Chapitre 64 : Traverser les cieux

ShiroiRyu
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Chapitre 64 : Traverser les cieux

« Zou, vous avez une demie-heure de pause. Profitez-en pour vous reposer car je ne serais pas aussi clément pour les autres jours. Hop ! »

« Merci beaucoup. Clari ? Tu viens ? On va voir comment les autres se débrouillent. »

Elle se plaça à ses côtés tandis qu’ils quittaient tous les deux les cuisines. Bon bon bon … En fait, il avait une envie malsaine : celle de voir Manelena faire le ménage ou autre. Il ne savait pas exactement ce dans quoi elle travaillait mais bon, ça risquerait de lui faire un gros choc visuel … le genre qui ne lui déplairait pas.

« Qu’est-ce que tu es en train d’imaginer, Tery ? Tu as le sourire aux lèvres. »

« Oh, rien de spécial, rien du tout et toi ? Je peux savoir exactement ce à quoi tu penses ? »

« Oh pour ma part … C’est … un … se … cret ! » s’exclama Clari tandis qu’il levait les yeux en l’air. Bien entendu, bien entendu. Comment aurait-il fait pour ne pas en douter ? Bon, où est-ce qu’Elen et les autres se trouvaient ? « Tery ? Et si nous allions sur le pont plutôt ? C’est bien beau de voir les étoiles en soirée mais dans la journée?3

« Bon, d’accord, on est pas à cinq minutes près non plus, bien entendu. »

« Alors on y va ! » s’exclama t-elle en prenant son bras, le tirant derrière elle pour qu’ils retrouvent un peu d’air pur. Le jeune homme se prit les deux couettes de Clari sur le visage, le vent étant bien plus violent que prévu.

« AIE ! Mais ça fait mal ça ?! Qu’est-ce que ça veut dire exactement ? »

« Roh … Ne fait donc pas l’enfant. Je vais servir de rempart humain pour te protéger du vent, Tery. » continua de dire Clari, émettant un grand rire tandis que Tery marmonnait :

« Bien entendu, bien entendu. Mais qui me protégera de toi ? »

Elle ne comprit pas sur le moment, se retournant en même temps que ses cheveux claquaient sur le visage de Tery. Celui-ci poussa un petit cri de douleur en marmonnant quelques mots tandis qu’il se plaçait à ses côté après quelques instants.

« Tes cheveux sont une vraie plaie à cause du vent, Clari. Voilà ce que je voulais évoquer comme problème. AH ! Regarde vite, Clari ! »

Il avait aussitôt changé de ton de voix, désignant quelque chose au loin avec le doigt. Clari cligna des yeux, se rapprochant alors qu’il était au bord du bateau. Qu’est-ce qu’il y avait pour réussir à l’exciter comme un enfant ? OH ! Mais oui !

« Cette fameuse tour entre Traslord et Claudiska. Cela faisait bien longtemps qu’on ne l’avait plus vue. C’est quand même étrange. Elle semble si lointaine et pourtant si immense. »

« Ca n’a rien d’étrange. Essaie donc de voir jusqu’où elle va. On est peut-être à Claudiska mais au final, elle semble aller encore plus haut, beaucoup plus haut. On voit pas le sommet ! »

Il était tout simplement comme un enfant, joyeux et heureux tandis qu’il regardait droit devant lui. Cette tour était immense. Qu’est-ce qu’il donnerait pour pouvoir s’y rendre. D’ailleurs, peut-être que Clari connaissait uqelque chose à ce sujet ?

« Clari ? Je peux te demander quelque chose ? Tu sais s’il est possible d’aller dans cette tour ? Et surtout si quelqu’un est déjà arrivé à son sommet ? »

« Pour la seconde question, à ma connaissance, personne n’a réussi cela. Pour la première, je pense que oui, elle autorise les visites mais à part ça … »

« Dommage, j’aimerai bien m’y rendre un jour. Si ça ne te dérange pas, l’idée d’embêter Manelena m’est passée. Je pense que je vais passer outre cela. J’aimerai plutôt réfléchir à cette gigantesque tour. Juste comme ça. Tu peux t’en aller. »

« Ca donne plutôt l’impression que je te dérange mais bon ! Pas de souci ! Je ferais passer le message à Manelena, Elen et les autres. »
Quel message ? Enfin bon, ce n’était pas son problème. Il fit un petit geste de la main avant d’étudier cette tour immense. C’était un cadeau de Traslord à Claudiska s’il ne se trompait pas. Ou alors, le travail conjoint entre les deux nations sur cette idée.

« Il y a tellement d’endroits merveilleux dans ce monde. C’est si beau … tellement beau … oui. » soupira t-il en fermant les yeux, le vent balayant ses cheveux bruns. Hum, d’ailleurs, il allait peut-être devoir demander à Elen ou quelqu’un d’autre de les lui couper.

Elle était belle cette tour mais qu’est-ce qu’elle pouvait contenir réellement ? Et surtout, qu’est-ce qui se trouvait en son sommet ? Mais comment est-ce que son sommet avait été crée alors ? Tellement de questions qui lui taraudaient l’esprit à l’heure actuelle.

« Tiens donc, voilà que tu es là, comment ça se fait ? »

Ah ? Manelena ? Cela fait à peine une dizaine de minutes qu’il est sur le pont alors qu’il entend la voix de Manelena. Il finit par se retourner, ayant un sourire aux lèvres alors qu’il la voyait tenir un imposant panier rempli de linge.

« Bonjour, mademoiselle, est-ce que nous nous connaissons, vous et moi ? »

« Arrête donc tes bêtises, Tery. Tu ne réponds pas à ma question, pas du tout. » répondit la femme aux cheveux argentés, déposant le panier au sol.

« Simplement que j’ai une pause d’environ trente minutes au grand maximum. Et que je pense en avoir déjà perdu la moitié mais toi ? Tu as le droit d’être ici ? »

« Clari m’a dit que ça me ferait bien de profiter un peu du vent et … OH M… »

Un coup de vent et voilà que deux vêtements étaient en train de s’envoler, n’étant pas en boule comme les autres. Tery sauta en même temps que Manelena, attrapant chacun un vêtement différent avant de tomber au sol. Tery émit un gémissement, se frottant le crâne avant de remarquer qu’il était tombé sur l’ancienne maréchale.

« Euh … Ce n’est vraiment pas voulu sur ce coup. »

« Alors, tu te relèves et vite, je ferais comme si de rien n’était passé. Tu as récupéré ? »

« C’est le cas, tiens, Manelena. » dit-il en gardant son calme ou presque, tendant le vêtement de tissu sans se préoccuper de savoir ce que c’était plus en détails.

« Merci bien, au moins, je ne me ferais pas lyncher inutilement. Ca serait bête de faire un massacre stupide sur ce bâteau ridicule pour pas grand-chose. »


Très … rassurant de sa part, vraiment. Il prit une profonde respiration avant de placer une main sur son front. Il observa une nouvelle fois la tour au loin, replongé dans ses pensées.

« Et puis zut, ils peuvent attendre cinq minutes aussi. Leurs vêtements ne vont pas … Mauvaise phrase de ma part. »

Manelena s’était placée à côté de lui pour regarder la tour, comme lui. Elle avait déposé le panier à ses côtés, pour être sûre de ne pas le perdre de vue tandis qu’il soupirait. Combien de jours ils allaient avoir ainsi ? Il n’y avait pas réellement pensé.

« Pourquoi cette tour t’intéresse autant, Tery ? Qu’est-ce qu’elle a de spécial ? »

« Je ne sais pas, je me sens un peu attiré par celle-ci. Pourtant, je n’y ait jamais été, je te le promets mais voilà … c’est juste étrange. Je me demande ce qui se trouve là-bas. »

« On ne va pas faire un détour pour tes beaux yeux, tu es tout de suite prévenu. »

« Je le sais bien ! Pfff, bon, je repars, ma pause va s’arrêter de ce côté. Fais attention à toi, Manelena. Reposes-toi un peu si nécessaire. Tu as une mauvaise mine, je trouve. »

« J’ai une mauvaise mine car on ne fait rien ou presque des jours et des jours. Au moins, à Omnosmos, on travaillait dans la bibliothèque. »

Car maintenant, ce n’était plus le cas. Il garda le petit sourire aux lèvres et cela pour une seule et bonne raison : Il appréciait tout ce qui se passait avec Manelena. Elle était en train de reconnaître qu’une vie normale était visiblement possible pour elle.

« Au revoir, Manelena. Nous nous revoyons ce soir, d’accord ? Avec les autres. »

« Si nous finissons aux mêmes horaires, sinon, je serais déjà dans mon lit si j’arrive bien avant vous. C’est bien ça le problème de ne pas avoir tous le même travail. »

« Hahaha … oui … mais bon, c’est ça ou alors, on aurait des chambres miteuses sur un rafiot dont on ne sait pas vraiment s’il peut nous emmener correctement à destination. C’est mieux que rien, non ? Tu ne crois pas ? Il faut jouer la carte de la sécurité. »

« Oui oui, bien entendu. Vas plutôt bosser, on verra ça ce soir. » soupira t-elle avant de récupérer son panier de linge sale, s’éloignant avant qu’il ne le fasse lui-même. Revenant dix minutes plus tôt que prévu de sa pause, il se remit au travail comme si de rien n’était.

Pourtant, cette idée d’imaginer Manelena en tant que reine n’était pas déplaisante. Reine Manelena mais à part ça, est-ce que ça conviendrait à la jeune femme ? Il n’en était pas vraiment sûr aussi. Mais bon, ce n’était pas à lui d’imaginer tout ça.

« Et cette tour, est-ce que je me fais des idées ou non ? Pfff … Je devrais en parler. »

Avec les autres d’abord. Peut-être Elise au départ ? Elle semblait être à l’écoute de toutes ses idées ou presque. C’est pourquoi il se sentait bien. Et puis, ils étaient reliés par leurs cornes. Bon, bosser, bosser, bosser et …

« Hey, t’as les compliments du capitaine, Tery, pour ton plat d’hier ! »

« Je rappelle que ce n’est pas moi qui ait cuisiné ça. Je vous aie juste dit de rajouter quelques herbes et de bien les utiliser, rien de plus. Je suis de corvée de patates ! »

« Ouais mais ça change pas que le cuisinier a précisé que c’était ton idée hein ? »

« Comme vous voulez ! Je dis pas non pour recevoir quelques compliments ! Hahaha ! » s’exclama le jeune homme aux cheveux bruns, passant une main dans ses derniers. Au moins, s’ils se faisaient bien voir, c’était tant mieux. D’ailleurs, il avait donné son prénom, sans même chercher le modifier, ce n’était pas très dangereux ? Enfin, à part les soldats, normalement, il n’était pas forcément très connu.

« Pfff, je me fais des idées. Bon, je crois que j’ai terminé de mon côté. Clari ? De l’aide ? »

« Je veux bien mais pas sûr qu’ils acceptent que tu m’aides pour me faire gagner du temps, Tery. Dommage pour moi ! Tu peux déjà aller te reposer non ? Profites-en. »

« Bon, bon, bon … Je rends mon tablier alors ! Mais jusqu’à demain ! Bonne soirée à tous et à toutes, pfiou ! J’espère que ça suffira. »

Il avait dit cela, faisant un petit mouvement de la main pour saluer tout le monde avant de quitter les cuisines. Il se dirigea vers le dortoir où il devait dormir avec les autres membres du groupe. Tiens ? La porte était entrouverte ? Il jeta un œil discrètement dans la pièce.

Manelena était déjà là, comme il s’en serait douté. Même s’il savait qu’Elen n’était pas forcément habituée aux tâches ainsi, le plus étonnant restait Elise qui n’avait pas déjà terminé de son côté. Peut-être que ce n’était pas le même travail pour les trois femmes ?

« Devenir une reine ? D’une nation en déclin ? Qui ne voudrait pas de moi ? Absurde. »

La fin fut accompagnée d’un profond soupir alors qu’il pouvait l’apercevoir. Elle était debout, adossée à un mur près de la fenêtre. S’il rentrait maintenant, il était sûr et certain de se faire lyncher par la jeune femme aux cheveux argentés. Le mieux était de faire comme il avait en tête. Il recula de quelques pas avant de prendre une profonde respiration.

« Ah purée ! Je vous jure … la cuisine, ça mt tue ! »

« Hein ? Tery ? » s’exclama la voix féminine dans la chambre.

Il eut juste le temps d’entendre un « POUF ! » singulier, signe qu’elle était tombée sur son lit avant d’ouvrir la porte, confirmant alors le son. Il regarda Manelena en clignant des yeux, cherchant à paraître le plus neutre possible.

« Ah ben tiens ,déjà là, Manelena ? Toi aussi, tu as terminé en avance ? »

« Disons que je sais me débrouiller. Si tu considérais que les gradés ne s’occupaient pas de leurs propre linge quand j’étais maréchale, tu te mets le doigt dans l’oeil. »

« Je pense surtout que vu que tu étais l’une des rares femmes hautes-gradées, il est alors normal que tu cherches à faire ta propre toilette et ton propre nettoyage. Les autres n’ont pas besoin de savoir ce que tu portes hein ? »

« … … … C’est aussi une explication raisonnable. Et toi ? Tu as réussi à couper quelques patates, si j’ai bien compris ? Tu as terminé en avance ? »

« C’est exact ! On m’a aussi félicité pour le pas du capitaine hier. Même si je ne l’ai pas cuisiné moi-même, mon petit conseil a porté ses fruits. »

« Bien bien, je pense que tu veux que je te félicites, c’est ça ? Alors bravo à toi. Bon, je suis exténuée par cette journée, je comptes me reposer. »

Il ne répondit pas alors qu’elle restait couchée sur le lit, observant le plafond. Bah, pourquoi est-ce qu’il lui dirait quelque chose ? Ils n’avaient pour le moment rien à se dire ou presque. Il fit de même de son côté, fermant les yeux, croisant les bras sur son torse, jambes collées l’une contre l’autre. Il entendit quelques secondes plus tard :

« Je n’ai jamais aimé ta façon de dormir, Tery. On dirait que tu es mort dans cette position. »

« Bah, c’est au cas où, je suis déjà en position si on doit m’enterrer. »

« Je hais encore plus ce genre d’humour macabre, compris ? »

« Ohlala, si on n’a même plus la possibilité de rigoler. Bref, bonne nuit,Manelena. Et n’oublie pas qui tu es … » dit-il en rigolant à la fin, plongeant dans le sommeil.


Malgré le fait qu’Elen le secouait lorsqu’elle arriva, le jeune homme s’était profondément endormi, impossible à réveiller. Manelena, quant à elle, n’avait eut guère eut réellement la possibilité de trouver le sommeil, grognant à l’arrivée des autres.

« Il dort déjà à cette heure-ci ? Tu l’as laissé dormir comme ça, Manelena ? »

« Et alors ? Je ne suis pas sa mère, il peut dormir comme il le désire, je ne vais pas l’empêcher de faire ça hein ? Et puis quoi encore. »

« Oui mais bon … le travail était si épuisant que ça, Clari ? » demanda une nouvelle fois Elen, se tournant vers la jeune femme aux cheveux de même couleur qu’elle.

« Pas vraiment, Tery a eut les compliments des autres cuisiniers pour ses herbes. »

« Ah bon ? Comment ça ? Pourtant, il ne cuisine pas directement non ? »

« Il n’a fait que conseiller mais le cuisinier lui-même a reconnu que c’était une bonne idée après avoir goûté. Bien qu’au départ, il lui a dit de la fermer car ça ne concernait pas un préposé aux patates, hahaha ! »

« Je vois, je vois … il ferait mieux de se calmer la prochaine fois, le chef cuisinier. »

« Hey, tu vas pas créer encore plus de problèmes alors que Tery fait tout pour que tout se passe bien hein ? Ca serait bête qu’on ait des ennuis maintenant, Elen. »

Même Clari reconnaissait que les paroles d’Elen pouvaient inciter à la violence, chose que les autres préféraient d’utiliser pour le moment, surtout sur un bateau où rien n’était prédisposé à chercher le combat.

« Ce n’était pas mon but mais je n’aime pas que l’on rabaisse Tery, surtout sur ses points forts. Ca me déplait franchement, je n’aime pas ça. »

« Pourtant, ça va être ainsi qu’importe l’endroit où tu seras. Tery s’en accommode très bien. Si tu ne lui laisses pas la possibilité de souffler et de se débrouiller seul, comment veut-il qu’il arrive à survivre dans ce monde hein ? »

« Hein ? Qu’est-ce que tu racontes ? Je serais à ses côtés, il n’aura pas à s’inquiéter de ça. »

« Comme tu le veux, je t’ai expliqué mon point de vue, tu peux te débrouiller seule alors. Hahaha ! Bon bon bon … Par contre, moi, j’ai un peu faim. Je vais voir si je peux récupérer quelque chose ! » s’exclama Clari, ayant terminé la conversation avec Elen. Elle se releva, quittant la chambre dans un grand sourire.

« J’ai dit quelque chose de mal ou quoi ? On va finir par croire que je suis possessive. »

« Tu l’es, et ce n’est même plus de la possessivité à ce niveau mais plus .. non, je ne dirais rien. Il vaut mieux car ça ne sert à rien de se battre inutilement. »

« Maintenant que tu as ouvert la bouche, continue. »

« Non, rien du tout. Je vais faire comme Tery. Il a eut la meilleure idée. » termina de dire à son tour Manelena, délaissant complètement Elen et les autres pour retourner dans son lit. Tery n’avait même pas parlé de la tour, peut-être pour demain alors ?

Elle n’en savait strictement rien. Elle n’avait pas envie d’y réfléchir et cela ne la dérangeait pas. Finalement, moins d’une heure plus tard, tout le monde était déjà couché alors qu’elle gardait les yeux fermés. Elle n’arrivait pas à dormir. Depuis l’instant où il avait parlé du fait qu’elle devienne la reine de Shunter, cette idée lui restait ancrée en tête.

Quel imbécile ! A cause de lui, elle était maintenant perturbée. Elle serra avec plus de force le tissu de la couverture entre ses mains. Saleté, saleté, saleté ! Elle était vraiment stupide de continuer à penser à tout ça, juste à cause de cet idiot du village ! Voilà le problème ! Elle ne voulait pas devenir reine ! Elle ne se sentait pas prête pour ça, pas du tout.

Devenir reine d’un royaume en perdition. Et puis, pourquoi est-ce que certains accepteraient de l’avoir comme souveraine en vue de ses actes en tant que maréchale ? Et surtout, maintenant, tout le monde sait qu’elle est la fille du roi. C’est juste absurde, il y a trop d’absurdités malgré tout ce qu’elle imagine.

« Tout ça parce qu’il a réussi à m’insérer cette idée dans la tête. Espèce d’idiot. »

Elle sombra enfin dans le sommeil au bout d’une heure. Rien que ça. L’homme aux cheveux bruns avait réussi son effet en voulant l’embêter de la sorte. Elle ne savait plus quoi dire ou faire maintenant alors qu’elle s’était endormie. Son sommeil fût des plus agités et le lendemain matin, elle était d’une humeur de chienne, le genre qu’il ne fallait absolument pas déranger sous peine de se faire cogner.

« Hey ! Bonne nouvelle ! Nous arriverons d’ici deux jours d’après ce que j’ai cru entendre. »

« Bonne nouvelle, oui, très bonne nouvelle. Grumpf. »

Et voilà, lui-même avait remarqué maintenant ce qui se passait exactement. Il ne chercha pas plus à communiquer après les paroles de Manelena. Chercher des problèmes ? Non merci. Il en était tout simplement hors de question.

« Bref, on se retrouve ce soir ? J’ai quelque chose à vous dire, enfin des suppositions. »

« Tu ne veux pas les dire maintenant, Tery ? » demanda Elen alors qu’il hochait négativement la tête, reprenant presque aussitôt la parole :

« Non, non, on est à peine réveillés correctement et puis ce soir, vous serez fatigués .Au moins, je ne me ferais pas crié dessus, hahaha. »

« Est-ce que c’est important ou grave ? » demanda une nouvelle fois la femme aux cheveux blonds. Il soupira avant de murmurer que non. C’était juste une hypothèse. Il prit les devants pour quitter en premier la pièce, se rendant aux cuisines mais bien rapidement, Clari vint le rejoindre, tapotant son dos tout en lui souriant.

Bon … La demi-journée passa plus rapidement qu’il ne le pensait et voilà qu’il avait une petite pause pour le midi. Néanmoins, il resta en cuisine, continuant le travail à moitié malgré tout. Clari l’arrêta, le soulevant par le col pour le tirer avec elle hors de la cuisine.

« Et si tu me disais c’est quoi le souci ? Tu n’as même pas mangé un morceau. »

« Oh, juste que je pense que je vais me rendre ridicule par rapport à ce que je vais dire ce soir, je ne pense pas que beaucoup vont accepter cette idée. »

« Mais c’est quoi cette idée ? Tu ne veux pas me la dire ? Mais auparavant, tu vas venir avec moi et manger quelque chose. Tu ne peux pas rester le ventre vide. »

Pfff, d’accord. Il se laissa traîner par Clari. Elle avait toujours le bon mot qu’il fallait. Comme grande sœur, il n’y avait pas mieux. Il la remercia doucement. Il devait préparer ses arguments pour ce soir … et dire que c’était juste au sein de son propre groupe.

Dernier son : Symphonie d’une muse

ShiroiRyu
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Dernier son : Symphonie d’une muse

Il recommence à entendre les battements de son cœur. Il est toujours vivant. Il n’est pas mort. Pourquoi ? Sa blessure était mortelle. Il n’aurait pas dût survivre à une balle. Mais pourtant, c’est le cas. Il finit par rouvrir ses yeux pour regarder autour de lui.

« Pourquoi ? Pourquoi est-ce que le temple est encore là ? »

Oui. Le temple est là, tout autour de lui. Mais pas seulement. Il n’y a aucun dégât constaté. Aucune flaque de sang, aucun cadavre, aucune fisssure. Rien du tout. Est-ce qu’il aurait fait un mauvais rêve ? C’est peut-être cela. Il a fait un mauvais rêve et il vient de se réveiller alors. Il pousse un petit soupir, prenant une profonde respiration avant de baisser les yeux. Flutina ? Flutina est dans ses bras ?! Elle n’est plus blessée ! Il n’y a plus de sang sur son corps ! Elle est indemne ! Elle aussi n’a rien du tout !

« Flutina ! FLUTINA ! FLUTINA ! Oh bon sang, Flutina ! Tu es vivante ! »

Il contrôle ses larmes avant de venir serrer la femme contre lui. Ah … Elle va bien, oui. Non ? Son corps est froid. Son corps est encore froid. Peut-être qu’il n’y a plus le sang mais il est encore froid. Une oreille posée sur son cœur et le résultat est sans appel : elle est morte.

« Pourquoi alors ? Pourquoi est-ce que je suis ici si ça doit se finir ainsi ? Pourquoi ? »

Il veut savoir. Il veut une réponse mais il n’en aura aucune. Pourquoi ? Il n’y a plus aucune trace de Solomon et des deux autres hommes. Est-ce qu’ils sont définitivement morts ou non ? Il l’espère car il aura du mal à contrôler ses émotions maintenant. Cette rage et haine de vivre qui l’animent l’empêcheront de ne rien faire s’il le retrouve.

« Flutina .. mais qu’est-ce que je vais faire maintenant ? Qu’est-ce que je vais faire ? »

Et aucune trace de Meloetta. Il ne voit pas la pokémon. Pourquoi est-il encore vivant ? POURQUOI ?! Pourquoi lui et pas Meloetta ? Et Flutina ? Pourquoi est-ce qu’il doit rester en vie si les autres sont morts ? C’est juste horrible … et stupide. C’est cruel.

« Meloetta ? Où est-ce que tu es ? Meloetta ? »

« Je suis là, Hémaltone. Tu n’as pas à t’inquiéter. Je suis là. »

Il entend la petite voix de la créature non-loin de lui. Ah ! Elle se trouve à l’intérieur même du temple, n’est-ce pas ? Il a réussi à l’entendre malgré la distance dans le temple ? C’est surprenant ? Car plus il marche, plus il se rapproche d’elle. Et tenant Flutina dans ses bras, il a du mal à aller vite. Mais où est Meloetta ?

« Rien ne presse, Hémaltone. Prends donc ton temps, tu n’as pas à te presser »

« Mais Meloetta ? Pourquoi est-ce que tu ne te montres pas ? Je suis là. »

« Je ‘t’attends devant les gravures, Hémaltone. Je peux tenir … oui. »

« Tenir quoi ? Qu’est-ce que tu racontes, Meloetta ? Attends, j’arrive ! » s’exclame t-il.

Finalement, il arrive dans le long couloir où se trouvent les différentes gravures. Mais celle où se trouve Meloetta est bien celle à laquelle il pense ? Oui ? Vraiment ? Sans aucun doute, n’est-ce pas ? Il ne se trompe pas. Il émet un petit sourire puis va jusqu’à la gravure. Tiens ? Pourquoi est-ce qu’elle est trouble ?

« Meloetta, je suis là. Comme je te l’ai promis, bien entendu, je tiens toujours mes promesses. Merci … même si j’aurai voulu que ça soit moi. »

« Tu parles pour Solomon ? Ne t’en fait pas, c’est terminé pour eux. Solomon ne méritait pas la musique. Il a été puni pour cela. Mais je ne voulais pas que tu te salisses les mains. Tu as déjà fait souffrir tellement d’hommes mais … aller jusqu’à en tuer un ? Je ne voulais pas. »

« Je remarques que toi aussi, tu n’es plus blessée mais comment ça se fait ? C’est étrange, je ne comprends pas ce qui s’est passé exactement, tu peux m’expliquer ? »

« Oh, tu sais, c’est difficilement explicable. Disons que … j’ai utilisé mes pouvoirs comme le font toutes les Meloetta qui ont existé un jour. »

« Comment ça ? Qui ont existé ? Tu existes toujours, Meloetta. »

Elle se tourne vers lui en souriant. Hum ? Hein ? Il le remarque à peine maintenant mais elle n’est pas un peu transparente ? C’est étrange. Qu’est-ce que ça veut dire exactement ? Il ne voit pas quel tour de magie est derrière tout ça. Ca l’impressionne et l’inquiète.

« Je suis restée morte … ou presque … disons que je ne suis plus qu’une entité psychique, Hémaltone … ou presque. Je ne suis plus du monde des vivants. »

« Je n’aime pas ce genre de blagues, Meloetta. Tu le sais parfaitement. »

« Je ne fais pas de blagues … mais Hémaltone, tu n’as pas à t’en faire. Je ne serais jamais très loin de toi, même quand je ne serais plus là. Tout ce temps passé à tes côtés n’a fait que confirmer mes premières impressions en ce qui te concerne. Je suis si heureuse … de te connaître. Je suis si heureuse de t’avoir connu. »

« Mais moi aussi mais ne racontes pas n’importe quoi ! Qu’est-ce que … »

« Hémaltone, ne t’en fait pas. Flutina est vivante. Elle sera vivante … et n’aura plus ce fléau qui l’habite depuis des mois. Tout va s’arranger, je te le promets. »

« Mais expliques moi au lieu ! Pourquoi est-ce que tu dis ça ?! POURQUOI ?! »

« Hémaltone ? Est-ce que tu peux … m’appeler par mon prénom ? Une dernière fois ? »

« Therpsichoetta. Je te le répéterais cent fois si … MELOETTA ! »

« Je sais que ce ne fut pas bien visible de ma part mais saches que je t’aimai énormément, Hémaltone. Comme le peut une pokémon envers un humain. Fais que ta musique soit toujours pure et douce aux oreilles de ceux qui l’écouteront. Adieu, Hémaltone. » chuchote la pokémon avant de devenir de plus en plus transparente, se dirigeant vers le corps de Flutina.

Un petit flash de lumière et il se cache les yeux à moitié. Il voit la petite pokémon qui s’insinue dans le corps de Flutina dans son intégralité . Elle disparaît complètement alors qu’Hémaltone cherche à comprendre ce qui se passe.

« Meloetta ? Therpsichoetta ? Meloetta ! Réponds-moi ! Qu’est-ce que tu fais ?! »

Il est inquiet ! Plus qu’inquiet car il ne comprend pas la situation ! Il veut comprendre mais il n’a aucune explications ! Rien du tout ! RIEN DE RIEN ! Mais non ! Ah ! Le corps de Flutina ? Il se réchauffe ? Il est doux et chaud ! Comme auparavant !

« Flutina ? Flutina ? Flutina ? Meloetta ? »

Sa chevelure est en train de se colorer. Non ! Ce n’est pas ça ! Des mèches de ses cheveux blancs sont en train de prendre une tournure verte ! On dirait un délicieux mélange de couleurs tandis qu’il déglutit. Il doit patienter non ? Il a l’impression que Flutina … est en train de revivre ? C’est ça ? Ce que Meloetta est en train de faire ? Mais comment est-ce qu’elle est capable d’une telle chose ? Elle a de tels pouvoirs ? Pourquoi le faire que maintenant ? Non, il n’a pas à savoir cela. Il doit attendre.

« Flutina ? Meloetta ? L’une d’entre vous peut-elle me répondre ? »

Mais aucune réponse. Finalement, il voit la poitrine de la jeune femme qui se soulève. Elle respire. Elle est vivante. Elle est vivante. Il ne doit pas pleurer mais … il ne peut s’en empêcher cette fois. Elle est vivante ! ELLE EST VIVANTE !

« Hum ? Euh … Oui ? Quelqu’un ? »

« Flutina ! C’est moi ! Hémaltone ! C’est Hémaltone ! »

« Hémaltone ? C’est toi ? Où je suis ? Où sommes-nous ? » murmure la jeune femme. AH ! Elle est peut-être encore malade ? Elle finit par ouvrir les yeux mais encore une fois, il a du mal à cacher sa surprise. SES YEUX !

Ils sont bleu et rouge. Ils sont vairons ? Elle a un œil gauche rouge, un œil droite bleu. Il a l’impression que Meloetta et Flutina sont une seule et même personne. La main qui tremble, il commence à caresser la joue de la jeune femme en chuchotant :

« C’est … c’est moi, Flutina. Je suis là. Meloetta est là aussi. En toi. »

« Meloetta en moi ? Mais des explications? Je crois que j’en ait besoin, je suis vraiment perdue, je suis désolée Hémaltone et … »

Il l’empêche de continuer à parler. Il veut lui montrer qu’il l’aime et il ne s’en prive pas. Il l’embrasse longuement, la plaquant sur le sol fait de marbre, dévorant ses lèvres pendant plusieurs minutes. Surprise au départ, elle se laisse faire puis exulte.

« Et bien … Je … Je crois que j’ai besoin d’explications. »

« Et moi donc ? Attends, je t’aide à te relever. »

Il ne peut s’empêcher de sourire pour la jeune femme, la relevant tandis qu’il regarde la gravure les représentant. AH ! Elle a changé ! C’est totalement différent maintenant. Oui ! Complètement ! Mais comment ? Enfin …

« Tiens, Hémaltone, regardes derrière moi, il y a Meloetta. »

C’est vrai. Il se voit avec Flutina mais aussi ses autres pokémon ! Ils sont devant une cabane. Flutina est debout, Meloetta derrière elle tandis qu’il est assis sur un tronc d’arbre, un violoncelle entre les mains. C’est étrange.

« J’aime bien cette vision. Elle est meilleure que la précédente. »

« Je confirme, Flutina. Mais … tu as remarqué que Meloetta est un peu en retrait sur la gravure. Ca veut dire qu’elle n’est plus vraiment là. »

« Je suis toujours là, Hémaltone. » répond Flutina en lui souriant. Il se gratte les cheveux puis hoche la tête. C’est vrai. Therpsichoetta est toujours là.

« Mais bon, ça ne change rien dans le fond mais qu’importe, n’est-ce pas ? »

« Que faisons-nous maintenant, Hémaltone ? »

« Commencer une nouvelle vie, hors de toute civilisation mais … grâce à toi et à mes pokémon, la musique ne s’arrêtera jamais. Je sais ce qu’il faut faire. »

Ah bon ? Comment ça ? Elle le regarde avec étonnement mais il lui fait un petit sourire. Il faut quitter ce temple sans pour autant s’en éloigner. Il a du pain sur la planche ! Mais avant tout ça, il doit … ah … zut ! SES POKEMON !

« Hémaltone, si tu veux bien me suivre, je crois que quelques personnes seraient ravies de te revoir. Ne t’en fait pas, je vais te guider. »

Est-ce que Meloetta et Flutina ont vraiment fusionné ? Il a l’impression qu’elle est capable de lire dans ses pensées mais ce n’est pas déplaisant. C’est tout le contraire. Ca confirme la certitude que Meloetta est toujours là.
La jeune femme aux cheveux verts et blancs le guide, l’emmenant hors du temple et des chemins. Au pied d’un arbre, après deux minutes de marche, il voit ses trois pokémon qui sont sorti, endormis tandis que les pokéballs sont devant eux.

« Eux aussi ne sont plus blessés. Je suis si soulagé … tellement … »

Il s’approche de ses pokémon, venant les secouer doucement comme pour chercher à les réveiller alors que leurs petits yeux finissent par s’ouvrir. Xynolo se met à bailler, émettant le bruit d’un criquet tandis que le Maracachi se secoue les épines. Enfin, la meilleure des trois, en vue de ce qu’elle avait accompli, tape contre sa poitrine avec fierté.

« Bonjour à vous trois. Vous avez bien dormi, j’espère, n’est-ce pas ? » dit le jeune homme tout en souriant en direction de ses pokémon. Il sait que la réponse sera positive.

Finalement, tout est bien qui finit bien ou presque … Meloetta est encore vivante mais en Flutina. A côté, il est là, avec la femme de sa vie. Il est encore vivant. Il ne sait pas vraiment ce que l’avenir va lui préparer mais il sait néanmoins ce qu’il compte faire en attendant.

« Flutina ? Cette idée de vivre dans le temple, tu sais, j’étais très sérieux. »

« Je n’en doute pas un seul instant, Hémaltone. Mais pourquoi est-ce que tu me signales cela ? Quelque chose te dérange à ce sujet ? »

« Non non ! Je ne sais pas comment l’expliquer … Oh et puis zut ! Je ferais mieux de me taire. Je pense que je vais raconter des bêtises. »

Il rigole à ses dernières paroles avant de prendre la main de Flutina, la tirant vers lui. Il presse la jeune femme contre son cœur, respirant son odeur pendant de longues minutes. Dépoant un baiser sur son cou, il ne peut s’empêcher de soupirer de joie. Il aime cette odeur, comme il aime la jeune femme qui la porte.

Mais voilà, cette femme est là, dans ses bras. Elle est bien vivante. Elle est faite de chair et de sang, comme ce qu’il désire le plus en plus en ce monde. Ce qu’il désire le plus … il se répète cela mais les cris de ses pokémon le tirent de ses rêveries.

« Hum ? Un petit souci vous tous ? Je sais que je m’accapare Flutina mais promis, je me partagerais avec vous plus tard, ne vous inquiétez pas. Mais pour l’heure, mettons-nous en route. Nous allons devoir couper du bois ou récupérer des branches. Je vais avoir besoin de l’aide de tout le monde. Hum, d’ailleurs, Flutina, est-ce que … »

« Pour répondre à ta question, oui. »


Elle lui fait un grand sourire, ses yeux devenus complètement roses tandis qu’il émet un petit rire gêné et plus que confus. Oui ? Comme ça ? Directement ? Elle n’a pas vraiment hésité à se mettre en valeur à ses yeux. Hahaha. Zut.

« Ça ne te gênera pas de bien vouloir m’aider, disons que j’ai beaucoup de travail ? »

« Bien entendu, tu ne devrais guère poser la question. Je pense que pour les prochaines heures, nous allons être épuisés. »

« Tu voulais dire prochaines semaines, n’est-ce pas ? » corrige le jeune homme.

« Hein ? Ça prend vraiment autant de temps que ça ? Je n’en savais rien du tout ! »

« Ca se voit que tu as encore beaucoup à découvrir, jeune demoiselle. » rétorque Hémaltone avec amusement alors qu’elle fait une petite moue boudeuse qui lui rappelle étrangement celle de Meloetta. Oui, elles sont vraiment indissociables l’une de l’autre.

« Arrêtes donc de te moquer de moi, tu sais parfaitement que ce n’est pas très drôle hein ? Bon, maintenant que c’est fait, je veux bien que tu me guides. »

Bien entendu, bien entendu. Il va la guider. Il sait où l’emmener.

Des mois ont passé. Maintenant, elle est avec lui, comme prévu, comme promis. Mais surtout, ils sont tous les deux réunis devant une cabane en bois. Montée de toutes pièces par le jeune homme et sa compagne des plus charmantes, le couple est en train de danser et chanter pour la demoiselle, jouer de son instrument pour le jeune homme.

« Et voilà, Hémaltone. Est-ce que cela te convient ? »

« A qui cela ne conviendrait-il pas ? » rétorque le jeune homme, sourire aux lèvres alors qu’il stoppe la musique. Bien qu’ils semblent coupés de toute civilisation, leur musique est pourtant enregistrée sur différentes machines.

« Je ne sais pas, je dois t’avouer. Est-ce que c’est bon ? J’espère que mon chant te convient ? »

« Non non, pas vraiment. Bien sûr que si ! » éclate t-il de rire avant de se relever, venant embrasser sa femme avant de tournoyer avec elle.

« Ne me fait donc pas peur comme ça ! Tu sais très bien que je suis très crédule hein ?! »

« Oh que oui ! Que ça soit ou elle, vous l’êtes toutes les deux. Alors si vous êtes en une seule personne, je vous dis pas à quel point vous êtes plus que crédibles ! »

« Ne te moque pas trop, jeune avorton ! » déclare t-elle tandis qu’il s’empêche de rire, venant se diriger vers les différentes machines avant d’en sortir un petit CD. Un travail d’une petite heure et il tendit le CD en direction de Flutina.

« Bon … je l’envois au même endroit, Hémaltone ? »

Il ne répond pas, ne faisant qu’hocher la tête. Les yeux de la jeune femme deviennent roses avant que le CD ne disparaisse de la vue. C’est parfait ! Voilà, c’est comme cela que ça doit se passer, non ? Le jeune homme vient caresser le bras de Flutina, reprenant la parole :

« Maintenant que nous avons envoyé les musiques et les chansons pour le prochain CD, qu’est-ce que tu dirais d’aller faire une petite promenade ? De toute façon, nous ne ferons que patienter en attendant, n’est-ce pas ? »

« Patienter, patienter, patienter, Hémaltone. Je te rappelles que cela fait aussi déjà sept mois, non ? Dire que je n’avais rien remarqué au départ. »

« Et moi donc ! Mais je suis content de savoir qu’il se porte bien, d’après ce que tu m’as dit. Enfin il ou elle ? Tu le sais ? »

« Non, non, je ne sais rien à ce sujet. Je fais tout pour m’empêcher de le deviner, Hémaltone. Et oui ! Moi aussi, j’aime bien les surprises, tu vois ? »

Hahaha ! Il caresse maintenant son ventre devenu bien rond. Bien sûr qu’il apprécie les surprises lui aussi, qui ne les aime pas ? Surtout quand elles concernent un événement aussi radieux que celui qui les attend tous les deux. Il dépose un rapide baiser sur ses lèvres avant de l’emmener se promener, déclarant aux pokémon qu’ils reviennent d’ici une bonne heure mais surtout qu’ils ne commettent aucune bêtise, tous les trois.

« Bien que portés disparus depuis maintenant plus d’une demie-année, Hémalton et Flutina nous présentent leur nouveau CD. Bien entendu, leurs ventes iront en quasi-intégralité à des œuvres caritatives pour la réinsertion des SDF dans la société. »

« Parfait … parfait, parfait. Visiblement, ils l’ont encore reçu, hein ? »

C’était étrange, ce mélange de moderne et de basique dans la cabane. Il fallait dire qu’il s’était autorisé que très rarement un déplacement pour acheter les choses qui nécessitaient le travail de l’homme mais maintenant, tout était bon. Plus aucune communication avec l’extérieur. Il embrasse le ventre de Flutina avec tendresse, collant son oreille dessus.

« Je peux ressentir un peu qu’il bouge. J’entends même sa mélodie ! »

« Allons allons ! Ne viens donc pas le perturber, Hémaltone ! Il n’est pas encore pour maintenant. Mais essaies plutôt de voir ce qu’il deviendra. »

« Alors, je pense que vu qu’il lest issu de nous deux, on peut envisager un enfant capable de chanter, danser et jouer d’un instrument ! »

« Tout cela en même temps ? » demande Flutina, rigolant à cette idée alors qu’elle voit dans le regard d’Hémaltone qu’il est plus que sérieux. Bien entendu, pour quoi aurait-elle envisagé autre chose venant de la part d’Hémaltone. Elle passe une main sur sa chevelure verte, le jeune homme finissant par s’endormir sur son ventre. Les trois pokémons sont aux petits soins avec Flutina, ils ont compris qu’elle attend un heureux événement et veulent éviter qu’elle se fatigue. Ces trois pokémon sont bien plus intelligents qu’on ne pourrait le croire.

« Ah … Il y a un si beau cadeau qui m’attend en fin de compte. Je compte sur vous pour bien s’occuper de lui quand je devrais me reposer, n’est-ce pas ? »

« Brouhouhou ! » s’exclame la plus grande des trois pokémon, le Crkizik à ses côtés faisant un mouvement de ses pinces pour émettre un doux son aux oreilles de Flutine.

« Et oui … comme vous le remarquerez, Hémaltone fait du zèle, fait du zèle mais il oublie ensuite de se reposer correctement. Il est exténué. »

Samboros s’approche d’Hémaltone, vérifiant les dires de Flutina avant de secouer ses bras. Il confirme ! Il dort complètement ! Comme une souche ! Pour un endroit fait entièrement de bois ou presque, elle apprécie la petite blague qu’elle vient de se faire mentalement.

« Et dire qu’il dort et qu’il ne peut pas l’entendre. Tu es agaçant, Hémaltone ! »

Elle lui tire la joue alors que le jeune homme grommelle. OUPS ! Peut-être un peu fort ? Elle colle ses lèvres contre la joue qu’elle a tiré, venant ensuite y glisser ses doigts. Comme si l’enfant était déjà jaloux, elle reçoit un léger coup de pied dans le ventre.

« AIE ! Ohlalala. Qu’importe que ça soit une fille ou un garçon, au moins, je sais qu’il ou elle sera suractif comme son père. Oh, je crois que je vais devoir m’y préparer. »

Voilà. Elle a deux bébés. L’un sur son ventre, l’autre à l’intérieur. Ah … deux enfants.

En parlant d’enfants, elle mit au monde deux jumeaux. De faux jumeaux : un garçon et une fille. Mais c’était les siens … avec Hémaltone. C’était la concrétisation d’une relation amoureuse enfin stable et heureuse avec elle et lui.

« Tu as de petits noms à leur donner, Hémaltone ? J’espère que oui. »

« Disons que je ne savais pas quel sexe allait avoir notre enfant alors deux … mais toi ? Tu vas bien ? Tu ne veux pas te reposer un peu ? Tu as une drôle de mine. »

« Oh, je voudrais t’y voir quand je suis en labeur. Surtout que nous n’avions pas de médecin. Mais heureusement qu’elle était là … en moi. Je peux aussi te remercier de ne pas avoir paniqué. Et vous aussi. Merci pour tout. »

Les pokémon se taisent, disant d’un mouvement de tête que ce n’était pas bien important. Pourquoi ? Car les deux bambins dorment paisiblement dans les bras de leur mère. Hémaltone, lui-même, signale qu’il doit aller boire un petit coup après cette émotion.

« Et pendant ce temps, essaies de trouver un nom correct, d’accord ? »

« Oui oui, Flutina. Ne t’en fait pas, j’y réfléchis déjà ! Ce n’est pas simple et il faut qu’il te plaise autant à toi qu’à moi hein ? »

« C’est bien ça, tu as parfaitement compris, Hémaltone. Allez, hop, hop. Et essaies donc de me ramener un peu d’eau si tu peux. Je suis moi-même plus qu’épuisée et … » dit-elle avant d’être stoppée par Hémaltone, celui-ci recouvrant son visage de baisers, lui chuchotant :

« Je t’aime, Flutina. Et ces enfants sont la plus belle preuve d’amour entre nous. »

« Merci de confirmer ce que je ressentais. »

Il part vers la cuisine, revenant une dizaine de minutes plus tard. Elle s’apprête à lui demander ce qui lui a pris autant de temps mais quand elle le voit revenir avec tout un repas et s’asseoir juste à côté d’elle, elle chuchote :

« Tu n’avais pas besoin de faire tout ça, Hémaltone. Je suis juste un peu fatiguée. »

« Ne t’en fait donc pas, ça me fait plaisir, Flutina. Tu es prête ? Je vais te donner à manger. »

« Pfff, je ne suis plus une enfant mais d’accord. »

En un sens, elle est ravie de voir qu’Hémaltone est aux petits soins pour elle. Elle ouvre la bouche lorsqu’il lui demande le faire, avalant le repas que le jeune homme lui a préparé. En même temps, elle continue de surveiller les deux bambin, murmurant :

« Il faudra que nous fassions néanmoins quelques … achats, Hémaltone. »

« Pour les lits, c’est déjà fait mais oui … je crois que pour le reste, ça va être nécessaire. Je ne veux pas retourner dans la civilisation mais si ce n’est que pour faire quelques petits achats, je ne pense pas que ça soit si dramatique que ça non ? Je ferais ça plus tard. »

Elle ne peut pas contester cela. Le jeune homme se gratte l’oreille, un peu gêné et confus mais lui sourit. C’est vrai. Elle sait parfaitement que le jeune homme veut éviter tout contact avec la civilisation. Il ne veut pas retomber dans les travers de la dernière fois. Elle comprend parfaitement son point de vue et l’accepte.

« Ne t’en fait pas. Tout se passera très bien, d’accord ? Si tu veux, je viendrais avec toi et les enfants. De plus, les pokémon seront là pour les protéger. »

« Ce n’est pas une question de protection mais … oui, tu vois à peu près de quoi je veux parler, c’est tant mieux. Enfin, nous n’en sommes pas encore là. »

« Oh, ça sera plus rapide que tu ne le crois. Essaie aussi de réfléchir à quel instrument tu vas vouloir leur apprendre hein ? Et aussi leurs noms ! »

« Pour leurs noms, hum … j’y pensais mais est-ce que tu veux des noms liés à la musique ? »

« Je te préviens : si tu décides de l’appeler violoncelle pour notre fille, je risque de très mal le prendre, Hémaltone. Fais attention. »

« Non mais pourquoi pas Vialinella ? Tu n’aimes pas ? »

Elle cligne des yeux, écoutant le nom qu’elle vient de donner à leur fille. Comment ? Comment est-ce qu’il a fait pour que cela résonne aussi bien à ses oreilles ? Elle rougit, baissant les yeux, lui marmonnant :

« Je … bon, c’est un très joli nom pour notre fille. Mais pour notre garçon ? Tu ne vas pas l’appeler contrebasse hein ? »

« Non non. Pas du tout ! Il faut un nom masculin lié à la musique … ou au chant ! Ah ! Je sais parfaitement ce qu’il lui faut ! J’espère que ça te conviendra. J’envisage le nom de Saupranau. Oui oui, ça se prononce pareil mais ça ne s’écrit pas pareil. »

« Autant lui donner le nom exact non ? Je préfère encore le nom de Tainoros. »

« Tainoros ? Par rapport à ce que je pense ? Tu vois que c’est un joli nom aussi. » dit-il tandis qu’elle sourit. Elle le sait, c’est bien pour ça qu’elle l’a choisi.

« Et voilà, nos enfants sont baptisés alors ! Saupranau pour le gar… je rigole ! Je rigole ! Tainoros pour notre garçon et Vialinella pour notre fille ! Bonjour à vous deux. » termine de murmurer le jeune homme aux cheveux verts, déposant un baiser sur le front des deux bébés dans les bras de leur mère. Il offre le même traitement à cette dernière.

« Et maintenant ? Hémaltone ? Que proposes-tu de faire exactement ? »

« Que tu te reposes, tout simplement. Tu as besoin de te reposer. »

Et il va veiller sur elle. Il retourne ramener le reste du repas à la cuisine avant d’aller se placer à côté d’elle. Les enfants dorment, elle dort et il finit par rejoindre tout ce petit monde au pays des songes. Ses pokémon sont là, de toute façon.

Les années passent, le flot du temps étant ininterrompu. L’homme aux cheveux verts tient un violoncelle dans ses mains, le montrant à une jeune fille aux cheveux de même couleur que lui. Elle n’a que cinq ans mais on ressent déjà toute la bonne volonté qui émane d’elle.

« Alors, tu vois, Vialinella, c’est ainsi que tu dois tenir l’instrument. »

« D’accord papa ! Mais ensuite ? Je fais quoi ? Je frotte, frotte, frotte ? »

Le terme utilisé le fait sourire mais c’est bien ça. Il tapote tendrement le crâne de sa fille, Xynolo s’approchant d’elle, lui montrant les mouvements à faire. Samboros est là aussi, essayant de faire un petit rythme pour qu’elle puisse le suivre.

« Allons Tainoros. Suis-moi s’il te plaît. Ah Ah Ah Ah Ah Aaaaaaaaah. »

« D’accord maman ! Aaaaaaah aaaaaaaaaaah aaaaaaaaaah aaaaaaaah AH ! »

« Tu n’es pas obligé de faire aussi long dès le départ. Nous allons recommencer. » s’exclame une femme aux cheveux verts et blancs, souriant à un jeune garçon qui a des cheveux en bataille. Sa chevelure est quant à elle coupée en deux parties en son milieu. Le côté droit est verte, le côté gauche est blanc.

« Beuh, c’est pas simple. Je peux aller jouer avec Vialinella, maman ? S’il te plaît ! »

« Oui, bien entendu. Je vais aller parler avec ton père. »

Le garçon s’exclame et pousse un petit cri de joie avant d’aller rejoindre sa sœur. Flutina se relève avec douceur, s’approchant de son mari avant de déposer un baiser. Elle regarde les deux enfants jouant avec les pokémon, disant dans un sourire :

« Ils sont merveilleux, n’est-ce pas ? »

« Ce sont tes enfants, Flutina. Ils sont la perfection incarnée. »

« Nos enfants. Pour aimer, il faut être deux. Ce sont le fruit de notre amour, Hémaltone. Mais tu sais, j’ai l’impression d’être dans un rêve … comme si je m’étais endormie pour ne jamais me réveiller. Tu n’as pas cette impression, toi aussi ? »

« Si c’est un rêve, oui, je n’ai pas envie d’être réveillé mais tu sais, je me suis dit une chose maintenant que Meloetta n’est plus là. Enfin, je veux dire … »

« Oui ? Hémaltone ? Où est-ce que tu veux en venir ? »

Difficile de s’exprimer correctement. Il a du mal à formuler les quelques mots qui veulent sortir de sa bouche. Pourtant, il prend sa femme par les hanches, la regardant avec tendresse avant de finalement prononcer les paroles qui s’échappent de ses lèvres :

« Béni soit le jour où j’ai put te rencontrer Flutina. Depuis que tout est résolu, chaque jour est plus beau que le précédent. Dans ce monde, chacun possède une muse qui l’inspire. Il faut simplement réussir à la retrouver. Celle que je cherchais est dans mes bras pour l’éternité. »

Chapitre 30 : La fin d’un monstre

ShiroiRyu
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Chapitre 30 : La fin d’un monstre

« Ce n’est pas suffisant hein ? J’en étais sûr ! Il faut faire plus de sacrifices pour arriver au bout ! Quitte à ce que ça soit sur mon propre corps ! »

Meloetta n’est plus là. Il a sentit ses pokéballs disparaître de sa tenue alors qu’il est là, un sourire aux lèvres. Un sourire chaleureux. Au moins, ses pokémon vont survivre, c’est le plus important. Quant à lui ? Baaaaaah ! Il mérite son destin. Mais Solomon, qu’est-ce qu’il raconte ? Pointant toujours son arme vers lui, il le voit sortir une aiguille de son autre main. Il pense vraiment le … HEIN ?!

L’hurlement de douleur résonne dans le temple en même temps que sa musique. Solomon vient de se percer les tympans ? Il vient de perdre l’ouïe ? Jusqu’à quel point est-ce sa folie va continuer ? Il vient de perdre l’essence même de la musique ! TOUT CA POUR REUSSIR A RECUPERER MELOETTA ET LE TUER ?! FOU ! FOU ET FOU !

« Il n’y a qu’un fou pour agir de la sorte ! J’en étais sûr le jour où je t’ai rencontré, Solomon ! Un fou pervers et tordu, capable des pires atrocités pour obtenir ce qu’il veut ! »

« Hahaha … Hahaha ! Oui ! PARFAIT ! Je ne comprends pas ce que tu dis, tes paroles résonnent difficilement. Je crois que mes tympans ne sont pas percés complètement mais ce n’est pas grave. Ta musique ne me fait plus aucun effet ! ADIEU ! »

La quatrième balle vise directement la poitrine d’Hémaltone, celui-ci ouvrant en grand ses yeux, remarquant le trou béant dans son corps. Il déglutit, cherchant à se mouvoir mais n’y arrive plus. C’est la fin ? C’est ça ?

« Echec et mat, Hémaltone. Tu es terminé. »

« Jamais … Jamais … Jamais … Il me reste encore un souffle ! IL ME RESTE ENCORE DE QUOI ME BATTRE ! JE PEUX ENCORE TENIR ! »

Pourtant, le sang qu »il crache et les tremblements dans ses mains ne laissent guère place au doute : il va mourir. En tant que monstre, comme il l’avait annoncé à Meloetta. Il tourne son visage vers Flutina, celle-ci ayant les yeux ouverts, ne bougeant plus de sa position. Il sait qu’elle vit à peine, qu’elle attend juste la fin, comme une délivrance.

« Ne t’en fait pas, Flutina. Tu ne seras pas seule là-bas. »

« Tu bouges encore tes lèvres ? Tu n’en as pas assez avec une balle ? Peut-être qu’une seconde te coupera enfin le sifflet, Hémaltone ! »

Une seconde balle mais cette fois-ci, il place son violoncelle devant lui. La balle traverse l’instrument, coupant deux des cordes et finissant par se loger à côté de la première dans la poitrine du jeune homme. Pourtant, celui-ci reste debout, ses yeux bleus posés sur Solomon.

« Meloetta n’est plus là … je n’ai donc plus besoin de me retenir. Tu crois vraiment que perdre l’ouïe va te sauver, hein ? Mais non … Tu vas vite comprendre ton erreur. »

« Je ne sais pas ce que tu racontes mais … HEIN ?! Pourquoi ?! »

Il a finalement compris, hein ? Le son … malgré les cordes brisées, il peut continuer à jouer de son instrument mais surtout, le son arrive jusqu’au cerveau de Solomon. Celui-ci ne peut pas lutter contre ses pouvoirs ! Ses pouvoirs contenus pendant des années, de peur de faire souffrir autrui ! Mais aujourd’hui, en cet instant, il veut faire souffrir !

« Le son … La musique, je l’entends encore ! Tu es pire qu’un monstre, tu es une aberration de la nature, Hémaltone ! Mais ne t’en fait pas, je vais corriger l’erreur que tu es ! »

« C’est trop tard, Solomon. Bien trop tard. Le temple va disparâitre mais toi aussi. »

La preuve en est les fissures de plus en plus nombreuses mais aussi les failles qui s’entrouvrent autour d’eux. Ils vont être engloutis et ne pourront jamais en ressortir. Les failles qui grandissent, des pans entier du sol disparaissant à l’intérieur pour ne pas en ressortir. Le jeune homme exulte alors que Solomon n’arrive plus à garder contenance.

« Alors ? Tu commences sérieusement à faiblir, n’est-ce pas ? »

« Je ne sais pas ce que tu as fait mais qu’importe, je vais t’éliminer et partir de là ! Je survivrais à ce que tu as tenté de commettre ! »

Une dernière balle part, cette fois-ci bien logée vers le crâne d’Hémaltone. Pourtant, la balle ne va jamais atteindre sa cible. Meloetta se trouve devant lui, son corps au niveau de sa tête, la balle venant se loger en elle sans pour autant la traverser. Ce n’est pas possible ! Pas maintenant ! PAS ELLE ! PAS DU TOUT !

« Hémaltone tes pokémons sont en sécurité. »

« Meloetta ! POURQUOI ?! Je t’avais dit de t’enfuir avec les autres ! Pourquoi est-ce que tu n’as pas écouté ? Pourquoi ? POURQUOI ?! MELOETTA ! »

« Car je ne peux pas te laisser seul … et sombrer dans la folie, Hémaltone. Je ne veux pas que tu meures en ayant commis un crime. Je préfère que ça soit moi … la responsable. »

La tête de Solomon fait un demi-tour sur elle-même, les yeux de Meloetta étant devenus roses pendant un bref instant. Néanmoins, l’effort nécessaire pour passer outre les protections de Solomon n’avaient fait qu’accentuer la blessure mortelle sur la pokémon légendaire. La musique continue d’être jouée alors que l’instrument de Solomon tombe au sol. Il attrape la petite pokémon dans ses bras, la pressant contre son cœur.

« Pardon … Pardon, Therpsichoetta. »

Mais il n’y a plus aucune son qui sort de la bouche de la pokémon. Lui-même commence à voir trouble. La musique autour de lui se fait de plus en plus silencieuse. Peu à peu, les yeux clos, le sang coulant de ses blessures, le seul son qu’il continue d’entendre est celui des battements de son cœur. Des battements dont la durée entre deux s’agrandit au fil du temps. Des battement qui finissent par ne plus se faire entendre. Les failles et les fissures s’agrandissent, enveloppant les cadavres et les êtres inanimés. Plus rien. Il n’y a plus aucun son, plus aucune présence, plus aucun temple de la musique. Plus de Meloetta. Tout ce qui avait fait la légende de cette pokémon n’existe plus maintenant.

Chapitre 29 : Réduit à néant

ShiroiRyu
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Chapitre 29 : Réduit à néant

« Meloetta ! MELOETTA ! MELOETTA ! »

« Hémaltone, je ne veux pas te faire de mal et je ne veux pas que tu fasses du mal ! Reviens à la raison ! Ce n’est pas toi qui te comporte comme ça ! Tu le sais parfaitement ! Reviens à la raison avant qu’il ne soit trop tard ! Tu ne dois pas te laisser faire ! »

« Me laisser faire ? Hahaha ! Regardes Flutina ! Regardes-là ! Je ne pourrais rien faire pour la sauver ! Elle va mourir ! ELLE VA MOURIR ! Et je dois laisser l’homme responsable de sa mort en vie ? C’est quoi ça ? Déjà avec Faldéla et maintenant Flutina ! A quoi est-ce que tu joues Meloetta ? Qu’est-ce que ça t’apporte de me faire souffrir de la sorte ? »

« MAIS JE SOUFFRE AUSSI HEMALTONE ! JE SOUFFRE ! »

« Tu as une drôle de façon de le montrer, Meloetta. Une étrange façon … alors qu’il y a encore Solomon. Hahaha ! Je vais le tuer, lui aussi. Je vais le tuer. Je vais tous les enterrer mais tu ne pourras pas m’en empêcher, Meloetta. »

Il recommence à jouer de la musique mais cette fois-ci, l’intonation est sinistre. Le temple et le décor se mettent à trembler, des fissures apparaissant sur le marbre, les colonnes et les murs. Solomon a du mal à rester debout, s’écriant :

« Bien entendu ! Voilà exactement ce que tu es ! Cela ne faisait aucun doute sur ton origine ! Meloetta qui te choisit, ces pouvoirs étranges, bien entendu. Les rumeurs étaient donc fondées hein ? Tu es bel et bien un monstre comme quelques autres hommes et femmes ! »

« Je ne sais pas de quoi tu parles et ça ne me concerne pas. La seule chose qui m’importe, c’est de t’emporter dans la tombe ! Et cela ne va pas tarder, Solomon ! »

« Un homme lié à un pokémon légendaire, les écrits sont toujours exacts mais qu’importe, qu’est-ce que cela m’intéresse au final hein ? Seule Meloetta peut m’être utile. Toi-même, tu n’es qu’un insecte qui ne fait que me déranger. »

Finalement, Solomon lui-même se met à l’attaque … et sort tout simplement un pistolet qu’il pointe en direction d’Hémaltone. Meloetta pousse un cri, ses yeux devenant roses, cherchant à faire relâcher l’arme à Solomon mais n’y arrive pas.

« Foutue pokémon, hein ? Tu crois que je n’ai pas pris mes précautions au cas où ? Ce bracelet que j’ai au poignet me permet de contrer tes pouvoirs psychiques et il en est de même pour le métal de ce pistolet et les balles qui se composent. Toujours être préparé, j’ai eut le malheur de ne pas l’être après le départ de Meloetta et le tien, Hémaltone. Mais maintenant, je vais réparer cette erreur une bonne fois pour toutes. »

« Meloetta, tu vois ? Ce genre d’hommes ne mérite pas d’exister. Et tu ne veux pas que ma musique purge le monde de ce genre de personnes ? Tu es bien trop candide pour que l’on puisse réellement te faire confiance, tu l’es beaucoup trop … mais ne t’en fait pas, même si tu dois me haïr après tout cela, je vais accomplir ce dont je parlais. »

« Hémaltone, si tu le tues, tu deviendras ce qu’il a dit : un monstre. »

« Je le suis déjà depuis que je suis né, je le sais, Meloetta. Je te rappelles que j’ai été abandonné à cause de ça … à cause de mes pouvoirs. »

« Ca ne veut pas dire qu’il faut les utiliser à mauvais escient, Hémaltone ! Tu te trompes complètement de voie ! Il n’est pas encore trop tard ! »

« Ca l’est … et tu le sais bien … Je suis désolé, Meloetta mais c’est fini. Est-ce que tu me pardonneras pour ce que je vais faire ? Ce si beau temple … »

Une balle part du pistolet, arrivant dans le genou du jeune homme. Celui-ci crie de douleur, ne s’étant visiblement pas attendu à une telle chose. Pourtant, il reste debout, observant la blessure à sa jambe en serrant les dents.

« Ce n’est pas comme ça que tu pourras me stopper, Solomon. »

« Un monstre reste un monstre, qu’importe l’apparence qu’il a. Tu peux toujours tenter de lutter contre ce que tu es mais Meloetta sera mienne. Je n’ai pas besoin d’un être qui pourrait causer d’énormes problèmes à mes projets. »

« Et tu penses qu’elle va te suivre ? Hahaha … HAHAHAHA ! »

Il pousse un grand éclat de rire, accélérant le rythme de sa musique. Une seconde balle vise l’épaule droite dont la main tient l’archet. Un petit arrêt dans la musique puis elle reprend de plus belle. Solomon est en sueur, fronçant les sourcils, en proie sûrement à un mal de plus en plus grand au niveau de son crâne.

« Foutu son hein ? C’est comme ça que tu risques de me gâcher l’existence hein ? »

« Ce sont va te paralyser. Tu crois que seue Meloetta est capable de se battre contre toi ? Je vais te montrer pourquoi je suis un monstre ! »

Elle ne peut rien faire pour l’empêcher de se battre. Elle ne peut rien faire pour l’arrêter avant qu’il ne soit trop tard ! Elle ne peut rien faire alors qu’elle devrait agir ! Elle peut juste regarder l’instrument d’Hémaltone, elle voit les doigts ensanglantés du jeune homme sur son instrument et son archet. Il joue à s’en faire saigner !

« Hémaltone, il faut que tu … non. Il ne faut pas. C’est fini. »

Et elle … ne sert à rien. Elle le remarque et elle le sait. Elle n’est pas faite pour se battre comme Hémaltone à la base. Lui aussi ne sait pas réellement se battre mais ce qui est arrivé à Flutina l’a mis dans un tel état qu’il ne peut pas réagir autrement.

« Meloetta … Meloetta … Prends mes pokéballs et vas t-en avec eux, maintenant. Je vais enterrer Solomon avec moi. Je vais l’enterrer dans ton temple et disparaître avec lui mais mes pokémon et toi aussi, vous ne méritez pas de disparaître. C’est trop tard pour Flutina, hein ? »

Une troisième balle mais qui tente de viser la tête du jeune homme. Celui-ci bouge au dernier moment, la balle éraflant sa joue, la faisant saigner. Bientôt, Solomon n’aura plus aucune balle … et surtout … hahaha … il sera mort. Cela allait se finir bientôt.

Chapitre 28 : Un flot qui s’écoule

ShiroiRyu
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Chapitre 28 : Un flot qui s’écoule

« Hémaltone ! Il faut que tu arrêtes ça maintenant ! »

« Et pourquoi cela, Meloetta ? Ces hommes ne sont pas là pour nous aider, c’est tout le contraire. Ils veulent notre mort, du moin, la mienne. Je ne vois pas pourquoi je ne ferais pas de même. Je suis ainsi et pas autrement. »

« Je ne veux pas que tu deviennes un meurtrier, Hémaltone ! Je ne veux pas ! Tu ne dois pas salir ta musique à cause de ça ! Tu ne dois pas, Hémaltone ! S’il te plaît, arrêtes avant qu’il ne soit trop tard ! Je nous téléporterais pour que tu … »

« Trop tard, Meloetta. Je suis désolé mais je ne peux pas revenir en arrière. »

Le corps de l’homme parcouru par des tremblements s’écroule au sol, inanimé. Meloetta pousse un cri de surprise, l’homme étant pris de soubresauts et de hoquet, incapable de bouger ou de réagir. Hémaltone soupire, marmonnant quelques paroles tandis que Meloetta a les larmes aux yeux, bafouillant quelques remerciements. Elle est si contente qu’Hémaltone n’aie pas fait ça, elle est si contente que …

« C’est quoi ça ? » demande le second homme en se tournant vers Solomon. Celui-ci hausse les épaules avant de lui répondre d’une voix nonchalante :

« Ses pouvoirs. Vous devriez faire attention, je vous avais prévenu. A force de perdre du temps, il va finir par vous tuer. Vous devriez éviter cela, non ? »

« Tss ! Votre contrat n’évoquait pas ce genre de pouvoirs ! »

« Ne faites pas l’enfant ! Tuez-le maintenant ! Vous avez remarqué qu’il n’a pas tué votre compagnon de travail hein ? Alors ne perdez pas votre temps avec tout ça. »

Pourtant, il ne se montre que peu rassuré. Tenant fermement un couteau en main, prêt à l’utiliser, il sait qu’il ne faut pas perdre de temps. Il regarde brièvement sur le côté, remarquant le morceau de marbre qu’avait utilisé l’un des pokémon de ce morveux aux cheveux verts. Avec difficulté, il le soulève à une main devant le regard incrédule d’Hémaltone. Celui-ci dit avec ironie :

« Tu comptes me le lancer dans la tête, c’est bien ça ? C’est plutôt ridicule. »

« Je suis plutôt motivé à tester voir si ça marche ! »

Et voilà qu’il le projette en sa direction. Hémaltone fait un pas en arrière mais un nuage de poussière vient l’aveugler, le faisant toussoter. Il a senti aussi quelques éclats de pierre se planter sur son visage, lui arrachant un petit cri de douleur.

« Bon sang ! Je vois plus rien ! Où est-ce qu’il se trouve ? »

« C’était vraiment comme il avait prévenu. Aucune expérience dans les combats ! C’est parfait, vous pouvez considérer le contrat comme accompli ! » déclare l’homme en courant maintenant vers Hémaltone, couteau en main, prêt à le planter avec.

« AAAAAAAAAAAAAAAAH ! »

Un cri strident résonne dans les alentours du temple alors qu’Hémaltone ne peut qu’apercevoir qu’une ombre se déplace devant lui, toujours à moitié aveuglé. Quand il retrouve la vue, il remarque que l’homme n’est plus debout. Non, il est allongé au sol, un peu choqué par ce qui vient de se passer … mais surtout quelqu’un se trouve sur lui.
« Flutina … … … Flutina ?! FLUTINA ! »

Le jeune homme remarque la tache rouge qui sort du dos de la jeune femme mais aussi le fait qu’elle se trouve sur l’homme ! Le couteau ! Elle s’est jeté sur le couteau ?! Pour le défendre ? Mais mais mais … elle ne devrait même pas être capable de réagir !


Une sombre pensée revient dans sa mémoire : La gravure. Il se rappelle de la gravure qu’il a vue dans le temple de Meloetta. Flutina ! Il avait Flutina dans ses bras à ce moment précis mais mais mais … Non ! C’était juste …

« Oh, visiblement, c’est terminé pour elle alors. Je ne pensais pas que ça arriverait aussi vite. Enfin, tant mieux pour moi, non ? Hey ! Relèves-toi au lieu ! T’as pas encore terminé ton boulot, je tiens à te le rappeler, hein ? »

« Vous … vous pensez que je vais vous laisser faire hein ? Flutina, vous avez … »

« Hémaltone, non ! S’IL TE PLAÎT ! »

« IL N’Y A PLUS DE S’IL TE PLAÎT MELOETTA ! ILS ONT TUE FLUTINA ! ILS L’ONT TUE ! ET TU VEUX QUE JE NE FASSES RIEN ?! »

Elle aussi est furieuse mais il ne doit pas se laisser dépasser par ses émotions ! Elle l’a compris auparavant ! Elle l’a compris avec Faldéla et Flutina ! Elle doit tout faire pour que le jeune homme contrôle ses émotions !

Mais c’est trop tard. Le regard haineux d’Hémaltone ne laisse place à aucun doute. Et le son qui sort de son violoncelle est parcouru par la rage qui l’anime. Avec vivacité, l’archet glisse sur les cordes, l’homme sous Flutina cherchant à se mouvoir sans y arriver, hurlant :

« Mon crâne ! Il me fait mal ! IL ME FAIT MAL ! J’AI MAL AU CRÂNE ! »

« Et ce n’est que le début de la souffrance, je vais briser ton esprit ! COMME CA ! »

Un son plus aiguë que les autres et l’homme semble prêt à avoir la tête qui explose. Ce n’est pas qu’une espression mais il disparaît subitement, téléporté contre un mur du temple, s’évanouissant quelques secondes plus tard.

« MELOETTAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA ! » s’égosille Hémaltone en se tournant vers la pokémon. Celle-ci a ses yeux devenus roses, quelques larmes s’en écoulant. Non, elle ne veut pas qu’Hémaltone devienne un tueur. Malgré tout ce qu’il a déjà fait, il n’a jamais pris la vie de quelqu’un d’autre. Pourtant, elle sait que c’est trop tard. Elle le remarque sur le marbre du temples mais aussi les murs. Tout vient de commencer.

Chapitre 27 : Continuer l’affrontement

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Chapitre 27 : Continuer l’affrontement

« Quatre contre toi, c’est déjà bien plus plaisant comme résultat, n’est-ce pas ? »

Solomon émet un nouveau sourire alors qu’Hémaltone est plus qu’inquiet. Plusieurs attaques arrivent de tous les côtés, s’en prenant à ses pokémon alors qu’il déglutit. C’est ça aussi le problème de tous les laisser se battre sans qu’il ne les guide : il ne fait rien ! Rien du tout !

« Je ne vais pas rester là sans rien faire, les bras croisés, je … »

« MARA ! MARACA ! » hurle de douleur Samboros avant qu’une flamme du Démolosse ne l’atteigne. Tombant au sol, Hémaltone est plus qu’inquiet, s’apprêtant à le renvoyer dans sa pokéball mais le pokémon se relève difficilement.

« Samboros … S’il le faut, préviens-moi, je te rappelerais, je te le jures. Pareil pour vous, Xynolo et Starni. S’il le faut, n’ayez pas peur de me le dire, je me débrouillerais sans vous. »

Visiblement, il a dit quelque chose de mauvais puisque ses pokémon le regardent d’un air mauvais, comme s’il venait de fauter. Il faut dire qu’il n’y a pas été de main-morte mais les faits sont là : la situation se retourne contre eux. Maintenant, il ne peut que constater à quel point ses pokémons fatigués et usés.

« S’il vous plaît … faites attention à vous. Je n’ai plus que vous et … »

« Carbonisez-les ! Qu’il ne reste plus que des cendres ! Que l’Aéromite les tue à petit feu avec ses poudres ! Qu’ils disparaissent complètement ! »

Solomon continue d’être incisif tandis qu’Hémaltone se frotte le crâne. Ca ne va pas, ça ne va pas du tout ! Le Grahyena tombe enfin au sol, inanimé après ce combat tandis que les trois autres sont encore en bon état. Par contre, de son côté, il n’y a que Starni qui peut se vanter d’être en bon état. Elle a vraiment une pêche d’enfer ! Mais à côté Xylono et Samboros ne sont pas bien du tout. Ils tiennent à peine debout !

« Meloetta, qu’est-ce que je dois faire ? Je ne sais pas ! Je vais finir par tout … »

Un cri de Starni l’empêche de terminer sa phrase. Des flammes la recouvrent alors qu’elle a protégé Xylono. Celui-ci frotte ses pattes l’une contre l’autre tandis que le jeune homme tremble. Il tente de faire un pas mais Meloetta l’arrête avec ses pouvoirs psychiques.

« Meloetta … Meloetta ! S’il te plaît ! Laisses-moi les aider ! Ils ne peuvent rien faire sans moi ! Tu ne vois pas à quel point est-ce qu’ils souffrent ? »

« Regardes plutôt la situation. Ils sont tous capables de se battre malgré la fatigue mais surtout … il semblerait que ça soit le bon moment. »

Le bon moment pour ? Il tourne son visage vers Starni, celle-ci s’étant mise à briller et grandir. Solomon perd son sourire, s’écriant avec rage :

« Maintenant ? Il fallait que ça soit maintenant ?! Faites focalisés vos pokémon sur cette Brouhaham avant qu’elle n’ait terminé son évolution ! »

Juste le fait qu’il prononce déjà la race de cette dernière indique qu’il sait que c’est trop tard. Une puissant onde sonore finit par terrasser l’Aéromite qui tombe au sol, inanimé à son tour alors qu’Hémaltone regarde la nouvelle forme de sa pokémon. Elle n’est pas vraiment belle, voire même un peu monstrueuse mais elle est impressionnante !

« Et surtout ce son … Starni ! Le son produit était magnifique ! »

« Brouhouhou ! Brouhaham ! Brouha Brouhaham Ham ! »

La pokémon tape du pied sur le sol, guillerette, faisant trembler ce dernier alors qu’Hémaltone sourit et rigole. Elle est diablement forte ! Mais surtout, Xynolo et Samboros se concentrent, terminant le Démolosse en alliant leurs forces.

Il ne reste plus que le Seviper mais où est-ce qu’il se trouve ? Regardant à gauche puis à droite, les trois pokémon finissent par lever la tête en direction des cieux mais c’est maintenant déjà trop tard. Le Seviper retombe sur la Brouhaham, l’enserrant avec force avant de planter ses crocs dans la gorge de la pokémon. Celle-ci se retient de crier, plaquant ses mains contre les tempes du serpent venimeux.

« BROU…. HAHAAAAAAAAAAAAAAM ! »

C’est un cri particulier qui sort de la bouche de Starni. Le Seviper ne bouge plus, parcouru de tremblements, la langue sortie, le regard perdu. Il reste complètement immobile alors que la Seviper le relâche, faisant quelques pas en arrière en haletant. Il sait que c’est maintenant ou jamais ! Avec vivacité, il se place devant ses pokémon, regardant ceux de ses adversaires défaits. Il murmure en tenant son violoncelle et son archet :

« Rentrez dans vos pokéballs, vous en avez assez fait aujourd’hui. Et ne vous inquiétez pas, je vous promets un lendemain pour vous tous. »

Il en a fait la promesse. Malgré qu’il tient l’archet, il rappelle ses pokémon dans leurs pokéballs, remarquant que les deux hommes font de même. Et maintenant ? Qu’est-ce qu’ils comptent faire ? Ils n’ont plus rien pour attaquer !

« Qu’est-ce que vous attendez, bande de loques ? Vous avez remarqué qu’ils sont toujours vivants ? Et qu’en même temps, vous n’avez plus de pokémon ? »

« Nous allons nous en occuper personnellement, voilà tout. » déclare l’un des deux hommes avant de se mettre en marche. Le second l’accompagne aussitôt mais Hémaltone se met à jouer du violoncelle, déclarant :

« Puisque mes pokémon ont combattu sans même que je leur demande, c’est à moi de les défendre mais pas seulement. Je dois aussi sauver Flutina et Meloetta. Ne vous inquiétez pas, je vais vous emporter dans la tombe. Vous n’en ressortirez jamais vivants. »

« Hémaltone ! S’il te plaît, ne fais pas ça ! Ta musique … »

Meloetta tente une nouvelle fois de l’arrêter mais elle ne veut pas utiliser ses pouvoirs psychiques. Dès le premier son, l’un des deux hommes pousse un hurlement strident.

Chapitre 26 : Prêts à se battre

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Chapitre 26 : Prêts à se battre

« Quel merveilleux temple, n’est-ce pas ? Le temple des Meloetta. C’est là que naissent et meurent les Meloetta. C’est là qu’elles ont choisi celui ou celle qu’elles décident de suivre jusqu’au bout. Il y a tellement à savoir sur ces créatures légendaires. »

« Comment est-ce que tu sais cela ? Comment un être comme toi pourrait connaître à ce sujet ? Ne me mens pas ! Je ne tomberais pas dans ce piège ! »

« Mais quel piège ? Hahaha. Tu te trompes lourdement, il n’y a pas de piège. »

« Bien entendu. Surtout venant de la part d’un homme toi. Comment est-ce que je pourrais faire confiance à un être diabolique comme toi ? »

« Diabolique, tu me donnes encore un terme qui ne me correspond qu’à moitié. Je ne suis que peu flatté par cela, tu sais hein ? Bon, vous pouvez vous en occuper ? »

Voilà que Solomon s’adresse à ses deux compagnons, ces derniers commençant à faire des pas en direction du jeune homme. Mais avant qu’il ne puisse réagir, un cri se fit entendre :

« MARA! MARACACHI ! MARAMARA ! »

Des épines tombent au sol, entre les deux hommes et le groupe d’Hémaltone. Celui-ci se tourne vers l’origine des épines. Samboros ! Mais il n’est pas seul ! Starni et Xynolo sont là aussi ! Solomon pousse un grand éclat de rire avant de s’exclamer :

« Vraiment ? Tu penses que c’est ça qui va m’arrêter ? Ton équipe de pokémon pathétiques ? »

« Ils sont loin de l’être. Ce sont mes fidèles amis depuis … »

« AMIS ?! Arrête tes bêtises ! Tu te prends encore pour un gamin qui rêve d’aventures ? Les pokémon ne sont là que pour nous servir et rien d’autre ! Ne commence pas à t’imaginer d’autre chose à leur sujet ! Il en est de même pour Meloetta ! Bon ! Eliminez-les si nécessaire, ça sera bien plus rapide ! Que leurs morts soient douloureuses. »

Il émet un petit rictus mauvais en direction d’Hémaltone, celui-ci y répondant par le même sourire. Hors de question qu’il reste là sans rien faire ! Il va se battre aux côtés de ses pokémon ! Il va montrer ce dont il est capable ! Mais quand il aperçoit un Démolosse accompagné d’un Grahyena, il recule un peu.

« Qu’est-ce que ça veut dire ? Tu n’as pas de pokémon, Solomon ? »

« Je ne me salis pas les mains. Je ne suis pas comme ça. Vous en avez d’autres au cas où ? »

Les deux hommes bougent la tête positivement, signe qu’ils ont tout préparé. Ils sont là depuis le début, les pokémon ne sont pas choisis au hasard. Ils sont parfaits pour déchiqueter ceux d’Hémaltone ! Cet enfoiré de Solomon a tout prévu !

« Ca ne suffira pas à nous stopper, Solomon ! Nous sommes ici dans le territoire de Meloetta ! Tu ne peux rien faire en ce lieu ! Cela t’est interdit ! »

« Ah bon ? C’est donc ce que tu penses ? Nous allons donc voir si c’est vrai ou non. Allez-y tous les deux. N’hésitez pas un seul instant ! »

« Meloetta, ne cherches pas le combat, tu ne dois pas te battre. » dit-il en regardant la pokémon, celle-ci tentant de lui répondre. Mais … il n’est pas un dresseur pokémon ! Il n’a jamais combattu de son existence ! Comment pense t-il gagner ?!

« Hémaltone ? Je dois … faire quoi ? » demande faiblement Flutina alors qu’il se tourne vers elle, lui faisant un petit sourire tendre avant de l’embrasser. Il vient lui dire doucement :

« Essaye de rester avec Meloetta, rien de plus, d’accord ? »

Elle ne lui répond pas mais elle acquiesce avant de partir auprès de la pokémon. Celle-ci se place sur son épaule, soucieuse mais ne cherche pas à parler avec Hémaltone. Celui-ci est derrière ses trois pokémon, fixant ceux de ses adversaires.

« Euh . Xylono et les autres, je préfère vous prévenir, je ne sais pas me battre. Je ne peux pas vous donner de consignes. Est-ce que vous pensez vous débrouiller sans moi ? »

« Boumboum Ramboumboum ! »

Au moins, une est très motivée par le combat. Elle n’attend pas que le match commence pour créer une puissante onde de choc qui fait reculer les deux canidés d’un bon mètre avant qu’ils ne secouent leurs têtes, visiblement moyennement affectés par cette attaque.

« C’est tout ce dont ils peuvent faire pendant ce combat ? Vraiment pathétiques. Pourquoi est-ce qu’il fallait douter de leurs puissances ? »

« Car tu ne sais rien d’eux. Tu vas vite comprendre ton erreur. »

Oh que non. Ce n’est pas comme ça que ça allait se passer. Il laisse faire les deux hommes devant lui alors qu’ils commencent à donner des ordres. Rapidement, le Demolosse ouvre la gueule, crachant des flammes mais la Ramboum soulève un pavé de marbre avant de l’envoyer en direction du Démolosse, empêchant les flammes de faire leur travail.

« Comment ça ? Qu’est-ce que tu as fait, Starni ? C’est une technique. »

« Non, nullement, Hémaltone. Elle se bat à l’instinct primaire. Elle se bat comme si elle était une pokémon sauvage. Comme les pokémon que tu possèdes n’ont aucune expérience du combat par un dresseur, tu as fait le meilleure choix en leur laissant se débrouiller seuls. »

« Tu crois vraiment ? J’ai fait quelque chose de bien sans m’en rendre compte ? Pfiou, tant mieux. Je t’avoue que j’ai vraiment très peur par rapport à tout ça. Mais si tu me dis que c’est bon, je n’ai alors pas à m’en faire. Hahaha ! Tu as entendu Solomon ?! »

« Qu’est-ce que vous êtes en train de foutre ? Ce n’est qu’un gamin qui n’y connait rien ! »

Puisqu’il en est ainsi, autant sortir directement le grand jeu. Deux pokéball s’ouvrent en même temps : Un Aéromite et un Séviper font leurs apparitions. Ce n’est pas terminé.

Chapitre 25 : Poursuivis

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Chapitre 25 : Poursuivis

« Qu’est-ce qu’il faut faire maintenant ? Est-ce que tu le sais ? »

« Hmmm … J’ai bien une idée, Hémaltone mais je pense qu’il vaut mieux que l’on vagabonde dans les alentours du temple. Qu’est-ce que tu dirais de faire une petite balade à trois ? Ou à plusieurs ? Tu devrais sortir les pokémon aussi au cas où. »

Meloetta a une bonne idée. Pour des adorateurs de la musique, cela leur fera plus que plaisir. Appelant à la rescousse ses trois pokémon, il tapote le crâne de chacun, leur disant de faire attention à ne pas se perdre alors qu’ils partent tous dans des sens différents.

« Ahem ! Vous avez compris ce que j’ai dit ? »

Les pokémon exultent de joie et crient avant de disparaître. Le jeune homme prend une profonde respiration avant de rigoler. Bon ! Au moins, la bonne humeur est présente. Il regarde les arbres aux alentours du temple. Il se rapproche de l’un d’entre eux avant de chercher à y grimper, Meloetta poussant un cri de surprise :

« Qu’est-ce que tu fais Hémaltone ? Tu vas te faire mal ! Fais attention à toi ! »

« Tu t’inquiètes pour pas grand chose, Meloetta. Ce n’est pas si dangereux. Je voulais savoir si ce temple … enfin, les arbres du temple avaient quelques fruits. Je commence à me demander si ça ne serait pas mieux de vivre ici sans même se poser de questions. »

Ah bon ? Il pense vraiment à ça ? Elle ne sait pas si c’est possible, enfin pour une pokémon, ça l’est puisqu’elle a vécu ainsi pendant quelques années mais maintenant, pour des humains ? Mais surtout, est-ce qu’il comprend ce choix ? Elle n’est pas sûre que ça soit le cas. Elle murmure doucement pour lui dire calmement :

« Hémaltone, si tu décides de vivre ici, il faudra dire au revoir à toute civilisation. Mais vraiment … il n’y aura plus rien de possible pour toi. »

« Ce n’est pas forcément une mauvaise idée. Enfin, ça ne me déplaît pas autant qu’on pourrait le penser. J’apprécie tout cela. Mais bon … est-ce que cela conviendrait à Flutina ? »

« J’aime … » dit-elle avec une extrême difficulté alors qu’il caresse ses cheveux. Si elle doit mourir, n’est-ce pas mieux ici ? Tant de sentiments qui se confrontent. Il ne veut pas qu’elle meure comme il a put le voir sur cette gravure mais en même temps, il sait qu’il doit s’y préparer. A côté, il faut qu’il pense à cela et donc qu’il imagine … qu’elle meure, entourée des siens. Il ne veut pas penser à la mort mais elle revient, tout le temps !

« Alors, Meloetta, c’est décidé. Nous allons vivre en cet endroit, si cela ne te dérange pas. »

« Cela ne m’embête pas mais est-ce que vous êtes prêts à ça ? Enfin, Flutina n’aura t-elle pas besoin de plusieurs choses ? De soins particuliers ou autres ? »

Il hoche la tête négativement. Non, assez c’est assez. Flutina n’a pas eut besoin des médicaments. Il sait qu’il ne ferait que retarder l’inévitable et il ne veut pas que d’autres symptômes apparaissent à cause des médicaments. Elle … reposera en paix en ce lieu.

« Hémaltone ? Quelqu’un vient de s’introduire dans le temple ! »

Meloetta s’approche de lui, inquiète et soucieuse, regardant autour d’elle. Elle n’arrive pas à deviner leur présence mais le fait que quelqu’un soit là, c’est plus que problèmatique. Comment est-ce qu’ils ont put faire cela ?

« C’est quoi ce grésillement ? Flutina ? Attends un peu. »

Elle ne parle qu’à peine et il ne l’entend que maintenant. Ce bruit ! D’où est-ce qu’il vient ? Qu’est-ce que ça veut dire ? Il fouille sur son dos, remarquant alors ce petit bout métallique. C’est quoi ? Une puce ? Il la retire du vêtement avant de l’écraser au sol.

« Meloetta ! Quelqu’un nous a suivi à cause d’un objet installé sur Flutina ! Mais quand est-ce qu’ils ont put le mettre ? Quand nous avons quitté la ville ? Nous nous sommes promenés ? Non, c’est impossible ! Il y a sûrement autre chose ! »

« Est-ce que vous appréciez ma petite surprise ? » demande une voix railleuse qui fait sursauter le jeune homme. Cette voix ? Qu’est-ce que ça veut dire ? Pourquoi est-ce qu’il est là ? C’est lui qui est derrière tout ça ? C’est bien ça ?

Solomon ! Mais pas seul … il n’est pas seul. Deux homme habillés de noir l’accompagnent. Il a l’impression d’être le héros d’un mauvais film d’action, lorsque le méchant se révèle au grand jour. Et ce regard un peu fou de la part de Solomon, c’est bien lui qu’il recherche mais ce n’est pas suffisant. Il semble vouloir encore plus !

« Qu’est-ce que tu fais ici ? Est-ce que je peux le savoir ? »

« Pourquoi poses-tu une question considérée comme inutile ? Tu te doutes de la raison de ma présence face à toi, non ? Après tout ce temps à me pourrir l’existence… »

« C’est une blague ? Tu nous persécutes et nous poursuis depuis des mois ! Maintenant, tu ferais mieux de disparaître avant que je ne m’énerve ! »

« Ce temple … j’en ait entendu parler. Haha ! Oui ! Bien entendu ! C’est la fameux temple de Meloetta ! Dire qu’il existe tant d’endroits dans ce monde … mais bon, je n’ai pas le temps de me concentrer sur ça. Il n’y a que ta petite personne qui m’intéresse Hémaltone. Tu as fait de ma vie un enfer. Tout ce que j’avais emmagasiné depuis des années, tout cela réduit à néant par ta faute ! Je vais te le faire payer ! »

« Tu optes pour la violence. Et qui sont ces personnes, ce sont tes Férosinges ? »

Le jeune homme émet un petit rire narquois, murmurant à Flutina de reculer tandis qu’il se demande quoi faire. Trois contre un ? Alors qu’il ne sait pas se battre ? Ce n’est pas bon signe, loin de là. Est-ce qu’il doit utiliser ses pokémon ?

« Comment avez-vous faite pour finir par nous retrouver ? Quand donc ? »

« Depuis le début. Je prends toujours mes précautions. Je ne faisais qu’attendre ce moment où tu serais éloigné de cette ville. Pauvre Flutina, jusqu’au bout, elle te causera du tort. »

Chapitre 24 : L’avenir

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Chapitre 24 : L’avenir

« C’est ici le lieu où tu habites, Meloetta, si j’ai bien compris. »

« On va dire ça comme ça, oui. Je sais bien que cela paraît étrange mais tu sais, ça n’a rien de si étrange. C’est un temple où toutes les Meloetta naissent. »

« Mais comment est-ce qu’elles naissent ? Est-ce qu’elles … enfin, elles font des œufs comme les autre pokémon ? Je croyais que les pokémon légendaires n’étaient que rarement sexués. »

« Ahem ! Hémaltone, est-ce que je ne ressemble pas à une fille pour toi ? » demande la pokémon aux cheveux verts, gênée par la question d’Hémaltone.

« Euh bien sûr que si ! Enfin, oui, oui mais bon, ce n’est pas là où je voulais en venir, enfin, tu vois ce que je veux dire exactement ? Et zuuuuuut ! J’ai l’impression de m’enfoncer ! »

« C’est pas qu’une impression, Hémaltone. Je peux confirmer que tu t’enfonces et du genre très profondément, c’est presque insultant. »

Pourtant, elle ne le prend pas mal et rigole devant la gêne du jeune homme. S’il veut bien continuer à la suivre, Flutina aussi, bien entendu. La jeune femme semble un peu perdue elle peut facilement comprendre cela. Elle se rapproche d’elle, lui disant :

« Ne t’en fait pas. Il faut que tu serres la main d’Hémaltone et tu ne seras pas perdue. »

« D’accord. Je vous fais confiance, tous les deux. »

Elle a confiance en ce sourire bienveillant de la pokémon mais aussi en ce jeune homme perdu. Ils finissent par arriver dans un long couloir où de nombreuses gravures sont présentes, présentant des Meloetta avec des hommes et des femmes de tout âge … et de toute époque. Certains manient le chant, d’autres la musique, d’autres la danse.

« C’est donc ça tes ancêtres, Meloetta ? Impressionnant. Vous êtes assez nombreux non ? Et encore, je dis cela mais on dirait au moins que vous êtes une centaine, voir deux cents … d’après le long couloir que je crois voir. »

Oui, un long couloir dans ce temple. D’ailleurs, ça doit être plus qu’une simple impression car le temple semble beaucoup plus grand de l’intérieur que de l’extérieur. Mais bon, il n’y avait pas que ça, loin de là. Il y avait autre chose mais quoi ?

« Hein ? Qu’est-ce que … Flutina ! Meloetta ! Venez par là ! »

« Un problème, Hémaltone ? On dirait que tu as vu un fantôme. » déclare Meloetta en rigolant légèrement de sa blague sauf que le jeune homme ne souriait pas.
Ce n’était pas un fantôme mais tout comme. La gravure qui se trouve à la fin, elle ressemble étrangement à lui et Meloetta. Il se voit dans la gravure mais pas seulement. Il tient une femme dans ses bras. La femme a la tête tournée sur le côté, les yeux fermés, le bras gauche qui pend. Le visage du jeune homme est parcouru par la tristesse et le désespoir. Cette femme ressemble à Flutina aussi mais … elle est morte ? Ici ? Elle est morte ?

« Meloetta, je ne trouves pas ças très drôle ! Je tiens à te le signaler ! »

« Je le sais bien, Hémaltone mais … je ne comprends pas non plus ! »

« Il faut pourtant que l’on comprenne car là, je n’aime pas ça. Qu’est-ce que ça veut dire ? Pourquoi est-ce que je suis sur une tablette de pierre ? Et pareil pour Flutina et toi ? »

« Je ne sais pas … Hémaltone, je ne sais vraiment pas, je suis désolée. » bafouille Meloetta, confuse et gênée par la situation. Elle ose à peine le regarder maintenant tandis qu’il marmonna quelques paroles. Pourquoi est-ce qu’il se voit ici ?

« Je crois que je préférais quitter cet endroit. »

Il ne veut pas y penser. C’est trop horrible. Il a juste envie de s’asseoir et de ne plus penser à rien. Il veut juste que ça se termine, voilà tout. Ce n’est pas trop demandé, n’est-ce pas ? Ça le traumatise autant que ce qu’il a déjà vécu. Quittant le couloir puis le temple, il finit par s’asseoir sur les escaliers de pierre, la tête tournée vers le sol, entre ses mains.

« Qu’est-ce que ça veut dire, Flutina ? Non, Meloetta ? Non, Therpsichoetta. Je veux des explications, s’il te plaît. J’ai besoin d’explications. »

« Je ne peux pas t’en donner car j’en sais autant que toi à ce sujet, Hémaltone. Je suis vraiment désolée de ne pas pouvoir t’aider plus à ce sujet. »

« Ce n’est pas grave, on va dire que ce n’est pas grave, oui. »

C’est comme ça qu’il doit le prendre. Ce n’est pas grave. Toute cette histoire troublante et gênante, ça ne le dérange pas, voilà tout. Il faut juste patienter un peu et ça sera parfait, oui. Il pousse un petit soupir, plaçant une main sur son front avant de reprendre :

« Si ce n’est pas grave, c’est juste mon imagination qui me joue des tours. »

« Je ne sais pas vraiment, Hémaltone. Je crois vraiment que … »

« Tais-toi, s’il te plaît, Therpsichoetta. Je ne veux rien savoir. C’est juste mon imagination et rien d’autre. Pourquoi est-ce que ça serait autre chose en fin de compte ? »

Elle ne doit pas répondre à sa question. Elle a remarqué que le jeune homme est troublé, plus que troublé. C’est pourquoi il ne faut pas continuer sur cette voie. Mais quoi faire alors ? Attendre que tout se calme ? Cet endroit est sacré et important pour elle … mais est-ce qu’elle a tout fait louper par sa faute ?

« Je suis désolée, Hémaltone. Mon but n’était pas de te faire souffrir en cet endroit. »

Il fit un geste évasif de la main comme pour signaler que ce n’était pas bien grave. Il ne lui en veut pas. C’est normal de réagir de la sorte, comment est-ce qu’il pourrait la détester ? C’est juste que c’est étrange et déplaisant. Etrange, ce mot revient dans sa tête depuis qu’il est dans ce temple et même un peu avant, lorsqu’ils marchaient sur le chemin les y emmenant. Mais est-ce une bonne sensation ou non ? Il n’en sait trop rien malheureusement.

Chapitre 23 : Le temple de la musique

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Chapitre 23 : Le temple de la musique

« … …. … …. ! … … … ? … … . ! … …. . »

« Tu ne peux pas encore parler, je suis désolée, Hémaltone. Flutina, c’est pareil pour toi. Vous devez continuer à me suivre en silence, je vous pries. »

Qu’elle les prient ne changera pas grand chose à ce qui se passe. Car oui, il se passe quoi exactement ? C’est ça qu’il veut savoir ! Il a l’impression d’être complètement perdu tandis qu’ils continuent de marcher. C’est étrange … il y a des dalles en pierre. Une autre civlisation ? Quelque chose de perdu ? Il n’a presque pas totalement tort.

« Voilà … Nous y sommes enfin, Hémaltone, Flutina. Merci à vous deux. »

« … … MAIS ! Ah ?! Je peux parler ! »

Il s’exclame subitement, tombant à la renverse sur les pierres. Qu’est-ce que ça veut dire exactement ? Mais surtout où est-ce qu’ils … hein ? La lumière du soleil éclaire un endroit presque paradisiaque. Un chemin pavé de pierre, des symboles représentant des notes de musique … sur un seul et magnifique temple.

« Qu’est-ce que ça veut dire ? Où est-ce que nous sommes ? »

« Dans mon sanctuaire, Hémaltone. J’espère que cela te conviendra. »

Ce n’est pas vraiment une question de convenir ou non. C’est juste qu’il ne sait pas vraiment pourquoi il se trouve ici et comment cela se fait. Il se gratte la joue, un peu confus et gêné, venant s’adresser à la Meloetta d’une voix troublée :

« C’est un endroit merveilleux mais tu as un temple ? Qui est-ce qui l’a construit ? D’où il vient ? Pourquoi je ne le rencontres que maintenant ? »

« Tellement de questions mais je ne peux pas vraiment y répondre, Hémaltone. Je n’ai pas la réponse à tes questions, je suis désolée. Sache que je me suis réveillée en ce lieu lorsque je suis née. C’est tout ce que je peux t’indiquer. »

« Mais alors … enfin, pourquoi est-ce que je suis ici avec Flutina ? Pourquoi maintenant et jamais auparavant ? Qu’est-ce qui a changé après … non ? Est-ce que c’est parce que je t’ai enfin donné ton nom, Meloetta ? Enfin, le nom que j’ai décidé. »

Elle émet un petit sourire avant d’hocher la tête. C’est exactement ça. Elle rigole pendant quelques secondes puis tourne autour de lui et Flutina. Le jeune homme serre la main de la demoiselle aux cheveux blancs pendant que Meloetta lui répond :

« C’est cela. Nous sommes assez proches pour que tu me considères plus qu’une simple pokémon. C’est à cet endroit que la musique prend vie … comme le chant et la danse. Tous les styles, tous les chants, toutes les danses prennent vie ici. »

« Je vois … merci alors Meloetta. Grâce à toi, j’assiste donc à un moment unique, si je ne me trompas pas. Mais bon, je rêve ou ces statues te représentent ? »

Il désigne plusieurs Meloetta alors qu’elle prend tout de suite la mouche. Elle se place à côté de l’une d’entre elles, croisant les bras en s’exclamant :

« Ah bon ? Je ressemble à ça ? Tu ne vois pas qu’elle est un peu boudinée elle ? »

« J’avoue que je n’ai pas vérifié cela. C’est vrai. Maintenant que tu le dis, elle semble un peu plus grosse que toi. Elle, par contre, est un peu plus maigre mais c’est trop maigre. Ah ! Elle, son visage n’est pas parfait comme le tien. Mais ce sont toutes des … »

« Meloetta. Celles qui existaient avant moi. Il ne peut y avoir qu’une seule Meloetta dans le monde. Il n’y en aura jamais deux en même temps. »

Elle dit cela doucement comme attendri par les propos d’Hémaltone. S’il veut bien, elle va continuer la visite. Hémaltone se tourne vers Flutina, lui montrant le décor La jeune femme … est bizarre depuis qu’elle s’est réveillée. Un peu comme si tout avait à peine goût pour elle. Ou alors, est-ce parce que son état s’est aggravé ? Il n’arrive pas à se rassurer.

« J’aime beaucoup cet endroit. Il semble si calme et tranquille. Nul ne peut y rentrer ? »

« Sans mon autorisation, oui. Normalement, nul ne connaît son chemin si je ne l’y emmènes pas. Dans ce cas précis, Flutina était avec toi. Encore que je dis cela mais je ne suis pas sûre. Tu es le premier humain que j’ai rencontré et apprécié réellement, Hémaltone. »

Lorsqu’elle dit cela, du rouge se fait voir à ses joues tandis qu’il soupire d’amusement. Ce qu’elle lui dit lui suffit amplement, oh plus que cela ! Le jeune homme se gratte la joue, un peu confus, regardant Flutina. Il voudrait bien l’entendre parler.

« Flutina ? Tu peux encore dire un mot ? Je m’appelle Hémaltone. »

« Hémaltone. Oui. Flutina. Oui. C’est moi. » murmure la jeune femme avec une extrême difficulté tandis que le sourire disparaît du visage d’Hémaltone. Il vient la serrer dans ses bras, la gardant contre lui tendrement. Voilà, c’est mieux.

« Allons-y, Meloetta. Tu continues de nous faire visiter ? »

C’est le but de sa présence en ce lieu. La pokémon reprend les devants, les emmenant dans les couloirs du temple. Pendant ce temps, le jeune homme jette quelques brefs coups d’oeil à Flutina, soucieux, mais aussi aux murs. Hein ?

« Meloetta, qu’est-ce que vous faites exactement ici quand tu as trouvé une personne avec qui tu te sens très proche ? Est-ce que tu le sais ? »

« Je le sais parfaitement mais … c’est assez compliqué, je dois le reconnaître. En fait, je le sais et je ne le sais pas. Ma mémoire me joue des tours. »
Etrange, très étrange mais il ne peut pas en vouloir à Meloetta. Tout ce qui se passe depuis leur arrivée dans ce temple est bizarre mais … en même temps très reposant. S’il devait vivre ici, avec Meloetta et Flutina, il n’aurait rien contre. Ca serait l’inverse. Il voudrait tellement vivre en ce lieu et s’y reposer à jamais.