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Chapitre 20 : Besoin d’explications

ShiroiRyu
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Chapitre 20 : Besoin d’explications

« Hum ? Tery ? Viens donc par là. »

Elen s’était adressée à lui, ne lui laissant guère le choix de discuter ses propos. Il s’approcha, se demandant ce que lui voulait la jeune femme. Elle posa une main sur son front, comme pour prendre sa température avant de dire d’une voix calme :

« Non, tu n’as vraiment pas de fièvre. Hier, qu’est-ce que c’était donc ? »

« Juste un peu de fatigue, rien de plus. Il n’y a vraiment pas de quoi s’en faire, je te le jure. »

Si elle devait écouter tout ce qu’il lui jurait, elle ne serait pas tirée d’affaire. Elle poussa un petit soupir avant de se remettre en route. Au moins, pour cette nuit, ils avaient dormi posément et calmement tous les deux, ensemble.

« Tery ? Nous serons arrivés à Omnosmos bien assez tôt, normalement. »

« Je le sais, je le sais hein ? Ne t’en fait pas, je ne vais pas m’évanouir ou autre. Je ne suis quand même pas comme ça non plus, hahaha. »

« Je ne trouve pas cela drôle, Tery. Je ne pensais pas à ça. » répliqua Elen, poussant un léger soupir. Quand il ne voulait pas répondre à quelque chose, il se sentait alors obligé d’agir de la sorte. Qu’est-ce que c’était vexant et énervant. Mais pourtant, elle n’en fit pas la remarque. Il ne pensait pas à mal, elle le savait bien … c’était juste son comportement … qui agaçait.

« Tery, tu arrêtes donc d’embêter Elen ? Vilain garçon, très vilain. »

« Roh, Clari. Tu sais aussi bien que moi que je rigole avec Elen. Je ne lui voudrai jamais aucun mal, elle s’en doute aussi normalement, n’est-ce pas, Elen ? »

« Des fois, je me pose la question, Tery, oui, quelques fois. »

Roh ! Il vint la prendre dans ses bras puis la serrer pendant quelques secondes. Il déposa un rapide baiser sur ses lèvres, ce qui la perturba plus que tout. Il cachait quelque chose. Elle le savait, elle le ressentait … dans ce baiser.

« Tery, si tu as un souci, tu sais bien que … » commença-t-elle à dire alors qu’il lui chuchotait qu’il comprenait parfaitement : oui oui … il viendra la voir s’il y a un problème. Comment rassurer la jeune femme aux cheveux blonds ?

Il n’en avait aucune idée mais il finirait bien par trouver une solution, normalement. Ca serait bête qu’elle se fasse autant de soucis pour si peu de choses. D’ailleurs, peut-être qu’en discutant avec Clari, il pourrait alors parler de leur projet à Elen ? Puis ensuite à Manelena, Royan et Elise. Quant à Sérest et Séran … non merci. Il n’était pas rassuré et il ne voyait pas pourquoi il les inviterait ou alors leur en parlerait.
C’était juste … impossible pour eux. Il n’arrivait pas à leur faire confiance. Ils étaient trop distants, trop souriants, malgré qu’ils étaient plus âgés qu’eux. C’était trop louche à ses yeux mais bon … il ne voulait pas trop le montrer. C’était eux qui avaient trouvé Onyr. Ils avaient des connaissances, des informations, que lui et les autres ne possédaient pas. Et ça, il ne pouvait pas l’ignorer comme si de rien n’était. Est-ce qu’il devait les utiliser ? Comme des outils ? C’était tout simplement monstrueux de penser de la sorte.

Et ça, il ne s’abaisserait pas à avoir de telles idées. Il n’était pas un démon, un être maléfique, il n’avait pas à avoir de tels propos dans le crâne. Hors de question. Ce n’était pas son genre et il chassa bien vite cette mauvaise idée dans sa tête. Allez, hop hop ! Du vent !

« Qu’est-ce que tu fais donc, Tery ? Tu m’inquiètes réellement des fois. »

Elen, encore Elen. Il haussa les épaules, déclarant que cela lui servait pour évacuer le stress et les idées absurdes qui envahissaient son cerveau. Elle l’observa avec inquiétude. A cette allure, il allait vraiment réussir par la faire s’inquiéter alors qu’il n’y avait rien du tout. Ca serait bête de ne pas avoir la paix pour une fois.

Mais, ils n’en étaient pas encore là et la marche en direction d’Omnosmos se faisait sans problèmes sur la route. Peut-être était-ce à cause de leur groupe mais il reconnaissait parfaitement le fait que depuis qu’il était avec Elen et les autres, il ne se faisait jamais attaquer par des créatures féroces.
Peut-être qu’ils étaient trop impressionnants cette fois ? C’était … étrange et déplaisant. Comment est-ce qu’il pouvait expliquer cela ? Il avait l’impression de n’être qu’un monstre encore plus fort que des créatures sauvages. Ces créatures, bien que sauvages et primaires, comprenaient avec leurs instinct animales qu’il ne fallait pas le chercher.

« Ben alors, Tery ? C’est quoi cette mine toute triste ? »

« Oh ? Clari ? Rien de spécial. Je me disais juste : On n’a jamais de problèmes quand on marche maintenant. Auparavant, je me faisais chasser des Gnomolds et d’autres créatures. »

« Et tu ne vas quand même pas me dire que cela te manque non ? »

« Un petit peu quand même … mais pas dans le sens où j’aime me faire mal hein ? »

« Si c’était le cas, je me serai posé quelques questions sur toi. »

Elle éclata d’un rire tonitruant qui fait tourner les têtes du groupe vers lui. Roh ! Elle n’était pas obligée de le dire à haute voix non plus hein ? Qu’est-ce qu’ils allaient tous penser ? Oh et puis zut, ils n’étaient pas forcés de donner leur avis sur le sujet non plus hein ? Il était quand même un être normal. Parfois, il avait juste envie de montrer sa valeur.

« Ça ne serait pas pour impressionner Elen que tu voudrais faire ça ? » lui chuchota la demoiselle aux couettes blondes, souriante et amusée.

« Ça n’a aucun rapport avec Elen. Ne dit pas de sottises. »

« Non ? Tu es sûr de ça ? Je ne sais pas : jouer au mâle viril pour impressionner Elen et qu’elle te tombe dans les bras, ça serait une bonne raison non ? »

« Ne raconte pas n’importe quoi. Ce n’est pas mon genre. »

Et puis bon, il ne le disait pas à haute voix mais il n’avait pas vraiment à s’inquiéter pour qu’Elen lui tombe dans les bras. Cela lui arrivait très fréquemment de toute façon. Il évita donc de continuer la conversation avec Clari. Il était un peu pressé de retourner à Omnosmos, il avait besoin qu’on lui explique quelques petits points comme le fait que les créatures légendaires voulaient sa mort. Oh bien entendu, il en connaissait la raison mais ça manquait d’informations. Car pourquoi une telle haine ? Enfin, il n’avait rien fait contre eux au départ.

Mais bon, des fois, il en était ainsi et pas autrement. Des fois, il n’avait pas le choix et on ne lui permettait pas de décider. C’est comme ça, le destin en décidait autrement, sans qu’il ne puisse y mettre son grain de sel. Il n’aimait pas ça, il détestait ça en fait. Il regarda Elen, lui souriant doucement alors qu’elle lui rendait le sourire. Et s’il évitait de parler ? Tout simplement ? Comme ça, il pouvait être sûr de ne pas raconter de bêtises.

« Hahaha, je crois même que c’est la meilleure idée qui soit. »

« Tery ? Qu’est-ce que je t’ai dit ? »

« De ne pas me parler à moi-même, Elen. Je réfléchissais juste à quelque chose, rien de plus, rien de moins. Sincèrement, il ne faut pas t’en faire. »

Se répéter, encore et toujours mais au moins le message est bien passé. Et il est sûr que les journées aussi. Ils n’eurent aucun problème sur le chemin, arrivant finalement aux portes d’Omnosmos. Quand ils se présentèrent, les soldats les regardèrent avant de dire :

« Pas besoin de nous dire qui vous êtes. On se rappelle de vous. »

Si c’était aussi simple que ça, tant mieux pour lui, enfin, pour eux. Il passa les portes, les soldats observant Sérest et Séran, du coin de l’œil. Comme ils étaient avec Tery, cela passait mais ça ne voulait pas dire pour autant qu’ils n’étaient pas du tout méfiants avec les nouveaux arrivants, même si peut-être, auparavant dans le passé, ils étaient déjà venus. Non forcément par cette porte néanmoins.

« Cette fois-ci, on part directement voir Ernold ? Qu’est-ce que vous en pensez ? »

« Pourquoi ne pas se reposer ? Ernold ne risque pas de s’enfuir non ? »

« Allons trouver une taverne où nous asseoir, ça vaudra mieux. » déclara Manelena après les paroles d’Elen. Bon ben, visiblement, je suis battu donc je vais m’avouer défait.

« Cherchons un petit coin pour nous reposer puisqu’il en est ainsi. »

Je ne peux faire que ça de mieux, de toute façon. Je souris doucement, amusé par la situation tout en réfléchissant à ce que je dois faire. Bon, ce n’est pas si simple que ça mais trouver une bonne taverne mais surtout éviter les conflits comme la première fois que nous sommes venus, ça ne me parait pas déplaisant. Je n’ai pas envie que d’autres cherchent des crosses à Manelena, ça ne me plait pas et je risquerai de m’énerver pour pas grand-chose.

« Qu’est-ce que vous pensez de celle-ci ? » déclara Elise, désignant du doigt une taverne dont l’insigne en bois semblait de bonne facture. Pourquoi pas ? Il n’avait rien contre.

Il pénétra en premier, observant aussitôt les visages. Bon, il y avait de toutes les races et surtout, aucune face belliqueuse lorsqu’il avait franchi l’entrée. Ils allaient pouvoir consommer bien tranquillement. Il chercha du regard un endroit où ils pourraient tous s’asseoir. Hum … une grande table pour huit personnes ? C’était possible visiblement ! Et elle n’était pas prise. Il se dirigea aussitôt vers celle-ci, déposant ses affaires sur la table avant que les autres n’arrivent derrière lui.

« Je pense que ça nous suffira pour le repas, non ? »

« C’est pas mal, oui. Installons-nous et ne perdons pas plus de temps. »

Manelena était encore de mauvaise humeur ? Non, pas vraiment, d’après ce qu’il pouvait voir. Attendant que la serveuse prenne les commandes, ce ne fut pas lui qui lui adressa la parole mais Elen, qui avait décidé visiblement de prendre un plat commun à tout le monde, sans même chercher à savoir s’ils étaient tous d’accord.
Heureusement pour elle, la viande de sanglier était plus que convenable et un repas servi dans une auberge valait toujours mieux qu’un repas cuisiné dehors, sous le froid et la tempête. Enfin, c’est comme ça qu’il voyait les choses. Lorsque chacun fut servi, il mangea en silence, observant les autres personnes dans la pièce. Bon, quelques regards étaient tournés vers eux et il était sûr qu’il s’agissait encore et toujours de la même raison.

Manelena et lui. Il était un démon, elle était une princesse recherchée dans les cinq royaumes. Heureusement que pour Omnosmos, personne ne venait les embêter ou presque. Le petit message de la dernière fois, lorsqu’il s’était énervé, avait surement porté ses fruits depuis tout ce temps. Et surtout, si les rumeurs parlaient du groupe qui avait tué trois créatures légendaires étaient présentes, ils devaient se douter qu’il s’agissait d’eux.

« Tery ? Tu ne manges pas ? Tu n’as pas faim ? »

« Hein ? Oh si si. » dit-il, un peu étonné et encore sous le choc, faisant un sourire à Elen. Il commença à manger de son côté, arrêtant de se déconcentrer sur cet objectif. Bon, normalement, il avait encore beaucoup à faire.

Lorsque le repas fut terminé et payé, ils quittèrent l’auberge, Tery vérifiant d’un bref regard que nul n’avait décidé de les suivre. Il valait mieux d’ailleurs pour cette personne qui en commettait l’imprudence d’éviter de continuer sur cette voie.

« Et maintenant ? Direction les archimages ? »

« On va aller rencontrer Ernold, ça sera le meilleur choix possible. » répondit Tery aux propos d’Elise. C’est vrai qu’elle ne devait pas les connaître surement.

« J’espère qu’il … ne sera pas vraiment effrayé par moi. »

Tery eut un petit rire, lui déclarant que si Ernold n’avait pas eu peur de lui, pourquoi devrait-il être inquiet au sujet de la demoiselle aux cheveux couleur de feu ? Elle se faisait du souci pour pas grand-chose. Il pouvait lui certifier et la rassurer à ce sujet. Il n’y aurait aucun problème, il en était convaincu. Elle vint sourire, bredouillant :

« Pardon, c’est juste que … j’ai toujours un peu peur. »

« Ne t’en fait pas, tu n’es pas la seule à t’inquiéter à ce sujet. Dis-toi que moi aussi, dès que je regarde une autre personne, je me demande si elle est au courant, ce qu’elle pense de moi, si elle voudrait me tuer, s’enfuir, me cracher dessus ? Tellement de raisons qui fait que j’évite de trop parler avec les autres même si je les connais depuis longtemps. »

Voilà que tout le monde arrêtait de parler autour de la table. Il cligna des yeux, se demandant s’il avait dit quelque chose d’irréel ou stupide mais aucun ne vint prendre la parole. Hum ? Oui ? Un souci ? Il se tourna vers Elen mais aucune réponse venant d’elle.

« Vous n’avez pas faim ? Vous devriez manger un peu, non ? »

« Je n’ai plus très faim, Tery. Plus vraiment, oui, je vais aller me promener. »

Elen se releva tandis que les autres la regardaient partir. Hey ? Qu’est-ce qu’il y avait ? Comme la monnaie pour la nourriture et les consommations étaient déjà déposées, il n’avait pas à avoir peur de partir sans payer mais … voilà quoi.

« Vous pouvez me dire ce qui se passe ici ? » demanda-t-il à Royan et aux autres.

« Juste que tu viens d’avouer à demi-mot que pour toi, la vie n’est pas aussi joyeuse que tu prétends l’être depuis des mois. Elle ne pensait pas à cela depuis le départ. »

Il se gratta la joue. Ce n’était quand même pas aussi dramatique que ça non plus hein ? Il ne fallait pas pousser et exagérer. Il le vivait plutôt bien le fait de ne pas être vraiment apprécié par tout le monde. Bon, le souci, c’est que les créatures légendaires avaient la force de le détester et de le haïr mais bon …

« Terminons de manger et ensuite, j’irai lui parler pendant que nous nous rendrons à la tour des archimages. Comme ça, ça sera bien plus rapide, je trouve. »

« Tu ne vas pas la rejoindre dès maintenant, Tery ? »

« Des fois, il vaut mieux que je la laisse seule. Je ne peux pas être toujours à ses côtés, non plus hein ? » dit-il après les paroles de Manelena, un peu étonné que ça soit elle qui lui fasse la remarque. « Je pense qu’elle reviendra rapidement de toute façon. »

Et il ne se trompa pas. Cinq minutes plus tard, Elen était de retour mais avec les yeux un peu rougis. Hum ? Euh, non, il n’était pas d’accord là. Il ne voulait pas de ça par contre. Ils étaient en public et surtout à une table, ça ne se faisait peut-être pas ce qu’il voulait lui faire pour la réconforter mais bon … il pouvait au moins faire ça. Avec lenteur, il plaça sa main sur la sienne, sous la table, la jeune femme aux cheveux blonds tremblant sur le coup avant de se laisser faire, comme une enfant.

« Terminons-en avec le repas une bonne fois pour toutes. »

« Surtout que ce n’est pas ta cuisine, Tery, donc oui, profitons-en. » déclara Royan alors que Tery rigolait faiblement. Hey ! Il insinuait qu’il cuisinait mal ou quoi ? Royan rétorqua que non mais que changer un peu de cuisinier, ça ne pouvait pas leur faire du mal, de temps en temps C’est pourquoi il appréciait encore plus ce repas à l’heure actuelle. Ça ne voulait pas dire qu’après ça, il ne goûterait plus à la nourriture de Tery, loin de là hein ?

Le repas fut finalement terminé après une bonne heure où chacun discuta de tout et de rien, même Elen car Tery faisait tout pour la mêler à la conversation, qu’elle le veuille ou non. Lorsqu’ils quittèrent la taverne, il avait posé sa main sur sa hanche, la gardant auprès de lui. Elle ne s’en offusqua pas, se laissant même plus que faire.

« On tente de rencontrer Ernold ? »

« Ca ne me semble pas une mauvaise idée. Allons-y. »

De toute façon, ce n’était pas comme s’il en parlait depuis déjà quelques heures hein ? Lorsqu’ils avaient pénétré dans Omnosmos, cela avait été son idée principale. Pourquoi est-ce qu’il aurait voulu changer d’avis maintenant ? Ce n’était pas vraiment une bonne réflexion. Mais maintenant qu’ils se dirigeaient vers la tour des archimages, ils pouvaient alors parler avec Ernold de ce qui tracassait le jeune homme.

« Est-ce que tu penses qu’il nous laissera rentrer aussi facilement ? »

« Je ne sais pas du tout mais dans le fond, pourquoi pas ? Je tiens à te rappeler que je suis assez spécial quand même. Enfin, je ne suis pas le seul mais bon … »

« C’est vrai. On oublie tes petites cornes parfois. »

Elen avait dit cela sur un ton légèrement amusé, comme pour le rassurer. Hahaha. Oui, c’est vrai mais il aurait préféré être sans cornes. D’ailleurs, depuis leur dernier passage à Omnosmos, il y avait aussi autre chose de très intriguant. Le fait qu’Elen avait les lignes d’Alzar et les lignes de Zélisia.. Les deux lignes en elle. Voilà quelque chose de vraiment très étonnant et vraiment très surprenant.

« Nous y voilà ! » dit Clari avec un grand sourire en présentant l’imposante tour des archimages devant leurs yeux. Cela faisait si longtemps.

« Ohla ! Que comptes-vous faire par ici ? » dirent plusieurs gardes en se présentant devant eux, empêchant alors l’accès à la tour.

« Rencontrer Ernold, le grand archimage. »

Il avait dit cela avec honnêteté, entendant le profond soupir de Manelena dans son dos. HEY ! Il n’allait quand même pas mentir sur un sujet aussi important non ? Les gardes les regardèrent avec appréhension avant de rire à moitié :

« Bien entendu, rien que ça et puis quoi encore ? Et pour quelles raisons ? »

« Les créatures légendaires qui sont mortes. Les trois d’Honoros, Traslord et Shunter maintenant. » continua de dire Tery avec le plus grand sérieux du monde.

Cette fois-ci, les soldats perdirent leurs sourires, se regardant brièvement. L’un d’entre eux fit quelques pas en arrière tandis que les autres lui répondirent :

« Vous restez ici, ça vaut mieux. On ne voudrait pas avoir à vous pourchasser dans tout Omnosmos, compris ? Je vous préviens. »

« Ben bravo, Tery. Une très belle discrétion de ta part. » déclara Manelena. Elle était déjà prête à user de la force si nécessaire mais Tery posa sa main sur son poing refermé pour la calmer. Il n’y avait aucune raison de s’emporter pour le moment.

« Je disais simplement la vérité. Je me vois mal mentir face à Ernold de toute façon. »

« Et si nous nous retrouvons empalés par les soldats, tu auras alors nos morts sur la conscience avant de mourir à ton tour, c’est donc ça que tu veux ? »

« Tu es parfois vraiment très navrante, tu le sais, Manelena ? Est-ce que l’on te l’a déjà dit par hasard ? Car oui, c’est ce que je pense de toi à ce moment précis. »

Il avait visiblement touché en plein cœur puisqu’elle retira son poing, ne faisant que grogner légèrement. Elle n’avait pas envie de le frapper et elle se retenait mais parfois, cela le démangeait plus que la normale. Elen chuchota :

« Nous ne sommes pas à tuer à vue sinon, les soldats nous auraient déjà attaqué à l’entrée d’Omnosmos et ici aussi. Je pense que l’on peut se rassurer qu’ils ne nous feront aucun mal pour le moment. Il faut juste que l’on soit très patient, je dirai. »

« Je le pense aussi. De toute façon, nous n’avons pas vraiment le choix. »

Ils étaient obligés de rester ici s’ils ne voulaient pas se mettre les soldats sur le dos. C’était vivement déconseillé même que de faire ne serait-ce qu’un mauvais pas. Attendant impatiemment les nouvelles d’Ernold, ce fut une voix de gnomold qui vint leur dire :

« AH ! Vous voilà donc ! Les nouvelles vont vite visiblement. »

« Messire Ernold ? C’est vrai ? »

Il se pencha pour mieux apercevoir le Gnomold derrière les gardes. Bien entendu, il était accompagné par plusieurs d’entre eux mais il ne voyait pas les autres archimages. D’ailleurs, autant le Gnomold l’avait bien marqué, autant les autres archimages, il ne s’en rappelait guère. Le Gnomold à l’âge avancé s’approcha d’eux, faisant un geste de la main pour dire aux soldats d’arrêter de menacer le groupe inutilement.

« Bien entendu que cela est vrai. Néanmoins, je pense me douter de la raison de votre présence en Omnosmos. Cela faisait longtemps. Veuillez donc me suivre. »

« Bien entendu, oui. Enfin, cela concerne les créatures légendaires. »

Le Gnomold leur indiqua de le suivre pour l’emmener à l’intérieur de l’imposante tour. Ils avaient des questions ? Il avait les réponses. Néanmoins, tout dépendait d’à quel point il était prêt à leur offrir les dites réponses. Certaines choses devaient rester secrètes.

Chapitre 19 : Une présence chaleureuse

ShiroiRyu
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Chapitre 19 : Une présence chaleureuse

« Dis-moi, Tery. Tu n’as pas remarqué quelque chose ? »

« Qu’est-ce que je dois remarquer, Clari ? »

Il avait demandé cela à la jeune femme aux couettes blondes, celle-ci le regardant avec amusement avant de désigner tout le monde, dont Sérest et Séran. Elle reprit la parole :

« Regarde bien, nous sommes tous réunis non ? Nous sommes huit ! »

« J’arrive encore à compter, Clari. Mais oui, je vois que nous sommes plus nombreux qu’auparavant. C’est bien mais ça a quoi de spécial ? »

« Nous sommes une petite troupe. Bientôt, nous serons un régiment ! Tu penses quoi de monter une guilde ? De porter un nom commun ? »

Hein quoi ? Il regarda la jeune femme aux couettes blondes, surpris par ce qu’elle venait de dire. Les autres discutaient entre eux, ne pouvant entendre la conversation qu’ils avaient. Il pencha la tête sur le côté avant de demander :

« Est-ce que tu peux répéter ce que tu viens de me dire, s’il te plaît ? »

« Bien entendu, Tery. Qu’est-ce que tu penserais de monter une guilde ? On est assez nombreux. Ou alors, on se fait appeler une troupe et on n’a pas besoin de régler des papiers. »

« Mais pourquoi ? Enfin, je n’ai pas d’idées par rapport à tout ça. »

« Tout simplement car c’est plaisant, tu ne trouves pas ? Que nous portions tous le même emblème, le même symbole, le même idéal. »

C’est bête mais il faut avouer qu’il n’y avait jamais pensé auparavant. Mais bon, ce n’est pas bien grave. Clari semblait sérieuse, très sérieuse, c’était plutôt étonnant venant d’elle. Il demanda d’une voix un peu soucieuse :

« Mais comment ça t’est arrivé comme ça ? Je veux dire : tu me parles de ça comme ça ? »

« J’y réfléchissais, tu sais ? Donc je me disais que ça ne serait pas une si mauvaise idée. »

Il ne prétendait pas le contraire. C’est juste qu’il n’avait pas l’habitude que Clari propose de telles choses. Mais en même temps, ce n’était pas … idiot, ce n’était pas idiot du tout. Enfin, il y avait quelques soucis quand même, qu’il fallait envisager et auxquels il fallait réfléchir :

« Est-ce que les princes, les rois et autres peuvent rejoindre une guilde ? »

« Je ne sais pas du tout. Je ne vois pas pourquoi ça ne serait pas le cas ? On n’est pas une vraie guilde politique et tout le reste hein ? Juste une guilde d’amis ! Enfin, c’est comme ça que je le vois. Mais tu aimes bien cette idée ou pas ? Tu n’as même pas donner ton avis au final ! »

« Hmm … Ben en fait, hum … je dirai qu’elle est pas mauvaise du tout ! »

En fait, il aimait bien cette idée mais il n’avait aucune idée de quel blason ils pourraient porter tous ensemble. Et puis, il fallait voir avec les autres. Et en même temps, que Clari donne une telle idée, c’était plus que surprenant … mais loin d’être déplaisant. Il appréciait beaucoup en y réfléchissant bien. Ah … Il poussa un petit soupir amusé avant d’hocher la tête.

« Le mieux est d’y travailler tous les deux discrètement, qu’on voie quoi faire. »

Elle lui disait cela et il émit un petit rire. Pourquoi pas ? Il ne risquait rien de toute façon à faire de son mieux pour elle ! OUI ! Il était d’accord ! Mais bon, ça pouvait attendre un tout petit peu quand même ? Il vint lui dire doucement :

« Il va falloir que l’on prenne des notes, qu’on envisage un emblème, que l’on établisse quelques règles, comme je ne sais pas … »

« On ne mange pas de telle heure à telle heure ? On ne doit jamais parler de la guilde ? La première règle est : on ne parle pas de la guilde. »

« Je ne sais pas si ça marcherait ainsi mais bon ? Pourquoi pas ? Si tu penses que c’est le mieux, Clari, enfin, je ne comptais pas le crier sur tous les toits non plus hein ? »

Elle éclata de rire en lui montrant bien par là qu’elle ne s’en faisait pas le moins du monde de ce qu’il disait. Elle ne pensait pas à mal et inversement. Mais elle était heureuse, si heureuse qu’il soit d’accord ça. Ce n’était pas une chose simple, ils allaient avoir besoin de fond mais après avoir terminé avec ces créatures légendaires, c’était une bonne idée. Elle était convaincue que cela pouvait donner de grandes choses.

« Par contre, je voulais te dire au cas où quand même. »

« Oui ? Qu’est-ce qu’il y a, Tery ? Encore au sujet de notre idée ? »

« Oui oui, disons que … Ben, même si nous sommes tous un peu spéciaux dans le fond, ça ne veut pas dire que l’on prendra que des personnes spéciales hein ? »

« Comme prince, princesse, porteur et porteuse de Zélisia ou Alzar, non ? Je ne pensais pas faire ça non plus. Mais bon, on a encore tout le temps d’y réfléchir. On en fini avec les deux autres créatures légendaires et comme ça, c’est réglé. »

Il ne pouvait s’empêcher d’acquiescer aux propos de la demoiselle aux couettes blondes. Cela lui faisait du bien d’avoir une telle compagnie avec lui. Ah ! Sans elle, la vie serait beaucoup moins plaisante, il en était sûr et certain. Il en était convaincu. Mais bon, tant mieux qu’elle soit là, ça lui permettait toujours d’avoir un sourire aux lèvres quand elle était dans les environs. Pas qu’avec Elen, c’était triste, ni avec Manelena, ni avec quiconque d’autre dans le groupe mais bon … elle, c’était vraiment une personne dont il avait besoin pour garder le sourire dans les moments les plus difficiles.

« Tery, viens donc un peu par là. Clari t’accapare depuis déjà pas mal de temps. J’ai le droit aussi de t’avoir un peu à moi, non ? »

Elen l’avait pris par le bras, le tirant à elle alors qu’il s’excusait auprès de Clari, lui disant qu’ils continueront à parler de tout ça plus tard. Marchant à côté d’Elen, celle-ci avait placé sa tête contre son bras gauche, ayant coincé ce dernier entre les siens.

« Comment est-ce que tu vas, Tery ? Je n’ai aucune nouvelle à ce sujet. Tu veux bien me le dire ? Tu avais l’air dans une conversation des plus sérieuses avec Clari. »

« Oh, on se racontait des bêtises pour ne pas changer. Mais toi ? Tu t’es sentie délaissée ? »

« Je me sens toujours abandonnée quand tu n’es pas à côté, tu le sais bien, gros bêta. »

« D’accord, d’accord. Je comprends parfaitement, je ne m’étais pas trompé. Ne t’en fait pas, je suis sûr que je pourrai faire quelque chose contre ça. »

Elle eut un peu de rouge aux joues alors qu’il ne pensait à rien de graveleux. C’était rien de bien spécial mais bon, si elle pensait à ça. D’ailleurs, il y avait d’autres choses … qu’il aimerait savoir, un peu comme la discussion qu’elle avait eue avec sa mère.

« Est-ce que tu es sûre de ne pas vouloir me dire de quoi est-ce que tu discutais avec ma mère ? Pas que je sois inquiet hein ? Loin de là. »

« J’en suis sûre et certaine. Elle m’a demandé de garder cela intact pour quelques jours quand même. Si je te le montrais, ça ne serait plus une surprise. D’ailleurs, en parlant de surprise, hum … oups, j’ai failli trop en dire. Je pense que je ferai ça plus tard. J’ai encore beaucoup de chemin à faire de toute façon jusqu’à Omnosmos donc bon, je serai patiente. »

« Mais de quoi est-ce que tu parles ? Tu ne serais pas en train de t’amuser avec mes nerfs par hasard, Elen ? Tu ne te moquerais pas un peu de moi ? »

« Tu sais parfaitement que ce n’est pas le cas, n’est-ce pas ? »

Il haussa l’épaule droite puisque celle de gauche était prise par la jeune femme aux cheveux blonds. Il disait cela dans un sourire, visiblement plus qu’amusé par la situation. Comme il ne pensait pas à mal, ça arrangeait bien le tout. Mais il aurait aimé en connaître un peu plus. Déjà, cela concernait Omnosmos et ensuite ? Quoi d’autre ?

« Ma mère semblait inquiète par rapport à la capitale du monde, tu as remarqué ? »

« Je pense surtout qu’elle était inquiète par rapport à tout, Tery. Pas seulement par rapport à Omnosmos. Quelle mère ne le serait pas ? Tu sais, comme j’en ai jamais eu … »

« Je ne voulais pas t’embêter avec ça, Elen, désolé. Si tu veux, on change de conversation, ça ne me dérange pas le moins du monde. De quoi est-ce que tu veux parler ? »

« Oh, de rien, de rien, ne t’en fait donc pas, Tery. Mais Omnosmos est quand même très grand non ? Tu te rappelles quand nous visitions Midès ? Nous devrions faire de même. »

« Visiter la capitale du monde ? Pourquoi pas, ça ne me semble pas mauvais. Je n’y connais pas grand-chose là-bas. Ça serait une bonne découverte. Vraiment ! Je suis plutôt d’accord donc. J’aime bien cette idée. Ça va en faire des choses à faire là-bas. »

« Tu te répètes Tery. Il n’y a pas tant que ça à faire, tu sais ? »

Oui, oui, mais bon, s’il rajoutait ses propres objectifs, comme se renseigner au sujet d’une guilde et tout le reste, il y avait quelques points sur lesquels il voulait avoir des informations … comme tout simplement la création. Cela allait demander un peu d’argent.

Enfin, il disait cela mais il n’en savait rien. Après quelques heures, ils avaient décidé par se reposer. Maintenant qu’ils étaient tous réunis à nouveau, enfin, ça n’avait pas beaucoup changé, ça, ils allaient pouvoir manger bien tranquillement et paisiblement.


Alors qu’il préparait le repas, accompagné par Elen, les autres s’étaient installés. Il regardait brièvement Clari. Quand même, grâce à elle, il pouvait espérer tellement de choses dans sa vie. Sans elle, sa vie serait bien triste et morne. Mais elle était là, auprès de lui, elle lui avait permis alors de découvrir tant de choses.

« Quand même, Elen, tu sais que j’ai de la chance ? »

« Hmm ? La chance par rapport à quoi, Tery ? De m’avoir à tes côtés ? C’est mignon. » dit-elle avant de venir déposer un baiser sur le coin des lèvres, regardant ce qu’il était en train de cuisiner. D’après ce qu’elle voyait, cela ressemblait à de la viande. Tant mieux, car il était vrai qu’elle avait plutôt un bon appétit.

« C’est exact mais pas uniquement toi, Elen. Tout le monde. Tu ne trouves pas ? »

« Mais si, bien entendu, Tery. Bien entendu .Comment ne pas être content ? »

« Je ne sais pas, des fois, les personnes n’aiment pas être heureuses, voilà tout. C’est comme ça, ça arrive et on ne peut rien y faire. »

« Ne soit pas défaitiste, non ? Je pense qu’avec le ventre rempli, tu ne te poseras plus de cette question, d’accord ? Qu’en penses-tu ? »

Il hocha la tête positivement, faisant un sourire à la jeune femme aux cheveux blonds comme pour la rassurer. Si cela lui permettait de se sentir mieux, il ne s’en priverait pas. Mais bon, pour le moment, c’était encore en train de chauffer. Il continua de fixer la casserole avant de jeter un bref regard sur les autres.
Manelena continuait de faire la tête, Sérest et Séran parlaient avec Clari, rigolant entre eux trois tandis qu’Elise et Royan parlaient plus posément. Bon, Elen était toujours à côté de lui, observant le contenu de la casserole.

« Normalement, ça devrait être bientôt bon, Tery. »

« Encore quelques minutes, je pense, rien de plus. Du moins, jusqu’à ce que la viande puisse au moins s’attendrir un peu plus, pour être certain. »

« Comme tu le désires, c’est toi qui cuisines, Tery. Est-ce que je vais m’installer auprès des autres ou non ? Tu préfères que je reste ? » demanda-t-elle alors qu’il hochait la tête négativement. Mais non, elle pouvait rester ici, bien entendu. Il était hors de question qu’elle parte, surtout alors qu’elle était restée depuis le début.

« J’aurai besoin de quelqu’un pour m’aider à servir. Après, on pourra manger tous les deux, côte à côte, si tu le veux. Tu sais … hum … en fait, non. Rien. »

Il n’avait pas envie de se disputer inutilement en signalant qu’il avait envie de parler avec Clari au sujet de leur idée mais bon, c’était mieux comme ça. Elen pencha la tête sur le côté, lui demandant ce qu’il voulait dire. Il fit un geste négatif de la main avant de dire :

« Pas bien grave de toute façon, Elen. Tu viens m’aider ou pas ? »

« Bien entendu mais tu es parfois un peu bizarre, est-ce que l’on te l’a déjà dit, Tery ? »

« Tous les jours, on me le répète, tous les jours. » dit le jeune homme aux cheveux bruns, émettant un petit rire alors qu’elle venait l’épauler.

« Alors tant mieux, non ? C’est le premier pas vers la voie de la guérison, savoir son mal. »

« Mais tu arrêtes de te moquer de moi, toi ? »

Elle rigola à son tour, déposant un rapide baiser sur le coin des lèvres avant de lui signaler que si elle ne l’aimait pas autant, elle ne se moquerait pas de lui pour des futilités de la sorte. Il soupira avec amusement, commençant à remplir les gamelles tandis qu’Elen allait les servir. Plusieurs allers et retours et voilà que tous étaient servis. Néanmoins pendant qu’il mangeait, il observait Clari qui n’avait aucun mal à se lier d’amitié avec Sérest et Séran.

« Tery ? Tu peux me dire ce que tu penses de tout ça ? »

« Hum ? Oh, c’est bien, c’est bien, Elen. Vraiment très bien. »

« Je te parlais de notre rencontre avec Rokar et c’est la seule chose que tu viens me dire ? C’est bien, c’est bien ? Est-ce que tu te moquerais un peu de moi, Tery ? »

« Hein ? Bien sûr que non, tu sais bien que ce n’est pas du tout mon genre, Elen ! »

« Alors, à quoi est-ce que tu penses pour vaguer de la sorte ? Je pourrai le savoir ? »

« A des choses vraiment sans réelle importance. » murmura Tery. Il se demandait si elle allait le croire mais il n’en était pas vraiment convaincu. Il en eut la confirmation lorsqu’elle posa une main sur son front avant de prendre la température.

« Non, tu n’as pas l’air fiévreux, Tery. Ne m’inquiète pas trop, d’accord ? »

« De toute façon, nous avons encore un peu de marche à faire donc ce n’est pas bien grave. Enfin pas pour aujourd’hui mais je pense que tu as compris où je voulais en venir. »

« Pas vraiment, Tery. Pas du tout même. » vint dire la jeune femme aux cheveux blonds.

« Tout simplement que s’il faut se reposer, on le fera, voilà tout mais je vais bien, promis. »

Ça ne servait à rien de parler. Il se rendait compte qu’il se ridiculisait de minute en minute devant les yeux de la jeune femme aux cheveux blonds. Celle-ci se renfrogna un peu, comme pour lui en vouloir de ne pas s’ouvrir un peu plus sur le sujet qui le taraudait, lui.

« Tant que tu ne sauras pas quoi me dire, Tery, ne me parle pas. »

« Hein ? Mais hum … d’accord, d’accord, Elen. Enfin, c’est bon quand même ? »

« … … … Oui, si c’est la réponse que tu attends de ma part. »

Il l’avait surement froissée mais bon, ce n’était pas encore le moment de parler de la guilde. C’est bête quand même. Ils en avaient à peine discuté et voilà qu’il était surement autant voire plus excité que Clari à cette idée. Hum en fait, en y réfléchissant, difficile d’être plus excité qu’elle sur le sujet, bien trop difficile.

« Tu m’en veux, mon ange ? »

Il tentait l’approche douce et délicate. Elle se renfrogna, cherchant à l’ignorer superbement mais il glissa une main sur sa hanche, la faisant trembler légèrement. Elle trembla un peu, jusqu’à ce qu’il se mette à caresser la dite hanche avec tendresse, chuchotant :

« Je pensais juste à un projet que j’ai pour tout le monde … mais je ne veux pas en parler tout de suite, voilà tout. Je veux garder ça secret le plus longtemps possible. »

« Et pourquoi le garder secret maintenant ? Tu ne nous fais pas confiance ? »

« Où serait la surprise alors ? Si je te le disais tout, tout de suite, Elen ? »

« Bon … Hum … Je pense que je peux te pardonner. »

Elle lui répondit cela dans un murmure à son tour avant qu’il ne sourit. Tant mieux, tant mieux, oui. Maintenant, lui et Elen ont rapidement enterré la hache de guerre pour des futilités. Vraiment, ce projet l’intéressait tellement mais … est-ce que Clari arriverait à rester muette pendant tout ce temps ? Il n’en était pas sûr.

« Dis-moi, Tery ! Tu t’es surpassé aujourd’hui ? »

« Hein ? Oh … Euh, oui, je tente toujours de faire de mon mieux, Clari. »

Il ne s’était pas attendu à ce qu’elle lui adresse la parole tout de suite et cela l’avait quand même un peu surpris, il devait l’avouer. Mais bon, pourquoi pas ? Elle reprit :

« Ne t’en fait pas, je suis sûre de ça. De toute façon, c’est comme ça que l’on avance dans la vie : en cherchant toujours à faire de son mieux, qu’importe la difficulté de la chose ! »

C’était un compliment ? Il l’accepta, tout simplement, regardant devant lui dans un sourire en direction de Clari. Bien entendu qu’il était d’accord pour se faire complimenter de la sorte, pourquoi est-ce qu’il ne le ferait pas ? Il rigola légèrement avant de chercher ses mots. Comment parler sans trop en dire maintenant ? Hum … ce n’était pas bien simple.

« Je pense qu’il va être l’heure ensuite d’aller se coucher. »

« Hum ? Hein ? Déjà ? Tery ? Tu es sûr d’aller bien ? »

Qu’est-ce qu’il avait … Oh zut. Ils étaient à peine en début de soirée. C’était quoi cette blague ? Qu’est-ce qui lui avait pris de raconter une imbécilité plus grosse que sa tête ?

« Hum ? Euh … Je pensais peut-être pas pour maintenant en fait. »

« Oui, oui, je l’espère pour toi. Viens donc par là. Je crois que quelqu’un est bien plus fatigué qu’il ne veut l’admettre. Pourtant, tu ne semblais pas avoir de température. »

« Je ne vais pas mal. Je ne suis pas souffrant, il ne faut pas exagérer non plus. »

« Pourtant, on va dire que tes propos ne sont pas les plus sains possibles. » répliqua Manelena alors qu’il soupirait. Et alors ? Qu’est-ce que cela faisait ?

« Ce n’est pas forcément un problème. C’est bien toi qui me dit souvent que je suis un peu trop bête et que je ne pense à rien, non ? »

« Ce n’est pas exactement ce que j’ai dit, fais attention à ne pas modifier mes propos, je n’aime pas vraiment ça, Tery. Compris ? »

« Blablabla, Manelena. » dit-il en faisant un geste de la main pour dire qu’il ne se sentait pas pour le moins du monde concerné par tout ça.

« Ne recommence plus jamais ça, Tery. Question de survie pour toi. »

Il eut un petit rire amusé par les propos de Manelena alors qu’elle émettait un grognement sonore. Qu’il continue à faire le singe, elle ne deviendra pas sa guenon. Il valait même mieux pour lui qu’elle ne soit rien de tout ça sinon …

« Ne vous disputez donc pas tous les deux. Tery a le droit d’avoir un petit coup de fatigue non ? Il n’est pas toujours au summum de sa force ! »

Clari racontait n’importe quoi, comme à son habitude mais il l’en remercia. Avec ça, l’ambiance vint s’atténuer et au final, ils préfèrent passer tous à autre chose. Ca ne sert à rien de se disputer pour des futilités de toute façon.

« Tery, si tu ne vas pas mieux d’ici ce soir, je te préviens, s’il faut, on ne bougera pas de la journée demain, le temps que tu te soignes, d’accord ? »

« Si cela nous fait trop retarder, je ne préfère pas, je te préviens. »

« Et moi, je te préviens que si c’est nécessaire, je t’attacherai, d’accord, mon amour ? »

Les derniers propos ne laissaient pas place à l’argumentation. Pourtant, il n’était pas malade mais elle avait l’air d’y croire dur comme fer.

Chapitre 18 : Quelques espoirs

ShiroiRyu
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Chapitre 18 : Quelques soupirs

« Et bien, Tery ? Ca n’a pas l’air d’être la grande forme. »

Il avait du mal à lui dire pourquoi ça n’allait pas si bien que ça mais bon … Elen était là, près de lui, un sourire aux lèvres. Elle cherchait à le rassurer et à le conforter. Il ne pouvait que répondre positivement à ces petits signes d’affection.

« Bof, bof … mais ne t’en fait pas, Elen. Ca ira beaucoup mieux plus tard. »

« Encore une dispute avec Manelena, c’est ça ? Cette femme est vraiment insupportable. »

« Elen, s’il te plaît, je n’ai pas envie de me battre à ce sujet. Est-ce que l’on peut juste se taire ? S’il te plaît ? Je ne demande rien de plus, rien de moins … voilà tout. »

Ca aurait été bien mieux à ce sujet plutôt que de l’ouvrir inutilement. Enfin, non, il ne devait pas penser ensuite. Il devait quand même la remercier de vouloir se préoccuper de lui. Il l’embrassa tendrement, Elen répliquant à ce baiser par un des siens, commençant à caresser le torse du jeune homme aux cheveux bruns.

« Elen, il faudra que je prévienne ma mère sur le fait que nous partions d’ici quelques jours. Au grand maximum, je pense que l’on peut rester une semaine mais pas plus, d’accord ? »

« Comme tu le veux, Tery, comme tu le veux. Je ne vois pas pourquoi nous nous empêcherions de de rester plus longtemps de toute façon. On n’est bien ici non ? »

« Il faut penser aux autres … mais aussi au fait que nous avons encore du chemin à faire. »

Elle comprenait, elle comprenait parfaitement ce qu’il voulait dire par là. Elle était tout à fait d’accord avec lui, attention. Elle reconnaissait parfaitement ce qu’il insinuait. Ah … Il y avait si peu de temps à eux dans le fond.

« Mais pour le moment, tu ne vois aucun problème à ce que je profite de toi, non ? Il se fait tard de toute façon, Tery. On doit dormir, tous les deux. »

Ses baisers se faisaient un peu plus voraces alors qu’elle cherchait à dévorer ses lèvres. Déglutissant, il se laissait tout simplement manipuler par le jeune femme aux cheveux blonds, passant une main dans ces derniers tout en souriant tendrement.

« Je crois que ta proposition pour la nuit est très intéressante. Est-ce que tu me permets de jouer avec toi un petit peu aussi, Elen ? »

« Tant que nous sommes deux à nous amuser, pourquoi pas, non ? Moi ou toi ? »

« Hmmm ? De quoi est-ce que tu parles, Elen ? »

Il la vit rougir un petit peu avant de monter le lit sur lequel Tery était couché. Oh … Elle ou lui au-dessus ? Hmmm … Pour une séance de câlins discrets, il valait mieux que ça soit lui qui se trouve au-dessus. Ils commencèrent à s’étreindre tous les deux avant de remonter la couette sur leurs corps, s’amusant à s’aimer pour la nuit avec tendresse.

Le lendemain matin, le jeune homme observait les vêtements tombés au sol, Elen dans ses bras, nue et désirable comme la première fois qu’il avait pu voir son corps. Hmm … Cela avait été encore une sacrée nuit visiblement.

« J’ai l’impression de vivre un rêve. »

Pourquoi est-ce qu’il s’imaginait à chaque fois que ce qui se produisait avec Elen relevait juste du fantasme … que tout cela ne sera jamais réel ? Pourtant, ce qu’il touchait, ce qu’il embrassait, ce qu’il aimait, tout ça était bien … présent.

« Elen ? Il faudrait peut-être que tu te réveilles et que l’on bouge, non ? »

« Hmmm … je ne veux pas maintenant, Tery. On peut rester un peu dans le lit non ? »

« Il faut que l’on se prépare. Je dois aller prévenir ma mère de ce que l’on va faire et aussi du long voyage que l’on va entreprendre, tu comprends ce que je veux dire ? »

« Oui, je le comprends parfaitement mais viens par là. »

Elle le tira à elle, le forçant à se coucher contre son corps dépouillé de tout vêtement. Aussitôt, celui de Tery vint réagir alors qu’il rougissait un peu bêtement, Elen lui chuchotant :

« Au moins, je sais que tu es heureux de me voir et me toucher, Tery. »

« Tu as gagné, Elen. Tu as gagné … on peut bien perdre une trentaine de minutes encore. »

Trentaine ? Il ne s’en vantait même pas. Il voulait juste profiter un peu plus longtemps de la jeune femme aux cheveux blonds. Il passa une main dans ces derniers, l’embrassant doucement dans le cou avant de continuer ses mouvements.

« Vous voilà enfin ? Vous avez mis du temps à vous réveiller tous les deux. Elen, ma pauvre fille, vous devriez vous peigner, vos cheveux semblent avoir livré une bataille des plus âpres. J’ai l’impression que ça ne serait pas du luxe. »

« Oups … Euh … Disons que j’ai eu du mal à me lever. »

Elen rougit comme une enfant alors que Tery saluait tout le monde. Les seuls manquants à l’appel étaient bien entendu Sérest et Séran. Pfff … De toute façon, ce n’était pas comme s’ils étaient déjà amis, n’est-ce pas ? Il y avait beaucoup à faire pour espérer arriver à ce stade.

« C’est ma faute, maman. J’ai retenu Elen. »

« Je me doute, je me doute, installes-toi donc sur une chaise, je prépare de quoi manger. »

Hum, comment est-ce qu’il allait expliquer à sa mère qu’ils allaient partir à nouveau. ? A chaque fois, c’était la même chose. Il se sentait mal à l’idée de la laisser seule. Peut-être qu’il devait la prévenir au sujet des lettres ? Qu’il envoyait ça d’abord à un couple de personnes âgées avant qu’elle n’arrive jusqu’à elle ? Normalement, ça ne devrait pas trop la choquer non ? En plus, il était sûr et certain de lui avoir déjà écrit au sujet de ce couple.

« Hum … maman ? Est-ce que … je peux te dire quelque chose ? »

« Après le petit-déjeuner, Tery. Là, je veux que vous mangiez tous. »

C’était facile à dire, facile à dire mais pas facile à faire Il n’avait pas très faim … malgré la petite fatigue matinale. Mais bon, à force de manger, l’appétit revint peu à peu et il arriva à terminer ce que sa mère lui avait préparé. Tant mieux.

« Tu vois ? Tu avais faim, non ? Je sais parfaitement ce qui est bon pour toi. »

« Oui, maman, je n’ai jamais prétendu le contraire. »

Enfin, pas ouvertement. Mais bon, le petit problème … est qu’il n’arrivait pas à savoir comment expliquer à sa mère qu’ils allaient partir à nouveau. C’était compliqué. Pourtant, il n’avait qu’un simple mot à dire, enfin une seule phrase.

« Maman, moi et les autres, nous allons repartir vers Omnosmos. »

« Faites comme vous voulez, vous êtes assez grands, je pense. N’oublie pas de m’écrire néanmoins, je veux des nouvelles à ton sujet, compris ? »

« Oui, oui, maman ! Bien entendu ! Je ne comptais pas le faire autrement de toute façon ! Ne t’en fait pas à ce sujet. Par contre, je dois t’expliquer comment je le fais : en fait, j’envoie une lettre à Omnosmos et quelqu’un là-bas t’envoie la lettre. Ca permet d’éviter que les différentes nations se posent des questions et tentent de te faire du mal, voilà ! »

« Qu’est-ce que tu es prévoyant, Tery. »

Sa mère vint lui sourire tendrement alors qu’il n’osait pas répondre à ça. C’était juste … pour la protéger, voilà tout. C’était pas pour se moquer ou autre, pas du tout même. Zut de zut … il était maintenant gêné par ça. Sa mère reprit la parole :

« Néanmoins, est-ce que je peux savoir le nom de cette personne à qui tu écris ? »

« Euh, en fait, c’est un couple de vieilles personnes. Elles sont très gentilles et s’occupent d’une bibliothèque dans Omnosmos. Leurs noms est Périk et Jésiana. »

« Je vois, je vois, car elles sont âgées, tu leurs fais plus facilement confiance, c’est cela ? »

« Non, non, maman, c’est juste que j’ai pu leur parler et qu’elles m’ont aidé. »

« Je vois, je vois, à quoi ressemblent-elles ? Tu peux me le dire ? »

« Euh, je veux bien mais … je ne suis pas sûr en fait. Je ne crois pas m’en rappeler, ça fait quand même quelques temps. Enfin, tu as juste à savoir qu’elles sont âgées, voilà tout. »

Il tentait de lui répondre le plus sincèrement possible mais il fallait bien avouer qu’il peinait grandement en ce moment précis. Il poussa un petit soupir avant de mettre une main dans ses cheveux. Euh bon … A quoi est-ce qu’ils ressemblaient ? Il n’en était plus vraiment sûr.

« Ben alors, euh … Ils ont environ soixante ans ! Peut-être presque soixante-dix, je ne l’ai pas demandé … car ça ne se fait pas, maman. »

« Mais à part cela ? A quoi est-ce qu’ils ressemblent ? Comment sont-ils ? De quelle façon est-ce qu’ils se comportent avec autrui ? »

« Hmmm … Je dirai que l’homme est capable de très gentil et agréable. Il est plutôt respecté dans Omnosmos et je sais que j’ai eu beaucoup de problèmes à ce sujet car certains croyaient que je lui voulais du mal quand je l’ai percuté mais en fait non ! »

« Et au sujet de la femme ? Comment est-ce qu’elle se comporte ? »

« Hmmm, ben en fait, pour elle, c’est plus compliqué quand même mais que je sache, elle n’était pas une mauvaise personne. Au départ, elle semble froide mais en fait, elle m’a quand même beaucoup aidé à cette époque, voilà ! »

« Je vois, je vois … Je vois, je vois. »

Elle poussa un profond soupir, Manelena haussant un sourcil en la regardant. Ce genre de choses ne passait pas inaperçue. Avec lenteur, pendant qu’elle terminait son petit-déjeuner, elle demanda d’une voix lente et qui se voulait calme :

« Est-ce qu’il y a une chance que vous ayez été à Omnosmos ? »

« Un peu de sérieux, voyons. Ai-je l’air d’une personne ayant les moyens de me rendre dans un tel endroit, Manelena ? Je pensais simplement à quelque chose d’assez triste. »

« Hein que quoi ? De quoi maman ? Qu’est-ce qui te rend triste ? Tu peux me le dire, s’il te plaît ? Ca ne me plaît pas du tout que tu sois triste … »

« Non, non, ce n’est pas aussi gênant que ça, Tery. Tu sais, tu n’as jamais vu tes grands-parents paternels, n’est-ce pas ? Ni tes grands-parents maternels que je sache. »

Maintenant qu’elle lui faisait penser, c’est vrai que … il ne s’était jamais posé la question de savoir s’il en avait ou pas. Il cligna des yeux, regardant sa mère avant de demander :

« Est-ce qu’ils sont … morts ? Maman ? Ce qui expliquerait que … »

« Non, non, ils ne sont pas morts, pas du tout. Loin de là. Je me dis juste que si un jour, je pouvais aller leur écrire, je le ferai. Les années ont passé, de l’eau a coulé sous les ponts et puis, je peux leur pardonner d’avoir agi de la sorte. Ils pensaient le faire pour mon bien. »

« Mais maman, de quoi est-ce que tu parles ? Je ne comprends rien ! »

« Oh, ce n’est pas bien important, Tery. Ce n’est pas bien important, ne t’en fait donc pas. »

Elle avait toujours ce petit sourire triste aux lèvres. Il ne voyait pas où elle voulait en venir. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Il regarda Elen, Manelena, Clari, Royan et enfin Elise. Aucun ne pouvait l’aider à comprendre ce qui se passait dans la tête de sa mère.

« Enfin bon … Voilà, maman. Est-ce que ça te dérange si je fais ça ? »

« Non, non, tu joues la sécurité et tu as parfaitement raison. Avec les derniers évènements, je comprends que tu veuilles éviter d’avoir des soucis avec les différentes armées Si on m’avait dit qu’un jour, mon fils serait un être recherché dans le monde. »

« Pardon … maman. » balbutia Tery, se disant que dans le fond, il n’était pas mieux que son père. C’est vrai … il voulait éviter de la faire souffrir et voilà le résultat.

« Ne t’en fait donc pas. Ton père n’était pas non plus un exemple avec sa brutalité envers les animaux de la forêt. Nous avions de la viande mais il ne ressemblait plus vraiment à la personne que j’ai connue auparavant. Mais ça, c’est une autre époque. »

Hein que quoi ? Sa mère qui disait ouvertement que son père n’était pas sans défaut ? Etait-ce parce qu’il y avait du monde ? Ou alors, elle voulait juste le rassurer par rapport aux cornes de démon qui pouvaient pousser sur sa tête ?

« Enfin bref, c’est un temps révolu dont il vaut mieux ne plus parler. Cela bien quinze ans maintenant, de l’eau a coulé sous les ponts. »

« Ca ne change pas que … Ah … Maman, nous l’avons vu aussi. »

« Vu ? De qui est-ce que tu parles ? Tu sais pertinemment que je préfère quand tu t’exprimes correctement, n’est-ce pas ? Alors … »

« Rokar … tu sais, le fameux gnomold qui est responsable de sa mort. »

« Et tu comptais me mettre quant au courant ? Que tu sois gravement blessé ? »

« Non non ! Tu le sais bien, maman ! Enfin, je ne suis pas comme ça du tout ! Enfin, pas de la sorte, je veux dire … tu comprends hein ? »

Difficile de s’exprimer quand il tremblait ainsi. Mais en même temps, bien que sa mère était resté stoïque dans sa voix, il avait remarqué les tremblements sur son corps. Elle était terriblement inquiète par rapport à cette nouvelle. Rokar était un traumatisme pour tout le monde dans le village, il avait fait tellement de morts et …

« Est-ce que tu peux m’en dire plus ? J’aimerai savoir surtout cela, Tery. »

« Il ne s’est rien passé de spécial si c’est ça qui t’inquiète, Maman. Nous n’avons pas combattu si c’est vraiment ça qui te perturbe. »

« J’ai un peu de mal à le croire alors que tu … le hais. »

« Pourtant, je peux te promettre que c’est le cas, maman. Je n’ai rien pu faire, à part parler … De plus, de toute façon, il voulait avoir des nouvelles d’Ernold. »

« Ernold … Ernold … Ce n’est pas le nom de l’archimage … le grand archimage dont tu me parlais dans tes lettres ? Ce fameux Gnomold plus que gentil ? Là, j’ai encore du mal à le croire, tu sais … mais bon, je te fais confiance. »

Pourquoi est-ce qu’il avait l’impression de déceler une trace de mensonge dans la voix de sa mère ? Bizarrement, c’était le ressenti qu’il avait en ce moment même mais de là ne pas faire confiance à sa mère, il y avait quand même quelques limites à ne pas dépasser. Il poussa un profond soupire avant de lui dire :

« T’en fais pas, maman. Ernold est vraiment quelqu’un de très très sympathique. »

« Je n’en doute pas le moins du monde. Surtout s’il vient d’Omnosmos. »

« C’est ça en fait maman, il vient d’Omnosmos donc tu n’as pas à t’inquiéter à ce sujet. »

Il se répétait, il se répétait mais comment pouvait-il espérer faire autrement ? C’était aussi compliqué que prévu mais … au moins, il avait réussi à lui parler, c’était déjà ça.

« Bon ben maman … on va y aller, moi et les autres. »

Elle ne fit qu’hocher la tête, se dirigeant vers sa chambre avant de s’y enfermer. Il ne s’attendit pas à une telle réaction. Est-ce qu’il … devait aller la voir ? Non ? Peut-être ? Il regarda les autres, se demandant ce qui se passait.

« Est-ce que je dois aller … lui dire quelque chose ? »

« Pas besoin elle n’est juste pas préparée à te voir partir aussi vite, voilà tout. Allons-nous-en dès maintenant. Prends quelques affaires et zou. »

Il grimpa à l’étage, allant dans sa chambre tout en sachant qu’Elen le suivait. Pourtant, dans la chambre, lorsqu’il se retourna, il était seul. Est-ce qu’elle était retournée avec les autres ? Il ne l’avait même pas vue … enfin bon. Avec de nouvelles affaires pour lui, il se disait justement qu’il serait peut-être temps d’envisager de nouveaux habits pour chacun et chacune. Car bon, toujours porter les mêmes habits, cela devait être lassant.

« C’est bon pour moi ! » dit-il en descendant, remarquant qu’Elen n’était pas là. « Où est-ce qu’elle est passée ? Elle n’est pas descendue ? »

« J’arrive, j’arrive ! N’ayez pas peur ! J’arrive, ne vous inquiétez pas pour moi ! »

Ah ben ? Qu’est-ce qu’elle faisait en haut ? Ils entendirent une porte qui se referma, signe qu’elle était surement rentrée dans la chambre … de la mère de Tery ? Le jeune homme aux cheveux bruns haussa un sourcil, disant d’une voix surprise :

« Euh … Tu as dit au revoir à ma mère ? »

« Hein ? Euh, oui, bien entendu, bien entendu, c’est ce que j’ai fait, oui. C’est bien ça. » s’exclama la femme aux cheveux blonds, un sourire intimidé aux lèvres. Moui, y avait surement eut quelque chose de plus mais pour le moment, il valait mieux ne pas interroger.

« MAMAN ! Nous nous en allons ! Dès que nous serons à Omnosmos, je t’écrirai ! »

Aucune réponse de sa part … bien entendu Il évita de soupirer, étant le dernier à quitter la demeure familiale avant qu’il ne jette un regard derrière lui. Sa mère était à la fenêtre sans qu’elle ne soit ouverte pour autant. Bon … ben … Un petit geste de la main pour la saluer et il s’éloigna. Quelques minutes plus tard, après avoir passé les portes du village, ils étaient tous partis. Le jeune homme aux cheveux bruns vint garder Elen contre lui disant :

« Qu’est-ce que ma mère a raconté, Elen ? »

« Rien de bien spécial, Nev. Sincèrement, tu n’as pas à t’en faire à ce sujet. »

« C’est bien parce que je m’en fais un peu que je te pose la question. Ce n’est pas grave non ? Est-ce que ça me concerne un peu ? »

La voir rougir violemment lui donna la réponse qu’il attendait. Il voulut savoir ce que c’était plus précisément mais il ne vint rien obtenir de sa part. Rien du tout … Humpf. Bon, il n’allait pas la forcer à lui répondre de toute façon.

« Par où pars-t-on alors ? Tout de suite vers Omnosmos ? »

« Oui, Manelena. Il faut juste que l’on fasse attention comme d’habitude, à tout ce qui concerne les soldats de Shunter. Que l’on évite de se faire repérer. »

Mais bon, avec les gnomolds dans les environs, ils ne devraient pas être trop dérangés sur les premiers kilomètres. Par contre, ils avaient encore pas mal de chemin à faire bien que le village de Leskar, était au final, pas trop éloignée des frontières … mais de Traslord.

« Tery ? Tu ne trouvais pas ta mère un peu bizarre ? »

« C’est ma mère donc elle est forcément bizarre, Manelena. Qu’est-ce que tu veux dire ? »

« Tout simplement en rapport avec Omnosmos. J’avais l’impression qu’elle connaissait cet endroit, je ne sais pas pourquoi. »

« Tu t’imagines surement des choses. Ma mère n’a jamais quitté le domaine familial depuis que je suis né. Le plus loin qu’elle a été, ce fut les portes du village. »

« Hum, oui, peut-être, surement. Je me fais des idées, je pense bien dans le fond. »

« J’en suis même certain. Comme si sa mère pouvait paraître suspecte, c’est vraiment ridicule sur le coup, désolé de te le dire, Manelena. » continua de dire Tery, ne pouvant s’imaginer que sa mère lui cacherait quelque chose même si …

« On ne sait jamais, tu ne peux pas connaître forcément ce qu’elle était auparavant. »

Auparavant ? Avant qu’elle ne vienne habiter au village de Leskar ? Qu’est-ce que … Elle insinuait que sa mère venait d’ailleurs ? Il ne s’était jamais posé la question : est-ce que ses parents avaient vécu à Leskar auparavant ? Avant qu’il ne soit né ? Pourquoi est-ce que Manelena venait lui dire ça maintenant ? Ce n’était pas du tout le bon moment pour ça !

Chapitre 17 : Des nouvelles à prendre

ShiroiRyu
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Chapitre 17 : Des nouvelles à prendre

« Ernold va bien … et il reste le plus agréable des Gnomolds que je connaisse. »

« Oh, merci de te servir de moi comme exemple. Je pense que je dois m’en sentir flatté. »

« Si tu le dis. Je n’ai que très peu parlé avec lui mais je reconnais qu’il a des connaissances et des capacités extraordinaires. En plus, il est exactement l’idée que je me fais d’un grand archimage. Puissant et bienveillant, bien qu’il évite d’abuser de sa force. »

« C’est vraiment tout lui … mais il reste toujours aussi vieux ? Car il commence à faire son temps … vu que les archimages sont rarement de jeunes personnes. »

« Ah ça, c’est sûr qu’il a le poil grisonnant et qu’il commence à se faire âgé de ce que j’ai pu voir mais il reste très sage et … »

Il s’arrêta dans ses paroles, se demandant ce qu’il était réellement en train de faire. Il parlait bien d’un Gnomold … avec celui qui était son pire ennemi ?

« Oui ? Et ? Quoi d’autre ? Tu as commencé une phrase, termines-la maintenant. »

« Ernold est un Gnomold très bien. Je ne peux pas en dire autant du reste des Gnomolds que je connais. Pas du tout même. »

« HAHAHAHA ! Bien entendu … bien entendu … oui. Comment pourrais-tu dire du bien du Gnomold qui a tué ton père et d’autres membres de la milice. Tu as de la chance que j’ai décidé de te laisser vivre … oui. »

« De la chance, je ne sais pas si on peut appeler ça de la chance … mais avec tout ce que j’ai vécu en quittant le village, je ne regrette rien. »

Il suffisait de voir de qui il s’était entouré. Il était bien accompagné, très bien accompagné … et il ne le regrettait pas le moins du monde. Il avait découvert des personnes merveilleuses dont celle qui, il espérait, allait parcourir le reste de sa vie.

« Héhéhé, tu devrais alors plutôt me remercier, non ? »

« Te remercier, n’exagères pas non plus. Je ne compte pas remercier un tueur en série. »

« Et que dois-je dire d’une personne qui met en danger la survie de ce monde à cause de ses origines de démon ? Ta mère ne t’a jamais prévenu à ce sujet ? »

« Je ne vois pas pourquoi elle me préviendrait au sujet de quelque chose qui fait que tout le monde doit me haïr et cela sans aucune raison valable puisque les démons sont inconnus de tous et de toutes. Je suis né avec ça, ça ne fait pas de moi un monstre dès la naissance. »

« Héhéhé … Si seulement, c’en était ainsi. Il suffit de voir la princesse qui t’accompagne, n’est-ce pas ? Est-ce que sa vie n’aurait pas changé complètement le jour où elle est née ? Si son existence n’avait pas été reliée au monde de la royauté ? Les origines d’une personne font beaucoup … beaucoup plus que tu ne veux le croire … et l’admettre. »

… … … Il n’avait pas à répondre cela car il savait que Rokar n’avait pas tort. Ce n’était pas une raison pour lui donner raison, hors de question.

« Tery, je commence à perdre patience. »

« Reste calme quand même Manelena, s’il te plaît. Bon ! Euh … Rokar, on se combat ou pas ? Que je sache … je n’aime pas poser ce genre de questions mais … »

« Vous n’êtes pas mes cibles aujourd’hui, j’ai mieux à faire. »

Hein ? Pas ses cibles ? Il cligna des yeux, s’apprêtant à demander de quoi il parlait mais il les regarda tout simplement s’éloigner, dans de petits rires. C’était … vraiment Rokar. Il ne s’était pas trompé, loin de là. Ah … Ah … Ah … Vraiment ?

« Ils sont partis. Il n’y a plus aucune trace d’eux. » déclara Sérest, elle et Séran étant resté particulièrement muets pendant toute la longue discussion.

« Bon, tant mieux en un sens, on n’a pas eu besoin de se battre même … si … bon … »

« Même si bon ? Tu voulais te battre ? C’est ça ? »

Manelena lui criait dessus mais il préférait éviter de se mêler de ça. Il n’avait pas la tête à vouloir se disputer pour de telles futilités. Il avait beaucoup mieux à faire. Il était inquiet … c’était quoi ce qu’ils devaient faire ? Rokar et les autres ? Il n’était pas rassuré.

« Je veux que l’on retourne au village et vite ! »

Il venait enfin de s’exprimer. Il n’était pas rassuré donc il voulait revoir sa mère ! Sans même attendre leurs réponses, il s’était mis à marcher à toute allure, regardant à gauche et à droite. C’est bon, il reconnaissait le chemin maintenant.

« Je sais par où on doit passer ! Suivez-moi maintenant ! » cria-t-il, espérant que ses paroles n’étaient pas prises à la légère.

Car oui, il voulait être sûr que sa mère était en sécurité. Et ça, tant qu’il ne la verrait pas, il ne pouvait pas le confirmer. C’est pourquoi dès l’instant où il vit que les autres le suivaient, il accéléra sa course, n’hésitant pas à les laisser derrière si nécessaire. Plus vite ! Encore plus vite ! Toujours plus vite ! Ne jamais s’arrêter !

Ne jamais s’arrêter ! Oui ! Un point au cœur, il avait fini par arriver jusqu’au village, haletant devant la milice qui lui demanda ce qui se passait. Prétextant qu’il préférait aller voir sa mère le plus tôt possible, que ses blessures n’étaient pas bien grave, il passa à côté d’eux sans même chercher à plus converser maintenant.

« Attends nous un peu, Tery ! Tu exagères ! »

Elen était arrivée après lui, essoufflée alors qu’il avait un petit sourire. Il s’excusait sans pourtant ouvrir la bouche. C’est vrai, il … avait un peu exagéré là. Il s’arrêta, se retournant vers les autres pour les attendre comme le désirait Elen.

Bon, visiblement, ce n’était pas le village que Rokar et ses compagnons ciblaient. Mais alors, qu’est-ce que c’était ? Enfin, tant que tout le monde était tranquille, il n’allait pas trop poser de questions et juste attendre patiemment plus d’informations à ce sujet.

« MAMAN ! MAMAN ! MAMAN ! »

« Cela faisait bien longtemps que je ne t’avais pas entendu crier … » soupira une voix féminine alors que la porte de la maisonnée s’ouvrait, laissant paraître la mère de Tery. « Que se passes-t-il et … Tery ?! »

Elle venait de crier alors qu’elle remarquait le corps encore taché de sang de son fils. Sans lui laisser le temps de souffler, elle le tira à l’intérieur de la maisonnée, laissant la porte grande ouverte. Il se retrouva emmené à la cuisine, forcé à s’asseoir.

« Si tu bouges, je te tues, d’accord ? »

« Mais maman ! Je te promets que ce sont que de petites blessures ! Rien de grave ! »

« Rien de grave ?! De qui est-ce que tu te moques ? Tu veux que je t’explique ce que je pense de tes paroles ? Fais attention à toi ! »

Elle est véritablement en colère, Tery poussant un petit soupir une nouvelle fois alors que le reste de la troupe n’arrive, Clari rigolant grandement avant de dire :

« On dirait bien qu’une personne n’est pas contente, n’est-ce pas ? »

« Ah ça … Je te promets que ce n’est pas simple du tout mais bon … montrez vos blessures s’il le faut, je pense qu’elle pourra aussi vous soigner. Ma mère sait faire pas mal de trucs ! »

« De trucs ? C’est comme ça que tu parles de moi, Tery ? Je te rappelle qu’étant enfant, tu ne faisais que commettre des bêtises. Il fallait bien que je répare ces dernières. Sauf que depuis ce temps, tu as bien grandi et … tes actes sont beaucoup plus dangereux ou fous. »

« Désolé … mais … enfin, on a eu quelques soucis. Mais ce n’était pas les Gnomolds. »

« Les Gnomolds n’auraient rien pu faire contre vous, vu les personnes qui t’accompagnent. »

C’est vrai que … enfin, il était très bien accompagné maintenant. C’était un compliment pour les autres mais en même temps, cela voulait juste dire que d’habitude, il n’était franchement pas bien malin … ce qui n’était pas totalement faux.

« Aie, aie, aie ! Ca pique ! Maman ! Tu utilises encore des herbes bizarres ?! »

« J’utilise simplement ce qui est nécessaire d’appliquer sur tes plaies. Pendant ce temps, est-ce que l’un d’entre vous peut m’expliquer ce qui s’est passé ? Hmmm … Manelena. »

« Je ne vois pas pourquoi je le ferai. Je n’explique pas très bien. »

« Qu’importe, ça sera mieux que mon fils qui poussera des petits cris entre chaque phrase. »

HEY ! Ca le faisait passer pour une chochotte ! Ce qu’il n’était pas, bien entendu ! C’est juste que … OUILLE ! Ça pique ! Ouille ! Ouille ! Ouille ! Hey ! Qu’elle arrête ça ! ARGL ! Il prit une profonde respiration tout en serrant les dos, jusqu’à ce qu’elle dise :

« Voilà, c’est terminé. Qui est la suivante ? Ou le suivant ? Royan, ici, maintenant. »

« Oui madame. » bredouilla l’adolescent, choqué par les paroles de la mère de Tery avant de s’asseoir sur la chaise, n’osant pas la contredire. Tery eut un petit rire en le voyant gémir à son tour alors qu’elle décidait de le soigner. Bon, ce n’était pas grand-chose contrairement à lui mais c’était quand même bien efficace, on n’allait pas se plaindre.

« Suivante ! Manelena, tu passeras en dernière, continues de me raconter. »

Personne n’osait prendre la parole. Sérest et Séran étaient partis à l’auberge, signalant qu’ils allaient se soigner mutuellement. Tery ne préféra pas demander plus de détails alors que c’était au tour de Clari de se faire soigner. Elle par contre, était dans un état aussi déplorable que Tery bien qu’elle continuait de s’amuser :

« Merci beaucoup mère, pour les soins ! »

« Mère ? Toujours aussi blagueuse il semblerait. Tery n’arrête pas de me parler de toi, Clari. Il t’appelle même grande sœur. Je dois donc t’appeler « ma fille » ? »

AH MAIS NON ! Il ne fallait pas que sa mère se mette à jouer de la même façon avec Clari ! RAAAAAAAAH ! Mais non ! Mais non ! Ca n’allait pas se passer comme ça ! Il ne fallait quand même pas trop exagérer non plus hein ? Pffff !

« Suivante ! Elen ? A ton tour. » déclara la mère de Tery, la demoiselle aux cheveux blonds un peu hirsutes venant s’asseoir. La mère reprit la parole : « Hum ? Tu n’as pas l’air si blessée que ça, c’est étrange. Par contre, je ne l’avais pas remarqué au départ mais tes cheveux poussent merveilleusement bien, il semblerait. »

« C’est vrai ? Je … Hum … Je voulais juste les faire pousser un peu sur les côtés, comme deux longues mèches qui tombent au niveau des oreilles. »

« Oui, oui … mon fils a de la chance … beaucoup de la chance. »

Pfff. Elle n’était pas obligée de trop parler aussi hein ? Enfin, il voulait dire : il suffisait de voir à quel point Elen était en train de rougir comme une enfant pendant que Manelena arrêtait de raconter ce qui se passait, visiblement agacée. Quelques minutes s’écoulèrent mais sa mère semblait prendre plus de temps avec Elen.

« Et voilà, c’est enfin fini. Maintenant, il ne reste plus que toi, Manelena. »

« C’est bon, mes blessures ne sont pas si graves que ça et … »

« Assise, maintenant, Manelena. » coupa sèchement la mère de Tery.

« Je ne pense pas, non. Si mes blessures ne sont pas si importantes, je ne vais pas me faire soigner. Fin de la discussion, je vais maintenant … »

« Assise, maintenant, Manelena. » répéta la mère de Tery, celui-ci commençant à trembler. Aie, aie, aie … elle n’allait quand même pas faire du zèle non plus hein ?

« Vous me fatiguez, que vous soyez la mère de Tery ou non. Faisons-le. »

Manelena avait soupiré, visiblement nullement inquiète par ces propos. Elle vint s’asseoir, se laissant appliquer les premiers soins avant que Tery ne remarque que sa mère lui chuchotait quelque chose dans le creux de l’oreille, Manelena répliquant aussitôt :

« Qu’est-ce que vous racontez ?! JE VOUS … »

Mais la mère ne lui laissa pas terminer son cri, continuant de lui parler avant que la femme aux cheveux argentés ne s’arrête et s’immobilise. Etrange, vraiment très étrange. Surtout quand il vit que Manelena n’osait plus répondre, rougissant légèrement.

Qu’est-ce qui venait de se passer devant ses yeux ? Il cligna de ces derniers plusieurs fois à la suite avant de chercher à comprendre la situation mais non … là … réussir à clouer le bec à Manelena, c’était quand même surprenant. Surtout que sa mère semblait parfaitement comprendre l’effet qu’elle venait de produire sur l’ancienne maréchale.

Il avait du mal à y croire mais c’était pourtant le cas. Comment est-ce qu’elle avait réussi ce tour de passe-passe ? Sa mère était une sorcière, ce n’était pas possible autrement ! Lorsque les soins furent terminés, Manelena marmonna :

« Je vais prendre un peu l’air, j’en ai besoin, je crois. »

« Reviens pour le souper. Tu as quelques heures devant toi, donc. »

Elle ne répondit pas à la mère de Tery, quittant la demeure alors que le jeune homme aux cheveux bruns s’approchait de celle qui lui avait donné la vie, demandant :

« Maman, qu’est-ce que tu as dit à Manelena ? Elle était toute sage. »

« Cela ne concerne que les filles, Tery. C’était quelque chose de privé alors pourquoi le demandes-tu ? Depuis quand te sens-tu concerné par ses secrets ? »

« Je ne voulais pas dire ça comme ça … pas du tout même. Enfin bon, j’ai compris que tu ne me répondras pas donc ce n’est pas grave. Je me demande si je dois aller la voir. »

« Tu peux toujours essayer, je suis sûre que cela serait très drôle. »

« Drôle ? Ça ne me rassure pas du tout, là. Bon, je vais la voir maintenant. »

Il ne se préoccupa pas des suppliques d’Elen. Il ne savait pas ce que sa mère avait dit à Manelena mais cela semblait assez grave … enfin, à ses yeux ! Il n’était pas convaincu que ça soit réellement le cas mais qu’importe. Il quitta à son tour la maisonnette familiale, cherchant du regard Manelena. Pfiou, elle n’était pas partie bien loin, elle était adossée à un arbre.

« Coucou, Manelena. Je viens voir si tu vas bien. »

« Tery ? Que … Si c’est ta mère qui m’envoie, je te préviens que … »

« Non, non ! C’est juste moi, je ne sais pas mais te voir détaler de la sorte, c’était quand même surprenant et plutôt inquiétant donc je préfère prendre de tes nouvelles. »

« Je suis partie il y a même pas cinq minutes ! Tu peux me laisser respirer un peu non ? »

« Oui oui … mais j’ai le droit aussi de me faire du souci non ? »

« Pfff. Fais comme tu veux, je veux juste être tranquille un peu alors ne parle pas. »

Oui mais ça ne changeait rien au fait qu’elle n’avait pas l’air en super forme. Elle le regardait parfois brièvement avant de détourner presque aussitôt la tête pour être sûre de ne pas avoir à l’observer. HEY ! C’était quand même un peu vexant quand elle faisait ça.

« Je sais pas ce que ma mère t’a dit mais ne le prend pas en considération. »

« La ferme, Tery. Ce que ta mère a dit est la vérité, elle arrive facilement à lire en moi et ça m’énerve. Je ne sais pas ce qu’elle est réellement mais si je le trouve un jour, je … »

« Ne lui fait pas de mal, c’est ma dernière famille. Ne me la retire pas sinon … » commença-t-il à dire bien que l’idée même que Manelena le fasse souffrir maintenant était une aberration.

« Sinon quoi ? Tu me prends pour une tortionnaire ? Je ne lui ferai aucun mal. »

« Pfiou, tant mieux … me voilà vraiment soulagé, je t’avoue que j’avais sacrément peur. »

Peur de quoi ? Elle haussa un sourcil pour se demander s’il plaisantait mais dans le fond … ce n’était même pas le cas. Il avait vraiment toujours autant peur pour sa mère ? Quelle fils à sa maman, il était un peu pathétique mais … ça … à force … elle le savait, de toute façon.

« C’est ça le pire, je crois … que tu sois sérieux. »

« Que je sois sérieux ? Comment ça ? Le pire ? C’est un peu insultant quand tu parles ainsi. »

« Car c’est peut-être le but ? Non, je ne veux pas être insultante et ce n’était rien contre toi »

Elle semblait avoir terriblement de mal à parler dernièrement. Enfin, il l’avait remarqué bien trop rapidement, depuis que sa mère et elle … avaient discuté. Qu’est-ce que sa mère avait pu dire à la jeune femme ? C’est ça qu’il voulait trouver ! Pfff !

Mais rien n’arriva dans son crâne. C’était le calme plat, le désert le plus complet. Il prit une profonde respiration avant de se venir s’installer à côté d’elle, de l’autre côté de l’arbre, disant d’une voix qui se voulait calme :

« Tu comptes quand même pas quitter le groupe non ? »

« Pourquoi est-ce que je ferai ça ? Est-ce que tu veux me voir partir, Tery ? »

« Non non, pas du tout ! C’est tout le contraire même ! Tu sais bien que ça m’embêterait que tu ne puisses plus venir avec nous. Tu es importante. »

« Importante à quel point ? Même en étant une princesse, on a bien nullement hésité à me sacrifier. Je ne vois pas pourquoi je serai importante. »

« Hein ? Et depuis quand est-ce que tu … sembles aussi désabusée ? Ça ne te ressemble pas du tout, tu t’en doutes, non ? »

Il lui disait cela mais était-ce que sa mère avait dit à Manelena ? Non, la jeune femme habituellement protégée par une armure noire avait rougit après les paroles de sa mère. C’est que quelque chose avait été dit non ?

« Je ne suis pas désabusée. Simplement, je sais ce qui m’attends, je sais ce qui se passe, je sais ce que tout cela veut dire, voilà tout. Mais bon … pourquoi est-ce que je te parle en fait ? »

« Car cela ne te dérange pas vraiment dans le fond ? Et que tu as besoin de parler ? »

« Ne raconte pas n’importe quoi. Si j’ai besoin de parler, ça ne serait pas avec toi. »

« D’accord, je m’en vais alors. On mangera bientôt … enfin je crois. »

« Tery ? Qu’est-ce que tu fais ? Je croyais que tu voulais parler. » demanda Manelena mais il fit un geste négatif de la main avant de lui répondre :

« Je ne suis pas de bonne compagnie. A force, ça va finir par rentrer dans mon crâne. »

« Je n’ai jamais dit ça … enfin, pas de cette façon, Tery. Tu sais bien ce que je veux dire non ? » soupira-t-elle mais le garçon aux cheveux bruns retourna à la maison.

Elle resta seule, un peu désemparée avant de mettre une main sur son front. Pourquoi ? Pourquoi est-ce que ça se passait toujours ainsi avec Tery ? Toujours de cette façon ? Sa mère avait totalement lu en elle. Sa mère était terrifiante, non pas seulement par la physique mais aussi par ses méthodes.

« Pourquoi est-ce que je suis aussi nulle ? »

Pourquoi dès l’instant où il est là, elle s’exprime comme une garce ? Comme une femme détestable ? Et surtout, pourquoi est-ce qu’il continuait de lui parler ? De lui adresser la parole ? Pourquoi ? Pourquoi ?

« Qu’est-ce qui cloche avec lui ? Qu’est-ce qui cloche avec moi ? »

Elle devait retourner à l’intérieur. Elle prit une profonde respiration. De toute façon, c’était trop tard. C’était sa première bataille personnelle … et elle avait perdu avant même qu’elle ne combatte. Elle était pathétique. Elle ne montrait aucun esprit combattif depuis le début.

« Comment est-ce j’ai pu tomber aussi bas ? » se chuchota-t-elle, retournant à la maison.

Chapitre 16 : Mauvaise surprise

ShiroiRyu
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Second axe : Les conditions de l’ouverture

Chapitre 16 : Mauvaise surprise

« Tery, tu peux m’expliquer tout ça ? S’il te plaît ? »

« Comme je te le répète, Elen, j’avais décidé de prendre un peu l’air après cette nuit. Je ne pensais pas que Manelena dormirait sur mon épaule. Voilà tout. Tu arrêtes un peu ça ? »

« Je ne veux pas arrêter. Ça ne semblait pas la déranger, quand je me suis levée. »

Il poussa un soupir, un peu agacé par les propos de la jeune femme aux cheveux blonds. Qu’elle arrête ça, ça ne mènerait à rien de bon. Et surtout, ça l’énervait pour rien.

« J’ai dit stop, Elen. Ne me force pas à parler, surtout si c’est pour écouter ta jalousie. Tu sais parfaitement que ça ne mène à rien de bon, tout ça. »

« Je comprends … mais je n’accepte pas, c’est tout. C’est différent mais en même temps, je veux juste que ce n’est pas normal que je voie ça. Il faut que tu comprennes qu’il y a des choses qui ne se passent normalement pas comme ça. »

« Je le comprends parfaitement mais tu te fais des idées. Tu sais parfaitement que y aura rien de ce genre entre elle et moi. Elle n’a pas le caractère pour. »

« C’est là où tu te trompes lourdement. Tu es aveugle, complètement aveugle. » marmonna Elen entre ses dents, évitant que Tery puisse l’entendre à ce sujet.

Le groupe avait démonté les tentes. Avec la mort d’Onyr, il ne restait plus grand monde … juste deux êtres légendaires. Mais ça ne changeait pas qu’il y avait encore énormément de travail à faire. De plus, comme ils étaient à Shunter, ils étaient forcément recherchés par les soldats du royaume. Pour l’instant, ils avaient de la chance mais qui sait pour combien de temps ? Les ennemis étaient nombreux, bien trop nombreux.

« Hum ? Tery ? Tu as vu les traces au sol ? » déclara Manelena alors qu’il baissait les yeux en réponse à la question de la demoiselle aux cheveux argentés.

« Gnomolds ? Ils sont là ? Ils nous observent depuis quand ? »

« D’après ce que je vois, je dirai plutôt qu’ils sont à la recherche d’informations par rapport à ce qui s’est passé. Ils ne nous ont pas trouvé mais ils vont surement chercher les responsables de la mort d’Onyr donc … ce n’est pas bon signe pour nous. »

« Je me doute bien mais quand même … Enfin bon, je comprends ce que tu veux dire. »

Il ne voulait pas trop parler. Toute façon, tout le monde était au courant puisqu’il fallait les prévenir par rapport au danger qui les attendait. Il espérait vraiment que Rokar n’était pas dans les environs car si c’était le cas … autant dire que cela ne serait pas plaisant même si depuis la dernière fois, il avait développé ses pouvoirs, ça ne changeait rien au fait … qu’il était une figure de son passé, quelqu’un qui l’effrayait grandement. Il ne savait pas comment il pourrait réagir s’il le revoyait maintenant de toute façon.

« Tery, ne t’en fait pas … s’il revient … on s’en occupera. »

Elen tentait de le rassurer alors que quelques minutes auparavant, ils se disputaient encore pour une raison des plus stupides. C’était étrange, vraiment très étrange mais bon, les sentiments amoureux étaient quelque chose de complexe. Il ne savait jamais sur quel pied il devait danser quand tout cela se faisait. Hahaha.

Non, ce n’est pas très drôle mais qu’importe, ils avaient fini par retrouver un semblant de paix. Mais dès qu’il s’agissait de Manelena, il savait parfaitement que ça terminait mal. Quand même, est-ce que ça paraissait crédible que … la jeune femme soit amoureuse de lui ? On parlait quand même de Manelena, pas d’une personne lambda non plus.

Ce n’était pas vraiment possible qu’une telle femme puisse l’aimer. Il n’arrivait pas à le croire, il n’y avait aucune crédibilité dans cela. Du moins rien qui pouvait signaler que la femme aux cheveux argentés puisse l’aimer. Oh, il était sûr d’une chose par contre : elle le considérait comme un ami proche malgré tout ce qu’elle prétendait. Même si elle déclarait le contraire, il ne fallait pas se faire d’illusions à ce sujet.

« Tery, les traces de pas sont bien plus fraîches maintenant. Ils sont une bonne vingtaine je dirai, d’après ce que je pense. »

Manelena avait continué à fouiller le sol, l’observant à cahque pas qu’ils faisaient. Les Gnomolds étaient aussi nombreux ? Il ne se faisait plus d’illusion maintenant. Il savait parfaitement sur quoi ils allaient tomber. Il déclara :

« Il faut que nous allions plus vite, que l’on mette un maximum de distances entre eux et nous. Et le plus tôt sera le mieux. Vite ! »

« Tery, je ne comprends pas. S’ils sont une vingtaine, nous ne devrions avoir aucun mal à les vaincre, non ? » demanda Elise tandis qu’il hochait négativement la tête :

« Pas du tout. Ce ne sont pas des Gnomolds comme on a l’habitude de les rencontrer. Pas du tout ! Pas du tout ! Dépêchez-vous plutôt ! »

« Mais qu’est-ce qui te fait aussi peur ? »

Maintenant, c’était Elen qui lui posait la question. Ils ne comprenaient vraiment pas la situation hein ? Tout le monde le regardait, attendant une réponse qui ne vint pas. Il fit un geste négatif de la main, prenant les devants. Si les traces de pas continuaient dans cette direction, ils devaient alors en prendre une autre ! Et vite !

Il n’avait pas envie de rester plus longtemps dans cet endroit. Il voulait retourner au village et préparer au cas où ce dernier … même si la dernière fois que cela était arrivé … ça s’était très mal passé. Enfin, c’était des souvenirs d’antan. Des souvenirs dont il ne voulait vraiment pas se rappeler, pas du tout. VITE AU LIEU !

« Mais Tery, arrête de courir ! Tu fais n’importe quoi ! »

« Je ne fais pas n’importe quoi, pas du tout. J’essaie juste de nous sauver la vie, voilà tout. »

« Tu exagères un peu, quand même. » continua de dire Elen bien qu’il n’en avait rien à faire. Il savait quand même ce qu’il pensait ! Ce qui se passait exactement !

Enfin, peut-être pas à ce point … mais ça ne changeait rien à ce qu’il avait en tête, ce qu’il pensait que tout allait se réaliser. Zut … de zut … il était perturbé et complexé ! Il ne voulait pas affronter les Gnomolds ! Du moins, pas ceux qui se trouvaient près de son village.

« Je connais ces Gnomolds. Je connais leur force. »

« Non, tu exagères, comme l’a dit Elen. Ces Gnomolds ne peuvent rien faire face à deux démons, plusieurs porteurs des lignes d’Alzar et Zélisia ainsi qu’un prince de Traslord. »

Le groupe n’avait rien … de commun. C’est vrai. Il avait de la chance … ou alors un heureux hasard … que tous et toutes soient réunis en cet endroit. Mais ça ne changeait pas ses inquiétudes pour autant. Oui, il était inquiet, terriblement inquiet même. Mais il n’arrivait pas à mettre la main dessus. Il avait l’impression que tout pouvait s’écrouler.

C’était peut-être exagéré … ou non ? Comment est-ce qu’il devait envisager tout ça ? Ah, c’était compliqué ! Il regarda autour de lui, nerveusement, ne sachant pas quoi faire du tout avant de bredouiller :

« Ils sont proches, bien plus proches qu’on ne le croit. Regardez les traces au sol, je vous le dis qu’ils sont proches … beaucoup trop même. »

« J’entends quelques cris Gnomolds, c’est vrai. »

Elen avait sorti son arc, montrant par là qu’elle ne plaisantait pas. Tous tendirent l’oreille, signe qu’ils se préparaient au pire. Lui-même avait sorti ses griffes, étant en train de trembler. La femme aux cheveux argentés s’approcha de lui :

« Mais tu arrêtes un peu ? Je ne te vois jamais comme ça d’habitude, ce n’est pas normal. »

« Il s’agit … de lui. Je te l’ai un peu expliqué il y a longtemps … je … »

« Traumatisme, oui. Bon, tu vas arrêter de faire l’enfant compris ? »

« Je ne peux pas m’en empêcher, il ne faut pas exagérer. »

C’est si compliqué que ça ! Elle ne comprend pas tout ce que ça représente pour lui ! Tout ce qui se passe seulement … c’est qu’il n’arrive pas à contrôler ses tremblements. Il entendait maintenant des tambours de guerre, non pas aussi imposants que ceux des armées … mais bien capables de lui donner la chair de poule.

« Comment est-ce que l’on peut faire pour que tu cesses ça ? »

« Oh, Manelena, arrête donc d’en vouloir à Tery. Il a le droit d’avoir ses petites craintes aussi hein ? Préparons-nous plutôt à la réception des Gnomolds ! Qu’ils comprennent à quel point ils ne sont pas les bienvenus parmi nous ! » s’exclama Clari, posant une main sur l’épaule de Tery. Celui-ci la remercia d’un petit hochement de tête avant de bafouiller :

« Je vais tenter de m’occuper des autres … mais pour Rokar, malheureusement, je ne pourrai rien faire. Je vous le dis tout simplement, je n’y arriverai pas ! Ce n’est pas possible ! »

Au moins, tous étaient convaincus qu’il ne plaisantait pas sur le sujet. .Ce fut lorsque le sol se fissura à leurs pieds et qu’une forte chaleur en sortit qu’ils firent tous un bond en arrière tous sur les côtés, des flammes en sortant.

« Hum. Ce n’est donc pas un groupe de soldats de Shunter que nous avons là. »

Tery se figea sur place, n’osant plus bouger alors qu’il ne s’était pas trompé. Cette voix ! Il avait parfaitement reconnu cette voix ! C’était celle qu’il pensait ! NON NON ! Hors de question ! NON NON ET NON ! Manelena le prit par le bras, le forçant à reculer.

« Reste en arrière, Tery. Tu n’es pas en état … on va bien s’occuper de lui. »

Des petits cris, des petits hurlements et voilà que la forêt commençait à se mouvoir. Il voyait des Gnomolds qui sortaient. Il n’aurait aucun problème à les tuer mais pas … celui qui se présentait derrière eux, continuant de prendre la parole :

« Zélisia … Alzar … et même une odeur désagréable de démons. »

Démons ? NON ! Pas lui ! Il savait parfaitement ce qu’il était alors ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Comment est-ce qu’il était au courant ? NON NON ET NON ! Si même lui … si même lui s’en mêlait, il n’y avait plus rien à n’espérer alors … plus rien du tout malheureusement. Ah … Ah … Ah … il devait respirer … calmement !

« Et je reconnais même là une tête … parmi les deux démons. »

« Rokar … Rokar. Rokar. Rokar. » continua de dire Tery, n’arrivant pas à s’arrêter. Il devait contrôler sa nervosité mais c’était tout simplement impossible ! Pas maintenant ! Pas en ce moment précis ! Il n’y arrivait pas du tout !

« C’est bien mon nom … mais donc, tu es un démon ? »

La question semblait rhétorique … comme s’il était au courant depuis longtemps. Comme si tout cela n’était pas une réelle découverte en soi. Le jeune homme tremblait de tout son corps, cherchant à canaliser sa magie dans ses mains, sans réellement y arriver.

« Et je vois que tu as réussi à te former une sacrée troupe autour de toi. Oui … »

« Chef Rokar, qu’est-ce que l’on fait ? Ils sont si nombreux … »

« Ne me dit pas que tu as peur, non ? Car si c’est le cas, je préfère encore t’écraser de mes propres mains … » rétorqua le Gnomold aux nombreuses bosses sur le dos. Son épaisse armure rouge brillait sur sa peau alors que le marteau à deux mains qu’il tenait était aussi gros qu’un tronc humain. Dire que même en étant plus grand que la majorité des Gnomolds, c’était à peine s’il était de la taille d’un humain de Shunter. Mais ce n’est pas ça le problème ! Le problème, c’est qu’il était là ! Rokar ! Il était là ! Rokar était là ! Ah … ah … ah … il était en face de lui ! Comment est-ce qu’il devait alors réagir face à lui ?

Il tentait de se montrer raisonnable … de se contrôler mais il n’y arrivait pas … C’était Rokar. Rokar ! Il n’y avait que Rokar ! Le reste des Gnomolds ne l’effrayait guère ! Les personnes autour de lui étaient inexistantes. Il y avait … juste Rokar en face de lui.

« Qu’est-ce que vous nous voulez ? Vous n’avez pas l’air de vouloir nous menacer ou nous combattre, non ? Je ne suis pas stupide au point de ne pas comprendre lorsqu’un adversaire est belliqueux ou non. » murmura Manelena, serrant sa lame dans sa main.

« Hum ? Visiblement, il semblerait que nous ayons là … la future reine de Shunter. »

Manelena cligna des yeux, fronçant les sourcils ensuite. Qu’est-ce qu’il … venait de dire ? Comment est-ce qu’il pouvait savoir tout ça ? Qui lui avait dit ? Elle n’aimait pas quand certaines personnes ouvraient trop leurs bouches.

« Surprise, n’est-ce pas ? Et pourtant, si tu savais tout ce que les Gnomolds connaissent, je ne pense pas que tu apprécieras cette nouvelle. »

« Comme le fait que vous soyez au courant … à mon sujet ? »

Il avait tenté de prendre la parole. Il avait réussi … et le ricanement sinistre du groupe n’arrangeait en rien ses tremblements. Rokar frappa le sol de son arme, reprenant :

« Oh … si ce n’était que ça, n’est-ce pas ? Un enfant démoniaque, une engeance maléfique et malfaisante, que nul ne veut, qu’importe son origine. »

« Je suis un humain avant tout le reste … que cela plaise ou non. »

« Oui, oui … bien entendu, un humain … qui s’amuse à tuer des gardiens protecteurs millénaires … pour ouvrir la porte démoniaque, n’est-ce pas ? »

Il ne savait pas du tout de quoi il parlait. Du moins, cette idée de porte démoniaque ne lui traversait pas du tout l’esprit … mais quoi faire alors ? Enfin, comment imaginer tout ça ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Rokar émit un grognement :

« Le pire est que tu ne sembles même pas au courant des évènements dramatiques qui se trament par tes stupides actions. J’aurai dû t’éliminer, il y a de cela plus de quinze ans. »

« Il y a beaucoup de choses qui se sont produites en quinze ans. »

Il rétorquait cela avec une petite pointe d’ironie non-dissimulée. C’était à cause de cet évènement qu’il était devenu en partie ceci … mais il y avait autre chose. Quelque chose qui le dérangeait dans les dires de Rokar. Il n’arrivait pas à mettre le doigt dessus mais cela n’allait surement pas tarder à revenir dans sa mémoire.

« Je n’aime pas vraiment discuter avec des Gnomolds en pleine nature mais à côté, je ne dirai rien … car bon … dans le fond, je sais que les Gnomolds ne sont pas tous des bêtes sauvages. » déclara Tery bien qu’il gardait ses armes et qu’il tremblait.

« C’est des paroles bien étranges … surtout avec un tel vécu entre nous. Qu’est-ce qui t’as fait changer d’avis à ce point ? Pour que tu puisses prétendre discuter en paix. »

« Tout simplement Ernold, un gnomold d’Omnosmos. »

« Ernolds ? Vraiment ? » demanda Rokar, semblant surpris depuis bien longtemps. C’était même peut-être la première fois que le jeune homme le voyait étonné.

« C’est un Gnomold pas comme les autres. C’est même le Grand Archimage d’Omnosmos. Qui aurait cru qu’un membre de votre espèce était capable de cela. »

« Un membre de notre espèce, tu nous sous-estimes, n’est-ce pas ? »

« Je ne vous estimai pas beaucoup déjà à la base. » répliqua Tery, semblant reprendre un peu du poil de la bête, se sentant plus en confiance maintenant.

« Héhéhé … La langue bien pendue pour un démon. Je me demande ce qui se passerait si je venais à utiliser une telle chose contre toi. » répondit Rokar, serrant son marteau entre ses mains, comme s’il était prêt à s’en servir.

« Utiliser une telle chose ? Quoi donc ? »

« Oh, tu ne devrais pas … trop t’en faire, dira-t-on. Je sais maintenant qui est responsable des récents actes envers les créatures légendaires. J’ai obtenu ce que je voulais. Il me faudra tout simplement les autres Gnomolds à ce sujet. Ah … Ils ne doivent pas s’y attendre. »

De quoi est-ce qu’il parlait ? Et puis … maintenant qu’il connaissait Ernold, il était aussi un peu moins inquiet par rapport aux Gnomolds. Pourtant, il avait tant de questions à poser mais … pas à cette créature en face de lui.

« Tery ? On perd notre temps à discuter ou alors, on va les tuer ? » demanda Manelena, faisant paraître ses lignes d’Alzar sur son visage, celui-ci retrouvant son casque noir tandis que le reste de l’armure apparaissait sur son corps maintenant.

« On évite … puisqu’ils ne veulent pas nous attaquer. »

« Qu’est-ce qui te fait dire ça, Tery ? Tu ne vois pas mes compagnons ? Ils meurent d’envie de tous vous éliminer, qu’importent vos lignes. »

« Si cela avait été le cas, vous nous auriez déjà attaqués. Mais vous savez parfaitement que l’on gagnerait face à vous … en vue du nombre de Gnomolds présents en face de mon groupe.  Vous ne ferez pas ça. »

« Bien présomptueux de croire qu’il n’y a que ça. »

Il le savait parfaitement. Ce n’était pas être présomptueux, c’était juste tenter de jouer sur le moral de l’autre. Mais bon, il se trouvait face à face avec Rokar et d’après ce qu’il avait compris, il ne s’était pas trompé : ce Gnomold était particulier, autant qu’Ernold.

« Comme tu sembles connaître Ernold, tu veux me dire ce que tu es par rapport à lui ? »

« Et pourquoi est-ce que je ferais cela, hum ? Qu’est-ce qui m’y inciterait ? »

« C’est soit ça, soit on s’affronte tous.  Et bon, la situation est avantageuse pour personne … et je ne suis pas vraiment motivé à me battre après Onyr. »

« Onyr … la créature légendaire de Shunter … tuée des mains d’un démon. »

Rokar murmurait cela alors que Tery restait en position de défense. Il n’avait vraiment pas confiance au Gnomold, mais c’était parfaitement compréhensible de toute façon. Qu’est-ce qu’il … devait faire … contre lui ?

« Quand ces créatures légendaires nous attaquent avant même que je ne puisse leur poser des questions, je n’ai aucun remord à les abattre. »

« Bien entendu, bien entendu. Pourquoi pas, n’est-ce pas ? Ce n’était qu’un cas de légitime défense pour les trois créatures légendaires déjà mortes. »

« Ne te moque pas de moi. Je t’ai posé une question. Tu veux y répondre ou non ? »

Il n’était pas rassuré. La discussion s’envenimait et s’éternisait … mais en même temps, il n’y avait encore aucun signe d’agression entre les deux groupes. Comment est-ce qu’il devait faire ? Ne pas les attaquer ? Les attaquer ?

« Que veux-tu savoir sur Ernold ? Ma relation avec lui ? »

« Comment est-ce que cela se fait que tu le connais, surtout ? »

« Comment un Gnomold ne devrait pas connaître celui qui est devenu la plus haute entité du monde dans le domaine de la magie ? »

« Ce n’est pas ça que je veux comme réponse, tu le sais très bien. » continua de dire Tery, respirant bruyamment. Il le prenait pour un imbécile ! Il n’allait pas se laisser faire

« C’est plutôt à moi de te demander : comment vas-t-il ? »

« Qui donc ? Tu ne t’exprimes pas clairement, je ne peux pas savoir de qui tu parles. »

Un sourire mauvais se dessina sur les lèvres du gnomold, amusé par les paroles de Tery. Il tapota doucement son maul, touchant le sol avec lui avant de faire apparaitre un petit geyser de flammes à une cinquantaine de centimètres de lui, entre leurs deux groupes.

« J’aime bien avoir des nouvelles d’Ernold. Est-ce que tu comptes y répondre ou non ? Que je sache si je perds mon temps avec une personne comme toi. »

« Perdre ton temps, rien que ça ? Ah ! Peut-être que je vais alors te dire ce qui se passe de son côté ? De toute façon, je ne l’ai que peu rencontré. »

La discussion allait durer longtemps, très longtemps … et surtout avec le pire adversaire qui soit. Mais il n’était pas prêt à reculer ! Il comptait bien prendre sa revanche un jour !

Chapitre 15 : Ancrée en elle

ShiroiRyu
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Chapitre 15 : Ancrée en elle

« Aie, aie, aie ! Aie ! Aie ! Ouille ! Ca fait mal ! »

« Tu n’avais qu’à pas faire ça, Tery ! Vraiment, tu veux me faire mal ou quoi ? » s’écria la demoiselle aux lignes d’Alzar et Zélisia alors que quelques heures étaient passées. A la place du cadavre d’Onyr qui aurait dû être là, un cratère béant était présent. Il n’y avait pas eu que cela : des arbres, des animaux, des Gnomolds, tout avait été ravagé par cette explosion. Des pieux de terre se trouvaient disséminés un peu partout.

« Mais c’était ça ou vous alliez être blessées ! Je ne pouvais pas … et ils vont bien ? »

Pour la nuit, ils allaient tous dormir à la belle étoile mais pour le moment, il était surtout en train de se faire bander par Elen. Il avait beaucoup à travailler, beaucoup à faire.

« Ils vont bien. Royan a réussi à protéger Elise, pour Clari, elle est réveillée mais reste couchée dans la tente. Tu as même pu l’entendre crier, tu as oublié ? »

« Hahaha, oui … Je suis désolé, j’ai complètement zappé ça. Pardon. »

« Ce n’est pas grave. Serres donc les dents, ça va faire un peu mal. »

Serrer les dents ? Qu’est-ce qu’elle comptait faire ? AAAAAH ! Elle tirait de toutes ses forces sur les bandages. Elle allait le faire souffrir sur ses plaies ! Aie aie aie ! Vraiment, c’était horrible comme torture ! Plus qu’horrible ! Elle exagérait !

« Tu pourrais être un peu plus douce, Elen, je suis blessé ! »

« Je le serai … cette nuit. Mais pour le moment, le plus important est que tu sois soigné. Ce n’est pas avec ma magie que je pourrais tout faire disparaître comme si de rien n’était ! » s’écria Elen alors que Tery regardait autour de lui. Où se trouvait Manelena ? Il avait aussi à l’interroger au sujet de cette histoire. Enfin … ce manque de confiance, il pensait qu’ils avaient passé ça entre eux deux mais visiblement, ce n’était que de la poudre aux yeux.

« Manelena se trouve où, Elen ? »

« Pourquoi est-ce que tu veux savoir ça ? » répondit sèchement Elen, Tery tremblant un peu sur le moment. Il ne s’était pas attendu à une telle réaction.

« Pour rien, pour rien … juste un simplement renseignement, rien d’autre. Elle est où ? »

« Partie explorer les environs pour être sûre qu’on ne soit pas dérangés. »

« Pas dérangés ? A cause des dégâts causés ? Enfin, c’est plutôt compréhensible dans le fond. Mais bon, elle n’avait pas besoin de faire tout ça. »

« Elle croit que je n’ai pas entendu ses petites paroles ? Toi ? Nous trahir ? De quoi est-ce qu’elle se mêle cette idiote ? Comme si tu allais nous trahir. »

« C’est juste qu’avec l’histoire de son père … puis Onyr qui se montre aussi manipulateur. »

« Qui se montrait. Et je ne peux pas d’excuse pour la défendre. Elle ne le mérite pas après tout ! Elle qui joue autant la fière, elle se laisse abuser de la sorte par la première créature mythique venue ? Tu ne trouves pas qu’il y a un problème ? »

« Allons, allons, tu es bien virulente, Elen. Tu ne devrais pas réagir ainsi. »

« Je réagis si je veux comme ça ! Tery ! Ne fait pas semblant de comprendre à quel point elle est emmerdante comme femme ! Pire que ça même ! Elle est plus que chiante. »

« Elen, ne soit pas vulgaire maintenant. » reprit Tery mais avec une voix bien moins douce. Elen vint se calmer aussitôt, s’approchant de lui en chuchotant :

« Pardon … Tery. Juste que Manelena … elle semblait … si proche de toi et là … »

« Et alors ? Qu’est-ce que ça change dans le fond ? Je veux dire, elle peut penser ce qu’elle veut … qu’elle ne fasse juste pas d’erreurs. »

Il ne comprenait pas le problème, n’est-ce pas ? C’était pas du tout de ça dont elle voulait parler. Mais bon … c’était Tery … et elle savait qu’il était extrêmement fatigué. Elle voulait juste dormir avec lui, peut-être quelques caresses partagées et ensuite … se reposer.


Voire un petit peu plus quand même. Ah … Vraiment … Elle poussa un petit soupir, lui signalant qu’elle va voir les autres pour vérifier leurs états. Il se retrouva seul dans la tente, se couchant correctement tout en faisant attention à ne pas se faire mal.

« Ah … Mon corps souffre vraiment … ça fait … »

En fait, il n’y avait pas que ça. Pas que les blessures, il était juste lessivé, complètement. Il avait … juste du mal, beaucoup de mal à rester conscient. Il émit un long bâillement avant de fermer les yeux, n’arrivant pas à les rouvrir. Quel idiot … il allait juste s’endor …


Des heures passèrent, il ne savait pas combien. La seule chose qu’il remarquait, c’était le fait que lorsqu’il rouvrit ses yeux, Elen était couchée sur lui, endormie, sans ses épaulettes, juste avec sa tenue habituelle qui lui collait à la peau.

« Elen ? Est-ce que tu dors ? »

Elle marmonna quelque chose qu’il ne comprit pas réellement. Bon, ça voulait surement dire oui … mais qu’importe. Il l’embrassa sur le front, remarquant que le feu continuait de crépiter. Et surtout, il voyait une forme féminine. Il déplaça tout doucement Elen sur le côté, remettant la couverture sur elle avant de se redresser puis de quitter la tente.

« Aie, aie, aie … Ca fait vraiment plus mal que tout le reste ça … Aie, aie, aie… »

« Alors retourne te coucher, j’ai pas envie de t’entendre. »

« Toujours aussi agréable visiblement. Ca fait plaisir, on dirait bien. » murmura le jeune homme aux cheveux bruns, remarquant que Manelena ne cherchait même pas à se retourner, étant toujours de dos alors qu’elle répliquait sèchement :

« Je n’arrive pas à dormir. Je pensais être tranquille et seule pour trouver le sommeil. »

« Et moi, je ne pensais pas m’endormir aussi vite donc bon, je n’ai pas sommeil du tout. Je peux venir ou tu vas alors me jeter dans les flammes ? »

Elle ne lui répondit pas, le laissant s’installer sans un mot. Pendant de longues secondes, il continuait de la fixer, comme si de rien n’était. Ne semblant pas s’intéresser à lui, elle continua de regarder le feu qui crépitait entre eux deux.

« Tu sais, Manelena … j’aimerai vraiment savoir pourquoi tu disais ça. »

« Dire quoi ? Explique toi, je n’aime pas qu’on tourne autour du pot. Ca ne me plait pas du tout. » rétorqua sèchement la femme aux cheveux argentés.

« Je disais tout simplement ça … sans aucune mauvaise intention. Arrête vraiment de croire que tout le monde t’en veux, Manelena. »

« Arrête de te foutre de moi, Tery ! » voulut-elle s’écrier tout en se levant avec rage, Tery faisant de même pour lui tenir tête. Il répliqua :

« Tu m’excuseras mais quand on se permet de ne plus avoir confiance en moi à cause d’une créature qui décide de te raconter n’importe quoi, je suis autant en colère que toi ! »

« T’as juste rien compris. Tu n’es pas comme nous ! Tu es un démon ! J’ai le droit de … »

Elle s’arrêta dans ses paroles, comprenant qu’elle avait été trop loin cette fois. Le jeune homme n’avait pas détourné le regard. Il n’avait pas montré ne serait-ce qu’une once de déception sur son visage.

« C’est donc comme ça que tu me vois. »

« Tery, ce n’est pas ce que tu crois, je … » commença à bredouiller Manelena.

« Je vais aller prendre un peu l’air, je crois. Si Elen se réveille, tu la préviendras que je suis allé me promener en fait. »

Elle voulut l’arrêter mais cette fois, elle n’y arrivait pas. Le jeune homme ne fit qu’un simple mouvement de la main, s’éloignant des différentes tentes sans un regard vers elle. Quelle idiote ! Mais quelle imbécile ! Elle n’avait pas pu fermer sa grande bouche pour une fois ?! Elle avait été obligée de dire ça ou quoi ?

« Pas ça que j’avais voulu … enfin, pas de cette manière, Tery. Attends un peu. » demanda-t-elle avec lenteur, sa main tendue vers l’endroit où était parti le jeune homme. Ce n’était pas … comme ça qu’elle voulait. Son armure noire revint sur elle sauf au niveau de ses pieds. Elle n’avait pas besoin de mettre ses solerets sinon, les autres allaient se réveiller.

« Quelle imbécile … quelle idiote. »

Cette fois-ci, elle ne parlait pas de Tery mais bien d’elle-même. Elle marchait en direction du chemin que Tery avait pris, suivant ses traces comme si de rien n’était. Il fallait juste … qu’elle s’explique avec lui, rien d’autre. Ensuite, elle retournerait … à ce qu’elle était d’habitude mais là … elle avait dépassé les bornes.

« Tery ? Où est-ce que tu te trouves ? Ne te gâche pas, bon sang ! Il fait nuit et je ne vois presque rien ici. Tery ? »

Aucune réponse de la part du jeune homme. Elle pouvait s’en douter. Comme s’il allait vouloir lui adresser la parole à ce sujet. Elle comprenait parfaitement sa réaction de toute façon. Elle chercha encore et encore, pendant quelques minutes.

« Je ferai mieux de retourner auprès du feu. »

Elle s’arrêta dans son mouvement de retraite, entendant alors … comme si un objet tapait sur le bord de l’eau. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Tery ? Ou alors, autre chose ? Elle vient rejoindre l’origine du son, remarquant que Tery était accroupi devant la rivière.

« J’arrive enfin à te retrouver. Je peux savoir ce que tu fais ? »

« Les démons ne parlent pas aux gens normaux. Vas t-en. »

Elle émit un petit rictus, n’appréciant guère le ton employé par le jeune homme aux cheveux bruns. Pourtant, elle ne vint rien dire, s’accroupissant à côté de lui avant de prendre un caillou. Avec aisance, elle le projeta sur la surface de l’eau mais il ne ricocha qu’une fois.

« Tu penses vraiment qu’avec une armure aussi lourde et des gantelets comme ça, tu peux faire quelque chose de bien ? »

« Tss, je ne perds pas mon temps avec des imbécilités de la sorte. »

« Tu ne serais pas plutôt mauvaise joueuse par hasard ? »

« Répètes cela encore une fois et je te promets que tu le regretteras amèrement. »

« Pourtant, c’est la vérité. Recommence pour voir. »

Il allait voir ! Elle fit disparaître le gantelet noir sur sa main droite avant de récupérer un caillou, recommençant à l’envoyer dans la rivière. Le caillou plongea tout simplement dans l’eau, Tery rigolant faiblement avant de dire :

« Tu t’es énervée, n’est-ce pas ? »

« Qu’est-ce que tu racontes encore ? Je ne me suis pas énervée ! »

« Pourtant, si cela n’avait pas été le cas, tu aurais réussi au moins à faire un ou deux ricochets. Là, tu as tout simplement projeté le caillou dans l’eau, sans même chercher à faire comme moi. C’est vraiment dommage, je pense que tu aurais pu y arriver si tu le voulais. »

« TSSS ! Tu vas voir au lieu de te foutre de moi ! »

Elle reprit un caillou et le lança d’un geste rageur. La pierre fit deux ricochets avant de s’enfoncer dans l’eau, Manelena s’écriant :

« AH ! Tu vois ?! Je peux aussi en faire deux s’il le faut ! »

« Hum. D’accord ? Puisque tu le prends comme ça. »

Il récupéra une pierre puis la reposa au sol. Refaisant ce manège pendant plusieurs secondes, Manelena commença à être agacée avant que Tery ne récupère une pierre presque plate, disant d’une voix qui était calme et lente :

« Maintenant, si on passe aux choses sérieuses, on fait cela. »

Hein ? Comment ça ? Elle haussa un sourcil alors qu’il se concentrait longuement. Il prit une profonde respiration puis se plaça de telle façon que son galet ricochait en suivant le rythme de la rivière. Manelena cligna des yeux sous son casque, comptant à voix basse le nombre de ricochets. Une … dizaine ? Elle l’entendit dire :

« Ce n’est pas bon. Je ne suis pas aidé avec la rivière, c’est plus simple sur un lac. »

« Tu te fous de moi ? Tu en balances une dizaine comme ça et tu arrives à te plaindre ? »

« Pas du tout, Manelena. Juste que je faisais ça pendant des années pour m’occuper … quand j’étais plus jeune, voilà tout. Je crois que j’arrive à en faire une vingtaine au maximum. »

« Tsss … Et ça t’a servi à quoi dans la vie ? » demanda-t-elle avec une pointe d’ironie.

« A rien du tout si tu veux tout savoir. »

Il avait haussé les épaules, repartant sans un mot. HEY ! Il n’allait pas recommencer à l’ignorer ! Il commençait à devenir vraiment insupportable ! Pourtant, elle le voyait qui retournait vers le campement, s’installant en face du feu qui avait réduit en volume. Il jeta quelques morceaux de bois, le relançant tout en se frottant les yeux.

« Je te jure, tu as arrêté de … »

Elle ne termina pas sa phrase, venant s’asseoir à côté de lui. Le bois du tronc servant de banc craqua sous le poids de l’armure noire. Tery regardait profondément le feu, murmurant :

« Pourquoi ? Pourquoi … est-ce que tu te mets à côté de moi ? »

« Onyr m’a dit que j’aurai le sang de mon père sur les mains. Que je serai la nouvelle Reine. Que je serai celle qui dirigera les armées contre les démons … si je ne te tuais pas. »

« Et tu crois tout ce qu’une taupe géante te dit ? »

« Non ! Tu sais parfaitement que ce n’était pas le cas. Mais il m’a parlé d’une porte à Omnosmos. Une porte qui ne s’ouvrirait que lorsque les sceaux seraient brisés. Tout ce qu’il disait … semblait si vrai, si crédible. Je ne me considérais pas comme manipulée. »

« Pourtant, tu en donnes souvent cette impression, Manelena. Du moins, tu ne veux pas le montrer et … Hey ! Me regarde pas comme ça ! »

« Après ce que tu viens de dire, tu ne voudrais pas non plus que je te serre dans mes bras et que je te remercie d’être franc, c’est ça ? »

« Pfff … Je ne voulais pas dire ça comme ça … enfin, si Onyr dit vrai, tu sais que c’était très risqué de me le dire ouvertement ? Enfin, au sujet de ça. »

« Ce n’est pas une preuve comme quoi, je te fais un minimum confiance ? »

Elle marquait un point … sur le coup. Si elle ne lui faisait pas du tout confiance, elle n’aurait rien dit à ce sujet. Il poussa un profond soupir : des fois, il aimerait que tout se termine. Il ne sait pas quand, il ne sait pas comment mais … il regrettait sa vie d’antan. Mais s’il avait fait cela, s’il était resté dans son village, il n’aurait pas connu Elen et les autres. Il n’aurait pas connu la maréchale de Shunter, cette femme qui était justement assise à côté de lui, là.

« C’est exact, Manelena. Enfin bon … j’espère juste que ça ira mieux maintenant. »

« A toi de tout faire pour que ça soit le cas, non ? »

« Comment ça ? Je ne peux pas être ce que je ne suis pas. Tu me connais maintenant depuis quelques années. Si je te semble radicalement différent de ce que je fus, n’hésite pas alors un jour, ça sera bien mieux. D’accord ? Tu peux me le promettre ? »

« Je ne promets rien du tout. Je suis libre de ce que je veux faire. »

« Manelena, promets-le moi. Tu seras surement la seule à pouvoir y arriver. Tu es déjà très forte à la base. Tu es plus que forte même … tu es terriblement puissante. Je ne peux pas demander cela à Elen car elle n’y arriverait pas. »

« Normal et absurde de sa part. Elle a toujours été une femme inutile … et cruche. » déclara la femme aux cheveux argentés bien qu’il ne pouvait voir son visage sous son casque.

« N’exagère pas non plus. Je ne te laisserai pas l’insulter, Manelena. »

« Je me doute, je me doute … Humpf. Bien entendu que tu ne resterais pas là sans rien faire, ça serait tout simplement illogique de ta part et absurde. »

Elle continuait de parler avec une certaine nonchalance alors qu’il n’avait plus rien à dire de son côté. Il prit une profonde respiration, observant le feu qui crépitait sans un mot. Ca ne servait à rien de lui parler, cela ne ferait qu’attiser les flammes de la colère. Ils étaient calmes tous les deux, très calmes même.

« Hein ? Euh … Manelena ? Qu’est-ce que … »

Il sentait un poids sur son épaule, la tête casquée de la jeune femme étant maintenant sur celle de gauche. Hey ? Elle était lourde et … le casque venait de disparaître, laissant voir alors le visage aux yeux fermés de Manelena. Elle … ne dormait quand même pas ?

« Manelena, dis-moi, qu’est-ce que tu penses de tout ça ? »

Il s’attendait à une réponse agressive, lui demandant de mieux s’exprimer mais rien n’arriva. Peu à peu, l’armure disparaissait complètement pour laisser la jeune femme aux cheveux argentés dormir à nouveau. C’est vrai … il n’y pensait qu’à moitié.

« Ils ont tous combattu comme des damnés … pour moi. »

Car il était évident qu’ils ne s’étaient pas battus seulement car c’était une créature légendaire. A chaque fois, il avait fallu que ces créatures s‘en prennent à lui. Mais maintenant ? Maintenant que c’en était fini, qu’est-ce qu’il devait faire ? Il en restait encore deux … mais les paroles de Manelena restaient gravées dans sa tête.

C’était dangereux, très dangereux … trop dangereux. Il restait encore deux sceaux, n’est-ce pas ? En faisant le compte, si chaque créature légendaire représentait un élément, il n’en restait alors plus que deux. Deux créatures … celle de la foudre et celle du vent.

« C’est compliqué, beaucoup trop compliqué toute cette histoire. Qu’est-ce que tu en penses, Manelena ? Par rapport aux créatures légendaires ? »

Aucune réponse, pour ne pas changer. Il poussa un petit soupir, passant une main dans la chevelure argentée de la demoiselle. Elle dormait si paisiblement. Ce qui l’étonnait le plus, c’est qu’elle l’avait fait avec une telle facilité … comme si cela avait été naturel de dormir sur son épaule. Là, elle était juste … hum, non, il était avec Elen. Il ne devait pas regarder ça.

« Je ferai mieux de la ramener bien sagement là où elle dort. »

Il tenta un mouvement mais il n’était pas sûr que ça soit possible malheureusement. Il poussa un petit soupir avant de se mettre à réfléchir à tout ça. Comment est-ce qu’il devait faire ? Il était … juste complètement immobile. D’un geste de la main droite, il vint jeter un nouveau morceau de bois. Il n’allait quand même pas rester ici pendant des heures ? Il allait avoir mal.

« Hmm … hmmm … » marmonna Manelena, sa tête glissant de l’épaule de Tery.

AH ! ZUT ! Elle allait tomber ! Mais la tête vint tout simplement s’installer sur ses genoux. Euh … d’habitude, ce n’était pas l’inverse ? Le garçon qui posait la tête sur les genoux de la fille ? Enfin, de ce qu’il avait compris, non ? Mais hey …

« Manelena, normalement, je dois dormir … enfin, aller dans ma tente, Elen m’attends. »

Encore une fois, l’absence de réponse le fait soupirer. Il plaça à nouveau sa main sur les cheveux de Manelena, ne pouvant s’empêcher les caresser. Vraiment … c’était donc cela qu’il allait faire de toute sa soirée ? Il chuchota :

« Ca va être une longue nuit … une très longue nuit … »

Mais quand même. Il vint mieux installer Manelena sur ses jambes. Elle allait avoir mal au dos demain. Et lui alors ? Il allait devoir surveiller le feu pendant toute la soirée. Manelena ne profitait-elle pas un peu trop de lui parfois ? Il se posait la question en ce moment même.

Chapitre 14 : Avoir confiance

ShiroiRyu
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Chapitre 14 : Avoir confiance

« Tery, je t’accompagnerai jusqu’au bout ! »

Elen avait crié cela, comprenant que le jeune homme aux cheveux bruns était en colère d’avoir vu Clari dans cet état. Bien qu’il semble se disputer souvent avec la femme aux couettes blondes, Elen n’était pas stupide. S’il y avait bien une relation frère-sœur, c’était entre Tery et Clari. C’était aussi simple que ça.

« Je n’ai pas envie que tu te blesses, Elen. Recule. Ça sera rapide. »

Mais surtout très violent, il se le promettait intérieurement. Il n’allait pas se gêner pour faire un joli carnage maintenant et … AH ! Ce mal de crâne … il comprenait ce que ça voulait dire. Il était fatigué, terriblement fatigué. Les évènements s’enchaînaient, le combat traînait en longueur et malgré toute sa volonté, il ne pouvait pas tenir plus longtemps …

« Elen, pousses-toi, je crois que je … commence à défaillir. »

« Résiste, Tery ! Car je ne partirai pas de mon côté ! »

« Fais attention à toi … Elen, c’est tout ce que je te demande. Je ne tiendrai pas plus longtemps, malheureusement. Je … suis désolé. »

Il sentait maintenant les cornes qui poussaient sur son crâne. La fatigue plus la haine qu’il ressentait en direction d’Onyr pour la blessure de Clari, c’était le cumul des deux qui avait emmené à ce résultat. Il allait … exterminer cette taupe.

« Pourquoi est-ce que toi plus particulièrement, tu ne comprends pas la situation ? »

A qui est-ce qu’il s’adressait ? A Elen ? Vraiment ? Il voulait mettre Elen de son côté ? Il n’avait aucun honneur ! Onyr allait crever ! On ne touchait pas à ses amis … mais on touchait encore moins à Elen ! HORS DE QUESTION !

Il n’allait pas laisser faire ça ! Il courut en direction de la taupe, observant les endroits où elle était blessée. Il fallait juste continuer à l’affaiblir de ce côté pour ensuite la terrasser une bonne fois pour toutes ! Mais Elen ? Elle n’allait quand même pas se laisser manipuler de la sorte, n’est-ce pas ? Elle valait mieux que ça, Elen !

« NE RACONTE PAS N’IMPORTE QUOI A ELEN ! »

« Elle a besoin de voir la vérité. Elle a besoin de connaître ce que tu es réellement, monstre ! Je ne partirai pas avant d’avoir semer les graines du doute dans les esprits de tes compagnons ! Qu’ils commencent à voir ce que tu es … en vrai. »

« Ce que je suis en vrai ? TERY VANIAN ! Je viens du village de Leskar et il n’y a que ça qui est vrai ! Je suis un habitant de Shunter et je suis juste accompagné d’un groupe de personnes que nul ne pourra jamais remplacer ! Voilà ce qui est vrai et ce qui ne changera jamais ! Tu es encore plus monstrueux que les deux autres qui étaient plongés dans la folie ! Toi, tu tentes vraiment par tous les moyens de briser l’harmonie dans mon groupe … mais ne t’en fait pas, je vais te le faire payer au centuple pour ça. Tu vas le regretter ! »

Agir … et vite. Il était en train de courir mais sans avoir préparé une attaque ! Il avait ses griffes à nouveau en main mais il n’avait pas encore une idée de comment les utiliser. AH ! Pourquoi ne pas tout simplement se battre avec elles ?

Oui ! Donner des coups de griffe sur la taupe ! C’est ça ! C’est exactement ça ! Il amorça plusieurs mouvements, courant à toute allure vers la créature mythique, espérant réussir à l’atteindre et à la blesser. Mais bon, pour ça, il fallait déjà passer outre ses défenses !


Et ça, contrairement à ce qu’il avait cru au départ, c’était une chose plus que difficile que prévue. BON ! Allez ! Concentration ! Concentration et ensuite, il pouvait se préparer mentalement … à ça. S’il se concentrait, il pourrait réussir à l’abattre !

« Tery ! Accroupis-toi ! MAINTENANT ! »

Elen ? Il s’exécuta aussitôt, s’affaissant en direction du sol alors qu’il voyait plusieurs flèches enflammées qui passaient au-dessus de lui. WOW ! C’était plutôt très dangereux là non ? Mais Onyr n’avait pas eu la possibilité de totalement se protéger, poussant un râle de colère.

« Pourquoi est-ce que toi, tout particulièrement, tu ne comprends pas ?! »

« Je ne me répèterai pas à ce sujet. Je trouve ça lassant mais bon … je vais le faire quand même au cas où pour être sûre que ça rentre bien dans la tête. »

« Tu possèdes les lignes d’Alzar et de Zélisia. Tu es unique dans ce monde … et voilà que tu gâches cette puissance pour défendre un démon ! Un démon ! »

« Et alors ? Qu’il soit un démon ou non, ça ne change rien à mes sentiments. »

Comme ça, c’était dit … et c’était fait. Pourtant, la taupe vint éteindre les flammes, se recouvrant de terre pour former une carapace encore plus lourde et imposante mais cette fois-ci sur le torse. C’était devenu une véritable forteresse vivante !

« Tu es celle qui doit les combattre. Tu es celle qui doit les éliminer. Dire qu’il a fallu tout ce temps pour que tu naisses. Et voilà le résultat ! »

« Le résultat ? Je ne comprends pas la moitié de ce que tu racontes mais je peux te certifier une chose. Ce n’est pas parce que je suis née que je dois obéir à des règles ! Est-ce bien clair ? Je suis libre de faire ma vie ! Comme je le désire ! Que ça plaise ou non ! »

« Absurde … totalement absurde. Tu ne comprends rien, pauvre folle ! Lorsqu’il te tuera de ses propres mains, il sera trop tard ! »

« Qu’est-ce que cela m’importe ? Surtout quand c’est du baratin ! Tu crois que je suis assez idiote pour tomber dans un piège aussi grossier ?! »

« Si seulement cela était un piège … mais tu te trompes lourdement pour ne pas changer. Tu te voiles la face ! Tu ignores tout ! Tu préfères tout ignorer ! »

« Non, je sais juste ce qui est bon pour moi … contrairement à toi qui veut nous manipuler ! »

Elle était encore plus en colère maintenant, les lignes noires et blanches se mélangeant sur son visage et sur ses bras alors qu’elle gardait l’arc pointé en direction d’Onyr. Il fallait que Tery réagisse et aille se mettre à l’abri pendant qu’elle attaquait la taupe géante !

« Tery ! Pousses-toi maintenant ! »

« Maintenant ? Je te rappelle que normalement, je dois combattre aussi ! »

C’est vrai quoi ! Elle venait d’inverser complètement les rôles ! Il était prêt à se battre ! Sauf que la taupe était elle aussi complètement enragée, de plus en plus blessée. Une sphère électrique frappa Onyr dans la face, celui-ci s’écriant :

« Tu crois vraiment m’infliger des blessures avec ça ?! »

« Pas vraiment mais cela te perturbe et c’est assez divertissant. »

Divertissant ? Elle blaguait, n’est-ce pas ? Comme s’il trouvait ça divertissant ! Il allait leur montrer comment il allait réagir à tout ça ! ASSEZ ! ASSEZ ! ASSEZ ! Il planta ses griffes dans le sol, se mettant à quatre pattes alors que sa carapace se recouvrait peu à peu de pics.

« TERY ! TOUT LE MONDE ! PROTEGEZ VOUS ! MAINTENANT ! »

Se protéger ? Et comment est-ce qu’il devait faire ça ?! Il était juste à portée d’Onyr ! C’était beaucoup trop tard pour ça ! Il mit ses mains en croix devant lui, prêt à attendre le pire … chose qui arriva bien plus vite qu’il ne l’aurait cru.

Des pics … des pics de la taille d’un bras humain sortirent de la carapace d’Onyr, partant dans tous les sens alors qu’il se retrouvait plaqué au sol, Elen l’écrasant de tout son corps, poitrine collée au visage. Il se sentit rougir sans … pour autant être blessé. Lorsque ce fut terminé, après quelques secondes, il rouvrit les yeux.

« Euh … Elen, tu es un peu … gênante sur le coup, je dois avouer. »

« Tery, ne bouge pas. Je suis … un peu fatiguée, je dois avouer. »

Un peu fatiguée ? Il la regarda, remarquant que oui … elle semblait exténuée et en sueur. Mais avec ces lignes sur son visage, elle était vraiment … radieuse malgré tout cela. Il la regarda, un sourire aux lèvres, déposant un rapide baiser sur les siennes.

« Bon, je vais m’occuper de lui … définitivement. »

« Une barrière de vent ?! Une barrière de vent ?! VRAIMENT ?! »

De quoi est-ce qu’il parlait ? De ce qu’Elen avait fait ? En jetant un coup d’œil autour de lui, il remarqua que oui, il y avait bien … des pics autour d’eux. A cette distance, aucun n’avait réussi à les atteindre. Il prit rapidement Elen dans ses bras, roulant sur le côté alors qu’une griffe d’Onyr tentait de les tuer tous les deux.

« Il commence vraiment à devenir lourd, celui-là ! »

Quelque chose avait percuté Onyr, le repoussant en arrière. Quelque chose de lourd et imposant. Pouvant se relever avec Elen, il ne s’était pas trompé. C’était bien la voix de Manelena qui avait pris la parole.

Et celle-ci était tout simplement en train de lutter contre Onyr, pouvant y arriver maintenant que la créature était affaiblie grandement. Elle allait la renvoyer là d’où elle venait ! Mais bon, Royan et Elise étaient toujours aux côtés de Clari, vérifiant son état pendant que Sérest et Séran observaient la situation. Ils allaient bouger tous les deux ?!

« Dites, vous comptez nous aider quand ? »

« Hum ? Oh, je vois, je vois, nous étions surtout en train de réfléchir à la façon dont vous arriveriez à le battre. Nous ne pensions pas que vous vouliez de l’aide. »

C’est une blague ou quoi ? Il était rarement en colère contre autrui, surtout pour des paroles de la sorte mais y avait quand même des limites ! Ils étaient dans un combat à mort ! Ils n’étaient pas là pour faire n’importe quoi ! Ou se tourner les pouces !

« Tery ! Ne te préoccupe pas d’eux ! Ils n’en valent pas la peine ! Viens plutôt nous aider ! »

Tsss ! C’est vrai ! Avec Manelena et Elen, ça devrait aller. Il ne pouvait pas compter sur ce couple en fin de compte. Oh bien entendu, en un sens, il fallait quand même reconnaître qu’ils avaient été doué pour savoir où se trouvait Onyr mais à part ça …

Puis zut, ça ne servait à rien de réfléchir trop longtemps à toute cette histoire. Plus il réfléchissait, plus il se faisait du mal. Plus il se faisait du mal, plus il aurait de problèmes. Plus il aurait de problèmes, plus il serait en danger ! Et ça, il ne pouvait pas laisser faire ça ! Il poussa un râle de colère, retournant au combat.

Ce couple, il le retenait ! Il ne savait pas à quoi il jouait mais … il était hors de question que ça se passe comme ça ! Quand Onyr serait mort, ils allaient avoir une sérieuse discussion, tout le monde … quand ça sera terminé ! OUI !

« Elen ! Manelena ! On l’entoure ! Il est en train de fatiguer ! »

« De fatiguer ? VOUS VOUS MOQUEZ DE QUI ?! »

La taupe était enragée à son tour, bien plu qu’auparavant, signe qu’elle faiblissait de minute en minute. Le souci, c’est qu’eux aussi et il commençait sérieusement à être épuisé. Mais en même temps, il ne pouvait pas … abandonner maintenant. De toute façon, abandonner, cela revenait tout simplement à mourir.

Manelena et Elen. Elles pouvaient tenir le coup non ? Encore qu’Elen était un peu fatiguée … et en même temps, Manelena était … juste bizarre depuis cette discussion. Il était certain que cette foutue taupe avait été lui causer du tort ! ALORS IL ALLAIT REGLER CA !

« Manelena ! Elen ! Vous m’avez entendu ? »

« Oui, oui ! Tery ! Mais c’est compliqué quand même … il reste toujours aussi résistant. »

Il le savait bien … et il savait aussi que crier n’allait rien arranger mais il avait besoin de le faire … sinon rien de tout cela n’aurait changé. Et ça lui faisait du bien sur le moment. Maintenant qu’il avait crié, il pouvait penser à ce qu’il allait faire pour donner une bonne leçon à cette taupe et la réduire à néant une bonne fois pour toutes.

« MANELENA ! Utilise la foudre ! Elen, utilise l’eau si tu en es capable ! Je vais utiliser les flammes ! Je sais ce que l’on va faire ! »

Qu’est-ce qu’il racontait ? Quelle sombre idée avait-il en tête ? Les deux femmes se regardèrent bien qu’Elen ne pouvait pas voir le visage de Manelena. Pourtant, le jeune homme préparait deux flammes au niveau de ses griffes.

« On va voir si Onyr apprécie ce traitement ! Balancez-lui tout ce que vous pouvez dans sa tête ! Je suis sûr qu’il va adorer un tel cadeau ! HAHAHA ! »

Il s’exclamait cela alors qu’Elen soupirait tristement. Et voilà, il était de retour … l’autre Tery. Elle … devait en terminer le plus vite. Que Tery retrouve la raison. C’était le plus important pour elle ! Il voulait de l’eau ? Elle allait le lui en donner ! Elle tenait son arc à la main, faisant paraître plusieurs flèches aqueuses qui vinrent se geler rapidement.

« C’est un petit cadeau de ma part, Onyr. »

Les flèches quittèrent l’arc en même temps que les boules de feu quittaient les griffes de Tery. Au même instant, un éclair s’abattit sur Onyr alors que les deux attaques le frappaient des côtés, provoquant une violente explosion.

« Hahaha … parfait, vraiment parfait. J’aime rajouter ce petit côté à mes boules de feu. »

Hein ? Comment ça ? Ce n’était pas une technique qu’il avait trouvée comme ça ? C’était … seulement grâce à lui ? Le nuage de fumée que cette attaque avait produit commença à s’évaporer, laissant place à la taupe géante, en piteuse état. Son flanc droit était maintenant ouvert, une partie en manquant, laissant s’échapper des flots de sang en grande quantité.

« Ah … Ah … Ah … Non ! Pas cette fois ! Je ne laisserai pas les démons ouvrir cette porte ! Je le refuse ! Quitte à disparaître ! JE VOUS EMPORTERAI AVEC MOI ! »

« Reculez-tous ! Je sens une forte chaleur qui émane de lui ! »

Une forte chaleur ? Et les pics qui se présentaient sur tout le corps d’Onyr n’étaient pas très rassurants. Et pourquoi est-ce que ce corps gonflait justement ? Pas bon !

« TOUS AUX ABRIS ! MAINTENANT ! »

Voilà que Tery courait en direction d’Elen, l’attrapant par le bras avant de faire de même avec Manelena. Bon, là, c’était plus dur de la faire courir mais qu’importe ! Ils s’éloignèrent à toute vitesse, comprenant ce que cela voulait dire. Onyr avait décidé d’imiter son attaque !

« TOUS AU SOL ! PROTEGEZ VOUS AVEC TOUS LES SORTS QUE VOUS POSSEDEZ ! VITE ! SINON VOUS NE VOUS EN SORTIREZ PAS ! »

Rien ne servait de courir … ou presque. Dans une telle situation, le plus important était de se mettre à l’abri et de conjuguer leurs magies pour se défendre. Avec Elen et Manelena, il était convaincu de pouvoir se … CLARI ! Il ne devait pas oublier Clari !

« Que quelqu’un aille jusqu’à Clari ! VITE ! Maintenant ! »

« Ne vous en faites pas, elle est entre de bonnes mains. » déclara Sérest, tenant la femme aux couettes blondes dans ses mains, des lignes noires visibles sur son visage.

« Si ce n’était que ça ! Ça va exploser ! »
C’était un peu tard pour le signaler, il était sûr que tout le monde l’avait remarqué mais c’était comme une obligation. Se tournant vers Elen, il lui demanda de se préparer à faire un dôme de glace alors que lui-même concentrait toute sa magie.

« On va faire plusieurs dômes pour nous protéger. Il faut espérer que ça va tenir ! »

Il posa ses deux mains au sol. Il était exténué mais qu’importe, la situation l’exigeait ! Manelena et Elen se placèrent à côté de lui, Manelena cherchant à l’aider dans la création de ce qui était un épais dôme de pierre, bloquant alors la vue et la lumière autour d’eux. Plongés dans le noir, ils pouvaient néanmoins voir une légère lueur blanche.

« Tery ! Je n’ai pas pu faire mon dôme avec tout ça ! Comment est-ce que je fais ?! » demanda Elen, inquiète et soucieuse.

« Mais si ! Fais l’ici ! A l’intérieur du mien ! La glace retiendra une partie des débris de notre dôme à Manelena et moi ! Fais vite ! On tente de retenir ! »

« D’accord, d’accord, je n’ai pas tout compris mais je crois avoir saisi ! »

Rapidement, l’air vint perdre en température alors que Tery et Manelena continuaient de maintenir leur magie. Soudainement, des tremblements se firent sentir, des trous de lumière apparaissant à l’intérieur du dôme, Tery criant :

« Plus de magie ! PLUS DE MAGIE ! Il nous en faut encore plus ! »

« Tery ! Tu ne vois pas que je donne mon maximum ou quoi ? »

« Il faut faire plus que ça, Manelena ! Elen, tente de ton côté de continuer à former des dômes de glace ! Ou des murs ! Tout autour de nous ! »

« Je vais essayer, je ne promets rien. Je ne sais pas comment je vais … faire. »

« Essaye du mieux que tu peux, c’est tout ce que je te demande, rien d’autre. »

Il avait dit cela avec une extrême fatigue. Après tout, ce combat avait duré une éternité et il était autant épuisé physiquement que mentalement. Après tout, il …

« Tery, est-ce que tu comptes nous trahir ? »

Hein ? Que ? Manelena ? Pourquoi ? C’était quoi cette question ? La femme en armure noire fit disparaître son casque, fixant de ses yeux rubis le jeune homme aux cheveux bruns. Celui-ci cligna de ses yeux de même couleur, à cause des lignes d’Alzar avant de dire :

« Pourquoi est-ce que tu demandes ça, Manelena ? Ca ne va pas dans ta tête ? »

« Je te pose seulement une question, réponds-y franchement. Est-ce que tu comptes nous trahir ou non ? Je veux savoir ça… maintenant. »

« Tu sais parfaitement que je ne sais pas de quoi parlait cette foutue taupe. Alors bon, arrête de croire ce qu’elle dit, surtout qu’elle meure et … »

Le sol recommença à trembler pendant plusieurs secondes. Il avait l’impression que le monde entier venait de subir cela. Ça avait déjà été le cas … pour les deux autres créatures légendaires et mythiques, n’est-ce pas ?

« J’aimerai vraiment savoir ce qui se passe ici. »

Est-ce qu’Onyr était mort ? Il voulut arrêter de maintenir le dôme mais il avait un mauvais pressentiment. Il releva son visage vers le plafond du dôme, voyant à peine à travers les trous causés par les premiers … pieux de terre.

« MANELENA ! ELEN ! ATTENTION ! »

Il avait compris ce qui était en train de se passer ! Il plaqua les deux femmes au sol, se concentrant sur le plafond du dôme ! Cet enfoiré d’Onyr ! Jusqu’au bout ! Il avait imaginé ce plan pour tenter de les abattre.
Il devait se concentrer ! Encore plus sinon, c’en était fini d’eux ! MAINTENANT ! Une pluie de pieux de terre commença à tomber sur le dôme, le traversant avant de percuter la glace. Celle-ci se fissura en plusieurs fois, tenant bon mais ce n’était pas suffisant. Il le savait parfaitement ! Il en était conscient !

« Elen, Manelena, restez couchées … je vais me charger de faire de plus en plus de protection. On n’a pas le choix. »

Pourtant, dès l’instant où l’un de ces dômes a lui explosait, il en créait un autre, de taille un peu plus petite et ainsi de suite. Epuisé ! Il était tout simplement épuisé par tout ce qui se passait … tout simplement épuisé. Il voulut faire un mouvement alors que les dômes se réduisaient en taille à chaque instant … jusqu’à ce que ça soit enfin terminé.

Il ne peut prendre la parole, s’effondrant au sol en même temps que son dôme de pierre, à peine à un mètre au-dessus d’eux. Les débris rocailleux, tombèrent sur le corps des trois personnes alors que la tempête était maintenant passée.

« Grand archimage Ernold, la porte … »

« Je le sais bien, un troisième sceau s’est brisé. Ce n’est pas bon signe. » murmura le Gnomold plus qu’âgé, songeur par rapport à la situation actuelle.

Chapitre 13 : Une façade

ShiroiRyu
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Chapitre 13 : Une façade

« Tu déclares pouvoir me battre ? C’est cela ? »

« Je ne fais pas que le déclarer, j’en suis convaincu Tu vas bientôt sentir toute la haine que je te porte ! Tu crois que je n’ai pas compris ton manège avec Manelena ?! Je ne suis pas stupide ! Je sais parfaitement que tu tentes de la manipuler ! »

Comprendre cela ? C’est vrai ? Elle remarqua que le jeune homme aux cheveux bruns s’était tourné vers elle, la fixant de ses yeux devenus complètement rouges. Elle trembla sur le moment : est-ce qu’il lui en voulait ? Elle n’avait pas peur, ce n’était que Tery mais … mais … non, elle ne voulait pas penser aux paroles d’Onyr !

« Manelena, toi et moi, après ce combat, on aura une petite discussion. »

« Si tu veux mais … tentes d’abord de survivre à Onyr, c’est bien simple. Et tu as intérêt à y arriver, d’accord ? Je n’accepte pas la défaite de la part de l’un de mes soldats.

« Ouais, ouais, je le sais parfaitement, ne t’en fait pas ! »

« Alors tu as intérêt à donner ton maximum ! C’est bien compris ? »

« OUI ! JE L’AI POURTANT DIT ! MANELENA ! BON ! METTEZ-VOUS EN RETRAIT ! » hurla Tery avec un peu de rage. Ce n’était pas envers Manelena qu’il était en colère … ou alors juste un peu ?

C’était stupide … tout simplement stupide. Pourquoi est-ce qu’il continuait à se battre contre une foutue taupe géante ? Est-ce qu’il n’avait que ça à faire ? Et puis, le souci, c’est qu’ils se décidaient toujours à aller les affronter ! Voilà le problème ! Voilà l’ennui !

Il … non … pfff … ce n’était pas ça du tout. Pas du tout ça. Comment est-ce qu’il pouvait l’expliquer ? Il n’avait aucune raison valide d’affronter les créatures légendaires ? D’aller chercher les ennuis en se tenant prêt à les affronter, n’est-ce pas ?

« Terminons-en une bonne fois pour toutes. »

« Tu te répètes, démon. Et pour l’heure, tu n’as réussi qu’à m’égratigner avec tes coups. Je pensais que la force d’un être démoniaque était beaucoup plus grande que ça. »

« Ne joue pas avec le feu … car tu sais parfaitement que l’on s’y brûle. »

Paroles stupides, il le savait bien mais … qu’importe, ce n’était pas pour l’intelligence de ses propos qu’il s’adressait à cette taupe. Qu’est-ce qu’elle manigançait encore ? Qu’est-ce qu’elle comptait faire ? Surtout avec les trous ans le sol. Car oui, c’était pour cela qu’il était sur ses gardes. Il ne savait pas ce que complotait mais il était sur ses gardes. Il n’allait pas se faire avoir bêtement ! C’est pour ça qu’il ne le quittait pas des yeux !

« TERY ! Attention ! Derrière toi ! »

Quoi ? Derrière lui ? Pourquoi est-ce qu’Elen criait ? Il se retourna au bon moment, voyant une pointe de terre sortir de l’un des trous pour foncer vers lui, au niveau de son cœur. Mais la pointe explosa en morceaux, ayant percuté un petit javelot glacé.

« Ne te préoccupe pas d’eux, Tery. Concentres-toi sur Onyr. » déclara Royan, des lignes bleues apparaissant sur ses mains. Autant qu’ils soient utiles plutôt que de se tourner les pouces. Surtout qu’en vue du nombre de trous dans le sol … cela risquait d’être plus que nécessaire. Il jeta un œil aux autres personnes, toutes étaient d’accord. Tery pouvait lutter contre Onyr … mais pour ça, il fallait une concentration maximale de la part du jeune homme et ce n’était pas avec des pics qui fonçaient vers lui de tous les côtés que ça serait le cas !

« Merci Royan, je vais faire de mon mieux alors. »

« Le mieux n’est pas assez, Tery. Il faut que tu te dépasses. »

Hey oh ! Faudrait peut-être pas pousser non plus hein ? Mais bon, si Royan lui-même lui disait qu’il pouvait le faire, il devait alors croire en ses capacités. Pourquoi se leurrer sinon ? Il devait être capable de voir la vérité ! De savoir s’il pouvait battre ou non Onyr. De toute façon, ce n’était pas comme s’il avait le choix. S’il ne donnait pas son maximum voire plus, il était mort. Son adversaire ne lui ferait aucune pitié.

Aucune pitié. C’est ce qu’il devait avoir face à lui. Face à Onyr. Mais avec tous les trous, il avait fini par comprendre la situation. Malgré qu’il prétendait ne pas se battre réellement, il avait préparé cet endroit depuis le début. C’est lui qui était tombé dans le piège ! Il s’était fait avoir en beauté par son adversaire ! Saleté ! Grrr …

Mais non … mais non, il devait rester calme. Et puis, Sérest et Séran restaient aussi en retrait, parlant entre eux. Il ne savait pas du tout ce qu’ils manigançaient tous les deux mais dans le fond, tant qu’ils ne faisaient rien contre lui, ça pouvait passer.

Oui, c’était mieux de penser de la sorte … dans une telle situation. Dans une telle situation … MAINTENANT ! Il s’élança contre la taupe, remarquant qu’il n’avait que ses griffes normales au bout de ses mains. Zut … ZUT ! A force de se déconcentrer dans ce combat, il ne se rappelait même plus quand il les avait mises. Est-ce qu’il perdait la tête ?

« Tes … larbins obéissent parfaitement à tes ordres, démon. »

« Ce ne sont pas mes larbins ! Jamais je n’irai les considérer comme tels ! Ne raconte pas n’importe quoi et viens donc m’affronter, MONSTRE ! »

« Monstre ? De la part d’un démon ? Est-ce de l’ironie ? »

« De l’ironie ? Tu crois que j’ai la tête à penser à de l’ironie ? Je vais te montrer ce que je compte faire de ton être ! Je vais te … »

« Tu ne fais que parler, sans jamais agir … de quoi est-ce que je dois craindre ta personne ? »

Depuis quand ? Il allait lui donner une raison pour ça ! Non … Qu’est-ce qu’il pouvait faire pour réussir à passer outre cette carapace dans cette créature ? Elle était … tellement plus calme que les deux autres et c’était bien ça qui était dramatique. Contrairement aux autres, il ne pouvait pas espérer jouer sur ça pour obtenir la victoire. Enfin, lui aussi était étrangement calme par rapport aux dernières fois. Est-ce qu’il arrivait à mieux contrôler … ce qu’il était ? C’était une question légitime mais dont la réponse allait devoir attendre la fin de ce combat.

« Tery ! Tu ne veux pas que je t’aide ?! »

« NON ! ELEN ! Reste en arrière ! Tu risquerais de te blesser ! Je ne veux surtout pas de ça ! Compris ? J’espère que tu comprends où je veux en venir ! »

Elle comprenait parfaitement. Il n’avait pas besoin de crier, voilà tout. Mais … elle était quand même soucieuse envers lui. C’était normal, non ? Plus que normal … mais elle ne savait pas si lui comprenait où elle voulait en venir.

« Fais juste attention à toi, Tery. C’est tout ce que je te demande. »

« Je le ferais, je le ferais … mais d’abord, je dois l’éliminer avant tout le reste. Pas sûr que ça soit aussi simple que ça mais qu’importe … je ferai de mon mieux. »

« Nous sommes prêts au cas où à agir, même si tu ne te sens pas en confiance. »

Il le savait … mais bon … ça ne changeait pas qu’il n’était pas aussi sûr que ça que ça se passe bien. Car oui, le combat durait … et il n’avait aucune idée de comment traverser cette fichue carapace à laquelle il avait affaire. C’était solide, très solide ! Et c’était donc impossible à passer ! Mais pourtant, s’il voulait éliminer Onyr, il devait trouver une solution pour y arriver. Il devait y arriver ! Il devait y arriver ! OUI !

Mais comment faire ? Comment … non ? Quand même pas ? Se laisser submerger par le pouvoir issu de ses cornes ? Il savait qu’en faisant cela, il arriverait alors à obtenir ce qu’il désirait … mais bon … ce n’était pas ça le problème. Il avait peur de faire du mal aux autres s’il se laissait dominer complètement par ses cornes.

« TERY ! REAGIT BON SANG ! »

La voix de Manelena l’extirpa de ses rêveries alors qu’il voyait foncer vers lui plusieurs pieux de terre, ces derniers se retrouvant détruits avec aisance par le reste du groupe. Sauf qu’il avait perdu sa concentration et sa focalisation sur Onyr, la taupe géante en profitant pour s’enfoncer dans le sol, disparaissant à l’intérieur, un pan de terre se soulevant derrière son passage, Tery se plaçant de telle sorte qu’il ne devrait pas être attaqué par surprise.

« Tery ! Regarde autour de toi ! VITE ! »

« Laissez-moi faire, je sais comment m’en occuper. »

D’abord la voix de Clari puis maintenant celle de Royan. Il n’eut pas le temps de s’en inquiéter ou d’être surpris que plusieurs trombes d’eau pénétrèrent dans les trous crées par Onyr, celui-ci poussant un cri de rage :

« ME NOYER ?! VRAIMENT ?! »

« Je ne pensais pas que cela serait aussi efficace mais on dirait pourtant que mon idée semble marcher plus que bien. Tery, fais attention aux geysers, Onyr sortira par l’un d’entre eux. »

D’accord, d’accord ! Royan avait parfaitement raison. C’était le mieux à faire dans une telle situation. Bon … gauche ou droite ? Droite ou gauche ? Il regarda des deux côtés, observant tous les trous devant lui et autour de lui surtout. Zut … Par lequel ? Ah ! Trois geysers ! Vraiment ? Non, la taupe ne sortait pas de là.

« TERY ! SUR TA GAUCHE ! Quatrième geyser en partant de toi ! »

Quatrième geyser ? Mais il n’y avait pas encore de geyser à cet endroit. C’était étrange, très étrange… ZUT ! Il comprenait ce que Royan voulait dire ! Il courut du mieux qu’il peut en direction du quatrième trou, ses griffes recouvertes de glace. Oui, ça ne servait à rien de réfléchir plus longtemps à tout ça. Et puis, la terre et les éclairs étaient inefficaces contre lui ! Alors autant utiliser les grands moyens, n’est-ce pas ?

« MAINTENANT ! » cria Royan alors que Tery sautait au même moment.

Un geyser apparut devant lui, la taupe se retrouvant sur le dos, incapable de se mouvoir correctement. D’un geste vif, il frappa dans le geyser, commençant à le geler alors que Royan disait d’une voix un peu étonnée :

« Je ne pensais pas à ça … mais pourquoi pas ? Changement de plan ! »

Changement de plan ? Ah ! Il l’aidait à geler le geyser … et à ce que la glace entoure complètement le monstre légendaire pour tenter de la figer à l’intérieur pour l’éternité. D’ailleurs, ce n’était pas ce qui était en train de se produire ?

« Et voilà, Tery. C’est fini, tu peux enfin souffler. »

« Si seulement … tant que ce n’est pas confirmé, je préfère ne pas me reposer. »

« Même ainsi, tu peux quand même te reposer quelques minutes. »

Pfff, il avait peut-être raison dans le fond. Ce n’est pas comme si Onyr allait briser cette place aussi rapidement. Il recula un peu, se retournant pour aller auprès des autres. Oui, c’en était terminé, au moins pour quelques instants. De quoi réfléchir pour être sûr que cette créature soit morte car … il en était convaincu.
Elle ne l’était pas. Onyr n’était pas mort. Il pouvait le ressentir au plus profond de son être. Quelque chose lui signalait qu’il n’était pas mort, qu’il vivait encore, malgré cette carcasse de glace autour de lui. Il eut à peine le temps d’y réfléchir que deux mains vinrent l’enserrer, Elen se collant à lui, en disant :

« Tu … vas bien … Tery. Ah … qu’est-ce que je suis soulagée. »

« Je vais bien … enfin, un peu fatigué mais ça aurait pu être bien pire, Elen. Et vous ? Enfin, tout le monde ? Pas de blessures ? Manelena ? Clari ? Elise ? Royan ? Et le couple ? »

« Nous allons bien mais … vous savez qu’il n’est pas mort hein ? »

« Je m’en doute mais … le temps que je trouve une solution pour passer outre sa carapace et ses protections … et ensuite, je pourrai souffler un peu. »

Il passa une main sur son front, épongeant la sueur qui s’en écoulait. C’était fatigant, vraiment très fatigant mais en même temps … il était fait pour se battre, il ne devait pas l’oublier. Il avait encore … beaucoup à faire normalement. Il poussa un profond soupir, craquant son cou en penchant la tête sur la droite.

« Je ferai mieux de me reposer une dizaine de minutes, oui. »

Il se répétait cela avant d’aller s’asseoir contre un arbre. Il avait la taupe géante en face de lui. Il pourrait réagir en conséquence si quelque chose clochait. Mais bon, pour le moment, tout semblait calme et paisible … tant mieux, oui.

Il se frotta les yeux, poussant un petit gémissement de douleur alors qu’il tournait son visage vers Elen. Celle-ci était à genoux, à ses côtés, cherchant à le soigner alors qu’il remarquait ses lignes blanches de Zélisia. Vraiment ?

« Merci, Elen. Tu es vraiment très gentille. »

« Quand tu parles comme ça, j’ai l’impression que tu me considères comme une enfant. » rigola-t-elle avant de se pencher vers lui, chuchotant : « Reposes-toi bien pour ce soir, d’accord ? Car je veux … pouvoir te serrer dans mes bras. »

« Une proposition très intéressante. Hahaha et … »

Il s’arrêta de sourire, remarquant quelques fissures dans la glace. Il n’avait pas rêvé ! Onyr allait ressortir de là ! Il se redressa vivement, faisant tomber Elen en arrière :

« Reculez-tous ! Onyr est prêt à se libérer ! »

« Tery ! Tu n’as même pas eu le temps de te reposer correctement ! »

« Pas le temps, désolé, Elen ! Et euh … aussi pour la bousculade, ce n’était pas voulu ! »

Ce n’était pas du tout ça le problème ! C’est … ET ZUT ! Qu’importe ce que Tery allait dire cette fois, elle allait être prête à combattre elle aussi ! Elle se frotta les yeux, réfléchissant à comment elle allait pouvoir l’aider.
Mais elle n’était pas la seule à avoir cette idée visiblement. Cette fois-ci, ils étaient tous prêts à réagir. Mais … c’était dangereux, très dangereux. Ils ne devaient pas oublier ça. Mais s’ils entouraient la créature mythologique, elle n’aurait alors aucun moyen de se cacher ? Si … si elle creusait le sol justement, elle allait pouvoir s’enfuir.

« Qu’est-ce que l’on fait ? D’ici une minute à l’autre, elle nous attaquera non ? » dit Elise, préparant déjà quelques flammes de son côté. « On tente de tous se jeter sur Onyr en même temps non ? Qu’est-ce que vous en pensez ? »

« C’est assez dangereux quand même. On risquerait de se blesser, mademoiselle Elise. Entre nous, je veux dire, bien entendu. Mais votre idée est appréciable. »

Elle eut un petit sourire alors que la glace se fissurait de plus en plus autour d’Onyr. Finalement, ils étaient quand même tous prêts à réagir. Tant qu’ils tentaient d’y aller à la suite et non tous ensemble … et cela permettrait aussi de voir la puissance de Sérest et Séran.

« Maintenant ! Il sort de là ! Préparez-vous au combat ! »

Tery venait de s’écrier alors que le cercueil de glace éclatait en morceaux, Onyr tombant au sol. Avant même qu’il ne puisse relever la tête, une déferlante de tous les éléments vint s’abattre sur lui alors qu’il se mettait en boule, comme un tatou.

« Vous avez … essayez jusqu’au bout de réussir à m’abattre. Je vois ça. »

Qu’est-ce que … elle était encore en état de se battre ? Tery demanda à chacun et chacune de reculer alors qu’il observait la taupe qui sortait de sa carapace protectrice. Cela n’avait rien fait … du tout ou presque. Elle saignait quand même.

« Mais bon sang ! Elle est increvable ou quoi ?! »

« Elle commence vraiment à m’énerver cette foutue taupe ! » compléta Manelena après les propos agacés de Tery qui aurait voulu que tout cela se termine plus vite.

« T’en fais pas, Tery, ça va être vite réglé maintenant. » répondit Clari, tenant sa lourde lame dans ses deux mains, un sourire aux lèvres.

Elle allait lui montrer comment elle allait régler la situation à sa manière ! Elle poussa un petit cri avant de courir vers la taupe, celle-ci étant déjà prête à se défendre et contre attaquer. Sauf que la jeune femme aux couettes blondes planta l’épée dans le sol, ses lignes de Zélisia apparaissant sur ses mains avant de la projeter dans les airs, retirant l’épée du sol.

« CLARI ! NON ! IL NE FAUT PAS FAIRE CA ! »

« Visiblement, elle n’avait pas compris la leçon la première fois. »

Même si c’était Tery qui avait montré le défaut d’une telle attaque, ça ne le dérangeait pas le moins du monde. Se débarrasser de l’un d’entre eux était une excellente chose dont il n’allait pas se priver le moins du monde. Il attendait déjà Clari qui allait retomber vers lui, son arme à la main. Pourtant, elle gardait le sourire.

« Et maintenant, passons aux choses sérieuses, d’accord ? »

Un puissant souffle de vent se fit sentir, Onyr comprenant que trop tard ce qu’elle venait de préparer ! Alors qu’il avait déjà porté le coup pour l’atteindre, le corps de la jeune femme aux couettes blondes bougea légèrement sur le côté alors qu’elle tournoyait, abattant son arme sur la créature, une giclée de sang tombant au sol.

« Et voilà, maintenant, il ne me reste plus qu’à par … »

« FOUTUE HUMAINE ! JE VAIS T’ECRASER ! »

Elle n’avait pas eu le temps de réagir. Elle remarqua la balafre ensanglantée qu’elle venait de faire à Onyr avant que le crâne de la taupe géante ne percute le sien, la projetant en arrière sans qu’elle ne puisse lutter contre.

« Clari ! NON ! » hurla Tery, se jetant derrière la jeune femme pour pouvoir la réceptionner.

Il se retint de crier sa douleur alors que son dos rencontrait un arbre puis un rocher, sentant la pierre durcie contre lui. Ah … Ah … Ah ! Zut … Zut ! Clari ! CLARI ! Est-ce qu’elle … non. Pfiou … un peu de soulagement. Elle gémissait dans ses bras.

« Aie, aie, aie … j’ai une sacrée migraine. »

« Je crois que tu as déjà eu ton compte. Royan ! Elise ! Est-ce que vous pouvez la surveiller s’il vous plaît ?! Je ne peux pas la laisser seule ! »

La surveiller à deux ? Mais c’était moins de puissance de combat contre Onyr ! Mais … vu l’état dans lequel était Clari, c’était peut-être le meilleur choix, oui. Royan soupira, disant qu’il allait faire ça … puis en même temps, cela allait éviter à Elise de faire une bêtise.

« Mademoiselle Elise, accompagnez-moi. On va mettre Clari à l’abri. »

« Prince … Prince Royan, vous êtes sûr ? On va les laisser seuls face à Onyr ? Il est encore plus enragé qu’auparavant depuis que Clari l’a blessé ! »

« Raison de plus, Elise. Raison de plus ! Il risque de se focaliser sur elle. »

« Je comprends, prince Royan. Allons-y alors sans plus attendre. »

Juste par souci de causer quand même quelques dégâts, elle se concentra, faisant apparaître une boule de feu dans sa main droite avant de la projeter dans les airs. Elle passa au-dessus d’Onyr, celui-ci la regardant tomber à quelques mètres de lui. Elle ne savait pas viser, n’est-ce pas ? Ne se préoccupant plus de cette attaque, Onyr se repositionna en face de Tery, la gueule ensanglantée par Clari.

« Comme elle ne peut plus réagir, je m’occuperai d’elle et … »

Il s’arrêta, une forte chaleur le frappant dans le dos, le faisant flamber sur le coup. Un regard en arrière et il comprit que la boule de feu avait rebondi ?! Sale petite peste de démone ! Il se roula dans le sol, éteignant les flammes bien que c’était déjà trop tard. Cela l’avait affecté plus que nécessaire maintenant.

« Tery, tu as remarqué ? Il commence à trembler. C’est bientôt fini ! »

« Ce n’est pas suffisant … tant que l’on n’aura pas une preuve de sa mort. »

Même si Elen voulait le rassurer et le convaincre que tout allait pour le mieux, il n’y croirait que lorsque cette foutue taupe était morte ! Lorsqu’elle ne bougerait plus ! Lorsque tout était fini de son côté ! Lorsqu’il n’y aura plus aucun souffle qui émane d’elle !

Chapitre 12 : Face à face

ShiroiRyu
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Chapitre 12 : Face à face

« Tery. Contrôles-toi ! Ca ne sert à rien d’utiliser tes pouvoirs démoniaques ! »

« Si … Elen. J’y suis obligé ! Tu le sais aussi bien que moi ! Que je n’ai pas le choix ! Sans ça, on ne le vaincra pas ! Mais ah … ah … ça fait un peu moins mal à la tête qu’auparavant. »

« Il s’adapte peu à peu à sa condition. Cela prouve qu’il devient de plus en plus démoniaque. Bientôt, tuer une autre personne sera juste une banalité pour lui ! »

« Arrête de raconter n’importe quoi ! Tery ne fera jamais ça ! JE NE LE LAISSERAI PAS ! »

Elle commençait elle aussi à s’emporter. Elle cria à Royan de faire attention à Elise mais celle-ci avait elle aussi laissé paraître ses cornes sur son crâne, implorant l’adolescent aux cheveux bleus de reculer. Elle devait aider Tery cette fois ! En plus, il ne s’agissait pas du Phénix Ardent donc elle ne devait pas avoir peur d’utiliser les flammes ! Ses yeux devinrent rouges tandis qu’elle se jetait sur cette taupe géante, prêt à la détruire.

« Non ! Pas elle maintenant ! Empêchez-les d’utiliser leurs pouvoirs ! »

« Elen, ça ne sert à rien. Les empêcher, c’est nous les mettre sur le dos. Il faut laisser Tery et Elise se battre contre Onyr, nous n’avons pas le choix ! »

« Si ! On a toujours le choix, Clari ! Non mais je te jure … Faut pas exagérer non plus ! On peut les aider et ainsi les calmer ! C’est possible ! Mais pour ça, il faut tout s’y mettre ! »

« Non, c’est inutile, je t’ai dit. »

Clari se répétait, sérieuse et ayant perdu le sourire. Le mieux qu’elle pouvait faire, c’était de se préparer à soigner Tery et Elise. Les deux personnes étaient déjà en train de frapper la taupe géante, celle-ci s’étant relevée après le coup de la part du poing de terre géant.

« ELISE ! AIDE-MOI ! IL VA VOIR CE DONT JE SUIS CAPABLE ! »

« Comment ça, Tery ? Qu’est-ce que je dois faire ? »

« Prêtes-moi tes flammes … j’espère qu’il appréciera mon petit cadeau ! »

Lui prêter ses flammes ? Comment ça ? Tery lui prit la main, la forçant à la poser sur la sienne bien que la griffe de terre la recouvrait. Avec rage, il frappa dans le sol, plantant sa griffe dans celui-ci, emportant la main avec lui. Il éclata d’un grand rire avant de dire :

« ONYR ! UNE PETITE SURPRISE DE MA PART ! »

« C’est … c’est … impossible. Comment Tery … peut-il réussir ça ? »

Manelena s’était exprimé, choquée par ce qu’elle voyait en face d’elle. Ce qui sortait du sol, ce n’était pas un simple golem de terre, non … c’était autre chose. De bien plus impressionnant, de bien plus monstrueux. Elle en avait entendu parler … elle savait qu’il fallait plusieurs adeptes de la magie des golems pour réussir ça … et lui … il y était arrivé seu l ? En utilisant Elise comme catalyseur des flammes ? Car oui, ce qu’elle voyait, ce que chacun voyait, c’était ce corps de terre, entouré par des flammes ardentes. Il devait bien mesure deux mètres de hauteur, ses bras et ses jambes faisaient le diamètre d’un torse humain. Il était là … poussant un profond et long râle.

« Alors ? Tu apprécies ça ? Merci Elise ! Je pense que ça en ait terminé de lui maintenant. »

« Wow … C’est vraiment toi qui a fait ça, Tery ? »

« C’est le cas. C’est vrai que tu ne dois pas avoir l’habitude de connaître mes connaissances dans le domaine des golems mais tu en as déjà vu, non ? »

« Oui mais … pas de la sorte. Est-ce que c’est facile à apprendre ? »

« Pas du tout. Il faut plusieurs livres et j’en ai appris pas mal à ce sujet. En plus, c’est une magie assez spéciale, je crois bien. »

Mais pour le moment, ce n’était pas vraiment ça dont il fallait s’intéresser. C’était plus par rapport au combat qui allait les attendre ! D’ailleurs, il était amusé de voir que même Onyr était plus que surpris par le golem enflammé. Celui-ci poussa un râle, ne laissant échapper aucun autre bruit et pourtant … cela suffit à Onyr pour reculer.

« Un golem … qui cherche à s’exprimer. Quelle monstruosité. Tu es vraiment une abomination, démon ! Mais aujourd’hui, je mettrai un terme à tout ça ! »’

« Tu parles beaucoup mais tu agis peu. Golem enflammé, envoie lui quelques boules de feu pour lui montrer qu’on ne plaisante pas ! »

Comme s’il pouvait plaisanter avec un tel adversaire ! Le golem présenta ses deux poings de terre recouverts de flammes. Quelques boules enflammées sortirent de ces derniers, se dirigeant vers Onyr. Celui-ci se mit en boule, roulant sur le sol, se recouvrant alors de terre alors que Tery poussait un grognement.

« Si facile à prévoir ! GOLEM ! PROJETTE-LE ! »

Il n’attendit pas qu’Onyr fonce vers le Golem, ce fut ce dernier, avec une vélocité des plus étonnantes, qui courut vers la taupe géante. Donnant un violent coup de pied dans la boule vivante et recouverte de terre, celle-ci quitta le sol, se retrouvant projetée plusieurs mètres au loin en hauteur. Manelena cligna des yeux, disant :

« Euh … Tery, tu peux me dire ce que tu viens de faire ? »

« Tout simplement d’ordonner à mon golem de frapper dans Onyr, quoi d’autre ? »

« Ce n’est pas vraiment ma question ! Je veux dire … pourquoi ça ? Enfin, de la sorte. »

Il haussa tous simplement les épaules. En voyant la forme sphérique de la créature ancestrale, il avait envisagé cette idée, rien d’autre. Cela semblait avoir été efficace puisqu’une traînée de flammes avait accompagné Onyr, rapidement rejointe par quelques jets d’eau de la part de Royan. Il fallait dire que dans un terrain boisé, ce n’était pas conseillé d’utiliser des flammes … et pourtant, c’était bien ce que Tery avait fait depuis le début, sans même s’en soucier des conséquences. Clara eut un petit rire, regardant au loin :

« Il semble avoir du mal à s’en remettre. Peut-être que ça devient de plus en plus facile ? »

« Je ne sais pas si on peut appeler ça un jeu, Clari. » rétorqua le prince de Traslord.

Car ce n’était pas le but voulu. Onyr arrêta de se mettre sous forme de boule, la terre recouvrant son corps tombant en morceaux sur le sol. Il n’avait presque pas été touché par l’attaque ? Tery émit un second grognement mécontent.

« Tu ne pensais quand même pas que cette attaque allait me faire mal non ? »

« Tsss … tu vas voir quand je vais décider de m’y mettre sérieusement ! Reculez-tous ! Je vais lui montre comment ça va faire VRAIMENT mal ! »

Il frappa le sol de son poing gauche, puis de son poing droit. Deux pans entiers de pierre furent extirpés, formant deux poings colossaux, devant bien faire la taille d’un corps humain alors qu’Elen faisait quelques pas en arrière.

« Fais surtout attention à toi, Tery. »

« Pas besoin de me le dire ! Je ne risque pas de le craindre ! »

Il ne s’en faisait pas le moins du monde. Comment devait-il craindre ce monstre ? AH ! Quelle blague ! Bon … Se concentrer puis ensuite l’éliminer. Un coup ! Puis un autre ! Et encore un coup ! Pourtant, Onyr continuait de se mettre en boule, ne combattant pas.

« Je peux savoir ce que tu fais ? Tu espères quoi là ? Que les autres ne remarquent pas que tu es un fléau qui tente de me tuer ?! »

« Qu’ils voient ton véritable visage plutôt que de me choisir comme ennemi. Tu es un démon, tu es un monstre. Il ne faut pas qu’ils te voient pour ce que tu as été … mais ce que tu es réellement. Qu’ils comprennent la réalité … »

C’est pour ça qu’il n’attaquait pas ? Qu’importe ! Ils n’étaient pas stupides ! Il savait que les autres comprenaient pourquoi il faisait ça ! Ce n’était pas par pur plaisir sadique ! C’était car il devait le faire ! S’il voulait survivre ! Il n’était pas un monstre ! Pas un démon !

« Je vais te forcer à t’ouvrir, tu vas voir ! »

« Continue donc … tu en seras incapable. Tout ce que tu feras sera voué à l’échec. »

« C’est étrange … très étrange même. »

Manelena s’était mise à murmurer cela, regardant Tery qui frappait inlassablement son adversaire, sans même chercher à s’arrêter. Quelque chose clochait mais elle n’arrivait pas à voir où. Elise était mise de côté, laissant Tery se charger de ce combat alors que les autres faisaient de même. Comme ils étaient au corps à corps, c’était bien trop risqué de toute façon. Mais pourquoi, elle n’était pas rassurée du tout. Tery cherchait vraiment à retirer Onyr de cette forme sphérique dans laquelle il s’était plongé. Ce n’était pas normal. Onyr était en train de préparer quelque chose pour réussir à abattre Tery mais quoi ? Et surtout quand ? Car si elle perdait trop de temps à y réfléchir, Tery risquait de mourir.
Mais en même temps … est-ce qu’elle ne devait pas laisser faire ça ? C’était un peu ce qu’Onyr lui proposait depuis le début. De laisser le jeune homme … là où il était. De ne pas se mêler de ce combat … après tout ce qu’elle avait appris. Mais il s’agissait de Tery. Et qu’importe les dires de cette créature légendaire et mythique … il n’avait jamais osé réellement l’attaquer, c’était même tout le contraire.

Quand il fut démon, il était devenu ainsi … la première fois … pour la sauver. Comment un démon pourrait se comporter de la sorte ? Ce n’était pas logique … et normal qu’elle fasse ça. Elle attendrait le bon moment. Tout d’abord, il fallait se débarrasser de cette taupe. Car oui … elle ne se fait pas d’illusions du tout.

« Même si elle tue Tery, cela ne veut pas dire qu’elle ne nous fera rien. »

Elle n’était pas stupide au point de croire que la taupe allait les laisser en vie après tout ça. Oui … Humpf. Tery … qu’il se dépêche. Elle allait l’aider … et elle savait que tous les autres allaient faire de même aussi de leur côté. Un simple mouvement … Et elle pouvait alors espérer aider Tery de la meilleure façon qui soit.

« Il suffit juste d’arriver au bon moment … c’est tout. »

Elle essayait de se rassurer, de se concentrer sur ce qu’elle venait de dire. Pas besoin d’en faire des tonnes, ce n’était pas du tout son objectif. Elle voulait juste être capable de résoudre ça par elle-même. Elle n’avait pas besoin d’un avis extérieur sur ce qui s’est passé.

Elle savait pertinemment quoi faire ! Tery ! Qu’il réagisse bien ! Qu’il réagisse proprement ! Allez ! Qu’il reste calme et concentré ! C’était le plus important à l’heure actuelle ! Zut de zut … elle … ELLE SAVAIT CE QU’ONYR ALLAIT FAIRE !

« TERY ! JETTE VITE ONYR DEVANT TOI ! »

« Comment ça ? Ne me donne pas d’ordre, Manelena ! »

Pourtant, il l’écouta, sentant qu’Onyr tremblait de tout son être. Il le projeta devant lui alors que des pics sortaient de la sphère dans laquelle s’était enfermé Onyr, transperçant presque le torse de Tery, le blessant à cet endroit. Quelques secondes trop tard … et il serait mort.

« Mer … ci … Manelena. » murmura-t-il tout simplement bien qu’elle pouvait l’entendre.

« Je t’avais prévenu … et tu m’as écouté. Je ne vois pas pourquoi tu as besoin de me remercier alors, Tery. Tu as fait ce qu’il fallait faire. »

« Oui mais sans toi, je serai sûrement mort. Merci. »

« De rien va. » répondit tout simplement alors qu’elle évitait de sourire sous son casque noir. C’était normal … elle réagissait de la façon qu’elle espérait être la bonne. Elle ne savait pas si c’était le meilleur choix possible mais qu’importe.

« Bon … visiblement, t’as essayé de me piéger, Onyr. »

« Et si cette princesse de Shunter n’avait pas parlé, tu serais déjà mort. »

« Oui mais malheureusement, tu vois, Manelena comme tout le monde ici, se battent avec moi car nous savons parfaitement qui est en tort ! »

Est-ce qu’il … était sérieux ? La taupe géante le fixa longuement. A l’entendre, cela semblait être bien le cas. Déplaisant, c’était vraiment déplaisant de tomber sur une personne comme lui, qui croyait vraiment tout ce qu’elle disait.

« Être en tort ? De la part d’un démon ? Quelle blague absurde ! »

« Est-ce que j’ai l’air de blaguer ? Non … pas du tout. Tu te trompes lourdement. Je suis plus que sérieux sur ce sujet ! Tu crois vraiment que j’ai une tête à vouloir blaguer ou quoi ?! » hurla Tery bien qu’il n’était pas pour autant en colère. Ca ne servait à rien de s’emporter.

« Tery, est-ce que tu … peux te calmer, s’il te plaît ? »

Elen lui demandait juste ça … mais il était calme, contrairement à ce qu’elle croyait, il était très calme même. Mais bon … cela ne se voyait peut-être pas forcément au départ. Il poussa un léger soupir, signe d’une exaspération conséquente tout en cherchant un moyen de combattre cette taupe. Comment faire ? Hum ? Manelena était où ? Et les autres ? Elen aussi ! Où est-ce qu’ils étaient tous ? Même s’ils étaient spectateurs, il restait inquiet.

« Elen ? Est-ce que je peux te parler ? »

« Hein ? Manelena ? Tu penses vraiment que c’est le bon moment ? »

« Pas du tout … mais si je ne le fais pas maintenant, qui sait si j’en aurai l’occasion plus tard. On peut s’éloigner, toi et moi ? Je ne veux pas que les autres le sachent. »

Qu’est-ce qu’elle racontait là ? S’éloigner ? Etrange, très étrange. Plus que le fait qu’elle tente de communiquer avec elle … et elle avait aussi son armure noire … mais elle était sûre que c’était important, très important.

« Je veux bien t’accompagner, Manelena … mais j’espère que ce n’est pas grave. »

« Ca l’est … sinon je ne te parlerai pas en plein combat. »

Ce n’était pas rassurant du tout, là. Pourtant, en même temps, elle n’avait pas le choix. Elle décida de suivre Manelena, s’éloignant du combat pour environ une trentaine de mètres. A cette distance, elles pouvaient quand même jeter un œil à la situation.

« Tu peux parler, Manelena. Même si j’avoue que ça m’étonne … et que je me demande ce qui se passe pour que tu veuilles me parler loin des autres. »

« Onyr … m’a adressé la parole … avant que vous n’arriviez, toi et Tery. Il voulait me parler … des démons mais surtout de Tery. Bien qu’il ne le connait pas. »

« Ne me dit pas que tu vas croire ces paroles quand même ? Il veut t’embrouiller ! Manelena, tu vaux quand même bien mieux que ça, tu le sais ! »

« Ce n’est pas ça ! Laisse-moi te parler, c’est tout. Compris ?! »

« D’accord, d’accord, ne t’énerve pas, je ne faisais que me renseigner. Pfff … »

« Si tu m’écoutes, ça passera mieux. Bref … C’est au sujet de Tery. »

Qu’est-ce qu’il y avait ? Elle n’aimait pas du tout quand Manelena prenait ce ton-là. Tery allait bien … enfin, avec son côté démoniaque, quoi. Ce n’était pas plaisant, pas plaisant du tout, mais … elle devait patienter. Tery était vivant.

« Onyr m’a raconté … que Tery se joue de nous depuis le début. »

« Se jouer de nous ? Dans le sens : il nous manipule ? Vraiment ? Tu crois cela ? »

« Je ne crois en rien ! Rien du tout ! Je ne crois pas en vous, je ne crois en personne, je ne fais rien de tout cela ! C’est pourtant clair et simple non ? »

« Alors pourquoi est-ce que tu te sens obligée de me dire ça ? Tu sais pertinemment que mon avis ne changera jamais sur Tery. Je me façonne mes propres pensées à son sujet … et pour l’heure, Tery n’a rien d’un démon mais d’un ange qui tente de nous sauver la vie à chaque fois. Ce n’est pas parce que cet ange a des cornes qu’il est maléfique. »

« Je le sais bien. Pas besoin de me le faire repérer, je suis assez grande pour ça. »

« Si tu n’as que ça à me dire, je vais retourner alors voir le combat. Je suis bien plus inquiète pour Tery que par tes paroles. Si tu penses vraiment à lui, tu devrais venir alors. »

« Je … hum … peut-être, oui. Je me fais des idées, voilà tout, rien de plus … rien de moins. »

Elle n’était pas sûr de comment elle devait réagir, comment elle devait se préparer à tout ça. Tout … cela était compliqué, beaucoup trop compliqué pour elle. Mais pourtant, elle allait donner son maximum encore une fois. Elle parlera à Tery après ce combat.

Mais pour le moment, il valait mieux aller l’aider ! Elle commença à courir à toute allure, retournant près de la zone de combat, aux côtés d’Elen qui était déjà partie avant elle. Le … combat s’éternisait, n’est-ce pas ? Et Tery était blessé, malgré tout.

« Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi est-ce qu’il ne veut pas que l’on l’aide ? » demanda Elise, tremblant de tout son être, se retenant de succomber à ses cornes.

« Car il estime que tout ça est de sa faute … donc il veut régler ce problème par lui-même. C’est comme ça qu’il est. » murmura Clari en soupirant. Elle était celle pour qui la situation la dérangeait le plus. Elle … avait envie de le rejoindre.

« Manelena, comment est-ce que tu as pu croire ça alors ? Est-ce que tu imagines vraiment ça ? » chuchota Elen en se rapprochant de la femme en armure noire, celle-ci ne répondant pas alors que Tery poussait un hurlement, frappant dans le sol avant de sauter sur place, faisant un bon de plusieurs mètres vers les cieux.

« Tu as fait une erreur qui va te coûter la vie … imbécile. »

« Je n’en suis pas si sûr que ça, Onyr ! »

C’est vrai que dans les airs, il ne pouvait pas se déplacer librement … mais ça ne voulait pas dire qu’il en était totalement incapable ! Il remarqua les griffes de la taupe géante qui l’attendaient, prêtes à le transpercer mais au moment où il pointa celle de gauche en sa direction, il brandit ses propres griffes faites de terre.
Celles-ci éclatèrent en morceaux qui foncèrent vers le visage d’Onyr, la créature mythique étant obligée de se protéger les yeux avec ses pattes. SUPER ! C’était bien ce qu’il pensait ! Il se concentra, faisant réapparaître une griffe de terre et … zut ! Elle était ridicule ! Normal ! Il était dans les airs … il pouvait difficilement récupérer son élément ainsi ! Quel idiot ! Il frappe violemment le torse de la créature millénaire en atterrissant, sa griffe se brisant alors qu’il faisait ensuite un saut en arrière pour mettre un maximum de distance.

« Je vois … je vois … je vois … »

« Tu vois ta défaite, n’est-ce pas ? Je m’en doutais. Ne t’en fait pas, elle sera humiliante et mortelle pour toi. » déclara Tery, un sourire aux lèvres.

Il allait lui faire goûter à la douloureuse sensation de la mort. Cette fois-ci, il en était convaincu, il en était certain. Il allait lui montrer comment il réglait tout ça ! Il allait lui montrer ce qu’il lui en coûtait de vouloir s’en prendre à lui ! Mais aussi d’avoir touché Manelena … les autres étaient en meilleur état … mais Manelena ! Manelena semblait avoir un problème par sa faute et il allait le lui faire payer !

« Ma défaite ? Ca ne fait que commencer, démon. A vouloir t’occuper seul de ce combat, tu ne saisis pas que tu tombes inexorablement dans mon piège. Pourquoi penses-tu que j’ai choisi cet endroit pour te combattre ? Tu n’en as aucune idée ? »

« Qu’est-ce que tu racontes encore ? »

Il observa les alentours. C’était juste un petit coin boisé, quelques arbres, des pierres, une zone assez grande pour se battre. C’était un bon endroit pour se combattre mais à part ça, il ne voyait pas ce que cet endroit avait de si spécial par rapport aux autres. Pas du tout … c’était donc encore plus étrange. Finalement, ce fut Royan qui vint l’éclairer, déclarant :

« Tery, observe les nombreux trous que votre combat a fait. Je sais bien que tu as décidé que l’on ne devait pas t’aider mais s’il s’avère que tu as de gros problèmes, j’interviendrai … et je ne pense pas que je serai le seul à agir dans ce cas précis. »

« Tsss, restez en arrière, je vais vous montrer comment je m’occupe d’une créature légendaire. Et je ne dis pas ça pour me vanter ! »

Il préférait tout de suite prévenir à ce sujet avant que ça ne dégénère. Ce n’était pas son but de chercher les ennuis avec Elen et les autres. Juste, il voulait s’en occuper personnellement.

Chapitre 11 : Malgré tout, un choc

ShiroiRyu
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Chapitre 11 : Malgré tout, un choc

« Tery, tu es donc venu ? Pourquoi ça ? »

Il ne répondit même pas à Manelena, fonçant vers Onyr, ses deux mains étant recouvertes de pierre, formant deux griffes qui vinrent repousser la créature de quelques mètres sans pour autant réellement l’affecter. Elle eut un petit rire alors que Manelena regardait Tery, Il n’avait même pas cherché … à communiquer avec elle ?

« Tery, je viens de te parler. Tu es prié de me répondre et de … »

« DISPARAIS ! DISPARAIS ! DISPARAIS ! »

Il était à nouveau plongé dans la folie ? Et cela sans que les cornes n’apparaissent ? Elle aurait dû être heureuse et contente mais … non, ce n’était pas possible. Elen était aux côtés de Tery, tirant quelques flèches, utilisant la magie de l’eau pour les recouvrir de glace et tenter de passer outre la carapace de ce monstre qui pourtant, ne semblait même pas souffrir de leurs incessantes attaques en duo.

« Tery ! Calme-toi, je t’ai déjà dit ! S’il te plaît ! » s’écria Elen.

« Je ne peux pas ! Il a tenté d’emporter Manelena avec lui ! Je refuse ça ! »

« Mais ça n’arrangera rien du tout de t’énerver comme ça ! TERY ! Ecoutes-moi un peu ! S’il te plaît ! ECOUTE-MOI ! TERY ! S’IL TE PLAIT ! »

« TERY ! T’écoute un peu ce que te dis Elen ou il faut que je vienne te baffer pour que tu comprennes le message ?! HEIN ?! TERY ! Je te parle là ! »

Mais rien à faire, le jeune homme était … NON ! Elle en avait marre ! Sans crier gare, elle se jeta sur le garçon, roulant avec lui sur plusieurs mètres avant de se relever, le soulevant au-dessus du sol par le col, lui criant :

« Quand je te dis quelque chose, tu écoutes ! COMPRIS ?! »

« Tu … vas bien … surtout ? » demanda le jeune homme malgré ses yeux rouges et les lignes noires parcourant son visage. Elle cligna des yeux plusieurs fois, un peu étonnée.

« Je vais bien mais de là à vouloir faire la conversation avec moi, je te préviens, je … »

« Tant mieux alors. Reste en arrière, je m’occupe du reste. »

« MAIS POUR QUI TU ME PRENDS ?! L’une de ces pathétiques princesses de conte à sauver ou quoi ?! Pousse-toi ! Je vais te montrer comment faire ! »

Elle le repoussa, se mettant en position alors qu’elle regardait autour d’elle. Et les autres ? Ils allaient arriver quand ? Elle n’avait pas vraiment d’idée sur la longueur des fissures mais si Onyr avait fait que les fissures allaient sur plusieurs centaines de mètres voire quelques kilomètres de distance, il ne fallait pas les espérer avant une bonne trentaine de minutes mais bon … d’ici là, Onyr sera déjà mort ! Elle se le promettait !

« Elen, Tery ! Mettez-vous en position triangulaire ! Qu’il ne puisse pas s’échapper ! »

«  Tu as donc fait ton choix … tu es stupide, princesse de Shunter. Tes sentiments te font perdre la raison, tu tomberas comme les autres alors. »

« Est-ce que je dois avoir peur ? Je dois trembler ? Tu me le dis hein ? Ca ne m’inquiète pas vraiment hein ? Malgré tout ce que tu m’as dit. »

Mais pourtant, elle avait … un doute en elle. Un doute qu’elle ne pouvait pas retirer. Maintenant qu’il était installé, qu’il était insinué en elle, elle ne pouvait pas l’extirper. Elle … n’appréciait pas ça, elle ne pouvait pas lutter contre ce qu’il avait dit. Si encore, tout cela était un mensonge mais non, Tery était bien un démon.
Et bien que les informations à leur sujet soient très rares, elle ne se faisait pas d’illusion. Ils étaient radicalement mauvais … mais elle pouvait tempérer. Tery avait montré … tellement de bons côtés, oui, elle le reconnaissait, qu’elle aurait du mal à le voir comme un ennemi, comme un être à éliminer. Elle ne pouvait pas se le permettre !

« J’ARRIVE ! TERY ! ELEN ! »

« Tu auras besoin de ça, surtout. » déclara Elen, lui envoyant son épée. Ah oui ! Pourquoi est-ce qu’elle ne lui avait pas donné ça tout de suite en arrivant ? Elle ne l’avait même pas remarquée ! Heureusement pour elle que tout ça s’était arrangé.
BON ! Elle devait se préparer à combattre ! Et plus que sérieusement ! Son armure noire fit finalement son apparition sur son corps. Cela faisait longtemps … trop longtemps. Depuis qu’elle voyageait avec Tery, c’était devenu si peu fréquent. Ce n’était pas si mauvais en un sens, elle se sentait plus libre et … moins oppressée.

« Qu’est-ce que je pense comme bêtise, moi ? Tsss, je vous jure. »

« Manelena ! Concentre-toi s’il te plaît ! Ca devient vraiment très dangereux par ici ! On a besoin de ton aide hein ? S’il te plaît ! »

« Oui, oui, Tery. Oui … j’arrive, j’arrive, Tery. »

Elle eut un petit soupir. Il fallait dire qu’elle entendait la voix soucieuse de Tery, cela voulait dire qu’il n’avait pas encore été consumé par le côté démoniaque. Si elle pouvait éviter ça, elle allait le faire. Que ce que cette taupe lui ait dit … ne se déroule jamais.

« Je suis là. Bon, tu avais parlé d’une attaque en triangle non ? »

« C’était plutôt toi, Manelena. Tu as déjà oublié ? Ca ne va pas ? » demanda le jeune homme aux cheveux bruns, toujours avec ses lignes d’Alzar sur le corps.

« Si si, ça va bien. Juste un peu secouée quoi.  BON ! ON Y VA ! »

Et cette fois-ci, elle n’allait pas se montrer déraisonnable. Elle n’allait pas utiliser la foudre contre cet adversaire commun ! Le but était de gagner du temps en attendant que les autres arrivent, ensuite, ils pourraient envisager quelque chose de combiné. Bon, le souci, c’est que même à plusieurs, ce n’était pas simple. Souvent, en plus, ils avaient été proches de la mort … voire même trop proches. De même, Royan était « normal » contrairement aux autres. Le fait qu’il soit un prince ne changeait rien en sa constitution.

« Ils en mettent du temps, Tery ! Il s’est passé quoi au fait avec eux ? »

« La taupe a voulu nous séparer ! Elle y est arrivée mais visiblement, Tery savait où te trouver ! Il a décidé de prendre la fissure de gauche. Il faut espérer que les autres vont revenir nous aider bientôt ! » répondit Elen à la place du jeune homme, celui-ci étant trop occupé à combattre la taupe mais surtout à lui tenir tête.

« Je n’utiliserai pas mes pouvoirs démoniaques contre toi ! Pourtant, qu’est-ce que ça me démange … qu’est-ce que j’en ai envie ! »

« Tu ne peux pas lutter contre ce que tu es … On ne peut pas lutter contre ses origines ! JAMAIS ! Qu’importe ce que l’on tente de faire, le passé nous rattrape ! »

Manelena arrêta subitement son attaque, faisant quelques pas en arrière, tenant fermement sa lame. Elen et Tery ne l’avaient pas remarqué, trop occupés à se concentrer sur cet adversaire.

Surtout que celui-ci ne leur lançait pas le temps de souffler. Malgré sa forme bien moins impressionnante que les deux créatures légendaires déjà affrontées, il n’en restait pas moins un ennemi des plus puissants. Et comme Tery cherchait à se contrôler un maximum pour ne pas utiliser ses cornes de démon, autant dire qu’ils n’étaient pas forcément avantagés.

« Bon sang mais qu’est-ce qu’ils foutent ?! MANELENA ?! »

Tery s’était retourné vers la femme en armure noire, celle-ci ne bougeant plus de sa position. Un coup de patte bien placé et le jeune homme vola dans le décor, se retrouvant projeté contre un arbre. Un léger craquement se fit entendre alors qu’il se mettait à cracher du sang. Elen poussa un cri de rage, ses lignes blanches commençant à se noircir à moitié, la taupe géante se tournant vers elle, surprise de ce qu’elle remarquait.

« Qu’est-ce que cela veut dire … femme porteuse des lignes de Zélisia ? »

« NE TOUCHE PLUS A TERY ! Compris ?! »

« Mais aussi porteuse des lignes d’Alzar. Comment est-ce possible ? Cela ne voudrait dire qu’une seule et unique chose … que je ne peux pas accepter. »

La taupe fit un saut en arrière, commençant à creuser le sol alors qu’Elen pointait son arc vers lui, les lignes d’Alzar et Zélisia se mélangeant en même temps sur la globalité de son corps. Onyr continua de l’observer, disant :

« Pourquoi est-ce que tu te mets du côté du démon ? »

« Car j’aime Tery ! Voilà tout ! La question ne se pose même pas ! »

« Aimer ? Aimer ? Ce sentiment … entre toi et un démon ? C’est ça ? »

« C’est plus fort que ça ! BEAUCOUP PLUS FORT ! Tu ne peux pas juger comme ça ! Je vais t’éliminer une bonne fois pour toutes ! »

« Tu te trompes lourdement d’adversaire … surtout si tu es celle que je pense. »

« Ce que tu penses m’importe peu. Quant à mon adversaire, il s’agit de celui qui s’en prend à l’homme que j’aime ! A partir de là, mon choix est vite fait ! »

« Même si je te disais que cet homme ira te trahir un jour ? »

« MENSONGE ! » hurla Elen. Plus que tout le reste, ce qu’elle détestait, c’était bien qu’on tente de la manipuler de la sorte ! Elle poussa un cri de rage, des flèches de différents éléments apparaissant à côté de celle qui se trouvait sur son arc bandé.

« Pourquoi mentirai-je alors que ce qui m’importe le plus est la sauvegarde de ce monde ? Vous êtes aveuglées, toi et la princesse de Shunter. Aveuglées par … »

« MAIS TU VAS LA FERMER UN PEU ?! »


La griffe d’Onyr percuta la lame de Manelena, parant le coup avant de chercher à la repousser. La femme en armure noire émit un grognement strident, signe qu’elle commençait à perdre patience par rapport à la taupe. Un coup de pied dans le corps de la bête pour la repousser mais ce fur elle qui fut rejetée en arrière.

« Vous ne le remarquez pas ? Votre arrogance et votre incapacité à percevoir avec les yeux de la raison finira par vous emporter. »

« LA FERME ! Tu parles trop ! »

Manelena chercha à se relever, avec un peu de mal. Qu’il arrête avec son baratin ! Elle ne tombera pas dans le piège ! Elle n’était pas assez bête pour ça ! Pour qui est-ce qu’il la prenait ? Elle était beaucoup plus intelligente que ça ! Mais … Onyr n’attaquait pas ou presque. C’était étrange et déplaisant en même temps. Du moins, il n’attaquait pas aussi violemment que les deux autres. Pourtant, il y avait bien Tery dans les parages.
Pourquoi ça ? Pourquoi est-ce qu’il agissait de la sorte ? Est-ce qu’il y avait vraiment une chance que Tery … non ! Ce n’était pas possible ! Cela faisait maintenant quelques années ! Elle avait pu connaître Tery ! Elle savait pertinemment qu’il n’était pas comme ça ! Mais pourtant, si c’était le cas, comment est-ce qu’elle devait réagir alors ? Comment faire ? Battre Tery ? Le tuer ? NON ! Elle se le refusait ! Il en était hors de question !

Comment pouvait-elle imaginer que Tery fasse ça ? TERY ETAIT STUPIDE ! Il n’était pas du genre à comploter ! Elle en avait … AH ! La taupe ? Onyr était maintenant devant elle alors qu’elle avait perdu sa concentration. Elle le regarda à travers son casque noir, ses yeux rouges fixant ceux de la taupe géante.

« Tu sais que j’ai raison … mais en même temps, malgré cela, tu continues de le croire. C’est admirable … mais stupide. Tu as les capacités de tout changer. Tu as la possibilité de mettre un terme à ce qui annonce peut-être la fin de ce monde. Pourquoi t’obstines-tu ? »

« M’obstiner ? Car malgré tes dires, je connais mieux Tery Vanian que toi. Mais merci de t’être positionné devant moi, ça me facilitera le travail ! »

« Que comptes-tu faire ? M’attaquer ? Pure folie. »

Alors elle était folle, parfaitement folle ! Car elle n’hésita pas un seul instant ! Sa lame s’était mise à trembler en même temps que tout son bras droit, l’armure noire éclatant en morceaux à ce niveau alors qu’elle poussait un cri rageur.

Une explosion se produisit, repoussant la créature et elle-même sur plusieurs mètres. Tery les regarda, interloqué au même titre qu’Elen. Qu’est-ce que … c’était quoi cette attaque ? C’était la première fois que Manelena utilisait une telle chose ! C’était terriblement dangereux ! Il courut en direction de la femme en armure noire, remarquant qu’elle n’avait plus qu’une partie du corps qui était recouvert par celle-ci : sa poitrine, le haut de ses jambes, la moitié de son visage tandis que son bras droit laissait paraître de nombreuses blessures ensanglantées. HEY ! C’était … c’était …

« Manelena ! Qu’est-ce que tu as foutu ?! »

« Rien de spécial … juste de quoi brusquer … un peu cette foutue créature. »

« J’ai cru voir ça … tu es juste folle ! C’était de la folie ce que tu as fait ! Tu aurais pu avoir des blessures bien plus graves à cause de ça ! Beaucoup plus graves même ! » s’écria Tery, l’aidant à se relever, une main griffue reprenant sa forme normale pour cela.

« Et depuis quand tu me parles ainsi, Tery ? Fais gaffe à ce que tu dis. »

« Je te dis ça car je m’inquiète pour toi, Elen aussi. Alors bon … s’il te plaît … attention quoi. Par contre, ça a l’air d’avoir réussi son effet. Onyr ne bouge plus. »

Onyr racontait n’importe quoi. Les yeux rouges ensanglantés, Tery n’en restait pas pour autant … la même personne que d’habitude. Rien à avoir avec ce que cette taupe géante tentait de lui raconter. Comment était-ce possible qu’un jeune homme comme Tery puisse agir de la sorte ? Elle se redressa, poussant un petit cri de surprise en s’effondrant dans ses bras. Etonné, Tery la réceptionna, disant :

« Ca ne va pas ? Tu as l’air encore un peu secouée par l’explosion. »

« Un peu … je ne tiens pas vraiment debout visiblement. »

« J’ai remarqué ça … attends un peu. Onyr, de toute façon, ça semble en être fini. »

« Ah … Surprenant. J’oublie que les porteurs des lignes d’Alzar sont comme ceux de Zélisia : capables d’utiliser tous les éléments. Malheureusement, il y a une chose flagrante dans le fait de posséder la capacité à connaître tous les éléments. »

Onyr ? Gardant Manelena dans ses bras, voyant le regard à demi furieux d’Elen, il se tourna vers la taupe, celle-ci se relevant comme si de rien n’était. Par contre, au niveau du « torse » de la créature, une blessure était visible. Peu profonde mais elle était bien là .Cela voulait dire qu’elle avait réussi à blesser Onyr. Impressionnant quand même !

« Vous n’êtes doués dans aucun d’entre eux. Quand vous ne possédez qu’un seul élément, vous vous focalisez dessus et cela vous permet alors de prendre le dessus … mais ici … vous vous trompez lourdement si vous croyez que cela sera suffisant. »

« Et tu penses que cela ne nous donnera pas l’avantage ? Nous … »

« TEERRRRRYYYYYYYYY ! MAAAAAAAANELENAAAAAAAA ! ELEEEEEEEN ! »

Difficile de ne pas reconnaître ce cri. Tous se retournèrent pour voir Clari, accompagnée par Sérest, Séran, Royan et Elise. Celle-ci n’avait pas ses cornes aussi sur son crâne. Tant mieux … cela éviterait alors un nouveau problème, et pas un de petite taille.

« Vous allez bien ? Wow ! Manelena, tu as remis ton armure ? Et … visiblement, Onyr aussi a l’air en bonne santé, vous ne vous êtes pas battus ou quoi ? »

« Disons que nous étions en train de nous combattre avant que tu ne cries comme une demeurée. » soupira Manelena, reposant son regard sur la créature ennemie.

« Une porteuse de Zélisia, une porteuse d’Alzar, un porteur de Zélisia, le prince de Traslord … et une démone. Rien que cela. Quel groupe étrange. »

Onyr ne faisait que les observer, méfiant et visiblement agacé par la suite des évènements. Ils avaient été plus rapides que prévu par rapport à ce qu’il avait imaginé.

« Maintenant que vous êtes tous réunis, cela sera plus difficile de vous vaincre mais qu’importe, cela ne m’effraie pas le moins du monde. Préparez-vous ! »

Il décidait finalement de réellement se mettre à attaquer. La taupe fit un saut vers les cieux, Tery clignant des yeux. Ce n’était pas vraiment quelque chose à quoi il s’attendait. Il n’était pas en train de rêver un peu là ? Car bon, c’était un peu exagéré et …
HEY ! La taupe s’était mise à tournoyer sur elle-même, ses griffes en avant. Qu’est-ce que ça … voulait dire ?! A cette vitesse de rotation, si l’un se faisait toucher, autant dire qu’il ne resterait plus rien de lui ou elle ! Il cria en direction du reste du groupe :

« ATTENTION ! NE VOUS FAITES PAS AVOIR DU TOUT ! SINON … »

« Tery ! Tu nous prends pour des idiotes ou quoi ?! On le voit parfaitement ! »

« Je tenais juste à te mettre en garde, Manelena, comme tous les autres ! »

« Je le sais bien, grrrr … Il faut que l’on calme cette taupe ! Tout le monde à l’abri ! »

Plus facile à dire qu’à faire, chacun s’en doutait. Tous se séparaient, évitant alors de se percuter par un geste malheureux. La taupe s’enfonça dans le sol, continuant de tournoyer sur elle-même avant de se diriger à toute allure vers Elen. Celle-ci fit un saut sur le côté, évitant Onyr qui sortit du sol. Délaissant l’arc, celui-ci se brisa alors qu’elle se remettait aussitôt debout après sa roulade, essoufflée et surprise.

« Il … wo … wow … il … »

Elle cracha du sang, se disant que faire apparaître son arc par magie avait toujours un coût … et qu’elle devait faire plus attention la prochaine fois. Mais maintenant, elle devait se focaliser sur leur adversaire, le troisième des cinq créatures légendaires !

« Ca fait quand même mal ça ! De briser mon arc de la sorte ! »

Elle poussa un gémissement, s’essuyant le bord des lèvres tout en regardant Onyr. Si elle ne faisait pas attention la prochaine fois, cela risquait de très mal se finir. Elle ne pouvait pas se permettre une telle chose ! Pas du tout ! Elle devait encore se battre ! Elle devait encore combattre plutôt que de rester là à ne rien faire ! Son arc réapparut dans ses mains alors que Tery lui criait de faire attention. Elle se retrouva projetée au sol, Tery roulant avec elle alors qu’Onyr était à nouveau proche d’eux, tournoyant à toute vitesse sur lui-même pour tenter de les perforer de ses longues griffes.

« Elen ! Fais quand même attention à toi ! Il est super dangereux ! Et il semble plus malin que les deux autres quand même ! Fais gaffe ! »

« Je sais … Tery, je sais … mais tu es blessé ?! » s’exclama-t-elle en voyant les blessures sur le torse du jeune homme, ressemblant à des coups de griffes.

« Ce ne sont que des égratignures, il en faudra bien plus pour réussir à m’abattre. »

« Ca ne veut pas dire que tu ne dois pas faire attention à toi, Tery ! »

« Mais oui, mais oui … allons-y alors ? »

« Bien entendu mais … Tery ? Qu’est-ce que … »

Elle n’avait pas la possibilité d’ouvrir la bouche que déjà, elle remarquait les cornes sur le crâne de Tery. Qu’est-ce que … pourquoi est-ce qu’il faisait ça ? Il ne devait pas ! Pourtant, il éclata d’un grand rire avant de montrer une griffe faite de terre en direction d’Onyr.

« VIENS PAR LA ! TOI ! On est dans MON domaine maintenant ! »

« Tu montres enfin ton véritable visage, monstre démoniaque. Je vais me charger de venger leurs morts ! Et de mettre un terme à ce fléau avant qu’il ne soit trop tard ! »