra justement peu de temps pour réussir à être une excellete cuisinière. Bravo Elen. »

« Ah ! Merci Tery ! Ce n’est pas grand-chose, tu sais hein ? »

Maintenant, elle avait retrouvé le sourire, se triturant les cheveux blonds d’un doigt pour en enrouler une mèche. Elle retourna auprès de Sérest, lui chuchotant ce que Tery avait dit bien que la femme ailée l’avait déjà entendu.


Il continua de manger comme si de rien n’était, concentré sur ce qui se trouvait dans sa gamelle. Ah, peut-être que ce malaise allait disparaître avec l’estomac rempli ? Et puis dans le fond, même si le repas n’était point parfait, l’effort d’Elen valait mieux le trop plein de sel qu’elle avait mis. Il était convaincu que Sérest l’avait laissée faire pour qu’elle apprenne de ses erreurs. Et pour cela, il ne pouvait remercier que la femme de Claudiska.

Lorsque le début d’après-midi commença, ce fut l’estomac bien remplit qu’il se remit en route, les autres venant le suivre. Si ce n’était que ça … mais non. L’anxiété continuait de l’animer jusqu’à finalement prendre une forme de petite taille et ailée. Il cligna des yeux, une lettre finissant par lui tomber sur le visage.

« Tery ? Qu’est-ce que ça veut dire ? Tu reçois du courrier ? Tu sais que c’est dangereux ce que tu fais ? A quoi est-ce que tu penses ?! » s’exclama Manelena avec colère.

« N… Non, c’est pas du tout ça. C’est pas du tout ça … Je … C’est une lettre fixe. Normalement, elle est envoyée à une personne qui ne bouge que peu voire pas du tout de son point initial. » bredouilla le jeune homme.

« Mais si c’est le cas … pourquoi est-ce que tu en recevrais une ? Alors que l’on se déplace tous les jours ? Ou alors, est-ce que … » commença à dire Royan, comprenant un peu la réaction du jeune homme qui s’était mis à trembler.

« C’est une lettre que j’ai envoyée … mais qui est revenue. »

« Une lettre que tu as envoyé à qui ? Ne me dit pas que … Ce ne sont pas Jésiana et Périk, je dois m’en douter. Tu aurais envoyé une lettre qu’à une autre personne. »

« Ma mère. Sauf qu’elle est revenue. Ce qui veut dire que ma mère … Il faut que je rentre vite à Shunter ! » s’écria le jeune homme, Manelena l’attrapant par le bras pour le tirer contre elle. Elle lui dit d’une voix qui se voulait neutre bien que légèrement inquiète :

« Je pense avoir saisi le problème mais non, tu ne peux pas foncer tête baissée, Tery. »

« Mais je ne sais pas ce qui se passe ! Si j’ai cette lettre, cela veut dire que ma mère n’est plus là ! Elle n’est plus dans le village de Leskar ! »

« Et alors ? Pourquoi est-ce que cela t’effraie ? Elle a peut-être décidé de voya … »

« Ma … mère n’a jamais … FAIT DE VOYAGE ! JAMAIS ! Elle est restée toutes ces années auprès de moi ! Elle n’aurait jamais commencé à quitter le village sans même me tenir au courant ! Est-ce bien cormpris ?! »

Il repoussa Manelena avec un peu de violence, Elise s’approchant du jeune homme. Elle commença lui murmurer quelques mots, Tery gardant la tête baissée, le poing serré tandis que l’autre évitait de froisser l’enveloppe ailée.

« Attendre quelques jours, tu es sûre de ça ? »

« C’est le mieux à faire que de s’inquiéter sans avoir de raison pour cela. Tu renverras la lettre et alors, si elle revient, là tu pourras te poser des questions. »

« Car si elle reste au même endroit à sa nouvelle destination, l’enveloppe ira la trouver. Oui … C’est vrai que c’est mieux comme ça. »

« C’est exact. Tu vois ? Alors, ne te fait pas de soucis. Ca ne servira à rien sauf à te donner des aigreurs d’estomac, ce qui n’est pas vraiment une bonne chose. »

« Merci encore, Elise. Je vais prendre tes paroles en compte. »

« Fais donc et arrêtes donc de te faire du souci, d’accord ? Tu me le promets ? »

« Je te le promets … oui, je te le promets … »

Elle lui adressait un grand sourire avant de tapoter doucement son crâne. Hey ! Ce n’était pas un gamin mais … bon … il se laissa faire. Il ne voulait pas continuer à leur montrer son anxiété même si elle restait présente.

Bon, ne pas leur montrer … ça … ne pas leur montrer ça. Pfiou ! Il prit une profonde respiration comme pour évacuer le stress. Voilà, ça allait mieux. Oui, pour quelques heures, il devait penser à autre chose sinon, ça n’allait rien arranger.

Mais ce qui était fait était fait. Elen se retrouvait à ses côtés, la mine soucieuse, cherchant à voir si elle pouvait faire quelque chose pour arranger ça. Il ne fit que lui prendre la main, pour la serrer dans la sienne alors qu’ils arrivaient aux environs d’une nouvelle ville mais surtout du bord d’une nouvelle île. Un bord des plus spéciaux puisque tout un pan de terre était comme une longue pente qui descendait sur des kilomètres et des kilomètres.

« Qu’est-ce donc que cet endroit ? C’est la première fois que je le rencontre. »

« C’est ce que l’on appelle un terrain relais. C’est ici que se passe la liaison entre Traslord et Claudiska. Il n’existe pas que des bateaux volants et donc, cette ville est presque à la frontière de Traslord. Lorsque nous descendrons de cet endroit, nous finirons par atterrir à Traslord. »

« Cela doit être assez spécial comme façon de se mouvoir. Je veux dire, marcher pendant des heures sur une longue pente, qui ne fait que descendre, descendre, descendre … »

« Et oui mais c’est ainsi. La première fois, cela surprend. Ensuite, certains s’y habituent tellement facilement qu’ils ont inventé des machines et des moyens de locomotion pour glisser le long du terrain en pente. C’est un sport assez dangereux. » continua de répondre Royan aux propos de Tery, celui-ci clignant des yeux.

« Ça ne me serait pas venu à l’esprit. Déjà y aller normalement ne me semble pas mal. »

« C’est la meilleure idée à avoir. Nous ne sommes pas là pour nous mettre en danger inutilement juste pour avoir quelques sensations fortes. Les jeunes adultes … ah … »

« Ah … Certains sont parfois usants, vraiment très usants … Si on m’avait dit. »

Le jeune homme poussa un léger soupir avant de mettre une main sur son front comme pour le masser. Si ce n’était que ça, tout aurait été bon … mais ce sport ? A chaque jour qui passait, il avait l’impression de découvrir une nouvelle facette de ce monde. Encore que ce n’était pas forcément très malin de la part des personnes qui aimaient ce sport mais … bon …

« Au moins, je sais à quoi m’attendre, non ? Espérons juste que quelqu’un ne propose pas ce jeu à Clari, elle serait encore capable de vouloir y participer. »

« Ce que tu dis me fait mal, très mal, Tery. Je ne pensais pas ça de ta part. »

« Hein que quoi ? Euh désolé, Clari ! Tu sais parfaitement que je ne le pense pas ! Pas du tout ! S’il te plaît ! » s’exclama Tery alors qu’il allait vers la demoiselle aux cheveux blonds.

Celle-ci eut un grand sourire avant de rigoler. Elle prenait comme souvent, que peu de sérieux aux propos du jeune homme et au monde qui l’entourait. Un jour, cela allait lui faire défaut et elle n’allait rien comprendre à ce qui allait lui tomber dessus.

« Tery, Tery, Tery, mais oui, mais oui, mais oui. »

« Arrêtes donc de te moquer de toi. Tu sais parfaitement que je le prends très mal, Clari. »

« Oh … S’il te plaît, Tery. Comme tu le dis si bien, nous savons l’un et l’autre que nous ne nous voulons pas de mal chacun, non ? »

« Ce n’est pas une question de se vouloir du mal ou non. »

Mais le sujet de la conversation devenait ridicule donc il arrêta les frais dès maintenant. Il n’avait pas envie de provoquer un ennui verbal pour ne pas changer, comme d’habitude. Au bout du compte, ils ne mirent guère de temps avant d’arriver, contrairement à ce que le jeune homme aurait pensé. Tant mieux en soi.

« Nous prendrons des chambres pour cette nuit. Ensuite, nous descendrons vers les frontières de Traslord. Je n’ai pas l’impression que l’on le trouvera ici. »

« Tu n’as pas vraiment essayé aussi, en fin de compte, Tery. » répliqua Manelena. Bah ? Et alors ? Tous n’acceptaient pas son idée concernant la tour alors pourquoi devait-il perdre son temps à rester en ce royaume hein ?

« Pas grave, je pense que nous nous en remettrons, Manelena. »

« Évite alors d’être effronté, je n’apprécie pas ce caractère. Te voilà prévenu. »

« Bien entendu. Mais pour cela, il ne fallait pas provoquer ce caractère, tu ne crois pas ? Pff, mais qu’est-ce que je raconte au final ? Pardon Manelena. »

Encore une fois, le mouvement de la main signala qu’il ne voulait pas chercher d’ennuis. Il n’avait pas le moral pour se disputer. La lettre continuait de le perturber.

Le fait qu’elle soit de retour était sa principale source dinquiétude. Difficile de rester de marbre alors qu’il ne voyait guère ce qu’il pouvait faire d’autre. Il ne pouvait quand même pas décider de retourner à Shunter non ?
Ça serait complètement stupide … surtout lorsqu’il avait dit à Manelena qu’ils nne pouvaient pas y aller. Ca serait juste aberrant qu’ils se déplacent pour lui mais pas pour elle. Il ne voulait pas. Il avait un peu d’estime personnel au point de ne pas mettre ses sentiments en avant dans cette histoire. Pfff … Mais quel idiot.
La nuit était tombée et chacun avait retrouvé sa place dans les différentes chambres. Comme auparavant, Royan était seul dans la sienne, Manelena, Clari et Elise étaient ensemble, Sérest et Séran de même tandis qu’Elen et lui-même dormaient eux aussi.

Pourtant, les mains dans les poches, il s’était dirigé vers la fenêtre pour regarder dehors et surtout le ciel. Comme ils n’étaient plus parmi les hautes îles de Claudiska, il y avait bien quelques points dans l’horizon, au milieu des nuages, qui donnaient parfaitement l’impression qu’ils étaient encore dans le ciel … mais sous plusieurs îles.

« C’est surprenant comme ce monde arrive à être unique dans chaque royaume. »

« Bien entendu, lorsque je suis réveillée, la seule personne debout faut que ça soit toi. »

Il tourna son visage vers la gauche, ses lèvre faisant un sourire alors qu’il voyait Manelena qui était à la fenêtre de sa chambre. Bien entendu, n’est-ce pas ?

« Je manquais de sommeil, rien d’autre, Manelena. Désolé pour toi. »

« Désolé pour quelle raison ? Tu te sens responsable de mon manque de sommeil. Ta lettre t’ennuie plus que tout, non ? Je suis sûre sûre que c’est cela. »

« Difficile de te le cacher, oui … Mais ce n’est pas difficile à deviner. »

« Loin de là … Tu te morfonds. Tu veux que l’on sorte de là ? Ça ne sera pas bien difficile et je pense que ça sera mieux que … »

« Pour éviter de réveiller les autres ? Ce n’est pas conseillé. Elen a le sommeil très léger ces derniers temps. JE ne sais pas si c’est l’air de Claudiska qui la rend ainsi ou non. On peut toujours continuer à chuchoter, non ? »

« Cela est bien ridicule à la base … mais bon, d’accord. Puisqu’il en est ainsi, je ne vais pas dire non et prétendre que cela ne me plait pas. »

« Et puis, nous n’avons rien à cacher, non, Manelena ? »

Qu’est-ce qu’elle voudrait lui cacher ? Ce n’est pas comme s’il savait déjà tout de son histoire ? Pourtant, à force, elle avait finit par se confier au jeune homme sur de plus en plus de point. Ainsi, s’il y avait bien un confident à qui elle avait osé tout raconter, c’était lui.

« Rien du tout, Tery. Rien du tout. Parlons donc … nous n’avons rien de mieux à faire. »

« Nous pouvons aussi dormir, n’est-ce pas ? »

« Si tu le prends comme cela, ça ne sera pas difficile. Bonne nuit, Tery. »

Elle s’apprêta à refermer la fenêtre mais il fit un peti « Hey hey hey » comme pour lui dire d’attendre. Où était donc l’humour de la jeune demoiselle ? Elle ne voyait pas qu’il plaisantait ? C’était tout simplement idiot de réagir de la sorte.

« Manelena, tu m’en veux pour Shunter ? Le fait de ne pas vouloir s’y rendre ? »

« Non. Et je ne devrais plutôt te poser la question. Car c’est bien toi qui a le plus de soucis actuellement avec cela, non ? Tu veux retourner à Shunter. »

Elle ne posait pas la question, elle l’affirmait ouvertement et … il ne pouvait pas contester ça. Comment pouvoir prétendre le contraire ? Il se tritura les doigts, marmonnant :

« Je n’ai aucune nouvelle d’elle. Elle est tout ce qui me reste dans ce monde. »

« Contrairement à moi, oui. Mais surtout, elle est un membre de ta famille que tu apprécies. »

« Même si je … enfin, par rapport à ton passé et ton histoire, je me doutes que tu dois être un peu inquiète par rapport à lui, non ? »

« Pas le moins du monde. Qu’il disparaisse et cela sera tant mieux pour tout. »

Aucun tremblement dans sa voix et pourtant, il était sûr et certain que la jeune femme ne désirait pas que le roi de Shunter subisse un malheur. Bien entendu, elle n’allait pas l’avouer, cela serait beaucoup trop simple.

« Je n’ai pas envie d’attendre quelques jours, Manelena. Et si la lettre me revenait une seconde fois ? Comment est-ce que je dois le prendre ? »

« Comme un mauvais présage, rien de plus. Bon, je pensais que la discussion serait plus intéressante mais je vais te dire bonne nuit définitivement. »

« Tu ne veux pas rester un peu … Manelena ? »

La voix avait quelque chose de plaintive tandis qu’elle soupirait. Bon, s’il utilisait une telle technique pour l’amadouer, elle n’aurait aucune chance d’y résister. Elle se pencha en avant, de plus en plus jusqu’à venir … HEIN ?!

« Mais tu es folle ? Qu’est-ce que … »

Il y avait bien un rebord à l’extérieur de l’auberge. Non pas de quoi permettre de s’y installer correctement … mais pour ceux qui étaient agiles, c’était parfait. Comme pour un assassin, d’ailleurs. Il n’eut pas le temps de pousser un cri qu’elle finit par l’attraper par le bras, le tirant vers elle. Quelques instants plus tard, alors qu’il avait fermé les yeux, il se retrouvait … sur le toit de l’auberge ? Il cligna des yeux, commençant à grelotter de froid.

« Mais mais mais … hein ? Qu’est-ce que … »

« Nous ne sommes pas les seuls à profiter de la nuit. »

Sans un mot, elle désigna devant eux. Ah oui, pas faux. Il y avait plusieurs couples qui se trouvaient sur les toits. Dans chaque couple, il y avait une personne ailée, sûrement celle qui avait aidé l’autre à monter. Et il voyait aussi les ailes se replier sur eux.

« Peut-être … encore que laisser les fenêtres ouvertes, je ne suis pas sûr que ça soit une bonne idée. Pas du tout même … mais bon … »

« Ce n’est pas le problème, loin de là. »

« Oui, oui, je le sais hein ? Je ne parlais pas de ça … enfin, il n’y a pas de vent donc ça passe mais bon, à part cela … enfin qu’importe, voilà tout ! »

Il s’était exclamé alors qu’elle soupirait. Il pouvait pas se taire et juste regarder droit devant eux ? Car bon, la vue n’était pas déplaisante, n’est-ce pas ? Alors qu’ils en profitent tous les deux et qu’il la boucle. Ah … vraiment.

« J’ai un peu froid, pas toi, Manelena ? »

« Il ne fait pas très chaud. Et encore, de quoi est-ce que tu te plains ? La nuit à Claudiska, c’est normalement beaucoup plus frais. Mais nous sommes proches de Traslord donc nous ne sommes pas en attitude. Bon … »

Sans permettre au jeune homme de répliquer, son bras se plaça sur l’épaule gauche de Tery, l’emmenant contre elle. Celui-ci commença à rougir comme un enfant pris en faute, s’immobilisant et se statufiant sur place.
Il jouait un jeu dangereux, un jeu très dangereux … et pourtant il se laissa faire. Car bon, Manelena n’avait fait que ça. Et surtout, il devait avouer que vu la taille de la femme aux cheveux argentés, se loger contre elle était parfait pour obtenir de la chaleur humaine.

« Un geste déplacé et tu n’auras plus de main ; »

Aucune réponse de sa part. Les yeux rubis de Manelena se posèrent sur Tery, celui-ci ayant déjà fermé les siens. Il semblait apaisé. Ah bon ? Elle donnait cela comme impression ? Il pouvait être serein quand elle était avec lui ? Quelle idiotie.

« Je me demande même ce que je fous sur un toit en pleine nuit. »

C’était juste stupide de sa part d’avoir agit de la sorte. Et pourtant, c’était le cas. Elle agissait bien ainsi … Elle poussa un léger soupir, calfeutrant un peu mieux le jeune homme contre elle tandis qu’il commençait à roupiller. HEY ! Il n’allait pas dormir ici hein ?
« Tery, ne t’avises pas de plonger dans le sommeil en ma compagnie. »

« Hein ? Euh … Oui … Désolé, le froid, je crois. » marmonna le jeune homme, surpris par les paroles de Manelena. Ah oui, qu’est-ce qu’elle foutait hein ? Ça allait être une sacrée nuit.

Chapitre 124 : C’était écrit dans les étoiles

Chapitre 124 : C’était écrit dans les étoiles

« Artémis, tu ne t’ennuis pas avec moi ? Je ne suis pas quelqu’un de franchement joyeux. »

« Je ne m’ennuie pas le moins du monde ! Sinon, tu sais bien que je te le dirai de vive voix ! »

« Par contre… Est-ce que… Enfin… »

Hum ? Il avait un petit souci ? Un problème ? Il était rouge de gêne… et ce n’était pas souvent qu’elle le voyait comme ça. Elle posa une main sur son front pour vérifier sa température alors qu’il murmurait d’une voix lente :

« Est-ce que enfin… Je suis peut-être un peu jeune… mais l’âge ne me gêne pas du tout… Enfin la différence d’âge… Je me dis qu’être avec une personne un peu plus âgée n’est pas un problème… mais enfin bon… Je ne sais pas trop comment demander cela… »

« Roh… C’est vraiment rare que tu sois aussi gêné. Dis-moi tout de suite ce que tu veux, tu n’as pas l’habitude de tourner autour du pot, non ? »

« Est-ce que tu veux devenir ma petite amie ? »

Elle retira rapidement sa main, confuse par ce qu’elle venait d’entendre de la part du jeune garçon. Il avait bien dit… que… ça ? Elle n’avait pas rêvé, c’était bien ça qu’il venait de dire ? Elle lui fit un petit sourire ému mais triste, rougissant légèrement :

« Orion… C’est vraiment trop mignon ce que tu me dis mais… »

« Comme je te l’ai dit, l’âge n’est pas un problème ! Je pense avoir la mentalité nécessaire pour ça. Je ne sais pas si tu as déjà un petit copain mais si c’est le cas, alors ne pense plus à ce que je viens de te dire et oublie tout. »

« Non… Je n’ai pas de petit ami, Orion. » murmura t-elle en rigolant doucement.

« Alors ? Est-ce à cause de l’âge ? Je sais bien que je n’ai que dix ans mais j’en aurai onze dans plusieurs mois ! Si tu veux, tu peux m’attendre que je grandisse un peu ! »

« Tu te comportes enfin comme un enfant de ton âge. » alla t-elle dire en lui donnant un petit coup sur le front avec amusement.

« Aie… Ca fait mal… Artémis… Vraiment mal… Tu ne me prends pas au sérieux malgré mes paroles et ce que je dis… Je suis plutôt vexé… »

« Ce n’est pas de ta faute, Orion. Ce n’est pas à cause de l’âge, du fait que j’ai un petit ami ou autre… Ce n’est pas du tout de ça… Orion… Je suis contente de te connaître. C’est autre chose. » murmura l’adolescente en posant ses deux mains sur son ventre.

Mais c’était quoi alors ? Il voulait savoir ! Même si elle était une ennemie, il… Il… Il l’appréciait énormément ! Enfin, il l’aimait, il en était sûr et certain ! Il avait déjà vécu des choses que peu de gens allaient connaître durant toute leur vie ! Alors bon… Il était assez mature pour elle, non ? Alors pourquoi refuser ?

« Je ne suis pas un enfant… de mon âge… J’ai vu mon père mourir dans les flammes… Je suis à la tête des entreprises les plus célè… »

« Arrête ça tout de suite, Orion. » murmura l’adolescente en venant l’embrasser sur le front.

Hein ? Mais pourquoi ? Il n’avait rien de mal qu’il sache ! Néanmoins, l’adolescente ne semblait pas être de son avis, reprenant la parole :

« Tu ne vas pas te comporter comme un enfant gâté, n’est-ce pas ? Tu n’es pas comme ça et ne le devient jamais. Tu es quelqu’un de vraiment gentil et intelligent. Ce n’est pas toi le problème, c’est moi. »

« C’est ce que disent les filles qui ne veulent pas sortir avec les garçons car ils ne sont pas à leur goût. » murmura t-il d’une voix lente et dépitée.

« Mais malheureusement, dans mon cas, c’est la vérité, Orion. J’en suis vraiment désolée mais tu trouveras largement bien mieux que moi. »

Il s’en fichait des autres filles ! Elles étaient toutes des petites pimbêches qui ne pensaient qu’à la célébrité et à la fortune à cause du titre qu’il avait ! Enfin… Artémis était peut-être un peu comme elles non ? Il n’arrivait pas à la saisir complètement et pourtant, il s’était renseigné. Du moins, il avait essayé mais aucune réponse… Rien de rien… Elle n’avait aucune famille, aucune relation… Non… Elle dormait simplement dans une pièce presque vide et blanche lorsqu’elle ne dormait pas dans sa maison à lui. C’était pourquoi depuis ces dernières semaines, il lui demandait souvent de dormir dans une chambre allouée à l’adolescente, rien que pour elle.

« Je ferai mieux de dormir chez moi ce soir, Orion. Pour réfléchir un peu à tout ça, d’accord ? Qu’est-ce que tu en penses ? Je ne te dis pas non mais un peut-être. »

« C’est… C’est vrai ? Je sais que… Je ne suis… »

« Ah ah ah… Tais-toi ! Si tu parles encore, je pourrai changer ma réponse et te dire tout de suite que c’est un non. Je t’ai dit de bien vouloir attendre. »

« Tu es sûre… de ne pas vouloir dormir ici ? On pourrait encore lire des livres sur les étoiles. Qu’est-ce que tu en penses ? C’est une bonne idée, non ? »

« Non, non et non ! Je rentre chez moi ce soir, ne t’en fais pas. Je reviendrai dès demain ! »

Elle alla l’embrasser sur les deux joues, lui faisant un petit salut de la main avant de partir. Il l’observa s’éloigner et quitter la maison, la petite chienne semblant triste de voir son jeune maître aussi dépité. Néanmoins, celui-ci décida qu’il était temps de se mêler de toute cette histoire. Il prit de quoi se couvrir, quittant la maison à son tour.

La marche qui se déroula fut longue et éreintante mais il savait parfaitement où elle allait… Dans le même immeuble que d’habitude… Là-bas, elle vivait à l’abri des regards mais surtout… Elle pouvait communiquer avec le comité. Lui, de son côté, il se dirigeait vers un coin de l’immeuble, là où une camionnette restait présente, nuit et jour.

Il toqua plusieurs fois à la porte de la camionnette, celle-ci ne s’ouvrant pas comme si il n’y avait personne. Puis finalement, après plusieurs secondes et un petit cri de surprise à l’intérieur, la porte s’ouvrit, laissant apparaître un homme d’une trentaine d’années et son Yanmega. L’homme demanda tout de suite :

« Mais qu’est-ce que vous faites ici, Théodore Astrum ? »

« Je viens écouter la conversation que risque d’avoir Séléné avec le comité. »

« Je ne comprend toujours pas pourquoi vous ne voulez pas les faire arrêter alors que vous avez toutes les preuves. Cette adolescente est coupable de… »

« Ce n’est pas le problème. Vous pouvez mettre le contact ? »

Bien bien… Mais d’abord, il devait lui montrer la petite caméra qu’il avait installée auparavant. De l’autre côté, le Yanmega se mettait à battre des ailes très rapidement, le jeune garçon sachant que c’était cela qui permettait d’avoir une bonne fréquence d’écoute pour savoir ce que Séléné disait. Une bonne demi-heure passa sans que l’adolescente ne fasse de mouvements sur son lit, le visage tourné vers le mur comme pour réfléchir. Elle n’allait pas communiquer avec le comité ? De son côté à lui… Il était triste de voir dans quoi elle habitait. C’était si laid… Si petit… Elle méritait bien mieux que ça… Enfin et finalement, l’adolescente se leva, frottant ses yeux sans qu’il ne puisse comprendre pourquoi La discussion allait enfin avoir lieu et il était aux premières loges pour tout apprendre.

« Monsieur Salion ? C’est Séléné… J’ai besoin de vous parler au sujet de Théodore. »

« Hum… J’espère que ce sont de bonnes nouvelles. »

« Théodore m’a demandé d’être sa petite amie ce soir. »

« Et alors ? C’est une très bonne nouvelle. Il en a fallut du temps pour que tu t’approches de lui mais c’est… »

« J’ai refusé d’être sa petite amie. Si je vous contacte aujourd’hui, c’est pour annuler notre contrat. Je ne veux plus travailler avec vous et… »

« Comment gagneras-tu ton argent ? Comment est-ce que ta famille vivra ? Que je sache, tu es une enfant des quartiers pauvres, n’est-ce pas ? La guenille que tu portes, c’est peut-être là le seul vêtement correct que tu possèdes depuis toutes ces années. Arrêter de travailler pour nous reviendrait à annoncer la mort de ta famille… Sans toi, ils n’auront plus rien, ils ne sortiront jamais de ce gouffre financier dans lequel votre père vous a enfoncés avant de se suicider… N’est-ce pas Séléné Adeus ? »

« Je… Je… Orion m’a dit que je pouvais devenir une astronome si je le désirai ! Il me suffit simplement de travailler et je… »

« Travailler ? NE TE MOQUE PAS DE MOI, GAMINE ! Tu as quitté les études à l’âge de six ans, faute d’argent, tu n’as aucune éducation et tu espères faire ce genre d’études ?! Tu ne trouveras aucune école ! AUCUNE ! Sans nous, tu es… »

« Ca fait deux années… que vous m’avez engagé… pour éponger la dette de mon père… Depuis la mort du père de Théodore, vous avez décidé qu’il était temps de faire tomber des têtes des hauts responsables des différentes entreprises Astrum en m’envoyant chez eux… pour qu’ils m’abusent sexuellement… Vous connaissiez leur talon d’Achille, vous saviez parfaitement que ce n’étaient que de vieux lubriques pourris par la richesse et pensant tout obtenir… Vous… Vous… »

« Je ? Je ? Je quoi ? Sans cet argent, tu condamnes ta famille ! TU… »

« JE NE PEUX PAS FAIRE CA A ORION ! Orion n’est qu’un enfant de dix ans qui a vécu des choses horribles ! Comparé à vous autres qui ne faites que profiter de votre statut social, Orion est simplement un enfant dont sa place n’est pas à cet endroit ! Je refuse de continuer et vous ne me ferez pas changer d’avis, qu’importe combien vous me payerez ! »

La discussion s’arrêtait là pour lui. Il en avait assez entendu… Plus que nécessaire même. Il quitta le camion tout en annonçant que la mission était terminée. Il pouvait partir dès qu’il le désirait mais il n’y avait plus besoin d’envoyer les conversations. Il savait parfaitement ce qu’il s’était passé et c’était amplement suffisant.

Lorsqu’il rentra chez lui, ce fut pour se coucher sans aucun mot. Il était fatigué… et surtout perturbé par ce qu’il venait d’apprendre. Il s’en était un peu douté… de tout ça… Mais il en avait jamais été sur et il n’avait eu aucune preuve mais il s’en désintéressait… Tout se chamboulait dans son crâne et lui donnait mal à la tête. Séléné… Elle n’était pas… à leur service… de son plein gré… Elle était pieds et mains liés… Demain, ils allaient discuter tout les deux… Il allait tout faire pour l’en sortir.

Le lendemain matin, fort de son idée, il se réveilla rapidement pour se préparer à réceptionner Artémis. Il était temps de libérer l’adolescente… même si pour cela, il ne devait plus la voir. Il prit son petit-déjeuner, remerciant les servantes alors qu’il attendait que l’adolescente arrive à l’heure du rendez-vous. Une heure passa et rien du tout… Deux heures et il se demandait ce qui s’était passé. Trois heures et il s’inquiéta… Quatre heures et il s’imaginait les pires choses pour elle.

« Mademoiselle Séléné est arrivée, messire Théodore. »

AH ! Elle était enfin là ! Il se leva de son fauteuil avec un grand sourire : Il était prêt à l’aider ! PARFAIT ! Il la vit pénétrer dans la pièce, les yeux baissés comme si elle était désolée de quelque chose. Il prit la parole avec rapidité :

« Artémis ! J’ai une bonne nouvelle pour toi ! »

« Orion ? Est-ce que tu peux signer… ce papier s’il te plaît ? »

Que quoi ? Ce papier ? De quoi elle parlait ? Avec lenteur, elle tendit sa main droite vers lui alors que Cerberus se mettait à grogner légèrement. Le jeune garçon récupéra le papier avant de le parcourir. C’était ce qu’il pensait… Un contrat qui stipulait clairement… qu’il confiait toutes ses responsabilités au comité. C’était ça… Ah…Elle n’avait pas pu tenir, n’est-ce pas ? Mais elle n’avait pas le choix… Mais il la comprenait. Et lui aussi allait faire son choix. Il prit la parole d’une voix douce :

« Artémis ! Devine quoi… Je sais tout à ton sujet et je vais tout faire pour que ta fa… »

« Orion… Tu peux signer ce papier ? S’il te plaît ? »

Quelque chose de bizarre était en train de se dérouler ? Pourquoi est-ce qu’elle avait les yeux à moitié clos ? L’adolescente plaça avec lenteur une main à l’intérieur de sa robe, au niveau du cœur, le jeune garçon remarquant qu’elle avait un collier de tissu autour du cou… Un collier avec une pokéball au bout ? Celle-ci s’ouvrit subitement, laissant apparaître un Drascore, ces monstrueux scorpions d’environ un mètre trente à la carapace violette incassable ou presque. Il… Il savait qu’Artémis n’avait pas de pokémon normalement…

« Qu’est-ce que ça veut dire, Artémis? Je veux t’aider ! »

« Orion… Signe ce papier… Ou meurs ! CA M’EST EGAL ! »

Le Drascore se lança vers lui avec rapidité, sa pince droite se mettant à briller avant que le Caninos à la fourrure orange ne se lance en direction du Drascore. Malheureusement, au grand désarroi du jeune garçon, Cerberus ne put rien faire pour arrêter l’imposante créature, la pince traçant une diagonale au niveau du visage du chien, crevant son œil gauche alors que Théodore criait le nom de son chien.

« Signer… Tu dois signer, Orion. »

« Qu’est-ce… Qu’est-ce que tu as, Artémis ? Tu n’es pas… Tu es contrôlée, c’est ça ? Tu es contrôlée par un pokémon psychique, n’est-ce pas ? »

Il avait dit cela avec une telle évidence : Ce n’était pas le pokémon d’Artémis… C’était celui de la personne qui contrôlait l’adolescente. Celle-ci avait ses yeux rubis complètement vides, Théodore serrant sa chienne contre lui alors que le Drascore s’avançait vers eux.

« Ar… Artémis… Je suis au courant… Je suis parfaitement au courant… Au sujet de ta famille… De ton histoire… Je suis désolé… que ces salopards… fassent ça… Tu es une gentille fille… Une gentille fille… Oui… Tu ne mérites pas de souffrir comme ça… C’est à cause de moi que tu es comme ça, n’est-ce pas ? Si mon père n’était pas mort… Ces gens ne seraient jamais venus te voir… Et tu n’aurais jamais… Pardon… »

Pardon ? Pardon ? Ce n’était pas à lui de s’excuser… Non… Ce n’était pas du tout à lui… C’était de sa faute à elle. A la base… Elle n’aurait jamais dû accepter ce genre de travail… C’était de sa faute… si il… Non… Elle devait l’aider… Combattre cette emprise… Elle avait toujours été capable de supporter toute cette souffrance, ce n’était pas pour flancher maintenant !

« Ne touchez pas à ma pokémon ! Cerberus ! Reste couché ! »
Néanmoins, malgré le sang qui s’écoulait de son œil mort, elle voulait quand même se battre et cela, qu’importe la douleur ! Le petit chiot se tenait sur ses quatre pattes, ouvrant la bouche pour cracher des petites flammes qui ne semblaient pas affecter le Drascore. Elle… Il était incapable de se battre correctement… et cela… Il le savait parfaitement. Le jeune garçon souleva son chien, se mettant à courir dans la pièce.


Pourquoi ? Pourquoi est-ce qu’il n’y avait personne ?! Ils n’entendaient pas le bruit ?! Il avait besoin d’aide ! Se cachant derrière les fauteuils, donnant des coups dans tout ce qu’il pouvait trouver pour mettre le maximum de distance entre lui et le Drascore, il n’avait plus d’endroit où se cacher finalement. Il se retrouvait contre un mur, regardant à gauche et à droite alors qu’il remarquait du mouvement de la part d’Artémis.

Affronter ce contrôle mental… Elle en était capable ! Elle le savait ! Il était hors de question de se laisser contrôler ! Elle avait eu un petit moment… d’absence… Mais… Mais Orion lui avait promis une nouvelle vie ! Une vie où toute sa famille serait heureuse ! Toute sa famille serait sans aucun souci financier ! Elle… Elle aurait alors un bon métier ! Et Orion… allait tout faire pour l’aider ! Ses yeux redevinrent normaux au moment où le Drascore levait sa queue, pointant le dard vers le jeune garçon qui protégeait sa chienne.

« HEY ! LAISSE CET ENFANT TRANQUILLE ! » hurla t-elle en courant vers le Drascore, la moitié de son corps se retournant de 180 degrés pour observer l’adolescente.

Elle était revenue à la raison ! Elle était revenue à elle ! Parfait ! Il suffisait de rappeler le pokémon dans sa pokéball, chose qu’elle fit sans aucun souci, émettant un grand sourire vers Théodore avant de lui dire :

« C’est fini… Orion… Je suis… Je suis vraiment désolée… »

Elle avait déjà les larmes aux yeux en souriant en même temps que lui alors qu’elle se mettait à genoux, tendant ses deux mains vers lui. Il s’engouffra à l’intérieur, chacun serrant l’autre dans ses bras. Heureux… Ils étaient heureux… Elle était redevenue elle-même et c’était tout ce qui leur fallait. Ils restèrent ainsi pendant de longues secondes, le jeune garçon fermant les yeux alors qu’elle lui murmurait avec douceur :

« Je m’excuse… pour tout ce qui… s’est passée… Cet homme… est venu… pendant que j’étais partie… chercher… »

« On ne doit pas parler pendant ces moments… Juste se taire. »

Hahaha ! Il jouait au petit homme comme toujours mais cela ne la gênait pas. Elle était si heureuse de le savoir sans blessure… Il y avait bien son Caninos qui était blessé mais lui… était en parfait état… Ah… Elle renifla légèrement, lui faisant un grand sourire alors qu’elle apercevait une lumière rouge qui faisait apparaître une forme qu’elle reconnue aussitôt : Le Drascore ? Il était dans le dos de Théodore !

« ATTENTION ! ORION ! IL EST DERRIERE TOI ! »

Agir et vite ! Elle serra le jeune garçon contre sa poitrine, faisant un demi-tour sur elle-même pour présenter son dos au dard du Drascore, celui-ci se logeant en plein au niveau du cœur de l’adolescente. Crachant du sang vers Théodore, elle fut soulevée dans les airs mais comme si ce n’était pas suffisant, les deux pinces du pokémon ressemblant à un scorpion se mirent à briller, traçant une croix dans le corps d’Artémis, la tuant en laissant se déverser un flot de sang sur Théodore ainsi que son Caninos. Mais ce ne fut pas l’unique chose qui tomba du corps sans vie de l’adolescente, un petit boîtier glissant de la poche de sa robe pour tomber devant le jeune garçon. La boîte s’ouvrit, laissant apparaître une pierre qu’il connaissait bien.

Une pierre de feu qui ne pouvait pas faire assécher les larmes qui s’écoulaient de ses yeux. Il poussa un cri de colère avant de récupérer la pierre, la collant contre son chiot qui se mit à grandir pour prendre une taille bien plus imposante que le Dracscore. Celui-ci jeta le cadavre d’Artémis sur Théodore alors que le chien à la fourrure orange rayée de noir ouvrit la bouche, crachant de puissantes flammes qui dévastèrent tout ce qui se trouvait sur leur chemin, c’est-à-dire le pokémon, les livres, les fauteuils et les murs. Dans l’incendie qui commençait à se produire, il demanda à Cerberus de l’aider à soulever le corps sans vie d’Artémis tandis qu’il récupérait le petit boîtier.
Il comprit sur le chemin pourquoi il n’y avait personne qui était venu l’aider… Des corps mutilés, transpercés… Les personnes à son service étaient toutes mortes… de par la faute du dard de ce maudit Drascore. Il quitta sa maison alors que celle-ci s’était mise à prendre feu. Quelques minutes plus tard, les pompiers étaient arrivés, le système d’alarme s’étant déclenché. Lorsqu’ils demandèrent ce qui s’était passé, il resta muet, attendant que les ambulances arrivent. Quand ce fut le cas, il déposa le corps sans vie d’Artémis, grimpant dans le même véhicule qui s’éloignait de la maison sur laquelle les pompiers tentaient d’éteindre les flammes. Plusieurs fois, ils tentèrent de le soigner mais il désignait son Arcanin ainsi que l’œil crevé de ce dernier. Lui ? Il ne faisait qu’observer le corps d’Artémis, retenant ses larmes en serrant le petit boîtier entre ses mains. Ce ne fut qu’après quelques minutes qu’il remarqua qu’un petit papier accompagnait la pierre qu’il avait utilisée. Le sortant et le dépliant, il commença à le lire. C’était l’écriture de l’adolescente.

« Coucou Orion ! Si tu lis ce message, c’est que je suis déjà très loin ! J’espère sincèrement que tu as bien écouté ce que je t’ai dit et que tu n’as pas ouvert le boitier avant le lendemain du moment où je te l’ai donné ! Si ce n’est pas le cas, tu mériterais que je te tire les joues comme les premières fois où je t’ai vu ! Enfin bon, on ne va pas se disputer par écrit quand même non ? Si tu lis ce message, c’est que j’ai décidé de disparaître de ta vie. Je te l’avais bien dit, n’est-ce pas ? Ce n’est pas toi le problème mais moi. J’ai été envoyée par le comité de tes entreprises et je me demande même si tu n’étais pas au courant. Si c’était le cas, je me demande en plus pourquoi tu n’as pas réagit. Est-ce que tu étais bien trop gentil pour m’envoyer en prison ? Pour m’en vouloir de tenter de jouer avec toi de cette manière odieuse ? Enfin… Je suis désolée mais je ne pourrai pas devenir astronome, ce genre de rêves doit rester ce qu’ils sont : Des rêves. Un peu comme ma rencontre avec toi. Tu as été la personne la plus merveilleuse que j’ai connue contrairement à moi qui a fait des choses horribles… pendant ces dernières années. Je ne voulais pas te dire au revoir en face à face car je sais que je ne supporterai pas de te voir verser des larmes, je pense que je réagirai comme toi et je pleurerai comme une madeleine. Enfin… Malgré tout ce que je t’ai fait et dit, je pense qu’il valait mieux pour moi d’arrêter de faire tout ça : Je vais prendre un autre chemin et régler mes problèmes d’une autre manière. Mais je ne voulais pas partir sans t’offrir quelque chose : Même si je n’ai pas beaucoup d’argent, je t’offre cette pierre feu. J’ai cru comprendre que c’était ce qu’il fallait à Cerberus pour qu’il puisse évoluer. Je me suis toujours demandé si ce n’était pas plutôt une fille, ce Caninos. Enfin bon… J’arrive à la fin du papier et je crois que ça ne se fait pas de mettre plusieurs feuilles dans un boîtier ! Alors Orion, je ne te dirai qu’une seule chose : Ne change jamais, reste comme tu es, tu deviendras quelqu’un de merveilleux et bon ! Gros bisous de la part de la part de Séléné, ta Artémis. »

Ce cadeau… Elle aurait voulu lui offrir… Ce cadeau avant de quitter sa vie ? C’était ça ? Il commença à sangloter, froissant le morceau de papier avant de s’écrouler en larmes sur le corps sans vie couché sur le brancard. Il y avait d’autres façons… de partir !

Chapitre 123 : Complots dans le dos

Chapitre 123 : Complots dans le dos

« Tu as vu les derniers potins concernant le jeune Théodore Astrum ? »

« Tu parles de ceux en rapport avec les photos dans les magazines ? »

« Bien sûr ! Tu ne tiens pas au courant ?! Regarde-ça ! » s’écria une femme d’une trentaine d’années en tendant plusieurs documents.

Sur la majorité des couvertures, on pouvait voir le jeune garçon aux cheveux noirs en compagnie d’une adolescente aux longs cheveux verts. Celle-ci tenait dans sa main un livre alors que Théodore faisait de même de son propre côté. Son visage restait froid et terne sur la photo mais on pouvait remarquer qu’il semblait être un peu gêné. Du côté de l’adolescente, celle-ci avait un grand sourire aux lèvres, semblant être amusée par le jeune garçon.

« Elle n’est pas un peu vieille ? »

« Ils disent qu’elle a environ treize ou quatorze ans mais elle n’a qu’un prénom, pas de famille. Visiblement, elle sait quand même se rendre discrète sur sa vie privée ! C’est dommage car si c’est une jeune fille de bonne famille, il n’y a que peu de chances qu’elle soit avec lui. »

« OHHH ! Tu radotes Francine ! Ce n’est pas de sa faute à elle, hahaha ! »

« Mais c’est quand même assez bizarre… Théodore Astrum est connu pour ne pas être sociable du tout. Ce jeune garçon est assez spécial… »

AH ! Même un enfant pouvait avoir besoin de divertissements, n’est-ce pas ? Ce n’était qu’un enfant… Et il ne fallait pas l’oublier. Un enfant de dix ans avait besoin de s’amuser… Mais celui-ci n’avait guère le temps d’y penser. Assis sur un fauteuil et bien que cela pouvait paraître être une mauvaise blague, Théodore s’adressait à un groupe de personnes âgées de quarante à cinquante ans pour la majorité.

« C’est pourquoi cela nous est nécessaire de développer des outils peu coûteux dans les centres pokémons pour qu’ils soient plus performants. Soigner des pokémons est une chose lorsqu’ils sont évanouis mais dès qu’il s’agit d’un membre cassé ou de blessures plus graves, une bonne partie des centres actuels sont loin d’être au niveau requis. Néanmoins, développer cela requiert des fonds importants et c’est là que tout ceci se trouve être paradoxal : Payer plus pour coûter moins. »

Il s’arrêta de parler alors que plusieurs coups se faisaient entendre à la porte. Il demanda à la personne de rentrer, une secrétaire se présentant tandis que toutes les têtes se tournaient vers elle. D’une voix légèrement intimidée, elle alla dire :

« Monsieur Théodore Astrum… Votre rendez-vous est arrivé plus tôt que prévu. »

« Merci bien. Mesdames, messieurs, la réunion est terminée. Vous pouvez partir dès maintenant, nous continuerons ceci plus tard. Je vous souhaite une bonne journée. »

Il s’était adressé à eux avec neutralité, restant debout tandis que tous partaient les uns après les autres. Deux minutes plus tard, quand il ne restait plus que lui, plusieurs coups furent donnés à nouveau à la porte avant qu’une ombre ne se faufile discrètement dans la salle.

« Mademoiselle Séléné, je vous ai remarquée. Vous pouvez ressortir de votre cachette. »

Aucune réponse de la part de l’adolescente ? Hum ? Il avait regardé par les vitres en attendant qu’elle arrive et maintenant… Elle était dans l’immense salle ovale… Mais où ? Il se leva pour tenter de la retrouver mais dès l’instant où il s’apprêtait à se mouvoir, l’ombre se jeta sur lui, le faisant tomber au sol, elle sur lui.

« Pas de mademoiselle et de vouvoiement qui tient avec moi, monseigneur Théodore. »

« D’accord ! D’accord ! Mais relevez-vous ! Cette position est trop équivoque ! »

« Ohhhh… Equivoque ? Mais de quelle position est-ce que tu parles ? Et tu sais au moins de quoi tu parles ? Tu es peut-être précoce pour ton âge… Un peu trop même. Et tant que tu ne me tutoieras pas, je ne me lèverai pas ! »

« Est-ce que vous… »

« GRRRRR ! » grogna t-elle en ouvrant la bouche comme pour s’apprêter à le mordre à l’oreille, le jeune garçon la regardant avec étonnement avant de corriger :

« Est-ce que tu veux bien te lever… s’il te plaît ? »

« S’il te plaît qui ? » demanda t-elle, levant le haut de son corps alors que le jeune garçon ne savait plus où se mettre, détournant le regard avant de souffler :

« S’il te plaît… made… Séléné. »

AH ! Enfin ! Voilà ! C’était parfait pour elle ! Elle se releva complètement, lui prenant la main pour le lever à son tour. Elle lui fit un grand sourire, venant l’embrasser sur la joue pour le féliciter de ce qu’il venait de faire. Lui ? Il ne savait pas où se mettre, détournant à nouveau le regard avant de s’épousseter comme si de rien n’était.

Bon… Où est-ce qu’ils allaient passer la journée cette fois-ci ? L’adolescente était plus grande que lui, de bien une tête mais ce n’était pas un problème pour lui. Non… C’était les réactions de Séléné le problème… Il ne savait pas comment l’expliquer… Mais en la voyant aussi ouverte et extravertie, il se demandait pourquoi elle évitait néanmoins les photographies et tout ce qui était… célébrité. Enfin… Elle n’était pas du genre à vouloir se mettre en valeur en quelque sorte. Ce n’était donc pas une si mauvaise chose, du moins, de son point de vue personnel bien entendu.

« Tu es certaine que tu ne veux rien ? » lui demanda t-il alors qu’ils parcouraient les chemins en regardant les boutiques à gauche et à droite.

« Rien du tout ! Rien de rien ! Rien de rien de rien du tout ! Je n’ai besoin de rien ! »

Hum… C’était bizarre une nouvelle fois. Enfin non… Ce n’était pas bizarre mais il avait trouvé cela assez étonnant qu’elle refuse qu’il lui achète quelque chose : Pourquoi pas des petites boucles d’oreilles pour être assorties à ses cheveux verts ? A ses yeux rouges ? A sa robe ? Enfin… Elle portait toujours la même mais elle semblait être la plus belle qu’elle possédait. C’était bizarre mais en deux semaines, elle avait toujours eu la même tenue… Enfin lui, de son côté, ce n’était pas forcément mieux, il avait la même garde-robe, le même vêtement en dix ou quinze exemplaires.

Elle n’était pas vaniteuse, elle n’était pas vénale, elle n’était pas mesquine, elle était… simplement Séléné. Elle semblait s’intéresser tellement à ses livres… Il l’avait même invité un jour à dormir dans la maison qu’il habitait : Résultat ? Aucun vol, aucune condescendance dans ses propos, non rien de rien ! Non ! Ce qu’elle avait fait ? C’était prendre un livre et s’installer sur un fauteuil dans la bibliothèque de sa maison. Il l’avait surpris dans la soirée et l’avait même fait rougir. L’adolescente s’était confondue en excuses avant de se lever mais il lui avait dit qu’elle pouvait rester ici.
C’est vrai… Elle n’avait rien de mauvais en elle… Mais il n’arrivait pas à lui faire réellement confiance… A cause de ce foutu comité… Bizarrement, ils n’avaient rien dit à ce sujet, c’était même le contraire : Ils acceptaient parfaitement qu’il passe un peu de son temps avec l’adolescente et ça… C’était vraiment louche. Il lui avait fallut attendre un bon petit mois pour réussir à obtenir une conversation plus qu’intéressante. Dans son bureau, il l’avait écouté en boucle, se répétant les paroles dans la tête :

« Alors ? Comment se passe votre copinage ? »

« Plutôt bien, je pense qu’il est en train de tomber dans mes bras. Ce n’est qu’un enfant au final. Un enfant de dix ans. »

« L’âge ne fait pas tout malheureusement. Ce gamin est de la même trempe que celle de Bartholomé. Il est bien plus intelligent que toi et moi réunis. »

« Je veux bien vous croire. Il me paraît même relativement froid. Est-ce que c’est vous qui êtes responsable de la mort de son père ? Je me posais la question… »

« Tu n’as pas à t’intéresser à cela. Que je sache, tu n’es pas concernée par cette histoire et tu n’es pas payée pour en savoir plus à ce sujet. Ton objectif est très simple mais tu as l’air d’avoir quelques difficultés pour cette fois : Ne faillis pas. »

« Comme si je pouvais faillir pour une tâche aussi simple : Théodore Astrum n’est qu’un enfant… moins âgé que moi… Il a eu de la chance durant toute sa vie… de vivre dans un monde où le luxe est son lot quotidien. Cela fait deux ans que je suis au service du comité et je n’oublierai jamais ce que je dois accomplir. »

« Si tel est le cas… Alors je te fais confiance. Ne la trahit pas. »

« Ne vous inquiétez pas à ce sujet, Théodore Astrum signera bientôt ce morceau de papier. »

Ce morceau de papier ? Il avait tout de suite imaginé ce que ce papier voulait dire. Il n’y avait pas cinquante mille solutions : Un papier sur lequel il confiait toutes ses responsabilités au comité et donc il donnait les pleins pouvoirs à ce dernier.

Les jours après cette découverte se passèrent très mal… Du moins, de son côté. Il était redevenu le jeune garçon qu’elle avait rencontré le premier jour : Froid, terne et légèrement cynique. Elle avait tout fait pour tenter de lui décrocher un sourire, usant de nombreux stratagèmes mais elle n’y arrivait pas. Il s’était comporté comme un adulte pendant deux années, il avait espéré redevenir un enfant pendant ses moments avec Séléné mais bon… Ce n’était visiblement qu’un trompe-œil et il s’arrêtait de se bercer d’illusions. Néanmoins, il faisait tout pour qu’elle reste auprès de lui. C’était stupide… et il savait pertinemment que cela ne servait à rien car jamais il ne se laisserait bluffer mais la présence de l’adolescente auprès de lui était quelque chose qu’il n’arrivait pas à se substituer à autre chose. Même si… Ce n’était qu’un mensonge… Il avait l’impression d’être important aux yeux de quelqu’un… Pas à cause de son rôle, pas à cause de son grade, mais à cause de ce qu’il était : Un enfant.

Deux semaines s’étaient écoulées et les venues de Séléné se faisaient un peu plus rares. Alors qu’auparavant, elle arrivait tout les jours mais maintenant, elle semblait avoir des soucis. Jusqu’au jour où elle arriva avec une vilaine entaille sur la joue. Ce n’était pas très grave, cela allait se soigner au fil des jours mais lorsqu’il avait vu ça… Il s’était tout de suite levé en s’écriant avec colère :

« Qu’est-ce qui s’est passé ?! Qui t’as fait ça ?! »

« Hein ? De quoi, Théodore ? Tu parle de quoi ? » demanda la jeune demoiselle en émettant un petit sourire en même temps.

« Cette éraflure sur la joue ! C’est qui qui te l’as fait ?! »

« Ah ? Ca ? Je me suis juste coupée légèrement en voulant cuisiner. Tu n’as pas à t’inquiéter pour moi. OH ! Je viens de le remarquer… C’est la première fois que tu t’inquiètes autant pour moi ! » s’écria Séléné avant de venir le serrer contre sa poitrine en rigolant avec joie, le jeune garçon balbutiant quelques mots :

« Ne fait pas ça ! C’est indécent ! »

« Je suis si contente ! Je pensais que tu m’en voulais et que tu me boudais depuis presque trois semaines ! » reprit-elle alors qu’il s’arrêtait de parler, observant ses bras.

Elle… Elle avait des marques sur les bras… Même si sa robe cachait généralement ses bras, il était tellement près d’elle… qu’il pouvait voir des bleus sur ses bras. Qu’est-ce que ça voulait dire ?! Est-ce que Séléné se faisait battre ?! Il se retira de ses bras avant de demander d’une voix calme et lente :

« Est-ce que tout va bien, Séléné ? Tu n’as pas de problèmes ? Aucun souci ? »

« Non. Mon problème vient de se résoudre maintenant que tu t’inquiètes pour moi. Je pensais que tu ne voulais plus me voir et donc ça me rendait triste… »

Elle semblait si sincère… et puis si forte… Il s’était peut-être trompé à son sujet ? L’erreur était humaine et il le reconnaissait. L’adolescente n’était peut-être pas simplement une arriviste comme il le pensait auparavant… Non… C’était peut-être bien plus compliqué que ça… Il devait en apprendre plus à son sujet.

Lors des prochains jours, ses bleus et cette entaille avaient disparus, lui redonnant ce joli visage qu’il lui connaissait tant. Oui… Il en était sûr : Elle avait été frappée à cause de lui, n’est-ce pas ? Mais elle ne disait rien et elle souffrait en silence. Elle restait droite et fière… Heureuse et souriante… Pourquoi ? Pour lui ?

A nouveau, les journées se déroulèrent sans qu’elle ne soit à nouveau touchée et il avait décidé d’arrêter de l’espionner pendant quelques jours. Il ne lui faisait pas confiance… Mais il appréciait sa compagnie, il le reconnaissait. Il l’appréciait jusqu’à un certain point… Mais maintenant qu’il la regardait, il pouvait voir un peu de tristesse dans son regard.

« Tu es sûre que tu vas vraiment bien, Séléné ? »

« Oui bien sûr, pourquoi est-ce que je n’irai pas bien ? Dis… Est-ce que tu veux bien m’aider ? J’ai quelques… problèmes… avec les étoiles… encore… »

« Bien sûr. Mais pourquoi tu te concentres autant sur les étoiles ? »

« J’aimerai bien trouver un travail dans l’astronomie un jour. Je me dis que ça doit être merveilleux de pouvoir les étudier chaque jour et surtout… »

Surtout quoi ? Il aurait bien aimé connaître la suite mais elle ne semblait pas vouloir continuer. Elle voulait devenir une astronome ? C’était un travail assez remarquable et difficile mais pourquoi pas ? L’adolescente en était capable ! Enfin, si elle s’en donnait la peine mais il était sûr qu’elle avait tout ce qu’il fallait pour ça.

Les heures se déroulèrent longuement, le jeune garçon et l’adolescente assis l’un à côté de l’autre, une petite lampe devant eux pour leur permettre de lire alors que la nuit était déjà tombée. Elle voulait tout apprendre sur l’astronomie et elle semblait vraiment motivée. Il était assez fier de ce qu’elle faisait et il pensait même que… que… Comment dire… Que tout ça n’était pas fait pour l’attirer dans sa toile et le faire flancher. Il avait l’impression d’avoir la véritable Séléné près de lui.

« Dis… Séléné… Si tu le désires… Tu peux m’appeler différemment… Théodore, c’est un nom un peu trop… solennel, non ? »

« Hein ? Je trouve que c’est un prénom ma foi fort joli, n’est-il pas ? » lui souffla t-elle en rigolant légèrement devant le ton noble qu’elle avait voulu se donner.

« Ne te moque pas de moi ! C’est mon père Bartholomé qui me l’a donné ! Mais… On en avait un autre… Juste entre nous deux… »

« Oh ! Un petit secret ! Je veux savoir, je veux savoir ! C’est quoi alors ? »

« Et bien… J’ai un autre nom… Enfin… C’est un secret et tu ne dois le dire à personne ! Surtout pas aux personnes du comité ! Mon surnom est Orion. »

« Orion ? Mais c’est vraiment joli ! Alors moi, dorénavant, je serai Artémis. »

Il la regarda d’un air incrédule alors qu’elle se mettait à rougir. Elle… Elle avait… Non… Est-ce qu’elle savait ce qu’elle venait de dire ? Devant le regard rubis de l’adolescente, il comprit que c’était le cas. Cela avait été si… direct… et si… véritable. Orion et Artémis… Il éclata de rire pour la première fois depuis qu’il la connaissait, Séléné venant l’accompagner dans son fou rire. Oui… Cela leur correspondait bien.

Chapitre 122 : Elle était belle comme une fleur au printemps

Chapitre 122 : Elle était belle comme une fleur au printemps

« C’est le jeune Théodore Astrum ? Mon dieu qu’il est petit… »

« Il n’a à peine que huit ans et pourtant, il est à la tête de la plus importante société après le décès de son père dans un incendie. »

« J’ai entendu cela… Triste nouvelle… Vraiment triste… Et il est si jeune… »

« Mais pourtant, il ne semble pas être un jeune garçon sur le point de craquer. »

Un petit corps entouré de quatre personnes ressemblant à des gardes du corps. Ce petit corps avait des cheveux noirs un peu en bataille mais portait son propre smoking, sa cravate miniature et ressemblait déjà un homme. Deux yeux bleus qui ne laissaient filtrer aucun sentiment alors que des femmes discutaient entre elles tout en le regardant.

« Quel est le planning de la journée ? »

« Alors à dix heures vingt, vous avez une réunion avec une partie du comité. A onze heures et demie, vous pourrez manger si vous le désirez sinon nous commencerons tout de suite en avançant votre rendez-vous de midi. Après… »

Déjà, il ne l’écoutait plus, ne se préoccupant pas de ce que l’homme racontait. Ce n’était pas que c’était inintéressant… mais cela l’ennuyait. Un bref regard vers des enfants qui jouaient dans l’école et il poussa un profond soupir. Sa vie commençait réellement maintenant.

« AHHHH ! La voiture de Théodore Astrum est en feu ! »

« C’est le combientième attentat ce mois-ci ?! »

« Au moins le sixième ! Mais ce n’est pas la question ! Aidez-moi à ouvrir cette… »

« Encore une mort… C’est vraiment triste. » alla dire une petite voix derrière les deux gardes du corps, ces derniers se retournant pour apercevoir le jeune garçon âgé de neuf ans avec sa Caninos. Il s’approcha de la voiture en feu, reprenant la parole d’une voix lente :

« Il devrait s’en tirer tout de suite, si vous voulez bien vous pousser un peu. Tu peux y aller Cerberus. C’est à toi d’aller les sauver. »

La Caninos alla aboyer, donnant un violent coup de tête dans la porte de la voiture pour la défoncer, pénétrant à l’intérieur de celle-ci. Elle n’avait pas peur des flammes car ces dernières ne faisaient que la rendre plus puissante. Plusieurs minutes plus tard, une ambulance arrivait, deux corps légèrement brûlés étant allongés sur le sol tandis que le jeune garçon s’éloignait sans un mot.

C’était son quotidien… C’était son habitude… Mais il était plus malin qu’eux… Plus malin que toutes ces personnes qui tentaient de l’abattre sans pourtant y arriver. Ils étaient si faibles comparés à lui… Si peu intelligents… Dommage pour eux… Mais ils allaient devoir faire bien mieux pour le tuer… Et pour cela, il devait se laisser faire mais malheureusement, ce n’était pas dans ses habitudes de se laisser faire.

« Monsieur Théodore Astrum ? Monsieur Théodore Astrum ? M’écoutez-vous ? » demanda une femme d’une trentaine d’années alors que le garçon observait le décor à travers la fenêtre. Celui-ci caressait d’un geste machinal sa chienne tout en disant :

« Je vous écoute parfaitement mademoiselle Alice. »

« Alors pourriez-vous me répéter ce que je vous ai… »

« Vous me parliez des nouvelles expériences des entreprises Astrum sur la génétique entre les pokémons utilisant les mêmes attributs élémentaires et permettant à leurs enfants d’acquérir des facultés que leurs parents n’avaient pas à leur âge. »

Elle resta abasourdie, ne sachant pas où se mettre alors que le jeune garçon se relevait. Dix ans… Il venait d’avoir dix ans il y a quelques jours… Il n’avait pas eu de gâteau, simplement des paroles. C’était tout ce qu’il voulait de toute façon… Il n’avait pas besoin du reste… Pourtant, la jeune fille aux cheveux noirs avait essayé de tout faire pour le forcer à avoir un anniversaire correct. Ah… La fille de son âge qui était l’enfant des deux professeurs qui travaillaient souvent avec… Bartholomé… Son père…

« Je vais prendre un peu l’air si cela ne dérange pas trop. De toute façon, je n’ai pas de travail pour les prochaines heures et si c’est le cas, je le ferai en revenant. Pas besoin de demander à des gardes de m’accompagner, je me débrouillerai seul de toute façon. »

La femme allait répliquer mais il fit un petit geste de la main pour lui demander de se taire. Non, il n’était pas arrogant ou vaniteux… Non, ce n’était pas un gamin pourri gâté, c’était juste un enfant tout ce qu’il y avait de sérieux et qui semblait de plus en plus las au fil des mois qui se déroulaient.
La petite chienne se releva, aboyant gaiement alors qu’il quittait l’imposant bâtiment dans lequel il travaillait. Les gardes à l’entrée furent surpris de le voir seul mais il signala qu’il ne voulait pas être dérangé ou entouré, marchant sur le trottoir, les mains dans les poches. Plusieurs têtes se tournaient vers lui alors qu’il marchait, un jeune garçon habillé en costume, cela laissait toujours une certaine impression.
Néanmoins… Néanmoins, cela pouvait aussi causer quelques problèmes, du genre des adolescents qui désiraient chercher la bagarre… Heureusement que sa Caninos était là avec lui pour le défendre… Mais de toute façon, il ne s’en préoccupait pas plus que ça. Ce n’était pas son problème et il n’aimait guère la violence, surtout si elle était inutile.
Il se dirigea vers un parc, observant les arbres et les alentours. Il n’y avait personne… Personne… C’était vrai… Ils étaient tous à l’école et aux alentours de dix heures et demie de la matinée, il y avait peu de chance qu’il y ait quelques personnes. Il poussa un léger soupir, allant s’installer sur un banc avant d’ouvrir sa chemise pour en retirer un petit livre :

« Cerberus, tu peux te coucher dans l’herbe juste à côté du banc si tu le désires. »

Voilà un livre qui était intéressant… Ou non. Les données qu’il avait étaient pour la majorité erronées mais cela lui permettait de voir là où étaient les erreurs. Il sortit un petit stylo, se mettant à lire tout en griffonnant sur les pages.

Voilà une occupation qui lui convenait bien : Toutes ces informations sur les étoiles étaient vraiment risibles et pathétiques… Tellement fausses… Et ils osaient sortir des livres comme cela ? Heureusement que Bartholomé Astrum, son père adoptif, lui avait permis de connaître toute la vérité à ce sujet.

« Bonjour ! Tu n’es pas à l’école avec les autres ? »

« Et vous alors, mademoiselle ? » répliqua t-il sans même jeter un regard à la personne qui s’était adressée à lui.

« Disons que je n’ai pas besoin d’aller à l’école car je suis libre comme l’air ! »

Encore une folle s’était-il dit… Néanmoins il ne s’intéressait pas à elle, continuant de griffonner sur son livre en espérant qu’elle parte. Il n’aimait pas être dérangé… ou peut-être que si… Cela lui faisait parfois un peu de bien d’avoir de la conversation… Tant qu’elle avait un peu de niveau. Malheureusement, l’autre ne semblait pas vouloir partir… Non… Elle s’installait même sur le banc à côté de lui. D’après ce qu’il pouvait voir en jetant un bras coup d’œil, elle portait une petite robe flottante de couleur rouge et au niveau de ses mains, elles étaient juvéniles… Hum… Avec ce qu’il avait entendu, elle devait avoir dans les quatorze à dix-huit ans selon ce qu’il pensait.

« Qu’est-ce que tu lis, jeune garçon ? »

« Je ne lis pas, je corrige, c’est bien plus… distrayant. »

« Je ne vois pas où… Et tu ne m’as pas répondu ! » s’écria soudainement la personne avant de lui prendre le livre des mains.

Il se tourna avec vélocité vers la personne, récupérant le livre avant même que la personne ne puisse réagir. On ne le touchait pas ! On ne prenait pas ses affaires ! On ne…

« Hey ! Je voulais simplement savoir c’était quoi ton livre ! AH ! » s’écria l’adolescente en face de lui avant de récupérer le livre une nouvelle fois, le refermant en mettant son doigt pour éviter de lui perdre sa page.

« Rend-moi mon livre ! Tu n’as pas à prendre ce qui ne t’appartiens pas. »

« Oh ! Tu me tutoies tout de suite ? Tu es donc un jeune garçon très rapide. La théorie des étoiles sur les pokémons issus de notre satellite. Rien que le nom me donne mal à la tête, pas toi ? » lui demanda t-elle alors qu’il ne lui répondait pas.

Elle avait quatorze ans… Ses traits féminins étaient en train de se former mais n’étaient pas déjà mûrs… Elle était tout simplement en train d’être une femme en devenir. Elle avait de longs cheveux verts, un petit chapeau de paille sur la tête, deux yeux rouges et un sourire aux lèvres. Elle avait une longue robe rouge flottante qui lui allait aux genoux et des petites sandales dorées. Il alla rougir subitement alors qu’il disait :

« C’est normal, ce genre de livres n’est pas fait pour les néophytes qui n’ont jamais touché aux étoiles. Vous pourriez me rendre mon livre maintenant ? »

Elle lui tendit son livre, faisant un grand sourire au jeune garçon alors que celui-ci détournait le regard. La Caninos s’était redressée, intriguée par la scène qui se déroulait devant elle. Le jeune garçon s’éloigna rapidement alors que l’adolescente lui criait :

« On se revoit demain, d’accord ?! »

Hors de question qu’ils se revoient demain ! HORS DE QUESTION ! Il ne savait pas qui était cette fille alors bon, vouloir la revoir, pourquoi est-ce qu’il ferait ça ? Il n’avait aucune raison valable et logique qui le forçait à revenir demain !

« Tiens ! Bonjour ! J’ai acheté un livre pour débuter dans l’astrologie ! »

« L’astronomie ! L’ASTRONOMIE ! Tu… Vous n’avez quand même pas confondu les deux ?! » s’écria t-il alors qu’elle tirait la langue d’un air gêné à moitié confus et amusé.

Alors… Pourquoi… Pourquoi est-ce qu’il était revenu aujourd’hui ? Pourquoi est-ce qu’il se retrouvait face à l’adolescente une nouvelle fois ? Pourquoi est-ce qu’il avait crié tout en reprenant le livre des mains, le jetant à la poubelle.

« Mais c’est mon livre ! Je venais de l’acheter ! »

« Si vous voulez apprendre l’astronomie, autant me poser quelques questions. Je vous rembourserai le livre, ce n’est pas un problème. »

« Alors… C’est quoi l’astronomie ? C’est étudier les étoiles, c’est ça ? »

« NON ! Ce n’est pas ça ! C’est l’étude des ASTRES ! Les astres, c’est notre planète, notre système solaire, nos étoiles, nos satellites ! C’est tout ce qui est dans l’univers ! On appelle ça aussi un objet céleste ! »

« Un objet céleste ? Ah… D’accord… »

Il alla s’asseoir à côté d’elle, la petite chienne jappant de joie avant de se mettre dans l’herbe à côté de lui. Il ressortit le livre qu’il avait gribouillé, prenant la parole à nouveau :

« Vous ne savez rien du tout et vous continuez de vous abrutir ! Si vous faites semblant de vous intéresser à ce que je fais pour tenter d’avoir une communication avec moi, c’est complètement raté. Vous feriez mieux d’arrêter maintenant. »

« Toi, tu as un drôle de langage pour un enfant de ton âge. » annonça t-elle en rigolant, les tirant les deux joues avec amusement.

« Aie ! Aie ! Aie ! Mais ça fait mal ! Tu es complètement folle ?! Vous ne savez pas qui je suis ou quoi ?! »

« Hum… Laisse-moi deviner, Théodore Astrum, le gamin super intelligent et dirigeant d’entreprise, complètement renfermé sur lui et vivant dans une cage dorée dont il aimerait s’échapper de temps en temps car il voudrait pouvoir jouer comme les autres enfants de son âge mais il ne peut pas à cause de ses obligations. »

Elle reprit finalement sa respiration après cette très longue tirade qu’elle avait dite d’une traite. Il la regardait avec étonnement, se demandant comment elle savait tout cela. Pourtant, elle n’avait pas l’air d’être une lumière… Mais il fallait se méfier des personnes de ce genre. Généralement, elles cachaient des choses bien moins reluisantes.

« Et bien… Pourquoi est-ce que tu me regardes ? Tu me trouves jolie, c’est ça ? »

« Nullement, mademoiselle. Vous avez autant de chance que je vous dis cela que notre planète se soit formée de telle sorte que nous puissions y vivre dessus. »

« Ce qui me veut dire quoi au final ? » demanda t-elle.

« Même pas dans vos rêves les plus intimes, mademoiselle. » termina t-il en la regardant. La réaction de la jeune fille ne tarda pas : Elle éclata de rire devant l’air sérieux et coincé de l’enfant aux cheveux noirs, celui-ci se demandant ce qu’il avait pu dire de drôle.

« Tu es vraiment attendrissant pour un garçon de ton âge ! Et en plus si adulte… »

« J’ai des responsabilités que vous n’aurez jamais dans toute votre existence, mademoiselle. »

« Ca… Tu ne peux rien en savoir. Alors… Tu t’appelles bien Théodore, c’est ça ? Et tu aimes les étoiles… Ca vient de ton père ? Bartholomé ? »

« Cela ne vous concerne pas. Vous m’ennuyez, je ferai mieux de partir. »

« De partir ? Pourquoi ça ? Si tu es venu, c’est parce que je t’ai dit à demain hier, non ? Alors pourquoi tu ne veux pas plutôt rester ici ? Tu ne m’as même pas demandé mon prénom ! Ce n’est pas très galant de ta part ! »

« Je m’appelle Théodore Astrum… »

Elle poussa un petit soupir amusé : Ce n’était pas SON nom à lui qu’il devait dire… Mais SON nom à elle qu’il devait lui demander. Elle s’approcha de lui, rapprochant son visage à quelques centimètres de celui du jeune garçon, celui-ci se mettant à rougir violemment.

« Demande-moi mon nom ! Tu ne vas pas rendre triste une jeune demoiselle comme tu l’appelles, non ? Alors demande-moi mon nom ! »

« Vous êtes plus vieille que moi alors pour le jeune… »

Elle lui tira les deux joues une nouvelle fois, lui arrachant un petit cri de douleur. Mais ça faisait mal ! Très mal ! Elle était violente cette fille ! Elle allait lui poser beaucoup trop de problèmes, il en était sûr et certain ! Pourtant… Elle ne semblait pas méchante… En fait, elle semblait même très gentille… Elle ne paraissait pas avoir de mauvaises intentions mais il se méfiait… Et de l’autre côté, elle attendait qu’il lui pose cette question.

« Alors… Mademoiselle… Quel est votre nom ? Si vous voulez bien me le donner. »

« Alors mon prénom, messire… Je porte le joli prénom de Séléné. »

Chapitre 121 : Ne pas s’en vouloir

Chapitre 121 : Ne pas s’en vouloir

« Est-ce que tu vas bien, Samus ? Tu n’as pas trop mal ? »

« Phoebe… a été sacrément… violente… Mais tu as mis du temps avant de revenir non ? Où est-ce que tu étais passé ? »

« J’ai rencontré… Ermaga… Et elle voulait faire disparaître le corps de Phoebe… en retirant le phazon… de celui-ci. Je n’ai pas tout compris mais l’un des trois dragons légendaires de Sinnoh est venu m’épauler… et m’a permis de m’enfuir face à elle… »

« Tant que tu vas bien… Alors tout va bien… Aurora nous emmène où ? »

« Je lui ai demandé l’Exelus… Je demanderai un vaisseau pour aller à… Enfin… Sur Terra… De ton côté, tu iras te faire soigner sur Daiban. »

Elle avait sa tête posée sur l’épaule gauche du jeune homme, le corps de Phoebe penchant sur l’autre épaule alors qu’ils étaient tout les trois dans la cuve vide. Enfin… Trois… C’était erroné mais elle ne tenait pas véritablement compte de Siegfried. Vraiment… Vraiment… Il ne voulait plus que cela se reproduise… Et il allait devoir expliquer aux parents de Phoebe…

« Je préfère venir avec toi, Orion. Je ne suis pas sûre que tu sois capable de supporter toute cette pression personnellement… Alors je veux venir avec toi. »

« Tu as surtout besoin de te faire soigner, Samus. Ne fait pas l’enfant s’il te plaît, ça rend les choses simplement bien plus compliquées… »

« Rendre les choses plus compliquées ? Me faire soigner ? Et toi ?! Tu t’es pris une attaque en plein dans le torse et qu’est-ce que je vois ?! Tu n’as même pas mal ! »

Elle lui disait cela avec une légère rage en lui déchirant son haut, montrant le jeune homme torse nu. Sa blessure avait complètement disparu mais elle était sûre que ce n’était pas seulement à cause de la cuve. Il y avait autre chose mais quoi ?!

« Samus… Je préférai… éviter ce genre de choses… à l’avenir… »

« De quoi est-ce que tu parles ? Je ne fais rien de mal que je sache… »

« Retirer mon haut comme ça… Tu vois bien que je vais bien justement. Enfin… Tu fais comme tu veux pour Phoebe… Mais je vais prendre un vaisseau… Ou alors on peut y aller tout de suite… Mais tu n’es même pas capable de marcher correctement, je suis sûr. »

Ce n’était pas vrai ! Elle se redressa sur ses deux jambes, émettant un gémissement avant de s’écrouler sur lui. Il.. Il avait entièrement raison. Ce que Phoebe lui avait fait laissait quand même de sacrées séquelles d’après ce qu’elle pouvait sentir dans ses pieds et son corps. Le jeune homme posa ses mains sur le dos de Samus, lui disant d’une voix lente :

« Tu vois… J’avais entièrement raison… Je promets que ça ne durera pas longtemps. »

« Je te laisse trois jours… au grand maximum… pour revenir… de là-bas. »

Il hocha la tête pour dire qu’il était d’accord. Elle se calfeutra contre lui, ne disant plus rien tandis qu’elle réfléchissait à tout cela. Elle avait annoncé… au jeune homme qu’elle l’aimait… Mais avec la mort de Phoebe… Elle était sûre que cela allait avoir une influence… sur ce qui s’est passé… Sur tout ce qui l’entourait… Ah… Elle ne voulait pas revenir en arrière ! Leur relation était très bonne !

« Tu me promets de ne pas faire de bêtises hein ? Que je ne te vois pas disparaître à l’autre bout de la galaxie… Car sinon, je me verrai forcée et contrainte de venir te reprendre par la peau des fesses avant de te botter ces dernières, Orion. »

« Hein ? Que ? Pourquoi est-ce que tu dis cela, Samus ? »

« Car tu crois que je ne sais pas à quoi tu penses comme bêtises ? Tu te dis obligatoirement que maintenant qu’elle est morte, tu vas rester à nouveau froid et insensible alors que nous nous étions rapprochés… »

« Ca n’a… aucun rapport avec tout ça, Samus… Aucun, aucun rapport ! »

« ALORS POURQUOI EST-CE QUE TA VOIX TREMBLE ?! »

Il ne lui répondit pas, sursautant légèrement alors qu’elle lui pinçait le bras gauche, le faisant crier un peu de douleur. Il n’avait jamais pensé à ça ! Enfin… Si… Un peu… Mais c’était normal… Vraiment normal… Il ne voulait plus… souffrir comme ça… Et surtout… AH… Il resta complètement muet, fermant les yeux sans lui répondre.
Quelques heures passèrent, la jeune femme restant là à le surveiller. Elle allait bien trouver la force dans la colère pour rester simplement debout et le voir emmener Phoebe chez ses parents… Enfin… oui… Elle comprenait… Hum… la douleur… Mais ce n’était pas une raison pour tout gâcher ! Enfin… Bon…

« Nous serons arrivés sur Terra d’ici une vingtaine de minutes. »

« Merci beaucoup, Aurora. Samus… Tu veux rester dans le vaisseau ? Tu n’es même pas capable de marcher… »

« Je ne t’ai pas demandé ton avis, Orion. Je suis parfaitement capable de marcher et je vais te le montrer tout de suite ! »

Elle se redressa la première, serrant les dents alors qu’elle avait les deux jambes qui tremblaient. Elle ne devait pas tomber ! Sinon, elle perdait toute crédibilité. Elle émit un petit sourire en regardant Orion, celui-ci soulevant Phoebe sans rien dire. Il se dirigea vers la sortie de la salle de la cuve alors que Samus perdait son sourire. Pendant qu’elle se mettait à crier, la cuve se refermait à nouveau, se remplissant pour engloutir Siegfried et le laisser plonger dans son sommeil réparateur.

« Tu pourrais quand même me féliciter bordel ! »

« Bravo, Samus… Tu es capable de tenir sur tes deux jambes. Maintenant tends les bras vers moi et viens voir Papa. » murmura t-il avec un peu d’ironie amusée.
Elle se mit à rougir violemment, gênée de la considération qu’Orion avait pour elle. Elle ne se comportait pas comme une enfant ! C’était simplement que ça lui faisait atrocement mal tout ça ! Il pouvait quand même voir qu’elle souffrait non ? Oui… Il le voyait bien puisqu’il déposa Phoebe contre un mur, soulevant Samus pour la déposer sur le fauteuil, lui demandant de bien vouloir être calme.
Elle ferma les yeux, poussant un profond soupir pour savoir sur quel pied elle devait danser avec le jeune homme. Sincèrement, c’était un gros problème avec lui… Mais bon… Elle allait venir avec lui pour les parents de Phoebe… Cela n’allait pas tarder non ? Vingt minutes plus tard, le vaisseau alla atterrir dans une zone légèrement boisée dans les environs de la demeure des parents de Phoebe.

« Merci pour ces coordonnées Orion. Je n’ai guère les données des habitants de Terra. »

« Aucun problème… Je reviens dans deux ou trois heures, je pense… »

« Hého ! Ne m’oublie pas ! Je viens aussi ! » s’écria Samus en se redressant dans le fauteuil, s’écroulant rapidement dessus.
Elle n’était pas en état, ça ne servait à rien. Sans un regard vers elle, il se dirigea vers la sortie du vaisseau, prenant l’ascenseur alors qu’elle grognait de colère. Elle n’avait rien pour se soutenir ?! RAHHHH ! Il l’énervait quand il se comportait comme ça !

Bon… Affronter les parents de Phoebe, leurs pleurs, leur tristesse… Tout ce qu’il allait dire allait être la pure vérité… Simplement la vérité… Phoebe dans ses bras, le jeune homme se dirigeait vers l’imposante maison, disant à l’accueil devant les grillages qu’il devait absolument voir les parents de Phoebe.

Rien que par le nom qu’il donnait, le personnel savait que cela était important et qu’il était un ami de la famille. Néanmoins… Néanmoins… Tout de suite, lorsque les deux parents de Phoebe parurent devant lui, il baissa la tête d’un air triste.
« Phoebe ?! Qu’est… Qu’est-ce qui lui est arrivé ?! »

« Ma fille ! Ma fille ! Elle… Elle est… »

La réaction de la mère ne tarda pas à se faire voir : S’évanouissant d’émotions, le père demanda à ce que l’on appelle tout de suite un médecin alors qu’il demandait à Orion de venir rapidement à l’intérieur. Déjà, le jeune homme avait les larmes aux yeux. C’était plus dur que tout… Mais il devait tout dire… Tout raconter… Leur expliquer ce qui s’était passé…

Il fallut une bonne demi-heure pour que le médecin n’arrive sur dos de Dodrio, sortant des sels pour réveiller la mère de la jeune femme aux cheveux noirs. Phoebe était couchée sur un canapé, les deux bras en croix au niveau de la poitrine, Orion cherchant à contrôler ses larmes avec difficultés alors qu’il leur disait ce qui s’était passé…
L’entraînement, l’enlèvement, le cocon de phazon, l’attaque en traître de Phoebe… Tout… Tout… Il leur disait tout… car il ne devait pas manquer de courage… Pas cette fois… Ca touchait à une personne importante à ses yeux… La mère était déjà partie dans les pleurs, inconsolable tandis que le père tentait de montrer un visage neutre et impassible bien que cela était impossible. Des morts… Il en voyait souvent… Que cela soit des pokémons ou des humains… Mais là… C’était sa fille ! SA FILLE ! Il ne pensait pas la voir ainsi… un jour !

Voir ses enfants disparaître avant eux… C’était une chose qui était difficile pour n’importe quels parents… Et ceux de Phoebe n’étaient pas différents des autres… Pourtant, Orion n’hésitait pas à expliquer ce qu’il avait fait… Comme combatte Phoebe, lire la peur et l’incompréhension dans ses yeux. Tout… Tout… Ah…

« Tu n’avais… pas la possibilité de la ramener… à son état non ? »

« A la fin… Je crois que c’était possible… Mais le phazon est une chose horrible… Il manipule et perverti les pensées des personnes qu’il touche. »

« C’est affreux… Mais… Pourquoi est-ce que Phoebe s’est… jetée dedans ? »

« A cause de moi… Parce qu’elle était jalouse de Samus… et qu’elle voulait que je l’aime… Mais… Mais… Je crois qu’elle ne… »

« Elle voulait devenir assez forte pour que tu n’es pas à t’inquiéter à son sujet. Comme ça, tu aurais pu l’aimer réellement… Sans avoir à t’en faire… Que tout cela se reproduise… »
Oui mais bon… Ce qui était fait était fait… maintenant… Il observa avec tristesse le corps de Phoebe, les soubrettes et les servants baissant la tête, attristés d’apprendre cette nouvelle. Orion ne savait pas où se mettre, détournant le regard avant de murmurer d’une voix lente :

« Le phazon… Je sens qu’il est encore en moi… Est-ce que mon père Bartho… Ma… mère… Personia… vous avait parlé de cela ? »

« Malheureusement, non… Je vois que tu as lu son journal. Je sais que cela a du te faire un choc mais… Euh… Attends un peu. Le phazon, c’est bien ce qui a causé la mort de Phoebe ? Du moins qui est responsable de ce drame ? »

Il hocha la tête d’un air positif pour répondre à l’homme qui paraissait surpris. Celui-ci reprit avec inquiétude dans sa voix :

« Mais alors, tu es en danger toi aussi ?! Tu devrais aller te faire soigner tout de suite, non ?! Nous avons déjà perdue notre fille, nous ne voulons pas qu’un autre drame se produise ! Personia n’aurait jamais accepté ça ! »

« Ne vous inquiétez pas pour moi, le phazon ne semble pas atteindre mon cerveau… Et il n’est pas dangereux à faible dose… Du moins, c’est ce que j’ai cru comprendre. Je vais parfaitement bien… Et je suis… désolé… pour Phoebe… J’aurai vraiment aimé que… »

« C’est bon, Théodore… Même si on continue à en parler, ça ne la fera pas revenir. Nous devons accepter… ce qui s’est passé. Et Giratina lui-même est venu l’accueillir. Je suis sûr qu’au fond d’elle, elle doit être heureuse… surtout si c’est de ta main… »

« Vous… Vous devez me haïr… pour ce que j’ai fait à Phoebe. »

Le père hocha la tête d’un air négatif, reprenant la parole après quelques secondes :

« Phoebe était responsable de ses actes… Ce n’est pas de ta faute en un sens. Il est vraiment… Ah… Triste… qu’elle soit… morte de cette façon… alors qu’elle avait tout fait pour ne jamais être contrôlée comme elle… »

« Comme elle… Oui… Je ferai mieux de partir… Je ne pourrai pas venir à ses obsèques. Pardon… pardon et pardon ! »

Il s’inclina plusieurs fois en sanglotant, fermant les yeux alors que le père et la mère de Phoebe le regardaient avec tristesse. Ils ne pouvaient pas… le détester. Il avait fait ce qu’il avait à faire… C’était vraiment affreux mais… si… Phoebe souriait, cela voulait tout dire à leurs yeux. Finalement, après deux heures, il quitta la demeure de Phoebe, s’arrêtant au bout de quelques mètres pour l’observer une dernière fois : Il ne viendrait plus ici. C’était beaucoup trop dur à ses yeux maintenant…

Il retourna en direction du vaisseau, montant à l’intérieur alors que Samus était toujours enfouie dans le fauteuil, lui jetant un regard assez colérique. Il hocha la tête tristement, la jeune femme signalant à Aurora qu’ils pouvaient repartir mais cette fois-ci en direction de la capitale de la fédération galactique.

« Je vais aller me coucher, Samus. Si tu en as envie, tu peux me rejoindre. »

Hein ? Que quoi ? Il venait de lui proposer quoi ? Elle le regarda, éberluée par ce qu’il venait de dire tandis qu’Aurora s’était mise à rire. Orion… AH ! Elle n’allait pas refuser cela ! Même si elle avait le sentiment que ce n’était pas du tout ce qu’elle croyait. Elle se redressa avec lenteur, Orion étant déjà parti vers la chambre.
Elle pénétra à l’intérieur, voyant Orion couché sur le lit en observant le plafond. Il semblait si soucieux… et si inquiet… Qu’est-ce qui s’était passé ? Elle se dirigea vers lui, se couchant à ses côtés en gémissant à cause de ses blessures. Là, c’était bon, elle n’avait plus du tout envie de bouger. Elle se tourna de telle façon qu’elle se retrouvait sur le dos, regardant le plafond avec Orion, murmurant :

« Ca ne va pas, Orion ? Comment est-ce que les parents de Phoebe ont réagi ? »

« Mal… Très mal… Enfin… Ils ne me détestent pas… mais… Ils sont tristes. »

« On parle de la perte d’un être cher… »

« Oui… Samus… Je n’aime pas les femmes… Je les déteste… Car elles font de ces stupidités des fois… Elles se mettent en danger… et nous rendent malheureux… intentionnellement ou non… Elles sont… belles… aussi… Belles et désirables… Je n’aime pas les femmes… Je ne veux pas les aimer… Phoebe… est encore morte à cause de moi… »

« Arrête tes bêtises ! Tu sais très bien que ce n’est pas le cas ! »

« Tu veux que je te le dise ? Tu veux savoir pourquoi je ne veux pas être amoureux ? »

Hein ? Bien sûr ! C’était quand même important à ses yeux ! Elle se rapprocha de lui dans le lit, le forçant à passer sa main contre son dos pour qu’il puisse la serrer dans ses bras. Elle était toute ouïe… Oui… Elle voulait savoir ce qui s’était passé.